• JULIE BINDEL :

    Les femmes sont-elles intrinsèquement malhonnêtes ? On dit que nous le sommes, en particulier lorsque nous accusons des hommes de viol. C’est l’un des mythes les plus répandus sur le viol : les femmes n’aimeraient rien de mieux que d’accuser malicieusement et faussement de viol des hommes honnêtes et respectueux de la loi. Une bonne part de la couverture médiatique dévolue à la pauvre jeune femme récemment violée en réunion à Chypre tendrait à vous convaincre que les hommes sont des cibles faciles pour des femmes dont le fantasme serait de détruire leur vie. Ayant rencontré cette jeune femme condamnée pour fausses allégations de viol au sujet de 12 hommes, je suis convaincue qu’elle ne ment pas. Pourquoi alors avons-nous si tendance à croire que les femmes, et les jeunes femmes en particulier, mentent à propos du viol ?(...)

    https://tradfem.wordpress.com/2020/04/19/pourquoi-avons-nous-si-tendance-a-croire-que-les-femmes-mentent-en-matiere-de-viol%e2%80%89/#VIOL #FÉMINISME #MYTHES EN MATIÈRE DE VIOL #CONSENTEMENT

  • Are Drug #Expiration Dates a Myth?
    https://www.medscape.com/viewarticle/924683_2

    The US military, which maintains large stockpiles of medications for both military and civilian populations for use during an emergency, became very interested in this issue following the 2001 anthrax scare. The cost implications were obvious. Throwing out large numbers of expensive drugs solely because they were past their expiration date was an expense that could potentially be avoided if it was determined that the drugs were effective beyond that date.
    To provide this information, the FDA analyzed the potency of 122 common drugs representing a broad range of drug products and forms. The Shelf-Life Extension Program (SLEP), which is administered by the FDA for the US Department of Defense, checks the long-term stability of federal drug stockpiles. After vigorous testing of more than 3000 different lots of these drugs, almost 9 out of 10 lots were determined to have more than 90% potency at 1 year past the expiration date. The average extension of this degree of potency was 5 years.

    Expiration Dating and Stability Testing for Human Drug Products | FDA
    http://www.fda.gov/inspections-compliance-enforcement-and-criminal-investigations/inspection-technical-guides/expiration-dating-and-stability-testing-human-drug-products

    #médicaments #santé #mythes

  • Aux sources mathématiques des inégalités de richesse
    https://sandbox.cybergrunge.fr/Aux_sources_mathematiques_des_inegalites_de_richesse.pdf

    Un modèle mathématique simple décrit la répartition de la richesse dans les économies modernes avec une précision sans précédent. De quoi remettre en question quelques idées reçues sur le libre marché.

    L’inégalité en matière de richesse s’accroît à un rythme alarmant non seulement aux États-Unis et en Europe, mais aussi dans des pays aussi divers que la Russie, l’Inde et le Brésil. Selon la banque d’investissement Crédit Suisse, la part du patrimoine global des ménages détenue par le 1 % le plus riche de la population mon-diale est passée de 42,5 à 47,2 % entre la crise financière de 2008 et 2018. Pour le dire autre-ment, en 2010, 388 individus détenaient autant de richesses que la moitié la plus pauvre de la population mondiale, soit environ 3,5 milliards de personnes ; aujourd’hui, l’organisation non gouvernementale Oxfam estime ce nombre à 26.

    https://www.pourlascience.fr/sd/economie/aux-sources-mathematiques-des-inegalites-de-richesse-18601.php

    #richesses #inégalités #ruissèlement #redistribution #oligarchie

    • Étant donné la complexité des économies réelles, nous trouvons gratifiant qu’une approche analytique simple développée par des physiciens et des mathématiciens décrive les distributions réelles de richesse de plusieurs pays avec une aussi grande précision. Il est également assez curieux de constater que ces distributions présentent des caractéristiques subtiles mais essentielles de systèmes physiques complexes. Et surtout, le fait qu’une esquisse aussi simple et plausible du libre marché fasse apparaître qu’il est tout sauf libre et équitable devrait être à la fois un motif d’inquiétude et un appel à l’action.

      L’article est passionnant. Et ses conclusions sont presque magiques. Avec les outils de la micro-économie, qui plus est, outils utilisés jusqu’à la nausée pour assoir la croyance dans le libre marché...

    • @fil : en fait si. Cela reflète bien que dès la première transaction, l’égalité est rompue et que de cette très légère inégalité de fait, découle la croissance exponentielle des inégalités.
      Et cela dans un modèle où toutes les autres règles de distribution sont neutres… ce qui n’est pas le cas en vrai, puisque la monnaie — à travers le système bancaire privé qui la crée — n’est pas du tout neutre mais favorise les agents proportionnellement à leur fortune.

      Quiconque a déjà lutté contre la pauvreté sait à quel point il est coûteux d’être pauvre.

      James Baldwin

      @biggrizzly : l’article est pourtant une condamnation sans appel du capitalisme en général et du néolibéralisme en particulier avec ses #mythes proprement démontés de la #méritocratie et du #ruissèlement

    • Dans « mon » modèle il y a une neutralité complète : le fait d’être plus riche à un instant t ne fait pas que tu le restes ; la simulation montre simplement qu’il n’y a pas d’"équilibre sur la moyenne" mais un « équilibre sur une distribution » — autrement dit il y a toujours des riches et des pauvres. Pas forcément toujours les mêmes.

      En revanche, si on sort de la neutralité pour donner le moindre % d’avantage aux riches (ce qui correspond un peu plus à la réalité, sinon à quoi sert l’argent), le modèle va diverger encore plus et les fortunes se constituent et perdurent. Il faut donc à l’inverse une certaine inégalité de traitement (un impôt fortement progressif) pour contrebalancer l’"étalement neutre" de la courbe.

      Après c’est juste un modèle à deux balles, le philanthrocapitalisme par exemple n’est pas pris en compte (ok je sors).

    • J’ai fait des études dans le domaine (économie, micro-économie, simulation multi-agent), et ça me parle vraiment. Et j’aurais adoré participer à ces simulations lors de mes études.

      En arriver à plaider pour une redistribution, alors que cela fait des dizaines d’années que l’on nous explique que toutes les interventions pour redistribuer sont vouées à l’échec... c’est génial. On renvoie les hallucinés à leur état d’idéologues dans le déni des réalités pourtant les plus évidentes (à savoir la présence d’inégalités structurelles patentes, ie, cette fameuse oligarchie extrême qui n’existerait pas...).

      Ceci dit, en parler autour de soit, expliquer qu’il est scientifiquement démontrable que « l’état de nature » vanté par les économistes hallucinés qui nous gouvernent, conduit à une situation profondément inégalitaire, ce n’est pas évident. J’ai essayé en réunion tout à l’heure. J’ai manqué de mots pour être clair.

    • merci Philippe pour ton lien ! j’ai essayé aussi de simuler ce problème https://freakonometrics.hypotheses.org/59330 (ou disons la version mieux formulée que le problème de base). Dans le cas où un montant fixe est donné, j’avoue ne pas savoir ce qui se passe asymptotiquement, mais je vais creuser... le problème plus intéressant est de donner un pourcentage fixe de sa richesse ! tout d’abord c’est plus classique en inégalité, mais surtout on converge vers une distribution assez peu inégalitaire !
      quand à l’article de base, je ne le commenterais pas.. les physiciens qui découvrent la science économique, ça me fatigue... juste le titre relève un incroyable mépris « Un modèle mathématique simple décrit la répartition de la richesse dans les économies modernes 𝙖𝙫𝙚𝙘 𝙪𝙣𝙚 𝙥𝙧𝙚𝙘𝙞𝙨𝙞𝙤𝙣 𝙨𝙖𝙣𝙨 𝙥𝙧𝙚𝙘𝙚𝙙𝙚𝙣𝙩 » (ça me rappelle un vieux coup de gueule https://freakonometrics.hypotheses.org/5617 si un problème très proche)

    • Bé concrètement, est-ce qu’il y a tant de modèles avec si peu de paramètres qui arrivent à correspondre de manière aussi précise à la répartition de tant de pays sur de nombreuses années ? (le rapport entre la simplicité du modèle et la quantité et la précision de ce que ça arrive à décrire)
      Et si oui lesquels, tant qu’à faire. :p

  • #métaliste de documents (surtout cartes et visualisations) qui traitent des #migrations_intra-africaines et qui peuvent servir à combattre les #préjugés de la #ruée vers l’Europe de migrants d’#Afrique subsaharienne...

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    Voir notamment le livre de #Stephen_Smith qui entretien ce #mythe :
    La #ruée vers l’#Europe. La jeune #Afrique en route pour le Vieux Continent


    https://seenthis.net/messages/673774

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    Les documents pour contrer ce mythe...

    Le #développement en #Afrique à l’aune des #bassins_de_migrations


    https://seenthis.net/messages/817277

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    Les migrations au service de la transformation structurelle


    https://seenthis.net/messages/698976

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    Many more to come ? Migration from and within Africa


    https://seenthis.net/messages/698976#message699366

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    #Infographie : tout ce qu’il faut savoir sur les migrants intra-africains


    https://seenthis.net/messages/615305

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    Une population en pleine expansion, fuyant les régions sous tension


    https://seenthis.net/messages/615305#message763880

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    Les #migrations_internes vont-elles recomposer l’Afrique ?


    https://seenthis.net/messages/615305#message800883

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    African migration : is the continent really on the move ?


    https://seenthis.net/messages/605693

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    Africa : International migration, emigration 2015


    https://seenthis.net/messages/526083#message691033

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    Un premier atlas sur les #migrations_rurales en Afrique subsaharienne - CIRAD


    https://seenthis.net/messages/647634

    #cartographie #visualisation #ressources_pédagogiques

    ping @reka @karine4 @fil

  • Why Development Will Not Stop Migration

    #Hein_de_Haas discusses the myths of ’South-North’ migration and the relationship between development and migration.

    Among the many myths perpetuated about migration, one of the most common is that ‘South–North’ migration is essentially driven by poverty and underdevelopment. Consequently, it is often argued that stimulating economic development would reduce migration from developing countries to North America and Europe. However, this ignores evidence that most migration neither occurs from the poorest countries nor from the poorest segments of the population. In fact, the paradox is that development and modernization initially leads to more migration.

    Historical experiences show that societies go through migration transitions as part of broader development processes. In their seminal study of large-scale European migration to North America between 1850 and 1913, The Age of Mass Migration, Timothy Hatton and Jeffrey Williamson found that trans-Atlantic migration was driven by the mass arrival of cohorts of young workers on the labour market, increasing incomes and a structural shift of labour out of agriculture towards the urban sector. The rapidly industrializ­ing Northwestern European nations therefore initially dominated migration to North America, with lesser developed Eastern and Southern European nations fol­lowing suit only later.

    This pattern also seems to apply to contemporary migration. Recent advances in data and analysis have improved insights about the relationship between devel­opment and migration. In 2010, newly available global data on migrant populations enabled me to do the first global assessment of the relationship between levels of development and migration. The figure below shows how levels of emigration and immi­gration are related to development levels, as measured by the Human Development Index (HDI). The pattern for immigration is linear and intuitive: more developed countries attract more migrants. The relation between levels of human development and emigration is non-linear and counter-intuitive: middle-income countries tend to have the highest emigration levels. This finding has been confirmed by later studies using global migration data covering the 1960–2015 period, which all demonstrate that increases in levels of economic and human development are initially associated with higher levels of emigration.


