• #Décès de #Mike

    Bonjour à toutes et tous,

    Comment exprimer un ressenti lorsque ce sont cent personnes qui parlent toutes en même temps, cent personnes qui vivent les choses, chacune à sa manière ? La mort de Mike laisse en chacune et chacun de nous une trace singulière, un vide ; que nous essayons ensemble et individuellement de ne pas laisser s’effondrer en trou noir. Colère rentrée, tristesse, sensation d’étouffer, incompréhension, sentiment d’#injustice : où se situer, quoi faire ?

    (...)

    Parallèlement, nous avons rendu plusieurs visites aux pompes funèbres et à l’ambassade du Nigeria, afin de préparer le transport du corps de Mike. Pour assurer sa conservation, il a été embaumé, un processus rendu plus difficile (et plus coûteux) par l’autopsie approfondie qui a été menée par la médecine légale. Son #corps se trouve maintenant en réfrigération, à #Lausanne.

    Le transport doit quant à lui être encore autorisé par les autorités nigérianes, lesquelles exigent un certificat spécifiant la cause exacte du décès — un document que nous ne pourrons obtenir qu’une fois établi par le médecin légiste le rapport définitif d’autopsie (et les analyses toxicologiques, notamment, peuvent encore prendre du temps). Ce n’est que depuis l’année passée que le Nigeria demande un tel document, après qu’un corps atteint par le virus Ebola a été introduit sans contrôle dans le pays. Nous espérons quant à nous que ce processus ira au plus vite, afin que le corps de Mike puisse être restitué à sa famille et enterré selon les rites qui ont accompagné sa vie.

    Nous demandons une fois de plus humblement votre aide pour faire face aux coûts de la garde du corps et de son rapatriement. Les Pompes Funèbres Générales ont établi un devis de CHF 9’136 (pdf joint à ce message). Nous leur avons déjà versé CHF 3’000 à titre d’acompte et avons envoyé CHF 500 à la compagne de Mike, à Valencia en Espagne. Heureusement, nous avons déjà reçu de nombreux dons et voulons dire un grand merci à toutes celles et ceux qui en sont la source : à travers le compte ouvert par Droit de Rester et deux soirées de soutien à Neuchâtel et à Lausanne, pas loin de CHF 3’500 nous sont arrivés. Restent donc un peu plus de CHF de 5’500 à rassembler. Pourriez-vous s’il-vous-plaît faire suivre ce message autour de vous, afin que d’autres personnes sensibles à cette situation puissent faire peut-être elles aussi un don de 50 ou 100 francs ? Les petits cours d’eau font les grandes rivières.

    CCP : 17-549478-7 / Coordination Asile Lausanne, Case Postale 5744, 1002 Lausanne / IBAN : CH21 0900 0000 1754 9478 7 / Mention : « Mike »

    Sur un autre plan, l’avocat engagé par la famille de Mike avec notre soutien, Me Simon Ntah, s’est saisi de l’affaire avec sérieux. Au cours des semaines qui ont suivi la mort de Mike, plusieurs témoins sont apparus, les policiers ont été auditionnés par le Ministère public en présence de l’avocat, un rapport préliminaire d’autopsie a été rendu. Les informations relatives à ces derniers points ont été relatées par la presse : nous vous renvoyons à l’article du 24Heures ci-dessous et au 19h30 de la RTS du 21 mars.

    https://www.24heures.ch/vaud-regions/lausanne-region/policiers-lausannois-feront-face-justice/story/29578626

    https://www.rts.ch/play/tv/19h30/video/vd--deces-dun-nigerian-des-agents-de-police-sont-entendus-comme-prevenus?id=9429

    Le relatif soulagement qu’on peut ressentir à l’annonce de ces nouvelles – savoir que ces 6 policiers ont effectivement été prévenus d’#homicide par négligence – ne change cependant rien au fait que de nombreux autres événements impliquant racisme et violence ont pu et, à n’en pas douter, se sont produits dans le plus complet silence. L’ignorance dans laquelle se trouvent la plupart des gens, en Suisse, quant à ce qui se passe sous leurs fenêtres, de jour comme de nuit, est alarmante. Le déni de racisme, brandi encore par M. Hildebrand dans le Lausanne Cité la semaine dernière, doit interpeller et ne pas être laissé sans réponse. Le #racisme prospère précisément par le bais des institutions : la stigmatisation des personnes migrantes et en particulier des personnes racisées est renforcée par les directives et l’autorité du Secrétariat d’Etat aux Migrations, par les politiques cantonales de chasse aux personnes sans-papiers et, sur un autre plan, de chasse aux travailleurs précarisés de la drogue, dans les rues de Lausanne et ailleurs. Ne pas reconnaître qu’il existe des béances dans l’égalité d’accès aux droits pour des personnes étrangères précarisées et/ou racisées en Suisse est inadmissible.

    Face à ce déni, on se rend compte à quel point il est essentiel de pouvoir compter sur les oreilles et les voix de nombreuses personnes, qu’elles soient politisées ou non. À commencer par toutes celles et ceux qui sont venu-e-s à la manifestation du 10 mars, puis au rassemblement du 20 mars. Et ce sont aussi des soutiens politiques : il y a dix jours, David Payot, Karine Clerc, Didier Divorne et Marc Vuilleumier – pour le groupe POP & Gauche en mouvement – ont ainsi cosignés un communiqué qui rejoint certaines de nos prises de position et assume une ligne claire.

    http://www.popvaud.ch/2018/03/29/communique-deces-de-mike-a-lausanne

    Ce ne sont pas les seuls. Au cours du mois de mars, nous avons à nouveau joint nos forces avec SolidaritéS Vaud, le Collectif Afro-Swiss, l’Alliance contre le profilage racial, Droit de Rester, le groupe Ensemble à Gauche, le Collectif R ainsi que la Ligue suisse des droits de l’Homme section vaudoise, sans oublier le Collectif St-Martin ni l’association du Sleep-In ainsi que le Collectif Outrage. Et bien d’autres sont venus, des personnes nigérianes vivant à Lausanne ou ailleurs en Suisse, et des personnes suisses qui ne tolèrent pas que de tels actes de la part des forces de police puissent avoir lieu. Nous souhaitons que ces rassemblements portent des fruits et qu’ils se propagent à l’avenir au-delà des frontières du canton et de la Suisse. Together we stand.

    C’est un combat de longue haleine. La façon dont le postulat d’Ensemble à Gauche au Conseil communal a été repoussé le 27 mars le montre assez. Nous saluons la manière dont Pierre Conscience a défendu ce postulat, ainsi que les interventions de Claude Calame et le soutien d’une partie des Verts. Il est frappant de voir à quel point la majorité du Conseil refuse de considérer les problèmes de racisme et d’#abus_policier dans leur dimension systémique, à l’horizon de la politique suisse en matière d’immigration et d’asile, des rapports économiques et politiques de domination qui existent entre l’Europe et l’Afrique, ainsi qu’à l’intérieur des frontières de la Suisse. Pour les personnes que cela intéresse, il est possible de regarder l’enregistrement vidéo de ce débat sur internet : http://www.sonomix.ch/live/lausanne/996

    C’est un combat dont la valeur pour la vie s’éprouve au jour le jour et c’est là que nous trouvons nos forces. En continuant de rassembler des témoignages sur les discriminations, les #violences et/ou les abus policiers ; en communiquant, en refusant de fermer sa gueule, en écrivant aux journaux, en réagissant via des courriers de lecteur ou des lettres à la rédaction lors du traitement racisant de certains sujets ; en ne se laissant pas prendre au jeu de la haine sur les réseaux sociaux tout en dénonçant les cas de racisme, voire en portant plainte ; en prêtant attention à ce qui se passe autour de nous dans la rue, dans les magasins, sur les lieux de travail, dans les institutions, dans les milieux culturels ; en ouvrant de nouveaux lieux d’accueil respectueux et dignes ; en donnant la voix à ceux et celles qui en sont privés ; en s’investissant pour créer le changement.

    Merci pour votre lecture, et en vous souhaitant plein de bonnes choses pour ce début de printemps !!!

    Les membres du Collectif Jean Dutoit

    #police #violences_policières #Suisse #Vaud #asile #migrations #réfugiés #mourir_dans_la_forteresse_Europe

    Message reçu d’un membre du collectif Jean Dutoit, par email.

    • Communiqué sur le décès de Mike à Lausanne

      Le 28 février, Mike décédait dans une intervention de police. Les agents ont-ils une responsabilité dans ce décès ? L’enquête le dira d’ici quelques mois. Ce qu’il est possible de dire aujourd’hui, c’est que la réponse doit être politique et non judiciaire. Le combat contre le deal mérite mieux qu’une chasse aux petits trafiquants, et les difficultés de beaucoup de migrants africains ne résultent pas des écarts d’un ou de plusieurs policiers. Tant que ces migrants seront vus comme un problème à traiter par la répression, tant que nous n’aborderons pas les problèmes qu’eux-mêmes rencontrent et qui les amènent à Lausanne, notre politique restera largement inefficace.

      Ces personnes ont fui l’Afrique pour des motifs sociaux, politiques ou économiques ; elles ont passé des années sur le chemin vers l’Europe en y investissant souvent les ressources de tout leur entourage. Elles cherchent ici de la sécurité, un moyen de vivre, et de rembourser les dettes contractées sur leur chemin. La Suisse leur offre peu de possibilités d’asile – les accords de Dublin en sont la première cause – mais la situation est généralement pire dans les pays qu’ils ont traversé. Ils n’ont pas accès au logement ni au travail ; ils vivent donc là où ils risquent le moins d’être chassé, et assurent leur subsistance au mieux du travail au noir, au pire du trafic de drogue. Ils sont amendés lorsqu’ils dorment dans la rue, lorsqu’ils sont pris en train de travailler, ou lorsqu’ils trafiquent ; parfois emprisonnés selon la gravité des faits et la place dans les prisons. Si ces sanctions sont inefficaces, c’est surtout parce qu’ils ne trouvent pas d’alternative.

      Nous avons besoin d’une politique qui s’adresse aux problèmes de ces migrants africains, et qui ne se contente pas de les traiter comme un problème. Qui permette au plus grand nombre de vivre dans leur pays d’origine. Qui leur assure des conditions d’asile décentes dans les pays du Sud de l’Europe. Qui permette à ceux qui demandent l’asile en Suisse de vivre et de gagner leur vie, plutôt que de leur interdire le séjour et le travail.

      Ces problèmes ne trouveront pas leur solution à la seule échelle d’une ville ou d’un canton. Mais ces problèmes sont devant nous, et ils ne disparaîtront pas si nous fermons les yeux. Demander à la police de les résoudre par la seule répression, c’est mettre la police en échec, et c’est mettre encore plus de danger ou de précarité sur des personnes qui la fuient.

      Pour le POP
      David Payot, Municipal Lausanne
      Karine Clerc, Municipale Renens
      Didier Divorne, Municipal Renens
      Marc Vuilleumier, ancien Municipal Lausanne

      http://www.popvaud.ch/2018/03/29/communique-deces-de-mike-a-lausanne

    • Message du collectif Jean Dutoit (09.06.2018):

      C’est avec soulagement que nous vous annonçons que le corps de notre père, mari, frère et ami Mike Ben Peter Amadasun a été retourné à sa famille, à Benin City au Nigeria. Il est arrivé hier soir à Lagos, d’où il a été emmené jusqu’au lieu de son dernier séjour. La famille Amadasun se rassemble aujourd’hui et demain pour la veillée funèbre et l’enterrement.

