• La fontaine de jouvence n’est plus un mythe
    http://www.vice.com/fr/read/la-fontaine-de-jouvence-n-est-plus-un-mythe

    Dans le futur, la vie éternelle n’aura pas grand-chose à voir avec les ordinateurs ou « le téléchargement de l’esprit ». Ce ne sont que des exagérations et des déformations qui servent à vendre des livres ou accroître la notoriété de Google. En réalité, la prolongation artificielle de la vie viendra de la biotechnologie, et en particulier des cellules souches. Ce sont des cellules qui ne se sont pas encore spécialisées et qui peuvent donc se transformer de différentes manières et avoir de nombreuses fonctions physiologiques qui pourraient agir sur la maladie ou sur le vieillissement. Une étude publiée récemment dans le journal Science ouvre de nouvelles perspectives à ce sujet. L’étude fait la description d’une molécule protéique qui inverserait le processus de vieillissement au niveau génétique dans les cœurs, les cerveaux et les muscles squelettiques des souris. Le résultat est extraordinaire et pourtant, assez simple.

    Enfin encore un peu quand même.

    #Biologie #Cellule_souche #Fontaine_de_jouvence #Mythologie #Vieillissement

  • Il était une fois les #mythes : dans les rêves de Cro-Magnon
    http://www.lemonde.fr/culture/article/2014/03/13/il-etait-une-fois-les-mythes_4382701_3246.html

    The Origins of the World’s Mythologies, « Les origines des mythologies du monde » (Oxford University Press), a paru en janvier 2013, et, hors de petits cercles de spécialistes, il est passé remarquablement inaperçu. Le projet et la théorie de Michael Witzel, professeur de sanskrit à Harvard (Massachusetts), sont pourtant d’une extraordinaire portée.

    Qu’on en juge : l’éminent linguiste dit avoir retrouvé rien de moins que les bribes de nos premières histoires, celles qui peuplaient l’imaginaire des quelques centaines d’Homo sapiens qui venaient de quitter l’Afrique de l’Est, voici 65 000 à 40 000 ans, avant de se répandre à la surface de la Terre.

    De ces légendes primordiales, ou plus exactement de ces représentations de l’homme et de l’Univers, dit Michael Witzel, il reste encore les échos dans les grandes mythologies du monde. La thèse est ambitieuse et fascinante : une part de nos réflexes mentaux, la manière dont nous nous représentons l’Univers, nous viendrait de cette époque où Homo sapiens ornait les parois de Lascaux ou d’Altamira, et avait pour seuls instruments des outils taillés dans l’os, le bois ou le silex…

    (...)

    « La mythologie comparée, précise celui-ci dans un entretien accordé au Monde lors d’un passage à Paris, a produit énormément de travaux depuis le XIXe siècle, mais ce qui n’avait pas été fait, c’est de comparer l’ensemble des grandes mythologies dans une perspective historique. J’ai pris, pour les comparer, la théogonie grecque d’Hésiode, l’Edda islandais, le Popol-Vuh maya, mais aussi les mythologies de l’Egypte antique, de la Mésopotamie, du Japon ou encore de l’Inde. Et une fois que l’on fait cela, on réalise à quel point ces mythologies se ressemblent, à quel point elles partagent une story line commune, un enchaînement d’une quinzaine d’éléments qui se retrouvent à peu près toujours dans le même ordre, depuis la création de l’Univers. »

    Cette structure narrative commune, Michael Witzel l’a baptisée « laurasienne ». Le mot dérive d’un terme géologique, Laurasie : le nom du supercontinent qui regroupait l’Eurasie et l’Amérique il y a quelque 200 millions d’années.

    (...)

    La thèse, assez vertigineuse, est donc celle d’une origine commune des mythes de création de l’ensemble du domaine laurasien, remontant au paléolithique supérieur. A en croire Michael Witzel, ceux que l’on imagine volontiers grognant au fond de leur grotte en taillant des silex développaient surtout des histoires raffinées et complexes, liées dans une trame si bien ficelée qu’elle a perduré partout, malgré toutes les innovations sociales ou techniques des millénaires suivants.