    Only when countries achieve upper-middle income status, such as has recently been the case with Mexico and Turkey, does emigration decrease alongside increasing immigra­tion, leading to their transformation from net emigration to net immigration coun­tries. In a recent paper, Michael Clemens estimated that, on average, emigration starts to decrease if countries cross a wealth-threshold of per-capita GDP income levels of $7,000–8,000 (corrected for purchasing power parity), which is roughly the current GDP level of India, the Philippines and Morocco.

    Development in low-income countries boosts internal and international migration because improvements in income, infrastructure and education typically increase people’s capabilities and aspirations to migrate. Particularly international migration involves significant costs and risks which the poorest generally cannot afford, while education and access to informa­tion typically increases people’s material aspirations. Education and media exposure also typically accelerate cultural change which changes people of the ‘good life’ away from rural and agrarian lifestyles towards urban lifestyles and jobs in the industrial and service sectors. The inevitable result is increasing migration to towns, cities and foreign lands.

    Middle-income countries therefore tend to be the most migratory and international migrants predominantly come from relatively better-off sections of origin populations. Although these are averages that cannot be blindly applied to individual countries, it seems therefore very likely that any form of development in low-income countries such as in sub-Saharan Africa, South- and South-East and Central America will lead to more emigration in the foreseeable future. More generally, this shows the inadequacy of traditional push-pull models to explain migration and the need for research-driven views on migration.

    https://www.macmillanihe.com/blog/post/why-development-will-not-stop-migration-hein-de-haas
    #réfugiés #migrations #développement #mythe #pauvreté #push-factors #push_factors #facteur_push

    Ajouté à la métaliste migrations / développement :
    https://seenthis.net/messages/733358

  • • Le mythe de la philanthropie

    À l’heure de la montée des inégalités, les élites philanthropes prétendent vouloir « changer le monde ». Anand Giridharadas montre qu’elles ne font en fait que détourner le changement social dans leur propre intérêt, refusant de bouleverser le système qui les a consacrées.

    https://laviedesidees.fr/Anand-Giridharadas-Winners-take-all.html
    #capitalisme #phylanthropie #libéralisme #mythe

    • Le philanthrocapitalisme et les « crimes des dominants » | Cairn.info
      https://www.cairn.info/revue-politix-2018-1-page-29.htm

      Cet article a deux objectifs principaux. Dans une première partie, nous définissons la notion de « philanthrocapitalisme », un mouvement mondial qui prétend accroître l’efficacité de la philanthropie en appliquant les logiques de marché issues du monde de l’entreprise à la sphère caritative. À l’encontre d’autres analyses du philanthrocapitalisme, nous suggérons qu’une augmentation du volume des dons privés ne constitue pas une caractéristique intrinsèque des nouveaux modèles philanthropiques. Leur nouveauté réside plutôt dans l’attribution de subventions directes à de grandes entreprises grâce aux dons provenant d’organisations philanthropiques telles que la Fondation Bill et Melinda Gates. Cela nous amène à notre second point, où nous défendons l’idée selon laquelle la caractéristique la plus importante de la nouvelle philanthropie réside dans la façon dont les philanthrocapitalistes manient une rhétorique pro-marché pour conférer une certaine légitimité morale aux réglementations favorables aux entreprises et aux dépenses publiques qui exacerbent les inégalités économiques. Cette légitimité ne peut durer que tant que les conséquences négatives des transferts de richesse des fonds publics vers les entreprises sont stratégiquement ignorées. Nous postulons que les organisations philanthrocapitalistes remplissent une fonction épistémologique et moralisatrice qui soustrait à la vue du public les préjudices causés par les entreprises. En nous appuyant sur le concept d’autorité charismatique de Max Weber et sur les travaux de criminologues portant sur les « crimes des dominants », nous examinons comment et pourquoi une élite d’acteurs philanthropiques, dont l’existence et les agissements nuisent souvent au public, a réussi à présenter comme socialement bénéfique le recours à des solutions de marché en réponse à des problèmes humains.

  • What is ‘Energy Denial’ ?

    The fiftieth anniversary of the first Earth Day of 1970 will be in 2020. As environmentalism has gone mainstream during that half-century, it has forgotten its early focus and shifted toward green capitalism. Nowhere is this more apparent than abandonment of the slogan popular during the early Earth Days: “Reduce, Reuse, Recycle.”

    The unspoken motto of today’s Earth Day is “Recycle, Occasionally Reuse, and Never Utter the Word ‘Reduce.’” A quasi-taboo on the word “reduce” permeates twenty-first century environmentalism. Confronting the planned obsolescence of everyday products rarely, if ever, appears as an ecological goal. The concept of possessing fewer objects and smaller homes has surrendered to the worship of eco-gadgets. The idea of redesigning communities to make them compact so individual cars are not necessary has been replaced by visions of universal electric cars. The saying “Live simply so that others can simply live” now draws empty stares. Long forgotten are the modest lifestyles of Buddha, Jesus and Thoreau.

    When the word “conservation” is used, it is almost always applied to preserving plants or animals and rarely to conserving energy. The very idea of re-imagining society so that people can have good lives as they use less energy has been consumed by visions of the infinite expansion of solar/wind power and the oxymoron, “100% clean energy.”

    But… wait – aren’t solar and wind power inherently clean? No, and that is the crux of the problem. Many have become so distraught with looming climate catastrophe that they turn a blind eye to other threats to the existence of life. Shortsightedness by some who rightfully denounce “climate change denial” has led to a parallel unwillingness to recognize dangers built into other forms of energy production, a problem which can be called “clean energy danger denial.”

    Obviously, fossil fuels must be replaced by other forms of energy. But those energy sources have such negative properties that using less energy should be the beginning point, the ending point and occupy every in-between point on the path to sane energy use. What follows are “The 15 Unstated Myths of Clean, Renewable Energy.” Many are so absurd that no one would utter them, yet they are embedded within the assumption that massive production of solar and wind energy can be “clean.”

    Myth 1. ‘Clean energy’ is carbon neutral. The fallacious belief that “clean” energy does not emit greenhouse gases (GHGs) is best exemplified by nuclear power, which is often included on the list of alternative energy sources. It is, of course, true that very little GHGs are released during the operation of nukes. But it is wrong to ignore the use of fossil fuels in the construction (and ultimate decommissioning) of the power plant as well as the mining, milling, transport and eternal storage of nuclear material. To this must be added the fossil fuels used in the building of the array of machinery to make nukes possible.

    Similarly, examination of the life cycles of other “carbon neutral” energy sources reveals that they all require machinery that is heavily dependent on fossil fuels. Steel, cement and plastics are central to “renewable” energy and have heavy carbon footprints. One small example: The mass of an industrial wind turbine is 90% steel.

    Myth 2. ‘Clean energy’ is inexhaustible because the sun will always shine and the wind will always blow. This statement assumes that all that is needed for energy is sunshine and wind, which is not the case. Sunshine and wind do not equal solar power and wind power. The transformation into “renewable” energy requires minerals, including rare earth metals, that are non-renewable and difficult to access.

    Myth 3. ‘Clean energy’ does not produce toxins. Knowledge that the production of fossil fuels is associated with a high level of poisons should not lead us to ignore the level of toxins involved in the extraction and processing of lithium, cobalt, copper, silver, aluminum, cadmium, indium, gallium, selenium, tellurium, neodymium, and dysprosium. Would a comparison of toxins associated with the production of clean energy to fossil fuels be an open admission of the dirtiness of what is supposed to be “clean?”

    Another example: Processing one ton of rare earths – materials necessary for alternative energy –produces 2,000 tons of toxic waste. Similar to what happens with Myth 2, toxins may not be produced during the operation of solar and wind power but permeate other stages of their existence.

    Myth 4. ‘Clean energy’ does not deplete or contaminate drinkable water. Though water is usually thought of for agriculture and cooling in nuclear power plants, it is used in massive amounts for manufacturing and mining. The manufacture of a single auto requires 350,000 liters of water.

    In 2015, the US used 4 billion gallons of water for mining and 70% of that comes from groundwater. Water is used for separating minerals from rocks, cooling machinery and dust control. Even industry apologists admit that “Increased reliance on low ore grades means that it is becoming necessary to extract a higher volume of ore to generate the same amount of refined product, which consumes more water.” Julia Adeney Thomas, associate professor of history at the University of Notre Dame, points out that “producing one ton of rare earth ore (in terms of rare earth oxides) produces 200 cubic meters of acidic wastewater.”

    Myth 5. ‘Clean energy’ does not require very much land. In fact, “clean” energy could well have more effect on land use than fossil fuels. According to Jasper Bernes, author of The Work of Art in the Age of Deindustrialization, “To replace current US energy consumption with renewables, you’d need to devote at least 25-50% of the US landmass to solar, wind, and biofuels.”

    Something else is often omitted from contrasts between energy harvesting. Fossil fuel has a huge effect on land where it is extracted but relatively little land is used at the plants where the fuel is burned for energy. In contrast, solar/wind power requires both land where raw materials are mined plus the vast amount of land used for solar panels or wind “farms.”

    Myth 6. ‘Clean energy’ has no effect on plant and animal life. Contrary to the belief that there is no life in a desert, the Mojave is teeming with plant and animal life whose habitat will be increasingly undermined as it is covered with solar collectors. It is unfortunate that so many who express concern for the destruction of coral reefs seem blissfully unaware of the annihilation of aquatic life wrought by deep sea mining of minerals for renewable energy components.

    Wind harvesting can be a doomsday machine for forests. Ozzie Zehner, author of Green Illusions: The Dirty Secrets of Clean Energy and the Future of Environmentalism, warns: “Many of the planet’s strongest winds rip across forested ridges. In order to transport 50-ton generator modules and 160-foot blades to these sites, wind developers cut new roads. They also clear strips of land … for power lines and transformers. These provide easy access to poachers as well as loggers, legal and illegal alike.”

    As the most productive land for solar/wind extraction is used first, that requires the continuous expansion of the amount of land (or sea bed) taken as energy use increases. The estimate that 1 million species could be made extinct in upcoming decades will have to be up-counted to the extent that “clean” energy is mixed in with fossil fuels.

    Myth 7. ‘Clean energy’ production has no effect on human health. Throughout the centuries of capitalist expansion, workers have struggled to protect their health and families have opposed the poisoning of their communities. This is not likely to change with an increase in “clean” energy. What will change is the particular toxins that compromise health.

    Ozzie Zehner points out that creating silicon wafers for solar cells “releases large amounts of sodium hydroxide and potassium hydroxide. Crystalline-silicon solar cell processing involves the use or release of chemicals such as phosphine, arsenic, arsine, trichloroethane, phosphorous oxycholoride, ethyl vinyl acetate, silicon trioxide, stannic chloride, tantalum pentoxide, lead, hexavalent chromium, and numerous other chemical compounds.” The explosive gas silane is also used and more recent thin-film technologies employ toxic substances such as cadmium.

    Wind technology is associate with its own problems. Activist Caitlin Manning has reported on windmill farms in the Trans Isthmus Corridor of Mexico, a region “which is majority Indigenous and dependent on agriculture and fishing. The concrete bases of the more than 1,600 wind turbines have severely disrupted the underground water flows … Despite promises that they could continue to farm their lands, fences and security guards protecting the turbines prevent farmers from moving freely. The turbines leak oil into the soil and sometimes ignite … many people have suffered mental problems from the incessant noise.”

