#murs_intra-urbains

  • Écoute les murs tomber

    « Écoute les murs tomber » est un long-métrage documentaire, construit en un diptyque s’installant aux deux extrémités de la #France. Deux #balades guidées par le regard des personnes qui peuplent chaque endroit.
    À Marseille, une copropriété dégradée du sud de la ville est cernée de murs la séparant des résidences privées voisines.
    À Calais, les #barrières et les #barbelés cherchent à repousser et à rendre invisibles les personnes exilées désireuses de rejoindre l’Angleterre pour y construire une vie meilleure.
    « Écoute les murs tomber » raconte comment l’humain, poussé par le désir d’aller et venir, de vivre et de s’affranchir des interdits et des impasses contourne, seul ou en collectif, ce qui l’enferme, l’empêche, le contraint. Face aux murs, « Écoute les murs tomber » propose des chemins d’espoir et de dépassement.

    https://www.lussasdoc.org/film-ecoute_les_murs_tomber-1,55904.html

    #film #film_documentaire #documentaire #murs #murs_intra-urbains #Marseille #Calais

    • « Les murs sont comme des preuves matérielles d’absence de solution sociale »

      Le collectif roubaisien La Friche vient de sortir un long métrage documentaire sur les murs qui, de Calais à Marseille, enferment les corps et les esprits. Intitulé Écoute les murs tomber, il donne à voir l’universel et l’absurde de frontières mortifères qui seront toujours poreuses face aux aspirations à plus de liberté de mouvement.

      Entre fable et documentaire, récits de vie et actualités sociales, Écoute les murs tomber est un long métrage documentaire autant poétique qu’ancré au béton des murs et aux barbelés des frontières. Porté par la discrètement puissante voix-off de l’artiste Casey récitant un conte d’Hannah Arendt, il nous emmène en balade aux côtés de celles et ceux qui se confrontent à ces murs, du quartier de la Cravache, dans le sud de Marseille, à l’autre bout de la France, à Calais. D’un côté, des copropriétés cloisonnent les quartiers populaires sur eux-mêmes et pourrissent la vie de ses habitants. De l’autre, les murs se font frontières, grillages et barbelés pour empêcher les exilé·es d’aspirer à une vie meilleure en Angleterre. Deux situations qui, sans être comparables, se font écho dans ce que les murs ont d’absurde et de violent, de dépassable et de poreux, complétant un même panorama sur les entraves à la liberté de circuler, et sur les inarrêtables aspirations à plus de liberté.

      Discussion avec Lucas Roxo, Léo Kekemenis et Flora Beillouin, membres du collectif de journalistes, d’auteur.es et de documentaristes La Friche, basé à Roubaix.

      À la base, votre collectif indépendant fait surtout de la production de contenus documentaires et des ateliers d’éducation aux médias, pourquoi avoir fait ce film ?

      Lucas : « Notre dernier projet en date, c’était de faire des résidences de deux semaines dans plusieurs endroits représentatifs de la manière dont l’État français bafoue ses grands principes républicains, notamment auprès des exilé·es à Calais et dans le quartier de la Cravache, à Marseille. L’idée, c’est de travailler avec les personnes sur place pour déconstruire les récits médiatiques et voir avec elles ce qu’elles peuvent proposer comme récit alternatif. On choisit collectivement des thématiques liées aux préoccupations locales, des sujets qui touchent les personnes que l’on rencontre. »

      Vous avez vu des points communs entre ces deux résidences ?

      Flora : « Très clairement, l’idée de se protéger de ses voisins, de construire des barrières et des frontières. Les murs sont comme des preuves matérielles d’absence de solution sociale à des situations complexes. Tout en sachant que cela n’empêche aucunement la situation d’empirer, bien au contraire. »

      Lucas : « Lors de ces deux résidences, qui devaient déboucher sur deux reportages différents, on s’est rendu compte qu’il y avait une thématique qui revenait systématiquement : les murs, visibles et invisibles, comme entraves à la liberté de circuler. Les deux situations se faisaient écho, se complétaient dans leurs manières de raconter comment les murs enferment les corps et les esprits. »

      Les deux situations sont pourtant très différentes, voire peu comparables...

      Lucas : « On s’est vraiment demandé si c’était une bonne idée de parler des deux histoires dans un même film. Il ne s’agit pas de dire que c’est la même chose de voir son quartier encerclé par des murs et des grillages fermés, que de risquer sa vie pour traverser la mer. À travers le texte d’Hannah Arendt, on a essayé de construire le film comme un conte social, une réflexion sur la société d’aujourd’hui, le repli sur soi et la manière dont on installe des frontières à tous les endroits de nos envies intimes, professionnelles, locales comme nationales. On voulait partir du terrain pour voir comment l’État, soit en ne faisant rien et en laissant empirer la situation, soit en construisant lui-même les murs, participe à ces entraves à la liberté de circuler. On voulait partir de situations locales pour avoir une réflexion universelle. »

      Qu’est-ce que vous avez vu d’universel dans les murs ?

      Flora : « Ce qui lie ces deux situations, c’est la ségrégation sociale et spatiale, inégale en fonction d’où tu viens et de ton parcours. Mais ce sont aussi deux histoires de résistances face à des murs qui ont toujours une forme de porosité. À Marseille, Rémi pratique le Parkour comme manière concrète d’enjamber et de dépasser les murs. À Calais, les exilé·es continuent de passer, malgré la politique sécuritaire et la militarisation de la zone. »

      C’est quoi l’histoire du quartier de la Cravache ?

      Flora : « La Cravache et Sévigné sont deux quartiers voisins dans le sud de Marseille (9e arrondissement) en copropriété collective. Le mur qui les séparait est tombé lors d’une tempête il y a bien longtemps1, et la plupart des habitant·es de la Cravache utilisait cette brèche très casse-gueule pour se déplacer dans le quartier d’à côté, où se trouvent l’école, le collège, les commerces, la boulangerie, le club de tennis, de boxe... Mais au lieu d’aménager le passage, la copropriété du Nouveau Parc Sévigné a reconstruit le mur, encore plus haut qu’avant. Les habitant·es sont forcé·es de faire de longs détours pour le contourner, tout en voyant les résidences fermées condamner certains chemins que tout le monde utilisait2.

      Lucas : « Et autour de ces deux quartiers, il y a des résidences privées qui forment des petites zones pavillonnaires. Avant tout était ouvert, avec des rues de tous les côtés, et les habitants pouvaient circuler librement entre les quartiers. Maintenant, les propriétaires privés des alentours ont mis des grilles, des portails et des cadenas. Il y a de plus en plus de résidences privées qui se ferment comme ça à Marseille.3 »

      La scène où une propriétaire affirme que le chemin pour aller à l’école n’est pas libre d’accès est surréaliste...

      Léo : « Dans ces zones, dès qu’on sortait une caméra, que ce soit devant une école ou une boulangerie, on nous disait : “Non ! Vous ne pouvez pas filmer ici, c’est privé !” Une autre fois, une dame vient nous embrouiller et nous dit : “C’est pas un quartier ici, c’est une copropriété privée ! Et maintenant qu’il y a le mur, je dors beaucoup mieux, y avait du trafic ici...” Et à côté t’entends tous les petits murmurer : “Elle dit n’importe quoi.” »

      Flora : « On a rencontré la chercheuse Élisabeth Dorier qui travaille sur ce sujet. Elle pointe du doigt l’ampleur de ces résidences privées et des fermetures progressives des quartiers. Marseille est une des villes de France où il y en a le plus4. »

      Au-delà des corps physiques, les imaginaires sont aussi importants face aux murs ?

      Lucas : « À Calais comme à Marseille, on a aussi vu que les murs physiques pouvaient aussi cloisonner les imaginaires, et réduire les possibilités de penser comment dépasser des situations sociales et politiques qui sont très violentes. On s’est demandé comment faire pour que la narration du film arrive à proposer cette ouverture d’imaginaire pour amener vers l’engagement, la lutte et la traversée… C’est un film sur l’enfermement qui pose aussi la question des possibilités de pouvoir penser autrement la réalité, en nourrissant nos imaginaires avec autre chose que des murs et des frontières. »

      Flora : « À Marseille, Rémi explique que peu de gamins qui grandissent à la Cravache sont allés à la mer, juste à côté, ou encore à la Cité radieuse, en face de la cité. L’enfermement, c’est aussi cet empêchement de se projeter, de s’imaginer dehors et donc de sortir réellement, ce qui les coupe physiquement et mentalement des endroits de cultures et d’éducation. L’exemple de l’école primaire, une école publique qui se retrouve renfermée sur le quartier d’à côté, et oblige les gamins à faire un gros détour pour la rejoindre, c’est une violence symbolique et physique qui est très forte. »

      Le conte d’Hannah Arendt se termine avec l’idée que les murs se pétrifient et que se pose le dilemme de s’y fracasser la tête, ou de les contourner...

