• [Les Promesses de l’Aube] Faire mouvement(s) en économie sociale
    https://www.radiopanik.org/emissions/les-promesses-de-l-aube/faire-mouvements-en-economie-sociale

    Ce mercredi matin nous aurons le plaisir de recevoir François Welter (CARHOP) et Pierre Georis (ancien secrétaire général du #moc) pour nous parler l’histoire de l’économie sociale et du mouvement coopératif en Belgique, et en particulier, sa place au sein du #mouvement_ouvrier Chrétien. Il sera également question des convergences entre les différentes formes d’économie sociale et des différents obstacles rencontrés.

    #mémoire #syndicats #carhop #action_sociale #histoire_sociale #économie_soicale #mémoire,syndicats,carhop,moc,mouvement_ouvrier,action_sociale,histoire_sociale,économie_soicale
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/les-promesses-de-l-aube/faire-mouvements-en-economie-sociale_17375__1.mp3

  • « L’archive, c’est le témoignage d’actes de paroles qui marquent l’arrachement à une condition », une conversation en deux parties avec #Jacques_Rancière
    https://legrandcontinent.eu/fr/2024/02/09/jacques-ranciere-et-lhistoire-volume-1

    L’#archive, on en fait toujours quelque chose. Ce que font les #historiens la plupart du temps, c’est l’interpréter, c’est-à-dire la mettre dans une grille explicative. Ce peut être la grille Labrousse qui était encore très en vigueur à l’époque de La Nuit des prolétaires : on commence par l’économique et puis on traverse les différentes couches pour arriver au niveau idéologique. Ce peut être la grille « #histoire des mentalités », style Le Roy Ladurie ; Montaillou, c’était quand même à l’époque la grande référence pour l’usage de la parole « populaire ». On va penser un texte comme le produit d’une certaine terre, d’une certaine manière de vivre, de penser etc., une sorte de conjonction de géographie au sens large du terme et de psychologie. L’historien va se mettre un peu dans la peau du petit gars de Montaillou qui se débrouille pour concilier les subtilités théologiques de l’hérésie avec son mode de vie bon enfant. Ces deux grilles alors dominantes sont deux pratiques réductionnistes qui réinsèrent une parole, ou un mouvement déviant dans les cadres déjà existants. Moi, mon problème, c’est que j’avais affaire à un type d’archives qui montrait en gros le mouvement de gens pour sortir des cadres, pour sortir des grilles au sein desquelles ils étaient enfermés. Par conséquent, mon problème, c’était de faire le contraire : ne pas réduire, en ramenant à des catégories sociologiques déjà existantes, mais au contraire créer une forme d’amplification : dénuder l’événement de parole dans sa singularité, et ensuite l’amplifier par la paraphrase, c’est-à-dire que ce mouvement par lequel ces ouvriers essayaient de sortir de leur monde, pour aller vers le monde des poètes, des intellectuels, etc., je me suis efforcé d’en montrer la portée en l’isolant et en l’amplifiant.

    [...]

    Pour moi, je n’ai pas prétendu décrire en général le #mouvement_ouvrier, j’ai essayé de pointer le paradoxe d’où naît l’idée même de mouvement ouvrier. Bien sûr, ça ne va pas couvrir l’encyclopédie de toutes les formes de mouvements, de grèves, de révoltes, d’insurrections, d’organisations ouvrières depuis les années 1830 jusqu’aux années 2020. Ça n’a pas vocation à ça, ça a vocation à donner une orientation générale à la recherche et à la narration. On a affaire à une réalité hétérogène. La question, c’est de savoir si on respecte l’hétérogénéité, ou bien si on la réduit de différentes manières. Mon idée, c’est qu’il faut respecter l’hétérogénéité, et avoir en même temps certaines lignes directrices, certaines orientations qui ne sont pas des vérités tombées du ciel ! Il m’a semblé à un moment donné que je pouvais tirer de mon matériau un certain type d’orientation sur ce qu’avait pu vouloir dire la constitution d’une #identité_ouvrière. Mais c’est tout ! Ce qui est important, c’est d’essayer de montrer à chaque fois qu’il y a quelque chose de plus dans l’idée de mouvement ouvrier qu’une simple lutte des ouvriers contre leurs conditions, qu’il faut toujours inclure la dimension de création d’une autre forme de monde. Et deuxièmement, au sein de ces mouvements, il y a toujours la présence d’autre chose : la #République au XIXe siècle, le #communisme au XXe qui n’est pas une invention proprement ouvrière mais qui donne une force d’attraction au mouvement et dont celui-ci, en retour, invente une version ouvrière. Voilà ce que je pourrais dire. Non, bien sûr, ça ne couvre pas toutes les situations. De toute façon, si on veut couvrir toutes les situations, on ne dit rien que des généralités vides.

    « L’important, c’est l’effort pour briser l’ordre normal du temps », une conversation en deux parties avec Jacques Rancière
    https://legrandcontinent.eu/fr/2024/02/11/jacques-ranciere-et-lhistoire-volume-2

  • To Crush Left-Wing Organizing, Canada Embraced Ukrainian Nazi Collaborators
    https://jacobin.com/2023/12/canada-ukrainian-nationalists-socialists-history-anti-communism-nazi-collab

    Pourquoi la diaspora ukrainienne au Canada et une bonne partie de l’Ukraine de l’Ouest sont majoritairement fascistes. Et non, ce n’est pas de la propagande poutiniste. Nous sommes confrontés au résultat de la collaboration des vainquers anglophones de la deuxième guerre mondiale et de leurs employés allemands (Organisation Gehlen etc.) avec les nazis ukrainiens. C’est une histoire qui a commencé avant 1945 et continue à se développer aujourd’hui.

    C’est assez inquiétant car on a affaire à des structures nazies et leurs soutiens pragmatiques au sein des états. Cet article sur le Canada annonce l’augmentation du poids politique de l’extrême droite en Allemagne suite à la naturalisation d’un million de réfugiés ukrainiens.

    Ce n’est pas encore fait mais il n’y a aucune raison pour ne pas naturaliser cette « main d’oeuvre de qualité ». Du point de vue des ukrainiens d’Allemagne il n’y a pas beaucoup d ’arguments pour rentrer dans un pays en ruines alors qu’on peut construire son avenir en Allemagne.

    Chiffre officiel : 1.125.850 de réfugiés ukrainiens au mois de novembre 2023
    https://de.statista.com/statistik/daten/studie/1294820/umfrage/kriegsfluechtlinge-aus-der-ukraine-in-deutschland
    Quelques informations plus détaillées
    https://mediendienst-integration.de/migration/flucht-asyl/ukrainische-fluechtlinge.html

    Le texte de jacobin.com

    21.12.2023 by William Gillies - In September, Canada’s parliament ignited controversy when it celebrated Yaroslav Hunka, a ninety-eight-year-old World War II Nazi collaborator. The incident has brought renewed focus to the issue of war criminals who immigrated to the country after 1945. The primary source of outrage has rightly centered on how someone like Hunka, who voluntarily served in the 14th Waffen Grenadier Division of the SS (1st Galician), gained entry into Canada, and why the government never deported or prosecuted suspected war criminals. Even a desultory 1980s investigation into the matter of Nazi immigrants is still mostly sealed from the public, despite identifying dozens of suspected war criminals living freely in Canada — most of whom are now likely all dead.

    However, media coverage has largely failed to engage with the question of why Canada let people like Hunka immigrate, resulting in the current political controversy lacking essential historical context. There have been some exceptions, such as pieces in these pages that have pointed out that there is a troubling history that Canada must reckon with, and correctly suggested that this immigration of war criminals was tied to anti-communism. It is important to delve further into this history, as it reveals a deliberate effort by the Canadian state to dismantle political radicalism and tame labor militancy in the postwar period.

    Immigrants like Hunka were granted entry specifically because their collaborationist pasts made them useful in crushing left-wing organizing in Ukrainian Canadian communities. Collaborators assumed control of community organizations, some of which were transferred to them by the federal government, having seized them from socialist groups during the war. The process was often quite violent, with mob violence intimidating leftists, fascists serving as strikebreakers in mining towns, and a Ukrainian labor temple being attacked with a bomb during a concert. All of these actions were condoned by the Canadian state in the name of anti-communism.
    Ukrainian Labor Temples and “Hall Socialism”

    Contrary to the present existence of Ukrainian Nazi collaborator monuments in Canada, there was once a robust Ukrainian Canadian left. Organized around the Ukrainian Labour Farmer Temple Association (ULFTA), it played a pivotal role in various chapters of Canadian labor history, often adopting radical stances. The ULFTA operated hundreds of “labor temples” across the country that nurtured a political movement often called “hall socialism.” Labor temples hosted political rallies, contained lending libraries, published newspapers, supported Ukrainian immigrants, sponsored cultural activities, and provided a venue for collective socialization. In Winnipeg, Manitoba, the finest still-existing labor temple was completed in 1919, just in time to serve as the headquarters of the city’s general strike that same year.

    Between the world wars, the Canadian government feared Ukrainian Canadian radicalism and its connections to communist agitation. Ukrainians were enormously overrepresented in the Communist Party of Canada, which even had a Ukrainian language section. The ULFTA was formally affiliated with the party and helped organize Winnipeg’s large Ukrainian Canadian working class to elect communists like Bill Kardash from the 1930s to the 1950s. In contrast, Ukrainian nationalists in Canada were marginal. They expressed admiration for Hitler and denounced communist politicians as the triumph of the “Bolshevik-Jewish clique.” In 1934, they published a Ukrainian edition of The Protocols of the Elders of Zion.

    When Canada declared war on Germany in September 1939, the Communist Party opposed the war, following the Soviet political line after the signing of the Molotov-Ribbentrop Pact. Subsequently, the party and its many affiliated organizations were outlawed. On June 4, 1940, the ULFTA was banned, and the government seized all of the organization’s assets and interned many of its members. Over 180 halls were confiscated, and the Royal Canadian Mounted Police (RCMP) took control of all archives, meticulously reviewing them to augment their already extensive knowledge of the movement. A recent purge of members with nationalist sympathies caught the attention of the Mounties, prompting them to contact these individuals as informants.

    Following the banning of the ULFTA, the federal government took further action to force a unification of the Ukrainian nationalist groups in Canada in November 1940. Inviting the various groups’ leaders to a meeting, government officials presented a stack of police intelligence reports documenting their awareness of fascist political connections and recommendations that they be outlawed. The ultimatum was clear: unless these groups unified according to the government’s preferences, they would face prohibition. Responding to this pressure, the Ukrainian Canadian Committee (later Congress) (UCC) was promptly formed and remains in existence today. The UCC was expected to support the war effort and act as an intermediary between the government and the Ukrainian Canadian community. In return the government would lend support to the claim that the nationalists represented Ukrainian-Canadians.

    After the Soviet Union joined the Allies in 1941, the Canadian government was slow to reverse the ban on the now very pro-war Communist Party and its affiliates. Internees were released in the fall of 1942, and the ban on the ULFTA was lifted in October 1943. Property still in government possession was returned starting in 1944. In many cases the halls had been sold, often to rival Ukrainian groups, with their contents dispersed or discarded. Halls that were taken over by nationalists had their libraries stripped of any subversive material.

    In 1940, in Edmonton, a display of anti-communist fervor saw five hundred books publicly burned in the street. In Winnipeg, nationalists were given a print shop, and with RCMP help, they revised the editorial line of a socialist newspaper. However, readers responded by returning their copies wrapped around bricks, leading to bankruptcy through postal charges.

    This period had a devastating effect on the Ukrainian Canadian left, as the halls and their contents, crucial to the movement and carefully built up over decades, suffered significant losses. Government interference in Ukrainian Canadian politics tipped the scales in the nationalists’ favor, empowering the conservative UCC to dominate the community after 1945.
    Displaced War Criminals

    In 1945, the surrendered 14th SS Division was held at a POW camp in Rimini, Italy, while the Western Allies decided what to do with them. The Soviets wanted them repatriated to face consequences for collaboration, but the onset of the Cold War altered the political landscape. Former enemy collaborators, such as Ukrainians who had served in the 14th SS Division, were reconsidered as potential allies against Soviet communism.

    By June 1947, displaced persons registered as ethnic Ukrainian totaled 106,549. Initially, the Canadian government showed limited interest in admitting more Ukrainians, reflecting a long-standing bias against non-Western European immigrants. Furthermore, Canadian law prohibited the acceptance of former combatants who had voluntarily served in the German armed forces. However, much of the screening was conducted by British major Denis Hills, a self-described fascist who instructed collaborators on how to avoid investigation. The British exonerated the Galicia Division and transferred many of them to Britain to fill labor shortages in agriculture.

    The UCC lobbied the Canadian government to accept Ukrainian displaced persons and emphasized their anti-communist potential. Against the backdrop of a booming labor market in Canada, these Ukrainians were portrayed as disciplined workers opposed to any sort of union radicalism. They were positively characterized as capable of filling vacancies in mining and forestry, where they could break up left-wing Ukrainian Canadian organizations.

    Starting in 1947, this lobbying began to yield results, especially as the British government pressured Canada to accept them. In 1950, the immigration ban on Ukrainians who served in the SS was lifted, thanks to UCC advocacy that claimed they were simply soldiers who had fought against communism.

    Many Ukrainian Canadians and Jewish groups opposed the admission of Nazi collaborators. The Association of United Ukrainian Canadians (AUUC), created in 1946 as the successor to the ULFTA, lobbied against the move. While supporting the immigration of Ukrainian refugees to Canada, they argued for thorough screening of their wartime activities. They were largely ignored.

    By January 1952, official figures indicated that twenty-six thousand Ukrainian displaced persons had been accepted. However, later historical research suggests that official figures undercounted, and that the actual number could have been as high as fifty thousand, with half originating from western Ukraine, the heartland of the nationalist movement. Approximately 3 percent were veterans of the 14th SS Division, about 1,500 people, although some sources cite figures as high as two thousand. Additionally, there were other nationalists who collaborated in less formal ways than joining the SS, but were still active participants in the Holocaust.

    Canada’s admittance of Ukrainian collaborators after 1945 was not a failure to properly screen immigrants, but an intentional policy decision. Canada did not care what many of these people were accused of doing in eastern Europe. The primary consideration was their usefulness in domestic anti-communism.
    Expunging the Reds

    On October 8, 1950, a bomb went off during a concert at the Central Ukrainian Labor Temple on Bathurst Street in Toronto. Eleven people were injured, and the explosion leveled part of the building. Authorities offered a $1,500 reward for information, but no one was ever caught. The long-standing suspicion is that Ukrainian nationalists were responsible, as this attack aligned with a pattern of violence directed against the Ukrainian Canadian left during the 1950s. Ukrainian labor temples and the broader labor movement were central to the postwar struggle between Ukrainian fascist emigres and the Ukrainian Canadian Left.

    Soon after arriving in Canada in the late 1940s, Ukrainian nationalist immigrants organized to target labor temples and disrupt meetings. In December 1948 in Val-d’or, Quebec, a group of them attacked a temple hosting a speaker discussing the Soviet Union. Armed with sticks, stones, and bottles they invaded the event to attack the speaker but were repulsed and thrown out. Unable to kidnap the speaker, they split up into smaller groups to stake out the homes of suspected communists.

    In the immediate postwar years, it became clear that an independent Ukraine was unlikely. Consequently, attacking leftists in the Ukrainian Canadian community became a sort of consolation prize. The Canadian state was to some extent pleased with this change of focus by the nationalists, and tacitly approved of such attacks.

    Official anti-communist sentiment was coupled with the need for more workers in Canada’s booming postwar economy. Ukrainian displaced persons, as a condition for immigration, often entered into work contracts binding them to an employer, typically in resource extraction towns in the north of Ontario or Quebec. Mining company agents visited refugee camps in Europe, screening prospective employees for anti-communist beliefs, and then recruited them to relocate to Canada. They often arrived in places that had a preexisting Ukrainian Canadian left.

    Initially the AUUC tried to organize the new immigrants, but this was ineffective. In December 1947, several dozen Ukrainian displaced persons took a train to Timmins, Ontario, to start work in a gold mine. Stopping in North Bay, Ontario (where Hunka currently resides), they were greeted by communist organizers at the station who sought to explain the importance of unionization. In response, the organizers were severely beaten and thrown off the train — an event celebrated by the local press.

    As the work contracts for the first wave of nationalist emigres expired, they moved into urban areas, leading to an escalation in attacks on the AUUC. Simultaneously, a fresh wave of Ukrainian displaced persons were admitted into Canada in the early 1950s after the removal of the ban on the immigration of collaborators. In Winnipeg, Toronto, and Edmonton, nationalists would attend labor temple events with the intention of disrupting and attacking. This ranged from heckling to shut down a speaker to physical assaults on attendees and organizers, property vandalism, and even following attendees home.

    Police investigations into the attacks were largely lackluster, often attributing blame to the AUUC for somehow instigating them. In Dec 1949, a crowd of two hundred nationalists surrounded a labor temple event in Timmins, Ontario. They were denied entry, but refused to leave, shouting and banging on the door. When the police arrived, they concluded that nothing criminal had occurred, and then drove off. Emboldened, the nationalists broke inside and started beating men, women, and children, sending several people to hospital in serious condition. The local police returned but simply stood and watched. Eventually, one nationalist was charged with assault, but the prosecution and the defense colluded to acquit him.

    The October 1950 bombing of a Toronto labor temple brought broader public attention to the conflict within the Ukrainian Canadian community. The AUUC accused Galicia Division veterans of the attack and blamed the Canadian government for failing to screen them during immigration. The RCMP investigation into the bombing swiftly eliminated nationalists as suspects, even when lacking alibis and possessing obvious motive. Law enforcement also entertained nationalist claims that the bombing was a false-flag operation carried out by the communists to garner public sympathy.

    The investigation failed to pursue many significant leads, and by early 1951, the case was closed without ever identifying a potential suspect. Instead, the RCMP invested its effort into creating lists of anyone who wrote to the government about the bombing and conducted surveillance on victims of the attack. While it is likely that the bombing was perpetrated by Ukrainian nationalists, the intentionally poor investigation by the RCMP renders it impossible to establish with certainty.

    Following the bombing, overt violence against Ukrainian Canadian leftists declined by the mid-1950s. This decline was, in large part, due to its effectiveness in intimidating AUUC supporters from attending events and organizing. Additionally, the far-right nationalists had become increasingly integrated into mainstream Ukrainian Canadian organizations by this point, affording them the legal means to expunge the reds in the community. This alignment with the broader Red Scare, which squashed left radicalism in Canada, further contributed to the decline of the AUUC.

    In 1945 the AUUC welcomed 2,579 new members, but by 1969 that figure dwindled to eighty-four annually. The number of temples collapsed to forty-three by 1973. By the late 1960s, both the membership and leadership was aging, while young recruits were scarce.
    Enduring Historical Revisionism

    By the 1970s the nationalists had established domination over the Ukrainian Canadian experience. This framework excluded diverse points of view, such as labor radicalism, and replaced it with a monolithic identity built on a conservative nationalism. This era coincided with the fashioning of Canada’s official multiculturalism, in which both the federal and provincial governments aimed to celebrate diverse ethnic communities.

    Under the fig leaf of celebrating ethnic heritage, statues of Ukrainian Nazi collaborators, such as Roman Shukhevych in Edmonton, began to be erected at this time, often with government money. Having extensively researched postwar violence in the Ukrainian Canadian community, the historian Kassandra Luciuk argues that this was a deliberate project of the Canadian state, intended to marginalize leftists. It left no room for other ideas of “Ukrainianness” other than one tightly wound with anti-communist nationalism.

