• Route des Canaries : pour éviter les contrôles, de nouveaux itinéraires encore plus dangereux

    La route migratoire vers les Canaries connait une nette mutation ces dernières semaines : pour éviter le renforcement des contrôles en #Mauritanie et au #Sénégal, les départs de #pirogues clandestines se font désormais de plus en plus depuis la #Guinée. Ce nouvel #itinéraire emprunté par les migrants, en allongeant la durée de la traversée, rend le trajet encore plus dangereux.

    La route migratoire vers les Canaries connait une nette #reconfiguration ces dernières semaines. Alors qu’habituellement les pirogues de migrants tentaient de rejoindre clandestinement les #îles_Canaries depuis le Sénégal, la Mauritanie ou encore le #Maroc, désormais, les départs se sont déplacés.

    Les embarcations de fortune se font de plus en plus depuis le Sud, en Guinée, a déclaré ce jeudi le délégué du gouvernement aux Canaries, Anselmo Pestana. Ce dernier insiste aussi sur le changement de route de certains migrants qui optent pour l’Algérie, dans le but d’atteindre l’Espagne via les Baléares.

    D’après le délégué, ces changements d’itinéraire opérés par les passeurs est du au renforcement des contrôles menés au Sénégal et en Mauritanie depuis le début de l’année.

    Cette nouvelle route guinéenne vers les Canaries s’avère cependant particulièrement dangereuse, puisqu’en allongeant la traversée, elle augmente également les risques de #naufrages et de #dérive des embarcations. Anselmo Pestana a ainsi mis en garde contre ce changement et exprimé son inquiétude face aux risques accrus pour les migrants.

    Sur la seule année 2024, l’ONG espagnole Caminando Fronteras a établi un bilan de 10 457 personnes mortes ou disparues en mer. Le bilan de ces « naufrages invisibles » est largement sous-estimé puisqu’un grand nombre d’embarcations disparaissent en mer sans que l’on ne retrouve jamais leur trace.

    Au cours de l’année 2024, 46 843 exilés, principalement en provenance d’Afrique de l’Ouest, ont atteint les îles Canaries. Du jamais vu pour l’archipel espagnol, qui fait face depuis plusieurs mois à une saturation de plus en plus importante de son système d’accueil.

    Des itinéraires plus lointains pour échapper aux contrôles

    D’après l’Agence européenne de gardes-frontières et de garde-côtes, Frontex, une baisse de 41% des arrivées de migrants irréguliers sur les îles Canaries a été enregistrée depuis le début de l’année. En novembre 2024, 7 338 arrivées ont été comptabilisées contre 445 en mai 2025. Le délégué du gouvernement aux Canaries, a souligné que le nombre d’arrivées est passé d’environ 19 100 personnes au premier semestre 2024 à 11 300 personnes pour la même période en 2025.

    Cette diminution notable est le résultat du renforcement des contrôles policiers au Sénégal et en Mauritanie, ainsi que des #accords de #coopération_bilatérale récents entre les autorités de ces pays et celles espagnoles pour endiguer les flux migratoires. Ces derniers mois, avec l’appui de la Garde civile et de la police nationale espagnoles, des opérations de démantèlement de réseaux de traite d’êtres humains se sont multipliées dans ces pays d’Afrique de l’Ouest. En avril 2024, la gendarmerie mauritanienne a notamment démantelé un vaste réseau, arrêtant 117 personnes et saisissant d’importantes quantités de matériel.

    Cependant, ces résultats sont trompeurs. Malgré les mois avec une plus faible activité, Frontex souligne que « la pression sur les îles Canaries reste élevée, supérieure à la moyenne des années précédentes, en raison de l’instabilité persistante au Sahel et du développement des réseaux de passeurs en Mauritanie ». La tendance à la baisse ne devrait donc pas se maintenir, souligne l’agence. D’autant que comme chaque année, l’amélioration des conditions météorologiques durant l’été, laisse présager une hausse des arrivées aux Canaries, particulièrement entre août et novembre.

    Et contrairement aux idées reçues, les chiffres officiels ne traduisent pas un ralentissement de la migration par la route atlantique mais plutôt une reconfiguration des voies migratoires vers l’Europe.

    Car pour éviter les contrôles, les réseaux mafieux de passeurs ont adapté leur stratégie en déviant les routes : les nouveaux épicentres des départs d’embarcations précaires et surchargées sont désormais localisés en Guinée, un pays moins surveillé.

    La #Guinée-Bissau est également un lieu de départ de plus en plus privilégié. Ses 200 km de côtes, difficiles à surveiller, en font un point de départ important, principalement via l’#archipel_des_Bijagos (88 îles) distant de plus de 1800 km des Canaries.

    Une #dangerosité des traversées exacerbée

    Cette nouvelle voie migratoire, du fait de son éloignement des Canaries, s’avère être beaucoup plus meurtrière.

    « Le risque est bien plus élevé pour la vie des personnes qui tentent de se rapprocher des Canaries, car elles essaient de s’éloigner de la côte » pour échappe aux contrôles a alerté le délégué du gouvernement aux Canaries. Il a précisé que ces traversées peuvent durer jusqu’à dix jours, ce qui multiplie les probabilités de naufrage des embarcations ainsi que les dérives en pleine mer. En partant de Guinée, les migrants se lancent dans une traversée de plus de 2 200 km jusqu’à #El_Hierro (Canaries), soit 750 km de plus qu’en partant depuis le Sénégal ou bien de Gambie. Les dangers en pleine mer sont donc considérablement accentués (vagues, pénuries d’eau et de nourriture, risque de panne, d’insolation).

    Les ONG alertent régulièrement sur les « #bateaux_fantômes », des embarcations qui errent en mer, dont les passagers ont parfois pu rentrer en contact avec les ONG mais dont le contact a été perdu. Les embarcations sont donc livrées à elles-mêmes, en pleine mer, à la merci des intempéries.

    « Il existe également un risque qu’elles se perdent dans l’océan Atlantique et aillent vers les Caraïbes ou le #Brésil » a-t-il précisé. Plusieurs pirogues parties des côtes ouest-africaines ont par le passé déjà été retrouvées en Amérique du Sud ou centrale.

    La tragédie survenue fin mai à La Restinga (îles Canaries), où un bateau parti de Guinée-Conakry a chaviré à quelques mètres du quai après plus de dix jours en mer, tuant quatre femmes et trois jeunes filles, illustre dramatiquement les conséquences de cet allongement des itinéraires.

    En ce qui concerne la route algérienne, le trajet n’est pas plus sûr. Des embarcations contenant des cadavres de migrants subsahariens ligotés ont récemment été découvertes aux #Baléares, signe que les itinéraires migratoires sont en constantes évolution. Une enquête est en cours.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/65427/route-des-canaries--pour-eviter-les-controles-de-nouveaux-itineraires-
    #mise_en_danger #migrations #réfugiés #route_atlantique #risques #contrôles_frontaliers #frontières #militarisation_des_frontières #accords_bilatéraux #mortalité #létalité #mourir_en_mer
    ping @6donie

  • #Djazirat_al_Mawt, l’île de la mort

    Depuis l’instauration en 1995 du #visa dit « Balladur », les Comoriens n’ont d’autre possibilité que d’emprunter des barques pêcheurs, les #kwasa_kwasa pour se rendre à Mayotte. Des milliers sinon des dizaines milliers sont morts lors de cette traversée.

    #Jazirat_al_Mawt, l’#île_de_la_mort, c’est ainsi que les navigateurs venus d’Oman ou du Shiraz ont baptisé l’île de #Mayotte parce que ceinte d’une barrière de corail sur laquelle tant et tant de boutres et d’esquifs se sont abîmés.

    Depuis l’instauration en 1995 du visa dit « Balladur », les ressortissants comoriens n’ont d’autre choix que d’emprunter les kwasa kwasa, ces barques de pêcheurs à fond plat, pour rallier Mayotte où le PIB par habitant est dix fois supérieur à celui des Comores. Ils viennent trouver du travail, rejoindre de la famille ou bénéficier de soins.

    Entre 5000 et 10 000 personnes sont mortes dans les traversées de 1995 à 2012 selon la dernière estimation produite. Le décompte a cessé depuis. “C’est une #hécatombe” confie Jean Lhuillier, le directeur des pompes funèbres de Mayotte qui est régulièrement réquisitionné par la police pour récupérer des corps échoués sur les plages ou accrochés aux branches des arbres de la mangrove.

    Pour empêcher ces passages, les gouvernements français successifs ont investi des centaines de millions d’euros sans jamais parvenir à y mettre un terme malgré les drones, les radars, les hélicoptères ainsi que les patrouilles maritime et terrestre de la Police aux frontières aux effectifs toujours plus nombreux.

    “La mission est belle” confie un policier de la PAF aux commandes de son bateau semi-rigide destiné à intercepter les kwasa kwasa au large de Mayotte quand bien même sait-il qu’une fois renvoyées aux Comores, la plupart de ces personnes tenteront à nouveau la traversée.

    “Ça ne me dérange pas d’accueillir dix fois la même personne” abonde une responsable du centre de rétention administrative (CRA) de Mayotte. Lorsqu’ils embarquent sur le ferry qui les ramène vers l’île comorienne d’Anjouan, les personnes expulsées fredonnent une chanson d’amour d’un artiste mahorais : “ne t’en fais pas, je reviendrai”.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/djazirat-al-mawt-l-ile-de-la-mort-1452799
    #mourir_aux_frontières #France #Mayotte #migrations #réfugiés #Comores #visa_Balladur #mourir_en_mer #décès #militarisation_des_frontières
    #podcast #audio

  • Dans la #Manche, des morts sans identité, des familles sans réponses

    Procédures interminables, manque de coordination entre les services de police, absence de partage d’informations avec les proches : l’#identification des corps d’exilés anonymes retrouvés sur les côtes de la Manche reste très laborieuse. Et repose essentiellement sur le travail des associations.

    Le 6 octobre 2023, des restes humains, deux jambes, s’échouent sur une plage de l’île de Texel, au nord des Pays-Bas. Les premières analyses de ces restes de corps, dans un état de décomposition avancée, permettent d’établir l’hypothèse d’un lien avec un naufrage, survenu à 300 kilomètres de là, entre la France et l’Angleterre, deux mois plus tôt.

    Le 12 août 2023, six personnes, toutes d’origine afghane, meurent dans un naufrage dans la Manche. Ils essayaient de rejoindre les côtes anglaises dans un zodiac surchargé dans lequel avaient pris place plus de soixante personnes. Mais le bilan ne s’arrête pas là : Ahmadi Ahmad Jan, 29 ans, et Samiullah Abdulrahimzaï, 22 ans, sont portés disparus depuis.

    Dans les semaines qui suivent le naufrage, les noms des deux disparus sont connus, et leurs familles sont identifiées grâce à un homme, qui n’est ni enquêteur ni gendarme. Mohammad Amin Ahmadzai est le président de l’Association solidarité culture et insertion des Afghans (Ascia), qui vient en aide aux Afghan·es du nord de la France dans leurs démarches administratives ou organise des événements culturels. À partir d’août 2023, le président de l’association change drastiquement ses missions et devient l’intermédiaire privilégié des autorités durant tout le processus d’identification.

    Mohammad Amin Ahmadzai parvient à retrouver les familles des deux disparus en Afghanistan. Il leur explique les démarches à effectuer pour envoyer des échantillons d’#ADN et il fait la liaison entre les policiers néérlandais et ceux de la gendarmerie maritime française, chargée de l’enquête.

