• Fences and cemetery guards to stop migrants in Ventimiglia

    The Italian border city of Ventimiglia has stepped up measures to stem the flow of migrants by erecting fences along the banks of the Roya river. A private security group also stands guard over a cemetery.

    The Italian city of Ventimiglia, in Liguria, on the border with France, has stepped up measures to curb the flow of migrants by erecting heavy metal fences along the banks of the Roya river and through private security personnel standing guard over a cemetery.

    “The decision to close access is to prevent more bivouacking as well as for security reasons,” said Flavio Di Muro, mayor of the city and a member of the anti-migrant League party.

    “In the case of rain, there is the risk of a sudden rise in the river level, while in days of little rain like these there have been fires,” he added.
    Measures to stop creation of new tent cities

    The decision to use security guards at the Roverino cemetery was made after residents reported the presence of migrants camped out in the area and making use of bathrooms and fountains nearby.

    These gatherings of migrants had, according to the town council, led to “problems within the cemetery and a perception of danger for visitors.”

    “This is a sacred place, intended for prayer and the remembrance of the deceased,” said Di Muro when the security service was launched at the end of July. “(It is) not a place to camp out, urinate, move or destroy municipal property. We must restore dignity to our city, starting from places like this.”

    The guards patrol the cemetery every day from 9 am to 12 and then from 3 pm to 6 pm.

    The fence along the Roya river is intended to prevent access to the river in front of homes where residents have repeatedly reported seeing migrants moving through.

    “We want to prevent the creation of situations of widespread illegality and of new tent cities,” Di Muro said.

    City park also gets volunteer anti-migrant guards

    A similar situation was seen in the city park where, the mayor said, “we want to invest in the creation of minigolf facilities and work on the pond but where there is the need for internal guards.”

    On August 2, about 30 foreign nationals were stopped and identified within the Ventimiglia train station during checks: five were ordered to register at the police station, two were taken to the Turin repatriation center, and 20 were ordered to leave Italy.

    Three minors from Afghanistan were also tracked down by the security forces and entrusted to a special reception center.

    https://www.infomigrants.net/en/post/50848/fences-and-cemetery-guards-to-stop-migrants-in-ventimiglia
    #Ventimille #frontière_sud-alpine #migrations #militarisation_des_frontières #asile #réfugiés #frontières #barrières_frontalières #Italie #France #fleuve_Roya #Roya #personnel_de_sécurité #sécurité #Roverino #cimetière #barrières_frontalières #murs

  • Migrations : l’Union européenne, droit dans le mur

    La Commission européenne affirme que l’UE ne finance pas de « murs » anti-migrants à ses #frontières_extérieures, malgré les demandes insistantes d’États de l’est de l’Europe. En réalité, cette « ligne rouge » de l’exécutif, qui a toujours été floue, s’efface de plus en plus.

    Le 14 juin dernier, le naufrage d’un bateau entraînait la noyade de centaines de personnes exilées. Quelques jours auparavant, le 8 juin, les États membres de l’Union européenne s’enorgueillissaient d’avoir trouvé un accord sur deux règlements essentiels du « Pacte européen pour l’asile et la migration », qui multipliera les procédures d’asile express dans des centres de détention aux frontières de l’Europe, faisant craindre aux ONG une nouvelle érosion du droit d’asile.

    Dans ce contexte délétère, un groupe d’une douzaine d’États membres, surtout d’Europe de l’Est, réclame que l’Union européenne reconnaisse leur rôle de « protecteurs » des frontières de l’Union en autorisant le financement européen de murs, #clôtures et #barbelés pour contenir le « flux migratoire ». Le premier ministre grec, Kyriákos Mitsotákis, avait même estimé que son pays était en première ligne face à « l’invasion de migrants ».

    Officiellement, la Commission européenne se refuse toujours à financer les multiples projets de clôtures anti-migrants qui s’érigent le long des frontières extérieures de l’UE. « Nous avons un principe bien établi : nous ne finançons pas de murs ni de barbelés. Et je pense que cela ne devrait pas changer », avait encore déclaré Ylva Johansson, la commissaire européenne aux affaires intérieures, le 31 janvier. Pourtant, la ligne rouge semble inexorablement s’effacer.

    Le 7 octobre 2021, les ministres de douze États, dont la #Grèce, la #Pologne, la #Hongrie, la #Bulgarie ou les #Pays_baltes, demandaient par écrit à la Commission que le financement de « #barrières_physiques » aux frontières de l’UE soit une « priorité », car cette « mesure de protection » serait un outil « efficace et légitime » dans l’intérêt de toute l’Union. Une demande qu’ils réitèrent depuis à toute occasion.

    Les États membres n’ont pas attendu un quelconque « feu vert » de la Commission pour ériger des clôtures. Les premières ont été construites par l’Espagne dans les années 1990, dans les enclaves de Ceuta et Melilla. Mais c’est en 2015, après l’exil de centaines de milliers de Syrien·nes fuyant la guerre civile, que les barrières se sont multipliées. Alors que l’Union européenne comptait 315 kilomètres de fil de fer et barbelés à ses frontières en 2014, elle en totalisait 2 048 l’an passé.

    Depuis 2021, ce groupe d’États revient sans cesse à la charge. Lors de son arrivée au sommet des dirigeants européens, le 9 février dernier, Victor Orbán (Hongrie) annonçait la couleur : « Les barrières protègent l’Europe. » Les conclusions de ce sommet, ambiguës, semblaient ouvrir une brèche dans la politique européenne de financement du contrôle aux frontières. Les États demandaient « à la Commission de mobiliser immédiatement des fonds pour aider les États membres à renforcer […] les infrastructures de protection des frontières ».

    Dans ses réponses écrites aux questions de Mediapart, la Commission ne mentionne plus aucune ligne rouge : « Les États membres ont une obligation de protéger les frontières extérieures. Ils sont les mieux placés pour définir comment le faire en pratique d’une manière qui […] respecte les droits fondamentaux. »

    Si l’on en croit le ministre de l’intérieur grec, Panagiótis Mitarákis, les dernières résistances de la Commission seraient en train de tomber. Le 24 février, il affirmait, au sujet du projet grec d’#extension et de renforcement de sa clôture avec la Turquie, le long de la rivière #Evros, que la Commission avait « accepté que certaines dépenses pour la construction de la barrière soient financées par l’Union européenne ».

    Pour Catherine Woollard, de l’ONG Ecre (Conseil européen pour les réfugiés et exilés), « c’est important que la Commission résiste à ces appels de financement des murs et clôtures, car il faut respecter le droit de demander l’asile qui implique un accès au territoire. Mais cette position risque de devenir symbolique si les barrières sont tout de même construites et qu’en plus se développent des barrières d’autres types, numériques et technologiques, surtout dans des États qui utilisent la force et des mesures illégales pour refouler les demandeurs d’asile ».

    D’une ligne rouge à une ligne floue

    Au sein de l’ONG Statewatch, Chris Jones estime que « cette “ligne rouge” de la Commission européenne, c’est du grand n’importe quoi ! Cela fait des années que l’Union européenne finance des dispositifs autour ou sur ces clôtures, des #drones, des #caméras, des #véhicules, des #officiers. Dire que l’UE ne finance pas de clôtures, c’est uniquement sémantique, quand des milliards d’euros sont dépensés pour fortifier les frontières ». Même diagnostic chez Mark Akkerman, chercheur néerlandais au Transnational Institute, pour qui la « #ligne_rouge de la Commission est plutôt une ligne floue ». Dans ses travaux, il avait déjà démontré qu’en 2010, l’UE avait financé l’achat de #caméras_de_vidéosurveillance à #Ceuta et la construction d’un #mirador à #Melilla.

    Lorsqu’il est disponible, le détail des dépenses relatives au contrôle des frontières montre que la politique de non-financement des « murs » est une ligne de crête, car si la Commission ne finance pas le béton ni les barbelés, elle finance bien des #dispositifs qui les accompagnent.

    En 2021, par exemple, la #Lituanie a reçu 14,9 millions d’euros de fonds d’aide d’urgence pour « renforcer » sa frontière extérieure avec la Biélorussie, peut-on lire dans un rapport de la Commission. Une frontière qui, selon le ministère de l’intérieur lituanien, contacté par Mediapart, est « désormais longée d’une clôture de 530 km et d’une barrière surmontée de fils barbelés sur 360 kilomètres ». Si la barrière a pesé 148 millions d’euros sur le #budget de l’État, le ministère de l’intérieur affirme que la rénovation de la route qui la longe et permet aux gardes-frontières de patrouiller a été financée à hauteur de « 10 millions d’euros par des fonds européens ».

    En Grèce, le détail des dépenses du gouvernement, dans le cadre du fonds européen de sécurité intérieur, de 2014 à 2020, est éclairant. Toujours le long de la rivière Evros, là où est érigée la barrière physique, la police grecque a pu bénéficier en 2016 d’un apport de 15 millions d’euros, dont 11,2 millions financés par le fonds européen pour la sécurité intérieure, afin de construire 10 #pylônes et d’y intégrer des #caméras_thermiques, des caméras de surveillance, des #radars et autres systèmes de communication.

    Cet apport financier fut complété la même année par 1,5 million d’euros pour l’achat d’#équipements permettant de détecter les battements de cœur dans les véhicules, coffres ou conteneurs.

    Mais l’enjeu, en Grèce, c’est avant tout la mer, là où des bateaux des gardes-côtes sont impliqués dans des cas de refoulements documentés. Dans son programme d’action national du fonds européen relatif à la gestion des frontières et des visas, écrit en 2021, le gouvernement grec envisage le renouvellement de sa flotte, dont une dizaine de bateaux de #patrouille côtière, équipés de #technologies de #surveillance dernier cri, pour environ 60 millions d’euros. Et malgré les refoulements, la Commission européenne octroie les fonds.

    Technologies et barrières font bon ménage

    Les États membres de l’UE qui font partie de l’espace Schengen ont pour mission de « protéger les frontières extérieures ». Le droit européen leur impose aussi de respecter le droit d’asile. « Les exigences du code Schengen contredisent bien souvent l’acquis européen en matière d’asile. Lorsqu’un grand nombre de personnes arrivent aux frontières de l’Union européenne et qu’il existe des pressions pour faire baisser ce nombre, il est presque impossible de le faire sans violer certaines règles relatives au droit d’asile », reconnaît Atanas Rusev, directeur du programme « sécurité » du Centre pour l’étude de la démocratie, basé en Bulgarie.

    La Bulgarie est au cœur de ces tiraillements européens. En 2022, la police a comptabilisé 164 000 passages dits « irréguliers » de sa frontière, contre 55 000 l’année précédente. Des demandeurs d’asile qui, pour la plupart, souhaitent se rendre dans d’autres pays européens.

    Les Pays-Bas ou l’Autriche ont fait pression pour que la #Bulgarie réduise ce nombre, agitant la menace d’un report de son intégration à l’espace Schengen. Dans le même temps, des ONG locales, comme le Helsinki Committee Center ou le Refugee Help Group, dénoncent la brutalité qui s’exerce sur les exilé·es et les refoulements massifs dont ils sont victimes. Le pays a construit une clôture de 234 kilomètres le long de sa frontière avec la Turquie.

    Dans son plan d’action, le gouvernement bulgare détaille son intention de dépenser l’argent européen du fonds relatif à la gestion des frontières, sur la période 2021-2027, pour renforcer son « système de surveillance intégré » ; une collecte de données en temps réel par des caméras thermiques, des #capteurs_de_mouvements, des systèmes de surveillance mobiles, des #hélicoptères.

    Philip Gounev est consultant dans le domaine de la gestion des frontières. Il fut surtout ministre adjoint des affaires intérieures en Bulgarie, chargé des fonds européens, mais aussi de l’érection de la barrière à la frontière turque. Il explique très clairement la complémentarité, à ses yeux, des différents dispositifs : « Notre barrière ne fait que ralentir les migrants de cinq minutes. Mais ces cinq minutes sont importantes. Grâce aux caméras et capteurs qui détectent des mouvements ou une brèche dans la barrière, l’intervention des gardes-frontières est rapide. »

    L’appétit pour les technologies et le numérique ne fait que croître, au point que des ONG, comme l’EDRi (European Digital Rights) dénoncent la construction par l’UE d’un « #mur_numérique ». Dans ce domaine, le programme de recherche européen #Horizon_Europe et, avant lui, #Horizon_2020, tracent les contours du futur numérisé des contrôles, par le financement de projets portés par l’industrie et des centres de #recherche, au caractère parfois dystopique.

    De 2017 à 2021, « #Roborder » a reçu une aide publique de 8 millions d’euros. L’idée est de déployer une armada de véhicules sans pilotes, sur la mer ou sur terre, ainsi que différents drones, tous munis de caméras et capteurs, et dont les informations seraient croisées et analysées pour donner une image précise des mouvements humains aux abords des frontières. Dans son programme d’action national d’utilisation du fonds européen pour la gestion des frontières, la Hongrie manifeste un intérêt appuyé pour « l’adaptation partielle des résultats » de Roborder via une série de projets pilotes à ses frontières.

    Les #projets_de_recherche dans le domaine des frontières sont nombreux. Citons « #Foldout », dont les 8 millions d’euros servent à développer des technologies de #détection de personnes, à travers des #feuillages épais « dans les zones les plus reculées de l’Union européenne ». « Le développement de technologies et de l’#intelligence_artificielle aux frontières de l’Europe est potentiellement plus puissant que des murs, décrypte Sarah Chandler, de l’EDRi. Notre inquiétude, c’est que ces technologies soient utilisées pour des #refoulements aux frontières. »

    D’autres projets, développés sous l’impulsion de #Frontex, utilisent les croisements de #données et l’intelligence artificielle pour analyser, voire prédire, les mouvements migratoires. « Le déploiement de nouvelles technologies de surveillance, avec la construction de barrières pour bloquer les routes migratoires, est intimement lié à des dangers accrus et provoque davantage de morts des personnes en mouvement », peut-on lire dans un rapport de Statewatch. Dans un contexte de droitisation de nombreux États membres de l’Union européenne, Philip Gounev pense de son côté que « le financement de barrières physiques par l’UE deviendra inévitable ».

    https://www.mediapart.fr/journal/international/170723/migrations-l-union-europeenne-droit-dans-le-mur
    #murs #barrières_frontalières #migrations #financement #UE #EU #Union_européenne #technologie #complexe_militaro-industriel

  • #Texas has installed the first 1000 feet of its absurd “#floating_wall.”

    This looks easy to scale at such low water levels. But it’s underwater netting will ensnare fish, turtles & aquatic birds & intends to trap and drown migrants as a deadly “deterrent.”

    https://twitter.com/LaikenJordahl/status/1679908455329710081

    #murs #barrières_frontalières #murs_flottants #migrations #asile #réfugiés #USA #Etats-Unis #dissuasion

  • Verloren in Europas letztem Urwald : Fotos von der polnisch-belarussischen Grenze

    „Der Weg übers Mittelmeer ist gefährlich. Doch die Leute haben gar keine Vorstellung davon, wie gefährlich der Urwald sein kann.“

    An der Grenze zwischen Polen und Belarus liegt der Belowescher Wald, einer der letzten Urwälder Europas. Seit einigen Jahren verstecken sich Flüchtende in diesem Wald vor der Grenzpolizei. Auf dem Weg in die EU durchqueren sie Sümpfe und Flüsse. Sie verirren sich und harren mitunter tagelang im Wald aus. Humanitäre Hilfe hat die polnische Regierung verboten. Trotzdem helfen Freiwillige den Flüchtenden. Die Fotojournalistin Hanna Jarzabek hat sie monatelang begleitet.

    VICE: An der polnischen Grenze zur Ukraine gibt es viel Hilfe für Flüchtende. Menschen aus Deutschland brachten Wasser, Kleidung, Essen und fuhren mit Ukrainerinnen und Ukrainern nach Deutschland. Du hast an einer anderen Grenze Polens recherchiert: die zu Belarus. Warum?
    Hanna Jarzabek: Ich wurde in Polen geboren. Von Anfang an fiel mir auf, wie unterschiedlich die Regierung mit den Flüchtenden aus der Ukraine umgeht und jenen, die Belarus durchqueren. Während es an der ukrainischen Grenze humanitäre Hilfe gibt, müssen Hilfsorganisationen an der belarussischen Grenze ihr Tun geheim halten. Polen wendet dort eine scharfe Einwanderungspolitik an.

    Was bedeutet „scharfe Einwanderungspolitik“?
    Man muss sich klar machen: Aus der Ukraine kamen 1,5 Millionen Menschen nach Polen. Ich finde es großartig, dass sie Hilfe bekommen. Von Belarus kamen etwa 40.000 Menschen. Sie werden auf die belarussische Seite zurückgetrieben und ihre Handys werden zertrümmert. Die polnische Regierung hat dort eine Mauer gebaut.

    Warum wird den einen geholfen und den anderen nicht?
    Ich denke, das hat etwas mit Ethnien, Kultur und religiösem Hintergrund zu tun. Über die belarussische Grenze fliehen Menschen aus afrikanischen Ländern und dem Mittleren Osten.

    Heißt das: Die polnische Regierung handelt rassistisch?
    Ja, das würde ich schon sagen.

    An der Grenze liegt einer der letzten Urwälder Europas: der Belowesche Wald. Du hast viele Monate dort mit Menschen gesprochen und Fotos gemacht. Wem bist du begegnet?
    Ich erinnere mich an eine Frau aus dem Iran. Sie hat an den Demonstrationen für Frauenrechte teilgenommen. Daraufhin hat die iranische Regierung sie auf eine schwarze Liste gesetzt und sie musste fliehen. Eigentlich stünde ihr politisches Asyl zu.

    Das hat sie nicht bekommen?
    Sie wurde von polnischen Grenzbeamten zurück auf die belarussische Seite getrieben. Sie war mit einer Freundin und ihrem Mann unterwegs. Beim zweiten Versuch, nach Polen zu gelangen, schlugen die Beamten die drei Flüchtenden und sprühten mit Tränengas. Die Frau wachte in einem polnischen Krankenhaus auf, aber ihr Mann und ihre Freundin waren weg.

    Wo waren sie?
    Wieder in Belarus. Es dauerte Monate, bis die Frau eine Botschaft an ihren Mann senden konnte und erfuhr, dass er noch lebt.

    Ist sie dann auch zurück nach Belarus gegangen?
    Nein. Als ich mit ihr sprach, hatte jemand sie in Polen bei sich zu Hause aufgenommen. Das ist verboten. Einige machen es trotzdem. Wir haben den Google Übersetzer genutzt, um einander zu verstehen. Ihre Erzählungen waren schlimm. Doch ich erinnere mich vor allem an ihre Augen: Die waren voller Angst.

    Politische Verfolgung ist ein valider Fluchtgrund. Aber wahrscheinlich nicht der einzige, oder?
    Viele fliehen auch vor Krieg oder Armut. Auch das sind meiner Meinung nach sehr nachvollziehbare Gründe. Der Weg übers Mittelmeer ist gefährlich. Doch ich glaube, die Leute haben gar keine Vorstellung davon, wie gefährlich der Urwald sein kann.

    Wie gelangen Menschen vom afrikanischen Kontinent eigentlich nach Belarus?
    Sie fliegen erst nach Russland und dann weiter nach Belarus. Belarus vergibt Visa. Für die Flüchtenden sind diese Visa einfach zu bekommen – und die belarussische Regierung verdient Geld damit. Dann fahren sie von Minsk zur belarussisch-polnischen Grenze und es heißt: Von hier müsst ihr noch zehn Kilometer durch den Wald laufen. Ihr Ziel ist oft gar nicht Polen, sondern Deutschland. Es geht darum, in die Europäische Union zu gelangen und dort einen Asylantrag zu stellen. Doch die polnischen Grenzbeamte halten sie davon ab.

    Wie?
    Die Grenzbeamten fragen gar nicht, ob jemand Asyl beantragen will. Wenn es jemand von sich aus anspricht, ignorieren sie es. Es gibt weder Zeugen, noch Übersetzer. Die Flüchtenden bekommen nie die Chance, einen Antrag zu stellen.

    Sondern?
    Sie werden zurück nach Belarus gedrängt. Die Grenzbeamten trampeln ihre Telefone kaputt. Dann treiben die Beamten die Flüchtenden zurück in den Wald. Ohne GPS ist man dort verloren. Man könnte sagen: Die Grenzpolizei schickt Leute in den Tod.

    Diese Push Backs kennt man vor allem aus dem Mittelmeer.
    An der europäischen Landgrenze passieren sie genauso: Polen schickt Flüchtende nach Belarus und Belarus schickt sie nach Polen. Viele haben mir erzählt, dass sie mehrfach hin und zurück geschickt wurden. Eine Person sagte, sie habe schon 17 Mal die Grenze überqueren müssen. Das verstößt gegen internationales Recht.