    The presence of Nazi monuments in Canada is symptomatic of this hegemony, visibly illustrating the historical revisionism the Ukrainian nationalists have successfully imposed. These monuments not only celebrate individuals and organizations that took part in war crimes during World War II, but also represent a triumph over left-wing opposition in the Ukrainian Canadian community. This historical revisionism has become so prevalent that even a mainstream politician, such as federal finance minister Chrystia Freeland, regularly extols her Ukrainian grandfather, who happened to run a Nazi collaborationist newspaper recruiting for the 14th SS Division — the same division that Hunka joined.

    This revisionism owes its existence to the Canadian state, which used the many tools at its disposal — from the immigration system to the police — to ensure an outcome that has persisted well after its anti-communist purpose faded. Ukrainian Canadian nationalists of course have been active in constructing this revisionism, but they flatter themselves if they believe they could have accomplished it alone.

    Understanding the political context of the Hunka affair requires delving into this chapter of Canadian history. It sheds light on how a small minority of far-right immigrants, with state backing, gained substantial influence in Ukrainian Canadian communities, and shaped Canadian policy toward Ukraine. Hunka’s celebration was not a result of historical ignorance, but rather stemmed from active historical revisionism that has sought to recast collaborators as heroes and render invisible Ukrainian Canadian socialist movements.

    #Canada #Ukraine #mouvement_ouvrier #fascisme #nazis

  • #Taux_de_change : retour sur la politique israélienne des #otages

    Eyal Weizman, fondateur du collectif Forensic Architecture, revient sur la manière dont les #civils installés autour de #Gaza ont servi de « #mur_vivant » lors des massacres du 7 octobre perpétrés par le #Hamas, et retrace l’évolution de la politique israélienne à l’égard des otages.

    Au printemps 1956, huit ans après la Nakba (un terme arabe qui désigne « la catastrophe » ou « le désastre » que fut pour les Palestiniens la création d’Israël), un groupe de fedayins palestiniens franchit le fossé qui sépare Gaza de l’État d’Israël. D’un côté se trouvent 300 000 Palestiniens, dont 200 000 réfugiés expulsés de la région ; de l’autre, une poignée de nouvelles installations israéliennes. Les combattants palestiniens tentent de pénétrer dans le kibboutz de Nahal Oz, tuent Roi Rotberg, un agent de sécurité, et emportent son corps à Gaza, mais le rendent après l’intervention des Nations unies.

    #Moshe_Dayan, alors chef de l’état-major général d’Israël, se trouvait par hasard sur place pour un mariage et a demandé à prononcer, le soir suivant, l’éloge funèbre de Rotber. Parlant des hommes qui ont tué #Rotberg, il a demandé : « Pourquoi devrions-nous nous plaindre de la #haine qu’ils nous portent ? Pendant huit ans, ils se sont assis dans les camps de réfugiés de Gaza et ont vu de leurs yeux comment nous avons transformé les terres et les villages où eux et leurs ancêtres vivaient autrefois. » Cette reconnaissance de ce que les Palestiniens avaient perdu, les hommes politiques israéliens d’aujourd’hui ne peuvent plus se permettre de l’exprimer. Mais Dayan ne défendait pas le #droit_au_retour : il a terminé son discours en affirmant que les Israéliens devaient se préparer à une #guerre_permanente et amère, dans laquelle ce qu’Israël appelait les « #installations_frontalières » joueraient un rôle majeur.

    Au fil des ans, le #fossé s’est transformé en un système complexe de #fortifications - une #zone_tampon de 300 mètres, où plus de deux cents manifestants palestiniens ont été tués par balle en 2018 et 2019 et des milliers d’autres blessés, plusieurs couches de #clôtures en barbelés, des #murs en béton s’étendant sous terre, des mitrailleuses télécommandées - et des équipements de #surveillance, dont des tours de guet, des caméras de vidéosurveillance, des capteurs radar et des ballons espions. À cela s’ajoute une série de #bases_militaires, dont certaines situées à proximité ou à l’intérieur des installations civiles qui forment ce que l’on appelle l’#enveloppe_de_Gaza.

    Empêcher le retour des réfugiés

    Le #7_octobre_2023, lors d’une attaque coordonnée, le Hamas a frappé tous les éléments de ce système interconnecté. #Nahal_Oz, l’installation la plus proche de la clôture, a été l’un des points névralgiques de l’attaque. Le terme « #Nahal » fait référence à l’unité militaire qui a créé les installations frontalières. Les installations du Nahal ont débuté comme des avant-postes militaires et sont devenues des villages civils, principalement de type #kibboutz. Mais la transformation n’est jamais achevée et certains résidents sont censés se comporter en défenseurs quand la communauté est attaquée.

    La « #terre_des_absents » a été la #tabula_rasa sur laquelle les planificateurs israéliens ont dessiné le projet des colons sionistes après les expulsions de 1948. Son architecte en chef était #Arieh_Sharon, diplômé du Bauhaus, qui a étudié avec Walter Gropius et Hannes Meyer avant de s’installer en Palestine en 1931, où il a construit des lotissements, des coopératives de travailleurs, des hôpitaux et des cinémas. Lors de la création de l’État d’Israël, David Ben Gourion l’a nommé à la tête du département de planification du gouvernement. Dans The Object of Zionism (2018), l’historien de l’architecture Zvi Efrat explique que, bien que le plan directeur de Sharon soit fondé sur les principes les plus récents du design moderniste, il avait plusieurs autres objectifs : fournir des logements aux vagues d’immigrants arrivés après la Seconde Guerre mondiale, déplacer les populations juives du centre vers la périphérie, sécuriser la frontière et occuper le territoire afin de rendre plus difficile le retour des réfugiés.

    Dans les années 1950 et 1960, le #plan_directeur de Sharon et de ses successeurs a conduit à la construction, dans les « #zones_frontalières », définies à l’époque comme représentant environ 40 % du pays, de centres régionaux ou « #villes_de_développement » qui desservaient une constellation d’#implantations_agraires. Ces villes de développement devaient accueillir les immigrants juifs d’Afrique du Nord – les Juifs arabes – qui allaient être prolétarisés et devenir des ouvriers d’usine. Les implantations agraires de type kibboutz et #moshav étaient destinées aux pionniers du #mouvement_ouvrier, principalement d’Europe de l’Est. Les #terres appartenant aux villages palestiniens de #Dayr_Sunayd, #Simsim, #Najd, #Huj, #Al_Huhrraqa, #Al_Zurai’y, #Abu_Sitta, #Wuhaidat, ainsi qu’aux tribus bédouines #Tarabin et #Hanajre, sont occupées par les villes de développement #Sderot et #Ofakim et les kibboutzim de #Re’im, #Mefalsim, #Kissufim et #Erez. Toutes ces installations ont été visées le 7 octobre.

    La première #clôture

    À la suite de l’#occupation_israélienne de 1967, le gouvernement a établi des installations entre les principaux centres de population palestinienne à Gaza même, dont la plus grande était #Gush_Katif, près de Rafah, à la frontière égyptienne ; au total, les #colonies israéliennes couvraient 20 % du territoire de Gaza. Au début des années 1980, la région de Gaza et ses environs a également accueilli de nombreux Israéliens évacués du Sinaï après l’accord de paix avec l’Égypte.

    La première clôture autour du territoire a été construite entre 1994 et 1996, période considérée comme l’apogée du « #processus_de_paix ». Gaza était désormais isolée du reste du monde. Lorsque, en réponse à la résistance palestinienne, les colonies israéliennes de Gaza ont été démantelées en 2005, certaines des personnes évacuées ont choisi de s’installer près des frontières de Gaza. Un deuxième système de clôture, plus évolué, a été achevé peu après. En 2007, un an après la prise de pouvoir du Hamas à Gaza, Israël a entamé un #siège à grande échelle, contrôlant et limitant les flux entrants de produits vitaux - #nourriture, #médicaments, #électricité et #essence.

    L’#armée_israélienne a fixé les privations à un niveau tel que la vie à Gaza s’en trouve presque complètement paralysée. Associé à une série de campagnes de #bombardements qui, selon les Nations unies, ont causé la mort de 3 500 Palestiniens entre 2008 et septembre 2023, le siège a provoqué une #catastrophe_humanitaire d’une ampleur sans précédent : les institutions civiles, les hôpitaux, les systèmes d’approvisionnement en eau et d’hygiène sont à peine capables de fonctionner et l’électricité n’est disponible que pendant la moitié de la journée environ. Près de la moitié de la population de Gaza est au #chômage et plus de 80 % dépend de l’#aide pour satisfaire ses besoins essentiels.

    L’enveloppe de Gaza

    Le gouvernement israélien offre de généreux #avantages_fiscaux (une réduction de 20 % de l’impôt sur le revenu par exemple) aux habitants des installations autour de Gaza, dont beaucoup longent une route parallèle à la ligne de démarcation, à quelques kilomètres de celle-ci. L’enveloppe de Gaza comprend 58 installations situées à moins de 10 km de la frontière et comptant 70 000 habitants. Au cours des dix-sept années depuis la prise de pouvoir par le Hamas, malgré les tirs sporadiques de roquettes et de mortiers palestiniens et les bombardements israéliens sur le territoire situé à quelques kilomètres de là, les installations n’ont cessé d’augmenter. La hausse des prix de l’immobilier dans la région de Tel-Aviv et les collines ouvertes de la région (que les agents immobiliers appellent la « Toscane du nord du Néguev ») a entraîné un afflux de la classe moyenne.

    De l’autre côté de la barrière, les conditions se sont détériorées de manière inversement proportionnelle à la prospérité croissante de la région. Les installations sont un élément central du système d’#enfermement imposé à Gaza, mais leurs habitants tendent à différer des colons religieux de Cisjordanie. Démontrant l’aveuglement partiel de la gauche israélienne, certaines personnes installées dans le Néguev sont impliquées dans le #mouvement_pacifiste.

    Le 7 octobre, les combattants du Hamas ont forcé les éléments interconnectés du réseau de siège. Des tireurs d’élite ont tiré sur les caméras qui surplombent la zone interdite et ont lancé des grenades sur les #tours_de_communication. Des barrages de roquettes ont saturé l’#espace_radar. Plutôt que de creuser des tunnels sous les clôtures, les combattants sont venus par le sol. Les observateurs israéliens ne les ont pas vus ou n’ont pas pu communiquer assez rapidement ce qu’ils ont vu.

    Les combattants ont fait sauter ou ouvert quelques douzaines de brèches dans la clôture, élargies par les bulldozers palestiniens. Certains combattants du Hamas ont utilisé des parapentes pour franchir la frontière. Plus d’un millier d’entre eux ont pris d’assaut les bases militaires. L’armée israélienne, aveuglée et muette, n’a pas de vision claire du champ de bataille et les détachements mettent des heures à arriver. Des images incroyables sont apparues sur Internet : des adolescents palestiniens ont suivi les combattants à vélo ou à cheval, sur une terre dont ils avaient peut-être entendu parler par leurs grands-parents, maintenant transformée au point d’en être méconnaissable.

    Les #massacres du 7 octobre

    Les événements auraient pu s’arrêter là, mais ce ne fut pas le cas. Après les bases, ce furent les installations, les horribles massacres maison par maison, et le meurtre d’adolescents lors d’une fête. Des familles ont été brûlées ou abattues dans leurs maisons, des civils incluant des enfants et des personnes âgées ont été prises en otage. Au total, les combattants ont tué environ 1 300 civils et soldats. Plus de 200 personnes ont été capturées et emmenées à Gaza. Jusqu’alors, rien, dans la #violence ni la #répression, n’avait rendu de tels actes inévitables ou justifiés.

    Israël a mis des décennies à brouiller la ligne de démarcation entre les fonctions civiles et militaires des installations, mais cette ligne a aujourd’hui été brouillée d’une manière jamais envisagée par le gouvernement israélien. Les habitants civils cooptés pour faire partie du mur vivant de l’enveloppe de Gaza ont subi le pire des deux mondes. Ils ne pouvaient pas se défendre comme des soldats et n’étaient pas protégés comme des civils.

    Les images des installations dévastées ont permis à l’armée israélienne d’obtenir carte blanche de la part de la communauté internationale et de lever les restrictions qui avaient pu être imposées précédemment. Les hommes politiques israéliens ont appelé à la #vengeance, avec un langage explicite et annihilationiste. Les commentateurs ont déclaré que Gaza devrait être « rayée de la surface de la Terre » et que « l’heure de la Nakba 2 a sonné ». #Revital_Gottlieb, membre du Likoud à la Knesset, a tweeté : « Abattez les bâtiments ! Bombardez sans distinction ! Assez de cette impuissance. Vous le pouvez. Il y a une légitimité mondiale ! Détruisez Gaza. Sans pitié ! »

    L’échange de prisonniers

    Les otages civils des installations dont Israël a fait un « mur vivant » sont devenus pour le Hamas un #bouclier_humain et des atouts pour la #négociation. Quelle que soit la façon dont le #conflit se termine, que le Hamas soit ou non au pouvoir (et je parie sur la première solution), Israël ne pourra pas éviter de négocier l’#échange_de_prisonniers. Pour le Hamas, il s’agit des 6 000 Palestiniens actuellement dans les prisons israéliennes, dont beaucoup sont en #détention_administrative sans procès. La prise en otages d’Israéliens a occupé une place centrale dans la #lutte_armée palestinienne tout au long des 75 années de conflit. Avec des otages, l’#OLP et d’autres groupes cherchaient à contraindre Israël à reconnaître implicitement l’existence d’une nation palestinienne.

    Dans les années 1960, la position israélienne consistait à nier l’existence d’un peuple palestinien, et donc qu’il était logiquement impossible de reconnaître l’OLP comme son représentant légitime. Ce déni signifiait également qu’il n’y avait pas à reconnaître les combattants palestiniens comme des combattants légitimes au regard du droit international, et donc leur accorder le statut de #prisonniers_de_guerre conformément aux conventions de Genève. Les Palestiniens capturés étaient maintenus dans un #vide_juridique, un peu comme les « combattants illégaux » de l’après 11-septembre.

    En juillet 1968, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) a détourné un vol d’El-Al et l’a fait atterrir en Algérie, inaugurant une série de détournements, dont l’objectif explicite était la libération de prisonniers palestiniens. L’incident d’Algérie a conduit à l’échange de 22 otages israéliens contre 16 prisonniers palestiniens, bien que le gouvernement israélien ait nié un tel accord. Seize contre 22 : ce taux d’échange n’allait pas durer longtemps. En septembre 1982, après l’invasion du Liban par Israël, le Commandement général du FPLP d’Ahmed Jibril a capturé trois soldats de l’armée israélienne ; trois ans plus tard, dans le cadre de ce qui a été appelé l’accord Jibril, Israël et le FPLP-CG sont finalement parvenus à un accord d’échange de prisonniers : trois soldats contre 1 150 prisonniers palestiniens. Dans l’accord de 2011 pour la libération de Gilad Shalit, capturé par le Hamas en 2006, le taux d’échange était encore plus favorable aux Palestiniens : 1 027 prisonniers pour un seul soldat israélien.
    Directive Hannibal

    Anticipant de devoir conclure de nombreux accords de ce type, Israël s’est mis à arrêter arbitrairement davantage de Palestiniens, y compris des mineurs, afin d’augmenter ses atouts en vue d’un échange futur. Il a également conservé les corps de combattants palestiniens, qui devaient être restitués dans le cadre d’un éventuel échange. Tout cela renforce l’idée que la vie d’un colonisateur vaut mille fois plus que la vie d’un colonisé, calcul qui évoque inévitablement l’histoire du #colonialisme et du commerce d’êtres humains. Mais ici, le taux de change est mobilisé par les Palestiniens pour inverser la profonde asymétrie coloniale structurelle.

    Tous les États ne traitent pas de la même manière la capture de leurs soldats et de leurs citoyens. Les Européens et les Japonais procèdent généralement à des échanges secrets de prisonniers ou négocient des rançons. Les États-Unis et le Royaume-Uni affirment publiquement qu’ils ne négocient pas et n’accèdent pas aux demandes des ravisseurs et, bien qu’ils n’aient pas toujours respecté cette règle à la lettre, ils ont privilégié l’abstention et le silence lorsqu’une opération de sauvetage semblait impossible.

    Cette attitude est considérée comme un « moindre mal » et fait partie de ce que les théoriciens des jeux militaires appellent le « jeu répété » : chaque action est évaluée en fonction de ses éventuelles conséquences à long terme, les avantages d’obtenir la libération d’un prisonnier étant mis en balance avec le risque que l’échange aboutisse à l’avenir à la capture d’autres soldats ou civils.

    Lorsqu’un Israélien est capturé, sa famille, ses amis et ses partisans descendent dans la rue pour faire campagne en faveur de sa libération. Le plus souvent, le gouvernement y consent et conclut un accord. L’armée israélienne déconseille généralement au gouvernement de conclure des accords d’échange, soulignant le risque pour la sécurité que représentent les captifs libérés, en particulier les commandants de haut rang, et la probabilité qu’ils encouragent les combattants palestiniens à prendre davantage d’otages. Yahya Sinwar, qui est aujourd’hui le chef du Hamas, a été libéré dans le cadre de l’#accord_Shalit. Une importante campagne civile contre ces échanges a été menée par le mouvement religieux de colons #Gush_Emunim, qui y voyait une manifestation de la fragilité de la société « laïque et libérale » d’Israël.

    En 1986, à la suite de l’#accord_Jibril, l’armée israélienne a publié la directive controversée Hannibal, un ordre opérationnel secret conçu pour être invoqué lors de la capture d’un soldat israélien par une force armée irrégulière. L’armée a nié cette interprétation, mais les soldats israéliens l’ont comprise comme une autorisation de tuer un camarade avant qu’il ne soit fait prisonnier. En 1999, #Shaul_Mofaz, alors chef de l’état-major général, a expliqué cette politique en ces termes : « Avec toute la douleur que cela implique, un soldat enlevé, contrairement à un soldat tué, est un problème national. »

    Bien que l’armée ait affirmé que le nom de la directive avait été choisi au hasard par un programme informatique, il est tout à fait approprié. Le général carthaginois Hannibal Barca s’est suicidé en 181 avant J.-C. pour ne pas tomber aux mains des Romains. Ceux-ci avaient fait preuve d’une détermination similaire trente ans plus tôt : lorsque Hannibal tenta d’obtenir une rançon pour les soldats qu’il avait capturés lors de sa victoire à Cannes, le Sénat, après un débat houleux, refusa et les prisonniers furent exécutés.

