• Face au manque de neige, les habitants font revivre les stations délaissées

    Alors que la neige manque et que les stations de ski ne sont plus rentables, des habitants du massif de la Chartreuse tentent de faire revivre, sous forme associative, celles de leur village.

    « C’est une saison noire… ou plutôt une saison verte ! » La situation n’est pas réjouissante, mais Pascual Lacroix garde son sens de l’humour. En pleines vacances de février, l’herbe est détrempée sur les pentes de la station de ski de Saint-Hilaire-du-Touvet, dans le massif de la Chartreuse (Isère), parsemée ça et là de petits monticules de neige. Les flocons tant espérés ne sont jamais vraiment tombés, et les températures, bien trop douces, ont vite entamé les quelques centimètres de poudreuse.

    Pourtant, tout était prêt. Depuis des mois, Pascual Lacroix et les autres bénévoles de l’association Ag’Hil, Agir pour la station de Saint-Hil’, ne comptaient pas leurs heures, en dehors de leurs horaires de travail pour certains, les soirs, les week-ends, pour tout installer : dameuses remises d’aplomb, téléskis en place, abords des pistes débroussaillés, planning des postes programmé. L’association s’est constituée au printemps 2023, bien déterminée à rouvrir la station de ski pour la saison 2023-2024.

    Fin 2021, la station de ski (11 pistes et 5 téléskis) était mise à l’arrêt après de gros éboulements ayant détruit en grande partie le funiculaire de Saint-Hilaire-du-Touvet. Première infrastructure touristique de la commune du Plateau-des-Petites-Roches, le funiculaire permettait de financer le fonctionnement de la station de ski, « structurellement déficitaire », explique la maire de la commune, Dominique Clouzeau, les deux infrastructures étant sous régie municipale. « Après les éboulements, on a dû se résoudre à licencier les trois salariés de la régie, et à tout mettre en pause. »

    « Il fallait être un peu fous »

    Quand la question de rouvrir ou non la station de ski s’est posée, avec un funiculaire toujours à l’arrêt, le constat de la commune fut sans appel : impossible de mobiliser les 150 000 euros que coûterait l’ouverture de la station sur la saison hivernale, alors que l’enneigement est de plus en plus incertain. Une habitante du village, Perrine Broust, a malgré tout écrit une lettre ouverte à la municipalité, qui a réuni « 200 signatures en vingt-quatre heures », se souvient la quarantenaire.

    Petit à petit, l’idée d’une structure associative pour reprendre la gestion des remontées mécaniques, « utopique au début », fait son chemin. Même si les défis, notamment administratifs et financiers, sont énormes : « Il fallait être un peu fous pour faire ça », rient Perrine et Pascual. « Mais nous, on a skié ici, on a appris à nos enfants à skier ici. La station, c’est un lieu de convivialité essentiel, on ne voulait pas perdre ça. »

    En quelques mois, l’association en devenir a réuni plus de 200 adhérents, habitants de Chartreuse et d’ailleurs. Chacun a apporté ses compétences, son savoir-faire ou tout simplement son énergie : l’ancien garagiste du village s’est porté volontaire pour réparer la dameuse, les anciens salariés de la station sont venus donner des conseils, de nombreux bénévoles se sont formés aux remontées mécaniques. « Cela a rassuré le SRMTG [le Service technique des remontées mécaniques et des transports guidés, qui donne les autorisations d’exploiter le matériel] et les assurances de voir que l’on avait tout ce qu’il fallait pour que tout fonctionne bien », souligne Pascual.
    Un modèle associatif qui essaime

    Face à un enneigement toujours plus aléatoire — la plupart des stations de ski sont situées à un peu plus de 1 000 mètres, et la plus haute à 1 300 mètres d’altitude — et des équations financières impossibles à tenir pour les communes lorsque les gestionnaires privés ont déserté, le modèle associatif s’impose progressivement dans le massif de la Chartreuse. La flexibilité financière et organisationnelle que permet le modèle associatif a déjà séduit la moitié des huit stations de Chartreuse. « On ne s’appelle pas Ag’hil pour rien », souligne Perrine, malicieuse. « Si demain il neige, on envoie un mail aux bénévoles et on est prêt à ouvrir ! »

    La station voisine du Planolet, située à 1 100 mètres d’altitude au cœur du massif, a pu ouvrir quelques jours début janvier. Là aussi, Nouvelles traces en Chartreuse, la toute nouvelle association qui s’occupe depuis cette année des remontées mécaniques, a fédéré habitants et sympathisants de la station, après une saison 2022-2023 gérée de manière spontanée par un collectif d’habitants. Loueur à la retraite, restaurateur de la station, ancien pisteur… « Toutes des personnes qui ont envie de sauver la station », résume Yann Daniel, directeur de l’école de ski de Saint-Pierre-de-Chartreuse et membre de l’association.

