• Virgil a perdu l’oeil gauche à la suite d’un tir injustifié de LBD d’un policier, Konbini
    https://www.youtube.com/watch?v=J0dexnkRC7c

    Virgil, 24 ans, a perdu l’oeil gauche à la suite d’un tir injustifié de LBD d’un policier. Il marchait seul dans les rues de Nanterre après la marche blanche en hommage à Nahel. L’ancien militaire témoigne : “J’ai eu la chance de ne pas avoir perdu la vie ce jour-là”

    Virgil R., autre victime de la police à Nanterre
    https://www.humanite.fr/societe/violences-policieres/virgil-r-autre-victime-de-la-police-nanterre-802994

    Visé par un tir de LBD sans aucune justification, à Nanterre, le 29 juin, le jeune homme a perdu son œil gauche. Alors qu’une enquête est ouverte, il revient sur la soirée du drame et lance un appel à témoins.

    La rue Craiova, à Nanterre est déserte ce 29 juin, en fin de soirée, quand Virgil s’y engage. Il vient de quitter des amis pour aller à la recherche d’une boutique encore ouverte où acheter à manger pour tout le monde. Après avoir marché quelques mètres le jeune normand aperçoit au bout de la rue une patrouille de trois ou quatre policiers, armés et casqués qui s’avance. « Je ne les regarde pas spécialement, je continue mon chemin tranquillement. Je m’apprête à les saluer quand on va se croiser », explique-t-il.

    Le jeune homme n’est pas spécialement inquiet même s’il sait par expérience que sa couleur de peau joue en sa défaveur aux yeux des forces de l’ordre : « Quand je circule en voiture en région parisienne, je me fais systématiquement arrêter. Si je me promène en jogging, il est rare que j’échappe à un contrôle d’identité... Mais comme je ne commets pas d’infraction, que je fais profil bas quels que soient les propos ou les provocations que j’entends, je ne leur donne pas l’occasion de faire dégénérer la situation.

    #paywall

    #police #Nanterre #LBD

  • Angela Davis, Judith Butler, Ken Loach, Annie Ernaux, Adèle Haenel, Éric Cantona... Cette tribune a été écrite par la Legal Team antiraciste, constituée en réponse aux arrestations massives pendant et après les révoltes qui ont éclaté à la suite du meurtre de Nahel par un policier à Nanterre.

    https://www.humanite.fr/idees-debats-tribunes/mort-de-nahel/tribune-mort-de-nahel-cette-fois-tout-le-monde-vu-802823

    Cette fois, tout le monde a vu.

    Une voiture jaune roule dans les rues de Nanterre. C’est un mardi du mois de juin. Il est près de huit heures du matin, trois adolescents sont à bord. Le véhicule de location emprunte la voie de bus. Deux policiers activent leur gyrophare et demandent au conducteur de stationner. Il s’appelle Nahel, il a 17 ans. Nahel poursuit sa route, grille un feu rouge. Les deux policiers le rattrapent et, pied à terre, arme au poing, lui somment de baisser la vitre. Il la baisse. L’un d’eux crie « Je vais te mettre une balle dans la tête ». Puis tire. Nahel meurt, une balle dans la poitrine.

    Cette mort s’ajoute à tant d’autres sous les tirs de la police. Des morts qui se ressemblent : des hommes le plus souvent, non-blancs, issus des classes populaires.

    Sauf que, cette fois, le pays tout entier a assisté à la mise à mort.

    Chacun a vu le policier ouvrir le feu sur un adolescent qui ne présentait aucune menace physique. Le coupable d’un délit routier n’a pas écopé d’un an d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende, la peine maximale pour ce type d’infraction : il a été tué à bout portant par un ancien soldat engagé en Afghanistan et membre de la Brav-M. Ce matin-là, la mère de Nahel lui avait dit de faire attention à lui. Bientôt elle dira : « C’était ma vie, c’était mon meilleur ami, c’était mon fils, c’était tout pour moi. »

    Nahel faisait du rugby. L’école, ça n’était pas ça ; il livrait des pizzas. Un gamin des quartiers, raconteront ceux qui l’ont connu.

    Et puisque, cette fois, tout le monde a vu, puisque, cette fois, tout le monde a su que la déposition policière était une fabrication, la colère s’est étendue au pays. « Ce qui s’est passé à Nanterre cette semaine, c’était la fois de trop », confie un jeune homme à la presse, avant d’ajouter : « On est tous des Nahel aujourd’hui. » On appelle ça une émeute. On appelle ça une révolte. Qu’importe, au fond. « De quoi se compose l’émeute ? De rien et de tout. D’une électricité dégagée peu à peu, d’une flamme subitement jaillie, d’une force qui erre, d’un souffle qui passe. Ce souffle rencontre des têtes qui parlent, des cerveaux qui rêvent, des âmes qui souffrent, des passions qui brûlent, des misères qui hurlent, et les emporte. » C’est du vieil Hugo. Les Misérables. Alors des feux d’artifice visent les forces de police. Des poubelles brûlent. Des abribus brûlent. Des voitures brûlent. Des locaux de la police sont visés, des mairies, des écoles. Des magasins sont pillés. Le gouvernement déploie le RAID, la BRI et le GIGN ; l’extrême droite, elle, lance une cagnotte au profit du tueur de Nahel. La somme récoltée dépasse en quelques jours le million d’euros. Une prime au meurtre.

    À ces « misères qui hurlent », la Justice ne répond pas par la justice mais par la répression. On compte à l’heure qu’il est plus de 3 600 interpellations. Déjà 380 peines de prison ferme. Les tribunaux ne traînent pas face aux citoyens sans éclat. Ils frappent nos jeunes têtes. Matent les « mal élevés ». Nos rues crient ce qu’elles n’ont jamais cessé de crier depuis les premières révoltes des quartiers, dès 1978 : « Nous ne sommes pas du gibier à flic ! » Nos rues crient ce que l’Institut Montaigne a, poliment, fait savoir en 2015 : « Mohammed a quatre fois moins de chances d’être recruté que Michel. » Nos rues crient ce qu’une enquête du Défenseur des droits a, courtoisement, démontré en 2017 : les jeunes hommes « perçus comme noirs ou arabes » ont « une probabilité 20 fois plus élevée que les autres d’être contrôlés » par la police. Nos rues crient ce que l’ONU vient, à bas bruit, de déclarer : il existe en France de « profonds problèmes de racisme et de discrimination parmi les forces de l’ordre ».

    Il y a Nahel, bien sûr.

    Il y a le policier, bien sûr.

    Mais il y a surtout l’ordre du monde.

    Un ordre dans lequel Nahel perd la vie pour un délit routier et le policier devient millionnaire pour un crime de sang. Un ordre qui expose ces vies minoritaires à des formes bien spécifiques de violences et de dangers. Cet ordre ne fera jamais qu’engendrer le désordre. La paix n’est possible que par l’égalité et la justice. Sans elles, de nouvelles émeutes éclateront, de nouvelles révoltes. En France comme ailleurs. En France comme aux États-Unis. Qu’elles prennent le nom de George Floyd ou de Nahel. Répondre par la prison ne répond qu’à un désir de vengeance : on n’a jamais pansé une plaie avec des barreaux. Le moment exige une grande délibération nationale. Une remise à plat politique. Des retours éminemment concrets. Un premier pas serait de revenir sur les peines de prison infligées aux révoltés par une Justice aussi brutale qu’expéditive. Le gouvernement a réclamé une réponse pénale « sévère », « rapide » et « systématique ». Il l’a obtenue ; nous la dénonçons. Nous réclamons, nous, l’abandon des charges qui pèsent sur eux.

    Et nous faisons nôtres les revendications des collectifs de familles de victimes et des organisations militantes. Lesquelles demandent entre autres choses :

    – la création d’un organe entièrement indépendant chargé d’enquêter sur les violences et crimes policiers

    – la limitation drastique de l’usage des armes à feux par les forces de l’ordre et l’interdiction de toutes les autres pratiques létales, comme le plaquage ventral et la clé d’étranglement

    – la reconnaissance du mobile racial et raciste de ces violences.

    Quelques jours après la mise à mort de Nahel, un autre homme est tombé sous les balles de la police. Son nom, c’était Mohamed. Il allait être père pour la deuxième fois. Il a reçu une balle de LBD dans la poitrine, un soir de révolte, à Marseille, alors qu’il filmait une interpellation policière. De quelles images la police pensait-elle nous priver ?

    Maintenant, tout le monde a vu.

    Maintenant, tout le monde sait.

    Il nous reste à agir. »

    #Angela_Davis #Ken_Loach #Annie_Ernaux #Éric_Cantona #Nahel #Nanterre #LBD #police

  • "Avec cette cagnotte, les gens soutiennent un policier quand il tue un Arabe. Quand un policier tue, il est millionaire".

    Les amis de Nahel, les habitants de Nanterre sont toujours très en colère sur le traitement réservé aux quartiers après la mort de l’ado. Notre reportage.

    https://twitter.com/booska_p/status/1677271489043742721
    #Nahel #Nanterre #amis #témoignage #jeunes #colère #tristesse #dignité #quartiers_populaires #banlieues #jeunesse

  • #Accusée #à_tort d’avoir frappé un #policier, Ines est sauvée par une #vidéo et dépose #plainte pour faux | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/070723/accusee-tort-d-avoir-frappe-un-policier-ines-est-sauvee-par-une-video-et-d

    #Vidéastes_indépendants : filmez (et floutez) !

    À l’origine de la plainte d’Ines*, il y a une vidéo de 42 secondes qui a fait le tour des réseaux sociaux. Sur les images enregistrées le 29 juin à Nanterre (Hauts-de-Seine), on la voit jeter une canette de soda en direction de deux policiers, sans les toucher. La jeune femme porte un voile blanc que les forces de l’ordre tentent de lui arracher. Mais dans le procès-verbal d’interpellation, Ines est accusée d’avoir frappé un policier.

    Cette jeune femme, Mediapart l’a retrouvée par hasard samedi 1er juillet, jugée en comparution immédiate au tribunal de Nanterre, pour « violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique ». Ce qui lui a permis d’éviter une peine de prison, c’est la vidéo : face aux images diffusées par l’avocate, les faits ont été requalifiés en simple « rébellion ».

    Et d’après nos informations, Me Shanna Benhamou a déposé plainte, mercredi 5 juillet, pour « faux en écriture publique par une personne dépositaire de l’autorité publique », contre le policier à l’origine du procès-verbal.

    https://twitter.com/CivicioY/status/1674494415421730824

    Au départ de cette affaire, il y a donc une tentative d’interpellation musclée, dans le quartier de Nanterre-Préfecture, à laquelle Mediapart a assisté. Ce jeudi 29 juin, la situation est tendue. En début d’après-midi, la marche en hommage à Nahel s’est déroulée dans le calme mais a été dispersée à l’aide de gaz lacrymogène et des affrontements ont aussitôt éclaté.

    Sur l’esplanade Charles-de-Gaulle, il est près de 21 heures lorsqu’un incendie se déclenche dans les locaux d’une banque détruite un peu plus tôt. Un immeuble d’habitation menace de prendre feu.

    La vidéo filmée par un anonyme montre une jeune femme jeter une canette de soda en direction de deux policiers, à quelques mètres. La canette passe entre les deux #fonctionnaires, équipés de #LBD 40, de protections et de casques.

    L’un d’eux hésite un instant, puis se met à courir vers elle. Une fois à sa hauteur, il la saisit et tente de lui arracher son léger voile blanc, puis cherche à l’extraire du groupe dont elle fait partie. Des femmes s’interposent en criant. La jeune fille semble surprise, essaie de couvrir à nouveau ses cheveux. Dans la confusion, un deuxième #policier l’attrape par les bras. Elle tente cette fois de se soustraire à l’interpellation, en se débattant avec ses mains et ses pieds. 

    Tandis que plusieurs membres des forces de l’ordre parviennent à l’entraîner un peu à l’écart, un attroupement se forme, des gens hurlent, des projectiles sont lancés sur les policiers qui, pour disperser le groupe, font usage de gaz lacrymogène. L’un d’eux jette également une grenade assourdissante. La vidéo s’arrête et la jeune fille disparaît derrière un immeuble.

    « Deux coups de poing au niveau du visage et de la nuque »
    Elle est alors relâchée, sous nos yeux, par les policiers. Rejointe par ses amies, elle réajuste aussitôt son voile. Puis une heure plus tard, Ines est finalement interpellée dans une rue adjacente. 

    Lorsque Mediapart la retrouve en comparution immédiate, samedi 1er juillet, il est déjà près de 23 heures quand elle est amenée, les mains menottées dans le dos, dans la salle d’audience. Elle est habillée avec le même t-shirt noir que sur l’esplanade Charles-de-Gaulle, le même pantalon, les mêmes chaussures, mais ne porte plus son léger voile blanc. Elle vient de passer 48 heures en garde à vue, au commissariat de Rueil-Malmaison.

    Terrorisée, elle a les larmes aux yeux, et ne cesse de faire et défaire son chignon. « Elle avait peur de finir en prison », confiera plus tard Me Shanna Benhamou.

    Âgée de 21 ans, Ines travaille aux côtés d’enfants handicapés et c’est la première fois qu’elle se retrouve devant un juge. Dans son procès-verbal (#PV) d’interpellation, que Mediapart a pu consulter, un policier de la BAC 92 (la brigade anticriminalité des Hauts-de-Seine) affirme qu’Ines s’est approchée de lui par le côté, qu’elle l’a agrippé par son uniforme, et qu’elle lui a mis « deux coups de poing au niveau du visage et de la nuque ». 

    Le policier parle d’une centaine de personnes rassemblées sur l’esplanade Charles-de-Gaulle, d’une « horde d’individus » et de « pillards » jetant des projectiles, de la présence de manifestants « style black bloc ». Rien de tout cela pourtant. S’il y a une urgence à ce moment-là, c’est l’incendie au rez-de-chaussée de la banque, qui risque de se propager. La seule préoccupation de la majorité des personnes présentes est d’ailleurs d’appeler les pompiers. Le PV d’interpellation mentionne pourtant une « situation à un niveau dégradé jamais vu auparavant ».

    Travaux d’intérêt général
    Après la lecture des faits par le tribunal, l’avocate d’Ines bondit et lance : « Tout est faux. Nous ne sommes pas face à une grande délinquante. Inès connaissait Nahel, elle était en colère, c’est vrai, mais elle était surtout triste. Ce qu’attendent aujourd’hui les citoyens, c’est une justice objective. »

    Me Benhamou se lève et s’approche du président du tribunal, Benjamin Deparis. L’ordinateur à bout de bras, elle déclenche la vidéo. Dans la salle d’audience résonnent les détonations, les cris. À la fin du film, le magistrat ne dit pas un mot. 

    Figée dans le box, Inès parle peu, cherche ses proches du regard. La jeune femme reconnaît avoir jeté la canette en direction des forces de l’ordre et un coup de pied lorsqu’ils ont tenté de l’interpeller. Le procureur de la République s’adresse à la prévenue : « Les policiers ne sont pas là pour être pris pour cible par des jets de canette. J’espère que vous saurez vous en souvenir. » Ce rappel fait, il renonce à requérir toute condamnation pour les supposés coups de poing et demande une requalification en « rébellion ».

    Le tribunal suit, condamnant aussi Ines pour « violences volontaires » s’agissant du jet de cannette, en tout à 105 heures de travaux d’intérêt général. Dans le box, Ines esquisse un léger sourire, mêlé à des sanglots. À la sortie, « elle était très choquée, j’ai vu une jeune femme très vulnérable, elle n’arrivait pas à trouver les mots », confie son avocate.

    « Sans cette vidéo, je n’aurais pas obtenu la requalification des faits, le tribunal n’avait aucun élément pour me donner raison, poursuit Me Benhamou. La seule chose que l’on a dans ce dossier, c’est ce PV qui affirme qu’elle a volontairement donné des coups de poing. » 

    L’infraction de faux nécessiterait un caractère intentionnel et la démonstration d’un décalage suffisamment important entre les faits et leur retranscription pour en constituer la matérialité.

    Le parquet de #Nanterre
    Dans cette procédure, en prime, il y a des erreurs dans le PV d’exploitation de la vidéo, dressé par d’autres fonctionnaires qui écrivent que la canette « atteint le policier de droite qui se retourne ». Sur les images, on voit pourtant qu’elle passe entre les deux hommes. « C’est encore faux », s’agace l’avocate.

    En France, le faux en écriture publique est un délit puni de dix ans d’emprisonnement. Commis par une personne dépositaire de l’autorité publique, c’est un crime passible de quinze ans.

    Questionné par Mediapart pour savoir si une enquête serait ouverte à la suite de cette audience, le parquet de Nanterre indiquait mardi : « Nous ignorons encore comment sera motivé le jugement sur cette affaire [il n’était pas encore connu – ndlr], donc nous étudierons cette option. En tout état de cause, l’infraction de faux nécessiterait un caractère intentionnel et la démonstration d’un décalage suffisamment important entre les faits et leur retranscription pour en constituer la matérialité. Or le tribunal a requalifié les faits et les a condamnés sur ce nouveau chef. »

  • « La maman de Nahel a le droit de vivre son deuil comme elle veut ! », Gaëtan Gracia, CGT Ateliers Haute-Garonne
    https://www.revolutionpermanente.fr/La-maman-de-Nahel-a-le-droit-de-vivre-son-deuil-comme-elle-veut

    Suite à la marche d’hommage à Nahel à Nanterre, l’extrême droite a trouvé un nouvel angle d’attaque aussi ignoble que raciste : s’en prendre à Mounia, la maman du jeune Nahel tué par la police. Billet.

    Selon eux, si celle-ci a souri, levé le poing ou fait du bruit avec une moto lors de la marche blanche de ce jeudi, c’est que son deuil ou sa peine ne serait pas vraiment sincère. Julien Rochedy, comme d’autres, a laissé entendre que cela serait le symbole d’une différence entre ces « gens très différents » qui « manquent de cœur » d’un côté, et « nous », désignant probablement la « civilisation blanche occidentale » comme il l’explique à longueur de vidéo.

    Pourtant, toute personne, qu’elle soit blanche ou non, qu’elle habite en quartier ou à la campagne, toute personne ayant vécu des deuils et perdu des proches sait que parfois, le sourire ou le rire peuvent se mêler aux larmes. Parfois, on pleure et on ne dit rien. A d’autres moments, on se serre les coudes, on se raconte nos vies ou nos souvenirs avec la personne qu’on aimait, on rigole bêtement de choses qu’on a partagé.

    Comme Mounia, on peut remercier les gens qui sont venus avec un sourire et fondre en larmes dans la seconde qui suit. Comme Mounia, on peut essayer de garder la face, de ne pas s’effondrer, en se disant souvent que c’est ce que la personne qu’aurait voulu qu’on fasse la personne qu’on aimait.

    edit La cagnotte lancée en soutien du policier auteur du tir mortel à #Nanterre dépasse désormais celle lancée pour la mère de Nahel.

    #Nahel

    • Daniel Karlin et Tony Lainé ont écrit deux livres où il est question du deuil entre autre qui sont deux petits bijoux : -Le petit donneur d’offrande et autres histoires de fou.
      – Les violences de l’amour
      La maman de Nahel mérite toute notre compassion notre respect et notre solidarité.

  • 📣Ella Kelian sur Twitter :
    https://t.co/74z9KnEgjF" / Twitter
    https://twitter.com/EllaKelian/status/1674642392085823488

    Ella Kelian
    @EllaKelian
    Comme prévu la colère des cités n’a rien de celle du petit bourgeois, comme prévu elle est absolument incontrôlable, et comme prévu, elle traverse le pays…

    Entre incendies, saccages et pillages, de Nanterre, à Marseille, de Nantes à Toulouse en passant par Saint Etienne, c’est une véritable démonstration de force du "plus rien à foutre".

    Il était pourtant évident à comprendre qu’il valait mieux éviter la "convergence des méprisés" mais ce quinquennat par sa propre violence et son injustice sociale exacerbée aura déroulé le tapis rouge à la haine jusqu’à l’extrême limite :

    « L’élastique vient de craquer, on ne joue pas avec la misère, ni avec le racisme sans conséquences, ce qui devait arriver est arrivé »

    Certains ont gentiment chanté "on est là" d’autres sont plus démonstratifs pour expliquer que d’une manière ou d’une autre il est temps de comprendre qu’ils comptent dans l’équation..

    La France est submergée par une déferlante émeutière, et découvre hébétée que la tranquillité de ce pays ne tient pas grâce à la police, encore moins grâce aux autorités, et certainement pas grâce aux éditorialistes faussement bravaches et carrément racistes, mais uniquement grâce à la volonté des citoyens de ne pas se rebeller.

    Les images de cette nuit envoient un message clair :

    « Ceux qui n’ont pas été choqués par la vidéo d’un môme se faisant littéralement abattre par un policier, sont choqués par le saccage de Nike ou de Vuitton, finalement qui n’a aucun sens des valeurs humaines, morales et républicaines dans ce pays ? »

    Toute la violence de ces émeutes pose cette question sur la table avec fracas…

    Que cette révolte incontrôlable serve de prétexte aux éternels casseurs qui squattent le moindre effet de foule pour casser des vitrines, n’est pas une nouveauté, chacun sait qu’ils n’ont ni états d’âme ni revendications, mais aujourd’hui les images du chaos sur un fond d’homicide volontaire prouvent à quel point on a joué avec l’embrasement de la société..

    Ces émeutes sont un électrochoc, un avertissement cinglant, ce matin le sujet n’est pas de savoir "qui a brûlé quoi" mais quelles sont les raisons du chaos, comment en est-on arrivé à l’embrasement, où avons-nous failli pour que la jeunesse de nos quartiers soit animée d’une telle colère… ?

    Si pour y réfléchir comme à chaque fois nous rajoutons de la furie à la furie, de la stigmatisation à la stigmatisation, nous n’apporterons pas la moindre réponse ni solution…

    Et tout tient certainement en cela :
    « Aujourd’hui, plus personne n’a envie de faire l’effort de se comprendre ! »

    Comme à chaque fois, certains vont ponctuer leur phrase par un "racaille" qui expliquerait tout, mais quand la police vous tutoie, quand le politique, le journaliste vous traitent de racaille qui institutionnalise en réalité le manque de respect ??

    On se croit autorisé à tout avec les habitants des cités que l’on a méprisés, délaissés, et dont on pense que parce que l’on a mis un pognon de dingue pour y créer 1 bowling et 3 club de hip-hop, ils devraient être non seulement assignés à résidence dans leur quartier, mais en plus, devraient dire merci, tout ceci en se laissant insulter, et en étant prié de se taire, y compris quand leurs enfants se font littéralement assassinés par ceux qui incarnent l’autorité…

    Ça aura tenu quand même bien longtemps avant que l’élastique ne claque, ce pourquoi le sujet n’est pas de condamner la violence, d’appeler au calme, mais de tout reprendre à zéro, sans quoi ce ne sera que "reculer pour mieux sauter " ce que nous faisons depuis des décennies…

    Et comme l’intensité de la colère augmente d’émeutes en émeutes, il est peut-être urgent de cesser de jouer aux cons !!

    #Nahel #Nanterre #emeutes

  • [au fil de la journée du 29 juin, varia]
    CARTE. Mort de Nahel à Nanterre : quelles sont les villes les plus touchées par les violences urbaines en Île-de-France ?
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/carte-mort-de-nahel-a-nanterre-quelles-sont-les-villes-

    28 juin et nuit du 29 juin, par touches lacunaires, et articles plus approfondis
    https://seenthis.net/messages/1007824

    "Thread des vidéos les plus FOLLES d’hier] soir en France."
    https://twitter.com/kaayaace/status/1674213673315827714
    avec disqueuse and so on mais pas les deux scènes avec fusils que j’ai vu : tirs sur des caméras de surveillance placées en hauteur ; ni les plus efficaces moment de pyrotechnie, ni l’utilisation d’explosif pour mettre à distance la police

    une belle compilation vidéo (c’est pas riot porn)
    https://twitter.com/PerkutMedia/status/1674407279272050688

    les images, vérifiées par l’ImMonde, de plusieurs commissariats pris pour cibles (lors d’une des attaques, une personne armée d’un fusil en couverture)

    https://www.lemonde.fr/societe/video/2023/06/29/mort-de-nahel-m-a-nanterre-les-images-verifiees-de-plusieurs-commissariats-p

    Lors des émeutes de 2005, 11 500 policiers et gendarmes avaient été mobilisés... https://berthoalain.files.wordpress.com/2007/12/emeutes-de-2005-dans-les-banlieues-francaises.pdf Darmanin annonce la mobilisation ce soir de 40 000 #policiers, quatre fois plus que les 9000 d’hier, avec en prime le RAID, la BRI et le GIGN engagés en réserve (la CRS8 a mangé à Nanterre, et il reste je ne sais combien d’unités à créer en plus de celle de Marseille pour quadriller le territoire).
    il est vrai que la révolte a commencé à toucher même des villes centres (Paris, Rennes, Lille, Marseille...), contrairement à ce qui s’était passé en 2005, où une des surprises fut l’ébullition dans de petites localités jusqu’alors considérées comme tranquilles.

    mobiliser 1/6eme des effectifs alors que les émeutes vont continuer ce week end (et après ?), c’est faire peu de cas de ce qui s’est produit lors de la mobilisation contre la réforme des retraites, où ils étaient dépassés, fatigués sur la durée. LR réclame déjà l’état d’urgence. on aura sous peu une belle alliance majoritaire.

    « Ils ont tout pris » : des supermarchés pillés en marge de la nuit de violences urbaines #paywall
    https://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/ils-ont-tout-pris-des-supermarches-pilles-en-marge-de-la-nuit-de-violence

    En Seine-Saint-Denis, des #supermarchés de tailles variées ont été le théâtre de #vols et de dégradations, à Aulnay et Romainville notamment dans la nuit de mercredi à ce jeudi. Des scènes similaires ont eu lieu dans les Yvelines, en Seine-et-Marne, et dans le Val-de-Marne.

    apaisement. on nous fait des déclarations publiques (Macron, Borne) qui fâchent les policiers. très exceptionnellement un sous fifre du gouvernent a(urait ?) rendu visite à la famille de Nahel. on nous montre que la justice commence son travail (rare cas d’un tireur policier placé en détention), or le proc ne fait rien de la complicité du deuxième motard de la police, rien des probables déclarations mensongères des policiers (faux en écriture publique) repris par la pref et la presse.
    la défense plaide donc à raison pour un dépaysement qui brise la complicité obligée des institutions répressives locales, manière de faire qu’une justice structurellement au service de la police le soit de façon moins stricte.

    Cazeneuve sur la loi de 2017 sur la sécurité publique modifiant les conditions de tirs policiers, prise pour satisfaire la police (après que trois policiers aient été blessés à Vitry-Chatillon (ce qui a causé la longue détention abusive que l’on sait)
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/06/29/adolescent-tue-par-un-policier-a-nanterre-emmanuel-macron-sur-une-ligne-de-c

    Be water ? On annonce qu’il n’y aura ni bus ni tramway ce soir en IDF après 21 heures, Tours et d’autres villes emboitent le pas.

    Roussel, "Les violences ne servent en rien notre combat pour la vérité et la justice." (RS), viré de la marche à Nanterre.

