• Pour les soutenir, cette pétition :

      Aux arbres citoyens ! Aidez les forestiers à défendre VOS FORETS
      SNUPFEN Solidaires, le 12 décembre 2017
      https://www.change.org/p/aux-arbres-citoyens

      La forêt est un bien commun de l’humanité, qui nous précède et nous survit.

      En France, les forêts publiques sont des espaces où se côtoient les activités économiques et la vie sauvage, et où chacun peut se ressourcer, courir, rêver... De véritables « laboratoires à ciel ouvert » du fameux « développement durable » !

      Cette harmonie est encore de nos jours garantie par l’Etat.

      Mais depuis 2002, les gouvernements successifs, en imposant une privatisation rampante de l’Office National des Forêts (ONF), en subordonnant son activité aux appétits de la grosse industrie forestière et même de la spéculation sur la biomasse, mettent VOS forêts en coupe réglée !

      Depuis cette date, les forestiers de l’ONF, avec l’aide de leurs syndicats, se battent sans relâche pour faire entendre leur détresse : dizaines de manifestations, de pétitions, organisation de débats publics, centaines de jours de grève, résistance quotidienne…

      Vos forestiers et vos forêts sont encore debout ! Mais la société toute entière doit se soulever !

      Contre la surexploitation des forêts publiques françaises,

      Je soutiens les agents publics de l’ONF, gardiens des forêts,

      Je soutiens leur PROJET DE CONTRAT ALTERNATIF POUR LA GESTION DES FORETS PUBLIQUES !

      #Musique #Musique_et_politique

  • Were Leonard Cohen’s songs used to torture Palestinian prisoners ?
    Dror, Under the Olive Tree (ckut.ca), 24 novembre 2017
    https://www.mixcloud.com/UnderTheOliveTree/were-leonard-cohen-songs-used-to-torture-palestinian-prisoners

    Un an après la mort de Léonard Cohen, une anecdote terrifiante vient d’être révélée par Haggai Stravis, dans un entretien publié par le journal israélien Walla, le 27 octobre 2017 (1).

    Stravis est le producteur qui avait réussi à faire venir Léonard Cohen en Israel en 2009. A l’époque, il avait du faire face à la campagne de Boycott, Désinvestissement et Sanctions, qui essayait de convaincre Cohen de ne pas jouer dans un Etat qui pratiquait l’Apartheid. Pour préserver son image, il avait tenté plusieurs astuces, mais elles avaient toutes échouées. Il avait d’abord convaincu Amnesty International de parrainer le concert, mais AI avait fini par refuser (2). Il avait aussi essayé de compenser sa présence à Tel Aviv en donnant un autre concert à Ramallah. Refusant ce faux équilibre, les Palestiniens avaient également refusé cette offre, et le concert à Ramallah avait été annulé (3).

    Ce qu’on apprend dans cette entrevue récente concerne les détails de cette négociation. Quand le manager de Cohen essaya de discuter avec des officiels Palestiniens, il proposa d’abord d’inviter quelques centaines de politiciens Palestiniens. Il proposa ensuite de donner un concert gratuit, et même de dédier ce concert aux familles de prisonniers Palestiniens. Mais c’est la raison pour laquelle même les officiels Palestiniens durent refuser cette offre qui est révélée ici : ils avaient appris que des prisonniers Palestiniens avaient été torturés en prison par des agents des services secrets israéliens qui leur passaient des chansons de Léonard Cohen en boucle.

    On ne sait pas si Léonard Cohen a su à l’époque que sa musique rappelait d’aussi mauvais souvenirs à ces anciens prisonniers Palestiniens, ni si sa musique est encore utilisée dans les prisons israéliennes, mais on sait aussi, grâce à un autre article de la presse israélienne, que pour le convaincre de chanter en Israël, les promoteurs israéliens lui avaient versé 2.7 millions de dollars US (4). De quoi étouffer quelques réticences, et expliquer pourquoi, encore aujourd’hui, certains artistes prétendent « ne pas vouloir mélanger la musique et la politique »...

    (1) https://e.walla.co.il/item/3106407
    (2) https://bdsmovement.net/news/amnesty-international-withdraws-leonard-cohen%E2%80%99s-israel-concert-
    (3) http://www.pacbi.org/etemplate.php?id=1039
    (4) Yediot Achronot - 7 Leilot Magazine, le 20 juin 2014

    #Palestine #Prisons #torture #Leonard_Cohen #Musique #Musique_et_politique #BDS #Boycott_culturel #shameless_autopromo

    • @odilon : apparemment pas forcément…
      Il y avait eu une grosse campagne de l’ONG britannique Reprieve, Zero DB, parce qu’à Guantanamo ils utilisaient de la musique et beaucoup de metal pour torturer auditivement les prisonniers.

      Reprieve a dressé une liste des morceaux les plus utilisés : AC/DC, Metallica, mais aussi Britney Spears, les Bee Gees ou Bruce Springsteen. Ils sont choisis en fonction de leur violence sonore ou de leurs titres et paroles : Fuck Your God ("J’emmerde ton dieu"), de Deicide, ou White America ("Amérique blanche"), d’Eminem.

      tiré de http://www.lemonde.fr/culture/article/2008/12/25/aux-etats-unis-la-torture-version-rock_1135115_3246.html
      https://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20081211.OBS5071/la-musique-nouvelle-arme-de-torture-de-l-armee-americaine.html

      Les réactions des musiciens sont variées, c’est le moins qu’on puisse dire.

      Les musiciens concernés « sont difficiles à joindre », admet Chloe Davis. Sur son site, Trent Reznor, de Nine Inch Nails, a réagi : « Il m’est difficile d’imaginer quoi que ce soit de plus profondément insultant, dégradant et rageant que d’apprendre que la musique que l’on a créée avec toute son âme est utilisée à des fins de torture. »

      Très bon article du Guardian de l’époque : https://www.theguardian.com/world/2008/jun/19/usa.guantanamo avec certaines réactions des musiciens dont celle puante du leader de Metallica, qui a l’air d’apprécier le nouvel usage de ses créations :

      Unfortunately, some artists are not offended by their work being used to torture. “If the Iraqis aren’t used to freedom, then I’m glad to be part of their exposure,” James Hetfield, co-founder of Metallica, has said. As for his music being torture, he laughed: “We’ve been punishing our parents, our wives, our loved ones with this music for ever. Why should the Iraqis be any different?” Such posturing may go with the territory for an artist of the Metallica genre, so there is no need to speculate about whether Hetfield is being naive or wilfully ignorant. But no sane person voluntarily plays a single tune at earsplitting volume, over and over, 24 hours a day, and expects to stay sane.

    • Mis de côté le sensationnel d’un artiste de renommée (à tord ou à raison, il est connu), on constate ici que l’état d’Israël est prêt à investir 2.7 millions bruts pour rappeler les sueurs froides et les ongles arrachés de celles et ceux qu’il a entrepris(es) dans ses griffes. Une sorte de torture de masse à rebours. Où alors, c’était simplement à la santé des geôliers - encore que, même eux doivent être saoulés après des semaines en boucle.
      C’est tout de même fort - Machiavel doit se retourner dans sa tombe.

      L’anecdote sur Metallica est alarmante - un simple abus de laisser faire ("Ouh ouh ma mère aussi, elle aime pas ma musique.. ouh ouh") ne peut pas justifier des paroles aussi graves.
      Ay, ces vedettes... qu’est-ce qu’on en attend au juste ?

    • Mis de côté le sensationnel d’un artiste de renommée (à tord ou à raison, il est connu), on constate ici que l’état d’Israël est prêt à investir 2.7 millions bruts pour rappeler les sueurs froides et les ongles arrachés de celles et ceux qu’il a entrepris(es) dans ses griffes. Une sorte de torture de masse à rebours. Où alors, c’était simplement à la santé des geôliers - encore que, même eux doivent être saoulés après des semaines en boucle.
      C’est tout de même fort - Machiavel doit se retourner dans sa tombe.

      L’anecdote sur Metallica est alarmante - un simple abus de laisser faire ("Ouh ouh ma mère aussi, elle aime pas ma musique.. ouh ouh") ne peut pas justifier des paroles aussi graves.
      Ay, ces vedettes... qu’est-ce qu’on en attend au juste ?

    • Mis de côté le sensationnel d’un artiste de renommée (à tord ou à raison, il est connu), on constate ici que l’état d’Israël est prêt à investir 2.7 millions bruts pour rappeler les sueurs froides et les ongles arrachés de celles et ceux qu’il a entrepris(es) dans ses griffes. Une sorte de torture de masse à rebours. Où alors, c’était simplement à la santé des geôliers - encore que, même eux doivent être saoulés après des semaines en boucle.
      C’est tout de même fort - Machiavel doit se retourner dans sa tombe.

      L’anecdote sur Metallica est alarmante - un simple abus de laisser faire ("Ouh ouh ma mère aussi, elle aime pas ma musique.. ouh ouh") ne peut pas justifier des paroles aussi graves.
      Ay, ces vedettes... qu’est-ce qu’on en attend au juste ?

    • Mis de côté le sensationnel d’un artiste de renommée (à tord ou à raison, il est connu), on constate ici que l’état d’Israël est prêt à investir 2.7 millions bruts pour rappeler les sueurs froides et les ongles arrachés de celles et ceux qu’il a entrepris(es) dans ses griffes. Une sorte de torture de masse à rebours. Où alors, c’était simplement à la santé des geôliers - encore que, même eux doivent être saoulés après des semaines en boucle.
      C’est tout de même fort - Machiavel doit se retourner dans sa tombe.

      L’anecdote sur Metallica est alarmante - un simple abus de laisser faire ("Ouh ouh ma mère aussi, elle aime pas ma musique.. ouh ouh") ne peut pas justifier des paroles aussi graves.
      Ay, ces vedettes... alors... qu’est-ce qu’on en attend au juste ?

    • @ninachani Heu.. Oui... Peut-être... J’étais grave vener, fallait que ca sorte !!! Le dernier post est d’ailleurs différent des autres, pour ajouter un peu de folklore et biaiser les filtres à spam !
      Et, plus sérieusement Seenthis, me renvoyait « Gateway something is wrong somhow » au rafraichissement de la page après des freeze de la zone de commentaire.

      Mes excuses pour le spam :s

    • Un chant peut-il tuer ? Musique et violence en Éthiopie du Nord
      The Conversation, le 11 janvier 2018
      https://seenthis.net/messages/660269

      Mais aussi, un peu d’humour :

      #Chumbawamba - Torturing James Hetfield (2010)

      Torturing James Hetfield is a response to the use of Metallica’s music as a torture device against Iraqi prisoners at the Guantanamo Bay detention camp.

      https://www.youtube.com/watch?v=A1UZ6d0H8fA

      James Hetfield est le guitariste de Metallica...

      #Musique #Musique_et_politique

  • A propos du documentaire Demain, tous crétins ?
    Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade, Arte, France, 2017 (56 minutes)
    https://www.arte.tv/fr/videos/069096-000-A/demain-tous-cretins

    Baisse du QI, troubles du comportement et autisme en hausse : cette enquête alarmante démontre que les perturbateurs endocriniens affectent aussi la santé mentale.
    Et si l’humanité était en train de basculer vraiment dans l’imbécillité, comme l’imaginait en 2006 la cruelle fiction de Mike Judge « Idiocracy » ? Depuis vingt ans, les scientifiques constatent avec inquiétude que les capacités intellectuelles ne cessent de diminuer à l’échelle mondiale. Une baisse du QI a été observée dans plusieurs pays occidentaux. À cela s’ajoute une explosion des cas d’autisme et des troubles du comportement. En cause : les perturbateurs endocriniens, ces molécules chimiques qui bouleversent le fonctionnement de la thyroïde, essentielle au développement cérébral du fœtus. Présentes dans les pesticides, les cosmétiques, les mousses de canapé ou encore les plastiques, ces particules ont envahi notre quotidien : nous baignons dans une véritable soupe chimique. Aux États-Unis, chaque bébé naît ainsi avec plus de cent molécules chimiques dans le sang. Mais comment limiter leurs effets ? Quelles solutions peut-on mettre en place pour préserver les cerveaux des générations futures ?

    Huit ans après « Mâles en péril », qui révélait l’impact des perturbateurs endocriniens sur la fertilité, Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade tirent à nouveau la sonnette d’alarme en dévoilant l’effet néfaste de ces mêmes polluants sur notre intelligence et notre santé mentale. « Demain, tous crétins ? » relaie la parole de chercheurs engagés, comme la biologiste Barbara Demeneix, spécialiste de la thyroïde, ou la biochimiste américaine Arlene Bloom, qui mène depuis les années 1970 un combat acharné contre l’utilisation des retardateurs de flammes (mélanges chimiques ajoutés à une grande variété de produits industriels comme les plastiques, les textiles et les équipements électriques ou électroniques pour les rendre moins inflammables). Leurs études et d’autres nous alertent sur un problème de santé publique dont les législateurs, sous l’influence des lobbies industriels, n’ont pas encore pris la mesure.

    Cité ici, mais je préfère faire un post à part :
    https://seenthis.net/messages/499739

    #effondrement #collapsologie #catastrophe #fin_du_monde #it_has_begun #Anthropocène #capitalocène

    Perturbateurs endocriniens : une menace pour notre QI
    Barbara Demeneix, Le Journal du CNRS, le 6 octobre 2016
    https://seenthis.net/messages/531055

    #perturbateurs_endocriniens #documentaire
    #santé #QI #Intelligence #hormones

    Un qui n’a pas aimé :

    Tous pris pour des crétins devant Arte
    Martin Clavey, Sound of Science, le 11 novembre 2017
    https://www.soundofscience.fr/644

    Le quotient intellectuel baisse année après année
    Soulas, Urtikan, le 14 novembre 2017
    http://www.urtikan.net/dessin-du-jour/le-quotient-intellectuel-baisse-annee-apres-annee

    et :

    Notre QI est-il vraiment en train de baisser ?
    Pauline Moullot, Libération, le 22 novembre 2017
    http://www.liberation.fr/futurs/2017/11/22/notre-qi-est-il-vraiment-en-train-de-baisser_1610778

    Depuis la diffusion sur Arte du documentaire « Demain, tous crétins ? » plusieurs internautes nous interrogent sur la baisse supposée du quotient intellectuel.