    Though the number of health problems documented for fossil fuels is vastly more than those for solar/wind, the latter have been used on an industrial scale for a much shorter time, making it harder for links to show up. The Precautionary Principle states that a dangerous process should be proven safe before use rather than waiting until after damage has been done. Will those who have correctly insisted that the Precautionary Principle be employed for fracking and other fossil fuel processes demand an equivalent level of investigation for “clean” energy or give it the same wink and nod that petrochemical magnates have enjoyed?

    Myth 8. People are happy to have ‘clean energy’ harvested or its components mined where they live. Swooping windmill blades can produce constant car-alarm-level noise of about 100 decibels, and, if they ice up, they can fling it off at 200 miles per hour. It is not surprising that indigenous people of Mexico are not alone in being less than thrilled about having them next door. Since solar panels and windmills can only be built where there is lots of sun or wind, their neighbors are often high-pressured into accepting them unwillingly.

    Obviously, components can be mined only where they exist, leading to a non-ending list of opponents. Naveena Sadasivam, a staff writer at Grist, gives a few examples from the very long list of communities confronting extraction for “clean” energy components: “Indigenous communities in Alaska have been fighting to prevent the mining of copper and gold at Pebble Mine in Bristol Bay, home to the world’s largest sockeye salmon fishery and a crucial source of sustenance. The proposed mine … has been billed by proponents as necessary to meet the growing demand for copper, which is used in wind turbines, batteries, and solar panels. Similar stories are playing out in Norway, where the Sámi community is fighting a copper mine, and in Papua New Guinea, where a company is proposing mining the seabed for gold and copper.”

    Myth 9. No one is ever killed due to disputes over ‘clean energy’ extraction or harvesting. When Asad Rehman, executive director of War on Want, wrote in May 2019 that environmental conflicts are responsible for “the murder of two environmental defenders each and every week,” his data was out of date within two months. By July 2019 Global Witness (GW) had tabulated that “More than three people were murdered each week in 2018 for defending their land and our environment.” Their report found that mining was the deadliest economic sector, followed by agriculture, with water resources such as dams in third place. Commenting on the GW findings, Grist staff writer Justine Calma noted that “Although hydropower has been billed as ‘renewable energy,’ many activists have taken issue with the fact that large dams and reservoirs have displaced indigenous peoples and disrupted local wildlife.”

    GW recorded one murder sparked by wind power. Murders traceable to “clean” energy will certainly increase if it out-produces energy from fossil fuels. The largest mass murder of earth defenders that GW found in 2018 was in India “over the damaging impacts of a copper mine in the southern state of Tamil Nadu.” Copper is a key element for “clean” energy.

    Myth 10. One watt of ‘clean energy’ will replace one watt from use of fossil fuels. Perhaps the only virtue that fossil fuels have is that their energy is easier to store than solar/wind power. Solar and wind power are intermittent, which means they can be collected only when the sun is shining or the wind is blowing, and storing and retrieving the energy requires complex processes that result in substantial loss of energy. Additionally, the characteristics of solar panels means that tiny fragments such as dust or leaves can block the surface and diminish efficiency.

    Therefore, their efficiency will be much less under actual operating conditions than under ideal lab conditions. A test described by Ozzie Zehner found that solar arrays rated at 1,000 watts actually produced 200-400 watts in the field. Pat Murphy, executive director of Community Solutions, notes that while a coal plant operates at 80-90% of capacity, wind turbines do so at 20-30% of capacity. Since they perform at such low efficiencies, both solar and wind energy require considerably more land than misleading forecasts predict. This, in turn, increases all of the problems with habitat loss, toxic emissions, human health and land conflicts.

    Myth 11. ‘Clean energy’ is as efficient as fossil fuels in resource use. Processes needed for storing and retrieving energy from intermittent sources renders them extremely complex. Solar/wind energy can be stored for night use by using it to pump water uphill and, when energy is needed, letting it flow downhill to turn turbines for electricity. Or, it can be stored in expensive, large and heavy batteries. Wind turbines “can pressurize air into hermetically sealed underground caverns to be tapped later for power, but the conversion is inefficient and suitable geological sites are rare.” Daniel Tanuro, author of Green Capitalism: Why It Can’t Work, estimates that “Renewable energies are enough to satisfy human needs, but the technologies needed for their conversion are more resource-intensive than fossil technologies: it takes at least ten times more metal to make a machine capable of producing a renewable kWh than to manufacture a machine able to produce a fossil kWh.”

    Myth 12. Improved efficiency can resolve the problems of ‘clean energy’. This is perhaps the most often-stated illusion of green energy. Energy efficiency (EE) is akin to putting energy on sale, and shoppers do not buy less of something on sale – they buy more. Stan Cox of the Land Institute in Kansas, describes research showing that at the same time air conditioners became 28% more efficient, they accounted for 37% more energy use. Findings such as this are due both to users keeping their houses cooler and more people buying air conditioners. Similarly, at the same time as automobiles achieved more EE, energy use for transportation went up. This is because more drivers switched from sedans to SUVs or small trucks and there were many more drivers and cars on the road.

    EE parallels increased energy consumption not just because of increased use of one specific commodity, but also because it allows people to buy other commodities which are also energy-intensive. It spurs corporations to produce more energy-guzzling objects to dump on the market. Those people who do not want this additional stuff are likely to put more money in the bank and the bank lends that money to multiple borrowers, many of which are businesses that use the loans to increase their production.

    Myth 13. Recycling ‘clean energy’ machine components can resolve its problems. This myth vastly overestimates the proportion of materials that can actually be recycled and understates the massive amount of “clean” energy being advocated. Kris De Decker, founder of Low-tech Magazine, points out that “a 5 MW wind turbine produces more than 50 tonnes of plastic composite waste from the blades alone.” If a solar/wind infrastructure could actually be constructed to replace all energy from fossil fuel, it would be the most enormous build-up in human history. Many components could be recycled, but it is not possible to recycle more than 100% of components and the build-up would require an industrial growth rate of 200%, 300% or maybe much more.

    Myth 14. Whatever problems there are with ‘clean energy’ will work themselves out. Exactly the opposite is true. Problems of “clean” energy will become worse as resources are used up, the best land for harvesting solar and wind power is taken, and the rate of industrial expansion increases. Obtaining power will become vastly more difficult as there are diminishing returns on new locations for mining and placing solar collectors and wind mills.

    Myth 15. There Is No Alternative. This repeats Margaret Thatcher’s right-wing perspective, which is reflected in the claim that “We have to do something because moving a little bit in the right direction is better than doing nothing at all.” The problem is that expanding energy production is a step in the wrong direction, not the right direction.

    The alternative to overgrowing “clean” energy is remembering what was outlined before. The concept of conserving energy is an age-old philosophy embodied in use of the word “reduce.” Those who only see the horrible potential of climate change have an unfortunate tendency to mimic the behavior of climate change deniers as they themselves deny the dangers of alternative energy sources.

    Kris De Decker traces the roots of toxic wind power not to wind power itself but to hubristic faith in unlimited energy growth: “For more than two thousand years, windmills were built from recyclable or reusable materials: wood, stone, brick, canvas, metal. If we would reduce energy demand, smaller and less efficient wind turbines would not be a problem.”

    Every form of energy production has difficulties. “Clean, renewable energy” is neither clean nor renewable. There can be good lives for all people if we abandon the goal of infinite energy growth. Our guiding principle needs to be that the only form of truly clean energy is less energy.

    https://www.localfutures.org/what-is-energy-denial
    #déni #énergie #énergie_propre #alternatives #alternative #mythes #croyances

  • [video] « Revenants du #Rojava ». Après André Hébert, c’est au tour de Qandil Azad d’atomiser le communiqué de presse de la #DGSI transmis par Matthieu Suc et Jacques Massey via Mediapart. Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il n’y a eut visiblement AUCUNE enquête !
    https://vimeo.com/358423018

    Il ajoute des sources et deux autres réponses parues sur @lundimatin :

    Réponse de André Hebert :
    https://lundi.am/Andre-Hebert-ancien-volontaire-du-Rojava-repond-a-Mediapart

    Réponse de Corrine Morel Darleux :
    https://lundi.am/Mediapart-et-le-Rojava-la-DGSI-en-embuscade

    Qui est Henry Krasucki :
    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Henri_Krasucki

    Mort de Gabar légionnaire :
    https://rojinfo.com/gabar-legionnaire

    Cérémonie d’hommage à Kendal Breizh :
    https://20minutes.fr/monde/2235479-20180311-bretagne-hommage-rendu-kendal-breizh-combattant-breton-tu

    Ravachol mytho et balance :
    https://kurdistan-au-feminin.fr/2019/03/29/ravachol-mediatisation-de-la-mediocrite-et-tribune-pour-une-bar

    Pour rappel, l’article de @mediapart : https://seenthis.net/messages/799620

    #renseignements #guerre #Daesh #terrorisme #mythe #ennemi_interieur

    • Qandil Azad vient de transmettre la triste information suivante :

      Jamie Janson s’est suicidé mercredi dernier.
      Membre des YPG, il avait participé à plusieurs opérations en Syrie, contre Daesh ainsi que contre l’État turc, à Afrin.
      Il n’est pas impossible que les poursuites contre lui (comme contre d’autres volontaires) des autorités britanniques et l’absence de fait de soutien psycho-social aient pu conduire à un tel geste.
      Il s’agit du 6eme volontaire international des YPG qui ait mis fin à ses jours.
      (Texte du camarade Stéphane Barth)

      #suicide #veterants

    • « Revenants » du Rojava : Mediapart face aux critiques

      L’enquête de Mediapart sur "les revenants du Rojava qui inquiètent les services de renseignement" a suscité un tollé sur le site Lundi matin, où plusieurs militants pointent "une enquête biaisée" relayant sans distance les vues de la DGSI. Mediapart, qui reconnaît une erreur, a modifié son article. Un des coauteurs de l’enquête nous répond.

      "Ces revenants du Rojava qui inquiètent les services de renseignement". C’est le titre d’une enquête de Mediapart qui a fait s’étrangler une partie de la gauche libertaire ces derniers jours. Publiée le 1er septembre, l’enquête s’intéresse aux quelques militants français partis combattre Daech aux côtés des Kurdes dans l’enclave autonome du Rojava.

      En février 2018, nous consacrions une émission à cette expérimentation politique complexe, qui s’élabore sur ce territoire kurde du nord de la Syrie.
      Un territoire où les combattants des milices kurdes YPG (les Unités de défense du peuple) ont été rejoints par une foule hétéroclite d’Occidentaux venus prendre les armes contre l’Etat islamique, dont certains voient dans le Rojava, son organisation autonome et sa constitution (droit des minorités, égalité des sexes), le moteur d’une révolution sociale. Mais l’angle choisi par Mediapart est tout autre.

      Les journalistes Jacques Massey, spécialisé dans les questions de sécurité, et Matthieu Suc, qui suit les affaires de terrorisme pour Mediapart, ont entrepris de raconter la façon dont les services de renseignement perçoivent le retour en France de ces quelques militants français : comme "une menace". L’enquête fait la part belle aux déclarations de la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure, fusion des RG et de la DST) et aux confidences d’agents des services qui agitent le spectre du risque de "passage à l’acte" que constituerait le retour en France de ces "militants d’ultragauche", ayant suivi "une formation militaire au Rojava".
      En introduction de son enquête, Mediapart résume : "Certains d’entre eux voudraient passer à l’acte en France. Les services ont la conviction que l’homme ayant tiré sur un hélicoptère de la gendarmerie lors de l’évacuation de NotreDame-des-Landes était un vétéran du Rojava."

