• Extrême droite : l’autorisation de défilé du 10 mai en question
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/05/13/extreme-droite-l-autorisation-de-defile-du-10-mai-en-question_6605842_823448

    Dans un rare œcuménisme. responsables politiques et personnalités publiques, allant de la gauche jusqu’au Rassemblement national (#RN), se sont relayés depuis ce week-end pour s’offusquer que la marche ait été autorisée. « Que fait Bruno Retailleau ? » fait mine de se demander sur X, la secrétaire nationale des écologistes Marine Tondelier, tandis que Marine Le Pen « appelle le gouvernement à agir. » (...)

    « Le préfet a très mal défendu l’interdiction », regrette Marion Ogier du Syndicat des avocats de France, et conseil des contre-manifestants qui organisaient un « village antifasciste » le même jour, place du Panthéon. « Il a été sur le bon terrain mais n’a pas apporté les éléments suffisants », ajoute-t-elle.
    [...]

    Les organisateurs du Comité du 9 mai se retranchent, eux, derrière l’absence de trouble matériel à l’ordre public commis lors de leur manifestation annuelle. Cette année, on a même vu les militants néofascistes faire du zèle et ramasser leurs fumigènes usagés avant de quitter les lieux. « Un discours qui appelle à la haine constitue en soit un trouble à l’ordre public immatériel », remarque Me Ogier. Qui ajoute : « Une manifestation peut être interdite lorsque le message porté par les organisateurs est un message qui n’est pas couvert par liberté d’expression. »

    Des propos antisémites

    Les organisateurs ont eu beau jeu de diffuser en amont des instructions interdisant les vêtements avec « inscriptions » ou ordonnant aux participants « d’observer le silence » pendant la manifestation, des propos antisémites ont été tenus – comme Le Monde l’a constaté. A cela s’ajoutent les images révélées par Libération du dépôt de gerbe dans la cour de l’immeuble où est mort Sébastien Deyzieu, il y a 31 ans. Cérémonie réservée à une poignée de militants triés sur le volet et aux organisateurs, plusieurs d’entre eux ont effectué des #saluts_nazis, se croyant à l’abri des regards. Dans un communiqué diffusé mardi, les organisateurs attribuent ces gestes à des « militants espagnols » en raison de leur « tradition politique lors d’hommages funèbres ». Ils maintiennent que la manifestation n’a donné lieu à aucune « insulte », « débordement » ou « violence ».

    La prise de parole publique pour conclure la journée s’est, elle, transformée en un virulent appel à « l’écrasement » de leurs « ennemis », assorti d’un racisme décomplexé. Les immigrés « du Sud » ont été qualifiés de « parasites ». « Le combat engagé aujourd’hui contre nos ennemis doit se terminer par leur écrasement pour créer ce monde européen qui nous permettra de perpétuer notre héritage pour mille ans », a ponctué l’orateur dans une référence explicite au IIIe Reich, qui devait durer plus de « mille ans » d’après la propagande hitlérienne.

    Cependant [Le Monde s’inquiète un tantinet que], ni le signalement de la préfecture et ni celui du ministre de l’intérieur, ne pointe les propos tenus par les orateurs ou de la présence d’anciens membres du #GUD parmi les organisateurs.

    https://archive.ph/NKrKr

    #préfecture #ministère_de_l'intérieur #extrême_droite #néo_nazis #Retailleau

  • Adopt-a-Highway
    https://en.m.wikipedia.org/wiki/Adopt-a-Highway

    Quand l’état abandonne son obligation d’entretenir les riutes et fait appel à la société civile pour le remplacer (quand c’est couteux).

    The Adopt-a-Highway program, and the very similar Sponsor-a-Highway, are promotional campaigns undertaken by U.S. states, a few provinces and territories of Canada, and some national governments outside North America to encourage volunteers to keep a section of a highway free from litter. In exchange for regular litter removal, an organization (such as Cub Scouts or Knights of Columbus) is allowed to have its name posted on a sign in the section of the highways they maintain.

    #néolibéralisme

  • Pourquoi nos ados ne répondent plus au téléphone ?
    https://seenthis.net/messages/1114376
    à propos de
    https://www.msn.com/fr-fr/familles-et-relations/%C3%A9ducation-des-enfants/pourquoi-nos-ados-ne-r%C3%A9pondent-plus-au-t%C3%A9l%C3%A9phone/ar-AA1Ex1Mb

    Article et échange intéresant sur la communication entre les générations et la dimension technologique de la qiestion.
    Il serait fort intéressant de creuser davantage pour déterrer la part des éléments technologiques et idéoligiques cachés qui faconnent nos échanges.

    #communication #kafka #technologie #capitalisme #néolibéralisme

  • Pourquoi nos ados ne répondent plus au téléphone ?
    https://www.msn.com/fr-fr/familles-et-relations/%C3%A9ducation-des-enfants/pourquoi-nos-ados-ne-r%C3%A9pondent-plus-au-t%C3%A9l%C3%A9phone/ar-AA1Ex1Mb
    https://img-s-msn-com.akamaized.net/tenant/amp/entityid/AA1Ex1M9.img?w=652&h=438&m=4&q=79

    Enzo, 15 ans, regarde son portable qui vibre : « Ma daronne ? Sûrement, je suis en retard… J’envoie un texto (« J’arrive »), c’est moins prise de tête ! » De son côté, Stéphanie, 55 ans, mère de Théa, 14 ans, ne comprend pas : « Impossible de la joindre. Et si je laisse un message sur son répondeur, elle ne l’écoutera pas. Alors, j’écris un SMS. Ou, plus efficace, je passe par Instagram. C’est même ce qui m’a motivée pour créer un compte. »

    Bon réflexe ! Car aujourd’hui, pour communiquer, les 12-18 ans privilégient les messageries privées des réseaux sociaux ou les notes vocales sur WhatsApp. A travers une étude sur les pratiques de l’écriture des 14-18 ans*, Anne Cordier, professeure des universités en sciences de l’information et de la communication** , le confirme : « Les jeunes ont une sainte horreur de l’appel téléphonique. » On avait remarqué !

    A découvrir également : 20% des Français ne répondent pas aux appels téléphoniques… volontairement

    L’amour du son

    Certes, la hausse du démarchage commercial, des arnaques et l’inflation des numéros masqués les rebutent (comme les plus âgés) : 62,5% des Français de 15 ans et plus filtrent les appels*** . La quasi-totalité en ce qui concerne la génération Alpha (née après 2010), qui ignore notamment les coups de téléphone parentaux. Anne Cordier rassure : « Ce n’est pas la personne qui est visée, mais le mode de communication qui a évolué. Ils ne répondent pas plus à leur meilleur ami qu’à un parent. » Parent qui, par ailleurs, fait parfois mal la différence entre un message audio laissé sur le répondeur et ce qu’Emma, 17 ans, appelle un « son ». « J’adore ça, s’enthousiasme-t-elle. On peut parler en marchant, tout en communiquant de l’émotion. »

    Comme Emma, près d’une personne sur cinq de la génération Z envoie ou reçoit plus de dix notes vocales par jour, indique un sondage publié en février 2025 mené sur la plateforme d’apprentissage de langues en ligne Preply. « Laisser un message sur un répondeur, c’est risquer que la personne rappelle !, fait remarquer Anne Cordier. Alors qu’avec la note vocale, on « calcule », on incarne sa parole. Les bruits de fond donnent du réel au propos, ainsi que du partage d’intime (« Déso, j’espère que tu m’entends, j’suis dans la rue, attends, je sors du métro… »). Le vocal participe d’une dynamique conversationnelle ludique et spontanée, même avec un décalage temporel. » Et quand c’est trop long, on peut écouter le message en accéléré. Comme on zappe les scènes qui nous ennuient dans une série !

    Le stress du direct

    Pour Marie Danet, maîtresse de conférences en psychologie du développement à l’université de Lille**** , ces nouvelles pratiques découleraient d’un rapport différent au temps. La jeune génération, habituée aux services à la carte avec les plateformes de streaming, « dispose d’alternatives favorisant la désynchronisation des échanges et l’activité multitâche », dixit la psychologue. Tous les canaux de communication existants sont également plus attractifs parce que plus créatifs (possibilité d’envoyer des photos, des vidéos, des liens), quand, avant, c’était le téléphone ou rien. Cela entraînait un effet d’apprentissage et de familiarisation que n’ont plus les adolescents.

    « La galère quand je dois répondre à des parents qui me proposent du baby-sitting ou prendre rendez-vous avec un médecin qui n’est pas sur Doctolib !, s’exclame Inès, 14 ans. J’ai peur de ne pas savoir quoi dire et d’être prise pour une teubé ! » Idem pour Louise, 13 ans, pour qui parler au téléphone vire au calvaire : « Je perds mes moyens, surtout quand l’autre me coupe ou s’impatiente », confie-t-elle. Vu ainsi, il y a moins de pression avec les notes vocales. « On peut effacer et recommencer », confirme Louise. Anne Cordier l’a observé : « Le coup de fil est presque toujours associé à une prise de risque pour les adolescents. Parler en direct revient à se mettre à nu. Choisir le différé, c’est prendre le temps de réfléchir à ce que l’on va dire, se réécouter, peaufiner l’idée ou l’image que l’on veut renvoyer. Une façon de garder le contrôle dans un monde menaçant et incertain. »

    Des modalités à inventer

    Car, à la vérité, il n’y a pas de réel refus d’échanger. « Parents et enfants n’ont jamais autant communiqué, estime Anne Cordier. Mais, en se raréfiant, le coup de fil est devenu un « événement » à forte pression émotionnelle. Il annonce une nouvelle potentiellement importante. » Léonard, 16 ans, ajoute : « Ça tombe toujours mal. Soit je suis avec mes potes, soit en train d’écouter de la musique ou de scroller, je n’ai pas envie d’être dérangé. » Emile, 18 ans, pense que s’il répond, « ça va durer des plombes ».

