• À la mémoire de la Commune (Lénine, avril 1911)

    Quarante ans se sont écoulés depuis la proclamation de la Commune de Paris. Selon la coutume, le prolétariat français a honoré par des meetings et des manifestations la mémoire des militants de la révolution du 18 mars 1871 ; à la fin de mai, il ira de nouveau déposer des couronnes sur la tombe des communards fusillés, victimes de l’horrible « semaine sanglante » de mai et jurer une fois de plus de combattre sans relâche jusqu’au triomphe complet de leurs idées, jusqu’à la victoire totale de la cause qu’ils lui ont léguée.

    Pourquoi le prolétariat, non seulement français, mais du monde entier, honore-t-il dans les hommes de la Commune de Paris ses précurseurs ? Et quel est l’héritage de la Commune ?

    La Commune naquit spontanément ; personne ne l’avait consciemment et méthodiquement préparée. Une guerre malheureuse avec l’Allemagne ; les souffrances du siège ; le chômage du prolétariat et la ruine de la petite bourgeoisie ; l’indignation des masses contre les classes supérieures et les autorités qui avaient fait preuve d’une incapacité totale ; une fermentation confuse au sein de la classe ouvrière qui était mécontente de sa situation et aspirait à une autre organisation sociale ; la composition réactionnaire de l’Assemblée nationale qui faisait craindre pour la République, tous ces facteurs, et beaucoup d’autres, poussèrent la population de Paris à la révolution du 18 mars qui remit inopinément le pouvoir entre les mains de la Garde nationale, entre les mains de la classe ouvrière et de la petite bourgeoisie qui s’était rangée de son côté.

    Ce fut un évènement sans précédent dans l’histoire. Jusqu’alors, le pouvoir se trouvait ordinairement entre les mains des grands propriétaires fonciers et des capitalistes, c’est-à-dire d’hommes de confiance à eux, constituant ce qu’on appelle le gouvernement. Mais après la révolution du 18 mars, lorsque le gouvernement de M. Thiers s’enfuit de Paris avec ses troupes, sa police et ses fonctionnaires, le peuple devint le maître de la situation et le pouvoir passa au prolétariat. Mais dans la société actuelle, le prolétariat, économiquement asservi par le capital, ne peut dominer politiquement s’il ne brise les chaînes qui le rivent au capital. Et voilà pourquoi le mouvement de la Commune devait inévitablement revêtir une couleur socialiste, c’est-à-dire chercher à renverser la domination de la bourgeoisie, la domination du capital, et à détruire les assises mêmes du régime social actuel.

    Au début, ce mouvement fut extrêmement mêlé et confus. Y adhéraient des patriotes qui espéraient que la Commune reprendrait la guerre contre les Allemands et la mènerait à bonne fin. Il était soutenu par les petits commerçants menacés de ruine si le paiement des traites et des loyers n’était pas suspendu (ce que le gouvernement leur avait refusé, mais que la Commune leur accorda). Enfin, au début, il bénéficia même en partie de la sympathie des républicains bourgeois qui craignaient que l’Assemblée nationale réactionnaire (les « ruraux », les hobereaux sauvages) ne restaurât la monarchie. Mais dans ce mouvement, le rôle principal fut naturellement joué par les ouvriers (surtout par les artisans parisiens) parmi lesquels une active propagande socialiste avait été menée durant les dernières années du second Empire et dont beaucoup appartenaient même à l’Internationale.

    Les ouvriers seuls restèrent fidèles jusqu’au bout à la Commune. Les républicains bourgeois et les petits bourgeois s’en détachèrent bientôt : les uns effrayés par le caractère prolétarien, socialiste et révolutionnaire du mouvement ; les autres lorsqu’ils le virent condamné à une défaite certaine. Seuls les prolétaires français soutinrent sans crainte et sans lassitude leur gouvernement ; seuls ils combattirent et moururent pour lui, c’est-à-dire pour l’émancipation de la classe ouvrière, pour un meilleur avenir de tous les travailleurs.

    Abandonnée par ses alliés de la veille et dépourvue de tout appui, la Commune devait inéluctablement essuyer une défaite. Toute la bourgeoisie de la France, tous les grands propriétaires fonciers, toute la Bourse, tous les fabricants, tous les voleurs grands et petits, tous les exploiteurs se liguèrent contre elle. Cette coalition bourgeoise soutenue par Bismarck (qui libéra 100 000 prisonniers français pour réduire Paris) réussit à dresser les paysans ignorants et la petite bourgeoisie provinciale contre le prolétariat parisien et à enfermer la moitié de Paris dans un cercle de fer (l’autre moitié étant investie par l’armée allemande).

    Dans certaines grandes villes de France (Marseille, Lyon, Saint-Etienne, Dijon et ailleurs), les ouvriers tentèrent également de s’emparer du pouvoir, de proclamer la Commune et d’aller secourir Paris, mais ces tentatives échouèrent rapidement. Et Paris, qui leva le premier le drapeau de l’insurrection prolétarienne, se trouva réduit à ses seules forces et voué à une perte certaine.

    Pour qu’une révolution sociale puisse triompher, deux conditions au moins sont nécessaires : des forces productives hautement développées et un prolétariat bien préparé. Mais en 1871 ces deux conditions faisaient défaut. Le capitalisme français était encore peu développé et la France était surtout un pays de petite bourgeoisie (artisans, paysans, boutiquiers, etc.). Par ailleurs, il n’existait pas de parti ouvrier ; la classe ouvrière n’avait ni préparation ni long entraînement et dans sa masse, elle n’avait même pas une idée très claire de ses tâches et des moyens de les réaliser. Il n’y avait ni sérieuse organisation politique du prolétariat, ni syndicats ou associations coopératives de masse…

    Mais ce qui manqua surtout à la Commune, c’est le temps, la possibilité de s’orienter et d’aborder la réalisation de son programme. Elle n’avait pas encore eu le temps de se mettre à l’oeuvre que le gouvernement de Versailles, soutenu par toute la bourgeoisie, engageait les hostilités contre Paris. La Commune dut, avant tout, songer à se défendre. Et jusqu’à la fin, survenue entre les 21 et 28 mai, elle n’eut pas le temps de penser sérieusement à autre chose.

    Au demeurant, malgré des conditions aussi défavorables, malgré la brièveté de son existence, la Commune réussit à prendre quelques mesures qui caractérisent suffisamment son véritable sens et ses buts. La Commune remplaça l’armée permanente, instrument aveugle des classes dominantes, par l’armement général du peuple ; elle proclama la séparation de l’Église et de l’État, supprima le budget des Cultes (c’est-à-dire l’entretien des curés par l’État), donna à l’instruction publique un caractère tout à fait laïque et par là même porta un coup sérieux aux gendarmes en soutane. Dans le domaine purement social, elle n’eut pas le temps de faire beaucoup de choses, mais le peu qu’elle fit montre avec suffisamment de clarté son caractère de gouvernement ouvrier, populaire : le travail de nuit dans les boulangeries fut interdit ; le système des amendes, ce vol légalisé des ouvriers, fut aboli ; enfin, la Commune rendit le fameux décret en vertu duquel toutes les fabriques, usines et ateliers abandonnés ou immobilisés par leurs propriétaires étaient remis aux associations ouvrières qui reprendraient la production. Et comme pour souligner son caractère de gouvernement authentiquement démocratique et prolétarien, la Commune décida que le traitement de tous les fonctionnaires de l’administration et du gouvernement ne devait pas dépasser le salaire normal d’un ouvrier et en aucun cas s’élever au-dessus de 6 000 francs par an.

    Toutes ces mesures montraient assez clairement que la Commune s’avérait un danger mortel pour le vieux monde fondé sur l’asservissement et l’exploitation. Aussi la société bourgeoise ne put-elle dormir tranquille tant que le #drapeau_rouge du prolétariat flotta sur l’Hôtel de Ville de Paris. Et lorsque, enfin, les forces gouvernementales organisées réussirent à l’emporter sur les forces mal organisées de la révolution, les généraux bonapartistes, battus par les Allemands et courageux contre leurs compatriotes vaincus firent un carnage comme jamais Paris n’en avait vu. Près de 30 000 Parisiens furent massacrés par la soldatesque déchaînée, près de 45 000 furent arrêtés dont beaucoup devaient être exécutés par la suite ; des milliers furent envoyés au bagne ou déportés. Au total, Paris perdit environ 100 000 de ses fils et parmi eux les meilleurs ouvriers de toutes les professions.

    La bourgeoisie était contente. « Maintenant, c’en est fait du socialisme, et pour longtemps ! », disait son chef, le nabot sanguinaire Thiers, après le bain de sang qu’avec ses généraux il venait d’offrir au prolétariat parisien. Mais ces corbeaux bourgeois croassaient à tort. À peine six ans après l’écrasement de la Commune, alors que nombre de ses combattants croupissaient encore au bagne ou languissaient en exil, le #mouvement_ouvrier renaissait déjà en France. La nouvelle génération socialiste, enrichie par l’expérience de ses aînés et nullement découragée par leur défaite, releva le drapeau tombé des mains des combattants de la Commune et le porta en avant avec assurance et intrépidité aux cris de « Vive la révolution sociale ! Vive la Commune ! » Et quelques années plus tard, le nouveau parti ouvrier et l’agitation qu’il avait déclenchée dans le pays obligeaient les classes dominantes à remettre en liberté les communards restés aux mains du gouvernement.

    Le souvenir des combattants de la Commune n’est pas seulement vénéré par les ouvriers français, il l’est par le prolétariat du monde entier. Car la Commune lutta non point pour quelque objectif local ou étroitement national, mais pour l’affranchissement de toute l’humanité laborieuse, de tous les humiliés, de tous les offensés. Combattante d’avant-garde de la révolution sociale, la Commune s’acquit des sympathies partout où le prolétariat souffre et lutte. Le tableau de sa vie et de sa mort, l’image du gouvernement ouvrier qui prit et garda pendant plus de deux mois la capitale du monde, le spectacle de la lutte héroïque du #prolétariat et de ses souffrances après la défaite, tout cela a enflammé l’esprit de millions d’ouvriers, fait renaître leurs espoirs et gagné leur sympathie au socialisme. Le grondement des canons de Paris a tiré de leur profond sommeil les couches les plus arriérées du prolétariat et donné partout une impulsion nouvelle à la propagande révolutionnaire socialiste. C’est pourquoi l’oeuvre de la Commune n’est pas morte ; elle vit jusqu’à présent en chacun de nous.

    La cause de la Commune est celle de la révolution sociale, celle de l’émancipation politique et économique totale des travailleurs, celle du prolétariat mondial. Et en ce sens, elle est immortelle.

    Vladimir Lénine

    https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1911/04/vil19110414.htm

    #commune_de_paris #Lénine #hommage #lutte_de_classe #révolution_sociale

  • Et pendant ce temps là...
    https://ricochets.cc/Et-pendant-ce-temps-la.html

    La droite sénatoriale, chauffée à blanc, a fait encore un peu plus de dégâts dans le droit des étrangers lors de l’examen du projet de loi sur l’immigration porté par Darmanin. Parmi les propositions majeures dignes d’un texte d’extrême droite : Restrictions à l’accès au regroupement familial. Restrictions à l’accès au séjour des étrangers malades. Suppression de l’AME. Fin des réductions tarifaires dans les transports pour les étrangers en situation irrégulière. Restrictions à l’accès à la nationalité des (...) #Les_Articles

    / #Mouvements_et_courants_autoritaires, #Migrant.e.s_-_Réfugié.e.s_-_Exilé.e.s

  • Une révolution à l’échelle d’un continent (James Connolly, 15 août 1914)

    L’éclatement de la guerre sur le continent européen rend impossible cette semaine d’écrire pour Forward sur tout autre sujet. Je ne doute pas que pour la plupart de mes lecteurs l’Irlande a cessé d’être, pour parler familièrement, le centre du monde, et que leurs pensées se tournent avec gravité vers un examen de la position du mouvement socialiste européen face à cette crise.

    À l’heure où j’écris, à la lumière des développements récents, de telles considérations risquent d’être très loin d’apporter des réflexions satisfaisantes au penseur socialiste. Car quelle est la position du mouvement socialiste en Europe aujourd’hui ? Résumons-la brièvement.

    Pendant une génération au moins le mouvement socialiste de tous les pays impliqués maintenant a progressé par sauts et par bonds et, de façon plus satisfaisante encore, par une croissance et un développement lents et continus.

    Le nombre de suffrages pour les candidats socialistes a augmenté à une vitesse phénoménale, le nombre d’élus dans toutes les assemblées législatives est devenu de plus en plus un facteur de perturbation pour les calculs gouvernementaux. Journaux, magazines, pamphlets et littérature de toute sorte enseignant les idées socialistes ont été et sont diffusés par millions dans les masses ; en Europe, chaque armée, chaque marine a vu une proportion sans cesse croissante de socialistes parmi ses soldats et marins et l’organisation industrielle de la classe ouvrière a perfectionné son emprise sur la machinerie économique de la société, et l’a rendue de plus en plus réceptive à la conception socialiste de ses devoirs. Dans le même temps, la haine du militarisme s’est répandue dans toutes les couches de la société, recrutant partout, et suscitant l’aversion contre la guerre même chez ceux qui dans d’autres domaines acceptaient l’ordre des choses capitaliste. Les associations antimilitaristes et les campagnes antimilitaristes des associations et partis socialistes, et les résolutions antimilitaristes des conférences internationales socialistes et syndicalistes sont devenues des faits quotidiens et ne sont plus des phénomènes dont on s’étonne. Tout le #mouvement_ouvrier est impliqué dans le mot d’ordre de guerre à la guerre, impliqué à la hauteur de sa force et de son influence.

    Et maintenant, comme le proverbial tonnerre dans un ciel bleu, la guerre est sur nous, et la guerre entre les nations les plus importantes parce que les plus socialistes. Et nous sommes impuissants.

    Et qu’advient-il de toutes nos résolutions ; de toutes nos promesses de fraternisation ; de tout le système soigneusement construit d’internationalisme ; de tous nos espoirs pour le futur ? N’étaient-ils tous que bruit et fureur, sans signification ? Quand un artilleur allemand, un socialiste servant dans l’armée allemande d’invasion, envoie un obus dans les rangs de l’armée française, explosant les têtes, déchirant les entrailles et broyant les membres de douzaines de camarades socialistes de cette armée, le fait qu’il ait, avant de partir au front, manifesté contre la guerre a-t-il quelque valeur pour les veuves et les orphelins faits par l’obus qu’il a envoyé lors de sa mission meurtrière ? Ou quand un fusilier français vide son fusil meurtrier dans les rangs de la ligne d’attaque allemande, sera-t-il capable de tirer quelque réconfort de la possibilité que ses balles tuent ou blessent des camarades qui se sont unis dans de tonitruantes ovations à l’éloquent Jaurès, quand celui-ci a plaidé à Berlin pour la solidarité internationale ? Quand un socialiste enrôlé dans l’armée de l’empereur d’Autriche enfonce une longue et cruelle baïonnette dans le ventre d’un conscrit socialiste de l’armée du tsar de Russie, et qu’il la tourne de telle sorte que quand il la retire il entraîne les entrailles, est-ce que cet acte terrible perd de sa monstrueuse cruauté du fait de leur commune adhésion à une propagande antiguerre du temps de la paix ? Quand le soldat socialiste originaire des provinces baltes de la Russie est envoyé en Pologne prussienne bombarder villes et villages jusqu’à ce qu’une traînée de sang et de feu couvre les foyers des Polonais sujets malgré eux de la Prusse, sera-t-il à son tour soulagé à la pensée que le tsar qu’il sert a envoyé d’autres soldats quelques années auparavant porter les mêmes dévastation et meurtre dans ses foyers près de la Baltique, alors qu’il contemple les cadavres de ceux qu’il a massacrés et les foyers qu’il a détruits ?

    Mais pourquoi continuer ? N’est-il pas clair comme la vie que nulle insurrection de la classe ouvrière, nulle grève générale, nul soulèvement généralisé de la classe ouvrière européenne n’occasionnerait ou n’entraînerait un plus grand massacre de socialistes que ne le fera leur participation comme soldats aux campagnes des armées de leurs pays respectifs. Chaque obus qui explose au milieu d’un bataillon allemand tuera des socialistes ; chaque charge de cavalerie autrichienne laissera sur le sol les corps tordus d’agonie de socialistes serbes ou russes ; chaque navire russe, autrichien ou allemand envoyé par le fond ou explosé jusqu’au ciel signifie chagrin et deuil dans les foyers de camarades socialistes. Si ces hommes doivent mourir, ne vaudrait-il pas mieux qu’ils meurent dans leur pays en combattant pour la liberté de leur classe, et pour l’abolition de la guerre, que d’aller dans des pays étrangers mourir en massacrant et massacré par ses frères pour que puissent vivre des tyrans et des profiteurs ?

    On détruit la civilisation sous vos yeux. Les résultats de la propagande, du travail patient et héroïque, du sacrifice de générations de la classe ouvrière sont annihilés par les gueules d’une centaine de canons ; des milliers de camarades avec lesquels nous avons vécu une fraternelle communion sont condamnés à mort ; eux dont l’espoir était de se consacrer à la construction en commun de la parfaite société du futur sont conduits à un massacre fratricide dans des désastres où cet espoir sera enterré sous une mer de sang.

    Je n’écris pas dans un esprit de critique chicanière avec mes camarades du continent. Nous savons trop peu ce qui se passe sur le continent, et les événements ont évolué trop vite pour qu’aucun d’entre nous soit en position de critiquer quoi que ce soit. Mais, croyant comme je le fais que serait justifiée toute action qui mettrait un terme au crime colossal qui se perpétue, je me sens obligé d’exprimer l’espoir qu’avant longtemps nous lirons la nouvelle de la paralysie des transports sur le continent, même si cette paralysie nécessite l’érection de barricades socialistes, des actes de révolte de soldats et de marins comme il y en eut en Russie en 1905. Même l’échec d’une tentative de révolution socialiste par la force des armes, succédant à la paralysie de la vie économique du militarisme, serait moins désastreuse pour la cause du socialisme que le fait que des socialistes permettent qu’on les utilise pour le massacre de leurs frères de combat.

    Une grande insurrection de la classe ouvrière au niveau du continent arrêterait la guerre ; une protestation universelle dans des meetings n’épargnerait pas à une seule vie un massacre sans raison.

    Je ne fais pas la guerre au #patriotisme ; je ne l’ai jamais fait. Mais contre le patriotisme du capitalisme - le patriotisme qui fait de l’intérêt de la classe capitaliste la pierre de touche du devoir et du droit - je place le patriotisme de la classe ouvrière, qui juge tout acte public selon ses effets sur le sort de ceux qui produisent. Ce qui est bon pour la classe ouvrière, je le considère comme patriotique, mais le parti ou le mouvement qui œuvre avec le plus de succès pour la conquête par la classe ouvrière du contrôle des destinées du pays dans lequel elle travaille, est la plus parfaite incarnation de ce patriotisme.

    Pour moi, par conséquent, le socialiste d’un autre pays est un patriote ami, de même que le capitaliste de mon propre pays est un ennemi naturel. Je considère que chaque nation est propriétaire d’une certaine contribution à la richesse commune de la civilisation, et je considère la classe capitaliste comme l’ennemi logique et naturel de la culture nationale qui constitue cette contribution particulière.

    Par conséquent, plus mon affection pour la tradition nationale, la littérature, le langage, les solidarités nationales est forte, plus je suis enraciné dans mon opposition à cette classe capitaliste, qui dans son goût sans âme pour le pouvoir et l’or, broierait les nations comme dans un mortier.