      Lundi matin : "la dgsi en embuscade"
      Depuis sa parution, l’article de Mediapart n’en finit plus de susciter un tollé. En deux jours, le site de gauche radicale Lundi Matin a publié pas moins de trois contenus pour dénoncer une "enquête biaisée" relayant sans distance la voix de la DGSI.
      Lundi 4 septembre, Lundi Matin publie "Mediapart et le Rojava, la DGSI en embuscade ?", une tribune signée de Corinne Morel Darleux, conseillère régionale de Rhône-Alpes (ex-France insoumise et ex-secrétaire nationale du Parti de Gauche). Elle éreinte l’enquête du site d’information, qui selon elle "livre un dossier à charge, clé en main" avec "tout l’attirail de l’« ultra-gauche » fantasmée par la DGSI".
      Dans les heures qui suivent, Lundi matin enchaîne avec un article signé de la rédaction, expliquant : "Si Mediapart est connu pour la rigueur, la qualité et la précision de ses enquêtes, celle de Matthieu Suc et Jacques Massey, rubriquée dans la section « terrorisme » du site, nous est apparue pour le moins légère si ce n’est même salement biaisée." A l’appui de ces propos, le site, qui s’est entretenu avec des ex-volontaires du Rojava, apporte des éléments de contre-enquête factuels qui vont être étayés dans les heures qui suivent par la publication d’une troisième article : une tribune d’André Hébert, ancien volontaire du Rojava, le seul nommément cité dans l’article de Mediapart, et qui pointe lui aussi une "narration anxiogène" et un "article insultant, plein d’insinuations et de rumeurs" qui selon lui "a tout l’air d’une commande de la DGSI aux journalistes de Mediapart." Suite à cette salve d’articles, interpellé sur Twitter, le journaliste Mathieu Suc a reconnu une "erreur matérielle" (voir ci-dessous) et procédé à une mise à jour de l’article. Nous passons en revue les principaux points de discorde et les réponses que nous a apportées Matthieu Suc. des services qui soufflent le chaud et le froid.
      Avec cet article, Mediapart a donc choisi de s’intéresser aux suspicions du renseignement à l’égard de ces militants. Soit. Le site nous en prévient assez tôt dans l’article : "Ces derniers mois, les services de renseignement se sont inquiétés à plusieurs reprises de « la menace » représentée selon eux par ces « activistes d’ultragauche », qu’ils soient militants marxistes ou anciens zadistes, de retour du Rojava." Mediapart rapporte en effet que les services surveillent ces militants très en amont "si d’aventure certains revenants du Rojava passaient à l’acte." Le profil de ces militants poserait "un important problème sécuritaire". En cause, " la formation militaire qu’ils y ont acquise", écrit Mediapart, qui précise : "Dans le lot, certains ont même suivi une formation aux explosifs." Ces militants partis combattre Daech aux côtés des unités de combat kurdes, arabes et yézidies menaceraient donc la France ? A l’appui, Mediapart cite "un haut gradé" qui souffle le chaud et le froid : ces militants "se constituent en cellules que l’on pourrait qualifier de préterroristes", affirme-t-il, tout en ajoutant aussitôt : "Et c’est tout. Même si cela reste une préoccupation, la violence exprimée par ces militants ne s’est pas pour l’heure matérialisée." C’est-à-dire ? La DGSI, citée par Mediapart, est tout aussi peu claire : "Les membres de l’ultragauche n’ont pas encore franchi la ligne ténue qui les sépare du terrorisme". Soulagement ? Pas si vite. Car, si l’on en croit "un haut gradé d’un service de renseignement" dont Mediapart rapporte là encore les propos : "La menace que certains d’entre eux peuvent faire peser sur les institutions françaises, sur les forces de l’ordre, est une préoccupation générale et constante."

      Mediapart : "Notre erreur est incontestable"

      Mais quid de la dite "menace" ? Très tôt dans l’article, les journalistes de “Mediapart” l’accréditent, en avançant que la justice partagerait elle aussi cette suspicion. Ainsi Mediapart écrit : "Ce « savoir-faire » est suspecté de pouvoir servir « dans le cadre d’actions violentes de l’ultragauche révolutionnaire », selon les termes d’une décision de justice rendue en décembre 2016, qui privait un militant de son passeport et l’empêchait de repartir sur zone." Seulement voilà, il n’y pas eu de décision de justice contre les combattants français. C’est même l’inverse. Ce que Mediapart a pris ici pour une décision de justice est en réalité un arrêté du ministère de l’Intérieur. Qu’est-ce que ça change ? "Le problème, ici, c’est que l’arrêté a été contesté mais surtout annulé, par une décision de justice cette fois-ci", rappelle Lundi Matin, qui produit l’arrêté ainsi que la véritable décision du tribunal administratif de Paris. Lequel estimait, le 31 mars 2017, que les "éléments ne suffisent pas à démontrer que les convictions et engagements politiques de M. XXX sont susceptibles de le conduire à porter atteinte à la sécurité publique lors de son retour sur le territoire français." En d’autres termes, loin d’établir sa dangerosité, la justice a au contraire donné raison au militant, ordonné que son passeport lui soit restitué et condamné l’Etat à lui verser la somme de 1000 euros. "Bref, une toute autre histoire que celle racontée par la DGSI, Matthieu Suc et Jacques Massey", raille Lundi matin.
      Interpellé sur Twitter, Matthieu Suc parle d’une "erreur matérielle". Dans la foulée, sur Mediapart, le passage en question est corrigé et une mise à jour renvoie désormais à l’article de Lundi matin. "Notre erreur est incontestable. D’autant que la condamnation du ministère de l’Intérieur par le tribunal administratif est assez sévère", reconnaît d’emblée Matthieu Suc auprès d’Arrêt sur images, en expliquant, au sujet des documents sortis par Lundi matin, qu’il aurait été "ravi de les mettre dans l’enquête".
      Le plaignant, lui, n’a pas tardé à se manifester après la parution de l’enquête. Le militant "blanchi" par la justice, "c’est moi" explique ainsi l’ex-volontaire du Rojava, André Hébert, dans la tribune parue le 4 septembre sur Lundi matin. Il a rencontré un des deux journalistes. Hébert explique qu’il lui avait pourtant proposé d’avoir accès à ce jugement, ce que le journaliste a refusé. "Oui, on aurait dû prendre connaissance de ce document à ce moment-là", reconnaît Suc auprès d’Arrêt sur images, sans apporter plus d’explications. Si pour Hébert le contresens manifeste de Mediapart sur la décision de justice est "l’erreur la plus grossière" de l’enquête, ce n’est pas le seul point qui a fait tiquer les militants. un ancien du rojava attaque un hélico de la gendarmerie ?
      Toujours à l’affût de "la menace" que représenteraient les anciens du Rojava, et juste après avoir expliqué à tort que la justice la considérerait comme fondée, les auteurs écrivent : "Cette crainte qu’inspirent les militants d’ultragauche de retour du front syrien se serait matérialisée le 9 avril 2018". Tout du moins, "à en croire les services de renseignement", précise l’article. Et Mediapart de rappeler que ce jour là, à Notre-Dame-des Landes, "un hélicoptère de la section aérienne de la gendarmerie nationale essuie plusieurs tirs de fusée éclairante". Quel rapport avec les volontaires du Rojava ? "Sans pouvoir l’établir judiciairement, les services de renseignement ont la conviction d’avoir identifié l’auteur de cette attaque, un zadiste vétéran du Rojava."
      Dans sa tribune publiée sur Lundi matin, Corinne Morel Darleux écrit :"Nul besoin au demeurant d’être un « vétéran du Rojava » pour manier une fusée éclairante, une rapide recherche indique qu’elles sont vendues sur Internet pour les « soirées illuminées, fêtes nationales, départ en retraite, événements, fiançailles, mariage, baptême »."
      De son côté, Lundi matin considère que "si la mise en scène peut prêter à rire, les accusations n’en sont pas moins graves et sans autre fondement qu’une « conviction » que les services de renseignement reconnaissent être incapables d’établir judiciairement." Pour sa part, Matthieu Suc nous répond : "Je conçois que notre enquête puisse susciter de l’émotion et de la contestation. Mais si vous regardez bien, toutes les informations qui proviennent des services de renseignements, on les a mises dans la bouche des services de renseignement."

      Un "haut gradé croit savoir..."

      Ce que reprochent surtout Lundi matin, Morel Darleux et Hébert à Mediapart, c’est de relayer sans distance les convictions réelles ou supposées des services. Notamment au sujet des liens supposés entre les combattants du Rojava et des faits survenus en France. "Moins sanglante, la perspective d’une convergence des luttes avec la mouvance anarchiste, qui s’adonne depuis l’été 2017 à une activité incendiaire, inquiète", écrivent les journalistes, au sujet de "mystérieux incendiaires qui multiplient les actions de sabotage et de dégradation, en solidarité avec des anarchistes actuellement incarcérés en France et en Italie."

      Mediapart égrène la liste des forfaits : gendarmeries attaquées en 2017 à Limoges, Grenoble et Meylan, incendies de la radio France Bleu Isère et d’un relais radio à Grenoble en janvier 2019, de véhicules de la mairie à Paris en mars et d’un véhicule de l’armée lors du mouvement des Gilets jaunes à Saint-Nazaire. Quel rapport avec le Rojava et ses combattants français ? "Le choix de s’en prendre aux symboles de l’État et à ses forces de l’ordre épouse les objectifs de certains revenants du Rojava", écrit Mediapart qui à l’appui cite un "haut gradé" qui "croit savoir" que les volontaires de retour en France "sont en contact avec d’autres franges de l’ultragauche, dont les incendiaires qui sont des militants aguerris, déployant de solides techniques de clandestinité." Dans son article, Lundi matin tacle : "En tout cas, ce haut gradé n’a visiblement pas jugé utile de partager ses informations avec ses collègues enquêteurs, qui n’ont jusqu’à présent inquiété personne pour ces incendies."

      "Ce n’est pas du tout une commande des services"

      Plus généralement, Lundi matin estime au sujet de l’enquête que "l’action des services, ici, est d’ordre psychologique et éditorial : profiler une menace, convaincre qu’elle est bien réelle, imposer un imaginaire, des éléments de langage et une grille de lecture." Et d’ajouter : "La cible première, ce ne sont pas les volontaires qui reviennent du Rojava mais bien Mediapart et ses abonnés." Matthieu Suc récuse l’accusation de téléguidage, rappelant qu’il a publié plusieurs enquêtes à charge contre les renseignements. Suc l’assure : "Pour cette enquête, on a vu une dizaine de personnes, parmi eux certains qu’on pourrait qualifier de serviteurs de l’Etat à des degrés divers, mais aussi des gens qui sont de l’autre côté de la barrière." Il ajoute : "Au delà de ça, le plus important pour moi, c’est cette fameuse vidéo-communiqué où un petit nombre de militants appelle à frapper la France. " Dans cette vidéo diffusée en français, en avril 2018, par l’Antifascist Forces in Afrin (AFFA), titrée "Contre Macron et son monde", on entend : "Nous avons combattu l’État islamique et l’État turc. Nous combattrons l’État français avec la même détermination. […] Ouvrons de nouveaux fronts et détruisons nos cibles." Dans sa tribune, André Hébert parle simplement de "vidéos faites sur le coup de l’émotion, qui n’engagent que leurs auteurs." Même... Mediapart, dans ce même article, rappelle que face "au tollé suscité au sein même de la mouvance, la proclamation est vite effacée" et que "l’auteur s’en mord encore les doigts."