    Le 1er août 2014, lors de l’offensive sur Gaza connue sous le nom d’« #opération_Bordure_protectrice », des combattants palestiniens ont capturé un soldat de Tsahal près de Rafah, et la #directive_Hannibal est entrée en vigueur. L’armée de l’air a bombardé le système de tunnels où avait été emmené le soldat, tuant 135 civils palestiniens, dont des familles entières. L’armée a depuis annulé la directive. Toutefois, la plupart des bombardements actuels vise les #tunnels où se trouvent les postes de commandement du Hamas et les otages : le gouvernement semble ainsi, par ces bombardements aveugles, non seulement menacer les Gazaouis d’une #destruction sans précédent, mais aussi revenir au principe de préférer des captifs morts à un accord. #Bezalel_Smotrich, ministre israélien des finances, a appelé à frapper le Hamas « sans pitié, sans prendre sérieusement en considération la question des captifs ». #Gilad_Erdan, ambassadeur d’Israël auprès des Nations unies, a déclaré que les otages « ne nous empêcheraient pas de faire ce que nous devons faire ». Mais dans cette guerre, le sort des #civils de Gaza et des Israéliens capturés est étroitement lié, tout comme celui des deux peuples.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/041123/taux-de-change-retour-sur-la-politique-israelienne-des-otages
    #Israël #Palestine #Eyal_Weizman #à_lire

  • Il y a 120 ans, quand la CGT était révolutionnaire
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/documents/archives/la-revue-lutte-de-classe/serie-actuelle-1993/article/il-y-a-120-ans-quand-la-cgt-etait #archiveLO (19 juin 2015) #mouvement_ouvrier #socialisme #communisme #CGT #syndicalisme

    – Le mouvement ouvrier à la veille de la fondation de la CGT
    – Du congrès de Limoges (1895) à celui de Montpellier (1902)
    – Le 1er mai 1906 et la #charte_d'Amiens
    – La montée de la combativité ouvrière et la lutte contre les réformistes
    – De l’antimilitarisme à la faillite d’août 1914
    – Après 1917, la lutte pour un parti communiste révolutionnaire
    – Un syndicat intégré à l’Etat, mais pas tout à fait comme les autres

  • Reprenez à votre compte les idées du courant communiste révolutionnaire (Nathalie Arthaud, fête de LO, 15 mai 2016)
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2016/05/18/nathalie-arthaud-dimanche-15-mai-rejoignez-nous-dans-le-comb

    S’approprier l’expérience du mouvement ouvrier

    Crise économique, chômage de masse, guerres, terrorisme, crise des migrants, crise écologique : les dirigeants actuels, qu’ils soient à la tête des multinationales, des grandes banques ou des États, sont non seulement incapables d’apporter quelque solution que ce soit mais, pire, ils poussent l’humanité entière vers le précipice.

    Les capitalistes qui dominent l’économie la mènent dans le mur. Comme les milliards qu’ils extraient de la production et de l’exploitation des travailleurs ne leur suffisent pas, ils les jouent au casino de la finance. Autrement dit, plus nous travaillons, plus nous faisons d’efforts et de sacrifices, plus la spéculation augmente. Plus nous risquons le krach généralisé. Y a-t-il plus fou que cette économie ? Il ne s’agit pas seulement du sort des travailleurs, il s’agit de l’avenir de toute la société, en particulier de celui qu’elle réserve à la jeunesse.

    Les jeunes des classes populaires sont ballottés de petits boulots en périodes de chômage, de stages non rémunérés en missions d’intérim. Pour espérer un emploi durable et un salaire à peu près correct, tout ce que l’État leur propose est de s’engager dans la police ou l’armée. Autrement dit, ils ont le choix de servir de chair à patron ou de chair à canon !

    Bien sûr, la fraction de la #jeunesse qui fait des études supérieures peut espérer mieux en décrochant un emploi de cadre, d’ingénieur, de médecin ou d’enseignant. Mais le problème est collectif. Le problème, c’est que même ceux qui peuvent tirer leur épingle du jeu le font au milieu d’un océan de misère et d’injustice.

    Alors, aux uns et aux autres, je veux dire qu’il y a un autre avenir. Ne cédez pas au #conformisme ! Exprimez votre révolte ! Depuis plus de deux mois, quelques dizaines de milliers de lycéens et d’étudiants ont exprimé leur #révolte. Une fraction de ces jeunes est en train de se politiser. Elle a découvert les brutalités policières, les manoeuvres du gouvernement, les tergiversations et les retournements des directions syndicales et ce que vaut la #démocratie_bourgeoise.

    À ceux-là j’ai envie de dire : Vous avez envie de changer le monde ? Tirez toutes les leçons politiques de la situation actuelle, attelez-vous à comprendre les mécanismes et les rapports de classe qui régissent la société. Confortez vos convictions en découvrant les luttes passées des opprimés, de Spartacus aux grèves de mai-juin 1936. Enrichissez-vous de l’expérience du #mouvement_ouvrier et des idées de #Marx et #Engels, de #Lénine, de #Rosa_Luxemburg, de #Trotsky.

    Reprenez à votre compte les idées du courant communiste révolutionnaire. Ce capital politique résume les expériences de plus d’un siècle de luttes ouvrières vivantes. Des défaites, des victoires et des révolutions ! C’est ce capital qui permettra demain de renverser le vieux monde et de mettre fin à ses inégalités et à toutes les vieilleries qui vont du racisme à la misogynie, en passant par l’obscurantisme.

    Rejoignez-nous dans le combat révolutionnaire, pour que les générations futures puissent construire une société de justice, de #fraternité, enfin débarrassée des classes sociales et de l’#exploitation !

    #communisme_révolutionnaire #révolution_sociale #marxisme

  • La police, une arme de classe contre les travailleurs
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2017/05/15/la-police-une-arme-de-classe-contre-les-travailleurs_91492.h

    #archiveLO (5 mai 2017)

    Dans cette société, les policiers sont peut-être des «  gardiens de la paix  » et des «  forces de l’ordre  » mais de la paix sociale et de l’ordre bourgeois.

    [...] Vu sous cet angle, faire mine de s’étonner de ce que la #police réprime et agresse est, là encore, au moins naïf, et en réalité mensonger dans la bouche de politiciens de gauche. Et accuser la police de ne pas être républicaine n’a aucun sens. On pourrait accuser la police de n’être pas républicaine si elle participait à un coup d’État pour mettre en place une dictature militaire, par exemple, et c’est arrivé bien souvent dans l’histoire. Mais en dehors de ce cas, la police se comporte conformément aux règles de la république bourgeoise. Et au-delà, elle ne se préoccupe pas du régime sous lequel elle officie ni de la couleur politique du gouvernement.

    Il suffit d’imaginer – et le cas a peut-être existé – un policier français qui aurait eu une carrière de trente années, commencée en 1934. Sa première mission aurait été, le 6 février 1934, sous un gouvernement de droite, de combattre dans la rue contre les milices fascistes qui marchèrent ce jour-là sur l’Assemblée nationale. Quatre ans après, il aurait réprimé tout aussi brutalement la grève générale du 30 novembre 1938, qui se solda par la condamnation à la prison de plus de 500 grévistes. Moins d’un an plus tard, il aurait appliqué les décrets de dissolution et d’interdiction des organisations ouvrières avant de jouer, pendant le régime de Pétain, le rôle particulièrement ignominieux que l’on sait dans la chasse zélée aux Juifs. Le même policier, après avoir participé à la rafle du Vél’d’Hiv et à l’arrestation quotidienne de Juifs et de communistes pour les envoyer vers les camps d’extermination, se serait ensuite vu amnistier de tout crime à partir de la fin de la guerre, passer tranquillement de policier vichyste à policier de la IVe République, et se retrouver à réprimer avec une extrême #violence les grèves de mineurs du Nord, en 1948. Et il aurait pu finir sa carrière à Charonne, le 8 février 1962, où la police tua huit manifestants contre la guerre d’Algérie, ou le 17 octobre 1961, où plusieurs centaines d’Algériens furent abattus par la police et jetés à la Seine.

    Bien sûr, il est peu probable qu’un seul policier ait connu tous ces événements, mais l’institution qu’est la police, elle, a connu tous ces événements et bien d’autres encore. Sous le Front populaire, sous Vichy, sous de Gaulle, sous la gauche comme sous la droite, la police a toujours réprimé et même assassiné sur ordre, quand cela était jugé nécessaire par les tenants de l’ordre capitaliste.

    Cela fait plus d’un siècle qu’Engels d’abord, puis Lénine, ont défini l’État comme étant avant tout composé de «  détachements spéciaux d’hommes armés  » protégeant les intérêts de la classe dominante.

    Parce qu’elle est profondément injuste et inégalitaire, parce qu’elle est fondée sur l’exploitation, parce qu’elle fait cohabiter une minorité de riches avec un océan de pauvres, la société capitaliste ne pourrait exister sans ces détachements spéciaux d’hommes armés qui imposent par la force le respect de l’ordre social. À commencer par le respect de la propriété, puisque l’une des principales tâches de la police est d’empêcher le vol. Et à plus grande échelle, la tâche de la police – et de la gendarmerie – consiste à encadrer les manifestations et à mater les #révoltes lorsqu’elles dépassent un cadre admissible à un moment donné, pour un gouvernement donné. [...]

    Mais ici comme ailleurs, le comportement de la police changera lorsque changeront les rapports sociaux.

    C’est la raison pour laquelle parler, comme cela a souvent été entendu pendant les #manifestations contre la loi travail dans la bouche de militants du mouvement, d’une «  répression inouïe  » et d’une violence «  jamais vue  », est une erreur. Une erreur historique, d’abord, parce que le #mouvement_ouvrier a connu des #répressions infiniment plus brutales et plus meurtrières. Et une erreur politique, parce que croire que des coups de matraque et des gaz lacrymogènes, c’est cela la répression policière, c’est risquer d’être bien démuni lorsque la police traitera à nouveau les manifestants à la mitrailleuse.

    Il ne fait pourtant pas de doute que cela arrivera de nouveau, y compris en France, le jour où les travailleurs relèveront la tête et contesteront les fondements de l’#ordre_social.

    #capitalisme #répression #lutte_de_classe #violences_policières

    • La police fait œuvre utile quand elle se porte au secours de la veuve et de l’orphelin, mais son rôle fondamental est répressif. Il est d’imposer une légalité où la prospérité d’une minorité capitaliste est fondée sur l’injustice, les sacrifices et les souffrances de l’écrasante majorité. Sans ce pilier autoritaire et répressif, l’ordre capitaliste ne tiendrait pas debout. Et c’est encore plus vrai avec la crise économique qui fait exploser le chômage et la pauvreté et aggrave le pourrissement de la société.

      Depuis déjà plusieurs années, le pouvoir entasse les lois sécuritaires au prétexte de lutter contre la délinquance, les trafics et le terrorisme, mais aussi pour réprimer les contestations sociales comme celle des Gilets jaunes.

      Dans cette période de crise où le gouvernement et les capitalistes imposent de nouveaux sacrifices aux travailleurs et préparent le recul inédit de nos droits, ils s’attendent aussi à des réactions sociales. Et ils se préparent à les museler et les mater, y compris de façon violente. Alors oui, le cours réactionnaire et autoritaire va s’accélérer et, avec lui, le sentiment de toute-puissance des policiers. Ceux qui se mobilisent et ne veulent pas de cette évolution doivent comprendre le lien qu’il y a entre ces violences et la société d’exploitation. On ne se débarrassera pas du racisme et des violences policières sans remettre en cause le fondement capitaliste de l’ordre social.

      Police, une violence à l’image de la société d’exploitation !
      https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/police-une-violence-limage-de-la-societe-dexploitation-153166.html

  • À la mémoire de la Commune (Lénine, avril 1911)

    Quarante ans se sont écoulés depuis la proclamation de la Commune de Paris. Selon la coutume, le prolétariat français a honoré par des meetings et des manifestations la mémoire des militants de la révolution du 18 mars 1871 ; à la fin de mai, il ira de nouveau déposer des couronnes sur la tombe des communards fusillés, victimes de l’horrible « semaine sanglante » de mai et jurer une fois de plus de combattre sans relâche jusqu’au triomphe complet de leurs idées, jusqu’à la victoire totale de la cause qu’ils lui ont léguée.

    Pourquoi le prolétariat, non seulement français, mais du monde entier, honore-t-il dans les hommes de la Commune de Paris ses précurseurs ? Et quel est l’héritage de la Commune ?

    La Commune naquit spontanément ; personne ne l’avait consciemment et méthodiquement préparée. Une guerre malheureuse avec l’Allemagne ; les souffrances du siège ; le chômage du prolétariat et la ruine de la petite bourgeoisie ; l’indignation des masses contre les classes supérieures et les autorités qui avaient fait preuve d’une incapacité totale ; une fermentation confuse au sein de la classe ouvrière qui était mécontente de sa situation et aspirait à une autre organisation sociale ; la composition réactionnaire de l’Assemblée nationale qui faisait craindre pour la République, tous ces facteurs, et beaucoup d’autres, poussèrent la population de Paris à la révolution du 18 mars qui remit inopinément le pouvoir entre les mains de la Garde nationale, entre les mains de la classe ouvrière et de la petite bourgeoisie qui s’était rangée de son côté.

    Ce fut un évènement sans précédent dans l’histoire. Jusqu’alors, le pouvoir se trouvait ordinairement entre les mains des grands propriétaires fonciers et des capitalistes, c’est-à-dire d’hommes de confiance à eux, constituant ce qu’on appelle le gouvernement. Mais après la révolution du 18 mars, lorsque le gouvernement de M. Thiers s’enfuit de Paris avec ses troupes, sa police et ses fonctionnaires, le peuple devint le maître de la situation et le pouvoir passa au prolétariat. Mais dans la société actuelle, le prolétariat, économiquement asservi par le capital, ne peut dominer politiquement s’il ne brise les chaînes qui le rivent au capital. Et voilà pourquoi le mouvement de la Commune devait inévitablement revêtir une couleur socialiste, c’est-à-dire chercher à renverser la domination de la bourgeoisie, la domination du capital, et à détruire les assises mêmes du régime social actuel.

    Au début, ce mouvement fut extrêmement mêlé et confus. Y adhéraient des patriotes qui espéraient que la Commune reprendrait la guerre contre les Allemands et la mènerait à bonne fin. Il était soutenu par les petits commerçants menacés de ruine si le paiement des traites et des loyers n’était pas suspendu (ce que le gouvernement leur avait refusé, mais que la Commune leur accorda). Enfin, au début, il bénéficia même en partie de la sympathie des républicains bourgeois qui craignaient que l’Assemblée nationale réactionnaire (les « ruraux », les hobereaux sauvages) ne restaurât la monarchie. Mais dans ce mouvement, le rôle principal fut naturellement joué par les ouvriers (surtout par les artisans parisiens) parmi lesquels une active propagande socialiste avait été menée durant les dernières années du second Empire et dont beaucoup appartenaient même à l’Internationale.

    Les ouvriers seuls restèrent fidèles jusqu’au bout à la Commune. Les républicains bourgeois et les petits bourgeois s’en détachèrent bientôt : les uns effrayés par le caractère prolétarien, socialiste et révolutionnaire du mouvement ; les autres lorsqu’ils le virent condamné à une défaite certaine. Seuls les prolétaires français soutinrent sans crainte et sans lassitude leur gouvernement ; seuls ils combattirent et moururent pour lui, c’est-à-dire pour l’émancipation de la classe ouvrière, pour un meilleur avenir de tous les travailleurs.

    Abandonnée par ses alliés de la veille et dépourvue de tout appui, la Commune devait inéluctablement essuyer une défaite. Toute la bourgeoisie de la France, tous les grands propriétaires fonciers, toute la Bourse, tous les fabricants, tous les voleurs grands et petits, tous les exploiteurs se liguèrent contre elle. Cette coalition bourgeoise soutenue par Bismarck (qui libéra 100 000 prisonniers français pour réduire Paris) réussit à dresser les paysans ignorants et la petite bourgeoisie provinciale contre le prolétariat parisien et à enfermer la moitié de Paris dans un cercle de fer (l’autre moitié étant investie par l’armée allemande).

    Dans certaines grandes villes de France (Marseille, Lyon, Saint-Etienne, Dijon et ailleurs), les ouvriers tentèrent également de s’emparer du pouvoir, de proclamer la Commune et d’aller secourir Paris, mais ces tentatives échouèrent rapidement. Et Paris, qui leva le premier le drapeau de l’insurrection prolétarienne, se trouva réduit à ses seules forces et voué à une perte certaine.

    Pour qu’une révolution sociale puisse triompher, deux conditions au moins sont nécessaires : des forces productives hautement développées et un prolétariat bien préparé. Mais en 1871 ces deux conditions faisaient défaut. Le capitalisme français était encore peu développé et la France était surtout un pays de petite bourgeoisie (artisans, paysans, boutiquiers, etc.). Par ailleurs, il n’existait pas de parti ouvrier ; la classe ouvrière n’avait ni préparation ni long entraînement et dans sa masse, elle n’avait même pas une idée très claire de ses tâches et des moyens de les réaliser. Il n’y avait ni sérieuse organisation politique du prolétariat, ni syndicats ou associations coopératives de masse…

    Mais ce qui manqua surtout à la Commune, c’est le temps, la possibilité de s’orienter et d’aborder la réalisation de son programme. Elle n’avait pas encore eu le temps de se mettre à l’oeuvre que le gouvernement de Versailles, soutenu par toute la bourgeoisie, engageait les hostilités contre Paris. La Commune dut, avant tout, songer à se défendre. Et jusqu’à la fin, survenue entre les 21 et 28 mai, elle n’eut pas le temps de penser sérieusement à autre chose.

    Au demeurant, malgré des conditions aussi défavorables, malgré la brièveté de son existence, la Commune réussit à prendre quelques mesures qui caractérisent suffisamment son véritable sens et ses buts. La Commune remplaça l’armée permanente, instrument aveugle des classes dominantes, par l’armement général du peuple ; elle proclama la séparation de l’Église et de l’État, supprima le budget des Cultes (c’est-à-dire l’entretien des curés par l’État), donna à l’instruction publique un caractère tout à fait laïque et par là même porta un coup sérieux aux gendarmes en soutane. Dans le domaine purement social, elle n’eut pas le temps de faire beaucoup de choses, mais le peu qu’elle fit montre avec suffisamment de clarté son caractère de gouvernement ouvrier, populaire : le travail de nuit dans les boulangeries fut interdit ; le système des amendes, ce vol légalisé des ouvriers, fut aboli ; enfin, la Commune rendit le fameux décret en vertu duquel toutes les fabriques, usines et ateliers abandonnés ou immobilisés par leurs propriétaires étaient remis aux associations ouvrières qui reprendraient la production. Et comme pour souligner son caractère de gouvernement authentiquement démocratique et prolétarien, la Commune décida que le traitement de tous les fonctionnaires de l’administration et du gouvernement ne devait pas dépasser le salaire normal d’un ouvrier et en aucun cas s’élever au-dessus de 6 000 francs par an.

    Toutes ces mesures montraient assez clairement que la Commune s’avérait un danger mortel pour le vieux monde fondé sur l’asservissement et l’exploitation. Aussi la société bourgeoise ne put-elle dormir tranquille tant que le #drapeau_rouge du prolétariat flotta sur l’Hôtel de Ville de Paris. Et lorsque, enfin, les forces gouvernementales organisées réussirent à l’emporter sur les forces mal organisées de la révolution, les généraux bonapartistes, battus par les Allemands et courageux contre leurs compatriotes vaincus firent un carnage comme jamais Paris n’en avait vu. Près de 30 000 Parisiens furent massacrés par la soldatesque déchaînée, près de 45 000 furent arrêtés dont beaucoup devaient être exécutés par la suite ; des milliers furent envoyés au bagne ou déportés. Au total, Paris perdit environ 100 000 de ses fils et parmi eux les meilleurs ouvriers de toutes les professions.

