• Gallo Lassere Davide, Contre la #loi_travail et son monde. Argent, #précarité et #mouvements_sociaux, Eterotopia, coll. « À présent », 2016, 104 p.

    Ce premier essai théorico-politique publié après la mobilisation contre la « loi travail » du printemps 2016 en France allie théorie critique et analyse immanente d’un conflit social. Le contexte dans lequel se situe le livre de Davide Gallo Lassere est bien connu. Dans une situation marquée, d’un côté, par la restructuration néolibérale du marché du travail accentuée pendant le dernier quinquennat et, de l’autre, par l’état d’urgence et les politiques qui tendent à devenir une forme de gouvernement « normale » du capitalisme1, les énergies produites par le mouvement d’opposition à la « loi El Khomri » ont représenté un souffle culturel et social nouveau. Une mobilisation commencée sous le signe de l’activité syndicale la plus traditionnelle s’est transformée en un mouvement inscrit dans le cycle de lutte mondial qui a commencé en 2011. Pour l’auteur, la dialectique entre la participation incandescente des secteurs précarisés de la jeunesse, l’élan vers l’expérimentation de démocratie directe de « #Nuit_Debout » et la combattivité de la base syndicale a été le dénominateur commun du mouvement.


    https://teth.revues.org/961
    #livre #France

  • http://www.zones-subversives.com/2017/07/sophie-wahnich-et-la-democratie.html

    La gauche intellectuelle et politique apparaît comme un tas de ruines. L’histoire et l’imaginaire universaliste de la Révolution française peuvent lui donner un nouveau souffle. Mais ce sont uniquement les luttes sociales qui permettent de transformer le monde.


    https://www.editions-lignes.com/LE-RADEAU-DEMOCRATIQUE.html
    @vacarme #Zones_subversives #mouvements_sociaux #éditions_lignes

    • La « gauche » en ruine c’est le PS ? Parceque je trouve qu’en ce moment la gauche intellectuelle et politique se porte plutôt mieux qu’il y a quelques années mais c’est probablement une déformation causé par ma fréquentation de seenthis.

      Édit : j’ai fini par lire l’article que je commentais. C’est vraiment dommage que cette historienne fasse une impasse total sur la question des femmes. Je suis aussi un peu gêné par cette affirmation « Mais l’historienne reste pourtant distante d’une gauche autoritaire à la Mélenchon. »
      L’historienne parle de nuit debout comme d’un renouveau, il me semble que c’est chez les Insoumis qu’on retrouve ce mouvement et que Mélanchon a su mettre d’autres que lui en avant lors de la dernière campagne présidentielle et surtout aux législatives.


    • http://tempscritiques.free.fr/spip.php?page=ouvrage&id_ouvrage=10

      La première édition de ce livre date de 1987.(Nautilus)
      Dans une première partie, l’auteur mettait en évidence l’échec de la théorie du prolétariat à saisir les transformations du rapport social et la crise de représentation de ce prolétariat par ses médiations traditionnelles (syndicats, partis, références aux pays du bloc socialiste). Ceci était analysé à l’aune de la défaite du dernier assaut révolutionnaire de notre temps (1968-1978). Dans une seconde partie, il cherchait à mettre en rapport ce contexte et le phénomène de la lutte armée tel qu’il s’est développé, en RFA et en Italie surtout, mais aussi en France, comme réponse à ce vide politique.
      On pourrait penser ces questions dépassées, aujourd’hui que l’idée même de révolution semble avoir été enterrée. Nous pensons qu’il n’en est rien et cela pour au moins deux raisons : la première est que si ces mouvements de lutte armée ont été défaits, ils ont posé à leur manière et dans leurs limites la question du rapport entre mouvement de lutte, légalité et violence sociale ; la seconde est que l’Etat lui-même relance sans arrêt la question de ce niveau de violence légitime, mais à son profit cette fois, en criminalisant la moindre lutte (anti-G8 à Gênes, arrachage d’OGM, « affaire Tarnac », « usagers pris en otage » par les grévistes des transports publics) et en répandant partout la peur des nouvelles classes dangereuses.

      Préface : http://tempscritiques.free.fr/spip.php?article249#_ftn26
      #ultra_gauche #anarchisme #autogestion #gauchisme
      #École_de_Francfort
      source : http://blog.tempscritiques.net/archives/1897#footnote_6_1897

  • Tract d’appel à diffuser : appel au Front Social grenoblois !
    https://grenoble.indymedia.org/2017-07-20-Tract-d-appel-a-diffuser-appel-au

    Constitution d’un « front social » grenoblois contre Macron et son mode Le Front social est un réseau d’organisations et de personnes aux optiques et aux modes d’action divers qui se rassemblent pour échanger, se coordonner et s’organiser dans le but de renforcer la lutte contre le gouvernement actuel et le système capitaliste qu’il favorise. Le Front Social grenoblois s’articule autour de groupes de travail, et les décisions l’impliquant dans son ensemble sont prises collectivement en assemblée (...)

    #Articles

    / #Infos_locales, Travail / Précariat, Répression / Contrôle social, Révoltes / Luttes sociales, Mouvements lycéens / (...)

    #Travail_/_Précariat #Répression_/_Contrôle_social #Révoltes_/_Luttes_sociales #Mouvements_lycéens_/_Etudiants

  • ONU : 122 États adoptent un traité d’interdiction des #Armes_nucléaires
    http://obsarm.org/spip.php?article294

    Après plus de 10 ans d’efforts de la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN) — et 72 ans après leur première utilisation —, les Nations Unies ont adopté par 122 voix pour — 1 contre (Pays-Bas) et 1 abstention (Singapour) — ce vendredi 7 juillet 2017 un traité qui interdit catégoriquement les armes nucléaires. Une avancée historique. Les armes nucléaires étaient les seules armes de destruction massive qui n’étaient pas encore couvertes par un traité d’interdiction, malgré les (...)

    Actualités

    / Armes nucléaires, #Victimes_du_nucléaire, ONU / Organisation des Nations unies, #Mouvements_de_paix_et_de_désarmement, (...)

    #ONU_/_Organisation_des_Nations_unies #Non-prolifération
    http://obsarm.org/IMG/pdf/n1720657.pdf

  • L’anniversaire de la #loi_Veil, ou la commémoration d’une histoire sans lutte
    Elsa Desmoulins
    publié dans le n° 34-2 2015 de Nouvelles Questions Féministes

    Pendant quelques semaines de l’hiver dernier, les médias français ont célébré la loi sur l’avortement de janvier 1975, l’ont commentée, « analysée ». C’était son anniversaire. L’occasion d’affirmer une histoire officielle respectueuse du pouvoir et des institutions. L’occasion de bercer le corps social avec l’un de ces beaux récits tronqués (happy end inclus). Ce récit, nous l’avons lu, entendu, vu, et nous le reverrons dans dix ans : une femme contre des hommes, sur la scène de l’Assemblée nationale, les remarques sexistes, antisémites, les insultes, l’héroïsme d’une ministre, sa victoire pour les femmes. C’est romanesque, poignant, l’histoire est bien rôdée ; soufflons les bougies et au lit !