    15h30 arrivant à la préfecture, la marche blanche de Nanterre ("révolte" a dit la mère de Nahel, avant de passer à la télé...), gazée, se transformée en attaque contre les policiers et un bâtiment de bureau, flambant neuf, puis flambant tout court https://immobilier.cushmanwakefield.fr/location-bureaux/bureaux-a-louer-nanterre-92000-163612

    La police essaie de tenir la place Nelson Mandela par force moyens

    L’huma croit encore aux bavures (#paywall)
    De Vaulx-en-Velin à Nanterre, des bavures aux émeutes, Alessio Motta, enseignant chercheur en sciences sociales, spécialiste des mobilisations collectives.
    https://www.humanite.fr/en-debat/mort-de-nahel/de-vaulx-en-velin-nanterre-des-bavures-aux-emeutes-801243

    Coté syndicats, signaux faibles.
    @RevPermanente
    https://twitter.com/RevPermanente/status/1674376341695676417

    Alors que nombre d’organisations syndicales restent silencieuses ou passives après la mort de Nahel mardi dernier à #Nanterre, la Fédération Sud Rail a appelé à manifester avec la famille ce jeudi. Une délégation de cheminots sera présente

    une demande d’une réforme de la police et pas d’appel à la mobilisation ou à la solidarité, coté CGT
    Drame à Nanterre : les pouvoirs publics doivent réagir !
    https://www.cgt.fr/comm-de-presse/drame-nanterre-les-pouvoirs-publics-doivent-reagir

    La Défense est touchée un jour de taf (et pas comme lors des GJ un samedi)
    Brav-M déployée à Nanterre
    annonce de l’envoi de la BRI, "l’anti gang", également dédiée à l’#anti-terrorisme https://fr.wikipedia.org/wiki/Brigade_de_recherche_et_d%27intervention_(France), une "unité dédiée aux interventions difficiles" (Le Parisien) comme pour faire face à des personnes armées susceptibles de tirer à balles ou cartouche. Certes, hier, des policiers ont eu du mal à pénétrer dans des immeubles d’habitation et il n’y a décidément pas assez de CRS8 qui s’ennuient (comme le disait l’un de leurs chef il y a peu) en attendant d’entrer en scène...

    Le maintien de l’ordre est perturbé par l’inévitable imprédictible : les unités spécialisés type BRI, Raid, GIGN étaient annoncées comme "mises en réserve" pour la soirée. La BRI arrive en avance car le pouvoir est en retard.

    Le #couvre-feu instauré à #Clamart de 21h à 6h du matin jusqu’au lundi 3 juillet. (BFMTV) devrait faire des émules dans les mairies.

    18h30 un hélicoptère de la gendarmerie survole Nanterre et la BRI intervient, histoire de fixer les esprits.
    L’idéal, selon une logique contre-insurrectionnelle, serait d’arriver à des interpellations débouchant rapidement sur de lourdes peines. Ça fermerait le clapet de tous ceux qui ces derniers mois se sont offusqué des arrestations de masse sans traduction judiciaire.
    faut fixer des identités dissuasives : "casseurs", "manifestant violent"

    Raid à Lille, Porte des Postes

    une bien belle pose :

    #Nahel #assassinat_policier #police #villes #quartiers #révolte #émeutes #carte #IDF #contre_insurrection

  • Le nombre de personnes tuées par un tir des #forces_de_l’ordre a doublé depuis 2020

    Année après année, la liste des tués par les forces de l’ordre ne cesse d’augmenter. Trop souvent, la thèse de la légitime défense ou du refus d’obtempérer ne supporte pas l’analyse des faits. Basta ! en tient le terrible mais nécessaire décompte.

    « Je vais te tirer une balle dans la tête », lance le « gardien de la paix », braquant son arme sur la vitre de la voiture à l’arrêt, avant que son collègue ne crie « Shoote- le ». Au volant, Nahel, un mineur de 17 ans qui conduit sans permis, démarre malgré tout. Le gardien de la paix met sa menace à exécution, tuant à bout portant l’adolescent. La scène se déroule ce 27 juin à Nanterre. Les agents ont plaidé la légitime défense arguant que le véhicule fonçait sur eux, ce que dément la vidéo de la scène. L’auteur du coup de feu mortel est placé en garde à vue. La famille de la victime s’apprête à déposer deux plaintes, l’une pour « homicide volontaire et complicité d’homicide », l’autre pour « faux en écriture publique ».

    Le drame déclenche la révolte des habitants du quartier d’où est originaire la victime. Deux semaines plus tôt c’est Alhoussein Camara qui est tué d’une balle dans le thorax par un policier, dans des conditions similaires près d’Angoulême. En 2022, on dénombrait treize morts lors de « refus d’obtempérer » par l’ouverture du feu des forces de l’ordre. Au delà des nouveaux drames de Nanterre et d’Angoulême, combien de personnes ont-elles été tuées par les forces de l’ordre, et dans quelles circonstances ?

    Les décès dus à une ouverture du feu des forces de l’ordre ont considérablement augmenté, avec respectivement 18 et 26 personnes abattues en 2021 et 2022, soit plus du double que lors de la décennie précédente. Cette augmentation amplifie la tendance constatée depuis 2015, lorsque le nombre de tués par balle a franchi le seuil de la dizaine par an. À l’époque, le contexte lié aux attaques terroristes islamistes a évidemment pesé, avec cinq terroristes abattus en 2015 et 2016 par les forces de sécurité.

    Le risque terroriste n’explique cependant pas l’augmentation des décès par balle en 2021 et 2022. Un seul terroriste potentiel a été tué en 2021 – Jamel Gorchene, après avoir mortellement poignardé une fonctionnaire administrative de police devant le commissariat de Rambouillet (Yvelines), le 23 avril 2021, et dont l’adhésion à l’idéologie islamiste radicale serait « peu contestable » selon le procureur chargé de l’enquête. Aucun terroriste ne figure parmi les 26 tués de 2022. Dans quelles circonstances ces tirs ont-ils été déclenchés ?
    Tirs mortels face à des personnes munis d’armes à feu

    Sur les 44 personnes tuées par balles en deux ans, un peu plus de la moitié (26 personnes) étaient armées, dont dix d’une arme à feu. Parmi elles, sept l’ont utilisée, provoquant un tir de riposte ou de défense des forces de l’ordre. Plusieurs de ces échanges de tirs se sont déroulés avec des personnes « retranchées » à leur domicile. L’affaire la plus médiatisée implique Mathieu Darbon. Le 20 juillet 2022, dans l’Ain, ce jeune homme de 22 ans assassine à l’arme blanche son père, sa belle-mère, sa sœur, sa demi-sœur et son demi-frère. Le GIGN intervient, tente de négocier puis se résout à l’abattre. En janvier 2021, dans une petite station au-dessus de Chambéry, un homme souffrant de troubles psychiatriques s’enferme chez lui, armé d’un fusil, en compagnie de sa mère, après avoir menacé une voisine. Arrivé sur place, le GIGN essuie des tirs, et riposte. Scénario relativement similaire quelques mois plus tard dans les Hautes-Alpes, au-dessus de Gap. Après une nuit de négociation, le « forcené », Nicolas Chastan est tué par le GIGN après avoir « épaulé un fusil 22 LR [une carabine de chasse, ndlr] et pointé son arme en direction des gendarmes », selon le procureur. L’affaire est classée sans suite pour légitime défense.

    Au premier trimestre 2021, le GIGN a été sollicité deux à trois fois plus souvent que les années précédentes sur ce type d’intervention, sans forcément que cela se termine par un assaut ou des tirs, relevait TF1. Le GIGN n’intervient pas qu’en cas de « forcené » armé. Le 16 avril 2021, l’unité spéciale accompagne des gendarmes venus interpeller des suspects sur un terrain habité par des voyageurs. Un cinquantenaire qui, selon les gendarmes, aurait pointé son fusil dans leur direction est tué.
    Arme à feu contre suspects munis d’arme blanche

    Parmi les 44 personnes tuées par arme à feu en 2021 et 2022, 16 étaient munis d’une arme blanche (couteau, cutter, barre de fer). Une dizaine d’entre elles auraient menacé ou attaqué les agents avant d’être tuées. Au mois de mars 2021, un policier parisien tire sur un homme qui l’attaque au couteau, pendant qu’il surveillait les vélos de ses collègues.

    La mort d’un pompier de Colombes (Hauts-de-Seine) rend également perplexes ses voisins. En état d’ébriété, il jette une bouteille vers des agents en train de réaliser un contrôle, puis se serait approché d’eux, muni d’un couteau « en criant Allah Akbar ». Il est tué de cinq balles par les agents. L’affaire est classée sans suite, la riposte étant jugée « nécessaire et proportionnée ». L’été dernier à Dreux, une policière ouvre mortellement le feu sur un homme armé d’un sabre et jugé menaçant. L’homme était par ailleurs soupçonné de violence conjugale.

    Dans ces situations, la légitime défense est la plupart du temps invoquée par les autorités. Cela pose cependant question lorsque la « dangerosité » de la personne décédée apparaît équivoque, comme l’illustre le cas de David Sabot, tué par des gendarmes le 2 avril 2022. Ses parents, inquiets de l’agressivité de leur fils, alcoolisé, alertent la gendarmerie de Vizille (Isère). Les gendarmes interviennent et tirent neuf balles sur David. Selon les gendarmes, il se serait jeté sur eux. Selon ses parents, il marchait les bras ballants au moment des tirs. « On n’a pas appelé les gendarmes pour tuer notre enfant », s’indignent-ils dans Le Dauphiné.

    Juridiquement, le fait que la personne soit armée ne légitime pas forcément l’ouverture du feu par les forces de l’ordre. Selon l’Article 122-5 du Code pénal, une personne se défendant d’un danger n’est pas pénalement responsable si sa riposte réunit trois conditions : immédiateté, nécessité, proportionnalité. « La question va se poser, s’il n’y avait pas moyen de le neutraliser autrement », indique à Var Matin « une source proche du dossier », à propos du décès d’un sans-abri, Garry Régis-Luce, tué par des policiers au sein de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, en août dernier. Sur une vidéo de la scène publiée par Mediapart, le sans-abri armé d’un couteau fait face à cinq policiers qui reculent avant de lui tirer mortellement dans l’abdomen. Sa mère a porté plainte pour homicide volontaire.

    De plus en plus de profils en détresse psychologique

    Plusieurs affaires interrogent sur la manière de réagir face à des personnes en détresse psychologique, certes potentiellement dangereuses pour elle-même ou pour autrui, et sur la formation des policiers, souvent amenés à intervenir en premier sur ce type de situation [1].

    Le 21 avril 2022, à Blois, des policiers sont alertés pour un risque suicidaire d’un étudiant en école de commerce, Zakaria Mennouni, qui déambule dans la rue, pieds nus et couteau en main. Selon le procureur de Blois, l’homme se serait avancé avec son couteau vers les policiers avant que l’un d’eux tire au taser puis au LBD. Son collègue ouvre également le feu à quatre reprises. Touché de trois balles à l’estomac, Zakaria succombe à l’hôpital. La « légitime défense » est donc invoquée. « Comment sept policiers n’ont-ils pas réussi à maîtriser un jeune sans avoir recours à leur arme à feu », s’interroge la personne qui a alerté la police. Une plainte contre X est déposée par les proches de l’étudiant, de nationalité marocaine. Sur Twitter, leur avocat dénonce une « enquête enterrée ».

    Près de Saint-Étienne, en août 2021, des policiers interviennent dans un appartement où Lassise, sorti la veille d’un hôpital psychiatrique, mais visiblement en décompression, a été confiné par ses proches, avant que sa compagne n’appelle police secours. Ce bénévole dans une association humanitaire, d’origine togolaise, aurait tenté d’agresser les policiers avec un couteau de boucher, avant que l’un d’eux n’ouvre le feu.

    Pourquoi, dans ce genre de situation, les policiers interviennent-ils seuls, sans professionnels en psychiatrie ? Plusieurs études canadiennes démontrent le lien entre le désinvestissement dans les services de soins et la fréquence des interventions des forces de l’ordre auprès de profils atteintes de troubles psychiatriques. Une logique sécuritaire qui inquiète plusieurs soignants du secteur, notamment à la suite de l’homicide en mars dernier d’un patient par la police dans un hôpital belge.
    Le nombre de personnes non armées tuées par balles a triplé

    Le nombre de personnes sans arme tombées sous les balles des forces de l’ordre a lui aussi bondi en deux ans (5 en 2021, 13 en 2022). C’est plus du triple que la moyenne de la décennie précédente. Cette hausse est principalement liée à des tirs sur des véhicules en fuite beaucoup plus fréquents, comme l’illustre le nouveau drame, ce 27 juin à Nanterre où, un adolescent de 17 ans est tué par un policier lors d’un contrôle routier par un tir à bout portant d’un agent.

    Outre le drame de Nanterre ce 27 juin, l’une des précédentes affaires les plus médiatisées se déroule le 4 juin 2022 à Paris, dans le 18e arrondissement. Les fonctionnaires tirent neuf balles avec leur arme de service sur un véhicule qui aurait refusé de s’arrêter. La passagère, 18 ans, est atteinte d’une balle dans la tête, et tuée. Le conducteur, touché au thorax, est grièvement blessé. Dans divers témoignages, les deux autres personnes à bord du véhicule réfutent que la voiture ait foncé sur les forces de l’ordre. Le soir du second tour de l’élection présidentielle, le 24 avril, deux frères, Boubacar et Fadjigui sont tués en plein centre de Paris sur le Pont-Neuf. Selon la police, ces tirs auraient suivi le refus d’un contrôle. La voiture aurait alors « foncé » vers un membre des forces de l’ordre qui se serait écarté avant que son collègue, 24 ans et encore stagiaire, ne tire dix cartouches de HK G36, un fusil d’assaut.

    Comme nous le révélions il y a un an, les policiers ont tué quatre fois plus de personnes pour refus d’obtempérer en cinq ans que lors des vingt années précédentes. En cause : la loi de 2017 venue assouplir les règles d’ouverture de feu des policiers avec la création de l’article 435-1 du Code de la sécurité intérieure . « Avec cet article, les policiers se sont sentis davantage autorisés à faire usage de leur arme », estime un commandant de police interrogé par Mediapart en septembre dernier. À cela « vous rajoutez un niveau de recrutement qui est très bas et un manque de formation, et vous avez le résultat dramatique que l’on constate depuis quelques années : des policiers qui ne savent pas se retenir et qui ne sont pas suffisamment encadrés ou contrôlés. Certains policiers veulent en découdre sans aucun discernement. »

    « Jamais une poursuite ni une verbalisation ne justifieront de briser une vie »

    Au point que les gendarmes s’inquiètent très officiellement de la réponse adéquate à apporter face aux refus d’obtempérer, quitte à bannir le recours immédiat à l’ouverture du feu (voir ici). « L’interception immédiate, pouvant s’avérer accidentogène, n’est plus la règle, d’autant plus si les conditions de l’intervention et le cadre légal permettent une action différée, préparée et renforcée. Donc, on jalonne en sécurité, on lâche prise si ça devient dangereux, et surtout on renseigne. Tout refus d’obtempérer doit être enregistré avec un minimum de renseignements pour ensuite pouvoir s’attacher à retrouver l’auteur par une double enquête administrative et judiciaire », expliquait la commandante de gendarmerie Céline Morin. « Pour reprendre une phrase du directeur général de la gendarmerie : “Jamais une poursuite ni une verbalisation ne justifieront de briser une vie.” Il importe donc à chacun de nous de se préparer intellectuellement en amont à une tactique et à des actions alternatives face aux refus dangereux d’obtempérer. » On est loin du discours de surenchère tenu par certains syndicats de policiers.

    « Pas d’échappatoire » vs « personne n’était en danger »

    Pour justifier leur geste, les agents invoquent la dangerosité pour eux-mêmes ou pour autrui, considérant souvent le véhicule comme « arme par destination ». Hormis la neutralisation du conducteur du véhicule, ils n’auraient pour certains « pas d’échappatoire » comme l’affirmait le membre de la BAC qui a tué un jeune homme de 23 ans à Neuville-en-Ferrain (Nord), le 30 août 2022, qui aurait démarré son véhicule au moment où les agents ouvraient la portière.

    Des policiers qui se seraient « vus mourir » tirent sur Amine B, le 14 octobre, à Paris. Coincé dans une contre-allée, le conducteur aurait redémarré son véhicule en direction des fonctionnaires qui ont ouvert le feu. Plusieurs témoins affirment que ce ressortissant algérien, diplômé d’ingénierie civile, roulait « doucement » sans se diriger vers eux ni mettre personne en danger. Et Amine est mort d’une balle dans le dos. La famille a lancé un appel à témoins pour connaître les circonstances exactes du drame. Rares sont ces affaires où le récit policier n’est pas contredit par les éléments de l’enquête ou des témoins.

    Au nom de la légitime défense, des gendarmes de Haute-Savoie ont tiré neuf fois le 5 juillet 2021 sur un fuyard suspecté de vol. Le conducteur de la camionnette, Aziz, n’a pas survécu à la balle logée dans son torse. « Personne n’était en danger », affirme pour sa part un proche, présent sur lieux. D’après son témoignage recueilli par Le Média, les militaires « étaient à 4 ou 5 mètres » du fourgon. Une reconstitution des faits a été effectuée sans la présence de ce témoin, au grand dam de la famille qui a porté plainte pour « homicide volontaire ».

    Pour Zied B. le 7 septembre à Nice abattu par un policier adjoint, comme pour Jean-Paul Benjamin, tué par la BAC le 26 mars à Aulnay-sous-Bois alors que, en conflit avec son employeur (Amazon), il était parti avec l’un des véhicules de l’entreprise, ce sont les vidéos filmant la scène qui mettent à mal la version policière des faits [2]. Et dans le cas de Souheil El Khalfaoui, 19 ans, tué d’une balle dans le cœur à Marseille lors d’un contrôle routier (voir notre encadré plus haut), les images de vidéosurveillance filmant la scène, et en mesure de corroborer ou de contredire la version des policiers, n’ont toujours pas pu être visionnées par la famille qui a porté plainte. Près de deux ans après le drame...

    Si 2021 et 2022 ont été particulièrement marquées par les morts par balles lors d’interventions policières, qu’en sera-t-il en 2023 ? À notre connaissance, #Nahel est au moins la huitième personne abattue par des agents assermentés depuis janvier dernier.

    https://basta.media/Refus-d-obtemperer-le-nombre-de-personnes-tuees-par-un-tir-des-forces-de-l-

    #statistiques #chiffres #décès #violences_policières #légitime_défense #refus_d'obtempérer #Nanterre #armes_à_feu #tires_mortels #GIGN

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    signalé aussi par @fredlm
    https://seenthis.net/messages/1007961

    • #Sebastian_Roché : « Le problème des tirs mortels lors de refus d’obtempérer est systémique en France »

      Le débat émerge suite au décès du jeune Nahel en banlieue parisienne. Entretien avec Sebastian Roché, politologue spécialiste des questions de police

      Pour certains, la mort du jeune Nahel, tué mardi par un policier lors d’un #contrôle_routier en banlieue parisienne, est l’occasion de dire qu’il y a trop de refus d’obtempérer en France. Pour d’autres, c’est surtout le moment de condamner la manière qu’a la #police d’y fait face. A gauche on estime qu’« un refus d’obtempérer ne peut pas être une condamnation à mort ». A droite, on pense que ces drames sont dus au fait que « les refus d’obtempérer augmentent et mettent en danger nos forces de l’ordre ».

      En 2022, le nombre record de 13 décès a été enregistré après des refus d’obtempérer lors de contrôles routiers en France. En cause, une modification de la loi en 2017 assouplissant les conditions dans lesquelles les forces de l’ordre peuvent utiliser leur arme. Elles sont désormais autorisées à tirer quand les occupants d’un véhicule « sont susceptibles de perpétrer, dans leur fuite, des atteintes à leur vie ou à leur intégrité physique ou à celles d’autrui ». Des termes jugés trop flous par de nombreux juristes.

      Sebastian Roché, politologue spécialiste des questions de police qui enseigne à Sciences-Po Grenoble, est un spécialiste de la question. Nous avons demandé à ce directeur de Recherche au CNRS, auteur de La nation inachevée, la jeunesse face à l’école et la police (Grasset), ce qu’il pensait de ce débat.

      Le Temps : Vous avez fait des recherches sur le nombre de personnes tuées en France par des tirs de policiers visant des véhicules en mouvement. Quelles sont vos conclusions ?

      Sebastian Roché : Nous avons adopté une méthode de type expérimentale, comme celles utilisées en médecine pour déterminer si un traitement est efficace. Nous avons observé 5 années avant et après la loi de 2017, et nous avons observé comment avaient évolué les pratiques policières. Les résultats montrent qu’il y a eu une multiplication par 5 des tirs mortels entre avant et après la loi dans le cadre de véhicule en mouvement.

      En 2017, la loi a donné une latitude de tir plus grande aux policiers, avec une possibilité de tirer même hors de la légitime défense. C’est un texte très particulier et, derrière, il n’y a pas eu d’effort de formation proportionné face au défi que représente un changement aussi historique de réglementation.

      L’augmentation n’est-elle pas simplement liée à l’augmentation des refus d’obtempérer ?

      Nous avons regardé le détail des tirs mortels. Le sujet, ce n’est pas les refus d’obtempérer, qui sont une situation, ce sont les tirs mortels, qui interviennent dans cette situation. Les syndicats de police font tout pour faire passer le message que le problème ce sont les refus d’obtempérer qui augmentent. Mais le problème ce sont les tirs mortels, dont les refus d’obtempérer peuvent être une cause parmi d’autres. Et les refus d’obtempérer grave ont augmenté mais pas autant que ce que dit le ministère. D’autant que l’augmentation des tirs mortels n’est notable que chez la police nationale et non dans la Gendarmerie. Dans la police nationale, en 2021, il y a eu 2675 refus d’obtempérer graves, pas 30 000. Il y a une augmentation mais ce n’est pas du tout la submersion dont parlent certains. Ce n’est pas suffisant pour expliquer l’augmentation des tirs mortels. D’autant que la police nationale est auteur de ces homicides et pas la Gendarmerie alors que les refus d’obtempérer sont également répartis entre les deux. Si le refus d’obtempérer était une cause déterminante, elle aurait les mêmes conséquences en police et en gendarmerie.

      Comment cela s’explique-t-il ?

      Les gendarmes n’ont pas la même structure de commandement, pas la même stabilité de l’ancrage local et pas la même lecture de la loi de 2017. La police a une structure qui n’est pas militaire comme celle de la gendarmerie. Et l’encadrement de proximité y est plus faible, particulièrement en région parisienne que tous les policiers veulent quitter.

      Pour vous c’est ce qui explique le drame de cette semaine ?

      La vidéo est accablante donc les responsables politiques semblent prêts à sacrifier le policier qui pour eux a fait une erreur. Mais ce qui grave, c’est la structure des tirs mortels avant et après 2017, c’est-à-dire comment la loi a modifié les pratiques. Ce n’est pas le même policier qui a tué 16 personnes dans des véhicules depuis le 1er janvier 2022. Ce sont 16 policiers différents. Le problème est systémique.

      Avez-vous des comparaisons internationales à ce sujet ?

      En Allemagne, il y a eu un tir mortel en dix ans pour refus d’obtempérer, contre 16 en France depuis un an et demi. On a un écart très marqué avec nos voisins. On a en France un modèle de police assez agressif, qui doit faire peur, davantage que dans les autres pays d’Europe mais moins qu’aux Etats-Unis. Et cette loi déroge à des règles de la Cour européenne des droits de l’homme. C’est une singularité française.

      Cette loi avait été mise en place suite à des attaques terroristes, notamment contre des policiers ?

      Oui, c’est dans ce climat-là qu’elle est née, mise en place par un gouvernement socialiste. Il y avait aussi eu d’autres attaques qui n’avaient rien à voir. Mais le climat général était celui de la lutte antiterroriste, et plus largement l’idée d’une police désarmée face à une société de plus en plus violente. L’idée était donc de réarmer la police. Cette loi arrange la relation du gouvernement actuel avec les syndicats policiers, je ne pense donc pas qu’ils reviendront dessus. Mais il y a des policiers qui vont aller en prison. On leur a dit vous pouvez tirer et, là, un juge va leur dire le contraire. Ce n’est bon pour personne cette incertitude juridique. Il faut abroger la partie de la loi qui dit que l’on peut tirer si on pense que le suspect va peut-être commettre une infraction dans le futur. La loi française fonctionnait précédemment sous le régime de la légitime défense, c’est-à-dire qu’il fallait une menace immédiate pour répondre. Comment voulez-vous que les policiers sachent ce que les gens vont faire dans le futur.

      https://www.letemps.ch/monde/le-probleme-des-tirs-mortels-lors-de-refus-d-obtemperer-est-systemique-en-fr

    • « Refus d’obtempérer »  : depuis 2017, une inflation létale

      Depuis la création en 2017 par la loi sécurité publique d’un article élargissant les conditions d’usage de leur arme, les tirs des policiers contre des automobilistes ont fortement augmenté. Ils sont aussi plus mortels.

      Depuis plus d’un an, chaque mois en moyenne, un automobiliste est tué par la police. Dans la plupart des cas, la première version des faits qui émerge du côté des forces de l’ordre responsabilise le conducteur. Il lui est reproché d’avoir commis un refus d’obtempérer, voire d’avoir attenté à la vie des fonctionnaires, justifiant ainsi leurs tirs. Il arrive que cette affirmation soit ensuite mise à mal par les enquêtes judiciaires : cela a été le cas pour le double meurtre policier du Pont-Neuf, à Paris en avril 2022, celui d’Amine Leknoun, en août à Neuville-en-Ferrain (Nord), ou celui de Zyed Bensaid, en septembre à Nice. En ira-t-il de même, concernant le conducteur de 17 ans tué mardi à Nanterre (Hauts-de-Seine) ? Les investigations pour « homicide volontaire par personne dépositaire de l’autorité publique » ont été confiées à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN). Deux autres enquêtes ont été ouvertes depuis le début de l’année pour des tirs mortels dans le cadre de refus d’obtempérer en Charente et en Guadeloupe.

      Cette inflation mortelle s’est accélérée depuis le début de l’année 2022, mais elle commence en 2017. Ainsi, d’après les chiffres publiés annuellement par l’IGPN et compilés par Libération, entre la période 2012-2016 d’une part, et 2017-2021 d’autre part, l’usage des armes par les policiers a augmenté de 26 % ; et les usages de l’arme contre un véhicule ont augmenté de 39 %. Une croissance largement supérieure à celle observée chez les gendarmes entre ces deux périodes (+10 % d’usage de l’arme, toutes situations confondues).
      Doublement faux

      Mercredi, lors des questions au gouvernement, Gérald Darmanin a affirmé que « depuis la loi de 2017, il y a eu moins de tirs, et moins de cas mortels qu’avant 2017 ». C’est doublement faux : depuis cette année-là, les tirs des policiers contre des véhicules sont non seulement plus nombreux, mais ils sont aussi plus mortels. C’est la conclusion de travaux prépubliés l’année dernière, et en cours de soumission à une revue scientifique, de Sebastian Roché (CNRS), Paul Le Derff (université de Lille) et Simon Varaine (université Grenoble-Alpes).

      Les chercheurs établissent que le nombre de tués par des tirs policiers visant des personnes se trouvant dans des véhicules a été multiplié par cinq, entre avant et après le vote de la loi « sécurité publique » de février 2017. D’autant qu’entre les mêmes périodes, le nombre de personnes tuées par les autres tirs policiers diminue légèrement. « A partir d’une analyse statistique rigoureuse du nombre mensuel de victimes des tirs, malheureusement, il est très probable » que ce texte soit « la cause du plus grand nombre constaté d’homicides commis par des policiers », expliquent Roché, Le Derff et Varaine.