    La bourgeoisie était contente. « Maintenant, c’en est fait du socialisme, et pour longtemps ! », disait son chef, le nabot sanguinaire Thiers, après le bain de sang qu’avec ses généraux il venait d’offrir au prolétariat parisien. Mais ces corbeaux bourgeois croassaient à tort. À peine six ans après l’écrasement de la Commune, alors que nombre de ses combattants croupissaient encore au bagne ou languissaient en exil, le #mouvement_ouvrier renaissait déjà en France. La nouvelle génération socialiste, enrichie par l’expérience de ses aînés et nullement découragée par leur défaite, releva le drapeau tombé des mains des combattants de la Commune et le porta en avant avec assurance et intrépidité aux cris de « Vive la révolution sociale ! Vive la Commune ! » Et quelques années plus tard, le nouveau parti ouvrier et l’agitation qu’il avait déclenchée dans le pays obligeaient les classes dominantes à remettre en liberté les communards restés aux mains du gouvernement.

    Le souvenir des combattants de la Commune n’est pas seulement vénéré par les ouvriers français, il l’est par le prolétariat du monde entier. Car la Commune lutta non point pour quelque objectif local ou étroitement national, mais pour l’affranchissement de toute l’humanité laborieuse, de tous les humiliés, de tous les offensés. Combattante d’avant-garde de la révolution sociale, la Commune s’acquit des sympathies partout où le prolétariat souffre et lutte. Le tableau de sa vie et de sa mort, l’image du gouvernement ouvrier qui prit et garda pendant plus de deux mois la capitale du monde, le spectacle de la lutte héroïque du #prolétariat et de ses souffrances après la défaite, tout cela a enflammé l’esprit de millions d’ouvriers, fait renaître leurs espoirs et gagné leur sympathie au socialisme. Le grondement des canons de Paris a tiré de leur profond sommeil les couches les plus arriérées du prolétariat et donné partout une impulsion nouvelle à la propagande révolutionnaire socialiste. C’est pourquoi l’oeuvre de la Commune n’est pas morte ; elle vit jusqu’à présent en chacun de nous.

    La cause de la Commune est celle de la révolution sociale, celle de l’émancipation politique et économique totale des travailleurs, celle du prolétariat mondial. Et en ce sens, elle est immortelle.

    Vladimir Lénine

    https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1911/04/vil19110414.htm

    #commune_de_paris #Lénine #hommage #lutte_de_classe #révolution_sociale

  • Une révolution à l’échelle d’un continent (James Connolly, 15 août 1914)

    L’éclatement de la guerre sur le continent européen rend impossible cette semaine d’écrire pour Forward sur tout autre sujet. Je ne doute pas que pour la plupart de mes lecteurs l’Irlande a cessé d’être, pour parler familièrement, le centre du monde, et que leurs pensées se tournent avec gravité vers un examen de la position du mouvement socialiste européen face à cette crise.

    À l’heure où j’écris, à la lumière des développements récents, de telles considérations risquent d’être très loin d’apporter des réflexions satisfaisantes au penseur socialiste. Car quelle est la position du mouvement socialiste en Europe aujourd’hui ? Résumons-la brièvement.

    Pendant une génération au moins le mouvement socialiste de tous les pays impliqués maintenant a progressé par sauts et par bonds et, de façon plus satisfaisante encore, par une croissance et un développement lents et continus.

    Le nombre de suffrages pour les candidats socialistes a augmenté à une vitesse phénoménale, le nombre d’élus dans toutes les assemblées législatives est devenu de plus en plus un facteur de perturbation pour les calculs gouvernementaux. Journaux, magazines, pamphlets et littérature de toute sorte enseignant les idées socialistes ont été et sont diffusés par millions dans les masses ; en Europe, chaque armée, chaque marine a vu une proportion sans cesse croissante de socialistes parmi ses soldats et marins et l’organisation industrielle de la classe ouvrière a perfectionné son emprise sur la machinerie économique de la société, et l’a rendue de plus en plus réceptive à la conception socialiste de ses devoirs. Dans le même temps, la haine du militarisme s’est répandue dans toutes les couches de la société, recrutant partout, et suscitant l’aversion contre la guerre même chez ceux qui dans d’autres domaines acceptaient l’ordre des choses capitaliste. Les associations antimilitaristes et les campagnes antimilitaristes des associations et partis socialistes, et les résolutions antimilitaristes des conférences internationales socialistes et syndicalistes sont devenues des faits quotidiens et ne sont plus des phénomènes dont on s’étonne. Tout le #mouvement_ouvrier est impliqué dans le mot d’ordre de guerre à la guerre, impliqué à la hauteur de sa force et de son influence.

    Et maintenant, comme le proverbial tonnerre dans un ciel bleu, la guerre est sur nous, et la guerre entre les nations les plus importantes parce que les plus socialistes. Et nous sommes impuissants.

    Et qu’advient-il de toutes nos résolutions ; de toutes nos promesses de fraternisation ; de tout le système soigneusement construit d’internationalisme ; de tous nos espoirs pour le futur ? N’étaient-ils tous que bruit et fureur, sans signification ? Quand un artilleur allemand, un socialiste servant dans l’armée allemande d’invasion, envoie un obus dans les rangs de l’armée française, explosant les têtes, déchirant les entrailles et broyant les membres de douzaines de camarades socialistes de cette armée, le fait qu’il ait, avant de partir au front, manifesté contre la guerre a-t-il quelque valeur pour les veuves et les orphelins faits par l’obus qu’il a envoyé lors de sa mission meurtrière ? Ou quand un fusilier français vide son fusil meurtrier dans les rangs de la ligne d’attaque allemande, sera-t-il capable de tirer quelque réconfort de la possibilité que ses balles tuent ou blessent des camarades qui se sont unis dans de tonitruantes ovations à l’éloquent Jaurès, quand celui-ci a plaidé à Berlin pour la solidarité internationale ? Quand un socialiste enrôlé dans l’armée de l’empereur d’Autriche enfonce une longue et cruelle baïonnette dans le ventre d’un conscrit socialiste de l’armée du tsar de Russie, et qu’il la tourne de telle sorte que quand il la retire il entraîne les entrailles, est-ce que cet acte terrible perd de sa monstrueuse cruauté du fait de leur commune adhésion à une propagande antiguerre du temps de la paix ? Quand le soldat socialiste originaire des provinces baltes de la Russie est envoyé en Pologne prussienne bombarder villes et villages jusqu’à ce qu’une traînée de sang et de feu couvre les foyers des Polonais sujets malgré eux de la Prusse, sera-t-il à son tour soulagé à la pensée que le tsar qu’il sert a envoyé d’autres soldats quelques années auparavant porter les mêmes dévastation et meurtre dans ses foyers près de la Baltique, alors qu’il contemple les cadavres de ceux qu’il a massacrés et les foyers qu’il a détruits ?

    Mais pourquoi continuer ? N’est-il pas clair comme la vie que nulle insurrection de la classe ouvrière, nulle grève générale, nul soulèvement généralisé de la classe ouvrière européenne n’occasionnerait ou n’entraînerait un plus grand massacre de socialistes que ne le fera leur participation comme soldats aux campagnes des armées de leurs pays respectifs. Chaque obus qui explose au milieu d’un bataillon allemand tuera des socialistes ; chaque charge de cavalerie autrichienne laissera sur le sol les corps tordus d’agonie de socialistes serbes ou russes ; chaque navire russe, autrichien ou allemand envoyé par le fond ou explosé jusqu’au ciel signifie chagrin et deuil dans les foyers de camarades socialistes. Si ces hommes doivent mourir, ne vaudrait-il pas mieux qu’ils meurent dans leur pays en combattant pour la liberté de leur classe, et pour l’abolition de la guerre, que d’aller dans des pays étrangers mourir en massacrant et massacré par ses frères pour que puissent vivre des tyrans et des profiteurs ?

    On détruit la civilisation sous vos yeux. Les résultats de la propagande, du travail patient et héroïque, du sacrifice de générations de la classe ouvrière sont annihilés par les gueules d’une centaine de canons ; des milliers de camarades avec lesquels nous avons vécu une fraternelle communion sont condamnés à mort ; eux dont l’espoir était de se consacrer à la construction en commun de la parfaite société du futur sont conduits à un massacre fratricide dans des désastres où cet espoir sera enterré sous une mer de sang.

    Je n’écris pas dans un esprit de critique chicanière avec mes camarades du continent. Nous savons trop peu ce qui se passe sur le continent, et les événements ont évolué trop vite pour qu’aucun d’entre nous soit en position de critiquer quoi que ce soit. Mais, croyant comme je le fais que serait justifiée toute action qui mettrait un terme au crime colossal qui se perpétue, je me sens obligé d’exprimer l’espoir qu’avant longtemps nous lirons la nouvelle de la paralysie des transports sur le continent, même si cette paralysie nécessite l’érection de barricades socialistes, des actes de révolte de soldats et de marins comme il y en eut en Russie en 1905. Même l’échec d’une tentative de révolution socialiste par la force des armes, succédant à la paralysie de la vie économique du militarisme, serait moins désastreuse pour la cause du socialisme que le fait que des socialistes permettent qu’on les utilise pour le massacre de leurs frères de combat.

    Une grande insurrection de la classe ouvrière au niveau du continent arrêterait la guerre ; une protestation universelle dans des meetings n’épargnerait pas à une seule vie un massacre sans raison.

    Je ne fais pas la guerre au #patriotisme ; je ne l’ai jamais fait. Mais contre le patriotisme du capitalisme - le patriotisme qui fait de l’intérêt de la classe capitaliste la pierre de touche du devoir et du droit - je place le patriotisme de la classe ouvrière, qui juge tout acte public selon ses effets sur le sort de ceux qui produisent. Ce qui est bon pour la classe ouvrière, je le considère comme patriotique, mais le parti ou le mouvement qui œuvre avec le plus de succès pour la conquête par la classe ouvrière du contrôle des destinées du pays dans lequel elle travaille, est la plus parfaite incarnation de ce patriotisme.

    Pour moi, par conséquent, le socialiste d’un autre pays est un patriote ami, de même que le capitaliste de mon propre pays est un ennemi naturel. Je considère que chaque nation est propriétaire d’une certaine contribution à la richesse commune de la civilisation, et je considère la classe capitaliste comme l’ennemi logique et naturel de la culture nationale qui constitue cette contribution particulière.

    Par conséquent, plus mon affection pour la tradition nationale, la littérature, le langage, les solidarités nationales est forte, plus je suis enraciné dans mon opposition à cette classe capitaliste, qui dans son goût sans âme pour le pouvoir et l’or, broierait les nations comme dans un mortier.

    Raisonnant à partir de telles prémisses, cette guerre m’apparaît comme le crime le plus effrayant de tous les siècles. La classe ouvrière doit être sacrifiée pour qu’une petite clique de dirigeants et de fabricants d’armes puissent assouvir leur goût du pouvoir et leur avidité pour la richesse. Les nations doivent d’être effacées, le progrès arrêté, et les haines internationales érigées en divinités à vénérer.

    #nationalisme #internationalisme #lutte_de_classe #révolution_sociale #guerre #guerre_impérialiste #impérialisme

  • La « mondialisation » de l’économie
    https://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/article/la-mondialisation-de-l-economie
    #conférenceLO du 14 mars 1997

    Sommaire :

    De la guerre à la crise (1945-1975)
    – La remise en route de l’économie...
    – ...sous l’égide des États-Unis
    – Le mythe des « Trente glorieuses »
    – Les origines du marché commun
    – La crise monétaire, une des formes de la crise du système capitaliste

    Crise économique internationale et « mondialisation »
    – Le commerce international est-il plus « mondialisé » ?
    – Les entraves au développement du commerce international
    – Le cas des impérialismes européens
    – Les problèmes monétaires de l’#Union européenne
    – L’Union européenne : une construction fragile basée sur des rapports de force
    – Le #commerce_international : réglementé et inégal

    L’hypertrophie des marchés financiers
    – L’endettement des États à l’origine de la croissance des marchés financiers
    – Qu’est-ce que le #PIB ?
    – Les États déréglementent les marchés financiers
    – La #spéculation sur les emprunts d’État
    – La spéculation sur les actions
    – La spéculation sur les « produits dérivés »
    – La spéculation monétaire
    – Les profits spéculatifs détournent les capitaux de la production
    – Un marché monétaire international mais instable

    Concurrence étrangère, délocalisations : ne pas se tromper d’ennemi
    – Les #délocalisations sont-elles responsables du chômage ?
    – Bas salaires et investissements
    – Les capitaux se concentrent dans les pays riches
    – La croissance des #multinationales
    – Les #capitaux ne développent pas la planète, ils la pillent

    La « mondialisation » de la misère
    – Les inégalités s’accroissent
    – La #pauvreté se répand même dans les pays riches
    #Capitalisme et mondialisation
    – La base internationale du développement capitaliste
    – Le capitalisme a transformé le monde

    L’impérialisme, « stade suprême du #capitalisme » depuis un siècle
    – La dictature du capitalisme financier
    – Le monde entier partagé
    – L’#impérialisme n’a pas supprimé les contradictions du système, bien au contraire
    – Une première guerre mondiale pour le repartage du monde
    – Les bases objectives de la corruption du #mouvement_ouvrier...
    – ... et le pourrissement de toute la société

    L’impérialisme, un danger mortel pour l’humanité
    – La #crise_de_1929
    – Le #fascisme et la #guerre
    – La responsabilité des dirigeants socialistes et staliniens
    – L’humanité a payé cher le maintien du capitalisme au XXe siècle...
    – ... et paiera plus cher encore au XXIe siècle s’il se perpétue

    Nationalisme contre #mondialisation : un piège mortel pour les travailleurs
    – Le « #social-chauvinisme » du #PCF

    La mondialisation au service de l’humanité, c’est la société communiste
    – Mettre fin au capitalisme...
    – ... en mettant l’économie au service de tous
    – Seul le prolétariat en est capable

    #stalinisme #social-démocratie #réformisme #communisme_révolutionnaire

  • "Le coup d’État fasciste en Allemagne" (24 mars 1933)

    Thèses du courant trotskyste majoritaire dans la prison de Verkhnéouralsk (publiées dans Le Bolchevik-léniniste n° 2, 1933)

    Un texte fondamental paru dans Les Cahiers de Verkhnéouralsk (Les bons caractères, pp. 163-206, 2021).

    https://les-passages.ghost.io/le-coup-detat1-fasciste-en-allemagne-le-bolchevik-leniniste-ndeg-

    1 – Le coup d’État contre-révolutionnaire qui a lieu en Allemagne, la contre-révolution de mars, est un événement de la plus haute importance historique… […]
    2 – La #crise_économique_mondiale a profondément ébranlé les fondements de la société capitaliste. Même un Léviathan impérialiste comme les États-Unis tressaille sous ses coups… […]
    3 – Les impérialismes français, britannique, américain n’avaient qu’un seul moyen de préserver l’équilibre interne de Weimar et de Versailles en Allemagne et en Europe : annuler ou reporter la dette de l’Allemagne et lui consentir de nouveaux crédits… […]
    4 – Ce qui créait les conditions d’une montée impétueuse du fascisme dans les esprits, c’était donc l’impasse économique dans laquelle la situation du capitalisme d’après-guerre avait conduit l’Allemagne, la crise économique profonde et le système de #Versailles, dans un contexte de faiblesse de l’avant-garde prolétarienne… […]
    5 – En fin de compte, la contre-révolution de mars signifie la liquidation des vestiges de la révolution du 9 novembre [1918] et du système de Weimar. Mais cela signifie-t-il aussi en même temps le retour au pouvoir des forces sociales et politiques qui gouvernaient l’Allemagne avant la révolution de Novembre, autrement dit une restauration au sens propre et concret ? […]
    6 – La victoire du fascisme allemand marque la fin de l’ère du pacifisme démocratique d’après-guerre et porte un coup dur, peut-être fatal, à la démocratie bourgeoise en tant que forme de domination bourgeoise la plus répandue dans les pays clés du capitalisme… […]
    7 – La contre-révolution de mars se fonde sur le croisement et l’imbrication des facteurs objectifs suivants… […]
    8 – Le fascisme allemand ne « s’implante » pas dans la #république_de_Weimar, il ne se dissout pas en elle, ne s’adapte pas « au cadre et aux formes de la #démocratie_bourgeoise », il les démolit et les envoie au rebut par un coup d’État réalisé en alliance avec les junkers du parti « national », que dirige le président de la République… […]
    9 – Les forces motrices de la contre-révolution de mars sont les cercles les plus réactionnaires et les plus chauvins du capitalisme monopoliste en Allemagne, de l’#impérialisme_allemand qui, à travers son parti fasciste, a transformé en un soutien social la petite bourgeoisie et les travailleurs déclassés… […]
    10 – Il est difficile de déterminer avec précision l’équilibre actuel des forces de classe en Allemagne. Le #coup_d’État est toujours en cours et le rapport des forces change donc d’heure en heure. Une chose est certaine : c’est une classe ouvrière désorientée et divisée qui, avant le coup d’État et depuis, s’est trouvée confrontée et continue de l’être au front uni et consolidé de la réaction… […]
    11 – La fin de l’Allemagne de #Weimar et l’effondrement de l’équilibre européen signifient la mort de la #social-démocratie allemande et le début de la fin pour le réformisme… […]
    12 – Au fil des ans, l’#opposition léniniste a observé avec inquiétude comment se développaient les événements en Allemagne, expliquant constamment l’ampleur qu’ils prenaient et leur très grande importance historique. Elle a constamment et sans relâche signalé quel danger, pour l’ensemble du #mouvement_ouvrier mondial, mûrissait en Allemagne sous la forme du fascisme… […]
    13 – La facilité avec laquelle la #contre-révolution a accompli son coup d’État, la bureaucratie de l’IC l’expliquera, demain bien sûr, par la « passivité » du prolétariat « qui n’a pas voulu accepter » le combat, et non par le fait que ni le Komintern ni la direction du #KPD (sans même parler de la IIe Internationale et du #SPD) n’ont aucunement préparé le prolétariat à résister, n’ont pas opposé de résistance au coup d’État et n’ont pas appelé la classe ouvrière à le faire…
    14 – Même nous, #bolcheviks-léninistes de Russie, avons sous-estimé toute la profondeur de la #dégénérescence de la direction du #Komintern et des partis communistes des principaux pays capitalistes… […]
    15 – La #bureaucratie_stalinienne a fait des avances à Hitler pendant trois ans, le considérant comme le futur maître de l’Allemagne. Par toutes ses actions et celles du Komintern, elle l’a aidé à aller au pouvoir. Elle a mis le pied de #Hitler à l’étrier, comme elle l’avait fait autrefois pour #Tchang_Kaï-chek… […]
    16 – La victoire du fascisme donne-t-elle un répit supplémentaire au capitalisme ? Bien que notre époque soit et reste celle des révolutions prolétariennes, bien que la victoire du fascisme exacerbe à l’extrême les contradictions de classes et interétatiques, la victoire de Hitler n’en renforce pas moins temporairement la domination politique de la bourgeoisie, repoussant quelque peu les dates de la révolution prolétarienne… […]
    17 – Comment, hors d’#Allemagne, y a-t-il le plus de chances que se réorganisent les forces résultant du coup d’État fasciste ?.. […]
    18 – Par ses trahisons en chaîne, le stalinisme a affaibli et désorganisé le prolétariat mondial, dont le soutien a préservé jusqu’à maintenant les vestiges du système d’Octobre… […]
    19 – La victoire du fascisme allemand non seulement ne signifie pas une stabilisation du capitalisme, mais elle porte au contraire toutes ses contradictions à un nouveau niveau, plus élevé… […]
    21 – Le #réformisme s’est épanoui sur la base de la démocratie bourgeoise. La crise de cette dernière a été une crise de la social-démocratie… […]
    22 – Le fascisme se renforce au pouvoir et devient de plus en plus fort d’heure en heure. La #terreur des gardes blancs a déjà commencé… […]
    23 – Le #fascisme est un méandre de l’histoire, une anicroche historique dans la progression générale de la #lutte_de_classe et de la #révolution_prolétarienne mondiale. Mais notre tâche n’est pas de rassurer les masses… […]

    #nazisme #stalinisme #trotskysme #trotskisme #trotsky #militants_trotskystes #isolateur #prison #Sibérie #Verkhnéouralsk #traité_de_versailles

  • From Slavery Abolition to Public Education, German Radicals Made American History
    https://jacobin.com/2023/03/german-americans-civil-war-franz-sigel-st-louis
    Pendant la première guerre mondiale les élites étatsuniennes ont décider de jeter les hommes des classes populaires dans les tranchées d’Europe.