    Partout ? Pas tout à fait. Si tel était le cas, on pourrait croire, comme le psychiatre et psychanalyste Carl Jung (1875-1961) l’a proposé le premier, à une émergence spontanée des mêmes motifs, des mêmes thèmes. Selon Jung, les ressemblances frappantes entre mythologies s’expliqueraient par la structure même de la psyché humaine. Des histoires identiques pourraient indépendamment apparaître, ex nihilo, un peu partout à la surface de la Terre. Si elle se vérifiait, cette théorie, dite des archétypes, rendrait inutile et parfaitement vaine la recherche, dans une perspective historique, d’origines mythologiques communes. Et les quelque 700 pages des « Origines des mythologies du monde » n’auraient été que jeu de l’esprit.

    En bon scientifique, Michael Witzel a donc cherché à tester sa théorie laurasienne sur des populations issues d’une autre vague migratoire. Il faut, là encore, s’appuyer sur les sciences expérimentales, et en particulier la génétique. Celle-ci pose que l’une des premières populations d’Homo sapiens à s’être répandues hors d’Afrique a quitté le continent noir voici 65 000 ans environ et qu’elle n’est pas partie vers le nord, vers l’Europe. Arrivée au carrefour proche-oriental, elle a mis le cap à l’est et a suivi les rivages de la mer d’Oman et du golfe du Bengale, traversant ensuite les îles de la Sonde pour poursuivre et coloniser durablement l’Australie, la Tasmanie et une partie de la Mélanésie.

    Michael Witzel a colligé un grand nombre de mythes de ces régions et a constaté que les principaux éléments de la structure laurasienne en étaient absents. De même qu’ils sont absents des traditions orales d’une grande part de l’Afrique subsaharienne. Le linguiste américain a donné un autre nom (lui aussi dérivé de la géologie) à cette autre grande aire mythologique : le Gondwana. « Dans le Gondwana, au contraire de l’un des traits caractéristiques du monde laurasien, il n’y a pas de création de l’Univers, dit-il. Les mythologies du Gondwana s’intéressent essentiellement à la manière dont les hommes évoluent. Il y a des variations : les hommes peuvent être façonnés à partir d’argile ou de bois, on rencontre également des animaux qui se transforment pour devenir des hommes… Mais toujours l’Univers est déjà là. » Autre grande vague migratoire, autres mythes : l’argument pèse lourdement en faveur de la théorie witzélienne d’un enracinement très ancien des mythologies actuelles.

    Ainsi se dessinent deux grands ensembles mythologiques. Deux mondes aux conceptions radicalement différentes. Une vision laurasienne, conçue par un petit groupe de quelques centaines ou quelques milliers d’Homo sapiens partis coloniser l’Europe il y a 40 000 ans pour se répandre ensuite autour du globe ; une vision gondwanienne, plus ancienne, retrouvée dans la mythologie des populations qui ont quitté 25 000 ans plus tôt l’Afrique – ou qui ne l’ont pas quittée. D’un côté, une vision dans laquelle l’Univers est soumis au même destin que les hommes, à la nécessité de naître sous les auspices d’un couple puis de subir la tragédie du temps qui s’écoule et qui le précipite vers sa destruction ; de l’autre, une vision dans laquelle l’Univers est plat et immanent, imperméable à la marche du temps, et existe de toute éternité sous la houlette d’un haut dieu.

    Michael Witzel ne se risque cependant pas à proposer une story line caractéristique des mythologies du Gondwana. Celles-ci sont trop disparates, mal documentées car rarement écrites, leur pérennité étant tributaire du travail des rares ethnologues de terrain qui les recueillent.

    Mais à côté des différences – majeures – entre Laurasie et Gondwana, il y a aussi des traits communs. Comme, par exemple, la présence du dieu ou de l’esprit « décepteur » qui apporte aux hommes la culture. Ou, plus fascinant encore, l’omniprésence du déluge ou de l’inondation. Qu’ils soient issus de Laurasie ou du Gondwana, la presque totalité des mythes de création contiennent cet épisode de punition des hommes, coupables d’hubris aux yeux d’une ou de plusieurs divinités… Le motif d’un déluge tuant la plupart des hommes à l’exception de quelques-uns, survivant au sommet d’une montagne ou réchappant au désastre grâce à la construction d’une embarcation, est ainsi présent chez les peuples aborigènes d’Australie. Quantité de variations autour de ce thème se retrouvent dans les traditions orales de l’ensemble du Gondwana.