    « Et l’appel spontané, ils en font quoi ? s’agace Nathalie, 58 ans. Il faut prendre rendez-vous pour se parler, un comble ! » Anne Cordier et Marie Danet sont formelles : mieux vaut passer un contrat avec l’ado pour préciser les règles conversationnelles. Par exemple, pour une information factuelle, on privilégiera les textos ; pour un message plus sensible, la note vocale. Avec son fils, Laurence a banni des SMS les points d’exclamation ou de suspension, trop sujets à interprétation, et réclame au minimum un émoji en accusé de réception. Des modalités à inventer qui, parfois, peuvent inverser les situations, comme le raconte Stéphanie : « L’autre jour, j’ai juste écrit « ok. » à ma fille, et elle a cru que j’étais fâchée ! »

    «  T’es où  ?  »

    Autre constat qui n’incite pas les ados à répondre au téléphone : ils sont supposés être joignables tout le temps. « A force de fluidifier la communication, les outils numériques l’ont rendue envahissante », souligne Anne Cordier. Avec des parents facilement inquiets ou très contrôlants, l’ado est prié de rendre des comptes toute la journée. « Ma mère ne se rend pas compte à quel point elle est relou avec tous ses appels, s’énerve Arthur, 17 ans. A la sortie des cours, devant les potes, comme si j’étais un gamin ! » C’est alors qu’une non-réponse en dit long : indifférence, agacement ou juste le besoin de se préserver… « Les outils numériques peuvent même ralentir le processus d’autonomisation d’un jeune qui a besoin de se tester et de trouver ses propres solutions en notre absence », met en garde Marie Danet.

    Avec le recul, Anne, 64 ans, en convient : « J’appelais Lily pour savoir où elle était, ce qu’elle faisait, avec qui. Résultat, ce que je craignais le plus est arrivé : elle s’est mise à faire le mur la nuit, pour vivre sa vie ! » D’où l’importance de respecter une distance de sécurité : ni trop loin, ni trop près. « Et cela marche dans les deux sens », remarque Marie Danet. Qu’ils ne nous utilisent pas comme un couteau suisse en nous sommant de répondre dès que, eux, en ont besoin !

    Donnez-leur un coup de pouce pour leur coup de fil

    « La peur de prendre la parole en public, soit l’importance accordée au regard des autres, est le propre de l’adolescence, souligne Marie Danet. Et cela s’accentue. Si 90% de mes étudiants de première année participent à des quiz sur leur téléphone, seuls un ou deux lèvent la main quand je pose une question en cours. » Cette anxiété sociale pousserait des parents à passer certains appels importants à leur place, renforçant les stratégies d’évitement. « Il est plus éducatif de les aider à préparer leur coup de fil, poursuit-elle. Car, dans leur vie professionnelle, ils auront peut-être encore à téléphoner… »

    Mongenot C., Cordier A., Les adolescents et leurs pratiques de l’écriture au XXIe siècle : nouveaux pouvoirs de l’écriture ?, Injep, novembre 2023

    **Auteure de Grandir informés. Les pratiques informationnelles des enfants, adolescents et jeunes adultes (C&F).

    **« 94% des 15-29 ans ont un smartphone en 2021 », Insee Focus, no 259, 24 janvier 2022

    ****Auteure d’Ecrans et familles (UGA).

    #Anne_Cordier #Téléphone #Adolescents

    • Le fait d’hésiter à se téléphoner, ça a plusieurs conséquences négatives qu’on constate ici à la maison :

      – récupérer un devoir ou un cours qu’on n’a pas, c’est devenu quasiment impossible, parce qu’on n’ose pas téléphoner à un·e copain·e pour demander à se faire expédier fissa le truc ;

      – organiser une sortie du week-end, ça passe assez systématiquement par un débat interminable sur un groupe Whatsapp, et forcément c’est quasiment impossible d’organiser quoi que ce soit avec un groupe Whatsapp (discussions noyées dans les private jokes, multiplication des messages vocaux qui ne permettent jamais de synthétiser, timidité à proposer un horaire, mais facilité à dire que tel horaire ça va pas être possible…)

      – et de manière plus personnelle, quand l’ado a un coup de déprime, ne pas oser téléphoner à un·e copain·e pour discuter en direct, ça n’aide pas.

    • J’avais pas repéré :

      La quasi-totalité en ce qui concerne la génération Alpha (née après 2010), qui ignore notamment les coups de téléphone parentaux.

      Des mouflets qu’ont pas encore 14 ans et c’en est déjà à snober ses darons au téléphone ? (Les gens s’inventent des problèmes, là, parce que c’est pas super-compliqué, en général, de poser des limites à un·e pisseu·se de 12-13 ans.)

    • Vous me rassurez. J’expliquerai le phénomène à l’arrière grand mère de 90 ans qui s’inquiète toujours lors ce qu’elle n’arrive pas à joinde les petits.


      Cadran Téléphonique Modèle Administratif 1927

      Pour quelqu’un qui a grandi à l’époque des téléphone à cadran c’est toujours une obligation morale de répondre aux appels parce qu’autrement on ne pouvait ni savoir qui avait appellé ni pourquoi.

      Quand quelqu’un ne répondait pas c’était parce qu’il ne se trouvait pas à proximité du combiné ou parce qu’il était en train de parler avec une personne sur place. Préférer la communication avec la personne présente était une obligation morale car faire attendre quelqu’un à cause d’un appel téléphonique était l’expression (et l’est toujours) de la supériorité hierarchique de celui qui ignorait l’autre au profit de l’appareil.

      L’introduction à grande échelle du répondeur automatique dans les années 1980 ouvrait la possibilité d’ignorer les appels afin de choisir les personnes qu’on rappellait et de sélectionner les victimes de la prétendue panne du répondeur. Il y avait un prix à payer pour l’excuse facile car on se montrait comme personne qui violait l’obligation de respecter le correspondamt téléphonique potentiel.

      Avec la généralisation des téléphones portables à partir de 1995 ce devoir s’est transformé en obligation culturelle générale car être joignable partout et à toute heure de la journée était considéré comme caractéristique des hommes d’affaires à succès.

      A partir de ce moment les numéros des appels manqués étaient visibles et le refus de prendre les appels exprimait de plus en plus souvent le refus de se plier aux contraintes du job voire à l’autorité parentale .

      Depuis les voies de communication se sont multipliées à cause des frénétiques efforts des entreprises « startup » de réinventer la roue de la communication et de se démarquer des concurrents. Cette course à vitesse folle a produit un nombre illimité de manières de ne plus s’entendre. J’ai l’impression qu’il y a un équilibre précaire entre innovation acharnée et besoin de repos qui forment un couple d’antagonistes irréconciliables.

      Le dernier cri sont forcément, je le suppose, les bots IA personnalisés qui remplacent le répondeur automatique en se faisant passer pour la personne qu’on appelle. Plus jamais tu ne seras laissé sur ta faim de communication car il n’y aura plus d’appel manqué. Le bot ne dort jamais. Il aura toujours un message positif pour calmer les parents inquiets.

      Je m’en accomode et me demande quel effet cet « overkill » en armes de la communication a pour les jeunes qui sont nés dans l’écosystème actuel marqué par le chaos technologique et moral..

      #communication #kafka #technologie #capitalisme #néolibéralisme

    • Je connais un paquet de monde, pas forcément jeune, qui déteste le téléphone (enfin au moins les appels vocaux, quoique certain⋅e⋅s ont bien du mal avec les textos aussi :)). Et effectivement comme le dit @arno les textos/whatsapp/signal/etc. ont largement leurs limites, dès que la conversation demande un peu plus de complexité que de savoir « où t’es » ou ce genre de trucs. Idem au taf, y a des spécialistes des messages sur chat qui n’en finissent pas, pour expliquer des trucs compliqués (je finis par appeler assez rapidement...).
      Mais alors ce qui me tue, c’est effectivement de voir les plus jeunes (mais pas que, ça contamine des gens plus vieux) communiquer à coup de « vocaux », quel enfer ! La « conversation » prend des plombes pour rien. On se retrouve avec les défauts des 2 modes de communication (impossible de rechercher dans les vocaux ce qui a été dit, contrairement à l’écrit, et c’est ultra compliqué de parler de choses complexes).

    • s’il y a un truc qui me dépasse totalement dans l’usage des RS, c’est bien l’usage des « vocaux » !
      (full disclosure : ma fille commence à m’envoyer des vocaux…-

      et merci @klaus, pour le rappel du mode d’emploi du téléphone incorporé dans le cadran !
      Annoncez : ici, le ABC 12 34 , j’écoute.
      (version parisienne)
      ou
      Annoncez : ici, le 22 à Asnières , j’écoute.
      (partout ailleurs)

    • – Il y a la génération de mes parents, le téléphone était facturé à la minute, alors ma mère est toujours aussi pressée de raccrocher.

      – Ensuite il y a ma génération, baisse des prix. Je passais un temps fou le soir debout dans l’entrée, ou assis aussi loin que le câble torsadé de l’appareil le permettait, pour se dicter les niveaux d’Ultima III. (Dans l’entrée de mes parents, il y avait un minuteur pour la lumière, alors en téléphonant je devais régulièrement rallumer la lumière. Et au bout d’un moment, un peu moins trouille-cul, j’ai pris l’habitude de rester assis dans le noir.)