    Le courage de #Simone_Veil face à une assemblée phallocrate est indéniable, lorsqu’elle défend un texte reconnaissant le droit des femmes à décider seules d’une question qui les concerne. Mais une fois contées ces joutes parlementaires, qu’a-t-on dit de la bataille pour l’avortement ? Rien, sinon un énième épisode du supposé progrès infini de la libéralisation des mœurs. S’imagine-t-on sérieusement qu’une femme ait pu arracher ce droit à des parlementaires si peu soucieux de liberté quand il s’agit de celle des dominées ?

    À l’automne 1974, cela fait au moins quatre ans qu’une lutte pour l’avortement libre a débuté, portée par les #mouvements_féministes. Certes, quelques « commentateurs » n’oublient pas qu’en 1971, 343 femmes ont déclaré avoir avorté dans un manifeste, se mettant ainsi hors-la-loi ; mais l’aurait-on retenu sans la renommée de certaines des signataires, voire si l’on n’avait pas pu les appeler « salopes » à la suite de Charlie Hebdo demandant qui les avait « engrossées » ? On entend parler parfois de Gisèle Halimi et du procès de Bobigny en 1972. Tout cela est bien maigre au regard de ce qu’il s’est réellement passé. Sur qui s’est donc rabattu le couvercle de l’histoire officielle ?

    Niées, les millions de femmes qui n’ont pas attendu le vote des député·e·s pour avorter. Les femmes ont toujours avorté, répétons-le, et ont joué un rôle actif dans la transmission de ces savoirs « de bonnes femmes ». Maintenir cette possibilité, cette autonomie des corps dominés, fut et continue d’être une lutte. Qui célèbre cette histoire ?

    Oubliées, les milliers de femmes (et d’hommes) qui ont imposé sur la scène publique les questions d’avortement, de contraception et de sexualité. L’ANEA (Association nationale pour l’étude de l’avortement), le MLA (Mouvement pour la liberté de l’avortement), Choisir, le MLAC (Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception), le Planning familial, tout au plus réduits dans les discours légitimes à une bande d’anonymes braillant dans les rues.

    Méprisées, les vies des femmes sacrifiées au nom de l’ordre moral. C’est encore d’elles que l’on se moque en rabâchant les supposés objectifs de cette loi : jusqu’en novembre 1974, vous pouviez être une à dix par jour à mourir des suites d’avortement, à vous mutiler avec les tristement célèbres instruments du quotidien, on nous ferait presque croire que l’État salvateur ne vous avait pas remarquées. Après avoir mené une guerre aux femmes pendant tant d’années, après tant de victoires, l’État se préoccuperait bien un peu de votre santé… Les victimes de cette guerre – j’entends par là les 800 000 qui tentaient d’avorter chaque année – ne pourraient croire si facilement ce discours hypocrite ! Soyons claires : l’objectif de cette loi n’était pas celui de « santé publique », mais avant tout de casser les luttes sociales. En fait, cette loi qu’on dit « loi Veil » n’est autre que celle que le gouvernement a été obligé de voter.

    Effacées, les femmes envoyées publiquement en Hollande dans des cars ; effacés, les milliers d’avortements pratiqués au grand jour en France, à domicile. Médecins et non-médecins s’unissant dans cette détermination à réaliser les avortements, et dans un commun mépris du danger : avec sa police mise quotidiennement au défi de les arrêter, le gouvernement n’a cédé que parce que cela remettait en cause l’ordre public en général. Non sans leur faire, en chemin, des procès : Annie Ferrey-Martin (Grenoble, 1973) et les militantes d’Aix (1977) furent, parmi d’autres, les cibles de cette chasse aux sorcières. Quand on relate la crainte de Poniatowski de voir un avortement pratiqué sur le bureau de Simone Veil, on omet de dire que c’est de ces femmes qu’il a peur, c’est ce vaste mouvement qu’il entend désamorcer ! Que font d’autre ceux qui perpétuent une histoire sans lutte ?

    Honnie, cette lutte longue et héroïque, qui a mené tant de femmes, enseignantes et caissières, infirmières et étudiantes, ouvrières et journalistes, à s’approprier des gestes de soins, à manier la pompe à vélo inversée et la canule d’aspiration, à se saisir d’une pratique qu’on n’avait pas encore décrétée médicale, à propager ces connaissances. Il est des milliers de personnes qui pourraient être les icônes de cette lutte, qui se souviennent combien pratiquer collectivement un avortement avait une portée révolutionnaire.

    Éludées, les carences de la loi, les exclues qu’elle crée (les étrangères et les immigrées, les « hors-délai », les mineures, les pauvres…), les freins à l’application imposés par les soutiens du patriarcat, législateurs comme médecins. Effacées celles qui ont continué : à avorter d’autres femmes, à obliger les hôpitaux à ouvrir les services d’IVG, à surveiller la pratique de ces centres, en un mot à se soucier du traitement réservé aux femmes et à leur liberté décisionnelle.

    Ce récit figé efface des années d’un militantisme dur, et si joyeux. Il est un acte supplémentaire de sabotage des mouvements féministes ; face à une histoire lénifiante consacrant les figures d’État, ces militantes, ces « avorteuses », commettent la double faute d’être des gens ordinaires et des femmes.

    À défaut de clamer dans le détail une autre histoire de la libéralisation de l’avortement, retenons au moins que ces personnes n’ont pas – selon la très citée formule reichienne – mendié le juste « droit à l’avortement », mais l’ont pris ! Elles s’en sont emparées, ont elles-mêmes pris en charge la question, ont accompli les gestes. Alors, si nous fêtions plutôt l’inhabituel ? Bafouer ouvertement la loi au nom du respect de la vie des femmes, comme l’ont fait ces militantes de l’avortement, est une démarche trop précieuse à transmettre pour qu’on l’enfouisse sous une mémoire officielle.

    #Christine_Delphy
    https://christinedelphy.wordpress.com/2017/07/02/lanniversaire-de-la-loi-veil-ou-la-commemoration-dune-his

  • Discussion autour du collectif « Natifs et Réfugiés »

    Mercredi 14 juin 2017 - à 19h - EHESS
    Salle Maurice et Denys Lombard - 96, boulevard Raspail
    Métro Notre-dame-des-champs ou Saint-Placide

    "Natifs et Réfugiés" est un groupe d’étude, basé à New York, qui a parcouru les réserves amérindiennes du Dakota à l’Ontario ainsi que les #camp_de_réfugiés palestiniens, du Liban à la Cisjordanie. Le but était de faire parler une expérience commune des camps, comme #espace_de_lutte, d’autonomie mais aussi de confinement et de séparation. Le collectif viendra discuter de tout cela à la Breche de l’ehess le 14 juin à 19 h, 96 boulevard Raspail. Venez nombreux.