    The Naked Truth, Saint Louis 1914

    Pour y arriver ils se sont servi pour la première fois d’une forme moderne de propagande appllée relations publiques . La première victime de cette campagne organisée fut le souvenir des révolutionnaires et réformateurs sociaux d’origine allemande. Vingt ans après leurs organisations avaient été annihilés comme les syndicats et partis de gauche anglophones. Les capitalistes étatsuniens n’acceptaient que les nationalistes et nazis d’origine allemande jusqu’à ce que leurs organisations furent interdits aussi après Pearl Harbour. Cet article témoigne de la redécouverte des idée et personnes à l’origine des premières structures sociales modernes des États Unis.

    Depuis la dissolution des pays appartenant au bloc de l’Est nous observons en Europe un processus réactionnaire comparable. Le souvenir des luttes et traditions du mouvement ouvrier est systématiquement éradiqué par le pouvoir.

    On y procède par étapes plus ou moins violentes avec les banderistes d’Ukraineà la tête. Dans ce pays, en Pologne et dans les pays baltes c’est couplé avec une russophobie agressive. En Allemagne on ajoute aux mesures anticommunistes extistantes en RFA (lois pour la réintroduction d’une armée au sein de l’Allemagne capitaliste, interdiction du parti communiste, Berufsverbot, législation dite antiterroriste, decrets anti-kurdes etc.) le financement d’une véritable industrie du souvenir anticommuniste oûtre la discrimination des anciens employés de la RDA en retraite et la dissipation des institutions et du travail culturel populaire réalisé en RDA.

    On oublie le travail de mémoire pouplaire collective effectué par les éditions de l’Est. A l’Ouest les écrits socialistes historiques étaient censurés de facto car absents des bibliothèques publiques. Il fallait se rendre à Berlin-Est pour se procurer les classiques du socialisme à un prix abordable. L’internet a changé la donne mais il faut encore trouver une solution pour caractère éphémère des supports électroniques.

    Dans ces temps tourmentés il est urgent de suivre l’exemple des chercheurs de gauche des USA et faire découvrir au grand public l"exemple de nos ancêtres révolutionnaires.

    11.3.2023 by Devin Thomas O’Shea - Conditions in the German states leading up to the 1848 revolutions produced a generation of radical socialists and communists who changed world history.

    This generation fought against monarchical rule on the barricades of Central Europe, and then many of them crossed the Atlantic to the United States in time to shore up the Union during the Civil War. Radicalized German immigrants went on to prevent Missouri from joining the Confederacy, establish the first American commune during the Great Railroad Strike of 1877, and invent one of the most influential public school systems in the United States.

    Between the two world wars and McCarthyism, much of the contribution of radical German American immigrants to the socialist movement remains whitewashed and lost to Red Scare censorship. Except for a few century-old statues and the famed sewer systems of Milwaukee, the monumental influence of leftist Germans is hidden in US history unless you know where to look.

    Three hundred years before the ’48 revolutions began, a modern wave of social conflicts had been washing through the German states. Napoleonic troop movement stopped at Waterloo in 1815, but Napoleonic ideas spread everywhere.

    In Germany in the late fifteenth century, the invention of the printing press mounted an assault on established power. The Protestant Reformation turned literacy into a big middle finger to the church: “It is thus very true that we shall find consolation only through the Scriptures,” Martin Luther said, not priests and holy bureaucracy.

    Not long after the folk discovered they could read the Bible, they discovered they could read the newspaper. Three hundred years after Luther’s time, Germans began reading the works of young Hegelian bad boys Karl Marx and Friedrich Engels, who published The Communist Manifesto in 1848, just in time for the revolutionary kickoff.

    Feudal monarchs, the old aristocracy, and the church were in terminal decline after several hundred years of societal control. The only dispute in 1848 was, “Who gets to take over? The bourgeoisie? Or the revolutionaries?”

    With barricades going up across the continent, the Manifesto demanded a number of adjustments to inheritance (cut it out), property distribution (abolish the private kind), and the establishment of a free public education system for all children: “And your education! Is not that also social, and determined by the social conditions under which you educate, by the intervention, direct or indirect, of society, by means of schools, etc.?” The Communists sought to massively expand literacy and “rescue education from the influence of the ruling class.”

    Marx and Engels aimed at a broad audience, but it was craftsmen and farmers whose livelihoods were most directly threatened by industrial capitalism in the German states. Journeymen are mentioned on the first page because assembly lines threatened to de-skill most of the working population.

    “Master craftsmen could still earn a decent wage,” Mark Kruger writes in The St. Louis Commune of 1877,

    but their journeymen lived on the edge of starvation. Artisans and master craftsmen were attempting to hold on to their privileges, to control their production, income, and work environments while journeymen sought to become masters at the time that guilds were dying.

    While factories meant child labor, boredom, machine-mangled limbs, and reduced wages for urban workers, the unequal division of common lands immiserated rural Germans. Prohibitions against hunting and gathering wood on aristocratic land could put a farmer away in a rotting jail cell. As tensions rose year after year, crowds of peasants began interrupting prosecutions of forest laws and freed prisoners.

    Poor harvests in the 1840s turned up the pressure. In parts of Central Europe, over two-thirds of the population were forced to beg, and between 1816 and 1850, five million Europeans emigrated. Half crossed the Atlantic.

    Finding no future in the failing economic machine, many sharpened a bayonet and picked out their least favorite prince.

    In 1843 Franz Sigel, a young revolutionary with a resemblance to Leonardo DiCaprio, graduated from Karlsruhe Military Academy and joined the army of the Grand Duchy of Baden. Sigel made lieutenant, and then five years later turned around and led the “Sigel-Zug” militia of four thousand volunteers against the Grand Duchy’s troops. Sigel was outnumbered, but made a name for himself.

    “The insurrection,” Marx wrote in 1848, “[is] growing into the greatest revolution that has ever taken place, into a revolution of the proletariat against the bourgeoisie.” Church bells rang as the barricades went up:

    The cannon replied until nine o’clock. Windows and bricks were shattered by the thunder of artillery. The firing was terrible. Blood flowed in streams while at the same time a tremendous thunderstorm was raging. The cobblestones were red with blood as far as one could see. . . . The number of dead is immense and the number of injured much greater still.

    Sometimes called the “Springtime of the Peoples,” the Revolutions of 1848 broke out in France, Italy, the Habsburg Empire, and Switzerland. According to the historian Eric Hobsbawm, three trends converged:

    Largely moderate upper-middle-class liberals who sought liberal republican reforms
    A more radical democratic group consisting of lower-middle-class elements
    Socialists, represented by the working poor who organized into the German League of the Outlaws, later known as the Communist League

    The events of 1848 had profound effects on both Marx and Engels, who argued for an internationalist approach to the revolution. Engels personally took part in the final push of the Baden Revolution — a last stand of sorts — fighting against counterrevolutionary Prussian troops alongside Sigel, who led four thousand volunteers in a siege against the city of Freiburg. Engels and Sigel met formally in the aftermath.

    While some revolutionary social reforms became permanent, counteroffensives organized. Between 1849 and 1851, many of the new revolutionary governments were defeated. Leaders fled into exile, including Marx who transferred the Communist League headquarters to Paris. Sigel moved to England before boarding a ship, along with many other German ’48ers, to America.

    In 1861, Ulysses S. Grant speculated:

    If St Louis had been captured by the rebels it would have made a vast difference. . . . It would have been a terrible task to recapture St Louis, one of the most difficult that could have been given to any military man. Instead of a campaign before Vicksburg it would have been a campaign before St Louis.

    Missouri remained Union — and St Louis was not blown up or burned to the ground — because of Captain Nathaniel Lyon and a militia of German immigrants led by officers who were veterans of the ’48 revolutions, including one Franz Sigel.

    With the election of President Abraham Lincoln, editors of St Louis’s Westliche Post cautioned its German immigrant readers to remain “as vigilant as the Wide Awakes.” German Republican clubs maintained armed readiness and organized “Home Guard” militia units, watching pro-Southern St Louisans like the Ninth Ward Washington Minutemen do the same.

    And St Louis was packed with ’48ers ready to bear arms. Between 1834 and 1837, thirty thousand largely educated Germans immigrated to the United States, and seven thousand settled in St Louis. They did so as slavery became the operative political and ethical issue of the day.

    Why St Louis? The answer is good utopian propaganda.

    In Report of a Journey to the Western States of North America, Gottfried Duden had portrayed the lower Missouri valley as “Western Eden, a better Rheinland especially suited to Germans.” A. B. Faust described Duden’s “dreamweaver” writing style:

    His skillful pen mingled fact and fiction, interwove experience and imagination, pictured the freedom of the forest and of democratic institutions in contrast with the social restrictions and political embarrassments of Europe. Many thousands of Germans pondered over this book and enthused over its sympathetic glow. Innumerable resolutions were made to cross the ocean and build for the present and succeeding generations happy homes on the far-famed Missouri.

    Once stateside, immigrants were largely excluded from the Southern plantation class, and abnormally few Germans owned slaves in St Louis, primarily out of a conscious, ethical objection. Missouri was a new chance to build a Rheinland on free soil, free labor, free men. “The only way we adoptive citizens can get through this political crisis,” Westliche editors wrote,

    is to fulfill all legal duties faithfully, to hold with the Union and the Constitution, and to work together with our American fellow citizens to preserve peace, order and law. . . . The gaze of the entire Union is directed at the German citizens of Missouri, so let us show ourselves worthy of the expectations that rest on us.

    This immigrant class brought along communal-social technologies: schools, newspapers, Turnverein athletic clubs, massive beer halls as opposed to isolated small taverns, hunting clubs that could train up into militias — all hard-learned community values from the pressure cooker of Europe. “Capitalism was coming to them,” said Matt Christman, Jacobin contributor and cohost of the podcast Chapo Trap House. “As opposed to the continental project in the United States, it became pretty clear that the only way to survive was through peasant solidarity in the new urban environments.”

    By the 1860s, of the 160,000 residents of St. Louis, sixty thousand were born in German states. Forty thousand were born in Ireland. These immigrants tended to oppose slavery, while the oldest wealthy families of the city became the biggest supporters of the Confederacy.

    Acting under the authority of the proslavery Missouri state government, General Daniel Frost established Camp Jackson and called up seven hundred volunteers to drill at the western edge of St Louis. Frost defended his militia camp as “citizens exercising their Constitutional right to protect the United States in the full possession of all her property,” meaning slaves.

    In May 1861, Captain Nathaniel Lyon observed that Frost’s command was “evidently hostile towards the Government of the United States.” He judged Frost guilty of being “openly in communication with the so-called Southern Confederacy.”

    Captain Lyon called up the Home Guard militia to march on the camp. The Home Guard received their orders in German.

    In exile, as outlined by Walter Johnson’s history of St Louis, The Broken Heart of America, Franz Sigel had become director of public schools in the city and contributor to the handbook titled Geschichte der Süddeutschen Mai-Revolution (“History of the South German May Revolution”). It was “intended to provide a manual of practical instruction for imagined future revolutionaries.”

    The handbook “combined a reading of German military theorist Carl von Clausewitz with the political economy of the Communist Manifesto,” Johnson writes. “Clausewitz argued that ‘general insurrection’ was a ‘natural, inevitable consequence’ of modern warfare and that the revolt of people against their leaders was a decisive importance in the conflict between the states.”

    Sigel and co-agitators like August Willich argued for “total levy” — the militarization of the common man. No standing military, only trained civilian militias. This way, soldiers couldn’t be dominated and directed by elites.

    Armed with his handbook, Sigel was ready for the succession crisis. Lyon gave the order to march on Camp Jackson, and as the Third US Volunteers passed Turner Hall, reserve troops inside cheered and wept for joy. The editor of the Westliche Post, Theodor Olshausen, compared the scene to the Paris uprisings of 1848 and to the Baden Revolution: “It was one of those splendid moments when emotions glowing deep in the heart of the masses suddenly break into wild flames.”

    Reports from the arrest of Camp Jackson said that Sigel’s men marched somewhat awkwardly and got spooked, turning their weapons toward hecklers in the civilian crowd. Hostile citizens lined the streets, taunting the “damned Dutchmen.” Sigel’s soldiers were without uniforms, but they were armed and trained to follow orders — in German.

    In Civil War St. Louis, Louis S. Gerteis writes:

    A neighbor worried that her brother, a surgeon at Camp Jackson, was in danger. To put her at ease, her friend explained that the young men in the Confederate militia were from the first families of St. Louis. “Young men of the best families did not like to be killed better than ordinary people.”

    Camp Jackson immediately surrendered to Lyon’s troops, but shots were fired in anger after hecklers got to the German soldiers who were “so upset that they fired their weapons, admittedly, over the heads of the onlookers.”

    Other reports said the firing came from buildings, the trees, and just beyond the camp fences. No one is really sure what happened, but by the end, several civilians and soldiers lay dead and dying.

    German volunteer troops went on to prevent Confederates from seizing the St Louis arsenal, the largest stockpile of weapons west of the Mississippi, and fought skirmishes against Confederate rioters.

    The ’48ers believed the struggle for emancipation to be, according to Steven Rowan in Germans for a Free Missouri, “an episode of a European revolutionary tradition that drew on shared language and symbols going back at least to the era of the French Revolution and the wars of liberation against Napoleon I of 1812–1814.”

    “The socialist and communist have to want Revolution even in its mildest form,” Sigel wrote in his diary, “just like the worker has to want the worst work. But both must, through superior effort and superior talent, gain dominion over the masters. The slave must make himself master.”

    As Matt Christman points out, the German revolutionaries had a grand utopian project in mind, and everything to lose. “There was an idea that if the United States could be culturally realigned along German lines,” Christman told Jacobin,

    and if the cultural values of ’48ers could be universalized, it would inevitably lead toward a revolution and bring about a just social order. But the American idea is all about getting as far away from others as possible. The Germans recognized that. If the American project was going to succeed, it needed a German social order to overcome and resist being subsumed by the market. Which it was.

    Immediately after the outbreak of war, Sigel became a rallying hero of German Americans who signed up to “Fight Mit Sigel!” in Lincoln’s army. Two hundred thousand German-born soldiers would go on to enlist. Twenty-five percent of the Union Army was foreign born; only 5 percent of the Confederates were.

    In most ways, recruiting was Sigel’s most important contribution; he proved a middling strategist and spent a lot of time in retreat. At the Battle of Carthage, Sigel’s outnumbered forces were driven back by the Missouri State Guard. He was redeemed at Pea Ridge, where Sigel personally directed Union artillery that routed the Confederates. At the Battle of Wilson Creek near Springfield, Sigel and Captain Lyon lead troops in an unsuccessful advance that cost Lyon his life. Sigel led the withdrawal.

    German troops locally insisted on fighting “mit Sigel.” But allegiance to the Union cause was not always clear. “A rational German is in a difficult position,” one enlisted man wrote, sampled in Germans in the Civil War: The Letters They Wrote Home. “Beset on the one hand by slavery, and its corruption of everything, all morality, the shameless impudence of preachers, and on the other hand the probable infringement of immigrant rights,” meaning the Know Nothings.

    During Reconstruction, public education was profoundly influenced by the “St Louis Movement,” a philosophical society that grew out of the city’s now-settled German population.

    Led by William Torrey Harris and Henry Conrad Brokmeyer, the St Louis Philosophical Society launched the Journal of Speculative Philosophy in 1866, which attracted the attention of Ralph Waldo Emerson and Louis Alcott.

    Brokmeyer was a young German who had studied at Brown before moving to the Missouri woods to live like Henry David Thoreau, studying Immanuel Kant and G. W. F. Hegel in a cabin. William Harris became superintendent of the St Louis schools from 1868 to 1880 where, according to The Public and the Schools by Selwyn Troen, “No educator in the United States stood higher than he in public and professional esteem.” Both advanced a theory of pragmatic action toward democratic social good — plus a “highly questionable use of the Hegelian dialectic which they believed to be historical forces that would propel St. Louis into an era of cultural supremacy in American society.”

    Public schools began for whites in St Louis in 1838. Black education was not explicitly illegal, but “unknown perpetrators” burned institutions like Ebenezer Church, where an influx of young fugitive slaves were being educated. In the 1840s, John Berry Meachum opened his “Freedom School” on a steamboat anchored in the middle of the Mississippi, where he taught dozens of black pupils who were rafted back and forth daily. “Lookouts warned of approaching strange or unfriendly whites,” Neal Primm writes in The Lion of the Valley, “whereupon books would disappear, and needles would fly.”

    With ’48ers now taking positions in the St Louis government, the postwar radical Constitution of 1865 demanded the support of black education. The following year, three black district schools were created with over four hundred pupils and tuition partially supported by the Freedmen’s Bureau. By 1905 Missouri had a compulsory school attendance law, and “black children were enrolled in St. Louis schools in larger numbers than whites of similar economic status.”

    The St Louis Movement went on to train teachers in Milwaukee, Chicago, and Massachusetts. Educators supervised opening kindergartens in Baltimore, Boston, Chicago, and a dozen other cities. The Journal of Speculative Philosophy was read as widely in Europe as in America and went on to influence William James and John Dewey. At its high point in 1900, St Louis had two hundred thousand children enrolled in public kindergartens, making it a model for the country.

    This pedagogical revolution came with rigid discipline, but the structure of public universal education was now a baseline facet of urban life in the United States — inherited directly from the German gymnasium movement starting in Saxony in 1528.

    Teaching the German language in St Louis schools was a controversy from the 1850s onward, and in 1887 it was dropped “for political reasons, thinly disguised as economic.” This was after the Great Railroad Strike, which was so dependent on the German immigrants that handbills declaring the strike were printed both in English and German.

    The strike was crushed, and its St Louis Commune was disbanded. As the turn of the century approached, the ’48er influence diminished.

    In The Future Great City of the World, printed in both English and German in 1870, Logan U. Reavis advanced a popular argument. Reavis said the best places for human development existed in an “isothermal zodiac,” and

    having followed the fortieth parallel westward from the Tigris-Euphrates valley through Europe to North America, civilization would reach its full flowering in the Mississippi valley, where “two waves of civilization, the one rolling in from the Celestial Empire [China], and the other from the land of Alfred and Charlemagne [Europe] — will meet and commingle together in one great swelling tide of humanity, in the land of Hiawatha.”