    Du sagtest schon, dass Helferinnen und Helfer sich im Geheimen organisieren müssen. Wie machen sie das?
    Ich kann keine Details verraten. Das würde die Helfenden in Gefahr bringen. Nur so viel: Das Rote Kreuz oder andere Organisationen gibt es nicht. Wenn man einen Krankenwagen ruft, kommt auch die Grenzpolizei. Darum gibt es eine Notrufnummer, mit der die Flüchtenden die freiwilligen Helfer erreichen.

    Du bist von August 2022 bis März 2023 mehrmals dorthin gereist. Wie hat sich die Lage verändert?
    Der Winter war schlimm. Einmal bin ich mit zwei Freiwilligen drei Stunden lang durch den Urwald gelaufen. Wir kamen schließlich bei einem syrischen Flüchtenden an, der stark unterkühlt war. Eine Freiwillige war Ärztin. Wir wechselten seine nassen Sachen. Aber es ging ihm immer schlechter. Nach zwei Stunden entschied die Ärztin, einen Krankenwagen zu rufen.

    Obwohl ihr wusstet, dass die Grenzbeamten dann kommen?
    Wir waren nicht sicher, ob er die Nacht überleben würde.

    Und dann?
    Dann warteten wir vier Stunden lang. Es waren minus elf Grad Celsius. Die Rettungsstelle hatte unsere Koordinaten. Als sie endlich ankamen, war kein medizinisches Personal dabei: nur Grenzbeamten und Feuerwehr.

    Kam der Flüchtende trotzdem ins Krankenhaus?
    Sie haben ihn ins Auto gebracht, aber sind nie in ein Krankenhaus gefahren.

    Woher weißt du das?
    Ich war wirklich besorgt und habe ich mich an das Parlament gewandt, um herauszufinden, wo er ist. So ist meine Identität als Fotojournalistin aufgeflogen. Aber ich hatte keine andere Möglichkeit. Immer wenn ich bei der Grenzpolizei anrief, hieß es: Man könne mir nichts sagen – wegen des Datenschutzes.

    Hat er überlebt?
    Ja, die Beamten haben ihn in eine Ausländerunterkunft gebracht.

    Haben dich die Grenzbeamten auch mal aufgegriffen?
    Ja, als ich die Mauer fotografiert habe. Sie steht seit Sommer vergangenen Jahres: 186 Kilometer Stahl und Stacheldraht. Ich kann es gar nicht fassen, dass sich etwa 30 Jahre nach dem Mauerfall wieder eine Mauer durch Europa zieht.

    Hält die Mauer eigentlich Flüchtende auf?
    Nun, sie ist fünfeinhalb Meter hoch und hat eine Krone aus Stacheldraht. Aber die Leute klettern trotzdem drüber. Auf der polnischen Seite fallen sie runter, brechen sich Beine und Füße. Polen hat sich damit mehr Kosten geschaffen. Denn die Menschen müssen ins Krankenhaus.

    Hast du auch Geschichten mit gutem Ende erlebt?
    Ich habe von Menschen gehört, die an sicheren Orten sind. Von Menschen, die es nach Deutschland geschafft haben. Von Menschen, die ihre Verwandten in der EU wiedergefunden haben.

    https://www.vice.com/de/article/xgwwe3/verloren-in-europas-letztem-urwald-fotos-von-der-polnisch-belarussischen-grenz
    #forêt #Pologne #Biélorussie #migrations #réfugiés #asile #frontières #push-backs #refoulements #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #photographie #murs #barrières_frontalières #GPS #téléphones_portables #smartphone #Bohoniki #cimetière

    voir aussi ce fil de discussion :
    https://seenthis.net/messages/948199

  • Europe’s new wall: Finland is building a 124-mile-long border fence to protect itself from Russia

    The barrier, which will cover 15% of the border between the two countries, symbolizes the distrust NATO’s most recent member state feels towards Moscow

    A 30-mile-long stretch along a remote road in northeastern Finland reflects — almost like no other symbol — the deterioration of relations between Russia and the Nordic country. It also vividly illustrates the transformation of the European security framework over the past year, which was shaken following the Russian invasion of Ukraine.

    The track that leads through the infinite forest to the Raja-Jooseppi border crossing is covered in snow. In light of the tension with Moscow, nearly all the vehicles that circulate in this area belong to the security forces. The road has been abandoned by the snowplows, while the border facilities — which once received several million euros in subsidies to favor transit with Russia — only receive about 10 people each day.

    The cranes will return soon, but this time they won’t be erecting buildings. Instead, they will be building a security fence along what constitutes a new border between NATO and Russia, after Finland joined the Atlantic Alliance last week.

    The Raja-Jooseppi border crossing is located in the least populated area — and one of the coldest — in the entire European Union. Located in the heart of a national park, immense pine and fir forests stretch out around it. Thousands of square miles in which no one resides, where bears and wolves roam freely and snow lasts from October to May.

    Opened in 1967, its annual records reflect constant increase in traffic until 2014, when Russia annexed the Ukrainian peninsula of Crimea. Traffic decreased even further during the pandemic, before finally hitting an all-time low when Ukraine was invaded in February 2022.

    The absence of vehicles and the accumulated snow give the brand new border facilities a feeling of semi-abandonment. Three months before the invasion of Ukraine, the four lanes with covered roofs were inaugurated, with the intention of making inspections faster and more comfortable in temperatures that can plummet to 50ºF below zero. Yet, more than a year later, they have never been used simultaneously. There aren’t even enough staff to examine more than one vehicle at a time.

    Mikael and Tapio — two young border guards who prefer not to disclose their last names — wait in the booth for the clock to strike 3:00 p.m. It has been a “very quiet” day and it does not seem likely that anyone will show up in the 35 minutes remaining before the border post closes up until 9 a.m. the following day.

    “It’s more comfortable here than out there in the cold,” says Mikael, who provokes a shy laugh from his partner, a few years his junior.

    The 60 members of the border guard team stationed in Raja-Jooseppi — whose base is about four miles from Russian territory — patrol the entire area closest to the border with snowmobiles. The strip of land is off-limits to the public, unless one requests a special permit.

    In 2013, some 400 people crossed this post daily. Today, the average doesn’t even reach 10. On some days, no one passes through at all.

    “Some are Russian, on the way out… and Finns, on the way back,” Mikael grunts, referring to citizens with dual nationality, which has been allowed since 2003. There are about 30,000 dual citizens in Finland, who can still travel from one country to the other with hardly any restrictions.

    With the consensus of all the parliamentary groups — and at the proposal of the Finnish Border Guard — the construction of the fence on the eastern border was approved last October. Sanna Marin, the prime minister, who just resigned after losing the 2023 elections, argued that it was necessary in view of “the new security situation” generated by the war in Ukraine.

    The Social Democrat stressed that the main purpose of the wall would be prevention against “hybrid threats” from Russia, especially “the exploitation of mass migration.” A few months ago, Finland made a historic turn by abandoning its neutrality and beginning the process of joining the Atlantic Alliance — a process that ended successfully a week ago.

    In February, the construction of two miles of fence began in the south, near the city of Imatra. The pilot project is scheduled to end in June, but the final work — which will cover 15% of the 832 mile-long border between Finland and its gigantic neighbor — will not be completed until 2026.

    Most of the obstacles will be erected in the southernmost strip, but fences will be built around the eight border posts (the length between each section is confidential information), including those at Salla and Raja-Jooseppi, north of the Arctic Circle.

    “[In 2015 and 2016], Russia used migrants as a weapon in that area of Lapland,” says Pekka Virkki, an analyst with the military magazine Suomen Sotilas, who spoke to EL PAÍS by phone. “The risk that Moscow will resort to mass migration again has always been latent,” the expert adds. He considers the fence to be “a symbol” of the new relationship with the Eurasian country.

    At the end of 2015, when hundreds of thousands of migrants crowded the southwestern borders of the E.U., a few hundred sought refuge at the Storskog border post — the only one between Russia and Norway — inaugurating the so-called Arctic route.

    Eventually, Oslo modified legislation to make access to asylum in the north of the country more difficult but only after accumulating 5,600 applications. The images of exhausted migrants, riding cheap bikes on snowy roads (Russia prohibits crossings on foot) began to be seen in Salla and Raja-Jooseppi. More than 1,600 refugees entered Finland that winter through the two northernmost crossings.

    The arrival of Syrians, Afghans and Iraqis in Finnish Lapland was cut short in March of 2016, after an agreement was signed in Moscow between Finnish President Sauli Niinistö and Vladimir Putin, whereby the Raja-Jooseppi and Salla crossings could only be used for the following six months by Russian and Finnish citizens.

    Niinistö was in office for a decade. He was one of the European leaders who had warm relations with the Russian president. But shortly after his visit, Putin declared that, when he looked at the border, he saw “Finns” on the other side… but that if Finland ever entered NATO, he would see “enemies.”

    The future wall — which will add up to a total of 124 miles — will cost approximately $400 million. It will be a robust 10-foot-high fence, topped with barbed wire and equipped with night vision cameras, loudspeakers, spotlights and a parallel road. The work is in line with the walls that Poland and the Baltic countries have built (or are currently building) on their borders with Russia and Belarus. Since 2020, the Belarusian regime has encouraged and facilitated the arrival of tens of thousands of migrants at the E.U.’s external borders, in response to various sanctions imposed by Brussels.

    The Finnish border authorities maintain that the wall is “necessary” to prevent “the instrumentalization of massive arrivals” and that no alternative is “more economical or more effective.” In July, reforms to the Border Guard Law were approved, which allow the government — in a crisis situation — to centralize the reception of asylum applications at a single border post. Official documents mention that the wall will reinforce “regional security and prevent possible territorial annexations.” However, Virkki and other analysts consulted consider that its usefulness at the military level will be “practically nil.”

    Finland took longer than Poland and the Baltic countries to approve the construction of its border fence. It will take almost four years of work to limit the impact of the infrastructure project on water channels and animal crossings. Meanwhile, the instability of the terrain and the harsh, dark and long Finnish winters — in addition to the compulsory purchase procedures and the open competition for the awarding of the building contracts — will also delay its construction.

    The wall will reflect the definitive cooling of ties that have been fostered and strengthened since the mid-1990s. “Relationships are frozen, but luckily, they aren’t dead; we can still maintain personal contact with our relatives, colleagues and friends in Russia,” says Olga Davydova-Minguet, a professor at the University of Eastern Finland.

    The researcher — who has dedicated more than 20 years to studying the cross-border relationship between the two countries — notes that the consequences of the restrictions derived from the war have affected many different economic sectors, as well as the academic field and the personal ties between tens of thousands of citizens.

    Davydova-Minguet — who emigrated to Finland in 1991 from the Russian city of Petrozavodsk, about 120 miles from the border — highlights the impact that restrictions on cross-border crossings have had on the almost 90,000 Russophones residing in Finland, most of them with relatives in Russia. The changes are more evident in the south, in cities such as Lappeenranta or Joensuu, where a significant portion of the population speaks Russian as their mother tongue, or in small towns very close to the border, where most businesses have shuttered due to the absence of tourists.

    Jussi P. Laine, a professor of Human Geography and Davydova’s colleague at the University of Eastern Finland, flatly rejects the construction of the border fence. “Multiple studies show that the costs of building walls are greater than their benefits,” says the researcher, who specializes in mobility and cross-border security.

    “The fence creates a false sense of security, distracting people from the real reasons for insecurity,” Laine points out, adding that, should Finland face episodes of mass migration, the obstacles will only cause migrants to reorganize into smaller groups that are less visible and more difficult to monitor.

    “In most cases, the walls haven’t reduced the number of irregular crossings, they have only made them more dangerous and lethal,” he adds.

    With Finland’s entry into NATO, the Alliance has incorporated a country with the greatest military capability of all new members over the last two decades and has more than doubled its border with Russia. A dividing line that stretches from the Arctic to Kaliningrad — the ends of which are very close to the Russian bases of the Northern Fleet and the Baltic Fleet. More than 1,200 miles of border, in which walls — reminiscent of the Iron Curtain — proliferate, indicating that there is little hope of normalizing relations with Russia in the short or medium-term. It is a border that has been transformed in recent decades and that is closed to Russian tourists, except through the Storskog border crossing, the only one that, since 1949, has separated NATO from its main reason for existing.

    https://english.elpais.com/international/2023-04-10/europes-new-wall-finland-is-building-a-124-mile-long-border-fence-to

    #Finlande #murs #barrières_frontalières #Russie #frontières #migrations #asile #réfugiés

    voir aussi ce fil de discussion, commencé en octobre 2022:
    Finland PM : Wide Political Support for Russia Border Fence
    https://seenthis.net/messages/976736

  • Il muro della Bulgaria. Un altro ostacolo europeo ai diritti dei migranti

    La Commissione europea ha messo a disposizione 600 milioni di euro per sostenere gli Stati membri nelle attività di contrasto ai flussi delle persone. Sofia, tra i primi destinatari dei finanziamenti, punta a rafforzare la barriera di 130 chilometri con la Turchia. Mentre Ong e volontari internazionali denunciano gravi violazioni e abusi

    Il 3 aprile di quest’anno i cittadini bulgari sono stati chiamati alle urne. Ad avere la maggioranza (risicata) è stato il partito Gerb guidato da Bojko Borisov. Il gruppo conservatore non ha stravinto e si preannuncia dunque un difficile periodo di transizione alla ricerca di alleanze per poter formare un nuovo governo. Borisov è già stato per tre volte a capo dell’esecutivo e durante i suoi mandati si è distinto per una linea molto dura in tema di immigrazione.

    Una linea mantenuta anche dall’attuale presidente, Rumen Radev, eletto per la prima volta nel 2017 grazie al sostegno del Partito socialista. A febbraio di quest’anno Radev ha chiesto all’Unione europea fondi per finanziare il rafforzamento della barriera lunga 130 chilometri che divide il Paese dalla Turchia. La richiesta per il “muro” è pervenuta nonostante la presidente della Commissione europea, Ursula von der Leyen, già a ottobre avesse affermato, non senza ipocrisie, che l’Ue non avrebbe mai finanziato la costruzione di muri e di filo spinato per impedire l’attraversamento dei migranti.

    Pochi mesi dopo però, in apertura dell’ultimo Consiglio europeo, è stata diramata una lettera (diffusa da Statewatch: https://www.statewatch.org/news/2023/march/von-der-leyen-letter-key-border-between-bulgaria-and-turkiye-is-first-ta) nella quale è stato annunciato lo stanziamento di 600 milioni di euro per supportare “in modo sostanziale gli Stati membri nel controllo delle frontiere”, con particolare riferimento a quelle “esterne” della Turchia e quelle “interne” della Bulgaria, che riceveranno per prime tali fondi. Il budget sarà speso per finanziare sistemi di sorveglianza quali telecamere termiche, droni e radar grazie ai quali la polizia di frontiera potrà sorvegliare ogni movimento sospetto ai confini.

    Questa decisione, presa per rafforzare il controllo delle frontiere, interviene nonostante le criticità espresse da Ong e operatori locali nei confronti della gestione dell’immigrazione da parte delle autorità bulgare. A ottobre dello scorso anno un ragazzo siriano è stato raggiunto da colpi di arma da fuoco sparati dalla polizia di frontiera bulgara mentre tentava di attraversare il confine dalla Turchia. L’uomo è sopravvissuto nonostante i proiettili lo abbiano raggiunto al petto e alla mano, lasciandogli quest’ultima semi-paralizzata. E non era la prima volta che accadeva: sulla stessa frontiera nel 2015 un cittadino afghano è morto dopo gli spari esplosi da una guardia bulgara.

    Episodi del genere vengono confermati ripetutamente dalle testimonianze che i migranti rilasciano alle organizzazioni internazionali come Medici senza frontiere che in suo recente report ha raccolto le voci di chi è transitato in Bulgaria. C’è chi è stato picchiato ripetutamente con tubi di gomma da parte delle autorità, donne che hanno subito dalle stesse violenze sessuali, persone private di ogni bene e costrette a tornare in Turchia senza vestiti, sulla neve. Un uso della violenza spropositato, in barba a qualsiasi norma sui diritti umani, che viene denunciato anche da No name kitchen (Nnk), Ong spagnola e internazionale che opera sulle rotte balcaniche.

    Una delle testimonianze raccolte da Nnk recita: “La polizia bulgara ci ha attaccati con un cane che ha morso un mio amico alle gambe, alle mani e alla testa. Dopo ci hanno tolto tutti i vestiti, anche alle donne che erano con noi, e ci hanno spediti indietro in Turchia. I colpi che ci hanno inferto hanno rotto gambe e braccia ad alcune persone che poi non sono riuscite a proseguire il cammino per mesi e mesi”.

    Barbara Bécares, responsabile stampa della stessa Ong, spiega come tra 2018 e 2019 moltissimi migranti abbiano preferito passare per la Grecia a causa della nota violenza e dei trattamenti disumani perpetrati dalla polizia bulgara. Una polizia europea. Ma questa rotta è tornata in auge proprio dal 2020, quando anche in Grecia le autorità si sono macchiate di simili comportamenti rendendo il passaggio per il Paese altrettanto difficile e pericoloso. Le testimonianze che giungono sono da considerarsi come una piccola parte rispetto al totale di coloro che subiscono gli stessi trattamenti e che magari preferiscono non parlare per paura di ritorsioni. In Bulgaria la criminalizzazione delle organizzazioni non governative impedisce ai migranti di poter chiedere aiuto e denunciare gli abusi che subiscono. Chi riesce a varcare il confine dalla Turchia senza essere stanato, tenta di mantenere un profilo basso in attesa di oltrepassare la frontiera per la Serbia. Molti sanno che se vengono intercettati dalle autorità rischiano di essere respinti in Turchia o di finire all’interno di campi di detenzione. Un’inchiesta realizzata dal collettivo Lighthouse Reports denuncia l’esistenza di centri di detenzione illegali: vere e proprie gabbie nei pressi della stazione di polizia di Sredets (città a 40 chilometri dal confine turco) dove i migranti vengono rinchiusi anche per giorni. “La struttura assomiglia a una cuccia per cani in disuso, con sbarre su un lato -si legge nell’inchiesta-. I richiedenti asilo l’hanno descritta come una ‘gabbia’”.

    Gli abusi che vengono perpetrati quotidianamente a richiedenti asilo e migranti nel Paese sono ormai più che noti. A ciò si somma una sistematica negligenza nell’esame delle richieste d’asilo: molti richiedenti hanno denunciato di attendere una risposta alla propria domanda da anni.

    Tra questi c’è anche Khalid, un uomo eritreo che raggiunto telefonicamente ci ha raccontato la sua storia. È scappato dall’Eritrea nel lontano 2012. Arrivato in Turchia ha tentato di raggiungere la Grecia attraversando il confine dal fiume Evros ma per tre volte è stato respinto dalla polizia ellenica. Ha deciso dunque di cambiare frontiera e a marzo 2013 è riuscito ad arrivare in Bulgaria e da qui è cominciato quello che lui stesso definisce “un incubo”, non ancora finito. Dapprima è stato rinchiuso per tre mesi in un centro di detenzione a Lyubimets, una piccola cittadina non lontana dal confine turco. Le condizioni all’interno del centro sono descritte come degradanti: “Era un edificio di tre piani nelle quali venivano stipate migliaia di persone. Al piano inferiore c’erano le donne e le famiglie con bambini e a quello superiori gli uomini. Era sovraffollato e non veniva rispettata nessuna regola da parte delle autorità”.

    Poi è stato trasferito in un campo profughi vicino la capitale bulgara dove gli sono state prese le impronte digitali e dove ha richiesto la protezione internazionale. Non avendo ricevuto alcuna risposta, dopo sette mesi ha dunque deciso di scappare e di andare in Grecia, dove è stato rinchiuso all’interno di un altro centro. Qui ha trascorso altri sette mesi e dopo il suo rilascio ha iniziato un lungo viaggio che lo avrebbe poi portato fino in Svezia. Siamo nel 2016. Nel Paese scandinavo ha tentato di chiedere nuovamente asilo ma la sua domanda è stata respinta in base al Regolamento di Dublino ed è stato quindi trasferito in maniera coatta proprio in Bulgaria, dove è rimasto per altri tre anni. Dopo un anno e mezzo gli è stata notificata la prima risposta alla richiesta d’asilo: negativa. Ad aprile 2018 Khalid ha fatto appello alla Corte suprema bulgara. Ma tutto si è rivelato un buco nell’acqua. Senza alcun riscontro ed esasperato per l’attesa, ha deciso di ripercorrere l’intera rotta balcanica fino alla Slovenia, dove è giunto nel 2019 e dove ha ripresentato la domanda d’asilo. Dopo un anno gli è stato notificato l’ennesimo esito negativo e a quel punto, pur di non essere deportato nuovamente, ha deciso di andare in Francia, passando per l’Italia.