    De #Standing_Rock aux camps de réfugiés : l’internationale des camps

    Qu’est-ce qu’un camp ? Est-il possible de rapprocher entre-elles, par-delà les différences profondes des situations locales, les multiples expériences que les personnes, groupes, peuples, ont des camps ? Camps d’enfermement, d’accueil, de transitions, de réfugiés, de concentration, d’habitation (légaux ou non). Et si chaque camp possède sa mémoire, son histoire et ses formes de résistances spécifiques, que signifie la présence et l’usage de camps un peu partout dans le monde ?

    C’est à ces questions que tente de répondre le collectif « Indigènes et Réfugiés » (« Natives and Refugees » en anglais), un projet de recherche multi-media, animé par un collectif New-Yorkais, analysant à la fois les espaces des réserves indiennes aux Etats-Unis (la Réserve indienne Pine Ridge de l’Oglala Lakota, située dans le Dakota du Sud ; Le territoire Mohawk d’Akwesasne, situé aux frontières de New York, de l’Ontario et du Québec ; et la nation Navajo (Dineh), située entre l’Arizona, le Nouveau-Mexique et l’Utah) et les camps de réfugiés palestiniens au Moyen-Orient (Ain al-Hilweh, Beddawi, Bourj al-Barajneh, Mar Elias, et Shatila au Liban ; et Aida, Al-Arroub, Balata, Dheisheh, et Jenin en Cisjordanie).

    Ces espaces, géographiquement loin, ont en commun d’être géré comme des espaces d’exceptions, et d’être des lieux de conflits centraux tant pour l’autonomie palestinienne que pour celle des indiens natifs en Amérique. Le collectif présentera son travail de documentation des #mouvements_de_résistances dans les réserves et camp de réfugiés, particulièrement l’histoire récente de Standing Rock, en lutte contre le passage d’un pipeline pétrolier. Dans ce cadre, quelques courts-métrages seront diffusés et discutés.

    Rendez-vous le 14 juin prochain à 19h, à la BRECHE, 96 boulevard Raspail, M ligne 4 saint Sulpice ou M 12, Rennes

    http://www.csia-nitassinan.org/spip.php?article833
    https://thenativeandtherefugee.com


  • Brochure « Capitalisme + Came = Génocide (Michael Cetewayo Tabor) – 2ème édition »

    En 1969, l’ex-toxicomane et membre du #Black_Panther_Party, Michael Cetewayo Tabor écrivait « Capitalisme + Came = Génocide », un texte devenu depuis lors incontournable sur les ravages de la #drogue, en particulier de l’héroïne, dans les ghettos noirs de New York.

    En 2015, nous avions publié une première #édition de ce texte inédit en France et relativement oublié même outre-Atlantique. L’intérêt provoqué par la redécouverte de ce texte a conduit des compas mexicains à le rééditer, en y ajoutant quelques nouveaux éléments sur la lutte menée durant ces années-là à New York contre le fléau de l’héroïne, notamment au sein de la communauté portoricaine. Au vu de la déferlante des drogues industrielles un peu partout dans le monde, et à l’heure où l’argent qu’elle génére graisse l’ensemble des rouages sociaux et économiques, les réflexions qui ont traversé les #mouvements_révolutionnaires portoricains et afro-américains dans les années soixante et soixante-dix restent plus que jamais d’actualité. C’est la raison de cette nouvelle édition : réfléchir de nouveau sur cette contre-insurrection cachée, et pouvoir tirer du passé quelques outils pour comprendre et affronter la situation actuelle, en se réappropriant notamment les savoir-faire et les usages nécessaires à l’émancipation de nos corps et de nos esprits. Que ces textes, réunis au gré des amitiés et des solidarités internationales, puissent susciter de nouvelles idées et s’enrichir de nouveaux partages. 1. La poudre de la contre-insurrection – Préface à l’édition mexicaine 2. Capitalisme + came = génocide – Michael Cetewayo Tabor 3. Plate-forme et programme du Black Panther Party 4. À qui profite « la guerre au crime » ? – Mathieu Rigouste 5. Lincoln Detox Center : le programme anti-drogue du peuple – Entretien avec Vicente « Panama » Alba 6. Manifeste et programme du Young Lords Party

    #Michael_Cetewayo_Tabor
    Traduit par les Éditions PMNet le Collectif Angles Morts
    http://www.pmneditions.com/?p=428

  • Étrangers et intellectuels: les deux cibles de l’extrême-droite

    Le débat est ouvert, mais l’objectif de recomposition sociologique, politique et culturelle en question pourrait peut-être être résumé comme suit : celui d’une nouvelle politique du commun. Une politique du temps partageable, de l’échange, de la vie sociale, une politique de la pensée, du droit à la pensée, du droit de chacun à la dignité politique — une politique des formes de vie sociale permettant à chacun de vivre, d’échanger et de partager son savoir : de faire société. Une politique ne s’articulant pas sur la séparation entre intellectuels et manuels, sur un « nouveau rôle » ou une « nouvelle mission » des intellectuels ne faisant au final que reproduire des cloisonnements sociologiques périmés, mais revendiquant au contraire l’accès de tous au temps de la réflexion, de l’échange et de la culture. More time , chantait Linton Kwesi Johnson, we need more time . Reste notamment à savoir si cette revendication touchant au temps n’implique pas nécessairement, aussi, une nouvelle conception du revenu, conçu comme un droit et comme une garantie analogue à celle que la Sécurité sociale a permis d’instaurer, en France, au sortir de la deuxième guerre.

    https://oulaviesauvage.wordpress.com/2017/05/02/etrangers-et-intellectuels-les-deux-cibles-de-lextreme-dro

    #ANTIFASCISME #AUSTÉRITÉ #AUTOGESTION #ÉLECTIONS #CULTURE #DETTE #EXTRÊME_DROITE #FASCISME #FRONT_NATIONAL #GRÈCE #HAMON #JUSTICE #LUTTES #MACRON #MÉLENCHON #MOUVEMENT #MOUVEMENTS #NÉO_FASCISME #NÉO-LIBÉRALISME #OCCUPATION #PARTI_SOCIALISTE #POLITIQUE #PRODUCTION #revenu

  • Face au chantage : à propos du 7 mai 2017

    Je sais que l’alternative qui nous est aujourd’hui proposée (entre la finance ou le fascisme) est une forme particulièrement viciée, particulièrement perverse de reconduction de ce pacte passé dès les premières années du gouvernement socialiste (1983) entre ces mêmes classes moyennes, les professions libérales et le patronat, sur le dos de ceux qui ne possèdent pas de capital et, en particulier, pas de capital culturel.