      "revenants"

      Certains termes, également, font réagir. Notamment celui de "revenants" pour qualifier ces combattants de retour, terme utilisé pour désigner les vétérans du djihad. "On n’y a pas vu une charge particulière. Pour moi, c’était presque plus doux que combattant. Il n’y avait pas une volonté de dramatiser", estime Suc.
      Corinne Morel Darleux dénonce elle aussi dans sa tribune la tonalité anxiogène de l’article ("cette Une, entre radicalisation et film de zombie", "cette photo hérissé de kalachnikovs" qui accompagne l’article). "On frémit", ironise-t-elle en rappelant, comme le précise au fil de son article Mediapart, que ces internationalistes français sont loin d’être légion, "une douzaine" rentrés en France, "moins de dix" encore sur place. Elle regrette que Mediapart ne se penche pas davantage "sur les tenants et aboutissants" des combats que ces militants ont rejoint.
      De fait, dans cet article, Mediapart ne s’étend guère sur les motivations des militants partis au Rojava. On saura juste qu’à l’origine il s’agit de "jeunes révolutionnaires émus par les images de Kobané assiégé par les troupes de l’État islamique." Quant au sens de leur engagement ? Mediapart cite brièvement André Hébert, "convaincu d’avoir contribué à éradiquer Daech, lutté pour un monde meilleur et soutenu la révolution du Rojava." Auprès d’Arrêt sur images, Suc confie : "Dans l’enquête, le passage concernant André Hébert devait permettre de contre-balancer la parole des services. Manifestement, on ne l’a pas fait assez."
      Après la série d’articles publiées par Lundi matin, Mediapart a ajouté dans le corps de l’article une brève mention à l’émotion suscitée par son enquête, avec un lien vers la tribune d’Hébert.

      https://www.arretsurimages.net/articles/revenants-du-rojava-mediapart-face-aux-critiques

  • AUSTERITY
    12 MYTHS EXPOSED
    https://www.socialeurope.eu/wp-content/uploads/2019/02/Austerity-Print.pdf

    Let’s start with the 3 percent deficit rule. The number was introduced by the French econ‐ omist Guy Abeille back in 1981. After his landslide elec‐ toral victory that year, the French Socialist president, François Mitterrand, was facing high expectations from cabinet members and the public—and a soaring deficit, which stood at 2.6 percent of GDP. He called upon a group of junior economists to come up with a number suitable to put a lid on the boiling pot, to stop the over‐ flow. Since it would have been hard to meet a 2 percent deficit target that year, due to the existing budget short‐ fall, the young expert at the Ministry of Finance suggested a limit of no more than 3 percent, which gave Mitterrand the fiscal cap he desired.

    [...]

    Surely the 60 percent debt-to-GDP ratio was not founded on an ad hoc political rationality as with the 3 percent rule? Alas, as DCM Platt once quipped, it is a similar Mickey Mouse number in the history of statistics. The figure is based on neither thorough research nor excellent studies. It was simply invented as a reference point, much like the 3 percent rule, which would prepare the path for a monetary union focused on stability. According to the economist Luigi Pasinetti, the only reasonable explana‐ tion for choosing 60 percent was that it was the approxi‐ mate average debt-to-GDP ratio of the EU member states at the time of negotiation of the EMU. Both Germany and France were close to this mark too. Once established, the arbitrary calculation however provided the legitimacy for an apparently authoritative reference point, an authority only numbers can provide.

    ...and then we take the world—the political influence of the 90 percent argument

    [...]

    With no scientifically-based rationality for an optimal debt-to-GDP ratio at hand and rapid movement away from the 60 percent ratio in the wrong direction, the shaky grounds on which the debt-to-GDP rationale had been built were laid bare. But rescue was coming from the ivory tower of sound economics, Harvard University and from the University of Maryland.
    In 2010, Carmen Reinhart and Kenneth Rogoff published the non-peer-reviewed article ‘Growth in Time of Debt’, which provided the desperately-needed academic exper‐ tise on the issue of sustainable debt-to-GDP ratios and was soon cited widely. [...] This general myth of how austerity and a balanced budget lead to economic success had been debunked before and would not need to be so again, had it not exerted such a strong intellectual backing for the random Maastricht debt-to-GDP ratio.

    #mythes #austérité

  • Chômage, mirages, naufrages
    https://www.youtube.com/watch?v=Jlv2pN8_8SI

    Ah, les chanceux qui ne font rien de leur journée ! Ils « profitent » ! Et donc nécessairement ils « abusent » ! Fainéants, parasites, inadaptés, oisifs : les privés d’emplois souffrent de tous les préjugés. Toutes ces idées reçues qui permettent de détourner le regard face à la grande pauvreté qui prend place quand le travail s’efface. Et si on osait imaginer qu’en fait, non ce n’était pas forcément « un peu de leur faute » ? Si on osait penser que tout le monde devrait avoir une place dans la société - même les accidentés, même les moins performants ? Si on osait se dire que la solution au chômage se trouve moins dans le contrôle et la répression que dans le changement de notre regard ? Source : #DATAGUEULE 90 - (...)

  • #mythe #fakehistory #débarquement 6 juin 1944. L’invasion des USA e...
    https://diasp.eu/p/9164057

    #mythe #fakehistory #débarquement

    6 juin 1944. L’invasion des USA en France débute. Les dirigeants occidentaux (dont l’Allemagne !) se retrouvent en Normandie pour commémorer le « D-day ». Mais passer les premières semaines de joie pour la population d’être débarrassé des nazis, nos « libérateurs » Yankees ont plutôt tendance à se croire en pays conquis, comme à chaque fois qu’ils viennent nous apporter les joie de leur démocratie. Se croyant dans un bordel à ciel ouvert et considérant les Françaises comme des filles de joies, comme leurs descendantes l’étaient aux USA, les crimes et viols se multiplieront, en Normandie particulièrement. Comble de cynisme : le vaincu est invité aux cérémonies (l’Allemagne), mais le pays qui aura indirectement à la réussite de cette invasion, la (...)

  • L’archéologie, donc la science et des universitaires, sont utilisés de manière frauduleuse pour servir des intérêts politiques et, au final, voler toujours plus de terres aux Palestinien.ne.s. Et il ne faudrait pas mêler l’université au boycott ?

    Israël utilise l’archéologie pour effacer l’histoire non juive
    Talya Ezrahi et Yonathan Mizrachi, Forward, le 29 mai 2019
    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2019/06/03/israel-utilise-larcheologie-pour-effacer-lhistoire-non-juive

    en Israël, l’archéologie a toujours été liée au projet de construction de la nation. L’historien Amos Elon a un jour expliqué que les archéologues israéliens ne font pas des fouilles que pour découvrir et connaître, mais pour réassurer leurs racines.

    #Palestine #archéologie #boycott_universitaire #BDS #colonisation #histoire #roman_national #mythe_fondateur #falsification #historicisation #Cité_de_David #Silwan

  • Ceci n’est pas une crise | Les Belges surestiment le nombre de réfugiés accueillis
    https://asile.ch/2019/05/13/belgique-les-belges-surestiment-le-nombre-de-refugies-accueilli

    La fondation Ceci n’est pas une crise vient de publier une enquête d’opinion intitulée « Les réfugiés, l’Europe déchirée et les amnésiques ». L’étude est consacrée à la perception des réfugiés en Belgique. Celle-ci révèle qu’une majorité de la population surestime le nombre de réfugiés et de demandeurs d’asile. Seules 13% des personnes interrogées indiquent un pourcentage proche […]

  • C’était 1993... et #Jacques_Rancière écrivait ce texte...
    L’immigré et la loi du consensus

    Il faut bien constater que le dispositif des #lois_Pasqua-Méhaignerie sur le #code_de_la_nationalité, la #maîtrise_de_l'immigration et l’extension des #contrôles_d'identité a rencontré dans l’opinion qui fut de gauche un assez large assentiment. Celui-ci repose essentiellement sur deux arguments. Premièrement, il y a un #problème objectif de l’immigration qu’il faut avoir le courage de regarder en face. Et déjà les socialistes avaient compris avec #Michel_Rocard l’impossibilité d’accueillir « toute la misère du monde ».

    Deuxièmement, puisque des décisions « courageuses » s’imposent, autant vaut que la droite les prenne et aussi que l’ablation, chirurgicalement nécessaire, s’opère par les moyens du #droit et de la #loi. Charles #Pasqua l’a d’ailleurs dit : il ne s’agit que de donner cohérence et force de loi à des mesures disparates imposées par l’urgence de solutions ponctuelles à des problèmes particuliers. En un sens, donc, il n’y aurait rien de nouveau, sinon cet avantage, bien fait pour plaire aux amoureux de l’« État de droit », que l’universel de la loi se substitue au hasard des mesures réglementaires.

    L’argument de l’#objectivité courageusement abordée séduit aisément ceux qui n’en finissent pas de se repentir, généralement sur le dos des autres, de leurs errements d’antan mais oublient seulement que le premier principe de ces errements était précisément l’adhésion aveugle à l’« objectivité » de la « #nécessité_historique ». L’espérance déçue ne fait pas une réalité ni le reniement une pensée. S’il y a une leçon à tirer des déceptions de l’histoire contemporaine, c’est bien plutôt celle-ci : il n’y a pas en politique de #nécessité objective ni de problèmes objectifs. On a les #problèmes_politiques qu’on choisit d’avoir, généralement parce qu’on a déjà les réponses. C’est un #choix_politique que de déclarer que l’entrée de travailleurs clandestins, les problèmes des collèges de banlieue, les phénomènes de délinquance impliquant des jeunes nés en France de parents nés français, les mariages blancs ou supposés tels et les déficits des comptes sociaux relèvent d’un même #problème_immigré.

    A qui conteste cette identification, on vient dire qu’il ferait mieux de quitter les beaux quartiers où il étale ses bons sentiments pour aller voir ce qui se passe dans les #banlieues. Allez donc voir à la chaîne la situation faite aux #travailleurs_immigrés, disait-on naguère. Allez donc voir dans les banlieues la situation que les immigrés font à la population travailleuse, dit-on aujourd’hui. L’argument culpabilisant est toujours sûr de son effet. Mais il faut justement s’interroger sur ce passage de la chaîne à la #banlieue et sur la logique de ces « #problèmes_de_société » dont nos politiques se font les diagnosticiens réalistes et les chirurgiens courageux. Socialistes ou libéraux, nos gouvernements ont adopté le même credo : la politique, à notre époque, est le seul règne de la #nécessité, laquelle s’identifie aux exigences capricieuses et incontournables du #marché mondial. Ils fondent leur #légitimité même sur la #démonstration qu’ils ne peuvent rien faire d’autre que ce qu’ils font : enregistrer, mois après mois, les caprices de cette divinité et gérer aux moindres frais leurs conséquences pour les populations dont ils ont la charge. Ils ont pris pour politique de renoncer à toute #politique autre que de gestion des « conséquences ». Ils ont organisé la déstructuration du monde du #travail pas seulement pour obéir à la nécessité mais aussi parce que ce monde portait en lui la visibilité même de la politique, celle d’une #société_divisée et vivant du #conflit. Dans toute fermeture d’usine, on a fini par saluer avec satisfaction la fin d’un « #mythe » et la preuve que, puisqu’on détruisait les mythes, on faisait de la bonne politique réaliste.