    Ed è proprio da un centro per richiedenti asilo di Parigi che ora racconta la sua storia. A metà aprile avrà il suo primo colloquio negli uffici per l’immigrazione ma è già stato avvisato che, tra le opzioni possibili, c’è anche quella di essere riportato in Slovenia e da lì in Bulgaria. Quando gli si chiede che cosa pensa di fare, dice che probabilmente non andrà all’appuntamento. “Preferisco rimettermi in viaggio per il Belgio o tenterò di attraversare il canale della Manica per raggiungere l’Inghilterra”. Nel 2012, quando fuggì dalla sua Asmara, aveva 33 anni.

    https://altreconomia.it/il-muro-della-bulgaria-un-altro-ostacolo-europeo-ai-diritti-dei-migrant
    #murs #barrières_frontalières #asile #migrations #réfugiés #frontières #Bulgarie #Turquie #drones #radar #caméras_thermiques #budget #complexe_militaro-industriel #militarisation_des_frontières #violence #route_des_Balkans #Lyubimets

  • Al Brennero profilazione razziale e respingimenti, mentre l’Austria ripropone la costruzione di una barriera

    Il passo del Brennero, 1372 metri sul livello del mare, è una delle località più fredde del territorio altoatesino, ma già da settimane è quasi sgombro di neve, segnale inequivocabile del repentino cambiamento climatico in atto.

    La zona di confine, sebbene possa sembrare una frontiera come tante in Europa, non lo è. Da ormai diversi anni, il passaggio di persone è altamente monitorato. Ogni treno che transita per il confine viene fermato per almeno 20 minuti e ispezionato da cima a fondo da forze di polizia in uniforme, in borghese e da militari, sia austriache e sia italiane a seconda della provenienza del treno, in cerca degli “irregolari”. Diverse testimonianze confermano che anche altri mezzi pubblici, come gli autobus delle compagnie private tipo Flixbus, vengono controllati regolarmente. Una vera e propria caccia all’essere umano svolta con un solo criterio: la profilazione razziale.

    Questo modus operandi vietato dalle convenzioni internazionali, ma ben radicato nelle prassi quotidiane di controllo dei confini, costringe le persone a scegliere percorsi sempre più impervi per riuscire a oltrepassarlo: ricordiamo quanto accaduto il 18 dicembre del 2021 a Mohamed Basser e Mostapha Zahrakame, morti travolti lungi i binari del treno mentre cercavano di evitare a piedi questo imponente dispiegamento di forze. Nel 2022 sono state fermate 949 persone migranti in posizione irregolare tra il valico del Tarvisio e del Brennero. Il numero delle persone controllate, secondo i dati della polizia ferroviaria, è di 4.474.

    Difficile avere i numeri di quanti sono stati complessivamente i respingimenti nell’uno e nell’altro verso perché è ormai appurato che la buona parte di questi avvengono senza il rilascio di un provvedimento scritto, in modo del tutto illegittimo. Dopo un’istanza di accesso civico di Altreconomia 1, il ministero dell’Interno ha comunicato alla rivista le cifre riguardanti il periodo gennaio-metà novembre 2022. “In questo lasso di tempo – secondo i parziali dati ottenuti, privi di qualsiasi dettaglio rispetto allo specifico punto di frontiera – l’Italia avrebbe “riammesso” attivamente 2.418 persone: 1.080 verso la Francia, 883 in Austria, 410 in Svizzera e 45 in Slovenia. I dieci Paesi di provenienza più rappresentativi (che sommati superano il 50% dei casi a fronte di 77 nazionalità registrate) sono Pakistan, Marocco, Tunisia, Egitto, Nigeria, Algeria, Afghanistan, India e Bangladesh”.

    Il giornalista Duccio Facchini spiega poi che è stato negato l’accesso agli accordi di riammissione “per via del possibile “pregiudizio” alla “integrità dei rapporti internazionali del nostro Paese con la Slovenia e con l’Austria. La cortina fumogena fa parte della strategia”. Sulle “riammissioni passive”, l’Austria ha riammesso solo 497 persone, con “dati talmente bassi – sottolinea Facchini – da farli apparire quasi delle comparse inerti. In realtà anche questi numeri, come quelli delle riammissioni attive, vanno letti con estrema attenzione”.

    Al Brennero, oltre alle forze di polizia, è ancora presente un presidio permanente di Volontarius, una organizzazione di volontariato finanziata dalla Provincia Autonoma di Bolzano. Gli operatori e i mediatori offrono informazioni basilari e, quando necessario, indirizzano le persone respinte verso l’Italia alle strutture di accoglienza a Bolzano. L’organizzazione gestisce una struttura al confine relativamente grande, che è dedicata all’accoglienza di famiglie e minori. Il personale cerca di assicurarsi che nessuno dorma fuori la notte, anche se la struttura viene chiusa alle ore 23 e durante le ore notturne non ci sono possibilità di venire accolti. Assente qualsiasi attività di consulenza legale e di prevenzione di prassi illegittime.

    In questi mesi abbiamo notato come la celerità delle forze di Polizia nella localizzazione di persone sul treno sia aumentata. La cosa è talmente evidente che presumiamo una possibile collaborazione del personale ferroviario nell’identificazione degli “irregolari”. Un altro elemento di novità, che però nel biennio 2016-2017 era considerato una normalità, è la presenza di forze di polizia austriache in Italia. Sembra che in quest’ultimo periodo sia ricominciata una “collaborazione” tra le due forze di polizie, ma potrebbe essere che quella austriaca controlli l’operato di quella italiana, un po’ come successo anni addietro 2. Una situazione alquanto paradossale considerata la retorica sovranista di chi siede al governo a Roma. Non sembra invece esserci una presenza rilevata, almeno nelle nostre azioni di monitoraggio, di polizia Italiana nel primo tratto di confine austriaco o alla stazione di Gries am Brenner.

    Del resto il dibattito in Austria sta assumendo toni nuovamente allarmistici: “Abbiamo bisogno di barriere efficaci che devono essere molto alte, andare in profondità nel terreno ed essere costantemente monitorate, tecnicamente e personalmente. Solo così si può contenere l’immigrazione clandestina“. Sono infatti queste le frasi ad effetto del cancelliere austriaco Karl Nehammer in un’intervista al quotidiano tedesco ‘Bild’ del 18 marzo.

    Nehammer ha detto che vuole una recinzione simile a quella tra Stati Uniti e Messico aggiungendo che il capo della polizia federale si è recato su quel confine per “vedere quali misure stanno funzionando. Il nostro obiettivo è condividere questa conoscenza con altri Paesi dell’Ue come la Bulgaria al fine di migliorare la nostra protezione delle frontiere dell’Ue“. Chissà se il capo della polizia austriaca avrà anche chiesto come funzionano i centri detentivi negli Stati messicani a ridosso del confine?

    Ha poi sostenuto che lo sviluppo dell’immigrazione è “decisamente drammatico, solo in Iran ci sono tre milioni di afgani che vogliono andare in Europa e a questo si aggiunge la situazione nell’area terremotata in Turchia e nel nord della Siria, dove vivono più di un milione di profughi siriani che ora hanno perso di nuovo tutto“. Infine, parlando delle procedure di asilo, ha detto che “l’Ue è sinonimo di rispetto dei diritti umani ma bisogna evitare che si attraversino più Paesi sicuri per poi chiedere asilo nei Paesi con i migliori sistemi sociali“.

    Seppur contenuto, quello del Brennero è un transito costante, inesorabile, che viene percorso nei due sensi da diverse tipologie di persone. Dall’Italia all’Austria, abbiamo conosciuto persone provenienti dalla Rotta balcanica, che vogliono proseguire il loro viaggio verso i Paesi nord europei; persone registrate al primo ingresso in Italia, ma che vorrebbero raggiungere amici, parenti o semplicemente vivere in altri paesi nordeuropei, i cosiddetti “dublinati”.

    Ci sono persone che hanno una vita stabile soprattutto in Paesi scandinavi e che cercano di tornare in Italia solo per rinnovare i documenti, ma che spesso si ritrovano bloccati nell’impossibilità di fare rientro in Italia, oppure nel viaggio di ritorno, a causa di un respingimento.

    Ci sono persone che dall’Austria o dalla Germania vengono in Italia a causa di richieste d’asilo negate. Molti afgani o iraniani raccontano questa storia, per esempio. Ci dicono che nemmeno con l’arrivo dei talebani i due Paesi hanno cambiato la loro politica in materia di asilo e che non sempre rinnovano la protezione. Dopo una permanenza più o meno lunga, sono costretti ad andarsene e una volta arrivati in Italia si stabiliscono in Alto Adige sapendo già il tedesco.

    Persone che vengono continuamente criminalizzate dalle politiche europee, i cui basilari diritti e l’accesso a una vita dignitosa vengono costantemente calpestati e negati. Non è sufficiente che a Vienna, Berlino o Bruxelles si indignino di fronte ai regimi autoritari e alle condizioni di repressione e assenza dei diritti umani, se poi non viene data protezione e libertà di muoversi a chi scappa da quei paesi. Dobbiamo prendere atto che questa indignazione e questo sgomento serve solo a dare una parvenza di umanità e democrazia alla comunità Europea e ai paesi che ne fanno parte, che sempre meno si traduce in fatti.

    Persone che versano in condizioni di estrema repressione, spesso private di diritti umani nei loro paesi di origine, arrivano in una Unione europea che invece di conferire loro dignità, le criminalizza e le priva dei diritti fondamentali attuando percorsi burocratici impossibili e regole ingiuste.

    Le parole del cancelliere austriaco sono di fatto quello che pensano gli altri leader europei: siamo solidali purché poi non veniate qua, e se proprio non siete affogati o respinti dalle polizie che lautamente finanziamo nei paesi extra Ue, potete rimanere purché stiate nel paese limitrofo al mio!

    1. Dati riportati nel numero di febbraio 2023 di Altreconomia.
    2. https://www.aduc.it/articolo/scorta+trilaterale+poliziotti+al+brennero_24356.php

    https://www.meltingpot.org/2023/03/al-brennero-profilazione-razziale-e-respingimenti-mentre-laustria-riprop

    #frontière_sud-alpine #Alpes #frontières #migrations #Autriche #Italie #Brenner #profilage_racial #asile #réfugiés #push-backs #refoulements #chiffres #statistiques #réadmissions #réadmissions_passives #Volontarius #patrouilles_mixtes #murs #barrières_frontalières

  • Écoute les murs tomber

    « Écoute les murs tomber » est un long-métrage documentaire, construit en un diptyque s’installant aux deux extrémités de la #France. Deux #balades guidées par le regard des personnes qui peuplent chaque endroit.
    À Marseille, une copropriété dégradée du sud de la ville est cernée de murs la séparant des résidences privées voisines.
    À Calais, les #barrières et les #barbelés cherchent à repousser et à rendre invisibles les personnes exilées désireuses de rejoindre l’Angleterre pour y construire une vie meilleure.
    « Écoute les murs tomber » raconte comment l’humain, poussé par le désir d’aller et venir, de vivre et de s’affranchir des interdits et des impasses contourne, seul ou en collectif, ce qui l’enferme, l’empêche, le contraint. Face aux murs, « Écoute les murs tomber » propose des chemins d’espoir et de dépassement.

    https://www.lussasdoc.org/film-ecoute_les_murs_tomber-1,55904.html

    #film #film_documentaire #documentaire #murs #murs_intra-urbains #Marseille #Calais

    • « Les murs sont comme des preuves matérielles d’absence de solution sociale »

      Le collectif roubaisien La Friche vient de sortir un long métrage documentaire sur les murs qui, de Calais à Marseille, enferment les corps et les esprits. Intitulé Écoute les murs tomber, il donne à voir l’universel et l’absurde de frontières mortifères qui seront toujours poreuses face aux aspirations à plus de liberté de mouvement.

      Entre fable et documentaire, récits de vie et actualités sociales, Écoute les murs tomber est un long métrage documentaire autant poétique qu’ancré au béton des murs et aux barbelés des frontières. Porté par la discrètement puissante voix-off de l’artiste Casey récitant un conte d’Hannah Arendt, il nous emmène en balade aux côtés de celles et ceux qui se confrontent à ces murs, du quartier de la Cravache, dans le sud de Marseille, à l’autre bout de la France, à Calais. D’un côté, des copropriétés cloisonnent les quartiers populaires sur eux-mêmes et pourrissent la vie de ses habitants. De l’autre, les murs se font frontières, grillages et barbelés pour empêcher les exilé·es d’aspirer à une vie meilleure en Angleterre. Deux situations qui, sans être comparables, se font écho dans ce que les murs ont d’absurde et de violent, de dépassable et de poreux, complétant un même panorama sur les entraves à la liberté de circuler, et sur les inarrêtables aspirations à plus de liberté.

      Discussion avec Lucas Roxo, Léo Kekemenis et Flora Beillouin, membres du collectif de journalistes, d’auteur.es et de documentaristes La Friche, basé à Roubaix.

      À la base, votre collectif indépendant fait surtout de la production de contenus documentaires et des ateliers d’éducation aux médias, pourquoi avoir fait ce film ?

      Lucas : « Notre dernier projet en date, c’était de faire des résidences de deux semaines dans plusieurs endroits représentatifs de la manière dont l’État français bafoue ses grands principes républicains, notamment auprès des exilé·es à Calais et dans le quartier de la Cravache, à Marseille. L’idée, c’est de travailler avec les personnes sur place pour déconstruire les récits médiatiques et voir avec elles ce qu’elles peuvent proposer comme récit alternatif. On choisit collectivement des thématiques liées aux préoccupations locales, des sujets qui touchent les personnes que l’on rencontre. »

      Vous avez vu des points communs entre ces deux résidences ?

      Flora : « Très clairement, l’idée de se protéger de ses voisins, de construire des barrières et des frontières. Les murs sont comme des preuves matérielles d’absence de solution sociale à des situations complexes. Tout en sachant que cela n’empêche aucunement la situation d’empirer, bien au contraire. »

      Lucas : « Lors de ces deux résidences, qui devaient déboucher sur deux reportages différents, on s’est rendu compte qu’il y avait une thématique qui revenait systématiquement : les murs, visibles et invisibles, comme entraves à la liberté de circuler. Les deux situations se faisaient écho, se complétaient dans leurs manières de raconter comment les murs enferment les corps et les esprits. »

      Les deux situations sont pourtant très différentes, voire peu comparables...

      Lucas : « On s’est vraiment demandé si c’était une bonne idée de parler des deux histoires dans un même film. Il ne s’agit pas de dire que c’est la même chose de voir son quartier encerclé par des murs et des grillages fermés, que de risquer sa vie pour traverser la mer. À travers le texte d’Hannah Arendt, on a essayé de construire le film comme un conte social, une réflexion sur la société d’aujourd’hui, le repli sur soi et la manière dont on installe des frontières à tous les endroits de nos envies intimes, professionnelles, locales comme nationales. On voulait partir du terrain pour voir comment l’État, soit en ne faisant rien et en laissant empirer la situation, soit en construisant lui-même les murs, participe à ces entraves à la liberté de circuler. On voulait partir de situations locales pour avoir une réflexion universelle. »

      Qu’est-ce que vous avez vu d’universel dans les murs ?

      Flora : « Ce qui lie ces deux situations, c’est la ségrégation sociale et spatiale, inégale en fonction d’où tu viens et de ton parcours. Mais ce sont aussi deux histoires de résistances face à des murs qui ont toujours une forme de porosité. À Marseille, Rémi pratique le Parkour comme manière concrète d’enjamber et de dépasser les murs. À Calais, les exilé·es continuent de passer, malgré la politique sécuritaire et la militarisation de la zone. »

      C’est quoi l’histoire du quartier de la Cravache ?

      Flora : « La Cravache et Sévigné sont deux quartiers voisins dans le sud de Marseille (9e arrondissement) en copropriété collective. Le mur qui les séparait est tombé lors d’une tempête il y a bien longtemps1, et la plupart des habitant·es de la Cravache utilisait cette brèche très casse-gueule pour se déplacer dans le quartier d’à côté, où se trouvent l’école, le collège, les commerces, la boulangerie, le club de tennis, de boxe... Mais au lieu d’aménager le passage, la copropriété du Nouveau Parc Sévigné a reconstruit le mur, encore plus haut qu’avant. Les habitant·es sont forcé·es de faire de longs détours pour le contourner, tout en voyant les résidences fermées condamner certains chemins que tout le monde utilisait2.

      Lucas : « Et autour de ces deux quartiers, il y a des résidences privées qui forment des petites zones pavillonnaires. Avant tout était ouvert, avec des rues de tous les côtés, et les habitants pouvaient circuler librement entre les quartiers. Maintenant, les propriétaires privés des alentours ont mis des grilles, des portails et des cadenas. Il y a de plus en plus de résidences privées qui se ferment comme ça à Marseille.3 »

      La scène où une propriétaire affirme que le chemin pour aller à l’école n’est pas libre d’accès est surréaliste...

      Léo : « Dans ces zones, dès qu’on sortait une caméra, que ce soit devant une école ou une boulangerie, on nous disait : “Non ! Vous ne pouvez pas filmer ici, c’est privé !” Une autre fois, une dame vient nous embrouiller et nous dit : “C’est pas un quartier ici, c’est une copropriété privée ! Et maintenant qu’il y a le mur, je dors beaucoup mieux, y avait du trafic ici...” Et à côté t’entends tous les petits murmurer : “Elle dit n’importe quoi.” »

      Flora : « On a rencontré la chercheuse Élisabeth Dorier qui travaille sur ce sujet. Elle pointe du doigt l’ampleur de ces résidences privées et des fermetures progressives des quartiers. Marseille est une des villes de France où il y en a le plus4. »

      Au-delà des corps physiques, les imaginaires sont aussi importants face aux murs ?

      Lucas : « À Calais comme à Marseille, on a aussi vu que les murs physiques pouvaient aussi cloisonner les imaginaires, et réduire les possibilités de penser comment dépasser des situations sociales et politiques qui sont très violentes. On s’est demandé comment faire pour que la narration du film arrive à proposer cette ouverture d’imaginaire pour amener vers l’engagement, la lutte et la traversée… C’est un film sur l’enfermement qui pose aussi la question des possibilités de pouvoir penser autrement la réalité, en nourrissant nos imaginaires avec autre chose que des murs et des frontières. »

      Flora : « À Marseille, Rémi explique que peu de gamins qui grandissent à la Cravache sont allés à la mer, juste à côté, ou encore à la Cité radieuse, en face de la cité. L’enfermement, c’est aussi cet empêchement de se projeter, de s’imaginer dehors et donc de sortir réellement, ce qui les coupe physiquement et mentalement des endroits de cultures et d’éducation. L’exemple de l’école primaire, une école publique qui se retrouve renfermée sur le quartier d’à côté, et oblige les gamins à faire un gros détour pour la rejoindre, c’est une violence symbolique et physique qui est très forte. »

      Le conte d’Hannah Arendt se termine avec l’idée que les murs se pétrifient et que se pose le dilemme de s’y fracasser la tête, ou de les contourner...

      Lucas : « Pour moi, la personne qui résume le mieux la complexité du film, c’est Abdullah, que l’on suit dans la deuxième partie du film à travers les rues de Calais où il vit aujourd’hui légalement. Il est parti d’Afghanistan à quatorze ans parce que ses parents voulaient qu’il rejoigne les talibans. Il traverse la moitié du monde et arrive à Calais vers seize ans. Il réussit à traverser et vit en Angleterre pendant six ans. Il revient à Calais au moment de “la grande jungle”, y reste deux ans et fait partie des derniers expulsés. Il entre ensuite au Secours catholique en tant que bénévole, et vient d’avoir son passeport. Dans l’entretien, il dit que, d’un côté, la situation à Calais est pire qu’avant et que, maintenant qu’il est Français, il est en permanence victime de contrôle au faciès… comment tu fais pour sortir de ce cycle infernal ? Il pose la question de la meilleure manière de traverser un mur. Est-ce que c’est de le casser, de le contourner ou de faire avec ? Le film ne donne pas de solutions, mais il invite à réfléchir ensemble pour les esquiver, les contourner, les casser... »

      https://cqfd-journal.org/Les-murs-sont-comme-des-preuves

  • Greece fortifies border to block refugees from Turkish-Syrian earthquakes

    Patrols dispatched to frontier as migration minister calls for fences and surveillance as well as aid to preempt migration

    Greece has reinforced border controls along its land and sea frontier with Turkey amid expectations of a new wave of arrivals by people displaced in the earthquakes that have devastated south-east Turkey and northern Syria.

    Hundreds of extra border guards began patrolling the Greek-Turkish land frontier in the Evros region at the weekend as contingency measures were stepped up to stave off the expected flows.

    “The mass movement of millions of people is not a solution,” said Greece’s migration minister, Notis Mitarachi, emphasising the need for emergency aid to be sent to Turkey and Syria “before this happens”.

    It is anticipated that some of the people made homeless by the 6 February earthquakes – a disaster that has left more than 50,000 dead – will start heading towards Europe in the spring if humanitarian assistance does not arrive.

    The patrols were dispatched as Mitarachi called for the enhanced protection of the continent’s frontiers with increased surveillance infrastructure and additional fences.

    At a European conference on border management held outside Athens on Friday, he vowed that the enlargement of a controversial wall along the land border would go ahead irrespective of whether it is financed by the EU. The 22 mile-long, 5 metre-high barrier is due to double in size by the end of the year.

    “The fence will be extended along the entire length of the [Evros] river so that we can protect the European continent from illegal flows,” he said.