      Lucas : « Pour moi, la personne qui résume le mieux la complexité du film, c’est Abdullah, que l’on suit dans la deuxième partie du film à travers les rues de Calais où il vit aujourd’hui légalement. Il est parti d’Afghanistan à quatorze ans parce que ses parents voulaient qu’il rejoigne les talibans. Il traverse la moitié du monde et arrive à Calais vers seize ans. Il réussit à traverser et vit en Angleterre pendant six ans. Il revient à Calais au moment de “la grande jungle”, y reste deux ans et fait partie des derniers expulsés. Il entre ensuite au Secours catholique en tant que bénévole, et vient d’avoir son passeport. Dans l’entretien, il dit que, d’un côté, la situation à Calais est pire qu’avant et que, maintenant qu’il est Français, il est en permanence victime de contrôle au faciès… comment tu fais pour sortir de ce cycle infernal ? Il pose la question de la meilleure manière de traverser un mur. Est-ce que c’est de le casser, de le contourner ou de faire avec ? Le film ne donne pas de solutions, mais il invite à réfléchir ensemble pour les esquiver, les contourner, les casser... »

      https://cqfd-journal.org/Les-murs-sont-comme-des-preuves

  • Les barrières mobiles

    Conçues pour des missions temporaires dʹ#ordre_public, les barrières mobiles se sont aujourdʹhui installées durablement dans le paysage parisien. Elles sont devenues des icônes de la #sécurité. A lʹécoute des vibrations et des résonnances de ces objets métalliques, Eric La Casa enquête sur les sens et les sons quʹelles produisent dans notre environnement.

    https://www.rts.ch/audio-podcast/2023/audio/les-barrieres-mobiles-25896418.html
    #barrières_mobiles #murs_intra-urbains #barrières #Paris #France #urban_matter #frontières
    #podcast #audio

  • À l’épreuve des #murs. Sécurisation et pratiques politiques dans le centre-ville du #Caire postrévolutionnaire (2014-2015)

    La révolution égyptienne de 2011 s’est caractérisée par une lutte pour l’appropriation de l’#espace_public. Elle a été analysée comme une démocratie en actes où les révolutionnaires se sont réappropriés par leurs pratiques et leurs stratégies un espace trop longtemps sécurisé par le gouvernement de Moubarak. Cet article vise à étudier en contre-point les stratégies territoriales de l’État pour le contrôle des espaces publics depuis 2011 et en particulier depuis 2013 avec le renforcement de la #répression envers les #Frères_musulmans et l’arrivée au pouvoir des militaires. Ces stratégies sont mises en évidence dans le cas du #centre-ville, épicentre de la #révolution mais aussi de la représentation et de l’exercice du pouvoir politique. Elles se caractérisent par des pratiques de #cantonnement des #manifestations et par l’instauration de #barrières et de #checkpoints dans le centre-ville du Caire, constituant un véritable dispositif territorialisé et planifié de contrôle des rassemblements publics et des revendications politiques. Cet article vise donc également à analyser les conséquences de ce #contrôle sur les pratiques politiques des opposants au régime à l’échelle locale du centre-ville du Caire à travers la restitution d’observations et d’entretiens menés entre 2014 et 2015.


    https://journals.openedition.org/ema/3705#quotation

    #murs_intra-urbains #Egypte #Le_Caire #urban_matter #villes

  • Sur les #plages d’#Oran, un « mur de la honte » pour endiguer l’exil

    Dans cette ville de l’Ouest algérien, les autorités ont choisi d’ériger un mur à certains points des plages pour contrer les départs de migrants par la mer. Habitants et collectifs citoyens dénoncent son « inefficacité » et un « désastre écologique ».

    9 heures du matin, à #Aïn_El-Turk. La petite plage de #Trouville, située sur la corniche oranaise, se réveille ce lundi 7 mars aux sons des marteaux-piqueurs et des cris des ouvriers, qui s’attellent à construire le mur que les autorités ont décidé d’ériger pour lutter contre l’émigration par la mer en Algérie (harraga ou harga en arabe). Un mur de béton percé de fenêtres que beaucoup ont vite qualifié de « mur de la honte », défigurant certaines parties du #littoral et bouchant l’accès aux plages des riverains, excédés par le projet.

    « C’est n’importe quoi… Je suis un enfant de la mer et je n’ai jamais vu ça de ma vie, râle Miloud, un habitant des alentours, la trentaine, en chargeant l’arrière de son camion de vieux matelas. Ils n’ont qu’à nous enfermer dans une cage, tant qu’ils y sont ! On prend encore de l’argent pour le dépenser inutilement, alors que des gens ont du mal à se nourrir. » Indigné, le pêcheur affirme voir régulièrement les migrants partir par la mer. « Les gens veulent partir et ce n’est pas un mur qui va les en empêcher. La mafia des passeurs est très bien organisée, ce n’est pas ça qui va l’arrêter de travailler. »

    À ses côtés, une voisine, teinture blonde et khôl aux yeux, djellaba sur le dos, confie ne rien comprendre à la situation. « Ils vont complètement nous boucher la vue. D’habitude, j’aime m’asseoir là-bas pour regarder la mer », dit-elle en pointant du doigt le bord de route situé à quelques mètres de chez elle. En s’approchant, on y découvre des escaliers et une partie de la chaussée tombés en ruine. Une image immortalisée par de nombreux détracteurs du projet, et qui a laissé certains d’entre eux penser, photos à l’appui postées sur les réseaux sociaux, que le mur à peine construit s’était effondré.

    Derrière le mur, le mal-être des candidats au départ ignoré

    « En réalité, ils ne l’avaient pas encore monté à cet endroit. Ils avaient creusé l’espace pour faire construire le mur et n’avaient pas anticipé la pluie. Les escaliers situés derrière se sont effondrés dans la nuit car l’eau s’est infiltrée », explique Larbi, membre du comité de quartier à l’origine de plusieurs rassemblements pour protester contre la construction du mur. Avec Karim, son voisin et ami, ils font le tour du littoral pour constater les « dégâts ».

    Un peu plus loin, sous le regard attentif d’une caméra de vidéosurveillance installée il y a peu, tous deux pestent contre l’extension du mur, qui s’apprête à fermer totalement l’accès aux riverains. « La conséquence, c’est que des jeunes ont trouvé ce recoin à squatter le soir alors qu’avant, c’était un endroit tranquille », regrette Karim, qui vit ici depuis quarante ans. Ses filles, âgées de 10 et 12 ans, se disent contre le mur également : « Ça ne veut pas rentrer dans leur tête. »

    Deux jours plus tôt, samedi 5 mars, une réunion était organisée avec des représentants de la wilaya d’Oran (équivalent de la préfecture en France) et cinq associations agissant en défense de l’environnement, durant laquelle les opposants au projet ont explicité les raisons de leur désaccord. Un « désastre écologique » pour les uns, une « honte pour la ville d’Oran » pour les autres. « Cela ne concerne pas que les Oranais, mais tous les Algériens. On ne les laissera pas faire », martèlent plusieurs membres du comité de quartier.

    « Aucune étude n’a été réalisée pour faire cela, enchaîne Karim. On a proposé d’autres solutions à la wilaya, comme l’installation de plots de stationnement ou de petits obstacles dans les escaliers menant aux plages, qui peuvent aussi empêcher les réseaux de passeurs d’acheminer leur matériel. »

    Le projet, dont le coût s’élèverait à 150 milliards de centimes (soit environ 7 millions d’euros) pour toute la côte oranaise, a été validé par la wilaya d’Oran. À Trouville, tout près du mur en construction, la résidence secondaire du wali apparaît. « C’était son idée. Il l’a défendue en disant qu’il était lui aussi un enfant de la mer. Mais il ne vient pas très souvent », tacle Larbi. « Il a du béton dans la tête », ironise un passant qui s’invite au débat.

    Face à la mobilisation, le comité de quartier affirme avoir réussi à décrocher une réduction de la hauteur du mur, passant de quatre à un mètre, avec un supplément « grillages ». Le mur devient un muret, symboliquement plus acceptable dans l’inconscient collectif. Après Bomo plage et Trouville, celui-ci doit s’étendre jusqu’aux Andalouses, la plage la plus prisée des touristes immigré·es en été, en passant par d’autres plages du littoral, devenues les principaux points de départ des réseaux de passeurs. En 2021, les traversées de l’Algérie vers l’Espagne ont fortement augmenté et plusieurs naufrages meurtriers ont été recensés.

    La situation est devenue inacceptable et cela ne nous honore pas (Saïd Sayoud, wali d’Oran)

    Après un long silence, le wali d’Oran, Saïd Sayoud, a finalement réagi dans une déclaration publique dimanche 13 mars et a présenté ces pans de mur comme une « solution temporaire ». « Nous n’avons pas construit n’importe quel mur, nous avons construit des obstacles qui mènent à certains endroits en mer qui sont utilisés pour l’émigration clandestine. Et cette décision n’a pas été prise par le wali individuellement mais par la commission de sécurité, au nom de l’intérêt général », a-t-il déclaré.