    Raisonnant à partir de telles prémisses, cette guerre m’apparaît comme le crime le plus effrayant de tous les siècles. La classe ouvrière doit être sacrifiée pour qu’une petite clique de dirigeants et de fabricants d’armes puissent assouvir leur goût du pouvoir et leur avidité pour la richesse. Les nations doivent d’être effacées, le progrès arrêté, et les haines internationales érigées en divinités à vénérer.

    #nationalisme #internationalisme #lutte_de_classe #révolution_sociale #guerre #guerre_impérialiste #impérialisme

  • Les 100 premiers jours d’une libraire à la présidence de l’April
    https://framablog.org/2023/03/14/les-100-premiers-jours-dune-libraire-a-la-presidence-de-lapril

    Trois mois… C’est fou ce que cela passe vite. En décembre 2022, j’ai repris la présidence de l’April, l’association pour la promotion et la défense du Logiciel #Libre. Cette association existe depuis 1996 et compte presque 3 000 membres. N’étant ni … Lire la suite­­

    #Dans_notre_archipel #Mouvement_libriste #Communaute

  • La « mondialisation » de l’économie
    https://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/article/la-mondialisation-de-l-economie
    #conférenceLO du 14 mars 1997

    Sommaire :

    De la guerre à la crise (1945-1975)
    – La remise en route de l’économie...
    – ...sous l’égide des États-Unis
    – Le mythe des « Trente glorieuses »
    – Les origines du marché commun
    – La crise monétaire, une des formes de la crise du système capitaliste

    Crise économique internationale et « mondialisation »
    – Le commerce international est-il plus « mondialisé » ?
    – Les entraves au développement du commerce international
    – Le cas des impérialismes européens
    – Les problèmes monétaires de l’#Union européenne
    – L’Union européenne : une construction fragile basée sur des rapports de force
    – Le #commerce_international : réglementé et inégal

    L’hypertrophie des marchés financiers
    – L’endettement des États à l’origine de la croissance des marchés financiers
    – Qu’est-ce que le #PIB ?
    – Les États déréglementent les marchés financiers
    – La #spéculation sur les emprunts d’État
    – La spéculation sur les actions
    – La spéculation sur les « produits dérivés »
    – La spéculation monétaire
    – Les profits spéculatifs détournent les capitaux de la production
    – Un marché monétaire international mais instable

    Concurrence étrangère, délocalisations : ne pas se tromper d’ennemi
    – Les #délocalisations sont-elles responsables du chômage ?
    – Bas salaires et investissements
    – Les capitaux se concentrent dans les pays riches
    – La croissance des #multinationales
    – Les #capitaux ne développent pas la planète, ils la pillent

    La « mondialisation » de la misère
    – Les inégalités s’accroissent
    – La #pauvreté se répand même dans les pays riches
    #Capitalisme et mondialisation
    – La base internationale du développement capitaliste
    – Le capitalisme a transformé le monde

    L’impérialisme, « stade suprême du #capitalisme » depuis un siècle
    – La dictature du capitalisme financier
    – Le monde entier partagé
    – L’#impérialisme n’a pas supprimé les contradictions du système, bien au contraire
    – Une première guerre mondiale pour le repartage du monde
    – Les bases objectives de la corruption du #mouvement_ouvrier...
    – ... et le pourrissement de toute la société

    L’impérialisme, un danger mortel pour l’humanité
    – La #crise_de_1929
    – Le #fascisme et la #guerre
    – La responsabilité des dirigeants socialistes et staliniens
    – L’humanité a payé cher le maintien du capitalisme au XXe siècle...
    – ... et paiera plus cher encore au XXIe siècle s’il se perpétue

    Nationalisme contre #mondialisation : un piège mortel pour les travailleurs
    – Le « #social-chauvinisme » du #PCF

    La mondialisation au service de l’humanité, c’est la société communiste
    – Mettre fin au capitalisme...
    – ... en mettant l’économie au service de tous
    – Seul le prolétariat en est capable

    #stalinisme #social-démocratie #réformisme #communisme_révolutionnaire

  • "Le coup d’État fasciste en Allemagne" (24 mars 1933)

    Thèses du courant trotskyste majoritaire dans la prison de Verkhnéouralsk (publiées dans Le Bolchevik-léniniste n° 2, 1933)

    Un texte fondamental paru dans Les Cahiers de Verkhnéouralsk (Les bons caractères, pp. 163-206, 2021).

    https://les-passages.ghost.io/le-coup-detat1-fasciste-en-allemagne-le-bolchevik-leniniste-ndeg-

    1 – Le coup d’État contre-révolutionnaire qui a lieu en Allemagne, la contre-révolution de mars, est un événement de la plus haute importance historique… […]
    2 – La #crise_économique_mondiale a profondément ébranlé les fondements de la société capitaliste. Même un Léviathan impérialiste comme les États-Unis tressaille sous ses coups… […]
    3 – Les impérialismes français, britannique, américain n’avaient qu’un seul moyen de préserver l’équilibre interne de Weimar et de Versailles en Allemagne et en Europe : annuler ou reporter la dette de l’Allemagne et lui consentir de nouveaux crédits… […]
    4 – Ce qui créait les conditions d’une montée impétueuse du fascisme dans les esprits, c’était donc l’impasse économique dans laquelle la situation du capitalisme d’après-guerre avait conduit l’Allemagne, la crise économique profonde et le système de #Versailles, dans un contexte de faiblesse de l’avant-garde prolétarienne… […]
    5 – En fin de compte, la contre-révolution de mars signifie la liquidation des vestiges de la révolution du 9 novembre [1918] et du système de Weimar. Mais cela signifie-t-il aussi en même temps le retour au pouvoir des forces sociales et politiques qui gouvernaient l’Allemagne avant la révolution de Novembre, autrement dit une restauration au sens propre et concret ? […]
    6 – La victoire du fascisme allemand marque la fin de l’ère du pacifisme démocratique d’après-guerre et porte un coup dur, peut-être fatal, à la démocratie bourgeoise en tant que forme de domination bourgeoise la plus répandue dans les pays clés du capitalisme… […]
    7 – La contre-révolution de mars se fonde sur le croisement et l’imbrication des facteurs objectifs suivants… […]
    8 – Le fascisme allemand ne « s’implante » pas dans la #république_de_Weimar, il ne se dissout pas en elle, ne s’adapte pas « au cadre et aux formes de la #démocratie_bourgeoise », il les démolit et les envoie au rebut par un coup d’État réalisé en alliance avec les junkers du parti « national », que dirige le président de la République… […]
    9 – Les forces motrices de la contre-révolution de mars sont les cercles les plus réactionnaires et les plus chauvins du capitalisme monopoliste en Allemagne, de l’#impérialisme_allemand qui, à travers son parti fasciste, a transformé en un soutien social la petite bourgeoisie et les travailleurs déclassés… […]
    10 – Il est difficile de déterminer avec précision l’équilibre actuel des forces de classe en Allemagne. Le #coup_d’État est toujours en cours et le rapport des forces change donc d’heure en heure. Une chose est certaine : c’est une classe ouvrière désorientée et divisée qui, avant le coup d’État et depuis, s’est trouvée confrontée et continue de l’être au front uni et consolidé de la réaction… […]
    11 – La fin de l’Allemagne de #Weimar et l’effondrement de l’équilibre européen signifient la mort de la #social-démocratie allemande et le début de la fin pour le réformisme… […]
    12 – Au fil des ans, l’#opposition léniniste a observé avec inquiétude comment se développaient les événements en Allemagne, expliquant constamment l’ampleur qu’ils prenaient et leur très grande importance historique. Elle a constamment et sans relâche signalé quel danger, pour l’ensemble du #mouvement_ouvrier mondial, mûrissait en Allemagne sous la forme du fascisme… […]
    13 – La facilité avec laquelle la #contre-révolution a accompli son coup d’État, la bureaucratie de l’IC l’expliquera, demain bien sûr, par la « passivité » du prolétariat « qui n’a pas voulu accepter » le combat, et non par le fait que ni le Komintern ni la direction du #KPD (sans même parler de la IIe Internationale et du #SPD) n’ont aucunement préparé le prolétariat à résister, n’ont pas opposé de résistance au coup d’État et n’ont pas appelé la classe ouvrière à le faire…
    14 – Même nous, #bolcheviks-léninistes de Russie, avons sous-estimé toute la profondeur de la #dégénérescence de la direction du #Komintern et des partis communistes des principaux pays capitalistes… […]
    15 – La #bureaucratie_stalinienne a fait des avances à Hitler pendant trois ans, le considérant comme le futur maître de l’Allemagne. Par toutes ses actions et celles du Komintern, elle l’a aidé à aller au pouvoir. Elle a mis le pied de #Hitler à l’étrier, comme elle l’avait fait autrefois pour #Tchang_Kaï-chek… […]
    16 – La victoire du fascisme donne-t-elle un répit supplémentaire au capitalisme ? Bien que notre époque soit et reste celle des révolutions prolétariennes, bien que la victoire du fascisme exacerbe à l’extrême les contradictions de classes et interétatiques, la victoire de Hitler n’en renforce pas moins temporairement la domination politique de la bourgeoisie, repoussant quelque peu les dates de la révolution prolétarienne… […]
    17 – Comment, hors d’#Allemagne, y a-t-il le plus de chances que se réorganisent les forces résultant du coup d’État fasciste ?.. […]
    18 – Par ses trahisons en chaîne, le stalinisme a affaibli et désorganisé le prolétariat mondial, dont le soutien a préservé jusqu’à maintenant les vestiges du système d’Octobre… […]
    19 – La victoire du fascisme allemand non seulement ne signifie pas une stabilisation du capitalisme, mais elle porte au contraire toutes ses contradictions à un nouveau niveau, plus élevé… […]
    21 – Le #réformisme s’est épanoui sur la base de la démocratie bourgeoise. La crise de cette dernière a été une crise de la social-démocratie… […]
    22 – Le fascisme se renforce au pouvoir et devient de plus en plus fort d’heure en heure. La #terreur des gardes blancs a déjà commencé… […]
    23 – Le #fascisme est un méandre de l’histoire, une anicroche historique dans la progression générale de la #lutte_de_classe et de la #révolution_prolétarienne mondiale. Mais notre tâche n’est pas de rassurer les masses… […]

    #nazisme #stalinisme #trotskysme #trotskisme #trotsky #militants_trotskystes #isolateur #prison #Sibérie #Verkhnéouralsk #traité_de_versailles

  • From Slavery Abolition to Public Education, German Radicals Made American History
    https://jacobin.com/2023/03/german-americans-civil-war-franz-sigel-st-louis
    Pendant la première guerre mondiale les élites étatsuniennes ont décider de jeter les hommes des classes populaires dans les tranchées d’Europe.

    The Naked Truth, Saint Louis 1914

    Pour y arriver ils se sont servi pour la première fois d’une forme moderne de propagande appllée relations publiques . La première victime de cette campagne organisée fut le souvenir des révolutionnaires et réformateurs sociaux d’origine allemande. Vingt ans après leurs organisations avaient été annihilés comme les syndicats et partis de gauche anglophones. Les capitalistes étatsuniens n’acceptaient que les nationalistes et nazis d’origine allemande jusqu’à ce que leurs organisations furent interdits aussi après Pearl Harbour. Cet article témoigne de la redécouverte des idée et personnes à l’origine des premières structures sociales modernes des États Unis.

    Depuis la dissolution des pays appartenant au bloc de l’Est nous observons en Europe un processus réactionnaire comparable. Le souvenir des luttes et traditions du mouvement ouvrier est systématiquement éradiqué par le pouvoir.

    On y procède par étapes plus ou moins violentes avec les banderistes d’Ukraineà la tête. Dans ce pays, en Pologne et dans les pays baltes c’est couplé avec une russophobie agressive. En Allemagne on ajoute aux mesures anticommunistes extistantes en RFA (lois pour la réintroduction d’une armée au sein de l’Allemagne capitaliste, interdiction du parti communiste, Berufsverbot, législation dite antiterroriste, decrets anti-kurdes etc.) le financement d’une véritable industrie du souvenir anticommuniste oûtre la discrimination des anciens employés de la RDA en retraite et la dissipation des institutions et du travail culturel populaire réalisé en RDA.

    On oublie le travail de mémoire pouplaire collective effectué par les éditions de l’Est. A l’Ouest les écrits socialistes historiques étaient censurés de facto car absents des bibliothèques publiques. Il fallait se rendre à Berlin-Est pour se procurer les classiques du socialisme à un prix abordable. L’internet a changé la donne mais il faut encore trouver une solution pour caractère éphémère des supports électroniques.

    Dans ces temps tourmentés il est urgent de suivre l’exemple des chercheurs de gauche des USA et faire découvrir au grand public l"exemple de nos ancêtres révolutionnaires.

    11.3.2023 by Devin Thomas O’Shea - Conditions in the German states leading up to the 1848 revolutions produced a generation of radical socialists and communists who changed world history.

    This generation fought against monarchical rule on the barricades of Central Europe, and then many of them crossed the Atlantic to the United States in time to shore up the Union during the Civil War. Radicalized German immigrants went on to prevent Missouri from joining the Confederacy, establish the first American commune during the Great Railroad Strike of 1877, and invent one of the most influential public school systems in the United States.

    Between the two world wars and McCarthyism, much of the contribution of radical German American immigrants to the socialist movement remains whitewashed and lost to Red Scare censorship. Except for a few century-old statues and the famed sewer systems of Milwaukee, the monumental influence of leftist Germans is hidden in US history unless you know where to look.

    Three hundred years before the ’48 revolutions began, a modern wave of social conflicts had been washing through the German states. Napoleonic troop movement stopped at Waterloo in 1815, but Napoleonic ideas spread everywhere.

    In Germany in the late fifteenth century, the invention of the printing press mounted an assault on established power. The Protestant Reformation turned literacy into a big middle finger to the church: “It is thus very true that we shall find consolation only through the Scriptures,” Martin Luther said, not priests and holy bureaucracy.

    Not long after the folk discovered they could read the Bible, they discovered they could read the newspaper. Three hundred years after Luther’s time, Germans began reading the works of young Hegelian bad boys Karl Marx and Friedrich Engels, who published The Communist Manifesto in 1848, just in time for the revolutionary kickoff.

    Feudal monarchs, the old aristocracy, and the church were in terminal decline after several hundred years of societal control. The only dispute in 1848 was, “Who gets to take over? The bourgeoisie? Or the revolutionaries?”

    With barricades going up across the continent, the Manifesto demanded a number of adjustments to inheritance (cut it out), property distribution (abolish the private kind), and the establishment of a free public education system for all children: “And your education! Is not that also social, and determined by the social conditions under which you educate, by the intervention, direct or indirect, of society, by means of schools, etc.?” The Communists sought to massively expand literacy and “rescue education from the influence of the ruling class.”

    Marx and Engels aimed at a broad audience, but it was craftsmen and farmers whose livelihoods were most directly threatened by industrial capitalism in the German states. Journeymen are mentioned on the first page because assembly lines threatened to de-skill most of the working population.

    “Master craftsmen could still earn a decent wage,” Mark Kruger writes in The St. Louis Commune of 1877,

    but their journeymen lived on the edge of starvation. Artisans and master craftsmen were attempting to hold on to their privileges, to control their production, income, and work environments while journeymen sought to become masters at the time that guilds were dying.

    While factories meant child labor, boredom, machine-mangled limbs, and reduced wages for urban workers, the unequal division of common lands immiserated rural Germans. Prohibitions against hunting and gathering wood on aristocratic land could put a farmer away in a rotting jail cell. As tensions rose year after year, crowds of peasants began interrupting prosecutions of forest laws and freed prisoners.

    Poor harvests in the 1840s turned up the pressure. In parts of Central Europe, over two-thirds of the population were forced to beg, and between 1816 and 1850, five million Europeans emigrated. Half crossed the Atlantic.

    Finding no future in the failing economic machine, many sharpened a bayonet and picked out their least favorite prince.

    In 1843 Franz Sigel, a young revolutionary with a resemblance to Leonardo DiCaprio, graduated from Karlsruhe Military Academy and joined the army of the Grand Duchy of Baden. Sigel made lieutenant, and then five years later turned around and led the “Sigel-Zug” militia of four thousand volunteers against the Grand Duchy’s troops. Sigel was outnumbered, but made a name for himself.

    “The insurrection,” Marx wrote in 1848, “[is] growing into the greatest revolution that has ever taken place, into a revolution of the proletariat against the bourgeoisie.” Church bells rang as the barricades went up:

    The cannon replied until nine o’clock. Windows and bricks were shattered by the thunder of artillery. The firing was terrible. Blood flowed in streams while at the same time a tremendous thunderstorm was raging. The cobblestones were red with blood as far as one could see. . . . The number of dead is immense and the number of injured much greater still.

    Sometimes called the “Springtime of the Peoples,” the Revolutions of 1848 broke out in France, Italy, the Habsburg Empire, and Switzerland. According to the historian Eric Hobsbawm, three trends converged:

    Largely moderate upper-middle-class liberals who sought liberal republican reforms
    A more radical democratic group consisting of lower-middle-class elements
    Socialists, represented by the working poor who organized into the German League of the Outlaws, later known as the Communist League

    The events of 1848 had profound effects on both Marx and Engels, who argued for an internationalist approach to the revolution. Engels personally took part in the final push of the Baden Revolution — a last stand of sorts — fighting against counterrevolutionary Prussian troops alongside Sigel, who led four thousand volunteers in a siege against the city of Freiburg. Engels and Sigel met formally in the aftermath.

    While some revolutionary social reforms became permanent, counteroffensives organized. Between 1849 and 1851, many of the new revolutionary governments were defeated. Leaders fled into exile, including Marx who transferred the Communist League headquarters to Paris. Sigel moved to England before boarding a ship, along with many other German ’48ers, to America.

    In 1861, Ulysses S. Grant speculated:

    If St Louis had been captured by the rebels it would have made a vast difference. . . . It would have been a terrible task to recapture St Louis, one of the most difficult that could have been given to any military man. Instead of a campaign before Vicksburg it would have been a campaign before St Louis.

    Missouri remained Union — and St Louis was not blown up or burned to the ground — because of Captain Nathaniel Lyon and a militia of German immigrants led by officers who were veterans of the ’48 revolutions, including one Franz Sigel.

    With the election of President Abraham Lincoln, editors of St Louis’s Westliche Post cautioned its German immigrant readers to remain “as vigilant as the Wide Awakes.” German Republican clubs maintained armed readiness and organized “Home Guard” militia units, watching pro-Southern St Louisans like the Ninth Ward Washington Minutemen do the same.

    And St Louis was packed with ’48ers ready to bear arms. Between 1834 and 1837, thirty thousand largely educated Germans immigrated to the United States, and seven thousand settled in St Louis. They did so as slavery became the operative political and ethical issue of the day.

    Why St Louis? The answer is good utopian propaganda.

    In Report of a Journey to the Western States of North America, Gottfried Duden had portrayed the lower Missouri valley as “Western Eden, a better Rheinland especially suited to Germans.” A. B. Faust described Duden’s “dreamweaver” writing style:

    His skillful pen mingled fact and fiction, interwove experience and imagination, pictured the freedom of the forest and of democratic institutions in contrast with the social restrictions and political embarrassments of Europe. Many thousands of Germans pondered over this book and enthused over its sympathetic glow. Innumerable resolutions were made to cross the ocean and build for the present and succeeding generations happy homes on the far-famed Missouri.

    Once stateside, immigrants were largely excluded from the Southern plantation class, and abnormally few Germans owned slaves in St Louis, primarily out of a conscious, ethical objection. Missouri was a new chance to build a Rheinland on free soil, free labor, free men. “The only way we adoptive citizens can get through this political crisis,” Westliche editors wrote,

    is to fulfill all legal duties faithfully, to hold with the Union and the Constitution, and to work together with our American fellow citizens to preserve peace, order and law. . . . The gaze of the entire Union is directed at the German citizens of Missouri, so let us show ourselves worthy of the expectations that rest on us.

