Numérique dans les fermes : les agriculteurs font de la résistance
►https://reporterre.net/Numerique-dans-les-fermes-les-agriculteurs-font-de-la-resistance
« On élimine tout le facteur humain. C’est le beau de cette industrie ! »
Numérique dans les fermes : les agriculteurs font de la résistance
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« On élimine tout le facteur humain. C’est le beau de cette industrie ! »
Sur les #puces imposées aux éleveur·es, voir :
À ceux qui ne sont responsables de rien
–-> un article publié dans la revue Nunatak
►https://seenthis.net/messages/784730#message784794
et aussi :
#Mouton_2.0 - La puce à l’oreille
►https://seenthis.net/messages/626195
Le numéro 1, un très beau numéro de la revue
#Nunatak , Revue d’histoires, cultures et #luttes des #montagnes...
Sommaire :
Une sensation d’étouffement/Aux frontières de l’Iran et de l’Irak/Pâturages et Uniformes/La Banda Baudissard/
À ceux qui ne sont responsables de rien/Des plantes dans l’illégalité/Conga no va !/Mundatur culpa labore
La revue est disponible en pdf en ligne (►https://revuenunatak.noblogs.org/numeros), voici l’adresse URL pour télécharger le numéro 1 :
▻https://revuenunatak.noblogs.org/files/2017/03/Nunatak1HiverPrintemps2017.pdf
Je mettrai ci-dessous des mots-clés et citations des articles...
–—
métaliste des numéros recensés sur seenthis :
►https://seenthis.net/messages/926433
Une sensation d’étouffement
Dans un rapport de 2009 émanant de l’Institut d’études de sécurité de l’Union européenne (#IESUE), on peut lire parmi tout un ensemble de préconisations : « [...] les menaces pesant sur ses voies maritimes commerciales, les actes de piraterie en haute mer, les conflits civils et la déstabilisation par la violence de certaines régions ayant des conséquences pour l’Union en termes de flux de migrants ou de réfugiés, la perturbation des canaux d’approvisionnement en ressources ou l’encouragement du terrorisme, la prolifération des armes de destruction massive et d’autres menaces physiques nécessiteront de la part de l’Union une capacité de réaction militaire constante et toujours plus professionnelle ».
L’immigration clandestine est donc perçue comme une « #menace » parmi de nombreuses autres et le traitement requis pour ce problème est militaire. Ce même rapport préconise de renforcer le contrôle aux frontières en procédant à des « opérations d’endiguement » destinées à « protéger les riches du monde contre les tensions et les problèmes des pauvres. Puisque la proportion de la population mondiale vivant dans la misère et la frustration continuera d’être très élevée, les tensions entre ce monde et le monde des riches continueront de s’accentuer, avec les conséquences que cela suppose. Comme il est peu probable que nous ayons supprimé les causes du problème d’ici 2020, en remédiant aux dysfonctionnements dont souffrent les sociétés, nous devrons renforcer nos barrières » (op. cit.). Dès lors, les enjeux qui se cachent derrière la surveillance des frontières et les motivations de la guerre livrée aux exilés tentant d’accéder au sol européen deviennent clairs : maintenir les intérêts du « monde des riches ».
#La_Roya #Roya #vallée_de_la_roya #frontière_sud-alpine #Alpes_maritimes #asile #migrations #réfugiés #contrôles_frontaliers #militarisation_des_frontières
Aux frontières de l’Iran et de l’Irak
Cet entretien est né d’une rencontre. Il aurait pu être réalisé à la
montagne dans un alpage des Écrins où Leïla est bergère à la belle
saison, mais c’est à la terrasse d’un café à Marseille que nous nous
sommes entretenus avec elle. Son projet et ses fréquents voyages au
Başûr, le Kurdistan Irakien, nous ont donné l’envie de parler dans
la revue Nunatak de cette région souvent ignorée en Europe.
Nous nous sommes rencontrés car nous partageons le désir de
comprendre les luttes et résistances qui se déroulent au Kurdistan,
les réalités propres à ce territoire de montagne. Nous nous interrogeons
sur la résonance qu’il peut y avoir entre les luttes menées làbas
et les nôtres, car il nous semble que c’est par la compréhension
et l’échange que les distances qui les séparent peuvent s’amenuiser.
Les combats et la place des femmes nous questionnent particulièrement
dans le contexte de guerre et de répression que connaissent
les Kurdes depuis des dizaines d’années.