    Une brosse à dents et un casse-tête

    C’est dans une simple brosse à dents que la famille de Samiullah Abdulrahimzaï plaçait tous ses espoirs. Début 2024, elle se rend au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) de Kaboul, la capitale du pays, contrôlée depuis août 2021 par les talibans. L’ONG est toutefois dans l’incapacité de réaliser un test ADN, « à cause de la situation du pays et par manque de moyens techniques », soutient Mohammad Amin Ahmadzai, en contact régulier avec les familles. Le président de l’Ascia leur conseille alors d’envoyer, par eux-mêmes, des échantillons d’ADN.

    Plusieurs frères du disparu glissent deux brosses à dents et un peigne dans un petit sac en plastique. Un cousin de Samiullah Abdulrahimzaï, qui vit en France, récupère le colis en Iran, puis le confie, en France, au président de l’ASCIA. À son tour, il le transmet, en septembre 2024, aux enquêteurs français chargés de l’affaire.

    Finalement, fin 2024, le résultat de la comparaison ADN tombe : il est négatif. Mais au sein de la police néerlandaise, une source bien au fait de l’enquête indique ne pas avoir de certitude quant à la qualité de l’échantillon ADN envoyé ni sur sa provenance, rendant ce résultat peu fiable. Contactée en juin 2025, le cousin de Samiullah Abdulrahimzaï, qui vit en France, indique ne pas avoir été prévenu, tout comme sa famille en Afghanistan.

    Un téléphone retrouvé dans la poche du pantalon encore accroché aux jambes a permis à la police française d’établir un lien avec Ahmadi Ahmad Jan, le deuxième disparu. Mais sans une comparaison ADN fiable, indique notre source au sein de la police néerlandaise, son identification ne peut être confirmée avec certitude.

    La famille d’Ahmadi Ahmad Jan n’a pas trouvé de moyen de faire parvenir un test ADN, bien que l’un de ses frères travaille dans un cabinet d’avocats à Kaboul. « Notre famille attend jour et nuit des nouvelles », confiait Muslim Hanafi Ahmadi, un an après le naufrage. Interrogé fin mai 2025, il n’avait toujours aucune information des autorités françaises : « Personne ne nous a contactés », regrette-t-il.

    Car si aux Pays-Bas, où les corps ont été retrouvés, la priorité est donnée à l’identification et à la remise des corps aux familles, en France, l’enjeu est tout autre. Pour faire la lumière sur le naufrage meurtrier du 12 août 2023, c’est la #juridiction_nationale_de_lutte_contre_la_criminalité_organisée (#Junalco) qui tient les rênes de l’enquête.

    Son objectif : remonter la filière de passeurs et faire porter aux organisateurs et aux petites mains la responsabilité des six personnes mortes lors du naufrage et faire peser, sur les organisateurs de la traversée et les petites mains, la responsabilité des six personnes décédées lors du naufrage et du corps nouvellement identifié.

    Selon la police néerlandaise, aucune analyse fiable, au regard des critères scientifiques dont répond la médecine légale, n’a permis d’identifier ces deux morceaux de corps. Pourtant, le tribunal judiciaire de Paris indique, fin mai, qu’un des corps retrouvés est « visé comme victime dans la procédure du 13 août 2023 ».

    L’enquête a été close le 5 mai 2025, et le dossier est désormais entre les mains du parquet de Paris. Parmi les huit personnes mises en examen, deux sont des exilés, présumés pilotes de l’embarcation et considérés comme « passeurs » aux yeux de la justice. Ils risquent dix ans de prison.

    Les associations de terrain, moteur des enquêtes

    Tous les autres dossiers d’identification liés à des naufrages dans la Manche sur lesquels Mediapart a enquêté entre 2020 et 2024, en lien avec des proches en attente, se caractérisent par cette lenteur procédurale, des lacunes dans le partage d’information aux familles et la multiplication des interlocuteurs.

    En théorie, la chaîne de l’identification en #France est claire. Lorsqu’un cadavre est retrouvé sur une plage du littoral, une enquête est ouverte par le procureur du territoire concerné et confiée au service de police ou de gendarmerie du lieu de découverte du corps. La dépouille est transférée dans un institut médico-légal, où l’équipe travaille elle aussi sous le contrôle du parquet.

    Par exemple, dans les semaines qui suivent le naufrage du 23 octobre 2024, dont le bilan officiel fait état de « seulement » trois victimes – Mediapart avait révélé que treize personnes étaient en réalité portées disparues –, la Manche recrache successivement des corps sur les plages du littoral de la côte d’Opale. Le 2 novembre, un cadavre est découvert sur la plage de Sangatte. Le 5 novembre, deux corps sont retrouvés en mer au large de Calais, un autre immergé près de Douvres, dans les eaux territoriales anglaises. Le lendemain, une dépouille est retrouvée sur la plage de Calais, tandis que deux nouvelles victimes sont repêchées en mer au large de la cité portuaire. Au total, entre le 23 octobre et le 21 décembre 2024, la Manche rejette quatorze corps.

    Différents services de police ou de gendarmerie sont alors mobilisés dans le but de collecter des éléments qui permettraient d’identifier les victimes. Dans les faits, les forces de l’ordre, qui ont pour habitude de procéder toutes les quarante-huit heures à des expulsions de campements d’exilé·es, se retrouvent rapidement démunies pour obtenir des informations auprès de compagnons de route ou des proches des personnes exilées mortes.

    Elles se reposent dès lors sur le tissu associatif local, dont les bénévoles sont en contact quasi quotidiennement avec les exilé·es sur le terrain, pour faire remonter des informations. Le service de rétablissement des liens familiaux de la Croix-Rouge joue également le rôle d’interface entre autorités et associations.

    « Les autorités laissent les personnes solidaires essayer d’obtenir des informations comme elles peuvent, déplore Flore Judet, coordinatrice de L’Auberge des migrants. Pourtant le seul moyen que les personnes solidaires ont, c’est de parler avec les exilés, d’essayer de faire du lien, une chose qui malheureusement n’est pas faite aujourd’hui par les autorités. »

    Les parquets, qui instruisent chaque acte de police ou de médecine légale nécessaire à l’identification, reconnaissent sans mal leur dépendance aux informations détenues et diffusées par les bénévoles des associations. « Le “milieu des migrants” a un rapport compliqué avec les services d’enquête, pour différentes raisons. C’est pour ça que j’ai peu de signalements de disparitions qui viennent naturellement », admettait Guirec Le Bras, ex-procureur de Boulogne-sur-Mer, interrogé sur le sujet en février 2024.

    Dans le cadre des procédures d’identification, « il y a des enquêtes qui sont faites dans les associations d’aide aux migrants présentes dans le Dunkerquois et le Calaisis, pour savoir si elles reconnaissent les personnes, exposait pour sa part le procureur de Saint-Omer, Mehdi Benbouzid. D’autres fois, ce sont elles qui viennent vers nous pour nous dire : on était censés avoir un appel d’Angleterre d’Untel, ça peut être lui qui a disparu. Ça va dans les deux sens. »

    Le dialogue n’est cependant pas aussi fluide, à en croire les associations. « Les contacts avec les autorités, c’est compliqué. C’est un peu de la pêche à la ligne, on ne sait pas qui est responsable de quoi », déplore une source souhaitant rester anonyme.

    Une nouvelle cellule à l’efficacité limitée

    Depuis peu, l’État tente d’améliorer son fonctionnement : une cellule de gendarmerie spécialement dédiée à l’identification des corps retrouvés dans la Manche a été créée : la #Nodens. Celle-ci est constituée de cinq enquêteurs, sous l’autorité de la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord, et dont les actes d’enquête sont là aussi réalisés à la demande du procureur.

    Elle est impliquée dans l’identification des corps retrouvés dans les semaines ayant suivi le naufrage d’octobre 2024. Or, sept mois après, sur les quatorze corps retrouvés, dix demeurent non identifiés. Dans les pays d’origine, de nombreuses familles restent sans nouvelles de leurs disparus.

    C’est le cas de celle d’Amanuel, disparu dans le naufrage du 23 octobre 2024. « Je pleure toutes les nuits », confie son père, Terfe Berhe, qui est parti s’installer dès novembre dans la capitale de l’Éthiopie, Addis-Abeba, pour se signaler auprès de la Croix-Rouge éthiopienne, espérant l’envoi rapide d’un kit ADN pour identifier son fils parmi les corps retrouvés. Pendant tous ces mois, les meilleurs amis d’Amanuel, résidant eux-mêmes en Belgique, ont envoyé de l’argent à son père, « pour l’aider à rester à la capitale, où la vie est chère », racontent-ils.

    C’est la nouvelle cellule Nodens qui est chargée de son cas et de l’envoi postal du #kit_ADN. Or, fin février 2025, cinq mois après le naufrage, Terfe Berhe n’avait toujours pas reçu ce précieux colis. Il est donc reparti chez lui : « J’ai attendu tellement longtemps l’envoi de ce kit ADN. » En ce début du mois de juin, la situation n’a toujours pas évolué : le père d’Amanuel n’a toujours rien reçu et il n’a toujours pas d’interlocuteur identifié à qui s’adresser. La Nodens n’a pas donné suite aux sollicitations de Mediapart.

    Les lenteurs procédurales dans le cas d’Amanuel sont dues à plusieurs facteurs : l’absence d’un protocole clair d’envoi postal du kit ADN, la difficulté de coordination entre les différentes #Croix-Rouge éthiopienne et européenne, et surtout l’absence de lien direct entre les acteurs de l’identification et les proches d’Amanuel, pourtant susceptibles de fournir un test ADN. Selon nos informations, s’agissant des complications d’envois postaux, la cellule indique travailler avec La Poste pour faciliter le renvoi des kits ADN sans frais pour les familles.

    Des spécialistes de l’identification qui innovent

    Face à ces dysfonctionnements, de nombreux chercheurs, chercheuses et médecins légistes en Europe plaident pour le recours à de nouveaux moyens d’identification. Depuis Liverpool au Royaume-Uni, #Caroline_Wilkinson, professeure d’identification craniofaciale, dirige l’unité pour l’identification des victimes de catastrophes migratoires (#Migrant_Disaster_Victim_Identification). Cette unité structure un réseau qui identifie les personnes exilées dont les corps sont retrouvés dans certaines zones frontalières européennes.

    « Il s’agit de faciliter l’émergence de nouvelles recherches et innovations sur le plan de l’identification. C’est important pour composer avec les obstacles géopolitiques des pays d’origine et la disparité des réponses politiques données par les pays où les corps sont retrouvés », expose Caroline Wilkinson.

    Le réseau forme les acteurs de l’identification à ces nouvelles techniques. Là où les procédés d’identification aujourd’hui se concentrent sur l’ADN, la #denture et les #empreintes_digitales, de nombreuses autres pistes pourraient en fait être explorées, telles que les images qui circulent sur les réseaux sociaux, l’analyse des courants marins ou encore des caractéristiques visuelles aujourd’hui considérées comme « secondaires » (tatouages, piercings, etc.).

    En Espagne, La Croix-Rouge utilise depuis 2023 un nouvel outil technologique développé par le #CICR et l’Institut national des sciences appliquées de Lyon. Baptisé #Scan (pour Share, Compile and Analyze, « partager, compiler et analyser »), celui-ci repose sur le partage d’informations en temps réel sur les naufrages, la collecte de témoignages des rescapé·es et la mise en relation avec les acteurs de la société civile recevant les alertes des proches. Il permet d’apporter des réponses aux proches sur les circonstances des disparitions et d’aider à l’identification des corps retrouvés.