      Nous aimerions exprimer notre profonde gratitude envers tou-te-s celles et ceux qui nous ont apporté leur aide et leur soutien pendant ces temps difficiles. Durant trois mois, depuis que Mike a perdu la vie, nous nous sommes attelés à rassembler tous les papiers nécessaires, et la pensée que Mike n’avait pas encore trouvé la paix fut pénible. Nombre d’entre vous ont été présent-e-s à un moment ou à un autre, et c’est grâce à votre solidarité, votre amitié et votre amour que ce jour est aujourd’hui réalité. Vos donations ont par ailleurs permis de rassembler suffisamment d’argent pour payer les services funéraires, la garde du corps, son transport par avion ainsi que les voyages de la famille. Nous en publierons ultérieurement un compte-rendu.

      Nous remercions en particulier son frère Roger, qui s’est tant investi entre la Suisse et l’Italie ; sa femme Bridget à Valencia, en Espagne, et leurs deux enfants, Nelly et Divine, qui ce mercredi sont venus et ont participé à la veillée funèbre de leur père à Lausanne ; tous les membres de la communauté Edo à Jean Dutoit, ainsi qu’ailleurs en Suisse et en Europe ; tous les membres du Collectif Jean Dutoit, qui ont donné le meilleur d’eux-elles-mêmes pour rendre ce retour possible ; Mme Luinetti aux Pompes Funèbres Générales à Lausanne, pour son aide et son soutien au long de tous ces mois ; toutes les personnes de Suisse et d’ailleurs qui ont partagé nos messages et nous ont envoyé leur dons, leurs mots de soutien, leur amour et leur amitié.

      QUE SON ÂME REPOSE EN PAIX

    • Cette histoire est d’une telle violence ! Je ne sais pas, c’est totalement indescriptible… Même le droit ultime d’enterrer dignement ses morts, on ne peut pas l’avoir quand on est migrant ? « Like a dog » effectivement.

    • «Care #Divany e #Medina, scusateci»

      Avevano 3 e 6 anni, sono morte rispettivamente il 6 e il 21 novembre nel mar Mediterraneo e sulla ferrovia alla frontiera tra Croazia e Serbia. La mamma di Divany la ricorda a Scicli con una corona di fiori, i genitori di Medina non si danno pace. Attorno a loro volontari e operatori che condividono il dolore e denunciano la disumanità delle frontiere chiuse: ecco la lettera-monito di Silvia Maraone di Ipsia che era con la bimba afgana pochi giorni prima della tragedia

      http://www.vita.it/it/article/2017/12/12/care-divany-e-medina-scusateci/145422

    • Morire di Europa a sei anni.

      Numeri.

      L’altra sera mi trovavo a Milano e leggevo i numeri delle migrazioni negli ultimi quattro anni. Oltre ai diversi ingressi registrati, c’è un’altra statistica che viene citata poco. Il numero delle persone morte nel tentativo di arrivare da noi, in Europa. Sono stime, perchè di tante persone non conosceremo mai veramente il destino. Chi annega in mare e viene sommerso dai flutti. Chi muore di sete e di caldo nel deserto e sparisce ingoiato dalla sabbia rovente. Chi congela nei fiumi e tra le montagne dei Balcani e viene divorato dagli animali selvatici. Sono in media quattromila all’anno le persone che spariscono così. Seppellite in fosse comuni, lontane dalle proprie famiglie e dalle proprie case. Noi li vediamo come una massa indistinta, fatta di numeri. E non ci sconvolge.

      Viviamo tra i morti, nuotiamo tra i cadaveri nel Mediterraneo. E non ci pensiamo, se non quando magari una foto più di un’altra non ci colpisce. Ci fu il caso di Aylan nel 2015, con la sua maglietta rossa, riverso a faccia in giù sulla riva del mare, che ci fece trattenere per un attimo il fiato e che spalancò di colpo le porte del sogno EU a quasi un milione di persone. Dopodichè, quel quasi milione di persone divenne troppo da gestire e firmammo un accordo a Marzo 2016, per chiudere la rotta balcanica, lasciando quasi 80.000 persone ferme tra la Grecia, la Macedonia e la Serbia.

      Di loro, dei quasi settemila bloccati in Serbia, la maggioranza Afghani, ci siamo dimenticati in fretta. Sono stati sistemati tutti quanti nei 18 campi profughi aperti dal governo con il finanziamento dell’UE. I siriani sono rimasti in Grecia, prima o poi verranno ricollocati. E quasi quattro milioni sono in Turchia, bloccati dopo l’accordo di cui sopra.

      In questi mesi, da Maggio, quando sono arrivata in Serbia, ho conosciuto diverse centinaia di persone. Famiglie sopratutto, ragazzi, uomini. Sono in viaggio da due anni, per lo più. Hanno già conosciuto la durezza del cammino, la paura dell’acqua, il dolore dei colpi dati dal manganello. Uomini, donne, bambini.

      Quando ho cominciato a fare volontariato vent’anni fa nei campi profughi in Slovenia, erano sopratutto loro, i bambini, l’energia in più che faceva sembrare meno brutta la vita in quel limbo. Con loro era facile dimenticare dove ti trovavi, la durezza e la noia della vita nel campo, l’incertezza del futuro. Quei pensieri consumavano e consumano sopratutto gli adulti, coloro che sanno quanti soldi hanno già speso e quanto ancora devono indebitarsi per andare avanti nel game. Quanto costerà provare ad attraversare la Croazia o l’Ungheria con i trafficanti.

      Negli ultimi mesi molti hanno cominciato a tentare di attraversare i boschi tra la Serbia e la Croazia da soli, con le mappe di Google. L’Ungheria è più difficile da attraversare, lì il confine è più sorvegliato, ci sono fili spinati doppi con lame di rasoio in cima, ci sono i cani, ci sono i sensori di rilevamento termico e le telecamere a infrarossi. E poi ci sono i manganelli, gli ungheresi prima di cacciarti ti pestano, così forse non proverai più la prossima volta. E’ così che rimandano in Serbia brandelli di umanità, feriti nello spirito e nel corpo. La Croazia invece da quest’estate sembrava più porosa, sembrava quasi si riuscisse a passare e poi se proprio non si riusciva ad andare più in là, verso Austria o Ungheria, si poteva chiedere l’asilo. Non sarà Shengen, ma è pur sempre EU.

      Da novembre, osserviamo impotenti i tentativi che le persone fanno di andare di là, a Nord dalle parti di Šid. Dal nostro campo decine di persone sono partite e le abbiamo viste ritornare.

      Una di queste famiglie non è tornata intera. Avevano lasciato il nostro campo ad Agosto e passato un paio di mesi tra Tutin e Belgrado, fino a quando non hanno provato ad attraversare il confine.

      Di Madina ricordo che aveva gli occhi grandi, i capelli neri e folti, uno sguardo vispo e un sorriso furbo. Era piccolina e si confondeva in mezzo ai suoi fratelli e sorelle. Una mattina di Maggio, ero da poco arrivata in Serbia, arrivo al campo e sento i bambini che urlano e corrono verso di me: “cats, cats”! Madina mi prende per mano e mi porta a un grande vaso in cemento, dentro il quale ci sono due gattini neri di meno di un mese, terrorizzati. I bambini sono eccitati e contenti, giocano coi gatti, senza pensare a quanto siano spaventati. Prendo i gatti, li metto in una scatola e li porto in auto. I gatti, avranno molta più fortuna dei profughi bloccati da anni nel limbo migratorio, loro sono a Milano e vivono pasciuti e felici in una bella famiglia, con documento di identità e regolarmente registrati in Comune.

      Madina era così, curiosa, sorridente, chiacchierona. Anche se non parlava così bene inglese riusciva a farsi capire e ti saltellava intorno.

      Mi immagino come sia stato faticoso per lei, con le sue gambette corte, attraversare la “jungle” tra la Serbia e la Croazia, di notte, tra i fili spinati e le pattuglie della polizia, senza probabilmente capire cosa stava succedendo. Così come non avrà capito cosa è successo, quanto un treno l’ha travolta, uccidendola e lasciando il suo corpo insanguinato al buio, vicino ai binari, mentre gli altri della sua famiglia cercavano di capire al buio dove fosse finita la piccola. L’ha trovata Rashid, suo fratello. Un ragazzo alto e gentile, taciturno, sempre disponibile e attento ai piccoli della famiglia. Mi immagino le urla di Nilab, la sorella maggiore con cui giocavo a pallavolo e con cui parlavamo dei sogni di arrivare in Europa e poter vivere liberamente, in Germania.

      La versione ufficiale della polizia croata è che abbiano assistito con i visori infrarossi ai movimenti di un gruppo di persone lungo la ferrovia, dal lato serbo del confine e di come sia passato il treno, a seguito di questo parte del gruppo è andata di corsa verso le pattuglie portando in braccio il corpo di una bambina. La polizia afferma che stavano compiendo i loro compiti routinari di difesa delle frontiere, così come previsto dalle leggi del’UE, applicando i respingimenti forzati.

      La versione della famiglia, supportata da organizzazioni umanitarie (tra cui MSF) e gruppi di attivisti e volontari è che la famiglia avesse invece già raggiunto la Croazia e che sia stata respinta verso la Serbia, ricevendo come indicazioni di seguire la ferrovia, senza essere avvisati del potenziale pericolo del passaggio dei treni anche di notte e rifiutando la richiesta della madre stremata che chiedeva solo di poter riposare un po’ con i figli, stanchi, affamati e infreddoliti. Oltre a questo, in nessun modo la famiglia ha avuto alcun aiuto da parte né dei croati, né tantomeno dei serbi, che per alcuni giorni non hanno nemmeno dato il corpo alla famiglia e hanno loro imposto un funerale senza rispettare le usanze musulmane. E’ così che la piccola Madina ora si trova sepolta a pochi chilometri dal luogo in cui è stata uccisa, lontana dalla sua casa, dalla sua famiglia. Era la notte tra il 20 e il 21 Novembre.

      Questa notizia all’inizio era passata in silenzio, diffusa tra i social, twittata da alcuni organizzazioni, sino a quando Al Jazeera non l’ha ripresa, seguita dal Guardian e anche dal nostro Corsera. Le parole di Nilab, che Madina non venga dimenticata, sono state ascoltate.

      E noi, cosa possiamo fare? Come si può restare indifferenti alla morte di Madina e delle migliaia di innocenti che cercano solamente un futuro migliore, mettendo in gioco tutto ciò che hanno, cioè la loro vita?

      Io li vedo questi confini insaguinati e queste vite miserabili. Ero in Croazia il giorno dopo che Madina era morta, lungo la strada che passa dietro il confine. Ho visto le pattuglie, i cani, la caccia all’uomo. Ho visto la polizia croata. E ho visto la polizia ungherese e la caccia all’uomo da quella parte del confine. Ho visto il filo spinato, ho respirato la paura, il buio e il freddo. Ho visto i fuocherelli accesi nella notte da chi parte per il game, le immondizie abbandonate dietro di sé, le scarpe spaiate, le coperte grigie dell’UNHCR. Ho sentito i racconti di bambini di sei-sette anni, di come dopo aver camminato per tanti chilometri non riuscivano più a fare un passo e si addormentavano ogni volta che si dovevano abbassare per sfuggire alle vedette. Mi hanno parlato del freddo, della sete, della fame. Della paura.