    This immigrant class brought along communal-social technologies: schools, newspapers, Turnverein athletic clubs, massive beer halls as opposed to isolated small taverns, hunting clubs that could train up into militias — all hard-learned community values from the pressure cooker of Europe. “Capitalism was coming to them,” said Matt Christman, Jacobin contributor and cohost of the podcast Chapo Trap House. “As opposed to the continental project in the United States, it became pretty clear that the only way to survive was through peasant solidarity in the new urban environments.”

    By the 1860s, of the 160,000 residents of St. Louis, sixty thousand were born in German states. Forty thousand were born in Ireland. These immigrants tended to oppose slavery, while the oldest wealthy families of the city became the biggest supporters of the Confederacy.

    Acting under the authority of the proslavery Missouri state government, General Daniel Frost established Camp Jackson and called up seven hundred volunteers to drill at the western edge of St Louis. Frost defended his militia camp as “citizens exercising their Constitutional right to protect the United States in the full possession of all her property,” meaning slaves.

    In May 1861, Captain Nathaniel Lyon observed that Frost’s command was “evidently hostile towards the Government of the United States.” He judged Frost guilty of being “openly in communication with the so-called Southern Confederacy.”

    Captain Lyon called up the Home Guard militia to march on the camp. The Home Guard received their orders in German.

    In exile, as outlined by Walter Johnson’s history of St Louis, The Broken Heart of America, Franz Sigel had become director of public schools in the city and contributor to the handbook titled Geschichte der Süddeutschen Mai-Revolution (“History of the South German May Revolution”). It was “intended to provide a manual of practical instruction for imagined future revolutionaries.”

    The handbook “combined a reading of German military theorist Carl von Clausewitz with the political economy of the Communist Manifesto,” Johnson writes. “Clausewitz argued that ‘general insurrection’ was a ‘natural, inevitable consequence’ of modern warfare and that the revolt of people against their leaders was a decisive importance in the conflict between the states.”

    Sigel and co-agitators like August Willich argued for “total levy” — the militarization of the common man. No standing military, only trained civilian militias. This way, soldiers couldn’t be dominated and directed by elites.

    Armed with his handbook, Sigel was ready for the succession crisis. Lyon gave the order to march on Camp Jackson, and as the Third US Volunteers passed Turner Hall, reserve troops inside cheered and wept for joy. The editor of the Westliche Post, Theodor Olshausen, compared the scene to the Paris uprisings of 1848 and to the Baden Revolution: “It was one of those splendid moments when emotions glowing deep in the heart of the masses suddenly break into wild flames.”

    Reports from the arrest of Camp Jackson said that Sigel’s men marched somewhat awkwardly and got spooked, turning their weapons toward hecklers in the civilian crowd. Hostile citizens lined the streets, taunting the “damned Dutchmen.” Sigel’s soldiers were without uniforms, but they were armed and trained to follow orders — in German.

    In Civil War St. Louis, Louis S. Gerteis writes:

    A neighbor worried that her brother, a surgeon at Camp Jackson, was in danger. To put her at ease, her friend explained that the young men in the Confederate militia were from the first families of St. Louis. “Young men of the best families did not like to be killed better than ordinary people.”

    Camp Jackson immediately surrendered to Lyon’s troops, but shots were fired in anger after hecklers got to the German soldiers who were “so upset that they fired their weapons, admittedly, over the heads of the onlookers.”

    Other reports said the firing came from buildings, the trees, and just beyond the camp fences. No one is really sure what happened, but by the end, several civilians and soldiers lay dead and dying.

    German volunteer troops went on to prevent Confederates from seizing the St Louis arsenal, the largest stockpile of weapons west of the Mississippi, and fought skirmishes against Confederate rioters.

    The ’48ers believed the struggle for emancipation to be, according to Steven Rowan in Germans for a Free Missouri, “an episode of a European revolutionary tradition that drew on shared language and symbols going back at least to the era of the French Revolution and the wars of liberation against Napoleon I of 1812–1814.”

    “The socialist and communist have to want Revolution even in its mildest form,” Sigel wrote in his diary, “just like the worker has to want the worst work. But both must, through superior effort and superior talent, gain dominion over the masters. The slave must make himself master.”

    As Matt Christman points out, the German revolutionaries had a grand utopian project in mind, and everything to lose. “There was an idea that if the United States could be culturally realigned along German lines,” Christman told Jacobin,

    and if the cultural values of ’48ers could be universalized, it would inevitably lead toward a revolution and bring about a just social order. But the American idea is all about getting as far away from others as possible. The Germans recognized that. If the American project was going to succeed, it needed a German social order to overcome and resist being subsumed by the market. Which it was.

    Immediately after the outbreak of war, Sigel became a rallying hero of German Americans who signed up to “Fight Mit Sigel!” in Lincoln’s army. Two hundred thousand German-born soldiers would go on to enlist. Twenty-five percent of the Union Army was foreign born; only 5 percent of the Confederates were.

    In most ways, recruiting was Sigel’s most important contribution; he proved a middling strategist and spent a lot of time in retreat. At the Battle of Carthage, Sigel’s outnumbered forces were driven back by the Missouri State Guard. He was redeemed at Pea Ridge, where Sigel personally directed Union artillery that routed the Confederates. At the Battle of Wilson Creek near Springfield, Sigel and Captain Lyon lead troops in an unsuccessful advance that cost Lyon his life. Sigel led the withdrawal.

    German troops locally insisted on fighting “mit Sigel.” But allegiance to the Union cause was not always clear. “A rational German is in a difficult position,” one enlisted man wrote, sampled in Germans in the Civil War: The Letters They Wrote Home. “Beset on the one hand by slavery, and its corruption of everything, all morality, the shameless impudence of preachers, and on the other hand the probable infringement of immigrant rights,” meaning the Know Nothings.

    During Reconstruction, public education was profoundly influenced by the “St Louis Movement,” a philosophical society that grew out of the city’s now-settled German population.

    Led by William Torrey Harris and Henry Conrad Brokmeyer, the St Louis Philosophical Society launched the Journal of Speculative Philosophy in 1866, which attracted the attention of Ralph Waldo Emerson and Louis Alcott.

    Brokmeyer was a young German who had studied at Brown before moving to the Missouri woods to live like Henry David Thoreau, studying Immanuel Kant and G. W. F. Hegel in a cabin. William Harris became superintendent of the St Louis schools from 1868 to 1880 where, according to The Public and the Schools by Selwyn Troen, “No educator in the United States stood higher than he in public and professional esteem.” Both advanced a theory of pragmatic action toward democratic social good — plus a “highly questionable use of the Hegelian dialectic which they believed to be historical forces that would propel St. Louis into an era of cultural supremacy in American society.”

    Public schools began for whites in St Louis in 1838. Black education was not explicitly illegal, but “unknown perpetrators” burned institutions like Ebenezer Church, where an influx of young fugitive slaves were being educated. In the 1840s, John Berry Meachum opened his “Freedom School” on a steamboat anchored in the middle of the Mississippi, where he taught dozens of black pupils who were rafted back and forth daily. “Lookouts warned of approaching strange or unfriendly whites,” Neal Primm writes in The Lion of the Valley, “whereupon books would disappear, and needles would fly.”

    With ’48ers now taking positions in the St Louis government, the postwar radical Constitution of 1865 demanded the support of black education. The following year, three black district schools were created with over four hundred pupils and tuition partially supported by the Freedmen’s Bureau. By 1905 Missouri had a compulsory school attendance law, and “black children were enrolled in St. Louis schools in larger numbers than whites of similar economic status.”

    The St Louis Movement went on to train teachers in Milwaukee, Chicago, and Massachusetts. Educators supervised opening kindergartens in Baltimore, Boston, Chicago, and a dozen other cities. The Journal of Speculative Philosophy was read as widely in Europe as in America and went on to influence William James and John Dewey. At its high point in 1900, St Louis had two hundred thousand children enrolled in public kindergartens, making it a model for the country.

    This pedagogical revolution came with rigid discipline, but the structure of public universal education was now a baseline facet of urban life in the United States — inherited directly from the German gymnasium movement starting in Saxony in 1528.

    Teaching the German language in St Louis schools was a controversy from the 1850s onward, and in 1887 it was dropped “for political reasons, thinly disguised as economic.” This was after the Great Railroad Strike, which was so dependent on the German immigrants that handbills declaring the strike were printed both in English and German.

    The strike was crushed, and its St Louis Commune was disbanded. As the turn of the century approached, the ’48er influence diminished.

    In The Future Great City of the World, printed in both English and German in 1870, Logan U. Reavis advanced a popular argument. Reavis said the best places for human development existed in an “isothermal zodiac,” and

    having followed the fortieth parallel westward from the Tigris-Euphrates valley through Europe to North America, civilization would reach its full flowering in the Mississippi valley, where “two waves of civilization, the one rolling in from the Celestial Empire [China], and the other from the land of Alfred and Charlemagne [Europe] — will meet and commingle together in one great swelling tide of humanity, in the land of Hiawatha.”

    Rivas’s book circulated in Germany, affecting some level of interest in immigration during the 1870s and ’80s. The ’48ers settled in the three corners of the Midwest German triangle: St Louis, Cincinnati, and Milwaukee, with Wisconsin’s “sewer socialists” becoming the most successful politically.

    Milwaukee’s Socialist mayor Emil Seidel, the son of German immigrants, established the city’s first public works department, organized its first fire and police commissions, and created the park system. “We wanted a chance for every human being to be strong and live a life of happiness,” Seidel used to say. Safety inspectors came to factories, the minimum wage was raised, and between 1910 and 1912 people in Milwaukee tangibly saw their lives improve and their children’s futures get brighter.

    Dual forces came together to erase this history. Starting with anti-German sentiment during World War I and then again in World War II, German immigrants became invisible despite their huge population numbers. Then McCarthyism and the Red Scare washed out the legacy of socialism as a community-minded ideology that built cities, school systems, and dignity.

    But the truth is still salvageable — it’s etched in stone, and out in plain view. The Naked Truth memorial at St Louis’s Compton Hill Reservoir honors three German-American journalists, two of whom were ’48ers. The statue depicts a black stone heroic female nude holding torches and seated on a large wall of pink granite, and sparks a discussion on public nudity now and then.

    There’s an urban legend that claims, at the outbreak of World War I, that all the German brewers in St Louis gathered up hundreds of statue busts of the Kaiser and threw them down into the limestone beer caves, where they sit in a grand pile of marble and bronze today. St Louis’s Berlin Avenue was renamed Pershing Avenue after General John J. Pershing, but downtown there stands a statue of the German poet Friedrich Schiller. And at one end of Union Boulevard, at the entrance to Forest Park, there’s a man on horseback who looks a bit like Leonardo DiCaprio.

    Franz Sigel is carved in stone “to remind future generations of the heroism of German-American patriots in St. Louis and vicinity in the Civil War of 1861–1865.” A similar statue stands in Riverside Park, New York, where Sigel worked in government and publishing after the war.

    Many walk by Sigel’s memorial every day without knowing the man on the pedestal is a “stone-cold communist,” as Walter Johnson put it. The United States has erased the radical German socialists who spilled blood for antislavery and other liberatory causes, but it’s time to remember them. Education, health, infrastructure — these hard-won public goods are now being eaten away by neoliberal capitalism, just as the monarchy and the church ate away at the lives of the working class in the German states. The only question now is, who will take over?

    https://www.stlouis-mo.gov/government/departments/parks/parks/browse-parks/amenity.cfm?id=76
    https://www.riverfronttimes.com/st-louis-guides/a-south-city-statue-tells-the-story-of-the-german-utopians-who-buil

    #USA #Allemagne #histoire #socialisme #mouvement_ouvrier

  • #curious_about « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde »
    En finir avec une sentence de mort
    , de Pierre Tevanian & Jean-Charles Stevens

    Éditeur :

    « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde » : qui n’a jamais entendu cette phrase au statut presque proverbial, énoncée toujours pour justifier le repli, la restriction, la fin de non-recevoir et la #répression ? Dix mots qui tombent comme un couperet, et qui sont devenus l’horizon indépassable de tout débat « raisonnable » sur les migrations. Comment y répondre ? C’est toute la question de cet essai incisif, qui propose une lecture critique, mot à mot, de cette sentence, afin de pointer et réfuter les sophismes et les contre-vérités qui la sous-tendent. Arguments, chiffres et références à l’appui, il s’agit en somme de déconstruire et de défaire une « #xénophobie autorisée », mais aussi de réaffirmer la nécessité de l’#hospitalité.

    L’avis des libraires

    « Indispensable, achetez-le ! »

    Aurélie Garreau, Le Monte-en-l’air, Paris

    « Ça y est LE livre de la rentrée est arrivé. C’est un tout petit livre à 5 euros. « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». En finir avec une sentence de mort est pour toutes celles et ceux que cette phrase, entendue à propos de l’accueil de l’#immigration, a un jour fait bouillir de rage. C’est de l’outillage pour la pensée, c’est affûté, frondeur, indestructible. »

    Andreas Lemaire, Librairie Myriagone, Angers

    « Encore un texte brillant, outil formidable pour comprendre le monde et mettre en lumière ses contradictions qui toujours écrasent les plus faibles. Et toujours les formidables #éditions_Anamosa qui offrent aux auteurices la place pour écrire, pour dire nos sociétés et en disséquer les mécanismes, qui ont cette qualité non négligeable d’une ligne éditoriale cohérente, exigeante, à hauteur de tous, d’une finesse rare, ce qui entre nous soit dit, mérite d’être souligné. »

    Anaïs Ballin, Bruxelles

    « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde… mais quand on veut, on peut ! En déconstruisant cette terrible sentence, #Pierre_Tevanian et #Jean-Charles_Stevens nous proposent une autre vision du monde où la solidarité aurait enfin toute sa place. Un livre à partager, assurément ! »

    Emmanuel Languille, Fnac Nantes

    « Un texte court et efficace qui remet les pendules à l’heure. »

    Morgane Nedelec, Librairie Nordest, Paris

    « Petit essai d’à peine 5 euros (vous pouvez l’offrir à tous ceux qui disent encore « mais cette phrase a été amputée de sa fin ») qui est une forte analyse sémantique de cette phrase prononcée par #Michel_Rocard en 1989 et à plusieurs reprises. Pierre Tevanian et Jean-Charles Stevens interrogent notre humanité, notre capacité » à défaire ces esquives qui nous déconnectent de nos propres affects et de notre propre capacité de penser « .
    C’est brillantissime, comme très souvent avec Pierre Tevanian. »

    Sabrina Buferne, Librairie Les Traversées, Paris

    « Un texte instructif, pédagogique et sourcé, qui dénonce la xénophobie sous-tendue par cette sentence et rappelle la réalité de la question et des #enjeux_migratoires. »

    Mylène Ribereau, Librairie Georges, Talence

    « Une lecture critique, intelligente et implacable d’efficacité pour déconstruire la xénophobie institutionnalisée. PETIT TEXTE, GRANDE IMPORTANCE ! »

    Anne, Librairie de Paris, Paris

    « Envoyer au tapis les stéréotypes sur les demandeur·e·s d’#asile en 80 pages, il fallait le faire. En séquençant cette « sentence de mort » empreinte de la plus grande #violence, ce livre nous soulève et nous relève en collectif. Plus petit qu’un titre d’identité, plus percutant qu’un long discours, diffusons-le pour que s’effritent les murs de #haine, de #peur et de #mépris. »

    Anaïs, Librairie Passages, Lyon

    Pierre Tevanian et Jean-Charles Stevens dissèquent, mot par mot, avec rigueur et en s’appuyant sur les faits et les #chiffres de l’actualité du #mouvement_migratoire, cet aphorisme-piège, montrant comment derrière le « sens commun » dont cette phrase serait l’expression se cachent xénophobie et mépris, comment une telle « sentence de mort » prétend justifier la « stratégie du laisser-mourir en mer » et la multiplication des violences, humiliations et chicaneries administratives, subies par les migrants quand ils arrivent chez nous… Un petit texte à garder en mémoire pour contrer tous les pseudo-arguments, un livre à mettre entre toutes les mains de nos dirigeants et représentants… Ah, j’entends des ricanements… ah bon, vous vous demandez s’ils lisent encore ? Petits insolents ! »

    Vincent Gloeckler, Librairie Lafontaine, Privas

  • Marx et les coopérative de production : une question de valeur, par Hervé Defalvard (Revue internationale de l’économie sociale, numéro 330, octobre 2013, p. 43–56)

    https://www.erudit.org/fr/revues/recma/2013-n330-recma0901/1019456ar

    https://www.erudit.org/fr/revues/recma/2013-n330-recma0901/1019456ar.pdf

    Résumé

    Les positions de #Marx sur les #coopératives_de_production sont bien renseignées. Selon l’économiste, bien qu’elles dépassent la division en deux classes de l’organisation capitaliste, elles ne supplantent pas le capitalisme en tant que forme politique. Sur la base des études disponibles, le présent article rappelle dans une première partie les positions de Marx sur les plans doctrinal et pragmatique. La deuxième partie aborde la #théorie_de_la_valeur, afin de traiter la question du projet politique des #coopératives : béquille du capitalisme ou dépassement de ce dernier. Si Marx traite cette question en évoquant une réunion d’hommes libres avec un plan concerté, la théorie de l’équilibre général avec des firmes autogérées est ici mobilisée. C’est en effet au niveau de l’ensemble de l’économie, de l’#économie comme société, que les rouages de la valeur font la différence, en tombant soit du côté « du marché du travail », soit de celui d’une valeur qui répond à des normes éthiques. En conclusion, quelques enseignements de Marx aident à éclairer la question actuelle de l’#économie_sociale_et_solidaire comme projet politique.

    #mouvement_coopératif #marxisme #communisme_révolutionnaire

    • Très intéressant bien qu’il ne soit pas nécessairement utile d’avoir recours à des formules savantes pour élaborer l’hypothèse que « l’autogestion » en système capitaliste ne se résume en fait à pas grand chose d’autre qu’à de l’auto l’exploitation. :-)

      Pour ma part, 13 années d’expérience concrète et intensive en SCOP me l’auront devinitivement confirmé.

  • La mobilisation contre la réforme des retraites : enjeux et perspectives
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2023/02/25/reforme-des-retraites-vers-un-reveil-de-la-combativite-ouvri

    En organisant et en encadrant la contestation, les chefs des confédérations syndicales, #Laurent_Berger en tête, sont dans leur rôle de «  lieutenants ouvriers de la classe capitaliste – pour reprendre la formule du militant socialiste américain Daniel de Leon reprise par Lénine dans La maladie infantile du communisme (le «  gauchisme  »)

    Laurent Berger ne s’est pas radicalisé, mais il a pris la mesure de l’opposition à cette réforme et se donne les moyens de l’encadrer, main dans la main avec les autres confédérations, et en premier lieu la #CGT

    Fort des antennes que lui donnent les 600 000 adhérents de la #CFDT et sa place de premier syndicat aux élections professionnelles, en particulier dans le privé et dans des entreprises moyennes, Berger a pu mesurer le rejet de cette loi qui va obliger des millions de travailleurs à se faire exploiter deux ans de plus, ou à rester plus longtemps au chômage et aux #minima_sociaux. Il sait qu’à la colère suscitée par cette attaque sur les #retraites s’ajoute la flambée des prix, qui plonge des millions de ménages dans l’angoisse de ne pouvoir se chauffer, ni mettre de l’essence dans sa voiture ni se loger ou se nourrir correctement.