    Notre QI est-il, oui ou non, en train de baisser ? Depuis la diffusion le week-end dernier sur Arte d’un documentaire intitulé Demain, tous crétins ? plusieurs internautes nous ont posé la question. Pendant une heure, le documentaire démontre l’influence néfaste des perturbateurs endocriniens sur le développement du cerveau, en s’appuyant notamment sur une baisse du QI. Qu’est-ce que le QI ? « C’est une mesure de l’intelligence générale qui donne une moyenne de toutes les fonctions cognitives. Elle permet de tout résumer en un chiffre, comme une moyenne générale au bac », explique le chercheur du CNRS spécialiste des sciences cognitives Franck Ramus.

    La biologiste du CNRS Barbara Demeneix, conseillère scientifique du documentaire d’Arte, assure que de multiples études dans plusieurs pays, et avec plusieurs méthodes, confirment cette thèse. Ça ne fait pas débat selon elle. Une série d’études publiées depuis plusieurs années sur le sujet indiquent, en effet, que le QI est plutôt orienté à la baisse.

    Selon celles-ci, il serait en effet en train de baisser depuis le tournant des années 2000. En France, mais aussi en Norvège, en Australie, au Danemark, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Finlande… Les résultats sont recensés dans cet article d’Edward Dutton (cité par le documentaire d’Arte) et Richard Lynn, les auteurs des études sur la France et la Finlande.

    « Flynn effect » et « negative Flynn effect »

    A l’appui de cette thèse, on trouve aussi James Flynn, professeur émérite à l’université d’Otago, à Dunedin en Nouvelle-Zélande, spécialiste du QI dans le monde. Il a donné son nom à la théorie du Flynn effect, en démontrant que le QI ne cessait d’augmenter sur des générations depuis l’après-guerre. Il aurait même augmenté de trois points par décennie selon une méta-analyse recensant plus de 200 études sur le QI. Une augmentation qui s’explique notamment par l’amélioration des conditions de vie, de l’alimentation et de l’éducation.

    Selon James Flynn, cette tendance s’inverserait bien, aujourd’hui. Contacté par Check News, il ne conteste pas les conclusions de Dutton et Lynn, même s’il affirme que « ça dépend des pays ». Concernant l’étude menée sur la France, il explique : « Il n’y a aucun problème avec cette étude [sur la France], mais l’on aura besoin d’autres études pour être sûrs de ces résultats. » Le chercheur, qui sortira une nouvelle publication d’ici un mois, ne développe pas beaucoup plus pour l’instant.

    Au Monde, il avait affirmé récemment : « Nos enfants sont plus bêtes que nous, et les leurs risquent bien d’être encore plus stupides. » Même s’il ne se référait pas seulement au QI. « Je fais référence au fait qu’aux Etats-Unis, les gens lisent moins de grande littérature et connaissent moins d’histoire, du coup ils ne peuvent pas utiliser leur intelligence critique pour questionner ce que leurs leaders leur disent sur le monde moderne (par exemple sur l’invasion de l’Irak). Cette tendance semble augmenter (peut-être pas en France), quelle que soit la courbe du QI », explique-t-il aujourd’hui.

    Mais si plusieurs sources indiquent une tendance à la baisse, ces études rencontrent aussi des opposants. Ainsi, celle concernant la France, qui nous apprend que le QI y aurait perdu 3,8 points en dix ans. Problème, selon les détracteurs de l’article, il se base sur une cohorte particulièrement petite : 79 personnes. Des critiques balayées par son auteur, Edward Dutton : « On précise que c’est un chiffre relativement réduit, mais il est concordant avec les résultats des études menées en Scandinavie et va dans la direction attendue. »

    La controverse touche aussi une autre publication souvent citée, menée par le psychologue Michael Woodley, qui assure que notre QI a perdu quatorze points depuis l’époque victorienne, à raison de 1,23 point par décennie. Intitulée « Est-ce que les Victoriens étaient plus intelligents que nous ? » l’étude se base sur les temps de réaction des gens à un stimulus visuel. Une technique qui ne peut pas permettre d’en déduire une mesure de l’intelligence, selon plusieurs chercheurs. Flynn, qui plaide, lui, pour une augmentation constante du QI jusqu’à cette baisse dans les années 90-2000, fait partie de ses critiques.

    Prendre du recul

    La communauté scientifique n’est donc pas unanime sur la question. « L’effet Flynn, qui montre une hausse de trois points par décennie, est incontesté. Mais seules quelques travaux font état d’une baisse sur une période de dix ans, relativise Franck Ramus. La croissance ralentit, mais il n’est même pas encore établi que ça plafonne. »

    Pour le chercheur, la publication la plus complète sur la question est une méta-analyse recensant plus de 200 études et menées sur les variations du QI de 1909 à 2013. Et si les travaux tendant à montrer un déclin dans certains pays semblent solides – celles sur la Finlande, le Danemark, les Pays-Bas, l’Allemagne, et la Grande-Bretagne portent sur des effectifs suffisamment importants pour être crédibles, selon le chercheur –, elles sont aussi minoritaires parmi la quantité d’autres travaux montrant l’inverse dans d’autres pays. « Le problème, c’est qu’il n’y a généralement qu’une seule étude récente par pays, résume-t-il, et pas toujours avec de gros effectifs (notamment l’étude sur la France). Il faudrait réévaluer la situation dans dix ans. Alors on aura suffisamment de recul pour voir s’il y a une croissance plus lente, une stagnation ou un déclin. En attendant, il n’y a pas lieu d’être alarmiste. »

    Débat sur les causes

    A ce débat sur la réalité ou pas d’une baisse s’en ajoute un autre : celui sur les causes. Si les études sur la France et la Finlande font aussi débat, c’est à cause de l’interprétation de ces résultats proposée par leurs auteurs. Dutton et Lynn voient des causes génétiques dans la baisse du QI… Ce qui explique leur déception après la diffusion du documentaire d’Arte : celui-ci s’est appuyé sur les résultats de leurs travaux pour étayer la thèse d’une baisse liée à des facteurs environnementaux, là où les chercheurs assurent que les causes sont génétiques. Ils sont d’ailleurs rejoints sur ce point par Michael Woodley. Pour résumer grossièrement, les personnes avec un QI élevé feraient moins d’enfants que ceux avec un QI plus faible, ce qui tend au fil des ans à faire baisser la population qui possède un QI plus important… Une théorie très controversée, qui sert à leurs détracteurs pour décrédibiliser les résultats.

    A ces tenants controversés d’une théorie dysgénique (la détérioration génétique d’une espèce) comme Dutton et Lynn, s’opposent donc les partisans d’une théorie environnementale. Parmi eux, la biologiste du CNRS Barbara Demeneix : « Dutton et Lynn ne donnent que des hypothèses pour expliquer cette baisse, alors que je m’appuie sur des études scientifiques validées par la communauté. » Selon elle, l’exposition aux perturbateurs endocriniens impacte le développement du cerveau en agissant sur les hormones thyroïdiennes. Toute la thèse du documentaire diffusé sur Arte. Et de citer par exemple cette étude sur l’effet de l’exposition aux phtalates (des substances chimiques que l’on retrouve dans des plastiques et des produits du quotidien) dans le ventre de la mère sur le QI des enfants âgés de 7 ans.

    En résumé, si plusieurs études démontrent une baisse du QI dans certains pays, cette conclusion ne fait pas encore l’unanimité dans la communauté scientifique. Pas plus que les causes de cette éventuelle baisse.

    • https://www.quechoisir.org/actualite-matelas-le-probleme-des-mousses-contaminees-toujours-pas-regle

      Alors que les matelas fabriqués du 25 août au 6 octobre 2017 ont pu l’être avec des mousses contaminées, aucune décision de reprise ni de retrait n’a encore été prise à ce jour.

      Notre article sur les mousses contaminées des matelas a inquiété et c’est bien légitime. Depuis, un certain nombre de consommateurs ayant acheté un matelas récemment nous interrogent. Mais officiellement, rien n’a changé. Les syndicats professionnels de la literie n’ont à ce jour donné aucune consigne de reprise ni publié aucune liste, la Répression des fraudes (DGCCRF) non plus.

      Alors soyons précis :

      Tous les matelas commercialisés depuis la fin août contiennent potentiellement des mousses contaminées. Le marché fonctionne en effet en flux tendu, il n’y a pas de gros stocks.
      Tous les types de matelas sont touchés. Qu’il s’agisse de modèles en mousse, de modèles à ressorts, à mémoire de forme ou autre, ils contiennent tous de la mousse. Le calage des ressorts est en mousse, les couches à mémoire de forme aussi.
      BASF, le géant de la chimie industrielle qui a fourni la matière première contaminée, affirme qu’il n’y a aucune toxicité pour les consommateurs, mais la société n’a aucune légitimité pour tenir de tels propos. D’une part elle est juge et partie, d’autre part elle devra financer tous les dommages causés par cette affaire, des fermetures momentanées d’usines à la destruction (Que Choisir et ses confrères européens militent en ce sens) des matelas produits du 25 août au 6 octobre, date très tardive à laquelle elle a alerté ses clients. La facture pourrait être lourde.
      Que Choisir n’est pas, à ce jour, en mesure de dire si les matelas sont ou non toxiques. En revanche, il est certain que leurs mousses ne sont pas conformes. C’est amplement suffisant pour qu’ils soient retirés du marché, rappelés et échangés.

      Si les consommateurs sont inquiets, certains fabricants le sont aussi. « Dès que nous avons eu l’alerte le 6 octobre, nous avons arrêté la production et la commercialisation, témoigne Pascal Benoist, fabricant de literie à Auvers-sur-Oise (95) pour la marque Belle Literie. Nous avons mis nos 50 salariés en activité partielle, informé nos clients et fait réaliser en urgence des mesures de la qualité de l’air dans l’usine. Mais la DGCCRF ne nous donne aucune consigne, nous gardons 5 000 matelas en stock, et depuis le 6 octobre nous n’avons rien expédié. Nous venons seulement de reprendre la production avec des mousses conformes. »

      À Que Choisir, on aimerait que cette mobilisation soit celle de toute la profession, mais aucune consigne d’information des consommateurs ni de reprise n’a encore été donnée par les représentants des professionnels de la literie. Notre conseil reste le même, reportez votre achat de matelas.

      edit je voie que BCE l’a deja référencé ici : https://seenthis.net/messages/647151

    • Sur l’iode, je croyais que le sel alimentaire devait être obligatoirement iodé et je croyais qu’on mangeait trop de sel.
      Comment est ce possible de manquer d’iode dans ces conditions ?
      Autre chose sur le sexe. Le docu ne parle des femmes que comme porteuses de mâles car à part « femmes enceinte » tout le reste est au masculin. Or l’autisme (rapproché du crétinisme dans le docu) touche surtout les garçons et le pbl des perturbateurs endocrinien n’est évoqué que pour la baisse de fécondité du sperm (ce qui est plutot positif à mon avis) alors que les femmes et filles semblent avoir des cancers et prendre massivement du levothyrox. Comme tout est au masculin on peu pas savoir mais vu le peu d’hommes sous levothyrox et le peu de femmes autistes il y a peut etre une différence à ce niveau là.

      édit pour le sel iodé, ca semble facultatif en france et en plus le sel iodé contiendrait un fort taux de plomb... c’est fantastique !
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Sel_iod%C3%A9

    • Je n’ai pas encore regardé le documentaire.

      Cause t’il :
      – Du bombardement publicitaire permanent, dans les villes, à la télévision, sur les radios commerciales, dans les revues municipales, dans les discours des politiques, le publi rédactionnel des journaux . . . .
      – Des jouets proposés aux enfants.
      – De la bêtise de ce qui est imposé par les médias officiels.
      – Des modifications des méthodes d’évaluation et d’apprentissage dans l’enseignement.

      Je fais régulièrement les braderies, des couleurs et des formes immondes pour les jouets des gosses, barbie natel toys r us . . . .
      https://www.youtube.com/watch?v=dfdMJcql1D8

      Le plus interpelant, c’est la montagne de jouets d’éveil pour tous petits. Vu le résultat . . .

      D’après Arte, cela a un effet ( sachant que les test de QI sont en modification permanente ).

      Rappelons aussi que ceux qui ne regardent pas Arte, ne sont pas abonnés à télérama, à le monde, ou émettent des réserves sur les bienfaits apportés par l’union européennes sont les derniers des crétins, d’après les médias officiels.

    • Il y a plusieurs questions dans ce documentaire (Demain, tous crétins ?) :

      (1) est-ce que le QI baisse ? est-ce que l’intelligence baisse ? est-ce que c’est la même chose ? est-ce que c’est mesurable ?

      (2) est-ce qu’il y a plus de crétinisme ? d’autisme ? de pathologies liées au cerveau ? est-ce que (2) est lié à (1) ?

      (3) est-ce que les pesticides, phtalates, retardateurs de flammes, perturbateurs endocriniens et autres, sont nocifs à notre corps, et en particulier à notre cerveau ?

      (4) même si (1), (2) et (3) sont avérés, est-ce que (3) peut expliquer (1) et/ou (2) ? Car bien sûr les causes pourraient être tout autres : conditions de vie, qualité de l’alimentation, éducation, baisse de la lecture, matraquage de la publicité, ou au contraire génétiques...