    Pour Michael Witzel, ces éléments communs sont peut-être des mythes « pangéens », c’est-à-dire forgés de très longue date, bien avant les premières migrations hors d’Afrique de notre espèce (dont les premiers fossiles sont datés de 200 000 ans environ). Des histoires vieilles de 100 000 ans ou plus et dont chacun, au XXIe siècle, a en tête les grandes lignes…

    Bien sûr, la construction de Michael Witzel n’est qu’une théorie. Certains de ses pairs lui opposent déjà des contre-exemples, des exceptions. D’autres vont plus loin. Un anthropologue de l’université de Californie du Sud lui fait même un procès en racisme, l’accusant de chercher à segmenter l’humanité en deux groupes. Personnalité d’une grande modestie, Michael Witzel présente surtout son travail comme une œuvre programmatique qu’il livre à la communauté scientifique. Sans faire mystère des objections qui ne manqueront pas d’être soulevées, le linguiste Frederick Smith conclut que « l’approche interdisciplinaire [de Witzel] a non seulement un avenir prometteur, mais elle parvient aussi à ce que l’on puisse enfin parler d’une science de la #mythologie ».

  • A chaque pays européen sa mauvaise habitude au volant - Société - MYTF1News

    http://lci.tf1.fr/france/societe/a-chaque-pays-europeen-sa-mauvaise-habitude-au-volant-8373481.html

    Qui klaxonne le plus, téléphone sans kit mains libres, ou ne met pas sa ceinture ? Un sondage européen sur les incivilités routières dévoile les spécificités des automobilistes en fonction de leur nationalité.

    Alcool au volant, ceinture oubliée, conduite sans pause... Une étude parue jeudi dévoile les mauvaises habitudes au volant propres à différents pays européens. Pour savoir qui des Français, des Allemands, des Belges, des Espagnols, des Britanniques, des Italiens et des Suédois sont les meilleurs conducteurs, au moins 1000 personnes ont été interrogées sur leurs habitudes auvolant pour ce « baromètre européen de la conduite responsable », réalisé par Ipsos pour la Fondation Vinci Autoroutes. Mais si le cliché d’une démarcation entre conducteurs du nord exemplaires et automobilistes latins dangereux a la vie dure, le sondage révèle aussi des résultats inattendus.

    #sécurité_routières #comportement #mythologie #voiture_mythe

  • Trisomie : une pionnière intimidée

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2014/02/03/trisomie-une-pionniere-intimidee_4359331_1650684.html

    C’est une injustice vieille d’un demi-siècle qui aurait dû être réparée symboliquement à Bordeaux le 31 janvier. En attribuant, à l’unanimité de son conseil scientifique, son grand prix à Marthe Gautier, 88 ans, la Fédération française de génétique humaine comptait honorer le rôle de la chercheuse dans l’identification, en 1958, du chromosome 21 surnuméraire qui a transformé le mongolisme en trisomie 21.

    Mais la Fondation Jérôme Lejeune, du nom du généticien (mort en 1994) qui a également participé à cette découverte, en a décidé autrement : l’intimidation par les huissiers qu’elle a envoyés au colloque de Bordeaux a conduit à l’annulation de la conférence de Marthe Gautier.

    Sans soutien, travaillant seule, Marthe Gautier transforme une petite pièce de l’hôpital en laboratoire. « Pour cultiver des cellules, se souvient-elle, il me fallait notamment du sérum et du plasma. Le sérum, eh bien j’ai pris le mien ! Et pour le plasma, je suis allée dans une ferme chercher un coq. Je l’ai installé dans un coin de la cour de l’hôpital, et j’allais le piquer à la veine alaire chaque fois que j’avais besoin de plasma. Cela ne me faisait pas peur, je suis née dans une ferme, j’ai l’habitude des animaux. »

    Début 1958, ses techniques étant au point, elle met en culture les premières cellules de patients atteints de mongolisme. Quelques semaines plus tard, elle découvre qu’elles possèdent toutes un petit chromosome en trop (qui s’avérera plus tard être le 21). Pour la première fois, un retard mental trouve une explication biologique. Jérôme Lejeune, médecin stagiaire du CNRS travaillant également dans le service de Raymond Turpin, a bien compris toute l’importance de la découverte. Il étudie lui-même les dermatoglyphes (les lignes de la main) des retardés mentaux, dans le but d’en faire un outil de diagnostic, et s’intéresse à la génétique. Lejeune propose d’aller présenter les résultats de sa collègue à un congrès à Montréal auquel il est invité. « Avec mon petit traitement de chef de clinique, je n’avais pas les moyens d’y aller. Et puis j’étais naïve et, à sa demande, j’ai confié à Lejeune mes lames d’observation microscopique de chromosomes pour qu’il les photographie », raconte Marthe Gautier.