    Indicative of the bloc’s hardening stance towards refugees, the centre-right government has said it will also procure scores of new coastguard vessels to patrol Aegean Sea islands facing the Turkish coast.

    The prime minister, Kyriakos Mitsotakis, whose four-year term ends in July, has been noticeably tougher on the issue of migration than his leftist predecessor, Alexis Tsipras. The government’s approach, which has reportedly included forcible evictions or pushbacks of refugees in border areas, has engendered widespread criticism, not least from the EU. Rejecting the allegations, the administration has described its policies as “strict but fair”.

    With the EU border agency, Frontex, also fortifying patrols in the Aegean, ever greater numbers of refugees are risking life and limb by circumventing the Greek isles to travel in vastly overcrowded boats from Turkey to Italy.

    The 59 refugees, including a newborn baby, found dead on Sunday after their vessel ran aground in rough seas off Calabria had started their journey from the Turkish coast.

    Brussels has allocated more money to Greece to handle migration than to any other EU member state, citing its frontline role. Hugely expensive “closed controlled” holding facilities have replaced squalid camps on Samos, Leros and Kos, and similar centres for asylum seekers are expected to open in Lesbos and Chios this year. The installations have been likened by human rights groups to prisons.

    Calls for tougher action have increased since the migration crisis of 2015 when nearly 1 million Syrians fleeing civil war were granted asylum in Europe.

    Ministers representing the 15 member states attending last week’s conference in Athens called not only for agreements to be struck with third-party countries to accept refugees but for further financial support “for all types of border protection infrastructure”.

    “It is at this point crucial for Europe to decide what type of migration policy we want, and more specifically what type of border management we want,” Mitarachi told his counterparts, before making passing reference to NGOs allegedly “assisting” border crossings.

    “Clearly we need to offer asylum to people in need of protection but in an orderly way … Today, unfortunately, instead of us being proactive in asylum management, it is people-smugglers who sell places in our societies – not to those most in need but to those who pay the fees.”

    https://www.theguardian.com/world/2023/feb/26/greece-fortifies-border-to-block-refugees-from-turkish-syrian-earthquak
    #Grèce #frontières #militarisation_des_frontières #Turquie #séisme #tremblement_de_terre #contrôles_frontaliers #migrations #asile #réfugiés #Evros #murs #barrières_frontalières

    –—

    sur l’extension du mur (depuis l’annonce de novembre 2021) :
    https://seenthis.net/messages/935658

  • Les barrières mobiles

    Conçues pour des missions temporaires dʹ#ordre_public, les barrières mobiles se sont aujourdʹhui installées durablement dans le paysage parisien. Elles sont devenues des icônes de la #sécurité. A lʹécoute des vibrations et des résonnances de ces objets métalliques, Eric La Casa enquête sur les sens et les sons quʹelles produisent dans notre environnement.

    https://www.rts.ch/audio-podcast/2023/audio/les-barrieres-mobiles-25896418.html
    #barrières_mobiles #murs_intra-urbains #barrières #Paris #France #urban_matter #frontières
    #podcast #audio

  • Les Vingt-Sept prêts à renforcer la chasse aux #migrants. Ils ont appelé au renforcement « immédiat » des mesures.

    La plupart des pays d’#Europe orientale, mais aussi l’#Autriche ou le #Danemark, demandent que les fonds européens puissent financer le déploiement de ces barrières physiques. On en compte déjà sur plus 2.000 km aux #frontières de l’#UE.

    Une grande victoire pour les héritiers du fascisme :

    Le compromis trouvé par les Vingt-Sept convient aussi à l’#Italie. « Je suis très contente des résultats obtenus », a assuré #Giorgia_Meloni, évoquant « une grande victoire pour l’Italie ».

    (Les Échos)

    #immigration #immigration_illégale #flux_migratoires #espace_Schengen #réglementation #stigmatisation

    • Europe : entente contre les migrants

      Tous les chefs d’État de l’Union européenne se sont entendus, au cours du sommet du vendredi 10 février, pour renforcer la #lutte_contre_l’immigration.

      De nouvelles #clôtures aux frontières de l’UE et entre pays de l’UE vont être construites et financées par l’Europe.

      2 000 km de #murs ou de #barbelés sont déjà en place dans douze pays de l’Union, comme en Espagne, à la frontière avec le Maroc, en Bulgarie, pour bloquer les migrants venant de Turquie, et même en France, à Calais, pour les empêcher de rejoindre l’Angleterre. La barrière la plus longue fait 500 km. Elle est située entre la Lituanie et la Biélorussie.

      Officiellement, la France et l’Allemagne sont opposées au financement des murs et des clôtures par l’UE. C’est pourquoi la déclaration finale ne les mentionne pas. Mais elle parle de restreindre les visas ou de faire pression sur les pays d’où sont originaires les migrants, au travers de l’aide au développement par exemple, pour qu’ils bloquent leurs ressortissants. Et puis, si les murs ne seront pas financés, les « clôtures mobiles », les tours de guet et les véhicules de surveillance, le seront ! Ce n’est qu’une question de sémantique. De la part des dirigeants européens, c’est surtout une posture hypocrite. Car c’est la domination des grandes puissances aux quatre coins du monde qui est responsable de bien des guerres et de la misère qui poussent des femmes et des hommes à tout quitter pour espérer vivre mieux dans un pays « riche ».

      Cette déclaration de l’Union européenne qui appelle au renforcement immédiat des mesures contre les migrants montre quel avenir se profile. L’Europe d’aujourd’hui fait de plus en plus penser à celle des années 1930 où les prétendues démocraties, comme la France, côtoyaient les dictatures fascistes comme celles de Hitler et de Mussolini et s’entendaient avec elles pour faire des migrants de l’époque, souvent les Juifs, les parias du continent. Ceux qui fuyaient l’Allemagne ou l’Autriche devenues nazies ne trouvaient pas de refuge : ni en France ni aux États-Unis. Les visas n’étaient plus délivrés. Les quotas d’immigration, dérisoires, étaient dépassés. Beaucoup de migrants étaient renvoyés dans leur pays d’origine où ils risquaient la mort, tout comme c’est souvent le cas aujourd’hui.

      https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/02/15/europe-entente-contre-les-migrants_504988.html

      #barbarie

  • En #Arizona, le mur de #conteneurs à la #frontière avec le #Mexique en cours de #démantèlement

    Sur une route poussiéreuse de l’Arizona, un pick-up fonce et emporte au loin un grand caisson métallique. A la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, un mur de conteneurs, installé pour plusieurs dizaines de millions de dollars il y a seulement quelques mois, était en cours de démantèlement ce week-end.

    Sur une route poussiéreuse de l’Arizona, un pick-up fonce et emporte au loin un grand caisson métallique. A la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, un mur de conteneurs, installé pour plusieurs dizaines de millions de dollars il y a seulement quelques mois, était en cours de démantèlement ce week-end.

    Dans les mois précédant la fin de son mandat, le gouverneur républicain de l’Arizona, dans le sud-ouest des Etats-Unis, avait ordonné qu’une gigantesque enfilade de conteneurs soient placés à la frontière avec le Mexique, afin, selon lui, d’endiguer l’immigration illégale.

    Mais après avoir été poursuivi devant la justice par l’Etat fédéral pour avoir placé les conteneurs sur des terres fédérales, dans la forêt nationale de #Coronado, le gouverneur #Greg_Ducey, remplacé depuis par la démocrate #Katie_Hobbs, a accepté en décembre de les retirer.

    « Je n’arrive pas à croire que le gouverneur Ducey puisse penser que c’était une bonne idée », souligne à l’AFP Debbie McGuire une ancienne habitante de l’Arizona venue assister aux opérations de démantèlement.

    « C’est complètement absurde de mettre des conteneurs qui n’allaient jamais réussir à empêcher les gens de passer », dit-elle. « C’est ridicule et un gaspillage complet de l’argent du contribuable ».

    L’édification du mur de conteneurs a commencé mi-2022 et a rapidement fait face à une puissante fronde. Ses détracteurs estiment que l’assemblage n’est rien d’autre qu’une manoeuvre politique cynique qui endommage l’#environnement et n’a aucun impact sur le nombre de traversées illégales de la frontière.

    Relief escarpé

    Ils affirment que le mur de conteneurs, qui s’étire sur près de sept kilomètres à travers les terres fédérales, empiète sur une zone importante de conservation environnementale.

    Le relief y est également tellement escarpé que selon eux, les passeurs de migrants n’ont jamais vraiment utilisé cette zone.

    En pratique, les conteneurs étaient inadéquats pour empêcher les migrants de les franchir : leur forme rigide faisait qu’ils n’étaient pas toujours alignés en fonction du relief, laissant des trous béants entre les boîtes.

    « C’est une #mascarade et un #gaspillage de l’#argent_public », estime Bill Wilson, un habitant de la ville voisine venu voir vendredi le démantèlement du mur de conteneurs.

    Le septuagénaire dénonce aussi « une #stratégie_politicienne ».

    L’Arizona partage quelque 600 kilomètres de frontière avec le Mexique, passant par des aires protégées, des parcs nationaux, des zones militaires et des réserves amérindiennes.

    Les arrivées illégales de migrants venant de pays d’Amérique du sud et centrale sont un thème récurrent dans les attaques des républicains contre Joe Biden, qui a promis d’augmenter les expulsions immédiates.

    Plus de 230.000 arrestations ont encore été enregistrées en novembre à la frontière sud des Etats-Unis, un niveau record.

    Jusqu’à l’arrivée à la Maison Blanche en 2017 de Donald Trump - qui avait fait campagne sur le slogan « Construisons le mur » - il n’existait pas réellement de barrière physique entre l’Arizona et le Mexique.

    A présent, de larges portions de la frontière sont dotées d’une grille qui s’élève par endroits jusqu’à neuf mètres de haut.

    Dans la forêt nationale de Coronado, qui ne peut être atteinte que par des petites routes de terre, la frontière n’était démarquée avant l’arrivée des conteneurs que par un grillage barbelé.

    https://www.courrierinternational.com/depeche/en-arizona-le-mur-de-conteneurs-la-frontiere-avec-le-mexique-

    #containers #frontières #barrières_frontalières #USA #Etats-Unis #walls_don't_work #asile #migrations #réfugiés #murs

  • Entre la #Grèce et la #Turquie, une frontière de plus en plus meurtrière

    Athènes continue de renforcer la surveillance de la région de l’Evros, qui sépare le pays de son voisin. Les exilés passant par les terres militarisées de la région sont instrumentalisés, au détriment de leur droit d’asile, comme le montrent les dérives et les drames rapportés en 2022.

    AlexandroupoliAlexandroupoli, Orestiada, Poros (Grèce).– Dans le ciel plombé de ce matin de décembre, le vent frappe le drapeau grec à l’entrée de Poros. Un chien errant détale sur la route abîmée qui longe l’église orthodoxe. Il laisse filer les voitures de police, rares véhicules à traverser ce village des confins de l’Evros, un nome (division administrative) du nord-est de la Grèce. Au nord, au loin, s’élèvent les collines de la Bulgarie ; à l’est s’étend la campagne turque.

    Les patrouilles s’avancent jusqu’à un long mur. Séparant la Grèce de la Turquie, ce serpent d’acier tranche des plaines vides sur 27 kilomètres. Ses poteaux de cinq mètres de haut épousent les courbes de l’Evros. Le fleuve, appelé Meriç en turc et Maritsa en bulgare, délimite la frontière gréco-turque, d’une longueur totale d’environ 200 kilomètres.

    Objectif de ce mur, « obstacle technique » comme le nomment les autorités grecques : « Dissuader les migrants de venir et affecter le commerce des passeurs. » Il bouche les points d’accès fréquentés de cette rivière boueuse au lit étroit que les personnes exilées franchissent à la rame. Athènes a investi 63 millions d’euros, selon la presse locale, pour construire cet édifice en 2021.

    Depuis plus de trente ans, les migrants d’Afrique ou d’Asie qui veulent trouver refuge dans l’Union européenne traversent cette frontière entre la Turquie et la Grèce, deux pays membres de l’Otan en désaccord sur la délimitation de leurs frontières maritimes. En 2022, 5 000 personnes sont officiellement parvenues à traverser le fleuve, majoritairement venues de Turquie, de Syrie ou d’Afghanistan, fuyant des conflits ou des tensions politiques. À l’ombre des regards, car personne ne pénètre ce coin de nature : c’est une zone militaire grecque inaccessible sans l’autorisation d’Athènes. Seuls les drones, les caméras thermiques, l’armée et la police ont un œil sur cette frontière.

    Tout est fait pour la rendre hermétique. « Il est illégal de venir sur le territoire grec clandestinement, nous faisons en sorte que les migrants ne rentrent pas, c’est notre travail », précise Giorgos Tournakis, le major de police du département du nord de l’Evros. « Nous détectons les migrants de l’autre côté, grâce à notre matériel, explique un autre agent de police anonyme, en désignant, à quelques mètres, la rive turque hérissée de roseaux. Nous montrons notre présence. Nous utilisons les sirènes, les haut-parleurs, etc. Souvent cela fonctionne, les migrants rebroussent chemin. »

    Il n’existe pourtant aucune entrée pour les exilé·es voulant requérir l’asile en Grèce. « Pour cela, ils doivent aller formuler cette demande à l’ambassade d’Athènes en Turquie », répond le ministère grec de l’immigration.

    Ce mur en pleine nature n’est qu’un aperçu de la frontière gréco-turque que les forces de l’ordre grecques quadrillent. La police et l’armée sont les recruteuses principales du secteur, confirment les habitant·es, même si les autorités ne donnent aucun chiffre global. 400 renforts de police sont arrivés en 2022, 250 arriveront en 2023, selon le major Tournakis.

    Les villages isolés qui constellent les collines rousses et les sous-bois d’arbres nus sont fantomatiques, loin de l’image des îles grecques touristiques. Ici, les grappes d’oiseaux survolent les maisons trapues, boulangeries ou stations d’essence à l’abandon. En dix ans, 8 % de la population a déserté les champs de tournesol, de blé, de coton, principale activité devenue peu rentable, pour se diriger vers des villes grecques ou européennes. Nombre de celles et ceux qui restent s’engagent pour ou avec l’État.

    Le gouvernement grec de droite de la Nouvelle Démocratie justifie cette surveillance accrue de la frontière par l’épisode de mars 2020. Le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, avait annoncé son ouverture, provoquant l’afflux de milliers de réfugié·es. En alerte, Athènes avait bloqué leur venue et massé ses soldats.

    La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, déclarait alors que la Grèce était le « bouclier de l’Europe ». L’expression est toujours appréciée par Manos Logothetis, le secrétaire d’État grec à l’immigration, qui nous reçoit dans son bureau à Athènes. « Nous préférons être le bouclier plutôt que l’idiot de l’Europe ! », s’emballe ce politicien volubile, entre deux bouffées de cigarette et gorgées de café froid. Ce langage martial utilisé par l’UE pour contrer la migration semble aussi avoir fait office de blanc-seing à Athènes pour la fortification de sa frontière.

    « Nous construisons des barrières à nos frais pour arrêter les traversées illégales de migrants. Mais l’UE ne paie pas, car sinon d’autres pays, comme la Pologne, par exemple, pourraient aussi demander à ce que l’on paye leurs murs frontaliers », précise Manos Logothetis. Le gouvernement grec va d’ailleurs prolonger en 2023 les murs antimigrants dans l’Evros jusqu’à 80 kilomètres, annonce-t-il. L’UE octroie à Athènes d’autres aides parallèles pour la gestion de l’immigration. Depuis 2018, environ 1,9 milliard d’euros ont été alloués à la Grèce. Quatre-vingt-six agents et experts de l’agence européenne Frontex sont ainsi présents dans l’Evros.

    À entendre Manos Logothetis, la politique migratoire grecque semble parfois se confondre avec sa politique de défense, elle-même liée à la Turquie. « La migration est politique, dix fois plus qu’il y a vingt ans, l’instrumentalisation des migrants [par Ankara – ndlr] est incomparable aujourd’hui, s’exclame le secrétaire d’État grec. En mars 2020, la Turquie a manipulé les réfugiés pour nous mettre sous pression. Elle pourrait très bien recommencer en 2023, par exemple. Car cette année est importante politiquement. Nous avons des élections législatives et la Turquie a une élection présidentielle. » Dans les deux pays, les scrutins devraient se tenir au printemps. Malgré nos sollicitations, Ankara n’a pas répondu à nos demandes d’interview.

    Les réfugié·es en quête d’Europe se retrouvent au cœur de ce conflit larvé entre les deux pays. Au fur et à mesure que les tensions entre Athènes et Ankara s’accentuent, ces migrant·es sont perçu·es comme des « armes », au détriment de leur droit d’asile, estiment plusieurs organisations des droits humains.

    Alarm Phone, une ONG basée à l’étranger, reçoit des appels d’exilé·es en détresse, bloqué·es aux frontières. « Nous avons de plus en plus d’appels à l’aide de l’Evros depuis 2020, relate son directeur, qui reste anonyme. Des gouvernements comme ceux de la Grèce, de la Turquie ou d’autres “militarisent” la migration et présentent les personnes en déplacement comme une menace militaire. Nous condamnons ce discours déshumanisant. Nous exigeons la liberté de circulation pour tous et le droit de demander l’asile. »

    De son côté, Styliani Nanou, représentante du Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR), se dit « profondément préoccupée par le nombre croissant de signalements d’incidents de retours forcés, qui s’apparentent dans certains cas à des refoulements [soit des push back, démentis par Athènes – ndlr]. Nous en avons compté 540 en Grèce en 2020 et 2021. Ils sont souvent accompagnés de violences et de violations des droits de l’homme à diverses frontières européennes ».
    Des drames à huis clos

    Le HCR a des équipes dans la ville d’Orestiada, commune érigée il y a cent ans par des Grecs chassés de Turquie, dans le nord-est de l’Evros. Peu d’associations et organisations de défense des réfugié·es sont toutefois présentes dans cette ville de 25 000 habitant·es. Outre le HCR, une poignée de personnes d’organisations comme Human Rights 360, Greek Council for Refugees et Arsis sont présentes dans l’Evros. « Il est difficile pour les ONG de travailler. Nous manquons d’autorisations d’accès à la frontière », explique un responsable humanitaire à Athènes.

    Les drames se déroulent à huis clos. De fait, outre les « push back », la liste des dérives inhumaines rapportées par la presse ou les associations dans l’Evros en 2022 est longue. En février, 12 migrants ont été retrouvés morts de froid côté turc. Athènes et Ankara se rejettent fréquemment la responsabilité de nombreux sauvetages d’exilé·es bloqué·es sur les îlots de la rivière Evros, entourés d’un flou juridique.

    Trente-huit personnes, majoritairement syriennes, sont ainsi restées coincées des jours en août, pendant que les pays voisins se renvoyaient la balle pour leur venir en aide. Une fillette est morte, selon sa famille, piquée par un scorpion, et a été enterrée sur l’île. Pour le secrétaire d’État grec à la migration, « il n’y a pas de petite fille morte : les autorités ne trouvent pas de corps ». Une enquête grecque et une de la Cour européenne des droits de l’homme sont en cours.

    Certains drames deviennent l’argument des joutes verbales entre Grèce et Turquie. Mi-octobre, 92 migrants ont été retrouvés nus, en pleine nature, à la frontière côté grec. Le ministre grec de l’immigration, Nótis Mitarákis, a rapidement publié un tweet contre la Turquie, en diffusant la photo de ces hommes humiliés. « Le comportement de la Turquie envers ses 92 migrants que nous [la Grèce] avons sauvés à cette frontière est une honte pour la civilisation », s’est indigné le ministre. La Turquie a réfuté ces accusations.

    Dans ce système, les migrants finissent par être criminalisés. Christiana Kavvadia, avocate pour l’organisation Greek Council for Refugees dans l’Evros, compte parmi ses clients des personnes poursuivies par la justice pour « entrée illégale » sur le territoire. Ils risquent jusqu’à cinq ans de prison et une amende de 1 500 euros. « Du 1er au 31 mars 2020, un texte législatif interdisant la demande d’asile est entré en vigueur pour cette période, l’ensemble des migrants arrivés à ces dates ont été accusés d’entrée illégale et nombre d’entre eux ont été envoyés en prison pour une longue période. Depuis, cette pratique consistant à sanctionner l’entrée illégale existe toujours mais avec des peines moins sévères, explique-t-elle. La pénalisation des demandeurs d’asile n’est pas conforme à la convention de Genève et vise à être une mesure dissuasive. »
    Record de décès en 2022

    Dans l’Evros, il est aussi rare d’assister à des situations dramatiques que d’entendre des voix locales qui les commentent. « Nous sommes peu nombreux à défendre les droits des réfugiés dans le coin… C’est un système contre lequel on ne peut pas lutter : 90 % des gens à Orestiada travaillent avec la police », regrette Dimitrios Zeferiades, le gérant d’un bar alternatif de cette ville. « Il y a cent ans, nos ancêtres (grecs) sont passés par cette frontière par milliers, ils étaient réfugiés. Maintenant, il existe des milices dans les villages pour faire fuir les migrants : les habitants ont oublié leurs racines », dénonce-t-il.