      E no, bambini, non è questo il game. Non è giusto che il gioco sia questo. Io ho avuto fortuna, sono stata una bambina amata e cresciuta in una grande città, dove andavo a scuola, giocavo coi compagni, ho fatto gli scout, sport e volontariato. Dopo la Slovenia, sono stata in Bosnia e in Kosovo e ora qua in Serbia, e provo a portare sorrisi e giocare, a dimenticare, a ricordare che siete solo bambini e che avete diritto alla felicità e alla spensieratezza, ad andare a scuola, avere vestiti caldi e puliti, pupazzi e giocattoli, dei nonni che vi coccolino e vi vizino, dei genitori che si preoccupino per voi.

      E no, non posso dimenticare Madina, non posso dimenticare il suo entusiasmo per i gattini, il modo in cui ballava “tutte le scimmiette in fila per sette”. Non posso dimenticare lei, la sua famiglia e tutte le persone incontrate in questi anni di Balkan route, accampate a Idomeni, a Hotel Hara, a Eko station, al campo profughi di Sounio, a Helliniko, a Horgos e Kelebija, nelle barracks di Belgrado, nell’Afghan park e il modo in cui nonostante tutto, i bambini riescano a giocare. Non posso.

      E se vi chiedete come si fa, non lo so nemmeno io come si fa, so solo che quando vedo mia nipote Anna che ha 4 anni e dei ricci bellissimi e le ho appena regalato un pigiama con Elsa di Frozen, penso solo che lei è fortunata e le auguro che la vita non le dia mai quello che sta dando a queste migliaia di Madina in giro per il mondo alla ricerca di fortuna.

      Tra poco è Natale, spenderemo un sacco di soldi per cibo, regali, luminarie e decorazioni.
      Qualcosa lo potete fare anche voi. Ricordatevi di Madina e di quelli che stanno ancora facendo il game.

      Potete fare un regalo ai bambini di Bogovadja. Non sono giocattoli, non sono dolci e caramelle, sono scarpe e vestiti per l’inverno, dignitosi e caldi, che forse gli serviranno quando dovranno attraversare i boschi al confine.
      http://www.caritasambrosiana.it/emergenze-caritas/emergenze-in-corso/emergenza-freddo-bogavadja

      Ciao, Madina.


      https://nellaterradeicevapi.wordpress.com/2017/12/09/morire-di-europa-a-sei-anni

    • Odvjetnica obitelji #Madine: “Policija me zastrašivala, nisam to nikad doživjela”

      NJEMAČKA javna televizija ARD sinoć je emitirala 45-minutni dokumentarac “Smrt na balkanskoj ruti” koji se bavi smrtnim slučajevima migranata i izbjeglica koji pokušavaju preko područja bivše Jugoslavije doći do Europske unije od 2015. do danas. Dio dokumentarca je posvećen ponašanju hrvatske policije prema migrantima, naročito u slučaju afganistanske djevojčice Madine.

      U ARD-ovom dokumentarcu se hrvatsku policiju optužuje da na granici provodi tzv. push back, tj. ilegalno vraćanje migranata u državu iz koje su ušli, a da im se ne omogućuje traženje azila, što je protiv važećih pravnih propisa Europske unije i Hrvatske. No ističe se i licemjerje njemačkih vlasti koje tvrde da nemaju nikakvih dokaza o takvom postupanju hrvatske policije, iako su “već stotine takvih slučajeva dokumentirane”, navodi se u dokumentarcu. Tj. jasno se kaže da hrvatska policija uz prešutno odobravanje službenog Berlina krši važeće zakone i onemogućava migrantima konzumiranje njihovih ljudskih prava.

      Ilegalna politika “push backa” migranata

      U dokumentarcu su razgovarali i sa SDP-ovim bivšim ministrom unutarnjih poslova Rankom Ostojićem koji kaže da je “push back” postao neslužbena politika EU-a prema migrantima.

      Detaljno se obrađuje i smrt male Madine koja je poginula nakon što su hrvatski policajci na granici Hrvatske i Srbije uhvatili njenu obitelj u ilegalnom prelasku te ih vratili u Srbiju po željezničkoj pruzi unatoč tome što je Madinina majka zatražila azil. Madinu je onda udario vlak, a hrvatska policija je djevojčicu odvela u bolnicu u Hrvatskoj, dok njenoj majci nije dozvolila da ide s njom, nego ju je protjerala opet prema Šidu na srbijanskoj strani granice.

      Odvjetnica Madinine obitelji: “Nešto tako nisam doživjela u svojoj karijeri”

      Odvjetnica Madinine obitelji Sanja Jelavić u dokumentarcu ARD-a svjedoči o tome kako je hrvatska policija dolazila u njen ured i pokušala je zastrašiti, kao i da joj nisu dozvoljavali da kontaktira svoje klijente. “Nešto tako nisam još doživjela u svojoj karijeri”, kaže Jelavić te dodaje da je to ipak nije pokolebalo u zastupanju klijenata.

      Pučka pravobraniteljica pak proziva hrvatsku policiju zbog toga što je misteriozno nestala toplotna snimka protjerivanja Madinine obitelji u Srbiju te ističe da postoje toplotne snimke tog dana i prije i poslije tog incidenta. Ni sama ne vjeruje u službeno objašnjenje hrvatske policije da je baš u tom periodu “nestalo struje”, no još više zabrinjava činjenica da nestanak snimke sugerira kako policija zapravo uništava dokaze o vlastitom kršenju zakona.

      Novinari ARD-a uspjeli su nakratko o svemu tome pitati i premijera Andreja Plenkovića koji je Madininu smrt opisao kao nesretan slučaj, no na detaljnija pitanja nije htio odgovarati, ustvrdivši da hrvatska policija sve radi po zakonu.


      https://www.index.hr/vijesti/clanak/odvjetnica-obitelji-madine-policija-me-zastrasivala-nisam-to-nikad-dozivjela/2073807.aspx

    • Two years ago, because of the violence and the illegal actions of Croatian police officers, a young Afghan girl lost her life: her name was Madina, and she died hit by a train after being pushed back during a cold night of November 2017. A date that activists in the region remember with great sadness and concern. Welcome! Initiative decided to commemorate this date remembering Madina and the square that was named like her one year ago - on our facebook event you can see how several people took some time to remember Madina and her family, by taking pictures with the panel writing the real name of that square: Trg Madina Hussiny (https://www.facebook.com/events/2425274427693693). “the square with her name as a lasting reminder that no one and no nation-state, government, military force, economy or political regime has the right to determine whose life is worth living and who is not”. H-alter wrote more about today’s date in this article: https://www.h-alter.org/vijesti/pravda-za-madinu-hussiny-ldquomadina-dobrodosla-u-srediste-zagrebardquo

      Because of the work of several individuals, activists and organizations on the tragic event of Madina, and the decision of the family to file a legal complaint against Croatia to the European Court of Human Rights, a lot of measures of criminalization of solidarity and intimidation started, towards the same lawyers, individuals and organizations that supported the family in their request for justice. Today, Centre for Peace Studies and Are You Syrious talked about it at the European Parliament (https://www.greens-efa.eu/en/article/event/shrinking-spaces), bringing the Madina’s memory there and firmly asking the European politicians to do everything in their power to stop the violence at the borders and the human rights violations against refugees and whoever decides to support them.

      Reçu via Inicijativa Dobrodosli, mail du 27.11.2019.

    • Finally, justice for Madina!

      This week, The European Court of Human Rights has rejected Croatia’s request to reconsider the decision in the case of little Madina’s death. In fact last year, Croatia has been found guilty, and Madina Hussiny and her family were recognized by the European Court of Human Rights as victims of illegal expulsion by the Republic of Croatia, which resulted in the loss of Madina’s life, a six-year-old girl, on November 21, 2017. In addition, the judgment showed that the Republic of Croatia treated children inhumanely by keeping them in detention, illegally deprived the whole family of their liberty, collectively expelled part of the family from Croatia and, after all, denied them access to lawyer precisely with the aim of preventing this case from reaching the European Court of Human Rights. The verdict, which confirms that Croatia has violated her right to life, has become final. An effective investigation in this case was never conducted. Centre for Peace Studies in their press release (https://www.cms.hr/en/azil-i-integracijske-politike/presuda-esljp-a-u-slucaju-obitelji-hussiny-je-konacna-trazimo-hitnu-smjenu-vrha-) declared: “After this strong and final confirmation of the ruling, the Government of the Republic of Croatia and Prime Minister Andrej Plenković can no longer turn their heads, but must urgently dismiss those responsible, led by the Minister of the Interior Davor Božinović. In addition to urgently finding and sanctioning the direct perpetrators, we again demand the immediate dismissal of those with command and political responsibility, namely Chief of Police Nikola Milina and Chief of Border Police and Assistant Chief of Police Zoran Ničeno, as well as Secretary of State Terezija Gras who participated in pressures against human rights defenders and blocking the independent international investigations.”

      In this occasion, to permanently remember and never suppress the truth about the death of Madina Hussiny, several local initiatives together with Welcome! Initiative (Zagreb city-refuge, and Initiative for Madina Hussiny Square Naming), sent to the Committee for the Naming of Settlements, Streets and Squares a proposal for the name Madina Hussiny for inclusion in the Name Fund. Zagreb can and should have Madina Hussiny Square, for her and all the other lives lost because of racist border regimes.

      –-> via Inicijativa Dobrodosli (mailing-list du 08.04.2022)

    • Madina Hussiny

      According to Aleksandra, a volunteer in the refugee camp in Sofia, where Madina Hussiny (Hosseini, Husseni), a girl from Afghanistan who was at most five or six years old when she died on the Croatian-Serbian border during the pushback from Croatia, lived for several months in 2016 with her large family: The biography of someone who hasn’t even lived their life can’t actually be written. The milestones of life’s journey, intimate and socially recognized struggles and achievements, everything that makes up the essence of a biography, are actually the privilege of those who had the opportunity to live, grow up, grow old. Madina had no such chance. Madina was at most five or six years old when she died on the Croatian-Serbian border at the end of 2017.

      The biography that follows covers only the last stops of Madina’s journey from Afghanistan, through Iran and Turkey to Europe. In addition to the summary of events of the night in which she tragically died, the biography contains the impressions she left on employees and volunteers in the facilities for collective accommodation on the peripheries of the European Union. It is based on information from the media, court rulings and reports, as well as interviews conducted in 2021 with Aleksandra, Andrijana, Jovana, Francesca, Katerina, Margarita and Silvia who met Madina in Bulgaria and Serbia, in the camps where, according to the interviews quoted here in italics, bed sheets can be a luxury, and torn furniture comes standard.

      They remember Madina as tiny, really tiny, small, with a big head and large, curious eyes that were something really special. They remember her as very beautiful, very sweet, with a slightly round face, chubby and with a big smile and wonderful eyes, with curly, very curly hair, quite black and quite thick, and a skin that was darker, olive, and with a Sherpa hairstyle, which slowly grew out. They emphasize Madina’s special, sweet voice, similar to the voice of a very small child who does not yet know how to pronounce all the words. They remember her as an extremely cheerful girl who radiated happiness. As summed up by Jovana, who met Madina at the camp in Bogovađa, Serbia: It’s as if she carried some sort of joy. She stood out with that kind of joy, and just by being in a room she changed its atmosphere. Aleksandra specifically remembered how disappointed and unhappy Madina was when she couldn’t go on a trip with the other children from the camp because she was too young. Silvija and Francesca, who saw her every day at the camp in Bogovađa, remember Madina’s pride and happiness when she found some kittens, but also the sadness and disappointment she felt because she could not keep them.