    Médecins légistes, chercheurs et chercheuses insistent sur la nécessité d’un partage plus approfondi des compétences et sur la mise en place d’une coordination européenne sur ces enjeux. « À un niveau européen, si on avait plus de possibilités d’échanger les données, ce serait plus facile », abonde Tania Delabarde, médecin légiste à l’IML de Paris. Pour les exilé·es qui meurent dans la Manche, « les moyens ne sont pas mis » : « Nous, on voudrait réveiller les consciences : ces gens-là sont morts, et en plus, on leur nie leur identité. »

    https://www.mediapart.fr/journal/france/060625/dans-la-manche-des-morts-sans-identite-des-familles-sans-reponses
    #mourir_en_mer #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #France #Calais #Angleterre #La_Manche #GB #identité

  • #Marie_Cosnay : « Dans l’#imaginaire_collectif pour la migration, la #fosse_commune, c’est la #Méditerranée »

    L’écrivaine et activiste Marie Cosnay a consacré aux routes migratoires une trilologie - Des îles, parue aux éditions de l’Ogre - qui replace l’océan en son centre. Et pourtant, l’Atlantique reste un #impensé dans nos représentations de la mer-cimetière, en dépit des évidences et des chiffres.

    Marie Cosnay, pourquoi dites-vous qu’on résiste à penser l’#océan_Atlantique lorsqu’on parle de la #mer-cimetière, et des routes migratoires maritimes ?

    Quand on parle des morts en mer et des morts de la migration - et on n’en parle pas souvent -, la fosse commune, c’est la Méditerranée. C’est à la Méditerranée qu’on est sans cesse ramené. Or c’est quand même étrange, parce que le plus grand nombre de morts ce sont ceux de l’Atlantique, en tout cas depuis 2018. Or cela invisibilise des choses, des imaginaires, mais aussi du réel. Car la route la plus empruntée, c’est celle des #Canaries. Il y a un mort toutes les demi-heures : en 2024, on compte sur cette route-là, de la façade atlantique depuis le #Sénégal jusqu’au #Sahara_occidental, au #Maroc, vers les Canaries - rien que ça -, un mort toutes les demi-heures l’année dernière. C’est énorme. Alors, invisibiliser l’océan atlantique ça veut dire que ces morts qui sont les plus nombreuses, personne n’en parle jamais. Ce sont les morts de l’#Afrique_de_l'Ouest.

    Comment décririez-vous cette route migratoire atlantique ?

    Depuis le Sénégal, ce sont des bateaux en bois, des #pateras, qui contiennent cinquante, soixante personnes, parfois davantage. Tous les gens qui connaissent cette route-là, jusqu’aux Canaries, c’est-à-dire les militants espagnols, et aussi, évidemment, les gens qui prennent cette route et leurs familles, tout comme la Croix-Rouge, appellent ça des “#convois”. Ces convois sont nommés par le nombre de personnes à l’intérieur. Le nombre de femmes, le nombre d’enfants. C’est pour pouvoir savoir nommer le bateau, par exemple : “Convoi 56, huit femmes, deux bébés, Tan-Tan” ; “Convoi 62, quatre femmes, trois enfants, Dakhla”... C’est comme ça que la Croix-Rouge peut savoir qui est arrivé.

    Dans quelle mesure l’imaginaire de ces convois a-t-il quelque chose à voir spécifiquement avec l’Atlantique ?

    Cette question m’évoque l’exemple d’un dessin d’enfant aux Canaries. Un enfant qui était arrivé par un de ces convois. Les gens qui s’en occupaient, la Croix-Rouge, et d’autres, et qui s’en occupaient plutôt pas mal, lui avaient demandé de dessiner son voyage, son exil, parce qu’il avait été extrêmement chahuté. Durant sa traversée, il y avait eu des morts, et notamment des enfants morts sur ce bateau. Et cet enfant qui avait survécu avait dessiné un bateau incroyablement ressemblant à un bateau négrier. C’est de cette histoire-là, et de cette mémoire-là aussi, qu’on se prive quand on ignore cette route-là, quand on habite à Marseille ou à Paris, et en tout cas en France.

    C’est spécifiquement français ?

    Ce qui est étrange, c’est que les militants en Espagne savent très bien l’importance de la route atlantique, et en Espagne, cette perception n’a rien à voir. On n’est pas du tout déconnecté, comme en France.

    Comment est venue l’écriture sur ces routes migratoires, et notamment de raconter la migration depuis les Canaries ?

    Au départ, je faisais de l’activisme aux frontières, à la frontière basque notamment. Je vivais au Pays basque et les gens passaient par là. J’écrivais des choses qui étaient plutôt de l’ordre de la chronique, du petit texte informatif. Lorsque j’avais une grosse colère ou quelque chose que je n’arrivais pas à démêler, c’était le texte qui m’aidait à démêler. J’appelais ça des chroniques. Par exemple, j’ai beaucoup écrit sur les mineurs isolés, sur le non accueil, et puis des réflexions sur : qu’est ce que l’enfance ? Est-ce que l’âge protège ? Et pourquoi l’âge protégerait-il plus qu’autre chose, en fait ?

    Auparavant, j’avais une autre activité d’écriture qui était beaucoup plus fictionnelle ou documentaire, mais davantage tournée vers le passé. Mais la question migratoire était devenue tellement prégnante, tellement importante dans ma vie, que je ne pouvais plus séparer les deux. Ce sont les morts qui m’ont poussée à écrire sur eux. Car avant d’aller aux Canaries pour rencontrer les gens, je me trouve à l’endroit où ils arrivent en fait, c’est-à-dire exactement à Irun, en Espagne, à côté de Bayonne, à la frontière basque. C’est là que je rencontre des gens pour qui je mets en place qu’il faut mettre en place comme militante. Je ne suis pas encore certaine d’écrire, je me dis même que j’écrivais si ça vient à moi. Et là, je rencontre des gens qui attendent des gens. Et ces gens qu’ils attendent n’arrivent pas. Alors on commence à me demander : “Mais va ! Va sur les îles ! Va chercher ma sœur, va chercher mon frère, va chercher ma fille. Ils sont arrivés tel jour dans le convoi 57, trois enfants, quatre femmes et et trois morts…” Parce qu’on sait un peu. C’est comme ça que les morts arrivent à la porte. Les premiers morts, ceux dont je me rends compte. Et donc j’y vais. Je vais sur les îles Canaries et il y a urgence.

    On est en 2019 et le premier tome de cette série qui s’intitulera “Des îles” (aux éditions de l’Ogre”) démarre…

    J’ai des noms, j’ai des photos, j’ai quelquefois des vidéos. Je ne suis pas toute seule, évidemment : il y a des relais. Et je cherche. J’ai des noms, j’ai des dates de naissance, j’ai des lieux de départ. J’ai des choses comme : “la dernière fois qu’on l’a vu”. Alors je cherche et je me rends compte assez vite que je ne trouverai pas. Car les gens meurent énormément. On sait, mais en fait concrètement, on ne sait pas. Je me rappelle de ce garçon qui s’appelle Amadou, qui m’a le premier demandé d’aller chercher sa sœur sur les îles Canaries. Selon lui, elle était arrivée tel jour, à tel endroit, etc. Cinq ou six ans après, lui dont je racontais l’histoire dans le premier volume de la trilogie Des îles, il la cherche encore. J’ai encore reçu la photo de sa sœur récemment sur Whatsapp. La même photo.

    Vous vous mettez donc à chercher des disparus, avant d’écrire l’histoire de ces gens qui voyagent sans visa…

    J’ai trouvé une petite fille qui avait disparu. Une seule : Fatou. Elle était donnée pour disparue sur un bateau sur lequel on disait qu’il y avait eu beaucoup d’enfants morts sur ce bateau qui avait tourné dans l’océan très longtemps. Et donc on m’avait dit de ne pas donner d’espoir à la maman. Mais la maman m’avait donné sa photo et j’étais sur les îles Canaries pour essayer, pour voir, au cas où… J’ai montré la photo de cette petite fille à un médecin urgentiste qui intervenait à l’arrivée des bateaux, parce que beaucoup de gens sont dans des états incroyables. Ils ont bu de l’eau de mer, ils ont perdu la tête, ils ne savent plus qui ils sont… Je lui ai montré la photo, et ce médecin-là, Alban, a poussé un cri : “Mais elle est arrivée, elle est vivante !” Après, on a mis un an à ce qu’elle puisse se rapprocher de sa maman. C’est très compliqué, mais c’est la seule histoire qui soit heureuse.

    Quelle empreinte l’Atlantique a-t-il laissé sur ces années d’enquête à remonter le fil d’histoires qui passent par l’océan ?

    Certaines images de l’océan m’ont beaucoup hantée. Notamment cet imaginaire, d’être seul sur l’océan en fait. Car même si on peu d’histoires, même si parfois les gens sont morts les uns après les autres, on a quelques images, et même quelques vidéos. Parce que c’est l’Atlantique ! C’est-à-dire que si on rate les Canaries, on arrive aux Etats-Unis ! “#Bosa”, ça veut dire quitter son pays, et rater les Canaries, ça s’appelle “Bosa États-Unis”. Si on rase les Canaries, on fait “#Bosa_Amérique” et en effet, on a retrouvé des bateaux complètement de l’autre côté de l’Atlantique, avec des corps desséchés, avec des squelettes. Mais on a trouvé aussi des bateaux vides ou alors avec un survivant. Vous imaginez ? Un seul survivant, au milieu de l’Atlantique. Comment on survit à ça, quand on est avec sa bouée et que finalement le secours maritime espagnol vient te sauver sur ta bouée ? Tu as vu mourir les uns après les autres tous tes copains.

    On a cherché comme cela un jeune Marocain, à la demande de sa sœur. Nous étions deux ou trois, à le chercher, ensemble, parce qu’on entendait dire qu’il était vivant or il n’apparaissait pas. En général, quand les gens n’apparaissent pas, ils ne vont pas apparaître trois mois après… mais il peut y avoir des exceptions, comme pour Fatou, la petite fille retrouvée aux Canaries. Donc, on cherche.

    Et de ce garçon, on a trouvé une vidéo, parce qu’on avait des photos de lui et on comparait avec les vidéos qu’on trouvait sur les réseaux. Sur cette vidéo, il parle en arabe sur un bateau au milieu de l’Atlantique. Le bateau n’était pas très loin des Canaries, mais perdu. On a fait traduire cette vidéo. C’était très compliqué de comprendre ce qu’il disait avec le bruit de l’océan mais on voyait sur la vidéo qu’il se passait un truc très important, sans savoir dire si c’était intense d’euphorie ou de désespoir. C’était impossible à dire. Et lui est là, il est debout, et il parle, avec intensité. En fait, il disait le nom de toutes les victimes du bateau. Il était en fait l’avant-dernier témoin, puisque le dernier, c’est celui qui va mettre la vidéo sur internet. Ce garçon n’est pas arrivé. Ça veut dire que ce garçon, debout, qui parle, est mort alors même qu’il était en train de nommer, lui, les gens qui venaient de mourir au milieu de l’océan.

    Puis l’écriture s’est poursuivie, et un deuxième volume, puis un troisième, sont venus compléter cette triologie, Des îles… Mais l’écriture s’est un peu déplacée, entre-temps…

    En 2022, la frontière entre la France et l’Espagne se ferme complètement suite à une attaque dans une église, près de Nice, par un jeune homme tunisien qui sortait de Lampedusa et qui a attaqué le curé d’une paroisse. Or ce moment où la frontière avec l’Espagne se ferme a coïncidé exactement avec le moment où les gens quittaient les #île_ Canaries pour remonter vers la France. Pendant un an, elle est restée fermée. Et pendant un an, il y a eu dix morts.

    Alors ce n’était plus des disparus qu’on cherchait, puisque l’on avait des corps. C’était exactement le contraire. On avait des #corps, mais pas de nom, pas d’histoire. Juste des corps ramassés dans la #Bidassoa alors qu’avant, j’avais des histoires mais pas de corps. Si bien qu’il fallait faire le chemin opposé. Malgré tout, il y a toujours quelqu’un qui a vu quelqu’un qui sait que quelqu’un est passé par là ce jour-là. Mais c’est très difficile d’être le témoin de cela et de vouloir bien en témoigner.

