• « Mon codétenu est mort dans mes bras »
    https://oip.org/temoignage/mon-codetenu-est-mort-dans-mes-bras

    Maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, avril 2018. Kevin* meurt subitement dans sa cellule, dans les bras de Kilian*, son codétenu. Récemment libéré, Kilian raconte la dégradation rapide de l’état de son ami, le mépris des surveillants face à la gravité de la situation, mais aussi la pauvreté de sa propre prise en charge après le décès. Source : Observatoire International des Prisons

    • http://lenvolee.net/morts-a-fleury-lettre-ouverte-dun-prisonnier-de-la-plus-grande-prison-deur

      Alerte dans les prisons françaises : les prisonniers et prisonnières meurent dans l’indifférence totale de l’Etat.

      Madame, Monsieur,
      Je vous écris ce jour pour vous alerter sur les conditions dramatiques de détention dans notre pays. Dans de trop nombreux établissements et en particulier à #Fleury-Mérogis pour mon cas, les conditions de détentions, bien au-delà de la simple privation de liberté, sont plus que jamais assimilables à de la #torture physique et psychologique. Ce n’est plus seulement un simple fait de #surpopulation carcérale. Avec un taux d’occupation de 180 %, la capacité d’accueil de cette maison arrêt est dépassée depuis longtemps, comme dans tant d’autres #Prisons_Françaises.

      Dans cette société qui joue à guichet fermé dans ses prisons, les activités sont remplacées par des cachets. Surtout tout dépend de la volonté de la direction, qui choisit pour nous : soit la réinsertion, soit la sur-condamnation. Ici, ce n’est pas la réinsertion qui est visée, nous vivons l’absence de justice dans un endroit qui est pourtant censé la rendre. La prison punit plus qu’elle ne devrait par certains comportements de l’administration, et par les surveillants et surveillantes, dont le comportement et les paroles sont totalement déplacés. Quelques soit les pires injustices qu’elle produise, la prison a toujours raison aux yeux des juges et de la société.

      Quant à l’application des peines et la détention qui en découle, on a l’impression que la machine est bloquée, qu’elle se trouve à l’arrêt. Alors qu’un JAP devrait répondre à une demande d’aménagement de peine dans les 4 mois, ici, c’est plutôt 8 à 12 mois… Que dire, aussi, des délais d’attente des transferts pour rapprochement familial…

      Comment imaginer que l’on devienne meilleur en nous torturant alors même que nous allons tous sortir un jour de vos prisons. Soit on est cassé à vie et plus bon à rien. Soit, on est encore pire qu’avant et endurci à cause de la haine que l’on nous a injectée par le non respect de l’état de droit.

      Les événements tragiques survenus ces dernières semaines auraient dû mobiliser et interpeller les plus hautes autorités. 11 personnes sont mortes à Fleury : 8 prisonniers l’ont été annoncé dans la presse. Pour les 3 autres (un albanais, une femme turc et son mari quelques jours plus tard) c’est silence radio. Est ce parce qu’ils ne sont pas ressortissant que ces morts n’ont pas été dévoilées ?

      Aujourd’hui je dénonce le traumatisme de certains prisonniers, qui le 08/06/2018 ont vécu le pire moment de leur vie, quand un surveillant chef s’est rendu coupable d’avoir demandé à un prisonnier de détacher un autre prisonnier qui s’était pendu quelques heures plus tôt. Où est passé le protocole à ce moment là ?

      C’est l’administration pénitentiaire qui a tué cet homme avec ses violences physiques, psychologiques et ses négligences.
      Quand la justice va-t-elle se saisir de ces « suicides » ? La justice sera-t-elle assez lente pour laisser l’administration masquer toutes les preuves ?

      Pour faire simple, les détenus vont mal au sein de cette #administration_pénitentiaire ! Aujourd’hui, je m’expose à une multitude de sanctions, mais ne rien dire me rendrait complice, alors je préfère ne pas rester qu’un délinquant qui subit, mais aussi qui dénonce.

      Je dénoncerai toujours ce que nous subissons mais la liste est extrêmement longue !

      Cordialement, un prisonnier de Fleury-Mérogis.

    • @aude_v

      LA BELLE À JOËLLE
      Mis à jour le :15 mars 2006. Auteur : Marius Frehel.