      Aleksandra, as well as Slivia and Francesca to a certain extent, remember that Madina was inseparable from her slightly older sister, and that volunteers and employees often confused them for one another, because the two of them looked alike, with the same hair color, the same hairstyle, similar height and build. Andrijana, who occasionally came to the camp in Bogovađa, primarily remembers Madina in the company of her younger brother, who also looked a lot like her, and they were close in age as well. She remembers how she took him by the hand and imitated the way adults take care of children, she took his hand, then started talking as if she was warning him about something, like she was scolding him.

      Madina, according to our interlocutors’ memories of her, was always in a group of other children of a similar age, with whom, in the words of Jovana, she played around the camp. Sometimes she used to hang out with them in front of the classroom doors or on the windows in the camp in Sofia, waiting for the arrival of volunteers, calling them: Teacher! Teacher! or We are here! We want to go to medresa, medresa! In Bogovađa, they also used to yell out: Caritas! Caritas! because of the words printed on the volunteers’ T-shirts. Silvia jokingly states that Madina was the worst child of all the children there, of all the little rascals, as she called them. She was impossible to deal with and unbearable. She didn’t follow any rules, because she’s very small and very cute, so it goes without saying that she can do whatever she wants. In short, Madina was very active, restless, hyperactive, always running and jumping, she was generally delighted with physical contact, even ready for physical confrontations with other children.

      She always wanted to participate in everything, in all activities in the camp. In addition to some Bulgarian and Serbian, she also learned English, which, as Francesca summed up, she could follow, but of course she didn’t speak very well. Francesca recalls: How she talks to us, a kind of child-like English, but English. The famous photo of Madina shown below was taken after one such activity at the camp in Bogovađa, with her looking straight into our eyes, playfully sticking out her tongue, arms and body in motion. In that photo, Madina is wearing her black Star Wars T-shirt and was photographed by Silvia on a sunny, summer day after a water coloring workshop attended by many children. Francesca recollects how she took them all to wash their hands on the ground floor, to a shared bathroom and toilet. All of them were dirty and I know the photo was taken at the moment when they all came out of that toilet together. Madina, as Silvija remembers, simply ran out, along with two other children she always spent time with, the same two she was with when she found the kittens.

      In the camp in Sofia, Madina socialized with other children her age every day and in the classroom which was always quite noisy. About twenty children were usually in the classroom, and Margarita and Katerina remember that Madina especially loved the dressing room corner, where she would dress up as a princess. Aleksandra also remembers Madina in that little corner, in a very big princess dress. It wasn’t meant for her age. It was very big. She could barely walk in it. It piled up under her feet, but she was happy and kept on saying: Teacher, teacher. She also mentions that Madina loved dolls. And reading. There was a book, Shark in the Park by the British children’s writer Nick Sharatt, which Aleksandra read to the children every day, and they loved to repeat after her. Madina also liked to listen to her read the book and repeat after her. The classroom was a place for play, drawing, singing. This is where Madina probably drew the colorful hearts on the messages for Bulgarian citizens that Margarita and other volunteers distributed in Sofia on World Refugee Day in 2016.

      Aleksandra remembers Madina in a purple jacket that was big for her, too big for her, always unbuttoned. She was always running around in that jacket that was always unbuttoned. The photos at the beginning of the video about the organization of the camp in Sofia show Madina in such a jacket around the one minute mark, with a hood over her head and a big scarf around her neck, the way she was described in interviews: small, with wide-open eyes full of questions. Jovana, who occasionally came to Bogovađa, also remembers Madina in a cyclamen-colored coat and in general in those kinds of colors she wore. Jovana, however, also remembers that same coat, jacket covered Madina’s dead body when they returned it to her parents just like that, so cruelly, harshly. When Francesca saw Madina for the last time, at the camp in Belgrade where the family was getting ready for the game, Madina was wearing that pink jacket, like in that photo that you sometimes see on the Internet. I think it might be the last photo of her, Francesca concludes.

      Madina went on the game on November 21, 2017, with her mother and five siblings. An hour after they clandestinely crossed the border between Serbia and Croatia in the afternoon, they were intercepted by the police. Madina’s mother, as she stated in the complaint she sent to the ombudswoman through Doctors Without Borders, asked the Croatian police for asylum for herself and her underage children. However, they told her that they had to return to Serbia. They told them to come to Croatia again next month. The mother then started begging the policemen to let them at least spend the night in Croatia, because the children were exhausted, but they ignored her pleas. After some time, a police vehicle arrived and transported them to the border, to a place next to the railway line near Tovarnik, which at the time was already known as the place where the Croatian police bring people they pushed back to Serbia. The policemen then ordered them to go back to Serbia, to Šid by following the railway line. Shortly thereafter, the train that knocked Madina down came. The ambulance doctors who arrived at the railway station in Tovarnik, where the police brought Madina after the accident, could only declare Madina’s death at twenty-one hours and ten minutes. Madina’s body was kept in Croatia, while the family was deported to Serbia the same night. The body was subsequently sent to Serbia and handed over to the family. Madina was buried in Šid, where she still rests to this day.

      The responsibility for Madina’s death was investigated by the Ombudswoman, the State Attorney Office, at the Municipal Court in Vukovar, the County Court in Osijek, the Constitutional Court of the Republic of Croatia and, finally, at the European Court of Human Rights. However, justice for Madina has not been served to this day. Those responsible for her death have not been identified nor punished.

      Madina has become a symbol of harsh migrant routes going through Croatia and neighbouring countries, a symbol of border deaths, but also of resistance to policies that imply and produce such deaths. The first anniversary of Madina’s death was marked by the renaming of Republic of Croatia Square in Zagreb to Madina Hussiny Square. This action, as well as other counter-memorialization actions in the following years, was aimed at determining who is responsible for Madina’s death and for all those who were persecuted and died at the borders and in the name of borders. The renaming was used to demand, as stated in the leaflets, swift responsibility for the committed act, for the irretrievably lost life and the system that produces such deaths (cf. grief activism). The third anniversary of Madina’s death was commemorated by a giant graphic novel titled Madina by Ena Jurov, exhibited at the Square of the Victims of Fascism in Zagreb, and on the fourth anniversary, the Zagreb Sanctuary City Initiative submitted a request to the city authority and the Committee for Naming Neighborhoods, Streets and Squares of the Zagreb City Assembly to have the name Madina Hussiny included in the pool of names from which public areas for the area of the City of Zagreb are named.

      https://e-erim.ief.hr/pojam/p-madina-hussiny-p?locale=en

      #toponymie #toponymie_migrante #commémoration

  • Lausanne Ils interpellent le mauvais requérant gambien. Ce dernier meurt en cellule

    Les gardes-frontière ont confondu Lamine F. avec un autre requérant portant le même nom et signalé à Lucerne. L’homme décédé souffrait d’épilepsie.

    https://mobile2.lematin.ch/articles/59f4881dab5c3726a9000001
    #mourir_dans_la_forteresse_europe #asile #migrations #réfugiés #Dublin #erreur (fatale) #renvoi_dublin #détention_administrative #décès #Suisse #Lausanne #détention_administrative #rétention #mourir_en_détention_administrative #Lamine_F #Lamin_F

    • La mort du requérant gambien en prison met en lumière les failles de la procédure

      Dans un communiqué paru samedi dernier, la police cantonale vaudoise annonçait qu’un ressortissant gambien de 23 ans, Lamin F., avait trouvé la mort mardi dernier dans une cellule du centre de police de la Blécherette, à Lausanne. Après vérification, il s’est avéré qu’une erreur avait été faite sur la personne et que l’individu décédé était un requérant pris en charge par le canton de Vaud et hébergé au centre d’asile d’Ecublens. La personne interpellée par des gardes-frontières en gare de Lausanne était également gambienne, avait le même prénom et était née le même jour que son homonyme, qui devait être renvoyé sous peu en Italie.
      Interpellé par les gardes-frontière d’après un signalement des autorités lucernoises à la recherche de ce dernier, Lamin F. a d’abord été hospitalisé au CHUV en raison d’un malaise : le jeune homme souffrait d’épilepsie. Il a ensuite été transféré en cellule. Le lendemain, les gardes ont découvert son corps sans vie. Le Ministère public et la justice militaire mènent l’enquête pour déterminer les causes de son décès. La situation soulève par ailleurs une autre question cruciale : comment expliquer la confusion des autorités ?
      Identification peu fiable

      Le Point d’eau, centre pour démunis qui accueille également beaucoup de migrants en situation précaire, avance une hypothèse : « Tout d’abord, il y a énormément d’homonymes originaires d’Afrique subsaharienne. Ensuite, pour ce qui concerne la date de naissance, ces données leur sont attribuées », explique François Chéraz, directeur. Il poursuit : « Les mères gambiennes n’accouchent pas toujours à l’hôpital. Elles s’y rendent fréquemment a posteriori, où leur nouveau-né est enregistré au premier jour du mois. Si un individu ne dispose d’aucune information sur sa naissance ou ne désire pas en fournir à son arrivée en Europe, une date aléatoire lui est attribuée par les autorités du pays par lequel il est arrivé sur le continent - dans ce cas, l’Italie. Il s’agit souvent d’une date de début d’année, comme le 1er janvier », explique le Lausannois.
      La fondation ajoute de son côté des informations supplémentaires, comme des numéros de téléphone, pour différencier les homonymes nés le même jour dans ses dossiers. En Suisse, le Secrétariat d’Etat aux migrations affirme quant à lui ne pas utiliser cette pratique aléatoire, dont la mauvaise interprétation aura été fatale à Lamin F.
      Politisation du drame

      Député au Grand Conseil vaudois pour Ensemble à gauche, Jean-Michel Dolivo a déposé une intervention sur la mort du jeune Gambien lors de la séance hebdomadaire de ce mardi. Joint par téléphone, il demande des explications : « Même si une erreur d’interpellation a été commise, ce monsieur a vraisemblablement dû indiquer qu’il était pris en charge par l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants », déclare-t-il. Et d’ajouter : « Il n’avait commis aucun délit et n’était pas en situation irrégulière, pourquoi ne pas éclaircir la situation avant de le mettre en prison ? » L’avocat vaudois s’insurge également contre le « flagrant délit de faciès » des gardes-frontière, qui ont manifestement arrêté Lamin F. « parce qu’il était Noir ».

      Une manifestation aura lieu ce mercredi à l’initiative du Collectif R, qui accueille à Lausanne des requérants déboutés. Le groupe, qui déclare « ne pas être surpris par ce drame », affirme être constamment témoin d’abus, de maltraitance et d’incompétence. Il dénonce le « manque de considération de la part de toutes les entités dans cette affaire ». Contacté, le Département vaudois des institutions et de la sécurité s’est refusé à tout commentaire tant que la procédure est en cours.

      https://www.letemps.ch/suisse/2017/10/31/mort-requerant-gambien-prison-met-lumiere-failles-procedure

    • Trop de questions, pas assez de réponses

      Plus d’une semaine après la mort de Lamin, dans une cellule de la Blécherette, de trop nombreuses zones d’ombre persistent.