    Les gens ne voulaient pas, même les amis les plus proches. Parce que tu ne vas pas commencer à arriver dans un pays que tu essaies de rejoindre depuis trois ans en arrivant avec des problèmes. Des problèmes avec la police, avec la justice… alors que tu as passé ton temps à essayer de te désidentifier, tu ne vas pas t’identifier immédiatement, et surtout pas pour arriver avec un mort. Arriver avec un mort, c’est compliqué. Et donc même les amis qui passaient et qui, eux, avaient survécu, ne parlaient pas. C’était très compliqué de remonter le fil de ces histoires.

    Qu’est-ce qui a changé dans l’écriture de ces histoires, au fil des tomes et des enquêtes ?

    Moi, j’ai changé. C’est surtout moi. La manière de travailler a changé entre le tome un, le deux, et le trois de la trilogie, mais je m’en rends compte après coup. Dans le un, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup d’histoires. Beaucoup de récits, parce que beaucoup de gens parlent, prennent la parole. C’est beaucoup d’oralité et moi, j’essaye de prendre tout ça et de suivre les fils pour pour accompagner, pour aider, pour suivre et donc faire l’enquête.

    Dans le deuxième tome, Des Iles 2, c’est plutôt une question : comment on rend un corps qui est non-identifié par un juge espagnol, à un papa guinéen ? Et comment on le fait franchir l’Atlantique jusqu’en Guinée, mais en avion, et mort. On a réussi. Le travail change parce qu’il est d’un extrême piétinement. C’est le contraire des histoires qui arrivent. C’est beaucoup plus d’écrit puisque ce doit être conforme, signé à l’ambassade de ceci, de cela en Guinée, en Espagne, etc.

    Et donc c’est forcément une autre façon d’écrire puisqu’elle suit l’archive. L’archives qui est en train de se faire, qui est en train de s’écrire, qui est en train de s’élaborer. Il faut écrire sans céder à la simplification parce que c’est hyper complexe. L’écriture suit le réel, et donc elle panique parfois parce que le réel panique tout le temps. Parce que quand on a tous les papiers pour que le corps reparte en Guinée, et bien il manque le certificat de non-Covid et donc tout va foirer. L’écriture suit ça, et donc elle change de forme parce qu’elle est bousculée tout le temps par le réel. Tout le temps.

    Et puis vient l’écriture du troisième volume de la trilogie. Et là encore, l’écriture change…

    Oui, elle change de forme aussi, un peu volontairement, un peu à dessein, parce que je suis épuisée. Je me dis alors qu’il faut faire un pas de côté. Et ce pas de côté, c’est de dire qu’il y a en effet les bateaux qui arrivent qu’en ce moment depuis l’Algérie. mais aussi ces bateaux qui ont traversé dans l’autre sens. Evidemment, au moment de la chute de Séville, pendant la guerre civile, puisque des bateaux sont partis en Algérie, à Oran, et c’était exactement la même route, les mêmes ports. Mais cette route-là en appelle une autre : celle de l’exil morisque du début du XVIIᵉ siècle.

    En fait, ce pas de côté historique me garantit quelque chose. Ce pas de côté m’intéresse parce qu’il montre aussi que ce n’est pas toujours du Sud vers le Nord que vont les exils et qu’il y a eu d’autres histoires et d’autres bateaux sur ces routes-là. Tout ça m’intéresse politiquement, historiquement, mais aussi me déplace moi dans l’écriture. Cela me calme, c’est-à-dire je suis obligée de suivre un autre rythme qui est le rythme historique. Le rythme du document qui est déjà écrit, de l’archive que je n’ai pas besoin d’écrire moi, et qui n’est pas en train de se créer sous mes yeux, mais qui est déjà là : c’est celle des historiens, c’est celle des récits antérieurs. Et ça, ça me sauve un peu, un peu.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/comme-personne/marie-cosnay-dans-l-imaginaire-collectif-pour-la-migration-la-fosse-comm
    #migrations #mourir_aux_frontières #route_atlantique #mourir_en_mer #morts_aux_frontières #livre
    #podcast #audio
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  • #Laâyoune au #Sahara_occidental, point de départ pour rejoindre les #Canaries

    Le Sahara occidental, territoire considéré comme non-autonome par l’ONU, situé au sud du #Maroc et au nord de la Mauritanie, est au cœur de la route migratoire dite « de l’Atlantique ». Si les autorités marocaines tentent de contrôler les flux irréguliers, la région reste une zone de départ importante pour les migrants, principalement en provenance d’Afrique subsaharienne. Reportage à Laâyoune, de François Hume-Ferkatadji.

    Le désert, puis l’océan. Dans les environs de Laâyoune, au Sahara occidental, le trait de côte se résume à cette simple barrière naturelle. Il n’est pas difficile d’y faire partir un bateau pneumatique à moteur. Si le trajet pour rejoindre les #îles_Canaries peut durer (minimum) une semaine au départ du Sénégal ou de la Mauritanie, il faut compter seulement 9 à 10 heures au départ de Laâyoune.

    « Le Maroc a installé des postes de surveillance, tous les deux kilomètres. Parfois, on tombe sur un poste de surveillance, mais malgré ces installations, les mafias arrivent à faire le passage, parce qu’elles possèdent maintenant des matériaux spécifiques », explique Taghia Abdelkebir, président de l’association Sakia El Hamra pour la Migration et le Développement.

    Les trafiquants organisent des arrivées sur la plage de nuit, dans des convois chargés de candidats au départ, pour déjouer la vigilance des autorités, selon cet homme d’Afrique de l’Ouest, résident de Laâyoune, en contact régulier avec les migrants. « Quand les membres des mafias voient que la marée est basse, ils font une descente ici, et ils empruntent des camionnettes. Ils ne font ça que la nuit. Dans une Jeep, par exemple, ils peuvent mettre plus de 50 à 60 personnes. Puis, ils roulent de nuit pour entrer dans la ville », raconte-t-il.

    « Les photos des #morts, ceux refoulés par la mer, sont vraiment choquantes »

    Le #coût d’une traversée est estimé entre 4 000 et 6 000 euros par personne. Les migrants économisent parfois des années pour la tenter. « La plupart de ceux qui arrivent ici n’ont qu’un seul objectif, c’est de passer par les îles Canaries, traverser l’eau et rejoindre l’Europe », continue-t-il.

    Pourtant, la route Atlantique est extrêmement dangereuse. Selon l’ONG espagnole Caminando Fronteras, plus de 10 400 personnes ont perdu la vie en 2024, dont plus d’un millier au départ du Maroc.

    « Quand les gens arrivent à pouvoir traverser, ils envoient des photos, en s’exclamant ’#bozafri, bozafri !’, ce qui signifie qu’ils sont arrivés de l’autre côté. Mais ce n’est pas toujours le cas. Les photos des morts, de ceux refoulés par la mer, sont vraiment choquantes. On peut y voir, 50, 60 personnes décédées », se désole notre témoin.

    Si environ 6 000 migrants ont pu trouver du travail et s’installer durablement plus au sud à #Dakhla, les autorités marocaines mènent régulièrement des opérations de refoulement à Laâyoune dans le but d’endiguer les départs, en collaboration avec les autorités espagnoles.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64877/laayoune-au-sahara-occidental-point-de-depart-pour-rejoindre-les-canar
    #route_atlantique #migrations #réfugiés #prix #décès #morts_aux_frontières #mourir_aux_frontières #contrôles_frontaliers
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  • Le dernier costume n’a pas de poche

    En 2018, #Chamesddine_Marzoug, pêcheur et bénévole au Croissant Rouge, a lancé un appel au parlement européen de Strasbourg pour faire preuve d’humanité face à ceux qui fuient leur pays pour avoir un avenir. Insistant sur la mort d’un enfant âgé de 5 ans, il a demandé à l’auditoire : « Quelle erreur a-t-il commise, à son âge ? »
    Ce livre est l’histoire d’un homme qui s’est donné pour mission d’enterrer « dignement » les migrants morts au large de la #Tunisie en tentant de rejoindre l’Europe. Laurent Galandon a tiré de sa rencontre avec Chamesddine Marzoug une fiction émouvante, inspirée des faits, lieux et situations réels, qui laisse une place à l’espoir.

    Chamesddine Marzoug. Bénévole au Croissant Rouge, ce pêcheur quinquagénaire de #Zarzis, au sud de la Tunisie, offre aux migrants anonymes morts en Méditerranée une sépulture dans le #cimetière_des_inconnus qu’il a lui-même créé. Ce matin de mars 2022, à bord d’un bateau de pêche, il est à nouveau témoin de corps flottants au large de la méditerranée. Le même jour, il fait la connaissance d’un adolescent perdu, Abdoulaye, qui est arrivé sur la plage sans savoir où il était exactement. Encore un migrant, parti de Lybie. Perdu en mer, sans vivres, il a survécu, dit-il, emporté par des tortues géantes jusqu’au rivage tunisien.
    Pour connaitre la misère des migrants, Chamesddine n’en est pas moins confronté à une autre réalité, celle de sa famille, à qui on refuse des visas, alors que l’Europe facilite l’arrivée des réfugiés d’Ukraine et ses amis, devenus passeurs.

    https://www.futuropolis.fr/9782754835817/le-dernier-costume-n-a-pas-de-poche.html
    #cimetière #mourir_aux_frontières #migrations #morts_aux_frontières #dignité #enterrement
    #livre #BD #bande-dessinée

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  • New report predicts surge in unexplained migrant worker deaths in Saudi Arabia

    A FairSquare report published today has found that there is a critical absence of effective policies and processes to determine the cause of migrant worker deaths in Saudi Arabia, and concluded that the surge of construction associated with projects such as NEOM and the 2034 men’s World Cup will in all likelihood lead to thousands of unexplained deaths of low-paid foreign workers in the country.

    A separate, independent investigation by Human Rights Watch, also released today, found that Saudi authorities have failed to adequately protect workers from preventable deaths, investigate workplace safety incidents, and ensure timely and adequate compensation for families.

    “Hundreds of thousands of young men, many of whom have young families, are being pitched into a labour system that poses a serious risk to their lives, a medical system that doesn’t have the capacity to determine the cause of their deaths, and a political system that doesn’t appear to either protect them or find out how they died, let alone compensate the families shattered by Saudi Arabia’s negligence,” said FairSquare co-director James Lynch.

    “While FIFA praises Saudi Arabia to the rafters and highly-paid western law firms generate vast profits for curating Saudi’s reputation, children in places like Nepal grow up without their fathers and never even learn how they died.”

    Underlying Causes: unexplained migrant worker deaths in Saudi Arabia is based on medical and government documentation relating to the deaths of 17 Nepali men in Saudi Arabia in 2023 and 2024 and a comprehensive examination of government data and peer-reviewed articles that address serious shortcoming in both occupational health and safety and medico-legal investigations in Saudi Arabia. The report also documents the emotional and economic impact of the deaths on the men’s families, most of whom received no meaningful information on how their loved ones died, and none of whom received any compensation from Saudi Arabia.

    We have loans. We have taken loans from the village money lenders. We have 1 million rupees [$7250] that we took to pay for my medical bills. I don’t have to say more. I just need help.” 22-year old widow of Surya Nath

    The 17 men whose deaths are investigated in the report were aged between 23 and 57 and all worked in low-paid labour-intensive sectors of the economy. Five died in workplace accidents, and 12 died from diseases or conditions. In cases of five deaths resulting from workplace accidents, families received no information to suggest that investigations had taken place, despite varying amounts of circumstantial evidence indicating that employer negligence may have been a factor. The families of 8 of the 12 men whose deaths did not result from workplace accidents had no medical documentation and no information on the specific cause of their family member’s death.