      – Et puis il y a mes enfants, forfait illimité, le téléphone c’est considéré comme gratuit, on peut même téléphoner allongé dans son lit, qui ont peur de déranger et font tout, comme leur grand-mère, pour raccrocher le plus vite possible.

    • Mes enfants, plutôt génération Y (donc plus vraiment des ados, quoique...), sont injoignables sur leurs téléphones. Je leur envoie (tous les dix jours environ) des SMS pour savoir s’iels vont bien. Parfois, iels me répondent et souvent je leur demande dans le SMS si on pourrait éventuellement discuter au téléphone. Iels ont l’air d’être surbooké·e·s H24 7/7 ...

      Avant, je lançais des bouteilles à la mer grâce à Facebook Messenger mais alors là, que nib.

      On a tâté de la visio (toujours avec Messenger) pendant la panique Covid mais on a vite laissé tomber. Ça permettait de voir les petits enfants grandir mais souvent ces derniers en profitaient pour faire les clowns et la conversation se diluait dans un brouhaha pénible. Et puis la qualité du réseau perturbait aussi la liaison.

      A propos des « vocaux » (media que je viens de découvrir) ...
      https://www.blogdumoderateur.com/panorama-reseaux-sociaux-vocaux-applications-chat-audio

      Finalement, je me dis que le silence est d’or. Et de toute façon, quand il y a une tuile, iels retrouvent comme par magie mon numéro de tél.

    • Je le répète : vous me rassurez, je ne vis donc pas une exception . Mais c’est un mensonge ce que je dis. Au contraire vous m’inquiétez davantage car je constate des problèmes énormes quand on essaie de rassembler des gens ne serait-ce que pour défendre nos intérêts communs.

      La manière asynchrone de vivre et pratiquer la communication moderne ne facilte pas les choses, alors pas du tout.


      Je finirais peut-être comme l’autre avec sa pancarte devant la chancellerie à Berlin qui essaye de se faire entendre par Merkel/Lindner/Scholz/Merz/etc. - mois ça sera pour m’adresser aux enfants par caméras de télé intersposées ;-)

  • En #Roumanie, la colère contre le libéralisme de Bruxelles nourrit le #poujadisme
    https://lvsl.fr/en-roumanie-la-colere-contre-le-liberalisme-de-bruxelles-nourrit-le-poujadisme

    En annulant la présidentielle et en accusant la #Russie de manipuler l’élection, les élites roumaines espéraient bloquer la percée de l’extrême-droite. Mais entre la volonté de changement en matière économique, le retour de #Trump et le dégagisme des partis corrompus, celle-ci a plus que jamais le vent en poupe.

    #Politique #Calin_Georgescu #corruption #Extrême-droite #George_Simion #néolibéralisme #OTAN #PNL #présidentielle_roumaine #PSD #services_secrets #Union_Européenne #USR

  • L’Équateur sur la voie de « l’autoritarisme compétitif »
    https://lvsl.fr/lequateur-sur-la-voie-de-lautoritarisme-competitif

    Où s’arrêtera le tournant autoritaire de l’Équateur ? #Daniel_Noboa a été amplement réélu (13 avril) dans des conditions critiquées par l’opposition et les observateurs internationaux. Si le scrutin s’est déroulé dans une relative transparente, l’utilisation de l’argent public à des fins électorales, le consensus médiatique en faveur du président sortant, les états d’exception en cascade […]

    #International #L'Amérique_latine_en_question #Équateur #Luisa_Gonzales #néolibéralisme #République_bananière

  • Les chômeurs doivent-ils craindre l’arrivée d’une nouvelle IA chez France Travail ?
    https://www.fsuemploi-hdf.fr/les-chomeurs-doivent-ils-craindre-larrivee-dune-nouvelle-ia-chez-franc

    C’est la mention « connectée aux données des demandeurs d’emploi » qui inquiète forcément. Les #données sont un enjeu aigu pour les intelligences artificielles – et celles des demandeurs d’emploi sont, elles, particulièrement exhaustives et sensibles.

    L’une des régions qui s’était initialement portée volontaire pour cette deuxième phase de test de Néo, les Pays de la Loire, s’en est finalement retirée, a annoncé cette semaine la direction régionale aux syndicalistes. Dans un communiqué du 27 mars 2025, la CGT France Travail des Pays de la Loire écrivait justement :

    « La CGT ne remet pas en cause l’utilisation de l’IA si l’objectif est de mieux rapprocher les demandeurs d’emploi et les offres […] mais de trop nombreuses questions sont restées sans réponse, comme la transparence de l’utilisation de l’IA auprès des demandeurs d’emploi, ou l’utilisation à terme des données recueillies. »

    En effet, les #chômeurs et #chômeuses des régions tests n’ont reçu aucune notification de la connexion de leurs données à #Néo, et n’ont donc pas pu fournir de « consentement » pour l’utilisation de leurs données personnelles. #France_Travail possède déjà ces informations et n’avait pas l’obligation légale de solliciter l’approbation des demandeurs d’emploi. 

    L’institution n’a, quant à elle, pas encore communiqué officiellement à propos de ce nouveau module, encore en phase de test. A la direction de l’#IA, Sylvain Poirier se veut pour sa part rassurant : « Les données restent stockées chez nous, dans nos data centers. »

    #OVH, une entreprise française, est pour le moment le partenaire privilégié de France Travail sur ce sujet, mais le panel des offres labellisées « SecNumCloud » s’étant étoffé, France Travail pourrait diversifier ses fournisseurs de nuages, « toujours dans un esprit de cloud sécurisé et de cloud souverain », ajoute Sylvain Poirier.

    Le déploiement de nouveaux outils IA comme Néo suscite enfin de nouveaux types de questionnements, fait remarquer pour sa part Dimitri Magnier, délégué CGT de France Travail et élu au CSE :

    « Nous sommes un service public, chargé notamment de lutter contre les discriminations à l’emploi. Pour l’instant, Néo est appuyé sur GPT-4o, un modèle américain construit sur le #big_data. Il ne va donc faire que reproduire les discriminations existantes. »

    Source : https://www.alternatives-economiques.fr/chomeurs-doivent-craindre-larrivee-dune-nouvelle-ia-a-france-tr/00114807

  • Carrefours toponymiques et vitalistes en littérature : 3 auteurs, Tesson, White, Murakami
    https://neotopo.hypotheses.org/10546

    Jean-Baptiste Bing 1) Sylvain Tesson Ses lecteurs connaissent l’appétence de Sylvain Tesson pour divers champs liés à la géographie : géomorphologie, cartes et schémas tracés à la main, etc. Certains se souviendront que l’écrivain-voyageur...

    #BibNeotopo #Neotopo_vous_signale #Toponomo-Litterature

  • Chemillé en Anjou contre Zemmour
    https://nantes.indymedia.org/posts/144764/chemille-en-anjou-contre-zemmour

    Alerta ! Le néo nazi Eric Zemmour est accueilli pour un meeting à Chemillé en Anjou ce samedi 26 avril au théâtre Foirail. Eric Zemmour est un pétainiste convaincu, condamné pour contestation de crime contre l’humanité après avoir affirmé que le maréchal Pétain avait “sauvé les juifs français”, un criminel…

    #Antifascisme #Graff #néonazis #Chemillé-en-Anjou #Local

  • “Sur les traces de l’Histoire coloniale italienne” un texte de doctrine pour l’action odonymique décoloniale
    https://neotopo.hypotheses.org/10471

    Néotoponymie publie ici un texte traduit par Cristina Del Biaggio. L’article original, de Alessio Giordano, a été publié le 3 avril 2025 dans le quotidien en ligne SALTO, journal bilingue du Haut-Adige (Italie), sous...

    #African_Neotoponymy_Observatory_in_Network #ExploreNeotopo #Neotopo_vous_signale #odonymie

  • Monstruosité constitutionnelle et escroquerie monarchiste
    https://lundi.am/Monstruosite-constitutionnelle-et-escroquerie-monarchiste

    Depuis la seconde investiture de Donald Trump, de nombreux observateurs et commentateurs politiques n’hésitent pas à présenter le président américain comme une sorte de fou erratique, capricieux et un peu timbré. Ses déclarations et ses mesures politiques, n’obéiraient à aucune logique, si ce n’est à la brutalité coutumière d’un entrepreneur de l’immobilier pas très malin qui se serait retrouvé par mégarde aux commandes de la première puissance mondiale. Le texte qui suit défend l’hypothèse inverse, une hypothèse que l’auteur lui-même qualifie de « complotiste » mais qu’il étaye avec brio. La démonstration est convaincante : en se plongeant dans les relations et influences « intellectuelles » de Trump et de ses proches, on découvre l’importance de la pensée de Curtis Yarvin [1]

    [1] Dont nous avons déjà longuement parlé dans ces...
    et ses théorie néo-fascistes qui visent à remodeler la société américaine et le monde en suspendant tous les contre-pouvoirs constitutionnels. On s’aperçoit alors que derrière la confusion et le masque de l’absurdité, il pourrait y avoir un plan et une stratégie. Ce coup néo-réactionnaire qui se présente ouvertement comme une « contre-révolution », Daniel Grave l’interprète comme un retour de bâton après 15 ans de mouvements sociaux et de rue, d’Occupy Wall Street au soulèvement George Floyd en passant par MeToo, la menace fasciste comme boss de fin de niveau. De là, il s’agit d’être à la hauteur de ce que cela signifie, d’identifier ses points faibles et de l’affronter. C’est un texte important.