    Et d’ajouter, tout en vantant l’installation de caméras de vidéosurveillance : « La situation est devenue inacceptable et cela ne nous honore pas en tant que responsables. Nous sommes à la première page des médias et nous devons donc nous unir pour mettre fin à ce phénomène. Tout le monde peut être témoin que nous avons réussi à contrôler l’émigration clandestine au niveau de la wilaya d’Oran. Celle-ci a chuté de 70 % au cours des derniers mois. »

    Larbi, lui aussi pêcheur, souligne qu’il ne s’agit en aucun cas pour le collectif de soutenir le phénomène de harraga ou les réseaux de passeurs. « Vous croyez qu’on est insensibles à ce sujet ? Qu’on n’a pas eu de morts dans notre entourage ? On n’est pas pour la harga, mais ces méthodes ne nous conviennent pas. Ce n’est pas un mur qui va stopper les traversées par la mer. »

    Les autorités ne se demandent pas comment donner aux gens envie de rester ? (Une habitante de Trouville)

    Nombre de riverains et riveraines interrogé·es pointent « l’hypocrisie » d’un projet déjà jugé « inefficace », et qui va surtout gêner la population locale avant de mettre en difficulté les passeurs. « Pourquoi ne pas s’attaquer à la source du problème ? Les autorités ne se demandent pas pourquoi les gens veulent partir et comment leur donner envie de rester ? », interroge une habitante du coin.

    Pour un autre riverain, rencontré devant le mur érigé face à un hôtel avec vue sur mer, le mur n’est que « camouflage ». « Ils ont laissé le phénomène de harraga s’amplifier sur les dernières décennies et maintenant ils construisent un mur. C’est trop tard, il fallait se réveiller avant », dénonce le quinquagénaire, pour qui le mur ne va qu’encourager le business très lucratif des réseaux de passeurs, qui pourront agir plus discrètement, selon lui, derrière la façade de béton.

    Un avis partagé par Larbi, du comité de quartier : « Avec ces murs, ils vont faire le taxi, en faisant des allers-retours pour récupérer et déposer les gens, sans même descendre de leur bateau. » « Je vois les bateaux servant aux passeurs presque tous les jours à la plage, abonde Salim*, un habitant du littoral. Quand la mer est calme, ils mouillent au large. Quand il y a du vent, ils vont se réfugier au cap Falcon. Tout le monde sait comment ils fonctionnent mais ils ne sont jamais inquiétés. »

    Et le pêcheur, vivant sur l’une des plages de la corniche oranaise, ajoute : « Je vois aussi les frégates de la marine et les hélicoptères de la gendarmerie faire des rondes en plein jour, pour soi-disant surveiller la côte, alors que les départs se font de nuit. S’ils voulaient vraiment lutter contre la harraga, ils le pourraient autrement qu’avec un mur. »

    https://www.mediapart.fr/journal/international/150322/sur-les-plages-d-oran-un-mur-de-la-honte-pour-endiguer-l-exil
    #mur #barrières #murs #murs_intra-urbains #Algérie #migrations #asile #réfugiés

  • #Pantin et #Aubervilliers, le mur de la honte

    « #Mur de la honte » : A Pantin & Aubervilliers, le mur bouchant un tunnel visant à empêcher les consommateurs de crack d’aller de #Paris vers la #Seine-Saint-Denis suscite « colère » et « écœurement » des riverains qui réclament une solution pérenne pour aider les toxicomanes

    https://twitter.com/afpfr/status/1442481048395272192

    #murs_intra-urbains #murs #barrières #toxicomanie #drogue #France #mur_de_la_honte

  • Webinaire 42 / À l’épreuve des murs : géographies de la sécurisation au Caire

    Durant la révolution​ égyptienne​, la lutte pour l’occupation des espaces urbains a été un enjeu majeur aussi bien pour les contestataires révolutionnaires que pour les forces de l’ordre et le régime autoritaire. À partir de 2013, ce dernier a renforcé la #répression des opposants politiques et la #sécurisation​ des rues du Caire​ à travers un dispositif législatif et matériel composé d’#infrastructures_militaires (murs, #checkpoints, etc.), mais également de #politiques_sécuritaires et d’aménagements urbains. Dans ce webinaire, #Laura_Monfleur, analysera comment ces dispositifs sécuritaires remettent en cause la dimension politique des espaces urbains, effaçant en même temps la #mémoire révolutionnaire dans le centre-ville cairote.

    https://www.youtube.com/watch?v=_h8Ty92hDb8


    #conférence #murs #Caire #Le_Caire #Egypte #géographie_urbaine #urbanisme #murs_intra-urbains #frontières #révolution #printemps_arabes #printemps_arabe #séparation #sécurisation #répression #ligne_de_front #front #espace_public #partition #fortification #espace #zone-tampon #risques #barbelés #militarisation #art_et_politique #appropriation #portes

    Une #carte :


    #cartographie #visualisation

    Quelques captures d’écran tirées de la conférence :

    Des #graffitis :


    #street-art #art_de_rue #trompe_l'oeil #fresques

    Lors de la #parade_des_momies :


    –-> #Parade_dorée_des_Pharaons :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Parade_dor%C3%A9e_des_Pharaons

    @cede :

    Dans ce webinaire, #Laura_Monfleur, analysera comment ces dispositifs sécuritaires remettent en cause la dimension politique des espaces urbains, effaçant en même temps la #mémoire révolutionnaire dans le centre-ville cairote

    #traces #invisibilisation #in/visibilité

    • ‪À l’épreuve des murs. Sécurisation et pratiques politiques dans le centre-ville du Caire postrévolutionnaire (2014-2015)‪

      La révolution égyptienne de 2011 s’est caractérisée par une lutte pour l’appropriation de l’espace public. Elle a été analysée comme une démocratie en actes où les révolutionnaires se sont réappropriés par leurs pratiques et leurs stratégies un espace trop longtemps sécurisé par le gouvernement de Moubarak. Cet article vise à étudier en contre-point les stratégies territoriales de l’État pour le contrôle des espaces publics depuis 2011 et en particulier depuis 2013 avec le renforcement de la répression envers les Frères musulmans et l’arrivée au pouvoir des militaires. Ces stratégies sont mises en évidence dans le cas du centre-ville, épicentre de la révolution mais aussi de la représentation et de l’exercice du pouvoir politique. Elles se caractérisent par des pratiques de cantonnement des manifestations et par l’instauration de barrières et de checkpoints dans le centre-ville du Caire, constituant un véritable dispositif territorialisé et planifié de contrôle des rassemblements publics et des revendications politiques. Cet article vise donc également à analyser les conséquences de ce contrôle sur les pratiques politiques des opposants au régime à l’échelle locale du centre-ville du Caire à travers la restitution d’observations et d’entretiens menés entre 2014 et 2015.

      https://www.cairn.info/revue-egypte-monde-arabe-2017-2-page-39.htm?contenu=resume

    • Τσιμεντένιο τείχος και στο καμπ της Νέας Καβάλας

      Τι γυρεύει ένα τσιμεντένιο τείχος γύρω από τα καμπ των προσφύγων ; Είναι ένα ερώτημα που έρχεται αυθόρμητα στο νου με αφορμή την ανέγερση τειχών στα Διαβατά και στη Νέα Καβάλα.

      Μετά το δημοσίευμα του alterthess για την ανέγερση ψηλού φράχτη στα Διαβατά, την μελέτη, τον διαγωνισμό και την κατασκευή της οποίας έχει αναλάβει ο ΔΟΜ, οι πληροφορίες για αντίστοιχους φράχτες στη Νέα Καβάλα επιβεβαιώνονται και μάλιστα με τον χειρότερο δυνατό ενδεχόμενο.

      Ενώ αρχικά οι πληροφορίες έκαναν λόγο για συρμάτινους φράχτες, στη Νέα Καβάλα, όπως δείχνουν και οι φωτογραφίες που δημοσιεύουμε σήμερα, ανεγείρεται τσιμεντένιο τείχος το οποίο θα περιβληθεί με σύρμα, καθιστώντας το « σπίτι » των 1.400 περίπου προσφύγων μια πραγματική φυλακή.

      Σαν να μην έφτανε ο αποκλεισμός τους από τον αστικό ιστό, από την εκπαίδευση και από βασικά δικαιώματα, τώρα θα πρέπει να ζουν σε τοπίο τραμπικής έμπνευσης που θα τους κρύβει και την οπτική επαφή με τον « έξω » κόσμο.

      Μάλιστα, σύμφωνα με πληροφορίες, οι πρόσφυγες δεν έχουν ενημερωθεί από τους αρμόδιους διοικητές των καμπ για την εξέλιξη αυτή, απλά συνειδητοποιούν καθημερινά -ακόμη και τις μέρες του Πάσχα- ότι υψώνονται νέα τείχη διαχωρισμού τους από την υπόλοιπη κοινωνία.