    Tout au nord du massif de la Chartreuse, l’association Les skieurs du Granier, qui regroupe 115 bénévoles, gère depuis 2019 le domaine de ski du même nom, après avoir bénéficié d’une délégation de service public de la Communauté de communes Cœur de Chartreuse. « La station n’était pas viable économiquement, c’est pour ça qu’on a créé une association », raconte Violaine Rey, bénévole depuis les débuts. « On s’est aussi rendu compte que c’était un argument auprès des gens qui viennent dans la station, ils apprécient la convivialité qui découle du modèle associatif : tout le monde se connnait et la station est à taille humaine. »
    Penser « l’après-ski »

    Cette année, l’enneigement catastrophique contrarie quelque peu ces élans tout neufs. « C’est la première année “blanche” depuis qu’on a repris la station avec l’association », se désole Violaine Rey. « On savait que ça n’allait pas durer cinquante ans, mais ça fait bizarre de voir que ça y est, c’est sûrement la fin d’une ère », regrette la jeune femme qui a appris à skier dans la station et y a même été saisonnière. La suite ? « Elle est assez floue, on réfléchira à tête froide », concède Violaine Rey. « Il y aura évidemment des questions à se poser à l’issue de cette non-saison. »

    « C’est un peu la gueule de bois », reconnaissent de leur côté Perrine et Pascual. « On a tellement travaillé, tellement de choses ont été mises en place… On retente l’aventure l’année prochaine ! » Au-delà du ski, les bénévoles sont lucides : comme beaucoup de stations de ski de moyenne montagne, il faudra penser « l’après-ski »... et diversifier le modèle économique. « On réfléchit aux “quatre saisons”, avec la randonnée, les raquettes, le VTT », abonde la maire du #Plateau-des-Petites-Roches Dominique Clouzeau, pour qui l’horizon est clair : « On ne veut pas devenir un village-dortoir. »

    https://reporterre.net/Face-au-manque-de-neige-les-habitants-font-revivre-les-stations-delaisse

    #Saint-Hilaire-du-Touvet #neige #Chartreuse #ski #enneigement #stations_de_ski #montagne #association #Ag’Hil #Planolet #remontées_mécaniques #Les_skieurs_du_Granier #bénévolat #convivialité #moyenne_montagne

  • The age of average — Alex Murrell
    https://www.alexmurrell.co.uk/articles/the-age-of-average

    In the early 1990s, two Russian artists named Vitaly Komar and Alexander Melamid took the unusual step of hiring a market research firm. Their brief was simple. Understand what Americans desire most in a work of art.

    Over 11 days the researchers at Marttila & Kiley Inc. asked 1,001 US citizens a series of survey questions.

    What’s your favourite colour? Do you prefer sharp angles or soft curves? Do you like smooth canvases or thick brushstrokes? Would you rather figures that are nude or clothed? Should they be at leisure or working? Indoors or outside? In what kind of landscape?

    Komar and Melamid then set about painting a piece that reflected the results. The pair repeated this process in a number of countries including Russia, China, France and Kenya.

    Each piece in the series, titled “People’s Choice”, was intended to be a unique a collaboration with the people of a different country and culture.

    But it didn’t quite go to plan.

    Describing the work in his book Playing to the Gallery, the artist Grayson Perry said:

    “In nearly every country all people really wanted was a landscape with a few figures around, animals in the foreground, mainly blue.”

    Despite soliciting the opinions of over 11,000 people, from 11 different countries, each of the paintings looked almost exactly the same.