Loin d’un discours de spécialiste présentant une implacable analyse
géopolitique, ou d’un folklore militant cherchant à faire vivre au
lointain une idéologie révolutionnaire, nous désirons simplement
apporter un témoignage proche, palpable, où les mots raconter,
écouter, regarder prendraient leur sens.
En tout cas, l’étude qu’elle a faite est remarquable...
Citation :
« La frontière est très militarisée, et tuer des gens à la frontière fait partie de la politique de répression menée contre les Kurdes. C’est une répression très violente. Les gardes-frontières tirent à vue. Il faut comprendre que cette solution de vie autour des passages clandestins a été mise en place suite à la destruction de toutes les autres ressources. C’est très dur pour les gens, on les empêche de vivre et de s’en sortir grâce à la terre. Et quand ils trouvent une solution parallèle, ils se font encore une fois réprimer... Dans tous les villages, il y a des personnes qui sont mortes sous les balles en passant la frontière. Les gardes vont jusque sur les sentiers de montagne, mais la frontière reste encore très poreuse car ils ne peuvent être partout ; la #montagne est une bonne cachette. »
#Kurdes #Kurdistan #Kurdistan_irakien #Irak #déplacement_forcé #histoire #Baas #collectivisation #réforme_agraire #frontière_ouverte #violence #violent_borders #militarisation_des_frontières #frontières #économie_de_frontière #Iran #résistance #grève #répression #femmes #genre #migrations #femmes_migrantes #camps_d'entraînement #peshmerga #Organisation_des_femmes #guerilla #PDKI #Komala #ségrégation_sexuelle #égalité #rapports_de_genre #guérilla #pouvoir #mourir_aux_frontières #morts #décès
Et ce beau concept : #artisan_de_passage
ping @isskein
À ceux qui ne sont responsables de rien
#puces #élevage #surveillance #technologie #RFID #résistance #identification_électronique #élevage #traçabilité #France #colère #sanctions #puce_électronique #étiquetage #primes_européennes #risques_alimentaires #autonomie #responsabilité #liberté #alimentation #bien_commun #libéralisme #gestion #PAC
v. aussi le film documentaire :
#Mouton_2.0 - La puce à l’oreille
►https://seenthis.net/messages/626195
Des plantes dans l’illégalité
#pharmacie #industrie_pharmaceutique #herboristerie #livre_bleu #criminalisation #histoire #médecine #répression #huiles_essentielles #purin_d'ortie #alimentation #sauge #hysope #interdiction #savoirs_populaires #santé #remèdes_naturels #propriété_intellectuelle
ping @fil
Conga no va !
Citation initiale, tirée de Anna Bednik, Extractivisme, Le passager clandestin, 2015:
« Qu’est-ce que l’extractivisme ? C’est un programme pour utiliser la terre et non pour vivre avec elle ; pour extraire ses biens comme matière première à échelle industrielle. Il se fonde sur une prétendue prééminence de l’humain sur le reste de la nature et sur certains humains considérés comme inférieurs (...). Il expulse les personnes de leurs terres et les entasse dans des bidonvilles en périphérie des centres urbains »
ping @albertocampiphoto
Mundatur culpa labore. Laver sa faute par le #travail
#prison #bagne #enfants #Campestre-et-Luc #mineurs #colonie_pénitentiaire #colonies_pénitentiaires_agricoles #agriculture #enfermement
v. aussi
Pourquoi faudrait-il punir ? Sur l’abolition du système pénal
Bien des philanthropes, depuis la création de la prison, luttent pour une amélioration du sort des détenus. C’est d’ailleurs la moindre des choses. On peut indéfiniment réformer et reformer ainsi la prison.
On peut aussi vouloir son abolition, sa suppression pure et simple. Comme on a supprimé les tortures de l’arsenal pénal.
Elle est un supplice, au même titre que la goutte d’eau sur le crâne et tous les supplices qui visent l’énervement.
Elle repose sur l’idée qu’elle doit être dégradante et humiliante : au sens le plus littéral du terme, elle se veut une peine infamante.
Les modernes, malgré les concessions au populisme d’aujourd’hui sur le « tout sécuritaire », s’accordent à la trouver archaïque. Mais on peut s’attendre à ce qu’elle soit remplacée par quelque chose de pire
C’est pourquoi la question essentielle n’est pas celle du comment, mais du pourquoi.
