• Bursting the Neuro-Utopian Bubble - NYTimes.com
    http://opinionator.blogs.nytimes.com/2013/08/11/bursting-the-neuro-utopian-bubble/?src=recpb

    In “Biology as Ideology,” Richard Lewontin points to the profound difference between the fact that one cannot get tuberculosis without a tubercle bacillus and the claim that the tubercle bacillus is the “cause” of tuberculosis. Registering that tuberculosis was a disease common in sweatshops in the 19th century, Lewontin contends: “We might be justified in claiming that the cause of tuberculosis is unregulated industrial capitalism, and if we did away with that system of social organization, we would not need to worry about the tubercle bacillus.” Having narrowed their view of “cause” to the biological realm, neuroscientists today are effectively chasing tubercle bacilli, drawing our focus away from the social practices and institutions that contribute to problems of mental health.

    • Je suis d’accord, mais il ne faut pas poser une alternative entre ces deux connaissances.

      Dans un autre domaine, les recherches sur l’obésité montrent qu’il y a plusieurs “causes” : des déterminants socio-économiques, des variations génétiques, des critères culturels… Mais ces causes ne s’opposent pas, elles se composent.

      Il faut tenir les deux morceaux de la ficelle si on veut qu’elle soit bien tendue. Le déni du soubassement technique de certains problèmes que des “causes” socio-économiques amplifient peut également conduire à des aberrations (cf. Mbeki face au VIH…).

      #recherche #science #neurosciences #cerveau #santé

    • En fait, l’une des limites de la médecine allopathique c’est son besoin de trouver une cause pour un effet, un facteur pour un symptôme. Du coup, tout symptôme de dysfonctionnement #multifactoriel devient atypique.

      En ce moment, je me prends la gueule avec une méchante récidive de #dysidrose, le genre de truc qui pourrit la vie à divers degrés et dont personne ne sait exactement d’où ça vient et comment ça part. Le lien avec le stress est évident, mais pas suffisant (sinon, tout le monde s’en chopperait une maousse). Donc, chacun bricole et improvise dans son coin, parce qu’en absence d’une #étiologie bien bornée, la médecine moderne fait comme si ça n’existait pas.

      Aujourd’hui, j’ai passé une heure avec mon pharmacien à imaginer des solutions. Faut dire qu’en dehors du fait que j’ai pété l’écran de mon smartphone, c’était mon jour de chance, puisque lui aussi, il s’est bien fait chier la rate avec cette maladie pendant des années et tout pharmacien qu’il est, il a bien pataugé dans sa mouise.

    • C’est vrai pour le coup que l’homéopathie ne se fatigue pas à chercher des causes ni des facteurs : un bonbon au sucre, une formule magique avec un nom en latinus obscurantis, et te voilà guérie :)

    • En discutant, on a trouvé une corrélation positive avec le sport : chacun de notre côté, on a fait disparaître les symptômes avec une pratique régulière du vélo et ils reviennent, ces cons, quand on ne peut plus pratiquer.

      Là, je tente de réguler ma réponse au stress avec une cure de Nigari + B6 et de diminuer la réactivité de la peau avec de l’hydratation interne et externe. Il trouve la piste intéressante, mais avait obtenu un bon résultat avec une préparation homéopathique, en plus de l’hygiène de vie. Par contre, je n’ai pas de fringales de sucre, mais une allergie lourde au nickel.

      Je pense qu’il faut prendre le truc en recontextualisant tout et en comparant les facteurs externes qu’on a identifié et les réponses qu’on a tenté.

      En tout cas, pour le vélo (donc l’exercice régulier), je n’avais pas fait le rapprochement, mais la corrélation inverse a l’air plutôt forte.

    • Oui Fil, il y a bien évidemment des soubassements biologiques, des réponses différentes de chaque organisme... mais l’article point le fait que l’on veut remplacer les symptômes qui sont liés aux maladies mentales par des raisons strictement « biologiques ». C’était la logique du DSM 5, qui a heureusement été amoindrie dans la version publiée, mais dont les tenants reviendront c’est sur pour la prochaine.
      La formule de Lewontin marque justement la place du social et du culturel dans les « maladies ». On n’attrape pas une maladie simplement parce qu’elle est là (sinon, médecins et infirmières seraient dans la panade), mais parce qu’il y a composition entre des entrées possibles au niveau personnel (le « biologique ») et des conditions sociales d’existence. Or la tendance actuelle vise à trouver le « médicament » adapté (côté « biologique ») sans se préoccuper des autres conditions qui font la maladie (et plus encore l’épidémie). Nous avons déjà vu tous ces débats sur les cas du SRAS, du H5N1, de la grippe A, et maintenant ça continue... sans jamais poser la questions des sources sociales (notamment le marché de la viande - volaille et porc) et leurs conditions de production et de circulation. Et c’est pire encore dans le cas de la maladie mentale, quand le lien « biologique » est loin d’être facile à déterminer, et de toute façon loin d’expliquer l’ensemble des névroses.