      La loi sécurité publique a créé l’article 435-1 du code de la sécurité intérieure (CSI), qui s’est depuis trouvé (et se trouve encore) au cœur de plusieurs dossiers judiciaires impliquant des policiers ayant tué des automobilistes. Cet article complète celui de la légitime défense (122-5 du code pénal) dont tout citoyen peut se prévaloir, en créant un cadre spécifique et commun aux forces de l’ordre pour utiliser leur arme.
      Un texte plusieurs fois remanié

      L’article 435-1 du CSI dispose que « dans l’exercice de leurs fonctions et revêtus de leur uniforme ou des insignes extérieurs et apparents de leur qualité », les policiers peuvent utiliser leur arme « en cas d’absolue nécessité et de manière strictement proportionnée », notamment dans la situation suivante : « Lorsqu’ils ne peuvent immobiliser, autrement que par l’usage des armes, des véhicules, embarcations ou autres moyens de transport, dont les conducteurs n’obtempèrent pas à l’ordre d’arrêt et dont les occupants sont susceptibles de perpétrer, dans leur fuite, des atteintes à leur vie ou à leur intégrité physique ou à celles d’autrui. » Avant d’arriver à cette formulation, le texte a été plusieurs fois remanié, au fil de son parcours législatif, dans le sens de l’assouplissement. Par exemple : les atteintes devaient être « imminentes », selon la version initiale ; dans la mouture finale elles n’ont plus besoin que d’être « susceptibles » de se produire, pour justifier le tir.

      La direction générale de la police nationale l’a rapidement relevé. Ainsi, dans une note de mars 2017 expliquant le texte à ses fonctionnaires, on pouvait lire : « L’article L.435-1 va au-delà de la simple légitime défense », en ce qu’il « renforce la capacité opérationnelle des policiers en leur permettant d’agir plus efficacement, tout en bénéficiant d’une plus grande sécurité juridique et physique ». Tout en rappelant qu’« il ne saurait être question de faire usage de l’arme pour contraindre un véhicule à s’arrêter en l’absence de toute dangerosité de ses occupants ».

      https://www.youtube.com/watch?v=Dz5QcVZXEN4&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fwww.liberation.fr%2


      https://www.liberation.fr/societe/police-justice/refus-dobtemperer-depuis-2017-une-inflation-letale-20230627_C7BVZUJXLVFJBOWMDXJG2N7DDI/?redirected=1&redirected=1

    • Mort de Nahel : chronique d’un drame annoncé

      Au moment de l’adoption, sous pression des policiers, de la #loi de 2017 modifiant les conditions d’usage des armes à feu par les forces de l’ordre, la Commission nationale consultative des droits de l’homme, le Défenseur des droits et la société civile avaient alerté sur l’inévitable explosion du nombre de victimes à venir.

      #Bernard_Cazeneuve se trouve, depuis la mort de Nahel, au centre de la polémique sur l’#usage_des_armes_à_feu par les policiers. La gauche, notamment, ne cesse de rappeler que l’ex-dirigeant socialiste est le concepteur de la loi dite « #sécurité_publique » qui, en février 2017, a institué le #cadre_légal actuel en la matière. C’est en effet lui qui en a assuré l’élaboration en tant que ministre de l’intérieur, puis qui l’a promulguée alors qu’il était premier ministre.

      À deux reprises, Bernard #Cazeneuve s’est justifié dans la presse. Le 29 juin tout d’abord, dans Le Monde (https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/06/29/adolescent-tue-par-un-policier-a-nanterre-emmanuel-macron-sur-une-ligne-de-c), il affirme qu’« il n’est pas honnête d’imputer au texte ce qu’il n’a pas souhaité enclencher » et explique que cette loi avait été votée dans un « contexte de tueries de masse après les attentats ».

      Le lendemain, dans un entretien au Point (https://www.lepoint.fr/societe/bernard-cazeneuve-non-il-n-y-a-pas-en-france-de-permis-de-tuer-30-06-2023-25), l’ancien premier ministre de #François_Hollande développe la défense de son texte. « Il n’y a pas, en France, de #permis_de_tuer, simplement la reconnaissance pour les forces de l’ordre de la possibilité de protéger leurs vies ou la vie d’autrui, dans le cadre de la #légitime_défense », affirme-t-il.

      Bernard Cazeneuve évoque encore un « contexte particulier » ayant justifié ce texte, « celui des périples meurtriers terroristes et de la tragédie qu’a constituée l’attentat de Nice, le 14 juillet 2016, qui a vu un policier municipal neutraliser le conducteur d’un camion-bélier ayant tué 86 personnes et blessé plusieurs centaines d’autres, sur la promenade des Anglais ».

      Cette invocation d’une justification terroriste à l’adoption de la loi « sécurité publique » paraît étonnante à la lecture de l’exposé des motifs (https://www.legifrance.gouv.fr/dossierlegislatif/JORFDOLE000033664388/?detailType=EXPOSE_MOTIFS&detailId=) et de l’étude d’impact (https://www.senat.fr/leg/etudes-impact/pjl16-263-ei/pjl16-263-ei.pdf) du texte. À aucun moment un quelconque attentat n’est mentionné pour justifier les dispositions de l’article premier, celui modifiant le cadre légal de l’usage des armes à feu par les policiers.

      À l’ouverture de l’examen du texte en séance publique par les député·es, le mardi 7 février (https://www.assemblee-nationale.fr/14/cri/2016-2017/20170112.asp#P970364), le ministre de l’intérieur Bruno Leroux parle bien d’un attentat, celui du Carrousel du Louvre (https://fr.wikipedia.org/wiki/Attaque_contre_des_militaires_au_Carrousel_du_Louvre) durant lequel un homme a attaqué deux militaires à la machette. Mais cette attaque s’est déroulée le 3 février, soit bien après l’écriture du texte, et concerne des soldats de l’opération Sentinelle, donc non concernés par la réforme.

      La loi « sécurité publique » a pourtant bien été fortement influencée par l’actualité, mais par un autre drame. Le #8_octobre_2016, une vingtaine de personnes attaquent deux voitures de police dans un quartier de #Viry-Châtillon (Essonne) à coups de pierres et de cocktails Molotov. Deux policiers sont grièvement brûlés (https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_des_policiers_br%C3%BBl%C3%A9s_%C3%A0_Viry-Ch%C3%A2tillon).

      Les images des agents entourés de flammes indignent toute la classe politique et provoquent un vaste mouvement de contestation au sein de forces de l’ordre. Cela génèrera un immense scandale judiciaire puisque des policiers feront emprisonner des innocents en toute connaissance de cause (https://www.mediapart.fr/journal/france/160521/affaire-de-viry-chatillon-comment-la-police-fabrique-de-faux-coupables). Mais à l’époque, les syndicats de policiers réclament par ailleurs une modification de la législation.

      « C’était une période de fin de règne de François #Hollande, avec des policiers à bout après avoir été sur-sollicités pour les manifestations contre la loi Travail, pour les opérations antiterroristes, se souvient Magali Lafourcade, secrétaire générale de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH). Et, surtout, il y a eu l’attaque de policiers de Viry-Châtillon. Leur mouvement de colère avait été accompagné par des manifestations à la limite de la légalité, avec des policiers armés, masqués et sans encadrement syndical, car il s’agissait d’un mouvement spontané. Je pense que cela a fait très peur au gouvernement. »

      La loi « sécurité publique » est l’une des réponses du gouvernement à cette fronde des policiers. Ceux-ci étaient alors régis par le droit commun de la légitime défense. Désormais, ils bénéficient d’un #régime_spécifique, copié sur celui des gendarmes et inscrit dans le nouvel #article_435-1 du #Code_de_la_sécurité_intérieure (https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000034107970).

      Celui-ci dispose notamment que les policiers sont autorisés à faire usage de leur arme pour immobiliser des véhicules dont les occupants refusent de s’arrêter et « sont susceptibles de perpétrer, dans leur fuite, des atteintes à leur vie ou à leur intégrité physique ou à celles d’autrui ».

      On ne peut donc que s’étonner lorsque Bernard Cazeneuve assure, dans Le Point, que la loi « sécurité publique » « ne modifie en rien le cadre de la légitime défense ». « Je dirais même, enchérit-il, qu’elle en précise les conditions de déclenchement, en rendant impossible l’ouverture du feu hors de ce cadre. »

      Pourtant, comme l’a montré Mediapart (https://www.mediapart.fr/journal/france/280623/refus-d-obtemperer-l-alarmante-augmentation-des-tirs-policiers-mortels), le nombre de déclarations d’emploi d’une arme contre un véhicule a bondi entre 2016 et 2017, passant de 137 à 202, avant de se stabiliser à un niveau supérieur à celui d’avant l’adoption du texte, par exemple 157 en 2021.

      De plus, lorsque l’on relit les nombreux avertissements qui avaient été faits à l’époque au gouvernement, il semble difficile de soutenir que cette augmentation du recours aux armes à feu et du nombre de victimes n’était pas prévisible.

      « De telles dispositions risquent en effet d’entraîner une augmentation des pertes humaines à l’occasion de l’engagement desdits services dans des opérations sur la voie publique », prédisait ainsi la CNCDH dans un avis rendu le 23 février 2017 (https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000034104875).

      Celui-ci s’inquiétait notamment du #flou de certaines formulations, comme l’alinéa autorisant l’usage des armes à feu contre les personnes « susceptibles de perpétrer, dans leur fuite, des atteintes à leur vie ou à leur intégrité physique ou à celle d’autrui ».

      « Il est à craindre que de telles dispositions ne conduisent à l’utilisation des armes à feu dans des situations relativement fréquentes de #courses-poursuites en zone urbaine, avertissait encore la commission, les fonctionnaires de police venant à considérer que le véhicule pourchassé crée, par la dangerosité de sa conduite, un risque pour l’intégrité des autres usagers de la route et des passants ».

      « Rien ne justifiait cet alignement du régime des #gendarmes sur celui des policiers, réaffirme aujourd’hui Magali Lafourcade. Les gendarmes sont formés au maniement des armes et, surtout, ils opèrent en zone rurale. » La secrétaire générale de la CNCDH pointe également un problème de formation des policiers qui s’est depuis aggravé.

      « Le niveau de recrutement des policiers s’est effondré, souligne-t-elle. Les jeunes sont massivement envoyés dans les zones difficiles dès leur sortie de l’école. Ils ne reçoivent aucun enseignement sur les biais cognitifs. Un jeune venant d’une zone rurale dans laquelle il n’aura quasiment jamais croisé de personne racisée peut donc très bien être envoyé dans un quartier dont il n’a pas les codes, la culture, la manière de parler et donc de s’adresser à des adolescents. Et l’#encadrement_intermédiaire est très insuffisant. Les jeunes policiers sont bien peu accompagnés dans des prises de fonction particulièrement difficiles. »

      Le Défenseur des droits avait lui aussi alerté, dans un avis publié le 23 janvier 2017 (https://juridique.defenseurdesdroits.fr/doc_num.php?explnum_id=18573), sur l’#instabilité_juridique créée par cette #réforme. « Le projet de loi complexifie le régime juridique de l’usage des armes, en donnant le sentiment d’une plus grande liberté pour les forces de l’ordre, au risque d’augmenter leur utilisation, alors que les cas prévus sont déjà couverts par le régime général de la légitime défense et de l’état de nécessité », écrivait-il.

      Ces différents dangers avaient également été pointés par la quasi-totalité de la société civile, que ce soient les syndicats ou les associations de défense des libertés. « Les services de police et de gendarmerie se considéreront légitimes à user de leurs armes – et potentiellement tuer – dans des conditions absolument disproportionnées », prédisait ainsi le Syndicat de la magistrature (SM) (https://www.syndicat-magistrature.fr/notre-action/justice-penale/1214-projet-de-loi-securite-publique--refusez-ce-debat-expedie). « Il est en effet dangereux de laisser penser que les forces de l’ordre pourront faire un usage plus large de leurs armes », abondait l’Union syndicale des magistrats (USM) (https://www.union-syndicale-magistrats.org/web2/themes/fr/userfiles/fichier/publication/2017/securite_publique.pdf).

      Du côté des avocats, le projet de loi avait rencontré l’opposition du Syndicat des avocats de France (SAF) (https://lesaf.org/wp-content/uploads/2017/04/11-penal-GT.pdf), ainsi que du barreau de Paris et de la Conférence des bâtonniers, qui affirmaient, dans un communiqué commun (https://www.avocatparis.org/actualites/projet-de-loi-relatif-la-securite-publique-le-barreau-de-paris-et-la-co) : « La réponse au mal-être policier ne peut être le seul motif d’examen de ce projet de loi et il importe que les conditions de la légitime défense ne soient pas modifiées. »

      « Ce projet de loi autorise les forces de l’ordre à ouvrir le feu dans des conditions qui vont augmenter le risque de #bavures sans pour autant assurer la sécurité juridique des forces de l’ordre », avertissait encore la Ligue des droits de l’homme (https://www.ldh-france.org/police-anonyme-autorisee-tirer).

      Désormais, les policiers eux-mêmes semblent regretter cette réforme, ou en tout cas reconnaître l’#incertitude_juridique qu’elle fait peser sur eux, en raison de sa formulation trop vague.

      Dans un article publié samedi 1er juillet, Le Monde (https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/07/01/syndicats-de-police-un-tract-incendiaire-d-alliance-et-d-unsa-police-revelat) rapporte en effet que, parmi les forces de l’ordre, circule un modèle de demande de #droit_de_retrait dans lequel l’agent annonce rendre son arme, en raison des « diverses appréciations » qui peuvent être faites de l’article 435-1 du Code de la sécurité intérieure, lesquelles sont susceptibles de « donner lieu à des poursuites pénales ».

      Dans ce document, le policer y annonce mettre son pistolet à l’armurerie et qu’il y restera « jusqu’à ce que [s]a formation continue [lui] permette de mieux appréhender les dispositions de cet article afin de ne pas être poursuivi pénalement dans l’éventualité où [il] devrai[t] faire feu ».

      Magali Lafourcade insiste de son côté sur les dégâts que cette réforme a pu causer dans une partie de la jeunesse. « L’expérience de la citoyenneté, du sentiment d’appartenir à une communauté nationale, du respect des principes républicains est une expérience avant tout sensible, affirme-t-elle. Elle passe par les interactions éprouvées avec les représentants de l’État. Plus les enfants de ces quartiers feront l’expérience de la #brutalité_policière, plus ça les enfermera dans la #défiance qu’ils ont déjà vis-à-vis de nos institutions. »

      https://www.mediapart.fr/journal/france/010723/mort-de-nahel-chronique-d-un-drame-annonce

  • Le nombre de personnes tuées par un tir des forces de l’ordre a doublé depuis 2020 - Basta !
    https://basta.media/Refus-d-obtemperer-le-nombre-de-personnes-tuees-par-un-tir-des-forces-de-l-

    « Je vais te tirer une balle dans la tête », lance le « gardien de la paix », braquant son arme sur la vitre de la voiture à l’arrêt, avant que son collègue ne crie « Shoote- le ».

    #Nanterre #Nahel #Naël

  • Mort d’un mineur à Nanterre : pas une bavure, une exécution
    https://www.politis.fr/articles/2023/06/mort-dun-mineur-a-nanterre-pas-une-bavure-une-execution

    Un jeune homme de 17 ans a été abattu à bout portant par un policier ce mardi matin, à la suite d’un refus d’obtempérer. Une vidéo insoutenable montre ce qui ressemble plus à une exécution qu’à de la légitime défense.

    Passage François Arago, Nanterre, Hauts-de-Seine, ce mardi 27 juin au matin. Une Mercedes jaune est à l’arrêt. Sur sa gauche, côté conducteur, deux policiers motards. On assiste, visiblement, à un contrôle routier. Les deux policiers ont leur pistolet dégainé. On a l’impression qu’ils intiment au conducteur de couper le moteur. Celui-ci démarre. Un des deux policiers tire. Une seule balle, à bout portant, en plein cœur. Il se situait alors sur la gauche du véhicule. Le jeune conducteur, un mineur de 17 ans, meurt sur le coup, sa voiture allant s’empaler dans un poteau quelques mètres plus loin.

    Tout de suite, la machine préfectorale se met en marche. Suivie, immédiatement, par le « journalisme de préfecture ». Le Parisien, France Bleu n’hésitent pas à citer allègrement des « sources policières » décrivant une toute autre scène où le conducteur aurait « foncé » sur les forces de l’ordre. Sur BFM TV, même méthode à laquelle on se permet d’en rajouter une couche. « L’individu serait très connu des services de police », affirme la journaliste en plateau, à peine deux heures après les faits. Le tour est rodé, bien huilé. Le corps de ce jeune garçon n’est même pas encore refroidi que le message est clairement envoyé, et largement relayé. Il est coupable. Et surtout, il l’a bien mérité.

    Sauf que cette fois, un petit grain de sable vient gripper cette indécente machine. Une femme a filmé la scène et la diffuse presque immédiatement sur les réseaux sociaux. On y voit une toute autre version. Non, le policier n’était pas face à la voiture, mais à sa gauche. Non, la voiture n’a pas foncé sur les forces de l’ordre. Sur cette vidéo de quelques secondes, on ne voit pas une tentative d’homicide d’un fonctionnaire de police, on assiste à l’exécution d’un adolescent. Insoutenable, insupportable. L’article L233-1-1 du Code de la route punit un refus d’obtempérer avec mise en danger de la vie d’autrui de cinq ans d’emprisonnement et de 75000 euros d’amende. Sous nos yeux, ce délit est puni de la peine de mort.

    Histoire terrible… et banale

    Cette histoire est encore plus terrible qu’elle en devient banale. En 2022, 13 personnes sont mortes, tuées par la police, à la suite d’un refus d’obtempérer. Un bien triste record. Comme nos confrères de Basta ! le montrait de manière infaillible, en six ans, c’est plus du double de personnes qui ont été abattues dans ces circonstances que lors des quinze années précédentes. Pourtant, à chaque fois, le récit policier s’impose, à grand renfort de soutiens médiatiques. À chaque fois, la personne tuée est coupable avant d’être froide. Rarement – voire jamais –, une vidéo des faits n’est diffusée. Souvent, il faut attendre plusieurs mois pour obtenir des éléments de l’enquête grâce au travail de confrères et consœurs journalistes. Souvent, aussi, ce travail d’investigation met à mal les versions policières. Les exemples sont légions comme ici, ici ou ici.

    Cette loi est venue mettre de la confusion dans des textes très clairs.

    Il serait pourtant intéressant de s’écarter des versions préfectorales pour interroger les raisons de cette très forte augmentation de ce type de drame. Loin des cris de l’extrême droite sur une hausse de la délinquance et du nombre de refus d’obtempérer, de nombreux spécialistes pointent du doigt une toute autre explication : la dernière loi sécuritaire du quinquennat Hollande élargissant les droits des policiers à faire feu. « Cette loi est venue mettre de la confusion dans des textes très clairs » sur la légitime défense, expliquait, en avril 2022, à la suite d’un drame de ce type, à France Info le sociologue de la police Fabien Jobard. « Elle est venue introduire une notion un peu compliquée. Désormais, le policier peut faire usage de son arme lorsqu’il y a refus d’obtempérer et qu’il peut imaginer raisonnablement que la personne est susceptible de porter atteinte à la vie des policiers ou à celle d’autrui. »

    Une loi qui crée de l’impunité. Sur les 38 personnes tuées dans ce schéma recensées par Basta !, seules trois affaires ont finalement abouti à une condamnation. Des chiffres qui résonnent avec ceux, plus globaux, dévoilés dans nos colonnes en début d’année. Seules 8% des personnes dépositaires de l’autorité publique mises en causes pour violences volontaires ont été condamnées en 2020 et 2021. Pourtant, malgré ces chiffres accompagnés d’analyses de chercheurs spécialistes, jamais cette loi n’a été remise en cause par le pouvoir. Aujourd’hui, un jeune garçon se fait abattre froidement à bout portant. Une vidéo nous permet de nous en rendre compte. Plutôt que d’utiliser les vieilles méthodes mensongères et indécentes, ne serait-il pas temps de s’interroger sur la pertinence de notre législation ?

    • Contrairement à la version média Naël n’a jamais été condamné (prudents, les articles disaient « connu par la justice » pour délit de fuite et stup, ils sont modifiés en courts de journée cf. https://seenthis.net/messages/1007809)

      les policiers parlent trop sur la vidéo
      "je vais te tirer une balle dans la tête" dit le tireur
      "shoote-le" dit le collègue

      à Nanterre, un flic répond à une femme qui proteste « retrouve en Afrique » (formule prononcée à l’A.N. et reprise comme slogan par les identitaires et alii), et ce soir, Bac et CRS sont au travail (pyrotechnie et barricades), la CRS8 va débouler.

      sinon, le papier de Politesse est typique de cette gauche mollasse qui préfère les actes symboliques (casserolades) à la dureté du conflit réel et arrive, sauf pour le titre qui les sauve, à ne rien dire du relief des faits (resservez moi un mojito)

      #blame_the_victim #criminalisation (en français) #media #police #armes_de_la_police #refus_d’obtempérer #délit_de_fuite #légitime_défense_a_priori #homicide_volontaire #gauche_de_bourges_dans_leur_tête #pacifiés_de_la_démocratie

    • Face aux chtars meurtriers : "explosion de colère d’un des ambulanciers qui a conduit le corps de Nael"
      https://twitter.com/CerveauxNon/status/1673726127305551873

      tu vois qu’il a une gueule d’enfant ! pour un défaut de permis !! je le connais le petit, je l’ai vu grandir, sa mère elle l’élevé toute seule, son père il l’a quitté, elle va enterrer son fils, elle est toute seule !

      (vidéo, que je sais tj pas importer)

      edit Cet ambulancier qui a témoigné sa colère aurait été placé en GAV pour "menaces" et "incitation à la haine". L’État autoritaire se croit suffisamment fort pour jouer aux pyromanes. (cerveaux non)

      more

      la nouvelle version presse (Apathie) "le conducteur était connu des services de police"

      un seul des policiers en GàV (le tireur, et pas celui qui l’a encouragé), aucun suspendu (comme les innombrables ministres et secrétaire d’état mis en examen toujours en poste), ne serait-ce qu’à titre conservatoire, l’appareil judiciaire et le gvt ont choisi de réprimer une solidarité en acte plutôt que d’essayer de la prévenir. un pari : le spectre de 2005 restera ce qu’il est faute de cadavre assez jeune (innocent) pour enflammer d’autres quartiers que ceux de Nanterre.

      « Aucun policier ne tue de gaïté de cœur », Mathieu Valet, porte parole CICP, FNews

      #Nanterre #Cité_Pablo_Picasso

    • Mineur tué par un policier à Nanterre : sept personnes interpellées
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/06/27/mineur-tue-a-nanterre-sept-personnes-interpellees_6179490_3224.html

      Sept personnes ont été interpellées mardi 27 juin en début de soirée à Nanterre (Hauts-de-Seine) lors de tensions avec les forces de l’ordre déployées dans la ville quelques heures après qu’un jeune homme de 17 ans a été tué par un policier, a appris l’Agence France-Presse (AFP) auprès de la préfecture de police.
      Deux unités de forces mobiles, dont des membres de la #CRS_8 – spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines –, sont présentes dans la commune pour la nuit, a rapporté le ministère de l’intérieur.

      edit

      "Je préfère une racaille morte qu’un policier mort. Chacun son électorat !" , Bruno Attal en réponse à un tweet de Sandrine Rousseau

      Ruffin, sur oiseau...

      Ce matin, un jeune de 17 ans a été tué par un policier, après un contrôle routier à Nanterre. Mes pensées vont à sa famille et à ses proches.
      Porter l’uniforme de la République implique des devoirs. Pour les policiers, comme pour les citoyens : enquête et justice.

      le passager de la voiture, arrêté mains en l’air à sa sortie du véhicule, non sans avoir subi une balayette, doit être en butte à une pression maximale de condés qui vont tout faire pour relativiser ce que les images (et le son) indiquent

      Naël

      @vivelefeu

      Rappel : ce sont ces gens qui ont modifié les conditions d’« ouverture du feu » des policiers.

      0h17 affrontations en cours à
      Nanterre préfecture attaquée et policiers en déroute à la Cité Picasso sous le feu d’engins pyrotechnique
      Suresnes
      Colombes
      Asnières-sur-Seine
      Colmar [edit ce serait fake]
      Gennevilliers

      0h32
      Saint-Denis
      Bordeaux
      Villeneuve la Garenne
      Nantes

      0h54
      Clichy-sous-Bois
      Vitry sur Seine
      Mantes la Jolie, mairie du Val-Fourré incendiée

    • Jules Kounde, @jkeey4 (602,9 k abonnés)
      https://twitter.com/jkeey4/status/1673805432878673920

      Un jeune homme de 17 ans abattu à bout portant par un policier pour un refus d’obtempérer lors d’un contrôle. Telle est la réalité de la situation et elle est dramatique.

      Comme si cette nouvelle bavure policière ne suffisait pas les chaînes d’information en continu en font leurs choux gras.

      Des plateaux déconnectés de la réalité, des « journalistes » qui posent des « questions » dans le seul but de déformer la vérité, de criminaliser la victime et de trouver des circonstances atténuantes là où il n’y en a aucune.

      Une méthode vieille comme le monde pour masquer le vrai problème.
      Et si on éteignait un peu la tv pour s’informer ?

    • « Je suis sa maman. Rendez-vous jeudi à la préfecture à 14 heures, marche blanche. Je dis : venez tous, on fait une révolte, s’il vous plaît, pour mon fils », déclare (avec Assa Traoré) la mère de Naël dans une vidéo relayée sur TikTok.
      https://www.tiktok.com/@valeriepetit/video/7249627480288464155

      edit
      Darmanin annonce la mobilisation de 2000 FDO pour la seule région parisienne cette nuit. Les pouvoirs publics redoutent un « effet Zyed et Bouna », du nom de ces deux jeunes adolescents morts électrocutés dans un transformateur en octobre 2005 après une course-poursuite avec la police. Ce drame avait déclenché des émeutes sans précédents depuis plusieurs années à travers le pays. (Le Monde)

      Les sanctions pour #faux_en_écriture_publique, relevant pourtant de la matière criminelle, sont surtout assez faibles au regard de la gravité des faits et de l’abus de pouvoir qu’ils matérialisent souvent. Ce n’est pas un hasard si la qualité de « PDAP » (personne dépositaire de l’autorité publique) aggrave la peine pour celui qui s’en rend coupable (quinze ans de réclusion et 225 000 euros d’amende au lieu de dix ans et 150 000 euros).

      Or, de manière générale, les peines prononcées, y compris pour réprimer des faits assez graves commis par des policiers ou des gendarmes, s’échelonnent généralement entre six mois ferme et dix-huit mois avec sursis, hors cas exceptionnels. Rien de très dissuasif. (Le Monde)

      #Naël #révolte

    • Une balle dans la tête...C’est toujours pour les mêmes qu’être en tort conduit à la mort. « Magic Mike Maignan », @mmseize, gardien de l’équipe de France de football, punchliner à ses heures

      edit
      Macron RS : « Nous partageons l’émotion et la peine de la famille et des proches du jeune Naël. Je veux leur dire notre solidarité et l’affection de la Nation.
      La Justice a été immédiatement saisie »
      Bouzrou RS : « Non Monsieur le Président, aucune justice indépendante et impartiale n’a été saisie.
      A ce jour, seul le procureur de la République de Nanterre (qui n’est pas un magistrat indépendant) dirige l’enquête sur des policiers de son propre département. »

      #instruction #dépaysement

    • « On a gagné la première bataille hier soir [les flics mis en déroute à plusieurs reprises et l’extension des manifestations de révoltes au-delà de la ville]. Vous pouvez écrire dans votre article que ce soir aussi, la nuit va être longue. »
      in A Nanterre, l’émotion et la colère au lendemain de la mort de Nahel M. : « On nous a pris notre petit frère »
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/06/28/on-nous-a-pris-notre-petit-frere-a-nanterre-l-emotion-et-la-colere-au-lendem
      https://justpaste.it/2ldm8

    • le Monde faux derche au boute

      Les tout premiers éléments de langage employés par des sources policières, repris par certains médias, évoquaient un véhicule fonçant vers deux agents dans l’intention de les percuter.

      https://www.lemonde.fr/societe/live/2023/06/28/adolescent-tue-par-un-policier-a-nanterre-rassemblements-a-lille-et-nantes-t

      certains médias dont le Monde https://seenthis.net/messages/1007809

      la police et la presse des milliardaires fracassées par 3 vidéos amateurs

      #Rodney_King

      edit Nantes ce soir, pendant que dans de nombreuses villes...