    Rivas’s book circulated in Germany, affecting some level of interest in immigration during the 1870s and ’80s. The ’48ers settled in the three corners of the Midwest German triangle: St Louis, Cincinnati, and Milwaukee, with Wisconsin’s “sewer socialists” becoming the most successful politically.

    Milwaukee’s Socialist mayor Emil Seidel, the son of German immigrants, established the city’s first public works department, organized its first fire and police commissions, and created the park system. “We wanted a chance for every human being to be strong and live a life of happiness,” Seidel used to say. Safety inspectors came to factories, the minimum wage was raised, and between 1910 and 1912 people in Milwaukee tangibly saw their lives improve and their children’s futures get brighter.

    Dual forces came together to erase this history. Starting with anti-German sentiment during World War I and then again in World War II, German immigrants became invisible despite their huge population numbers. Then McCarthyism and the Red Scare washed out the legacy of socialism as a community-minded ideology that built cities, school systems, and dignity.

    But the truth is still salvageable — it’s etched in stone, and out in plain view. The Naked Truth memorial at St Louis’s Compton Hill Reservoir honors three German-American journalists, two of whom were ’48ers. The statue depicts a black stone heroic female nude holding torches and seated on a large wall of pink granite, and sparks a discussion on public nudity now and then.

    There’s an urban legend that claims, at the outbreak of World War I, that all the German brewers in St Louis gathered up hundreds of statue busts of the Kaiser and threw them down into the limestone beer caves, where they sit in a grand pile of marble and bronze today. St Louis’s Berlin Avenue was renamed Pershing Avenue after General John J. Pershing, but downtown there stands a statue of the German poet Friedrich Schiller. And at one end of Union Boulevard, at the entrance to Forest Park, there’s a man on horseback who looks a bit like Leonardo DiCaprio.

    Franz Sigel is carved in stone “to remind future generations of the heroism of German-American patriots in St. Louis and vicinity in the Civil War of 1861–1865.” A similar statue stands in Riverside Park, New York, where Sigel worked in government and publishing after the war.

    Many walk by Sigel’s memorial every day without knowing the man on the pedestal is a “stone-cold communist,” as Walter Johnson put it. The United States has erased the radical German socialists who spilled blood for antislavery and other liberatory causes, but it’s time to remember them. Education, health, infrastructure — these hard-won public goods are now being eaten away by neoliberal capitalism, just as the monarchy and the church ate away at the lives of the working class in the German states. The only question now is, who will take over?

    https://www.stlouis-mo.gov/government/departments/parks/parks/browse-parks/amenity.cfm?id=76
    https://www.riverfronttimes.com/st-louis-guides/a-south-city-statue-tells-the-story-of-the-german-utopians-who-buil

    #USA #Allemagne #histoire #socialisme #mouvement_ouvrier

  • La Commune de Paris et ses enseignements pour aujourd’hui https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2021/03/07/la-commune-de-paris-et-ses-enseignements-pour-aujourdhui_155 | #archiveLO (#archiveLO, 2 mars 2021)

    #Commune_de_paris #1871 #éphéméride

    – La Commune de Paris (18 mars-28 mai 1871)
    – Commémorer la Commune… pour mieux en trahir les idéaux
    – Des enseignements dévoyés
    – Les travailleurs apprennent de leurs expériences
    #Démocratie_prolétarienne et #démocratie_bourgeoise
    – «  L’Internationale sera le genre humain  »
    – La nécessité d’un #parti_révolutionnaire

    En septembre 1870, par l’intermédiaire des militants, très minoritaires, qui se réclamaient de ses idées, Marx avait avant tout conseillé aux travailleurs de la capitale de «  procéder méthodiquement à leur propre organisation de classe  ». Ils n’en eurent pas le temps et certains n’en comprirent pas la nécessité. Avec la Commune de Paris, le #prolétariat se retrouva donc au pouvoir sans avoir pu s’organiser en conséquence ni avoir eu la possibilité de trancher entre les différents courants politiques qui existaient en son sein  : #communistes, #anarchistes, partisans de #Proudhon ou de #Blanqui notamment.

    Les tâtonnements, voire les fautes des dirigeants de la Commune en matière financière comme dans le domaine militaire, la difficulté de concevoir et de mettre en œuvre une politique en direction de la #paysannerie pauvre, ne purent être surmontés en raison de l’absence d’un véritable parti. Il manqua une #organisation et des dirigeants concentrant l’expérience du #mouvement_ouvrier et qui auraient pu se lier aux masses dans la période précédente. Ils ne purent pas davantage écarter certains patriotes se réclamant du socialisme qui, comme l’écrit #Trotsky, «  n’avaient en fait aucune confiance  » en la classe ouvrière et, pire, qui «  ébranlaient la foi du prolétariat en lui-même  ».

    C’était déjà la conclusion tirée par les plus conscients des militants révolutionnaires de cette époque. #Marx, #Engels, bien sûr, mais aussi le Hongrois #Léo_Frankel, militant de l’#Association_internationale_des_travailleurs et qui avait été un des dirigeants de la Commune. Il écrivit peu après son écrasement  : «  Afin de réaliser cet objectif [la prise du pouvoir], les ouvriers se doivent de créer un parti autonome s’opposant à tous les autres partis, “unique moyen” pour liquider le règne des autres classes.  » Frankel sera l’un des fondateurs du Parti général des ouvriers de Hongrie en 1880.

    Ce sont les deux révolutions russes de 1905 et de 1917 qui tranchèrent définitivement cette question. Pour que la formidable pression révolutionnaire s’exerce pleinement, et contrairement à ce qu’affirmait le courant anarchiste, il fallait une organisation centralisée, soudée, dont les militants étaient en contact permanent avec les entreprises et avec les soldats du front et de l’arrière. Un parti à même d’adapter sa politique aux flux et aux reflux de la révolution et d’impulser ainsi une politique jetant les bases d’une société communiste  : ce fut la tâche du #Parti_bolchevique.

    #anarchisme

  • Comment réussir sa grève de la performance ? – Sabotage au travail (1/2)
    https://www.frustrationmagazine.fr/sabotage-performance

    Depuis quelques mois, les grands médias s’emballent autour d’une tendance selon eux inquiétante et dangereuse : le « quiet quitting », ou « démission silencieuse », se serait emparé de nombre de travailleurs dans le monde, qui s’impliqueraient moins dans leur travail voire, comble de l’horreur, s’en tiendraient strictement aux horaires définis sur leur contrat […]

    • Emile Pouget était un secrétaire général de la CGT au début du siècle passé. À l’époque, la CGT avait une orientation anarcho-syndicaliste : elle prônait la grève comme moyen d’instaurer un rapport de force avec le patronat pour obtenir une amélioration de la condition des travailleurs, comme la journée de 8 h, mais aussi pour aller vers une révolution sociale. Mais la grève n’était pas le seul mode d’action encouragé par la CGT. Le sabotage en faisait également partie.


      Comme le montre Victor Cachard dans son Histoire du sabotage, l’imaginaire actuel du sabotage repose davantage sur son usage militaire, notamment durant la résistance aux nazis. Quand on pense sabotage, on pense destruction de voie de chemin de fer, explosion de bombes, etc. Mais à l’origine, le terme avait une signification plus accessible à n’importe quel travailleur : il s’agissait de travailler plus lentement, de ralentir le rythme, de ne faire que le nécessaire. Mais cela pouvait aller plus loin : Émile Pouget évoque plusieurs exemples de travailleurs qui ont enrayé la production en détournant ou abîmant leurs outils : les coiffeurs de Paris, entre 1903 et 1906, ont mis en œuvre des campagnes de “badigeonnage” des boutiques, c’est-à-dire de dépôt d’un shampoing amélioré par leurs soins (avec des œufs) sur les devantures, pour finir par obtenir un jour de fermeture et de repos hebdomadaire. Ou encore les boulangers dont l’un des modes d’action était de s’en prendre aux pétrins ou bien de réaliser du pain dur et immangeable… 


      Pour Pouget, le sabotage consistait ni plus ni moins à affirmer une morale de classe : ne pas se tuer à la tâche pour un patron, ne pas se laisser exploiter en faisant le dos rond, ne pas travailler plus que ce pour quoi je suis payé. Pour Pouget, la morale du travail “est à l’usage exclusif des prolétaires, les riches qui la prônent n’ayant garde de s’y soumettre : l’oisiveté n’est vice que chez les pauvres. C’est au nom de cette morale spéciale que les ouvriers doivent trimer dur et sans rêve au profit de leurs patrons et que tout relâchement de leur part, dans l’effort de production, tout ce qui tend à réduire le bénéfice escompté par l’employeur, est qualifié d’action immorale.” Saboter, c’est-à-dire au moins traîner des pieds au travail, au mieux empêcher la production en s’en prenant aux outils et à la bonne organisation du travail, est une façon de contrecarrer cette morale de classe, pour en affirmer une autre : ne pas être soumis au patronat et faire du zèle.

      Or, le sabotage au sens le plus ordinaire du terme, c’est-à-dire ne pas surtravailler, est terriblement d’actualité. En effet, la morale dénoncée par Pouget il y a plus d’un siècle s’est imposée dans toutes les entreprises et imprègne notre société. Les récents débats sur la “valeur travail”, invoquée à droite comme à gauche, le montrent, mais pas seulement : dans nombre d’organisations, le surtravail fait partie du fonctionnement normal de la structure. Le zèle n’est pas un petit plus, c’est une exigence de base que les employeurs formulent et contrôlent. De nombreuses stratégies managériales existent pour obtenir des salariés qu’ils donnent le maximum, bien au-delà de ce qui est écrit sur leur contrat de travail. La fixation d’objectif, par exemple, se fait de plus en plus à l’excès. Pour obtenir une prime, il faut désormais “sur-performer”, c’est-à-dire dépasser à la fois ses collègues et ses résultats précédents...

    • Sur la question du sabotage, le mouvement ouvrier a heureusement évolué.

      Quant à la question « morale », le texte rédigé par #Griffuelhes et #Pouget, connu sous le nom de #Charte_d'Amiens, la dépasse, n’opposant pas l’action syndicale à l’action politique — comme le prétendront des décennies plus tard nombre de dirigeants syndicalistes pour justifier leur volonté de réduire la lutte des travailleurs à des revendications tolérables par la bourgeoisie. Cette charte était une véritable proclamation révolutionnaire :

      [...] Dans l’œuvre revendicatrice quotidienne, le syndicalisme poursuit la coordination des efforts ouvriers, l’accroissement du mieux-être des travailleurs par la réalisation d’améliorations immédiates, telles que la diminution des heures de travail, l’augmentation des salaires, etc.

      Mais cette besogne n’est qu’un côté de l’œuvre du syndicalisme ; il prépare l’émancipation intégrale, qui ne peut se réaliser que par l’expropriation capitaliste ; il préconise comme moyen d’action la grève générale et il considère que le syndicat, aujourd’hui groupement de résistance, sera dans l’avenir le groupement de production et de répartition, base de réorganisation sociale. [...]

      #CGT

    • @recriweb

      Concernant la « charte d’Amiens », je me permets de proposer la version complète (qui assez courte) :

      La CGT groupe, en dehors de toute école politique, tous les travailleurs conscients de la lutte à mener pour la disparition du salariat et du patronat.

      Le Congrès considère que cette déclaration est une reconnaissance de la lutte de classe, qui oppose sur le terrain économique les travailleurs en révolte contre toutes les formes d’exploitation et d’oppression, tant matérielles que morales, mises en œuvre par la classe capitaliste contre la classe ouvrière. Le Congrès précise, par les points suivants, cette affirmation théorique : dans l’œuvre revendicatrice quotidienne, le syndicalisme poursuit la coordination des efforts ouvriers, l’accroissement du mieux-être des travailleurs par la réalisation d’améliorations immédiates, telles que la diminution des heures de travail, l’augmentation des salaires, etc. Mais cette besogne n’est qu’un côté de l’œuvre du syndicalisme : d’une part il prépare l’émancipation intégrale, qui ne peut se réaliser que par l’expropriation capitaliste, et d’autre part, il préconise comme moyen d’action la grève générale et il considère que le syndicat, aujourd’hui groupement de résistance, sera, dans l’avenir, le groupe de production et de répartition, base de réorganisation sociale.

      Le Congrès déclare que cette double besogne, quotidienne et d’avenir, découle de la situation des salariés qui pèse sur la classe ouvrière et qui fait, à tous les travailleurs, quelles que soient leurs opinions ou leurs tendances politiques ou philosophiques, un devoir d’appartenir au groupement essentiel qu’est le syndicat.

      Comme conséquence, en ce qui concerne les individus, le Congrès affirme l’entière liberté pour le syndiqué, de participer, en dehors du groupement corporatif, à telles formes de lutte correspondant à sa conception philosophique ou politique, se bornant à lui demander, en réciprocité, de ne pas introduire dans le syndicat les opinions qu’il professe au dehors. En ce qui concerne les organisations, le Congrès déclare qu’afin que le syndicalisme atteigne son maximum d’effet, l’action économique doit s’exercer directement contre le patronat, les organisations confédérées n’ayant pas, en tant que groupements syndicaux, à se préoccuper des partis et des sectes qui, en dehors et à côté, peuvent poursuivre en toute liberté la transformation sociale.

      Pour moi donc, ce texte s’organise sur trois axes indissociables, que je reformule ainsi :

      1) L’objectif révolutionnaire : l’affirmation comme objectif de « la disparition du salariat et du patronat » et la reconnaissance de la lutte de classe permettant aux travailleurs de combattre toutes les formes d’exploitation et d’oppression de la classe capitaliste. « L’émancipation intégrale [...] ne peut se réaliser que par l’expropriation capitaliste ».

      2) La « double besogne » , consistant à théoriser l’action syndicaliste au travers de l’articulation entre les revendications immédiates et « l’émancipation intégrale », notamment par la grève générale. Le type d’organisation spécifique permettant d’atteindre ce but – le syndicat – représente « la base de réorganisation sociale », autrement dit, une sorte de préfiguration de la société à construire.

      3) Le syndicat n’est pas la courroie de transmission d’un parti politique (pour le dire avec les mots d’aujourd’hui). Le syndicat regroupe tous les travailleurs, sans aucune discrimination philosophique, politique ou religieuse. « En réciprocité, [il est demandé au syndicaliste] de ne pas introduire dans le syndicat les opinions qu’il professe au dehors. [...] les organisations confédérées n’ayant pas, en tant que groupements syndicaux, à se préoccuper des partis et des sectes qui, en dehors et à côté, peuvent poursuivre en toute liberté la transformation sociale. »

      Il m’est souvent arrivé de constater que la « charte d’Amiens » est utilisée ou citée sans prendre en compte la totalité des arguments. Ainsi, on peut reconstruire le sens de ce texte, en prenant tel ou tel morceau et faire valoir un point de vue qui ne correspond pas toujours aux intentions d’origine. En dépit de ces diverses déformations, la « charte d’Amiens » est souvent dotée d’une valeur quasi biblique. Un comble.

      Le caractère aggravant à ces "mutilations" d’un texte, pourtant très court, vient du fait que certains mots n’ont plus le même sens aujourd’hui qu’à l’époque de la charte d’Amiens. Plus exactement, parce que le sens des mots, tels que « politiques » ou « lutte économique », ne sont plus exactement les mêmes, il faudrait éviter d’employer ces termes sans les expliciter et les contextualiser.

      Voyons rapidement les principales omissions opérées sur la charte d’Amiens. J’en ai repéré trois :

      Première omission : le contenu révolutionnaire. Les réformistes d’aujourd’hui ne reprendront, effectivement que le contenu « apolitique » du texte (indépendance des syndicats vis à vis des partis) et, associé à cette mise en exergue décontextualisée, ils évacueront complètement le contenu révolutionnaire. Beaucoup de confédérations syndicales tiennent cette ligne.

      Il me semble évident que, s’ils professaient la plus vive méfiance quant aux risques d’inféodation et de noyautage des syndicats par les partis socialistes (comme cela se faisait dans d’autres pays), les syndicalistes révolutionnaires français de 1906 se donnaient clairement un but « politique », tel qu’on l’entend aujourd’hui : renverser l’exploitation capitaliste. Sur ce point, je pense que nous serons d’accord, @recriweb.

      Au moment de la charte d’Amiens, pourtant, les syndicalistes révolutionnaires n’auraient jamais utilisé le mot « politique » pour exprimer leur objectif révolutionnaire : à l’époque (comme, au moment de la première internationale) le mot « politique » faisait essentiellement référence au parlementarisme.

      On remarque, d’ailleurs, le terme « lutte économique », employé au début du texte qui désigne les termes de la lutte de classes.

      Aujourd’hui, le mot « politique », dans son acception révolutionnaire, est réhabilité par beaucoup de libertaires et par la gauche extraparlementaire (terme, là aussi, utilisé depuis la dépréciation de l’expression "antiparlementaire", employée pourtant par les anarchistes du 19e puis par l’extrême droite).

      On pense au « tout est politique » soixante-huitard. On utilisera, par exemple, l’expression « le » politique (révolutionnaire) au lieu de « la » politique (réformiste). Donc le fait d’évoquer « l’apolitisme » de la charte d’Amiens en 2022 sans apporter ces précisions conduit aux plus grandes confusions.

      Il est évident que, par exemple, la lutte sur les retraites est une lutte politique mais cela ne signifie pas - en tout cas, selon moi - qu’elle doit conduire à un « débouché politique » (terme souvent utilisé) qui serait nécessairement l’élection d’un président ou de députés. Le syndicaliste est conduit en permanence à proposer ces explications pour essayer de clarifier les choses : combattre « l’apolitisme », au sens de combattre l’idée selon la quelle « il ne faudrait pas faire de politique » et combattre la récupération politicienne et partidaire.

      Deuxième omission : indépendance vis à vis des partis. Beaucoup de membres de partis politiques (PCF et extrême gauche, rencontrés à la CGT d’aujourd’hui) auront, quant à eux, tendance aujourd’hui à évacuer de la charte d’Amiens sa dimension clairement « apolitique », au sens où on employait ce mot à l’époque, c’est à dire, pour marquer l’opposition au parlementarisme et au noyautage des syndicats par les partis socialistes.

      Je pense que la notion « d’action directe », théorisée à cette époque, renvoyait directement à cette volonté de construire, par le syndicat, les propres modalités d’organisation de la classe ouvrière contre l’État et les capitalistes, de façon totalement indépendante des partis politiques ; ces derniers étant considérés par nos cégétistes de la belle époque, comme tout juste bons à prendre les rênes du pouvoir d’État et ne rien changer à l’exploitation capitaliste.

      Je me permets de te faire remarquer que, dans ton résumé, cet aspect « apolitique » de la Charte d’Amiens – l’indépendance vis à vis des partis – n’y figure pas. Probablement un oubli. Voilà pourquoi il me semblait important de mettre le texte en entier.

      Troisième omission : l’organisation syndicale, préfiguration de la société à construire. Enfin, la plupart du temps, qu’ils soient réformistes ou membres de partis politiques révolutionnaires, très peu de ces personnes évoquent ce point théorique du syndicalisme révolutionnaire - importante (à mes yeux) - que j’ai indiqué à la fin du 2e point : « le syndicat, aujourd’hui groupement de résistance, sera, dans l’avenir, le groupe de production et de répartition, base de réorganisation sociale ». Pour le dire autrement, le syndicat est considéré comme la préfiguration de l’organisation sociale, débarrassée du capitalisme et sans État, à construire immédiatement.