      Mais ça me rappelle aussi le conseil de Franck Courchamp que je vous recopie ici :
      https://seenthis.net/messages/646679

      Le mouvement doit venir de Monsieur et Madame Tout-le-Monde. Une multitude d’initiatives individuelles et de micro-actions quotidiennes peut avoir un effet décisif, tout simplement parce que nous sommes des milliards. Les politiques, dont l’agenda dépasse rarement l’horizon de la prochaine élection, mais qui sont sensibles aux pressions, suivront le mouvement, tout comme les acteurs économiques. J’ai l’habitude de dire que le citoyen ordinaire a deux cartes très importantes en main : sa carte d’électeur et sa carte bancaire. Faire des choix de consommation judicieux comme acheter moins d’huile de palme, moins de viande, moins d’emballages…, conduira les industriels à produire moins d’huile de palme, moins de viande, moins d’emballages…, et améliorera l’état de la planète.

      Alors, c’est drôle, parce que maintenant que j’ai vu le documentaire, je ne comprends même pas qu’on puisse encore envisager sérieusement que le changement peut provenir des consommateurs/electeurs !

      Les consommateurs ne connaissent rien aux retardateurs de flamme. Heureusement, une chercheuse, Arlene Blum, dénonce ces produits mortels en 1977, et ils sont interdits. Victoire. Sauf que 10 ans après, l’industrie chimique profite que l’opinion publique a oublié cette histoire, et les retardateurs de flamme refont leur apparition dans de nombreux produits domestiques. Ils ont maintenant avec eux une énorme campagne publicitaire et, les temps ont changé, plus personne n’écoute les scientifiques qui passent tous pour des militants, beaucoup moins dignes de foi que les vendeurs de produits chimiques et d’espaces publicitaires (voir par exemple l’article ci dessus cité par @freakonometrics). Alors que peut faire le consommateur ?

      De la même façon, les consommateurs ne veulent pas mourir de pesticides, mais, de nouveau, que doivent-ils faire ?

      On ne mesure toujours pas à quel point la petite phrase de Lionel Jospin de 1999 était annonciatrice de l’ineluctabilité du génocide en cours... (« Il ne faut pas tout attendre de l’Etat. Je ne crois pas qu’on puisse administrer désormais l’économie. Ce n’est pas par la loi, les textes, qu’on régule l’économie. Tout le monde admet le marché. »). On ne peut rien faire. Tout le monde admet le marché. Tout le monde admet que ce sont les fabricants de retardateurs de flamme qui décideront combien on en bouffera...

      La « faute » de Jospin réveille la gauche. En avouant son impuissance face aux licenciements, le Premier ministre braque PCF, MDC et Gauche socialiste.
      Renaud DELY et Pascal VIROT, Libération, le 17 septembre 1999
      http://www.liberation.fr/france/1999/09/17/la-faute-de-jospin-reveille-la-gauche-en-avouant-son-impuissance-face-aux

    • On va tous crever
      Frédéric Fromet, France Inter, le 5 mai 2017
      https://www.youtube.com/watch?v=9bCp-7pX7Cs

      En réponse à :

      Premier Mai
      Damien Saez, Youtube, le 30 avril 2017
      https://www.youtube.com/watch?v=9MijUDlWgJI

      J’ai rêvé d’un pays mon frère
      un pays qui n’aurait
      de lois oui que le solidaire
      oui de se partager
      un horizon pour l’éphémère
      pour une éternité
      nous serons la lutte
      s’il faut faire du peuple béton
      des peuples de muguet
      crâmer leur pognon pour en faire
      un feu pour réchauffer
      le sans-abri quand vient l’hiver
      le coeur du sans papier
      nous serons la lutte
      toujours aux manifestations
      ami le premier mai
      pour dessiner un horizon
      pour nos humanités
      toujours le coeur contre le front
      ouais lâche-moi ton briquet
      toujours le coeur contre le front
      moi j’ai le poing levé
      sur les réseaux la fachosphère
      vient toujours gangrèner
      le coeur de mes humanitaires
      envies de tout casser
      contre les barbares de la Terre
      ami faut pas lâcher
      nous serons la lutte
      contre les croix des religions
      les enfers du progrès
      contre les maquerelles du pognon
      contre les croix gammées
      ami s’il faut planter des fleurs
      ou lancer des pavés
      nous serons la lutte
      entre les trous noirs et les guerres
      nos univers écartelés
      entre nos salaires de misère
      et l’odeur des charniers
      si c’est toujours toi populaire
      contre la société
      nous serons la lutte
      contre les marchands du malheur
      des bonheurs bon marché
      les réseaux d’amputés du coeur
      violeurs d’Humanité
      l’oiseau liberté dans la toile
      le peuple est prisonnier
      nous serons la lutte
      un jour j’irai brûler la bourse
      ami un premier mai
      s’il faut crâmer la financière
      ouais lâche-moi ton briquet
      ouais pour aller pisser nos bières
      sur la gueule du banquier
      si l’horizon c’est la galère
      ouais pour l’éternité
      un jour j’irai brûler la bourse
      ami un premier mai
      ami si pour sauver la Terre
      faut pendre le banquier
      avec toi le peuple des tours
      toi peuple des forêts
      avec le peuple enfant des plaines
      ou celui des quartiers
      avec tous les peuples printemps
      les peuples d’écoliers
      avec le peuple camarade
      quand vient le premier mai
      s’il faut monter la résistance
      contre les enculés
      ami s’il faut sauver la France
      s’il faut la libérer
      des sourires des politicards
      des sourires de banquier
      s’il faut garder le coeur anar
      garder le poing serré
      un jour j’irai brûler la bourse
      ouais lâche-moi ton briquet
      avec les potes manifestants
      s’il faut la lutte armée
      ami s’il faut refaire la Terre
      s’il faut l’imaginer
      un peu comme une égalitaire
      oui fleur d’Humanité
      pour faire des jardins de nos coeurs
      des amours en bouquet
      dans les yeux du peuple labeur
      un rêve une liberté
      dans les yeux du peuple labeur
      un rêve
      une liberté

      A rajouter à la compil de la fin du monde :
      https://seenthis.net/messages/587048

      #Musique #Musique_et_politique #Humour

    • Demain, tous crétins
      https://www.youtube.com/watch?v=WWNARPyruoQ

      Demain, tous crétins ? Ou pas…
      Franck Ramus et Ghislaine Labouret, Cerveau et Psycho, le 15 mai 2018
      https://seenthis.net/messages/701497

      Chute de l’intelligence : la piste environnementale relancée
      Nathaniel Herzberg, Le Monde, le 11 juin 2018
      https://seenthis.net/messages/701488

      Revue de presse sur la troisième compilation consacrée à #effondrement #collapsologie #catastrophe #fin_du_monde #it_has_begun #Anthropocène #capitalocène :
      https://seenthis.net/messages/680147

  • Roger Waters & Brian Eno respond to Nick Cave’s Israel show press conference
    http://www.brooklynvegan.com/roger-waters-brian-eno-respond-to-nick-caves-israel-show-press-confer

    It’s nothing to do with ‘silencing’ artists – a charge I find rather grating when used in a context where a few million people are permanently and grotesquely silenced. Israel spends hundreds of millions of dollars on hasbara, and its side of the argument gets broadcast loud and clear. Coupled with the scare-tactic of labelling any form of criticism of Israeli policy as ‘antisemitic’, this makes for a very uneven picture of what is going on.

  • l’histgeobox : Charles Aznavour : « L’émigrant » (1954)
    http://lhistgeobox.blogspot.com/2017/11/charles-aznavour-lemigrant-1954.html

    Dans le même temps, la guerre consacre une nouvelle forme de contrôle de l’Etat sur les individus par la généralisation du système des passeports et des visas. Il est décidément bien loin le temps où l’on pouvait circuler librement d’un pays à l’autre. Dans « Le Monde d’hier », Stefan Zweig note ainsi : « Avant 1914, la terre avait appartenu à tous les hommes. Chacun allait où il voulait et y demeurait aussi longtemps qu’il lui plaisait, il n’y avait point de permissions, point d’autorisations, et je m’amuse toujours de l’étonnement des jeunes gens, quand je leur raconte qu’avant 1914 j’avais voyagé dans l’Inde et en Amérique sans passeport, sans même en avoir jamais vu un. [...] Ces mêmes frontières qui , avec leurs douaniers, leur police, leurs postes de gendarmerie, sont transformées en systèmes d’obstacles, ne représentaient rien que des lignes symboliques qu’on traversait avec autant d’insouciance que le méridien de Greenwich. »

  • Un nombre croissant d’artistes hip-hop annulent leurs concerts en Israël : rapport
    Middle East Monitor, le 30 octobre 2017
    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2017/11/08/un-nombre-croissant-dartistes-hip-hop-annulent-leurs-concerts-e

    Le nombre d’artistes hip-hop nord-américains qui annulent leurs concerts en Israël est en hausse, selon le site d’information israélien « Walla », avec pour facteur clé de ce phénomène la campagne de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS).

    L’article souligne les connexions croissantes entre les militants de Black Lives Matter (BLM) [La Vie des Noirs Compte] et ceux de la solidarité avec la Palestine, citant le programme BLM publié en août 2016 qui dénonçait Israël en tant qu’Etat d’apartheid et soutenait BDS.

    Le rapport israélien a fait aussi allusion à l’influence d’anciennes annulations politiques par Snoop Dogg et Lauryn Hill.

    D’après l’article, le rappeur américain Future a annulé un concert programmé en Israël grâce à la pression en coulisse des militants de BLM et BDS, bien que l’artiste n’ait pas lui-même avancé des raisons politiques.

    Le rapport citait aussi des facteurs non liés au boycott, tels que le prix élevé des billets et des objectifs de vente de billets irréalistes par les promoteurs du concert.

    #Palestine #Musique #Musique_et_politique #Rap #BDS #Boycott_culturel #Black_Lives_Matter #Snoop_Dogg #Lauryn_Hill #Future

  • Sur la route des Alpes (1/2) : à Briançon, des montagnards solidaires des migrants

    Depuis le blocage de la vallée de la Roya, ils sont de plus en plus nombreux à emprunter la route des #Alpes. Dans le Briançonnais, plus de 1 000 migrants ont été accueillis par des bénévoles depuis fin juillet 2017. Devant l’absence de réaction des pouvoirs publics, les habitants s’inquiètent des drames que risque de provoquer l’hiver. Et s’organisent, comme avant eux ceux de la vallée de la Roya, pour accueillir au mieux les arrivants, majoritairement africains.

    Un appel dans la nuit. Il est 22 heures, les étoiles brillent dans l’air froid du ciel de Briançon (Hautes-Alpes). Sylvie*, une bénévole, regarde fixement son portable sans décrocher. « Je me sens mal, c’est un numéro italien », dit-elle. La jeune femme finit par rappeler. Ce sont deux migrants mineurs qui se sont perdus dans la montagne en tentant de passer la frontière franco-italienne. Ils n’ont pas mangé depuis plusieurs jours, se disent épuisés et le plus jeune ne peut plus marcher. En cette mi-octobre 2017, la température doit flirter avec le zéro là-haut au col de l’Échelle (1 746 mètres), la route des migrants venant d’Italie.

    Sylvie sait qu’elle ne peut pas légalement aller les chercher en voiture, même s’ils sont déjà passés côté français. La semaine précédente, deux militants ont été retenus 48 heures en garde à vue au poste de la police aux frontières (PAF) de Montgenèvre pour avoir fait monter dans leur voiture trois étrangers en situation irrégulière dans la vallée de la Clarée. Selon le procureur de la République de Gap, Raphaël Balland, l’enquête les concernant se poursuit « dans l’objectif de savoir si les actes reprochés à ces deux personnes peuvent bénéficier ou pas de l’immunité humanitaire ». Lors d’une manifestation organisée au col de l’Échelle le 23 septembre, les gendarmes avaient contrôlé les véhicules et leurs occupants un par un. Depuis, les militants pensent être fichés.

    « De toute façon, quand on arrive, ils ont trop peur et se cachent », dit Sylvie. La jeune bénévole finit par trouver une maison amie pour les héberger à Névache, première étape française dans les Alpes. Mais le portable des deux jeunes ne répond plus. Ils n’ont sans doute plus de réseau.

    Depuis fin juillet 2017, plus d’un millier de migrants, majoritairement mineurs et originaires de pays d’Afrique de l’Ouest, ont été accueillis par un réseau de bénévoles à Briançon. Depuis le blocage de la vallée de la Roya, ils sont de plus en plus nombreux à emprunter la route des Alpes. Débarquant en Sicile, ces jeunes hommes – les femmes sont rares – remontent l’Italie en train par Milan et Turin jusqu’à Bardonecchia, la petite station de sports d’hiver frontalière. Il faut ensuite gravir la pente escarpée montant au col de l’Échelle, en évitant la route surveillée par les gendarmes et militaires français.

    Dans la vallée de la Clarée, en montant au col, on croise deux jeeps de l’armée, ainsi que des réservistes de la gendarmerie qui contrôlent chaque véhicule. Selon le procureur de Gap, une quinzaine de passeurs ont été interpellés depuis le début de l’année à la frontière. La plupart ont été condamnés en comparution immédiate à un minimum de six mois d’emprisonnement, avec mandat de dépôt.

    De nuit, sans lumière, ni plan, le trajet s’avère dangereux. Dans la nuit du 19 août 2017, deux Guinéens ont chuté dans un ravin en s’enfuyant à la vue des gendarmes cachés dans un tunnel. Secouru par les CRS de montagne, l’un des migrants, gravement blessé, est toujours hospitalisé à Grenoble. Selon le procureur Raphaël Balland, l’homme, entendu sur son lit d’hôpital le 3 octobre par les gendarmes, serait désormais « hors de danger ». L’enquête sur les circonstances de cette chute, confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Marseille, conjointement avec la brigade des recherches de Briançon, a été classée sans suite pour « absence d’infraction » le 13 octobre (lire son communiqué de presse sous l’onglet Prolonger). Mais pour Michel Rousseau, de l’association Tous migrants, « la politique de l’État est illégale et criminogène ». « Peu importe que les gendarmes leur aient couru après ou pas, dit le retraité briançonnais. Par leur simple présence à un endroit aussi dangereux, ils les incitent à prendre plus de risques. »

    Dans leur appartement, l’ancien syndicaliste mécanicien et sa femme hébergent depuis des mois plusieurs migrants, dont Mussah, 16 ans, le rescapé. Plus chanceux que son compagnon de route, il s’en est tiré avec de multiples contusions et de forts maux de tête. Sous son bonnet rouge, le jeune homme montre les cicatrices de sa chute. Un camarade de Côte d’Ivoire assure la traduction de sa langue natale, le malinké, en français.