    […]

    Si cela peut nous paraître déroutant, c’est parce que ça l’est. C’est ce qu’on appelle le « paradoxe de la souveraineté », et c’est le cercle logique qui forme un grand trou au centre de toute constitution, aussi démocratique soit-elle : toutes les constitutions doivent permettre de suspendre légalement la loi afin de préserver l’ordre juridique. Exploiter ce trou a été la principale stratégie des mouvements fascistes.

    […]

    D’autant que je soutiens que tout cela a déjà été accompli, pour la simple et bonne raison que le Président l’a déjà fait valoir et qu’aucune autre branche du gouvernement n’a les moyens d’imposer sa décision au Président. Trump a déjà déclaré, par décret, que tous les employés du gouvernement étaient tenus par l’interprétation de la loi de l’exécutif. Vance a déjà déclaré que l’exécutif n’était pas tenu par les décisions des tribunaux. Nous devrions arrêter de croire qu’ils bluffent : dire que c’est illégal, c’est éluder la question, parce qu’ils ont déjà annoncé qu’ils étaient la loi. Ils ont le pouvoir parce qu’ils disent qu’ils ont le pouvoir et il n’y a apparemment aucun contre-pouvoir pour s’opposer à eux.

    […]

    Je ne dis pas que le calendrier est respecté et que tous les souhaits de Yarvin sont exaucés. J’insiste seulement sur le fait que nous ne sommes pas dans une situation où ils vont simplement purger le langage « woke » et les politiques de Diversité, Equité et Inclusion et qu’ensuite nous nous installerons dans une nouvelle normalité. Il veut que ce soit un chaos rapide et déroutant, de sorte que le temps que nous reprenions notre souffle et que nous comprenions ce qui se passe, il n’y ait plus de norme publique de vérité qui permette de prendre la mesure de ce qu’il s’est passé. Et j’insiste : tout comme ce que nous vivons aujourd’hui était largement inimaginable il y a seulement deux mois, nous devons nous attendre à ce que, d’ici deux mois, la situation soit tout aussi inimaginable.

    Aussi en référence :
    https://www.youtube.com/watch?v=5RpPTRcz1no

    #lumières_obscures #dark_enlightment #Curtis_Yarvin #accélérationnisme #États-Unis #USA #fascisme #néoréaction #contre-révolution

  • Les politiques d’adressage dans un contexte bilingue : Lec’hanvaduezh eus Montroulez ou la toponymie de Morlaix
    https://neotopo.hypotheses.org/10290

    Néotopo V.H. L’adressage : un processus massif dans les communes rurales en France. L’adressage est un enjeu crucial pour l’aménagement du territoire et la gestion des services publics. La loi 3DS a introduit des...

    #A_votre_vote_ !A_vos_noms ! #Adressage #Catégories #ExploreNeotopo #Neotopo_vous_signale

  • Siri Hustvedt : « La moitié des électeurs américains n’a pas choisi le néofascisme. En dépit de la peur, qui monte, l’opposition grandit »
    https://archive.ph/2025.04.09-185233/https://www.lemonde.fr/livres/article/2025/04/09/siri-hustvedt-en-depit-de-la-peur-qui-monte-l-opposition-grandit_6593434_326

    Les saillies racistes, xénophobes et misogynes et les discours d’une rare confusion deviennent des déclarations policées et rationnelles. La technique a un nom : le sane-washing, l’aseptisation des propos. L’économiste Paul Krugman, un ancien éditorialiste du New York Times, a fait partie des journalistes qui ont qualifié cette pratique de coupable.

    [...]

    En jouant de façon ciblée sur des sentiments collectifs de malaise, la propagande fournit à ceux qui lui prêtent attention des objets de vindicte et de haine commodes. Elle fait d’une irritation collective sans cause identifiable un diagnostic pathologique spécifique. Ce sont les juifs. C’est le wokisme (c’est-à-dire toute personne qui n’est pas un homme blanc hétérosexuel). Le mot « propagande » est approprié. La propagande, c’est du langage en mission.

    « Rien ne plonge plus les gens dans la confusion que le manque de clarté ou l’absence d’objectif, écrivait avant la guerre Joseph Goebbels, le futur ministre de la propagande nazie, dans Unser Wille und Weg (“volonté et voie” »). L’objectif n’est pas de présenter à l’homme ordinaire des théories aussi variées et contradictoires que possible. L’essence de la propagande ne réside pas dans la variété mais plutôt dans l’énergie et l’opiniâtreté avec lesquelles on assène aux masses une poignée d’idées soigneusement choisies en recourant aux méthodes les plus diverses. »

    Goebbels, qui avait un doctorat en philologie, s’y entendait en « messages ». On l’emporte en martelant et en répétant. A l’instar de la machine de propagande nazie, les médias d’extrême droite américains répètent et amplifient les phrases trumpiennes. Hier, j’écoutais un animateur de radio répétant à n’en plus finir les mots « fraude et abus » – le mantra entonné par Elon Musk et ses sbires tandis qu’ils s’attaquent aux institutions fédérales et licencient des dizaines de milliers de fonctionnaires. Le citoyen américain qui n’écoute ou ne regarde que des médias MAGA se trouve tout aussi coupé du réel que l’était jadis le citoyen allemand « aryen » une fois les médias de son pays passés entièrement sous contrôle nazi.

    Une liste de 199 mots déclarés suspects par l’administration a fuité dans la presse. Parmi eux : « noir », « divers », « gay » et « femme ». On n’y trouve pas les mots « blanc », « homogène », « hétérosexuel » et « homme ». La purge est absurdement comique, mais la peur le fait oublier. Les scientifiques et autres universitaires en quête de financements publics doivent éviter d’employer ces mots. « Féminin » et « genre » sont aussi sur la liste. Le contrôle de la langue n’est pas l’apanage du fascisme ; il est un trait caractéristique des régimes autoritaires.

    Le philosophe russe Mikhaïl Bakhtine a écrit les essais réunis dans The Dialogic Imagination [« l’imagination dialogique », University of Texas Press, 1975] – une réflexion sur le roman – sous Staline, à une époque où recourir au mauvais mot pouvait vous envoyer au goulag. Pour Bakhtine, le genre littéraire se distingue par des perspectives diverses et des styles linguistiques qu’il qualifiait d’« hétéroglossie ». Le « discours autoritaire », lui, est unitaire, inflexible et imposé d’en haut. Il « fusionne absolument avec son autorité – avec un pouvoir politique, une institution, une personne – et il se maintient et tombe avec cette autorité. »

    #néo-fascisme #sane-washing

  • Parce qu’on m’a encore énervée, j’ai fait un post linkedin qui va devenir un post de blog sous peu...

    « Aude tu peux relire rapidement et valider ? c’est #urgent ! »

    Je dé-teste le #management_par_l'urgence et je ne remercierai jamais assez mon ancienne cheffe qui m’a appris à questionner les urgences et à ne plus les accepter comme "allant de soi".

    Du coup je peux désormais répondre :
    👉 Est-ce que ça peut attendre la réunion qu’on a déjà de prévue demain ?
    👉 Est-ce que tu peux traduire urgent par une #deadline réelle ? (par exemple urgent ça veut dire dans 2 h ou dans une journée ?)
    👉 Et il va se passer quoi si je réponds un peu en #retard ? (spoiler, 9 fois sur 10, rien).

    Et grâce à ça, je m’évite l’aller simple vers le burn-out (j’ai frôlé, j’ai donné, je recommande pas), et je protège aussi mes proches et mes équipes.

    Mais c’est quand même ultra dur à faire quand on travaille (dans le monde pro ou associatif) avec des drogués de l’urgence...

    Vous faites comment vous ?

    J’ai écrit ce fil parce que récemment on m’a un peu agacé, et alors j’ai trouvé cet article que je voulais partager ...
    https://www.ladn.eu/tech-a-suivre/toujours-plus-vite-jusquou-irons-nous-avant-de-ne-plus-pouvoir-tenir-la-cadence

    Voilà, du coup j’en ai fait un article de blog ...
    https://blogz.zaclys.com/depuis-les-gorces/cest-urgent

    https://social.sciences.re/@AudeCaussarieu/114267555975870488
    #urgence #cadence #rythme #néo-management #travail

    • Urgence toxique

      Le management par l’urgence

      Je dé-teste le management par l’urgence. Je déteste quand on me demande de faire des trucs en « comptant sur ma #réactivité » ou « ça serait bien que ça soit fait avant mercredi », pourquoi mercredi ? Aucune idée.

      C’est insupportable parce que :

      1. J’ai une tonne de trucs à faire, j’ai besoin de hiérarchiser, et donc j’ai besoin de savoir pour quand c’est réellement. Si tout le monde me dit « #au_plus_vite », je ne sais pas faire. Et si je veux répondre à toutes les demandes urgentes ou pressées de mon entourage, je vais finir en #burn-out.

      2. En fait, il n’y a rien d’urgent. Je n’ai pas un métier où je sauve des vies. Je n’ai pas d’activité associative ou militante où je sauve des vies. Donc si le flyer ne part pas à temps, si la réunion est décalée d’une semaine, en fait, il ne se passe pas grand chose. À part le mécontentement de certaines personnes qui se font un honneur d’être réactives en toutes circonstances.