    En 2020, des villageois de la frontière avaient exhibé leur « chasse » aux migrants face à la presse. Pour Dimitrios Zeferiades, plus que des outils « politiques », « les migrants sont devenus des produits sur lesquels la Grèce se fait de l’argent. Les autorités demandent des financements pour acheter tout un arsenal [drones, caméras – ndlr] qui ne sert à rien : personne ne peut surveiller cette rivière de 200 kilomètres ».

    Entre les murs saumon de la morgue de l’hôpital de la ville d’Alexandroupoli, la plus grande ville de l’Evros, Pavlos Pavlidis approuve. « Les murs n’empêchent rien », déclare, grave, ce médecin légiste. Il montre sur son téléphone la photo d’un homme inerte. Le froid de décembre a emporté dans son sommeil ce jeune adulte d’une vingtaine d’années, dans un cabanon au pied d’une montagne enneigée de l’Evros. « Hypothermie. Il y a environ deux jours, le 10 décembre », a conclu Pavlos Pavlidis. Dans son bureau au sous-sol, où règne une odeur de cigarette, le médecin méticuleux expose deux cartes bleues et deux bagues ayant appartenu à la victime, « probablement d’Afrique du Nord ». Ces indices permettront peut-être de l’identifier, espère-t-il.

    « 2022 constitue un record, je n’avais jamais autopsié autant de personnes [exilées] », annonce Pavlos Pavlidis. En poste depuis 2000, l’expert a vu plus de 660 cadavres d’étrangers, dont 63 cette année. Derrière sa fenêtre s’élèvent deux conteneurs renfermant depuis des mois 30 corps d’exilés : « Je n’ai plus de place dans les frigos. »

    Le fleuve est le premier à faucher les réfugiés. L’hypothermie est la deuxième cause de mortalité. Les réfugiés se perdent, trempés, dans la nature. « Ils évitent les villages. Ils savent que les habitants ne les aident plus comme avant », explique Pavlos Pavlidis. Les accidents de la route sont enfin la troisième cause des décès de migrants. « Certains s’entassent dans des véhicules et tentent de fuir les autorités », dit-il.

    Le portable de Pavlos Pavlidis vibre pendant qu’il parle : « Mon numéro a fuité. » Il reçoit des messages de détresse d’inconnu·es : des mères, des frères, à la recherche de leurs proches. Si 5 000 migrants sont officiellement arrivés dans l’Evros en 2022, combien sont-ils à s’être égarés dans ses collines ?

    https://www.mediapart.fr/journal/international/200123/entre-la-grece-et-la-turquie-une-frontiere-de-plus-en-plus-meurtriere

    Dans cet article, l’annonce d’une ultérieure #extension du mur :

    Le gouvernement grec va d’ailleurs prolonger en 2023 les murs antimigrants dans l’Evros jusqu’à 80 kilomètres, annonce-t-il.

    Première extension (passage de 12,5 km en 2012 à 12,5 km + 35 km en 2020/2021) :
    https://seenthis.net/messages/830355
    https://seenthis.net/messages/935658

    #frontières #migrations #réfugiés #barrières_frontalières #murs #barrières_frontalières #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #Evros #Thrace #obstacle_technique #dissuasion #surveillance #instrumentalisation_de_la_migration #refoulements #push-backs #retours_forcés #violence #décès #milices #chasse_aux_migrants

    • Some updates on the #Evros wall from earlier this week. N. Mitarakis, now Minister of Citizen Protection, stated that a further extension of the wall will be tendered in 2024, to be completed in 2027.

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      Φράχτης στον Έβρο : Πότε ολοκληρώνεται το έργο (vid)

      Προτεραιότητα για τη νέα κυβέρνηση χαρακτήρισε την ολοκλήρωση του φράχτη στον Έβρο ο Υπουργός Προστασίας του Πολίτη, Νότης Μηταράκης.

      Αναλυτικότερα, μιλώντας στην ΕΡΤ και την εκπομπή « Συνδέσεις », ο κ. Μηταράκης επεσήμανε ότι ο φράχτης του Έβρου αποτελεί πρώτη προτεραιότητα τόσο για την κυβέρνηση όσο και προσωπικά για τον ίδιο και το Υπουργείο Προστασίας του Πολίτη.

      « Η Ελλάδα θα εξακολουθήσει να εφαρμόζει την ίδια αυστηρή αλλά δίκαιη πολιτική », τόνισε.

      Μάλιστα, όπως τόνισε, ο φράχτης του Έβρου συνεχίζει να προχωρά με γρήγορα βήματα προς την ολοκλήρωσή του, η οποία αναμένεται στα μέσα του 2027.

      « Έχουμε εξασφαλίσει 100 εκατομμύρια ευρώ – απ΄όταν ήμουν στο προηγούμενο χαρτοφυλάκιο της Μετανάστευσης από την Ε.Ε – γι΄αυτό που ονομάζουμε συνοδά έργα του Φράχτη (έργα υποδομής και τεχνολογίας που συνδυάζονται με τον Φράχτη (π.χ τα φυλάκια χρηματοδοτούνται από τα ευρωπαϊκά κονδύλια).

      Από τα 72 χιλιόμετρα του Φράχτη σήμερα μελετάμε την τελική του φάση επέκτασης. Δεν θα χρειαστεί να καλύψουμε όλα τα 200 χιλιόμετρα.

      Προχωράμε στην τελική φάση επέκτασης με το μεικτό σύστημα χρηματοδότησης με κρατικά και ευρωπαϊκά κονδύλια. Ο καινούριος Φράχτης θα προκηρυχθεί για να κατασκευαστεί μέσα στο 2024, ώστε να είναι έτοιμος μέσα στο 2027 », σχολίασε.

      « Χρήση καμερών από τους αστυνομικούς »

      Κληθείς να σχολιάσει το πρόσφατο περιστατικό στη Λάρισα, που στοίχισε τη ζωή σε έναν 20χρονο, ο κ. Μηταράκης επεσήμανε ότι θα προχωρήσει η χρήση καμερών στους αστυνομικούς.

      « Για να αποφευχθούν φαινόμενα αστυνομικής αυθαιρεσίας θα προχωρήσουν οι κάμερες στους αστυνομικούς. […]

      « Θέλουμε και την συνεργασία των ανεξάρτητων αρχών, να μην τεθούν εμπόδια στη χρήση αυτών των καμερών.

      Αυτές είναι εκεί για να προστατεύσουν τον πολίτη, στην όποια περίπτωση κρατικής αυθαιρεσίας, αλλά και για να καταγράφουν με κάποιον ισχυρά αποτρεπτικό τρόπο το οποιοδήποτε αδίκημα μπορεί να τελείται, για να μην υπάρχουν αμφιβολίες για το εάν κάποιος συμμετείχε ή όχι σε μια παράνομη δράση.

      Είτε είναι αστυνομικός που δεν έκανε σωστά τη δουλειά του και δεν ακολούθησε το πρωτόκολλο εμπλοκής, είτε είναι ένας πολίτης ο οποίος παρανόμησε », υποστήριξε.

      https://twitter.com/lk2015r/status/1680548700077129729

      https://www.mynews.gr/frachtis-ston-evro-pote-oloklironetai-to-ergo-vid

  • Hungary to Make Border Fence With Serbia Higher

    Hungarian authorities have announced that the country has decided to increase the height of its border fence along the border with Serbia as well as strengthen it.

    In a statement released today, October 31, the Hungarian government said that the move had been taken so that Europe does not have to restore internal border controls, SchengenVisaInfo.com reports.

    “Hungary is increasing the height of its border fence so that Europe does not have to bring back internal border controls. If Hungary did not protect its border, numerous European countries would have to reinstate checks on their borders, which would not only be an inconvenience when travelling but would also hurt the European economy,” State Secretary Bence Rétváripointed out in this regard.

    According to him, even though the fence on the Hungarian-Serbian border protects the security of the EU and Europeans, the EU has not reimbursed even two per cent of the 600 billion forints or €1.5 billion it cost to build it.

    He also added that Hungary was a net contributor to the EU, as it met all its payment obligations, while the EU “is using various procedures to block the funds due to Hungary”.

    On October 17, the EU expressed its concern over the significant increase in the number of illegal border crossings from Serbia to the bloc.

    In a meeting held in Luxembourg together with the Ministers of Foreign Affairs of the EU Member States, it was discussed about the inappropriate visa policy of Serbia, which allows the illegal entry of immigrants into the territory of the EU, as well as the measures possible to address this issue.

    According to data from the European Border and Coast Guard Agency (Frontex), the Western Balkan route remains the most active migration route in the EU.

    Frontex has revealed that around 19,160 detections were made on this route alone in September.

    As the Hungarian-Serbian border is already facing an increased flow of illegal migration, the Slovak authorities have sent a total of 40 police officers to Hungary to support border protection.

    In this regard, the Slovak Interior Ministry said that police officers were sent to the Dávod region of Hungary based on an agreement with the Hungarian police leadership.

    At the same time, the Ministry has emphasized that the policemen will perform their duty in joint patrols with the Hungarian policemen on the border with Serbia.

    In addition, Slovak police officers will also join their counterparts from the Czech Republic and Austria to help Hungary secure the EU’s external border.

    Moreover, the Slovak Republic has explained that it is not a proper solution to the problem of illegal migration if controls are placed at the internal borders of the Schengen area.

    https://www.schengenvisainfo.com/news/hungary-to-make-border-fence-with-serbia-higher

    #murs #Hongrie #Serbie #asile #migrations #réfugiés #frontières #barrières_frontalières #plus_haut #prix #coût

  • Ukraine starts to build a wall on its border with Belarus, a close Russian ally.

    Ukraine has started to build a fortified wall along its border with Belarus, a senior Ukrainian official has said, to protect it against its northern neighbor, whose territory Moscow has used as a staging ground for its invasion and a launchpad for missile attacks.

    The wall could also be aimed at preventing the government in Belarus, a repressive former Soviet republic, from allowing asylum seekers to traverse its territory into Ukraine, according to Yohann Michel, a research analyst at the International Institute for Strategic Studies think tank.

    Construction so far extends only a few miles in the northwestern region of Volyn, a region that also borders Poland, a country that is a staunch Ukrainian ally. Video posted by Kyrylo Tymoshenko (https://t.me/tymoshenko_kyrylo/2640), a senior official in the office of Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky, showed a concrete barrier topped with coils of razor wire and watchtowers painted green.

    While the wall was guarded by soldiers, its value so far appeared largely symbolic, given that the border between the two countries runs 650 miles, although some of its length runs through terrain such as swampland that would be difficult for a military force to navigate. It was also unclear what protection the completed wall might offer against tanks or artillery.

    “This is one of the elements of the engineering barriers that are being installed to protect our border,” Tymoshenko said in a video he posted on the Telegram messaging app on Sunday that showed him inspecting the wall. “Of course, the work is going on not only in Volyn. This applies to all regions bordering Belarus and Russia.”

    President Aleksandr G. Lukashenko of Belarus is a staunch ally of President Vladimir V. Putin of Russia, and the United States and European Union have imposed sanctions on Belarus over its support of the war. Since last month, Russia has launched a series of raids using drones made in Iran from Belarus that have damaged Ukraine’s towns, cities and energy infrastructure.

    At the same time, Russia has amassed thousands of troops in Belarus along the Ukrainian border, according to Ukrainian officials, although their mission was unclear. The defense minister of Latvia, Artis Pabriks, said last month that the assembled force would likely be too weak to mount a successful thrust across the border, and military experts say it would be difficult for it to penetrate into western Ukraine in order to disrupt the flow of Western military supplies to Ukraine via Poland.

    Poland built a wall this year along its border with Belarus to make it harder for asylum seekers to gain access, following a crisis a year ago in which thousands of people attempted to access the European Union via Poland. European leaders accused the government in Belarus of allowing asylum seekers from the Middle East into the country and then funneling them westward toward Poland and Lithuania.

    “Belarus can create more problems for Ukraine by forcing immigrants to cross by foot,” Mr. Michel said.

    https://www.nytimes.com/live/2022/11/18/world/russia-ukraine-war-news?#ukraine-starts-to-build-a-wall-on-its-border-with-
    via @fil

    #murs #barrières_frontalières #frontières #Russie #Ukraine #Biélorussie #migrations #réfugiés

  • Barbed wire borders increase in Europe

    New barbed wire fences are being erected across Europe’s eastern borders. Many of these barriers are between the EU and Russia or Russian-friendly states like Belarus, following Russia’s invasion of Ukraine. But they also stop migrants and asylum seekers from entering the bloc.

    At the beginning of November, Polish soldiers began work at the country’s border with Kaliningrad, a Russian exclave on the Baltic Sea between Poland and Lithuania. They laid out long coils of razor war and plan to install cameras and border guards to patrol the area, reported the news agency Associated Press (AP) in a feature.

    The Cold War officially ended in 1989 when the Berlin wall came down and the former Soviet bloc countries gained independence from Russia. In reality, tensions between Russia and the West didn’t entirely go away and became much starker in the last few years, leading first to Putin’s annexation of Crimea and areas in eastern Ukraine’s Donbass region in 2014 and then in February this year to the invasion of Ukraine.
    ’The barbed wire curtain’

    “The Iron Curtain is gone, but the ’barbed wire curtain’ is now unfortunately becoming the reality for much of Europe,” Klaus Dodds, a professor of geopolitics at Royal Holloway and Bedford college, part of the University of London told AP.

    Professor Dodds added that the “optimism that we had in Europe after 1989 is very much now gone.”

    Finland too has announced that it will be strenghtening its 1,340 kilometer border with Russia. Just a month ago all of the country’s main political parties backed the building of a fence along part of the border. Baltic neighbor Norway, which also shares a border with Russia, has recently increased patrols of its oil fields and energy concerns in the region following fears of sabotage.

    In part these border strengthening exercises are fueled by fears of a potential Russian invasion, but after the experience with Russian satellite country Belarus, many European countries also fear that Russia and its allies might continue to try and use migrants as a “weapon” sending them across the borders in great enough numbers to destablize European countries both just in terms of having to provide reception for them but also politically as the fear of any kind of ’invasion’ causes political division and

    ’Hybrid threat’

    The barbed wire fences which are now being errected are not the first. Back in 2015 and 2016, countries like Hungary began installing checkpoints, fences and wire along its border to stop migrants crossing towards Western Europe. Since then other countries along the Balkan route have followed wholly or partially this trend, increasing border patrols and barriers in some places.

    The barriers might be more effective at stopping individual migrants crossing at a particular point, but they would not keep out an army of tanks if Russia actually decided to invade. But this fear of a “hybrid threat” is what has motivated countries like Finland to start fortifying, reports AP.

    Professor Dodds told AP that Russia has been “weaponizing migration for several years.” He said the same techniques of destabilization with Europe could also be seen in how Russia approached the Syrian conflict. “Russia bombed and harassed Syria’s population in 2015 in a deliberate attempt to create a humanitarian crisis,” explained Dodds.

    “I think one of the difficulties we sometimes have outside of Russia is in actually appreciating quite how cynical, quite how calculating, quite how deliberate some of this work is,” added Dodds.

    Crossing the barriers

    Life for the migrants kept out by the new barriers has been made more difficult in some cases. In Poland, Lithuania and Latvia, migrants who were found to have crossed from Belarus found it difficult to try and claim asylum because they were often refused entry or got stuck in a no-man’s land between the wires.

    Some migrants who were pushed back to Belarus say they have suffered abuse at the hands of Belarusian guards, reports AP.

    Some human rights activists in Poland held protests about the wall built on the border with Belarus. They told AP that they believe the wall “keeps out the weakest peole but not the most determined.”

    Anna Alboth, an activist from the Minority Rights Group in Poland, says she has seen migrants use ladders to scale the 5.5 meter wall or even tunnel under it.

    Trafficking victims?

    Alboth says the people she has encountered in the forests of eastern Poland who did make it past the barrier have found things very difficult. She said she believed that one group of women from Sudan “appeared to be human trafficking victims.” She also reports having met medical students from Russia who said they wanted to leave Russia because it was “falling apart and we want to live in a normal country.”

    Although the barriers might not stop all migrants, for governments they do work at “conveying a strong message to Minsk [the capital of Belarus] and Moscow [the capital of the Russian Federation] that Poland takes the security and integrity of its borders extremly seriously,” said a Polish government official, Stanislaw Zaryn to AP.

    “I believe that Russia will think twice before pursuing the weaponization of migration again.”

    Barriers push migrants down more dangerous routes

    For Professor Dodds on the other hand, the walls and barriers simply cause migrants to take even more dangerous routes, or pay more to smugglers. This in turn increases crime and instability across society.

    On the western edge of Europe in Calais for instance, fences several meters high around the ferry, lorry and train terminals abound. There are frequent police and drone patrols all along the northern French coast. And yet in the last few years, the number of migrants crossing the Channel in small boats has continued to increase.

    From a sociological position, thinks Dodds, “building such walls and fences sucks empathy and compassion from our societies,” and appears not to solve the problem that they were constructed to solve.

    http://www.infomigrants.net/en/post/44817/barbed-wire-borders-increase-in-europe

    #barrières_frontalières #murs #Europe #migrations #asile #réfugiés #frontières #Biélorussie #Kaliningrad #Pologne #Russie #militarisation_des_frontières #Hongrie #hybrid_threat #menace_hybride

  • Finland PM : Wide Political Support for Russia Border Fence

    Finland’s prime minister says she was convinced that there is a “wide support” within the Parliament to build a fence on the Nordic country’s border with Russia as proposed by the Finnish border guard officials.

    Finland’s prime minister said Tuesday she was convinced that there is a “wide support” within the Parliament to build a fence on the Nordic country’s border with Russia as proposed by the Finnish border guard officials.

    “It is a question of securing proper surveillance of Finland’s (eastern) border in the future,” Prime Minister Sanna Marin told reporters at the legislature before a meeting with parliamentary groups on the border fence issue.

    The Finnish Border Guard had earlier suggested covering parts of the 1,340-kilometer (830-mile) border Finland shares with Russia, the longest of any European Union member, to help in preventing possible large-scale and illegal migration — a concern that has grown in Helsinki amid Russia’s war in Ukraine.

    Based on a risk analysis by border officials, the fence would be up to 260 kilometers (162 miles) long in total and cover areas that have been identified as potential risks for large-scale migration from Russia.

    The main parts of the fence would be erected in southeastern Finland, where most border traffic to and from Russia takes place, but some sections are likely be built also around border stations in the north.

    The construction of the fence would take up to four years and is expected to cost several hundreds of millions of euros (dollars) in total, according to Finnish news agency STT. Finnish media reported there is support for the project from parties in Marin’s center-left coalition government and the opposition alike.

    A pilot section of the fence running the length of around three kilometers (two miles) will be decided on soon and built quickly, but the decision of the entire fence project may be postponed to the next government as Finland holds a general election in April 2023.

    https://www.usnews.com/news/business/articles/2022-10-18/finland-pm-wide-political-support-for-russia-border-fence
    #Finlande #murs #barrières_frontalières #Russie #frontières

    En 2018, la Finlande avait considéré la possibilité de construire un mur pour stopper les #sangliers :
    Suomen itärajalla kulkee hontelo piikkilanka, ja Valko-Venäjän kriisi aloitti pohdinnan kunnon aidasta – rajan lähellä ajatukset ristiriitaisia
    https://seenthis.net/messages/959319

    –—

    Et la proposition de construire un mur date au moins de novembre 2021, selon ce tweet de Ville Laakkonen :

    Inspired by the situation at the Polish border, conservatives in Finland are actually proposing a wall on our border with Russia. If we set aside the plain fascism and racism involved for a while, the border is also over 1300 kilometres long.

    https://twitter.com/vvlaakkonen/status/1459469949907386372

    via @fil

    • Ville Laakkonen, 18.10.2022 :

      Now Finland has decided to fence the border, in the first stage over 200km. This will cost hundreds of millions of €. First, you need to have roads suitable for building and maintenance. Next, the ground must be worked on to be suitable for the fence. Then comes the building.
      And the fence will not only require maintenance, but also constant monitoring and enforcement; guards and surveillance technology. What we know from such border fences and walls is that they rarely even accomplish what they’re set up to do. Yet it’s widely supported.

      https://twitter.com/vvlaakkonen/status/1582486620171042816

    • Finland’s political party leaders express support for partial border fence

      The Finnish Border Guard has proposed that between 130 and 260 kilometres of partial fencing be built along Finland’s 1,300 kilometres border with Russia.

      The leaders of Finland’s main political parties have given their support to a proposal by the Finnish Border Guard to build a partial fence along the nation’s eastern border with Russia.

      Prime Minister Sanna Marin (SDP) called a cross-party meeting of leaders on Tuesday evening to discuss the proposal, and where it received widespread backing.

      Marin had told reporters as she arrived at the meeting that the political support for the proposal is so strong because the Border Guard’s view is trusted.

      “It is about being able to make sure that the border is well controlled and we can preemptively influence the situations that may occur at the border,” Marin said.