      Je tiens à repréciser que je ne considère pas que la charte d’Amiens doive être prise, tel un texte sacré, comme une référence absolue. Elle ne correspond pas d’ailleurs totalement à ma vision politique ou sociale.

      La charte d’Amiens est une référence théorique incontournable qui a marqué l’histoire du mouvement social mais elle ne doit pas être considéré autrement qu’un moment de construction de cette histoire. Elle est datée. Ce n’est pas une fin en soi. J’ai la plus grande sympathie pour ces militants ouvriers qui ont essayé de construire de façon empirique et par eux-mêmes une organisation révolutionnaire, au lendemain de la période des attentats mais, malheureusement, si la CGT avait été réellement syndicaliste révolutionnaire elle n’aurait jamais pu être « décapitée » par Clemenceau en 1908 et anéantie par les terrifiants retournements de veste des plus ardents révolutionnaires dans l’union sacrée de 1914.

      Je n’évoquerai pas ici la question du sabotage qui me semble essentielle sur le plan théorique et politique. Là aussi, cela demanderait de contextualiser le sens que donnait Pouget, par exemple, à ce mot (qui, de mon point de vue, est en fait assez proche de celui de la grève). Ce n’est plus le même sens qu’on donne au mot « sabotage » aujourd’hui ; ce dernier me semblant tout à fait intéressant, néanmoins. Peut-être qu’une autre fois il sera possible d’échanger ici sur ce thème.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Charte_d%27Amiens

    • Merci à toi pour ton post très précis.

      Oui, la question du sabotage, on pourrait en rediscuter. Il me semble que l’histoire du #mouvement_ouvrier a tranché, mais ses acquis théoriques ne percolent malheureusement plus dans les consciences...

      Sur l’"apolitisme", je me permets de « préciser » ces 2 références :)

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      1906-2006 : cent ans après la Charte d’Amiens - Le combat pour enraciner la conscience de classe dans le monde ouvrier
      https://mensuel.lutte-ouvriere.org/documents/archives/la-revue-lutte-de-classe/serie-actuelle-1993/1906-2006-cent-ans-apres-la-charte
      – Pour gagner l’avant-garde ouvrière aux idées révolutionnaires
      – Le #syndicat comme outil pour développer la conscience de la classe ouvrière
      – Les dérives du socialisme officiel
      – la charte d’Amiens : garantir l’ancrage révolutionnaire de l’avant-garde ouvrière face au #réformisme et au #corporatisme
      – Force et limites du #syndicalisme_révolutionnaire

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      Ce commentaire de #Trotsky dans un courrier à #Pierre_Monatte (13 juillet 1921) :

      [...] La charte d’Amiens constitue la pratique officielle du syndicalisme révolutionnaire.

      Pour formuler le plus nettement possible ma pensée, je dirai qu’invoquer la #charte_d'Amiens, ce n’est pas résoudre, c’est éluder la question. Il est évident pour tout communiste conscient que le syndicalisme français d’avant-guerre était une tendance révolutionnaire très importante et très profonde. La charte a été pour le mouvement prolétarien de classe un document très précieux, mais la valeur de ce document est historiquement limitée. Depuis, il y a eu la guerre, la Russie des Soviets s’est fondée, une immense vague révolutionnaire a passé sur toute l’Europe, la III° Internationale a grandi et s’est développée, les anciens syndicalistes et les anciens social-démocrates se sont divisés en trois tendances hostiles. De nouvelles questions immenses se sont posées devant nous... La charte d’Amiens ne contient pas de réponse. Quand je lis la Vie Ouvrière, je n’y trouve pas plus de réponse aux questions fondamentales de la lutte révolutionnaire. Est-il possible qu’en 1921 nous ayons à retourner aux positions de 1906 et à « reconstruire » le syndicalisme d’avant-guerre... Cette position est amorphe, elle est conservatrice, elle risque de devenir réactionnaire.

      Comment vous représentez-vous la direction du mouvement syndicaliste dès l’instant où vous aurez la majorité à la #CGT ? Les syndicats englobent des communistes affiliés au parti, des syndicalistes révolutionnaires, des anarchistes, des socialistes et de grandes masses de sans-parti. Naturellement, toute question d’action révolutionnaire doit être examinée par l’ensemble de l’appareil syndical qui englobe des centaines de milliers et de millions d’ouvriers. Mais qui dressera le bilan de l’expérience révolutionnaire, qui en fera l’analyse, qui en tirera la conclusion nécessaire, qui en formulera les propositions, devenant les mots d’ordre, les méthodes de combat, et qui les appliquera dans les larges masses ? En un mot, qui dirigera le mouvement ? Pensez-vous accomplir cette tâche en qualité de groupe de la Vie ouvrière ? En ce cas, on peut dire avec certitude que d’autres se formeront à côté de vous qui, au nom du syndicalisme révolutionnaire, contesteront votre droit de diriger le mouvement. Et enfin, quelle attitude aurez-vous à l’égard des nombreux communistes syndiqués ? Quels seront les rapports entre eux et votre groupement ? Il peut se faire que des communistes affiliés au parti soient en majorité à la tête d’un syndicat et que des syndicalistes révolutionnaires non affiliés au parti soient à la tête d’un autre. Les propositions et les mots d’ordre du groupe de la Vie ouvrière peuvent ne pas s’accorder avec les propositions et les mots d’ordre de l’organisation communiste. Ce danger est très réel, il peut devenir fatal et nous ramener, quelques mois après notre victoire, à un nouveau règne des Jouhaux, des Dumoulin et des Merrheim.

      Je connais bien l’aversion des milieux ouvriers français passés par l’école du syndicalisme anarchiste à l’égard du « parti » et de la « politique ». Je conviens volontiers qu’on ne peut heurter brusquement cet état d’esprit, que le passé suffit parfaitement à expliquer, mais qui est pour l’avenir extrêmement dangereux. En cette matière, je peux très bien admettre la transition graduelle de l’ancienne séparation à la fusion totale des syndicalistes révolutionnaires et des communistes en un seul parti, mais il faut nettement et fermement nous donner ce but. S’il y a encore dans le parti des tendances centristes, il y en a aussi dans l’opposition syndicale. L’épuration ultérieure des idées est nécessaire ici et là. Il ne s’agit pas de subordonner les syndicats au parti, mais d’unir les communistes révolutionnaires et les syndicalistes révolutionnaires dans les cadres d’un seul parti ; il s’agit d’un travail concerté, centralisé, de tous les membres de ce parti unifié, au sein des syndicats demeurés autonomes, une organisation indépendante du parti. Il s’agit pour l’avant-garde véritable du prolétariat français de former un tout cohérent en vue d’accomplir sa tâche historique essentielle : la conquête du pouvoir, et de poursuivre sous ce drapeau son action dans les syndicats, organisation fondamentale, décisive, de la classe ouvrière dans son ensemble.

      Il y a une certaine difficulté psychologique à franchir le seuil d’un parti après une longue action révolutionnaire en dehors d’un parti, mais c’est reculer devant la forme au plus grand dommage de la chose. Car, je l’affirme, tout votre travail antérieur n’a été qu’une préparation à la fondation du parti communiste, à la révolution prolétarienne. Le syndicalisme révolutionnaire d’avant-guerre était l’embryon du parti communiste. Retourner à l’embryon serait une monstrueuse régression. Au contraire, la participation active à la formation d’un parti communiste véritable suppose la continuation et le développement des meilleures traditions du syndicalisme français.

      Chacun de nous a dû, au cours de ces années, renoncer à une partie vieillie de son passé, pour sauver, pour développer et assurer la victoire des éléments du passé qui supportaient l’épreuve des événements. Ces sortes de révolutions intérieures ne sont pas faciles, mais on n’ acquiert qu a ce prix le droit de participer efficacement à la révolution ouvrière.

      Cher ami, je crois que le moment présent décidera pour longtemps des destinées du syndicalisme français, du sort de la révolution française. Dans les décisions à prendre, un rôle important vous incombe. Vous porteriez un coup bien cruel au mouvement dont vous êtes l’un des meilleurs militants si, maintenant qu’il faut un choix définitif, vous tourniez le dos au parti communiste, mais je suis convaincu qu’il n’en sera pas ainsi.

      Je vous serre bien cordialement la main et suis votre dévoué.

      #anarchisme #communisme #socialisme #Léon_Trotsky #parti_révolutionnaire #marxisme #militantisme #communisme_révolutionnaire

    • Vous savez pourquoi les Bouches-du-Rhône sont le seul département où il n’y a pas eu de réquisition pendant la grève des raffineurs ?
      C’est simple 🔥✊ :

      Déclaration d’Olivier Mateu de la CGT Bouches-du-Rhône : "On a fait un truc très simple, on est allé voir le préfet. On lui a dit « A la première réquisition : c’est la guerre. [...] Jusqu’au dernier CGTiste, vous devrez nous crever. »

      La vidéo est ici : https://twitter.com/realmarcel1/status/1631008648506777601?cxt=HHwWgoCx_a3uwKItAAAA
      #greve7mars #Blocage7mars #ReformeDesRetraites

    • @marielle en d’autres termes : « comment menacer de leur péter les dents pour ne pas se faire bouffer. »

      Effectivement, je suis convaincu que c’est l’attitude à prendre en ce moment pour se faire respecter et, au-delà pour construire un rapport de force plus offensif de remise en cause du capitalisme, qui serait à la hauteur de la situation.

      Plus concrètement le mot d’ordre de blocage est aujourd’hui à l’ordre du jour dans la confrontation avec l’État sur les retraites et plus il y aura de monde – notamment sur les secteurs stratégiques lés à la circulation des flux marchands, tels que les carburants – plus on sera en mesure de les faire plier. Attention, toutefois à ne pas tomber dans l’erreur de « la grève par délégation » des dits secteurs stratégiques car, dans ce cas c’est plantage assuré.

      Bon, sinon, faut reconnaître qu’il y a quand même une tonalité viriliste (ou macho, comme on disait dans les années 70) dans l’attitude bravache du camarade mais d’un autre côté il est probablement difficile de montrer de la fermeté (du « tempérament » comme on disait aux siècles passés) sans avoir recours à ce type de postures stéréotypées.

      @recriweb Je souscris à nombre de points développés dans tes textes, à l’exception de la question centrale du parti, qui vient, notamment dans celui de Trotsky, comme point d’aboutissement de l’analyse.

      Le mot « parti » pris au sens d’une organisation politique structurée, telle que le parti Bolchevik (pour faire simple), correspond à une vision de l’action politique et de l’organisation sociale qui n’est absolument pas la mienne et dans laquelle je ne me suis jamais inscrit. J’y suis totalement réfractaire. Désolé. Et pourtant je n’ai fait que côtoyer dans diverses pratiques sociales ou militantes d’ardents partisans de cette conception du parti politique, quelle que soit leur tendance. Je les ai côtoyé même plus que des camarades libertaires qui partageraient davantage ma vision politique.

      Je te le dis en toute franchise et de façon dépassionnée : il faut admettre qu’il puisse y avoir ce type de désaccord – quelle que soit l’importance qu’on accorde à ces désaccords – et ce n’est pas dans un espace de partage sur le web, tel que ce très sympathique seenthis, qu’on parviendra à les « régler », si tant est que cela soit possible. En tous cas, je ne me sens pas la capacité de m’engager sur ce terrain et, même, je n’y vois pas beaucoup d’intérêt à s’y essayer.

      Je me permettrais juste de suggérer que le mot « parti », lui aussi, nécessite quelques précisions quant au sens qu’on lui donne.

      Pour revenir à notre précédent échange, Émile Pouget a écrit des textes, dans sa période syndicaliste révolutionnaire, sur le « parti du travail ». Je pense que le mot parti, dans ce cas, est une expression dont le sens est assez proche de celle qu’on retrouve dans le « Manifeste du parti communiste » ou même dans votre « camp des travailleurs » (mais peut-être que je me trompe).

      Le mot « parti » doit alors être pris au sens de « partisan de » et dans ce cas, moi aussi, je suis partisan d’un rapport de force social contre le capitalisme et contre l’État (pour faire simple) et pour cela, il faudra nécessairement un mouvement de masse, avec plein de gens dont je ne partage pas nécessairement les options politiques, philosophiques, religieuses, etc.

      Dans mes pratiques militantes, même si ce n’est pas un mystère, je ne suis quasiment jamais conduit à énoncer ce que serait ma vison politique (les buts et les moyens, etc.) sauf après une manif, autour d’une bouteille mais, dans ce cas, il m’est arrivé de constater que même les plus farouches staliniens se décrivent comme d’authentiques anarchistes.

  • Face aux ravages de la mondialisation capitaliste, l’impasse du souverainisme. Deux textes :

    La « #démondialisation » et le protectionnisme, entre #démagogie cocardière et ineptie économique | #archiveLO (10  janvier 2012)

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/documents/archives/la-revue-lutte-de-classe/serie-actuelle-1993/article/la-demondialisation-et-le

    – La #mondialisation, un phénomène ancien et irréversible
    #Protectionnisme et surenchère patriotarde
    – Le #mouvement_ouvrier contre le protectionnisme

    Face aux ravages de la mondialisation capitaliste, l’impasse du souverainisme | #archiveLO (2 juin 2016)

    https://www.lutte-ouvriere.org/publications/brochures/face-aux-ravages-de-la-mondialisation-capitaliste-limpasse-du-souver

    – La mondialisation consubstantielle au capitalisme
    – Une mondialisation précoce
    – Une #exploitation mondialisée
    – La formation du #prolétariat international
    – Des États nationaux au service de la bourgeoisie
    – L’impérialisme, un stade « suprême » en décomposition…
    – D’une #guerre mondiale à l’autre
    – L’intervention des États au service de la bourgeoisie
    – La dérégulation financière, conséquence de la crise
    – Les multinationales et le #libre-échange généralisé
    – Les États, instruments privilégiés de leurs firmes
    – Le #Tafta et autres accords de libre échange
    – Les #délocalisations… et leurs limites
    – La mondialisation de l’exploitation
    – Une socialisation toujours plus grande de la production
    – L’impasse des idées souverainistes et protectionnistes
    – L’#Union_européenne, bouc-émissaire de tous les souverainistes
    – Renouer avec les perspectives communistes et l’#internationalisme_prolétarien

    #marxisme #nationalisme #obscurantisme #souverainisme #PCF #stalinisme #LFI #Mélenchon #internationalisme #communisme

    • Vous dites n’importe quoi, et avec un aplomb malfaisant qui sidère.

      LO est une organisation ouvrière. Sur ses 9000 membres militants, un petit pourcentage de travailleurs de l’éducation nationale et une énorme majorité de travailleurs d’industrie, d’administration, des hôpitaux, des transports publics, etc.

      Amusez-vous (si vous pouvez dédier un moment à l’honnêteté intellectuelle) à éplucher nos listes électorales aux législatives, aux régionales et aux municipales.

      Tout ceci, naturellement, n’ayant aucun rapport avec l’objet du post d’origine…

    • Je ne dis pas n’importe quoi.

      Lors de ta prochaine réunion en comité restreint étant donné votre audience, tu pourras te vanter de m’avoir mis en cause.

      Pour ton information, je suis l’immonde nationiste qui :
      – A interviewé la caissière d’auchan Tourcoing qui avait fait une fausse couche sur son lieu de travail, suite aux ordres de son management.
      – A diffusé cet interview à toute la presse, ce qui lui a pris la journée de la veille de noël, ainsi que sa soirée de cette journée.
      Ce fait divers a ainsi pu avoir une audience nationale pour ne pas dire plus.
      Tout cela en étant salarié chez les mulliez avec le risque de valser à la porte, mais ce que ces milliardaires avaient fait dépassait l’acceptable.
      Ca leur a couté des millions d’euros en contre publicité.

      C’est pas tous les jours que des blogueurs attitrés sur seenthis, puisque tes publications ont le rare privilège d’être en page d’accueil, peuvent se vanter de truc pareils.
      Tu comprendras donc que tu ne m’impressionnes aucunement.

      Au fait, pour ce qui est de la mondialisation, les idées que tu prônes ressemblent étrangement à celles de Monsieur Gérard Mulliez mon ancien patron et de sa famille, une des plus riche de France grâce à la mondialisation.

      Point à aborder aussi lors de ta prochaine réunion en comité restreint.

      Un peu de lecture afin d’élargir ton horizon : https://www.solidaire.org

      Eux, c’est des vrais !

      Le malfaisant, c’est toi @recriweb .
      J’avais oublié de préciser. Ceci n’est pas une insulte, mais une réponse

    • « Les idées que tu prônes ressemblent étrangement à celles de Monsieur Gérard Mulliez. » Oui, car comme chacun sait, Gérard Mulliez est communiste révolutionnaire (marxiste, léniniste et trotskiste) et a dédié sa vie à la révolution mondiale qui abattra le capitalisme…

      Quant au PTB, nourri au maoïsme et au stalinisme, c’est aujourd’hui un « vrai » parti de gouvernement. Je comprends mieux vos aspirations nationalistes…

      Merci pour votre réponse, qui est très éloquente.

  • Les combats pour l’émancipation des femmes et le mouvement ouvrier | #conferenceLO #archiveLO (13 février 2016)

    https://www.lutte-ouvriere.org/publications/brochures/les-combats-pour-lemancipation-des-femmes-et-le-mouvement-ouvrier-65

    Sommaire :

    – L’oppression des femmes  une conséquence de l’apparition de la #propriété_privée
    – La participation des femmes du peuple à la #Révolution_française
    – Le #Code_civil_de_Napoléon  : un arsenal contre les femmes
    – La réaction n’étouffe pas la voix de celles et ceux qui veulent l’égalité
    – Pendant la #révolution_de_1830, des prolétaires hommes et femmes se battent pour le droit au travail
    – Pour les héritières du #saint-simonisme, la lutte des femmes est jumelle de celle des prolétaires
    – Le #Manifeste_du_Parti_communiste de #Marx et #Engels contre la propriété des femmes
    – Pendant la #révolution_de_1848, les femmes luttent pour le droit au travail et élisent leurs délégués à la Commission du Luxembourg
    – Le mouvement ouvrier face à la revendication du droit au travail pour les femmes
    – La #Commune_de_Paris, premier État dirigé par des ouvriers et des ouvrières
    – L’Union des femmes crée un embryon d’organisation ouvrière de la production
    – Le mouvement socialiste marxiste : un contre-pouvoir qui se construit en intégrant des militantes dans ses rangs
    – La jeunesse d’une ouvrière devenue dirigeante socialiste  : #Adelheid_Popp
    – Les #préjugés sexistes ou corporatistes divisent les forces de la classe ouvrière
    – L’exemple d’une grève à Nancy...
    – ... Un contre-exemple, à Méru, quand la classe ouvrière surmonte les divisions
    – Les organisations féministes bourgeoises... pour les droits des femmes, mais dans le cadre limité de la société capitaliste
    – En #Grande-Bretagne, les #suffragettes utilisent la violence pour briser l’étau qui réprime leurs revendications
    – La #Révolution_russe débute lors de la #Journée_internationale_des_femmes le 8 mars 1917
    – Le pouvoir bolchevique réalise ce pour quoi se battent les #féministes en Europe et aux États-Unis
    – L’échec de la #révolution_mondiale et la stalinisation de l’Internationale  : les idées de la bourgeoisie pénètrent les partis ouvriers | #stalinisme
    – Le #PCF et sa volonté d’intégrer la société bourgeoise
    – La renaissance du #mouvement_féministe dans les années 1960-1970  : en dehors des organisations réformistes du mouvement ouvrier
    – La situation des #femmes à l’heure où les forces réactionnaires sont à l’offensive
    – Dans les pays riches aussi, la #condition_des_femmes paie son tribut à la réaction
    – Pour la fin de l’#oppression_des_femmes, comme pour la libération de l’ensemble de la société, il est vital que renaisse le #mouvement_ouvrier

    #capitalisme #marxisme #sexisme

  • Dans le fond, toujours actuel, ce tract #LO diffusé lors de la grande manifestation nationale du 4 février 2021 :

    https://www.lutte-ouvriere.org/documents/tract-pour-la-manifestation-du-4-fevrier-2021-154423.html

    pdf https://www.lutte-ouvriere.org/sites/default/files/documents/20210204-tract.pdf

    Travailleuses, travailleurs,
    Militantes, militants de la classe ouvrière,
    Camarades,

    Ce qui nous réunit dans cette manifestation, c’est la volonté de pousser un cri de protestation contre l’aggravation des conditions d’existence du monde du travail.