  • Quand l’info en continu touche le fond, ils arrivent encore à creuser !…
    via @Fil

    Sabletorialiste sur Twitter : « Je suis sidéré de la pauvreté intellectuelle des intervenants de ce plateau. Hill leur explique un truc con comme une brique et ils ne comprennent pas la base de la base. À ce degré-là, c’est même plus de l’incompétence, c’est un choix de vie, d’être aussi mauvais et ignare. » / Twitter
    https://twitter.com/Sable_60CH/status/1356992497398996992

    • CDB, outre la comparaison de pics haut et bas, c’est cette incohérence qui m’a épaté, alors qu’on prétend utiliser un graphique chiffré pour dire des choses :
      – on affiche donc ce pic haut à 88 000 et ce pic bas à 24 600 ; ce qui représenterait une chute vertigineuse de 72% ;
      – sous la courbe, il y a un gros « -30% », et je ne comprends pas d’où ça vient ;
      – et malgré ces affichages de -72% et -30% énormes, les deux types pris en défaut commentent « un plateau descendant ».

      Sinon, faire des affichages du nombre de cas dans le pays de Bolsonaro pour montrer quoi que ce soit concernant le Covid, c’est assez osé…

    • Il me vient un doute affreux,…
      Ce -30% qui débarque on ne sait d’où, avec un peu de chance (!) ça correspond à 30% * 87843
      bon, en vrai, ç’est 28%, soit -72% comme le calcule @arno ci-dessus
      mais, au point où on en est, et comme il n’y a que deux nombres sur la diapo, il y a des chances (!!) que ce soit ça

    • J’ai cru comprendre que le type a expliqué sur Touiteur que les -30%, c’est qu’il a pris la valeur d’un jeudi (le fameux 7 janvier, je crois), puis la valeur du jeudi 3 semaines plus tard (et donc tout de même pas le point bas du 1er février), et ça lui a donné 30%. Évidemment, prendre un point totalement exceptionnel pour « calculer » une tendance, ça reste totalement con.

    • Je me suis cogné toute la séquence, (6’33")…

      ainsi présentée (on appréciera…) :

      Les contaminations reculent partout : que disent les indicateurs ? | LCI
      https://www.lci.fr/international/video-les-contaminations-reculent-partout-que-disent-les-indicateurs-2177275.htm

      DÉCRYPTAGE - Dans sa chronique « Les indispensables », Baptiste Morin s’est intéressé ce mardi 2 février 2021 à la situation sanitaire dans le monde.

      02 févr. 2021 18:20

      C’est un phénomène mondial que l’on observe, le virus recule un peu partout. Le pic dans le monde a été atteint le 7 janvier, + 852 604 cas en 24 heures. 447 127 nouvelles contaminations ont été recensées le 1er février, soit une baisse de 30%. Qu’en est-il des chiffres aux États-Unis, au Mexique, au Portugal, en Espagne, en Italie, au Royaume-Uni, au Brésil, en Afrique du Sud et en Inde ?

      TOUTE L’INFO SUR 24H PUJADAS
      Ce vendredi 1er janvier 2021, Baptiste Morin, dans sa chronique « Les indispensables », nous parle des indicateurs épidémiques dans le monde. Cette chronique a été diffusée dans 24h Pujadas du 02/02/2021 présentée par David Pujadas sur LCI. Du lundi au vendredi, à partir de 18h, David Pujadas apporte toute son expertise pour analyser l’actualité du jour avec pédagogie.

    • pour les calculs, effectivement, ils bricolent quelque chose qui n’a pas vraiment de rapport avec les 2 chiffres présentés ; impossible de deviner quoi.

      Das les commentaires, BM dit qu’ils ont fait « comme il faut » en comparant les lundis avec les lundis, etc.

      voici tous les pays présentés avec les chiffres portés sur les diapos :

      |                 |  07/01  |  01/02  | affiché | | calculé |
      |-----------------|:-------:|:-------:|---------|-|---------|
      | Monde           | 852 604 | 447 127 |    -30% | |  -47,6% |
      | États-Unis      | 300 282 | 134 339 |    -50% | |  -55,3% |
      | Mexique         |  22 339 |   5 448 |    -36% | |  -75,6% |
      | Japon           |         | images  |         | |         |
      | Portugal        |  16 432 |   5 805 |         | |  -64,7% |
      | Espagne         |  93 822 |  79 686 |    -15% | |  -15,1% |
      | Italie          |         | images  |         | |         |
      | Allemagne       |         | images  |         | |         |
      | Grande-Bretagne |  68 692 |  18 668 |    -60% | |  -72,8% |
      | Brésil          |  87 843 |  24 591 |    -30% | |  -72,0% |
      | Afrique du Sud  |  21 980 |   2 548 |    -80% | |  -88,4% |
    • comme indiqué dans le titre, le message de la séquence est : contaminations, ça baisse partout et, comme répété à plusieurs occasions, qu’on pratique les gestes barrière ou pas, le port du masque ou pas, etc.
      (une des occasions dans l’extrait initial : le Brésil est sur un plateau descendant
      le Brésil ne confine pas, le Brésil respecte très peu le port du masque