      3. Quand c’est urgent, on n’a pas le temps de réfléchir. Est-ce qu’il y aurait une meilleure manière de faire ? À quel problème cherche-t-on à répondre réellement ? ... Pas le temps, c’est urgent, dis oui, fait ce que je te demande !!! Vite !!!

      4. Souvent l’urgence est une excuse pour contourner les procédures, et pour voler du temps aux autres. « Oui oui on a une réunion demain mais je préfère que tu regardes aujourd’hui c’est vraiment urgent je me suis engagé. » Donc parce que Jean-Michel s’est engagé, je dois maintenant prendre sur mon temps pour lui résoudre son problème ?

      5. C’est en fait un comportement de manipulateur. Le manipulateur utilise l’urgence – et ma bonne conscience – pour me tordre le bras et essayer de me faire faire quelque chose que je ne veux pas faire.

      C’est du #management_toxique de mettre en permanence une #pression sur toutes les personnes avec qui on travail parce que c’est pressé / urgent. C’est une manière d’abuser du temps et de l’énergie des autres en se justifiant par le fait que « Ah mais elle pouvait dire non hein, je ne l’ai pas forcée à dire oui ». Non tu as juste envoyé 2 mails à 1 heure d’intervalle et un slack en disant à quel point c’était important pour le groupe / l’entreprise et que ça aiderait beaucoup si je le faisais vite.

      J’ai évidemment rencontré ce comportement toxique dans le monde professionnel (vive la start-up nation où tout doit aller viiiite !), mais aussi dans le monde associatif ou militant. Et là ça me désespère.

      Pourquoi ils font ça ?

      Je ne suis pas dans la tête des manipulateurs qui veulent que je fasse des choses en me mettant en quatre même si je dis que je n’ai pas le temps. Moi, je suis plutôt dans la team des personnes qui écoutent d’abord les besoins des autres et qui ont toujours peur d’embêter.

      Mais en en discutant autour de moi, j’ai quelques hypothèses sur ces personnes :

      – Peut-être qu’elles gèrent leur charge mentale et leur anxiété en passant le bébé à quelqu’un d’autre.

      - Peut-être qu’elles ne sont pas capables elles mêmes de prendre du #recul sur la demande de quelqu’un d’autres qui leur met la #pression, et du coup, elles poussent sur les personnes sous elles. Parce qu’on met rarement de la pression sur son patron, si ?

      – Du coup, je me dis que c’est encore un mécanisme de #pouvoir et de #domination : en faisant ça, elles montrent leur importance et leur capacité à diriger les autres.

      – Et peut-être ce sont juste des mouches du coche. Elles ont besoin de s’agiter pour exister et alors qu’elles empêchent tout le monde de travailler convenablement, elles sont convaincues de leur propre importance...

      Répondre à l’urgence

      Je ne remercierai jamais assez mon ancienne cheffe qui m’a appris à questionner les urgences et à ne plus les accepter comme “allant de soi”. Avant, j’écoutais les urgences des autres, les deadlines qu’ils me donnaient, et j’essayais d’y répondre, quitte à me lever à 4 heures du matin pour finir à temps.

      1. Questionner

      Mon ancienne cheffe m’a appris à ne plus répondre directement « oui », mais à questionner l’urgence. J’ai appris à poser des questions comme :

      – Est-ce que ça peut attendre la réunion qu’on a déjà de prévue demain ?

      – Tu as besoin de ça pour quelle date ? (par exemple urgent ça veut dire dans 2 h ou dans une journée ?) Un mastonaute me disait qu’il aimait demander : « C’est urgent pour quand ? » (https://piaille.fr/@yanncphoto/114268331396473237)

      – Quel est le risque si on ne fait pas ça pour demain ? (spoiler, 9 fois sur 10, rien).

      2. Dire non

      L’autre truc que j’ai appris, c’est à dire non. Enfin plus précisément à ne pas dire oui.
      J’ai appris à me demander ce qui serait un délai convenable pour moi. C’est encore work in progress mais j’y arrive de mieux en mieux. J’ai appris à répondre « Je pourrais le faire pour le XXX », sans m’excuser, sans expliquer. Le plus surprenant, c’est que souvent, ça suffit.

      Mais avec certains forceurs, ça ne suffit pas. Soit il faut répéter non, soit je finis par craquer et le faire et je suis ensuite très en colère et j’écris un long article de blog...

      Pour aller plus loin

      - Il y a un livre (https://www.odilejacob.fr/catalogue/psychologie/psychologie-generale/affirmez-vous-face-aux-manipulateurs_9782415000660.php) qui m’a pas mal aidé à comprendre que toutes les personnes qui essaient de me forcer la main pour que je dise oui quand j’ai envie de dire non sont des manipulateurs. Ce livre qui m’a été recommandé par la psychologue du travail qui m’accompagne explique bien tous les mécanismes et donne des techniques pour s’affirmer face aux manipulateurs.

      J’ai récemment cherché des ressources sur l’urgence et sur la pression qu’on se met au travail, mais aussi dans nos associations et dans beaucoup trop de projet. Cet article m’a donné quelques références que j’ai envie de lire ... quand j’aurais le temps 😆 :
      https://www.ladn.eu/tech-a-suivre/toujours-plus-vite-jusquou-irons-nous-avant-de-ne-plus-pouvoir-tenir-la-cadence

      https://blogz.zaclys.com/depuis-les-gorces/cest-urgent

    • Voilà le principe qui est mien (que mon ancien responsable répétait souvent) : « Il est urgent d’attendre. »

      Où l’on se rend compte bien souvent que les demandes sont effectivement rarement si urgentes que ça. Maintenant qu’on a adopté une méthodologie assez stricte dans mon équipe (à base de « sprints », donc si la demande est hors du sprint c’est niet 90% du temps), on a moins de soucis. Avant ça, quand j’avais un gros doute, pour savoir si c’était vraiment urgent, j’attendais de voir si la personne me relance sur le sujet et parfois le sujet était carrément oublié, c’était juste une lubie passagère d’un gus qui pensait que les petites mains allaient s’activer dans tous les sens pour son plaisir. Sans compter les deadlines fantaisistes : « on veut tel truc absolument pour tel jour » puis, quand on livre le jour J, ça change d’avis ("finalement on déploie le truc dans un mois, on t’avait pas dit ?"), ça tergiverse, on revoit le truc qui a été pensé à la va-vite et finalement sera livré bien plus tard (ou même pas du tout). Donc oui, il faut toujours questionner l’urgence et savoir dire non (quand on peut, évidemment j’ai bien conscience que mes problématiques de travailleur de bureau ne sont pas celles de l’usine, de McDo ou de l’entrepôt Amazon et que quand on est tout en bas de l’échelle dire « non » est rarement une option...).

      Non tu as juste envoyé 2 mails à 1 heure d’intervalle et un slack en disant à quel point c’était important pour le groupe / l’entreprise et que ça aiderait beaucoup si je le faisais vite.

      Ah ah, et à multiplier par le nombre d’outils : le message slack perso pour me dire qu’un message a été envoyé dans un autre salon slack (par la même personne, et que j’ai vu hein) + éventuellement le mail et le ticket sur le même sujet voire le summum : venir dans le bureau pour dire « t’as vu mon slack ? »... Tout ça pose la question au passage de la pertinence d’avoir une messagerie instantanée en entreprise.

  • #Migrations, #énergie : la méthode italienne qui séduit l’Afrique du Nord

    La France perd de l’influence en Algérie, et cela profite à l’Italie. Le gouvernement de #Giorgia_Meloni a un plan pour l’#Afrique_du_Nord, axé sur les #hydrocarbures et la migration. Le courant passe bien d’Alger à Tunis ou Tripoli. Prochaine étape pour Rome : la #Mauritanie. Entretien avec Anne Marijnen, maîtresse de conférences en Science politique, Université Paris 8, laboratoire Cresppa.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/63683/migrations-energie--la-methode-italienne-qui-seduit-lafrique-du-nord
    https://www.rfi.fr/fr/podcasts/carrefour-du-maghreb/20250329-migrations-%C3%A9nergie-la-m%C3%A9thode-italienne-qui-s%C3%A9duit-l-afr
    #Italie #France #néo-colonialisme #externalisation #migrations #Tunisie #Libye #podcast #audio

    ping @karine4

  • Politiser la #haine

    Impossible de déjouer l’ascension électorale du #Rassemblement_national sans comprendre le #soutien que lui apportent un ensemble d’organisations non partisanes, extraparlementaires, d’intellectuels ou encore d’influenceurs, bref sans regarder du côté de cette nébuleuse identitaire qui lui sert de marchepied. Restés en marge de l’arène électorale, les #identitaires se sont progressivement placés au cœur d’un écosystème médiatique en se fondant dans les cadres du #néolibéralisme pour gagner en #respectabilité. Par la politisation des affects, ils construisent une #altérité_radicale entre un « nous » (les Français « de souche », les hommes, le vrai peuple) et un « eux » (les musulmans, les féministes, les trans, les « #woke »), qui contribue à rendre populaires les #idées_réactionnaires.
    Ce livre est le fruit d’une enquête au long cours. Débutée par une immersion chez les identitaires en 2010, elle est enrichie par l’analyse sociologique de leur #médiatisation, de leurs filiations idéologiques et de leurs #réseaux.

    https://ladispute.fr/catalogue/politiser-les-affects

    #livre #RN #médias #extrême_droite

    ping @karine4

    –-

    Extraits publiés sur le site de acrimed :
    https://www.acrimed.org/Politiser-la-haine-la-strategie-du-buzz

    Se placer du côté des « gens respectables »

    Dans leur rôle de cadrage des problèmes publics, les identitaires associent un langage propre à chacune de leurs actions : « Français de souche », « racisme antiblancs », « francocide » ou encore « grand remplacement ». Ces mots constituent un moyen pour eux de fabriquer des raccourcis interprétatifs. Les musulmans sont notamment associés à l’insécurité (ils sont assimilés à des « racailles ») en même temps qu’à des mauvais pauvres (ils viendraient bénéficier des aides sociales). Surtout, les immigrés sont rendus responsables de leur sort, puisque leur comportement serait imputable à leur essence (leur culture, leur religion, leur personnalité) plutôt qu’à des logiques sociales, collectives et structurales. De cette façon, les actions médiatiques des identitaires opèrent un acte de minoration des populations musulmanes, qui sont construites comme des altérités radicales [1], infériorisées par rapport à la population majoritaire. En relayant ces actions, les médias participent à la diffusion de ces chaînes de causalité et à la construction de la stigmatisation des populations musulmanes, dans un contexte où celles-ci sont invisibilisées dans l’espace public, en particulier les femmes, plus encore lorsqu’elles portent le voile [2].