    Je sais que, par rupture avec toute une partie du mouvement ayant suivi Mai 68, l’écrasante majorité des intellectuels « de gauche » a, à un moment crucial, pris le parti ou décidé de se retirer du jeu, de la construction de solidarités entre les classes, de l’organisation de transferts et d’échanges réciproques de savoir permettant de bâtir des luttes entre pratiques ouvrières, agricoles et savoir livresque, théorie, réflexion collective, création d’espaces pour un discours et une expérience politique en commun entre l’usine, les champs et l’université : de cesser d’incarner un point de connexion, de jonction, entre classes populaires et classes passées par l’université (et cela vaut autant pour le monde de la production industrielle que pour le monde rural ; mais aussi, de manière chaque jour plus aiguë, de la solidarité en acte avec les migrants).

    Je sais que la reconduction de ce pacte marqué par l’égoïsme bourgeois le plus étroit ne peut plus aujourd’hui se prévaloir, s’il l’a jamais pu, de cette caution morale qu’était jusqu’à présent censée lui apporter l’injonction du « tous ensemble contre le fascisme », en premier lieu parce que la gauche de gouvernement a transformé l’antiracisme en serpillière de ses opportunismes et de ses reniements, en second lieu parce qu’aucune réflexion sociale n’a jamais accompagné aucun « sursaut républicain ». Privé de toute véritable réflexion sur les causes sociales de la montée de l’extrême-droite, cet antiracisme-là (celui de SOS Racisme comme des grandes manifestations unitaires des années 90 — mais certainement pas celui, dans notre enfance, de la belle marche pour l’égalité) n’a jamais été qu’une passoire, qu’un crible ne faisant dans le fond barrage à rien — la preuve en est apportée aujourd’hui, de la façon la plus critique, la plus criante et, au vrai, la plus dramatique qui soit.

    https://oulaviesauvage.wordpress.com/2017/04/29/face-au-chantage-a-propos-du-7-mai-2017

    #ANTIFASCISME #AUSTÉRITÉ #ÉLECTIONS #EXTRÊME-DROITE #FASCISME #FRONT_NATIONAL #LUTTES #MACRON #MÉLENCHON, #MOUVEMENT #MOUVEMENTS #NÉO-LIBÉRALISME #OCCUPATION #POLITIQUE #RÉSISTANCES #RUES #SYNTAGMA

    • écho (pas si lointain) retrouvé par @colporteur :

      Un nouveau « style Libé », fait de renoncement, de torpeur et fréquemment de cynisme, n’a cessé de gagner du terrain [parmi les composantes intellectuelles dites de gauche]. (...) Sans qu’on y ait pris garde, une restauration de valeurs traditionnelles s’est instaurée. Elle a fait le lit de la révolution de droite en train de s’affermir. Et toute cette affaire, ce qui ne manque de piment, s’est développée dans le contexte sirupeux d’un pouvoir socialiste bon chic bon genre, lui-même très soucieux d’assurer son image de marque auprès des milieux financiers et des oligarchies traditionnelles. Le résultat est là : une masse considérable d’abstentions (...), une force fasciste en voie de constitution, l’émiettement de la capacité collective de résistance au conservatisme, la montée du racisme et de l’entropie mortifère. (...)
      Force est de constater que les socialistes français ont perdu la mémoire du peuple. La plupart d’entre eux ne donnent plus à la polarité droite-gauche un autre sens que circonstanciel. Qui mise encore, parmi eux, que les opprimés, en France comme dans le reste du monde, sont porteurs d’un avenir, de potentialités créatrices ? Qui mise encore sur la démocratie comme levier de transformation (pour autant qu’elle donnerait une prise sur les réalités contemporaines) ? Faute d’avoir œuvré à temps à la cristallisation des nouveaux modes de socialité articulés aux « révolutions moléculaires » qui traversent les sciences, les techniques, la communication, la sensibilité collective, la gauche a laissé passer l’occasion historique qui lui était offerte. Elle s’est engagée dans une surenchère absurde avec la droite sur le terrain de la sécurité, de l’austérité et du conservatisme.

      (Félix Guattari, Les Années d’hiver, 1980-1985 )

    • @kaparia a aussi publié Étrangers et intellectuels: les deux cibles de l’extrême-droite
      https://oulaviesauvage.wordpress.com/2017/05/02/etrangers-et-intellectuels-les-deux-cibles-de-lextreme-dro

      en souvenir de Sadek Aïssat

      1

      Constitution d’un corps national ou racial opposé à celui de l’étranger et se définissant par son opposition à lui, le fascisme est aussi, et peut-être surtout, le nom d’une politique contre la #pensée, d’un discours érigeant la haine de la culture (de la critique, des livres, de la solitude de l’étude comme de la vie sociale, des discussions du dimanche, au marché, dans les quartiers où les gens parlent, de la parole elle-même, de la discussion libre) en principe d’organisation politique. Le fascisme contemporain tend ainsi, quels que soient les pays où il prend racine, à réduire la figure des possédants à ceux qui détiennent un capital symbolique. Par l’effet d’un glissement aussi pervers qu’efficace, le #possédant devient celui qui possède des livres, des mots, un savoir : celui qui a le temps et le loisir d’exercer sa pensée, de réfléchir, d’avoir une vie sociale et une vie politique nourrie du commerce et de la pensée des autres. Sous cet angle, l’extrême-droite peut apparaître comme la conjugaison de deux haines, de deux cibles proposées à la vindicte du plus grand nombre en guise de discours unificateur : la haine des intellectuels et la haine des étrangers, de ceux que l’on présente comme ne faisant pas partie du peuple, comme détachés du corps social — un corps préalablement identifié à la Nation, ou à la Race.

  • S’il te plaît, dessine-moi un silence

    Ne bougeons pas.

    Surtout.

    Ne bougeons surtout pas.

    Organisons dès maintenant, par notre inertie même, ce grand mouvement contre la jeunesse, les arbres, les ressources naturelles, les banquises, la pensée, que notre époque appelle.

    https://oulaviesauvage.wordpress.com/2017/04/28/sil-te-plait-dessine-moi-un-silence

    #ANTIFASCISME #AUSTÉRITÉ #ÉLECTIONS #EXTRÊME-DROITE #FASCISME #FRONT_NATIONAL #LUTTES #MACRON #MÉLENCHON, #MOUVEMENT #MOUVEMENTS #NÉO-LIBÉRALISME #OCCUPATION #POLITIQUE #RÉSISTANCES #RUES #SYNTAGMA

