• La Réunion : Des députés veulent une commission d’enquête sur les avortements et stérilisations forcés
    https://www.20minutes.fr/politique/2433223-20190126-reunion-deputes-veulent-commission-enquete-avortements-st

    Des milliers de Françaises forcées à avorter, certaines stérilisées dans la foulée, le tout « avec la bénédiction de l’Etat », le scénario d’un film de science-fiction ? Non. Une histoire on ne peut plus vraie, que des députés viennent de sortir de l’oubli.

    Le 19 décembre, le Réunionnais Jean-Hugues Ratenon (LFI) et une trentaine de collègues issus des rangs LR, UDI et GR, notamment, ont déposé une proposition de résolution pour obtenir la création d’une commission d’enquête sur les avortements et stérilisations forcés qui ont eu lieu il y a une cinquantaine d’années sur l’île de La Réunion. Des pratiques révélées en 1970 par « un vieux médecin catholique de Trois-Bassins [ouest de l’île] qui, un soir de mars, est appelé au chevet d’une patiente de 17 ans victime d’une grave hémorragie après un avortement », indiquait Le Nouvel observateur, qui médiatisa l’affaire le 30 novembre de cette année-là.
    « Certaines femmes étaient enceintes de six mois »

    L’enquête démontre alors que ces actes non consentis ont été réalisés par milliers, « parfois sur des femmes enceintes depuis six, sept ou huit mois », précise Le Nouvel observateur, et « depuis au moins 1966 dans une clinique de Saint-Benoît [est de l’île], complètent les députés dans l’exposé des motifs de leur proposition de résolution. En 1971, un procès a lieu pour manœuvres abortives, en première instance, puis en appel, contre trois médecins et un infirmier de la clinique. Les peines prononcées vont de deux ans d’emprisonnement (avec interdiction d’exercer pendant quelques années) à la relaxe. Le directeur de l’établissement hospitalier, lui, est reconnu civilement responsable, mais sans peine. » Puis l’affaire tombe dans l’oubli. Jusqu’à ce que Jean-Hugues Ratenon soit élu député et qu’il ait « les moyens de formuler [lui-même] la demande » de création d’une enquête parlementaire.

    « Je connais des femmes à qui c’est arrivé »

    Le sujet lui tient à cœur. Parce que « je suis né à Saint-Benoît et que je connais des femmes à qui c’est arrivé, confie l’élu du parti La France insoumise à 20 Minutes. Beaucoup de victimes sont encore en vie, car elles étaient jeunes à l’époque et que les faits ne remontent pas à il y a tellement longtemps. Mais elles ne veulent pas témoigner. Cette affaire fait partie, avec celle des “enfants de la Creuse”, des grands tabous réunionnais. Mais pour avancer sereinement, il faut purger tout ça. »

    En demandant la création d’une commission d’enquête parlementaire, les députés espèrent que la lumière sera faite sur ces événements afin d’avoir « une idée précise de l’ampleur des faits (les déclarations de journées d’hospitalisation et les témoignages laissent penser que le nombre de victimes peut s’élever à plusieurs centaines ou milliers de femmes) » et d’évaluer « l’étendue des responsabilités personnelles et institutionnelles ».
    L’Etat mis en cause

    « Il y a eu des arrangements et des complicités, à l’époque, entre les médecins, le conseil départemental d’alors et l’Etat », condamne Jean-Hugues Ratenon. Dans la proposition de résolution des députés est cité l’un des accusés : « La Sécurité sociale, le président du conseil général m’ont donné le feu vert pour les stérilisations (…). Comment expliquer que tous ces actes aient été faits en plein jour et tous remboursés par la Sécurité sociale ? »

    Une politique antinataliste a-t-elle été menée à La Réunion alors que, à cette époque, l’avortement était interdit et criminalisé en métropole ? Françoise Vergès l’affirme. Entre autres politologue et militante féministe, elle a publié en 2017, deux ans après les 50 ans de la loi Veil, Le ventre des femmes : capitalisme, racialisation, féminisme (Albin Michel). Un ouvrage dans lequel elle rend « hommage aux 30 femmes noires avortées et stérilisées de force qui ont eu le courage de témoigner en 1971. Elles ne recevront aucune réparation. » Elle y dénonce aussi la façon dont l’Etat a traité différemment les femmes en fonction de leur territoire. « Les femmes blanches ont été encouragées à faire des enfants, indique-t-elle à 20 Minutes. La publicité pour les contraceptifs était, par exemple, interdite dans l’Hexagone. A La Réunion, en revanche, des campagnes pour le contrôle des naissances et la contraception ont été organisées. » Dans une entrevue donnée à Libération le 14 avril 2017, Françoise Vergès précisait : « D’immenses affiches au bord des routes représentaient des femmes suivies de 8 enfants avec, écrit en gros : “Assez !” »
    Les milieux médicaux « sexistes et racistes » ?

