• #Michelle_Kelly : Survivre à l’industrie du sexe
    https://tradfem.wordpress.com/2019/08/10/michelle-kelly-survivre-a-lindustrie-du-sexe

    Je suis une Irlandaise britannique de classe ouvrière des West Midlands. Je suis mère, ex-enseignante et auteure à succès. Je fais du bénévolat depuis six ans dans un centre d’accueil de femmes prostituées de la rue, et je suis fiduciaire d’un organisme de bienfaisance qui offre à la fois un soutien de prévention et des services de sortie.

    Et je suis une survivante de la prostitution.


    J’ai commencé à me prostituer – bien qu’à l’époque j’appelais cela « faire de l’escorte » – au tout début de la vingtaine, et j’ai finalement arrêté après mes trente ans. Je n’ai pas été physiquement contrainte. Bien que les « gestionnaires » des agences d’escorte et des bordels qui me prostituaient aient toujours pris 70 % de mes revenus et qu’ils étaient souvent menaçants et intimidants, ils ne se seraient pas qualifiés de « proxénètes ». Au moment de mon entrée dans ce milieu, j’étais dans une relation de violence physique, émotionnelle et sexuelle, qui me maintenait sous un contrôle financier, tout en tentant de survivre à des traumatismes causés par des agressions sexuelles subies au cours de mon enfance. Ce n’est pas un hasard s’il existe entre les violences sexuelles infligées aux enfants et l’entrée dans la prostitution, comme en témoignent la plupart des survivantes. Ma motivation à me lancer dans la prostitution était d’essayer de réunir, dans un délai aussi court que possible, assez d’argent pour trouver un logement pour moi et mon fils de deux ans, afin de pouvoir échapper à un conjoint agresseur.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://medium.com/@michellekelly_79020/surviving-the-sex-trade-874b95f2c6af
    #système prostitutionnel #survivante #violences_masculines #acheteurs_de_sexe #mouvement_abolitionniste

    • Donc, je vais vous parler des acheteurs de sexe. Je n’ai jamais vu un acheteur sexuel s’assurer que la personne vendant l’accès à son corps avait l’impression de faire un choix libre. Ou leur demander leur âge. Je n’ai jamais entendu parler de cela. On m’a cependant déjà demandé si je devais donner des pourboires à mon proxénète, et on m’a dit de ne pas m’inquiéter, que je n’avais pas à faire semblant de jouir. En fait, l’acheteur préférait que je ne le fasse pas. D’après mon expérience, les acheteurs ne se donnent même pas la peine de s’imaginer que la vendeuse n’est pas exploitée. J’ai également assisté à des conversations entre proxénètes et pornographes au sujet du « type de femme » sur lesquelles on peut régulièrement compter pour se livrer à la prostitution. Le consensus parmi ces hommes était que les jeunes femmes fraîchement sorties du système d’aide à la jeunesse étaient les plus faciles à manipuler. J’ai également entendu des échanges sur la façon d’obtenir de faux papiers d’identité à l’intention de mineures. Le fait que la prostitution « traditionnelle » et la traite des personnes coexistaient et se chevauchaient était un secret de polichinelle que je n’ai jamais été autorisée à remettre en question.