    “They are forcing me to give my small house to them if I can’t pay the money back. Three or four moneylenders are pressuring me to give them my house. Whom should I give it to? If I can’t pay it soon, I’ll be homeless.” Father of 28-year-old construction worker Arbind Kumar Sah, killed by a vehicle that struck him while he was working. His death certificate states incorrectly that he was killed in a fall.

    The case of 39-year old Badri Bhujel sheds light on the serious failings in Saudi Arabia’s systems to certify deaths. Bhujel worked as a machine operator for Samsung C&T, a contractor constructing nearly 30km of tunnels for the proposed city of NEOM, in the north west of Saudi Arabia. According to a hospital-issued death certificate seen by FairSquare, the cause of Bhujel’s death on 11 April 2024 was “alveolar and parietoalveolar conditions”, and it also notes that Bhujel had been diagnosed with pulmonary tuberculosis two days prior to his death. This diagnosis is consistent with accounts given by Bhujel’s colleagues, who told FairSquare that five days before his death Bhujel suddenly vomited large amounts of blood while at work and was taken to hospital by ambulance. However, the death certificate issued by the Ministry of Interior states only that Bhujel died from a “natural death” and includes none of the information reported by the doctors who treated Bhujel.

    According to peer-reviewed medical research, “respiratory diseases are frequent in tunnel workers” and result from “a variety of exposures, including total and silica dust, diesel exhaust fumes and nitrogen dioxide.” FairSquare wrote to Samsung C&T on 20 March 2025 to inquire if they had initiated any investigation into the circumstances of Badri Bhujel’s death, but at the time of publication they have not responded.

    The report found numerous structural and systemic problems in the manner in which Saudi Arabia’s medico-legal system investigates deaths and almost complete lack of transparency over the numbers and causes of non-Saudi deaths:

    - Saudi Arabia’s government ministries provide no information that allows for meaningful analysis of the numbers and circumstances of deaths.

    – Death certification documents issued by the Ministry of Interior in cases of deaths of non-Saudi Arabian nationals often do not reflect information contained on medical death certificates and appear to state the cause of death in all non-violent deaths as “natural death”.

    - A 2019 study by a Saudi pathologist examined all death certificates from a Riyadh hospital between 1997 and 2016 and found that in 100% of cases the cause of death was “either incorrect or absent” and that in 75% of cases there was no cause of death at all.

    – A 2022 peer-reviewed academic paper by five physicians from King Saud University, described how ”the medical environment [in Saudi Arabia] is generally opposed to autopsy” and found that “there is no system for medical autopsies and no training program that trains pathologists to do medical autopsy.”

    “It’s very difficult for me now. We don’t have a person to earn money now. How can I feed my children? They all are small” Widow of Sitaram Das, who left behind five children all under 15.

    https://www.youtube.com/watch?v=Z-IZa32q5kE

    https://fairsq.org/saudi-arabia-migrant-deaths
    #travailleurs_étrangers #Arabie_Saoudite #exploitation #migrations #décès #rapport #mourir_au_travail

  • Records de morts au travail : 21 000 morts...
    https://bellaciao.org/Records-de-morts-au-travail-21-000-morts

    Records de mort au travail : 21 000 morts et 13,5 millions de blessés en 20 ans, et 918 morts en 2023. En 2023, selon l’assurance maladie, 2 salariés sont morts d’un accident du travail chaque jour en France et 100 ont été gravement blessés, une tendance à la hausse depuis plusieurs années. 690 décès suite à un accident du travail en 2018. 861 en 2019. 903 en 2022 (les années 2020 et 2021 ne sont pas retenues du fait de la pandémie). 918 en 2023. Le nombre de morts à la suite d’un (…) #Contributions

  • Comme une guerre qui ne finissait jamais

    Deux vieux Piémontais de la province de #Cuneo racontent leur XXe siècle. Des vies de migrants, dans ces mêmes #montagnes qui marquent la #frontière entre France et Italie, et qui sont aujourd’hui franchies par des milliers d’Africains en quête d’une vie meilleure.
    Lus par deux jeunes Italiens vivant et travaillant à Marseille, les #récits_de_vies de ces deux Piémontais, recueillis dans les années 1970 par Nuto Revelli (1919-2004), anthropologue autodidacte, racontent la #pauvreté et la migration, le franchissement des frontières, le travail et la guerre, la circulation des cultures et des langues, l’attachement de l’exilé au pays natal plus qu’à la patrie. Ils sont accompagnés d’archives de différentes époques, qui renvoient à la migration comme constante historique de cette #frontière_alpine. Des enregistrements conservés au Mucem et des prises de son contemporaines in loco (#Briançonnais et #Valle_Stura) reconstruisent des paysages sonores réalistes.

    https://soundcloud.com/user-897145586/comme-une-guerre-qui-ne-finissait-jamais-raphael-botiveau


    #giorno_della_marmotta
    #guerre #migrations #réfugiés #Matteo_Renzi #Matteo_Salvini #catégorisation #histoire #Piémont #montagne #Italie #France #frontières
    #podcast #audio #Alpes_Maritimes #pas_de_la_mort #travail #décès #mourir_aux_frontières #frontières_sud-alpine #jour_de_la_marmotte #Oulx #Marmora

  • Et si ce n’était pas la #rivière qui avait tué #Blessing_Matthew ? Récit d’une #recherche-action à la #frontière_franco-italienne

    La frontière tue deux fois. La première par le durcissement des contrôles qui augmentent les risques de son franchissement, la seconde quand la #justice est niée face aux violences et aux décès que ces politiques et ces pratiques à la frontière induisent. La reconstitution des circonstances de la noyade d’une jeune femme nigériane de 21 ans dans la Durance en 2018, par une équipe composée de chercheures, d’une association de soutien aux migrants et d’un témoin, révèle non seulement l’enchaînement des événements à l’issue fatale, mais également les causes systémiques de ce #décès. La mort de Blessing Matthew n’est pas attribuable à un accident ou aux dangers de la montagne, comme l’invoquent les autorités françaises, mais aux conséquences de la gestion sécuritaire à l’œuvre à la frontière franco-italienne.

    https://journals.openedition.org/mondesmigrations/351
    #shameless_autopromotion #frontière_sud-alpine #migrations #réfugiés #border_violence #border_death #morts_aux_frontières #mourir_aux_frontières #Hautes-Alpes #Alpes #montagne #danger #risques #risques_naturels #France #impunité #border_forensics #architecture_forensique #frontières #La_Vachette #contre-enquête #violence #violences_frontalières #Durance

    ping @isskein @reka

    • Ainsi, dans le cas de Blessing, comme dans celui des autres 189 personnes décédées en tentant de traverser une des frontières alpines depuis 199317, la dangerosité du parcours est le résultat d’une stratégie politique et non d’un environnement « naturel » supposé hostile18. À partir de 2015, la réintroduction des contrôles aux frontières internes à l’espace Schengen et la mise en place d’une infrastructure de plus en plus sophistiquée de surveillance et de contrôles frontaliers ont déclenché un processus de « frontiérisation » de l’espace alpin19.

      (dommage que les images d’illustration soient si petites...)

  • #Border_memory

    This website was created to remember, document, and research the people on the move who got missing or died along the migratory routes through the Balkans.

    We do not intend to merely collect statistics, but to transform personal grief into collective action for truth and justice for our missing loved ones and for the end of the European border regime.

    This is not meant to be simply a site, but a common and open space to build solidarity alliances across and against borders, to unite sorrow and resistance, to struggle together.

    https://www.bordermemory.org
    #cartographie #visualisation #mémoire #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #frontières #migrations #réfugiés #Balkans #route_des_Balkans #mémorial #mémorial_virtuel #cartographie_narrative

    ping @reka

  • Manifestation Ouvrez les frontières – Menton 16 décembre 2017
    (pour archivage)

    A l’appel du collectif Solidarité Migrants 06 environ 500 personnes venues de toute la France ont manifesté à Menton le 16 décembre 2017, de la gare de #Menton_Garavan au poste frontière.

    Une plaque commémorative a été posée à proximité du poste frontière, en mémoire aux 20 migrants morts en tentant de traverser la frontière.

    https://leparia.fr/manifestation-ouvrez-frontieres-menton-16-decembre-2017

    Plaque que l’on voit aussi dans le film « La Tête haute, au cœur de la vallée de #la_Roya » :
    https://seenthis.net/messages/795726


    https://seenthis.net/messages/758646#message786000

    #mémoriel #Menton #Vintimille #frontière_sud-alpine #migrations #réfugiés #mourir_aux_frontières #plaque #commémoration #plaque_commémorative #morts_aux_frontières #Alpes_Maritimes #mémoire

  • Harqa, ce qui nous consume
    https://www.youtube.com/watch?v=-ex2BycrfE0

    « Harqa », en tunisien, signifie à la fois « fuir clandestinement » et « brûlure ». Ce documentaire explore la manière dont les vivants entretiennent la #mémoire des migrants morts aux frontières, en #France et en Tunisie.

    Des familles et des militants écrivent des #poèmes, organisent des mobilisations et refusent l’oubli. À Zarzis, en Tunisie, un cimetière improvisé accueille les corps de migrants subsahariens échoués sur les plages. D’autres collectent les vêtements rejetés par la mer pour en faire des œuvres artistiques et sensibiliser le public.

    De l’autre côté de la Méditerranée, à Briançon, des militants luttent pour empêcher de nouvelles tragédies en montagne et rendent hommage aux disparus en érigeant des cairns, véritables monuments aux morts des frontières.

    Ces frontières qui séparent. Ces frontières qui tuent. Les mêmes qui nous lient, d’un côté et de l’autre de la Méditerranée.

    À travers ces actes de mémoire, Harqa, ce qui nous consume interroge notre rapport à l’exil, à la souffrance et à la #dignité des #disparus, afin qu’ils ne tombent jamais dans l’oubli.

    Trois images extraites du film :

    #film #film_documentaire #documentaire #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #mourir_en_mer #dignité #poésie #Tunisie #Briançon #commémoraction #mémorial #Zarzis #cimetière #Blessing_Matthew #Prelles

  • #Commémoraction 2025, #Briançon :

    Au nom de quoi ?

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    Publié sur la page FB de Tous Migrants :
    https://www.facebook.com/tousmigrants/posts/pfbid0xL1RrDg6Xt2NELwcgeHmasKY3Cq8nVJFRz2rLpkJFc5pdE6c3W1D5kfamFnBn4Jil

    #commémoration #frontière_sud-alpine #morts_aux_frontières #mourir_aux_frontières #migrations #réfugiés #Hautes-Alpes #ni_oubli_ni_pardon #commémoraction_2025 #refoulements #violence #politiques_migratoires #montagne #maraudes #maraudes_solidaires #traque #solidarité #c'est_vous #réadmission #frontières #dissuasion #mise_en_danger #liberté_de_circulation

    ping @reka @_kg_ @isskein @karine4

    • En dix ans, 48 morts à la frontière franco-italienne : « La moindre des choses, c’est de leur redonner un nom »

      Entre Vintimille et Menton, la traversée de la frontière franco-italienne est dangereuse pour les personnes exilées qui tentent d’éviter les contrôles policiers. Un collectif de citoyens solidaires et de chercheurs ont établi la liste des noms des personnes décédées dans cette zone frontalière, depuis dix ans, notamment en essayant de traverser par les Alpes, ou encore renversés par des véhicules. Le but de ce collectif : les sortir de l’anonymat mais aussi mettre en lumière la violence chronique des politiques frontalières.

      Quarante-huit personnes sont décédées à la frontière franco-italienne entre 2016 et 2025, selon une base de données élaborée par des chercheurs et citoyens solidaires, rendue publique par la Ligue des droits de l’Homme de Nice mi-février. Elles venaient d’Érythrée, du Soudan, de Libye, du Tchad, du Népal, du Bangladesh ou encore d’Afghanistan. Les plus jeunes avaient 16 ans.