  • En cage

    Pourquoi accepter aujourd’hui les termes d’un débat piégé ? Pourquoi accepter, face à la gravité des enjeux, de maintenir nos réflexions, nos débats, nos échanges dans un cadre ne remettant pas en cause le calendrier électoral et, au-delà, les contraintes de la forme parti, de la parcellisation et de l’aliénation de notre temps et de notre vie politiques, de la « représentation », du pouvoir ascendant, des consultations en interne ? Indépendamment du choix final, l’enjeu, dit Myrto Reiss sur un forum de discussion, est de « maintenir le débat à un niveau autre que celui que ce système électoral nous impose », celui d’une « pensée binaire et compulsive » : système à deux tours conçu « pour rendre les débats inopérants ». Le choix (entre banque ou fascisme) est faussé, l’alternative est un piège (ce qui ne signifie pas qu’elle puisse être facilement contournée : un piège n’est pas un simulacre) et le dilemme du second tour peut apparaître comme une nouvelle manifestation du dogme thatchérien selon lequel il n’est pas d’alternative : avec des modalités différentes, selon un processus autre, la France du mois d’avril 2017 se retrouve en définitive aussi profondément piégée que la Grèce de juillet 2015. Dans ces conditions, l’urgence n’est-elle pas de parvenir à formuler et faire entendre, malgré tout, un discours autre ? À marquer que le scénario confirmé par les résultats de dimanche est celui-même qu’annoncent, qu’anticipent et que préparent depuis des mois les grands groupes de presse, et qu’il est conforme aux vœux de l’élite néo-libérale ? Qu’En Marche ! et le Front National sont les deux pièces d’une même tenaille ? Que néo-fascisme et néo-libéralisme sont en France comme ailleurs, singulièrement aux Etats-Unis, et de façon de plus en plus nette à mesure que nous nous avançons dans les suites de la crise de 2008, les deux faces d’une même monnaie ?

    https://oulaviesauvage.wordpress.com/2017/04/26/combien-de-temps-encore

    #ANTIFASCISME #AUSTÉRITÉ #ÉLECTIONS #EXTRÊME-DROITE #FASCISME #FRONT_NATIONAL #LUTTES #MACRON #MÉLENCHON, #MOUVEMENT #MOUVEMENTS #NÉO-LIBÉRALISME #OCCUPATION #POLITIQUE #RÉSISTANCES #RUES #SYNTAGMA

  • Fleurs de ruines : lieux de création alternatifs dans la Grèce des mémorandums

    À partir de 2010, des dizaines de lieux de création alternatifs commencent à apparaître dans les ruines laissées par le retrait et la faillite de l’État grec. Dans le même temps, des fondations privées aux moyens colossaux ouvrent leurs portes ou sont mises en chantier. À partir de notre expérience propre (la création d’un espace culturel alternatif, l’Atelier de réparation de télévisions, par Fotiní Banou et moi-même en novembre 2012), ce texte a pour objet d’esquisser un tableau du paysage culturel apparu à Athènes dans le contexte de crise, d’offensive néo-libérale et de « résistance créatrice » que connaît le pays depuis 2008.

    #austérité #autogestion #culture #dette #Grèce #invention #mouvements #politique #production #résistances #théâtre #fondations #LVMH

    https://oulaviesauvage.wordpress.com/2017/03/08/fleurs-de-ruines-lieux-de-creation-alternatifs-dans-la-gre

  • Mobilisations en banlieue : ce que les réseaux sociaux ont changé entre 2005 et 2017
    http://www.lemonde.fr/big-browser/article/2017/02/16/mobilisations-en-banlieue-ce-que-les-reseaux-sociaux-ont-change-entre-2005-e

    Les émeutes en banlieue de 2005 sont encore présentes dans l’esprit de chacun et la tentation de les comparer avec ce qu’il se passe aujourd’hui est grande. Mais, à l’époque, les réseaux sociaux – Twitter, Facebook, Snapchat – étaient inexistants, et la généralisation de leur usage a fortement changé la donne.

    Aujourd’hui, la mobilisation de la rue existe presque autant en ligne, les réseaux sociaux sont des canaux de communication, de partage et de militantisme politique. Manifestants ou habitants des villes franciliennes y diffusent des images de ce qu’ils voient, organisent des rassemblements et font parfois passer des mots d’ordre. En face, un militantisme de droite et d’extrême droite, qui occupe lui aussi ce terrain numérique, récupère les mêmes images pour chercher à montrer la violence contre les policiers.

    #médias_sociaux #mouvements

  • Naomi Klein : « Le cabinet de copains de Trump a peut-être l’air très fort, mais ces gens ont peur » Solidaire - Naomi Klein - 15 Février 2017

    L’activiste canadienne Naomi Klein voit dans le nouveau gouvernement des États-Unis un coup d’État très clair des grandes entreprises. Dans un article qu’elle a écrit pour The Nation et que nous publions ci-dessous traduit en français, elle explique comment ce coup d’État a été inspiré par la peur. En effet, dans le monde entier, l’influence des mouvements sociaux qui menacent les intérêts de l’establishment ne cessent de croître. Klein estime donc que ces mouvements ont désormais une tâche difficile mais nécessaire. Et que « nous pouvons toujours les vaincre ».

    Zoomons sur Washington et observons ce qui s’y passe. Les gens qui possèdent déjà une part absolument obscène de la richesse de notre planète, et dont la fortune ne cesse d’augmenter d’année en année – les derniers chiffres montrent que huit hommes possèdent autant que la moitié de l’humanité –, sont bien déterminés à s’emparer d’encore davantage. Les personnalités-clés qui composent le cabinet de Donald sont non seulement des ultra-riches, mais ces individus ont amassé leur argent en nuisant aux personnes les plus vulnérables de notre planète, et à la planète elle-même. Cela fait apparemment partie du profil requis pour le job.

    Les gens qui possèdent déjà une part absolument obscène de la richesse de notre planète sont bien déterminés à s’emparer d’encore davantage.
    Il y a le banquier des produits pourris, Steve Mnuchin, le choix de Trump pour occuper les fonctions de ministre van Finances. Sa « machine à expulsions », illégale, a mis des dizaines de milliers de gens à la porte de leur logement.

    Passons des hypothèques à la malbouffe, c’est-à-dire à Andrew Puzder, que Trump a nommé ministre de l’Emploi. En tant que CEO de son empire du fast-food, cela ne lui suffisait pas de payer ses travailleurs d’un salaire scandaleux tout à fait insuffisant pour vivre, mais son entreprise a également été condamnée pour vol dans divers procès : des travailleurs n’étaient pas payés pour leur tâche et pour leurs heures supplémentaires.

    Après la malbouffe, la fausse science. Pour diriger les Affaires étrangères, Trump a désigné Rex Tillerson. En tant que cadre de direction puis CEO d’Exxon Mobil, Tillerson a financé des recherches prétendument scientifiques et en amplifié la diffusion, tout en exerçant en coulisses un lobbying intense contre les actions internationales totalement pertinentes en faveur du climat. Ces manœuvres ont fortement contribué au fait que le monde a perdu des décennies pour sortir des combustibles fossiles et ont grandement accéléré la crise climatique. En conséquence, d’innombrables personnes perdent déjà actuellement leur habitation à cause de tempêtes et de la montée du niveau des océans, meurent à cause de sécheresses et de canicules et, au bout du compte, des millions de gens verront leur pays être submergé par les eaux. Comme toujours, les gens qui sont frappés en premier lieu et le plus fortement sont les plus pauvres, et essentiellement des non-Blancs.