    Mais ces raccourcis interprétatifs auraient peu de chances de s’imposer s’ils n’étaient pas alignés sur certains présupposés idéologiques déjà présents dans les médias grand public. Les journaux télévisés ont tendance à parler des minorités – comme c’est le cas des habitants racisés des banlieues – pour y souligner, souvent à partir des cas les plus extrêmes, les supposés problèmes d’insécurité (vols, drogue, rodéos, etc.) et de communautarisme religieux [3]. Cette médiatisation des banlieues offre un miroir saisissant de celle, folkloriste, proposée par le JT de 13 heures de TF1, des villages « authentiques » d’une France rurale des terroirs et des traditions [4]. Le cadrage audiovisuel des territoires populaires place insidieusement le normal du côté du peuple blanc, par opposition à des minorités racisées qui sont présentées par rapport à un écart avec la norme majoritaire et blanche. Certes, la réception de ces programmes télévisés ne vaut pas automatiquement adhésion et l’on sait que leur réception induit parfois des formes de résistance ou d’attention oblique [5]. Toutefois, ce constat n’empêche pas d’interroger la place des médias dans la construction des rapports sociaux de classe [6] et de race et la façon dont ils donnent la possibilité au public de réaffirmer ses positions au sein de cette structure sociale et raciale [7]. En cela, l’audiovisuel n’offre pas tant des idéologies racistes explicites que des principes de vision et de division du monde social et racial qui concordent avec les impensés de la population majoritaire [8] et qui concordent avec les visions du monde des identitaires.

    À l’inverse, dans l’audiovisuel privé en particulier, la gauche, bien plus que l’extrême droite, semble nager à contre-courant. Les journaux télévisés de ces chaînes fournissent un cadre normatif propice à la mise à distance des formes jugées illégitimes d’expression de l’injustice. Les mouvements de grève sont d’autant plus disqualifiés lorsqu’ils troublent l’ordre économique – blocage des raffineries, grève des transports, etc. – ou l’ordre sécuritaire – « violences » des manifestants, etc. [9] Le micro-trottoir auprès des voyageurs restés en gare du fait d’une grève des cheminots ou les porte-parole sommés de condamner les dégâts matériels causés par des manifestants apparaissent comme autant d’invitations à ce que le public s’identifie davantage aux usagers et consommateurs des biens et des services qu’aux travailleurs dont les motivations et la colère restent souvent incomprises.

    Les programmes de divertissement suivent une logique similaire, offrant des conseils pour optimiser ses achats, acquérir un logement, mais aussi l’aménager et le décorer. Ils enseignent également comment cuisiner, s’habiller ou éduquer ses enfants, participant ainsi à définir les bonnes normes et à dessiner les contours de la respectabilité sociale. Cette offre médiatique matérialise des distances entre groupes sociaux au sein des classes populaires, en valorisant plutôt les propriétaires par rapport aux locataires, ceux qui travaillent par rapport à ceux qui font grève, etc. La construction symbolique des groupes sociaux qu’opère cette offre médiatique et politique incline bien plus le public à regarder vers le bas, c’est-à-dire vers les fractions des classes populaires plus vulnérables, auprès desquelles il faut maintenir coûte que coûte une distance économique et culturelle, au détriment d’un regard porté vers le haut, c’est-à-dire vers les groupes sociaux mieux dotés, et qui semblent plus figurer comme des modèles à suivre que comme des modèles à éviter [10]. Or, sur les territoires où le vote RN semble être le mieux installé, être du côté de Marine Le Pen revient à se placer du côté des gens respectables, si bien qu’il n’est plus du tout un vote indicible, mais au contraire un motif de fierté [11]. À l’inverse, voter à gauche revient à se placer du côté des « cassos » – les fractions les plus fragilisées des classes populaires – et des immigrés, perçus comme des groupes moins respectables que le sien. Pour ces sympathisants RN, ils viendraient en France et feraient des enfants pour profiter des aides sociales, vendraient ou consommeraient de la drogue, commettraient des vols, auraient une hygiène douteuse [12].

    C’est pourquoi, dans les faits divers qu’ils politisent, les identitaires se placent toujours du côté des « gens respectables », de la majorité blanche. Dans un atelier consacré à la construction d’actions pour attirer l’attention des médias, on apprend à les accompagner d’une sémantique racialisante. Le formateur-militant fait état de quatre piliers que tout bon militant devrait avoir en tête lorsqu’il imagine une future action : « l’originalité, l’audace, la finesse et l’insolence ». « Surtout, évitez d’énoncer directement des généralités et préférez partir d’un fait. » Les identitaires aiment en effet s’appuyer sur des faits divers placés sous les feux de l’actualité, qui suscitent une vive émotion : l’affaire René Galinier, le décès de soldats français en Afghanistan, etc.

    « Par exemple, le restaurant "Chez papa" emploie des clandestins alors qu’il sert des produits du terroir [13]. Réfléchissez à l’angle. Qu’est-ce que vous voulez dénoncer ? Qu’est-ce que vous voulez faire ressortir ? Dans ce cas, dénoncer le patronat c’est trop vague, mais on peut préciser de quels patrons on parle. Réfléchissez aussi à qui revendiquera l’action : une association ? Les jeunes identitaires ? Le Bloc identitaire ? Ayez à l’esprit que l’objectif d’une action est double. Elle a comme objectif premier de faire interdire des concerts, comme dans le cas de la campagne contre Sniper (un groupe de rap), ou de dénoncer la malbouffe. Mais il y a un enjeu secondaire qui consiste à faire entrer une idée ou un concept dans la tête, comme "sanctuarisation du domicile" dans le cas de l’affaire Galinier [14]. Enfin, réfléchissez à la façon de médiatiser, à travers un communiqué de presse, des photos ou des vidéos, en sachant qu’il faut toujours publier avant le lendemain. Dans le cas d’une prise vidéo, réfléchissez à tout, à filmer le cadre de l’action et à faire des plans généraux, à bien positionner la banderole par rapport à la caméra. Travaillez une mise en scène, comme on l’avait fait pour l’action du Quick halal : "Vous ne servez pas de cochon, ils vont venir à vous !". Donc prévoyez des slogans, des banderoles, des tracts. La banderole est intéressante parce qu’elle fixe le message. N’oubliez pas en la réalisant que le plus important, c’est la vidéo, pas les gens qui sont là. Et ne cherchez pas non plus à copier ou à faire du réchauffé. Essayez toujours d’innover. »

    De cette façon, l’immigration devient dans le sens commun la principale cause des maux sociaux, éclipsant les cadrages concurrents de la gauche. Cette dernière est rendue inaudible sur les questions d’immigration, dont l’extrême droite est devenue propriétaire. Elle parvient plus difficilement à exposer ses propres chaînes de causalité dans les médias, et notamment la façon dont les rapports de pouvoir se perpétuent. Il n’en a pourtant pas toujours été ainsi. Jusque dans les années 1970, le discours dominant à propos de l’immigration reposait sur un cadrage « humanitaire », mettant l’accent sur la vulnérabilité d’immigrés qui bénéficient de peu de droits et qui subissent des discriminations racistes. Mais il est concurrencé à partir des années 1990 par un discours conservateur qui associe l’immigration à un trouble à l’ordre public et à une menace pour l’unité de la nation [15]. De personnes à défendre, les immigrés deviennent ainsi progressivement des individus à combattre. Militants et sympathisants d’extrême droite se mobilisent pour faire valoir leur point de vue, et quand les médias relaient le cadrage conservateur du phénomène migratoire, ils participent dans le même temps à invisibiliser le cadrage « humanitaire » concurrent.

    Pour le Rassemblement national, l’activité médiatique des identitaires est une aubaine. Le parti se propose de « remettre en ordre » la nation, en l’épurant de ses membres dont il présume qu’ils menacent son équilibre. La prise en charge politique du problème – moins de tolérance, sécurisation du territoire, etc. – est alignée sur le cadrage des identitaires, qui constituent ainsi des alliés objectifs du RN. Plus encore, les identitaires contraignent les politiques à se situer par rapport à un problème qu’ils sont parvenus à formuler et à imposer dans l’espace médiatique. La droite, et parfois au-delà, en concurrence avec le RN pour le même électorat, peut alors être tentée de reprendre la rhétorique de l’extrême droite et les propositions qu’elle formule pour tirer un bénéfice politique de ce cadrage médiatique. Indirectement, la stratégie métapolitique des identitaires contribue ainsi à tirer vers elle le débat public. On voit toute l’importance pour l’extrême droite positionnée dans le champ politique, principalement le Rassemblement national, d’être indirectement soutenue par des alliés positionnés de façon homologue dans le champ médiatique.