    « Nous sommes partis vers 23 heures de la gare de Bardonecchia. Nous étions trois, raconte Mussah. Nous ne connaissions pas la route. Nous avons vu des lumières de voitures. Nous avons pris la rivière et nous sommes cachés dans la brousse pendant deux jours. Nous avions des biscuits et de l’eau. Puis nous avons monté les montagnes la nuit. » Il pleure en poursuivant son récit. « Dans un tunnel, nous avons vu des gendarmes. Il n’y avait pas de lumière. Nous ne nous y attendions pas. Je me suis échappé, et je suis tombé. Après, je ne me souviens plus. » « Quand ils sont entrés dans le tunnel, les gendarmes ont allumé leurs lampes torches. Ça les a éblouis et paniqués », complète Michel Rousseau. Sans l’accueil des bénévoles, Mussah se serait retrouvé à la rue à sa sortie de l’hôpital, le département des Hautes-Alpes, chargé de la protection des mineurs non accompagnés, l’ayant décrété majeur.

    « Dans notre immeuble maintenant tout le monde est complice, car ce ne sont plus des migrants anonymes, sur lesquels on peut plaquer une propagande raciste, mais des personnes », dit en souriant Michel Rousseau. Il en est persuadé : « Le droit, pour qu’il s’incarne, il faut le faire vivre. L’hospitalité, ce n’est pas mettre des gens dans des camps. »

    À la gare de Bardonecchia, le lendemain, on tombe sur les deux jeunes Guinéens qui se sont perdus la veille et ont appelé Éva. Allongés sur le sol près du radiateur, ils essaient de se réchauffer. « Des militaires nous ont arrêtés à 1 heure du matin et transférés à la police, puis les policiers nous ont ramenés à la frontière et nous avons marché jusqu’à la gare, qui était fermée », explique Amadou, 17 ans, qui dit être malade. Son camarade sort un refus d’entrée délivré la nuit même par un policier, qui n’a pas réagi à sa date de naissance (en mars 2003, ce qui en fait un mineur, et ce qui, selon la loi française et les conventions internationales, oblige l’État à le protéger).

    Amadou veut rejoindre son frère, qui « travaille à Paris et a deux enfants ». Il montre les cals sur ses mains : « En Italie, on a travaillé pour donner à manger aux moutons, 20 euros par jour, de 7 heures à 20 heures. » Après un café, nous repartons côté français en les laissant devant la gare dans le soleil matinal, l’air déboussolé. « Sinon, on se met dans l’illégalité, soupire Alain, un bénévole de 63 ans qui nous accompagne. C’est dur, mais ils réussiront à passer de toute façon. »

    L’hiver dernier, avec plusieurs guides et professionnels de la montagne, ce retraité a organisé des rondes discrètes en raquettes au col de l’Échelle pour secourir des migrants. « On disait aux gendarmes qu’on faisait des balades aux loups, se souvient-il en riant. On partait le soir avec des sacs de 15 kilos remplis de gants, polaires, nourriture. Et on se postait en haut avec les jumelles et un réchaud. L’hiver, il y a deux mètres de neige, ça descend en dessous de 20 degrés. On ne peut pas laisser des gens en montagne avec des chaussures en plastique pourries. » Ces maraudes ont, selon lui, permis de sauver 24 personnes, dont 4 qui « n’auraient pas pu passer une heure de plus dehors ». « La plupart partent sans eau, ni nourriture. Ils sont déshydratés et gelés », dit-il.

    Alain pointe les couloirs d’avalanche sur le versant menant vers l’Italie. « Ici, on est dans un milieu particulier, dit-il. Ce qu’on voudrait faire comprendre au préfet, c’est que si les forces de l’ordre continuent à bloquer ici cet hiver, les migrants vont emprunter des itinéraires encore plus dangereux et on va retrouver des cadavres au printemps. » Au sein de la vallée de la Clarée, Alain estime que « 80 % » des habitants ont déjà hébergé un migrant. Dans ce milieu montagnard, tout le monde se connaît et les solidarités vont plus loin. « Ici, on est dans la désobéissance civile, avance Michel Rousseau. Si les migrants sont si nombreux à passer, c’est que des gendarmes ferment les yeux. »
    « Ceux qui arrivent ici sont les survivants »

    Mi-juillet, devant l’afflux de migrants, les militants ont obtenu la mise à disposition à Briançon d’une ancienne caserne de CRS par la Communauté de communes du Briançonnais. Le contrat a été signé pour 16 lits, mais le nombre de personnes accueillies est monté jusqu’à 120 cet été. Depuis le 26 juillet, 1 099 migrants y ont dormi, dont 62 % de mineurs, selon les statistiques de l’association CRS (Coordination réfugiés solidaires) créée pour gérer le lieu. Ils viennent majoritairement de Guinée Conakry (57 %), puis de Côte d’Ivoire (18 %), du Mali (6 %), du Sénégal (4 %) et du Cameroun (3 %). Certains arrivent à la CRS, orientés par des policiers ou l’hôpital.

    En ce lundi d’octobre, ils sont 77 migrants. Il n’y a qu’un WC. On enjambe les matelas où se reposent des hommes arrivés épuisés au petit matin. « Ceux qui arrivent ici sont les survivants, ceux qui ne sont pas morts en chemin, dit Jacky, 64 ans, membre de Tous migrants. Ils ont tous connu la Libye, la torture, les rançons. Certains arrivent avec une balle dans le pied. Là-bas, on apprend aux enfants à tirer sur les Noirs. Et on les reçoit comme dans un squat. Des fois, on leur fait la morale, car il faut qu’ils libèrent un lit pour les nouveaux. On a honte. »

    Mais pour ces « survivants », la CRS représente une halte bienveillante, souvent la première depuis leur départ. Après l’enfer de la Libye, « ici, c’est le paradis », intervient spontanément Pierre-Bertrand, un Camerounais malade. « La France est un pays humanitaire, dit-il. Je n’ai jamais vu des gens si accueillants. Ils m’ont tout de suite emmené à l’hôpital. Ils sacrifient les obligations de leurs propres familles pour s’occuper de gens qu’ils ne connaissent même pas. »

    Le jeune homme, informaticien, dit avoir fui son pays après avoir été violé puis menacé de mort par son oncle, « une autorité » dans la toute-puissante armée camerounaise. Comme lui, beaucoup de jeunes gens partent à la suite du décès de leur père, à cause de problèmes familiaux ou d’un avenir bouché.

    Dénoncé par son passeur à son arrivée en Libye, Pierre-Bertrand a passé une semaine dans les geôles libyennes, avant d’être libéré contre une rançon de 400 000 francs CFA. « On est accroupis, tous serrés les uns contre les autres, sans pouvoir dormir, dit Pierre-Bertrand. On vous donne juste un gobelet de semoule et un peu d’eau. Il y a des maladies, la gale. Le chef de la prison vous bastonne. Ça te fait mettre la pression à tes proches pour payer. »

    Avant de monter dans un zodiac début juin, cet homme, chrétien, a fait sa « dernière prière ». « Les souffrances étaient telles, que vivre était égal à la mort, dit-il. J’ai dit à Dieu : “Si tu trouves que tu peux me faire miséricorde, sauve-moi, mais je suis prêt à mourir.” » On ne sait pas si « Dieu » y est pour quelque chose, mais un navire de l’ONG SOS-Méditerranée a, selon lui, secouru les 158 passagers de son zodiac percé. « Ils ont secouru une dizaine de zodiacs, dit le miraculé. À notre arrivée à Catane (Sicile), nous étions 1 700 personnes dans le grand bateau. » Il a passé trois mois dans les camps du sud de l’Italie, sans aucun soin. « Ils se contentent de prendre vos empreintes, de vous enregistrer et vous donnent des effervescents », dit-il, en désapprouvant de la tête. Grâce au smartphone, qui permet une circulation rapide des informations entre migrants, Pierre-Bertrand a trouvé une association à Limoges qui pourrait l’aider, le temps de faire sa demande d’asile. Il s’apprête à reprendre la route dès le lendemain.

    Gérard Fromm, le maire socialiste de Briançon, a également mis à disposition une « maisonnette » où se sont installés Badra*, 25 ans, originaire de Côte d’Ivoire, ainsi que cinq jeunes qui ont demandé l’asile. Arrivé à Briançon le 7 juin 2017, ce jeune homme, vêtu de blanc et à la silhouette longiligne, fait partie des anciens. « Je suis parti contre mon gré, sans savoir où j’allais, dit Badra. Puis, vu que je parle français, que la France nous a colonisés, je me suis dit que je pouvais faire ici une nouvelle vie, oublier ce que j’ai vécu. »

    Grâce au réseau jésuite Welcome, il a été hébergé dans plusieurs familles à Montpellier, Grenoble et Forcalquier, avant de revenir à Briançon, où il se sent bien. Badra a été bénévole lors du passage du Tour de France en juillet, puis à la Croix-Rouge, et il vient de s’engager dans les scouts. Le jeune homme, souriant, se ferme quand on lui demande les raisons de son départ. « Je ne veux pas en parler, dit-il. Ici, la population est très accueillante et je veux m’intégrer. Je veux aider les enfants, leur donner ce que je n’ai pas eu dans mon pays. »

    Après quelques jours de répit, la plupart des hommes adultes repartent, soit pour être hébergés dans des familles du Briançonnais, soit pour prendre le bus de nuit pour Paris. Au plus fort des arrivées cet été, les militants estiment qu’une centaine de familles ont hébergé bénévolement des migrants. « Comme ils viennent de pays profondément corrompus mais pas considérés en guerre, ils n’ont quasiment aucune chance d’obtenir l’asile », dit Alain. Les plus jeunes sont emmenés par les bénévoles à Gap, où le Conseil départemental des Hautes-Alpes les enregistre. S’ils sont reconnus mineurs après évaluation, ils sont censés être mis à l’abri et scolarisés dans un département français.

    Dans l’ancien garage des CRS qui sert de réfectoire, deux migrants regardent un film. Sur le balcon où sèche le linge, Nema, un Guinéen de 15 ans, arrivé la veille, a installé un salon de coiffure éphémère. « J’ai l’habitude de couper les cheveux de mes petits frères, mais moi je veux étudier la biologie en France », dit-il, timidement.

    Trois fois par jour, des bénévoles viennent préparer le repas avec les migrants, à partir de dons et de fins de marché. « Cet été, beaucoup de gens ont donné de leur potager aussi », explique une bénévole. Un vestiaire permet à chacun de trouver des habits chauds à sa taille. « Ce matin, une infirmière est venue faire la literie avant son service à l’hôpital, raconte Jacky. Il y a une institutrice qui nettoie régulièrement les douches et les toilettes. On n’a pas de gardiennage la nuit. Il se passe des miracles tous les jours. »

    Mais après trois mois à assurer l’urgence à la place des pouvoirs publics, les bénévoles briançonnais sont usés. Ils ont calculé qu’il faudrait environ 8 emplois à temps plein pour faire tourner le lieu. « Certains bénévoles sont au bout de rouleau et il y a des engueulades, reconnaît Jacky. Ils ont l’impression de mal faire. » Mi-octobre, l’association Tous migrants a alerté les pouvoirs publics et les grandes ONG pour obtenir de l’aide (lire leur lettre qui résume bien la situation). « Il faudrait des élus courageux comme à Riace (en Calabre), où la mairie a retapé des maisons inoccupées pour les réfugiés », dit Jacky.
    Chez Marcel, on a démarré le poêle

    Sur les hauteurs de Briançon, des jeunes ont investi fin juillet une maison à l’abandon, qui sert de soupape à la CRS. Le squat a été baptisé « Chez Marcel », en hommage à l’ancien propriétaire, un riche agriculteur décédé après un mariage rocambolesque. « Nous voulions faire autre chose que de l’accueil d’urgence, que les personnes puissent se poser », explique Éva, revenue au pays où habitent ses parents.

    Sofiane, un « nomade de passage », tient à rappeler les enjeux politiques. « Ce sont les politiques des États européens qui créent ces morts, dit le jeune homme, une capuche sur la tête. En militarisant les frontières et en externalisant le tri à la Turquie et aux États africains, ils obligent les migrants à prendre de plus en plus de risques. Alors qu’accueillir les 150 000 personnes arrivées par la Méditerranée en 2016, ce n’est rien pour l’Europe ! »

    La baraque est presque prête pour l’hiver. Le poêle à bois fonctionne depuis la veille et l’isolation, réalisée avec des bottes de paille, paraît efficace. Sekouba, un menuisier de 27 ans originaire de Guinée, a aidé à installer les panneaux solaires devant la maison, ainsi que des étagères. À l’étage et au rez-de chaussée, on compte une vingtaine de couchages. Des tentures assurent un semblant d’intimité. Quand ils ne jouent pas aux cartes, bénévoles et migrants se rassemblent autour du punching-ball et du coin lecture.