    • Des dizaines de scooters tournent en permanence dans le quartier pour alerter les jeunes violents des éventuels mouvements des forces de police (Le Monde)

      #estafettes (pendant que la pref a autorisé des drones dans plusieurs villes d’idf)

      il y a de ces scènes ! on dirait que les flics sont sur Mars tant ils reçoivent de feux d’artifice. ce soir encore, ils ont du sortir de Pablo Picasso pendant que dans diverses villes (grosse extension dans el 93, mais aussi en région, à suivre...) comicos, mairies et FDO sont attaquées.

      il y a (il y aurait ? n’ai vu ces images que sur peu de comptes) des véhicules militaires à Nanterre depuis 1h du mat ce soir. à l’actualisation en cours du spectre de 2005 répond déjà un état d’urgence non proclamé.

      edit depuis les dernières déclarations de Macron (inacceptable) et Borne, les ornas de flics montent au créneau (sur le motif du bafouillant Darmanin, rappellant, ému et attristé en tant que père de famille, la « présomption d’innocence »). Sud radio puis d’autres diffusent un pedigree de Nahel en jeune multi récidiviste en butte à la justice des mineurs.

      détails
      le bolide Merco (AMR) était une automatique (tu lâche le frein, si tu es pas sur parking ou neutre, ça part) probablement pas facile à conduire (beaucoup de chevaux), possiblement prêtée pour un essai à ce lycéen en Lep de mécanique
      le gars a pris 4 coups de crosses dans la tête, en plus des menaces de mort, avant de lâcher le frein

      selon le passager (?) de la voiture, encore libre

    • l’entrée du domaine de la prison de Fresnes attaquée
      https://www.lemonde.fr/societe/live/2023/06/28/adolescent-tue-par-un-policier-a-nanterre-rassemblements-a-lille-et-nantes-t

      Le poste de sécurité de l’entrée du domaine de la prison de Fresnes (Val-de-Marne) a été attaqué dans la nuit au mortier d’artifice par des émeutiers, a appris l’AFP de source policière. Des vidéos consultées par l’AFP montrent une vingtaine de jeunes cagoulés attaquer avec des mortiers d’artifice et divers projectiles le poste de garde à l’entrée du domaine. Le domaine donne accès aux résidences des surveillants, à la maison d’arrêt, à la maison d’arrêt des femmes ou encore à l’hôpital pénitentiaire. Une alarme a retenti lors de l’attaque, comme le montrent plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. « Ils n’ont pas pénétré dans l’enceinte de la prison. Les forces de l’ordre ont vite été appelées », a indiqué la source policière. Les vidéos consultées par l’AFP montrent également des incendies dans la rue menant à la prison.

    • à Vigneux (91), des émeutiers utilisent des armes à feux pour détruire des caméras de surveillance.

      Asnières (92). Un distributeur de billets est découpé à la disqueuse.

      Argenteuil, pillage de mags (avec images sympas sur tir tok) c’est presque vide, contrairement à d’autres scènes où on voit pas mal de monde. deux jeunes femmes : « il reste de la laitue, ou pas ? », "ouais, il reste tout""

      (je précise que les post plus haut résultent aussi de diverses vues)

      Mons-en-Baroeul (59), mairie prise d’assaut et saccagée. Les casques de police ont été volés.

      Dammarie-les-Lys (77), commissariat pris d’assaut, véhicules de police incendiés

      Neuilly-sur-Marne (93) nombreuses voitures de la police municipale incendiées

      Aulnay Aldi pillé

      Genevillers là des gars se font filmer armant des pouchkas dans la rue

      Garges incendies des deux accès de la mairie

      Clichy images d’une explosion qui dépasse des immeubles de 3 ou 4 étages

      Wattrelos (59) LIDL incendié

      #pouchka #caillasse #manger #autoréductions (à la fortune du pot)

    • « Refus d’obtempérer » : l’alarmante augmentation des tirs policiers mortels | Mediapart
      https://www.mediapart.fr/journal/france/280623/refus-d-obtemperer-l-alarmante-augmentation-des-tirs-policiers-mortels

      La mort de Nahel s’inscrit dans une longue série de décès depuis l’entrée en vigueur en 2017 d’un article de loi permettant un usage facilité des armes à feu pour les forces de l’ordre. Rien qu’en 2022, 13 personnes ont été tuées par des tirs de la police française sur leurs véhicules.

      Camille Polloni

      28 juin 2023 à 13h36

      https://jpst.it/3hg_C

      Depuis la loi de février 2017 relative à la sécurité publique, les policiers ont davantage fait usage de leurs armes contre des véhicules en mouvement
      Nombre annuel de déclarations de l’emploi de l’arme en direction de véhicules en mouvement (graphique) :
      https://flo.uri.sh/visualisation/10328112/embed

      À l’air libre (260) Pont-Neuf, Sevran : la légitime défense des policiers en question :
      https://youtu.be/0STcz0G2WwQ

    • Mort de Nahel : « La marche blanche, c’est pour les darons. Nous, notre hommage, c’est contre la police » | Mediapart
      https://www.mediapart.fr/journal/france/280623/mort-de-nahel-la-marche-blanche-c-est-pour-les-darons-nous-notre-hommage-c

      Dans le quartier du Vieux-Pont, à Nanterre, d’où était originaire Nahel, 17 ans, tué par un policier le 27 juin, les habitants, endeuillés, partagent la colère d’une jeunesse abandonnée et dénoncent le racisme, le harcèlement des forces de l’ordre, et l’abandon général dont ils s’estiment victimes.

      Pascale Pascariello et Bérénice Gabriel

      28 juin 2023 à 21h1

      https://jpst.it/3hh0b

    • Le nombre de morts liées à une intervention policière a atteint un pic en 202 1 - Basta !
      https://basta.media/le-nombre-de-morts-liees-a-une-intervention-policiere-a-atteint-un-pic-en-2

      28 juin 2023 par Ivan du Roy

      N’en déplaise au ministre de l’Intérieur et à certains syndicats de police, le recensement des personnes tuées par les forces de l’ordre que basta ! effectue depuis plusieurs années démontre une réelle et inquiétante augmentation.

      « Depuis la loi de 2017, j’ai eu l’occasion de dire dans de très nombreux échanges ici qu’il y a eu moins de tirs et (...) moins de cas mortels qu’avant 2017 », lance ce 27 juin le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, devant l’Assemblée nationale, à la suite de la mort d’un adolescent à Nanterre, tué à bout portant par un policier lors d’un contrôle routier au prétexte d’un « refus d’obtempérer ». Dans le meilleur des cas, le ministre de l’Intérieur se trompe ; au pire, il ment.
      Basta actualise chaque année [sa base de données et sa visualisation des interventions policières létales https://basta.media/webdocs/police , pour contribuer à mettre en lumière les circonstances de ces interventions, surtout quand elles interrogent. Les années 2021 et 2022 seront réactualisées ce 29 juin.
      Interventions policières létales
      Basta actualise sa base de données et sa visualisation des interventions policières létales, pour mettre en lumière les circonstances de ces interventions, surtout quand elles interrogent. Les années 2021 et 2022 seront réactualisées ce 29 juin.

      Au contraire de ce qu’il affirme, nous observons un essor sans précédent du nombre d’interventions létales des forces de l’ordre depuis 2020, en particulier du fait de la police nationale. Cette année-là, temps de Covid et de confinement, 40 personnes sont mortes dans le cadre d’une mission de police ou de gendarmerie, 52 en 2021, 39 en 2022. Des chiffres bien supérieurs aux 27 décès que nous recensions en 2017, ou à la vingtaine par an avant 2015. Notre enquête éclaire également les circonstances dans lesquelles ces personnes ont perdu la vie. Elle recouvre l’intégralité des situations ayant entraîné la mort (par balles, d’un malaise, d’une arme censée être non létale...), sans préjuger de la légitimité ou non de l’action des forces de l’ordre.

      Le nombre de personnes tuées par un tir des forces de l’ordre a ainsi considérablement augmenté, avec respectivement 18 et 26 personnes abattues en 2021 et 2022, soit plus du double que lors de la décennie précédente. La lutte contre le risque terroriste et les interventions face à des « forcenés » armés ou face à des personnes en décompression psychique devenues dangereuses pour autrui ou pour elles-mêmes n’expliquent pas cette augmentation. En 2022, la moitié des personnes tuées par balles n’étaient elles-mêmes pas armées, comme nous l’expliquons dans cet article détaillé sur le sujet. Parmi ces personnes non armées figurent les refus d’obtempérer .
      Les effets mortifères de la loi de 2017

      La loi évoquée par Gérald Darmanin est celle relative à la sécurité publique votée en février 2017 sous le gouvernement socialiste de Bernard Cazeneuve. Elle assouplit les règles d’emploi des armes à feu de la police, notamment la possibilité de tirer sur les occupants de véhicules en fuite. La loi laisse les policiers ou les gendarmes réalisant le contrôle routier apprécier s’il y a, ou non, un risque d’atteinte future à la vie d’autrui, et faire feu le cas échéant. La gendarmerie s’interroge désormais sur la réponse à y apporter pour éviter de « briser une vie ». « Il importe à chacun de nous de se préparer intellectuellement en amont à une tactique et à des actions alternatives face aux refus dangereux d’obtempérer », expliquait la commandante Céline Morin. En clair : éviter d’ouvrir le feu s’il n’y a plus de danger immédiat et privilégier le fait de retrouver et d’interpeller ultérieurement la personne responsable du refus d’obtempérer. La police nationale ne semble pas encore avoir mené cette réflexion, encore moins les syndicats de policier, toujours dans la surenchère.

    • Les violences policières vues par les politiques : des années d’illégitime défense | Mediapart
      https://www.mediapart.fr/journal/france/280623/les-violences-policieres-vues-par-les-politiques-des-annees-d-illegitime-d

      La mort de Nahel, tué à bout portant par un policier, a fait l’objet de commentaires ignobles. Relativisme, contre-vérités, justifications... Depuis vingt ans, tout est utilisé par les pouvoirs successifs et une extrême droite galopante pour nier la réalité : celle d’une société qui tombe, en oubliant ses principes fondamentaux et les valeurs qui en découlent.

      Ellen Salvi

      28 juin 2023 à 19h08

      La même rage et la même indignité. La mort de Nahel, 17 ans, tué à bout portant par un policier, mardi 27 juin, à Nanterre (Hauts-de-Seine), aurait dû mettre tout le monde d’accord. Pas de « oui mais », aucune justification, encore moins de relativisme. Dans un monde politique et médiatique un tant soit peu cortiqué, ce genre d’expressions publiques devraient être considérées pour ce qu’elles sont : des déchets de la pensée humaine.

      Pourtant, près de vingt ans après la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré, rien n’a changé. La situation a même empiré, sous l’effet d’une extrême droite toujours plus puissante, régurgitant ses idées et ses mensonges sur tous les plateaux de télévision où elle a table ouverte. Dans son sillage apparaissent aujourd’hui les visages impassibles de responsables politiques qui n’en portent que le nom. Des élu·es sans autre boussole que le déni. Et qui ont perdu l’essentiel en chemin.

      Les fois précédentes, ils s’appelaient Jean-Michel Fauvergue, Laurent Saint-Martin ou encore Gilles Le Gendre. Ils auraient très bien pu s’appeler Pierre Dupont, Jacques Boudou ou Nicolas Martin, le résultat aurait été le même : depuis plus de cinq ans, les micros se tendent vers des personnalités promises à l’oubli, qui contestent jusqu’à l’absurde l’existence des violences policières et trahissent des concepts – en l’occurrence ceux de Max Weber – qui leur échappent.

      https://jpst.it/3hh1z

    • Les forces de l’ordre social, par Laurent Bonelli (Le Monde diplomatique, juillet 2020 )
      https://www.monde-diplomatique.fr/2020/07/BONELLI/61976

      Violences policières, les racines d’une défiance
      Les forces de l’ordre social

      « Tout le monde déteste la police. » Courant dans les manifestations françaises, ce slogan exprime une exaspération qui n’est plus cantonnée aux groupes les plus militants. Trop souvent requises pour réprimer des mouvements sociaux, avec une brutalité remarquée, les forces de l’ordre ont vu leur mission se confondre avec celle d’une garde prétorienne du pouvoir. Leur popularité n’y a pas résisté. [...]

      Cette cause [la jeunesse des quartiers contre les violences policières] demeure impopulaire parce qu’elle concerne le plus souvent des « mauvaises » victimes, « défavorablement connues des services de police ». Leur disqualification par les autorités sous cette appellation comme l’exhibition complaisante par la presse de leurs antécédents pénaux éventuels créent un doute quant au déroulement des faits et renforcent le récit policier. Elles rendent également plus délicat le soutien de forces politiques ou syndicales de gauche, historiquement sensibles à la répression ouvrière, mais mal à l’aise vis-à-vis des plus rétifs à l’ordre salarial, qu’elles nommaient en d’autres temps le lumpenprolétariat. Ce malaise est aggravé par la distance qui s’est progressivement creusée entre ces organisations et les jeunes des cités, qu’elles ne sont plus capables d’intégrer dans leurs rangs et dont elles peinent à prendre en compte les conditions concrètes d’existence (3). De leur côté, les tentatives pour construire une autonomie politique des quartiers populaires, c’est-à-dire des structures capables de porter un autre discours sur ces derniers, n’ont pas connu de réussites autres que ponctuelles (4).[...]

      L’action musclée des forces de l’ordre est également plus perceptible, car elle s’est déplacée des quartiers périphériques vers les centres-villes et touche désormais des populations qui n’étaient pas accoutumées à cette expérience. La crise des « gilets jaunes », les défilés contre la loi travail ou la réforme des retraites, comme les contrôles opérés durant le confinement consécutif à la pandémie de Covid-19, se sont traduits par une augmentation considérable des victimes et des témoins des interventions policières, bien au-delà de ce que les sociologues appellent les « gibiers de police » traditionnels (6). Et c’est sans doute cette extension de l’emprise policière sur nos sociétés qui permet de comprendre les résistances collectives qui se manifestent aujourd’hui. [...]

      Or, à partir des années 1980, la police est progressivement apparue pour nombre de gouvernants comme une solution magique pour affronter les conséquences du creusement des inégalités sociales et économiques, observable au sein des sociétés occidentales comme entre pays du Nord et du Sud. Avec des variations de chronologie et de ton, les thèmes de l’insécurité et des migrations (irrégulières notamment) se politisent, des partis politiques d’inspirations et de tendances différentes en faisant des chevaux de bataille électoraux. Les politiques sociales, de prévention et de développement, sans jamais être complètement abandonnées, cèdent progressivement la place à des approches plus sécuritaires, passant par le contrôle et la coercition. Dès lors, il s’agit moins de lutter contre les causes structurelles des inégalités (perçues comme désirables par certains, hors de portée par d’autres) que de discipliner les fractions de la population les plus indociles au nouvel ordre social néolibéral, interne et international.[...]

      l’institution a réagi en dotant ses personnels de matériel défensif (gilets pare-balles, grenades de désencerclement) et offensif (lanceurs de balles de défense [LBD], pistolets à impulsion électrique). Cet équipement a nourri les critiques d’une militarisation de la police, particulièrement manifeste dans les unités spécialisées comme les brigades anticriminalité (BAC) françaises. Leurs écussons, floqués d’images de prédateurs (tigres, loups, lions, crocodiles, cobras, etc.) veillant sur la ville endormie, éclairent le type de rapports à l’espace et aux populations qu’elles veulent incarner. La Street Crimes Unit new-yorkaise, dissoute en 2002 après avoir criblé de balles un jeune Afro-Américain désarmé, Amadou Diallo, avait même pour devise « La nuit nous appartient » (« We own the night »). Développant des pratiques d’intervention agressive, ces unités sont responsables d’une large part des violences, parfois mortelles, reprochées à l’institution. On les accuse également de contribuer à un durcissement des tensions partout où elles sont déployées. [...]

      Le choix politique de faire des forces de l’ordre le fer de lance de la défense de l’ordre urbain a en effet réévalué leur position dans le champ bureaucratique et placé les gouvernements dans une relation d’interdépendance défavorable. Ce phénomène est particulièrement accentué en France ou aux États-Unis (lire « Un pays miné par les homicides policiers ») par l’existence de puissants syndicats corporatistes. Avec un taux de syndicalisation de près de 70 % (contre 19 % pour la fonction publique et 8 % pour les salariés du privé), la police française est, de loin, la profession la plus organisée. Structurés par corps (gardiens, officiers et commissaires), ces syndicats jouent un rôle important dans l’évolution des carrières. [...]

      depuis une trentaine d’années, l’élargissement du spectre de l’action policière étend mécaniquement celui des groupes qui font l’objet de suspicion. Pour s’en convaincre, il suffit de consulter le fichier TAJ (pour « traitement d’antécédents judiciaires »), dans lequel policiers et gendarmes enregistrent les personnes pour lesquelles il existe « des indices graves ou concordants rendant vraisemblable qu’elles aient pu participer, comme auteurs ou complices, à la commission d’un crime, d’un délit ou de contraventions de cinquième classe » — un fichier qui ne laisse en rien présager des suites judiciaires qui seront apportées (de suspects, donc, et non de coupables). Au 15 novembre 2018, 18,9 millions de personnes faisaient l’objet d’une fiche, c’est-à-dire près de 30 % de la population française… Sans grande surprise, les policiers français apparaissent comme les plus défiants d’Europe envers le reste des citoyens.

      Encouragés par les élites gouvernantes et par leur propre hiérarchie à se percevoir comme l’un des derniers remparts entre l’ordre et le chaos, ils n’hésitent plus à utiliser régulièrement des techniques qu’ils réservaient jusque-là à des délinquants plus endurcis. Le décès de Cédric Chouviat, un chauffeur-livreur, après qu’il a subi un étranglement, celui de Steve Maia Caniço poussé dans la Loire par une charge policière, l’usage massif des LBD contre des « gilets jaunes » ou des manifestants contre la réforme des retraites, de même que les humiliations infligées à des lycéens (comme ceux de Mantes-la-Jolie agenouillés, les mains sur la nuque, en décembre 2018), à des féministes ou à d’autres contrôlés durant l’état d’urgence sanitaire, relèvent certainement de cette dynamique. [...]

    • L’assassin de Nahel est un ancien matraqueur de Gilets Jaunes décoré trois fois par Lallement !
      https://www.revolutionpermanente.fr/Le-policier-qui-a-tue-Nahel-avait-ete-decore-par-Lallement-pour

      Le policier ayant exécuté Nahel à bout portant à Nanterre mardi n’a rien d’une brebis galeuse au sein de la police. C’est ce que souligne un article du Figaro, publié ce mercredi, qui dresse le portrait d’un policier « modèle », maintes fois décoré par l’institution au cours de ses dix années de carrière.

      Selon le journal, « cet ancien militaire a reçu huit lettres de félicitations et une médaille de la sécurité intérieure », ainsi que deux décorations de la part de l’ancien préfet de Paris Didier Lallement. « Son action au moment des manifestations des gilets jaunes en 2020, ainsi que son rôle dans l’interpellation d’un auteur de séquestrations et de vol dans le Val-d’Oise en mai 2021, lui ont également valu d’être décoré par le préfet de police de l’époque, Didier Lallement, de deux médailles de bronze pour actes de courage et de dévouement. » note le journal.

      Une formule honorifique pour récompenser sa participation à la répression sanglante des manifestations, qui ont fait de très nombreux blessés et mutilés. Outre les récompenses, le journal de droite souligne les éloges tressés par ses collègues, qui jugent le meurtrier « irréprochable ». Interrogés par Le Figaro, des policiers soulignent : « c’est quelqu’un de très professionnel », « il a des valeurs et a toujours respecté les règles ».

      Alors que Macron qualifiait le meurte de Nahel « d’acte inexcusable » et que le policier a été mis en examen pour homicide volontaire, ce portrait du Figaro, pensé pour défendre le policier, met à mal le récit d’un acte isolé de la part d’un agent mal formé et peu expérimenté. Au contraire, il illustre le caractère systémique des violences policières meurtrières, qui, loin d’être des actes isolés, font partie intégrante du rôle de cette institution.

      Tout comme la répression violente des Gilets jaunes, auxquelles a visiblement participé le meurtrier de Nahel, l’exécution d’un jeune de Nanterre à bout portant est le produit d’une institution, profondément raciste, dont une des missions centrales est la répression et le harcèlement systématique dans les quartiers populaires. Une politique que le gouvernement n’a fait que renforcer, lâchant toujours plus la bride aux policiers et garantissant leur impunité.

      Une réalité dont la vidéo du meurtre de Nahel témoigne brutalement, et qui a suscité un choc qui doit être le point de départ d’une riposte plus large. Alors que des révoltes ont éclaté dans de nombreux quartiers depuis deux nuits, une marche blanche aura lieu cette après-midi à 14h à Nanterre à laquelle il faudra être massifs.

      Ariane Anemoyannis

  • L’excellence contre la science
    https://metropolitiques.eu/L-excellence-contre-la-science.html

    Décryptant les conséquences des récentes réformes des #universités en #France, Camille Vergnaud montre comment les injonctions au rayonnement international et au partenariat local contribuent à la mise en compétition et à la bureaucratisation de ces établissements. Compétitivité, excellence, visibilité internationale, transfert technologique : autant de termes – à la définition parfois floue – qui guident les politiques publiques actuelles de financement, d’évaluation et de pilotage du système #Essais

    / université, #enseignement, #recherche, #Nanterre, #Paris, #évaluation, #territoire, #États-Unis, France

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_vergnaud.pdf

  • #Parcoursup arrive au niveau master et s’appelle #TTM (#trouve_ton_master)...

    Quel master après ma licence ?
    « trouvermonmaster.gouv.fr » regroupe l’intégralité des diplômes nationaux de master proposés par les établissements d’enseignement supérieur en France.

    https://www.trouvermonmaster.gouv.fr
    #parcours_sup #sélection #master #université #études #études_universitaires #facs #ESR #France #centralisation #enseignement_supérieur

    –—

    voir aussi le fil de @marielle :
    https://seenthis.net/messages/937761

    • Un thread sur twitter de L’Alternative, union syndicale et associative :

      Le contexte : depuis 2016, les facs peuvent (et sauf dérogation, doivent) sélectionner en M1. Panneau chantier
      La plupart des facs qui ont essayé d’échapper à cette réforme se sont faites rattraper par le sous-financement : y a pas assez de profs, donc on sélectionne.
      Du coup, c’est la catastrophe, comme à #Nanterre (l’une des univ. les plus sous-dotées) avec le scandale des #SansFacs.
      Et comme ces milliers de drames des #ÉtudiantsSansMaster : l’an dernier, 12 000 étudiant⋅es ont fait un recours après avoir vu tous leurs vœux refusés !
      Heureusement, @VidalFrederique
      a une solution !
      La ministre vient d’annoncer un grand plan d’investissements pour recruter des enseignant⋅es et accueillir tou⋅tes les étudiant⋅es qui ont le droit de poursuivre en Master. Sac d’argentSac d’argentSac d’argent

      Hahahaha, non bien sûr, on rigole.
      Le ministère, donc, modifie #TrouverMonMaster, plateforme initialement créée pour les étudiant⋅es recalé⋅es, pour en fait un #Parcoursup des Masters.
      Faut dire que ça avait si bien marché, Parcoursup.
      Et depuis quelques semaines, les responsables de parcours se voient demander de remonter tout un tas d’infos, en plus des « capacités d’accueil » de chaque formation.
      Tout ça « avant Noël », alors qu’on n’a aucune info fiable pour l’instant...
      https://education.newstank.fr/article/view/233766/evolution-portail-trouver-master-modalites-deja-actees-points-enc
      Hier, @ASBarthez
      a enfin pensé à informer les organisations étudiantes. Un certain nombre de rumeurs ont donc été clarifiées.
      À commencer par le calendrier de la procédure.

      Voilà donc une réforme majeure, extrêmement technique, impliquant un travail monstre des enseignant⋅es, présentée en novembre pour une publication des textes en décembre, et une mise en place début février.

      D’ailleurs, au départ, c’était prévu pour 2023 cette histoire :
      https://www.letudiant.fr/etudes/3es-cycles-et-masters/trouvermonmaster-deviendra-une-plateforme-unique-de-candidature-en-2023.ht
      Mais il faut croire que l’agenda d’@EmmanuelMacron
      vaut plus que le sort de quelques centaines de milliers d’étudiant⋅es.
      Bon, donc c’est n’importe quoi, comme le rappelle très justement une motion lilloise : https://twitter.com/janine_bd/status/1460983980354904083
      On pense aussi à « l’effet Parcoursup » qui poussera les [diplômes privés valant] licences à surnoter pour placer leurs étudiant⋅es sur le marché des Masters.
      Revenons aux infos.
      Tous les masters seraient donc concernés, mais... pas tou⋅tes les étudiant⋅es ! Les candidat⋅es étranger⋅es (et sans doute les redoublant⋅es) passeront par une procédure interne. Encore un cadeau pour les personnels qui auront à gérer ça.
      La première inconnue, c’est le nombre de vœux. Il sera fixé par arrêté, nous dit la DGESIP.
      La rumeur, elle, parle de Touche dix vœux maximum.
      Rien n’indique, pour l’instant, si les étudiant⋅es pourront hiérarchiser leurs vœux.
      À en croire la description de la phase d’admission, ce serait le contraire (un système à la #Parcoursup sans hiérarchisation) : l’étudiant⋅e reçoit des propositions au fil de l’eau, et donne sa préférence ensuite.
      Enfin, le recteur pourra toujours être saisi par les #ÉtudiantsSansMaster et, on l’espère, aura un peu plus de visibilité pour les affecter — ça pourrait être le seul avantage de la réforme...
      Et voilà donc tous les établissements en train de se demander comment fixer des « attendus » pour les masters...
      Voici un exemple, issu de la CFVU d’une université.
      On lit même que des concours d’entrée pourraient être mis en place : pour rappel, c’est bien prévu par la réforme de 2016...
      Et voilà le retour du problème central de la sélection en master : elle sert surtout à favoriser quelques formations « d’élite ».
      Voilà où on en est. Alors, on fait quoi ?
      On demande le report de la réforme à 2023, comme le revendique le @SgenCFDT : https://www.sgen-cfdt.fr/actu/evolution-du-portail-trouver-mon-master-le-sgen-cfdt-demande-le-report-a-l
      Certainement, mais ça ne nous semble pas suffisant parce que le problème est ailleurs.
      Le problème, c’est toujours le même : quelques formations sur-financées veulent sélectionner drastiquement, pendant que la masse des masters crève du sous-financement de l’enseignement supérieur.
      On peut bien réformer, jouer les admissions en Master à pierre-feuille-ciseaux ou à la roulette russe, ça ne changera : RIEN.
      Et c’est pour ça qu’il faut :
      Flèche vers la droite l’abandon de ce projet stupide, bien sûr,
      Flèche vers la droite mais surtout les financements pour accueillir tout le monde.
      Non ?

      https://twitter.com/AlternativeESR/status/1463615225610047490

    • Communiqué SNESUP FSU, 30.11.2021
      Plateforme “trouvermonmaster.fr”, une consultation ministérielle pour la forme et une sélection renforcée !

      À contre-courant de la nécessité d’augmenter les capacités d’accueil et de consolider le droit à poursuite d’études, la ministre Frédérique Vidal a décidé de faire évoluer le site d’information officiel de l’offre de Master “TrouvermonMaster.gouv.fr” vers une plateforme de choix et d’affectation, calquée sur le modèle de Parcoursup, qui devrait être effective dès février en vue de la rentrée 2022. Depuis plusieurs mois, la DGESIP a consulté la CPU et le réseau VP CFVU et n’a pas jugé bon d’en informer les organisations syndicales alors que les responsables de master sont déjà sollicité·es pour saisir sur la plateforme les attendus et les mentions de licence compatibles avec celles de master. Les textes réglementaires ne sont pas publiés mais les choix gouvernementaux sont déjà arrêtés et les solutions techniques verrouillées.