      Petteri Orpo, chair of the opposition National Coalition Party, reminded reporters on his arrival that his party has long supported the idea of a fence along the eastern border.

      “The world has become such that this is needed. Now everyone sees it as essential,” Orpo said, adding that he also wants to know from the government if Finland is ready to close the border completely should a large number of asylum seekers arrive from Russia.

      Finns Party chair Riikka Purra, meanwhile, wondered why a meeting of the parties was necessary, as there is already a consensus across the political spectrum about the need for a border fence.

      In response to a media question based on Purra’s comment, Interior Minister Krista Mikkonen (Green) stated that it is important the proposal is discussed widely among the parties because it is a long-term and far-reaching project.

      The Border Guard has proposed that between 130 and 260 kilometres of partial fencing be built along Finland’s 1,300 kilometres border with Russia.

      The main section of the proposed fence would be located around the border control posts in southeastern Finland, but could also be built at border crossings further north. The cost of the project is estimated to run into hundreds of millions of euros and construction would take about 3-4 years.

      Speaking to Yle News’ All Points North podcast, Matti Pitkäniitty, Head of the International Affairs Unit of the Finnish Border Guard, said that Finland’s border policy needs to adapt to the changing nature of modern migration.

      “The world has evolved and our basic conclusion is that our traditional methods, our traditional way of working, is not up to these tasks that we see in the world today,” Pitkäniitty said.

      https://yle.fi/news/3-12662282

    • Finland’s main parties back plans to build Russia border fence

      Structure would protect areas identified as posing potential risk of large-scale migration from Russia

      Finland’s main political parties have backed building a fence along parts of the country’s border with Russia, with work on a short pilot section expected to start as soon as funds have been allocated, Finnish media have reported.

      Neighbouring Norway, which also shares a border with Russia in the far north, on Wednesday said it had arrested a seventh Russian national suspected of illegally flying drones or taking photographs in restricted areas in recent days.

      Norway’s prime minister, Jonas Gahr Støre, said it was “obviously unacceptable for foreign intelligence to fly drones” over the country after police announced that the son of a close confidant of Vladimir Putin had been detained on Monday.

      The Finnish broadcaster YLE said a meeting on Tuesday evening between the prime minister, Sanna Marin, and representatives of all main parties had confirmed cross-party support for the plans, proposed last month by the Finnish border guard.

      Helsinki is increasingly concerned about large-scale illegal crossings of the 830-mile (1,340km) eastern border it shares with Russia – the longest of any EU member – as thousands of Russians flee Moscow’s partial mobilisation in response to its faltering war in Ukraine.

      It is also concerned about the prospect of Moscow deploying orchestrated mass migration as a form of hybrid warfare, as Belarus was accused of doing last year by Poland and the Baltic states of Latvia and Lithuania.

      “We were in agreement about the need,” Marin said after the meeting. “Now the government will bring concrete proposals to parliament.” Funding for the pilot section would be voted on by the start of next month, she said.

      “It is a question of securing proper surveillance of Finland’s border,” Marin said. “We want to ensure our border guard has sufficient support to carry out appropriate and effective border control, and we need to be prepared for any disruptive situations.”

      Finland’s border guard last month suggested building a fence several metres high, topped with razor wire and equipped with surveillance cameras and sensors along 160 miles of the border – roughly 20% of its total.

      The fence would protect areas identified as posing a potential risk of large-scale migration from Russia, mainly in south-east Finland, where most traffic crosses the border, but also around border stations in the north of the country.

      The project would take up to four years to complete and could cost several hundred million euros, according to border guard estimates. Final approval for the main phase could be delayed until April, when Finland is due to hold parliamentary elections.

      The suspect detained in Norway was identified as Andrei Yakunin, the son of the former Russian railways chief Vladimir Yakunin, who is considered close to Putin. Police said he had been flying a drone in the strategically sensitive Svalbard region.

      Earlier this week, Norway, now western Europe’s largest gas supplier and on high alert after last month’s suspected sabotage of the Nord Stream pipelines, said it had arrested four Russian citizens seen illegally taking pictures of facilities last week.

      Police did not identify the four, who were carrying photographic equipment and other image-making material, but said they had came to Norway from Finland and claimed to be tourists.

      Two other Russians were also arrested in Norway last week, both with drones. One had taken photos of military helicopters and airports, while the other, who held two Russian passports, had a partially encrypted 4 terabyte stash of photos and videos.

      Meanwhile, Finland’s foreign minister, Pekka Haavisto, warned that Turkish delays to the ratification of Helsinki’s application to join Nato were endangering the security of entire Nordic region. He said his country would resist any effort by the Turkish president, Recep Tayyip Erdoğan, to separate Finland’s Nato application from that of Sweden.

      Turkey and Hungary are the only two remaining Nato states yet to ratify the joint Nato application by Finland and Sweden, with Turkey demanding both countries first extradite from their territory to Turkey what Ankara perceives to be Kurdish terrorists.

      Referring to the recent attack on the Nord Stream gas pipelines, Haavisto said: “We are living in turbulent times security wise and the sooner we are also covered by Nato article 5 and can contribute to Nato’s defence, the better in the circumstances. Any delay in the strengthening of the security in the Baltic Sea is of concern.

      “The explosion of the Nord Stream pipeline showed the conflict is getting closer to us. When you delay you have to take into account that this has a side-effect on the security situation in the applicant countries and the entire region.”

      In an attempt to speed up the ratification process before the Nato summit in June, Finland and Sweden signed a memorandum of understanding with Turkey on how issues such as extradition to terrorism, and terrorism charges, would be handled in both countries. Turkey accuses Sweden especially of harbouring PKK sympathisers.

      Many observers believe Erdoğan is bargaining with Finland partly to look tough domestically ahead of next year’s elections.

      Asked about the fence proposal, Haavisto said the government was being advised by its border experts that some parts of the border were vulnerable to an influx of asylum seekers, and said a fence might be electronic as well as physical.

      He said so far 40,000 Russians had entered Finland, some of whom have returned or moved on, adding that it was to be determined by the courts whether asylum could be granted simply on the basis that the applicant did not wish to fight for Russia in Ukraine.

      “There might be grounds for seeking asylum on the basis that the conscript was not willing to commit human rights abuses in the Russian army,” he said.

      https://www.theguardian.com/world/2022/oct/19/finland-main-parties-back-plans-build-russia-border-fence

  • Slovenia e flussi migratori: via il filo spinato, arrivano i droni
    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Slovenia/Slovenia-e-flussi-migratori-via-il-filo-spinato-arrivano-i-droni-219

    Il nuovo governo sloveno ha promesso, entro fine hanno, la rimozione delle famigerate barriere di filo spinato anti-migranti al confine con la Croazia. Non sarà un “liberi tutti”, ma solo la sostituzione di un rozzo meccanismo di controllo con altri più sofisticati

    • La Slovénie, la frontière et les réfugiés : des drones à la place des barbelés

      Le 15 juillet, le nouveau gouvernement slovène de gauche a entrepris la destruction du « mur » de barbelés érigé sur les frontières du pays avec la Croatie. Cela ne veut pas dire que celles-ci seront moins surveillées, bien au contraire : après les barbelés, place aux drones !

      Les premiers rouleaux de fil de fer barbelé à la frontière avec la Croatie avaient été posés en novembre 2015 près de Rigonce, dans le sud de la Styrie, un village qui était devenu l’une des principales voies d’accès à la Slovénie le long de la route des Balkans. Ensuite, les barrières se sont étendues sur toute la frontière, au grand étonnement de la population locale, qui a vu les soldats du génie militaire arriver pour placer des « barrières techniques » parfois jusque dans les jardins ou les cours des maisons. Cela n’avait pas manqué de soulever de vives protestations en Croatie et quelques manifestations symboliques ont été organisées ces dernières années le long de la frontière. La dernière a eu lieu au début de ce mois en Carniole Blanche (Bela Krajina), où des organisations non gouvernementales, l’office local du tourisme et des institutions culturelles ont descendu un tronçon de la rivière Kolpa avec une trentaine de bateaux, pour appeler le gouvernement à ôter sans attendre les barrières et à changer de politique de contrôle aux frontières.
      Durant la campagne électorale, le centre-gauche avait promis qu’en cas de victoire, il retirerait très rapidement les barbelés. Au lendemain de la victoire, certains se disaient même prêts, non sans enthousiasme, à former des équipes de volontaires pour aller détruire les barrières. Le gouvernement de Robert Golob s’est néanmoins empressé de dire aux citoyens de ne pas se ruer à l’assaut de ces clôtures honnies…

      Les 200 km de barbelés et les panneaux anti-migrants entre la Slovénie et la Croatie seront entièrement supprimés d’ici la fin de l’année, a confirmé le gouvernement. Le 15 juillet, les premiers mètres de la barrière ont été symboliquement retirés près du poste frontière de Krmačina, dans le sud-est du pays, en présence des représentants du ministère de l’Intérieur et de la police slovène. Peu avant, la ministre de l’Intérieur, Tatjana Bobnar, avait déclaré devant le Parlement que ces barrières seraient supprimées, afin que « plus personne ne meure en essayant de traverser la frontière ». La dernière victime en date est une jeune fille kurde qui s’est noyée en décembre dernier dans la Dragonja, le petit fleuve côtier qui sépare la Slovénie de la Croatie en Istrie. En tout, 23 personnes au moins sont mortes sur le sol slovène en tentant de remonter la route des Balkans. Selon les organisations qui s’occupent de l’aide aux migrants, les obstacles ont rendu la traversée des rivières plus difficile, augmentant les risques de noyade, surtout en hiver ou quand le niveau des eaux est élevé.

      “Il n’est nullement question d’ouvrir la frontière mais seulement de remplacer un mécanisme de contrôle rudimentaire par d’autres moyens plus sophistiqués.”

      Pour les ONG, cependant, le problème ne tient pas seulement aux barrières, mais surtout à l’attitude hostile contre les réfugiés adoptée par les institutions et la police, qui agissent de manière arbitraire en faisant obstacle aux demandes d’asile et en procédant à des refoulements forcés. Une stratégie qui n’a jamais été ouvertement assumée, mais qui a été mise en place dès le début de la crise, en 2015, par le gouvernement centriste de Miro Cerar. À l’époque, la Slovénie, qui redoutait de devenir un cul-de-sac pour les réfugiés syriens fuyant la guerre, avait lancé toute une série de mesures pour protéger l’ordre public, dont l’attribution à l’armée de tâches de contrôle des frontières ou même des manifestations. L’achat de canons à eau très modernes pour la police n’avait alors même pas fait débat. Ces gadgets ont été largement utilisés par l’ancien gouvernement conservateur pour réprimer les manifestations antigouvernementales et les protestations contre les restrictions imposées pendant l’épidémie de Covid-19.

      La suppression des barrières ne va certainement pas marquer un tournant décisif dans l’attitude des Slovènes envers les réfugiés. En résumé, il n’est nullement question d’ouvrir la frontière mais seulement de remplacer un mécanisme de contrôle rudimentaire par d’autres moyens plus sophistiqués. L’accord de coalition prévoit en effet le remplacement des barbelés par le renforcement de dispositifs de contrôle alternatifs, comme des systèmes de vidéosurveillance et des drones.

      Ljubljana ne veut pas du tout donner l’impression d’avoir lâché prise, mais la Slovénie tient au contraire à montrer qu’elle veut continuer à s’engager dans la lutte contre les migrations clandestines. Cela ne semble pourtant pas trop convaincre les Autrichiens, qui ont suspendu de facto le régime Schengen avec la Slovénie et ont « provisoirement » rétabli les contrôles aux frontières, depuis 2015. Les protestations de Ljubljana demandant le retour de l’ouverture de la frontière n’ont pas eu d’effets, et se sont heurtées aux réponses plutôt méprisantes de Vienne, où l’on ne cesse de répéter que le flux de migrants en provenance de Slovénie augmente.

      Schengen pour améliorer les relations de voisinage
      La situation devrait toutefois s’améliorer, au moins entre la Slovénie et la Croatie, mais pas à cause de la suppression des barrières. La frontière, établie il y a plus de trente ans, lors de la proclamation d’indépendance des deux pays, était initialement présentée comme une ligne de démarcation provisoire, mais elle est rapidement devenue une véritable frontière d’État. Les contrôles devraient être suspendus entre les deux pays l’année prochaine, quand la Croatie rejoindra à son tour l’espace Schengen. Une véritable libération pour les frontaliers qui, surtout en été et pendant les vacances, sont obligés de passer des heures et des heures dans les files d’attente pour pouvoir aller travailler ou rentrer chez eux. En trente ans, les deux pays n’ont pratiquement rien fait pour améliorer ce transit. L’adhésion de la Croatie à l’espace Schengen sera aussi un moyen de rétablir le dense réseau de relations qui existe au sein des populations locales, des deux côtés de la frontière. Les contacts n’ont jamais été complètement interrompus, mais s’étaient beaucoup compliqués, dans une zone qui par le passé n’avait jamais été divisée par une frontière.

      https://www.courrierdesbalkans.fr/La-Slovenie-la-frontiere-et-les-refugies-des-drones-a-la-place-de

    • Droni di pattugliamento al confine italo sloveno

      Droni di pattugliamento al confine italo sloveno, questa la recente notizia. I pattugliamenti dovrebbero iniziare entro un mese.

      L’idea ancora allo studio prevede l’inizio di un pattugliamento congiunto fra Italia e Slovenia per il controllo dell’immigrazione in continua crescita sulla rotta balcanica, questo è quanto emerso da una serie di incontri fra il nostro Ministro dell’Interno Luciana Lamorgese, e l’omologo ministro sloveno Aleš Hojs.

      L’iniziativa è stata promossa dal nostro Paese, che ha chiesto una collaborazione al governo sloveno per contrastare un flusso sempre crescente di immigrati clandestini che giungono in Italia senza i regolari permessi. Il nostro governo ha dichiarato di voler utilizzare visori notturni e droni di pattugliamento per migliorare e rendere più efficace le operatività delle forze dell’ordine che spesso si svolgono in zone impervi del confine italo-sloveno.

      Il ministro Lamorgese ha dichiarato che le zone di pattugliamento via terra e con droni riguarderanno principalmente le aree di Trieste e Udine dove si hanno maggiori riscontri di immigrazione clandestina. “Ci aspettiamo che le pattuglie congiunte diano risultati concreti” ha detto il ministro solveno Hojs che conferma l’impegno della Polizia slovena a svolgere controlli più serrati e precisi di tutta l’area di loro competenza. Il territorio sloveno è infatti un’are adi particolare transito di immigrati verso l’Italia e l’Europa in generale.

      Tra i primi a commentare l’incontro di Brdo è stata Tatjana Rojc, componente della commissione Esteri al Senato italiano, la quale ha dichiarato: “La ripresa delle pattuglie miste sul confine italo-sloveno conferma la volontà di collaborazione concreta che c’è tra i due Paesi – afferma la senatrice, e aggiunge “Credo sia da condividere anche l’accelerazione dell’ingresso della Croazia nell’area Schengen, come indicato dalla Commissione europea nella nuova strategia Ue che prevede misure per proteggere la libertà di movimento e la sicurezza dei confini allo stesso tempo“.

      https://www.droneblog.news/droni-di-pattugliamento-al-confine-italo-sloveno
      #drones

  • #Melilla, le lieu d’un #massacre#Lettre_ouverte aux députés européens

    « Nous avons passé un cap. Le massacre est sous nos yeux. Les #morts s’amoncèlent. Et il semble que ça ne compte pas. » Après les exactions de Melilla, le collectif « J’accueille l’étranger » interpelle les député·es européen·nes avec force : « Prononcez-vous fermement pour une toute autre politique d’immigration » !

    Le vendredi 24 juin 2022, à peu près deux mille personnes, depuis des jours et des jours harcelées dans les forêts autour de Gourougou par la police et la gendarmerie marocaines, ont décidé de s’organiser pour « frapper » la barrière.

    Ce n’est pas une chose nouvelle.

    Depuis qu’il y a des #barrières, il y a des gens pour les « frapper », c’est à dire pour les franchir.
    Avec ce qu’il faut pour s’accrocher et passer de l’autre côté.
    Sans l’aide de « mafias », comme on l’a suggéré ici et là, comme si cela dédouanait de toute culpabilité les Etats.
    Cherchant sa vie et ses droits, celui notamment de fuir un territoire non protecteur ou en guerre et de demander l’asile.
    Et surtout, sans menacer l’intégrité territoriale de l’Espagne, ou de l’Europe.
    L’#intégrité_territoriale de l’Espagne : le premier ministre espagnol l’évoquait déjà au moment où le Maroc laissait entrer dans les enclaves espagnoles les jeunes Marocains dont il se servait pour effrayer l’Espagne et avec elle, l’Europe. L’intégrité territoriale, c’est aussi une des questions posée lors du congrès de l’OTAN à Madrid, ce mercredi 29 juin.

    C’est une nouvelle manière de communiquer.

    La convention de Genève, qu’en France la campagne électorale a attaquée aussi, semble bien loin.
    Personne n’est en guerre contre l’Europe à la frontière sud. Le Sahel souffre de crises diverses, provoquées par la sécheresse et les changements climatiques dévastateurs. Mais le Sahel n’est pas en guerre contre l’Espagne, ni contre l’Europe.
    L’Union Européenne, avec l’aide des pays tiers, protège ses frontières.
    Que ce désir de protection-là soit une fuite en avant sans imagination et sans avenir, cela a été parfaitement argumenté.

    Que l’Union Européenne soumette les pays européens à la volonté ou au caprice des pays tiers dont elle fait ses gendarmes, cela connaît des précédents.

    Que le prix de ce désir de protection, sans imagination, sans avenir, dangereux et contreproductif, soit l’acceptation de milliers de morts, oubliés chaque année dans les déserts, au fond des mers et de l’océan, cela a été largement documenté.

    Hélas, pas assez, et pour cause : il s’agit justement de #disparitions.
    Nous, citoyens européens, qui accueillons quand l’Etat et/ou les départements ne le font pas, nous qui connaissons les jeunes qui viennent ici chercher leur vie, poussés par un élan qui ne s’analyse pas mais qui est celui de la survie, nous qui avons vu l’Europe changer, criminaliser de plus en plus l’immigration et empêcher l’asile, contrôler ses frontières extérieures puis ses frontières intérieures, créer des hot-spot, externaliser le contrôle, agir en #complicité avec les garde côtes libyens, refuser des ports aux bateaux chargés de rescapés, durcir les conditions de régularisation sur les territoires européens, nous gardions un espoir.

    Nous pensions : si les gens voyaient ce qu’on ne voit jamais, ces milliers de personnes, chaque année, disparues dans la mer et l’océan, ils se soulèveraient.
    Comment accepter, les yeux ouverts, la mort brutale et organisée de jeunes gens qui sont des frères, des pères, des fils, de jeunes gens qui sont aimés et attendus par des pères et des mères, des frères et des soeurs, des fils et des filles ?
    Nous avons passé un cap.
    Le massacre est sous nos yeux.
    Les morts s’amoncèlent.
    Et il semble que ça ne compte pas.
    Le gouvernement espagnol se déshonore en félicitant le Maroc.
    Puis en accusant les #mafias.
    Les autres gouvernements restent muets.
    En France, l’événement majeur est un entrefilet dans la revue de presse internationale, cinq jours après.
    En France, qui est partie prenante du massacre, puisque plus haut, à sa frontière, les policiers et gendarmes empêchent tout accès à son territoire, ce qui a provoqué, en un an, la mort de neuf jeunes gens, tous pour toujours pleurés par leurs pères, mères, frères et soeurs.
    Les collectifs que nous sommes s’étranglent de colère et de chagrin impuissant.
    Selon les témoins communautaires sur place, les corps sont dans trois hôpitaux. L’hôpital Hassan II de Nador, l’hôpital de Berkane, et un autre encore.
    Des chiffres circulent.
    136 morts ici, 64 là.

    Ces chiffres sont à confirmer : les responsables communautaires n’ont pas pu entrer dans les hôpitaux.
    Les journalistes ne le peuvent pas non plus.

    Mais les images et les récits en rendent le nombre avancé probable. Même si l’Europe y répond par des chiffres inférieurs, tout aussi variables. 5, 27, 45, 70 selon les médias et des témoins. Ce peu de certitude, ce peu de diligence pour enquêter immédiatement sur le nombre de morts, sur leur identité, comme le demande fermement le GISTI, ce flou entretenu, prouve à quel point le mal est fait. À quel point 5 ou 27 ou 136 ou 200, c’est du pareil au même, et à quel point, comme le dit l’archevêque émérite de Tanger, Santiago Agrelo Martínez, ce ne sont que des pauvres qui meurent : ne cherche pas à savoir combien, ne cherche pas à savoir comment.
    On voit les corps, on voit même qu’on creuse des trous dans la terre pour vite y enfouir les corps, ce qui ne veut pas dire enterrer. Frères, pères, fils de personne. Personne ne saura où leur vie s’est arrêtée. C’est l’idée d’une civilisation qui s’échoue. Elle le fait dans les eaux de la Méditerranée et de l’Atlantique, qui sont aveugles, presque jour après jour. Elle s’échoue ici, bien en vue.
    On voit, donc.
    On voit.
    Et il semble que ça ne compte pas.