    En répétant «  La mobilisation est à l’image de la CFDT  », il tire certes la couverture à lui et passe sous silence que l’immense majorité des manifestants ne sont ni syndiqués ni attirés par les cortèges de la CFDT. Mais il exprime une réalité  : un nombre important de manifestants et de grévistes viennent d’entreprises petites ou moyennes, des milieux employés, techniciens, agents de maîtrise ou cadres, qui participent rarement aux journées nationales de grève. Dans les grandes entreprises où des syndicats pro-patronaux sont majoritaires, et pour lesquels appeler à la grève est un quasi-sacrilège, comme chez #Airbus, #Stellantis ou #Toyota, ces syndicats se sont sentis obligés d’appeler aux manifestations et y ont amené de nombreux travailleurs. Même des travailleurs habituellement peu combatifs refusent l’idée de travailler deux ans de plus. Beaucoup sont révoltés par le fait qu’on va leur imposer, à eux qui créent toutes les richesses, de nouveaux sacrifices, alors que l’argent de l’État coule à flots pour arroser le #grand_capital.

    L’#intersyndicale peut d’autant plus garder le contrôle de la mobilisation que celle-ci n’est pas explosive.

    Si les chiffres des #manifestants et des salariés qui débrayent sont élevés, atteignant ceux des meilleures journées de 2010 ou de certaines manifestations de 1995, aucun secteur, pas plus les #cheminots que les #raffineurs, les travailleurs de l’énergie que ceux des services publics, n’est encore parti en grève à la suite des journées réussies. Les arguments sur le coût de la #grève pour les #grévistes, largement relayés par les chefs syndicaux pour justifier leur calendrier, indiquent surtout les hésitations de bien des travailleurs à engager un combat qu’ils savent difficile.

    La mobilisation n’est pas explosive, mais cela peut changer :

    Un mouvement de masse a sa propre dynamique. Après des années de reculs, de précarisation, de perte de confiance dans leur force collective et même de la conscience d’appartenir à une même classe sociale, les travailleurs partent de loin. La réussite des cinq journées de mobilisation a déjà permis à ceux qui y ont participé de prendre conscience qu’ils n’étaient pas tout seuls. Se retrouver à des milliers dans des petites villes, à des dizaines de milliers dans les plus grandes, à un ou deux millions dans tout le pays, permet de sentir qu’on appartient à une force collective qui se voit, qui agit, qui proteste. L’appel de l’inter­syndicale à faire du 7 mars une journée de grève générale massive, «  une France à l’arrêt  », les appels de plusieurs #syndicats, dans plusieurs secteurs, comme la #RATP, l’#énergie, la #chimie, à partir en grève reconductible à partir du 7 mars, donneront peut-être l’impulsion et la confiance en eux à un nombre significatif de travailleurs pour entrer réellement dans la lutte.

    Il faudra que la mobilisation s’étende et s’approfondisse dans les entreprises du privé, et notamment dans les bastions que sont
    les grandes entreprises.

    Instaurer un rapport de force favorable aux travailleurs, ce n’est certainement pas organiser «  le #blocage du pays  », selon le vocabulaire sciemment trompeur des journalistes, des dirigeants politiques ou syndicaux, qu’ils en soient partisans ou adversaires.

    La force des travailleurs, c’est qu’ils font tout fonctionner. S’ils se mettent massivement en grève, tout s’arrête, car ils sont irremplaçables. Mieux encore, ils ont la capacité de tout faire fonctionner selon leurs propres priorités, s’ils prennent le contrôle des moyens de production et de transport. Ils peuvent par exemple couper le courant aux propriétés de #Bernard_Arnault ou à une usine d’armement, et le rétablir à des familles qui ne peuvent plus payer leurs factures. Dans la lutte en cours, ce qui pourrait faire reculer Macron, c’est la crainte que la mobilisation affecte la pompe à profits, et que le grand patronat craigne que les travailleurs ne s’arrêtent pas à la seule question des retraites mais présentent la liste de toutes leurs doléances. Face à une telle menace, face au risque de développement d’une grève générale, c’est le Medef qui ordonnera à Macron de remballer sa réforme sans délai.

    Si le mouvement prenait cette orientation et cette ampleur, on verrait les confédérations syndicales, et pas seulement celles dites réformistes comme la CFDT, mettre tout leur poids pour l’arrêter et le canaliser vers des voies de garage, comme elles l’ont fait moult fois dans le passé.

    C’est pourquoi la tâche actuelle des militants révolutionnaires est de politiser le maximum de travailleurs, d’élever leur niveau de conscience, en profitant du climat engendré par la mobilisation contre les retraites, pour préparer l’avenir.

    Il faut multiplier les discussions, sous toutes les formes, sur tous les sujets qui concernent le sort et l’avenir de notre classe.

    Cela commence par comprendre que Macron n’est qu’un serviteur politique de la bourgeoisie, un exécutant remplaçable de ses intérêts généraux immédiats ou plus lointains . Dans cette période de crise économique générale, où la rivalité entre les grands groupes internationaux pour se partager la plus-value, accéder aux marchés, à l’énergie, aux matières premières, fait rage, la feuille de route de tous les gouvernements bourgeois, dans tous les pays, est simple  : réduire au maximum la part de richesses qui revient aux classes populaires, sous toutes les formes, pour augmenter la part versée directement aux capitalistes.

    Le grand patronat se moque de savoir comment les politiciens s’y prennent pour exécuter ce programme, s’ils choisissent de tailler davantage dans les retraites que dans le budget des écoles ou des hôpitaux.

    Mais ils veulent que la saignée se fasse sans crise sociale. Si un mouvement de grève contagieuse éclate, le patronat demandera à son fondé de pouvoir à l’Élysée de remballer sa loi. Mais ce sera pour repartir à l’attaque, plus tard, dès qu’ils le pourra. Pour en finir aussi bien avec la #pauvreté, le #chômage, les bas #salaires qu’avec les menaces guerrières et les guerres réelles, il faudra tôt ou tard engager le combat à un niveau supérieur, pour contester la direction de la société à la classe capitaliste, et il faut s’y préparer dès maintenant.

    Ce n’est évidemment pas la perspective proposée par les partis représentés au #Parlement. Ces partis aspirent à remplacer au pouvoir Macron et sa bande et présentent la #réforme_des_retraites comme un simple choix idéologique de #Macron.

    Le spectacle puéril donné pendant quinze jours par les députés lors de l’examen du projet de loi a été une leçon de choses sur l’impuissance et la #fatuité des parlementaires et, pour reprendre l’expression de #Marx et de #Lénine, leur crétinisme. Du côté des partisans de la réforme, ceux de LR ont marchandé ligne par ligne leur soutien aux #macronistes qui, pour leur part, n’ont cessé de mentir et d’afficher leur mépris social. Du côté des opposants déclarés, ceux du #RN, qui se prétendent opposés à la #réforme, se sont contentés de déposer une motion de censure symbolique, tout en se démarquant des manifestations et plus encore des grèves. Ils font le grand écart entre la fraction ouvrière de leur électorat, hostile à cette réforme, et leurs électeurs proches des milieux patronaux, qui haïssent la grève. Ceux de la #Nupes, et particulièrement de #LFI, ont déposé près de 20 000 amendements, pour organiser un jeu d’obstruction dans lequel chaque député a tenté de capter la lumière. Ils ont affiché leur rivalité avec les confédérations syndicales pour prendre la direction de la contestation, déclenchant tour à tour l’agacement de Berger («  spectacle honteux et désolant à l’Assemblée  ») puis de #Martinez («  LFI veut s’approprier le #mouvement_social et faire passer les syndicats au second plan  »).

    Les #chefs_syndicaux et les #députés de gauche jouent chacun sa partition mais ils sont tous, chacun dans son registre, des défenseurs de l’ordre social.

    Les travailleurs doivent se méfier des uns et des autres. Si un mouvement de grève sérieux démarre après le 7 mars, il faudra que les grévistes contrôlent collectivement le mouvement, par l’intermédiaire des assemblées générales de grévistes et par des comités de grève élus démocratiquement. C’est aux travailleurs mobilisés et à eux seuls de décider comment la lutte peut aller jusqu’au bout de ses possibilités. Et si le mouvement de grève, celui-là ou un prochain, se transformait en une contestation politique plus profonde, comme en 1936, il faudrait que les comités de grève se transforment en conseils ouvriers, organes du pouvoir des travailleurs. Si une telle perspective n’est pas aujourd’hui à l’ordre du jour, préparer l’avenir, c’est en discuter le plus largement possible avec le maximum de #travailleurs. Cela peut contribuer à approfondir la conscience de classe d’un nombre plus grand de travailleurs, afin que le réveil de la #combativité s’accompagne d’une prise de conscience politique et renforce le courant révolutionnaire au sein de la #classe_ouvrière.

    #capitalisme #réformisme #communisme_révolutionnaire #inflation

  • La Commune de Paris et ses enseignements pour aujourd’hui https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2021/03/07/la-commune-de-paris-et-ses-enseignements-pour-aujourdhui_155 | #archiveLO (#archiveLO, 2 mars 2021)

    #Commune_de_paris #1871 #éphéméride

    – La Commune de Paris (18 mars-28 mai 1871)
    – Commémorer la Commune… pour mieux en trahir les idéaux
    – Des enseignements dévoyés
    – Les travailleurs apprennent de leurs expériences
    #Démocratie_prolétarienne et #démocratie_bourgeoise
    – «  L’Internationale sera le genre humain  »
    – La nécessité d’un #parti_révolutionnaire

    En septembre 1870, par l’intermédiaire des militants, très minoritaires, qui se réclamaient de ses idées, Marx avait avant tout conseillé aux travailleurs de la capitale de «  procéder méthodiquement à leur propre organisation de classe  ». Ils n’en eurent pas le temps et certains n’en comprirent pas la nécessité. Avec la Commune de Paris, le #prolétariat se retrouva donc au pouvoir sans avoir pu s’organiser en conséquence ni avoir eu la possibilité de trancher entre les différents courants politiques qui existaient en son sein  : #communistes, #anarchistes, partisans de #Proudhon ou de #Blanqui notamment.

    Les tâtonnements, voire les fautes des dirigeants de la Commune en matière financière comme dans le domaine militaire, la difficulté de concevoir et de mettre en œuvre une politique en direction de la #paysannerie pauvre, ne purent être surmontés en raison de l’absence d’un véritable parti. Il manqua une #organisation et des dirigeants concentrant l’expérience du #mouvement_ouvrier et qui auraient pu se lier aux masses dans la période précédente. Ils ne purent pas davantage écarter certains patriotes se réclamant du socialisme qui, comme l’écrit #Trotsky, «  n’avaient en fait aucune confiance  » en la classe ouvrière et, pire, qui «  ébranlaient la foi du prolétariat en lui-même  ».

    C’était déjà la conclusion tirée par les plus conscients des militants révolutionnaires de cette époque. #Marx, #Engels, bien sûr, mais aussi le Hongrois #Léo_Frankel, militant de l’#Association_internationale_des_travailleurs et qui avait été un des dirigeants de la Commune. Il écrivit peu après son écrasement  : «  Afin de réaliser cet objectif [la prise du pouvoir], les ouvriers se doivent de créer un parti autonome s’opposant à tous les autres partis, “unique moyen” pour liquider le règne des autres classes.  » Frankel sera l’un des fondateurs du Parti général des ouvriers de Hongrie en 1880.

    Ce sont les deux révolutions russes de 1905 et de 1917 qui tranchèrent définitivement cette question. Pour que la formidable pression révolutionnaire s’exerce pleinement, et contrairement à ce qu’affirmait le courant anarchiste, il fallait une organisation centralisée, soudée, dont les militants étaient en contact permanent avec les entreprises et avec les soldats du front et de l’arrière. Un parti à même d’adapter sa politique aux flux et aux reflux de la révolution et d’impulser ainsi une politique jetant les bases d’une société communiste  : ce fut la tâche du #Parti_bolchevique.

    #anarchisme

  • 7 mars : amplifier la lutte pour faire reculer Macron et le Medef
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/03/01/7-mars-amplifier-la-lutte-pour-faire-reculer-macron-et-le-me

    3 semaines après la dernière manifestation contre le report à 64 ans de l’âge de départ à la retraite, l’#intersyndicale appelle à faire du 7 mars « une journée morte dans les entreprises, les administrations, les services, les commerces, les lieux d’études, les transports » et « à participer massivement aux manifestations »...

    C’est bien dans la rue, par les manifestations, et plus encore dans les entreprises, par la grève, que les travailleurs peuvent faire ravaler leur projet à Borne et Macron. Malgré un rejet massif parmi toutes les catégories de #travailleurs, rejet qui augmente chaque fois qu’un ministre ouvre la bouche, le #gouvernement_Borne peut trouver une majorité de parlementaires pour faire adopter sa loi. À défaut, il dispose de l’article 49-3. Même les minuscules #concessions sur les longues carrières, imposées par les députés, ont disparu du texte soumis aux sénateurs. Il n’y a rien à attendre du côté du Parlement.

    La force des travailleurs est qu’ils font fonctionner toute l’économie. S’ils se mettent massivement en #grève, ils arrêtent la machine à profits de la #bourgeoisie. Et c’est bien les capitalistes qu’il faut viser pour faire reculer #Macron, simple exécutant de leurs exigences. Roux de Bézieux, président du #Medef, l’a dit sans fard sur CNews : « Les politiques doivent prendre des décisions qui ne sont pas populaires. » Et de préciser : « Cette réforme est douloureuse mais indispensable. » Douloureuse, elle l’est pour les #salariés qui devront s’user deux ans de plus au travail ou finir leur vie active au chômage ou en invalidité ; indispensable, elle l’est pour augmenter la part de richesses qui revient aux capitalistes.

    Cette réforme n’a pas d’autres raisons d’être. Elle est d’autant plus insupportable qu’elle s’ajoute à la flambée de tous les prix. À l’angoisse de ne plus pouvoir payer les factures, se chauffer correctement, se déplacer quand on veut et même d’être obligé de se restreindre sur la nourriture, s’ajoute le cauchemar de se faire exploiter jusqu’à la tombe. Pendant ce temps, les grandes entreprises annoncent les unes après les autres des records historiques pour leurs profits. Les bénéfices en hausse pour les capitalistes, les sacrifices multiples pour les travailleurs sont les deux bouts du même bâton. Eh bien ce bâton, les travailleurs doivent le briser pour défendre leur droit à l’existence !

    Sur Cnews, #Roux_de_Bézieux s’est dit plus préoccupé des grèves pour des augmentations, en cours un peu partout dans le pays à l’occasion des négociations annuelles obligatoires sur les salaires dans les entreprises du privé, que des grèves pour les #retraites. Son inquiétude confirme qu’il faut présenter l’addition au grand patronat : cela inclut les retraites, les salaires, la précarité, l’emploi. Macron et les patrons ne céderont que si la grève part dans quelques secteurs et menace de s’étendre à toutes les entreprises.

    Contrairement à l’intersyndicale interprofessionnelle, plusieurs fédérations syndicales, à la SNCF, dans l’énergie, la chimie, les ports et docks, appellent d’ores et déjà à une grève reconductible à partir du 7 mars. Sans s’arrêter aux petits calculs des divers chefs syndicaux, tous les travailleurs conscients, dans tous les secteurs, doivent s’appuyer sur le succès prévisible de la journée du 7 mars pour convaincre leurs collègues de travail qu’il est nécessaire d’engager le combat. Il devra être placé sous le contrôle des travailleurs eux-mêmes et devra s’élargir à l’ensemble de leurs revendications, à commencer par les #salaires. Il sera difficile car les capitalistes, qui s’affrontent dans une guerre économique acharnée, ne lâcheront rien facilement. Mais, s’ils la déploient sans réserve, la force collective des travailleurs est immense.

    #capitalisme #lutte_de_classe #mouvement_social #mobilisation_sociale #grève_illimitée #réforme_des_retraites #inflation #dividende #super-profits

  • Comment réussir sa grève de la performance ? – Sabotage au travail (1/2)
    https://www.frustrationmagazine.fr/sabotage-performance

    Depuis quelques mois, les grands médias s’emballent autour d’une tendance selon eux inquiétante et dangereuse : le « quiet quitting », ou « démission silencieuse », se serait emparé de nombre de travailleurs dans le monde, qui s’impliqueraient moins dans leur travail voire, comble de l’horreur, s’en tiendraient strictement aux horaires définis sur leur contrat […]

    • Emile Pouget était un secrétaire général de la CGT au début du siècle passé. À l’époque, la CGT avait une orientation anarcho-syndicaliste : elle prônait la grève comme moyen d’instaurer un rapport de force avec le patronat pour obtenir une amélioration de la condition des travailleurs, comme la journée de 8 h, mais aussi pour aller vers une révolution sociale. Mais la grève n’était pas le seul mode d’action encouragé par la CGT. Le sabotage en faisait également partie.


      Comme le montre Victor Cachard dans son Histoire du sabotage, l’imaginaire actuel du sabotage repose davantage sur son usage militaire, notamment durant la résistance aux nazis. Quand on pense sabotage, on pense destruction de voie de chemin de fer, explosion de bombes, etc. Mais à l’origine, le terme avait une signification plus accessible à n’importe quel travailleur : il s’agissait de travailler plus lentement, de ralentir le rythme, de ne faire que le nécessaire. Mais cela pouvait aller plus loin : Émile Pouget évoque plusieurs exemples de travailleurs qui ont enrayé la production en détournant ou abîmant leurs outils : les coiffeurs de Paris, entre 1903 et 1906, ont mis en œuvre des campagnes de “badigeonnage” des boutiques, c’est-à-dire de dépôt d’un shampoing amélioré par leurs soins (avec des œufs) sur les devantures, pour finir par obtenir un jour de fermeture et de repos hebdomadaire. Ou encore les boulangers dont l’un des modes d’action était de s’en prendre aux pétrins ou bien de réaliser du pain dur et immangeable… 


      Pour Pouget, le sabotage consistait ni plus ni moins à affirmer une morale de classe : ne pas se tuer à la tâche pour un patron, ne pas se laisser exploiter en faisant le dos rond, ne pas travailler plus que ce pour quoi je suis payé. Pour Pouget, la morale du travail “est à l’usage exclusif des prolétaires, les riches qui la prônent n’ayant garde de s’y soumettre : l’oisiveté n’est vice que chez les pauvres. C’est au nom de cette morale spéciale que les ouvriers doivent trimer dur et sans rêve au profit de leurs patrons et que tout relâchement de leur part, dans l’effort de production, tout ce qui tend à réduire le bénéfice escompté par l’employeur, est qualifié d’action immorale.” Saboter, c’est-à-dire au moins traîner des pieds au travail, au mieux empêcher la production en s’en prenant aux outils et à la bonne organisation du travail, est une façon de contrecarrer cette morale de classe, pour en affirmer une autre : ne pas être soumis au patronat et faire du zèle.

      Or, le sabotage au sens le plus ordinaire du terme, c’est-à-dire ne pas surtravailler, est terriblement d’actualité. En effet, la morale dénoncée par Pouget il y a plus d’un siècle s’est imposée dans toutes les entreprises et imprègne notre société. Les récents débats sur la “valeur travail”, invoquée à droite comme à gauche, le montrent, mais pas seulement : dans nombre d’organisations, le surtravail fait partie du fonctionnement normal de la structure. Le zèle n’est pas un petit plus, c’est une exigence de base que les employeurs formulent et contrôlent. De nombreuses stratégies managériales existent pour obtenir des salariés qu’ils donnent le maximum, bien au-delà de ce qui est écrit sur leur contrat de travail. La fixation d’objectif, par exemple, se fait de plus en plus à l’excès. Pour obtenir une prime, il faut désormais “sur-performer”, c’est-à-dire dépasser à la fois ses collègues et ses résultats précédents...