      Pour le SNESUP-FSU, la situation actuelle n’est pas satisfaisante et la plateforme actuelle doit être améliorée ; la situation des étudiant·es sans place en master, dont le nombre croît d’année en année, est inacceptable. Mais la solution envisagée de calquer le système d’affectation sur celui de la plateforme Parcoursup ne l’est pas plus. Les problèmes et dérives que celle-ci a engendrés à la fois pour les jeunes et les personnels sont nombreux : tri social, anxiété, bureaucratie, abandon.

      Le projet de transformation en profondeur de cette plateforme consiste à construire un barrage pour limiter le nombre d’étudiant·es en master en dépit de l’augmentation de la population étudiante et à accroître la sélection en master. En ne faisant porter l’examen des candidatures que sur une partie du parcours, comme c’est le cas au lycée, il fait peser le risque d’une dévalorisation du diplôme de licence en vidant de sa substance le dernier semestre. Il entraînera également une surcharge de travail pour les équipes pédagogiques et des difficultés de traitement des dossiers.

      Pour le SNESUP-FSU, la nouvelle plateforme d’affectation “TrouvermonMaster.gouv.fr” doit avant tout tenir compte des souhaits des candidat·es et permettre aux équipes pédagogiques de privilégier l’humain sur l’algorithme dans l’examen des candidatures. Construire une plateforme master sur le même modèle que Parcoursup, c’est faire peser les conséquences de la politique éducative austéritaire du gouvernement sur les étudiant·es de licence en les culpabilisant de ne pas être retenu·es dans le master de leur choix.

      Le calendrier du ministère est intenable et met les personnels concerné·es dans une situation de tension inadmissible et incompatible avec les moyens humains insuffisants et le calendrier universitaire.

      Le SNESUP-FSU exige la suspension de la mise en oeuvre de ce projet pour entrer dans une réelle concertation pour une toute autre plateforme donnant une meilleure visibilité de l’offre de formation, s’appuyant sur des processus simplifiés de candidatures, permettant des voeux hiérarchisés par les étudiant·es et une affectation qui maximise la satisfaction des étudiant·es et des équipes pédagogiques.

      Le SNESUP-FSU rappelle au ministère l’urgence de donner aux établissements les moyens d’augmenter les capacités d’accueil dans les filières en tension et notamment d’augmenter le nombre d’emplois de titulaires pour accueillir toutes et tous les étudiant·es dans de bonnes conditions.

      Le SNESUP-FSU appelle à soutenir la mobilisation des organisations de jeunesse le 8 décembre prochain pour l’ouverture et l’augmentation du nombre de places à l’université en licence et en master, pour le droit à la poursuite d’études et pour l’investissement massif dans l’ESR.

    • Parcoursup en master : « Le gouvernement cherche à accroître la sélection »

      La ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, veut réformer l’accès en master à marche forcée en le calquant sur Parcoursup à l’entrée à l’université. Une réforme dénoncée par Naïm Shili, secrétaire national du syndicat étudiant l’Alternative.

      Bientôt un Parcoursup pour l’entrée en master. C’est le dernier chantier que #Frédérique_Vidal veut mener à terme avant la fin de son passage au ministère de l’Enseignement supérieur. Le plan est simple : la loi autorise la sélection en master, l’Etat ne donne pas aux universités les moyens nécessaires pour ouvrir suffisamment de places face à la hausse de la démographie étudiante, des jeunes se retrouvent donc sans affectation et le font savoir, la ministre se saisit du moment politique pour réformer l’entrée en master.

      Les organisations étudiantes ont eu une première réunion au ministère cette semaine sur le sujet. Le texte encadrant cette réforme doit être formalisé pour décembre avec une application qui commencera en février. Une « précipitation » que dénonce Naïm Shili, secrétaire national du syndicat étudiant l’Alternative.

      Quel est ce projet de réforme de l’entrée en master ?

      Le gouvernement compte faire en master ce qu’il a fait en licence. Il veut créer un nouveau Parcoursup, c’est-à-dire une #plateforme_centralisée pour les demandes d’entrée en master. Il peut y avoir des avantages comme la lisibilité des offres pour les étudiants et des procédures simplifiées pour les étudiants. Mais le gouvernement cherche surtout à accroître la sélection à l’entrée en Master 1.

      Cette année, de nombreux étudiants se sont retrouvés sans master, ils se sont rendus visibles à travers le mot-dièse #EtudiantSansMaster. En quoi cette réforme va accentuer la sélection ?

      Il existe des possibilités de recours à travers le droit à la poursuite d’étude que le gouvernement ne cesse de limiter. Cette réforme va dans ce sens. Sur Parcoursup, la procédure est tellement longue et incertaine que des milliers d’étudiants abandonnent en cours de route sans aller jusqu’au bout.

      Ces étudiants vont dans des formations privées hors de Parcoursup255 ?

      Certains, oui. D’autres redoublent pour retenter leur chance l’année d’après. Les derniers arrêtent tout simplement leurs études. Mais en restreignant l’#accès_au_master, le gouvernement restreint aussi l’accès aux concours de la fonction publique qui sont souvent accessibles à bac +4 ou +5. Le seul moyen de régler le problème, c’est d’ouvrir des places supplémentaires.

      Quel est le calendrier de cette réforme ?

      Nous avons eu une réunion mardi dernier au ministère. Le projet doit être officiellement présenté au Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche le 14 décembre pour une application dans la foulée. Cela ne pourra pas se mettre en place convenablement. Les étudiants vont devoir rentrer des vœux courant février ou mars, la plupart ne sont pas informés de l’existence de cette procédure à l’heure où je vous parle. Personne n’est au courant de la réforme et les universités sont déjà sous pression. Cette procédure se fait dans la précipitation et sans texte réglementaire pour l’encadrer.

      Avez-vous des marges de négociations ?

      Jusqu’à présent nous n’avions des informations que via la presse spécialisée. On peut encore discuter du nombre de vœux possibles pour chaque étudiant, mais le débat sur le bien-fondé de cette plateforme n’a pas lieu. Plus leur présentation avançait, plus on comprenait qu’ils veulent copier-coller Parcoursup, avec ses défauts. Des temps d’attente beaucoup trop longs, des délais pour répondre à une proposition de formation parfois très courts, une absence de hiérarchisation des vœux et l’absence d’anonymisation de l’établissement d’origine. Cela ouvre la porte à une sélection sociale basée sur l’établissement, mais aussi à des étudiants mal orientés.

      Est-ce que tous les étudiants devront passer par cette plateforme ?

      Non. Les étudiants internationaux hors de l’Union européenne et les redoublants doivent être pris en charge par des dispositifs différents. C’est beaucoup de travail pour les personnels. Même les directions d’université alertant sur la difficulté de mettre en place cette réforme dans de bonnes conditions sans moyens supplémentaires et dans le calendrier imparti.

      https://www.liberation.fr/societe/education/parcoursup-en-master-le-gouvernement-cherche-a-accroitre-la-selection-202

    • Transformation de la plateforme trouvermonmaster en l’absence de toute concertation syndicale. Communiqué du SGEN-CFDT

      Academia relaie ce communiqué du SGEN-CFDT, en précisant que selon une source, la stratégie prévue pour trouvermonmaster, site d’information, évoluerait vers une plateforme unique, où l’étudiant·e visant un M1 pourrait formuler 10 vœux non hiérarchisés, et acceptation obligatoire du premier vœu.Et bien sûr, sans concertation syndicale.

      Communiqué de presse du 19 novembre 2021 -ESR : https://sgen-cfdt.fr/contenu/uploads/2021/11/2021119-CP-n%C2%B0-14-Sgen-CFDT.odt

      Le Sgen-CFDT déplore la précipitation dans laquelle se prépare l’évolution du portail “trouver mon master” sans que les organisations représentatives des principaux intéressés (personnels et usagers) n’y soient clairement associées.

      De nombreux collègues responsables pédagogiques de master alertent le Sgen-CFDT à propos des changements en cours concernant le recrutement des étudiants en 1ère année de master et du calendrier extrêmement serré qui leur est imposé pour les mettre en œuvre :

      - constitution d’une plateforme nationale unique se substituant aux applications des établissements ;
      - harmonisation des informations relatives à chaque parcours (attendus, taux d’accès, et taux d’insertion) à renseigner d’ici les vacances de Noël.

      Pour penser et réaliser ce travail de refonte pour la rentrée 2022, le ministère s’appuie sur un groupe de travail réunissant toutes les deux semaines la DGESIP, la CPU et des vice-présidents de CFVU ainsi que certaines conférences de doyens, sans que les organisations syndicales n’aient été sollicitées.

      Pourtant, le dispositif « trouver mon master » est le fruit d’un accord signé par le Sgen-CFDT, le 4 octobre 2016 sur la réforme du cursus conduisant au diplôme national de master et dont les principes fondateurs ont été traduits dans la loi du 23 décembre 2016 portant adaptation du 2ème cycle de l’enseignement supérieur français au Licence – Master – Doctorat (LMD).

      Le Sgen-CFDT s’étonne donc que le ministère n’ait pas cru bon d’inviter l’ensemble des signataires de cet accord à discuter des évolutions envisagées et demande à être associé, avec l’ensemble des organisations signataires de l’accord de 2016, aux travaux visant à faire évoluer la plateforme « trouver mon master ».

      Le Sgen-CFDT demande, par conséquent, le report de la mise en œuvre effective de ces évolutions à la rentrée 2023.

      https://academia.hypotheses.org/32978

    • L’admission en Master sur la plateforme « Trouver Mon Master » en 2022 ?

      Un projet précipité, infaisable, voué à l’échec

      Le #MESRI a annoncé que, dès mars 2022, les candidatures et admissions en master se feront via la plateforme Trouver Mon Master transformée en ParcourSup du 2e cycle.

      La position fondamentale de la CGT FERC Sup est que chaque étudiante et étudiant ayant obtenu une Licence doit pouvoir s’inscrire, de droit, dans le Master de son choix, de même que tout bachelier·ère doit pouvoir choisir sa formation de 1er cycle. La CGT FERC Sup réaffirme que l’État a le devoir d’adapter les moyens aux besoins de formations et non de considérer les étudiant·es comme des variables d’ajustement à la réduction des moyens du service public d’Enseignement supérieur et de Recherche (ESR).

      L’existence d’un problème dans le système actuel d’inscription en master est avérée. On ne sait pas qui s’inscrira vraiment là où il/elle est admis·e. La conséquence est que des étudiant·es en attente ratent des possibilités. De plus, le système de saisine rectorale finale fonctionne très mal (peu d’admissions) et arrive trop tard (les admis·es ne rejoignent les cours qu’en octobre), laissant toujours trop de diplômé·es de Licence sans possibilité de poursuite d’étude en master. Mais la réponse à ces problèmes qui est proposée par le MESRI n’est pas satisfaisante, et ne constitue nullement un progrès. Elle a été concoctée par le MESRI, comme toujours, sans véritable concertation avec les acteurs et actrices de terrain, qui, déjà, font connaitre leurs inquiétudes dans les établissements. Dans sa vision autoritaire et pyramidale, le MESRI n’a en effet consulté que la CPU et les VP CFVU.

      Encore une fois, la CGT FERC Sup dénonce l’organisation défaillante :

      - l’annonce est tellement tardive que les délais de préparation et de mise en œuvre sont de toute façon intenables ;
      - on demande pourtant déjà aux universités de préparer les informations à rentrer dans un dispositif qui n’est encore ni précisé ni établi, ce qui pousse à mettre les collègues devant le fait accompli et, de toute façon, rend le travail des équipes très difficile voire impossible à tenir pour mars prochain ;
      – la procédure de demande d’admission va être avancée en mars et annoncée en janvier ou février, ce qui va surprendre les étudiant.e.s et ajouter du stress dans une période déjà très difficile ;
      – les étudiant·es des licences de spécialité (ou « licences suspendues », qui n’ont qu’une année de L3) devront décider après quelques mois seulement de leur avenir dans une spécialité qu’ils et elles viennent à peine d’intégrer ;
      - on voit mal comment sera prise en compte, et selon quelles modalités, la procédure « études en France » à la fois en termes de calendrier (à peu près simultané) et des accords d’admission qui ne seront pas connus de TMM.

      La CGT FERC Sup continue à revendiquer l’abrogation de la loi ORE et de ParcourSup qui mettent en place la sélection à l’entrée de l’université. Elle continue à exiger la création de 70.000 postes de titulaires et l’ouverture de locaux – l’équivalent de 2 universités– pour répondre aux besoins du service public d’ESR et accueillir décemment toutes les étudiantes et tous les étudiants dans les filières de leur choix. C’est l’unique solution de progrès.

      Dans l’immédiat, la CGT FERC Sup demande le retrait de cette plateforme opaque afin de garantir le respect du principe constitutionnel de l’égalité d’accès à l’enseignement supérieur pour tous ceux et toutes celles ayant le diplôme requis. La CGT FERC Sup demande que le ministère publie les chiffres des demandes d’inscription par Master et par établissement, avec le nombre de recalés, avant d’ouvrir des négociations sur les moyens et les modalités d’inscription et d’affectation en Master.

      https://cgt.fercsup.net/les-dossiers/enseignement-superieur/article/l-admission-en-master-sur-la-plateforme-trouver-mon-master-en-2022

    • Parcoursup TrouvermonMaster : un point par l’Alternative et pétition

      Depuis quelques semaines, c’est l’effervescence autour d’un mystérieux projet de nouvelle plateforme de sélection : trouvermonmaster.
      Depuis 2016 ((Texte établi à partir du fil Twitter de l’Alternative du 24 novembre 2021), les universités peuvent — et sauf dérogation, doivent — sélectionner en M1. La plupart des universités qui ont essayé d’échapper à cette réforme se sont faites rattraper par le sous-financement : faute d’enseignant·e en nombre suffisant, on sélectionne. 🤡
      Conséquence : c’est la catastrophe, comme à Nanterre, une des universités les plus sous-dotées, avec le scandale des #SansFacs ou des #ÉtudiantsSansMaster, qui touchent des milliers d’étudiant·es : l’an dernier, 12 000 étudiant⋅es ont fait un recours après avoir vu tous leurs vœux refusés !
      Heureusement, Frédérique Vidal a une solution ! La ministre vient d’annoncer un grand plan d’investissements pour recruter des enseignant⋅es et accueillir tou⋅tes les étudiant⋅es qui ont le droit de poursuivre en Master.
      Hahahaha, non bien sûr, on rigole.

      Le ministère, au contraire, fait le choix de modifier “trouvermonmaster”, plateforme initialement créée pour les étudiant⋅es recalé⋅es, pour en faire un Parcoursup des Masters, dont le succès est bien connu (sic).
      Et depuis quelques semaines, les responsables de parcours se voient demander de remonter de nombreuses informations, en plus des « capacités d’accueil » de chaque formation. Tout ça « avant Noël », alors qu’on n’a aucune communication fiable de la part du Ministère pour l’instant… Yolo.
      Seul Newstank a publié un article sur une “Évolution du portail trouver mon master : les modalités déjà actées et les points encore à trancher” le 10 novembre, suggérant la mise en place d’une double plateforme, l’un pour informer les candidat·es — le portail trouvermonmaster — et l’autre pour leur permettre de candidater en se substituant aux applications de chaque établissement.
      Le 23 novembre 2021, Anne-Sophie Barthez, DGESIP, a enfin pensé à informer les organisations étudiantes. Elle a mis un terme à un certain nombre de rumeurs, à commencer par celle touchant au calendrier de la procédure. Accrochez-vous : la réforme, majeure, extrêmement technique, qui va reposer sur un travail monstre des enseignant⋅es, est donc

      - présentée en novembre
      - pour une publication des textes en décembre,
      - et une mise en place début février 2022.

      Une rapide recherche indique qu’au départ, la réforme était prévue pour 2023. Mais il faut croire que l’agenda d’Emmanuel Macron vaut plus que le sort de quelques centaines de milliers d’étudiant⋅es.
      Bon, donc c’est n’importe quoi, comme le rappelle très justement une motion lilloise.
      On pense aussi à « l’effet Parcoursup » qui poussera les [diplômes privés valant] licences à surnoter pour placer leurs étudiant⋅es sur le marché des Masters.
      Revenons aux infos.
      Tous les masters seraient donc concernés, mais… pas tou⋅tes les étudiant⋅es ! Les candidat⋅es étranger⋅es — et sans doute les redoublant⋅es — passeront par une procédure interne. Encore un cadeau pour les personnels qui auront à gérer ça. 💝
      La première inconnue, c’est le nombre de vœux. Il sera fixé par arrêté, nous dit la DGESIP. Selon une rumeur persistante, on parlerait de 10 vœux. Rien n’indique, pour l’instant, si les étudiant⋅es pourront hiérarchiser leurs vœux.
      À en croire la description de la phase d’admission, ce serait le contraire — un système à la Parcoursup sans hiérarchisation — : l’étudiant⋅e reçoit des propositions au fil de l’eau, et donne sa préférence ensuite. 😬 On a entendu aussi que si le premier vœu validé n’était pas accepté, l’étudiant·e serait exclu. 😬 😬
      Enfin, le recteur pourra toujours être saisi par les #ÉtudiantsSansMaster et, on l’espère, aura un peu plus de visibilité pour les affecter — ça pourrait être le seul avantage de la réforme…

      Les établissements se demandent désormais comment fixer des « attendus » pour les masters…

      Voici un exemple, issu de la CFVU d’une université.

      On lit même que des concours d’entrée pourraient être mis en place, étant bien prévu par la loi du 23 décembre 2016…
      Et voilà le retour du problème central de la sélection en master : elle sert surtout à favoriser quelques formations « d’élite ».
      Voilà où on en est. Alors, on fait quoi ?
      On demande le report de la réforme à 2023, comme le revendique le SGEN-CFDT ?
      Certainement, mais ça ne nous semble pas suffisant parce que le problème est ailleurs.

      Le problème, c’est toujours le même : quelques formations sur-financées veulent sélectionner drastiquement, pendant que la masse des masters crève du sous-financement de l’enseignement supérieur.

      On peut bien réformer, jouer les admissions en Master à pierre-feuille-ciseaux ou à la roulette russe, ça ne changera : RIEN.
      Et c’est pour ça qu’il faut :
      ➡️ l’abandon de ce projet stupide, bien sûr,
      ➡️ mais surtout les financements pour accueillir tout le monde.
      Non ?
      Signez la péttion : Contre un Parcoursup Master : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSdQt1vlWSiNtuYm_eiX2TVKSJv-NiQKixmhEj2hAtO1Bn_NKw/viewform

      https://academia.hypotheses.org/33131

  • Trouver Mon Master, Parcoursup des Master : depuis quelques semaines, c’est l’effervescence autour d’un mystérieux projet de nouvelle plateforme de sélection.
    #VeilleESR

    Le contexte : depuis 2016, les facs peuvent (et sauf dérogation, doivent) sélectionner en M1.
    La plupart des facs qui ont essayé d’échapper à cette réforme se sont faites rattraper par le sous-financement : y a pas assez de profs, donc on sélectionne.

    Du coup, c’est la catastrophe, comme à #Nanterre (l’une des univ. les plus sous-dotées) avec le scandale des #SansFacs.
    Et comme ces milliers de drames des #ÉtudiantsSansMaster : l’an dernier, 12 000 étudiant⋅es ont fait un recours après avoir vu tous leurs vœux refusés !

    Heureusement, @VidalFrederique a une solution !
    La ministre vient d’annoncer un grand plan d’investissements pour recruter des enseignant⋅es et accueillir tou⋅tes les étudiant⋅es qui ont le droit de poursuivre en Master.
    Hahahaha, non bien sûr, on rigole !

    Le ministère, donc, modifie #TrouverMonMaster, plateforme initialement créée pour les étudiant⋅es recalé⋅es, pour en fait un #Parcoursup des Masters.
    Faut dire que ça avait si bien marché, Parcoursup.

    Et depuis quelques semaines, les responsables de parcours se voient demander de remonter tout un tas d’infos, en plus des « capacités d’accueil » de chaque formation.
    Tout ça « avant Noël », alors qu’on n’a aucune info fiable pour l’instant... https://education.newstank.fr/article/view/2

    Hier, @ASBarthez a enfin pensé à informer les organisations étudiantes. Un certain nombre de rumeurs ont donc été clarifiées. À commencer par le calendrier de la procédure.
    Voilà donc une réforme majeure, extrêmement technique, impliquant un travail monstre des enseignant⋅es, présentée en novembre pour une publication des textes en décembre, et une mise en place début février ...

    ... On lit même que des concours d’entrée pourraient être mis en place : pour rappel, c’est bien prévu par la réforme de 2016.
    Et voilà le retour du problème central de la sélection en master : elle sert surtout à favoriser quelques formations « d’élite ».

    Le problème, c’est toujours le même : quelques formations sur-financées veulent sélectionner drastiquement, pendant que la masse des masters crève du sous-financement de l’enseignement supérieur.

    On peut bien réformer, jouer les admissions en Master à pierre-feuille-ciseaux ou à la roulette russe, ça ne changera : RIEN.
    Et c’est pour ça qu’il faut :
    – l’abandon de ce projet stupide, bien sûr,
    – mais surtout les financements pour accueillir tout le monde.
    Non ?

    https://twitter.com/AlternativeESR/status/1463615225610047490

    • Parcoursup en master. Vidal se prépare à renforcer la sélection pour les L3
      https://revolutionpermanente.fr/Parcoursup-en-master-Vidal-se-prepare-a-renforcer-la-selection-

      Alors que le Covid a remis sous le feu des projecteurs la précarité structurelle de la jeunesse et a été un facteur d’accélération des dynamiques de sélection sociale en poussant à l’échec les jeunes issus des classes populaires et les étudiants travailleurs, à nouveau le gouvernement s’affirme comme un adversaire de la jeunesse.

      Il est possible de se battre en revendiquant un autre programme, les sans-facs de Nanterre qui luttent pour l’inscription des laissés pour compte de l’université le montrent actuellement. En 2019, nous l’avions également démontré avec Le Poing Levé à Paris 1 en réclamant dans un contexte pandémique la validation de tous et toutes et ce jusque devant les tribunaux. Face à ces attaques la jeunesse doit dès à présent s’organiser pour revendiquer l’abrogation de toutes les réformes de sélection et une augmentation drastique des moyens alloués à l’université qui réponde à l’augmentation du nombre d’élèves et d’étudiants. Il s’agit aussi de revendiquer la titularisation de tous les enseignants précaires, une université véritablement ouverte à toutes et tous, au service des besoins de la majorité et de l’émancipation, à l’opposé du modèle qui nous est proposé aujourd’hui.

      Dans cette optique enfin, nous réclamons un revenu pour les jeunes au moins égal au SMIC revalorisé pour que plus personne n’ait à choisir entre étudier, se loger ou se nourrir et afin que les plus précaires et les étudiants travailleurs ne soient plus exclus des rangs de l’université. Ce programme il faudra le défendre par la mobilisation, sur nos lieux d’études et dans la rue, nous le porterons aussi dans la campagne d’Anasse Kazib aux présidentielles. La jeunesse n’a pas être une variable d’ajustement de leurs politiques austéritaires et libérales. Etudier est un droit, pas un privilège !

      ParcourSup du master : un système automatique et discret d’évacuation des étudiants en surnombre – la faute à l’algorithme.

  • La mémoire au coin du #bidonville
    https://metropolitiques.eu/La-memoire-au-coin-du-bidonville.html

    Dans le roman Rue des Pâquerettes, Mehdi Charef propose une mémoire des bidonvilles à hauteur d’enfant. Cette mémoire montre à la fois les effets néfastes de la ségrégation et de la précarité, et les ressources invisibles que recèle cet espace pour s’en sortir. Publié en 2018 dans la collection « Littératures » des éditions Hors d’atteinte, Rue des Pâquerettes s’inscrit dans la lignée des textes et films que Mehdi Charef a consacrés aux bidonvilles et cités de transit de l’après-guerre en France, #Commentaires

    / #littérature, bidonville, #Nanterre, #enfants

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_delon3.pdf

  • États d’Urgence, Une histoire spatiale du continuum colonial français - Léopold Lambert | Premiers Matins de Novembre Éditions
    https://www.pmneditions.com/product/etats-d-urgence-une-histoire-spatiale-du-continuum-colonial-francais-le

    Une histoire spatiale du continuum colonial français - Léopold Lambert
    €18.00

    États d’Urgence, Une histoire spatiale du continuum colonial français - Léopold Lambert

    Préfaces de Nacira Guénif-Souilamas et de Anthony Tutugoro

    Loi contre-révolutionnaire par excellence, l’état d’urgence lie les trois espaces-temps de la Révolution algérienne de 1954-1962, l’insurrection kanak de 1984-1988 et le soulèvement des quartiers populaires en France de 2005.
    Cet ouvrage revient en détails sur chacune de ces trois applications ainsi que celle, plus récente de 2015 à nos jours, en tentant de construire des ponts entre chacune. Dans cette étude, l’auteur utilise le concept de continuum colonial tant dans sa dimension temporelle que géographique. En son sein circulent notamment un certain nombre d’officiers militaires et hauts fonctionnaires coloniaux, mais aussi des populations immigrées et des révolutionnaires.

    Architecte de formation, l’auteur ancre sa lecture dans la dimension spatiale de l’état d’urgence en liant aussi bien les camps de regroupement en Algérie, la ville blanche de Nouméa, les commissariats de banlieues françaises, que la Casbah d’Alger, les tribus kanak ou encore les bidonvilles de Nanterre.

    336 pages
    Sortie nationale 30 avril 2021
    Précommandes ouvertes !

    #colonialisme #Algérie #Kanaky #histoire_coloniale

  • Émeutes après la blessure de Villeneuve la Garenne : Les gouttes policières font déborder le vase populaire
    https://desarmons.net/2020/04/21/emeutes-apres-la-blessure-de-villeneuve-la-garenne-les-gouttes-policieres

    #Villeneuve-la-Garenne s’est enflammée depuis ce dimanche soir. La révolte a éclaté après qu’un habitant de la ville, Mouldi, a percuté la portière d’une voiture Passat banalisée de #police, arrêtée au niveau d’un feu, samedi soir vers 22 heures sur l’avenue de Verdun.

    Dans la voiture de police se trouvaient quatre agents de la #BAC des Hauts-de-Seine, qui avaient remarqué Mouldi alors qu’il circulait sans casque sur une moto-cross. Lorsque Mouldi est arrivé à hauteur du véhicule pour la dépasser par la droite en emprunter la piste cyclable, l’un des passagers, qui l’observaient pourtant dans leur rétroviseur et ne pouvaient avoir manqué son arrivée à pleine vitesse, a ouvert la portière, projetant Mouldi sur un poteau du trottoir. Précisons que la voiture n’était pas sérigraphiée, Mouldi ne pouvant pas savoir qu’il s’agissait d’un véhicule de police.

    Des témoins directs présents sur les lieux ont filmé les minutes suivantes et publié les vidéos (deux angles différents) sur Snapchat. On y voit Mouldi crier de douleur, tandis qu’un policier lui fait un bandage à un mètre du poteau sur lequel il a atterri. Sa moto est quelques mètres plus loin sur le trottoir, tandis que trois autres policiers font des allers-retours entre Mouldi et leur véhicule. L’un des témoins affirmera que l’un des policiers était alcoolisé, affirmant que la portière a été ouverte volontairement à l’arrivée de la moto. Les témoins pensent dans un premier temps que Mouldi a perdu sa jambe. Pris en charge à l’hôpital, il souffre d’une fracture ouverte de la jambe gauche, mais n’a heureusement pas été amputé.