      Elles s’appelaient Mohamed, Saikou, Saïd, Nfansou, ou encore Yonas, le dernier de la funeste liste, décédé en janvier 2025. Le corps de ce jeune Érythréen de 26 ans avait été retrouvé au milieu des rochers, face à la mer, au niveau du pont Saint-Ludovic. Le pont qui marque la frontière entre l’Italie et la France. Vintimille d’un côté, Menton de l’autre. Un poste-frontière au milieu.

      C’est exactement au niveau de ce pont Saint-Ludovic qu’a été déposée, fin 2022, la première stèle d’un mémorial dédié à ces exilés morts à la frontière. Celle d’Ahmed Zia Safi, âgé de 16 ans seulement. Lui avait été renversé non loin de là, sur l’autoroute, le 7 novembre de cette même année.

      « Son nom avait été publié dans la presse italienne, ce qui est rare », se rappelle Charlotte Rouault, membre du groupe de travail à l’origine de la liste des 48. « On s’est demandé : est ce son vrai nom ? Peut-on l’utiliser, car la famille n’est sans doute pas au courant de son décès ? Et puis on s’est dit : ce système déshumanise les gens en exil, considérés comme des chiffres. Cette fois, nous avons un nom, pas sûr qu’il soit bon, mais utilisons-le. »
      "Ces morts, ce ne sont pas des accidents"

      Autour de cette première stèle s’est déroulé un temps d’hommage, ouvert au public, avec des tracts informant les habitants de Vintimille sur cette réalité mortifère. Grâce à des images de la commémoration ayant circulé dans la diaspora afghane, un oncle d’Ahmed, resté sans nouvelles, a découvert la situation. « Il a pu venir à Vintimille pour l’identification du corps. Nous sommes restés en contact avec lui. Il nous a envoyé des photos des funérailles en Afghanistan », raconte Charlotte Rouault.

      À partir de ce moment-là, un groupe de travail s’est mis en place pour établir un mémorial pour toutes les autres personnes décédées à la frontière ces dernières années, à l’occasion de la journée internationale Commémor’action de février 2023. « C’était douloureux de voir toutes ces stèles sans nom. On s’est dit : ce n’est plus possible », retrace Charlotte Rouault. « On ne peut pas réparer l’injustice qui leur a été faite. La moindre des choses, c’est de leur redonner un nom et de s’assurer que les proches puissent faire leur deuil ».
      Le tournant de la militarisation de 2015

      Le groupe de travail se met à éplucher la presse locale française et italienne, centraliser les informations éparpillées entre les collectifs et associations, contacter les administrations des mairies. Il tente aussi - en vain - d’avoir des renseignements auprès des procureurs, qui dirigent les enquêtes de police liées aux identifications. « Redonner les noms, c’est redonner de la dignité. Ces personnes ne sont pas des numéros, elles ont des noms, des familles, un passé », insiste Charlotte Rouault. Elle y voit aussi une manière de pointer des politiques frontalières mortifères : « Ces morts, ce ne sont pas des accidents », assène-t-elle.

      Tel est aussi le point de départ de Cristina Del Biaggio, enseignante-chercheuse à l’Institut d’urbanisme et de géographie alpine (IUGA) de l’Université Grenoble Alpes et au laboratoire Pacte. Celle-ci est venue apporter son soutien, aux côtés de l’anthropologue Filippo Furri, à ce travail de fourmi d’identification des morts. Les deux chercheurs se sont rendus auprès des services d’état civil des mairies, avec leur casquette d’universitaires, pour accéder aux registres et certificats de décès. « À partir de 2015-2016, tous les États alpins - Slovénie, Allemagne, Autriche, Suisse, France - ont militarisé leurs frontières sud afin de réguler les flux des personnes en migration », rappelle la chercheuse.

      « Il s’agissait d’une réaction par rapport à ladite crise migratoire : renforcement des contrôles, réactivation des accords bilatéraux signés dans les années 90, systématisation des refoulements... Le territoire alpin a été rendu hostile. Les gens se sont mis à passer surtout la nuit pour éviter les contrôles. Leurs manières de passer sont ainsi devenues plus dangereuses », décrit la chercheuse.
      « Le sentier de la mort »

      Pour comparer les données recueillies avec les années précédant le tournant de 2015, la chercheuse s’est avant tout appuyée sur la base de données de l’organisation United for Intercultural Action. Celle-ci compile les décès aux frontières européennes depuis 1993 à partir des articles de presse et sources associatives. Les chiffres, en ce qui concerne les cas documentés à ce jour dans l’arc alpin, sont sans appel : « Sur les personnes en exil décédées dans les Alpes depuis 1993, 72 % ont trouvé la mort après 2015 », rapporte Cristina Del Biaggio.

      La région la plus mortifère est celle de ce passage Vintimille-Menton. Face aux contrôles quasi systématiques dans les trains entre ces deux villes, les exilés tentent des voies alternatives dangereuses. Par exemple, la marche le long de la voie ferrée, de l’autoroute ; ou, la montée dans des camions. Mais aussi le passage par la montagne : entre 7 et 10 heures de marche - si l’on ne se perd pas -, sur des chemins escarpés. Le surnom de cette voie-là dit toute sa dangerosité : « Le sentier de la mort ».

      Ramzi et Maher, deux cousins partis de Tunisie, racontaient à Infomigrants en septembre 2023 : « Nous avons essayé par la montagne car lorsque nous avons tenté le passage en train la première fois, il y a trois jours, la police nous a immédiatement arrêtés à Menton ». Rencontrés juste après leur interception par des militaires dans la montagne, ils témoignaient d’une tentative éprouvante : « J’ai mal aux jambes », confiait Ramzi, « et nous n’avons pas mangé depuis quatre jours ».

      « Si on laissait passer ces personnes, comme le préconise le droit européen, par les routes qu’empruntent les citoyens ‘désirables’, vous n’auriez pas ces morts », tranche Cristina Del Biaggio. « Cette violence ne tient pas seulement aux dispositifs de contrôles placés sur le tracé de la frontière mais aussi à la manière dont sont traitées les personnes en migration sur tout le territoire. C’est pourquoi nous avons décidé d’inclure dans notre travail de mémoire non seulement les personnes décédées en tentant de traverser mais aussi celles ayant perdu la vie à cause d’accidents, de rixes ou de problèmes de santé liés aux conditions de vie indignes auxquelles elles ont été contraintes », précise aussi la Ligue des droits de l’Homme de Nice.
      « Prendre soin des morts, mais aussi des vivants »

      Cette liste de noms « demeure un travail en cours d’élaboration », souligne la Ligue des droits de l’Homme. Avant de préciser : « Nous ne sommes très certainement pas au courant de toutes les morts liées à la violence de cette frontière ».

      Quoi qu’il en soit, « ce n’est plus possible qu’une personne meure ici et qu’elle soit enterrée dans un trou à Vintimille, anonymement », défend Charlotte Rouault. Qui pense aussi aux générations futures : « Peut-être que, dans 20 ans, la petite fille d’une personne qui est morte à cette frontière va rechercher des informations. »

      La famille de Moussa Balde, Guinéen de 23 ans décédé en mai 2021, était présente lors de la journée internationale Commémor’action de ce mois de février 2024, lors de laquelle les citoyens solidaires se sont rassemblés autour du mémorial de Vintimille. Pour Charlotte Rouault, ce travail de mémoire a une double visée : « Prendre soin des mort, mais aussi des vivants ». Et si ces liens avec les familles sont encore rares, « ils nous donnent l’énergie de continuer. Je trouve ça beau que le fait de prendre soin des morts créent des liens entre nous, les vivants ».

      https://www.infomigrants.net/fr/post/63042/en-dix-ans-48-morts-a-la-frontiere-francoitalienne--la-moindre-des-cho

    • Ali, Saikou, Omar, Shevan... 48 migrants sont morts en 10 ans à la frontière entre l’Italie et la France

      La Ligue des Droits de l’Homme a publié une liste concernant les décès de personnes migrantes entre Vintimille en Italie et le Var. Il s’agit d’un long travail qui vise à donner une identité à des hommes ou des femmes qui ont perdu la vie loin de leur pays.

      Yonas, 26 ans, originaire d’Érythrée, est retrouvé mort entre les rochers au niveau du pont Saint-Ludovic à Menton. Il est décédé en tentant de traverser la frontière quelques jours auparavant. Nous sommes le 12 janvier 2025.

      Grâce à un élan collectif, un membre de sa famille sera localisé en Europe et pourra identifier le corps, ses parents seront prévenus en Érythrée. Faute de pouvoir rapatrier le corps, une cérémonie sera organisée en présence de plusieurs personnes et la cérémonie sera financée grâce à une collecte. Le nom de Yonas figure dans un "mémorial situé au centre de l’œuvre d’art « le troisième paradis » de Michelangelo Pistoletto. Il est hélas mis à jour régulièrement par un collectif dont Charlotte Rouault.
      Charlotte Rouault, ou un engagement citoyen

      Donner une identité aux personnes décédées au niveau de la frontière entre la France et l’Italie, c’est tout l’enjeu du travail de Charlotte Rouault. Documentariste, elle habite dans le secteur mentonnais. Elle explique que la constitution d’une liste de victimes est née d’une dynamique collective.

      Des migrants en provenance de l’Érythrée, du Soudan, de Libye, du Tchad, d’Irak, du Népal, du Bangladesh, d’Afghanistan....

      Pour eux, le voyage s’est arrêté de façon brutale en France, sur un train, sur les routes, dans les montagnes, en mer ou dans une rivière.

      Recouper les informations

      La liste est loin d’être définitive, elle est en cours d’élaboration. Charlotte travaille avec Cristina Del Biaggio, géographe, enseignante-chercheuse à l’Université Grenoble Alpes et au laboratoire Pacte. Cristina dirige un projet concernant les frontières et les migrations, elle a vite réalisé qu’il n’y avait aucun chiffre, que ce soit en France ou en Europe- concernant les décès. Or, pour la chercheuse, ils étaient nécessaires pour montrer que ces morts sont le résultat d’une politique migratoire.

      « C’était important de montrer ce chiffre qui atteste de la violence systémique du passage à la frontière. A partir de 2015, les pays alpins et le nord de l’Europe ont militarisé les frontières pour réguler les flux migratoires. Du coup, les migrants ont opté pour des voies de contournement qui ont accentué les risques et les accidents. » (Cristina Del Biaggio)

      Forte de son statut de chercheuse, Cristina a donc recoupé les informations en provenance des travailleurs sociaux, des municipalités ou des articles de presse, mais « sans avoir eu accès aux sources policières ni judiciaires ». Les services de l’État civil sont des aides précieuses : ils établissent avec les informations communiquées par la police les actes de décès. Ils recherchent les familles - sinon c’est la commune qui paye les funérailles et les informations sont en libre accès.

      Pour l’instant, cette liste compte 48 lieux de Vintimille à Fréjus en passant par Cannes La Bocca, et des noms et l’origine de la découverte du décès. Trois personnes n’ont pas été identifiées. Et le document a été communiqué à la Ligue des Droits de l’Homme qui l’a publié sur les réseaux sociaux.

      « Ainsi, tant qu’il n’y a pas eu de confirmation par des proches, nous ne considérons pas que les personnes sont identifiées avec certitude. Cependant, nous publions ces informations qui peuvent être un point de départ pour retrouver les familles. » (Ligue des droits de l’homme)

      Charlotte précise que quand un corps est retrouvé, on peut parfois effectuer une identification s’il y a eu prise d’empreintes lors de l’entrée du migrant dans l’espace Schengen, généralement l’Italie ou les Balkans. Mais effectivement, « on n’est jamais sûr que ce soit la bonne personne, car on ne sait pas comment l’identité a été établie » ! précise Charlotte.
      Aucune liste à la hauteur de la complexité, de la diversité et de l’importance de chacune de ces existences et de leur fin

      Tout ce travail a donc été communiqué à la Ligue des droits de l’homme, qui souhaite, par cette publication, donner une identité à ces personnes décédées dans des circonstances tragiques, et de partager des informations avec les familles des victimes.