    Entre deux contrats saisonniers, Camille, auxiliaire puéricultrice de formation, est venue donner un coup de main. « Ça a commencé quand j’ai rencontré quatre personnes dans la vallée de la Clarée, alors que je me promenais, dit-elle en souriant. Je les ai emmenées à la CRS et voilà, ça fait un mois que je vis chez Marcel. »

    En plus des dons, les squatteurs vivent de récupération. Ce soir, sur le parking d’un supermarché, la pêche est bonne : carottes râpées, tartes aux poireaux, nems et même du saumon à peine périmé. Il suffit d’avoir le bras suffisamment long pour atteindre le fond des poubelles.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/021117/sur-la-route-des-alpes-12-briancon-des-montagnards-solidaires-des-migrants
    #alternatives #Roya #Briançon #parcours_migratoires #itinéraires_migratoires #asile #migrations #réfugiés #solidarité #col_de_l'Echelle #vallée_de_la_Clarée #Italie #France #désobéissance_civile #délit_de_solidarité #Bardonecchia #Bardonnèche #frontières

    • Quand les mineurs africains sont abandonnés dans la #montagne

      Depuis le début de l’année, près de 1 500 réfugiés sont arrivés dans le Briançonnais en provenance d’Italie, en passant par les cols aux alentours. Plus de la moitié sont des mineurs. Reportage de Raphaël Krafft avec des enfants qui se sont vus refuser l’entrée sur le territoire français.


      https://www.franceculture.fr/emissions/le-magazine-de-la-redaction/quand-les-mineurs-africains-sont-abandonnes-dans-la-montagne

      #route_des_alpes #Névache

      François Sureau dans le débat après le reportage (à partir de 42’20) :

      « Il y a le choc de deux milieux. Il y a le milieu de la montagne. Le milieu de la montagne c’est celui où (…) la loi des hommes n’existe pas vraiment au sens du code. Il y a la loi du courage, il y a la loi du danger physique. Il y a la loi de la dureté des conditions… des dieux mystérieux qui vivent sur la montagne et qui peuvent provoquer le malheur et la mort. (…) C’est l’arrière-monde de la politique. Ce qui m’a frappé dans ce reportage, c’est que d’un côté vous avez des gens assez simples, qui vous parlent de la dureté de la traversée de la montagne quand on est jeune et on vient de pays qui ne vous ont pas habitués à la dureté de la montagne, du froid, du risque de mort, des mineurs, des enfants dont il faut s’occuper, la non-assistance à personne en danger et même du fait d’aider son prochain. Et puis vous avez, de l’autre, le langage du préfet : le flux migratoire, la pression, l’abstractisation, la réification de tout. Et le langage du gendarme, qui est le langage du code de procédure pénale. Et le choc entre ces deux mondes produit un effet qui en dit long sur notre civilisation. Peut-être faut-il qu’il y ait plus de droits dans la montagne, mais peut-être aussi qu’il faut plus d’humanité dans le droit. »

      –---

      En 2021, Raphaël Krafft sort le #livre :
      LES ENFANTS DE LA CLARÉE


      https://seenthis.net/messages/904096

    • Au col de l’Echelle, des jeunes migrants piégés par le froid et renvoyés par la France

      La #vallée_de_la_Clarée, dans les Hautes-Alpes, est le théâtre d’un concentré de crise migratoire. Les migrants qui franchissent le col de l’Echelle sont majoritairement mineurs - un statut qui n’est, selon le milieu associatif, pas pris en compte par les autorités

      Les premières neiges étaient tombées en début de semaine. Samedi soir dernier, sur la route du col de l’Echelle, à 1762 mètres d’altitude, non loin de la frontière franco-italienne, Alain est inquiet. Il fait froid et le vent souffle à travers les mélèzes. La lune n’est pas encore sortie mais malgré l’obscurité, il voit clair.

      ll est 23 heures et il n’est pas seul. Grands phares allumés, plusieurs véhicules de la gendarmerie arpentent la même route que lui. Alain, accompagnateur en montagne à la retraite, sait que ces cimes, aussi belles soient-elles, cachent des pièges. Mais eux l’ignorent.

      Un bruit. Le Briançonnais allume sa lampe torche. Derrière un tronc, un sac rouge, puis un visage. La silhouette ne bouge pas. « N’ayez pas peur », lance Alain. Ils s’étaient assis dos à la route, derrière un tronc. L’un après l’autre, ils sortent de l’obscurité. Ils sont quatre. Ils se taisent. L’un d’eux porte une doudoune, les autres se contentent d’une veste qu’ils ont boutonnée jusqu’au cou. A leurs pieds, des baskets. « Avez-vous froid ? » Oui. « Soif ? Faim ? » Oui. « Quel âge avez-vous ? » Le garçon en doudoune répond : « 16 ans, Monsieur. Je suis né le 10 octobre 2001. » Ses trois compagnons font de même. Tous affirment avoir moins de 18 ans et acceptent le thé chaud et les galettes de chocolat que leur tend le retraité.
      Une nouvelle route

      C’est un phénomène qui secoue la vallée de la Clarée depuis une année. En 2017, environ 1600 migrants ont franchi le col de l’Echelle. Parmi eux, 900 étaient mineurs. Majoritairement originaires d’Afrique de l’Ouest, ces personnes suivent une route transmise par le bouche-à-oreille. La perméabilité des passages par le sud de la France étant de plus en plus réduite, leur itinéraire s’est déplacé vers le nord. De Turin, un train les dépose à la gare de Bardonecchia. A pied ensuite, ils traversent la frontière italo-française et partent à l’assaut du col. De jour comme de nuit.

      Les pas d’Alain crissent dans la neige. Les quatre jeunes se sont réunis autour de lui. Pas un bruit, si ce n’est le vent. Si le retraité vient leur porter secours, c’est parce qu’il veut éviter le pire. « Il est pour nous impossible d’imaginer que des personnes sont en train de mourir de froid à côté de chez nous. C’est notre devoir de leur venir en aide. » L’hiver dernier, un migrant a dû se faire amputer des deux pieds à la suite de gelures subies lors de son passage. A cette époque, les personnes qui passaient le col se comptaient, par jour, sur les doigts d’une main. « Depuis, leur nombre n’a pas cessé de croître », se souvient le retraité. Un dimanche d’octobre, 50 migrants ont franchi le col de l’Echelle.

      Les habitants de la région sont choqués. D’autant plus qu’à l’afflux migratoire est venue s’ajouter une présence accrue des forces de l’ordre. La police aux frontières a été renforcée par la mobilisation de la gendarmerie nationale. Certains disent aussi avoir vu l’armée effectuer des rondes. L’hospitalité alpine n’est pas un mythe. Dans les villages alentour, on se mobilise. Rares sont, pour l’instant, les voix qui s’opposent fermement à la venue des migrants.

      La quiétude n’est plus

      Tous sont toutefois conscients d’une chose : la quiétude de la vallée de la Clarée fait partie du passé. Il flotte dans les airs comme un parfum hostile. Sur les routes qui serpentent depuis les cols de l’Echelle et de Montgenèvre vers Briançon, les automobilistes voient quotidiennement leur chemin barré par des contrôles de la gendarmerie. Au fil des semaines, ceux-ci se sont intensifiés. Autant à l’encontre des migrants qu’à celle des habitants leur venant en aide. Arrestations, amendes et gardes à vue s’en sont suivies. Dans le milieu associatif, on dénonce une chasse à l’homme, ainsi qu’une politique dissuasive en matière d’assistance à personne en danger.

      Névache est un village qui s’étend tout en longueur au pied du col de l’Echelle. La petite bourgade tranquille, principalement dédiée aux sports de montagne, est le premier patelin français sur lequel tombent les migrants après avoir franchi le col. Bernard Liger y vit depuis des décennies, au rez-de-chaussée d’une maison rurale fermée par une lourde porte en bois massif.

      Pour lui, vétéran de la guerre d’Algérie, décoré de la Légion d’honneur, la question ne se pose pas. « Nous avons l’obligation de venir en aide à ces personnes. Par ces froids, à ces altitudes, elles sont purement et simplement en danger », assène-t-il. Craignent-ils les perquisitions policières renforcées par la nouvelle loi sur la sécurité, qui a remplacé l’état d’urgence ? Appréhendent-ils la peine de 5 ans d’emprisonnement dont est passible l’aide à l’entrée et à la circulation de personnes en situation irrégulière ? « Vous savez, il existe, à l’armée comme ailleurs, une clause de conscience », répond l’ancien officier, laconique.

      Il est assis à la table de sa cuisine. Derrière lui, le cassoulet prend des teintes calcinées, mais la fumée qui émane du four ne le perturbe en aucun cas. L’homme s’appuie sur sa canne. Il fut chef de bataillon et a commandé une compagnie de chasseurs alpins. Les combats, il connaît. Et avec cela, les victoires et les défaites. Lui-même engagé dans l’aide aux migrants, il a constaté depuis quelques jours une présence de deux véhicules de la gendarmerie aux abords de sa maison. « Ce jeu du chat et de la souris avec les policiers ne peut pas durer éternellement. »
      La dernière étape d’un long périple

      « Il y a beaucoup de fraîcheur ici », relève à sa manière l’un des quatre migrants. Il s’appelle Lansana et vient de Guinée-Conakry. Avant d’arriver sur cette route qui sert de piste de ski de fond en hiver, il a traversé un continent, une mer et une péninsule. Les geôles libyennes et les tortures, tout comme la Méditerranée et les embarcations pneumatiques précaires, sont des épreuves qu’il a endurées.
      Ses trois compagnons aussi. S’ils souhaitent venir en France, c’est pour échapper à la rue italienne. « Nous avons des connaissances en France et nous parlons français », expliquent-ils en surveillant la route. A tout instant, un véhicule de la gendarmerie peut les intercepter. « Systématiquement, ils sont renvoyés en Italie », explique Alain.

      L’homme est conscient qu’il est dans une situation délicate. Car la nuance entre le statut de passeur et celui d’aidant est peu claire pour de simples citoyens. Ce flou juridique plane sur les actions entreprises par les habitants de la région.

      Déjà en 2015, ils avaient eu un avant-goût du contexte migratoire. Lors du démantèlement de Calais, la mairie de Briançon s’était portée volontaire pour accueillir une partie des migrants en provenance du nord de la France. Mais très vite, la cité des Hautes-Alpes s’est sentie débordée. Aujourd’hui, la CRS (pour Coordination Refuge Solidaire), un espace mis à disposition par la communauté de commune, ainsi que Chez Marcel, une maison occupée par un collectif, font partie de ces quelques lieux qui offrent un refuge aux migrants.
      Des bénévoles débordés

      Dans le garage qui sert de salle à manger aux migrants, un bénévole de la CRS précise : « Briançon n’est qu’une ville de passage. Les administrations se trouvent dans d’autres villes. Ici, nous nous chargeons de leur porter secours. Lorsqu’ils arrivent de la montagne, ils sont épuisés, traumatisés et parfois blessés ». A l’image de ses collègues, il est débordé. La place manque. Prévu pour abriter 15 personnes, l’espace de la CRS accueillait, ce jour-là, 86 exilés.

      Les parquets de la maison sont couverts de matelas, les douches semblent tourner en permanence et les retraitées bénévoles s’affairent à tous les étages. « C’est devenu une machine, nous n’avons même plus le temps de créer des contacts avec les migrants. Parfois, c’est frustrant », poursuit le jeune homme. Mais dans le chaos qu’il décrit, il tient à préciser une chose : « Le plus gros problème auquel nous devons faire face, c’est celui des mineurs. »

      « Lors des contrôles, le refus d’entrée est systématique. On ne considère ni leur âge ni leur demande d’asile. C’est parfaitement illégal et criminogène », dénonce Michel Rousseau, trésorier de l’association Tous Migrants. En 2015, la photo du petit Aylan mort noyé sur une plage turque avait créé un mouvement d’indignation à Briançon. « Nous n’arrivions pas à nous reconnaître dans la politique européenne en matière de migration. Que la Méditerranée se transforme en cimetière nous est insupportable », déclare-t-il. « Nous ne voulons pas que nos montagnes deviennent une deuxième Méditerranée. La réaction du préfet qui veut refouler ces gens nous choque. Nous avons décidé d’organiser ce que l’Etat ne fait pas : les accueillir. »
      Discours présidentiel

      Les habitants des Hautes-Alpes se sont-ils toujours autant intéressés à la politique ? Non, tant les lois que les décisions de Paris ont dû être apprises sur le tas. Et le 28 juillet, ils se sont sentis particulièrement concernés par le discours d’Emmanuel Macron prononcé dans la salle de cérémonie de la mairie d’Orléans. « Je ne veux plus d’ici la fin de l’année avoir des hommes et des femmes dans les rues, dans les bois. Je veux partout des hébergements d’urgence », disait le président. Mais entre ses paroles et les actes, il y a un monde, dénonce Michel Rousseau : « Le préfet et le procureur ont décidé de militariser la frontière. Cela oblige les migrants à effectuer le passage plusieurs fois. Ils doivent se cacher et passer la nuit en montagne. »

      L’hiver arrivant, ce dernier est lui aussi inquiet. Cet été, à la suite d’une poursuite avec la gendarmerie, deux migrants ont sauté dans un ravin. L’un d’eux est encore hospitalisé. « La simple présence des gendarmes sur leur col incite les exilés à prendre des risques. C’est un miracle qu’il n’y ait pas eu plus d’accidents », souffle le militant.

      A ses yeux, la Convention de Dublin, qui prévoit que les demandes d’asile soient examinées dans le premier pays de débarquement ou d’arrivée, est mal appliquée. Quant à la prise en charge des mineurs, elle ne serait, selon lui, pas respectée. « J’ai vécu Mai 68. A l’époque, on se battait pour avoir des lois. Aujourd’hui, on se bat pour ne pas perdre nos droits », lâche-t-il.

