Saint-Gall devient le deuxième canton à interdire la burqa. Les votants ont clairement approuvé dimanche une loi rendant punissable toute personne se dissimulant le visage dans l’espace public, pour autant que cela menace la sécurité.
Les citoyens saint-gallois ont confirmé par 66,65% la modification de la loi sur les contraventions que le Parlement a approuvé de justesse en novembre dernier par 57 voix contre 55. La participation s’est élevée à 35,82%.
L’UDC et le PDC soutenaient la loi. Le PLR et la gauche la combattaient. Les sections jeunes des socialistes, des Verts et des Vert’libéraux avaient saisi le référendum.
Le Conseil d’Etat opposé
Pour les partisans de l’interdiction,"il appartient à notre culture et nos valeurs de pouvoir se regarder mutuellement et non dissimulé dans les yeux", pouvait-on lire dans la brochure de votation. Un argument qui vise directement les femmes portant la burqa ou le niqab.
Le Conseil d’Etat s’est opposé au texte, faisant valoir en vain qu’une telle interdiction touchait à des droits fondamentaux sans qu’il n’y ait pour autant un intérêt public.
Mandaté via une motion d’élaborer une base légale sur la dissimulation du visage dans l’espace public, il avait proposé une interdiction lors de contacts avec les autorités. Une idée rejetée par les députés pour qui elle n’allait pas assez loin.
Les opposants dénonçaient par ailleurs une loi inutile, puisqu’il n’y a pratiquement pas de femmes portant la burqa à St-Gall. Le canton disposait en outre déjà d’une interdiction de se dissimuler le visage pour les rassemblements soumis à autorisation et autres manifestations sportives.