    Le lendemain matin, une autre vidéo prise depuis la station essence qui jouxte le lieu de l’accident, montre des policiers emporter le poteau sur lequel Mouldi a été projeté la veille. Le parquet affirme qu’aucune enquête #IGPN n’a été pour l’heure diligentée, mais la presse prétend qu’une enquête a été ouverte contre Mouldi pour « rodéo urbain » et « mise en danger d’autrui ». L’enquête est menée par le SAIP local, c’est à dire les collègues directs des policiers de la BAC impliqués dans l’accident.

    On s’en fout bien de savoir si Mouldi avait un casier judiciaire. Avec cet Etat répressif, nous sommes des dizaines de milliers à avoir un casier judiciaire, pour des raisons diverses. Cela ne justifiera jamais que des policiers frappent, mutilent et tuent un-e seul-e d’entre nous.

    Dans la nuit de dimanche à lundi, ce ne sont pas seulement les quartiers de Villeneuve-la-Garenne qui ont explosé de colère, mais aussi certains quartiers de #Nanterre, #Suresnes, #Aulnay-sous-Bois, #Egly, #Gennevilliers, #Epinay, #Grigny, #Fontenay, #Saint-Ouen, #Villepinte, #Neuilly-sur-Marne, #Amiens Nord, #Rueil-Malmaison, #Noisiel, #Mulhouse, #Sevran, #Evry, #Strasbourg, #La_Courneuve, #Chanteloup, #Bordeaux, #Toulouse : feux de poubelles, artifices et barricades contre gaz lacrymogènes, balles de caoutchouc et grenades. Et arrestations violentes de journalistes indépendants, pratique devenue coutume chez des policier-es qui ont très clairement quelque chose à se reprocher…

    Ces explosions de colère ne sont pas seulement le résultat de l’accident de Mouldi, mais font suite aux contrôles, humiliations et violences incessantes subies par les habitant-es des quartiers populaires, notamment depuis le début du confinement. Cette colère est politique.

    Dans la semaine précédent l’accident de #Mouldi, le 15 avril, #Malik_Zar_Mohammad, 25 ans, a été tué de trois balles dans la tête par les policiers d’une brigades cycliste dans le parc de la Courneuve. Les policiers ont été appelés en renfort par une brigade équestre durant sa ronde, après que Malik aurait refusé de quitter les lieux et se serait rué sur les chevaux avec un couteau. Repoussé à l’aide de gaz lacrymogène, les policiers affirment qu’il serait revenu à la charge avant d’être abbatu (NB : Malik était demandeur d’asile et non francophone).

    Dans la nuit du 14 au 15 avril, un homme de 60 ans est mort dans une cellule du commissariat de #Rouen, après avoir été arrêté pour conduite sous l’emprise d’alcool. Le médecin l’ayant vu au moment de son placement en cellule l’avait jugé apte à la garde-à-vue.

    Le 10 avril, la police de #Bruxelles a tué Adil, 19 ans, pour avoir enfreint le confinement, en percutant son scooter en voiture dans le quartier d’Anderlecht.

    Dans la nuit du 9 au 10 avril vers 1 heures, Boris, 28 ans, est mort noyé dans la Charente à #Angoulême, après avoir tenté d’échapper à un contrôle de la BAC. Pris en chasse par la police, il se serait trouvé bloqué à contre-sens sur le pont Saint Antoine et serait descendu de son véhicule avant d’enjamber la balustrade et de se jeter dans l’eau.

    La même nuit vers 4h30, un automobiliste de 28 ans est mort dans un accident de voiture sur la route départementale 643 à hauteur d’#Estournel, après avoir esquivé un contrôle à #Cambrai et été poursuivi par la police. Son passager, âgé de 20 ans, a été hospitalisé entre la vie et la mort et placé en coma artificiel.

    Toujours la même nuit, un homme de 49 ans est mort dans sa cellule de dégrisement à #Sorgues, après avoir été interpellé en raison d’une rixe avec son colocataire. Il est constaté mort dans sa cellule lors de la reprise de service par les gendarmes le matin.

    Le 8 avril, la police municipale de #Béziers a tué #Mohamed_Gabsi, 33 ans, lors d’une arrestation violente pour avoir enfreint le confinement (alors que Mohamed dormait à la rue).

    Le 4 avril, la police de #Chanteloup-les-Vignes a tiré au LBD dans la tête d’une fillette de 5 ans, en marge d’échauffourées faisant suite à un contrôle de scooter. 14 tirs de LBD et 9 grenades lacrymogènes ont été recensés. Elle a été plongée dans un coma artificiel à l’hôpital Necker, souffrant d’une fracture et d’un important traumatisme crânien.

    De nombreuses images de contrôles violents ont également circulé dés le début du confinement, dont l’agression de Sofiane, 21 ans, le 24 mars aux #Ullis ou celle de #Ramatoulaye, 19 ans, le 19 mars.

    Six morts entre les mains de la police française en deux semaines !!

    Nous nous associons à la colère des émeutiers, qui ne font que réagir à cette #violence systémique et raciste qui inonde notre paysage quotidien, les réseaux sociaux permettant aux témoins de diffuser instantanément les preuves en images des agissements policiers dans les quartiers populaires. Ces images ne rendront pas #justice, mais elles permettent au moins d’établir la vérité et de prendre une distance critique par rapport à la version officielle servie par les auteurs de ces actes et les procureurs qui organisent systématiquement leur impunité.

  • Sur la situation des facs. Enquête à l’université de Nanterre en temps de confinement - Paris-luttes.info
    https://paris-luttes.info/sur-la-situation-des-facs-enquete-13829

    À Nanterre, par exemple, des enseignantes-chercheuses en sociologie – dont le métier consiste en partie à produire et interpréter des données chiffrées – ont montré dans une importante enquête réalisée en ligne pendant la première période d’enfermement (17 - 31 mars) l’aggravation des conditions d’une majorité d’étudiantes et étudiants du fait du confinement. Les résultats de ce travail vont d’ailleurs dans le sens de ceux obtenus au sein d’autres universités, Paris 8 par exemple.

    #étudiant·es #Nanterre_faculté

  • #Confinement : enquête sur les #conditions_de_vie et d’études

    Dès le 26 mars, l’université a ouvert une enquête anonyme en ligne sur les conditions de vie et d’étude de ses étudiant·e·s. Synthèse des 1ers résultats, grâce aux 3400 contributions recueillies.

    Panorama global de l’ensemble des réponses

    La consultation étudiante a été organisée avec 2 objectifs : cerner les conditions dans lesquelles se trouvent nos étudiant·e·s en cette période de confinement et identifier au mieux les difficultés rencontrées (financières, pédagogiques, pratiques, psychologiques…).

    Une majorité d’ étudiant·e·s déclarent ne pas être isolé·e·s, se sentir plutôt bien, mais une part importante déclare également rencontrer des difficultés. Une proportion non négligeable d’étudiant.e.s se trouve dans des situations problématiques, voire préoccupantes (entre 10 et 20% des étudiant·e·s selon les indicateurs retenus).


    Un peu plus de 10% des étudiant·e·s ont déclaré être seul·e.s pendant cette période de confinement. Les ⅔ sont avec leur famille et un peu moins d’⅕ est confiné·e avec d’autres personnes. Si une petite majorité se confine sur Rennes ou Saint-Brieuc ou à moins d’une heure de leur campus, 45% sont plus éloigné·e·s, à plus d’une heure, dans les Dom-Tom ou à l’étranger.
    L’équipement informatique et la connexion : ¼ en difficulté

    Parmi les étudiants qui ont pu répondre à cette enquête, disposant donc d’un minimum de moyen de connexion, 80% des étudiant·e·s disposent d’un ordinateur à usage personnel mais 7% doivent le partager et 1,4% n’en disposent pas du tout. L’accès au réseau Internet est un problème pour 15% d’étudiant·e·s, qui déclarent un accès limité, souvent compris dans les forfaits téléphoniques.

    Plus de la moitié des étudiant·e·s (58%) disent se sentir bien ou plutôt bien à l’issue de 10 jours de confinement. Mais un quart se reconnaît hésitant, affirmant ne pas vraiment savoir s’ils se sentent bien ou pas et plus de 10% déclarent se sentir mal ou plutôt mal.

    Plus de la moitié déclare des difficultés, pas toujours dues au confinement mais à tout le moins aggravées par le confinement.

    Les difficultés « scolaires », liées à la continuité pédagogique, sont les plus fréquentes puisque qu’elles concernent plus d’⅓ des étudiant·e·s. Elles sont suivies par des difficultés psychologiques (plus d’¼), financières et pratiques (⅙ dans les deux cas). Mais ces difficultés se cumulent… et l’on recense environ 10% d’étudiant·e·s qui déclarent 3 types de difficulté ou plus.
    Les points d’alerte sur la continuité pédagogique, les finances, le stress

    Les difficultés scolaires, pratiques, financières signalées sont probablement à mettre en lien avec la proportion importante d’étudiant·e·s (plus d’¼) mentionnant des difficultés psychologiques. Concrètement, les réponses font état de stress, voire de situations d’épuisement (en particulier pour les étudiant·e·s travailleu.r.se.s et parents). Au-delà de l’anxiété liée à l’épidémie (peur pour soi et pour ses proches), la vie se trouve bouleversée et certain·e·s étudiant·e·s se disent débordé·e·s, perdu·e·s et inquiet·e·s. Et l’absence de visibilité sur les conditions de déroulement des examens a un effet amplificateur.
    La continuité pédagogique satisfaisante pour ⅔ des étudiants mais des aménagements à faire

    ⅔ des étudiant·e·s considèrent les solutions proposées par les équipes pédagogiques comme (plutôt) appropriées dans ces circonstances exceptionnelles. Les étudiant·e·s sont néanmoins nombreux·ses à signaler des difficultés liées à l’enseignement à distance : augmentation de la charge de travail, difficultés à s’organiser, interactions avec les autres étudiant·e·s difficiles…

    L’inégal aménagement des conditions d’étude et de travail

    Pour certain·e·s, les difficultés pratiques semblent lourdes et pèsent sur les conditions d’étude à distance : accès aux outils numériques (absence ou nécessité de partage), au réseau Internet, présence d’enfants ou de frères et sœurs dont il faut s’occuper, conciliation avec un emploi voire avec une réquisition (hôpitaux, commerces d’alimentation).
    Les difficultés financières

    Elles sont souvent décrites, principalement en lien avec une perte d’emploi (projet de vacations, d’intérim, pas de relais par pôle emploi, etc.). Ces situations critiques peuvent concerner des couples qui traversent cette même situation. Les inquiétudes relatives au paiement du loyer et des factures sont fréquentes.
    Face aux difficultés exprimées, que faire dans l’immédiat ?

    Pour ce qui concerne les difficultés liées à la continuité pédagogique, l’ensemble des équipes pédagogiques a été informée des difficultés rencontrées par des étudiant·e·s.
    Le nouveau calendrier des examens terminaux, en cours de validation devant les instances de l’université, sera diffusé en milieu de semaine prochaine.

    Pour les difficultés d’ordre psychologique, financier, de santé, les équipes de l’université travaillent à renforcer, diversifier et coordonner les différentes aides pour répondre au plus vite. Des aides d’urgence se mettent en place avec le Service de santé des étudiant·e·s (SSE) et le CROUS. Enfin les établissements d’enseignement supérieur poursuivent la mobilisation de fonds afin de renforcer et diversifier les aides exceptionnelles au plus vite.
    Détail des répondants
    Qui sont les répondant·e·s ?

    L’analyse porte sur 3468 répondant·e·s. ayant répondu entre le 26 et le 27 mars 2020.

    Les graphiques ci-dessus indiquent la répartition par niveau et par site géographique. Le taux de retour par rapport à l’effectif total d’étudiant·e·s accueilli·e·s à Rennes 2 est d’environ 16%, respectant la répartition des étudiant·e·s sur les différents campus.

    Les retours en fonction des années d’études sont assez proches de la structure observée sur la population totale d’étudiant·e·s à Rennes 2 même si on constate une légère surreprésentation des étudiant·e·s de L2 et L3 parmi les répondant·e·s.

    Référent·e·s Université Rennes 2 de l’enquête :

    Céline Piquée, Vice-présidente chargée de la vie étudiante et de la vie des campus
    Patricia Legris, Vice-Présidente, Santé, Solidarité et Accompagnement social des étudiants
    Fabien Caillé et Clément Gautier, Vice-Présidents étudiants

    https://www.univ-rennes2.fr/article/confinement-enquete-sur-conditions-vie-detudes
    #conditions_d'études #étudiants #ESR #enseignement_supérieur #statistiques #chiffres #université #facs #coronavirus #France #enquête #inégalités #fracture_numérique #Rennes #Rennes_2

    ... et toujours cette maudite #continuité_pédagogique :
    https://seenthis.net/messages/831759

    • Confinement et suivi des cours à distance durant l’épidémie de COVID-19. Premiers résultats d’un questionnaire envoyé aux étudiant·e·s de la Licence sciences sanitaires et sociales (SSS), des Masters de santé publique, mention « Santé, Populations et Territoires » (SPT) et mention « Santé, sécurité au travail »(SST)de l’Université Sorbonne Paris Nord (USPN)

      https://onedrive.live.com/?authkey=%21AC%2DVYtA9hLcfPFk&cid=A27E9A0DA6A579D7&id=A27E9A0DA6A579D

    • La continuité pédagogique, vraiment ?

      Plutôt que supposer que tout cela était possible, nous avons alors choisi, avec mon collègue Olivier Zerbib qui co-anime avec moi ces travaux dirigés, de réaliser un sondage auprès de nos étudiant.es pour essayer d’évaluer leur capacité à suivre des cours à distance. Ce sont les résultats de ce sondage, que nous avons finalement étendu à la totalité des étudiant.es de licence de sociologie de l’Université Grenoble Alpes ainsi qu’aux quelques étudiants du master (SIRS) “Sociologie de l’innovation et recompositions sociales”, que je voudrais vous présenter rapidement dans ce billet.

      https://seenthis.net/messages/835290
      #sondage #Grenoble

    • Continuité pédagogique, ruptures sociales. Comprendre nos étudiant·es en temps de confinement

      Notre texte se base sur la démarche d’enseignant·es chercheur·es de la Licence Sciences sanitaires et sociales et de Masters de Santé publique de l’Université Sorbonne Paris Nord (ex-Université Paris 13).

      Ayant le sentiment de ne pas bien cerner les difficultés vécues par les étudiant·es durant cette période de confinement, nous avons décidé d’aller vers elles et eux pour essayer de comprendre leur quotidien. Nous avons à cet effet construit un petit questionnaire en ligne qui nous a permis de recueillir de précieux renseignements.

      Il ne s’agit pas de présenter ici ce questionnaire dans son ensemble1, mais de discuter certains aspects de ce qu’il permet de saisir de l’expérience du confinement parmi nos étudiant·e·s, et de ce que cela implique dans leur rapport à l’université. Ces remarques permettent aussi d’avancer quelques pistes quant à la relation à développer vis-à-vis de nos étudiant·e·s, dans une période si singulière : ne faudrait-il pas, dans ces temps particuliers, revoir nos priorités et faire vivre, en lieu et place d’une illusoire « continuité pédagogique », une « continuité critique » basée sur le maintien du lien et le refus de l’évaluation à tout prix ?
      Au départ de la réflexion : des signaux faibles de difficultés sociales et d’inégalités face à la poursuite de l’enseignement à distance

      Le 16 mars 2020 les universités se sont « arrêtées » – elles étaient toutefois déjà en partie « à l’arrêt » du fait de la contestation des réformes envisagées par le gouvernement, et nos cours étaient en partie « alternatifs ». Mais cet arrêt-là n’était pas préparé : annoncé brutalement, il a été mis en œuvre comme la plupart les décisions récentes du gouvernement, c’est-à-dire sans concertation, sans préparation, sans cohérence. Le 17 mars, c’est finalement la population dans son ensemble qui était confinée — hormis bien sûr celles et ceux qui continuaient de faire vivre les services de santé, le secteur de l’alimentation, etc. S’en est suivie une forme de silence au sein de la communauté académique. Silence entre collègues, du fait des multiples difficultés à organiser sa vie personnelle en temps de confinement, mais aussi silence dans notre relation à toute une partie de nos étudiant·es. Bien sûr, rapidement, nos échanges ont repris et quelques cours à distance ont remplacé nos cours d’amphi et nos TD : envois de documents, tchats, cours enregistrés, parfois cours en direct… Mais personne ne croyait réellement que ces cours de substitution allaient toucher l’ensemble nos étudiant·es. Nous en avons rapidement eu la confirmation.

      Plusieurs constats se sont ainsi imposés à nous. Une poignée d’étudiant·es seulement interagissait avec nous et nous recevions des mails inquiets faisant état de difficultés de compréhension. Surtout, nous recevions des signaux inquiétants sur leurs conditions de vie : certain·e·s étudiant·es disant être sans accès à internet, d’autres relatant leur travail d’aide-soignante ou de caissière (emplois devenu beaucoup plus fatigants depuis le confinement), ou encore signalant qu’elles et eux-mêmes ou leurs proches étaient malades, parfois jusqu’à l’hospitalisation. Mais il ne s’agissait encore que de quelques messages, dont nous partagions le contenu général entre collègues régulièrement. Le confinement se prolongeant, l’inquiétude grandissait de notre côté concernant la situation de nos étudiant·es, d’autant que s’annonçait la question de l’évaluation des connaissances de fin de semestre…

      Nous avons donc lancé, le 6 avril, un questionnaire en ligne, envoyé via les mails personnels récupérés dans différents cours par les enseignant·es, et avons reçu en deux jours 411 réponses, soit un taux de réponse de plus de 80% pour nos trois années de licence et deux de nos masters.
      Des étudiant·es aidant·es à l’intérieur, exposé·es à l’extérieur

      Tout d’abord, il est important de préciser que nos formations sont très largement féminisées : il y a, sans grande variation dans les dernières années, environ 5% d’hommes seulement dans nos promotions (6,6% dans le présent questionnaire). Une part importante de nos étudiant·es est par ailleurs issue des classes populaires, et plus de la moitié résident en Seine-Saint-Denis, où est localisée l’université. Pour les autres, les temps de trajet pour rejoindre l’université sont parfois très longs, dépassant fréquemment une heure pour venir sur le campus2. Nos étudiant·es vivent fréquemment, cela ressort du questionnaire, dans des logements partagés, déclarant par exemple vivre avec, en moyenne, 3,8 autres personnes dans leur logement.

      Surtout, nous l’avons compris à la lecture des réponses à une question ouverte en fin de questionnaire, les conditions de confinement sont très diverses. Certes, une partie importante de nos étudiant·es parvient à se ménager un « espace à soi » (70,6% disposent d’un espace dans lequel ils ou elles peuvent s’isoler pour travailler) mais nombre d’entre elles et eux passent une partie de leur temps à s’occuper de membres de leur foyer ou ont continué à occuper un emploi salarié durant cette période (en télétravail pour une part, mais surtout dans des emplois exposés, aux caisses des grandes surfaces, à l’hôpital ou en EPHAD…).

      Une étudiante explique ainsi vivre à cinq personnes dans un appartement de trois pièces. Elle explique qu’il est, chez elle, impossible de se concentrer et précise :

      “Il faudrait se lever à 5h du matin pour pouvoir étudier dans le calme mais vous comprenez que c’est compliqué. Pour ma part, j’allais toujours à la bibliothèque pour pouvoir étudier dans le calme et lire des ouvrages. Cela fait deux semaines que j’essaye de lire un livre mais en vain. C’est vraiment démotivant. J’en arrive à faire des crises d’angoisses, j’ai une éruption de boutons qui sont apparus dû à ce stress. Enfin voilà c’était juste pour que vous compreniez bien ma situation qui est sans aucun doute la situation de beaucoup d’autres étudiants”.

      Pour une autre étudiante, elle aussi confinée, la difficulté à se concentrer sur le travail universitaire se double de la nécessité d’assurer la « continuité pédagogique » pour des frères et sœurs :

      « Durant le confinement, c’est très difficile de se concentrer sur le travail universitaire car je dois m’occuper du travail scolaire de mes petits frères et sœurs et m’occuper du foyer (la cuisine, le ménage, etc.)”.

      Une autre souligne :

      “Avec le confinement, les crèches sont fermées, ma fille est donc exclusivement gardée par moi. J’ai du mal à trouver le temps pour me consacrer à mes études. Je dois aussi m’occuper de ma mère qui est actuellement hospitalisée”.

      De fait, 64% des répondant·es estiment que le temps consacré à d’autres personnes (frères, sœurs, parents, personnes âgées, enfants, etc.) a augmenté depuis le début du confinement.

      Parmi les étudiant·es ayant continué à occuper une activité salariée, évoquons cette étudiante qui, vivant seule dans son logement, parle de son travail aux caisses d’un supermarché :

      « Étant donné que je suis caissière dans un supermarché mes horaires, en cette période de confinement, ont énormément changé, je travaille beaucoup plus ce qui fait que je suis moins chez moi et lorsque je rentre je suis fatiguée de mes journées de travail qui ne cessent d’être plus chargées de jour en jour (…) De mon côté, dans le supermarché dans lequel je travaille, je ne peux me permettre d’être absente puisque vu la situation de nombreux collègues sont absents, ce qui rend la charge de travail plus conséquente« .

      Pour d’autres, la “double-journée” travail salarié / travail domestique, prend actuellement un poids particulier, comme pour cette étudiante qui écrit :

      “Je suis salariée dans le domaine médical en plus de cela j’ai quatre enfants dont deux en primaire où il m’a fallu m’improviser professeur !! Avec en plus tous mes cours à revoir, c’est vraiment compliqué ”.

      Malgré le maintien d’une activité salariée chez certain·es, les difficultés financières provoquées par le confinement semblent importantes, puisque 31,4% des répondant·e·s disent éprouver des difficultés financières nouvelles depuis le début du confinement. Quelques réponses évoquent d’ailleurs une inquiétude quant au prolongement éventuel de l’année universitaire, qui les empêcherait de commencer rapidement un « job d’été ».

      De façon générale, certain·es étudiant·es évoquent la “charge émotionnelle” qui pèse sur eux (et surtout elles) durant cette période. On ressent cette charge dans cette réponse par exemple :

      “Aide-soignante, j’ai dû, grâce à mon diplôme, aider les hôpitaux. Je suis également maman. Malheureusement mon conjoint a contracté le virus il est actuellement sous surveillance nous sommes séparés de notre fille qui est actuellement chez ma mère pour éviter toute contamination. Le moral n’y est pas du tout, je tente tant bien que mal de prendre les cours, les récupérer ce n’est pas facile”.

      Ou encore ici :

      “C’est une situation très difficile moralement, je me sens perdue avec tous ces mails, même si je sais bien que les enseignants essayent de faire de leur mieux ! Et même si je sais que je dois consacrer du temps pour mes tâches universitaires, je ne peux laisser mes parents s’occuper à eux seuls du foyer et se fatiguer physiquement sachant que c’est assez dur pour eux aussi, nous avons tant de responsabilités dans cette maison !”.

      D’autres types de difficultés sont encore évoquées telles que les tensions provoquées par la promiscuité dans une colocation.

      Rares sont finalement les étudiant·es qui affirment pouvoir “profiter” de cette période, au contraire ils et elles sont près de 65% à affirmer vivre cette période avec difficulté. Ceci nous rappelle à quel point la romantisation du confinement est un privilège de classe, parfois relayé par des universitaires sur les réseaux sociaux, appelant leurs étudiant·es à « relire » tel ou tel auteur ou à « prendre le temps de faire le point sur leur orientation »3.
      L’illusion d’une continuité pédagogique à distance et les effets amplifiés d’un recours massif aux vacations

      Faut-il pour autant en conclure que nous (enseignant·es, enseignant·es-chercheur·es) ne pouvons rien face à cette situation, et qu’il nous faut simplement attendre la fin du confinement pour reprendre une activité « normale » ?

      Avant de répondre, il convient d’abord de revenir sur la notion de« continuité pédagogique » d’abord élaborée pour le primaire et le secondaire, avec le succès mitigé que l’on sait. Reprise à la fois dans le discours ministériel et dans l’expression de certain·es collègues du supérieur, en particulier sur les réseaux sociaux, il s’agit d’expliquer qu’au fond, tout peut se passer à distance comme si de rien n’était. Il faut dire que le distanciel est par ailleurs déjà encouragé dans nos universités, où les amphis pleins à craquer semblent voués à se transformer en cours à distance. Une absurdité, en particulier dans une filière qui accueille nombre de lycéen·nes des filières technologiques, parfois en difficulté scolaire au lycée. Non préparée, dotée de moyens techniques aléatoires, la tenue de cours à distance semble encore plus illusoire actuellement qu’en temps « normal » : nos étudiant·es ne sont ainsi que 53% à posséder un ordinateur personnel pour travailler à distance, et 65% estiment avoir une connexion « moyenne » ou « mauvaise » qui ne leur permet pas de suivre parfaitement une visioconférence. Voilà qui ne manque pas de questionner lorsque certain·es enseignant·es choisissent de dispenser des cours en temps réel via des plateformes qui ne permettent pas l’archivage de la séance, ou lorsque certaines universités envisagent même des examens de fin d’année en temps limité. Mais au-delà des difficultés « normale », la grande faiblesse des cours dématérialisés semble être… la dématérialisation ! Parmi tous les motifs expliquant les difficultés de celles et ceux qui affirment avoir du mal à suivre les cours, la difficulté à comprendre« sans la présence physique de l’enseignant·e » arrive en tête, juste avant« la difficulté à se concentrer » et loin devant « les difficultés à accéder aux contenus ».Indice que la relation étudiant·e/enseignant·e en présentiel a peut-être quelque chose à faire avec l’efficacité de l’apprentissage…

      Par ailleurs, signe que l’éloignement pédagogique n’est pas seulement le fait des étudiant·e·s, 65,9% d’entre elles et eux disent avoir été mal informé·es depuis le début du confinement ou avoir perdu le contact avec leurs enseignant·es. La difficulté du contact avec les enseignant·es de TD, qui sont, pour la plupart, vacataires, ressort nettement des réponses au questionnaire. Les hypothèses sur les causes de cette situation ne sont pas difficiles à formuler. Nos collègues vacataires sont, pour une part, doctorant·es : elles et eux aussi peuvent être concerné·es par des conditions de confinement difficiles, et l’injonction à finir sa thèse dans les temps malgré le confinement. Une autre part de ces collègues sont des professionnel·les ayant une activité hors de l’université (avocat·es, formateurs et formatrices en travail social, enseignant·es du secondaire, etc.) : pour elles et eux, il est probable que cette période ait nécessité beaucoup d’adaptations familiales et/ou professionnelles. On ne peut dès lors leur tenir rigueur d’avoir priorisé leur activité principale sur leur activité secondaire, payée en deçà du SMIC4 dans nos universités… Cette diversité de statuts est d’ailleurs bien saisie par des étudiant·es qui en notent les effets dans leurs réponses au questionnaire, à l’instar de ces étudiantes :

      “La difficulté réside principalement dans le manque de réponse de la part de certains enseignants – je comprends parfaitement que certains ne soient pas titulaires et qu’ils ont d’autres emplois en parallèle, mais ceci nous pénalise et des zones d’ombres persistent par rapport à certains cours” ; “ certains enseignants de TD nous délaissent. (…) Je veux bien comprendre que certains d’entre eux ont une activité autre que celle d’enseignant, mais tout de même.” ; “il reste difficile de contacter certains enseignants et notamment ceux qui ont une autre activité professionnelle en parallèle de l’enseignement« .

      Là encore, il faut souligner que ces critiques sont d’autant plus entendables que les étudiant·es n’hésitent pas en même temps à souligner l’investissement de certain·es collègues5. Les personnes nommément désignées pour leur investissement sont le plus souvent titulaires ou contractuelles, c’est-à-dire qu’il s’agit de personnes pour lesquelles enseigner est à la fois le métier et l’activité principale… Ici encore il ne s’agit absolument pas de dire que les enseignant·es vacataires seraient de mauvais·es pédagogues ou ne s’investiraient pas dans leur mission : il s’agit simplement de souligner que leur statut ne les met pas toujours dans la situation de pouvoir assurer le meilleur enseignement possible, en particulier lorsqu’une crise survient.