      Joël Giraud, député de la 2e circonscription des Hautes-Alpes et rapporteur général du budget à l’Assemblée nationale et allié de La République en marche, partage son avis. Il a lui-même eu vent de la situation à la frontière et n’y est pas indifférent. Il affirme avoir sollicité un rendez-vous auprès d’Emmanuel Macron : « Nous espérons, en accord avec la ministre de la Culture Françoise Nyssen, qui a un chalet dans la vallée, que le président se réveillera. Quant au ministre de l’Intérieur, il doit se ressaisir. J’ai l’impression que la France fait le dos rond en attendant que ça passe. Nous sommes dans une situation de non-droit. Quant aux mineurs, les départements ont l’obligation de les accueillir. »
      « Cette situation est intenable »

      Retour au col de l’Echelle. Alain a appelé un ami en renfort. Tous deux veulent emmener les quatre mineurs dans le centre d’accueil de Briançon. Ils embarquent et descendent dans la vallée. Pas de temps pour l’hésitation. Que risquent-ils ? Au volant, le camarade se livre : « Peu importent nos risques, cette situation est intenable. Nous vivons dans un équilibre instable. Si nous ne les prenons pas en charge, ces jeunes sont à la rue. »

      A l’entrée du village de Val-des-Prés, la route se resserre entre les habitations. La gendarmerie barre la route. « Papiers d’identité », somme le représentant des forces de l’ordre. L’opération est interrompue. Les jeunes migrants doivent monter dans la voiture des gendarmes. Quant à Alain et son compagnon, ils retourneront chez eux avec une convocation, le lendemain, au poste. Avant de se séparer, les deux Français demandent les noms des quatre jeunes rencontrés au col. Ils s’appellent Rosé, Thierno, Mamadou et Lansana.

      Dans la montagne, sur la route entre le col de l’Echelle et la station de ski italienne de Bardonecchia, une borne de pierre marque la frontière. C’est ici que les gendarmes les ont laissés après l’interpellation, à une heure du matin dimanche, leur indiquant l’Italie et les invitant à y retourner.
      Majeur ou mineur ?

      L’une des grandes difficultés, pour les forces policières et militaires déployées autour de la frontière franco-italienne, est de déterminer, souvent dans l’urgence, si les migrants auxquels ils font face ont plus ou moins de 18 ans. C’est un critère déterminant dans le traitement qu’ils sont censés leur accorder. Les explications de Déborah Roilette, avocate et spécialiste des questions migratoires :

      ■ L’âge d’un mineur isolé étranger est déterminé par sa propre déclaration et la présentation d’un acte d’état civil.

      ■ En cas de doute, ou en l’absence de document d’état civil, une expertise médico-légale peut être ordonnée par une autorité judiciaire – un juge des enfants ou le procureur de la République. Mais à la seule condition que l’étranger en question donne son accord.

      ■ Un mineur migrant non accompagné appréhendé par la police des frontières est d’abord placé en zone d’attente et y est maintenu pendant 20 jours maximum. Il peut y déposer une demande d’asile. Au moment de son placement en zone d’attente, un administrateur ad hoc doit lui être désigné sans délai. En présence de celui-ci, une audition est menée par un officier de protection de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA). Si cette assistance ou la demande d’asile est refusée, un recours est possible devant un tribunal administratif. Par la suite, le mineur sortant de la zone d’attente ou le demandeur d’asile est pris en charge par un centre d’accueil.

      ■ Selon la Convention internationale des droits de l’enfant, toute décision impliquant un mineur devrait toujours être prise suivant son intérêt supérieur. Le respect de ce principe implique des garanties envers le mineur migrant.

      ■ S’agissant d’un éventuel renvoi, il est prévu que toute décision à ce sujet doit s’effectuer au profit du mineur et sur la base d’une assistance par des organismes compétents. Autrement dit, ce retour doit être organisé en collaboration avec les autorités du pays de retour afin de remettre l’enfant soit à un membre de sa famille, soit à un tuteur désigné, soit à une structure d’accueil.

      ■ Le renvoi ou l’expulsion d’un mineur isolé étranger est interdit. De plus, le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA) prévoit également que les étrangers (majeurs et mineurs) bénéficient d’une protection de 24 heures contre l’expulsion.

      ■ Ce droit, connu sous le nom de « jour franc », est une garantie essentielle car il permet à l’étranger se présentant aux frontières de prendre contact avec son consulat, un membre de sa famille, un proche, un avocat ou une association, avant d’être refoulé. Dans le cas des mineurs isolés étrangers, cela leur permet également de rencontrer un administrateur ad hoc notamment afin d’évaluer sa situation.

      https://www.letemps.ch/monde/2017/11/17/col-lechelle-jeunes-migrants-pieges-froid-renvoyes-france

    • France Culture | Quand les mineurs africains sont abandonnés dans la montagne

      Reconduite illégale à la frontière de mineurs non accompagnés, procédure pénale à l’encontre de citoyens estimant de leur devoir d’humanité de sauver ces enfants des dangers de la montagne et de la mort, le reportage de Raphaël Krafft diffusé vendredi 17 novembre 2017 dans Le Magazine de la rédaction donne à voir les zones d’ombres de la politique aux frontières de la France, mais plus largement de l’Europe.

      https://asile.ch/2017/11/18/france-culture-mineurs-africains-abandonnes-montagne-2

      –-> avec des liens vers reportages et documentation

    • Vu sur Twitter, avec ce commentaire de @cmoreldarleux :

      "Le vrai « esprit de cordée ». Guides sans frontières, accompagnateurs en montagne, moniteurs indépendants écrivent à @EmmanuelMacron et se mobilisent le 17 décembre en soutien aux migrants en péril qui traversent les Alpes."

    • #Col_de_l'Échelle : 5 migrants en perdition après avoir tenté la traversée de la frontière

      Malgré la neige, malgré le froid, ils ont tenté de franchir le col de l’Échelle depuis l’Italie vers la France. Dans la nuit de dimanche à lundi, ce sont cinq migrants qui ont été secourus.

      Deux d’entre eux, les plus gravement touchés, présentaient des engelures aux membres. L’un après avoir perdu ses chaussures dans la neige et l’autre étant sans gants, rapporte le journal Corriere Torino.


      http://www.ledauphine.com/hautes-alpes/2017/12/12/malgre-la-neige-ils-ont-tente-la-traversee-de-la-frontiere-faits-divers-

    • Migrants dans les Hautes-Alpes : “Ne pas trouver des cadavres à la fonte des neiges...”

      Depuis un an, bravant les forces de l’ordre, des habitants du Briançonnais se mobilisent pour apporter soutien et assistance aux centaines de migrants qui franchissent le col de l’Echelle. Entre révolte et découragement.


      http://www.telerama.fr/monde/migrants-dans-les-hautes-alpes-ne-pas-trouver-des-cadavres-a-la-fonte-des-n

    • SOS Alpes solidaires, pour « ne pas laisser les migrants mourir dans les cols »

      Ce sont des professionnels de la montagne (des guides, des accompagnateurs, des moniteurs de ski, des pisteurs, des maitres-chiens d’avalanche) qui invitent les élus et les journalistes à « s’encorder » ce dimanche au col de l’Échelle. Objectif : alerter les pouvoirs publics sur les dangers encourus par les migrants au passage des cols, particulièrement en hiver. Sur le modèle de SOS Méditerranée, ils lancent un SOS Alpes solidaires.

      http://www.rue89lyon.fr/2017/12/15/sos-alpes-les-professionnels-de-la-montagne-ne-veulent-pas-laisser-les-mig

    • « C’est pas comme ça qu’on gère une frontière »

      Les migrants qui tentent le passage de la frontière, la forte présence des autorités, des habitants qui s’organisent pour accueillir les réfugiés. La Clarée vit à ce rythme, où le col de l’Échelle est l’objet de toutes les attentions. Tout cela, Cédric Herrou, agriculteur de la vallée de la Roya, entre Alpes-Maritimes et Italie, l’a connu. Un combat qui l’a mené tant en garde à vue que devant le tribunal.

      http://www.ledauphine.com/hautes-alpes/2017/12/16/c-est-pas-comme-ca-qu-on-gere-une-frontiere

    • "#Cordée_solidaire" dans les Hautes-Alpes : plus de 300 personnes ont montré leur soutien aux migrants qui entrent en France par des cols enneigés, au péril de leur vie
      https://www.franceculture.fr/emissions/journal-de-7h/journal-de-7h-lundi-18-decembre-2017

      Transcription d’une partie de l’émission :
      "Pour Pierre Membert (?), qui loue un gîte à Monêtier les Bains, qui est aussi accompagnateur en montagne, aider ces hommes et ces femmes qui bravent tous les dangers de la montagne, c’est comme les empêcher de se noyer : « Il y a quelques années, quand on entendait parler des gens qui étaient en Méditerranée, j’avais encore l’impression que c’était loin, même si ça me touchait énormément. Je me disais ’C’est pas possible que je ne fasse rien’, jusqu’au jour où il y a des gens qui sont arrivés là. Je me suis dit : ’En fait, c’est chez nous’. Je trouve cela inadmissible que des gens qui ont franchi tous ces obstacles sur leur chemin ont une telle réponse sur la frontière française, c’est une réponse assassine »

    • Communiqué de presse – 17 décembre 2017 Etats généraux des migrations et cordée solidaire dans le Briançonnais

      Pour que les Alpes ne soient pas une autre Méditerranée, et parce que l’hospitalité n’est pas seulement un devoir mais une chance, l’Etat doit urgemment changer ses pratiques vis-à-vis des migrants.


      https://alpternatives.org/2017/12/18/communique-de-presse-17-decembre-2017-etats-generaux-des-migrations-e

    • Retours sur la Journée internationale des migrants

      Dans le cadre de la « Journée internationale des migrants » l’association Tous migrants, la Cimade, Le réseau hospitalité, se sont réunis à Briançon pour des premiers états généraux des migrations avant de se retrouver à Paris en Juin 2018. Près de 500 personnes ont répondu à l’invitation dont des personnalités, des élus, mais surtout des citoyens confrontés chaque jour, parce que frontaliers, au simple devoir d’assistance de personnes en danger face à une machine d’état devenue folle.

      Cédric Herrou, agriculteur solidaire, Edwy Plenel auteur du manifeste « Dire nous » sur le devoir d’hospitalité, également Rachid Oujdi, réalisateur d’un documentaire exceptionnel sur les mineurs isolés « J’ai marché jusqu’à vous. Récit d’une jeunesse exilée » étaient notamment présents. Des juristes, des médecins, des élus de France comme d’Italie, ont tenté d’apporter des réponses juridiques, humaines, au travers de différentes tables rondes, aux interrogations parfois désespérées des habitants.

      https://alpternatives.org/2017/12/17/retours-sur-la-journee-internationale-des-migrants

    • Etienne et Moussa : une seule Humanité !

      « Et tandis que la cordée évoluait pour soutenir la cause des migrants, l’un d’eux a bien failli mourir de froid, à quelques centaines de mètres seulement. Une triste ironie qui démontre comme la solidarité est bien une histoire de vie ou de mort. Étienne Trautmann, co-organisateur de l’événement sous l’égide des Citoyens Professionnels de la Montagne Solidaire n’a pas hésité à venir en aide à Moussa, 22 ans, prisonnier des neiges. « Il avait le numéro d’un ami à moi, je ne sais ni comment ni pourquoi, mais ça lui a sauvé la vie. Mon ami m’a appelé pour me prévenir, et j’ai quitté le groupe de la cordée aussitôt pour le chercher dans un couloir d’avalanche. Les migrants empruntent souvent les pentes très raides, parce que la neige est plus dure. » explique-t-il. Étienne a aussitôt appelé le PGHM, prêt à intervenir si un accident était avéré. Et il lui a fallu 1h15 de marche pour trouver le malheureux : » J’ai essayé de suivre des traces, de jumeler, et j’ai enfin entendu une voix faible. Je l’ai trouvé pieds nus, frigorifié, incapable de faire un pas de plus. J’ai rappelé aussitôt le PGHM, qui devait déjà être parti. En deux minutes, ils étaient là, et ils ont été extraordinaires. » explique Étienne avec une émotion perceptible. Le jeune homme, originaire de Guinée Conakry, a été hélitreuillé puis est entré en urgence à l’Hôpital des Escartons, en état d’hypothermie et avec des gelures de niveau 2 au pied gauche. Étienne s’est enquéri de son état toute la journée. Avec humilité, il confiait son sentiment : « Je suis professionnel depuis 25 ans, et je serais incapable de faire ce qu’il a fait. On ne peut pas gravir des montagnes de neige comme ça, encore moins avec des petites baskets. C’est là toute l’alerte qu’on essaie de donner : c’est bien trop dangereux. Comme il m’a dit, c’est son troisième traumatisme, après avoir survécu à la traversée de la Libye, puis à celle de la Méditerranée, il a bien failli mourir dans la neige. Il faut arrêter de jouer au chat et à la souris avec les forces de l’ordre. Ce n’est pas de leurs faits, ils suivent des instructions, mais des vies sont en danger. Aujourd’hui, on est encore passé à côté d’un drame. » »


      https://alpternatives.org/2017/12/18/etienne-et-moussa-une-seule-humanite

    • Accueil des réfugiés. Dans les Alpes, la montagne accouche d’une belle #solidarité

      Depuis une semaine, quinze exilés sont en #grève_de_la_faim à Briançon. Leur but ? Pouvoir déposer leur demande d’asile en France. Ils sont soutenus par une population solidaire et active qui refuse de voir la région devenir un cimetière.

      https://www.humanite.fr/accueil-des-refugies-dans-les-alpes-la-montagne-accouche-dune-belle-solidar
      via @isskein

    • A piedi nudi nel ghiaccio : è sulle Alpi l’ultima rotta dei migranti

      E’ sulle Alpi, al confine tra Francia e Italia, che passa la nuova rotta, dove si è registrato un incremento dei passaggi e dove il gelo è pericoloso quanto le onde del Mediterraneo

      http://www.corriere.it/esteri/17_dicembre_19/a-piedi-nudinel-ghiacciol-ultima-rottadei-migranti-727bdc38-e434-11e7-8530-

      Ormai passano al ritmo di trenta al giorno. Basta il WhatsApp d’uno che ce l’ha fatta, e dai centri d’accoglienza italiani scappano tutti. Non si passa al Brennero? Niente Ventimiglia? La nuova rotta è scalare i varchi del Piemonte e scendere le vallate di là: 693 nel 2015, dieci volte di più nel 2016, erano già 3.500 quest’estate.