  • Plaques de rues et démultiplication des identités : Paul Vaillant-Couturier
    https://neotopo.hypotheses.org/10274

    Isabel de Bary est l’auteure de cette observation photographique et réflexion transversale, ainsi que du livret Toponymie d’Ivry-sur-Seine : https://www.ivry94.fr/2274/la-toponymie.htm PAUL VAILLANT COUTURIER — Cet homme avait un corps et un visage, les plaques de rue...

    #Adressage #ExploreNeotopo #Neotopo_vous_signale #Toponobservations #Toponomo-Litterature

  • Du #travail_domestique au #bénévolat : l’exploitation hors de l’entreprise
    https://lvsl.fr/du-travail-domestique-au-benevolat-lexploitation-hors-de-lentreprise

    « Rémunéré en expérience » est désormais un trait d’esprit répandu parmi les étudiants lorsque leur #stage n’ouvre pas droit à la gratification minimale. Alors qu’ils remplissent parfois les missions d’un salarié, les stagiaires devraient se contenter du gain de compétences et de la perspective d’obtenir, plus tard, un emploi correctement rémunéré grâce à l’expérience acquise. Bénévoles, […]

    #Société #engagement #exploitation #féminisme #matérialisme #néolibéralisme #patriarcat #RSA #service_civique

  • Au #Pérou, la progression du néolibéralisme militarisé
    https://lvsl.fr/au-perou-la-progression-du-neoliberalisme-militarise

    Répression militaire, criminalisation de la contestation, normalisation de la violence d’État… Depuis la fin du « conflit armé interne » (1980-2000), les forces militaires péruviennes n’ont jamais réellement quitté la scène politique. Jadis instrumentalisée pour justifier une « guerre sale » contre les guérillas Sentier lumineux et Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA), leur doctrine sécuritaire s’est adaptée à la […]

    #International #L'Amérique_latine_en_question #Dina_Boluarte #Néolibéralisme_militarisé #répression

  • Retour vers un monde où règne la #brutalité

    https://legrandcontinent.eu/fr/2025/01/21/se-preparer-a-lempire-curtis-yarvin-prophete-des-lumieres-noires

    Curtis Yarvin naît en 1973 d’un père diplomate américain, dont les parents étaient des Juifs communistes américains, et d’une mère protestante. Après une scolarité dans des écoles progressistes d’élite, il étudie la science informatique à l’université Brown puis à Berkeley avant de rejoindre une entreprise numérique. En 2002, il crée une plateforme de serveurs informatiques décentralisée Urbit puis en 2013 une entreprise visant à la développer, Tlön Corp, avec des investissements de Peter Thiel.

    Curtis Yarvin commence à publier sur des blogs sous le pseudonyme de Mencius Moldbug dont notamment un manifeste intitulé « The Mencius vision » en 2007 sur le blog Blowhards, où il défend le « formalisme » en se réclamant d’auteurs comme Jouvenel, Kuehnelt-Leddihn, Leoni, Burnham et Nock. Il lance à cette période son propre blog, Unqualified Reservations, sur lequel il développe sa théorie « néo-réactionnaire » qu’il définit comme « l’union de deux forces : l’esprit d’ingénierie moderne, et le grand héritage historique de la pensée pré-démocratique de l’Antiquité, de la période classique et de l’ère victorienne ». Il crée enfin une page Substack appelée Grey Mirror en 2020, où il développe l’idée que la démocratie serait une expérience politique ratée à laquelle il faut mettre fin.

    Ce nouvel article reprend les arguments de Curtis Yarvin, dénommé le prophète des Lumières noires (Dark Enlightments) dans le précédent article.
    Comprendre la politique européenne de Donald Trump : le plan Yarvin pour l’Ukraine | Le Grand Continent
    https://legrandcontinent.eu/fr/2025/03/15/trump-va-ceder-leurope-a-poutine-la-prophetie-de-curtis-yarvin

    La politique de Donald Trump sur l’Ukraine paraît erratique, énigmatique.

    En réalité, la Maison-Blanche pourrait suivre une stratégie très précise.

    Formulée par Curtis Yarvin en janvier 2022, elle doit être étudiée de près aujourd’hui.
    Nous la traduisons.

  • « Nous n’avons pas d’État » : la #Syrie post-Assad et ses contradictions
    https://lvsl.fr/nous-navons-pas-detat-la-syrie-post-assad-et-ses-contradictions

    Si les interrogations autour du #Hayat_Tahrir_al-Sham (HTS, la milice au pouvoir en Syrie) ont cristallisé l’attention de la presse, un autre phénomène est demeuré dans l’ombre : le démantèlement de l’État hérité de l’ère #Assad. Autour de 400.000 fonctionnaires ont été licenciés, au motif de lutter contre un système clientéliste. Sur ses décombres renaît […]

    #International #Alaouites #Damas #Homs #HTS #Idlib #Lattakié #néolibéralisme #Turquie

  • De l’#économie_de_guerre à la #guerre_sociale

    Pour financer le projet de #réarmement européen, le pouvoir et le camp néolibéral convoquent l’économie de guerre. Mais derrière cette appellation, ils pensent à tout autre chose qu’à une mobilisation des moyens économiques pour la sécurité du pays : imposer par la ruse leur agenda d’#austérité sociale.

    L’expression est désormais dans tous les discours. Elle sature même l’espace public. Du matin au soir, responsables politiques, économistes, observateurs géopolitiques convoquent « l’économie de guerre » pour souligner la gravité du moment.

    L’appellation est si claire qu’elle ne paraît appeler ni précision ni contestation. L’humiliation publique du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, par Donald Trump et son vice-président, J. D. Vance, les doutes qui planent sur la solidité de l’alliance transatlantique alimentent un climat de peur et d’angoisse partout en Europe. Chaque État membre a compris l’urgence de se réarmer et d’affirmer la #sécurité et l’indépendance du continent. Pourtant, dans aucun pays, en dehors de la France, on ne parle d’économie de guerre. Les autres États préfèrent évoquer des plans de réarmement, de renforcement de leurs capacités militaires, de sécurité.

    Avec raison, selon un connaisseur du monde de la défense, irrité par le détournement des concepts, la « grandiloquence inutile » des débats en France : « Mais de quoi parle-t-on ? Nous ne sommes pas en guerre. Il ne s’agit pas de consacrer l’essentiel de nos ressources à la guerre comme en 1914 mais d’augmenter les #dépenses_militaires pour les porter à 3-3,5 % du PIB. Pendant toute la guerre froide jusqu’en 1994, la France a consacré 5 % de son PIB à sa défense. On ne parlait pas alors d’économie de guerre. »

    Une économie sous le contrôle de l’État

    De nombreux travaux ont été menés par des historiens et des économistes sur les économies de guerre, un sujet malheureusement très fréquent dans l’histoire. Même s’il y a eu de nombreuses évolutions dans le temps, tous relèvent des caractéristiques précises dans les économies de guerre modernes.

    Cela peut paraître une évidence, mais il faut quand même l’énoncer : une économie de guerre s’applique à un pays en guerre, comme en Ukraine actuellement. Le conflit entraîne des pénuries, des ruptures dans les approvisionnements (énergie, produits alimentaires, matières premières) qui amènent le pouvoir à mobiliser toutes ses ressources pour assurer sa défense et sa sécurité.

    « La première grande mobilisation moderne, c’est la levée en masse au moment de la Révolution. Mais l’économie de guerre au sens actuel intervient avec l’industrialisation qui amène des guerres totales », explique Cédric Mas, historien militaire*. La guerre de 1914 est l’exemple le plus souvent cité : l’ensemble des moyens humains, économiques et financiers ont été alors mobilisés pour assurer la défense du pays. Alors qu’il n’existait pas d’impôt sur le revenu en France, l’épargne française fut requise pour payer l’effort de guerre, sous la direction de l’État.

    Car à circonstances exceptionnelles, moyens et mesures exceptionnels. « La défense ne peut plus être faite en laissant le libre jeu au marché, à la concurrence », rappelle Cédric Mas. Les besoins militaires, les ruptures et les pénuries dans les approvisionnements amènent le pouvoir à prendre des mesures coercitives pour répondre aux demandes des armées et assurer la défense du pays et sa survie.

    « Dans une économie en guerre, la production et la consommation se retrouvent organisées par l’État », résume Éric Monnet, directeur d’études à l’EHESS et professeur à l’École d’économie de Paris. « L’économie de guerre, c’est la subordination de l’appareil productif et des importations à l’effort militaire », complète Éric Dor, professeur d’économie à l’Ieseg School. En un mot, tout est décidé et orienté par l’État. L’économie devient totalement administrée, sous la conduite d’entités centralisées.

    Cette prise en main par l’État des moyens économiques se traduit souvent par des dispositions complémentaires drastiques comme la fin de la liberté de circulation des capitaux, le rationnement de certains produits, un contrôle des prix, voire une fixation autoritaire des prix. Ces mesures sont souvent accompagnées de taxations exceptionnelles contre les « profiteurs de guerre ».