      #Joëlle_Aubron s’est fait définitivement la belle ce 1er mars, quelques jours après la date anniversaire de l’arrestation, en 1987, des quatre d’Action Directe. Elle avait quarante-six ans. Condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une peine de sûreté de dix-huit ans, pour avoir « fumé » Georges Besse, maître d’oeuvre du nucléaire en France, personnage pivot de l’obscur contentieux Eurodif avec l’Iran, PDG de Renault et champion du dégraissage (34 000 licenciements chez Péchiney et 25 000 chez Renault) et le général Audran, responsable des ventes d’armes françaises à l’étranger, elle a passé dix-sept ans derrière les barreaux, dont plusieurs années d’isolement total. AD prétendait « ralentir [la] marche de la recomposition bourgeoise et aggraver ses contradictions internes, et ainsi l’affaiblir dans la guerre des classes ». Joëlle le rappelait peu de temps après sa sortie : « Nous appartenons à une longue histoire et nous fûmes nombreux à penser, à compter sur un élan qui finalement ne vint pas. Notre hypothèse a échoué. C’est clair. » On la savait ce coup-ci condamnée par la maladie. Une tumeur au cerveau lui fit bénéficier d’une suspension de peine en juin 2004 pour raison de santé (loi Kouchner).

      On appréciera le cynisme de Pascal Clément, ministre de la Justice à deux vitesses : « Quand j’entends que d’anciens terroristes non repentis font leurs courses sur les marchés, alors qu’ils étaient, disait-on, à l’article de la mort… Cela m’est insupportable. Les malades, même atteints d’une affection grave mais qui ne sont pas au “seuil de la mort”, n’ont pas à bénéficier de cette loi. » Joëlle aura résisté plus longtemps que ce qu’avait prévu l’État, et sans repentir. Elle plaisantait souvent sur la maladie, histoire que l’inéluctabilité du mal n’affecte pas trop son entourage. Elle était toujours speed, mordante dans la discussion et à jamais « communiste révolutionnaire ». Il semblerait d’ailleurs que la lutte des classes, qui passait ces derniers temps pour désuète, soit remis en selle par ceux-là mêmes qui décrétèrent sa fin. La révolution blanche de l’ultra-libéralisme est en marche et son offensive dévastatrice s’accompagne d’un contrôle social accru, au nom du tout-sécuritaire. Cette réponse des gouvernants à la misère grandissante incite les plus perspicaces à inventer des formes de résistance toujours renouvelées.

      Article publié dans le n° 32 de CQFD,@cqfd mars 2006.
      http://www.cequilfautdetruire.org/spip.php?article949&var_recherche=Jo%EBll%20Aubron

  • Still Dying on the Inside: Examining deaths in women’s prisons (May 2018)

    Still Dying on the Inside highlights the lack of action from successive governments to prevent deaths and puts forward a series of recommendations to close women’s prisons by redirecting resources from criminal justice to community-based services.

    94 women have died in prison since the 2007 publication of Baroness Corston’s ground-breaking review of women in the criminal justice system. 2016 was the deadliest year on record with 22 deaths in women’s prisons.

    Still Dying on the Inside reframes deaths in custody as a form of violence against women, given many women’s experiences of domestic violence, abuse and trauma. The report identifies serious safety failures inside prisons around self-harm and suicide management and inadequate healthcare provision. It also highlights the lack of action on recommendations arising from post-death investigations and inquests.


    https://www.inquest.org.uk/still-dying-on-the-inside-report
    #rapport #femmes #prisons #mourir_en_prison #décès #UK #Angleterre

  • Pourquoi les décès de détenus « politiques » se succèdent dans les prisons égyptiennes ? Mada Masr

    http://www.madamasr.com/sections/politics/dying-prison-failed-infrastructure-or-premeditated-neglect

    In the past two months, at least five people died in police custody after being arrested on politically related charges. Four of the detainees belonged to the conservative Jama’a al-Islamiya group, while another was accused of belonging to the banned Muslim Brotherhood organization.

    Three of those Jama’a al-Islamiya members died in the past 10 days alone.

    The police say that the deceased were already in poor health before they were detained, but their families accuse prison authorities of deliberate medical negligence.