      Le décès du requérant d’asile gambien de 23 ans est d’autant plus dramatique qu’il n’aurait jamais dû se trouver en prison. Mais dans sa chambre. Où il avait, à coup sûr et à portée de main, ses médicaments contre la grave épilepsie dont il souffrait.

      Interpellé par les gardes-frontière, dimanche 22 octobre à la gare de Lausanne, il est alors confondu avec un homonyme. Après un malaise, il passe une nuit aux urgences du Chuv, ce même hôpital où il avait subi une opération au cerveau fin septembre. Le lendemain, il est transféré dans la zone carcérale de la Blécherette. Mardi matin, il est retrouvé sans vie dans sa cellule. Et c’est seulement vendredi que les autorités réalisent que Lamin n’est pas celui que les gardes-frontière pensaient avoir interpellé.

      Sa mort semble ainsi être la conséquence de failles en cascade. C’est ce qu’ont dénoncé des centaines de manifestants mercredi à Lausanne.

      Comment expliquer qu’un jeune homme n’ayant commis aucun délit et n’étant pas en situation irrégulière meure en prison ? Il a été confondu avec un de ses compatriotes – portant les même prénom, nom et date de naissance – réclamé par Lucerne pour être expulsé, paraît-il. Il avait pourtant des papiers sur lui qui prouvaient qu’il était pris en charge par le canton de Vaud, assurent des défenseurs des migrants. Comment n’a-t-il pas été cru ? Les agents ont-ils appliqué la présomption de culpabilité envers ce jeune Africain demandeur d’asile ?

      Comment ses empreintes digitales, prises par les gardes-frontière – s’ils ont bien suivi la procédure –, ne les ont-elles pas ensuite alertés de leur erreur ? Le système a-t-il bogué ? Ou l’alarme a-t-elle fonctionné mais les agents ont insisté dans la présomption de mensonge ?

      Comment l’hôpital a-t-il, de son côté, laissé les forces de sécurité emmener un jeune épileptique, opéré un mois plus tôt dans cette même institution, et tout juste victime d’un malaise ?

      Comment expliquer, enfin, que l’identification de Lamin n’a été effectuée que deux jours après l’autopsie ?

      Trop de questions restent ouvertes dans ce drame. Et trop d’erreurs semblent avoir été commises.

      Face à une procureure peu entreprenante et une enquête qui paraît jusqu’ici bien légère, le Conseil d’Etat serait inspiré de mettre la pression sur la justice en réclamant une enquête administrative, comme ça a été le cas pour l’affaire Skander Vogt. Une procédure qui avait alors levé le voile sur de vastes dysfonctionnements au sein des institutions pénitentiaires vaudoises.

      https://www.lecourrier.ch/153953/trop_de_questions_pas_assez_de_reponses

  • #Bolzano - La morte di #Adan (#Hussein_Abdullah), minore curdo iracheno lasciato in strada assieme alla sua famiglia dalla circolare Critelli

    La famiglia A.H., composta da genitori e 4 bambini di cui uno, Adan affetto da distrofia muscolare e costretto in sedia a rotelle, era scappata da Kirkuk (città a circa 250 km da Baghdad) e arrivata in Svezia nel dicembre 2015.

    Dopo quasi due anni di attesa, nel febbraio 2017, ha avuto l’intervista relativa alla propria richiesta di protezione internazionale. A settembre ha ricevuto la risposta, negativa.

    In seguito al diniego ricevuto in Svezia in merito alla richiesta di protezione internazionale e alla minaccia di espulsione e rimpatrio coatto in Iraq se non avesse provveduto ad allontanarsi volontariamente dal paese, la famiglia ha deciso di lasciare la Svezia.

    E’ giunta a Bolzano, dopo un viaggio in treno, il giorno 1 ottobre 2017. La notte del 1 ottobre la famiglia ha dormito all’addiaccio sotto un ponte della città di Bolzano.

    Il giorno lunedì 2 ottobre la famiglia si è recata presso il servizio Consulenza Profughi della Caritas. In seguito si è recata presso il servizio di assistenza umanitaria della associazione Volontarius, che solo nel pomeriggio ha accompagnato la famiglia in Questura. Essendo la Questura chiusa in quell’orario, la famiglia non ha potuto accedervi e ha ricevuto il numero di prenotazione per l’accesso all’ufficio Immigrazione per il giorno successivo.

    Il Servizio Integrazione Sociale ha sempre dato risposta negativa in merito ad una presa in carico da parte loro.

    http://www.meltingpot.org/Bolzano-La-morte-di-Adan-minore-curdo-iracheno-lasciato-in
    #mourir_dans_la_forteresse_europe #migrerrance #asile #migrations #réfugiés #Suède #SDF #sans-abri #logement #hébergement #décès #mort #handicap #mort #décès #Italie #frontières #frontière_sud-alpine #Brenner

  • I morti di confine a Ventimiglia

    Sono già 11 in pochi mesi gli incidenti mortali causati della chiusura della frontiera francese a Ventimiglia. Annegati, investiti, precipitati, fulminati, i migranti muoiono tentando di attraversare, oppure si perdono e si feriscono in luoghi pericolosi. Ecco il primo di tre reportage di Michele Luppi e Andrea Quadroni sulle morti di confine, con una mappa interattiva dei luoghi dove queste persone sono rimaste uccise tentando di attraversare.


    http://openmigration.org/analisi/i-morti-di-confine-a-ventimiglia

    #mourir_dans_la_forteresse_Europe #asile #migrations #réfugiés #Vintimille #Italie #France #chiffres #statistiques #mourir_aux_frontières #frontières #violent_borders #décès #frontière_sud-alpine

    Un mort de plus, pas encore sur la carte:
    Ventimiglia, tragedia sull’Aurelia a Latte: morto migrante travolto da un camion

    Ventimiglia. Un migrante è rimasto ucciso nel primo pomeriggio di oggi , sulla tstrada statale Aurelia, all’altezza della frazione di Latte. Per una dinamica ancora da chiarire, lo straniero è stato travolto da un camion che trasportava terra.

    https://www.riviera24.it/2017/07/ventimiglia-tragedia-sullaurelia-a-latte-morto-migrante-travolto-da-un-cam

    • ’Erano solo ragazzi’. A Ventimiglia il ’’no ai muri’’ si fa ricordo dei migranti morti nei viaggi della speranza

      «Erano solo ragazzi». Qualcuno, ascoltando i nomi letti e le età, prova ad immaginare i volti e le storie dei giovani morti nel tentativo di varcare il confine italo-francese e conclude così: erano ragazzi, giovani non tanto diversi dai nostri, dalla generazione-Erasmus che ha cancellato i confini dal proprio orizzonte culturale.

      http://www.santegidio.org/pageID/3/langID/it/itemID/21860/-Erano-solo-ragazzi--A-Ventimiglia-il---no-ai-muri---si-fa-ricordo-dei-m

    • Depuis 2015, une vingtaine de personnes migrantes, dont plusieurs mineures, sont mortes à la frontière franco-italienne, comme ce fut le cas de #Milet début octobre 2016, jeune érythréenne de 17 ans, percutée par un poids lourd dans un tunnel entre Vintimille et Menton. Ses obsèques ont été célébrées par l’évêque de San Remo en l’église de San Antonio à Vintimille, où elle avait dormi la veille de sa mort. Grâce aux dons des nombreuses personnes venues lui rendre hommage, le corps de Milet a été rapatrié à Asmara en Erythrée.

      Source : Rapport de La Cimade, 2018, p.46
      https://www.lacimade.org/wp-content/uploads/2018/06/La_Cimade_Schengen_Frontieres.pdf

    • Article publié en août 2021
      20 ascertained deaths in the last few years

      At least 20 migrants have been reported dead in just a few years as they were attempting to cross into France. One of them was a 17-year-old Eritrean, Milet Tesfamariam, who died after she was run over by a truck on October 9, 2016 inside a highway gallery just a few meters from Menton.

      Exactly a month before, French authorities discovered the body of another migrant who was found dead under a viaduct of the A8 highway near the French-Italian border.

      Another fatality reported in 2016, on October 22, involved a foreigner who was run over by a car as he was crossing the A8 highway in Menton.

      On December 23 the same year, a 25-year-old Algerian man died when he was run over by a train in Latte, near Ventimiglia, as he was trying to reach France on foot, walking along the tracks.

      Another migrant died in the same way a few days later, run over by a train as he was crossing the tracks of the railway line connecting Ventimiglia to Cannes, inside the Mortola gallery in Ventimiglia.

      Thousands of migrants each year attempt to cross the border through Col de Mort, the so-called ’death pass’, climbing onto rail cars or walking along tracks or the highway. Many rely on traffickers who abandon them in the moment of danger after they are paid a large sum for a trip that, too often, has no end.

      https://www.infomigrants.net/en/post/34723/young-migrant-electrocuted-on-train-roof-near-italyfrance-border?previ

      https://seenthis.net/sites/7282461336007696705

    • 29.08.2021, un journal italien fait la liste des personnes décédées à cette frontière depuis 2016 :

      Era il 9 ottobre 2016 quando una ragazza eritrea di appena 17 anni venne travolta e uccisa da un tir mentre camminava all’interno di una galleria dell’autostrada, al confine con la Francia. Si chiamava #Milet_Tesfamariam. Ancora pochi metri di cammino, nel tardo pomeriggio di una giornata autunnale, e avrebbe raggiunto la sua meta. Un sogno spezzato, quello della giovane Milet, il cui corpo è rimasto steso sotto un lenzuolo sull’ultimo cavalcavia prima di Mentone.

      Un mese prima, il 9 settembre 2016 , i francesi avevano recuperato la salma di un altro migrante, trovato morto sotto un viadotto dell’autostrada A8 vicino nei pressi del confine italo-francese, che aveva raggiunto partendo da Ventimiglia.

      Il 22 ottobre, sempre del 2016 , un altro migrante viene travolto e ucciso da un’auto mentre attraversava la carreggiata dell’A8 nei pressi di Mentone. E poi ancora, il 23 dicembre, un algerino di 25 anni viene travolto da un treno, a Latte, frazione di Ventimiglia, mentre a piedi tenta di raggiungere la Francia camminando sui binari.

      Il 27 dicembre 2016 un giovane migrante viene travolto da un treno mentre stava attraversando i binari sulla linea ferroviaria Ventimiglia-Cannes nella galleria della Mortola, a Ventimiglia. All’arrivo dei soccorritori e della Polfer, l’uomo era ancora vivo: morirà durante i tentativi di rianimazione per le profonde ferite riportate.

      Il 4 gennaio 2017 , il 26enne libico #Mohamad_Hani, salta la recinzione del campo per migranti allestito al Parco Roja e viene travolto da un scooter che scooter che stava transitando in quel momento, morendo sul colpo. Una doppia tragedia: dopo alcuni giorni di agonia, muore anche il pensionato italiano alla guida del motociclo.

      Il 5 febbraio del 2017 , un migrante è ucciso, a Ventimiglia, da un treno regionale francese, che procedeva verso l’Italia. Il dramma accade all’interno della galleria “Dogana”, l’ultima prima del confine con la Francia. Solo dodici giorni dopo, il 17 febbraio, un migrante muore folgorato sul tetto di un treno regionale francese in partenza da Ventimiglia: il corpo viene trovato a Cannes.