    La seule énumération de ces mesures ne laisse aucun doute sur le sujet : ce n’est pas à ce cadre réglementaire que se réfèrent les responsables politiques et certains économistes lorsqu’ils convoquent actuellement l’économie de guerre dans leurs propos. La plus petite disposition qui marquerait les prémices d’un retour à une économie administrée leur ferait pousser des cris d’orfraie.
    Dans les pas du rapport Draghi

    Le plan de réarmement européen n’imagine d’ailleurs pas cela. Il s’inscrit, sans le dire explicitement, dans la continuité du rapport Draghi. Présenté à l’automne, celui-ci pointait la nécessité d’une reprise en main rapide des États membres, d’une relance des investissements productifs et dans la recherche, sous peine de disqualification européenne face à la Chine et aux États-Unis. Nombre de responsables européens avaient applaudi, déclarant que le rapport Draghi devait devenir la « feuille de route » de l’Union européenne (UE). Avant d’ajouter : « Mais il y a le veto allemand. »

    Le revirement stratégique du futur chancelier allemand, Friedrich Merz, appelant son pays et l’Union à devenir indépendants des États-Unis et à assumer la défense du continent a provoqué un électrochoc. Brusquement, nombre de verrous qui pesaient sur la zone euro ont sauté. Les dépenses d’investissement militaires, comme le demandait la France depuis deux décennies, pourraient ne plus être comptabilisées dans les règles du traité de Maastricht. L’utilisation de fonds européens pourrait être rendue possible.

    Surtout, l’Allemagne se dit prête à abandonner sa politique économique restrictive et à lancer un vaste plan de relance d’investissements dans la défense et les infrastructures stratégiques. Un changement attendu depuis quinze ans, mais qui reste conditionné à l’adoption d’une réforme constitutionnelle brisant les règles d’airain sur le déficit budgétaire.

    Saisissant ce moment unique, la Commission européenne pousse les feux. Même si les chiffres annoncés sont loin des efforts préconisés par le rapport Draghi, ils s’inscrivent dans cet esprit. Ils entérinent un effort massif d’investissement pour la défense et les infrastructures stratégiques. Le rapport prévoit aussi un recours massif à l’épargne privée européenne, censée poser les fondements d’une union de l’épargne et des capitaux. Un succédané de l’Union bancaire que Mario Draghi et les responsables européens appellent de leur vœu.
    Les leçons du plan Biden

    « Tel qu’il est présenté à ce stade, il pourrait s’apparenter à un vaste plan de relance industriel européen à partir de la défense », analyse Éric Monnet. Alors que les économies européennes sont en stagnation depuis une décennie, que le continent est menacé de déclassement industriel, l’idée de saisir l’urgence du moment et d’utiliser les dépenses militaires considérées comme un puissant levier de recherche, d’innovation et de soutien industriel, pour assurer à la fois la sécurité du continent et remettre l’économie européenne sur les rails, fait sens.

    Est-ce un des objectifs poursuivis par l’UE ? Beaucoup de flou, d’incertitudes, d’ambiguïtés demeurent. Au point que certains redoutent que, passé les déclarations martiales, celles-ci n’aboutissent qu’« à des paroles verbales », et qu’une fois de plus l’Europe ne soit pas au rendez-vous.

    Car au-delà des annonces, un cadre précis doit être dressé. En matière de défense, c’est la commande publique qui donne normalement l’impulsion. Mais qui décidera, l’UE, les États ou les industriels ? L’Union européenne est-elle prête à mettre entre parenthèses son principe de « libre concurrence » pour donner une préférence européenne, voire nationale dans certains cas ? En un mot, y aura-t-il une organisation, une planification pour mener ce projet de réarmement européen ?

    Les réponses à ces questions sont essentielles pour la suite. Car les leçons du vaste plan de réindustrialisation lancé par Joe Biden au travers de plusieurs programmes (Inflation reduction Act, Chips Act, Renewable energy and efficency Act) doivent être tirées. Malgré les centaines de milliards de dollars apportés par le Trésor américain, les retombées ont été jugées insuffisantes par les Américains. L’échec relatif de ce plan a participé à la réélection de Donald Trump.

    Pour l’économiste James Galbraith, la déception du plan Biden découle d’une faute originelle : le refus d’intervention étatique. À la différence du New Deal lancé par Roosevelt, Joe Biden a refusé d’engager le pouvoir étatique et les ressources publiques pour définir, arrêter, contrôler les productions et les techniques nécessaires, préférant s’en remettre aux entreprises privées pour faire ces arbitrages. Or celles-ci décident des productions, des technologies à mettre en œuvre en fonction de leurs intérêts, du profit et du pouvoir qu’elles peuvent en escompter, pas en fonction de l’intérêt général.

    Le plan européen risque d’être confronté aux mêmes ambiguïtés, faute d’éclaircissements. À cela s’ajoute une autre inconnue, de taille : l’appareil industriel européen est-il en capacité de répondre aux besoins de défense européens ? Face à l’urgence invoquée, les milliards que l’UE entend demander à l’épargne privée européenne ne vont-ils pas se transformer en achats massifs d’équipements américains ou autres, avec de faibles retombées pour le continent ?
    L’agenda inchangé du néolibéralisme

    Alors que l’Europe pourrait s’engager dans une transformation existentielle, on attendrait des échanges sérieux, des éclaircissements approfondis. Des débats ont commencé dans d’autres pays sur les buts et les modalités de ce projet. En France, rien de tel.

    La nécessité d’augmenter les dépenses militaires que les gouvernements successifs ont négligées pendant plus de vingt ans ne fait pas débat. La question de savoir comment mobiliser de nouvelles ressources dans un contexte de délabrement budgétaire et d’endettement massif après huit années de macronisme mérite, elle, d’être analysée, discutée, arbitrée. Et ne peut se satisfaire de réponses simplistes.

    Mais pour le pouvoir, tout se résume pour l’instant à un seul slogan : l’économie de guerre. La peur et l’urgence étant censées éteindre toutes les réflexions.

    « Il est difficile de parler d’austérité, de réforme. Tout cela ne passe plus auprès de la population. Mais le logiciel néolibéral reste inchangé. Comme au moment du covid, ils mobilisent le champ lexical militaire pour faire passer des mesures qui ne passeraient pas autrement », relève Cédric Mas.

    Au nom de la défense de la nation face à l’impérialisme russe, le camp néolibéral est reparti sans attendre en campagne. « Augmenter le temps de travail, restreindre l’accès à l’assurance-chômage, partir en retraite plus tard, simplifier radicalement la vie des entreprises, libérer l’innovation sont désormais des impératifs sécuritaires », s’est empressé d’écrire l’économiste Nicolas Bouzou, régulièrement rémunéré par les entreprises du CAC 40 pour publier des études « positives ».

    Depuis, c’est le concours Lépine des propositions de réformes, plus brutales et régressives les unes que les autres. Tout y passe : l’âge et le financement de la retraite, la énième réforme de l’assurance-chômage, le temps de travail, les services publics, l’environnement... Le tout sur fond de déréglementation absolue, de suppression des normes, des règles, des lois qui brident l’énergie, qui entravent la liberté du capital. C’est-à-dire l’inverse d’une économie de guerre.

    Par ruse, ce qui est présenté comme un impératif de sécurité face à la montée des tensions géopolitiques avec la Russie et aux incertitudes américaines se transforme en une guerre sociale. Ce qui pourrait devenir un plan de relance militaire et industriel européen se décline à nouveau sous forme d’austérité et de régression, pour le seul profit du capital.
    L’indispensable adhésion

    Sans aucune prise de distance, Emmanuel Macron a repris cet agenda, le même qu’il décline depuis huit ans. Tout en appelant à la mobilisation et à l’unité, il a tenu à souligner d’emblée que les augmentations de dépenses militaires seraient faites « sans impôt », mais avec des « réformes », appelant tous les corps sociaux à lui donner des idées.

    Cette obstination du chef de l’État à défendre « quoi qu’il en coûte » tous les préceptes néolibéraux, qui ont pourtant démontré leurs failles, voire leur faillite, depuis plus d’une décennie ne peut que surprendre. Surtout pour un responsable qui ne cesse de prôner le changement, la mobilité intellectuelle face aux événements du monde.

    Comment peut-il croire que ces régressions sociales qu’il avance depuis huit ans et qui suscitent un rejet grandissant pourront brusquement être acceptées sous le motif de la sécurité ? Comment penser faire l’unité quand il exonère par avance, au mépris des fondements de la République, les puissances d’argent de toute contribution à la sécurité et à la défense du pays ? Plus prosaïquement, comment espérer mobiliser l’argent des Français quand dans le même temps le gouvernement nourrit une insécurité sociale à tous les niveaux, qui ne peut qu’alimenter la défiance ?

    « Dans toutes les économies de guerre, il y a un élément indispensable pour soutenir la mobilisation des ressources et la cohésion d’un pays : c’est l’adhésion de la population. Sinon, cela se transforme en révolte ou en rejet. C’est ce qui s’est passé en 1918 en Russie », rappelle Éric Monnet. En plantant d’emblée un cadre déséquilibré, renforçant des inégalités déjà galopantes, Emmanuel Macron risque de ne jamais trouver cette adhésion.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/090325/de-l-economie-de-guerre-la-guerre-sociale
    #macronisme #France #guerre #néolibéralisme #mots #vocabulaire #terminologie #industrialisation #plan_de_réarmement_européen #réarmement_européen #rapport_Draghi #Allemagne #infrastructures_stratégiques #déficit_budgétaire #épargne_privée #relance_industriel #économie #réindustrialisation #plan_Biden #champ_lexical #réformes_sociales #déréglementation #ruse #régressions_sociales