      Σύμφωνα με ρεπορτάζ του Δημήτρη Αγγελίδη από την Εφημερίδα των Συντακτών, εργασίες περίφραξης με τσιμεντένιο τείχος έχουν ξεκινήσει και στην Ριτσώνα ενώ στην προκήρυξη του ΔΟΜ αναφέρεται ότι αντίστοιχο τείχος θα φτιαχτεί και στο καμπ της Μαλακάσας.

      Βασικό μέλημα της κυβέρνησης είναι, όπως φαίνεται, αφενός να μετατρέψει τα προσφυγικά καμπ από ανοιχτού σε ουσιαστικά κλειστού τύπου, μετατρέποντας την έξοδο και την είσοδο των προσφύγων από τους καταυλισμούς σε μία πλήρως ελεγχόμενη διαδικασία. Αφετέρου, επιδιώκει να αποκλείσει τις αφίξεις οικογενειών προσφύγων που ολοένα και περισσότερες μένουν άστεγες λόγω της πολιτικής των εξώσεων που ακολουθεί η κυβέρνηση τους τελευταίους μήνες.

      Είναι, επίσης, αδιανόητο να ξοδεύονται εκατομμύρια ευρώ τα οποία θα μπορούσαν να δοθούν στη βελτίωση της στέγασης και φροντίδας των ανθρώπων αυτών σε σύρματα και τσιμέντα για καμπ που θα μοιάζουν με κέντρα κράτησης.

      Σταυρούλα Πουλημένη


      https://alterthess.gr/tsimentenio-teichos-kai-sto-kamp-tis-neas-kavalas

  • #Gated_communities, le paradis entre quatre murs

    Sécurité, entre-soi, rêve de vacances perpétuelles. À l’heure où un supposé « sécessionnisme » envahit le débat public, quoi de mieux que d’évoquer les « gated communities », principal avatar des stratégies d’auto-enfermement gagnant le monde ?

    Comme le souligne l’excellent documentaire Bunker Cities, « le XXIe siècle sera celui des murs ». Murs entre pays bien sûr, mais également murs internes, notamment matérialisés par les fameuses gated communities, des communautés fermées plus ou moins coupées du reste de la ville et/ou de la société. Ce type d’habitat a le vent en poupe et contribue à détruire un des fondamentaux d’une société : la diversité. Raison qui rend la compréhension de ce phénomène indispensable.

    Ces quartiers privés, d’abord populaires dans des mégapoles très inégalitaires (Los Angeles, Rio de Janeiro, Johannesburg, etc.), se propagent peu à peu sur les cinq continents. Ils sont la plupart du temps facilement repérables puisque entourés de clôtures ou de murs et ne sont accessibles que via des points d’entrée plus ou moins surveillés selon l’environnement socio-économique (porte à digicode, caméras, vigiles, herses anti-intrusion). Leur présence peut cependant passer plus inaperçue, notamment dans les centres villes verticaux, où cette privatisation de l’espace se manifeste sous l’apparence d’un simple gratte-ciel mais dans lequel toute une série de services ne sont disponibles qu’aux habitants, encourageant ces derniers à minimiser tout contact avec la vie extérieure. Mais qu’est-ce qui rend si attractif ce genre d’habitat ? Et quelles sont les conséquences de ces quartiers fermés.
    Sécessionnisme sécuritaire

    Très souvent, l’argument phare est de procurer aux habitants un sentiment de sécurité qu’ils ne retrouveraient pas ailleurs. L’insécurité contre laquelle l’objectif est censé protéger peut être, selon les cas, réelle ou fantasmée. Il est clair que dans de nombreuses villes au sein desquelles les disparités sont fortes, les tensions sociales sont extrêmes et peuvent se traduire par des atteintes aux biens et aux personnes, en particulier les plus aisées. Ainsi, au Brésil ou en Afrique du Sud, les enlèvements suivis de rançons sont fréquents et contraignent de nombreux citoyens à vivre au sein de dispositifs de surveillance quasi militaires pour retrouver au moins un semblant de sérénité. La clôture traduit ainsi l’obsession de nombreux quartiers aisés à se retrancher et à dissimuler leurs richesses et leur style de vie[1].

    Si les risques sont évidemment moins élevés dans des villes plus petites et/ou moins inégalitaires, on remarque tout de même que cet argument sécuritaire fait bien toujours partie des motivations des habitants. Ce qui nous amène à bien distinguer la sécurité du sentiment de sécurité. Les gated communities se chargent le plus souvent de répondre davantage à ce dernier qu’à la sécurité en tant que telle. Il suffit de voir la faiblesse de nombreux dispositifs de surveillance quant à une hypothétique attaque de gens extérieurs. De l’aveu même de nombreux habitants, ces dispositifs visent ainsi à rassurer plus qu’à protéger. Il n’empêche qu’ils constituent pour beaucoup une échappatoire vis-à-vis du quotidien anxiogène très présent à l’ère des grands médias en concurrence et de réseaux sociaux toujours plus avides de sensationnalisme.

    À noter que cet argument sécuritaire revient également pour ce qui concerne la petite enfance. Vivre entre quatre murs permettrait ainsi une certaine insouciance quant aux risques d’accidents de la route et/ou de mauvaises rencontres que risquerait notre progéniture.
    Un entre-soi clôturé

    Autre argument souvent mis en évidence à la fois chez les promoteurs et chez les habitants des gated communities : une certaine homogénéisation sociale, voire ethnique, qu’autorise cette forme particulière de vivre-ensemble. Ces quartiers permettent en effet une vie entourée de ses semblables, souvent ni trop pauvres, ni trop différents culturellement, ce qui faciliterait un quotidien routinier très ordonné et de nouveau sans mauvaise surprise. La plupart des quartiers de ce type sont d’ailleurs très peu habités par des minorités, exception notable des pays du Sud où de nombreux expatriés en ont fait leur lieu de prédilection.

    Mais ne nous leurrons pas. Pour l’immense majorité des habitants, l’homogénéité dont il est question est avant tout socio-économique. En d’autres termes, importent moins la culture et la couleur de peau qu’un certain standing, sinon en termes de niveau de revenus, du moins en termes de mode de vie. Il faut d’ailleurs souligner que, contrairement à une idée reçue, les résidences fermées ne sont pas toujours des ghettos de riches. Dans de nombreux endroits, ce type d’habitat a tendance à se démocratiser et attire également une classe moyenne en perte de repères. Ce phénomène est particulièrement visible aux États-Unis, probablement car il permet la combinaison d’un mode de vie dans lequel l’esprit de communauté a une grande importance avec un fort individualisme, notamment résidentiel.

    Cette homogénéisation peut dans certains cas prendre des allures caricaturales, à l’instar de la célèbre ville privée de Sun City, en Arizona (près de quarante mille résidents), exclusivement réservée aux retraités et dans laquelle le règlement n’a d’autre but que de faire profiter les habitants d’une certaine quiétude bien méritée après une vie de dur labeur. Règlement qui va jusqu’à fixer les heures de visites des petits enfants pour ne pas déranger le voisinage. Car pour bénéficier de cette quiétude, un des prix à payer est de se plier à un ensemble de règles strictes en vigueur dans toute gated community qui se respecte : absence de nuisances, calme, entretien de son environnement, contrôle de la venue de populations extérieures, etc. Tout un règlement visant à ne pas venir troubler la tranquillité du voisinage et garantir le fameux standing à ce qui reste, ne l’oublions pas, un produit commercial immobilier.

    À noter que d’autres gated communities basent leur existence sur l’orientation sexuelle (« villages gays » réservés aux populations homosexuelles en Floride ou en Californie) ou le caractère ethnique (quartiers privés réservés à une certaine couleur de peau).
    En vacances toute l’année

    Très souvent, le concept de gated community inclut également une panoplie de loisirs parfois dignes des meilleurs clubs de vacances qui foisonnent dans les régions ensoleillées. Piscine, golf, centre commercial, église, cours particuliers de sport, livraison de nourriture à domicile, animations musicales, bars et restaurants. Bref : tous les ingrédients pour constituer une réplique de ce que l’on peut trouver à l’extérieur mais dans un entre soi contrôlé. Le tout donnant l’impression aux habitants de vivre « en vacances toute l’année ». Cet aspect paradisiaque se ressent jusqu’aux mots composant l’appellation de nombreuses gated communities tels que palm, sun, falls, garden, resort, lake, wood, etc.