      « Cette liste a pour vocation de soutenir le travail de mémoire et de justice que nous devons à toutes les personnes qui se voient nier leur liberté de circulation et qui se battent quotidiennement pour préserver leur dignité. La forme de liste prise ici permet de partager plus facilement ces informations pour les visibiliser, mais nous souhaitons qu’elle ne soit pas perçue comme une tentative d’uniformiser les parcours de chaque individu sous une simple étiquette de victimes des frontières ».

      Cristina Del Biaggio va dans ce sens « Ça vaut le coup de publier les noms pour faire avancer la vérité et finir le processus d’identification ».

      https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/alpes-maritimes/menton/ali-saikoi-omar-shevan-48-migrants-sont-morts-en-10-ans

  • Message de Nihad Suljić sur FB (26.02.2025) :

    Na spomeniku podignutom u znak na sjećanje na izbjeglice koje su poginule dok su pokušavale ući u Italiju napravili smo malu ispravku.

    Naime isklesano je da je to krivica krijumčara, pa smo ih podsjetili da je isključivi krivac zato evropska unija i njena politika zatvorenih granica.

    Olovkom i svojom rukom.

    Nema na čemu. 😊

    Traduction rapide et automatique :

    Nous avons fait une petite correction sur le monument érigé en mémoire des réfugiés morts en essayant d’entrer en Italie.
    En l’occurrence, il a été sculpté que c’était la faute des passeurs, nous leur avons donc rappelé que l’Union européenne et sa politique frontalière fermée en étaient les seuls coupables.
    Avec un crayon et ma propre main.
    De rien. 😊

    #monument #mémoriel #naufrage #mourir_en_mer #morts_en_mer #responsabilité #trafic_d'êtres_humains #trafiquants #scafisti #passeurs #Italie #Cutro #résistance

    ping @reka

    • Italy: #Crotone remembers victims two years after deadly migrant shipwreck

      On the eve of the second anniversary of the Cutro shipwreck, the city of Crotone organized a commemoration ceremony to honor the 94 victims, including 35 children and teenagers, on February 26.

      Two years have passed since the shipwreck off Steccato di Cutro, but the city of Crotone, in Italy’s southern region of Calabria, has not forgotten. The community continues to honor the 94 victims of the tragedy, including 35 minors, as well as the tears of the survivors and the pain of their families.

      These feelings were visible at a commemoration ceremony held on February 25 on the eve of the anniversary, at the "Garden of Alì — a memorial space established by the local municipality in honor of the youngest victim of the shipwreck. Buried in the local cemetery, Alì has become a symbolic son of the entire Crotone community.

      To mark the occasion, 94 trees were planted in the garden to remember the adults, along with 35 bushes to commemorate the children who lost their lives at sea.

      ’Crotone doesn’t forget, will never forget’ — mayor

      After a minute of silence, which Crotone Mayor Vincenzo Voce ordered all schools in the city to observe, the choir Anna Frank directed by professor Luisa Floccari performed at the ceremony. The event was attended by local authorities and members of the military, as well as by students and representatives of volunteer groups, together with several residents.

      “Today we remember 94 innocent victims”, said Mayor Voce.

      “And in commemorating them I want to state once again that humanity must not have any political color, because it is a feeling that belongs to our people. The residents of Crotone proved it during those terrible days, when institutions, security forces, doctors, volunteers, social workers and journalists were united in this very strong and fundamental principle. Crotone does not and will not forget,” he added.

      Bouquet of flowers laid at the foot of installation dedicated to victims

      The sense of solidarity shown by Crotone’s residents was also emphasized by Sergio Ferrari, president of the Province of Crotone, who stated, “nobody during those days pulled back or looked the other way. The population of Crotone set a great example for Italy and the world”, he said.

      The prefect of Crotone, Franca Ferraro, addressed young people at the ceremony, urging them to “visit Alì’s garden and, in particular, remember what happened.”

      At the end of the ceremony, the prefect and mayor laid a bouquet of flowers in the city’s colors at the foot of the installation remembering Alì and the other victims of the shipwreck.

      https://www.infomigrants.net/en/post/63102/italy-crotone-remembers-victims-two-years-after-deadly-migrant-shipwre

    • Cutro, imbrattata la stele in ricordo della strage

      Cancellata la scritta sui trafficanti di esseri umani, con un riferimento critico alle politiche dell’Unione Europea sull’immigrazione

      Con un pennerello nero è stata imbrattata a Cutro la stele in ricordo delle vittime del naufragio. Dal messaggio che porta la firma del Consiglio comunale, è stato cancellato il riferimento a “trafficanti e scafisti di esseri umani”, sostituito con la parola “Unione Europea”.

      https://www.rainews.it/tgr/calabria/video/2025/02/cutro-stele--6d20822c-5f6c-4747-97ab-b1ba97c4450b.html

  • 02.02.2025 : Na obrežju reke Kolpe našli truplo

    Corps trouvé sur les rives du fleuve Kolpa

    Policisti so bili v nedeljo obveščeni o najdenem truplu na obrežju reke Kolpe pri kraju Pobrežje. Po prvih ocenah zdravnika na kraju najdbe na truplu, ki je bilo v vodi že dlje časa, ni bilo vidnih znakov nasilja. S Policijske uprave Novo mesto so sporočili, da je preiskovalna sodnica odredila sodno obdukcijo, da ugotovijo vzrok smrti.

    S policije so sporočili še, da so pri prenosu trupla pomagali gasilci.

    Policisti in kriminalisti vse okoliščine še preiskujejo in ugotavljajo identiteto pokojnega. O ugotovitvah bodo seznanili pristojno tožilstvo.

    https://n1info.si/novice/crna-kronika/na-obrezju-reke-kolpe-nasli-truplo
    #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #décès #frontière_sud-alpine #Kolpa #Kupa #rivière #Croatie #Slovénie

    ajouté à la métaliste sur les morts à la frontière Croatie-Slovénie :
    https://seenthis.net/messages/811660

    #Pobrežje

  • 25.11.2024 Na obrežju Kolpe našli truplo

    Corps trouvé sur la côte de Kolpa

    Črnomaljski policisti so bili v soboto okoli 8. ure obveščeni, da je občan na območju Učakovcev ob reki Kolpi opazil truplo. Policisti in kriminalisti so opravili ogled in na kraj poklicali gasilce, ki so nudili pomoč pri prenosu trupla. Zdravnik je na kraju ugotovil, da je bilo truplo že dlje časa v vodi, po prvih ugotovitvah pa znakov nasilja ni bilo, odrejena je bila sanitarna obdukcija.

    Kriminalisti nadaljujejo z ugotavljanjem identitete in drugih okoliščin. O ugotovitvah bodo po zaključeni preiskavi seznanili pristojno tožilstvo.

    Nedovoljeni prehodi državne meje

    Policisti so med 22. in 25. novembrom na območju Preloke, Hrasta pri Vinici, Marindola in Miličev prijeli devet državljanov Afganistana, osem državljanov Turčije in pet državljanov Maroka, na območju Metlike pa štiri državljane Iraka in državljana Irana, ki so nedovoljeno vstopili v Slovenijo. Policijski postopki s tujci še potekajo.

    https://www.radio-odeon.com/novice/na-obrezju-kolpe-nasli-truplo
    #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #décès #frontière_sud-alpine #Kolpa #Kupa #rivière #Croatie #Slovénie
    #Učakovci

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  • 12.03.2022 : Nesrečo, v kateri je umrl migrant, še enajst se jih je poškodovalo, povzročil 24-letnik

    L’accident que le migrant est mort, onze autres blessés, a été causé par un jeune de 24 ans.

    Policija je prijela voznika kombiniranega vozila, ki je povzročil prometno nesrečo s pobegom, v kateri je umrl ilegalni prebežnik.

    Celjski policisti so 12. marca 2022 obravnavali tragično prometno nesrečo, ki se je nekaj čez polnoč zgodila na avtocesti izven naselja Tepanje.

    V prometni nesreči je ena oseba umrla, enajst oseb je bilo poškodovanih.

    Prometno nesrečo je povzročil 24-letni voznik kombiniranega vozila, ki je v vozilu nezakonito prevažal 12 prebežnikov.

    Voznik je med vožnjo v smeri proti Ljubljani zapeljal čez odstavni pas na travnato površino ob desnem smernem vozišču in nato na kovinsko varnostno ograjo, po kateri je vozilo drselo dobrih 30 metrov, nato pa se je večkrat prevrnilo in po trku v žičnato ograjo obstalo pred brežino Dravinje.

    24-letni voznik je po trčenju s kraja nesreče pobegnil, na kraju prometne nesreče pa v vozilu pustil 12 ilegalnih prebežnikov, ne da bi jim nudil potrebno pomoč.

    Eden od njih, njegova identiteta še ni potrjena, je zaradi hudih poškodb umrl na kraju nesreče, državljan Turčije se je v trčenju izredno hudo poškodoval, lažje pa je bilo poškodovanih šest državljanov Indije, trije državljani Turčije in državljan Afganistana.

    Poškodovane so z reševalnimi vozili odpeljali v bolnišnico. Ena oseba je zaradi hudih telesnih poškodb še vedno na zdravljenju, ostali pa so po opravljenih postopkih zaprosili za mednarodno zaščito in so bili nastanjeni v azilni dom.

    Pri zbiranju obvestil je bilo ugotovljeno, da so migranti, udeleženi v prometni nesreči, mejo med Republiko Hrvaško in Republiko Slovenijo peš ilegalno prestopili na območju Ljutomera, kjer so jih v tovorno vozilo sprejeli osumljeni in jih nameravali nezakonito preko ozemlja Slovenije prepeljati v Italijo.

    Po tragični prometni nesreči so policisti nemudoma začeli z intenzivnim zbiranjem obvestil in iskanjem voznika in sodelujočih.

    Celjski kriminalisti so na dan nesreče prostost odvzeli dvema državljanoma Kosova, starima 18 in 21 let, stanujočima na območju Celja, ki sta osumljena kaznivega dejanja prepovedanega prehajanja državne meje ali ozemlja, saj sta sodelovala pri prevozu ilegalnih migrantov, in sicer tako, da sta z osebnim vozilom spremljala kombinirano vozilo, s katerim je voznik prevažal 12 ilegalnih migrantov.

    V nadaljevanju so prostost odvzeli še enemu državljanu Kosova, tudi stanujočemu na območju Celja, staremu 21 let, ki je prav tako sodeloval pri storitvi omenjenega kaznivega dejanja.

    Vse tri so s kazensko ovadbo privedli k preiskovalnemu sodniku, ki jim je odredil pripor.

    Za pobeglega 24-letnega voznika kombiniranega vozila, sicer državljana Severne Makedonije, stanujočega na območju Celja, so razpisali iskanje in ga intenzivno iskali.

    V petek so ga koprski policisti, med izvajanjem aktivnosti obravnavali na železniški postaji v Kopru.

    Ko so videli, da je zanj razpisan ukrep - prijetje s privedbo, so mu odvzeli prostost.

    24-letnika, osumljenega povzročitve prometne nesreče iz malomarnosti, zapustitve poškodovanca v prometni nesreči brez pomoči in prepovedanega prehajanja državne meje ali ozemlja so privedli k preiskovalnemu sodniku, ki mu je odredil pripor.