    Des logements volés. Des salaires volés. Des cultures et des pays volés. Tout cela est immoral. Et tout cela rapporte énormément d’argent.

    Sous le feu
    Mais un contre-courant populaire s’est développé. Et c’est précisément la raison pour laquelle ce gang de CEO – et les secteurs dont ils sont issus – se sont inquiétés à juste titre de voir leur fête approcher de la fin. Ils ont pris peur. Les banquiers comme Mnuchin se rappellent l’écroulement financier de 2008, lors duquel on a ouvertement parlé de nationalisation des banques. Ils ont assisté à la montée du mouvement Occupy et vu la résonance qu’a eue le message anti-banques de Bernie Sanders durant sa campagne.

    Des patrons du secteur des services comme Andrew Puzder ont une peur bleue de la force croissante de Fight for $15 (le mouvement qui lutte pour le salaire horaire minimum de 15 dollars, NdlR), qui a engrangé des victoires dans des villes et des États de tout le pays. Et, si Bernie avait gagné cette primaire qui fut étonnamment serrée, le mouvement aurait bien pu avoir un champion à la Maison blanche. On peut imaginer l’effroi que cela représente pour un secteur qui repose fondamentalement sur l’exploitation du travail afin de maintenir les prix très bas et les profits très hauts.

    Il ne faut pas se leurrer : le mouvement pour le climat constitue pour Exxon Mobil une menace existentielle.
    Et personne n’a plus de raisons de craindre la montée des mouvements sociaux que Tillerson. Suite à l’essor mondial du mouvement pour le climat, Exxon Mobil est sous le feu sur tous les fronts. Des oléoducs transportant son pétrole sont bloqués non seulement aux Etats-Unis mais aussi ailleurs dans le monde. Les campagnes pour le désinvestissement s’étendent comme des feux de forêt et entraînent l’incertitude pour les marchés. Et, au cours de l’année dernière, diverses tromperies effectuées par Exxon ont fait l’objet d’enquêtes judiciaires. Il ne faut pas se leurrer : le mouvement pour le climat constitue pour Exxon Mobil une menace existentielle. Les objectifs concernant le réchauffement de la Terre figurant dans les accords climatiques de Paris sont totalement incompatibles avec la consommation de tous les combustibles fossiles que des entreprises comme Exxon ont dans leurs réserves, ce qui constitue la source de leur valeur sur le marché. C’est pourquoi les propres actionnaires d’Exxon ont posé de plus en plus de questions embêtantes pour savoir s’ils étaient sur le point de se retrouver avec des paquets d’actions n’ayant plus aucune valeur.

    Le monde de l’entreprise prend le contrôle du gouvernement
    Telle est la toile de fond de la victoire de Trump. Nos mouvements ont commencé à gagner. Je ne dis pas qu’ils étaient assez forts. Ils ne l’étaient pas. Je ne dis pas que nous étions suffisamment unis. Nous ne l’étions pas. Mais quelque chose était bel et bien en train de basculer. Et, plutôt que de courir le risque que les mouvements continuent à progresser, ce gang de porte-parole de l’industrie des combustibles fossiles, de colporteurs de malbouffe et de prêteurs prédateurs se sont alliés pour prendre le contrôle du gouvernement et protéger leurs richesses mal acquises.

    Trump et ses lieutenants rigolent bien des faibles protestations quant aux conflits d’intérêts – toute l’affaire n’est qu’un seul très grand conflit d’intérêts.
    Que ce soit clair : ceci n’est pas un changement pacifique du pouvoir. C’est une prise de contrôle des commandes par le monde de l’entreprise. Ceux qui achetaient les deux plus grands partis pour défendre leurs intérêts ont décidé qu’ils en avaient marre de jouer le jeu. Apparemment, tous ces dîners fins avec les politiciens, toutes ces cajoleries et pots-de-vin légalisés insultaient leur sentiment de pouvoir de droit divin.

    Désormais, ils suppriment l’intermédiaire et font ce que tout grand chef fait quand il veut que quelque chose soit fait comme il l’entend : ils le font eux-mêmes. C’est Exxon qui est ministre des Affaires étrangères. C’est Hardee qui est ministre de l’Emploi. C’est General Dynamics qui est ministre de la Défense. Et, pour tout le reste, ce sont les types de Goldman Sachs. Après avoir privatisé l’État par petits morceaux pendant des décennies, ils ont décidé de s’emparer du gouvernement lui-même. La dernière frontière du néolibéralisme. C’est pourquoi Trump et tous ses lieutenants qu’il a nommés rigolent bien des faibles protestations quant aux conflits d’intérêts – toute l’affaire n’est qu’un seul très grand conflit d’intérêts.

    Surfer sur la peur de Trump
    Bon, alors, que faisons-nous ? En premier lieu, nous devons toujours nous rappeler leurs faiblesses, même s’ils exercent le pouvoir de manière brute. La raison pour laquelle le masque est tombé et que nous voyons maintenant sans fard la manière dont les grandes entreprises dirigent les choses, ce n’est pas parce que ces grandes entreprises se sentaient toutes-puissantes, c’est parce qu’elles étaient en panique.

    Une partie de la base de Trump regrette déjà son vote, et cette partie ne fera qu’augmenter.
    En outre, une majorité d’Américains n’a pas voté pour Trump. 40 % sont restés chez eux et parmi ceux qui sont allés voter, une nette majorité a voté pour Clinton. Trump a gagné grâce à un système truqué. Et même dans ce système, il n’a pas gagné. Ce sont Clinton et l’establishment du Parti démocrate qui ont perdu. Trump n’a pas gagné avec un enthousiasme débordant et un haut pourcentage de voix. L’establishment du Parti démocrate n’a pas jugé important de mener campagne autour d’améliorations concrètes de la vie des gens. Ils n’avaient pour ainsi dire rien à offrir aux gens dont la vie a été ruinée par les attaques néolibérales. Ils ont pensé qu’ils pouvaient surfer sur la peur de Trump, et cela n’a pas marché.

    La bonne nouvelle, c’est : tout ceci rend Donald Trump incroyablement vulnérable. C’est le type qui est arrivé au pouvoir en racontant les plus gros et les plus éhontés de mensonges, en se vendant comme le champion des travailleurs qui s’opposerait enfin au pouvoir des grandes entreprises et à leur influence à Washington. Une partie de sa base regrette déjà son vote, et cette partie ne fera qu’augmenter.