Pourquoi punir ? Pourquoi faudrait-il punir ?
Aux frontières de l’Iran et de l’Irak, Leïla
En faisant mon travail préparatoire, ce que j’ai vu, c’est que dans toutes les statistiques, il y a autant de migrantes que de migrants dans le monde. Mais une fois en Europe, les femmes sont complètement « invisibilisées ». On ne les voit pas dans la rue, on n’en parle pas dans les travaux de recherche, ni dans la sphère médiatique.
Cela m’a amenée à me demander : où sont-elles ? Comment se déplacent-elles ? Pourquoi ne les voit-on pas, alors que l’on voit les hommes ? Les hommes comme les femmes sont en situation très précaire, donc ce n’est pas seulement la précarité qui explique cela. L’idée était d’aller chercher ces réponses à la source, de voir comment ces femmes partent, comment elles pensent leur trajet de migration, comment elles s’organisent pour le départ. Dans ces camps de réfugiés, je les rencontrais alors qu’elles étaient à une étape intermédiaire de leur migration : des femmes qui étaient parties d’Iran, qui s’étaient retrouvées en Irak et dont la plupart voulaient aller en Europe. Elles me racontaient leur départ d’Iran. Je vivais avec elles au quotidien. C’était l’occasion de comprendre, de partager ce moment de recomposition à travers le passage dans les camps, l’attente et tout ce que ça implique. Avec, en toile de fond, la construction d’un autre voyage vers l’Europe qui n’arrive pas toujours
Vu la nature de ses projets et celle des états de la région, il y a probablement tout lieu de penser que Leïla n’est pas son vrai prénom…
Liberté, آزادی
#Mouton_2.0 - La puce à l’oreille
Site du film :
La #modernisation de l’#agriculture d’après guerre portée au nom de la science et du progrès ne s’est pas imposée sans résistances. L’#élevage ovin, jusque là épargné commence à ressentir les premiers soubresauts d’une volonté d’#industrialisation.
Depuis peu une nouvelle obligation oblige les éleveurs ovins à puçer électroniquement leurs bêtes. Ils doivent désormais mettre une #puce_RFID, véritable petit mouchard électronique, pour identifier leurs animaux à la place de l’habituel boucle d’oreille ou du tatouage. Derrière la puce RFID, ses ordinateurs et ses machines il y a tout un monde qui se meurt, celui de la #paysannerie.
Dans le monde machine, l’animal n’est plus qu’une usine à viande et l’éleveur un simple exécutant au service de l’industrie. Pourtant certains d’entre eux s’opposent à tout cela …
v. aussi l’article :
Élevage 2.0. État des lieux de l’informatisation du métier d’éleveur en système extensif
À partir de l’exemple de l’#identification_électronique des ovins et des caprins rendue obligatoire en France en 2010, cet article décrit une étape de l’imposition dans l’élevage des normes techniques de la traçabilité issues du monde de la production industrielle. La généralisation des procédures de traçabilité y est décrite, du point de vue des éleveurs qui y sont opposés, comme un facteur de dépossession de leur métier. Mais, du fait des caractères propres aux échanges informatisés, cette traçabilité est également décrite comme une étape importante dans le développement d’une abstraction : la valeur informationnelle. Cette notion de valeur informationnelle est proposée pour rendre compte d’une forme de valeur marchande particulièrement déconnectée des valeurs d’usages produites par les éleveurs sous forme de produits lactés ou carnés.
L’alimentation sous contrôle : tracer, auditer, conseiller
#Inspections_sanitaires, analyses de laboratoire, traçabilité et #étiquetage des produits, audits qualité, #certifications de la production, toutes ces procédures placent l’#alimentation « sous contrôle » ?. Depuis leur production jusqu’à la table du consommateur, les denrées font l’objet d’un suivi documentaire continu. Elles sont soumises à de nombreux contrôles qui concernent autant leur qualité sanitaire que les conditions dans lesquelles elles sont produites et commercialisées.
C’est ce nouvel environnement de la production agricole, du marché, des mobilisations sociales et des pratiques matérielles des acteurs qui est examiné dans cet ouvrage. Celui-ci explore les conséquences concrètes des dispositifs de surveillance actuellement en place à partir de terrains d’enquête français, anglais et italiens : Que faut-il tracer pour « faire preuve » ? Quelles nouvelles pratiques des producteurs cela engage-t-il ? Quelles sont les modalités de contrôle associées à la norme et comment se déroulent les audits ? Sur quoi et comment se forme le jugement des auditeurs ? Par quels moyens les écarts sont-ils relevés et sanctionnés ?