    EXPULSÉE DE LA PREMIÈRE POSITION

    Mais, au congrès, Lejeune présente sous son seul nom la découverte. « Il n’avait pas prévu d’en parler, car sa communication portait sur l’effet mutagène des rayons ionisants. Ce n’est que dans le fil du débat au congrès, pour répondre à un contradicteur, qu’il a été amené à montrer les images de triple chromosome 21 », soutient Marie-Odile Réthoré, directrice médicale de l’Institut Jérôme Lejeune, qui travaillait à l’époque sur les rayons ionisants dans le service de Raymond Turpin.

    Ce n’est qu’en 2007, lorsque l’Eglise envisage de béatifier le chercheur, que l’affaire ressort. Une généticienne britannique, Patricia A. Jacobs, elle-même découvreuse à la fin des années 1950 d’une des premières anomalies chromosomiques, écrit au pape pour l’informer que Lejeune s’est, à au moins deux reprises, présenté publiquement comme le seul découvreur de la trisomie 21. « Les distorsions de la réalité opérées par le professeur Lejeune devraient être sérieusement examinées dans toute discussion sur sa possible béatification », écrit la chercheuse, rejointe par d’autres généticiens britanniques. En France, plusieurs médecins catholiques écrivent à leur évêque dans le même sens. Marthe Gautier est convoquée à l’évêché de Paris pour déposer devant la commission qui instruit le procès en béatification.

    La procédure est toujours en cours. Il est permis de penser que la Fondation Jérôme Lejeune est d’autant plus virulente dans sa défense de l’image du chercheur qu’elle conserve l’espoir qu’il sera un jour béatifié. Ce qui semble improbable, s’il se confirme qu’il s’est montré pour le moins indélicat dans ses rapports avec Marthe Gautier.

    • Techniquement, depuis que SPIP dispose du français féminin je me pose la question du code informatique ISO de la féminisation des langues. A quelle instance faut-il aller taper pour que fr_fem ou it_fem ou autres langues féminisées soient inclues ?

    • raaa @james, mais je sais plus comment s’appelle la norme des codes standards des langues pour savoir que [fr] c’est du français, [es] de l’espagnol, [ru] du russe… bon tu dois bien savoir ça toi qui est un super pro :)
      [EDIT] Ah mais en fait c’est bien ISO (nan mais là, faut que je sorte un peu …)

    • À lire Sophie Loizeau :

      Les livres suivants (La Femme lit, le roman de diane, caudal), écrits entre 2004 et 2012, forment une trilogie autour du mythe de Diane et travaillent à une féminisation radicale et systématique de la langue.

      En touchant à la langue des pères, Sophie Loizeau bouleverse les conventions. Elle tâche seulement « de récupérer ce qui a sombré dans le grand tout masculin ».

      #poésie #Sophie_Loizeau #mythologie #langage

    • Pourquoi pas une réhabilitation du genre « neutre » ? Pour une immense majorité des mots, le genre qui y est accolé n’a absolument aucun sens (une table, c’est plus féminin qu’un crayon ?).
      Et contrairement à ’auteur de cet article, j’appliquerai aussi cela à la majorité des noms désignant une fonction. Je me fiche totalement que mon boulanger soit mâle ou femelle, ce qui m’intéresse, s’est sa fonction, sur laquelle son sexe n’a aucune influence.
      M’enfin bon, il faudrait revenir au latin, ou passer à l’espéranto (je crois qu’il n’y a carrément pas de genre en espéranto).

    • Lorsque l’on parle de la féminisation des métiers ou de la langue, on trouve toujours comme argument premier la neutralisation des genres. Il y a une sorte d’esbroufe dans cette proposition masculinisante voire masculiniste à vouloir ainsi éliminer le cap féminisant et à neutraliser, justement, cette demande en croyant aller au delà. Pour commencer, il faudrait déjà reconnaitre la place des femmes, leur laisser la parole et donc la réappropriation de la langue, le neutre étant masculin…

  • On a retrouvé le yéti ! (enfin, peut-être…)
    Un lointain descendant d’un ours polaire.