    • Sur la question du sabotage, le mouvement ouvrier a heureusement évolué.

      Quant à la question « morale », le texte rédigé par #Griffuelhes et #Pouget, connu sous le nom de #Charte_d'Amiens, la dépasse, n’opposant pas l’action syndicale à l’action politique — comme le prétendront des décennies plus tard nombre de dirigeants syndicalistes pour justifier leur volonté de réduire la lutte des travailleurs à des revendications tolérables par la bourgeoisie. Cette charte était une véritable proclamation révolutionnaire :

      [...] Dans l’œuvre revendicatrice quotidienne, le syndicalisme poursuit la coordination des efforts ouvriers, l’accroissement du mieux-être des travailleurs par la réalisation d’améliorations immédiates, telles que la diminution des heures de travail, l’augmentation des salaires, etc.

      Mais cette besogne n’est qu’un côté de l’œuvre du syndicalisme ; il prépare l’émancipation intégrale, qui ne peut se réaliser que par l’expropriation capitaliste ; il préconise comme moyen d’action la grève générale et il considère que le syndicat, aujourd’hui groupement de résistance, sera dans l’avenir le groupement de production et de répartition, base de réorganisation sociale. [...]

      #CGT

    • @recriweb

      Concernant la « charte d’Amiens », je me permets de proposer la version complète (qui assez courte) :

      La CGT groupe, en dehors de toute école politique, tous les travailleurs conscients de la lutte à mener pour la disparition du salariat et du patronat.

      Le Congrès considère que cette déclaration est une reconnaissance de la lutte de classe, qui oppose sur le terrain économique les travailleurs en révolte contre toutes les formes d’exploitation et d’oppression, tant matérielles que morales, mises en œuvre par la classe capitaliste contre la classe ouvrière. Le Congrès précise, par les points suivants, cette affirmation théorique : dans l’œuvre revendicatrice quotidienne, le syndicalisme poursuit la coordination des efforts ouvriers, l’accroissement du mieux-être des travailleurs par la réalisation d’améliorations immédiates, telles que la diminution des heures de travail, l’augmentation des salaires, etc. Mais cette besogne n’est qu’un côté de l’œuvre du syndicalisme : d’une part il prépare l’émancipation intégrale, qui ne peut se réaliser que par l’expropriation capitaliste, et d’autre part, il préconise comme moyen d’action la grève générale et il considère que le syndicat, aujourd’hui groupement de résistance, sera, dans l’avenir, le groupe de production et de répartition, base de réorganisation sociale.

      Le Congrès déclare que cette double besogne, quotidienne et d’avenir, découle de la situation des salariés qui pèse sur la classe ouvrière et qui fait, à tous les travailleurs, quelles que soient leurs opinions ou leurs tendances politiques ou philosophiques, un devoir d’appartenir au groupement essentiel qu’est le syndicat.

      Comme conséquence, en ce qui concerne les individus, le Congrès affirme l’entière liberté pour le syndiqué, de participer, en dehors du groupement corporatif, à telles formes de lutte correspondant à sa conception philosophique ou politique, se bornant à lui demander, en réciprocité, de ne pas introduire dans le syndicat les opinions qu’il professe au dehors. En ce qui concerne les organisations, le Congrès déclare qu’afin que le syndicalisme atteigne son maximum d’effet, l’action économique doit s’exercer directement contre le patronat, les organisations confédérées n’ayant pas, en tant que groupements syndicaux, à se préoccuper des partis et des sectes qui, en dehors et à côté, peuvent poursuivre en toute liberté la transformation sociale.

      Pour moi donc, ce texte s’organise sur trois axes indissociables, que je reformule ainsi :

      1) L’objectif révolutionnaire : l’affirmation comme objectif de « la disparition du salariat et du patronat » et la reconnaissance de la lutte de classe permettant aux travailleurs de combattre toutes les formes d’exploitation et d’oppression de la classe capitaliste. « L’émancipation intégrale [...] ne peut se réaliser que par l’expropriation capitaliste ».

      2) La « double besogne » , consistant à théoriser l’action syndicaliste au travers de l’articulation entre les revendications immédiates et « l’émancipation intégrale », notamment par la grève générale. Le type d’organisation spécifique permettant d’atteindre ce but – le syndicat – représente « la base de réorganisation sociale », autrement dit, une sorte de préfiguration de la société à construire.

      3) Le syndicat n’est pas la courroie de transmission d’un parti politique (pour le dire avec les mots d’aujourd’hui). Le syndicat regroupe tous les travailleurs, sans aucune discrimination philosophique, politique ou religieuse. « En réciprocité, [il est demandé au syndicaliste] de ne pas introduire dans le syndicat les opinions qu’il professe au dehors. [...] les organisations confédérées n’ayant pas, en tant que groupements syndicaux, à se préoccuper des partis et des sectes qui, en dehors et à côté, peuvent poursuivre en toute liberté la transformation sociale. »

      Il m’est souvent arrivé de constater que la « charte d’Amiens » est utilisée ou citée sans prendre en compte la totalité des arguments. Ainsi, on peut reconstruire le sens de ce texte, en prenant tel ou tel morceau et faire valoir un point de vue qui ne correspond pas toujours aux intentions d’origine. En dépit de ces diverses déformations, la « charte d’Amiens » est souvent dotée d’une valeur quasi biblique. Un comble.

      Le caractère aggravant à ces "mutilations" d’un texte, pourtant très court, vient du fait que certains mots n’ont plus le même sens aujourd’hui qu’à l’époque de la charte d’Amiens. Plus exactement, parce que le sens des mots, tels que « politiques » ou « lutte économique », ne sont plus exactement les mêmes, il faudrait éviter d’employer ces termes sans les expliciter et les contextualiser.

      Voyons rapidement les principales omissions opérées sur la charte d’Amiens. J’en ai repéré trois :

      Première omission : le contenu révolutionnaire. Les réformistes d’aujourd’hui ne reprendront, effectivement que le contenu « apolitique » du texte (indépendance des syndicats vis à vis des partis) et, associé à cette mise en exergue décontextualisée, ils évacueront complètement le contenu révolutionnaire. Beaucoup de confédérations syndicales tiennent cette ligne.

      Il me semble évident que, s’ils professaient la plus vive méfiance quant aux risques d’inféodation et de noyautage des syndicats par les partis socialistes (comme cela se faisait dans d’autres pays), les syndicalistes révolutionnaires français de 1906 se donnaient clairement un but « politique », tel qu’on l’entend aujourd’hui : renverser l’exploitation capitaliste. Sur ce point, je pense que nous serons d’accord, @recriweb.

      Au moment de la charte d’Amiens, pourtant, les syndicalistes révolutionnaires n’auraient jamais utilisé le mot « politique » pour exprimer leur objectif révolutionnaire : à l’époque (comme, au moment de la première internationale) le mot « politique » faisait essentiellement référence au parlementarisme.

      On remarque, d’ailleurs, le terme « lutte économique », employé au début du texte qui désigne les termes de la lutte de classes.

      Aujourd’hui, le mot « politique », dans son acception révolutionnaire, est réhabilité par beaucoup de libertaires et par la gauche extraparlementaire (terme, là aussi, utilisé depuis la dépréciation de l’expression "antiparlementaire", employée pourtant par les anarchistes du 19e puis par l’extrême droite).

      On pense au « tout est politique » soixante-huitard. On utilisera, par exemple, l’expression « le » politique (révolutionnaire) au lieu de « la » politique (réformiste). Donc le fait d’évoquer « l’apolitisme » de la charte d’Amiens en 2022 sans apporter ces précisions conduit aux plus grandes confusions.

      Il est évident que, par exemple, la lutte sur les retraites est une lutte politique mais cela ne signifie pas - en tout cas, selon moi - qu’elle doit conduire à un « débouché politique » (terme souvent utilisé) qui serait nécessairement l’élection d’un président ou de députés. Le syndicaliste est conduit en permanence à proposer ces explications pour essayer de clarifier les choses : combattre « l’apolitisme », au sens de combattre l’idée selon la quelle « il ne faudrait pas faire de politique » et combattre la récupération politicienne et partidaire.

      Deuxième omission : indépendance vis à vis des partis. Beaucoup de membres de partis politiques (PCF et extrême gauche, rencontrés à la CGT d’aujourd’hui) auront, quant à eux, tendance aujourd’hui à évacuer de la charte d’Amiens sa dimension clairement « apolitique », au sens où on employait ce mot à l’époque, c’est à dire, pour marquer l’opposition au parlementarisme et au noyautage des syndicats par les partis socialistes.

      Je pense que la notion « d’action directe », théorisée à cette époque, renvoyait directement à cette volonté de construire, par le syndicat, les propres modalités d’organisation de la classe ouvrière contre l’État et les capitalistes, de façon totalement indépendante des partis politiques ; ces derniers étant considérés par nos cégétistes de la belle époque, comme tout juste bons à prendre les rênes du pouvoir d’État et ne rien changer à l’exploitation capitaliste.

      Je me permets de te faire remarquer que, dans ton résumé, cet aspect « apolitique » de la Charte d’Amiens – l’indépendance vis à vis des partis – n’y figure pas. Probablement un oubli. Voilà pourquoi il me semblait important de mettre le texte en entier.

      Troisième omission : l’organisation syndicale, préfiguration de la société à construire. Enfin, la plupart du temps, qu’ils soient réformistes ou membres de partis politiques révolutionnaires, très peu de ces personnes évoquent ce point théorique du syndicalisme révolutionnaire - importante (à mes yeux) - que j’ai indiqué à la fin du 2e point : « le syndicat, aujourd’hui groupement de résistance, sera, dans l’avenir, le groupe de production et de répartition, base de réorganisation sociale ». Pour le dire autrement, le syndicat est considéré comme la préfiguration de l’organisation sociale, débarrassée du capitalisme et sans État, à construire immédiatement.

      Je tiens à repréciser que je ne considère pas que la charte d’Amiens doive être prise, tel un texte sacré, comme une référence absolue. Elle ne correspond pas d’ailleurs totalement à ma vision politique ou sociale.

      La charte d’Amiens est une référence théorique incontournable qui a marqué l’histoire du mouvement social mais elle ne doit pas être considéré autrement qu’un moment de construction de cette histoire. Elle est datée. Ce n’est pas une fin en soi. J’ai la plus grande sympathie pour ces militants ouvriers qui ont essayé de construire de façon empirique et par eux-mêmes une organisation révolutionnaire, au lendemain de la période des attentats mais, malheureusement, si la CGT avait été réellement syndicaliste révolutionnaire elle n’aurait jamais pu être « décapitée » par Clemenceau en 1908 et anéantie par les terrifiants retournements de veste des plus ardents révolutionnaires dans l’union sacrée de 1914.

      Je n’évoquerai pas ici la question du sabotage qui me semble essentielle sur le plan théorique et politique. Là aussi, cela demanderait de contextualiser le sens que donnait Pouget, par exemple, à ce mot (qui, de mon point de vue, est en fait assez proche de celui de la grève). Ce n’est plus le même sens qu’on donne au mot « sabotage » aujourd’hui ; ce dernier me semblant tout à fait intéressant, néanmoins. Peut-être qu’une autre fois il sera possible d’échanger ici sur ce thème.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Charte_d%27Amiens

    • Merci à toi pour ton post très précis.

      Oui, la question du sabotage, on pourrait en rediscuter. Il me semble que l’histoire du #mouvement_ouvrier a tranché, mais ses acquis théoriques ne percolent malheureusement plus dans les consciences...

      Sur l’"apolitisme", je me permets de « préciser » ces 2 références :)

      –-------------------

      1906-2006 : cent ans après la Charte d’Amiens - Le combat pour enraciner la conscience de classe dans le monde ouvrier
      https://mensuel.lutte-ouvriere.org/documents/archives/la-revue-lutte-de-classe/serie-actuelle-1993/1906-2006-cent-ans-apres-la-charte
      – Pour gagner l’avant-garde ouvrière aux idées révolutionnaires
      – Le #syndicat comme outil pour développer la conscience de la classe ouvrière
      – Les dérives du socialisme officiel
      – la charte d’Amiens : garantir l’ancrage révolutionnaire de l’avant-garde ouvrière face au #réformisme et au #corporatisme
      – Force et limites du #syndicalisme_révolutionnaire

      –-------------------

      Ce commentaire de #Trotsky dans un courrier à #Pierre_Monatte (13 juillet 1921) :

      [...] La charte d’Amiens constitue la pratique officielle du syndicalisme révolutionnaire.

      Pour formuler le plus nettement possible ma pensée, je dirai qu’invoquer la #charte_d'Amiens, ce n’est pas résoudre, c’est éluder la question. Il est évident pour tout communiste conscient que le syndicalisme français d’avant-guerre était une tendance révolutionnaire très importante et très profonde. La charte a été pour le mouvement prolétarien de classe un document très précieux, mais la valeur de ce document est historiquement limitée. Depuis, il y a eu la guerre, la Russie des Soviets s’est fondée, une immense vague révolutionnaire a passé sur toute l’Europe, la III° Internationale a grandi et s’est développée, les anciens syndicalistes et les anciens social-démocrates se sont divisés en trois tendances hostiles. De nouvelles questions immenses se sont posées devant nous... La charte d’Amiens ne contient pas de réponse. Quand je lis la Vie Ouvrière, je n’y trouve pas plus de réponse aux questions fondamentales de la lutte révolutionnaire. Est-il possible qu’en 1921 nous ayons à retourner aux positions de 1906 et à « reconstruire » le syndicalisme d’avant-guerre... Cette position est amorphe, elle est conservatrice, elle risque de devenir réactionnaire.

      Comment vous représentez-vous la direction du mouvement syndicaliste dès l’instant où vous aurez la majorité à la #CGT ? Les syndicats englobent des communistes affiliés au parti, des syndicalistes révolutionnaires, des anarchistes, des socialistes et de grandes masses de sans-parti. Naturellement, toute question d’action révolutionnaire doit être examinée par l’ensemble de l’appareil syndical qui englobe des centaines de milliers et de millions d’ouvriers. Mais qui dressera le bilan de l’expérience révolutionnaire, qui en fera l’analyse, qui en tirera la conclusion nécessaire, qui en formulera les propositions, devenant les mots d’ordre, les méthodes de combat, et qui les appliquera dans les larges masses ? En un mot, qui dirigera le mouvement ? Pensez-vous accomplir cette tâche en qualité de groupe de la Vie ouvrière ? En ce cas, on peut dire avec certitude que d’autres se formeront à côté de vous qui, au nom du syndicalisme révolutionnaire, contesteront votre droit de diriger le mouvement. Et enfin, quelle attitude aurez-vous à l’égard des nombreux communistes syndiqués ? Quels seront les rapports entre eux et votre groupement ? Il peut se faire que des communistes affiliés au parti soient en majorité à la tête d’un syndicat et que des syndicalistes révolutionnaires non affiliés au parti soient à la tête d’un autre. Les propositions et les mots d’ordre du groupe de la Vie ouvrière peuvent ne pas s’accorder avec les propositions et les mots d’ordre de l’organisation communiste. Ce danger est très réel, il peut devenir fatal et nous ramener, quelques mois après notre victoire, à un nouveau règne des Jouhaux, des Dumoulin et des Merrheim.

      Je connais bien l’aversion des milieux ouvriers français passés par l’école du syndicalisme anarchiste à l’égard du « parti » et de la « politique ». Je conviens volontiers qu’on ne peut heurter brusquement cet état d’esprit, que le passé suffit parfaitement à expliquer, mais qui est pour l’avenir extrêmement dangereux. En cette matière, je peux très bien admettre la transition graduelle de l’ancienne séparation à la fusion totale des syndicalistes révolutionnaires et des communistes en un seul parti, mais il faut nettement et fermement nous donner ce but. S’il y a encore dans le parti des tendances centristes, il y en a aussi dans l’opposition syndicale. L’épuration ultérieure des idées est nécessaire ici et là. Il ne s’agit pas de subordonner les syndicats au parti, mais d’unir les communistes révolutionnaires et les syndicalistes révolutionnaires dans les cadres d’un seul parti ; il s’agit d’un travail concerté, centralisé, de tous les membres de ce parti unifié, au sein des syndicats demeurés autonomes, une organisation indépendante du parti. Il s’agit pour l’avant-garde véritable du prolétariat français de former un tout cohérent en vue d’accomplir sa tâche historique essentielle : la conquête du pouvoir, et de poursuivre sous ce drapeau son action dans les syndicats, organisation fondamentale, décisive, de la classe ouvrière dans son ensemble.

      Il y a une certaine difficulté psychologique à franchir le seuil d’un parti après une longue action révolutionnaire en dehors d’un parti, mais c’est reculer devant la forme au plus grand dommage de la chose. Car, je l’affirme, tout votre travail antérieur n’a été qu’une préparation à la fondation du parti communiste, à la révolution prolétarienne. Le syndicalisme révolutionnaire d’avant-guerre était l’embryon du parti communiste. Retourner à l’embryon serait une monstrueuse régression. Au contraire, la participation active à la formation d’un parti communiste véritable suppose la continuation et le développement des meilleures traditions du syndicalisme français.

      Chacun de nous a dû, au cours de ces années, renoncer à une partie vieillie de son passé, pour sauver, pour développer et assurer la victoire des éléments du passé qui supportaient l’épreuve des événements. Ces sortes de révolutions intérieures ne sont pas faciles, mais on n’ acquiert qu a ce prix le droit de participer efficacement à la révolution ouvrière.

      Cher ami, je crois que le moment présent décidera pour longtemps des destinées du syndicalisme français, du sort de la révolution française. Dans les décisions à prendre, un rôle important vous incombe. Vous porteriez un coup bien cruel au mouvement dont vous êtes l’un des meilleurs militants si, maintenant qu’il faut un choix définitif, vous tourniez le dos au parti communiste, mais je suis convaincu qu’il n’en sera pas ainsi.

      Je vous serre bien cordialement la main et suis votre dévoué.

      #anarchisme #communisme #socialisme #Léon_Trotsky #parti_révolutionnaire #marxisme #militantisme #communisme_révolutionnaire

    • Vous savez pourquoi les Bouches-du-Rhône sont le seul département où il n’y a pas eu de réquisition pendant la grève des raffineurs ?
      C’est simple 🔥✊ :

      Déclaration d’Olivier Mateu de la CGT Bouches-du-Rhône : "On a fait un truc très simple, on est allé voir le préfet. On lui a dit « A la première réquisition : c’est la guerre. [...] Jusqu’au dernier CGTiste, vous devrez nous crever. »

      La vidéo est ici : https://twitter.com/realmarcel1/status/1631008648506777601?cxt=HHwWgoCx_a3uwKItAAAA
      #greve7mars #Blocage7mars #ReformeDesRetraites

    • @marielle en d’autres termes : « comment menacer de leur péter les dents pour ne pas se faire bouffer. »

      Effectivement, je suis convaincu que c’est l’attitude à prendre en ce moment pour se faire respecter et, au-delà pour construire un rapport de force plus offensif de remise en cause du capitalisme, qui serait à la hauteur de la situation.

      Plus concrètement le mot d’ordre de blocage est aujourd’hui à l’ordre du jour dans la confrontation avec l’État sur les retraites et plus il y aura de monde – notamment sur les secteurs stratégiques lés à la circulation des flux marchands, tels que les carburants – plus on sera en mesure de les faire plier. Attention, toutefois à ne pas tomber dans l’erreur de « la grève par délégation » des dits secteurs stratégiques car, dans ce cas c’est plantage assuré.

      Bon, sinon, faut reconnaître qu’il y a quand même une tonalité viriliste (ou macho, comme on disait dans les années 70) dans l’attitude bravache du camarade mais d’un autre côté il est probablement difficile de montrer de la fermeté (du « tempérament » comme on disait aux siècles passés) sans avoir recours à ce type de postures stéréotypées.