      Et là, où, effectivement il y a une franche baisse, en Afrique du Sud, c’est mentionné en passant dans la présentation par BM, puis souligné par CH

      BM : et le pays est confiné, il faut quand même le dire, le confinement a l’air de fonctionner
      CH : depuis quand ils sont confinées ?
      BM : ils sont confinés depuis un mois, depuis la fin du mois de décembre
      CH : ben oui, ça c’est l’effet du confinement, c’est pas très étonnant

    • #moyenne #statistiques #camp_de_réfugiés

      It is estimated that the average duration of major refugee situations, protracted or not, has increased: from 9 years in 1993 to 17 years in 2003.

      (source : HCR citée dans le blog)
      –->

      The point of this post isn’t to downplay the seriousness of protracted refugee situations, whether the people caught up in them are encamped or not. Nor is it driven by a desire for accuracy. (Well, okay, a little. “Factual Inaccuracy Found On Internet!”) The problem with this untrustworthy figure—bandied around endlessly despite being deeply problematic, over a decade out of date, and not actually about refugee camps—is what it does to refugees themselves. Like the image of ‘the refugee’, like the identikit photos of refugee camps (subject of a future post, as mentioned in the caption to the one at the top of the page), this figure reduces the enormous complexity of protracted refugee situations, and the much greater complexity, richness, and difficulty of the lives of the people living through them, to a mere cipher. It gives those of us who aren’t refugees a sorry little fact to wring our hands over—one of those things we can feel good about feeling bad about—then set aside. When people use it, they’re not really talking about refugees at all.

  • *

    Dernière tendance #gastronomique : la cuisine de #disette

    de Pierre Desrochers

    http://bit.ly/1rY1VB2

    Quand les gourmets de #classes #moyennes sont prêts à dépenser des fortunes pour manger comme les paysans d’autrefois.

    Dans un article consacré aux derniers ouvrages culinaires de chefs multi-étoilés tels que René Redzepi du Noma (Copenhague) et Daniel Patterson du Coi (San Francisco), la journaliste scientifique Emma Marris estime que ce petit cercle de jet-setters de l’alimentation locale – locale, #durable, biologique et #éthique – est en train d’inventer une cuisine « de plus en plus sauvage, étrange et #technologiquement pointue ».

  • Revue de presse sur la #Chine semaine du 04.03.13

    Un conseiller politique appelle à un coup de pouce en faveur de la #classe #moyenne

    Nous devons élaborer un programme national détaillé pour augmenter rapidement la classe moyenne, qui est le moteur de la #consommation

    Le bon mot de la semaine au cours du Comité national de la Conférence Consultative Politique du Peuple Chinois ?

    http://french.peopledaily.com.cn/VieSociale/8154452.html

  • La hausse de l’impôt sur le revenu passée inaperçue | Slate
    http://www.slate.fr/lien/49547gel-impot-revenu

    l’impôt sur le revenu était jusqu’alors indexé sur le taux d’inflation et réévalué chaque année. Ce n’est plus le cas depuis le 1er décembre 2011, date à laquelle la loi a été votée à l’Assemblée nationale. Le texte adopté fixe le relèvement des barèmes à 2%. Or l’inflation a été de 2,1% en 2011, selon le quotidien.

    Une différence de 0,1% aux conséquences considérables. Bon nombre de foyers pouvent en effet se retrouver imposables sans que leur situation n’ait vraiment changée. Ils devront alors non seulement envoyer un chèque au Trésor public, mais ils pourraient aussi perdre des droits liés à leur tranche (tarifs réduits à la cantine, dans les transports…).

    #impôts #revenus #hausse #classes #moyennes

  • L’email : 40 ans et pas encore mort
    http://www.generation-nt.com/email-reseaux-sociaux-france-etude-actualite-1490871.html

    D’après cette étude, un internaute français possède en moyenne 2,5 boîtes emails. Pour 75 % des interrogés, leur boîte email principale a plus de 4 ans d’âge et constitue en quelque sorte l’élément central de leur identité en ligne.

    #email #tendance #moyenne #usage #mail #internet #habitude #identité