    ’Yeti lives’ : Abominable Snowman is ’part polar bear and still roams the Himalayas’ - Telegraph
    http://www.telegraph.co.uk/news/newstopics/howaboutthat/10384000/Yeti-lives-Abominable-Snowman-is-part-polar-bear-and-still-roams-the-Hi

    Professor Sykes conducted DNA tests on hairs from two unidentified animals, one found in the western Himalayan region of Ladakh, in northern India, and the other from Bhutan, 800 miles east.

    The results were then compared with other animals’ genomes stored on a database of all published DNA sequences. Professor Sykes found a 100 per cent match with a sample from an ancient polar bear jawbone found in Svalbard, Norway.
    That specimen dates back at least 40,000 years ago, and probably as far back as 120,000 years – a time when the polar bear and the closely related brown bear were separating as different species.
    Professor Sykes believes that the animals are hybrids – crosses between polar bears and brown bears. Because the newly identified samples are from creatures which are recently alive, he thinks the hybrids are still living in the Himalayas.
    The sample from Ladakh came from the mummified remains of a creature shot by a hunter around 40 years ago. He considered the animal so unusual, and so alarming, he kept some of its remains. A sample of the hair was passed to Professor Sykes by a French mountaineer who was given it by the hunter around a decade ago. The second sample was in the form of a single hair, found in a bamboo forest by an expedition of filmmakers, also around ten years ago.

    Deux remarques :
    – j’adore le côté l’homme qu’a vu l’homme qu’a vu l’ours de la transmission de l’échantillon
    – je crois me rappeler (c’était hierhttp://seenthis.net/messages/185518 ) que l’ADN avait une demi-vie de 500 ans. Par rapport au moustique, 80 demi-vies, c’est vraiment rien (2^80 ≈ 10^24 , tranquille…)

    (@Fil, en centésimales Hahnemann, ça donne quoi pour une cure de nivanthropus horribilis ?)

  • Etes-vous un lecteur mythomane ?
    http://www.lemouv.fr/article-etes-vous-un-lecteur-mythomane

    Le site internet américain Book Riot a voulu en savoir plus. Quels livres raconte-t-on le plus souvent avoir lu sans que ce soit le cas ? La question a été posée telle quelle aux lecteurs. 828 réponses, et voilà le résultat de ce sondage, le top20 des titres les plus souvent évoqués :

    1) Orgueil et préjugés, de Jane Austen
    2) Ulysse, de James Joyce
    3) Moby Dick, d’Herman Melville
    4) Guerre et paix, de Leon Tolstoï
    5) La Bible, ouvrage collectif
    6) 1984, de George Orwell
    7) Le seigneur des anneaux, de J.R.R Tolkien
    8) Gatsby le Magnifique, de Francis Scott Fitzgerald
    9) Anna Karenine, de Leon Tolstoï
    10) L’attrape-coeurs, de J.D. Salinger
    11) Infinite Jest, de David Foster Wallace
    12) Catch 22, de Joseph Heller
    13) Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, de Harper Lee
    14) Cinquante nuances de Grey, de E.L. James
    15) Jane Eyre, de Charlotte Brontë
    16) Crime et Châtiment, de Fedor Dostoïevski
    17) Les hauts de Hurlevent, d’Emily Brontë
    18) Les grandes espérances, de Charles Dickens
    19) La saga Harry Potter, de J.K. Rowling
    20) Le conte de deux cités, de Charles Dickens

    En même temps, à quoi ça sert de lire Orgueil et préjugés, alors qu’on peut le regarder en DVD avec Keira Knightley et Donald Sutherland ? Navré pour vous, Jane Austen, retournez-vous dans votre tombe, mais c’est ça, aussi, la magie, un peu désolante parfois, d’Hollywood.

    #livre #lecture #mythomanie

  • MIchel Foucault : L’utopie du corps
    Conscience de soi, conscience du corps ou l’utopie d’un continent à soi.