    Le problème est que, en détruisant ces « mythes », on ne met pas seulement en crise les systèmes de #régulation_sociale liés au monde du travail comme la #sécurité_sociale et l’#éducation. On supprime les capacités d’une société fondée sur le conflit à accueillir les altérités. Nous n’avons pas numériquement beaucoup plus d’immigrés qu’il y a vingt ans. Mais ces #étrangers, il y a vingt ans, avaient un autre nom et une autre identité : ils s’appelaient #ouvriers. Aujourd’hui, ils ne sont plus que des immigrés, des gens de peau et de moeurs différentes. La scène est alors créée pour que, sur la ruine des #identités et des altérités politiques, apparaissent d’une part les « problèmes de société » créés un peu partout, dans les rues et les cités, les collèges, les organismes de sécurité sociale etc., par les groupes les plus fortement précarisés et les classes d’âge les plus sensibles à cette précarisation, d’autre part la figure immédiatement identifiable du facteur de problèmes : cet autre qui n’est plus rien qu’un autre. Nos politiques se font alors dire par l’opinion publique que les problèmes sont devenus critiques et qu’il faut « courageusement » les résoudre.

    Car les problèmes de société se laissent toujours ramener à un seul et unique problème : l’existence dans une société de gens « problèmes », de gens qui ne devraient pas y être et ne doivent plus y être. La réponse est toujours là avant la question. Il ne s’agit que de constituer la figure de cet autre et de prendre les mesures nécessaires à son encontre.

    C’est ici que la loi intervient. Et c’est en cela que consiste le « progrès » qui fait passer des mesures de circonstance à la généralité de la loi. Là où elle est censée régler un problème, la loi en fait le constitue. Elle dessine la figure unitaire de l’autre en unifiant les objets d’articles de loi ou de règlement séparés. Elle nous dit que c’est le même (mauvais) sujet qui s’introduit clandestinement pour chercher du travail et qui s’introduit légalement comme conjoint d’un mariage blanc. Elle fait un même étranger indésirable du jeune Français d’origine maghrébine, du travailleur sri-lankais sans papiers, de la femme algérienne qui vient accoucher à Marseille et du père de famille malien qui demande le regroupement familial. Elle unifie tous les cas en faisant circuler entre eux quelques notions, en faisant par exemple de « clandestin » le moyen terme entre « étranger » et « délinquant ».

    La loi, dit-on, permettra de séparer les « bons » étrangers des indésirables, donc de combattre le racisme qui repose sur les amalgames. C’est tout le contraire. Et le juge Marsaud a vendu la mèche. Il s’agit d’identifier « étranger » et « suspect » en ramenant toute altérité à la figure d’une clandestinité coupable. La loi objective le contenu de ce sentiment diffus, dit d’insécurité, lequel convertit lui-même en seul objet de peur une multitude de cas et de groupes qui causent à divers titres trouble ou désagrément à telle ou telle partie de la population. A partir de là, elle construit la figure une de l’objet à rejeter pour que la société soit sans problème : cet autre qui prolifère cancéreusement sur son corps. En liant les « mariages blancs » et le regroupement familial sous la représentation insistante de la polygamie musulmane, elle impose l’image de l’objet de peur et de rejet : la multitude proliférant sans loi. Et, face à cet autre, elle institue l’identité du peuple souverain avec la multitude de ceux qui ressentent la même peur.

    C¹est cela que veut dire consensus : non pas la niaise idylle des partenaires responsables discutant en commun des données et des solutions des problèmes objectifs, mais l’identifications immédiate du sujet qui a peur. Ce n’est pas sur l’opinion « raisonnable » que le consensus politique a coutume de s’instaurer mais sur la passion déraisonnable. Ce n’est pas d’abord entre soi que l’on consent mais contre l’autre. Consentir, c’est d’abord sentir ensemble ce qu’on ne peut pas sentir.

    Tel est le double cercle du consensus. C’est d’abord la complémentarité d’une politique niée, abdiquée devant la seule nécessité et les « problèmes de société » qui en sont le revers. Qui imagine sérieusement qu’un monde du travail déréglementé et déstructuré à outrance par ce consentement ne produise pas des phénomènes comme le travail clandestin, le déséquilibre des systèmes de protection sociale et la délinquance diffuse ? La conséquence en est, bien sûr, que cet État qui affiche sa modestie dans la gestion à la petite semaine des conséquences locales de la nécessité mondiale reprend allègrement du service dans la répression.

    Mais le consensus, c’est aussi la complémentarité de la position « raisonnable » des problèmes « objectifs » et de leur solution passionnelle. La transformation des choix et les conflits politiques en problèmes de société, c’est aussi la transformation de l’objet de problème en objet de haine. Un certain nombre de gens de gauche, désireux de marquer une réticence mais soucieux de manifester leur réalisme, se sont tirés d’embarras en prédisant que la loi ne serait pas « efficace ». Assurément, une loi contre ceux qui entrent illégalement sur le territoire est condamnée à l¹efficacité réduite de toute loi visant à atteindre ceux qui enfreignent la loi. Mais elle a toutes chances d’être efficace sur un autre terrain : pour entretenir le sentiment commun à l’égard des indésirables et la résolution des bons citoyens désireux de voler au-devant de la loi et d’aider concrètement à la réalisation de son objectif : l’« immigration zéro ».

    Le racisme n’est pas la conséquence malheureuse de problèmes de société que l’objectivité d’une politique consensuelle devrait régler. « Problèmes de société », réalisme consensuel et déchaînements racistes sont les éléments d’une seule et même configuration. Une décennie a emprisonné l’opinion de gauche dans cette logique. Le ressentiment des intellectuels à l’égard de leurs amours d’antan a fait le reste. Il est de bon ton de considérer que l’opposition au système insensé qui se met en place est réservé aux nostalgiques des vieilles lunes tiers-mondistes et à des jeunes sympathiques et un peu débiles qui confondraient la politique avec les réunions festives entre potes. Il faut en finir avec ce « réalisme » de quatre sous. Les réalistes sont toujours en retard d’un réel. S’opposer absolument au dispositif des trois lois scélérates, ce n’est pas manifester des bons sentiments démodés et ignorants des dures réalités de la politique. C’est au contraire restaurer, face aux illusions du réalisme gestionnaire et à ses conséquences criminelles, la dimension d’une action politique capable de supporter les divisions de la société et de prendre en charge les altérités. Le réalisme consensuel n’est pas la médecine douce qui guérira la société de ses monstres. C’est la nouvelle folie qui les entretient. C’est au contraire le dissentiment qui rend une société vivable. Et la politique, si on ne la réduit pas à la gestion et à la police d’État, est précisément l’organisation de ce dissentiment.

    http://www.bok.net/pajol/debat/presse/libe/ranciere0.html
    #migrations #histoire #gauche #droite #France #la_migration_comme_problème #migration_comme_problème #altérité #Rancière #altérisation

    On l’a évoqué hier soir autour de la table avec Sarah Mekdjian, @isskein et @karine4
    Je le mets ici pour archivage...

  • 800’000 migrants prêts à s’embarquer pour l’Europe suite à l’éclatement de conflits ? Vraiment ?
    Voici un exemple de titre de la presse :

    Une guerre en Libye pousserait plus de 800 000 migrants en Europe

    Selon Fayez al-Sarraj, le chef du Gouvernement d’union nationale (GNA), une guerre en Libye pourrait pousser plus de 800 000 migrants vers les côtes européennes, a-t-il confié dans les médias italiens.

    https://www.ouest-france.fr/monde/libye/une-guerre-en-libye-pousserait-plus-de-800-000-migrants-en-europe-63109
    #invasion #asile #migrations #Libye #mythe #préjugés #afflux #réfugiés #guerre_civile #800'000 #800000

    Et voici une déconstruction de ce mythe (en italien) :

    Le ultime agenzie di stampa parlano di un numero di civili in fuga dalla capitale in rapidissimo aumento. In pochi giorni si è passati da circa 8 mila sfollati a 25 mila. Si tratta di civili libici ai quali si possono sicuramente aggiungere anche i lavoratori stranieri presenti nella capitale, molti dei quali sono sistematicamente imprigionati nei centri di detenzione per migranti irregolari. Nella narrativa eurocentrica che pervade le informazioni e i commenti sulla crisi in Libia si continua a distorcere la realtà, parlando di migliaia di migranti pronti a invadere l’Italia e l’Europa. La realtà è un’altra. La maggior parte dei cosiddetti migranti sono lavoratori stranieri residenti in Libia che vengono sistematicamente discriminati, sfruttati e incarcerati anche e soprattutto a causa delle politiche di contenimento dei flussi migratori volute dall’Italia e dall’Europa sulla base della presunzione che queste persone vogliano tutte attraversare il Mediterraneo non appena ne abbiano occasione. Al contrario, la maggioranza delle persone che stanno scappando dalla guerra a Tripoli non solo sono per la maggioranza libici (in fondo in Libia ci vivono ancora più libici che “migranti”), ma cercheranno rifugio soprattutto in Tunisia , come accadde già nel 2011. Non è infatti un caso che le autorità tunisine abbiano chiuso il confine con la Libia dall’inizio della crisi.

    https://www.rivistailmulino.it/news/newsitem/index/Item/News:NEWS_ITEM:4690

    –—

    voir une sorte de métaliste ici :
    https://seenthis.net/messages/586329

    • La #répartition_des_tâches entre les femmes et les hommes dans le travail de la #conversation (Première partie)

      Contrairement à l’impression première que l’on a, la conversation n’est pas une activité à laquelle on se livre spontanément ou inconsciemment. Il s’agit d’une activité structurée, ne serait-ce que par son ouverture, ses séquences et sa fermeture, et elle a besoin d’être gérée par les participant-e-s. Nous parlerons indifféremment de conversations, de dialogues ou de discussions pour faire référence à tout échange oral. Nous les caractériserons par le fait qu’aucun scénario n’en a été fixé à l’avance et que ces conversations sont en principe égalitaires, à la différence des entretiens dirigés, des cérémonies ou des débats. Nous allons donc nous intéresser à la gestion du dialogue mixte au regard du genre des personnes impliquées. Ainsi, nous verrons que les pratiques conversationnelles sont dépendantes du genre et nous en chercherons les conséquences sur le déroulement de la conversation.

      La conversation est une forme fondamentale de communication et d’interaction sociale et, à ce titre, elle a une fonction des plus importantes. Elle établit et maintient des liens entre les personnes, mais c’est aussi une activité « politique », c’est-à-dire dans laquelle il existe des relations de pouvoir. Dans une société où la division et la hiérarchie des genres est si importante, il serait naïf de penser que la conversation en serait exempte. Comme pratique sur laquelle nous fondons notre vie quotidienne, elle ne peut que refléter la nature genrée de la société. Nous nous demanderons si, au-delà du fait d’être un miroir de la société, elle ne réactive et ne réaffirme pas à chaque fois les différences et les inégalités de genre.