      #chiffres #statistiques (mais à contrôler, vu le ton de l’article et du coup le peu de confiance à faire au journaliste qui l’a écrit).
      En effet, juste après cette phrase, il ajoute : "#Alpi_Express." !!!!!! Comme si le fait de traverser les cols enneigés c’était une promenade...
      Tout son article est une comparaison Méditerranée - Alpes, mais c’est inaudible ! Il s’amuse avec les mots, après "Alpi express", voilà #Snow_People (!), quelques mots après, ces mots d’un policier italien :

      «Non è facile bloccarli — ammette un agente di Polizia italiano —, perché non è gente che vuole essere soccorsa, come nel Mediterraneo. Si nascondono, scappano. Senza rendersi conto di rischiare la vita».

      Et puis :

      Tutti sanno d’avere 72 ore per giocarsi l’Europa: o la va, o si ritorna veloci ai centri d’accoglienza che, per la legge italiana, entro tre giorni sono tenuti a riprendersi i fuggiaschi.

      –-> @sinehebdo, dans ce texte le journaliste utilise le mot #fuggiaschi" (= #fugitifs)

      –-> C’est un journaliste italien qui le dit, de personnes qui de l’Italie veulent passer en France… or il dit « tout le monde sait avoir 72 heures pour se ‘jouer l’Europe’ » —> L’Italie n’est plus Europe ?

      Témoignage intéressant des chauffeurs de bus, qui apparemment sont obligés par la police de reconduire à la frontière des migrants non identifiés, sans documents :

      A Briançon, gli autisti dei pullman navetta per Salice d’Ulzio hanno denunciato d’essere stati bloccati dagli agenti e obbligati a caricare gratis i migranti acciuffati: senza identificazione, senza un documento, basta che li riportino al più presto in Italia...

      Mais avec cette réponse d’un chauffeur, qui fait froid au dos :
      « Non vogliamo fare i passeur — dicono —, il nostro contratto non prevede che dobbiamo caricare queste persone. Dov’è la nostra sicurezza ? »
      –-> "Nous ne voulons pas faire les passeurs, notre contrat ne prévoit pas que nous devons prendre ces personnes. Notre sécurité, elle est où ?"... "Notre sécurité" ? Egoisme pur.

      Et pour finir une information fausse : "c’era un gabonese, semiassiderato, sotto un abete." —> la personne secourue dimanche ne venait pas du Gabon, mais de Guinée Conakry.
      Je vous disais, ne pas faire confiance à ce journaliste !

    • Intorno alle 12.15 una nostra squadra di soccorritori ha raggiunto un gruppo di 6 migranti poco sotto il Colle della Scala, #Bardonecchia (TO). Erano visibilmente infreddoliti e male equipaggiati ma a così breve distanza dalla loro meta finale, non hanno voluto tornare indietro. I soccorritori hanno verificato che la progressione successiva avvenisse in sicurezza prima di tornare a valle. #cnsaspiemonte #cnsas

      https://www.facebook.com/cnsas.piemonte/videos/1124844257652229
      #Bardonnèche

  • Shrew skulls shrink for winter survival : Nature News & Comment
    http://www.nature.com/news/shrew-skulls-shrink-for-winter-survival-1.22874

    Lázaro and his colleagues are now investigating which brain structures change most from season to season, and whether the animals experience any cognitive impairments in winter. If they do, it might not matter too much, says Rychlik. “Their winter life is more boring,” he says. “They are less active, less involved in interactions, not busy with reproduction and searching for partners. They are just focused on foraging and saving energy.”

    #musaraigne #cerveau #repos #hiver #adaptation

  • #John_Sinclair est un poète, militant politique, ancien manager du groupe MC5, et fondateur du White Panthers Party (un parti solidaire du Black Panthers Party). Pour toutes ces raisons, il fut condamné à 10 ans de prison en 1969 (après avoir donné deux joints à des flics en civil).

    Le 10 décembre 1971 un grand concert de soutien est organisé, le John Sinclair Freedom Rally (aussi appelé #Ten_For_Two) à l’University of Michigan, Ann Arbor, avec entre autres Bob Seger, Archie Shepp, Phil Ochs, Commander Cody et John Lennon, mais les meilleures 12 minutes sont celles de #Stevie_Wonder, pour l’une de ses premières prestations clairement politisée :
    https://www.youtube.com/watch?v=LLOPAPdSl5Y

    For Once In My Life
    Somebody’s Watching You (reprise de Sly Stone dédiée aux flics en civil)
    Heaven Help Us All (après un discours dénonçant la prison pour John Sinclair et la liberté pour les policiers assassins du massacre de Kent State University)

    Trois jours après le concert, et après deux ans et demi à l’intérieur, John Sinclair fut relâché...

    #Musique #Musique_et_politique

  • l’histgeobox : Thomas Sankara (1949 - 1987)
    http://lhistgeobox.blogspot.com/2017/10/thomas-sankara-1949-1987.html

    Le nouveau chef d’État, seulement âgé de 34 ans, entend agir vite. Soucieux de s’affranchir de la toponymie coloniale, il rebaptise la Haute-Volta en Burkina Faso, « le pays des hommes intègres », mots empruntés au mooré, la langue parlée par les Mossi. Le nouveau nom associe aussi le dioula puisque Faso signifie « territoire » dans cette langue. Et l’adjectif invariable qui désigne les habitants du pays emprunte sa structure à la langue peule. Une manière pour lui de dépasser les clivages traditionnels de la société dont son identité mêlée est le symbole, sa mère étant mossi et son père peule .
    Afin d’assainir les finances nationales, Sankara diminue le train de vie du gouvernement, remplaçant par exemple le parc de Mercedes ministérielles par des R5. Il convient dès lors pour les hauts fonctionnaires et les cadres dirigeants d’afficher des signes extérieurs de pauvreté. Lui-même ne se paye que modestement. Dans le même temps, il réduit également les salaires des fonctionnaires qui représentent alors 75% des dépenses du budget de l’État.
    Les autorités sankaristes entreprennent la nationalisation des terres et abolissent les redevances et corvées dont bénéficiaient encore les chefs coutumiers. Pour relayer sa politique, le pouvoir crée dans chaque quartier, chaque village, chaque usine, des comités de défense de la révolution dont les représentants sont élus par la population. Afin d’encourager le développement d’une économie nationale, on cherche à valoriser les cultures vivrières et les industries locales dans le but d’accéder à l’autonomie plutôt que de dépendre de l’aide alimentaire. Pour Sankara, « celui qui vous donne à manger vous dicte ses volontés [...] Ils y en a qui demandent : mais où se trouve l’impérialisme ? Regardez dans vos assiettes. Quand vous mangez les grains de mil, de maïs et de riz importés, c’est ça l’impérialisme, n’allez pas plus loin. »
    Le slogan « consommons burkinabè » devient un impératif. Pour encourager la production du textile locale, le port d’une tunique de coton aux motifs traditionnels, le faso dan fani, devient obligatoire dans les administrations.

  • Eminem Rips Donald Trump In BET Hip Hop Awards Freestyle Cypher - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=LunHybOKIjU

    Eminem Rips Donald Trump In BET

    Intro

    This is the calm before the storm right here.

    Wait, how was I gonna start this off? I forgot. ...

    Oh yeah.

    Verse

    That’s an awfully hot coffee pot,

    Should I drop it on Donald Trump? Prob’ly not,

    But that’s all I got ’til I come up with a solid plot.

    Got a plan and now I gotta hatch it,

    Like a damn Apache with a tomahawk,

    I’m a walk inside a mosque on Ramadan,

    And say a prayer that every time Melania talks,

    She gets a mou— ah, I’m a stop.

    But we better give Obama props,

    ’Cause what we got in office now’s a kamikaze,

    That’ll prob’ly cause a nuclear holocaust,

    And while the drama pops,

    And he waits for s--- to quiet down, he’ll just gas his plane up

    And fly around ’til the bombing stops.

    Intensities heightened, tensions are risin’,

    Trump, when it comes to givin’ a s---, you’re stingy as I am,

    Except when it comes to having the balls to go against me, you hide ’em,

    ’Cause you don’t got the f---ing nuts, like an empty asylum,

    Racism’s the only thing he’s fantastic for,

    ’Cause that’s how he gets his f---ing rocks off and he’s orange,

    Yeah, sick tan,

    That’s why he wants us to disband,

    ’Cause he can not withstand,

    The fact we’re not afraid of Trump,

    F--- walkin’ on egg shells, I came to stomp,

    That’s why he keeps screamin’, “Drain the swamp!”,

    ’Cause he’s in quicksand.

    It’s like we take a step forwards, then backwards,

    But this is his form of distraction,

    Plus, he gets an enormous reaction,

    When he attacks the NFL, so we focus on that,

    Instead of talking Puerto Rico or gun reform for Nevada,

    All these horrible tragedies and he’s bored and would rather,

    Cause a Twitter storm with the Packers.

    Then says he wants to lower our taxes,

    Then who’s gonna pay for his extravagant trips,

    Back and forth with his fam to his golf resorts and his mansions?

    Same s--- that he tormented Hillary for and he slandered,

    Then does it more,

    From his endorsement of Bannon,

    Support for the Klansmen,

    Tiki torches in hand for the soldier that’s black,

    And comes home from Iraq,

    And is still told to go back to Africa,

    Fork and a dagger in this racist 94-year-old grandpa,

    Who keeps ignoring our past historical, deplorable factors,

    Now if you’re a black athlete, you’re a spoiled little brat for,

    Trying to use your platform or your stature,

    To try to give those a voice who don’t have one,

    He says, “You’re spittin’ in the face of vets who fought for us you bastards,”

    Unless you’re a POW who’s tortured and battered,

    ’Cause to him, you’re zeros,

    ’Cause he don’t like his war heroes captured.

    That’s not disrespecting the military.

    F--- that! This is for Colin, ball up a fist,

    And keep that s--- balled like Donald the b----,

    “He’s gonna get rid of all immigrants!”

    “He’s gonna build that thing up taller than this!”

    Well, if he does build it, I hope it’s rock solid with bricks,

    ’Cause like him in politics, I’m using all of his tricks,

    ’Cause I’m throwin’ that piece of s--- against the wall ’til it sticks,

    And any fan of mine who’s a supporter of his,

    I’m drawing in the sand a line, you’re either for or against,

    And if you can’t decide who you like more and you’re split,

    On who you should stand beside, I’ll do it for you with this: F--- you.

    End

    The rest of America stand up,

    We love our military, and we love our country,

    But we f---ing hate Trump.

    (End lyrics)

    • J’ai mis ceci pour comprendre un peu les paroles via la traduction automatique. Il semble que ca soit une réponse à des mesures ou déclarations contre les vétérants noirs, mais je suis pas sur de comprendre de quoi il s’agit. Je vais voire si je trouve des infos là dessus.

      edit ; c’est peut etre par rapport à ceci : http://www.rfi.fr/ameriques/20160531-etats-unis-promesse-veterans-embarrasse-donald-trump

      edit 2 - ou peut etre plutot ceci : http://www.francetvinfo.fr/monde/usa/presidentielle/donald-trump/la-polemique-entre-donald-trump-et-les-sportifs-americains-en-sept-acte

    • Allez, je me suis lancé dans une traduction, parce que les autres étaient incomplètes :

      La Tempête
      Eminem, 2017

      C’est le calme avant la tempête ici
      Attends, comment je devais débuter ce freestyle
      J’ai oublié, ah oui...

      C’est une cafetière affreusement chaude,
      Dois-je la verser sur Donald Trump ? Probablement pas
      Mais c’est tout ce que j’ai en attendant une meilleure idée
      J’ai un plan là, et je vais le planter
      Comme un putain d’Apache avec son tomahawk
      Je vais entrer dans une mosquée pendant Ramadan
      Et dire une prière pour qu’à chaque fois que Melania parle,
      Elle ait sa... ah, je préfère m’arrêter

      Mais on doit donner à Obama le respect
      Parce que ce qu’on a à la Maison Blanche maintenant, c’est un kamikaze
      Qui va probablement provoquer un holocauste nucléaire
      Et pendant que le drame se déroule,
      Il attend que ça passe, il prendra son avion,
      Et volera jusqu’à ce que les bombes s’arrêtent

      De plus en plus intenses, les tensions augmentent
      Trump, quand il s’agit de t’en foutre, tu es aussi radin que moi
      Sauf quand il s’agit d’avoir des couilles contre moi, tu les caches
      Parce que tu n’as pas de putain de couilles, comme un asile vide

      Le racisme, c’est la seule chose dans laquelle il excelle,
      Parce que c’est comme ça qu’il prend son pied, et il est orange
      Oui, sacré bronzage
      C’est pour ça qu’il veut que nous nous divisions
      Parce qu’il ne peut pas supporter
      Le fait que nous n’avons pas peur de Trump

      Ras le cul de marcher sur des oeufs, maintenant je tape du pied
      C’est pour ça qu’il crie : « asséchez le marais »
      Parce qu’il est dans des sables mouvants
      C’est comme si nous faisions un pas en avant, puis un en arrière
      Mais c’est sa technique pour nous distraire

      En plus il obtient beaucoup de réactions
      Quand il attaque la NFL, donc on se focalise sur ça
      Au lieu de parler de Porto Rico
      Ou d’une réforme sur les armes dans le Nevada
      Ou de toutes ces horribles tragédies, et il s’ennuie, et il préfère
      Faire un scandale sur Twitter avec l’équipe des Packers

      Ensuite il dit qu’il veut baisser nos impôts
      Mais qui va payer ses voyages extravagants,
      Allers-retours avec sa famille pour des parties de golf, et ses résidences secondaires ?
      Les affaire avec les quelles il emmerdait Hillary en la diffamant
      Il fait pire
      Son approbation de Bannon
      Son soutien aux membres du Ku Klux Klan
      Qui portent des torches Tiki contre le soldat noir
      Qui revient d’Irak
      Et à qui on continue de dire de retourner en Afrique

      Une fourchette et un couteau dans ce grand père raciste de 94 ans
      Qui continue d’ignorer les épisodes déplorables du passé de notre histoire
      Et si tu es un athlète noir, tu es un enfant gâté
      Si tu essayes d’utiliser ton exposition ou ta renomée
      Pour essayer de donner une voix à ceux qui n’en ont pas
      Il dit : « vous crachez à la figure des vétérans qui ont combattu pour nous, salauds »
      Sauf si vous êtes un prisonnier de guerre, torturé et battu
      Pour lui vous êtes des zéros
      Parce qu’il n’aime pas les héros capturés
      Ca, ce n’est pas manquer de respect à l’armée
      Des conneries, ça c’est pour Colin, leve le poing !
      Et garde ça sous ta perruque, comme Donald la Salope !