    Transcription intégrale de la conférence de Michel Foucault : « Le Corps utopique », conférence radiophonique prononcée le 7 décembre 1966 sur France-Culture. Cette conférence a fait l’objet, avec celle intitulée « Les hétérotopies », d’une édition audio sous le titre « Utopies et hétérotopies »

    http://www.youtube.com/watch?v=NSNkxvGlUNY

    http://culturevisuelle.org/imagination/2010/06/05/foucault-«-le-corps-utopique-»

    Ce lieu que #Proust, doucement, anxieusement, vient occuper de nouveau à chacun de ses réveils, à ce lieu-là, dès que j’ai les yeux ouverts, je ne peux plus échapper. Non pas que je sois par lui cloué sur place – puisque après tout je peux non seulement bouger et remuer, mais je peux le “bouger”, le remuer, le changer de place –, seulement voilà : je ne peux pas me déplacer sans lui ; je ne peux pas le laisser là où il est pour m’en aller, moi, ailleurs. Je peux bien aller au bout du monde, je peux bien me tapir, le matin, sous mes couvertures, me faire aussi petit que je pourrais, je peux bien me laisser fondre au soleil sur la plage, il sera toujours là où je suis. Il est ici irréparablement, jamais ailleurs. Mon corps, c’est le contraire d’une utopie, ce qui n’est jamais sous un autre ciel, il est le lieu absolu, le petit fragment d’espace avec lequel, au sens strict, je fais corps.

    Mon corps, topie impitoyable. Et si, par bonheur, je vivais avec lui dans une sorte de familiarité usée, comme avec une ombre, comme avec ces choses de tous les jours que finalement je ne vois plus et que la vie a passées à la grisaille ; comme avec ces cheminées, ces toits qui moutonnent chaque soir devant ma fenêtre ? Mais tous les matins, même présence, même blessure ; sous mes yeux se dessine l’inévitable image qu’impose le miroir : visage maigre, épaules voûtées, regard myope, plus de cheveux, vraiment pas beau. Et c’est dans cette vilaine coquille de ma tête, dans cette cage que je n’aime pas, qu’il va falloir me montrer et me promener ; à travers cette grille qu’il faudra parler, regarder, être regardé ; sous cette peau, croupir. Mon corps, c’est le lieu sans recours auquel je suis condamné. Je pense, après tout, que c’est contre lui et comme pour l’effacer qu’on a fait naître toutes ces utopies. Le prestige de l’utopie, la beauté, l’émerveillement de l’utopie, à quoi sont-ils dus ? L’utopie, c’est un lieu hors de tous les lieux, mais c’est un lieu où j’aurai un corps sans corps, un corps qui sera beau, limpide, transparent, lumineux, véloce, colossal dans sa puissance, infini dans sa durée, délié, invisible, protégé, toujours transfiguré ; et il se peut bien que l’utopie première, celle qui est la plus indéracinable dans le coeur des hommes, ce soit précisément l’utopie d’un #corps incorporel. Le pays des fées, le pays des lutins, des génies, des magiciens, eh bien, c’est le pays où les corps se transportent aussi vite que la lumière, c’est le pays où les blessures guérissent avec un beaume merveilleux le temps d’un éclair, c’est le pays où on peut tomber d’une montagne et se relever vivant, c’est le pays où on est visible quand on veut, invisible quand on le désire. S’il y a un pays féerique, c’est bien pour que j’y sois prince charmant et que tous les jolis gommeux deviennent poilus et vilains comme des oursons

    #Michel_foucault #Philosophie #Corps #Utopie #Mythologie #Histoire #Société #Civilisation #Sacré #Rituel #Tatouage #Corps_continent

  • Le Ninisme

    « J’appelle ainsi cette figure mythologique qui consiste à poser deux contraires et à balancer l’un par l’autre de façon à les rejeter tout deux. (Je ne veux ni de ceci ni de cela.) C’est plutôt une figure de mythe bourgeois, car elle ressortit à une forme moderne de libéralisme. On retrouve ici la figure de la balance : le réel est réduit à des analogues ; ensuite on le pèse ; enfin, l’égalité constatée, on s’en débarrasse. Il y a ici aussi une conduite magique : on renvoie dos à dos ce qu’il était gênant de choisir ; on fuit le réel intolérable en le réduisant à deux contraires qui s’équilibrent dans la mesure seulement où ils sont formels, allégés de leur poids spécifique. » (Roland Barthes, _#Mythologies_ )