      La longueur des contributions

      Nous nous référerons constamment au modèle de conversation décrit par Sacks H., Schegloff E. et Jefferson G. en 1974. Selon ce modèle, les systèmes d’échange de parole sont en général organisés afin d’assurer deux choses : premièrement, qu’une seule personne parle à un moment donné et deuxièmement que les locutrices/teurs se relaient. La/le locutrice/teur peut désigner la/le prochain-e mais en général, ce sont les conversant-e-s qui décident de l’ordre des prises de parole. Le dialogue idéal suppose donc que l’un-e parle pendant que l’autre écoute, puis vice-versa et ainsi de suite, sans qu’il y ait de chevauchements de parole, d’interruptions ou de silence entre les tours. L’hypothèse est que ce modèle doit être valable pour tou-te-s les locuteurs/trices et toutes les conversations. Il devrait donc tendre dans son application à une symétrie ou à une égalité. Ce modèle est décrit comme indépendant du contexte, c’est-à-dire des facteurs tels que le nombre de personnes, leur identité sociale ou les sujets de discussion. Une fois mis en application, il devient toutefois sensible au contexte et s’adapte aux changements de circonstances dus aux facteurs évoqués plus haut.

      La première question sur laquelle nous nous interrogerons à propos du dialogue mixte concerne le temps de parole que chacun-e s’octroie. On présuppose généralement que les deux personnes aient un temps de parole assez similaire pour qu’elles puissent toutes deux exprimer leur point de vue, leurs sentiments, intentions ou projets de façon égalitaire. Le dialogue est perçu couramment par une majorité de personnes comme un lieu de partage et d’échange permettant de promouvoir une compréhension mutuelle où un-e interlocuteur/trice n’est pas censé-e prendre une plus grande partie de ce temps que l’autre.

      Selon l’opinion communément admise, ce sont les femmes qui parleraient plus que les hommes. Le stéréotype de la femme bavarde est certainement, en ce qui concerne la différence des sexes et la conversation, l’un des plus forts et des plus répandus. Paradoxalement, c’est aussi celui qui n’a jamais pu être confirmé par une seule étude. Bien au contraire, de nombreuses recherches ont montré qu’en réalité, ce sont les hommes qui parlent le plus. Déjà en 1951, Strodtbeck a mis en évidence que dans des couples hétérosexuels mariés, les hommes parlaient plus que les femmes.

      Mais comment expliquer un tel décalage entre le stéréotype et la réalité ? Comment se fait-il que, bien que tou-te-s nous nous soyons retrouvé-e-s dans des situations où il était clair que les hommes monopolisaient la parole, si peu d’entre nous en aient profité pour questionner le bien fondé de cette croyance ?

      Dale Spender s’est penchée sur ce mythe de la femme bavarde afin d’en analyser le fonctionnement. Ce stéréotype est souvent interprété comme affirmant que les femmes sont jugées bavardes en comparaison des hommes qui le seraient moins. Mais il n’en va pas ainsi. Ce n’est pas en comparaison du temps de parole des hommes que les femmes sont jugées bavardes mais en comparaison des femmes silencieuses (Spender, 1980). La norme ici n’est pas le masculin mais le silence, puisque nous devrions toutes être des femmes silencieuses. Si la place des femmes dans une société patriarcale est d’abord dans le silence, il n’est pas étonnant qu’en conséquence, toute parole de femme soit toujours considérée de trop. On demande d’ailleurs avant tout aux femmes d’être vues plutôt qu’entendues, et elles sont en général plus observées que les hommes (Henley, 1975).

      On voit bien déjà ici que ce n’est pas la parole en soi qui est signifiante mais le genre. Une femme parlant autant qu’un homme sera perçue comme faisant des contributions plus longues. Nos impressions sur la quantité de paroles émises par des femmes ou des hommes sont systématiquement déformées. Je recourrai ici au concept toujours aussi pertinent du double standard utilisé par les féministes pour expliquer nombre de situations en rapport avec le genre. Un même comportement sera perçu et interprété différemment selon le sexe de la personne et les assignations qu’on y rapporte. Quel que soit le comportement en question, le double standard tendra à donner une interprétation à valeur positive pour un homme et négative pour une femme. Nous verrons que si les hommes peuvent donc parler autant qu’ils le désirent, les femmes, elles, pour la même attitude, seront sévèrement sanctionnées. De nombreux travaux se servent de l’évaluation différentielle des modes de converser des femmes et des hommes, nécessaire à l’étude de la communication genrée. Une étude faite lors de réunions mixtes dans une faculté montre la différence énorme de temps de parole entre les femmes et les hommes (Eakins & Eakins, 1976). Alors que le temps moyen de discours d’une femme se situe entre 3 et 10 secondes, celui d’un homme se situe entre 10 et 17 secondes. Autrement dit, la femme la plus bavarde a parlé moins longtemps que l’homme le plus succinct ! Beaucoup d’études à ce propos portent sur des contextes éducationnels, comme des classes. Bien que ceci dépasse le cadre du dialogue, il me semble intéressant d’en dire quelques mots. Sans faire une liste des différences de socialisation selon le sexe, qui sont déterminantes pour l’accès à la parole, je vais juste m’arrêter sur celles qui concernent plus spécifiquement l’espace de parole laissé à l’école aux filles et aux garçons.

      Les enfants n’ont pas un accès égal à la parole (Graddol & Swann, 1989). Dans les interactions de classe, les garçons parlent plus que les filles. Les enseignant-e-s donnent beaucoup plus d’attention aux garçons. Elles et ils réagissent plus vivement aux comportements perturbateurs des garçons, les renforçant de ce fait. Elles/ils les encouragent aussi beaucoup plus. Les échanges verbaux plus longs se passent majoritairement avec les garçons ainsi que les explications données. Et l’on sait combien il est difficile d’agir égalitairement, même en faisant des efforts. Une étude de Sadker & Sadker (Graddol & Swann, 1989) portant sur cent classes montre que les garçons parlent en moyenne trois fois plus que les filles. Qu’il est aussi huit fois plus probable que ce soient des garçons qui donnent des réponses sans demander la parole alors que les filles, pour le même comportement, sont souvent réprimandées.

      S’il me semblait important de commencer par la remise en question de ce premier mythe, c’est parce que parler plus longtemps que les autres est un bon moyen de gagner du pouvoir et de l’influence dans un dialogue. Ceci est d’ailleurs bien perçu par tout le monde. Chez Strodtbeck citée plus haut par exemple, les couples interrogés, et autant les femmes que les hommes, associaient à une plus grande quantité de parole une plus grande influence. Il s’agit maintenant de voir concrètement comment s’exerce cette influence et de montrer en quoi la quantité de paroles émises est un indicateur de dominance conversationnelle. En effet, le temps de parole est fonction de nombreux facteurs interactionnels, parmi lesquels le fait de pouvoir terminer son tour de parole sans interruption de la part de son interlocuteur semble être un des plus importants.

      http://lmsi.net/La-repartition-des-taches-entre

      Deuxième partie : Les pratiques conversationnelles des hommes
      http://lmsi.net/La-repartition-des-taches-entre,702

  • Quand l’#Union_europeénne se met au #fact-checking... et que du coup, elle véhicule elle-même des #préjugés...
    Et les mythes sont pensés à la fois pour les personnes qui portent un discours anti-migrants ("L’UE ne protège pas ses frontières"), comme pour ceux qui portent des discours pro-migrants ("L’UE veut créer une #forteresse_Europe")...
    Le résultat ne peut être que mauvais, surtout vu les pratiques de l’UE...

    Je copie-colle ici les mythes et les réponses de l’UE à ce mythe...


    #crise_migratoire


    #frontières #protection_des_frontières


    #Libye #IOM #OIM #évacuation #détention #détention_arbitraire #centres #retours_volontaires #retour_volontaire #droits_humains


    #push-back #refoulement #Libye


    #aide_financière #Espagne #Grèce #Italie #Frontex #gardes-frontière #EASO


    #Forteresse_européenne


    #global_compact


    #frontières_intérieures #Schengen #Espace_Schengen


    #ONG #sauvetage #mer #Méditerranée


    #maladies #contamination


    #criminels #criminalité


    #économie #coût #bénéfice


    #externalisation #externalisation_des_frontières


    #Fonds_fiduciaire #dictature #dictatures #régimes_autoritaires

    https://ec.europa.eu/home-affairs/sites/homeaffairs/files/what-we-do/policies/european-agenda-migration/20190306_managing-migration-factsheet-debunking-myths-about-migration_en.p
    #préjugés #mythes #migrations #asile #réfugiés
    #hypocrisie #on_n'est_pas_sorti_de_l'auberge
    ping @reka @isskein

  • #Violences_policières : « On est dans le #mensonge_d’Etat »

    Pour #David_Dufresne (@davduf), spécialiste de la question du #maintien_de_l’ordre, la #répression menée contre les « #gilets_jaunes » « laissera des traces dans toute une génération ».

    Hémorragie cérébrale d’un homme de 47 ans à Bordeaux, traumatisme facial d’un manifestant à Toulouse, fracture au front d’un lycéen à Orléans… L’écrivain et documentariste David Dufresne, auteur de l’enquête Maintien de l’ordre (Fayard, 2013), recense et signale les bavures policières observées lors des manifestations des « gilets jaunes ». Il dénonce le « déni politique et médiatique » de ces violences, selon lui profondément « antirépublicain ».

    Quelle est la particularité de la gestion du maintien de l’ordre en #France ?

    David Dufresne : Pendant longtemps, la France a été considérée comme la championne du maintien de l’ordre, pour une raison simple : face à des manifestations particulièrement nombreuses dans le pays, la police est entraînée. Sauf que c’est aujourd’hui un #mythe, qui s’est écroulé sous nos yeux. Le maintien de l’ordre est devenu depuis une dizaine d’années extrêmement offensif, brutal, avec des policiers qui vont au contact. Jusqu’ici, la clé était de montrer sa #force pour ne pas s’en servir.

    En Allemagne, en Angleterre, les forces de maintien de l’ordre ont mis en place tout un processus de dialogue avec les manifestants, et de #désescalade. La France a fait le choix inverse, dont découlent ces drames : environ 2 000 manifestants blessés depuis le début du mouvement des « gilets jaunes », à la mi-novembre.

    La France utilise par exemple des #armes proscrites ailleurs en Europe pour ce type d’interventions, et considérées par certains fabricants comme des armes de guerre : les# lanceurs_de_balles_de_défense [les « #Flash-Ball » font partie de cette famille, mais ne sont plus utilisés que par certains policiers municipaux], les grenades #GLI-F4, qui contiennent une petite dose de #TNT et arrachent des mains. Celles-ci sont d’autant plus dangereuses qu’elles ne sont pas létales et donc utilisées de manière massive par des policiers qui pensent, de bonne foi, qu’ils ne vont pas tuer. Mais l’on assiste à des #mutilations en série, qui font le déshonneur du maintien de l’ordre à la française. Le mythe, sur lequel les politiques continuent de surfer, ne résiste pas aux faits.

    Vous effectuez un comptage des #blessés, quel est votre objectif ?