      « Il va se débarraser de tous nos immigrés ! »
      "Il va construire un mur plus haut que ça !"
      Eh bien, s’il le construit, j’espère qu’il sera vraiment solide, avec des briques,
      Parce que comme lui en politique, j’utilise toutes ses astuces
      Parce que je jette cette merde contre le mur jusqu’à ce qu’il colle

      Et à n’importe lequel de mes fans qui le soutient également,
      Je tire un trait dans le sable : tu es soit pour, ou soit contre
      Et si tu n’arrives pas à choisir celui que tu préfères et que tu hésites
      Sur celui que tu dois soutenir, je vais le faire pour toi avec ceci :
      Va te faire foutre !

      Le reste de l’Amérique : levez vous !
      Nous aimons nos militaires, et nous aimons notre pays
      Mais, putain, nous détestons Trump

  • On viendra vous faire la guerre avec la parole poudrière
    GAËL FAYE - IRRUPTION

    On sort en trombe, en nombre, on se déverse en plaine,
    En centaines, en millions, en milliards ou en millièmes
    De quelques simples gouttes à des marées humaines
    Des jaillissements d’aurore pour éclairer des emblèmes
    Des lanternes dans la tête si l’on plonge dans les ténèbres
    On nous appelle PD, blancos, bougnoules ou bien nègres
    On vit dans la riposte, on réfléchit après-coup
    On vit extra-muros donc on arrive par vos égouts
    Nous sommes des cargaisons de femmes voilées et des youyous stridents
    Des rastas, des casquettes tournées, des voyous prudents
    Des espoirs accrochés, des paradis assassinés
    Des parents épuisés enfantant des gosses méprisés
    De la marmaille bruyante, des petits morveux frisés
    Engraissés d’allocations qui donnent des prétextes à voter
    Trouver des bouc-émissaires, les égorger pour l’Aïd
    Mourir dans une clairière sans treillis pour ce pays
    L’affiche est couleur sang et Manouchian vient pas d’Auvergne
    Le tirailleur t’emmerde, il a fécondé ta grand-mère
    On investit Brongniart, le dos au mur comme Jean-Pierre Thorn
    On s’en fout du grand soir parce que la nuit, c’est bien trop morne
    On veut même pas de soleil mais des éclipses pour faire l’amour
    Pour que l’instant soit bref, intense comme un fruit qu’on savoure
    Aux armes miraculeuses on a lu Césaire et Prévert
    On viendra vous faire la guerre avec la parole poudrière
    On désigne plus l’ennemi parce qu’il est partout même en nous
    On va mourir debout parce qu’on a vécu à genoux
    On est sourds aux slogans élimés par trop de manifs
    On devient arrogants on veut rimer comme des canifs
    On n’a plus 20 ans mais on en n’aura jamais 60
    Car on bouffe du Bisphénol à l’heure d’une planète suffocante
    On fait de nous des enfants pour nous interdire des luttes
    Donc nous on pend Peter-Pan on va redevenir adultes
    On a coincé nos rages entre le mérite et l’héritage
    Et les puissants confisquent ce que les pauvres se partagent
    À leurs chaises musicales, personne ne joue, personne s’assoit
    On occupe du terrain, être indigné ça va de soi
    Angela ké fend’tchou aw pendant que ton papa est bien là
    On va ouvrir les portes de Soledad ou Attica
    Pharmaco-dépendants des OGM pour nous doper
    J’ai recraché l’assiette, monté le cheval et galopé
    Braqué un RER-dilligence. L’Apache de Belleville
    Viendra crier vengeance comme Balavoine arrive en ville
    Ils veulent nous assigner des places et nous faire saigner
    Les amoureux aux bancs publics n’arrêteront jamais de s’aimer
    Depuis que nos checks ressemblent à des poignées de main de Montoire
    On ne laissera personne parler au nom de nos espoirs
    On n’est pas des victimes, encore moins des condamnés
    On arrivera de l’aube en irruption spontanée.

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=110&v=2CT2p4adHXA

  • Colère sound system (54 minutes)
    #Soro_Solo, France Inter, le 1er octobre 2017
    https://www.franceinter.fr/emissions/l-afrique-en-solo/l-afrique-en-solo-01-octobre-2017

    Entre la voix de la rue, de la protestation et des chansons, il n’y a souvent qu’un pas.

    Aujourd’hui, je vous propose d’ouvrir la sono des mouvements porteurs de la colère des peuples sur le continent Africain. Car depuis la nuit des temps, la douleur des opprimés se raconte souvent en musique.

    De l’insurrection des écoliers Sud-Africains en 1976 à la destitution de Blaise Compaoré en 2014 au Burkina Faso en passant par le Printemps Arabe en Tunisie en 2011, depuis des décennies, les peuples se dressent contre les pouvoirs liberticides, coupables d’injustice et de violation des droits de l’homme.

    Les mouvements porteurs de ces frondes sont aujourd’hui identifiés par les sociologues, comme sentinelles de la démocratie. Leur défiance est toujours portée par les hauts parleurs de la musique.

    Bienvenue à la maison, bienvenue dans le studio des Sounds System en colère.

    (1) « Salut aux Combattants » Pierre Claver Akendengue

    « Salut aux Combattants » du Gabonais Pierre Akendengue, est une photo sonore des souffrances des Noirs sous l’Apartheid érigé en système de gouvernement en Afrique du Sud par le pouvoir Blanc en 1948. Les lois de l’Apartheid ne seront abolies qu’en Juin 1991 par le gouvernement Frederik de Klerk après la sortie de prison de Nelson Mandela en février 1990 qui a enduré vingt-sept années d’incarcération. Le 10 mai 1994 Nelson Mandela est élut premier président noir d’Afrique du Sud.

    (2) « Lettre au Président » Valsero

    La lettre du rapper Camerounais Valsero à Paul Biya, président du Cameroun depuis 35 ans, le questionne sur le dénuement des Camerounais qui en bave encore et encore...

    L’une des cerises sur le gâteau du régime du président Paul Biya, c’est d’avoir proposé en 2007 d’amender la Constitution du Cameroun, qui limitait la Présidence de la République à deux termes de sept ans. En réponse, l’artiste Lapiro de Mbanga compose la chanson « Constitution constipée »

    Malgré l’interdiction d’antenne de cette chanson, elle fut reprise lors des manifestations de février 2008. Lapiro de Mbanga est arrêté en avril 2008 et condamné à trois ans de prison par le Tribunal de Grande Instance. L’amendement contre lequel Lapiro a composé « Constitution Constipé » a tout de même été adopté et permit à Paul Biya d’être réélu en octobre 2011.

    (3) « Constitution Constipée » - Lapiro de Mbanga

    Au Cameroun, « Constitution Constipée » a fait incarcérer Lapiro De Mbanga en 2008 à la prison de New Bell à Douala où il contracte la fièvre typhoïde. Après sa Libération en 2011, il s’exile aux États-Unis où il décède en 2014 à New York.

    Partout en Afrique quand la jeunesse se dresse, c’est parce qu’elle n’en peut plus des politiques stériles qui les affament.

    En Tunisie par exemple, c’est le désespoir qui emmena un vendeur ambulant, le jeune Mohammed Bouazizi, à s’immoler par le feu à Sidi Bouzid en Décembre 2010 pour protester contre la saisie de sa marchandise par la police. Son suicide enclenchera une vague de contestation qui emportera le régime du président Ben Ali. Il s’en suivra une avalanche de grogne dans le monde Arabe qui gagnera le Yémen en Janvier 2011 où les manifestants réclament le départ du président yéménite Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 1978.

    En Février 2011, au Caire la bourrasque de la contestation a fait tomber le président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 1981,

    En Mars 2011 la grogne explose à Damas

    En Avril, de la même année, elle s’étend en Lybie et emportera le colonel Kadhafi, au pouvoir depuis 1969.

    Cette insurrection baptisée "Printemps Arabe" est incarnée par la chanson "Kelmti Horra" de la Tunisienne Emel Matlouthi qui a obtenu le Prix Nobel de la paix en 2015, avec le Quartet du dialogue national ayant accompagné le renouveau démocratique en Tunisie.

    (4) « Kelmti Horra » Emel Mathlouthi

    Apparu en 2011 au Sénégal, initié par les rapper Thiat et Kilifeu du groupe Keur Gui, le mouvement « Y’en a Marre » arrangue les populations à se dresser comme un seul homme contre la volonté du président Abdoulaye Wade qui voulait modifier la constitution et briguer un nouveau mandat. En déjouant les visés du vieux président Wade au Sénégal, « Y’en a Marre » catalysera des organisations similaires dans différents pays au Sud du Sahara

    (5) « Coup de Gueule » Keur Gui

    De Dakar à Libreville, Kinshasa, en passant par Ouagadougou le modèle « Y’en a Marre » se reproduira dans diverses capitales Africaine.

    (6) « De La Lutte qui Libère » Joey Le Soldat

    Le Burkina Faso, pays de Joey le Solda a enduré 27 ans de régime de Blaise Compaoré présumé coupable de l’assassinat de président Thomas Sankara en 1987. En 2014, Blaise Compaoré tente de tordre le coup à la Constitution et se maintenir au pouvoir Le 30 Octobre de cette année-là quand les députés du Burkina Faso se retrouvent pour examiner le projet de loi portant sur la révision de la Constitution permettant une nouvelle candidature du président Blaise Compaoré après 2015, Le Mouvement « Balaie Citoyen », portées par l’esprit de Thomas Sankara, appel les populations à descendre dans la rue et battent le pavée pour empêcher la révision de la loi fondamentale.

    (7) « Thomas Sankara » Debademba

    Tous ces mouvements citoyens se nourrissent d’exemples révolutionnaires africains et se posent comme héritiers de figures respectées et admirées devenus des mythes sur le continent. Notamment le nigérian Tafawa Balewa, le congolais Patrice Lumumba ou le burkinabé Thomas Sankara.

    Ils revendiquent la défense du panafricanisme et fustigent sans détours l’impérialisme occidental. Leur rêve, opérer et réaliser une vraie Union des peuples Africains qui ne serait pas selon eux - une coquille vide comme l’Union Africaine actuelle, incapable de gérer le mal être du continent.

    Les régions qui n’ont pas encore de force citoyenne organisée, les individualités comme Cheikh MC des Comores usent de la musique pour booster les mentalités.

    (8) « Na Rende » Cheikh MC

    En égrenant le chapelet des mouvements sociaux de cette décennie en Afrique, on constate que les artistes musiciens sont en première ligne des combats. Et s’il est une référence en la matière, c’est bien le nigérian feu Fela Anikulapo Kuti. Pourfendeur de la corruption, du néo-colonialisme, des manœuvres de la classe politique et des détournements d’argents fait par les militaires, toute sa vie durant, il n’a eu de cesse de tarauder tous les régimes qui se sont succédés à la tête du Nigéria. Sa volumineuse œuvre musicale a souvent égratigner nos mentalité de colonisées.

    (9) « Mister Felow Felow » Fela Anikulapo Kuti

    #Musique #Musique_et_politique #radio

  • #Musique_et_politique :

    #Stevie_Wonder, toujours en pointe, s’agenouille contre #Donald_Trump et la pauvreté
    Le Figaro, le 24 septembre 2017
    http://www.lefigaro.fr/musique/2017/09/24/03006-20170924ARTFIG00059-stevie-wonder-s-agenouille-contre-donald-trump-et

    Il a également parlé de la #fin_du_monde :

    Nous pourrions perdre le dernier jeu vidéo, celui de la vie, en oubliant que les armes sont réelles et les discours dangereux, qu’ils viennent d’une superpuissance en Amérique du Nord ou d’une superpuissance en Corée du Nord.

    Le concert en entier (6h) du Global Citizen Festival avec Green Day, The Killers, The Lumineers, The Chainsmokers, Alessia Cara, Big Sean, Andra Day, Pharrell Williams et la prestation de Stevie Wonder, à partir de 4h40 :
    https://www.youtube.com/watch?v=I6rh8WdBSfQ

    #Musique

  • l’histgeobox: 108. Joan Baez: “Here’s to you.”
    http://lhistgeobox.blogspot.com/2008/10/108-joan-baez-heres-to-you.html

    Au lendemain de la grande guerre, les Etats-Unis traversent une période mouvementée. Fuyant la misère, des millions de migrants, principalement européens, viennent tenter leur chance en Amérique. Au total, le pays accueille 20 millions d’immigrants entre 1880 et 1920. Parmi eux se trouvent 4 millions d’Italiens. Ces derniers sont rapidement considérés par les autorités et une partie de l’opinion publique comme inassimilables. L’Amérique puritaine se méfie de cette « nouvelle immigration » non anglophone et principalement originaire des régions agricoles pauvres de l’Europe de l’Est et du Sud. Dépeints comme sales, criminels et violents, les Italiens sont dès lors considérés comme une race inférieure.