    On nous saoule de discours sur la responsabilité du coronavirus dans cette situation. Mais si la #pandémie est une réalité avec laquelle il faudra vivre le temps de la vaincre, ce dont l’humanité crève littéralement, c’est de l’organisation capitaliste de la société et de la domination de la grande bourgeoisie.

    Derrière la pandémie, l’oppression de classe

    La découverte rapide du vaccin, un succès pour les capacités de l’homme, se traduit en même temps par une exacerbation de la concurrence entre gros requins des trusts pharmaceutiques, par l’intensification de la rivalité entre nations capitalistes, avant même que la vaccination massive ait sérieusement commencée. Quant aux pays pauvres qui ne peuvent pas payer, le système les laissera sans défense face au coronavirus, comme il les laisse déjà face à tant de maladie que l’on sait guérir depuis longtemps.

    Cette crise sanitaire nous renforce, nous militants de #Lutte_ouvrière, dans la conviction que, sans renverser le pouvoir de cette classe privilégiée, sans détruire le capitalisme, il n’y a pas d’avenir vivable pour l’humanité . Nous faisons nôtre la perspective, défendue par les éléments les plus conscients du mouvement ouvrier depuis ses origines, que c’est aux travailleurs de diriger la société, pas à la minorité de parasites capitalistes. L’émancipation des travailleurs, et par là-même l’émancipation de la société, sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes !

    Manifester, brandir le drapeau des intérêts ouvriers, même par dizaines de milliers, n’a jamais suffi pour inverser le rapport de forces, et les militants présents le savent bien . Pour être en mesure de stopper l’offensive patronale et gouvernementale, il faut qu’une partie significative des travailleurs entre dans l’action et soit prête à se battre de façon assez déterminée pour entraîner le reste de la classe ouvrière, au point de se faire craindre de la classe privilégiée et de son #État.

    Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Cela peut le devenir demain, tant la société capitaliste est rongée par sa propre pourriture, sur le plan matériel comme sur le plan politique et même simplement humain.

    Contre le #capitalisme en faillite, défendre nos exigences d’exploités

    Coronavirus ou pas, il n’y a aucune raison de se résigner à la politique anti-ouvrière du gouvernement et du #patronat. Il n’y a aucune raison de se taire face au refus du gouvernement d’embaucher dans les hôpitaux et dans les écoles. Aucune raison de se résigner aux licenciements et aux attaques patronales. Aucune raison d’accepter que les classes populaires soient poussées vers la misère pendant que la plupart des grandes entreprises capitalistes réalisent des profits exceptionnels et que leurs actionnaires empochent plus de dividendes que jamais.

    Mettre en avant des objectifs qui correspondent aux intérêts de la classe ouvrière et des classes exploitées est une nécessité lorsque les travailleurs, surmontant leurs inquiétudes et leur désorientation actuelles, reprendront confiance en eux-mêmes et se lanceront dans la lutte .

    Il faut stopper les #licenciements de la seule façon possible : en répartissant le travail entre tous avec maintien du salaire.

    Les actionnaires n’ont pas besoin de plus de dividendes pour vivre. Un travailleur, lui, n’a que son #salaire ou sa pension de retraite pour joindre les deux bouts : il faut les augmenter en prenant sur les profits !

    Si l’on ne veut pas que les 100 milliards du plan de relance atterrissent dans les profits, puis dans la spéculation, il faut que les salariés puissent contrôler ce que le grand patronat va encaisser, car cet argent doit servir aux salaires et aux emplois !

    Une #manifestation comme celle d’aujourd’hui permet de mettre en avant les intérêts généraux de la classe ouvrière, alors même que le réflexe des #bureaucraties_syndicales est de se replier sur des causes locales . L’illusion qu’il sera plus facile de se battre entreprise par entreprise, corporation par corporation, voire service par service, et qu’il est ainsi possible d’obtenir ne serait-ce que des avancées minimes, est toujours vive dans les périodes de recul du mouvement ouvrier. Cela va de pair avec la résignation. Mais, dans cette période de #crise, on ne peut se faire respecter par le grand patronat et le gouvernement qu’en étant unis et déterminés à mener un bras de fer long et difficile .

    Relever la tête

    Nous sommes conscients que notre conviction que la classe ouvrière sera amenée à reprendre le combat n’est pas partagée par une grande partie des militants ouvriers. Même parmi ceux qui ne sont pas démoralisés au point d’abandonner le combat, nombreux sont ceux qui s’accrochent au vain espoir des améliorations à petits pas, aux négociations avec le patronat et le gouvernement. Et combien d’entre eux s’alignent sur ces derniers au nom de « la solidarité nationale » face à la pandémie ?

    C’est une supercherie propagée par les porte-paroles, conscients ou inconscients de la classe privilégiée ! Il n’y a pas plus de solidarité entre exploiteurs et exploités par temps de coronavirus qu’en dehors. Pour une minorité capitaliste, c’est une occasion de bâtir des fortunes. Pour la majorité des classes populaires, c’est ajouter les mesures de contraintes sanitaires aux conséquences bien plus graves de la crise économique.

    Pour difficile que soit la période, la classe ouvrière relèvera la tête. La principale responsabilité d’un militant ouvrier par les temps qui courent est de ne pas perdre le moral, de garder la tête haute et, surtout, de ne pas perdre confiance en sa classe !

    Il leur faut retrouver le langage et la pratique de la #lutte_de_classe. Aussi morose que puisse paraître aujourd’hui le climat, la lutte de classe continue et la force de la classe ouvrière reste intacte.

    Les forces vives de la société, ce ne sont certainement pas les actionnaires spéculateurs, ni les milliardaires qui vivent de la sueur et du sang des exploités. Ce sont les travailleurs qui font tourner l’économie et qui font vivre la société .

    Plus la crise de l’économie capitaliste s’aggravera, plus la classe dominante et ses serviteurs politiques au gouvernement se battront bec et ongles pour conserver leurs privilèges. Il n’y a à en attendre ni compréhension ni compassion.

    Face à la guerre que mène la grande bourgeoisie aux travailleurs, ceux-ci seront amenés à reprendre leur propre guerre. Comme ils y ont été contraints tout au long de l’histoire du #mouvement_ouvrier . Ils ont leur nombre et le fait d’être irremplaçables à opposer à l’argent de la grande bourgeoisie. Il faut que la multitude d’individus, qui constituent le monde du travail dans toute sa diversité, prennent conscience de l’identité de leurs intérêts fondamentaux contre la #grande_bourgeoisie. Il faut qu’ils retrouvent leur conscience de classe et la confiance en leurs propres forces. Ils deviendront alors cette armée de #prolétaires, capables non seulement de se défendre, mais de reprendre son combat séculaire pour objectif, de prendre en main les destinées de la société.

    Lutte ouvrière

    #conscience_de_classe #contrôle_ouvrier #augmentation_des_salaire #partage_du_travail

  • Rêvons un peu ce matin : « Les Français ne se retournent pas pour l’instant contre le gouvernement sur la question de l’inflation », mais « Macron doit se méfier : il ne manque qu’une étincelle » (Bernard Sananès, président d’Elabe). « On a une France qui se sent résignée », mais « cet état de lassitude peut être un trompe-l’oeil » : « l’exécutif aurait tort de penser que, vue la lassitude de l’opinion, les réformes ne susciteront pas de mécontentement. » (Les Échos)
    #lutte_de_classe #révolte_sociale #mouvement_ouvrier

  • À lire : Lutte de Classe n°226 https://mensuel.lutte-ouvriere.org
    (septembre-octobre 2022)

    Au sommaire :

    🍂 Le chaos du #capitalisme en #crise

    🍂 D’une #crise_économique à l’autre

    🍂 La #guerre en #Ukraine accélère la #militarisation. #france #allemagne

    🍂 Une vague de grèves inédite en #Grande_Bretagne. #mouvement_ouvrier

    🍂 #Brésil  : le duel #Bolsonaro - #Lula

    🍂 L’État chinois et la résurgence de la bourgeoisie (1978-2022) #chine

    🍂 #Renault et les grandes manœuvres dans l’automobile #exploitation

    🍂 Les mémoires de #Georg_Scheuer

  • Présidentielle 74 : leçons d’une « candidature des luttes » | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/310322/presidentielle-74-lecons-d-une-candidature-des-luttes

    En 1974, des militants veulent voir Charles Piaget, le syndicaliste emblématique de Lip, se présenter à la présidentielle. D’autres critiquent cette possible aventure électorale. Autour de cet épisode, c’est toute la question du « débouché politique » des luttes sociales qui est posée. Une enquête de la « Revue du crieur » dont le nouveau numéro est publié jeudi 31 mars.

    #Politique #Elections #Mouvement_ouvrier #1974 #Charles_Piaget

  • Der Klassencharakter des Faschismus
    https://www.marxists.org/deutsch/referenz/dimitroff/1935/bericht/ch1.htm#s1
    Georgi Dimitroff, Ausgewählte Schriften, Bd.2, Berlin 1958

    Der Faschismus an der Macht, Genossen, ist, wie ihn das 13. Plenum des EKKI richtig charakterisiert hat, die offene, terroristische Diktatur der reaktionärsten, chauvinistischsten, am meisten imperialistischen Elemente des Finanzkapitals.

    Die reaktionärste Spielart des Faschismus ist der Faschismus deutschen Schlages. Er hat die Dreistigkeit, sich Nationalsozialismus zu nennen, obwohl er nichts mit Sozialismus gemein hat. Der Hitlerfaschismus ist nicht bloß bürgerlicher Nationalismus, er ist ein tierischer Chauvinismus. Das ist ein Regierungssystem des politischen Banditentums, ein System der Provokationen und Folterungen gegenüber der Arbeiterklasse und den revolutionären Elementen der Bauernschaft, des Kleinbürgertums und der Intelligenz. Das ist mittelalterliche Barbarei und Grausamkeit, zügellose Aggressivität gegenüber den anderen Völkern und Ländern.

    #histoire #mouvement_ouvrier #fascisme #nazis #politique #communisme

  • Georgi Dimitroff - Die Offensive des Faschismus und die Aufgaben der Kommunistischen Internationale
    im Kampf für die Einheit der Arbeiterklasse gegen den Faschismus
    https://www.marxists.org/deutsch/referenz/dimitroff/1935/bericht

    Bericht auf dem VII. Weltkongreß der Kommunistischen Internationale (2. August 1935), Georgi Dimitroff, Ausgewählte Schriften, Bd.2, Berlin 1958, S.523ff.

    Inhaltsverzeichnis

    ...
    I. Der Faschismus und die Arbeiterklasse
    Der Klassencharakter des Faschismus
    Was bringt der siegreiche Faschismus den Massen
    Ist der Sieg des Faschismus unvermeidlich?
    Der Faschismus – eine grausame, aber keine feste Macht

    II. Die Einheitsfront der Arbeiterklasse gegen den Faschismus
    Die Bedeutung der Einheitsfront
    Die Hauptargumente der Gegner der Einheitsfront
    Inhalt und Formen der Einheitsfront
    Über die antifaschistische Volksfront

    Zentrale Fragen der Einheitsfront in den einzelnen Ländern
    a) Die Vereinigten Staaten von Amerika
    b) England

    Frankreich
    Vor welchen Aufgaben steht die Arbeiterklasse Frankreichs?
    Die Einheitsfront und die faschistischen Massenorganisationen

    Die Einheitsfront in den Ländern, wo sich die Sozialdemokratie in der Regierung befindet

    Der Kampf für die Gewerkschaftseinheit
    Die Einheitsfront und die Jugend
    Die Einheitsfront und die Frauen
    Die antiimperialistische Einheitsfront
    Über die Regierung der Einheitsfront
    Über den ideologischen Kampf gegen den Faschismus

    III. Die Festigung der kommunistischen Parteien und der Kampf für die politische Einheit des Proletariats
    Festigung der kommunistischen Parteien
    Die politische Einheit der Arbeiterklasse

    Schlußfolgerungen

    #histoire #mouvement_ouvrier #fascisme #nazis #politique #communisme

  • Face au Covid-19, raisonner et agir en militant ouvrier | Revue Lutte de classe n°214 - mars 2021

    Dans de nombreuses entreprises, des travailleurs expriment leur méfiance envers les #vaccins anti-Covid, reprenant parfois des thèses complotistes. Bien sûr, cette méfiance peut s’expliquer par les conditions dans lesquelles ces vaccins ont été fabriqués, la concurrence entre trusts pharmaceutiques, ou par les différents scandales sanitaires de ces dernières années, comme celui du Mediator...

    – Quelques positionnements militants dans l’histoire du #mouvement_ouvrier
    – Ne pas raisonner en réformistes
    – Sur la question de la discipline

    #complotisme #marxisme #covid-19

  • Solidaritätslied
    https://de.wikipedia.org/wiki/Solidarit%C3%A4tslied

    Das Solidaritätslied, geschrieben von Bertolt Brecht, vertont von Hanns Eisler, ist ein Arbeiterlied. Das Lied ist zwischen 1929 und 1931, vor dem Hintergrund der Weltwirtschaftskrise (1929), dem vergangenen Weltkrieg (1914–1918) und der sozialen Frage für den Film Kuhle Wampe oder: Wem gehört die Welt? entstanden.

    Von dem Liedtext existieren zwei verschiedene Versionen, die beide von Brecht stammen. Weitaus bekannter ist der zweite, während des Spanienkriegs entstandene Liedtext, der die Situation abstrakter und ideologischer ausdrückt, während der frühe Text sich konkret auf den Film Kuhle Wampe bezog.
    ...
    Der Urtext beginnt mit den Zeilen: „ Kommt heraus aus eurem Loche, das man eine Wohnung nennt / Und nach einer grauen Woche folgt ein rotes Wochenend! “.

    Solidaritätslied - Fassung aus dem Film Kuhle Wampe
    https://sites.google.com/site/ernstbush/pesni-i-ih-istoria-mp3-file-1/spisok/pesna-solidarnosti-1931
    Песня солидарности (1931) - Эрнст Буш (Ernst Busch) : хроника ХХ века в песнях

    Solidaritätslied
    (Strophen aus dem Film)

    [Refrain:]
    Vorwärts, und nicht vergessen,
    worin unsre Stärke besteht!
    Beim Hungern und beim Essen,
    vorwärts, nicht vergessen
    die Solidarität!

    Erstens sind hier nicht wir alle,
    zweitens ist es nur ein Tag,
    wo die Arbeit einer Woche
    uns noch in den Knochen lag.

    [Refrain...]

    Erstens sind es nicht wir alle,
    zweitens ist es nur ein Tag,
    und zwar liegt da auf der Wiese,
    was sonst auf der Straße lag.

    Vorwärts, und nicht vergessen
    unsre Strasse und unser Feld!
    Vorwärts, und nicht vergessen:
    Wessen Straße ist die Straße?
    Wessen Welt ist die Welt?

    [Refrain...]

    Sahen wir die Sonne scheinen
    auf die Straße, auf das Feld,
    konnten wir doch niemals meinen,
    dies sei unsre wahre Welt.

    [Refrain...]

    Denn wir wissen, das ist nur ein
    Tropfen auf den heißen Stein.
    Aber damit kann die Sache
    nicht für uns bereinigt sein.

    Vorwärts, und nicht vergessen
    unsre Strasse und unser Feld!
    Vorwärts, und nicht vergessen:
    Wessen Straße ist die Straße?
    Wessen Welt ist die Welt?

    Kuhle Wampe oder : Wem gehört die Welt ?
    https://de.wikipedia.org/wiki/Kuhle_Wampe_oder:_Wem_geh%C3%B6rt_die_Welt%3F

    Der Film endet mit dem Singen des Solidaritätsliedes.
    Ursprüngliche Fassung des Films

    Aus der Schlussfassung des Films wird nicht recht deutlich, dass Anni ihr Kind abtreiben lassen will, die 90 Mark aber nicht besitzt, die für einen illegalen Schwangerschaftsabbruch von ihr selbst aufzubringen sind. Das Problem wird dadurch gelöst, dass die Arbeitersportler Solidarität zeigen, indem sie den Betrag sammeln, und Anni das Kind abtreiben kann.

    Ebenso legten die Zensoren Wert darauf, dass eine Szene gestrichen wird, in der dazu aufgefordert wird, Wohnungsräumungen durch kollektiven Widerstand der Arbeiter zu verhindern.

    Solidarität (1970) - Ton Steine Scherben
    https://www.youtube.com/watch?v=AivmnmH4dg4

    #Arbeiterlieder #Agitprop #mouvement_ouvrier #cinéma #musique

  • Vorwärts und nicht vergessen (Solidaritätslied) - Erinnerungsort
    https://erinnerungsort.de/lied/vorwaerts-und-nicht-vergessen-solidaritaetslied

    Leicht unterschiedlicher Text von in https://seenthis.net/messages/546552

    Text: Bertolt Brecht / Ernst Busch
    Musik: Hanns Eisler

    Fassung 1947

    Vorwärts, und nie vergessen
    Worin unsre Stärke besteht!
    Beim Hungern und beim Essen
    Vorwärts, nicht vergessen
    Die Solidarität!

    Auf, ihr Völker dieser Erde!
    Einigt euch in diesem Sinn:
    Daß sie jetzt die eure werde
    Und die große Nährerin.

    Refrain

    Schwarzer, Weißer, Brauner, Gelber!
    Endet ihre Schlächterein!
    Reden erst die Völker selber
    Werden sie schnell einig sein.

    Refrain

    Wollen wir es schnell erreichen
    Brauchen wir noch dich und dich.
    Wer im Stich läßt seinesgleichen
    Läßt ja nur sich selbst im Stich.

    Refrain

    Unsre Herrn, wer sie auch seien
    Sehen unsre Zwietracht gern
    Denn solang sie uns entzweien
    Bleiben sie doch unsre Herrn.
    Vorwärts, …

    Proletarier aller Länder
    Einigt euch, und ihr seid frei.
    Eure großen Regimenter
    Brechen jede Tyrannei!

    Vorwärts, und nie vergessen
    Die Frage an jeden gestellt
    Willst Du hungern oder essen:

    Wessen Morgen ist der Morgen?
    Wessen Welt ist die Welt?

    #Arbeiterlieder #Agitprop #mouvement_ouvrier