    Ce #recensement est parti d’un effet de sidération devant les violences policières exercées et devant le #silence politique et médiatique. C’est une démarche de documentariste, d’observateur de la police et de lanceur d’alerte. J’essaie de contextualiser au mieux les images que je repère. De plus en plus, les victimes ou leur famille m’envoient directement des informations. Je signale au ministère de l’intérieur les #violences, mais aussi les manquements à la #déontologie_policière. Tous ceux qui sont blessés au visage peuvent porter #plainte, car, comme l’expliquent les manuels de maintien de l’ordre, il est interdit de viser la tête.

    Sur les 300 signalements recensés [sur son compte Twitter], je compte au moins 100 #blessés_graves, dont une quinzaine de personnes éborgnées et plusieurs mains arrachées, mais aussi des #insultes et #menaces lancées par des policiers ou encore des destructions de téléphones portables. Les émeutes de 2005 se sont déroulées tous les jours, toutes les nuits, trois semaines durant, et elles ont engendré moins de débordements que lors des manifestations hebdomadaires des « gilets jaunes ».

    Que retenez-vous de ce silence autour des violences policières ?

    Aujourd’hui, ce n’est plus du silence, c’est du #déni. M. #Castaner lui-même [le ministre de l’intérieur], lundi soir, nous explique qu’il ne connaît « aucun policier qui ait attaqué un “gilet jaune” » : on est dans le mensonge d’Etat. Il y a bien des violences policières, elles sont gravissimes. Il faut remonter à octobre 1961 pour arriver à un tel déchaînement – sans comparer la situation actuelle avec les morts de la répression au métro Charonne et les Algériens jetés dans la Seine.

    La police républicaine ne peut pas tirer sur la foule sans avoir de comptes à rendre. Mais j’ai reçu quelques procès-verbaux d’audition à l’#IGPN [inspection générale de la police nationale] : elle va faire son travail d’étouffoir. Pourtant, 78 plaintes sont instruites, beaucoup plus que lors des manifestations contre la loi travail ou les émeutes de 2005, ce qui montre l’étendue des dégâts. Il y a une gêne de la police.

    Le silence médiatique fait aussi partie de la violence exercée, c’est ce qui remonte des témoignages que j’ai reçus. La police s’autorise aussi ces coups parce qu’il n’y a pas de répercussion médiatique. Ce déni politique et médiatique est antirépublicain.

    Quel est le lien entre politique et maintien de l’ordre ?

    Ce lien s’explique par l’histoire. La France est un pays de contestation. La fête nationale, c’est la prise de la Bastille, une émeute. Pour le maintien de l’ordre, la police agit sur ordre politique. Les préfets, donc l’Etat, et non pas les commissaires, décident du déploiement des forces. Ceux-ci prennent leurs ordres auprès du ministère de l’intérieur, qui les prend à l’Elysée.

    Répondre massivement aux manifestations des « gilets jaunes » est donc un #choix_politique. L’Etat fait appel à des policiers qui ne sont pas formés au maintien de l’ordre : de la #BAC [#brigade_anticriminalité], de la #BRI [#brigades_de_recherche_et_d’intervention], des #gardiens_de_la_paix… Ils ont l’habitude d’être face à des délinquants, pas des manifestants. Pour eux, la #foule est délinquante. C’est un point clé pour comprendre la centaine de blessés graves.

    Comment la doctrine a-t-elle évolué avec la crise des « gilets jaunes » ?

    J’observe que les forces de l’ordre visent de plus en plus les journalistes, empêchent les secouristes volontaires d’agir, et cassent volontiers des #téléphones_portables de personnes qui filment, comme dans une volonté d’empêcher toute #documentation des événements.

    C’est une doctrine qui va vers l’#affrontement, et donc extrêmement dangereuse. Elle laissera des traces dans toute une génération. Tous ceux qui manifestent aujourd’hui se souviendront de cette #répression_policière, qui est terrifiante.

    L’appel à des policiers non formés, le recours à des armes dangereuses, des crispations et une fatigue des forces de l’ordre, des discours martiaux du politique et un déni par Castaner de ce qui se passe – c’est un cocktail explosif. On a complètement changé d’échelle : le nombre d’interpellations, de gardes à vue, de tirs, de policiers mobilisés…

    La sortie se fera par le politique, pas par la répression, c’est évident. Tous les samedis, des gens partent manifester en sachant qu’ils peuvent perdre un œil. Tout est fait pour les dissuader de venir, ils viennent quand même.


    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/01/16/violences-policieres-on-est-dans-le-mensonge-d-etat_5409824_3224.html
    #bavures_policières #déni_politique #déni_médiatique

  • David Dufresne sur les #violences policières : « On est dans le #mensonge d’#Etat »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/01/16/violences-policieres-on-est-dans-le-mensonge-d-etat_5409824_3224.html

    David Dufresne : Pendant longtemps, la #France a été considérée comme la championne du #maintien_de_l’ordre, pour une raison simple : face à des #manifestations particulièrement nombreuses dans le pays, la #police est entraînée. Sauf que c’est aujourd’hui un #mythe, qui s’est écroulé sous nos yeux. Le maintien de l’ordre est devenu depuis une dizaine d’années extrêmement offensif, brutal, avec des #policiers qui vont au contact. Jusqu’ici, la clé était de montrer sa #force pour ne pas s’en servir.

  • #Penan Community Mapping: Putting the Penan on the map
    https://www.youtube.com/watch?v=KwGdEzh1e3w


    #cartographie #visualisation #peuples_autochtones

    #vidéo reçue via la mailing-list du Bruno Manser Fonds (26.12.2018):

    Chères amies, chers amis du Bruno Manser Fonds,

    Que diriez-vous d’une brève pause durant les fêtes ? Alors prenez-vous 12 minutes et apprenez comment les Penan sauvent la forêt pluviale avec des cartes topographiques.

    Avec la publication de 23 #cartes_topographiques de la forêt pluviale par le Bruno Manser Fonds, soudainement les Penan prennent vie sur la carte. Sur les documents du gouvernement, les rivières dans la zone penane n’ont pas de nom et les arbres utilisés par les Penan pour récolter le poison à flèches ou pour fabriquer des sarbacanes ne sont même pas signalés. Pour le gouvernement, les Penan ne disposent d’aucun droit sur leur forêt traditionnelle. C’est là qu’interviennent les cartes que nous avons publiées : elles démontrent les #droits_territoriaux des Penan et constituent un précieux instrument dans la lutte contre les sociétés forestières, qui défrichent illégalement la #forêt.

    Apprenez dans le bref #documentaire comment ces cartes servent la #forêt_pluviale et les autochtones ! Nous vous souhaitons beaucoup de plaisir à visionner la vidéo !

    Notre travail de cartographie a éveillé un grand enthousiasme en #Malaisie. D’autres villages de Penan, de même que d’autres groupes ethniques, se sont adressés à nous en nous demandant également de soutenir la cartographie de leur forêt pluviale. Ils souhaitent, au moyen des cartes, faire cesser les défrichages et la mise en place de plantations de #palmiers_à_huile sur leurs terres.

    #déforestation #cartographie_participative #huile_de_palme #cartographie_communautaire #résistance #Bornéo #visibilité #Sarawak #Baram #biodiversité #répression #community_mapping #empowerment

    –-------------

    Quelques citations tirées de la vidéo...

    Rainer Weisshaidinger, of the Bruno Manser Fonds:

    “When we came to the Penan area, the maps we had were from the British. They were quite good in telling us the topography, but there were no names. It was empty maps. The British cartographers did not have the chance to go to the communities, so very few rivers had names in these maps”

    #toponymie #géographie_du_vide #vide #cartographie_coloniale #colonialisme #post-colonialisme #exploitation

    “Joining the Federation of Malaysia on 16th of September 1963, Sarawak was granted self-government free from the British colonial administration. However, the government undertook no effort to map the interior areas. This lead to unfair and unsustainable #exploitation of the land and its people”
    #terre #terres

    Voici un exemple des cartes officielles:


    Comme on dit dans la vidéo: il n’y avait pas de mention des rivières ou des montagnes, ou des noms de villages...

    Simon Kaelin, of the Bruno Manser Founds:

    “The perspective from the government for this area... It was an empty area, for logging activity, for palm oil activity. Open for concessions and open for making big money”

    #extractivisme #concessions #déforestation

    Lukas Straumann, of the Bruno Manser Founds:

    “If you have a map with every river, having names (...) you see that it has been used for hundered years, it makes a really big difference”
    "The Penan started mapping their lands back in the 1990s, when they heard from indigenous people in #Canada that they have been very successful in claiming back their lands from the Canadian government, with maps

    Rainer Weisshaidinger, of the Bruno Manser Fonds:

    “To understand why these maps are important for the Penan community, it is because there is the Penan knowledge inside these maps”

    #savoir #connaissance

    Bateudah, community mapper:

    “Our work is to map the land. This is very important because it makes our community’s boundaries visibile”

    Rose Melai, community mapper:

    "All that is important in the forest is on the maps.

    The Penan worked about 15 years on their map...
    Au total, ils ont produit 23 cartes.
    Voici le coffret avec les cartes:

    Sophie Schwer, of the Bruno Manser Fonds:
    When they started, they relied in easy techniques, like skatch mapping and just the compass:

    But in the end they used the state-of-the art mapping #drones to present and show where their settlements are, so that they could no longer be neglected by the government.

    Le “mapping drone”:

    Peter Kallang, indigenous activist:

    “Community mapping can help to eliminate or reduce the #corruption, because you have everything there in black and white. It is so transparent. So when the government gives timber licences, when it overlaps with these, we can see from the map”

    #transparence

    Rainer Weisshaidinger, of the Bruno Manser Fonds:
    “The map of the government, they represent the government’s perspective, which means: nobody is in this area. The Penan map represents the Penan perspective on their own area. If you look at these maps, you will see that the Penan are living in this area. On each of these maps, it’s not only a topographic knowledge, there is a small history specific of this area. Below that, the drone images are very important, because it is very easy to mark one point. In order to give credibility to these maps, it was very important for the Penan to also be able to fly over their own villages to get the images of their villages.”


    L’histoire du village marquée sur la carte:

    L’image prise par les drones:

    Les cartes sont signées par les #empreintes_digitales des cartographes autochtones:

    Les empreintes digitales servent aussi à “valider” (c’est le mot utilisé dans le documentaire) les cartes.

    Un cartographe autochtone:

    “With these maps we document our history. Our myths and legends stay alive. The next generation will remember our way of life long after our elders have passed on”.

    #mythes #légendes #histoire #mémoire

    #ressources_pédagogiques (mais malheureusement la vidéo est disponible uniquement avec des sous-titres en anglais)
    #géographie_politique

    ping @reka @odilon

    Et je suis sure que ça intéresse aussi @_kg_

  • Channel migrants: Home secretary declares major incident

    The rising number of migrants attempting to cross the Channel in small boats has been declared a “major incident” by the UK home secretary.


    https://www.bbc.com/news/uk-46705128

    #vocabulaire #terminologie #UK #Angleterre #migrations #réfugiés #invasion #mythe #préjugés #afflux #mots

  • La “#Marianne” de Mai 68, ou l’effet Disneyland

    Lorsque la photographie entre dans la composition du récit de l’information, l’auteur de la narration est l’éditeur, qui procède à l’ensemble des choix signifiants – le plus souvent sans en référer au photographe, y compris dans les cas d’altération de l’image.

    Passionnant décryptage de André Gunthert pour L’image Sociale :
    http://imagesociale.fr/6887 #photographie #construction #icone #mythe