      @recriweb Je souscris à nombre de points développés dans tes textes, à l’exception de la question centrale du parti, qui vient, notamment dans celui de Trotsky, comme point d’aboutissement de l’analyse.

      Le mot « parti » pris au sens d’une organisation politique structurée, telle que le parti Bolchevik (pour faire simple), correspond à une vision de l’action politique et de l’organisation sociale qui n’est absolument pas la mienne et dans laquelle je ne me suis jamais inscrit. J’y suis totalement réfractaire. Désolé. Et pourtant je n’ai fait que côtoyer dans diverses pratiques sociales ou militantes d’ardents partisans de cette conception du parti politique, quelle que soit leur tendance. Je les ai côtoyé même plus que des camarades libertaires qui partageraient davantage ma vision politique.

      Je te le dis en toute franchise et de façon dépassionnée : il faut admettre qu’il puisse y avoir ce type de désaccord – quelle que soit l’importance qu’on accorde à ces désaccords – et ce n’est pas dans un espace de partage sur le web, tel que ce très sympathique seenthis, qu’on parviendra à les « régler », si tant est que cela soit possible. En tous cas, je ne me sens pas la capacité de m’engager sur ce terrain et, même, je n’y vois pas beaucoup d’intérêt à s’y essayer.

      Je me permettrais juste de suggérer que le mot « parti », lui aussi, nécessite quelques précisions quant au sens qu’on lui donne.

      Pour revenir à notre précédent échange, Émile Pouget a écrit des textes, dans sa période syndicaliste révolutionnaire, sur le « parti du travail ». Je pense que le mot parti, dans ce cas, est une expression dont le sens est assez proche de celle qu’on retrouve dans le « Manifeste du parti communiste » ou même dans votre « camp des travailleurs » (mais peut-être que je me trompe).

      Le mot « parti » doit alors être pris au sens de « partisan de » et dans ce cas, moi aussi, je suis partisan d’un rapport de force social contre le capitalisme et contre l’État (pour faire simple) et pour cela, il faudra nécessairement un mouvement de masse, avec plein de gens dont je ne partage pas nécessairement les options politiques, philosophiques, religieuses, etc.

      Dans mes pratiques militantes, même si ce n’est pas un mystère, je ne suis quasiment jamais conduit à énoncer ce que serait ma vison politique (les buts et les moyens, etc.) sauf après une manif, autour d’une bouteille mais, dans ce cas, il m’est arrivé de constater que même les plus farouches staliniens se décrivent comme d’authentiques anarchistes.

  • Parution : Les articles du New-York Daily Tribune (volume 1, 1851-1852). Volume 1 (1851-1852) , de #Friedrich_Engels / #Karl_Marx
    https://editionssociales.fr/catalogue/les-articles-du-new-york-daily-tribune-volume-1-1851-1852

    Entre  1851 et 1862, Marx et Engels contribuent régulièrement au journal étatsunien The New-York Daily Tribune. Ils produisent au cours de ces années près de cinq cents #articles, proposant des analyses concrètes et riches de l’actualité économique, politique et géopolitique du milieu du XIXe siècle, sur la « #révolution et #contre-révolution » en Allemagne, le #mouvement_chartiste anglais, la #guerre_de_Crimée, les #guerres_de_l’opium en #Chine, la révolte des Cipayes en Inde, ou encore la guerre de Sécession aux États-Unis. Ces écrits, composés dans une période de relative inactivité politique marquée par l’échec des révolutions européennes de #1848, et avant que ne s’organise la Première Internationale, prolongent les textes historiques de Marx sur les luttes de classes en France. Ils constituent en même temps un laboratoire pour certains éléments théoriques des #Grundrisse et du Capital, jouant ainsi un rôle déterminant dans le développement de la conception matérialiste de l’histoire.
    Le présent volume, le premier d’un vaste ensemble devant comprendre l’intégralité des articles publiés par #Marx et #Engels dans le #New-York_Daily_Tribune, rassemble les articles écrits en 1851-1852. Il contient en particulier la série d’articles publiés sous le titre Révolution et contre-révolution en Allemagne, ainsi qu’une #chronique minutieuse de la vie économique et des luttes politiques en Angleterre, alors la pointe avancée du #capitalisme mondial.

    #chartisme #lutte_de_classe #Le_Capital

    • Les articles de #Karl_Marx et #Friedrich_Engels dans le New-York Daily Tribune
      https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2023/02/25/les-articles-de-karl-marx-et-friedrich-engels-dans-le-new-yo

      Friedrich Engels et Karl Marx, Les articles du New-York Daily Tribune. Volume I (1851-1852), édition et traduction d’Alexia Blin, Yohann Douet, Juliette Farjat, Alexandre Feron et Marion Leclair. Paris, les Éditions sociales, 2022. Prix  : 26 €.

      En 1849, la révolution reflue en Europe, et Marx et Engels doivent quitter l’Allemagne pour la Grande-Bretagne. Comme des milliers d’autres exilés, Marx et sa famille se réfugient à Londres. Une période de recul politique s’ouvre, les possibilités d’intervention disparaissent, et Marx et Engels échouent à relancer la Nouvelle Gazette rhénane, le journal que Marx dirigea à Cologne en 1848-1849, et la Ligue des communistes, l’organisation pour laquelle ils avaient rédigé le Manifeste du parti communiste. Pour la famille Marx, c’est aussi une période difficile matériellement  : elle mène une existence précaire dans le quartier de Soho, et deux enfants meurent en bas âge, en 1850 et 1852. Pendant des années, Karl et Jenny Marx dépendent de l’ami Engels qui, afin de subvenir à ses besoins et aux leurs, renoue avec son fabricant de père et occupe un poste à la gestion de la fabrique Ermen & Engels à Manchester. Quand, en août 1851, Karl Marx reçoit la proposition d’écrire pour le journal New-York Daily Tribune du rédacteur Charles Dana, qu’il a rencontré à Cologne en 1848, il accepte. Moyennant une rémunération qui améliore la situation familiale, il devient le correspondant du journal. Malgré le fait que le New-York Daily Tribune s’approprie certains articles de Marx, ou en caviarde d’autres, la collaboration durera onze ans.

      Le New-York Daily Tribune n’est pas un journal socialiste. C’est le principal quotidien de la côte est des États-Unis. Propriété d’Horace Greeley, c’est un périodique «  progressiste  », opposé à l’esclavage, favorable aux droits des femmes et à l’abolition de la peine de mort, en sympathie avec les mouvements ouvriers, mais qui défend aussi le capitalisme industriel. L’audience du journal intéresse Marx, qui y voit non seulement un revenu mais aussi un moyen de s’adresser à un vaste lectorat, à une époque où les États-Unis attirent de nombreux émigrants européens et où l’actualité américaine intéresse de plus en plus Marx.

      Entre 1851 et 1862, Marx publie ainsi 487 articles, un ensemble de textes dont le volume dépasse les trois livres du Capital. En réalité, comme l’a révélé sa correspondance, tous ne sont pas de sa plume  : Engels rédige 125 des articles, en co-écrit 12 autres, et en traduit un certain nombre d’autres de l’allemand vers l’anglais. «  Je rentre directement chez moi pour terminer l’article pour le Tribune, afin qu’il parte avec la deuxième levée et que tu puisses l’envoyer par le vapeur de demain  », écrit par exemple Engels à Marx le 23 septembre 1852. Entre les deux amis, le courrier Londres-Manchester et des rencontres fréquentes constituent plus qu’un lien personnel, une étroite collaboration politique. Leurs articles abordent de nombreux aspects de la politique européenne, britannique en particulier, mais aussi allemande, espagnole, française, etc. Au fil des années, Marx s’intéresse de plus en plus à l’Asie et aux questions coloniales, notamment à la révolte des Taiping, à la seconde guerre de l’Opium en Chine et à la révolte indienne de 1857. Il s’intéresse également à la Russie, notamment aux troubles résultant de la guerre de Crimée et à l’agitation contre le servage, aboli en 1861. Pour Marx, cette écriture régulière, en prise avec l’actualité, est aussi une façon d’affirmer ses idées et de discuter avec d’autres penseurs et militants de son temps. Les articles font donc partie du capital politique marxiste, même si le terme n’existe pas, à une époque où Marx est certes reconnu, notamment parmi les exilés allemands, mais où il n’a que peu de partisans convaincus.

      Le volume des articles du #New-York_Daily_Tribune, récemment paru et concernant les années 1851 et 1852, est le premier d’une série, les #Éditions_sociales ayant entrepris de traduire et d’éditer l’intégralité des articles de Marx et Engels parus dans ce journal. Ce projet s’inscrit dans la #GEME (#Grande_édition_Marx_et_Engels), qui propose de nouvelles traductions de leurs œuvres, à partir de l’édition des œuvres complètes en langue originale, la #MEGA. Ce volume I contient d’abord une série de 19 articles, connue sous le titre #Révolution et #contre-révolution en Allemagne, articles rédigés par Engels, traduits et édités par le passé. Il y analyse les forces à l’œuvre dans les #États_allemands et en #Autriche en 1848-1849, le jeu des #classes_sociales, les aspirations réformatrices de la bourgeoisie et sa crainte du rôle du prolétariat. Ce volume contient également 13 «  dépêches d’Angleterre  », sur la situation et les pratiques politiques britanniques, après plus d’une décennie de mobilisation du #mouvement_chartiste. L’introduction détaillée, utile pour mettre en contexte l’ensemble des articles, insiste néanmoins sur les «  erreurs de pronostic  » de Marx et d’Engels, alors que ceux-ci, forts de leur #optimisme_révolutionnaire, font en réalité des paris militants qui n’ont pas de valeur prédictive. Des notes et des annexes aident à comprendre les nombreuses références à des personnalités et à des événements aujourd’hui oubliés.

  • Face aux ravages de la mondialisation capitaliste, l’impasse du souverainisme. Deux textes :

    La « #démondialisation » et le protectionnisme, entre #démagogie cocardière et ineptie économique | #archiveLO (10  janvier 2012)

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/documents/archives/la-revue-lutte-de-classe/serie-actuelle-1993/article/la-demondialisation-et-le

    – La #mondialisation, un phénomène ancien et irréversible
    #Protectionnisme et surenchère patriotarde
    – Le #mouvement_ouvrier contre le protectionnisme

    Face aux ravages de la mondialisation capitaliste, l’impasse du souverainisme | #archiveLO (2 juin 2016)

    https://www.lutte-ouvriere.org/publications/brochures/face-aux-ravages-de-la-mondialisation-capitaliste-limpasse-du-souver

    – La mondialisation consubstantielle au capitalisme
    – Une mondialisation précoce
    – Une #exploitation mondialisée
    – La formation du #prolétariat international
    – Des États nationaux au service de la bourgeoisie
    – L’impérialisme, un stade « suprême » en décomposition…
    – D’une #guerre mondiale à l’autre
    – L’intervention des États au service de la bourgeoisie
    – La dérégulation financière, conséquence de la crise
    – Les multinationales et le #libre-échange généralisé
    – Les États, instruments privilégiés de leurs firmes
    – Le #Tafta et autres accords de libre échange
    – Les #délocalisations… et leurs limites
    – La mondialisation de l’exploitation
    – Une socialisation toujours plus grande de la production
    – L’impasse des idées souverainistes et protectionnistes
    – L’#Union_européenne, bouc-émissaire de tous les souverainistes
    – Renouer avec les perspectives communistes et l’#internationalisme_prolétarien

    #marxisme #nationalisme #obscurantisme #souverainisme #PCF #stalinisme #LFI #Mélenchon #internationalisme #communisme

    • Vous dites n’importe quoi, et avec un aplomb malfaisant qui sidère.

      LO est une organisation ouvrière. Sur ses 9000 membres militants, un petit pourcentage de travailleurs de l’éducation nationale et une énorme majorité de travailleurs d’industrie, d’administration, des hôpitaux, des transports publics, etc.

      Amusez-vous (si vous pouvez dédier un moment à l’honnêteté intellectuelle) à éplucher nos listes électorales aux législatives, aux régionales et aux municipales.

      Tout ceci, naturellement, n’ayant aucun rapport avec l’objet du post d’origine…

    • Je ne dis pas n’importe quoi.

      Lors de ta prochaine réunion en comité restreint étant donné votre audience, tu pourras te vanter de m’avoir mis en cause.

      Pour ton information, je suis l’immonde nationiste qui :
      – A interviewé la caissière d’auchan Tourcoing qui avait fait une fausse couche sur son lieu de travail, suite aux ordres de son management.
      – A diffusé cet interview à toute la presse, ce qui lui a pris la journée de la veille de noël, ainsi que sa soirée de cette journée.
      Ce fait divers a ainsi pu avoir une audience nationale pour ne pas dire plus.
      Tout cela en étant salarié chez les mulliez avec le risque de valser à la porte, mais ce que ces milliardaires avaient fait dépassait l’acceptable.
      Ca leur a couté des millions d’euros en contre publicité.

      C’est pas tous les jours que des blogueurs attitrés sur seenthis, puisque tes publications ont le rare privilège d’être en page d’accueil, peuvent se vanter de truc pareils.
      Tu comprendras donc que tu ne m’impressionnes aucunement.

      Au fait, pour ce qui est de la mondialisation, les idées que tu prônes ressemblent étrangement à celles de Monsieur Gérard Mulliez mon ancien patron et de sa famille, une des plus riche de France grâce à la mondialisation.

      Point à aborder aussi lors de ta prochaine réunion en comité restreint.

      Un peu de lecture afin d’élargir ton horizon : https://www.solidaire.org

      Eux, c’est des vrais !

      Le malfaisant, c’est toi @recriweb .
      J’avais oublié de préciser. Ceci n’est pas une insulte, mais une réponse

    • « Les idées que tu prônes ressemblent étrangement à celles de Monsieur Gérard Mulliez. » Oui, car comme chacun sait, Gérard Mulliez est communiste révolutionnaire (marxiste, léniniste et trotskiste) et a dédié sa vie à la révolution mondiale qui abattra le capitalisme…

      Quant au PTB, nourri au maoïsme et au stalinisme, c’est aujourd’hui un « vrai » parti de gouvernement. Je comprends mieux vos aspirations nationalistes…

      Merci pour votre réponse, qui est très éloquente.

  • Aux Etats-Unis, les grèves se multiplient : l’espoir renaît ? (1/2)
    https://www.frustrationmagazine.fr/greves-etats-unis

    Avec leur droit du travail en lambeaux et leur protection sociale quasi inexistante, les États-Unis d’Amérique semblent fournir l’exemple parfait d’un pays où les capitalistes ont gagné la guerre des classes depuis longtemps. Et tant pis si cela accouche d’un président aussi grotesque et putschiste que Donald Trump, ou un papy bafouillant à la Biden. […]

    • Les militants de The Spark (États-Unis) au Congrès annuel de LO en décembre dernier :
      https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/12/10/interventions-des-groupes-invites_450524.html

      Symptômes de colère ouvrière

      En surface, il semble que le malaise social que nous avons vécu ces dernières années est toujours là cette année. Il n’y a pas eu à ce jour de grèves majeures comme dans d’autres pays.

      Mais dans ce pays, le plus capitaliste de tous, des lois envoient les #mouvements_sociaux dans l’industrie sur des voies de garage bureaucratiques. Il y a eu néanmoins des petits aperçus de colère ouvrière. Sur six syndicats du rail, les travailleurs de deux d’entre eux ont voté contre un contrat plus ou moins imposé par #Biden, et des grèves sont prévues en décembre – même si Biden pourrait les repousser encore une fois d’un trait de plume. Il y a eu des #grèves locales isolées – les travailleurs du papier, des journaux, les enseignants, les mineurs, les concierges des cités. À la fin du mois d’octobre, 6 000 travailleurs de 234 magasins #Starbucks ont suivi jusqu’au bout le processus juridique tortueux nécessaire pour que le gouvernement organise un vote afin de décider s’ils pouvaient se syndiquer. Ce n’est qu’une goutte d’eau dans une entreprise qui compte près de 16 000 magasins et 350 000 travailleurs. Mais c’est tout de même une goutte. Tout comme le vote de l’an dernier dans le seul établissement d’#Amazon qui a réussi le parcours du combattant pour voter la reconnaissance légale de son syndicat.

      Cette année, alors que la police a déjà tué près de 900 personnes, il n’y a pas eu d’explosion comme celle qui avait suivi le meurtre de George Floyd. Mais il y a eu des manifestations locales contre la violence qui ont parfois permis d’inculper un policier ou de faire libérer de prison quelqu’un accusé à tort. Cela paraît minime, mais ça témoigne de la colère qui couve juste sous la surface de ce prétendu phare de la démocratie.

      Il y a du mécontentement et du ressentiment à de nombreux niveaux. Nous avons pu le constater à notre petite échelle au travers de nos activités, notamment les campagnes électorales dans trois des quatre États où nous sommes présents. Cela a constitué notre principal travail de l’année, même si tout le reste – les bulletins d’entreprise, les ventes publiques, les efforts de recrutement, l’activité syndicale, notre fête, les pique-niques, etc. – a continué comme avant.

  • Les combats pour l’émancipation des femmes et le mouvement ouvrier | #conferenceLO #archiveLO (13 février 2016)

    https://www.lutte-ouvriere.org/publications/brochures/les-combats-pour-lemancipation-des-femmes-et-le-mouvement-ouvrier-65

    Sommaire :

    – L’oppression des femmes  une conséquence de l’apparition de la #propriété_privée
    – La participation des femmes du peuple à la #Révolution_française
    – Le #Code_civil_de_Napoléon  : un arsenal contre les femmes
    – La réaction n’étouffe pas la voix de celles et ceux qui veulent l’égalité
    – Pendant la #révolution_de_1830, des prolétaires hommes et femmes se battent pour le droit au travail
    – Pour les héritières du #saint-simonisme, la lutte des femmes est jumelle de celle des prolétaires
    – Le #Manifeste_du_Parti_communiste de #Marx et #Engels contre la propriété des femmes
    – Pendant la #révolution_de_1848, les femmes luttent pour le droit au travail et élisent leurs délégués à la Commission du Luxembourg
    – Le mouvement ouvrier face à la revendication du droit au travail pour les femmes
    – La #Commune_de_Paris, premier État dirigé par des ouvriers et des ouvrières
    – L’Union des femmes crée un embryon d’organisation ouvrière de la production
    – Le mouvement socialiste marxiste : un contre-pouvoir qui se construit en intégrant des militantes dans ses rangs
    – La jeunesse d’une ouvrière devenue dirigeante socialiste  : #Adelheid_Popp
    – Les #préjugés sexistes ou corporatistes divisent les forces de la classe ouvrière
    – L’exemple d’une grève à Nancy...
    – ... Un contre-exemple, à Méru, quand la classe ouvrière surmonte les divisions
    – Les organisations féministes bourgeoises... pour les droits des femmes, mais dans le cadre limité de la société capitaliste
    – En #Grande-Bretagne, les #suffragettes utilisent la violence pour briser l’étau qui réprime leurs revendications
    – La #Révolution_russe débute lors de la #Journée_internationale_des_femmes le 8 mars 1917
    – Le pouvoir bolchevique réalise ce pour quoi se battent les #féministes en Europe et aux États-Unis
    – L’échec de la #révolution_mondiale et la stalinisation de l’Internationale  : les idées de la bourgeoisie pénètrent les partis ouvriers | #stalinisme
    – Le #PCF et sa volonté d’intégrer la société bourgeoise
    – La renaissance du #mouvement_féministe dans les années 1960-1970  : en dehors des organisations réformistes du mouvement ouvrier
    – La situation des #femmes à l’heure où les forces réactionnaires sont à l’offensive
    – Dans les pays riches aussi, la #condition_des_femmes paie son tribut à la réaction
    – Pour la fin de l’#oppression_des_femmes, comme pour la libération de l’ensemble de la société, il est vital que renaisse le #mouvement_ouvrier

    #capitalisme #marxisme #sexisme

  • Krieg und Frieden : In einer kleinen Stadt
    https://www.telepolis.de/features/Krieg-und-Frieden-In-einer-kleinen-Stadt-7491994.html

    Un reportage sur une manifestation locale de nouveaux pacifistes à Fribourg-en-Brisgau, l’agonie du vieux mouvement pacifiste et l’isolement « woke » des milieux de gauche.