    Za storjena kazniva dejanja jim grozi od treh do 15 let zapora.

    https://ljubljanainfo.com/novica/kronika/nesreco-v-kateri-je-umrl-migrant-se-enajst-se-jih-je-poskodovalo-povz
    #Tepanje #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #frontière_sud-alpine #Slovénie #Croatie

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    https://seenthis.net/messages/811660

  • 03.05.2024 : Na nabrežju Kolpe našli človeško okostje

    Sceau d’état de l’homme trouvé sur le remblai de la rivière Kolpa

    V sredo popoldne so v reki Kolpi, v bližini naselja Gradac, med vejevjem na nabrežju našli zataknjeno človeško okostje, so sporočili policisti PU Novo mesto.

    Okostje so na kopno spravili gasilci, nato so si kraj najdbe ogledali policisti in komisija novomeškega sektorja kriminalistične policije.

    O dogodku so obvestili dežurno državno tožilko in preiskovalno sodnico. Preiskovalna sodnica je odredila sodno obdukcijo, ki so jo 3. maja opravili na inštitutu za sodno medicino v Ljubljani.

    Po prvih ugotovitvah je bilo okostje v vodi že nekaj mesecev, sumljivih okoliščin trenutno ni, identiteta pa še ni znana. Kriminalistična preiskava je v teku.

    https://siol.net/novice/slovenija/na-nabrezju-kolpe-nasli-zataknjeno-clovesko-okostje-633043

    #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #décès #frontière_sud-alpine #Kolpa #Kupa #rivière #Croatie #Slovénie
    #Gradac

  • autour du 12.08.2019 Po smrti migranta v Kopru, še smrt migranta v Trstu

    Après la mort d’un migrant à #Koper, le décès d’un migrant à Trieste

    –->

    un Pakistanais de 34 ans, emprisonné pour avoir traversé illégalement la frontière entre la Slovénie et la Croatie, est mort dans l’administration pénitentiaire de Koper.

    Slab teden nazaj je v Zavodu za prestajanje kazni zapora Koper umrl pripornik,34. letni Pakistanec, zaprt zaradi ilegalnega prečkanja slovensko-hrvaške meje.

    V tem tednu pa je v zaporu v Trstu umrl tudi 20. letni migrant, Iračan.

    Obravnava smrti doma in pri sosedih

    Po smrti migranta v slovenskem zaporu so vodilni pohiteli z napovedjo ustanavljanja preiskovalne komisije. Ta naj bi preverila, ali je bila smrt migranta v zaporu res naravna, ali mu je do bridkega konca kdo pomagal.

    Mnogi so ob novici hiteli s kazanjem prstov in metanjem odgovornosti na obmejne policiste, ki naj bi preminulega migranta preveč grobo obravnavali med ilegalnim vstopom v državo. Odgovornost za smrt migranta, če je ta sploh prisotna pri slovenskih obmejnih policistih, se bo tako ugotavljala v naslednjih tednih in mesecih.

    V tem tednu pa je v zamejstvu, natančneje v tržaškem zaporu umrl 20. letni iraški migrant. Med pregledom zapora so odgovorni sklenili, da so italijanski zapori prezasedeni, kjer večino prezasedenosti zaporov predstavljajo tujci. Zapori niso opremljeni s hladilnimi sistemi, zato je posebno v poletnih mesecih stanje v zaporih za zapornike vremensko obremenilno. Še zadnji faktor, ki so mu odgovorni pripisali za smrt migranta pa je bil, da zaporniki nimajo ustreznega zdravniškega nadzora. Predvsem zapornike z mentalnimi problemi se odriva na rob, zapira v samice in se jim ne nameni ustrezne strokovne pomoči za rehabilitacijo.

    Lastno izzivanje usode

    Večina migrantov se na pot proti Evropi odpravi v želji po boljšem življenju, ne zaradi bega pred vojno. Države tretjega sveta, od koder večina teh migrantov izvira, že prvotno nimajo zdravstvenega sistema, primerljivega s Slovenijo, ali celo Evropo. Ravno s povečanim prihodom migrantov v Evropo, predvsem v Nemčijo, so zdravstveni delavci zabeležili občutno povečanje bolezni in bolezenskih stanj, značilnih za države manj razvitega sveta.

    Migranti na svojem osvajalnem pohodu proti zahodu prepešačijo na tisoče kilometrov, po več tednov kampirajo v posameznih državah, v neustreznih razmerah, z neustrezno prehrano. Ta potovanja pa za človeško telo predstavljajo izjemne napore, ki skupaj z neustrezno zdravstveno preventivo v izvornih državah, med migranti terjajo tudi človeške žrtve.

    Nedovoljeno karavansko prehajanje državnih meja nedokumentiranih tujcev, tako ne ogroža samo varnosti posameznih držav, čez katere migranti prehajajo, pač pa tak način potovanja predstavlja tudi izjemne napore za migrante same in za njihovo zdravje.

    https://primorska24.si/po-smrti-migranta-v-kopru-se-smrt-migranta-v-trstu

    #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #décès #frontière_sud-alpine #Croatie #Slovénie #détention_administrative #rétention

  • 14.11.2023 Muškarac koji je u nedjelju pronađen mrtav u rijeci Kupi kod Žakanja je migrant, načelnik Jurkaš : Troškove pogreba snosit će Općina
    L’homme qui a été retrouvé mort dans la rivière Kupa près de ’akanje le dimanche est un migrant, le maire Jurka’ : Les frais des funérailles seront pris en charge par la municipalité.

    Općinu zakonski obvezuje trošak sahrane pokojnika, pošto je tijelo pronađeno na njezinom području

    Provedenim kriminalističkim istraživanjem utvrđeno je da je muškarac koji je pronađen u nedjelju u rijeci Kupi na području Pravutine u općini Žakanje migrant. Potvrdio je to za KAportal načelnik općine Žakanje Danijel Jurkaš.

    Podsjetimo kako je u ponedjeljak ujutro policija izvijestila da je na mjestu događaja proveden policijski očevid, a na terenu je bio i HGSS. Naložena je bila i obdukcija tijela nesretnog muškaraca radi utvrđivanja točnog uzroka smrti i identiteta osobe.

    Općinu zakonski obvezuje trošak sahrane pokojnika, pošto je tijelo pronađeno na njezinom području. Refundaciju troškova pogreba od države, jedinice lokalne samouprave ne dobivaju. U slučaju Općine Žakanje, to i nije takav problem, jer kako nam kaže načelnik Jurkaš, do sada nisu imali ovakvih slučajeva.

    https://kaportal.net.hr/zupanija/opcine-karlovacke-zupanije/178191/muskarac-koji-je-u-nedjelju-pronadjen-mrtav-u-rijeci-kupi-kod-zakanja-j

    #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #décès #frontière_sud-alpine #Kolpa #Kupa #rivière #Croatie #Slovénie #Pravutina #Žakanje

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  • 31.12.2023 : Iz Kolpe izvlekli truplo, ugotavljajo identiteto

    Un cadavre sorti de la rivière Kolpa, ils découvrent leur identité

    Truplo, ki so ga v nedeljo izvlekli iz Kolpe, je bilo v reki že dlje časa. Identiteto pokojne osebe še ugotavljajo.

    Kot smo že poročali, so novomeški policisti v nedeljo malo po 13. uri prejeli prijavo, da je na območju Primostka, naselja v občini Metlika, občan v Kolpi opazil truplo.

    Da so truplo, ki je bilo v vodi že dlje časa, na obrežje izvlekli gasilci, so danes potrdili novomeški policisti. Pojasnili so, da je zdravnica na kraju odredila izvedbo sanitarne obdukcije, na podlagi katere bo znan vzrok smrt. Ogled kraja so opravili novomeški kriminalisti, ki nadaljujejo z ugotavljanjem vseh okoliščin in izvajajo aktivnosti za ugotavljanje identitete pokojnega moškega.

    https://svet24.si/clanek/novice/slovenija/659581726dd83/iz-kolpe-izvlekli-truplo-ugotavljajo-identiteto

    #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #décès #frontière_sud-alpine #Kolpa #Kupa #rivière #Croatie #Slovénie

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  • 06.07.2024 : V Kolpi našli truplo
    Corps trouvé à Kolpa

    V reki Kolpi pri naselju #Žuniči v občini #Črnomelj so mimoidoči okoli 15.30 opazili truplo. Do brežine, kjer so ga prevzele pristojne službe, so ga prepeljali črnomaljski gasilci.

    https://siol.net/novice/slovenija/v-kolpi-nasli-truplo-638541
    #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #décès #frontière_sud-alpine #Kolpa #Kupa #rivière #Croatie #Slovénie

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  • Sur les routes de l’exil : celles et ceux qui veillent aux frontières

    Aujourd’hui, rencontre avec celles et ceux qui luttent contre l’oubli et le déni des naufragés aux frontières. Ces activistes de l’ombre ne disposent pas de grands moyens : un téléphone, un ordinateur, et surtout une humanité précieuse. Pour en parler, nous recevons #Taina_Tervonen et #Marie_Cosnay.

    Des livres et de l’exil cette semaine dans votre Book Club. Pour le quatrième temps de notre série, la parole est aux #veilleurs. Ces femmes et ces hommes qui, depuis chez eux, en France, en Espagne au Sénégal, profitant de ce que les nouvelles technologies démultiplient les connexions et les présences, donnent la météo à celles et ceux qui veulent prendre la mer pour quitter leur pays, suivent les bateaux, appellent parfois les secours, restent au bout du fil pendant la traversée, aident à chercher les disparus, consignent les morts, diffusent les photos des passeurs escrocs, poursuivent les récits. Taina Tervonen les appellent « Les #veilleurs », parmi eux se trouvent l’autrice Marie Cosnay. Toutes les deux sont les invités de votre Book Club pour le livre qui fait entendre leurs mots. Le livre de Taina Tervonen Les veilleurs a paru aux éditions Marchialy.

    Le chaos de la reconnaissance des corps qui rend fou

    Maries Cosnay, écrivaine et militante pour le droits des migrants :"Les #corps arrivent et quand ils arrivent, car beaucoup n’arrivent pas, mais quelques corps arrivent du côté espagnol et il n’y a pas de protocole, en tout cas pas de protocole connu, afin qu’ils soient identifiés et rapatriés ou enterrés. Donc, cela donne lieu à une sorte de #chaos, parce qu’être à cet endroit où la vie et la mort sont prononcées, ou peuvent être prononcées rend tout le monde fou. S’il n’y a pas de règles, s’il n’y a pas de protocoles, c’est du cas par cas, et c’est du chaos. La #mort, qui est notre lot à tous, nous rend fous si elle n’est pas cadrée par un #enterrement, par des #obsèques, par un #rite, ou par un #deuil."

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-book-club/sur-les-routes-de-l-exil-celles-et-ceux-qui-veillent-aux-frontieres-2041
    #migrations #réfugiés #identification #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #livre #protocole
    #audio #podcast
    ping @6donie @isskein

    • Sur les routes de l’exil : celles et ceux qui veillent aux frontières

      Des résistants de l’ombre œuvrent pour plus d’humanité sur les routes maritimes de l’exil

      Les veilleurs peuvent donner la météo marine pour empêcher des naufrages, échanger avec les personnes en exil, alerter les gardes-côtes ou, bien trop souvent, accompagner les proches dans la recherche d’un disparu. Leurs gestes sont urgents, méthodiques et quotidiens. À cinq, ils forment un réseau informel qui porte secours aux personnes déterminées à tenter la traversée vers l’Europe.

      À travers leurs voix, Taina Tervonen se fait l’écho de ce dont ils sont témoins : des hommes, des femmes, des enfants disparaissent sans laisser de traces, dans l’indifférence totale. Alors que la presse se désintéresse du sujet et que les États ferment les yeux, elle livre un récit nécessaire pour attirer l’attention sur l’ampleur de la catastrophe en cours à nos frontières. Les Veilleurs sont les portraits de ces citoyens porteurs d’espoir qui agissent et documentent ce que personne ne veut voir.

      https://www.editions-marchialy.fr/livre/les-veilleurs
      #disparus