      Il 21 marzo dello stesso anno , il corpo di un altro migrante viene ritrovato sul versante francese del “passo della morte”.

      Il 13 giugno 2017 , un sudanese non ancora maggiorenne muore annegato nei pressi della foce del fiume Roja: si era gettato in mare per recuperare un paio di scarpe, fatali per lui le correnti in quello specchio acqueo. 
Il 12 luglio a perdere la vita è un 23enne del Gambia: camminava sul marciapiede di Latte, a Ventimiglia. Forse ha messo un piede sulla carreggiata per sbaglio, o forse voleva farla finita dopo l’ennesimo respingimento della Francia: è morto travolto da un’autobetoniera in un pomeriggio assolato a poche centinaia di metri dal confine di Stato.

      Il 16 agosto un migrante iracheno di 36 muore investito da un treno all’imboccatura della galleria di zona Peglia a Ventimiglia.
Il 21 giugno del 2018, a Ventimiglia il mare restituisce il corpo, in avanzato stato di decomposizione, di un migrante, morto annegato.

      Il 9 settembre 2018 , Il corpo senza vita di un migrante, probabilmente di origine nordafricana, viene recuperato dalla Capitaneria di Porto sulla parte esterna della diga foranea del porto di Ventimiglia. Il cadavere si trovava incagliato tra gli scogli a circa 3 metri di profondità.

      L’ 8 ottobre 2020 un migrante muore folgorato in località Latte a Ventimiglia. Ad accorgersi della tragedia è il macchinista, che ferma il convoglio dopo aver visto delle fiamme provenire da una delle carrozze. Il corpo dello straniero giace sul pantografo del treno: per lui non c’è più nulla da fare.

      Il 3 giugno 2021 un migrante muore annegato in una spiaggia di passeggiata Oberdan, a Ventimiglia.

      https://www.riviera24.it/2021/08/migranti-a-ventimiglia-tante-tragedie-al-confine-con-la-francia-712753

    • Message de La Cimade, reçu via la mailing-list Migreurop, le 02.09.2021:

      Pour rappel, aux frontières franco-italienne (à la frontière « basse » des Alpes Maritimes entre Menton et Vintimille ainsi qu’à la frontière « haute » du Briançonnais entre Montgenevre/Oulx/Bardonnechia), ce sont au moins 28 cas de personnes décédées ainsi que 2 disparitions qui ont été recensés depuis 2015 et la décision du gouvernement français de rétablir les contrôles à ses frontières (principalement des cas d’électrocution à bord des trains, de collision avec des trains ou des véhicules sur la voie ferrée Nice-Vintimille ainsi que des cas de chute ou d’hypothermie sur les chemins de montagne dans le Briançonnais).

  • Migranti a Milano, tragedia in zona stazione: giovane rifugiato si toglie la vita davanti ai passanti

    Le indagini dei carabinieri di Porta Monforte hanno portato a identificare il cadavere nel corpo di un 31enne cittadino del Mali. Decisivo è stato il rilievo delle impronte digitali. L’uomo si trovava in Italia da almeno un anno e mezzo. Aveva un regolare permesso di soggiorno per protezione internazionale, già concesso e in corso di rinnovo a Modena. Non risulta che avesse indicato un luogo di dimora recente. L’autorità giudiziaria al momento non ha ritenuto di dovere disporre autopsia.

    http://milano.repubblica.it/cronaca/2017/05/07/news/milano_migranti_suicidio-164838582
    #suicide #mourir_dans_la_forteresse_europe #migrations #asile #réfugiés #Milan #Italie #décès #mort
    cc @stesummi

    • Violence at the Hungarian border

      This winter, as temperatures dropped to 20 below zero, the level of violence at Hungary’s border with Serbia increased sharply, with many describing acts that can be only seen as torture. People of all ages, some as young as 13, were beaten, stripped naked and ordered to lie face-down in the mud, snow or water for as long as an hour. Their clothing was taken or destroyed. Water poured down their necks. Eyes pepper sprayed. Batons struck against genitals. Forced selfies with laughing officers. All this performed by people in “dark blue uniforms” – official Hungarian border police.

      Over the past two years, the Hungarian government has been running a “xenophobic scapegoating campaign" against migration, according to the Helsinki Committee. A 175 kilometer long fence has been setup along the Serbian-Hungarian border, while parallel efforts have been made to prevent the possibility of getting asylum through legal paths.

      Meanwhile in Serbia, the number of refugees significantly exceeds the country’s accommodation capacity and is still growing. During one of the harshest winters in years, up to 2000 people have had no alternative but to sleep rough outdoors – on the streets of Belgrade or in the forests of the north. Without a safe place to stay in Serbia and no legal way to travel backwards, they’ve been stuck in limbo.

      For most of them, attempting irregular crossings has become the only option. Nearly all of those who tried encountered systematic brutality and humiliation regardless of their gender, age or nationality.

      Numerous cases of beatings, dog bites and other abuses at the hands of Hungarian border police have been reported by human rights organisations and activists during the past year. From January 2016 to February 2017, Médecins Sans Frontières (Doctors Without Borders) treated over a hundred people in Belgrade alone with intentional injuries allegedly perpetrated by the Hungarian border patrols.

      Although the Hungarian authorities deny all the accusations, the enormous scale and clear pattern of violence leave no doubt: these are not just rare and isolated acts of brutality.

      The stories in this video were collected during January and February 2017. During these 2 months we’ve interviewed more than 20 victims of abuse following human rights reporting guidelines. Informally, we’ve talked with many more.

      https://www.youtube.com/watch?v=nYxb2rtAohQ


      #vidéo

  • [Chiasso] Un mort à la frontière, rassemblement !

    Le lundi 27 février, sur le toit d’un train région TILO à la hauteur de Balerna (TI) un homme est mort foudroyé par les lignes à haute tension. L’homme était sorti d’Italie pour réussir à passer la frontière sans être contrôlé, car il ne possédait pas les documents nécessaires.

    https://renverse.co/Chiasso-Un-mort-a-la-frontiere-rassemblement-998

    #mort #décès #mourir_aux_frontières #asile #migrations #réfugiés #Italie #Suisse #Chiasso #train #frontière_sud-alpine #Youssouf_Diakite

    • "La politica di chiusura dietro queste morti"

      I drammi che stanno accandendo, con uomini folgorati sul tetto dei treni, sono la conseguenza logica della chiusura delle frontiere". Sono tragedie, commenta Cristina Del Biaggio, geografa delle migrazioni all’università di Ginevra, figlie anche delle decisioni politiche. Perché uno Stato che si frappone sul cammino di questi disperati in fuga, disposti a rischiare tutto per una vita migliore, alza solo la posta in gioco. «Era una situazione prevedibile - prosegue la studiosa -. Davanti a una via sbarrata le persone si bloccano per un certo periodo, dopodiché cercano altre maniere per entrare in un Paese. In passato c’era la frontiera verde che ora però è diventata quasi impossibile da attraversare da quando vengono utilizzati i droni».
      Difficile reagire chiamandosi fuori da quanto sta succedendo. «È quanto ho cercato di spiegare ai ragazzi in un seminario di etica della migrazione a Mendrisio, in cui si sono affrontati i valori di ogni scelta su chi fare entrare e chi no. Uno dei criteri è quello della responsabilità non individuale, ma collettiva dell’autorità che ha deciso di chiudere le frontiere ai profughi». La scorsa settimana, ricorda Del Biaggio, «sul rinvio dei profughi minorenni verso l’Italia il consigliere federale Ueli Maurer ha avuto il coraggio di dire, in parlamento, che nell’accordo bilaterale italo-svizzero non c’è distinzione tra maggiorenni e minorenni. Questo vuole dire non ricordare che noi abbiamo una Costituzione che tutela i minorenni».

      http://www.caffe.ch/stories/societa/57323_la_politica_di_chiusura_dietro_queste_morti

    • La frontiera diventa come Mare Nostrum

      Oltre la frontiera con il Ticino c’è la porta verso il nord Europa, dove spesso ci sono i parenti e gli amici che attendono e una nuova vita. Ma oltre la frontiera si può trovare anche la morte. Ed è quello che è accaduto alla fine di febbraio al migrante del Mali rimasto folgorato dalla potente scarica sprigionata dalla linea elettrica della ferrovia all’altezza di Balerna, dopo essere salito sul tetto di un treno Tilo partito da Como per il Ticino. Un sistema utilizzato anche da un altro migrante rimasto ferito gravemente ieri, sabato, a Chiasso anche lui dopo essere salito sul tetto di un vagone a Chiasso assieme, probabilmente, ad altri suoi compagni.
      Proprio oggi, domenica, tra Como e Balerna sarà commemorato quel ragazzo del Mali morto a febbraio. Ma non sono tragedie isolate. Sono migliaia, quasi cinquemila i profughi morti solo l’anno scorso nel tentativo di raggiungere l’Europa. Tentando una traversata in mare che ha trasformato il Mediterraneo nel Mare Nostrum della disperazione, in quello è ormai il più devastante dramma dei nostri tempi.
      Chi fugge dalla guerra o dalla fame, chi cerca un futuro lontano dal proprio Paese, non ha più alcuna paura. Sale sul tetto di un treno, ma sale anche su un camion che trasporta un orso polare. Come è successo nell’ottobre di due anni fa a un gruppo di africani che pur di raggiungere l’Inghilterra erano saliti su un camion a Calais viaggiando accanto al grosso animale. Non ci sono barriere, non ci sono vie di fuga impossibili per chi deve raggiungere un altro Paese. Si viaggia stipati, attaccati l’uno all’altro sfidando la morte. Alcune volte va bene, altre no. Come è successo ai 71 migranti morti dentro un camion frigorifero in Austria, al confine con l’Ungheria. La polizia trovò i corpi di donne, bambini e anziani in fuga dalla Siria, dall’Afghanistan, dall’Iran. Sfidare la sorte, fare i conti con la morte, è quello che hanno fatto tanti altri migranti che si sono aggrappati agli assi dei Tir per andare via dalla Grecia. Alcuni di loro sono riusciti a percorrere quasi duemila chilometri, coprendosi bocca e naso con un fazzoletto per non respirare i gas di scarico. Gas di scarico che invece penetravano nel vano bagagli dei pullman dove si nascondevano altri disperati diretti dall’Italia al nord Europa.
      Se la disperazione aguzza l’ingegno, ecco che ci si può nascondere persino tra una poltrona e l’altra di un treno, appiattendosi all’inverosimile per diventare invisibili ai controlli. Salvo poi essere scoperti, come è accaduto a una decina di clandestini che cercavano di passare il confine tra l’Italia e la Svizzera. O come il ragazzino eritreo che aveva cercato di passare il confine a Chiasso nascosto in un trolley.
      Ma non sempre si riesce a sfidare la morte. Nel dicembre scorso, ad esempio, due profughi sono morti schiacciati da un treno merci in Austria, mentre un giovane algerino perdeva la vita tentando di attraversare i binari a Ventimiglia, già teatro di un’altra tragedia con alcuni migranti travolti da un convoglio in una galleria.

      http://www.caffe.ch/stories/societa/57322_la_frontiera_diventa_come_mare_nostrum

    • Morire di confine a Como

      Dopo essere stati a Ventimiglia, dove i morti di confine sono stati 12 in pochi mesi, torniamo a Como, dove i migranti provano e riprovano ad attraversare la frontiera a loro preclusa con la Svizzera, ferendosi o perdendo la vita sui treni, con numeri consistenti sia nei tentativi che nei respingimenti.