    À cet égard, on peut faire un parallèle avec les complexes hôteliers présents aux quatre coins du monde et qui vont jusqu’à former de véritables enclaves touristiques également déconnectées de l’arrière-pays et de ses réalités locales. Il est d’ailleurs significatif que nous retrouvons dans l’argumentaire marketing de ce type de tourisme les mêmes types d’« avantages » qu’offre le mur pour les gated communities : sentiment de sécurité, absence de mendicité et de rencontres indésirables, homogénéité culturelle (un comble dans un pays étranger…).
    Une nature artificielle

    Dernière motivation et non des moindres : la volonté de vivre dans un cadre agréable et un environnement préservé. Concrètement, cela implique une faible circulation automobile, des espaces verts, du calme et, quand le pays le permet, un climat agréable toute l’année. Et tant pis si cet environnement naturel est en réalité… tout à fait artificiel : fontaines ostentatoires, pelouses parfaitement tondues et bien vertes, même dans des zones arides, arbustes taillés à la perfection, parterres fleuris et colorés, étangs, cascades[2]. Tout est réuni pour fournir un idéal paysager, rassemblant d’ailleurs souvent davantage à un décor de parc à thèmes qu’à un vrai paysage. Que l’on se trouve à Karachi, au Caire ou à Mexico, un trait caractéristique de nombreuses gated communities est leur côté interchangeable et identique, ce qui peut sans problème les faire rentrer dans la catégorie de « non-lieux », à savoir des espaces standardisés et déshumanisés dépourvus de toute histoire sociale et collective.

    Bien souvent, cet intérieur très propret contraste avec l’extérieur des murs, en particulier dans les pays du Sud, où l’espace public est abandonné par un pouvoir défaillant et dépourvu de moyens. Ce type de quartier accentue ainsi la déconnexion des habitants avec le reste de la société (d’autant plus quand une partie significative des classes dirigeantes vit précisément du côté propre et sécurisé de la barrière).
    Des conséquences au-delà du mur

    Questionner le concept même de gated community vise à analyser ses impacts, notamment car ceux-ci se font sentir au-delà du quartier concerné. Cette logique d’emmurement volontaire est plus perverse qu’elle n’en a l’air car elle contribue, comme l’explique Stéphane Degoutin, à une « bipolarisation de la ville, dans laquelle tout est organisé pour qu’il n’existe aucune communication entre les « bons » et les « mauvais » quartiers »[3]. Pire encore, elle encourage chez les résidents le sentiment que « peu importe que le contexte se détériore tant qu’il est derrière les murs ». En ignorant son environnement, on contribue ainsi à sa dégradation. En d’autres termes, « y habiter, c’est renoncer à résoudre le problème de la société »[4].

    Cette homogénéisation choisie favorise ainsi une homogénéisation subie, celle des quartiers défavorisés, lesquels connaissent un désinvestissement croissant (transports et services publics, mobilier urbain, éducation) du fait de l’exode des ménages les plus fortunés, phénomène réduisant l’assiette fiscale du territoire. Comme l’explique Loïc Wacquant, c’est la première partie d’un cercle vicieux rendant ces quartiers encore plus propices à la misère et à la violence[5], renforçant leur mauvaise réputation et les stéréotypes sur leurs habitants.

    Cette gestion de l’espace à deux vitesses atteint son paroxysme dans des zones de guerres, à l’instar de l’Irak où des quartiers ultra sécurisés sont instaurés pour les fonctionnaires américains liés à l’occupation militaire du pays. Ces « zones vertes », raconte Naomi Klein, « ont leur réseau électrique, leur réseau téléphonique, leur réseau d’égouts, leur réserve de pétrole et leur hôpital de pointe équipé de salles d’opérations immaculées, le tout protégé par des murailles de cinq mètres d’épaisseur, tout cela au milieu d’une mer de violence et de désespoir »[6].

    Cette allégorie insulaire résume le succès des gated communities, jamais très loin de l’idéal paradisiaque qui gouverne nos imaginaires, nourris des mythologies religieuses dans lesquelles, rappelle Marie Redon, nous retrouvons souvent « la notion d’enclos et de jardin d’agrément, d’un espace limité et réservé à quelques heureux élus méritants »[7].

    [1] Davis Mike, City of Quartz. Los Angeles, capitale du futur, Paris, La Découverte, 1997, p222.

    [2] Paquot Thierry (sous la direction de), Ghettos de riches, Paris, Perrin, 2009, p160.

    [3] Degoutin Stéphane, Prisonniers volontaires du rêve américain, Paris, Éditions de la Vilette, 2006, p263.

    [4] Ibid, p161.

    [5] Wacquant Loïc, Parias urbains – Ghettos, banlieues État, Paris, La Découverte, 2006, p169.

    [6] Klein Naomi, La Stratégie du choc – La montée d’un capitalisme du désastre, Paris, Actes Sud, 2008, p638.

    [7] Redon Marie, Géopolitique des îles, Paris, Le Cavalier Bleu, 2019, p82.

    http://geographiesenmouvement.blogs.liberation.fr/2020/10/21/gated-communities-le-paradis-entre-quatre-murs
    #murs_intra-urbains #villes #urban_matter #géographie_urbaine #barrières #frontières

  • #Inde : des policiers armés de #frondes et de #catapultes vont protéger #Trump des #singes

    Les autorités indiennes ont également érigé un #mur pour cacher les #bidonvilles qui bordent une route que doit emprunter Donald Trump, explique Slate.

    #Donald_Trump va fouler le sol indien pour la première fois en tant que président les 24 et 25 février 2020. Alors, pour s’assurer que le voyage du locataire de la Maison-Blanche se déroule en toute quiétude, l’Inde n’a pas lésiné sur les moyens. Le Premier ministre Narendra Modi a notamment équipé sa police pour protéger le milliardaire des 50 millions de singes qui peuplent cet immense pays du sud de l’Asie. Les forces de l’ordre, munies de frondes et de petites catapultes, vont suivre leur hôte à la trace pour le prémunir de toute attaque de ces animaux qui peuvent parfois se montrer agressifs, comme l’expliquent nos confrères de Slate, jeudi 20 février 2020. Voilà les primates prévenus.

    Et ce n’est pas tout. Non content d’assurer la sécurité de Donald Trump, le gouvernement indien souhaite également s’assurer du confort de ses pérégrinations. Les autorités ont pris la décision polémique d’ériger un mur de 500 mètres sur la route reliant l’aéroport d’Ahmedabad au centre-ville, comme le révèle le journal indien The Wire (en anglais). Le but ? Dissimuler la pauvreté des bidonvilles de Sarania Vaas aux yeux du prestigieux hôte, qui doit assister à l’inauguration du stade de cricket de la région.

    #Cache-misère de béton

    Les autorités d’Ahmedabad ont démenti toute volonté de construire un cache-misère. Vijay Nehra, qui dirige la ville, explique vouloir « éviter les intrusions et protéger des arbres qui étaient abîmés ». Un argument qui ne convainc pas grand monde en Inde, à l’image de The Wire. « Pourquoi cherchons-nous à cacher nos pauvres alors que nous sommes incapables de dissimuler la pauvreté qui martyrise le pays ? » s’insurge le quotidien. Il y a fort à parier que Donald Trump jalouse un tel mur, qu’il rêve de voir s’ériger entre les États-Unis et le Mexique.

    https://www.lepoint.fr/monde/inde-des-policiers-armes-de-frondes-et-de-catapultes-vont-proteger-trump-des
    #murs_intra-urbains #murs_urbains #invisibilisation #lol #géographie_urbaine

    • Gujarat: Another Brick in Trump’s Wall


      –-> Children play near the wall being constructed in Ahmedabad, to hide a slum from Trump during his visit. Photo: Reuters/Amit Dave

      As the US President Donald Trump visits Ahmedabad in Gujarat this month, we hear that the Ahmedabad Municipal Corporation (AMC) is building half-kilometre wall on the stretch that leads to Gandhinagar from Ahmedabad.

      The purpose of the wall, it is learnt, is to hide the 500 kutcha houses at the Dev Saran or Saraniyavaas slum area. The slum houses an estimated population of 2,500.

      All in all, the AMC is building this wall to hide poverty, if not the poor.

      We know well that Trump rose to power on an exclusive hate campaign, at the heart of which was his commitment and rhetoric to build a wall at the Mexican border. His arrogant pledge asking Mexico to even pay for such a wall, added to his deceitful masculinity and persona, traits which do matter in the elections to the highest office in the USA.

      In our penchant for welcoming guests beyond their expectations, we have gone too far in pleasing Trump by offering him a spectacle of a wall on his forthcoming visit. Atithi Devo Bhava, stretched to its best!

      Ironically, the wall in question is not to limit illegal migration but to hide the legal citizens of this country. In fact Trump’s good friend, Modi, has other tricks up his sleeve to contain the legality of citizens of the land but that’s a different story, for some other day.

      Coming back to the wall in question, the building of walls to hide poverty is not new in this world.

      In preparation for the 2016 Olympics in Rio de Janeiro, the Brazilian government constructed a wall surrounding the Mare Favela complex to hide the poverty of the favela. When brought to the notice of the world, the Brazilian government came up with a bizarre explanation for the act.

      It said that the wall was necessary to protect the ears of its poor! Strange that silence is still considered to be the harbinger of sanity by otherwise noisy and careless regimes.