    A ses yeux, la création d’une commission d’enquête parlementaire « permettra, peut-être, de rétablir la vérité. Mais comment réparer toutes ces vies dévastées ? » Selon les recherches juridiques et administratives qu’elle a menées afin de rédiger son ouvrage, « entre 7.000 et 8.000 avortements sans consentement ont été pratiqués chaque année à La Réunion dans les années 1970 ». Mais, « surtout, quelles décisions politiques seront prises à l’issue de cetet enquête ? Le sexisme et le racisme dans les milieux médicaux seront-ils étudiés davantage ? » Ces comportements ne sont pas d’un autre âge, alerte la politologue, qui évoque « la polémique autour du décès de Naomi Musenga, ou encore les accusations de stérilisation forcée de femmes roms ».

    La proposition de résolution a-t-elle des chances d’aboutir ? Elle a en tout cas été renvoyée à la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, qui devrait se prononcer sur la question en séance publique. Quand ? Interrogé en début de semaine, Jean-Hugues Ratenon ne le savait pas, mais promettait de « tout faire pour mettre ce scandale sur la table ». Une façon, aux yeux de Françoise Vergès, de « retourner le sentiment de honte de toute une génération de femmes ».

    #sexisme #racisme #misogynoir #violence_médicales #eugénisme #mutilations_sexuelles

  • Menacée de fermeture, la Maison des #femmes de Saint-Denis en appelle aux dons - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/06/08/menacee-de-fermeture-la-maison-des-femmes-de-saint-denis-en-appelle-aux-d

    Entre 30 et 50 femmes poussent chaque jour les portes de cette maison colorée, implantée à deux pas de l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Elles souhaitent s’informer sur l’avortement, les violences conjugales, consulter une sage-femme, un·e médecin ou un·e psychologue pour évoquer des mutilations sexuelles… Inaugurée en juillet 2016, la Maison des femmes de Saint-Denis est une structure hybride destinée à prendre en charge tous les types de violences. Financée principalement par des fondations privées, l’Etat et les collectivités locales, la Maison des femmes en appelle désormais aux dons pour continuer d’exister : une campagne de financement participatif a été lancée, via la plateforme Gofundme. Budget annuel du lieu : 800 000 euros. Plus de 40 000 euros ont déjà été récoltés sur50 000 espérés. Faute de financement, le fonctionnement du lieu pourrait être sérieusement compromis à très court terme (d’ici fin juin).

    Au-delà de l’espace dionysien, la docteur Ghada Hatem, gynécologue obstétricienne initiatrice du projet, aimerait voir essaimer d’autres espaces similaires. Ils sont, argue-t-elle, « une réponse au parcours du combattant que doivent aujourd’hui affronter les femmes victimes de violences ». Selon l’Ined, environ 50 000 femmes excisées vivraient sur le sol français ; 14,5 % des femmes ont déjà été victimes d’une forme de violences sexuelles au cours de leur vie. Et dans l’Hexagone, les violences conjugales continuent de tuer une femme tous les trois jours.

    Pour appuyer cet appel aux dons, un documentaire sur l’histoire des lieux est disponible en accès libre sur le site Spicee. Interrogée par Libération en 2016, peu après l’ouverture de la Maison des femmes de Saint-Denis, Ghada Hatem soulignait déjà la difficulté de trouver des financements pour ce type de projets : « Quand vous êtes "Madame Personne", petit docteur dans un hôpital de banlieue un peu sinistré, il faut un certain acharnement et pas mal de rencontres pour arriver à lever des fonds », disait-elle. Aujourd’hui, elle appelle les donateurs potentiels à « être des héroïnes » à leur côté, pour lutter contre les violences faites aux femmes. Pas besoin de cape ni de superpouvoirs : un don de dix euros est par exemple suffisant pour financer la participation d’une femme à un atelier sur la réparation de l’intime, après des #mutilations_sexuelles.