    L’heure est à l’optimisme
    Qu’est-ce qui nous attend d’autre ? Ce gouvernement va très vite tomber sur le dos de tout le monde. On parle d’un budget du « choc et de l’effroi », (« shock and awe » est un terme militaire qui désigne l’écrasement de l’adversaire et l’anéantissement de sa volonté de combattre par l’emploi d’une très grande puissance de feu et des démonstration de force spectaculaires, NdlR) : en dix ans, 10 trillions ( c’est-à-dire 10 milliards de milliards) de dollars seront supprimés. La tronçonneuse sévira sur tout, des programmes contre la violence envers les femmes aux arts, du soutien aux énergies renouvelables aux polices de proximité. Ils pensent clairement que cette stratégie de Blitzkrieg va nous renverser. Mais ils pourraient être surpris – cela pourrait bien tous nous unir pour une cause commune. Si l’ampleur de la Marche des femmes en est un signe, nous sommes alors bien partis.

    Ce gouvernement va très vite tomber sur le dos de tout le monde.
    Construire des coalitions solides en des temps de politique de bunker est un dur travail. Il faut affronter des questions difficiles avant que le progrès soit possible. Et le financement de fondations et la culture de la célébrité parmi les activistes peuvent monter les gens et les mouvements les uns contre les autres au lieu d’encourager la collaboration. Mais les difficultés ne peuvent pas mener au désespoir. Pour reprendre une phrase populaire de la gauche en France, « l’heure est à l’optimisme, laissons le pessimisme pour des temps meilleurs ».

    Personnellement, je ne peux pas vraiment mobiliser de l’optimisme. Mais, en ce moment où tout est menacé, nous pouvons et nous devons faire appel à notre détermination la plus inébranlable.

    Naomi Klein

    #Naomi_Klein #Etats_Unis #Trump #Peur #mouvements_sociaux #establishment #Steve_Mnuchin #malbouffe #Andrew_Puzder #fausse_science #Rex_Tillerson #Exxon_Mobil #Climat #vol #CEO #Mnuchin #Andrew_Puzder #prêteurs_prédateurs #General_Dynamics #Goldman_Sachs #Hardee #shock_and_awe #Blitzkrieg


    • À propos de : Francis Dupuis-Déri, La peur du peuple ...

      Repenser le peuple, son pouvoir et son histoire

      Dans un premier chapitre définitionnel, intitulé « Qu’est-ce qu’un peuple ? », Dupuis-Déri distingue cinq sens principaux du mot « peuple » : le « peuple mythique » du contrat social qui quitte l’état de nature en fondant l’État ; le « peuple juridique », c’est-à-dire l’ensemble formé par les citoyens que reconnaît administrativement un État ; le « peuple-identité », soit la communauté homogène d’un point de vue ethnique ; le « peuple social » fait référence à l’ensemble des « classes sociales subalternes » opposé à l’élite dominante. Chacun de ces quatre « peuples » n’a pas de lien intrinsèque avec la démocratie directe car ils ne désignent pas un peuple qui chercherait à se gouverner lui-même ; en revanche – c’est surtout le cas du « peuple-identité » et du « peuple-social » – ils peuvent faire l’objet de « démophilie », selon la formule de Giovanni Sartori, de la part de chefs populistes qui entendent s’appuyer sur le peuple pour le gouverner. Se différenciant de ces quatre définitions, la cinquième définition du « peuple politique » renvoie précisément à un peuple qui « s’assemble pour délibérer » et tente de s’autogouverner en refusant toute prétention de l’élite à le gouverner. C’est non sur la base d’une substance mais d’un processus d’action collective qu’il forme un sujet politique. Cependant, la notion de « peuple politique » n’est pas nécessairement exclusive puisque le peuple qui s’assemble peut coïncider avec le « peuple social » ou le « peuple identité » ou des composantes issues de chacun d’eux. Ce qu’est le « peuple » est donc variable et change en fonction des contextes, des rapports de force et des critères inclusifs et exclusifs qui le délimitent...

      #Diaporama #Stratégie #anarchie #anarchisme #gouvernement #histoire #mouvements_sociaux #pouvoir #pouvoir_populaire #Francis_Dupuis_Déri #La_peur_du_peuple

  • Géographie de la lutte
    http://www.laviedesidees.fr/Geographie-de-la-lutte.html

    Les mouvements « Occupy » ont remis en avant l’importance, souvent négligée, de la dimension spatiale des mouvements sociaux. Un ouvrage collectif récent permet de relancer le questionnement sur la diversité de ces usages de l’espace dans les contestations politiques.

    Livres & études

    / #espace, #mobilisation, #militantisme

    #Livres_&_études

  • John Doom, grande figure du combat contre les essais nucléaires
    http://obsarm.org/spip.php?article284

    John Doom, une grande figure du combat contre les essais nucléaires, est décédé à Tahiti ce dimanche 25 décembre. L’histoire de John Doom est aussi un peu notre histoire, celle du combat partagé pour la Justice et la Vérité pour les victimes des essais nucléaires. Bruno Barrillot lui rend hommage. John Doom, né en 1936, a vécu son enfance à Tubuai, une île de l’archipel des Australes, loin des tumultes de la Deuxième Guerre mondiale. Une grande partie de sa vie a été marquée par les questions (...)

    Actualités

    / #Victimes_du_nucléaire, #Mouvements_de_paix_et_de_désarmement

  • Le municipalisme sera internationaliste ou ne sera pas Kate Shea Baird, Enric Bárcena, Xavi Ferrer et Laura Roth Membres de Barcelona En Comú

    ... à Barcelone nous sommes en train de faire un mappage continu d’expériences municipalistes apparentées autour du monde et nous essayons de penser avec elles comment nous articuler et nous appuyer mutuellement. Grâce à ce processus nous avons développé une hypothèse qui cherche à mettre la dimension internationale au centre des débats municipaux et le municipalisme au centre des débats globaux. Et nous sommes arrivés à la conclusion que la voie à suivre est celle de travailler le municipalisme en réseau global.

    #Barcelone #Madrid #Podemos #Espagne #gauche #Ada_Colau #villes
    #Internationale #internationalisme #alternative #mouvements #municipalisme #Barcelona_En_Comú

    https://medium.com/@BComuGlobal/le-municipalisme-sera-internationaliste-ou-ne-sera-pas-46838e13c5c6

  • BASTION DE SUEZ, BARCELONE VEUT REPRENDRE LA MAIN SUR SON EAU

    À l’image de #Barcelone et de #Madrid, un grand nombre de villes espagnoles ont été conquises en 2015 par des coalitions associant partis de gauche comme #Podemos, #associations citoyennes et #mouvements sociaux. Ces coalitions avaient souvent à leur programme la #remunicipalisation du service de l’#eau. L’#Espagne est avec la France et le Royaume-Uni le seul pays européen où la gestion privée de l’eau est majoritaire, avec 57% de la population. #Valladolid a été la première des villes nouvellement conquises à franchir le pas l’été dernier en décidant de ne pas renouveler le contrat qui la liait à un prestataire privé, là encore une filiale de Suez-Agbar.