      –-> An outer wall of an under-construction detention centre for illegal immigrants is pictured at a village in Goalpara district in the northeastern state of Assam, September 1, 2019. Photo: Reuters/Anuwar Hazarika

      Even though no such explanation has been offered by the Gujarat government, it is but interesting to know why do we want to hide our poor even when we cannot hide the poverty which ails the nation like a disease? The indices of human development in Gujarat reveal a story where the necessity of such a wall to hide the poor and the poverty can be explained though not justified.

      Despite the so called “Gujarat model of development,” these indices clearly show that poverty and poor human existence is the unceasing companion of the Gujarati masses, irrespective of what Modi and his ilk wants us to believe.

      Gujarat stood at 22nd rank among Indian states in the Human Development Index for 2018.

      This is far below than some of so called “poor performing” states of Jammu & Kashmir (at 17) Uttarakhand (at 19) and Nagaland (at 20). The Infant Mortality Rate of Gujarat in 2016 stood at 30 per 1,000 live births, far poorer than that of states like Jharkhand (29 per 1000 live births) and Jammu & Kashmir (24 per 1000 live births).

      Another sensitive index of human development, namely the Maternal Mortality Rate was 91 per 1,00,000 live births in Gujarat in 2016 as compared to 66 in Tamil Nadu and 88 in Telangana in the same year.

      In an interesting paper (titled Did Gujarat Switch to a Higher Growth Trajectory Relative to India under Modi?) published in the Economic and Political Weekly in May 2014, just when Modi took over as the PM of the country for the first time, authors Maitreesh Ghatak and Sanchari Roy could show through complex statistical analysis that the success story of Gujarat under Modi’s chief ministership was nothing more than what the state could have even otherwise achieved in the natural course of things.

      In fact Gujarat fared worse when compared to Bihar for the same period of analysis. No wonder the ill fate of Gujarat has continued unabated till date so as to warrant the need of building the wall of shame.

      The need for a wall to hide the poverty in Gujarat is even more acute it seems. According to the National Crime Records Bureau (NCRB) report, ‘Accidental Deaths & Suicides in India’ released recently, the suicide rates in Gujarat due to poverty increased by a whopping 162% in 2018. The report also revealed that 21% more suicides happened in Gujarat due to unemployment as a reason.

      Interestingly, one of the basic functions of a wall is separation.

      In the very popular TV series, The Game of Thrones, a continent-spanning wall is made to keep out the “wild” people from civilisation. The Greeks had similar motives when they built walls. Those who lived beyond the city walls were called barbarians. These were the uncivilised people whom the walls kept at a safe distance from the civilised.

      In fact, even the thick prison walls serve the same purpose: keeping the dangerous separated from the civil.

      The mythical wall which God instructs Nehemiah to build in the Bible, separates and thus saves Jerusalem from the attack of the enemy. The separation by a wall is thus both symbolic and actual.

      In fact in the words of Dostoyevsky:

      “A wall, you see, is a wall … and so on, and so on. But is it? It is my thesis that, in addition to their versatile physical functions, walls possess an immense measure of signification and that these two realms-the concrete and the symbolic interact with each other.”

      Walls have thus been tools of keeping the ‘wild’, the uncivilised and the barbaric separated from those who are the harbingers of civility. But to build a wall to separate the view of poverty has its own unique flavour. It becomes even more important in the context of a democracy where the people, both poor and the rich, vote to form the very government which wants to hide them from visiting leaders of affluent countries.

      As residents of urban metropolises we are concerned about the aesthetics of our cities. Ugly poverty is an eyesore to the landscape we want to build.

      The smart cities we promise should be without the poor. Slums, ghettos and street habitation form an obnoxious trail of existence which we earnestly want to wipe off from the streets of our cities.

      Who needs to see the poor, the sick and the dying? The street children selling balloons need to be obliterated from our view not because we care for them but because we care for ourselves.

      We care for the reputation that we build in front of visiting dignitaries. So what if we cannot address poverty, we can still build a wall.

      I am not surprised. Walls divide, walls hide. Walls are stony deaf and heartless.

      https://thewire.in/rights/ahmedabad-wall-trump-visit

      #Ahmedabad

    • A Wall Is Being Built in Ahmedabad to Block a #Slum From Donald Trump’s View

      A wall is being constructed by the Ahmedabad Municipal Corporation to hide a slum cluster from the view of US President Donald Trump and Prime Minister Narendra Modi.

      The wall is over half-a-kilometre long and seven feet high.

      The two have planned a roadshow in the city on February 24.

      The wall is being constructed on the road leading from the Ahmedabad airport to Gandhinagar as part of a beautification plan that has been rolled out ahead of Trump’s visit. He is scheduled to address a huge gathering at the Motera Stadium in Ahmedabad at the end of the roadshow.

      The ‘Kem Chho Trump’ event is being seen as Modi’s reciprocative gesture to the US president for joining him at the ‘Howdy Modi’ gathering in Houston last year.

      As part of the preparations for the event, a lot of infrastructural work has been undertaken all around Ahmedabad and Gandhinagar.

      The wall in question is coming up in front of the Dev Saran or Saraniyavaas slum area, which has been in existence for several decades and houses over 500 tenements. The place is home to over 2,500 people and the manner in which the wall is being constructed to mask it has posed questions around the mindset which has driven the exercise.

      Earlier, when Japanese Prime Minister Shinzo Abe and his wife Akie Abe had visited Gujarat for the 12th India-Japan annual summit in 2017, and then for the Vibrant Gujarat Summit the same year, a beautification drive was undertaken but attempts were not made to hide any part of the city’s life from the visiting dignitaries.

      Budget session also postponed for first time in two decades

      Meanwhile, the budget session of the Gujarat assembly has also been postponed by two days in view of Trump’s visit. It has now been rescheduled to convene from February 26.

      The state legislative affairs minister, Pradipsinh Jadeja, told the media that it was due to Modi and Trump’s visit that the government has decided to reschedule the budget session and the presentation of the budget.

      This is the first time in the last two decades that the budget session has been rescheduled in the state. The secretary of Gujarat assembly, D.M. Patel, was quoted as saying that “rescheduling of budget date has happened rarely in Gujarat’s parliamentary history”.

      An official defended the action, saying the rescheduling has been done to prevent any political clashes that are usually witnessed on the first day of the budget session.

      https://thewire.in/government/gujarat-ahmedabad-slum-wall-donald-trump

  • L.A. might ban homeless people from sleeping on many streets. What about your block?

    A plan under consideration at City Hall would ban sleeping on streets and sidewalks within 500 feet of schools, parks, day-care facilities and some popular venues, eliminating at least a quarter of #Los_Angeles for homeless people trying to bed down at night, a Times analysis found.


    https://www.latimes.com/projects/homeless-sleeping-maps
    #bannissement #ségrégation #périmètres_d'exclusion #exclusion #anti-SDF #sans-abrisme #SDF #sans-abri #cartographie #frontières #visualisation #USA #Etats-Unis #barrières_urbaines #in/visibilité #murs_urbains #invisibilité #ressources_pédagogiques #murs_intra-urbains #villes #géographie_urbaine #urbanisme
    ping @reka

    • EDUCATION THAT LEADS TO LEGISLATION

      ‘Segregated By Design’ examines the forgotten history of how our federal, state and local governments unconstitutionally segregated every major metropolitan area in America through law and policy.

      Prejudice can be birthed from a lack of understanding the historically accurate details of the past. Without being aware of the unconstitutional residential policies the United States government enacted during the middle of the twentieth century, one might have a negative view today of neighborhoods where African Americans live or even of African Americans themselves.

      We can compensate for this unlawful segregation through a national political consensus that leads to legislation. And this will only happen if the majority of Americans understand how we got here. Like Jay-Z said in a recent New York Times interview, “you can’t have a solution until you start dealing with the problem: What you reveal, you heal.” This is the major challenge at hand: to educate fellow citizens of the unconstitutional inequality that we’ve woven and, on behalf of our government, accept responsibility to fix it.

      https://www.segregatedbydesign.com

    • The Color of Law

      This “powerful and disturbing history” exposes how American governments deliberately imposed racial segregation on metropolitan areas nationwide (New York Times Book Review).