      Les quelques titulaires de nos formations (une quinzaine pour cinq cents étudiant·es) continuent globalement à répondre aux mails, à assurer une forme de continuité numérique en envoyant des supports, en relayant ceux des vacataires qui n’ont pas accès aux plateformes en ligne, etc. Mais cela ne peut pas suffire ! Une reconfiguration totale, dans l’urgence, de tout le parcours pédagogique, nécessiterait une réactivité considérable de chacun·e et une parfaite coordination de l’équipe enseignante pour clarifier les consignes, répartir la charge de travail des étudiant·es, mutualiser ce qui peut l’être. Déjà difficile à construire entre titulaires, comment atteindre une telle configuration lorsque des équipes de TD composées de vacataires sont parfois sous la responsabilité… d’enseignant·es de CM également vacataires ?

      La période que nous vivons accroît donc manifestement les effets de la précarisation de l’enseignement supérieur dénoncée depuis plusieurs années… et qui l’étaient encore bien plus ces derniers mois depuis l’annonce du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) !

      Le questionnaire ne laisse d’ailleurs aucun doute sur les limites de la “continuité pédagogique”. À la question “Depuis la fermeture de l’université, avez-vous réussi à suivre les enseignements proposés à distance ?”, 80% des étudiant·es répondent par la négative. Une étudiante parle ainsi de sa difficulté à “accrocher aux cours à distance”, une autre nous dit : “j’ai peur de ne pas valider mon deuxième semestre car dans les cours envoyés il y a plein de choses que je ne comprends pas”. Un dernier enfin affirme : “je suis clairement en train de lâcher prise”.
      Savoir réviser ses priorités, faire vivre une continuité critique

      Il est bien difficile d’affirmer de manière définitive ce qu’il aurait fallu mettre en place pour que les choses se passent mieux, pour que nos étudiant·es (ou du moins une partie d’entre elles et eux) ne perdent pas pied durant le confinement. D’autant que les réponses recueillies ne se réduisent en rien à des questions organisationnelles : ce n’est pas d’un meilleur environnement numérique de travail (ENT) que nous avons vraisemblablement le plus besoin (celui de notre université n’est d’ailleurs pas si mal…), ni (même si cela est bienvenu…) d’une distribution d’ordinateurs ou de clefs 4G ! Nous avons besoin d’universités qui recrutent davantage de titulaires et qui leur permettent de construire un vrai lien de confiance avec leurs étudiants·es, c’est-à-dire qui leur donnent du temps en classe, des amphis qui ne soient pas surchargés, des bureaux pour recevoir les étudiant·es, car la confiance paie dans la relation pédagogique. On voit par exemple dans les réponses ouvertes que nous avons recueillies que même lorsqu’il était fait état de grandes difficultés, nombre de nos étudiant·es nous remercient d’avoir conçu ce questionnaire, de nous intéresser à elles et eux, de leur demander leur avis sur la tenue des examens.

      Si l’on élargit encore le champ des réponses possibles à cette crise, il est clair nous avons besoin d’une société qui réduit enfin les inégalités qui font que dans notre université de Seine-Saint-Denis, seul·es 53% des étudiant·es possèdent un ordinateur personnel quand ils et elles sont 92,1% dans une licence de l’Université Paris Dauphine6 !

      Mais quant aux actions à mener dans l’urgence, la réflexion doit sans doute porter sur le type de lien que l’on souhaite maintenir avec nos étudiant·es. Nous sommes quelques un·es à considérer que ne pouvons pas faire comme si de rien n’était, comme si la population n’était pas massivement confinée, inquiète, exposée à une précarité économique actuelle ou future. Nous avons continué à envoyer des documents à nos étudiant·es en lien avec nos cours, mais surtout parce qu’une grande partie d’entre eux sont utiles à la compréhension de ce qui se passe (droit de la santé, sociologie des politiques sociales, histoire de la santé publique…) et non dans la perspective de « finir un programme » en vue d’examens à venir. Nous avons surtout fait le choix de proposer de répondre aux questions individuelles de nos étudiant·es, par tchat, par mails, et avons initié une revue de presse hebdomadaire envoyée tous les mardis à nos 500 étudiant·es7 : il s’agissait alors de leur proposer une sélection de sources pour s’informer et réfléchir à la crise en cours… mais aussi de découvrir des films, podcasts, sites internet pour penser à autre chose !

      Enfin, puisque cette question est devenue inévitable, nous avons dû réfléchir aux examens. Le consensus n’est malheureusement pas au rendez-vous de ce côté-là dans les universités, et la perspective d’une neutralisation du semestre ne s’est pas imposée dans la plupart des formations8. Les examens en présentiel étant exclus du fait de la situation sanitaire, des examens en distanciel s’organisent, sous la forme de « devoirs maison », avec un délai permettant aux étudiant·es de s’organiser. De notre côté, le questionnaire dont nous avons fait état dans cet article a été important pour choisir cette solution d’entre-deux : il montrait trop de difficultés dans les conditions de travail de nos étudiant·es pour permettre d’envisager des partiels « en temps réel ». Cependant, nous restons insatisfait·es. L’évaluation, au regard de la situation des étudiant·es évoquée ci-dessus, n’a plus grand sens : s’y accrocher à tout prix, n’est-ce pas faire le jeu du “tout va bien” ? N’est-ce pas nous complaire dans ce rôle de dispensateur de diplôme auquel on cherche à nous assigner ?


      *

      En dépit ou grâce à l’ensemble des difficultés que nous avons repérées pour les étudiant·es ou les enseignant·es durant le confinement, nous espérons que cette crise sanitaire et sociale sera l’occasion de prendre conscience de la nécessité, dans le secteur éducatif et de la recherche comme à l’hôpital, d’un service public préparé à affronter au mieux ce type de situation. Un service public doté en personnel stable et à même de remplir sa mission : répondre aux besoins fondamentaux de quiconque, sans distinction de fortune, partout, tout le temps.

      Nous remercions vivement nos étudiant·e·s de la Licence Sciences sanitaires et sociales et des Masters de Santé publique (Santé, population et territoires et Santé et sécurité au travail), qui ont pris le temps de répondre au questionnaire et se sont parfois livrés à nous par mail sur leurs conditions de vie durant le confinement.

      https://academia.hypotheses.org/22921

      Etude complète :
      https://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/793/files/2020/04/P13_Carayon_Vuattoux_Synthe%CC%80seResultats_versionpublique.pdf

  • Il nous faut des maisons peintes et des combats communs
    https://lundi.am/Il-nous-faut-des-maisons-peintes-et-des-combats-communs

    A la lecture de mes premières notes , on aura compris que l’ouvrage de Collet peut être pris comme un gisement d’informations et d’analyses utiles aux batailles d’aujourd’hui. Deux filons parmi d’autres me semblent particulièrement riches d’enseignements pour les temps que nous vivons : l’histoire de la Maison Peinte et celle du Comité Gutenberg. Source : Lundi matin

  • Nanterre, du bidonville à la cité
    https://lignesdeforce.wordpress.com/2019/05/12/nanterre-du-bidonville-a-la-cite-par-victor-collet

    Le livre de Victor Collet n’est pas une énième narration des conditions de vie dans les bidonvilles, c’est une étude socio-historique qui s’attaque à des pans jusque-là négligés : comment la présence des bidonvilles a-t-elle contribué à redéfinir la ligne du PCF sur l’immigration ? Quelles ont été les actions des groupes locaux militants de gauche ? Collet retrace une histoire de luttes et de rencontres en une balade urbaine jalonnée d’archives inédites et de photographies.

    #Claude_Guillon #Victor_Collet #Agone #livre #mémoires_sociales #banlieue #Nanterre

  • Post mai 68

    Que sont devenues dans les années 70 et après la pensée, les idées nées avec mai 68 : toute la semaine, la Fabrique interroge ces évolutions, et questionne la vision parfois trop idéaliste du mouvement actuellement célébré. Car des germes de dureté ont poussé aussi avec mai 68, une certaine radicalité a pu émerger et engendrer avec elle de nouveaux clivages, et certaines déceptions... Première étape ce matin avec notre grand témoin #Isabelle_Saint-Saëns qui fut membre du mouvement du #22_mars_1968 à #Nanterre. Elle nous raconte ici l’après de ces #espoirs ou de ces #utopies_anarchistes : comment certains se sont perdus, comment d’autres ont au contraire durci leur posture. Elle nous raconte aussi le lendemain des mythologies ouvriéristes et l’évolution de son propre #militantisme : comment elle s’est finalement investi dans de nouvelles formes d’action à partir des années 1980, via #Act_Up, le #Gisti, ou la revue #Vacarme .

    https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/post-mai-68-14
    #mai_68 #histoire

    –-> une interview qui date de 2008!

    Avec... @isskein en grand témoin!

  • A l’#Université de #Nanterre, deux étudiants risquent l’exclusion de la fac pour s’être mobilisés contre l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiants non-européens. La fac a convoqué une #section_disciplinaire, qui se tiendra à la fin du mois, et qui peut conduire à leur #exclusion. 95 enseignants de Nanterre ont rédigé une #lettre_ouverte à la présidence de cette #Université pour demander l’abandon des #poursuites contre les étudiants. Il est très important de signer la pétition et de la faire tourner, la #répression et l’#intimidation des étudiants mobilisés est intolérable.


    Voici le lien pour la pétition : https://www.change.org/p/jean-fran%C3%A7ois-balaud%C3%A9-militer-n-est-pas-un-crime-abandon-des-pours

    Voici le texte de la lettre ouverte ainsi que ses signataires :
    " Lettre publique à la Présidence de l’Université Paris Nanterre,
    « Nous, 95 enseignant-e-s, chercheur-e-s et personnel BIATSS de l’Université Paris Nanterre, constatons que deux de nos étudiants, l’un en L3 de sociologie, l’autre en M1 de science politique, ont reçu par la présidence de l’Université Paris Nanterre un arrêté décidant de leur interdiction du campus entre le 7 janvier et le 5 février 2019 à la suite de leur engagement dans le mouvement social étudiant sur le campus de Nanterre qui contestait, au mois de décembre, l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiant-e-s étranger-e-s extracommunautaires. Cette mesure, qui intervient au moment des partiels et des examens, risque de les pénaliser fortement dans leurs études.
    Nous contestons cette mesure, qui est disproportionnée par rapport à la situation actuelle sur le campus de notre université. L’AG étudiante a voté la non-reconduction du blocage à la rentrée. Punir rétrospectivement par arrêté deux étudiants pour leur engagement politique et syndical sur le campus constitue une sanction déguisée et une grave entrave à la liberté d’expression et de rassemblement. »
    Signataires :
    Karen Akoka MCF science politique (DSP)
    Marie-Hélène Bacqué, Pr en études urbaines (SSA)
    Laurent Baronian, MCF Économie (chercheur associé au Sophiapol)
    Maxime Bello, doctorant en sociologie (Sophiapol)
    Alessandro Benucci, MCF (LCE)
    Léa Billen, doctorant en études urbaines (SSA)
    Cécile Birks , MCF anglais (LCE)
    Giovanni Bonato, MCF en droit italien (LCE)
    Laurent Bonelli - MCF science politique (DSP)
    Isabelle Boucobza - Pr de droit (DSP)
    Thibaut Brouillet, MCF en psychologie (STAPS)
    Grégory Busquet, MCF de sociologie (SSA)
    Fanny Bugeja-Bloch - MCF de Sociologie (SSA)
    Véronique Champeil-Desplats (Pr droit. DSP)
    Brian Chauvel, Vacataire (SSA DSP)
    Céline Clément - MCF de Sociologie (SSA)
    Loréna Clément, doctorante études urbaines (SSA)
    Annie Collovald - PR science politique (DSP)
    Laurence Conty - Pr de psychologie (SPSE)
    Marine Cordier, MCF en sociologie (STAPS)
    Flore Coulouma, MCF anglais (LCE)
    Alexandre Coutté, MCF STAPS
    Yan Dalla Pria, MCF en sociologie (STAPS)
    Aurélien Dasré - MCF de démographie (SSA)
    Marielle Debos - MCF de Science Politique (DSP)
    Éva Debray, docteure en philosophie (Sophiapol)
    Julien Delord, IGE, (SRI)
    Emmanuel Dockès - Pr. de droit, (SSA)
    Claude Dorey MCF anglais, (LCE)
    Frédéric Dufaux - MCF de géographie (SSA)
    Stéphane Dufoix - Professeur de Sociologie (SSA)
    Hugo Dumoulin, doctorant en philosophie (Sophiapol)
    Mariana Echegaray doctorante en espagnol (LCE)
    Héloïse Facon, doctorante en philosophie (Sophiapol)
    Gabriel Faraud MCF Mathématiques (SEGMI)
    Sabine Fortino - MCF de sociologie (SSA)
    Anthony Fouet, doctorant sociologie (Sophiapol)
    Anne-Laure François, PRAG (LCE)
    Muriel Froment-Meurice - MCF de géographie (SSA)
    Leila Frouillou - MCF de Sociologie (SSA)
    Charles Gadéa - Pr. de Sociologie (SSA)
    Romain Gallart, doctorant en études urbaines (SSA)
    Charlotte Girard - MCF de droit (DSP)
    Antoine Giraud, doctorant en droit (DSP)
    Matthias Glenn, doctorant en sociologie (Sophiapol)
    Emilie Hache, MCF Philosophie (Sophiapol)
    Florence Johsua - MCF de Science Politique (DSP)
    Mathilde Julla-Marcy, ATER en sociologie (STAPS)
    Thierry Labica MCF anglais (LCE)
    Nathalie Lalisse-Delcourt, PRAG espagnol, (LCE)
    Christian Lazzeri PR Philosophie (Philia)
    Frédérique Leblanc - MCF de Sociologie (SITEC)
    Christophe Le Digol - MCF de science politique (DSP)
    Anne le Huérou , MCF études Russes (LCE)
    Nathalie Leroux - MCF en sociologie (STAPS)
    Luca Marsi, MCF UFR LCE
    Christophe Mileschi, Pr en études italiennes (LCE)
    Eric Millard - Pr de droit (DSP)
    Virginie Milliot, MCF en anthropologie (SSA)
    Clara Mogno, docteur en Philosophie (Sophiapol - Università degli Studi di Padova)
    Delphine Mondout, IGE, DRED
    Alexandra Oeser- MCF de Sociologie (SSA)
    Julie Pannetier - MCF de Sociologie (SSA)
    Amélie Parienté, doctorante et vacataire en sociologie (SSA)
    Jean-Jacques Petit, conservateur, La Contemporaine Sandra Pommier, administrative, UFR (LCE)
    Véronique Rauline, MCF en anglais (LCE)
    Marie Reygnier- Professeure Agrégée en allemand (LCE)
    Stéphane Rican-MCF de géographie (SSA)
    Julie Robert, IGE, DRED
    Marjolaine Roccati - MCF de droit, (DSP)
    Michaël Roy, MCF, UFR LCE
    Patricia Rrapi - MCF de droit (DSP)
    Simon Ridley, vacataire en sociologie (SSA et NCEP)
    Daria Saburova, doctorante en philosophie (Sophiapol)
    Simon Sarlin, MCF en histoire (SSA)
    Pierre Sauvêtre, MCF Sociologie (SSA)
    Maud Simonet, DR CNRS, sociologie
    Rémi Sinthon, enseignant vacataire en sociologie (SSA)
    Frédérique Sitri, MCF Sciences du langage (Phillia)
    Arnault Skornicki - MCF science politique (DSP)
    Bradley Smith, MCF en études anglophones (LCE)
    Adriano Souza de Athayde doctorant en sociologie (Sophiapol)
    Nicolas Tardits, doctorant science politique (DSP)
    Nial Tekin, doctorante (Sophiapol)
    Olivia Tersigni, doctorante en philosophie (Sophiapol)
    Simona Tersigni - MCF de Sociologie (SSA)
    Christophe Voilliot - MCF science politique (DSP)
    Zoé Vaillant - MCF géographie (SSA)
    Laurence Vanoflen MCF français (LCE)
    Margot Verdier, vacataire d’enseignement (SOPHIAPOL)
    Claire Vincent-Mory, docteure en sociologie (Sophiapol)
    Victor Violier, doctorant en science politique (ISP)
    Cécile Viollain, MCF anglais (LCE)
    Emmanuel Wallon, professeur de sociologie politique (DSP et SSA)
    Et aussi :
    La section FSU de l’Université Paris Nanterre
    Vincent Bruand - extérieur à l’université, conservateur de bibliothèque
    Benoit Meunier - extérieur à l’université - enseignant."

    Reçu via email, le 12.02.2019

    #frais_universitaires #France #taxes_universitaires #Mickaël #Victor

    v. aussi la métaliste :
    https://seenthis.net/messages/739889

    • Pour une université française ouverte sur le monde

      Le gouvernement a annoncé l’augmentation des droits d’inscription des étudiants extracommunautaires en les passant de 170€ à 2770 €/an pour le niveau Licence et de 243€ / 380€ à 3770 €/an pour les niveaux Master/Doctorat.

      Le Président de l’université de Poitiers et son équipe manifestent leur opposition à cette augmentation.

      Cette mesure est un obstacle majeur à la démocratisation et à l’internationalisation de l’accès à l’enseignement supérieur. Elle est en contradiction avec l’objectif national fixé de 500 000 étudiants en mobilité en France d’ici à 2027, contre 320 000 aujourd’hui. Elle est aussi orthogonale à la politique de l’Union Européenne s’appuyant sur l’éducation comme vecteur majeur d’inclusion et de citoyenneté, au-delà des frontières européennes, promue par ailleurs par le Président de la République française.

      Cette mesure se heurte au constat d’une France récemment redevenue attractive pour les étudiants internationaux. Ces derniers choisissent à 70% d’intégrer nos universités et non les autres établissements aux frais d’inscription élevés. Prendre le risque de réduire l’accès des étudiants internationaux à nos formations revient à négliger leur apport à la diversité culturelle de notre société et au développement économique de nos territoires.

      L’augmentation des droits est une mesure de sélection par l’argent contraire aux valeurs humanistes portées par l’Université. Elle est discriminatoire. Elle s’oppose profondément aux valeurs de l’université de Poitiers qui, riche de ses 17% d’étudiants internationaux, a fait de « l’université dans la Cité » sa signature.

      Le Président de l’université de Poitiers et son équipe demandent au gouvernement de reconsidérer cette mesure dans le sens d’un service public de l’enseignement supérieur, favorisant l’accueil équitable de tous les étudiants.

      Le Président et les vice-présidents de l’université de Poitiers

      http://www.univ-poitiers.fr/actualites/international/pour-une-universite-francaise-ouverte-sur-le-monde-1653268.kjsp
      #résistance #université_de_poitiers #Poitiers

    • Affichée en première page de l’UFR de Maths de Nancy :


      http://depmath-nancy.univ-lorraine.fr

      #Motion du département de Mathématiques de l’#Université_de_Lorraine

      Le département de mathématiques de la Faculté des Sciences de l’Université de #Lorraine, réuni en Assemblée Générale le 22 novembre 2018, s’oppose à l’augmentation annoncée des frais d’inscription à l’université pour les étudiants étrangers hors UE.

      Cette mesure se traduira par une diminution du nombre global d’étudiants étrangers hors UE venant suivre leurs études en France et en particulier à l’Université de Lorraine, ainsi que par la sélection sur des critères financiers de ceux qui pourront encore venir.

      Loin des objectifs affichés, c’est une baisse de la richesse et la diversité des étudiants accueillis qui se prépare. Certains secteurs professionnels ont besoin d’étudiants très qualifiés qui manqueraient cruellement demain si les mesures annoncées se concrétisaient.

      Le département affirme son attachement à une université ouverte et craint par ailleurs que cette mesure ne prépare une augmentation générale des frais d’inscription à l’université et la transition vers un modèle, qu’il rejette, de financement de l’enseignement supérieur par l’endettement privé.

      /Adoptée à l’unanimité./

    • Motion (à la demande de l’assemblée)

      Suite aux différentes informations circulant ces derniers jours au sujet d’une augmentation des frais d’inscription des étudiants étrangers non communautaires (Premier ministre, Cour des comptes...), la motion suivante a été adoptée :
      « La #CP-CNU s’inquiète du renforcement des inégalités sociales dans l’ESR et s’oppose à toute augmentation significative des droits d’inscriptions des étudiants »

      Adoptée à l’unanimité moins 2 refus de vote, 21 abstentions, 5 contre.

      CP-CNU = commission permanente du conseil national des universités.

      Information reçue par email.

    • Appel des associations de la Confédération des
      Jeunes Chercheurs

      Les associations membres de la Confédération des Jeunes Chercheurs, réunies en assemblée générale à
      Paris, se prononcent fermement contre le projet gouvernemental d’augmentation considérable des frais
      d’inscription en doctorat pour les étrangers extra-communautaires.
      Nous craignons qu’avec ce projet, le gouvernement s’engage dans une course sans fin à la hausse des frais
      d’inscription derrière les modèles britannique et américain, où la plupart des étudiant-es et doctorant-es
      s’endettent lourdement pour respectivement se former et travailler.
      Que cette hausse massive des frais d’inscription soit à ce stade limitée aux étranger-es non
      communautaires ne constitue qu’un élément aggravant. Les doctorant-es étranger-es sont déjà
      sélectionné-es par l’établissement d’enseignement supérieur dans lequel ils ou elles souhaitent s’inscrire,
      par l’employeur qui souhaite les recruter, par les services leur délivrant des visas, et payent un nombre
      conséquent de taxes et frais de dossiers pour venir travailler en France. L’argument de l’attractivité
      internationale de l’enseignement supérieur français est fallacieux. Des pays ayant mis en place ce type de
      barrière financière ont connu dans les années suivantes une baisse importante du nombre de leurs
      étudiants et étudiantes internationales. Cet argument camoufle mal la volonté d’éviction des jeunes
      chercheur-es, étudiants, et étudiantes internationales venant de pays en développement, en particulier
      des pays francophones du Maghreb et d’Afrique subsaharienne. Appliquer des frais d’inscription dix fois
      supérieurs aux étrangers extracommunautaires revient en effet à réserver l’accès à la formation à la
      recherche aux plus fortuné-es en provenance de ces pays, hormis quelques rares élu-es à qui sera
      attribué une “aide sociale” stigmatisante. Les doctorant-es étranger-es faisant le choix de venir se former
      par la recherche en France ne sont pas un coût pour notre pays, ils et elles apportent beaucoup à sa
      recherche et à son économie. Penser qu’ils et elles ne font le choix de la France que par calcul financier
      est méprisant à leur égard et infamant pour la recherche française.
      La Confédération des Jeunes Chercheurs appelle l’ensemble des jeunes chercheur-es de France à
      rejoindre les différentes mobilisations initiées contre ce projet. Nous mettons à disposition des jeunes
      chercheur-es élu-es dans les conseils de laboratoire, d’école doctorale, d’organisme de recherche, de
      composante universitaire ou de conseils centraux d’établissements d’enseignement supérieur, des
      propositions de motion à déposer dans ces différentes instances, afin de rendre visible le rejet de ce
      projet par la communauté de l’enseignement supérieur et de la recherche. Nous appelons également
      l’ensemble des associations ou collectifs formels ou informels de jeunes chercheur-es de France
      souhaitant se mobiliser contre cette mesure, à entrer en contact avec la confédération afin de nous
      coordonner. Nous mettrons nos outils et notre structure à disposition de tous les collectifs de jeunes
      chercheur-es souhaitant converger dans cette mobilisation.

      https://cjc.jeunes-chercheurs.org/positions/appel_cjc_25112018.pdf

    • Contre l’augmentation sans concertation des frais d’inscription annuels pour les étudiants étrangers

      Prés de 450 universitaires réclament « le retrait immédiat » de l’augmentation annoncée des frais d’inscription pour les étudiants étrangers. Cette mesure étant jugée « indigne de notre Institution et de ses valeurs d’accès indiscriminé au savoir, quel que soit l’âge, le sexe, la religion, la nationalité et le niveau de richesse économique. »

      Nous, enseignants chercheurs à l’Université, titulaires et contractuels, nous opposons fermement à l’augmentation des frais d’inscription annuels pour les étudiants étrangers hors Union européenne à compter de la rentrée universitaire de 2019.

      Nous demandons le retrait immédiat de cette mesure, annoncée par le Premier ministre le 19 novembre dernier, lors des rencontres universitaires de la francophonie. Le retrait s’impose dès lors qu’il ne s’agit pas d’une simple annonce mais bien d’une décision actée, comme le présente sans aucune ambiguïté la page d’accueil bien vite actualisée du site « Etudes en France ».

      Par cette « décision », le Premier ministre entend soumettre les étudiants « extra-européens » (soit les étudiants étrangers hors UE et accords de partenariat entre établissements) au paiement de frais d’inscription considérablement plus élevés que ceux payés par les étudiants français et européens. Ainsi, il est prévu qu’à compter de la rentrée 2019, les étudiants étrangers qui s’inscrivent pour la première fois dans un cycle supérieur de formation à l’université en France devront acquitter des frais d’inscription annuels d’un montant de 2 770 euros en licence et de 3 770 euros en master et en doctorat. Cela revient donc pour une licence en trois ans à des frais d’inscription de 6 810 euros (sans compter un éventuel redoublement, qui ferait monter les frais à 9 080 euros pour une licence en quatre ans). Pour deux années de master (M1 et M2) les frais seraient d’un montant de 7 540 euros. Pour le doctorat quant à lui, soit trois ans au minimum (ce qui ne vaut pas pour le droit par exemple, où les thèses les plus courtes et financées durent très rarement moins de quatre ans), les frais d’inscription atteindraient 11 310 euros.

      Cette annonce, il faut le souligner, entraine une violation du préambule de la constitution du 27 octobre 1946, dont l’alinéa 13 est des plus clairs : « La Nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture. L’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’Etat ». Elle est également contraire aux articles 2 et 26 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, dont nous fêterons les 70 ans ce 10 décembre, qui garantissent que l’accès à l’enseignement supérieur est reconnu à « toute personne » sans discrimination notamment fondée sur « la fortune » en fonction de ses « mérites ».

      La communauté des enseignants chercheurs s’interroge et s’inquiète. D’abord, la mesure servirait une « stratégie d’attractivité pour les étudiants internationaux » s’intégrant dans un plan intitulé « Bienvenue en France ». Cette attractivité passerait par un meilleur accueil des étudiants étrangers (il est vrai qu’en l’état il est tout à fait insatisfaisant), qui impliquerait d’avoir plus d’argent à l’université et donc de faire peser sur les étudiants eux mêmes, parce qu’ils ne sont pas européens, les frais engendrés par cette amélioration. Or, il est pour le moins paradoxal de présenter comme une mesure « d’accueil en France » une telle augmentation des frais d’inscription annuels, dont on sait pertinemment qu’elle conduira à exclure les étudiants étrangers les plus précaires, que le gouvernement ne veut manifestement plus voir dans nos universités françaises. La mesure sert, au contraire, en dépit des efforts de communication du gouvernement, une politique de fermeture de la France à l’égard des étudiants étrangers n’ayant pas les moyens d’acquitter de tels frais, soit à l’égard des étudiants les plus pauvres. Cette politique, qui instaure un accès privilégié à l’université aux étudiants étrangers les plus riches, est contraire aux valeurs historiques d’universalité, d’ouverture au monde et de diversité culturelle, chères à l’université française. L’accès au savoir ne saurait être conditionné à la richesse, d’où que l’on vienne.