    Après avoir lu ce reportage j’arrive toute somme faite à la conclusion que beaucoup de mes contemporains allemands sont dans le même état d’esprit comme mes grand parents en 1939. Après avoir été exposés à la propagande nationale unanime pendant six ans et demi il s’identifient avec l’état et sa mythologie au point d’accepter l’idée d’une guerre juste. J’ai l’impression que leur individuel succès économique relatif les a fait oublier qu’ils feront tous parti des victimes de l’escalade violente imminente. Il se peut même que cette idée ne leur soit encore jamais venue à l’esprit.

    Vu l’absence d’une alternative politique évidente la dissonance cognitive bat son plein et pousse ces esprits peu analytiques vers les convictions faciles qui leurs permettent de ne pas mettre en question leur propre existence.

    11.2.2023 von Gerhard Hanloser - Freiburg im Breisgau, am Samstag, dem 4. Februar. Kleine Aufkleber mit Friedenstauben hatten im Innenstadtbereich auf die Demonstration aufmerksam gemacht. „Es reicht! Friedensverhandlungen jetzt!“ steht auf ihnen. Am Platz der Alten Synagoge will man sich versammeln.

    Auf den ersten Blick könnte man meinen, dass die alte traditionsreiche Friedensbewegung mobil macht. Sie hat in Freiburg und Umgebung eine lange Tradition. Hier gibt es das 1995 gegründete Freiburger Friedensforum, das vor allem nach dem 11. September 2001 und den daraus folgenden US-"Kriegen gegen den Terror" mobilisierte und gut besuchte Veranstaltungen ausrichtete.

    Das Rüstungsinformationsbüro müsste genannt werden, aktivistische GEW-Gruppen und auch einige wichtige prominente Einzelstimmen wie der im Dezember letzten Jahres verstorbene Manfred Messerschmidt vom Militärhistorischen Institut als Begründer der kritischen Militärgeschichte. Wie er gilt auch der Historiker und Friedensforscher Wolfram Wette als eine wichtige militärkritische Stimme der Region.

    Doch bei einem genaueren Blick fällt schon die militante Diktion des Aufklebers auf, die Friedenstauben sind eine etwas dynamischere Variation der alten klassischen Friedenstaube der 1980er-Jahre – und vor allem: als Aufrufer fungiert eine Organisation namens FreiSein Freiburg. Vor zwei Jahren schaffte es diese Gruppe bis zu 7.500 Teilnehmer auf Demos gegen die Corona-Maßnahmen zusammenzutrommeln. In der Badischen Zeitung wurde dieser Gruppe „wilde Demokonzepte“, „Eskalationen“ und „Konfrontationen mit den Behörden“ beschieden.

    Das kennt man eher aus der Zeit der Häuserkämpfe oder der Bewegungen für ein Autonomes Jugendzentrum in den 1980er- und 90er-Jahren. Und wie die damalige linke Szene skandierte und es mit Sprühdosen kundtat, ist man sich heute in der politisch diffusen maßnahmenkritischen Bewegung sicher: „BZ lügt!“

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    Friedensdemonstration in Freiburg am 4.2.2023
    In einer kleinen Stadt

    Bild: Gerhard Hanloser

    In diesem Geiste und mit dieser Massage fand vor zwei Jahren auch eine kleine Kundgebung vor dem traditionsreichen Lokalblatt statt, um die „einseitige“ und „diffamierende“ Coronaberichterstattung zu kritisieren. Diese damaligen Demonstrationen zu Corona seien allerdings schnell auf einen harten Kern von 600 Leuten zusammengeschrumpft, erklärte mir ein Vertreter der örtlichen antifaschistischen Szene. Allerdings wären unterschiedliche Aktionsformen gewählt worden, wie Autokorsos oder beständige Wochenendspaziergänge durch die Innenstadt.

    Linke Einzelpersonen aus politischen Wohnprojekten, Antifas, der antifaschistische Motorradclub „Kuhle Wampe“ und andere hatten gegen diese Demonstrationen mobilisiert.

    Nun also Frieden, nicht mehr Corona. Auf dem Platz der alten Synagoge sind Schilder ausgebreitet. Auf ihnen steht „Blind gehorchen? Nie wieder!“, „Wer schweigt, macht mit!“, „Aufklärung statt Kriegspropaganda“, „Protestieren statt frieren“, „Wir zusammen ohne Lügen, ohne Lobby, ohne Korruption!“ und auch der schlichte Hinweis „reitschuster.de“ auf ein unter Gegnern der Corona-Maßnahmen beliebtes online-Medium.

    In einem großen Zelt liegen hohe Stapel des „Demokratischen Widerstand“, der in Berlin beheimateten Zeitung der gegen die Corona-Maßnahmen gerichteten Bewegung rund um Anselm Lenz, die sich zur „Freiheitsbewegung“ stilisiert, einen inflationären Faschismusbegriff nutzt und sich gleichzeitig nicht scheut, Rechtsradikalen ein Forum zu bieten.

    Ich spreche ein paar Sätze in mein Smartphone, um mich besser erinnern zu können, und filme einige Szenen der Demonstration auf dem Platz der Alten Synagoge ab. Prompt werde ich als Vertreter des örtlichen alternativen Senders Radio Dreyeckland ausgemacht, der erst vor kurzem Besuch vom Staatsschutz bekam.

    Ein großer, recht forsch auftretender Demoverantwortlicher spricht mich an, sucht die konfrontative Diskussion. Woher ich käme, politisch. Aha, ein Linker. In schnellen Wendungen landet er bei einer Diskussion über den Faschismus- und Nazi-Begriff.

    Faschismus sei eine Methode der Propaganda, die Maßnahmen, er meint jene gegen Corona, seien faschistisch gewesen. Wer jedoch bei Demonstrationen beispielsweise im August 2020 Nazis auf der Straße gesehen hätte, irre sich. Reichsfahnen dürfe man nicht überbewerten, sie stünden nur für ein paar Leute, die ihren Wilhelm wieder haben wollten. Eine Diskussion mit dem Mann ist schwer, er unterbricht ständig, hat eine durchgehend arrogant-belehrende Haltung, ist im Grunde desinteressiert am Gegenüber und unterstellt Dinge, die gar nicht im Gespräch gesagt wurden.

    Er kommt mir vor wie der Prototyp des von Carolin Amlinger und Oliver Nachtwey diagnostizierten autoritären Libertären, hart am Rande des Typus des „Spinners“, wie die beiden unter Rückgriff auf Adornos Persönlichkeitsanalysen des autoritären Charakters eine Unterform der aktuellen autoritären Rebellen, die voller projektiver und ressentimentgeladener Wut sind, nennen. Beim wenig freundlichen Verabschieden erklärt er noch, er wäre ein Vertreter der Partei DieBasis.

    Eine Frau meines Alters hat unseren Schlagabtausch interessiert verfolgt, wendet sich an mich: „Ja, der wollte dich nur platt machen und an die Wand reden.“ Sie komme aus Hamburg, sei dort jahrelang in der Linken gewesen, die Rechten hier wären ihr auch ein Graus, sie fände aber keinen Anschluss, ob ich ihr nicht helfen könne, mit Gruppen, Namen oder Adressen. Leider nein, schließlich wohne und leben ich seit zehn Jahren in Berlin.

    Ich laufe weiter über den Platz, der sich so langsam füllt. Zwei junge Männer haben sich Fahnen über den Rücken gezogen: „Freiburg – Studenten stehen auf“ steht auf der einen, auf der anderen ist nur ein lila Fischsymbol, wie man es aus der protestantischen Szene kennt. Eine sympathische mittelalte Frau zeigt mir lachend das Schild „Diplomaten statt Granaten!“.

    Eine etwa 60-jährige Frau am Rande des Platzes trägt ein riesiges selbstgebasteltes Körperschild. Neben Kriegsbildern und einem Bild von Michail Gorbatschow steht „Wir 24 Mio russl. Deutsche: nein“. Wenn man genau hinschaut, steht neben Gorbatschow die Jahreszahl „1990“ und die Anklage „Zerstörer“. Ein Bild des Rotarmisten, der die rote Fahne auf dem Reichstag hisst, ist mit der Aufforderung „Nie vergessen“ versehen.

    Die Jahreszahlen 2014 bis 2023 stehen neben dem Kurzkommentar SOS. Bilder von Leichen. Man braucht keine große Phantasie zu haben, nur etwas Vorwissen, um anzunehmen, dass dies Bilder aus der Ostukraine sind, wo seit 2014 ein im Westen gerne übersehener lokaler Krieg tobte. Die Frau klagt, man zerstöre ihre Heimat, die Nato betreibe dies.

    Es ist ein Leichtes, sich über diese Person und ihre demonstrative Agitation lustig zu machen. Besonders geübt sind darin Spiegel-Reporter, für die diese Frau ein gefundenes Fressen wäre. In einer Gesellschaft, die viel auf „Empathie“ hält, wäre es interessanter und müsste doch ebenfalls leicht sein, sich über diese fremd und unanständig anmutende Perzeption des Ukraine-Krieges Gedanken zu machen.

    Dafür müsste man es allerdings wagen, von der eigenen, sehr westlichen Narration der Genese des Krieges wenigstens mal kurz abzurücken; eine Narration, die überall, beispielsweise auch im Freiburger Thalia-Büchertempelpräsent ist, wo eine ganze Wand dem autoritär-totalitären Putin-Russland in Form von Publikationen gewidmet ist.

    Das zentrale Fronttransparent fordert Friedensverhandlungen und schlägt hippieske Töne an: „Wir sind eine Menschheitsfamilie“. Eine Rollstuhlfahrerin mit großem Trommelgefährt rückt an, eine gigantische Friedenstaubenfahne schwenkend. Sie ist offensichtlich hier gut bekannt, wird freudig begrüßt. Wer Toleranz und Achtsamkeit schätzt: im Umgang mit dieser Frau ist sie von Seiten der Demonstranten mehr als vorhanden.

    Die akademische Linke beklagt gerne im Geiste der moralischen Identitätspolitik einen gesellschaftlichen „Ableismus“, diese Frau scheint hier als Mitstreiterin für die gerechte Sache gewürdigt und geschätzt und keinesfalls nur auf ihre Behinderung reduziert zu werden.

    Diese Demonstration, so schießt es mir durch den Kopf, scheint offener und integrativer zu sein als so manche linke Szenekundgebung. Recht weiblich ist die Demo auch zusammengesetzt, allerdings liegt das Durchschnittsalter deutlich über jenem der anderen Demonstrationen in Freiburg, seien es jene für die Verkehrswende oder die jüngste gegen die staatliche Repression gegen Radio Dreyeckland.

    Zwei Frauen in quietschbunten Mänteln haben eigene Plakate mitgebracht „Hinterfrage alles“ steht auf dem einen „Raus aus der Nato. Frieden mit Russland“ auf dem anderen. Ein Mitte 50-Jähriger ist mit einer Russlandfahne angerückt, ich spreche ihn an, warum er diese trage. Er wolle nur im Geiste der Ostpolitik Verhandlungen und Wandel durch Annäherung, sagt er. Seine Antwort ist sehr glatt. In seiner freien Hand hat er mehrere Prospekte und Flyer des rechtsradikalen Magazins Compact von Jürgen Elsässer.

    Ich konfrontiere ihn damit, dass er ja offensichtlich rechte Propaganda verteilt, die mit der Ostpolitik der SPD wenig gemein haben dürfte. Er wiegelt ab, Elsässer werde in die rechte Ecke gedrängt, es gehe doch nur um Verhandlungen. Eine Deutschlandfahne taucht auf, eine andere ist in Himmelblau gehalten und trägt die Parole „Unser Land zuerst“. Parteifahnen sind nicht zu sehen.

    Ich entdecke am Rand alte Bekannte und Freunde meiner Eltern, es sind Vertreter der 80er Jahre Friedensbewegung, die urgrün, linkssozialdemokratisch oder parteikommunistisch geprägt war. Wir freuen uns, uns zu begegnen. Schnell bin ich mir mit den alten Friedensfreunden einig: Diese Veranstaltung ist mindestens obskurantistisch, die eigenen friedenspolitischen und pazifistischen Parolen wie „Frieden schaffen ohne Waffen“ seien offensichtlich einem anderen Milieu zugefallen.

    Ein Hauch von Niedergeschlagenheit hängt über unserem kurzen Gespräch. Wie ich seien sie auch bloß teilnehmende Beobachter. Wenn das Friedensforum Freiburg oder eine andere klar links positionierte Gruppierung zu einer Friedensdemonstration aufrufen würde, kämen nur eine Handvoll Leute, wird mir erklärt. Es sei verheerend, dass bundesweit jede Friedenskundgebung schnell in den Ruf gerate, „rechtsoffen“ zu sein.

    Auch wenn böse Zungen der Friedensbewegung 1980er-Jahre bereits damals „Antiamerikanismus“ unterstellten und die haltlose Diagnose des Polemikers Wolfgang Pohrt, die Friedensbewegung sei eine „deutsch-nationale Erweckungsbewegung“ besonders bei Nato-Apologeten und Atlantikern gut ankam und bis heute kolportiert wird, müsste man doch daran erinnern, dass die alte Friedensbewegung hegemonial links war.

    Sie folgte einem konkreten Humanismus, kombinierte Friedenssehnsucht mit der Forderung nach einer gerechten Weltwirtschaftsordnung, reaktivierte die im NS-Faschismus als undeutsch markierten Tugenden des Pazifismus und Antimilitarismus.

    Und auch wenn sich einige rechte oder deutschtümelnde Kräfte unter die Hunderttausende umfassende Bewegung gemischt hatten, sie wurden von Linkssozialdemokraten, Kommunisten, engagierten, weltoffenen Christen – sprich einem breiten humanistischen Spektrum von linken Citoyens –schlicht an den Rand gedrückt. Das ist jetzt anders. War die alte Friedensbewegung klassenmäßig von Bildungsbürgertum dominiert, so ist die „neue Friedensbewegung“ kleinbürgerlich mit deutlichen Ausfransungen in ein prekäres, dank Hartz-IV armes und sozial randständiges Milieu.

    Ein Bekannter, dem ich den Charakter der Demo und diese Begegnung mit den gemeinsamen linken, etwas verzweifelten Friedensfreunden per Telegram-Nachricht schildere, schreibt mir prompt zurück: „Die Anti-Kriegsparolen bleiben unsere Parolen. Anders als nach 1918 fordern Rechte heute nicht zum Krieg auf. Das haben Liberale und ehemalige Linke und halbe Sozialdemokraten von SPD-FDP-Grünen einvernehmlich übernommen. Und nur deshalb wird es schwer. Nur deshalb!“

    Die (historische) Linke, zu der man Grüne und SPD wohl noch zählen muss, ebenso wie den DGB, hat sich mehrheitlich und zuweilen mit wehenden Fahnen ins bellizistische und ungebrochen pro-westliche Lager verabschiedet. So muss man sich kaum wundern, dass die „Spinner“ zurückbleiben und wie hässlicher Strandmüll nach der Bewegungsflut in der Ebbe sichtbar werden. Auch die linksradikale Szene, die beispielsweise noch in den 80er Jahren zu Reagan-Besuch und Rekrutenvereinigung antiimperialistisch und antimilitaristisch agierte – und immer am Rande der Friedensbewegung, nie ohne Spannungen, anzutreffen war, hat sich transformiert.

    Vornehmlich sucht man in diesem Milieu nach dem Bösen und dem Nazi, wie bereits zu Zeiten der Coronademonstrationen. Ich blicke mich um, Gegendemonstranten wie noch zu Coronazeiten sind nicht zu erblicken. Medienvertreter sind nur wenige anwesend.

    Der SWR wird einen kleinen Bericht bringen, der überschrieben ist mit „Solidarität mit Russland bei ’Friedensdemonstration’ in Freiburg“, am Montag sucht man vergeblich in der Badischen Zeitung einen Bericht über die Demonstration, die immerhin 500 Leute auf die Straße brachte. Von Radio Dreyeckland ist auch kein rasender Reporter, besser: keine rasende Reporter:in anwesend. Stattdessen werde ich von einigen Demonstranten für einen solchen gehalten.

    Ich laufe auf eine Kleingruppe von mittelalten Männern mit Bärten und Tarnjacken zu – und wiederhole die Frage, die ich etlichen hier stelle: „Die klassische Friedensbewegung – gerade hier in Freiburg – war mehrheitlich links. Wo würden Sie sich auf dem politischen Spektrum verorten?“ Als Antwort kriege ich nur zu hören: „Die Freiheit! Wir sind für die Freiheit!“ Rechts? AfD? Nein, damit habe man nichts zu tun.

    Merkwürdig nur, dass just während des Gesprächs ein anderer aus der Gruppe hektisch versucht, einen eindeutig rechts-souveränistischen Spruch, wonach wir nur Vasallen der USA seien, mit einem Pappschild abzudecken.

    Ein kleiner Mann mit Zylinder und Daunenjacke, der das Schild „Heute Waffen – morgen Panzer – übermorgen Deine Söhne“ trägt, eilt dazu, deutet mit dem Daumen auf mich und erklärt im breitesten Badisch: „Radio Dre’ckland. De’ isch vo’ Radio Dre’ckland“. Höflich und wahrheitsgemäß erkläre ich, dass ich vor zehn Jahren aufgehört habe, für Dreyeckland zu senden. Die Männer nehmen es auch achselzuckend hin, bedrängt werde ich nicht, die Stimmung aggressiv zu nennen, wäre lächerlich.

    Als ich vor knapp dreißig Jahren als Redakteur im sogenannten Tagesinfo von Radio Dreyeckland anfing, dezidiert von links unten Nachrichten zu produzieren und wir dem Konzept der „Gegenöffentlichkeit“ verpflichtet waren, wurde mir von dem schon länger verstorbenen älteren Radio-Redakteur Martin Höxtermann aufgetragen: „Wir haben Aufnahmegeräte – geh auf die Straße und fang Stimmen ein!“

    Das war damals eine leichte Übung, die Straße und der Protest waren links, antifaschistisch, subkulturell. Die Stimmung wie die bei Demonstrationen einzusammelnden Stimmen passten zu der Weltanschauung, die das Radio pflegte. Radio Dreyeckland hatte sich aus dem illegalen Anti-Atom-Radio „Verte Fessenheim“ entwickelt, das sich 1977 gegründet hatte.

    Bis 1988 war Radio Dreyeckland (RDL) ein linker bis linksradikaler Piratensender, stark verbunden mit den damaligen sozialen Bewegungen wie dem Häuserkampf. Dann konnte es sich als nichtkommerzielles Radio legalisieren. Noch in meiner aktiven Radiozeit Anfang der 1990er-Jahre war man von einem prinzipiellen Gegenöffentlichkeits-Optimismus geprägt, dass „die Straße“ die Wahrheit sage. Ein alter Radiojingle aus den 1980er-Jahren verkündete in breitem Badisch: „Määnschen spräächen machen...“

    Darin folgte RDL auch anderen Freien-Radios und alternativen Radiokonzepten, wie sie beispielsweise in Italien in operaistischen und mit der Autonomia-Bewegung verbundenen Sendern praktiziert wurden. Linke und marxistische Fabrikaktivisten versuchten mit Fragebögen im Gespräch mit ihren Arbeitskollegen hinter den Fabrikalltag zu blicken, um die Struktur der Ausbeutung zu verstehen und im kommunikativen Prozess von Angesicht zu Angesicht zu kämpferischen „Arbeitergenossen“ zu werden.