    D’ailleurs, qui montre ?
    L’association pour les droits humains au Maroc, section Nador a filmé les violences, malgré les risques : on apprend, le 27 juin qu’un journaliste de El Pais est en garde à vue pour avoir voulu se rendre au cimetière.

    Quoi qu’il en soit, les policiers ont filmé, eux aussi.
    Dans leur montage, il y a un sens du suspens, on la voit de haut, de loin, cette petite foule, courant, bâtons en main, vers la barrière.

    Pour quelle raison les militaires et les policiers marocains ont-ils filmé les violences déshumanisantes, jusqu’au meurtre, dont ils se sont rendus coupables ?
    Cette question sans réponse jusque là, à peine posée, mériterait une enquête, elle aussi.
    Une image est destinée.

    À qui ? Et à quoi ?

    Une sorte d’avertissement ? Voici de quoi nous sommes capables ? Le sentiment du travail accompli ? Après tout, Pedro Sanchez l’a eu, ce sentiment, quand il a pris la parole tout de suite après le massacre. Et les policiers espagnols ont collaboré, se racontant, sans doute, dura lex sed lex, qu’il faut bien se salir les mains, que ce sont les ordres, qu’après tout les Européens votent, et qu’ici, on ne fait pas de politique. Dans une ignorance totale des traités internationaux, des droits fondamentaux, devenant violents sans le voir venir. La #banalité_du_mal hélas n’est pas réservée à un temps et un lieu.
    Mais de fait, sur la route migratoire, qu’on meure invisibles ou très visibles, on meurt toujours en silence - on disparaît.
    Et on meurt instrumentalisés.

    Nous savons très bien que les gens qui ont tenté de franchir la barrière de Melilla, cherchant à sauver leur vie comme nos enfants le feront dans quelques années, quand ils ne pourront pas supporter les 45 degrés de leur été qui durera six mois et fuiront la destruction de leur environnement, ne menacent l’intégrité de personne et au contraire, trouveront du travail dans les chantier et les champs d’une Europe en manque de main d’oeuvre. Nous savons très bien que les responsables de ces assassinats ne sont pas les réseaux de passeurs. #Nous_savons très bien que l’Europe a fait jusqu’à présent aux ressortissants des pays dont elle exploite les ressources, une #guerre_invisible. Le 24 juin, la guerre s’est exposée. Nous devons réagir à la hauteur de l’événement.

    Que l’#image serve au moins à prendre acte que la #violence_radicale est inévitable quand il s’agit de fermer radicalement une frontière, et que cela risque, à force, de ne plus secouer personne d’#indignation.

    C’est une course contre la montre que vous devez gagner. Pensant à l’Histoire telle qu’elle s’écrira au futur. Vous savez que devant elle, l’Histoire, et devant ce futur, nous avons raison. Vous aussi vous auriez préféré qu’en octobre 1961, la police française n’obéisse pas aux ordres et qu’elle ne jette pas en Seine des manifestants algériens pacifiques, ou qu’elle ne reçoive pas ses ordres-là. Qu’au mois de juillet 1942, elle n’obéisse pas aux #ordres, ou ne reçoive pas ses ordres-là qui ont permis l’envoi à la mort des juifs vivant en France.

    Il en est peut-être encore temps : lisez les nombreuses analyses que les spécialistes des circulations ont proposées, prononcez-vous fermement pour une toute autre politique d’immigration, grâce à laquelle des continents pourront à l’avenir se respecter, engagez-vous à faire preuve d’inventivité et d’imagination, loin de toutes les idéologies de la peur qui ont, hélas, en Europe, le vent en poupe.

    https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/050722/melilla-le-lieu-d-un-massacre-lettre-ouverte-aux-deputes-europeens

    #tribune #responsabilité #migrations #asile #réfugiés #frontières #barrières_frontalières #murs #décès #Espagne #Maroc #responsabilité

    via @isskein

  • Par les temps qui courent, c’est pas tous les jours qu’un Etat décide de démanteler un mur...
    Slovenia to dismantle border fence with Croatia

    Slovenia has announced that it will be taking down its border fence on the Croatian border by the end of the year. The Interior Ministry confirmed the plan to the news agency STA.

    Slovenia’s new government has vowed to remove the controversial fence that separates it from neighbouring Croatia. Construction on the fence started in late 2015 during the height of the what is often referred to as the ’European refugee crisis,’ when hundreds of thousands of people fled to EU countries from war-torn Syria.

    The fence was designed to curb irregular migration into Slovenia through the Balkans. It was extended several times since 2015, and is currently about 200 kilometers long.

    Many people have been insured trying to scale the structure, suffering considerable cuts on the barbed wire that was placed on top of the fence.
    New government wants to change direction

    Slovenia shares a 670 kilometer-long border with Croatia, meaning that roughly a third of their shared border has been fortified with a fence.

    Both countries are members of the European Union, but only Slovenia is also part of the Schengen Area — a group of European countries that have abolished border controls at their shared borders. In part because of this, Slovenia has seen a lot of people trying to cross its borders to get to other Schengen countries, like Germany, Austria or Italy.

    Both Croatia and Slovenia have repeatedly come under fire for their treatment of migrants and refugees; Croatia in particular has faced repeated accusations of conducting illegal pushbacks into neighboring Bosnia.

    The Slovanian new government, which was sworn in last week, wants to change the country’s border policies. The left-liberal government under Prime Minister Robert Golob committed itself to demolishing the border fence in its coalition agreement, and they have announced plans to instead monitor the border with drones and cameras.

    https://www.infomigrants.net/en/post/41109/slovenia-to-dismantle-border-fence-with-croatia
    #murs #barrières_frontalières #Croatie #Slovénie #frontière_sud-alpine #asile #migrations #réfugiés #Balkans #route_des_Balkans

    Mais bon... au lieu des murs... des #drones #caméras_de_vidéosurveillance... c’est pas vraiment un changement de cap... voir :
    Slovenia e flussi migratori : via il filo spinato, arrivano i droni
    https://seenthis.net/messages/966571

    ping @isskein @karine4

    • Slovenija objavila koliko će trajati rezanje ograde na granici s Hrvatskom, mijenjaju politiku prema migrantima: Učit će ih jezik i integrirati u društvo

      Slovenska vojska ovih dana počinje s uklanjanjem 200 kilometara ograde na granici prema Hrvatskoj. Kako je najavila Tatjana Bobnar, ministrica unutrašnjih poslova u vladi Roberta Goloba, vojnici dnevno mogu ukloniti 200 metara žice, što znači da će posao biti gotov za 150 radnih dana, tj. potkraj veljače naredne godine. Ministrica Bobnar najavila je i značajne promjene u migracijskoj politici zemlje

      Bobnar uvjerava da će policija nakon uklanjanja žice temeljito obavljati nadzor granice te tako nastaviti osiguravati primjerenu razinu sigurnosti pograničnom stanovništvu.

      ’Vlada i MUP zalažu se za sigurne rute migranata i siguran prelazak granice za građane, stanovnike i migrante. Zbog toga smo osnovali novo savjetodavno tijelo koje se već sastalo s predstavnicima državnih tijela, organizacijama i predstavnicima civilnog društva koji rade na području migracija te će pripremiti cjelovitu migracijsku strategiju. Oni će se usredotočiti na osiguravanje sigurnijih putova migracija, učinkovitije procedure azila i dobivanje boravišnih dozvola kako bi se olakšali uvjeti za međunarodnu zaštitu i sustavnu integraciju u društvo. Azilante je potrebno sustavno integrirati u društvo i tržište rada te im omogućiti učenje jezika, a spriječiti iskorištavanje radnika’, smatra ministrica Bobnar.
      Slovenska ministrica vanjskih poslova Tatjana Bobnar

      Dakako, desna oporba smatra da je u pitanju zabrinjavajući zaokret. Oporbena Nova Slovenija (NSi) predviđa pogoršanje sigurnosne situacije jer se zbog nedostatka pšenice očekuju veće migracije iz sjeverne Afrike, a ojačat će i balkanska krijumčarska ruta, smatraju. Policijska kontrola, kako predviđa vlada, neće biti dovoljna.

      ’Nije realno to da dodatna tehnička sredstva, poput dronova koje ministrica često spominje, mogu pružati istu razinu sigurnosti kao tehničke barijere’, komentirao je odluku zastupnik Nove Slovenije Janez Žakelj. NSi stoga predlaže selektivno uklanjanje ograde, ne svugdje.

      Podsjetimo, Slovenija je izgradila 194 kilometra ograde tijekom migrantskog vala 2015., u razdoblju u kojem je kroz državu prolazilo pola milijuna ljudi, na vrhuncu čak 14.000 dnevno. ’Tada je ta krajnja mjera bila nužna, meni je bilo krajnje neugodno, nisu se dobro osjećali ni drugi u vladi’, prisjetio se za Televiziju Slovenije tadašnji premijer Miro Cerar.

      Po njegovu mišljenju, to je bio jedini način da se kontrolira gomila ljudi i da se o pravilno brine o njima. Inače, prijetilo je zatvaranje austrijske i talijanske granice, a ni južni susjed, kako kaže, nije se ponio baš susjedski.

      ’Hrvatska tada nije bila kooperativna, znamo da se i sama ilegalno organizirala i slala izbjeglice preko zelene granice, noću, preko rijeka’, podsjetio je Cerar.

      Ogradu je privremeno postavila tadašnja vlada i najavila da će biti uklonjena u najkraćem mogućem roku.

      https://www.tportal.hr/vijesti/clanak/slovenija-objavila-koliko-ce-trajati-rezanje-ograde-na-granici-s-hrvatskom-m

    • Slovenia’s interior minister faces no-confidence vote

      Opposition SDS Democrats tabled a motion of no-confidence on Tuesday against Interior Minister #Tatjana_Bobnar, alleging that he should be removed from office for his government’s decision to remove the long border fence erected to fight irregular migration between 2015 and 2016.

      The motion against Bobnar alleges misconduct and dereliction of duty and notes that his government’s decision to dismantle the fence built to stop the flow of irregular migrants has led to a surge in irregular migration.

      The government’s decision has had “security and political consequences,” said SDS lawmaker Branko Grims. Between January and August, Slovenia saw a 13% increase in irregular border crossings compared to the whole of last year, police data shows.

      Grims also pointed to the high increase in expressions of intent to apply for international protection. “Slovenia is becoming a destination country for illegal migrants,” he said.

      SDS has claimed for weeks that Bobnar has been knowingly opening borders to irregular migrants and putting citizens at risk.

      “If you work honestly and lawfully, you can face anyone in good conscience and defend your decisions at any time with reasonable arguments,” said Bobnar before the motion’s announcement, noting that she did not fear a motion that accused her of “solidarity and respect for human rights and fundamental freedoms”.

      In Slovenia, the opposition frequently uses no-confidence votes against ministers without actually being able to oust them. Instead, this allows the opposition to mount targeted attacks on the government and get significant airtime.

      The coalition parties said they firmly support Bobnar.

      https://www.euractiv.com/section/politics/short_news/slovenias-interior-minister-faces-no-confidence-vote

  • #Serbie : les exilés au pied des murs

    Dans les #Balkans comme ailleurs, toutes sortes de barrières entravent le périple des personnes exilées. Des murs concrets hérissés de barbelés, comme celui que la #Hongrie a fait construire à la frontière de la Serbie. Mais aussi des murs législatifs, technologiques, policiers ou politiques, bâtis en vue de satisfaire l’Union européenne (UE) et ses politiques concertées de rejet des « indésirables ». Pour les principaux concernés, venus d’Afghanistan, de Syrie ou d’Afrique du Nord, c’est l’assurance de violences accrues et de destins enlisés. Reportage au nord de la Serbie, aux confins de l’UE.

    Première vision du centre-ville de #Sombor : quatre jeunes migrants prennent tranquillement le soleil sur un banc d’une artère commerçante. C’est le début de l’après-midi, le dernier dimanche avant la Pâque orthodoxe, et les rues sont presque vides dans cette ville moyenne et proprette de la région de la #Bačka, au nord-ouest de la Serbie. Deux flics approchent : échange de signes, contrôle des papiers, fouille des sacs, c’est bon pour cette fois. Illico, les quatre jeunes décampent, message reçu : ils ne sont pas bienvenus en ville.

    Un peu plus loin, sur la route qui mène aux frontières hongroise et croate (toutes deux à environ 25 km de Sombor), on roule le long d’un faubourg résidentiel. Sur le bas-côté, des silhouettes discrètes chargées de sacs de course. À l’orée d’un petit bois, on débouche sur une sorte de kermesse pas drôle. Une vingtaine de taxis attendent les clients potentiels, qui prennent le frais sous les ombrages en attendant la rupture du jeûne du Ramadan. Derrière l’enseigne « Night-Club Grizzly », des exilés se pressent dans une petite boutique ou papotent sur un vieux terrain de basket, assis en cercle sur des chaises en plastique. Dans une arrière-cour, de jeunes types du cru d’allure pas commode – survêt’, bombers, crâne rasé – rigolent autour d’un barbecue. Une impression latente et désagréable, confirmée plus tard par des connaisseurs du site : on est tombés au cœur d’un business, où chauffeurs de taxis et jeunes du coin profitent de la détresse des exilés pour arrondir les fins de mois. Pas vraiment le temps d’approfondir : le maître des lieux, un colosse patibulaire, nous prie virilement d’aller voir ailleurs1.

    « Ailleurs », c’est le camp officiel, à quelques centaines de mètres. Une allée d’arbres conduit à une ancienne colonie de vacances, réaffectée à un Centre d’accueil du Commissariat pour les réfugiés et les migrations de la République de Serbie (KIRS). Le grillage est défoncé et le portail ouvert. Assis sur un banc, quatre jeunes Syriens décrivent à gros traits le quotidien du camp de Sombor plein à craquer, où tout est pourri. Ils sont là depuis huit mois dans le vide absolu – « No money, no work ». Le dialogue est interrompu par l’irruption d’un employé tremblotant qui nous fait raccompagner par un vigile. Devant l’entrée, le mot a tourné : personne ne veut causer. Ambiance.

    Bruxelles sous-traite

    Le camp de Sombor est l’un des quatorze ouverts par la Serbie à destination des migrants présents sur son sol. Frontalière de quatre pays membres de l’Union européenne (Croatie, Hongrie, Roumanie, Bulgarie) dont un (la Hongrie) fait partie de l’espace Schengen, elle-même candidate à l’adhésion et dépendante des subsides européens, la Serbie obéit aux desiderata de Bruxelles. Les procédures d’adhésion prévoient un alignement progressif des candidats sur les politiques communautaires – y compris en matière d’immigration. C’est la quadrature du cercle qui enserre la Serbie, la Bosnie-Herzégovine ou encore l’Albanie dans ses rets : pays de transit, ils se voient néanmoins contraints de défendre les murs d’une forteresse Europe dont ils ne font pas partie, et contribuent donc, bon gré mal gré, à l’externalisation de la politique migratoire européenne, en deuxième ligne derrière la Turquie, la Libye ou le Maroc.

    En jeu ? L’exemption de visas pour leurs ressortissants dans l’espace Schengen (obtenue par la Serbie en 2009 seulement), et surtout le fonds, sonnant et trébuchant, de préadhésion à l’UE. Quand il s’agit de repousser les migrants aussi, l’Union crame la CB : 90 % du budget du KIRS en provient. Les camps ne s’en portent pas mieux pour autant. « On peut mettre tout l’argent qu’on veut, ça ne change rien car personne ne prend soin des lieux », explique le juriste Radoš Đurović, directeur de l’association de soutien juridique Azylum Protection Center (APC), à Belgrade. Son organisation, pourtant reconnue par l’État serbe, jouit d’un accès limité à l’intérieur des camps. C’est par des vidéos fuitées qu’elle documente la vétusté des lieux, l’absence d’hygiène, les toilettes infectes, le surpeuplement et le désespoir.

    Au camp de Subotica, la grande ville du nord de la Serbie, à un jet de pierres de la frontière hongroise, « la gale est endémique », affirme un membre de l’association de soutien aux exilés Collective Aid, qui remet une couche : « Nous avons vu des migrants porteurs de plaies ouvertes surinfectées par la gale. » Quand on y passe au petit matin, des exilés dorment dans des duvets à l’extérieur, par un froid peu printanier. Selon l’APC, ils seraient 350 pour une capacité d’accueil de 200. Deux jours plus tard, un Marocain y sera retrouvé mort : d’une overdose d’alcool et d’opioïdes, affirme le KIRS. Comment savoir ? Les médecins sont spécialement appointés par l’administration des camps, à qui ils doivent leur gagne-pain, explique encore Radoš Đurović – difficile, dès lors, de dénoncer la corruption, les trafics, les mauvais traitements…

    L’incurie de la Serbie dans la gestion des camps reflète son rôle de petit rouage de la machine à refouler européenne. Les violences de la police serbe sont documentées, mais sans commune mesure avec celles de ses homologues croate et hongroise. La Serbie prend tout de même sa part du jeu sinistre des « pushbacks2 en cascade », d’un pays à l’autre, d’Italie ou d’Autriche vers la Slovénie, puis la Croatie, puis la Serbie, le long de ce que le réseau Migreurop dénonce comme « une chaîne de violation de droits ». Dans le sens retour aussi, la Serbie est un cul-de-sac : la Macédoine du Nord, pays de transit précédent sur la route de l’Europe, refuse systématiquement les réadmissions. Triste routine, les autorités conduisent donc les pushbackés au camp serbe de Preševo, aux confins de la Macédoine et du Kosovo. À Preševo, les exilés sont retenus quelques jours illégalement avant de reprendre, à prix d’or, un taxi pour la capitale et le nord du pays. Manège absurde.

    Dans une région qui a récemment connu d’importants déplacements de population, les habitants semblent globalement ne pas sombrer en masse dans la haine contre les migrants. Des milices d’extrême droite ont bien entrepris de les terroriser, mais le phénomène reste relativement marginal3. Politiquement, cependant, le sujet peut se montrer aussi porteur en Serbie qu’ailleurs : les tabloïds proches du régime d’Aleksandar Vučić (voir encadré) font à l’occasion leur beurre d’un fait divers, et le ministre de l’Intérieur, l’aboyeur ultranationaliste Aleksandar Vulin, multiplie les déclarations tonitruantes. Mais en dehors de ces effets de manche xénophobes, la tendance est surtout à l’occultation : la Serbie n’est pas concernée par la crise migratoire, d’ailleurs elle la gère à merveille. Et les keufs d’assurer l’invisibilité des indésirables en mettant des bâtons dans les roues des collectifs d’aide4, en démantelant squats et campements informels et en faisant la chasse aux migrants dans les centres-villes, toujours direction Preševo. « La police communique toujours sur les mêmes nombres de migrants, multiples du nombre de bus mobilisés dans l’opération, lesquels peuvent accueillir 84 personnes. Ça n’a aucun sens », grincent à Belgrade les militants d’une autre association de soutien aux exilés, Klikaktiv. Rien qu’en avril, deux grandes rafles ont été menées contre les exilés dans la région.

    Mais squats et campements sont fatalement l’exutoire de l’insalubrité et de la saturation des camps. Employé à la gare de Subotica, Marko nous raconte que certains jours, il a compté 100 à 130 personnes migrantes sur les voies de fret, entre les squats et wagons misérables qu’ils occupent de part et d’autre des rails. « Ça me fait de la peine. Je suis orthodoxe, pour moi tous les hommes sont égaux. » Il les a filmés à destination d’un copain journaliste, qui a prudemment refusé de diffuser les images. « Le gouvernement raconte que les migrants envahissent les villes. Mais en réalité, c’est là qu’ils traînent, sur les voies. » Le milieu du rail bruisserait de rumeurs de migrants morts sous les roues de trains de marchandises. La rançon, peu surprenante, de l’indifférence.
    Murs et châtiments

    Si les personnes migrantes sont aussi nombreuses à Sombor et Subotica, c’est évidemment à cause de la proximité de l’Union européenne. D’un côté, la Croatie, dont la frontière est principalement marquée par le Danube, large à cet endroit de plusieurs centaines de mètres. Ça se tente. Le journaliste Philippe Bertinchamps, correspondant du Courrier des Balkans à Belgrade, nous montre les images filmées par ses soins d’un Zodiac se dirigeant vers la berge. Mais, depuis deux ans, la police croate s’est rendue tristement célèbre par les violences exercées contre les exilés et le caractère systématique de ses refoulements. Sur tout le territoire, fût-ce à l’autre bout du pays, les personnes migrantes arrêtées sont brutalisées et renvoyées en Serbie ou en Bosnie-Herzégovine. Côté hongrois, c’est pire : non seulement les violences et les pushbacks, mais aussi le « mur » construit en 2015 sous les ordres du Premier ministre d’extrême droite Viktor Orbán, sur toute la frontière sud du pays.

