• El desierto, Jonas Cuaron, 2015
    Ah quel bonheur quelques fois d’aller au Multiplex. Bon j’y étais allé à Noël, quatre fois par an c’est pas mal. Y’a des bandes annonces, des pubs locales et c’est génial. Je fais plein de bruit j’éclate de rire je dis des grossièretés quand la pub me semble immorale ou quand les distributeurs ricains me semblent ne pas être tout à fait obligés de faire un remake d’une pourriture des années 80 que tout le monde avait oublié. Oui c’est trop cher mais y’a des bonbons.
    Problème : on va voir quoi ?
    Alors je vois Cuaron, quelle chance j’ai, Les fils de l’homme m’avait roulé dessus il y a longtemps alors on va voir ça. Gravity je l’ai pas vu.
    Et puis voilà, la déception, le Cuaron des fils de l’homme c’est Alfonso et pas Jonas. Merde. Pas grave j’ai des bonbons et des pubs je suis heureux.

    Ce film a le cul entre deux chaises. Un groupe de mexicains veut passer la frontière et se tape donc une méga randonnée dans le désert. Et y’a un redneck facho qu’aime bien la chasse, au lapin mais aussi au mexicain, ça court moins vite. Et donc le film ça va être ça : une chasse. Je crois que le genre s’appelle le survival. Quand on a compris ça le problème du film c’est qu’il fait n’importe quoi.
    Il faut attendre la moitié du film pour connaitre un peu un des mexicains et une mexicaine, tous les autres se sont fait joyeusement massacrer par le bourrin. Donc toutes la première moitié du film la seule empathie que peut ressentir le ou la spectatrice (c’est-à-dire le seul moyen que la ou le spectateur soit un peu pris par un film) repose sur une indignation politique, c’est-à-dire quelque chose qui vient de l’extérieur du film et pas du film lui-même.
    Donc à la rigueur celui qu’on connait le mieux et qui est le héros du film c’est cet immonde bouseux faf (sauf que là ça se passe aux USA donc comment parler d’un faf qui veut dire france aux français). Pour moi, il n’y a pas de problème à ça (cf. ma discussion avec mad_meg). Si un film dit on va suivre un personnage dégueulasse et odieux qui va méticuleusement décimer un groupe de clandestins avec un maximum de sadisme, moi ça me va, j’adore ça. Mais alors, que le film nous le porte ce personnage. À partir de la première demie heure, très clairement on est avec les deux derniers survivants et à vouloir avoir un point de vue tantôt sur le bouseux tantôt sur les chicos, le suspens ne tient rien du tout. Et vu les choix du film (qui me plaisent beaucoup à priori), filmer uniquement dans le désert, une action sur 48h et pas plus et des mégas plans contemplatifs ça mère, on ne peut pas faire un film social, pas avec des personnages aussi maigres.
    Et puis jsais pas, c’est pas dur de revoir Prédator une ou deux fois avant de commencer son tournage. Brrrrr, ça m’énerve.
    #critique_a_2_balles #el_desierto #jonas_cuaron #famille_cuaron #2015 #fils_de_l'homme #survival #cinema #désert #redneck #Multiplex #bandes_annonces #bonbons #publicités_locales #film_annoncé_à_17h_et_premier_plan_à_18h

  • Au cinéma : pendant les pubs et les bandes annonces, je constate qu’il manque tout simplement ... le centre dans le son !
    Je vais signaler le problème à la caissière, qui s’empare d’un talkie-walkie pour appeler quelqu’un qui est dans une autre salle.
    Les minutes passent, le film commence (cloud atlas) ... sans dialogues.
    Je ressors, et je vois arriver un gars essoufflé se plaignant qu’il est tout seul.
    Bon, il a réglé le problème et a remis le film au début.

    • @george : effectivement, la situation est bien décrite dans ce bouquin. En l’occurrence, c’est l’étape au delà du multiplex. Il s’agit du cinéma Le Bretagne, à Paris, qui était autrefois indépendant, mais qui fait désormais partie du groupe Gaumont-Pathé, si j’en crois mon ticket. Il s’agit donc de plusieurs salles, dans des bâtiments différents, espacés de centaines de mètres. Et visiblement, hier matin à la séance de 10H, il n’y avait qu’un projectionniste qui courrait de bâtiment en bâtiment. L’avantage du numérique dans ce cas, si on peut dire, c’est que le redémarrage du film au début n’a pris que quelques secondes. Mais ces entreprises ne sont visiblement plus en mesure de garantir ce qui constitue quand même théoriquement leur cœur de métier : une projection répondant à un minimum de critères techniques.
      @0gust1 : ah ben oui, en mixage multicanal fiction, la (quasi) totalité des dialogues sont dans le canal central. Pas de canal central, pas de dialogues ;-)
      Le truc, c’est d’expliquer à la caissière qu’il y a un problème de son alors qu’elle entend la musique.
      Quand au film, que je suis allé voir un peu au pif, il est effectivement un peu déconcertant. Je ne me suis pas ennuyé pendant les 2H45, y’a un mélange de burlesque et de dystopie plutôt réjouissant (cf un sexagénaire hurlant devant une maison de retraite le soleil vert c’est de la chair humaine, mais la philosophie globale est quand même un peu dégoulinante de bons sentiments.
      #projectionniste #multiplex

    • Bonne critique de @grommeleur. C’est un objet filmique intéressant, mais à cause de sa construction, il est difficile de rentrer dans la narration et effectivement la morale est un peu pesante.

      Pour ce qui est des multiplex, c’est assez affreux puisqu’effectivement, j’ai l’impression que le principal objectif était de liquider les projectionnistes. En fait, c’est une assez grosse arnaque, le numérique : cet afflux technologique est coûteux en équipement, lourd en formation (un projectionniste n’est pas nécessairement un informaticien) ; on ne gagne aucune souplesse de programmation, puisque les distributeurs ont réussi à imposer... un support physique, des disques durs baladeurs, donc, ils sont en train de tuer les cinémas indépendants en refusant de plus en plus de nous filer les films... le premier mois d’exploitation ! C’est un comble, pour des fichiers qui devaient nous libérer de la contrainte physique ; on ne gagne pas de temps : il faut continuer à réceptionner les copies, il faut les injester dans les serveurs (ça prend des plombes), programmer les phases de lancement... bref.