• Des mouvements sans lendemain ?
    http://mouvements.info/des-mouvements-sans-lendemain

    Avec quelques années de recul, le mouvement Occupy a eu des répercussions indirectes importantes sur les luttes politiques et sociales aux Etats-Unis. Les mouvements sociaux les plus symboliques permettent notamment de modifier les rapports de force politiques et idéologiques ce qui bénéficie, par ricochet, à celles et ceux qui mènent des luttes sectorielles. Se dégage ainsi une division du travail politique particulièrement efficace. Source : Mouvements

    • Deux remarques vites faites :

      1/ Si j’ai bien compris l’article, la thèse défendue est l’existence d’une

      division du travail politique entre #mouvements_sociaux_radicaux et luttes sectorielles des #organisations_communautaires et des #syndicats

      , les premiers

      contribuent à l’avancée des revendications [des secondes qui défendent] des mesures plus précises

      .

      Ça me fait un peu penser à la relation entre les Majors de la musique et les petits producteurs, les secondes faisant émerger les futurs stars des premiers.

      Dans le cas qui nous intéresse, nous pourrions dire que la thèse défend l’idée que les mouvement permettent de nourrir les « luttes sectorielles » en propagande (je ne prend pas ce terme dans sa dimension négative) et en militants. Mais alors, quelles possibilités révolutionnaires peuvent-elles se dégager de ces mouvements s’il ne s’agit « que » - et c’est déjà beaucoup pour les personnes concernées - de faire avancer des causes particulières ?

      2/ L’article nous montre bien le risque pour les classes prolétariennes de se voir marginaliser par les classes petites bourgeoises qui s’accommode plus facilement du contrôle de l’État. Cf ce passage :

      Les activistes qui animent les mouvements sociaux, Occupy comme BLM, ont des profils différents de ceux qui mènent les luttes sectorielles. Les premiers sont en général plus diplômés, issus de la classe moyenne et pour Occupy majoritairement blancs. C’est d’ailleurs en partie sur la question raciale qu’Occupy Los Angeles et les organisations de mobilisation des quartiers populaires se sont divisés. Il s’agissait en particulier de déterminer si les policiers faisaient, ou non, partie des 99%. Impossible pour les minorités issues des quartiers pauvres qui voient dans la police un ennemi de classe. A l’inverse, nombre d’activistes d’Occupy n’y voyaient que des membres des 99% devant bien travailler .

      Nous voyons bien ici comment l’idéologie de classe prend le dessus sur la convergence_des_luttes, dans le sens où les petits bourgeois, en tant qu’auxiliaires des capitalistes notamment à travers l’État, doivent nécessairement défendre la thèse des 99% contre les 1% pour pouvoir se revendiquer de la révolution, du monde de demain, contre la thèse de la #lutte_des_classes. La première se fonde, en effet, sur la répartition du revenu tandis que la seconde se fonde sur la place que l’on occupe dans la production. Or, la force et la légitimité de la révolution prolétarienne me semble venir du fait que le prolétariat est une classe qui crée des richesses, faisant d’elle la source de la vie des autres classes qui, face à cette réalité, ont toujours cherchées à contrôler les producteurs de richesses - je ne parle pas ici de travailleurs, car le terme se confond trop souvent avec celui d’employés, et il me semble important de bien faire la distinction entre un statut qui se réfère à notre relations avec les biens (travailleur/producteur, consommateur, distributeur) de celui qui se réfère à nos relations sociales (patrons, employés, domestiques,etc). Je précise encore, que la valeur, uniquement créée par le prolétariat (le salariat ?), me semble appartenir au monde social et non au monde « physique ».