      Widely heralded as a “masterful” (Washington Post) and “essential” (Slate) history of the modern American metropolis, Richard Rothstein’s The Color of Law offers “the most forceful argument ever published on how federal, state, and local governments gave rise to and reinforced neighborhood segregation” (William Julius Wilson). Exploding the myth of de facto segregation arising from private prejudice or the unintended consequences of economic forces, Rothstein describes how the American government systematically imposed residential segregation: with undisguised racial zoning; public housing that purposefully segregated previously mixed communities; subsidies for builders to create whites-only suburbs; tax exemptions for institutions that enforced segregation; and support for violent resistance to African Americans in white neighborhoods. A groundbreaking, “virtually indispensable” study that has already transformed our understanding of twentieth-century urban history (Chicago Daily Observer), The Color of Law forces us to face the obligation to remedy our unconstitutional past.


      https://books.wwnorton.com/books/detail.aspx?id=4294995609&LangType=1033
      #livre

  • Marseille : le mur de la honte

    Comme ultime réponse à la contestation populaire contre son projet piloté par la #Soleam, société d’aménagement, la mairie de Marseille monte un mur de béton entre les habitants et #La_Plaine, pour la « réaménager » par l’agence #APS. Marseille prend ainsi le visage du Mexique, de Belfast, de Gaza, ou de Berlin en 1961.


    https://blogs.mediapart.fr/671095/blog/301018/marseille-le-mur-de-la-honte
    #murs #Marseille #séparation #division #barrières #villes #urban_matter #France #ville_divisée #divided_cities #frontières #frontières_urbaines #murs_intra-urbains

    • Le mur du mépris - La Plaine 2018

      Berlin ? Belfast ? Mexique ? Gaza ? Non, aujourd’hui c’est à la Plaine que la mairie et les flics, main dans la main, ont décidé d’ériger un gigantesque mur de béton pour tenter d’écraser toujours plus le quartier. Retour en photo et en vidéo sur le musellement de la place...

      (Petite mise au point : un certain nombre de lecteur/lectrices ont souligné que la comparaison avec les murs de Gaza, Berlin etc. était peut-être un peu abusive ou malencontreuse. Effectivement, les réalités des murs érigés en Palestine, à la frontière Etats-Unis-Mexique, ou par le passé à Berlin, sont toutes autres. A la Plaine, point de miradors, de contrôles d’identité et de militaires. L’intention n’était pas de mettre sur un même niveau ces réalités totalement différentes, mais simplement de souligner les comparaisons qui sont sur toutes les lèvres des habitant.e.s du quartier, aussi approximatives soient-elles...)

      Tout le monde s’y attendait, mais personne n’osait y croire. Gérard Chenoz tient ses promesses : quand il veut éradiquer les quartiers populaires, et bien il met tout en oeuvre pour y parvenir. Histoires de pouvoir et de pognon, c’est certain. Mépris de classe assurément.

      Et là où le gentrifieur en chef tient aussi ses promesses, c’est dans son goût prononcé pour la manipulation. Il a quand même trouvé moyen de jouer la victime dans la presse, et tenter de renverser médiatiquement la vapeur. Selon ses atermoiements, s’il est nécessaire d’installer ce mur de la honte, c’est à cause de la révolte des habitant.e.s et usager.e.s de la Plaine. Si ce mur coûte près de 400000 euros de plus aux 20 millions déjà faramineux du projet, c’est à cause de la plèbe qui exprime sa colère. Et, pirouette finale, s’il y a 400000 euros à débourser en plus, ce sera bien à la charge des contribuables, et ce, à cause, évidemment, du peuple de la Plaine opposé aux travaux. La boucle est bouclée : l’exorbitant coût des travaux est directement imputable aux plainard.e.s ! Roublard le Gérard, non ?

      Mais ça n’est pas un problème pour lui, ni pour la mairie. Leur mur de mépris, ils le posent. Ils semblent insinuer que, désormais, le quartier est à eux... Pourtant, rien n’est fini. Le quartier ne veut pas de leur aménagement à coup de matraque, de mur et de béton. Le quartier se battra jusqu’au bout pour arrêter ce chantier dont personne ne veut.

      Voici un excellent retour par Primitivi sur le début de l’installation du mur lundi 29 octobre, et sur la conférence de presse qui l’a précédé :
      https://vimeo.com/297967292


      https://mars-infos.org/le-mur-du-mepris-la-plaine-2018-3468
      #gentrification

    • Et à #Bure... les murs ont tombé... c’est ce qui est rappelé sur les réseaux sociaux concernant le mur de Marseille :

      En fait on a déjà vu ce type de murs à Bois Lejuc (#Bure) il y a deux ans ... et les murs étaient tombés

      https://twitter.com/ADecroissance/status/1057396390014390272

      Les murs tombent dans le #Bois_Lejuc !

      Aujourd’hui, près de 500 personnes, jeunes, moins jeunes, militant-e-s de tous les horizons, habitant-e-s, agriculteurs, ont réinvesti le Bois Lejuc et procédé à sa remise en état dans une atmosphère festive et déterminée. Plusieurs centaines de mètres de pans de mur illégalement érigés ont été abattus, d’autres redécorés, des arbrisseaux plantés. Quelques plants de légumes plantés lors de l’occupation de la forêt du 19 juin au 7 juillet, rescapés de la reprise de la forêt par l’Andra, ont même été repiqués.
      deco190Militant-e-s récemment mobilisé-e-s et opposant-e-s de la première heure se sont retrouvé-e-s à l’ombre des arbres libérés pour pique-niquer et refaire le monde sur les ruines du mur. Avec la chute de ce mur, ce n’est pas seulement un symbole de la violence et du passage en force de l’Andra qui est tombé ; c’est aussi la chape de plomb de la fatalité et de la résignation qui s’est fissurée.

      down2Cette fronde populaire est une saine et légitime défense face au rouleau compresseur de l’Andra, prête à tout pour imposer CIGÉO (emploi de vigiles surarmés, mépris des lois, mépris des décisions de justice). Les centaines de personnes arrivées dans le bois ont pu constater l’ampleur des dégâts infligés à la forêt : coupes dans des futaies de jeunes arbres, nouvelles et larges saignées dans les taillis… Certains indices laissent d’ailleurs penser que l’Andra a poursuivi ce défrichement illégal même après la décision de justice du 1er août. Nous attendons avec impatience les échéances juridiques à venir.


      Face à l’étendue des dégâts et la mauvaise foi de l’Andra, il nous semble plus qu’essentiel de continuer à défendre la forêt dans les jours et semaines à venir !


      https://vmc.camp/2016/08/14/les-murs-tombent-dans-le-bois-lejuc

    • Dans le numéro de @cqfd en kiosque actuellement

      #Urbanisme à la tronçonneuse – La Plaine emmurée > La mairie y croyait dur, à son opération table rase sur La Plaine. Et, la mort dans l’âme, le quartier s’y préparait. Une fois chassés les gens du marché, la résistance allait faiblir. Gérard Chenoz, adjoint (LR) aux Grands projets d’attractivité et maître d’œuvre des travaux de requalification de la place Jean-Jaurès, s’en était vanté auprès du site Marsactu : « Une Zad sur La Plaine ? Dans dix jours c’est fini. » Il aura finalement fallu un mois riche en surprises, et un mur de béton de 2,5 mètres de haut ceinturant l’esplanade, pour que le chantier démarre vraiment. Le Marseille populaire n’a pas dit son dernier mot.

      http://cqfd-journal.org/Au-sommaire-du-no170-en-kiosque

    • Heureusement, ces murs seront « embellis et habillés » par des « artistes, peintres urbains et graffeurs [...] dans le respect de l’identité de la place Jean Jaurès, connue pour être un lieu incontournable du street art ». Peindre en rose un mur de séparation, un crachat au visage du quartier, ne le rend pas plus agréable ni « respectueux ». Par contre, ces fameux « artistes » risquent de ne pas être très bien accueillis lorsqu’ils viendront. Devra-t-on bientôt voir des « street-artistes », héritiers de l’art vandale, protégés par la police ? Ce serait un comble.

      Pour l’anecdote, on apprend aussi que « les accès aux immeubles résidents sont maintenus » pendant la durée des travaux. C’est gentil ça, de laiser les gens rentrer chez eux.

      https://mars-infos.org/chenoz-et-la-mairie-nous-mentent-3469#nh3-3

      formulé par la Soleam :

      Mesure de sécurité aussi regrettable qu’indispensable, ces barrières deviendront un espace d’expression. Un collectif d’artistes leur donnera une note artistique. Ces peintres urbains et graffeurs travailleront à égayer le nouveau dispositif de sécurité, dans le respect de l’identité de la place Jean Jaurès, connue pour être un lieu incontournable du street art.

      http://www.soleam.net/projet/__trashed-2

      Leur rêve :

      Un positionnement géographique idéal, un port enfin dynamique et plutôt smart, des grandes entreprises qui agissent comme locomotives, des entrepreneurs qui ne restent pas indifférents aux évolutions du territoire, des startups à foison et, cerise sur le gâteau, un climat clément qui rend le business plus sympathique sous le soleil.

      «  Nous voulons nous servir du langage de la tech pour hacker les cerveaux des plus jeunes et leur donner accès à la culture.  »

      « Il faut repenser la configuration des quartiers. Tout détruire et tout reconstruire de façon différente en utilisant une situation géographique exceptionnelle . Cela doit s’accompagner d’une politique plus sociale. » Et de plaider pour un « plan Marshall urbanistique » . Mais aussi pour un centre-ville qui aurait tout intérêt à devenir piéton, gagnant ainsi des points d’attractivité supplémentaire, ne serait-ce qu’au niveau touristique.