    Denn das Gespräch über den Arbeitsalltag sollte bewusstseinsfördernd und ideologiehemmend oder -abstreifend wirken. Analog zu dieser Vorstellung sollte auch das gemeinsame Erstellen von Sendungen, die freie Rede ins Mikrophon, das offene Gespräch ohne Hierarchie kritische Erkenntnisprozesse fördern.

    Mit dem ersten Antisemitismusstreit 1991 anlässlich des Golfkriegs, als intern und von außen antiimperialistische Redakteure unter starken Beschuss kamen, setzte sich im Radio immer mehr eine Skepsis gegenüber diesen populären linken Strategien durch. An der ein oder anderen Stelle tauchten elitär-ideologiekritische Sendungen und Formate auf. In den letzten Jahren unterscheidet sich das freie Radio weder handwerklich, also in der Form, noch inhaltlich von anderen Sendern. Es geht nur etwas dilettantischer zu.

    Radio Dreyeckland ist unter den Coronademonstranten und der maßnahmenkritischen Szene ein rotes Tuch. Mit gutem Grund. Als „Schwurbler“, Verschwörungstheoretiker und Nazis tauchen sie schließlich in Sendungen des ältesten freien Radios Deutschlands auf. Und in diesen Markierungen unterscheidet sich RDL auch nicht von den lange Jahre viel gescholtenen „Mainstreammedien“.

    Im Radioarchiv gibt es auch kein Feature, keine Reportage, die Stimmen von den Demonstrationen hätten präsentieren können. Kritik an den in Baden-Württemberg besonders harschen Lockdownmaßnahmen, die bis zu einer Ausgangssperre führten, konnte man beim linken Sender vergeblich suchen. Man habe erst vor kurzem, so erklärt mir ein Freund, der eine Musiksendung bei RDL macht, den Kanon der „Antis“, also das Sendungsstatut, das eine Art der inhaltlich-politischen Selbstverpflichtung darstellt, um das „Antiverschwörungsideologisch“ erweitert.

    Ein anderes Anti dahingegen drohe immer weiter aufgeweicht zu werden: der Antimilitarismus. So sorgte ein recht aufschlussreiches Interview mit dem pazifistischen Sprecher des Rüstungsinformationsbüros und Sprecher der Deutschen Friedensgesellschaft – Vereinigte Kriegsdienstgegner:innen (DFG-VK) Jürgen Grässlin für Kontroversen und einige Aufregung. Der das Gespräch moderierende Redakteur, der seit einigen Jahren eine bezahlte Stelle beim meist auf Ehrenamt beruhenden Radio inne hat, hat eine klare Agenda. Nichts neues für einen linken Sender.

    Zu Coronazeiten hatte er sich für harte Seuchenbekämpfung und eine ZeroCovid-Strategie ausgesprochen, gleichzeitig war er recht schnell dabei, Maßnahmengegner unisono zu „Rechten“ zu erklären. Er führte mit Grässlin eine Art Gespräch, wozu auch wir uns damals als aktive RedakteurInnen immer gegenseitig anhielten: bitte kein Gefälligkeitsinterview! Kritik auch an Gesinnungsgenoss:innen! Allerdings unterstellte der Interviewende dem konzise und geduldig antwortenden Grässlin, seine antimilitaristische Position toleriere eine russische Politik, die Menschen töte und in Lager sperre.

    Der Redakteur ließ keinen Zweifel aufkommen, dass Waffen zu liefern nicht nur politisch geboten, sondern die einzig richtige moralische Haltung sei.

    Mit einiger Verwunderung nehmen so auch ältere politische Akteure aus Freiburg die jüngsten Staatsschutzdurchsuchungen vom 17. Januar diesen Jahres bei dem alternativen Sender wahr, wie ich die nächsten Tage erfahren sollte. Einige Tage später erzählt mir ein im Musikbereich aktiver Radioaktiver, dass einflussreiche Redakteure im Sender für Waffenlieferungen optieren, der Grässlin interviewende Redakteur also kein Ausnahme darstelle.

    Die Staatsfeinde von einst seien doch bereits während der Coronapandemie mehr als angepasst gewesen. Tatsächlich stoße ich bei einem Spontanbesuch des Radios auf durchgehend masketragende Redakteurinnen. Dass es um mehr als um Gesundheitsschutz am Arbeitsplatz geht, ist schnell zu merken. Der Ton zur Begrüßung ist spitz, obwohl ich mir schnell und artig eine Maske überziehe: Die Maske ist hier ein Zeichen, auf der guten und solidarischen Seite zu stehen.

    Dies bezieht sich offensichtlich nicht nur auf Pandemie-Maßnahmen und Waffenlieferungen. Ein anderer alter Freund, der unlängst einen Moderations-Workshop bei RDL besuchte, sollte sich in der Vorstellungsrunde mit Pronomen vorstellen, erzählte er mir beim Bier. Als Naturwissenschaftler wusste er gar nicht, was das soll. Das Radio, so könnte man meinen, ist „woke“ geworden, wie viele der übriggebliebenen linken Strukturen in der Stadt.

    Kritische politische Analyse, Konfrontationsbereitschaft mit den Herrschenden und Lust an Debatte und politischem Streit wurde ersetzt durch die vermeintlich richtige Moral. Was ist an Radio Dreyeckland denn noch so gefährlich, fragen sich hinter vorgehaltener Hand einige ältere Semester aus der früher recht agilen linken Szene. Dennoch müsse man gegen diesen repressiven Akt der Staatsanwaltschaft aus Karlsruhe solidarisch sein.

    Das Ermittlungsverfahren, das zur Hausdurchsuchung geführt habe, sei von einer wahnhaften anti-linken Haltung geprägt, das Kopieren von Adressen von RDL-Mitgliedern und -Hörerinnen ein eklatanter Verstoß gegen den Datenschutz. Trotzdem: RDL müsse an seine linke und subversive Geschichte erinnert werden.

    Als ich die Kundgebung verlasse, höre ich im Hintergrund eine live dargebotene Version eines bekannten Bob Dylan-Stücks. Man könnte es sich einfach machen und die Demonstration als Querfrontveranstaltung der rechtsoffenen „Schwurbler“ etikettieren. RDL würde das senden, die Badische Zeitung ebenso wie SWR.

    Tatsächlich ist ja auch hier und an diesem Tag die Friedensforderung von Rechten, Verwirrten und Obskurantisten gehijackt worden. Verzweifelte und Suchende gesellten sich dazu. Doch dies ist nur ein Teil des viel größeren Dramas, das zu analysieren und abzuwenden der Mehrheit einer selbstzufriedenen und angepassten Milieu-Linken offensichtlich nicht gelingt.

    #Allemagne #Fribourg #politique #mouvement_pour_la_paix

  • Les religions et les femmes

    Conférence du Cercle Léon Trotsky du 4 février 2005
    https://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/article/les-religions-et-les-femmes-6394

    Propriété privée et assujettissement des femmes
    – L’évolution vers le monothéisme
    – Naissance du #christianisme
    – Naissance de l’#islam
    – Les religions contre les femmes

    La révolution bourgeoise recule devant l’égalité des sexes
    – L’ordre moral de la bourgeoisie contre les femmes

    #Mouvement_communiste et #mouvement_féministe
    – La révolution ouvrière en Russie : des répercussions pour les femmes en pays musulmans

    Les luttes des femmes des années 1960-1970
    – L’intégrisme islamiste et les #femmes
    – Les religieux intégristes à l’offensive
    – En Israël...
    – En Europe occidentale...
    – Aux États-Unis

    L’#intégrisme_islamiste en France
    – Une politique délibérée des dirigeants politiques
    – Les intégristes musulmans mènent une politique militante
    – Complicités et complaisances
    – La dignité des femmes ne se divise pas !

    À bas l’#oppression_des_femmes, Vive l’égalité de l’humanité entière !

    ANNEXES
    – La complicité de l’État français
    – D’autres pratiques barbares

    #féminisme #révolution_russe

  • Le mouvement communiste et la question nationale

    Conférence du Cercle Léon Trotsky du 4 février 2018
    https://www.lutte-ouvriere.org/publications/brochures/le-mouvement-communiste-et-la-question-nationale-103360.html

    Le mouvement communiste et la #question_nationale
    – Le mouvement démocratique et le mouvement communiste au 19e siècle
    – L’#oppression_nationale au début du 20e siècle
    – 1905, le réveil des nationalités dans la #Russie tsariste
    – Le droit des nations à disposer d’elles-mêmes

    La #Révolution_russe et la question nationale
    – La question nationale en #Ukraine
    – L’exemple bachkir
    – La #fédération, une politique volontariste
    – La #Troisième_internationale et les mouvements nationaux
    – Le #stalinisme et l’abandon de l’#internationalisme_prolétarien

    Les luttes nationales après la Seconde Guerre mondiale
    – La lutte des Palestiniens
    – La crise de la direction révolutionnaire
    – Le #mouvement_noir

    Conclusion

    #question_palestinienne #nationalisme #impérialisme #lutte_de_classe

  • Dans le fond, toujours actuel, ce tract #LO diffusé lors de la grande manifestation nationale du 4 février 2021 :

    https://www.lutte-ouvriere.org/documents/tract-pour-la-manifestation-du-4-fevrier-2021-154423.html

    pdf https://www.lutte-ouvriere.org/sites/default/files/documents/20210204-tract.pdf

    Travailleuses, travailleurs,
    Militantes, militants de la classe ouvrière,
    Camarades,

    Ce qui nous réunit dans cette manifestation, c’est la volonté de pousser un cri de protestation contre l’aggravation des conditions d’existence du monde du travail.

    On nous saoule de discours sur la responsabilité du coronavirus dans cette situation. Mais si la #pandémie est une réalité avec laquelle il faudra vivre le temps de la vaincre, ce dont l’humanité crève littéralement, c’est de l’organisation capitaliste de la société et de la domination de la grande bourgeoisie.

    Derrière la pandémie, l’oppression de classe

    La découverte rapide du vaccin, un succès pour les capacités de l’homme, se traduit en même temps par une exacerbation de la concurrence entre gros requins des trusts pharmaceutiques, par l’intensification de la rivalité entre nations capitalistes, avant même que la vaccination massive ait sérieusement commencée. Quant aux pays pauvres qui ne peuvent pas payer, le système les laissera sans défense face au coronavirus, comme il les laisse déjà face à tant de maladie que l’on sait guérir depuis longtemps.

    Cette crise sanitaire nous renforce, nous militants de #Lutte_ouvrière, dans la conviction que, sans renverser le pouvoir de cette classe privilégiée, sans détruire le capitalisme, il n’y a pas d’avenir vivable pour l’humanité . Nous faisons nôtre la perspective, défendue par les éléments les plus conscients du mouvement ouvrier depuis ses origines, que c’est aux travailleurs de diriger la société, pas à la minorité de parasites capitalistes. L’émancipation des travailleurs, et par là-même l’émancipation de la société, sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes !

    Manifester, brandir le drapeau des intérêts ouvriers, même par dizaines de milliers, n’a jamais suffi pour inverser le rapport de forces, et les militants présents le savent bien . Pour être en mesure de stopper l’offensive patronale et gouvernementale, il faut qu’une partie significative des travailleurs entre dans l’action et soit prête à se battre de façon assez déterminée pour entraîner le reste de la classe ouvrière, au point de se faire craindre de la classe privilégiée et de son #État.

    Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Cela peut le devenir demain, tant la société capitaliste est rongée par sa propre pourriture, sur le plan matériel comme sur le plan politique et même simplement humain.

    Contre le #capitalisme en faillite, défendre nos exigences d’exploités

    Coronavirus ou pas, il n’y a aucune raison de se résigner à la politique anti-ouvrière du gouvernement et du #patronat. Il n’y a aucune raison de se taire face au refus du gouvernement d’embaucher dans les hôpitaux et dans les écoles. Aucune raison de se résigner aux licenciements et aux attaques patronales. Aucune raison d’accepter que les classes populaires soient poussées vers la misère pendant que la plupart des grandes entreprises capitalistes réalisent des profits exceptionnels et que leurs actionnaires empochent plus de dividendes que jamais.

    Mettre en avant des objectifs qui correspondent aux intérêts de la classe ouvrière et des classes exploitées est une nécessité lorsque les travailleurs, surmontant leurs inquiétudes et leur désorientation actuelles, reprendront confiance en eux-mêmes et se lanceront dans la lutte .

    Il faut stopper les #licenciements de la seule façon possible : en répartissant le travail entre tous avec maintien du salaire.

    Les actionnaires n’ont pas besoin de plus de dividendes pour vivre. Un travailleur, lui, n’a que son #salaire ou sa pension de retraite pour joindre les deux bouts : il faut les augmenter en prenant sur les profits !

    Si l’on ne veut pas que les 100 milliards du plan de relance atterrissent dans les profits, puis dans la spéculation, il faut que les salariés puissent contrôler ce que le grand patronat va encaisser, car cet argent doit servir aux salaires et aux emplois !

    Une #manifestation comme celle d’aujourd’hui permet de mettre en avant les intérêts généraux de la classe ouvrière, alors même que le réflexe des #bureaucraties_syndicales est de se replier sur des causes locales . L’illusion qu’il sera plus facile de se battre entreprise par entreprise, corporation par corporation, voire service par service, et qu’il est ainsi possible d’obtenir ne serait-ce que des avancées minimes, est toujours vive dans les périodes de recul du mouvement ouvrier. Cela va de pair avec la résignation. Mais, dans cette période de #crise, on ne peut se faire respecter par le grand patronat et le gouvernement qu’en étant unis et déterminés à mener un bras de fer long et difficile .

    Relever la tête

    Nous sommes conscients que notre conviction que la classe ouvrière sera amenée à reprendre le combat n’est pas partagée par une grande partie des militants ouvriers. Même parmi ceux qui ne sont pas démoralisés au point d’abandonner le combat, nombreux sont ceux qui s’accrochent au vain espoir des améliorations à petits pas, aux négociations avec le patronat et le gouvernement. Et combien d’entre eux s’alignent sur ces derniers au nom de « la solidarité nationale » face à la pandémie ?

    C’est une supercherie propagée par les porte-paroles, conscients ou inconscients de la classe privilégiée ! Il n’y a pas plus de solidarité entre exploiteurs et exploités par temps de coronavirus qu’en dehors. Pour une minorité capitaliste, c’est une occasion de bâtir des fortunes. Pour la majorité des classes populaires, c’est ajouter les mesures de contraintes sanitaires aux conséquences bien plus graves de la crise économique.

    Pour difficile que soit la période, la classe ouvrière relèvera la tête. La principale responsabilité d’un militant ouvrier par les temps qui courent est de ne pas perdre le moral, de garder la tête haute et, surtout, de ne pas perdre confiance en sa classe !

    Il leur faut retrouver le langage et la pratique de la #lutte_de_classe. Aussi morose que puisse paraître aujourd’hui le climat, la lutte de classe continue et la force de la classe ouvrière reste intacte.

    Les forces vives de la société, ce ne sont certainement pas les actionnaires spéculateurs, ni les milliardaires qui vivent de la sueur et du sang des exploités. Ce sont les travailleurs qui font tourner l’économie et qui font vivre la société .

    Plus la crise de l’économie capitaliste s’aggravera, plus la classe dominante et ses serviteurs politiques au gouvernement se battront bec et ongles pour conserver leurs privilèges. Il n’y a à en attendre ni compréhension ni compassion.

    Face à la guerre que mène la grande bourgeoisie aux travailleurs, ceux-ci seront amenés à reprendre leur propre guerre. Comme ils y ont été contraints tout au long de l’histoire du #mouvement_ouvrier . Ils ont leur nombre et le fait d’être irremplaçables à opposer à l’argent de la grande bourgeoisie. Il faut que la multitude d’individus, qui constituent le monde du travail dans toute sa diversité, prennent conscience de l’identité de leurs intérêts fondamentaux contre la #grande_bourgeoisie. Il faut qu’ils retrouvent leur conscience de classe et la confiance en leurs propres forces. Ils deviendront alors cette armée de #prolétaires, capables non seulement de se défendre, mais de reprendre son combat séculaire pour objectif, de prendre en main les destinées de la société.

    Lutte ouvrière

    #conscience_de_classe #contrôle_ouvrier #augmentation_des_salaire #partage_du_travail

  • Histoire d’un (non)militant
    http://anarlivres.free.fr/pages/nouveau.html#HenriSimon

    A la croisée des chemins du marxisme et de l’anarchisme, Henri Simon (notice Maitron), né le 25 novembre 1922 à Rozay-en-Brie (Seine-et-Marne), est depuis plus de cinquante ans un observateur et un analyste attentifs des mouvements sociaux dans le monde. Adhérent de Socialisme ou Barbarie en 1953, puis fondateur avec Claude Lefort d’Informations Liaisons ouvrières (ILO) qui se transforma en Informations et correspondances ouvrières (ICO), il a toujours privilégié l’autonomie de la classe ouvrière, combattant la mainmise d’un quelconque parti sur celle-ci. Se reconnaissant dans le communisme de conseil, il se demande malgré tout si cette forme d’organisation révolutionnaire est encore compatible avec l’évolution du capitalisme, morcelé et mondialisé. Depuis 1975, il participe aux activités (...)

    https://kanalb.net/media/labournet/filmonline_1.mp4

    #anarchisme #conseillisme #HenriSimon #militantsime #MouvementsSociaux

  • Rêvons un peu ce matin : « Les Français ne se retournent pas pour l’instant contre le gouvernement sur la question de l’inflation », mais « Macron doit se méfier : il ne manque qu’une étincelle » (Bernard Sananès, président d’Elabe). « On a une France qui se sent résignée », mais « cet état de lassitude peut être un trompe-l’oeil » : « l’exécutif aurait tort de penser que, vue la lassitude de l’opinion, les réformes ne susciteront pas de mécontentement. » (Les Échos)
    #lutte_de_classe #révolte_sociale #mouvement_ouvrier

  • Marine Tondelier désignée samedi secrétaire nationale d’EELV. Pourquoi il faut s’en foutre :

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/documents/archives/la-revue-lutte-de-classe/serie-1986-1993-trilingue/france-l-ecologisme-d-une
    L’écologisme : d’une idéologie socialement réactionnaire à de (plus ou moins) nouveaux politiciens bourgeois

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2021/10/24/la-catastrophe-ecologique-et-ceux-qui-sen-servent_183740.htm
    La catastrophe écologique et ceux qui s’en servent

    https://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/article/ecologie-nature-ravagee-planete-6363 Écologie : nature ravagée, planète menacée par le capitalisme !

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2019/04/21/crise-climatique-renverser-le-capitalisme-pour-offrir-un-ave
    Crise climatique : renverser le capitalisme pour offrir un avenir à l’humanité

    https://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/article/le-communisme-l-ecologie-et-les
    Le communisme, l’écologie et les écologistes

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/documents/archives/la-revue-lutte-de-classe/serie-actuelle-1993/article/italie-allemagne-france-les-verts
    Italie, Allemagne, France : les Verts au gouvernement - La vraie nature des écologistes

    #écologie #écologiste #imposture #réformisme #capitalisme #mouvement_écologiste #nucléaire #environnement #crise_climatique #réchauffement_climatique #EELV #politicien #Marine_Tondelier