      http://openmigration.org/analisi/morire-di-confine-a-como

      In English:
      The border crossing deaths in Como
      http://openmigration.org/en/analyses/the-border-crossing-deaths-in-como

    • Morire di confine al Brennero

      Dopo i reportage dedicati a Ventimiglia e a Como, siamo arrivati alla terza e ultima parte della nostra trilogia sugli incidenti mortali e i respingimenti nei punti in cui i migranti trovano chiusi i passaggi di frontiera dell’Italia verso altri paesi - la Francia, la Svizzera, e in questo ultimo caso, l’Austria, dove si andrà alle urne il 15 ottobre, la destra xenofoba guadagna consensi e il governo, nella rinnovata retorica anti-immigrazione che accompagna la campagna elettorale, sta facendo la voce grossa con l’Italia. Fra circolari interne, perquisizioni sui treni e passi di montagna, Michele Luppi e Andrea Quadroni sono andati a vedere cosa significa tutto questo per la vita delle persone.

      http://openmigration.org/analisi/morire-di-confine-al-brennero

      #Brenner

  • Orient xxi | L’Europe transforme la Méditerranée en un vaste cimetière
    http://asile.ch/2016/06/27/orient-xxi-leurope-transforme-mediterranee-vaste-cimetiere

    De façon maintenant récurrente, des milliers de migrants meurent en Méditerranée. Le pic a été atteint dans la nuit du 19 au 20 avril 2015 avec le décès de 800 Subsahariens, sans que l’opinion internationale s’en émeuve au point de considérer que la politique européenne en est largement responsable. Jusqu’à quand et après combien de […]

  • Plein Droit | Parution du nouveau numéro dédié aux « homicides aux frontières »
    http://asile.ch/2016/06/27/plein-droit-parution-nouveau-numero-dedie-aux-homicides-aux-frontieres

    34 personnes mortes de soif en plein Sahara, une jeune femme percutée sur l’autoroute vers Calais, un homme tué par balles à la frontière serbo-hongroise, 500 noyés le 20 avril dans un naufrage au large des côtes libyennes, à ajouter aux 10’000 victimes de naufrages mortels en Méditerranée depuis 2014, selon l’ONU, un chiffre tel […]

    • Au nom de tous les morts

      Une poignée de vivants redonne une dignité aux migrants ayant péri aux frontières gréco-turques.

      Il se tient droit, immobile et ferme ses yeux sombres. Une pluie régulière trempe ses mains qui se lèvent au ciel. Il entonne une prière en arabe, ce matin gris de janvier. Mustafa Dawa est seul au milieu d’un champ cerné d’oliviers perdu dans la brume de Kato Tritos, dans le sud de Lesbos.

      Cette terre qu’il connaît par cœur, il y consacre désormais sa vie. En quelques années Mustafa l’a transformée en cimetière. Face à lui se dressent des dizaines de monticules de terre retournée. Des tombes, celles des migrants décédés en ayant voulu venir depuis la Turquie voisine, séparée par un bras de mer.

      Le dernier enterré est un petit Afghan de 10 ans, mort en décembre, piétiné lors d’un mouvement de panique dans un bateau pneumatique. « Je l’ai mis en terre selon le rite musulman », regard tourné vers la Mecque, corps enveloppé d’un linceul, comme les autres résidents du cimetière. Mustafa Dawa montre du doigt sa sépulture à droite, petite montagne de terre mouillée. « On reconnaît les dernières tombes car moins de végétation y a poussé ». Au centre, les tombes les plus anciennes sont recouvertes d’herbes folles. Il en compte aujourd’hui une centaine.

      C’était il y a deux ans et demi mais pour lui c’était hier. Une succession de naufrages, l’indignation et la naissance de ce cimetière. Printemps 2015. Les bateaux gonflables surchargés affluent chaque jour au nord de l’île, à quelque douze kilomètres de la Turquie. À bord, des hommes, femmes, enfants, venus de Syrie, d’Irak, d’Afghanistan...

      L’île aux airs idylliques, dominée par les collines verdoyantes et encerclée d’une mer azur, devient une escale tragique pour près de 600 000 migrants en quête d’Europe. Lesbos est dépassée, les services d’accueil inexistants, les réfugiés qui fuient la misère en retrouvent une autre.

      Un peu perdu au milieu de ces drames, Mustafa Dawa, étudiant en philosophie grecque de 27 ans, est venu du continent pour aider une ONG comme traducteur en arabe. Puis vient octobre, noir. « Ce mois-là, il y a eu trois naufrages. Le cimetière de Mytilène était plein. En plus, les responsables n’y faisaient pas de rituel musulman pour les défunts ». La morgue de Mytilène, aussi, est surchargée. Mustafa a la mémoire des chiffres morbides :

      Environ 80 personnes sont restées dans cette morgue, dont 46 dans un container à côté de l’hôpital pendant 38 jours.

      Mustafa Dawa, traducteur pour une ONG

      « On parle là de dignité »

      Ce container blanc hante toujours aujourd’hui Mustafa. « Les corps étaient entreposés dans des positions déstructurées, nus, raconte-t-il écœuré. Personne n’en parlait, ni les politiques ni les associations ».

      Il croise alors le chemin d’une Syrienne venue d’Allemagne. « Elle cherchait sa sœur et ses enfants. Elle avait une photo de celle-ci, mais c’était très difficile de l’identifier ». Mustafa finit par la trouver « dans le container… reconnaissable seulement grâce à une cicatrice qu’elle portait sur le corps ». Les vagues rejettent sur les plages de galets des cadavres souvent abîmés par la mer.

      La colère de Mustafa se mélange à sa sidération. « Je ne pensais qu’à ça, à ce container, je ne pouvais plus manger, plus dormir, il fallait que je fasse quelque chose ». Il a choisi de leur donner un lieu pour inhumer ces naufragés.

      l se tourne vers la municipalité de Mytilène pour obtenir un terrain. Elle lui demande d’attendre « des autorisations ». Mais il y a urgence, dit Mustafa. « Les questions politiques je m’en fiche, on parle là de dignité ». Un adjoint au maire, George Katzanos, pleure lorsque Mustafa lui décrit ce container. Il lui octroie finalement un champ d’oliviers, à vingt minutes de Mytilène où Mustafa va mettre en terre, à la chaîne.

      En sept jours, en novembre, j’ai enterré 57 personnes. Depuis, je fais ça régulièrement.

      Mustafa Dawa

      Entre 2015 et 2018, Mustafa organise « 96 funérailles ». Quelques familles viennent, d’autres le contactent aussi lorsqu’elles cherchent des proches. « Ce n’est pas mon travail, mais je ne partirai pas de Lesbos tant que le cimetière ne sera pas reconnu et légal. Le gouvernement doit faire venir un imam ». Mustafa explique qu’ « un propriétaire du village veut (le) poursuivre en justice pour fermer le cimetière ».

      Pour cet Égyptien, comment « imaginer un seul instant » déplacer ces tombes ? « Parfois, il y a deux enfants dans une même sépulture. J’ai aussi dû enterrer un homme sans tête à côté d’une autre personne… Je ne voulais pas le laisser seul ».
      Enfouis dans le sable, gisant sur le rivage

      Alexandros Karagiorgis, lui aussi, est resté médusé devant ce corps sans tête. Celui qu’il a ramassé dans un mélange de vase et d’eau, un jour d’octobre 2015. « C’est quelque chose que tu ne peux pas oublier, tu le gardes toute ta vie », exprime ému ce responsable des pompes funèbres pourtant « habitué aux morts ». Deux ans et demi après ce jour, Alexandros Karagiorgis parle vite, dans le désordre et sans silences.

      Fin 2015, il sillonne les côtes de l’île à la recherche des défunts pour les acheminer à la morgue de Mitylène. Les gardes-côtes l’appellent, lui indiquent la présence des morts. Avec sa camionnette, l’homme de 59 ans arpente les routes sinueuses jusqu’à la mer, puis guette les groupes de mouettes dans le ciel. « Elles tournoient autour des cadavres, cela indique leur présence ». Recrachés par les vagues, les naufragés décédés « sont éparpillés », dit-il, « parfois enfouis dans le sable, gisant sur les rivages ou bloqués sur des rochers au loin ».

      Les corps sont déformés par l’eau. Il montre sur son téléphone portable le tronc d’un enfant de 9 ans retrouvé en janvier 2016, boursouflé, méconnaissable.

      Je prenais des photos des cadavres pour les gardes-côtes. J’ai vu de tout. Des femmes, des enfants, des hommes. Un jour j’ai pris le bras d’un homme, il est resté dans ma main. J’ai vu des gens sans bouche, sans yeux…

      Alexandros Karagiorgis, entrepreneur de pompes funèbres

      Sans répit, il travaille « sans penser », des allers et retours incessants entre plage et morgue. « Une fois, j’ai ramené 19 personnes dans la même journée, j’ai cru défaillir. J’ai dû embaucher quatre personnes pour m’aider. Parfois il y avait tellement de corps que je les ai gardés quelques jours dans mes frigos, aux pompes funèbres ».

      Trois ans après, lui aussi vit avec ces fantômes, et ses dettes. « J’ai perdu beaucoup d’argent, je n’ai jamais été payé par la municipalité pour ce que j’ai fait », s’énerve-t-il. La mairie n’a pas répondu à nos sollicitations. Alexandros rappelle que les « sacs pour emballer les corps coûtent 30 euros. Frontex (l’agence européenne des gardes-côtes) m’en a donné 15 ou 20, le reste je les ai financés moi-même et réutilisés ».

      Aujourd’hui, il affirme qu’on « lui a dit d’aller en justice pour être payé ». Il n’ira pas. « Trop cher ». « Tout le monde ne peut pas faire ce travail, il faut avoir des sentiments et paradoxalement de la compassion pour les victimes et les familles. Il faut pouvoir montrer du respect aux morts ». Pour lui « l’Europe et les politiques n’en n’ont aucun, conclut-il amer. Ils n’ont jamais donné d’argent pour ces funérailles. Alors qu’il doit y avoir une dignité pour ces gens ».

      Une simple plaque de marbre

      Alexandros Karagiorgis a ramassé plus de 90 corps. Ils sont au cimetière informel de Mustafa Dawa. Sur chaque tombe, une plaque de marbre offerte par un artisan du coin, avec l’âge, le jour estimé du décès, et lorsque cela est possible, le nom.

      Sur certaines plaques la mention Agnosto (άγνωστο) pour les anonymes. Eux n’ont malheureusement qu’un numéro, celui du protocole d’identification, donné par le médecin légiste de Lesbos Théodoros Noussias. « Les corps étaient acheminés ici, des policiers prenaient ensuite des photos, puis on procédait à l’analyse ADN », détaille-t-il.

      L’échantillon est ensuite envoyé au laboratoire d’Athènes. « Si les familles recherchent leurs proches, elles contactent la Croix-Rouge, et s’organisent pour donner de leur côté leur ADN à leur ambassade, qui le transmet en Grèce pour faire des comparaisons ».

      Certains n’ont jamais été identifiés, les Agnosto. Mais l’ADN a parfois parlé, dit-il. Il lève son regard derrière ses fines lunettes sur un avis de recherche plaqué au mur où quatre visages juvéniles figés apparaissent. Une fille de 12 ans affublée d’un foulard jaune, ses trois frères, âgés de 10 à 16 ans.