    Le mur, le voilà. Balafrant la plaine plate comme la main, immense et monotone, qui s’étend de Budapest à Belgrade, coupant en deux une opulente région agricole dont les populations mêlées ont toujours joué à saute-frontières. À l’arrière des jardins du village de Rastina, à une vingtaine de kilomètres au nord de Sombor, parmi les vergers et les cultures de colza, deux barrières métalliques, hautes de quatre et trois mètres, hérissées de barbelés concertina, encadrent une voie réservée aux patrouilles des flics et des douaniers. Le dispositif sécuritaire est agrémenté d’un arsenal de gadgets dernier cri, comme le rappelle un récent rapport du précieux réseau Migreurop : « Cette barrière est équipée de technologies capables de délivrer des chocs électriques, de capteurs de chaleur, de caméras ainsi que de haut-parleurs s’adressant aux personnes exilées en plusieurs langues5 » Le nec plus ultra.

    Pour financer ces petits bijoux et encadrer le sale boulot des gardes-frontières, on retrouve Frontex, l’agence de surveillance des frontières extérieures de l’Union européenne, dotée de moyens colossaux6. Témoin voire complice quotidien des abus de la police hongroise, des chiens d’attaque lancés sur les passe-frontières ou des migrants enfermés dans des conteneurs avant d’être refoulés7, Frontex a attendu février 2021 pour quitter le pays d’Orbán, sous la pression médiatique et après que la Cour de justice de l’Union européenne a interdit (en vain) à la Hongrie de procéder aux pushbacks. La duplicité européenne – se dire étranger aux exactions tout en les supervisant – avait fini par se voir. Sur le terrain, il y a longtemps qu’elle ne faisait de doute pour personne. Après des années passées en lien avec les institutions internationales, Radoš Đurović s’est fait une religion sur la question : « Ce n’est pas vrai qu’il n’y a pas de politique migratoire européenne commune. Dans la pratique, elle consiste tout simplement à freiner voire arrêter les migrations. » À n’importe quel prix. « L’Europe sait parfaitement ce qui se passe ici. Toutes les associations ont des contacts avec les institutions européennes, à qui elles font remonter les infos. » Violences comprises ? Oui. « À cette échelle, des violences aussi systématiques ne peuvent être orchestrées que d’en haut », lâche-t-il.

    À côté de Frontex, des accords bilatéraux entre États permettent aussi d’organiser des opérations de police communes. Quand cette coopération s’effectue au sein du très réac’ groupe de Visegrád8 au nom de la « défense collective des frontières de l’Europe » chère à Orbán, le pire est attendu : la police tchèque prêterait la main aux brutalités de la police hongroise. En revanche, la présence de la police allemande exercerait des vertus apaisantes, l’opinion du pays étant plus scrupuleuse en matière de droits humains. Misère des petits jeux diplomatiques... Passer, à tout prix

    Si médiatisé soit-il, le mur hongrois fait pâle figure à côté de ses prédécesseurs des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, ou de la frontière gréco-turque. Un jeune Marocain, rencontré à Subotica, ne s’est même pas posé la question : « La frontière espagnole, c’est juste impossible. C’est grave ce qui se passe là-bas. La Hongrie, ça va beaucoup plus vite. » « Le mur n’a rien d’efficace, confirme Radoš Đurović. Il alimente juste le trafic des passeurs. » Même son de cloche du côté de l’association Klikaktiv : « Les gens continuent à tenter de passer par le mur parce que c’est la voie la plus rapide. Les barbelés et les chiens n’y changent rien. » De temps à autre, la police découvre un tunnel creusé sous le mur, au risque pour ceux qui l’empruntent de se faire cueillir à la sortie, ou de mourir étouffés sous les éboulis.

    Passer, donc, ça se fait. Le désespoir donne des ailes et l’adrénaline occulte momentanément la douleur (voir le témoignage de Zyed ci-contre). Surtout, il n’est aucun problème auquel le marché ne propose sa solution frelatée, et le « game » du passage nourrit une économie florissante9. De la course en taxi surtaxée au « package » migratoire complet, tout un catalogue de services est mis à disposition – auxquels certains migrants prêtent parfois la main pour financer leur prochaine tentative. Aux plus offrants, les passeurs proposent un « guarantee game », un passage « garanti », comme nous l’expliquent les membres de Klikaktiv : pendant qu’une première troupe est envoyée en diversion, les candidats plus fortunés tentent la traversée à un autre endroit. Côté hongrois, si tout va bien, un véhicule attend et les douaniers – dont la corruption est proverbiale en Hongrie – regardent ailleurs.

    Ensuite, les personnes migrantes s’évanouissent dans la campagne hongroise. Lancé début 2015, le groupe de solidarité MigSzolt, à Szeged (à 15 km au nord de la frontière serbe), a ainsi fermé boutique dès novembre 2017. Parmi ses fondateurs, le chercheur Mark Kékesi raconte : « Nous n’avions plus d’activité. Les migrants avaient disparu de Hongrie. Il faut dire que les arrestations sont permanentes et que beaucoup d’exilés se retrouvent en prison ou expulsés, souvent après dénonciation des habitants. Ceux qui passent réémergent ensuite en Autriche ou en Allemagne, mais leur circulation sur le territoire est invisible, et sans doute liée au crime organisé. »

    Pour ceux, nombreux, qui n’ont pas les moyens financiers nécessaires, les chances sont beaucoup plus minces. Dans un square proche de la gare routière de Belgrade, Djelaluddin résume la situation en quelques phrases désabusées : « Ça fait quatre mois que je suis dans ce pays et j’ai déjà tenté plusieurs fois de passer. Et partout j’ai été brutalisé. En Hongrie, en Croatie, en Roumanie, on te tape à chaque fois. Ils m’ont aussi pris mon argent et mon téléphone. Je ne sais plus quoi faire. » Pourtant, son histoire ne laisse aucun doute sur son droit à l’asile politique : « Je suis parti d’Afghanistan quand les talibans sont revenus [en août 2021]. À cette époque, j’étais dans l’armée. Nous n’étions même pas au combat, seulement en exercice. Ça a suffi pour que les talibans me considèrent comme un ennemi », raconte-t-il en montrant les stigmates des exactions subies : un doigt tordu dans le mauvais sens et une vilaine cicatrice au cou. Il retrace à grands traits son périple, l’Iran, la Turquie, la Grèce, la Bulgarie, un trajet assez rapide, mais semé d’embûches. « Je connais trois personnes qui ont été tuées par des chiens à la frontière bulgare. Partout, on nous traite comme des animaux. » Ses yeux s’illuminent encore quand il raconte son rêve : le Canada. En attendant la rupture du jeûne, Djelaluddin propose de nous payer un sandwich. Il peut se le permettre, dit-il : il lui reste 14 ou 15 euros. Quand on le quitte, il lève le pouce, souriant.

    D’autres n’ont plus cette énergie. Chez Klikaktiv, Vuk Vučković ne compte plus les personnes blessées en franchissant le mur, ou après avoir rencontré les matraques hongroises, qui reprennent la route sans attendre d’être guéries – et finissent invalides. Quand tous les horizons sont bouchés, « certains sombrent dans la drogue ou la folie », nous explique Radoš Đurović. Ils perdent alors de vue ce territoire rêvé qui se démène pour les refouler : l’Europe, juste de l’autre côté du mur.

    Le triangle mord

    Tout a une fin – les murs aussi. Depuis 2020, une nouvelle route s’est ouverte afin de contourner le mur hongrois par le Banat, région à cheval sur la Serbie et la Roumanie10. Au niveau du poste-frontière qui relie Rabe (Serbie) à Kübekháza (Hongrie), la clôture aboutit à un simple portail métallique. De l’autre côté de la chaussée, une campagne ouverte, ponctuée de quelques bosquets : la frontière serbo-roumaine, que rien n’indique sur le terrain, pas même un bout de grillage. Un pick-up de la police roumaine se dirige vers nous avant de se garer près de la guérite des douaniers. Quelques minutes plus tôt, on l’avait repéré, arrêté à notre hauteur, tandis que nous approchions d’un squat de personnes migrantes, dans une usine abandonnée entre les hameaux de Majdan et Rabe.

    Car, en dépit des apparences, la Roumanie n’est guère plus accessible que la patrie d’Orbán. Caméras à vision thermique, chiens équipés de GPS, dispositifs de détection des battements du cœur… Toute la quincaillerie de Frontex est mobilisée pour interdire le passage. Certains exilés s’y seraient repris des dizaines de fois. Pendant des semaines ou des mois d’attente, ils rasent alors les murs des villages sinistres, aux trois quarts vides et en ruines, que relient des routes en béton défoncé le long de la frontière. Les derniers mois, on a compté jusqu’à 300 migrants squattant les maisons abandonnées de Majdan – soit davantage que la population officielle du village. Ils se font discrets, car les relations avec les habitants sont tendues ; quelques-unes des belles pintades qui errent au milieu des rues auraient assouvi la faim d’exilés.

    À une dizaine de kilomètres à l’ouest, par-delà les champs, le village de Đala s’étend mollement jusqu’à la rivière Tisza qui, sur quelques kilomètres, marque la frontière entre Serbie et Hongrie. Début 2020, la Hongrie a déployé des unités maritimes armées pour dissuader les migrants de tenter la traversée à la nage. Côté serbe, une grosse bagnole de police patrouille sur la berge, parmi les herbes hautes.

    Un peu en retrait, le bourg de Srpski Krstur semble presque vivant. C’est la sortie des classes, des enfants roms, nombreux dans la commune, gambadent sur les trottoirs. Un peu à l’écart de la route principale, un faubourg délabré s’étire en direction de la rivière. Devant une épicerie, une dizaine d’exilés papotent ou boivent des coups. Un Marocain nous raconte qu’il prend la route pour la deuxième fois. Après treize ans à Bologne, malgré femme et enfant, il a été expulsé au Maroc, d’où il est reparti pour rentrer chez lui. Son récit est interrompu quand, branle-bas de combat, deux taxis débarquent coup sur coup, déchargeant des personnes migrantes en provenance de villes voisines. Deux autres voitures arrivent dans la foulée et font chacune monter un groupe. Le conducteur de la deuxième, un jeune Serbe élégamment mis, nous jette un regard peu amène. Derrière nous, la porte de l’épicerie se ferme brusquement à double tour, clac. En quelques minutes, les exilés s’évaporent dans la nature. L’un d’eux, avec qui nous venions d’échanger quelques mots, se cache derrière l’angle du mur, son foulard remonté sur son visage.

    Comme à Sombor, nous dérangeons. C’est toute une économie locale dont les voyageurs de l’exil, pris au piège, sont la clientèle captive. Du petit taxi indépendant au réseau transfrontalier armé de sa propre flotte de voitures, le trafic des passeurs aux frontières nord de la Serbie aurait représenté entre 8,5 et 10,5 millions d’euros en 2020, selon les chiffres de la Global Initiative Against Transnational Organized Crime. Avec la complicité inévitable de la police, très présente au quotidien dans tous les pays de la région, et largement corrompue. Prises en étau entre l’Europe qui les rejette et les mafias qui leur font les poches, les flics qui les frappent et ceux qui les rackettent, les personnes exilées subissent un enfer humain. Attendant le moment où elles seront libérées de ce bourbier de frontières. Et où, à l’instar de Zyed, jeune Tunisien arrivé en Autriche après des années d’errance, elles pourront enfin dire : « C’est la fin des ténèbres. »

    http://cqfd-journal.org/Serbie-les-exiles-au-pied-des-murs
    #murs #migrations #barbelés #frontières #asile #réfugiés #barrières_frontalières #route_des_Balkans #violence #violences

  • Suomen itärajalla kulkee hontelo piikkilanka, ja Valko-Venäjän kriisi aloitti pohdinnan kunnon aidasta – rajan lähellä ajatukset ristiriitaisia
    –-> trad google translate, avec toutes ses limites : À la frontière orientale de la Finlande, il y a un fil de fer barbelé et la crise en Biélorussie a commencé à se refléter sur une clôture

    Suomen ja Venäjän välinen raja on rauhallinen. Sille on syynä erityisesti Venäjän tehokas partiointi. Suurin osa yrittäjistä jää kiinni jo Venäjällä.

    Olemme Kaakkois-Suomen rajavartioston rajapartion mukana Suomen ja Venäjän välisellä rajalinjalla pari kilometriä Lappeenrannan Nuijamaan rajanylityspaikalta etelään.

    Kaakkois-Suomen rajavartioston vanhempi rajavartija Kimmo Hongisto on partioinut itärajalla jo 23 vuotta. Luvattomia rajanylittäjiä hän ei ole työssään juuri nähnyt.

    – Onhan niitäkin tullut vastaan, mutta hyvin harvoin. Kyllä täällä rauhallista on, Hongisto sanoo.

    Rajan rauhallisuuteen on selkeä syy : Venäjän tehokas rajavartiointi. Suurin osa Suomeen yrittäjistä jää kiinni jo Venäjän puolella, eikä koskaan pääse Suomen rajalle.
    Nykyinen raja-aita ei estä ylitystä

    Jos laitonta maahantuloa yrittävä kuitenkin pääsee rajalle, häntä ei käytännössä estä enää mikään ylittämästä rajaa.

    Suomen rajalinjalla kulkee vain hontelo piikkilanka-aita, jonka ylittäminen ei ole ongelma.

    – Nykyisellä aidalla ei ole rajan ylitystä estävää merkitystä. Se on tarkoitettu lähinnä estämään kotieläinten karkaaminen rajan ylitse, sanoo Kaakkois-Suomen rajavartioston apulaiskomentaja Jukka Lukkari.

    Puolassa ja Baltiassa rakennetaan jo raja-aitoja

    Liettuassa ja Puolassa rakennetaan nyt kovaa vauhtia massiivisia raja-aitoja estämään Valko-Venäjältä kyyditettyjä siirtolaisia ylittämästä rajaa. Viimeksi myös Viro on kutsunut reserviläisiä ylimääräisiin harjoituksiin rakentamaan raja-aitaa Venäjän rajalle.

    Myös Suomessa on herännyt keskustelu raja-aidan tarpeellisuudesta.

    – Viime kädessä aidan rakentaminen on poliittinen päätös, korostaa Kaakkois-Suomen rajavartioston apulaiskomentaja Jukka Lukkari.

    Koko itärajan aitaamista hän ei kuitenkaan pidä järkevänä.

    – Aivan umpimetsästä tuskin kukaan tulee lävitse. Rajanylityspaikkojen läheisyyteen aidan rakentaminen voisi tulla kysymykseen, Lukkari sanoo.

    Rajakylässä

    Ajalemme Nuijamaan kirkonkylän taajamaan. Se sijaitse vain parin sadan metrin päässä Venäjän rajasta. Täällä rajan läheisyys on arkipäivää.

    Entinen rajavartija Kalevi Heikkinen puuhastelee omakotitalonsa autotallissa. Häntä ei asuminen rajan vieressä häiritse.

    – Rauhan rajahan tämä on ollut jo hyvin pitkään, Heikkinen korostaa.

    Viime aikoina hän on kuitenkin seurannut tarkasti Puolasta ja Liettuasta tulevia uutisia Valko-Venäjältä rajan yli pyrkivistä siirtolaisista.

    – Ei se suoraan huolestuta, mutta jos yleisesti ajatellaan niin, on se aika vakava tilanne, Heikkinen sanoo.

    Hänen mielestään Suomellakin pitäisi olla jonkinlainen kyky estää maastorajan ylittäminen.

    – Jos ei heti suoraan rakenneta raja-aitaa, niin ainakin pitäisi olla valmius saada sinne nopeasti sellainen este, että ei ihan suoraan voi tulla rajan ylitse, Heikkinen sanoo.

    Jatkamme matkaamme Nuijamaan kirkolle. Rajavyöhyke alkaa heti sen takana.

    Leena Bovelan on menossa kirkon vieressä sijaitsevaan kirjastoon. Hän asuu vain kilometrin päässä rajasta Lappeenrannan Rapattilassa.

    Hän ei usko raja-aidan pysäyttävän tulijoita.

    – Jos ne haluavat tulla, niin kyllä ne sieltä jostain tulevat, Bovelan sanoo.

    Itärajan kansaedustajat eivät innostu aidasta

    Sdp:n lappeenrantalainen kansanedustaja Suna Kymäläinen nousi aikoinaan valtakunnan politiikkaan vastustamalla venäläisten kiinteistökauppoja Suomessa. Raja-aidan rakentamista itärajalle hän ei kuitenkaan kannata, erityisesti kustannussyistä.

    – Muurien tai aitojen rakentaminen on tosi vaativaa ja sellaisia rahoja ei kyllä varmasti mistään löydy, Kymäläinen sanoo.

    Hän jättää kuitenkin portin auki lyhyempien aidanpätkien rakentamiselle tarvittaville paikoille itärajalle.

    Myöskään kokoomuksen lappeenrantalainen kansanedustaja Jukka Kopra ei lämpene aidan rakentamiselle itärajalle, vaikka ajatuksen aidasta nosti esille oman puolueen eduskuntaryhmän puheenjohtaja Kai Mykkänen.

    Kopran mielestä itärajalle tarvitaan sen sijaan kyky rakentaa nopasti väliaikainen aita estämään maahantuloa.

    – Meillä pitäisi olla valmius jollekin tietylle rajaosuudelle nopeasti pystyttää tällainen aita, Kopra sanoo.

    Suomen ja Venäjän välillä on valtionrajaa noin 1 340 kilometriä, josta noin 1 290 kilometriä on maarajaa ja loppu vesirajaa. Suuri osa rajasta sijaitsee vaikeakulkuisilla erämaa-alueilla.

    https://yle.fi/uutiset/3-12195000

    #fil_barbelé #murs #Finlande #Biélorussie #frontières #Nuijamaa #Lappeenranta #barrières_frontalières #Russie #sangliers

    ping @reka

  • Iraq Building Syria Wall to Keep Out IS Fighters

    Iraq is building a concrete wall along part of its border with Syria to stop Islamic State group jihadists from infiltrating, an Iraqi military source said Sunday.

    In the “first stage” of construction, a wall around “a dozen kilometers (7 miles) long and 3.5 meters (11 feet) high was built in #Nineveh province,” in the #Sinjar area of northwest Iraq, a senior officer told AFP, requesting anonymity.

    Iraq, which shares a more than 600-kilometer-long border with Syria, seeks to “put a stop to the #infiltration of Islamic State members” into its territory, the source added, without specifying how long the wall would eventually run.

    Iraq in 2018 said it had begun building a fence along the Syrian border for the same reason.

    The Syrian Observatory for Human Rights, a Britain-based war monitor, said the wall’s construction was carried out in an area facing the town of #Al-Shaddadi, in the south of Syria’s #Hasakeh province.

    In January in the Kurdish-controlled province, IS fighters attacked a prison to free fellow jihadists, sparking days of clashes that left hundreds dead.

    Many prisoners are thought to have escaped, with some crossing to neighboring Turkey or Turkish-held territory in Syria’s north, the Observatory said.

    IS overran large swathes of Iraq and Syria in 2014, declaring a “caliphate” before Baghdad proclaimed victory in late 2017 after a grinding campaign.

    But a low-level jihadist insurgency has persisted, flaring up particularly in rural and mountainous areas between Iraq’s autonomous Kurdistan region and northern outskirts of the capital.

    https://www.voanews.com/a/iraq-building-syria-wall-to-keep-out-is-fighters/6503811.html
    #Irak #murs #barrières_frontalières #frontières #Syrie #Etat_islamique #terrorisme #anti-terrorisme

    • SOHR: Iraq Building Syria Wall to Keep Out IS Fighters

      Iraq is building a concrete wall along part of its border with Syria to stop Islamic State group jihadists from infiltrating, an Iraqi military source said Sunday.

      In the ‘first stage’ of construction, a wall around ‘a dozen kilometers (7 miles) long and 3.5 meters (11 feet) high was built in Nineveh province,’ in the Sinjar area of northwest Iraq, a senior officer told AFP, requesting anonymity.

      Iraq, which shares a more than 600-kilometer-long border with Syria, seeks to ‘put a stop to the infiltration of Islamic State members’ into its territory, the source added, without specifying how long the wall would eventually run.

      Iraq in 2018 said it had begun building a fence along the Syrian border for the same reason.

      The Syrian Observatory for Human Rights, a Britain-based war monitor, said the wall’s construction was carried out in an area facing the town of Al-Shaddadi, in the south of Syria’s Hasakeh province.

      In January in the Kurdish-controlled province, IS fighters attacked a prison to free fellow jihadists, sparking days of clashes that left hundreds dead.

      Many prisoners are thought to have escaped, with some crossing to neighboring Turkey or Turkish-held territory in Syria’s north, the Observatory said.

      IS overran large swathes of Iraq and Syria in 2014, declaring a ‘caliphate’ before Baghdad proclaimed victory in late 2017 after a grinding campaign.

      But a low-level jihadist insurgency has persisted, flaring up particularly in rural and mountainous areas between Iraq’s autonomous Kurdistan region and northern outskirts of the capital.

      https://www.syriahr.com/en/244765