Riche en témoignages, ce livre éclaire également les positionnements des acteurs engagés dans des processus de normalisation. Quel « travail » ont-ils à faire pour répondre à une contrainte de fidélité vis-à-vis de la norme tout en visant la rentabilité économique et l’expansion de leur activité ? Comment articuler productions locales et marché global ? Quelles négociations s’opèrent vis-à-vis des règles de production et des cahiers des charges ? Qui sont les auditeurs et quelle est la spécificité des organismes certificateurs ?
Cité dans l’article...
Un savoir-faire de #bergers
Comment les pratiques des bergers favorisent-elles le renouvellement de la diversité des ressources naturelles et cultivées ? Comment les bergers encouragent-ils les facultés d’apprentissage des animaux et stimulent-ils leur appétit face à des mélanges de plantes variées ?
À l’heure où les politiques publiques cherchent à concilier agriculture et protection de la nature et réinterrogent les modes de production agricole, Un savoir-faire de bergers a l’ambition de rappeler que les bergers ont dans les mains une culture technique toujours vivante, qui correspond bien aux attentes de la société en matière d’agriculture plus respectueuse du vivant.
Cet ouvrage, richement illustré, associe différents points de vue : chercheurs, ingénieurs pastoralistes, gestionnaires d’espaces naturels, enseignants en écoles de bergers. Mais, avant tout, il donne la parole à des bergers et à des bergères, celles et ceux qui ont contribué aux travaux scientifiques ou exprimé les difficultés rencontrées suite à la méconnaissance de leur métier par d’autres usagers des montagnes et des collines.
Cité dans l’article [ ►https://gc.revues.org/2939 ]
Un savoir-faire de bergers
La citation :
La valorisation informationnelle touche d’autres domaines reliés à l’élevage extensif, en particulier le savoir-faire des bergers, tel qu’il est décrit dans l’ouvrage coordonné par Michel Meuret (2010), agronome de l’INRA et sympathisant du collectif d’opposition au puçage dans la région PACA. Le savoir vernaculaire des bergers (notamment la connaissance des biais parcourus par les troupeaux pour les orienter vers des écailles de terrain qu’ils donnent à brouter chaque jour) est transformé en savoir d’expert sur cartes, traité par SIG et calculé ensuite en polygones de portions de pâturage élémentaire (PPE).
Dans la même idée : ►http://ktche.ouvaton.org/La%20fabrique%20des%20marchandises%20%C3%A0%20l%27%C3%A8re%20num%C3%A
L’informatisé participe de façon ambivalente à la saisie de son propre monde en répondant aux sollicitations de l’informatiseur. Il agit ainsi le plus souvent par désir de reconnaissance de sa propre activité, en se faisant plein d’illusions sur l’intérêt soudain que l’on prête à ses propos. Dans le domaine de l’élevage ovin, un exemple frappant de ce type d’interaction est constitué par l’ouvrage Un savoir-faire de bergers où sont assemblés des articles scientifiques et des interviews de bergères et de bergers. On peut y lire à la fois leurs évocations du métier de berger (pp. 295 et suivantes), mais aussi des descriptions désincarnées en terme scientifique telles que la « forme amiboïde à pseudopodes » des troupeaux en alpage (p. 107) ou la « représentation prototypique de l’organisation d’un menu au pâturage » (p. 160), tout ça assemblé dans la perspective de « revaloriser le métier ». Nul doute que les « forme amiboïde » et « représentation prototypique » finissent par se retrouver dans un logiciel de gestion du troupeau estampillé INRA et adoptées avec ou sans enthousiasme par des bergers revalorisés...
v. aussi l’article dans Nunatak :
À ceux qui ne sont responsables de rien
►https://seenthis.net/messages/784730#message784794
Numérique dans les fermes : les agriculteurs font de la résistance
#Robots, #capteurs connectés, #applications_mobiles… si l’industrie propose des centaines d’#outils_numériques censés aider les agriculteurs, ces derniers gardent leurs distances.
►https://reporterre.net/Numerique-dans-les-fermes-les-agriculteurs-font-de-la-resistance
▻https://seenthis.net/messages/944924