       Les parents étaient morts dans un naufrage, ils avaient été retrouvés mais les enfants avaient disparu ». L’oncle a cherché sans répit. Il a sillonné l’île, la côte turque aussi, parlé aux ONG. « On a comparé les ADN. Trois enfants avaient finalement été inhumés à Lesbos, sans identité ». L’un d’eux, l’aîné de 16 ans, n’a jamais été retrouvé, d’après Theodoros Noussias.

      L’identification de ces victimes est un travail de Titan. Les proches des défunts font parfois partie du naufrage mais d’autres anonymes voyagent seuls. Pour leurs familles, laissées loin derrière eux, c’est l’incertitude. Elles n’ont plus de nouvelles, ne connaissent pas leur localisation, les imaginent parfois heureux dans un pays d’Europe.

      Pour trouver les leurs, elles peuvent alors contacter la Croix-Rouge qui a lancé le site « Trace the face », rassemblant des avis de recherche. Pour les proches, chaque détail post mortem qui aide à la reconnaissance d’un disparu est indispensable : tatouage, vêtements mais aussi les rares objets qu’ils portent : livres, bijoux...

      C’est ce que garde méticuleusement dans ses tiroirs Pavlos Pavlidis, médecin légiste à Alexandroupoli, au nord-est de la Grèce, depuis dix-huit ans.
      Les oubliés de la rivière Evros

      L’imposant hôpital d’Alexandroupoli se situe à une cinquantaine de kilomètres de la frontière terrestre gréco-turque. Un autre chemin que des milliers de migrants ont foulé dans l’espoir de trouver asile en Europe. 186 kilomètres délimités naturellement par la rivière Evros et 12 kilomètres de barbelés.

      Médiatiquement oubliée lors des flux importants en 2015 via les îles égéennes, cette frontière reste un point de passage. Une grande partie des exilés franchissent ce long fleuve étroit aux courants parfois intenses, sur des bateaux gonflables. « Les arrivées ont commencé dans les années 1990, au départ des hommes, des Irakiens, Pakistanais, Bangladais, Somaliens… Et en 2010, un pic soudain, avec la venue de femmes, dû aux conflits du Proche-Orient », détaille le médecin.

      Ils se noient pour une grande majorité, mais meurent aussi d’hypothermie ou tués par des mines disposées, avant 2008, entre Grèce et Turquie. Grand homme au regard impassible, Pavlos Pavlidis, 45 ans, vit avec les morts de la frontière, comme ses homologues de Lesbos. Il demeure stoïque lorsqu’il évoque son travail de légiste. Froideur qui lui permet d’avoir du recul sur cette mission de longue haleine.

      Depuis 2000, il a « autopsié plus de 342 corps de migrants », dans le sous-sol frais de l’hôpital. Sur la table basse de son bureau sans fenêtre, le médecin étale les pochons de plastique contenant montres à l’arrêt, cartes sim usées, téléphones ayant trempé dans l’eau…

      « Je veux respecter ces gens, tout faire pour retrouver leurs proches, leur redonner une identité. Garder les objets, c’est mettre toutes les chances de notre côté ». Au total, Pavlos Pavlidis est parvenu à identifier 103 personnes. 

      Le problème de la rivière est qu’elle abîme les corps, les courants, la boue, les poissons créent des blessures post-mortem. Les personnes sont souvent difficiles à identifier.

      Pavlos Pavlidis, médecin légiste

      Il fait défiler des photos de corps sur l’écran de son ordinateur. Des hommes et femmes couverts de terre, visages blanchâtres gonflés ou membres manquants… Peu d’enfants. « Les plus petits êtres sont malheureusement rapidement mangés par les ­animaux ».
      « Tout le monde s’en fiche »

      Alexandros Koutsidis, lui, reste marqué par l’un de ces corps. Celui d’un homme qu’il a découvert alors qu’il chassait à l’aube aux abords de la rivière trouble en décembre. « Il faisait très froid, l’homme flottait, bloqué par un tronc d’arbre, il avait du sang au coin de sa lèvre, son visage était déformé ».

      Ce fermier vit dans le village frontalier de Poros, 300 âmes. En voiture, il longe les champs de blé ou de coton, emprunte des sentiers marécageux pour rejoindre les rives de l’Evros. Dans cette zone militaire interdite au public, seules quelques silhouettes de soldats grecs et turcs se distinguent au loin.

      Les yeux plissés par le soleil, Alexandros, treillis militaire, fixe ce matin de janvier le fleuve large d’environ 10 ou 15 mètres. Sur l’autre rivage, derrière les branches des arbres morts « la Turquie », dit-il. Le bruissement du courant régulier comble le silence. « L’Evros est un piège, elle paraît calme et tranquille, mais en réalité, on s’enfonce dans la boue si on tombe ». Le jour de sa macabre découverte, Alexandros a « tout de suite appelé la police ».

      Ces derniers ont convoqué Pavlos Pavlidis qui a emporté le corps. Alexandros « ne sait pas » où vont ensuite les morts. Dans la région de Thrace-Macédoine, où près de 400 migrants ont perdu la vie en passant la frontière, peu savent en réalité où sont enterrés les fantômes de la rivière. Les autorités locales fournissent peu de sépultures. Alors, c’est le mufti, Mehmet Serif Damadoglou, à Sidero, village isolé dans la vallée qui a pris les choses en main, dans les années 1990.

      C’est au sommet d’une colline inaccessible en voiture, sur un terrain d’herbes sauvages cerné d’une grille, qu’il a placé les dépouilles. Des monceaux de terre déforment le sol, recouvert de ronces où les pieds s’enfoncent. Seules deux plaques de marbre, payées par une famille syrienne indiquent la présence de sépultures.

      Ce « cimetière » de migrants qui n’en a pas l’air est informel, aussi anonyme que ses quelque 400 tombes sans stèle. Certaines contiennent plusieurs corps. « Les politiques n’en ont rien à faire de ces morts. De l’argent est donné mais presque rien, de quoi payer l’acheminement de corps jusqu’au cimetière, s’énerve Akram, le fils du mufti qui a aujourd’hui quitté Sidero. Un jour, un Syrien est venu chercher son frère disparu, personne ne lui a indiqué l’existence de ce cimetière. Je l’ai appris après qu’il soit parti. C’est la réalité, tout le monde s’en fiche ».

      Sur l’une des premières tombes à l’entrée du lieu, un fragment de tissu bleu ondule sous le vent. Des ossements humains dépassent de la terre fouillée, comme le confirme le médecin légiste Pavlos Pavlidis. Les animaux errants sont les seuls visiteurs ou presque de ce cimetière oublié.

      https://www.amnesty.fr/refugies-et-migrants/actualites/au-nom-de-tous-les-morts
      #frontière_greco-turque #Grèce #Evros #Pavlos_Pavlidis #Evros

  • Un exilé disparu, retrouvé mort

    L’information publiée par la presse locale mercredi dernier était encore imprécise, un homme avait été retrouvé mort dans le bassin du port, un corps « peut-être celui d’un migrant ». Un parent l’a depuis reconnu. Mohamed venait d’Afghanistan. Il est mort à Calais.

    https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2016/02/17/un-exile-disparu-retrouve-mort

    #mourir_à_Calais #mourir_dans_la_forteresse_europe #asile #migrations #réfugiés

  • Réfugiés : deux Afghanes mortes de #froid en #Bulgarie

    Le froid a encore tué des migrants sur la « route des Balkans ». Deux Afghanes ont perdu la vie dans la nuit de samedi et dimanche en Bulgarie, près de la frontière turque, alors qu’elles traversaient une forêt couverte de neige dans une région montagneuse.

    http://www.courrierdesbalkans.fr/le-fil-de-l-info/refugies-deux-afghanes-mortes-de-froid-dans-les-montagnes-de-bulg

    #mourir_de_froid #mourir_dans_la_forteresse_europe #asile #migrations #réfugiés #hiver

  • Migreurop | Partir, c’est (aussi) mourir
    http://asile.ch/2015/12/04/chronique-partir-cest-aussi-mourir

    A Calais et dans sa région, des personnes exilées meurent. Percutées par un train sur le site d’Eurotunnel, renversées par un camion ou une voiture – parfois volontairement –, noyées dans le port de Calais ou n’ayant pas pu bénéficier de soins à temps. Des exilés meurent principalement des conséquences du passage, mais également du […]

  • Erneut Suizid in Gefängnis

    Im Zürcher Flughafengefängnis ist am Montagmorgen ein Häftling tot in seiner Zelle aufgefunden worden: Der 42-jährige Marokkaner war in Administrativhaft und sollte ausgeschafft werden.


    http://www.nzz.ch/zuerich/flughafengefaengnis-zuerich-1.18655297
    #suicide #détention_administrative #rétention #Suisse #mourir_en_détention #mourir_dans_la_forteresse_Europe #aéroport #Zurich
    cc @reka

  • Genève, 29.10.2015 | Rassemblement et conférence de presse
    http://www.asile.ch/vivre-ensemble/2015/10/25/geneve-29-10-2015-rassemblement-et-conference-de-presse

    En date du 14 octobre 2015, un des requérants d’asile logé dans l’abri de protection civil Quidort a tenté de mettre fin à ses jours en se pendant dans ledit abri après avoir reçu une décision négative quant à sa demande d’asile (décision de non entrée en matière, renvoi Dublin). Suite à cet événement, aux nombre de décisions négatives qui tombent et aux conditions de vie indignes qui leurs sont imposées, les requérants d’origine érythréenne du PC Quidort se sont mobilisés et nous ont interpellé.

    #Evénements

  • Passeurs d’hospitalité | Venue de Syrie et morte à Calais
    http://www.asile.ch/vivre-ensemble/2015/10/16/passeurs-dhospitalite-venue-de-syrie-et-morte-a-calais

    Une exilée syrienne est morte la nuit dernière sur l’autoroute, à proximité du Tunnel sous la Manche. En effet, la compassion gouvernementale pour les Syrien-ne-s qui sont loin ne s’applique pas à ceux et celles qui sont en #France. Ces réfugié-e-s connaissent la misère des bidonvilles, les risques du passage et les violences de la police.

    #Documentation #Publications_-_Analyses_récentes #décès

  • Bulgaria, agenti di frontiera sparano contro i migranti: ucciso un profugo

    L’uomo era assieme ad altri 47 migranti afgani e ha cercato di superare la frontiera dalla Turchia. La polizia ha aperto il fuoco. Secondo i poliziotti, i profughi erano armati

    http://www.repubblica.it/esteri/2015/10/16/news/profugo_ucciso_mentre_cercava_di_entrare_in_bulgaria-125183550

    En français:

    Bulgarie, des policiers à la frontières ouvrent le feu sur un groupe de 47 afghans qui essayaient d’entrer en Bulgarie au niveau de la ville de Sredets (il n’est toujours pas claire si venaient de Grèce ou de Turquie).
    Un des jeunes afghans a été gravement blessé par les tirs et il est mort pendant qu’il venait transporté à l’hôpital.

    Selon la police, ils auraient tiré puisque le groupe aurait refusé de s’arrêter à leur ordres et puisque ils étaient armés ( .... )

    #mourir_aux_frontières #mourir_dans_la_Forteresse_Europe #Bulgarie #asile #migrations #réfugiés #homicide #violence_policière #guerre_aux_frontières
    cc @reka