      Qui voudrait aussi plus de bleu et de vert, « une ville propre, bien éclairée qui serait devenue le leader mondial de l’éolien flottant, qui aurait un grand port lequel aurait dépassé Miami en termes de nombre de croisiéristes. »

      https://marseille.latribune.fr/economie/2018-10-27/marseille-une-metropole-mondiale-791674.html

      Un cauchemar !

      source de l’article : #twittoland
      https://twitter.com/gerardchenoz/status/1047025687331254274
      #urbanisation #métropolisation #bétonisation

    • Marseille : lettres de la Plaine

      Alors que nous nous apprêtions à boucler l’édition de ce lundi, édition dans laquelle une lettre de la Plaine annonçait aux pouvoirs publiques que le mur de béton de 2m50 construit à la hâte pour protéger la destruction de l’une des dernières place populaire de Marseille, ne manquerait pas de tomber, nous recevons cette nouvelle missive. Le mur est donc partiellement tombé et éclaté sur le sol. Cela valait évidemment une nouvelle lettre aux élus.

      Chers Jean-Claude, Gérard & Jean-Louis,
      On voulait vous prévenir, votre mur il est malade, certaines parties ont dû être abattues.
      C’était pas sécur’.
      On a pensé à la transplantation mais c’est vrai que trois tonnes chaque morceau du mur, c’est beaucoup.
      Ceci dit, on vous trouve un peu léger.
      On a comme l’impression que vous avez du mal à estimer le poids du refus.
      C’est qu’il est bien plus lourd que votre mur.

      C’est bizarre d’être à ce point à côté de la plaque.
      De sous estimer autant.
      On vous pensait mieux renseignés, mieux entourés.
      On a pourtant tout fait pour vous aider.
      Les manifestations, les pétitions, les lettres…
      Trois mille personnes l’autre jour dans la rue.
      C’est peut-être Olivier de la préfecture, il ne sait pas compter, il doit mal vous renseigner.

      On est un peu triste pour vous parce que ça à l’air tout petit le monde dans vos têtes. Tout réduit.
      Bref, on vous sens fatigués, dépassés.
      On s’inquiète pour vous.
      D’autant qu’ici sur la place il se murmure que ça se lézarde dans les autres quartiers. D’ailleurs on fait une réunion cet après-midi avec les autres quartiers. Vous devriez venir, toute la ville sera là. Un grand conseil municipal.

      En tout cas, c’est gentil d’avoir remis l’électricité sur la place.
      On y voit mieux.

      Ici on a hâte de connaître votre prochaine idée. Le carnet de chèque, en tout cas, il doit pas mal tourner. On est rassurés de savoir la ville si riche. ça change.

      Au fait, pour le service après vente du mur, on vous donne les coordonnées :
      - Groupe PBM. 04 72 81 21 80
      97 Allée Alexandre Borodine - Bât Cèdre 2 - 69800 Saint-Priest.

      et puis celles du directeur des ventes, ça peut-être utile pour les réclamations
      Laurent ULLINO - Tél. 06 61 08 58 48
      laurent.ullino@pbm.fr »

      https://lundi.am/Marseille-lettres-de-la-Plaine-1567

    • Un quartier à cran

      Tel un orage d’été, la requalification de la place Jean-Jaurès, au cœur du quartier de La Plaine, à Marseille, s’annonce aussi incertaine que menaçante.

      À quelques jours de l’échéance, et malgré une plaquette publicitaire affirmant que tout est ficelé (on y vante sans vergogne « une démarche collective et collaborative », pour « une grande place métropolitaine, méditerranéenne, polyvalente et populaire »), tous les lots de l’appel d’offres n’ont pas encore été attribués. En revanche, des recours juridiques sont déposés au nom des forains du marché, de commerçants et de l’association La Plaine sans frontières.

      Si le cabinet APS, chargé de redessiner la place, enfume l’opinion avec des formules ronflantes promettant une « réactivation contemporaine », les premiers concernés subissent l’habituel mépris de la vieille garde municipale. Le phasage des travaux, qui aurait permis à 80 vendeurs sur 300 de cohabiter avec le chantier, est jeté aux oubliettes. Dans un courrier en date du 1er août, l’élue Marie-Louise Lota, adjointe aux Emplacements publics, annonce la « fermeture totale de la place pour des motifs de sécurité et de salubrité ». Les forains seront exilés sur huit « sites de repli », pour l’essentiel dans les quartiers Nord. Cette dispersion signerait l’arrêt de mort du marché le plus populaire de la ville.

      Autre déracinement : 87 des 191 arbres de la place devraient être arrachés. Pour endormir les consciences, l’élu Gérard Chenoz, adjoint aux Grands projets d’attractivité, et le paysagiste Jean-Louis Knidel affirment qu’ils ne seraient pas coupés, mais « transplantés ailleurs », pour « une plus grande biodiversité » !

      Consulté, un technicien forestier a démonté l’intox : une telle opération, très coûteuse, aurait dû se préparer en amont et les tilleuls adultes ont peu de chance de survivre.

      Autre fake news, la piétonisation : une voie de circulation éventrera la plus grande place de Marseille sur toute sa longueur. Pour rendre cet attentat plus sexy, les paysagistes parlent de ramblas… Aucun plan général de mobilité, aucune étude d’impact sérieuse : un effet entonnoir, ainsi que la suppression de 400 places de stationnement sans solution alternative, déporteront le chaos automobile dans les rues adjacentes.

      À des restaurateurs inquiets, Yves Moraine, maire des 6e et 8e arrondissements, a répondu avec désinvolture qu’ils seraient « bien contents de la plus-value de leurs fonds de commerce une fois le quartier réhabilité ». Il dévoile ainsi des visées spéculatives, tout en mentant éhontément : s’ils sont contraints de vendre, les commerçants le feront sur la base d’un chiffre d’affaires rendu calamiteux par trois ans de chantier.

      Autre menace : sur un espace « minéralisé », avec un « deck central » en bois où les badauds pourront « se montrer et regarder », tous les usages non encadrés et non marchands seront mal vus. Sous l’œil de 26 caméras, le carnaval indépendant, la sardinade du 1er mai, les jeux de boules ou de balle et les repas de quartier deviendront des « usages déviants ».

      Un tel équarrissage serait le point d’orgue de la reconquête d’un centre-ville trop populeux, qu’on aimerait voir basculer du côté des quartiers huppés. Sans oublier la volonté de multiplier les zones d’attractivité touristique. Preuve de l’impopularité de cette politique, les candidats de l’équipe Gaudin ont été désavoués dans les urnes, éjectés avec à peine 10 % des voix au premier tour des dernières législatives. Mais qu’importe : « Avant de prendre ma retraite, je vais nettoyer La Plaine », aurait déclaré Marie-Louise Lota.

      Plus soucieuse de réélection, la nouvelle génération LR soigne ses éléments de langage : « Je suis pour une rénovation inclusive, nous avons besoin de toutes les énergies », lance Sabine Bernasconi, maire des 1er et 7e arrondissements. Ce qui ne l’empêche pas de s’attaquer au boulodrome associatif de la place Carli, après que les bouquinistes en ont été bannis. La même phobie de toute activité populaire est là encore à l’œuvre.

      Seule force de ce projet de destruction, la division de ses adversaires. Écolos et pro-vélos sont bernés par une piétonisation cosmétique. Nombre de riverains des quartiers voisins croient que tout vaudra mieux que cette place laissée à l’abandon depuis des années. Reste le fantôme d’une Zad urbaine pour sauver les arbres, le spectre d’un coup de sang des forains et la mutation de l’assemblée de La Plaine en véritable assemblée de quartier. Qui est vivant verra.


      http://cqfd-journal.org/Un-quartier-a-cran

  • Pérou : le mur de la honte

    Environ deux tiers de la population vit à #Pamplona_Alta, à la périphérie de la capitale péruvienne.

    Ici, ni gaz, ni électricité, ni eau courante, mais des cabanes en bois et en tôle accrochées à flanc de montagne. De ce côté du mur, une maison coûte moins de trois cents dollars. De l’autre côté, à #Las_Casuarinas et la #Molina, des rues goudronnées ourlées d’espaces verts accueillent des villas cossues avec jardins et piscine.

    C’est pour se protéger des naufragés du système, considérés comme des délinquants par la haute société péruvienne, que les habitants de Las Casuarinas ont, avec l’appui des autorités, bâti ce mur. Une séparation qui contribue à créer une ségrégation sociale, territoriale mais aussi raciale, agrandissant un peu plus le fossé qui sépare ceux qui ont tout de ceux qui n’ont rien.

    https://info.arte.tv/fr/le-mur-de-lima
    #Lima #murs #barrières #frontières #urban_matter #Pérou #inégalités #ségrégation #pueblo_jueven #exode_rural #bidonville #urban_matter #urbanisme #sécurité #gated_communities #discriminations #propriété_privée #géographie_urbaine #ressources_pédagogiques #murs_intra-urbains