    Les maires de plusieurs grandes villes espagnoles, dont Madrid, Barcelone, Valence, Saragosse, Cordoue, Valladolid, La Corogne et Saint-Jacques de Compostelle, ont participé début novembre à la première rencontre des #villes pour l’eau publique, à l’issue de laquelle ils ont signé une déclaration commune contre la #privatisation de l’eau.

    #Suez #privatisation #commun

    http://eaubienpublic.collectif-citoyen.fr/2016/12/bastion-de-suez-barcelone-veut-reprendre-la-main-sur

    Voir aussi : https://www.tni.org/en/article/consolidation-of-the-public-water-movement-in-spain

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    Le parlement slovène a inscrit jeudi le droit à l’eau potable dans sa Constitution, insistant sur le fait que cette ressource ne peut être privatisée, une première au sein de l’Union européenne. Lancée par le milieu associatif, l’initiative avait été endossée notamment par le gouvernement de centre-gauche du Premier ministre Miro Cerar. Selon le Rapport mondial permanent en ligne sur le droit à l’eau (Ramprede), seuls 15 Etats dans le monde avaient jusqu’alors inscrit le droit à l’eau potable dans leur Constitution, dont aucun pays européen.

    http://www.rtbf.be/info/societe/detail_la-slovenie-inscrit-le-droit-a-une-eau-potable-non-privatisee-dans-sa-co

    #Slovénie #UE #Europe

  • Jouer avec le feu : sur l’instrumentalisation des mouvements sociaux par la “gauche radicale” grecque

    Fondé sur l’instrumentalisation puis sur la négation des mouvements sociaux, le gouvernement Syriza apparaît ainsi, à partir du 13 juillet 2015, comme un pouvoir ayant pour effet principal de saper un contre-pouvoir existant, établi dans la durée (le mouvement multiforme de mobilisation né au sein de la société grecque depuis 2011). Étouffer l’insurrection en en prenant la tête, voire en feignant d’en avoir l’initiative : tel est le mouvement magnifiquement décrit par Walter Benjamin dans la première nouvelle du recueil Rastelli raconte, ensemble de fictions rédigées au tout début des années 30.

    #austérité #autogestion #dette #Grèce #mouvements #gauche #Syriza #Europe #UE #mémorandum #instrumentalisation

    https://oulaviesauvage.wordpress.com/2016/12/17/jouer-avec-le-feu

    • L’espoir porté par les élections de janvier a laissé la place au repli, au dégoût, à un sentiment diffus d’impasse politique et au ressentiment comme si l’exécutif, plutôt que de tabler sur la mobilisation du peuple grec, avait finalement adopté une stratégie fondée sur sa résignation.

  • Quelles nouvelles #masses pour résister à l’ordre capitaliste ?
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=6091

    Pour être valides d’un point de vue politique, les critiques du #Capitalisme doivent posséder – ou trouver – une base sociale. Du XIXe au XXe siècle, on nomma « question ouvrière » la critique […]

    #Analyses #Lutte_des_classes_en_Chine #Lutte_des_classes_en_Europe #Classes-sociales #luttes_de_classe #mouvements_sociaux

    • La classe moyenne émergente représentait l’avant-garde du développement capitaliste dans l’Euro-Amérique du XIXe siècle. Plus maintenant. Le capitalisme financier et les compagnies multinationales ont depuis longtemps usurpé ce rôle. Aujourd’hui, les classes moyennes doivent choisir leur camp dans des sociétés ultra-polarisées : soit contre les pauvres avec les oligarques, soit avec le peuple contre les oligarques. Toute critique du capitalisme au XXIe siècle, pour être viable, devra englober une grande partie de la classe moyenne, en abordant certaines de ses préoccupations essentielles tout en cherchant à l’entraîner dans une direction critique et égalitaire. (…) Il faudra dire et marteler la compatibilité de ces préoccupations avec les exigences populaires d’inclusion et d’égalité, et leur incompatibilité avec les pratiques d’élites financières irresponsables, de capitalistes magouilleurs et de régimes corrompus ou autoritaires. Les classes moyennes – en particulier leurs composantes salariées et libérales – sont potentiellement ouvertes aux critiques du capitalisme, notamment celles qui sont liées à l’environnement et à la qualité de vie. Cependant, au vu de l’inconstance politique des classes moyennes, tout virage progressiste nécessitera la mobilisation d’une force populaire majeure au sein des deux premiers courants mentionnés précédemment : les populations pré-capitalistes envahies ou laissées pour compte, et les travailleurs défendant leurs droits dans la sphère de production.

  • 2016-1 | 2016 Écrire et créer avec les villes en mouvement
    https://itineraires.revues.org/3203

    Si les villes sont des textes à déchiffrer, comme l’affirme toute une tradition de critique sémiologique, ce sont des textes qui bougent. Tel est le parti pris de ce volume dont l’ambition est de se tenir à mi-chemin entre l’anthropologie et la littérature. Nous nous intéressons à ces mouvements qui font la ville et dont l’art et la littérature sont parties prenantes. Une attention particulière est portée aux dynamiques urbaines en contexte postcolonial, dans ces espaces où la création n’est pas toujours institutionnalisée et où elle semble faire corps avec les processus de socialisation parfois hors contrôle qui travaillent de nombreuses villes du monde contemporain. Parce que les villes, ces haut-lieux du pouvoir, se referment parfois comme des pièges sur leurs habitants, c’est souvent là que s’inventent des modes de résistance multiformes, solidaires des géographies citadines, capables de capter les rythmes et les pulsations urbaines pour en faire une matière créative.

    #villes #textes #mouvements

  • Comment la #violence vient aux groupes
    http://www.laviedesidees.fr/Comment-la-violence-vient-aux-groupes.html

    S’appuyant sur les derniers développements de la sociologie des #mouvements_sociaux, Donatella della Porta propose un modèle novateur pour penser les violences armées clandestines. Sans s’encombrer du concept de #terrorisme, elle vise à identifier les divers mécanismes à l’œuvre dans la lutte politique armée.

    Livres & études

    / violence, terrorisme, mouvements sociaux

    #Livres_&_études

  • L’impasse des mobilisations citoyennes dans la #Ve_République
    https://www.mediapart.fr/journal/france/140916/l-impasse-des-mobilisations-citoyennes-dans-la-ve-republique

    La militante féministe #Caroline_De_Haas avait réussi à entraîner avec elle un début de mobilisation originale, avec la pétition contre la loi sur le travail et l’AG citoyenne visant à « pirater la présidentielle ». Elle a finalement décidé de quitter le navire pour rejoindre Cécile Duflot, une candidate à la présidentielle. Pourquoi donc, en #France, les #mouvements_citoyens ne trouvent-ils jamais de débouchés politiques satisfaisants ?

    #AG_citoyenne