    #violence_masculine

  • ’’Repassage de seins’’ : Une autre mutilation… qui continue ses ravages au Cameroun | Africatime
    http://fr.africatime.com/articles/repassage-de-seins-une-autre-mutilation-qui-continue-ses-ravages-au-c

    15/06/15

    Selon une étude réalisée en 2013 par l’Institut pour la Recherche, le Développement Socioéconomique et la Communication (Iresco) pour le compte de la GIZ sur ce fléau a révélé que la pratique touche encore près de 12% d’adolescentes dans ce pays d’Afrique centrale. « Les jeunes filles de 11 à 14 ans, soit 38 % environ des victimes, apparaissent comme les plus touchées », indique le document.

    Comment le repassage des seins s’opère-t-il ?

    Selon l’anthropologue Camerounais, Dr Flavien Ndonko, qui a réalisé plusieurs travaux de recherches sur le sujet, explique que pour faire disparaître les seins, il est plus souvent utilisé les pilons ou les pierres à écraser les condiments, préalablement chauffés.

    Le scientifique indique que les peaux de bananes plantains, de feuilles et de serviettes chaudes sont aussi utilisées pour être frotté vigoureusement sur les poitrines frêles, nues de ces jeunes filles. « A cause de la croissance, ces poitrines de ces adolescentes sont douloureuses », confie Dr Ndonko.

    L’anthropologue révèle que d’autres personnes utilisent des « serres-seins » ou du sel et du pétrole pour masser les seins naissants. Des pratiques rituelles sont également sollicitées comme tactiques. Elles consistent à organiser des cérémonies aux cours desquelles, les jeunes filles embrassent le tronc d’un bananier et tournent autour de celui-ci pour que la poitrine reste lisse comme le tronc de cette grande plante à feuille longue.

    #seins
    #femmes
    #mutilations_sexuelles

  • Violences gynecologiques et obstétricales | Comme un poisson sans bicyclette
    http://www.radiorageuses.net/spip.php?article753

    Dans cette émission, nous avons profité de la tenue du festival « Ovaire et contre tout » à Forcalquier pour parler des violences gynécologiques et obstétricales. Laëtitia Négrié et Béatrice Cascales, autrices du livre « L’accouchement est politique » nous ont présenté leur travail. Puis le témoignage d’une amie ayant vécu un accouchement et des violences à l’hopital de Manosque, il y a quelques mois, a illustré leur propos. Nous avons ensuite débattu avec toutes les magnifiques intervenantes présentes autour de la table qui étaient là pour le festival. Durée : 1h06. Source : Radio Zinzine via Radiorageuses

    http://www.zinzine.domainepublic.net/emissions/CUP/2017/CUP2017-02-17-cup16violencesGyneco.mp3

  • La nouvelle Constitution somalienne bannit les #mutilations_sexuelles – Femmes d’Afrique et d’ailleurs
    http://blog.slateafrique.com/femmes-afrique/2012/08/17/la-nouvelle-constitution-somalienne-bannit-les-mutilations-sexuel

    L’Assemblée constituante somalienne a adopté le 31 juillet une Constitution provisoire entrée immédiatement en vigueur mais qui ne sera définitive qu’ après avoir été soumise à référendum. Parmi les articles adoptés, l’interdiction des mutilations génitales féminines (MGF) figure en bonne place. Le texte provisoire de la Constitution indique en effet que « la circoncision des filles est une pratique coutumière cruelle et dégradante qui s’apparente à de la torture. La circoncision des filles est interdite ». En Somalie, 96% de la population féminine a subi la forme la plus radicale et la plus atroce de mutilations sexuelles, l’infibulation.

    Une loi ne suffira sans doute pas pour changer les mentalités, mais cette loi est un premier pas bien accueilli par les activistes anti MGF et les défenseurs des droits des femmes qui restent toutefois sceptiques quant à son application. Ils craignent qu’il ne s’agisse que d’une déclaration de bonne intention et ne se font pas d’illusion : l’éradication de l’infibulation n’est pas pour demain. Si la loi est appliquée, le risque est grand que les pratiques se poursuivent clandestinement.

    #femme #Somalie

  • Les #femmes dénoncent un rituel secret de #mutilations_sexuelles
    http://ipsnouvelles.be/news.php?idnews=10963

    Alefia Mustansir (40 ans) se souvient de cet épisode de son enfance : « C’était une pièce sombre et lugubre. Une vieille dame m’a demandé d’enlever mes collants, de m’asseoir sur une chaise en bois, d’écarter les jambes. Ensuite, elle m’a fait quelque chose… J’ai hurlé de douleur ».

    #excision #Inde #Pakistan