      Ensuite, l’étendue de l’« augmentation » et les modalités ayant permis de retenir un tel niveau de frais d’inscription annuels interrogent. Parler d’augmentation des frais d’inscription annuels est un euphémisme. On passe d’une somme de 170 euros annuels pour une année de Licence à une somme plus de 13 fois supérieure à ce montant. De la même manière pour l’inscription en Master et en doctorat, il ne saurait non plus s’agir d’une simple augmentation. Il importe de bien comprendre la portée de la décision annoncée : il s’agit d’un changement de paradigme qui ne dit pas son nom et qui pourrait – suite logique des choses – être étendu à l’ensemble des étudiants, y compris les étudiants français. Ce changement fait passer l’université française à l’ère de l’accès fondé sur un critère économique, modèle qui lui est par essence étranger. En outre, nous nous interrogeons sur les montants retenus. En quoi le fait d’augmenter une inscription en licence de 2100 euros par an pour un étudiant étranger lui permettra-t-il de facto, de bénéficier d’un meilleur accueil et d’une meilleure prise en charge ? Cet argent sera-t-il affecté directement à cet accueil et par quel mécanisme ? Pourquoi ces sommes ont-elles été retenues et pas d’autres, moins importantes ou, à l’inverse, plus importantes ? Sur quels éléments s’est-on basé pour faire ce savant calcul ?

      Enfin, la procédure d’adoption d’une telle mesure nous paraît critiquable. Si les enseignants chercheurs étaient consultés, ils pourraient témoigner de l’extraordinaire richesse intellectuelle, scientifique, culturelle et humaine que la présence d’étudiants « extra-européens » représente dans leurs salles de classe et leurs amphithéâtres. Ils pourraient exprimer également leur rejet d’un modèle d’enseignement qui laisse de côté l’étranger démuni, sous couvert de rationalisation budgétaire. Tel n’est pas le modèle de l’Université que ces enseignants chercheurs avaient à l’esprit lorsqu’ils/elles ont embrassé la carrière et tel est pourtant le tournant que cette mesure non-concertée et imposée de manière unilatérale souhaite faire prendre à la recherche et à l’enseignement supérieurs en France.

      Pour toutes ces raisons, nous exigeons que le gouvernement abandonne cette mesure, indigne de notre Institution et de ses valeurs d’accès indiscriminé au savoir, quel que soit l’âge, le sexe, la religion, la nationalité et le niveau de richesse économique.

      Premiers signataires :

      Olga Mamoudy, PR, Université Polytechnique des Hauts de France ; Hélène Tigroudja, PR, Aix-Marseille Université ; Marie-Laure Basilien-Gainche, PR, Université Jean Moulin Lyon 3 ; Mélanie Jaoul, MCF, Université de Montpellier ; Serge Slama, PR, Université Grenoble Alpes, CESICE ; Véronique Champeil-Desplats, PR, Université Paris-Nanterre.

      PR : professeur,

      MCF : maître·sse de conférences

      HDR : habilité·e à diriger des recherches

      ATER : attaché·e temporaire d’enseignement et de recherches

      EC : enseignant·e chercheur/ chercheuse

      DR : directrice/directeur de recherches

      Post-doc : post doctorat

      Chargé·e de TD : chargé·e de travaux dirigés

      Universitaires ayant déjà signé :

      Abdel Rahman Dakak, Doctorant, INSA Lyon

      Achraf Rahmouni, Doctorant, Université Lyon 1

      Adam Hassan, Docteur, EC Rouen

      Adam Wilson, MCF, LEA, Université de Lorraine

      Adélaïde Lerebours, PR, Université de Portsmouth

      Adeline Crépieux, MCF HDR, Université Aix Marseille

      Adnene Belfodil, Doctorant, INSA, Lyon

      Adou Wilfried, Doctorant, Université Aix Marseille

      Adrien Bailly, Doctorant contractuel, Université de Loraine

      Adrien Fauve, Docteur, Université Paris Sud

      Adrien Foulatier, ATER, Université de Paris-Nanterre

      Adrien Frenay, EC, Université de Paris-Nanterre

      Affef Ben Mansour, chercheure associée, Université de Paris-Nanterre

      Afroditi Marketou, Doctorante, Université de Toulouse

      Alain Deville, Pr Em, Marseille

      Alain Mille, EC, Université Lyon 1

      Alain Trouve, MCF HDR, Université de Reims

      Albena Tcholakova, MCF, Université de Lorraine

      Alexandre Billon, MCF, Université de Lille

      Alexandre Blansché, MCF, Université de Lorraine

      Alexandre Borell, MCF, Université Paris-Est Créteil

      Alexandre Ciaudo, PR, Université de Bourgogne-Franche-Comté

      Alexandre Gauron, Doctorant, Tours

      Alexandre Moine, PR, université de Bourgogne-Franche Comté

      Alexandre Viala, PR, Université de Montpellier

      Alexandre Zabalza, MCF, Université Bordeaux

      Alexandre Zimmer, MCF, Université de Bourgogne

      Alexis Blanchet, MCF, Université Paris 3

      Alexis Cukier, MCF, Université de Poitiers

      Alexis Marie, PR., Université Reims Champagne-Ardenne

      Alexis Nuselovici, PR, Aix Marseille Université

      Alexis Sierra, MCF, Université de Cergy Pontoise

      Alexis Simons, ATER, Université de Lorraine

      Aliaa Chibi, Doctorante, Université Paris 11

      Alice Franck, MCF, Université Paris 1

      Alice Latouche, Doctorante contractuelle, Poitiers

      Alice Vintenon, MCF, Université Bordeaux Montaigne

      Aline Rivera Maldonado, Ancienne ATER, Université Paris-Nanterre

      Aliocha Imhoff, ATER, Université Paris 1, Panthéon-Sorbonne

      Alix Loubeyre, Vacataire, Université Paris 1, Panthéon-Sorbonne

      Amadou Diallo, Doctorant, Université Paris 11

      Amandine Spire, MCF, Université Paris Diderot

      Anaïs Auger, ATER, Université d’Angers

      Anna Neyrat, MCF, Université Montpellier III

      Anne Bonzon, MCF, université Paris 8

      Anne Jennequin, MCF, Université d’Artois

      Anne Millet-Devalle, PR, Directrice du Laboratoire de droit international et européen, Université Côte d’Azur.

      Anne Verjus, Directrice de recherche au CNRS, Science politique

      Anne-Laure Chaumette, MCF HDR, Université Paris Nanterre

      Anne-Laure Girard, PR, Université de Poitiers

      Anne-Marie Thévenot-Werner, MCF, Université Paris 2 Panthéon-Assas

      Anne-Sophie Denolle, MCF, Université de Nîmes.

      Annick Madek, MCF, Université de Bretagne Occidentale

      Antoine Bonnet, PR, Université La Rochelle

      Antoine Claeys, PR, Vice-Doyen, Université de Poitiers

      Antoine Jamet, Doctorant, ATER, Paris 11

      Ariane Gailliard, MCF, Université de Nanterre

      Armand Desprairies, ATER, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

      Armelle Enders, PR, Histoire Paris 8

      Arnaud Casado, MCF Paris 1, Panthéon-Sorbonne

      Arnaud le Pillouer, PR, Université Paris-Nanterre

      Arthur Molines, Doctorant Paris 1, ancien ATER

      Astrid Von Busekist, PR, Science Po

      Aude Farinetti, MCF, Université de Sceaux

      Audrey Adkin, MCF, USVQ

      Aurélie Tardieu, MCF, Université de Caen-Normandie

      Aurélien Camus, MCF, Université Paris Nanterre

      Aurore Gaillet, PR, Université Toulouse 1 Capitole

      Baptiste Delmas, doctorant en droit, Université de Bordeaux

      Baptiste Nicaud, MCF, Université de Limoges

      Barbara Schmidt, EC, Anglais, Université de Loraine

      Bastien Pereira Besteiro, enseignant vacataire, Université Lyon 2

      Béatrice Thullier, PR, Université Paris Nanterre

      Bénédicte Fischer, MCF, Université Grenoble Alpes

      Bénédicte Michalon, CNRS, Laboratoire Passages, Bordeaux

      Benoît Blottin, MCF, Université Paris Sud

      Benoît Darties, MCF, Université de Montpellier

      Bojana Stojanova, MCF contractuelle Ostrava University, ex-doctorante à Université de Montpellier

      Bruce Bégout, MCF HDR, Université Bordeaux-Montaigne SPH

      Bruno Cabanes, PR, Donald and Mary Dunn Chair, Ohio State University

      Camille Larue, Chargée de recherche CNRS, Université Toulouse

      Carine Boiteau, MCF, Université Descartes

      Carine Laurent-Boutrot, MCF, Université d’Orléans

      Carolina Cerda-Guzman, MCF, Université Montpellier 3

      Caroline Lantero, MCF, Université Clermont Auvergne

      Catherine Gauthier, MCF HDR, Université de Bordeaux

      Catherine Langle, MCF, Université Grenoble Alpes

      Catherine Mazauric PR Littérature, Aix Marseille Université

      Catherine Roudé, Docteur en Histoire du cinéma et de l’audiovisuel,

      Université Paris 1 Catherine-Amélie Chassin, MCF HDR, Université de Caen

      Cathie-Sophie Pinat, MCF, Université Lumière Lyon 2

      Cécile Bazart, MCF, Université de Montpellier

      Cécile Ferrari, PR, Université Paris Diderot

      Cécile Jebeili, MCF, Université de Toulouse

      Céline Bergeon, MCF, Université de Poitiers

      Céline Jouin, MCF, Université de Caen

      Charles Bonn, Prof émérite, Université Lyon 2

      Charles Boubel, MCF, Université de Strasbourg

      Charles-André Dubreuil, PR, l’Université Clermont Auvergne

      Charles-Edouard Senac, PR, Université de Bordeaux

      Charlotte Bouteille-Meister, MCF Université Paris Nanterre

      Charlotte Girard, MCF, Université Paris-Nanterre

      Cheikh Kalidou Ndaw, doctorant, ATER, Paris 11

      Cherif Zahar, MCF, Université Paris 8

      Choukri HMED, MCF, Université de Recherche Paris Sciences et Lettres PSL

      Cristina Del Biaggio, MCF, Université Grenoble Alpes.

      Christine Bertrand, MCF, Université Clermont Auvergne

      Christine Detrez, PR, ENS de Lyon

      Christine Lebel, MCF HDR, Université de Franche-Comté

      Christine Marcandier. PR, Aix- Marseille Université

      Christophe Le Digol, MCF, Université Paris Nanterre

      Christophe Maubernard, MCF HDR, Université de Montpellier

      Chrystelle Gazeau, MCF, Université Lyon 3

      Claire Lévy-Vroelant, PR, Université de Paris 8-Saint-Denis

      Claire Vial, PR, Université de Montpellier

      Clara Delmas, doctorante Lyon 2 et ATER Paris 5

      Claude Danthony, MCF, ÉNS de Lyon

      Clémence Ledoux, MCF, Université de Nantes

      Clément Benelbaz, MCF, Université Savoie Mont Blanc, Chambéry

      Cyrille Hanappe, MCF, École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris Belleville

      Damien Cardinal, PR, UPMC, Paris 6

      Daniel Bert, MCF, Université de Lille

      Daniel Rodrigues,Vaulx-en-velin

      David Fonseca, MCF, Université d’Evry

      David Szymczak, PR, Sciences Po Bordeaux

      Delphine Burriez, MCF, Université Paris 2 Panthéon Assas

      Delphine Espagno, MCF, Sience Po Toulouse

      Delphine Lacombe, Chargée de recherche chez CNRS, URMIS, Paris

      Delphine Tharaud, MCF, Université de Limoges

      Denis Jouve, PR, Université Paris 8

      Denise Detragiache, MCF honoraire

      Despina Sinou, MCF, Université Paris 13 - Sorbonne Paris Cité

      Dimitri Houtcieff, PR, Université d’Evry

      Dominique Barbe, doctorante contractuelle, ENS Lyon

      Dominique Hiébel, PR, Université Paris 13

      Dubravka Saulan, enseignante contractuelle, Université de Bourgogne

      Elda Nasho Ah-Pine, Docteure, chercheure associée à Science Po Grenoble et Université Clermont Auvergne

      Eléonore Gigon, MCF, Université de Loraine

      Elizabeth Mullen, MCF, Université de Bretagne Occidentale, Brest

      Elisabeth Ronzier, MCF, Université du Havre

      Elisabeth Rousseau, MCF, Université de Rouen

      Elise Daniel, DR, chercheur, Ecole normale supérieur

      Elise Herting, doctorante, Université Paris Nanterre

      Élise Marrou, MCF, Sorbonne Université

      Elise Untermaier-Kerleo, MCF, Université Jean Moulin Lyon 3

      Elsa Bourdier, doctorante, Université Paris Nanterre

      Elsa Dorlin, PR, Université Paris 8

      Emanuele Coccia, MCF, EHESS

      Emilie Marcovici, MCF, Université Jean Moulin Lyon 3

      Emmanuel Netter, MCF HDR, Université d’Avignon

      Emmanuel Dockès, PR, Université Paris-Nanterre

      Emmanuelle Nef, Doctorante contractuelle chargée d’enseignement, Paris 11

      Emmanuelle Saulnier-Cassia, PR, UVSQ Paris-Saclay

      Éric Carpano, PR, Université Jean Moulin Lyon 3

      Éric Hertzler, Enseignant, Université Paris Est Créteil

      Éric Millard, PR, Université Paris-Nanterre

      Éric Sales, MCF, Université de Montpellier

      Étienne Candel, PR, Université Jean Moulin Lyon 3

      Eve Saint-Germes, MCF, Université Côte d’Azur

      Evelyne Lagrange, PR, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne

      Fabien Archambault, MCF, Université de Limoges

      Fabien Guillot, MCF, Université de Caen

      Fabien Romey, ATER, Université Toulouse 1 Capitole

      Fanny Rogue, MCF, Université de Caen

      Fanny Tarlet, PR, Université de Montpellier

      Fanny Vasseur-Lambry, MCF HDR, Université de Douai

      Farah Safi, PR, université Clermont Auvergne

      Florence Johsua, MCF, Université Paris Nanterre

      Florence Maraninchi, PR, Université de Grenoble

      Florent Tétard, EC, Université Paris 13 Sorbonne Paris Cité IUT St Denis

      Fouzi Rherrousse, DR de l’université Paris 13, PR, université d’Oujda, Maroc

      Francesca Manzari, MCF, Aix- Marseille Université

      Francisco Martucci, PR Université Paris II

      Franck Latty, PR, Université Paris Nanterre

      Franck Marmoz, Doyen honoraire de la Faculté de droit, Université Lyon 3

      François Brenet, PR, Université de Poitiers

      François Cafarelli, MCF, Université de La Réunion

      François Calori, MCF, Université Rennes 1

      François Julien-Laferrière, PR émérite, Université de Sceaux

      François-Vivien Guiot, MCF, Toulouse 1 Capitole

      François-Xavier Nérard, MCF, Paris 1, Panthéon-Sorbonne

      Fred Nzaou, Vacataire, Université de Nîmes

      Frédéric Neyrat Professeur de

      sociologie Université de Rouen

      Frédéric Sawicki, PR, Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne

      Frédérique Coulée, PR, Université Paris 11

      Frédérique Ildefonse, CNRS/ ENS, UMR 8230

      Frederique Matonti, PR, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne

      Frédérique Rueda, PR, Université de Bordeaux

      Gaëlle Debeaux, MCF, Rennes 2

      Geneviève Cortes, PR, Université Paul Valéry - Montpellier III

      Gérald Naro, PR, Université de Montpellier

      Géraldine Bozec, MCF, Université de Nice Sophia Antipolis

      Géraldine Chavrier, PR, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

      Germain Boissonnet, Doctorant, Université de La Rochelle

      Gérôme Truc, CR CNRS, Institut des sciences sociales du politique

      Gwladys Bernard, MCF, Université Paris 8

      Goulven Boudic, MCF, Science po Nantes

      Guillaume Beaussonie, PR, Université Toulouse 1 Capitole

      Guillaume Conraud, ATER Université Paris-Est Marne-La-Vallée

      Guillaume Landais, contractuel, Université des Antilles

      Guillaume le Blanc, PR, Université Paris Diderot

      Guillaume Protière, MCF HDR, Université Lyon 2

      Guillaume Sacriste, MCF, Paris 1 (Panthéon-Sorbonne)

      Guillaume Sibertin-Blanc, PR, Université Paris 8

      Guillaume Zambrano, MCF, Université de Nîmes

      Guy Bucumi, Docteur en droit, Post doc, Université Paris Sud

      Hamedi Camara, Doctorant, Chargé de TD, Paris 11

      Hélène Bernard, PSY Education Nationale

      Hélène Bertheleu, MCF, Université de Tours

      Hélène Duffuler-Vialle, MCF, Université d’Artois

      Hélène Hurpy, MCF, Université de Toulon

      Helene Thomas, PU science politique, Université Aix-Marseille

      Hélène Tigroudja, PR, Université Aix-Marseille

      Hervé Bismuth, MCF, Université de Dijon

      Hervé FLOCH, PRAG, Université de Bretagne Occidentale

      Hicham Rassafi-Guibal, DR qualifié, Université de la Sarre

      Igor Babou, PR, l’université Paris Diderot

      Isabelle Boucobza, PR, Université Paris-Nanterre

      Isabelle Fernandez, MCF, Université Clermont Auvergne

      Isabelle This Saint Jean, MCF, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne

      Isabelle Tosi, MCF, Université de Montpellier

      Ismaël Omarjee, MCF, Université Paris Nanterre

      Jacques de la Porte, Orsay, Doctorant, ATER, Paris 11

      Jean Dhommeaux, PR émérite, Université Rennes 1

      Jean Matringe, PR, Université Paris I, Panthéon-Sorbonne

      Jean-Baptiste Joinet, PR, Université Jean Moulin Lyon 3

      Jean-Baptiste Thierry, MCF, Université de Lorraine

      Jean-Christophe Goddard, PR, Université de Toulouse Jean Jaurès

      Jean-Christophe Poully, MCF, Unicaen

      Jean-Claude Monod, directeur de recherche au CNRS

      Jean-Claude Saut, PR Emérite, Université Paris-Sud

      Jean-Louis Fabiani, Directeur d’études retraité, EHESS Paris

      Jean-Louis Fournel, PR, Université Paris 8

      Jean-Loup Amselle, Directeur d’études, EHESS

      Jean-Manuel Larralde, PR, Université de Caen

      Jean-Marc Serme, MCF, UBO Brest

      Jean-Philippe Tricoit-Lesquin, MCF HDR, Université de Lille

      Jean-Pierre Dubois, PR, Université de Paris-Sud

      Jean-Pierre Massias, PR, UPPA

      Jean-Vincent Holeindre, PR, Université Paris 2

      Jérémie Nollet, MCF, Sciences Po Toulouse

      Jérôme Bossan, MCF, Université de Poitiers

      Joël Andriantsimbazovina, PR, Université de Toulouse

      Joel Cabalion, MCF Sociologie anthropologie Université de Tours

      John Mullen, PR, Université de Rouen

      Joseph Dato, MCF associé, Université Grenoble Alpes

      Judith Revel, PR, Université Paris Nanterre.

      Julia Schmitz, MCF, Université Toulouse Capitole

      Julie Alix, PR, Université de Lille

      Julie Arroyo, MCF, Université

      Grenoble Alpes

      Julie Cardon, Doctorante, Université Polytechnique des Hauts de France

      Julien Ancelin, docteur, Université de Bordeaux

      Julien Bonnet, PR, Université de Montpellier

      Julien Cazala, PR, Université Paris 13

      Julien Léonard, MCF, Université de Lorraine

      Kantuta Quiros, MCF associée, École Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes

      Karine Abderemane, MCF, Université de Tours

      Karine Parrot, PR, Université de Cergy

      Katarzyna Blay-Grabarczyk, MCF, Université de Montpellier

      Klaus-Gerd Giesen, PR, Université Clermont Auvergne

      Laetitia Guilloud Colliat, PR, Université Grenoble Alpes

      Laurence Dubin, PR, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne

      Laurence Moulinier Brogi, PR, Université Lyon 2

      Laurent Cesari, PR, Université d’Artois

      Laurent Duvernet, MCF, Université Paris Nanterre

      Laurent Fonbaustier, PR, Paris 11

      Laurent Gardin, MCF, Université Polytechnique des Hauts de France

      Lionel Andreu, PR, Université de Poitiers

      Lionel Zevounou, MCF, Université Paris Nanterre

      Liora Israël, MCF, EHESS (Paris).

      Lola Isidro, MCF, Université De Lorraine

      Lorenzo Barrault-Stella, chercheur au CNRS

      Louis Imbert, doctorant et enseignant vacataire à Sciences Po Paris

      Luc Foisneau, directeur de recherche au CNRS, directeur de la mention Etudes politiques de l’EHESS

      Luca Nobile, MCF, Université de Bourgogne et Franche Comté

      Lucas Bento de Carvalho, PR, Université de Montpellier

      Lucie Sponchiado, MCF, Université Paris Est Créteil

      Lucie Taïeb, MCF, UBO

      Ludovic Hennebel, PR, Université Aix-Marseille

      Ludovic Pailler, MCF, Université Jean Moulin Lyon 3

      Ludovic Vigneron, MCF, Université Polytechnique des Hauts de France

      Magali Bessone, PR, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

      Magalie Flores-Lonjou, MCF HDR, Université de La Rochelle

      Manon Altwegg-Boussac, PR, UPEC

      Margaux Verove, Doctorante, Unicaen

      Maria Fartunova, MCF, Université de Lorraine

      Mariangela Albano, doctorante Université Sorbonne Nouvelle, Paris 3

      Marie Rota, MCF, Université de Lorraine

      Marie-Alix Poul, PR, Université de Montpellier

      Marie-Anne Vanneaux, MCF, Université d’Artois

      Marie-Charlotte Remy-Macaud, doctorante, Université de Bordeaux

      Marie-Emilie Voge, MCF, Université Lille 1

      Marie-Hélène Delavaud-Roux MCF, UBO, Brest

      Marie-Hélène Gauthier, MCF HDR, Université de Picardie Jules Verne

      Marie-Joëlle Redor-Fichot, PR, Université de Caen

      Marie-José Durand-Richard, MCF, Université Paris 8 Vincennes

      Marie-Laure Basilien-Gainche, PR, Université Jean Moulin Lyon 3

      Marie-Pierre Chopin, PR, Collège des Sciences de l’homme, Université de Bordeaux

      Marie-Pierre Dausse MCF, université de Paris 8

      Marie-Pierre Lefeuvre, PR, Université de Tours

      Marija Stojanova, doctorante contractuelle et ACE, ENS Lyon

      Marina Eudes, MCF HDR, Université Paris Nanterre

      Marina Seretti, MCF, Université de Bordeaux

      Mario Prost, PR, Manchester University

      Marion Attia, Doctorante, Université de Nanterre

      Marion Blondel, chargé de recherche, CNRS Paris

      Marion Dupuis, Ingénieure d’études, EHESS

      Marion Lacaze, MCF, Université de Bordeaux

      Marion Larché, Doctorante, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

      Marion Tissier, MCF, IUT Bordeaux

      Marjolaine Roccati, MCF, Université de Nanterre

      Marjolaine Unter Ecker, Doctorante contractuelle, Univ Aix Marseille

      Marjorie Beulay, MCF Université Picardie Jules Verne, Amiens

      Martina Avanza, senior lecturer en

      sociologie politique, Université de Lausanne

      Martine Boudet, PR, Académie de Toulouse

      Martine Kaluszynski.Directrice de recherches au Cnrs (Grenoble)

      Mary Picone, MCF, EHESS

      Maryse Bresson, PR, sociologie, USVQ

      Mathias Amilhat, MCF en droit public, Université de Lille

      Mathias Forteau, PR, Université Paris Nanterre

      Mathias Latina, PR, Université de de Nice Sophia Antipolis

      Mathias Millet, PR, sociologie, Université de Tours

      Mathieu Brunet, MCF, Université Aix-Marseille

      Mathieu Carpentier, PR, Université Toulouse 1 Capitole

      Mathieu Touzeil-Divina, PR, Université Toulouse Capitole

      Mathilde Julla-Marcy, ATER, Université de Nanterre

      Matthieu Caron, MCF, Université Polytechnique des Hauts de France

      Matthieu Renault, MCF, Université de Grenoble

      Mehdi Mezaguer, MCF, Université Côte d’azur

      Mélanie Dupéré, EC, La Réunion,

      Melanie Guenais, MCF, Univ Paris Sud

      Mélanie Jaoul, MCF, Université de Montpellier

      Menka Stojanova, ex-doctorante à Université de Claude Bernard Lyon 1

      Michel Fichant, professeur émérite, Sorbonne Université

      Mikaël Benillouche, MCF HDR, Université d’Amiens

      Mostafa Sabri, postdoc à Paris-Sud

      Mustapha Afroukh, MCF Université de Montpellier

      Naomi Yamaguchi, MCF, Université Sorbonne Nouvelle Paris 3

      Natacha Coquery, PR, Université Lyon 2

      Nicolas Balas, MCF, Université de Montpellier

      Nicolas Bridiau, MCF, Université de la Rochelle

      Nicolas Bué, PR, Université d’Artois

      Nicolas Desrumaux , Chargé d’enseignement, Université de Lille

      Nicolas Kada, PR, Université Grenoble 2

      Nicole Abravanel, Chercheurs associée, Université de Picardie Jules Verne

      Ninon Grangé, MCF HDR, Université Paris 8

      Noé de Rancourt, ATER, Université Paris Diderot

      Olga Bronnikova, EC, Université Grenoble Alpes

      Olga Mamoudy, PR, Université Polytechnique des Hauts de France

      Olivier Clochard, CNRS, Laboratoire Migriner, Poitiers

      Olivier Dagnelie, MCF, Unicaen

      Olivier de Frouville, PR, Université Paris 2, Panthéon-Assas

      Olivier Devillers, DR, INRIA

      Olivier Le Bot, PR, Université d’Aix-Marseille

      Olivier Negrin, PR, Université Aix-Marseille

      Orazio Irrera, MCF philosophie, Université Paris 8

      Pascale Bouruet-Aubertot, PR, Université Pierre et Marie Curie Paris 6

      Patrice Vermeren, PR émérite, Université Paris 8

      Patricia Rrapi, MCF, Université Paris-Nanterre

      Patrick Charlot, PR, Université de Bourgogne

      Patrick Lang, MCF, Université de Nantes

      Patrick Weil, DR CNRS, Université Paris 1

      Paul Schor, MCF, Université Paris Diderot

      Pauline Folcher, MCF, Université de Montpellier

      Pauline Gervier, MCF, Université de Bordeaux

      Pauline Trouillard, Doctorante, Paris 2 Panthéon, Assas

      Pedro Lippmann, Doctorant contractuel, Université de Rennes 1

      Perrine Simon-Nahum, Directrice de recherches au CNRS, PR, ENS

      Philippe Billet, PR, Université Jean Moulin - Lyon 3

      Philippe Cossalter, PR, Universität des Saarlandes

      Philippe Guez, PR, Université Paris Nanterre

      Philippe Lagrande, PR, Doyen honoraire, Université de Poitiers

      Philippe Vervaecke, MCF, Université de Lille

      Pierre Bodeau-Livinec, PR, Université Paris Nanterre

      Pierre Bouopda, MCF, Université Polytechnique des Hauts de France

      Pierre Chantelot, Secrétaire national

      SNESUP-FSU

      Pierre Crétois, MCF, UBM

      Pierre Durand, Doctorant, Université Paris II, Panthéon-Assas

      Pierre Yger, Chercheur associé, INSERM, Paris

      Pierre-François Laval, PR, Université d’Orléans

      Rafaelle Maison, PR, Université Paris Sud

      Rainer Stiele, post-doc, Université de Claude Bernard Lyon 1

      Raphaël Brett, MCF, Université Paris Sud

      Raphaël Ehrsam, MCF, Sorbonne Université

      Raphaël Maurel, Doctorant, Université de Clermont-Auvergne

      Raphaël Savelli, Doctorant, Université de La Rochelle

      Rémi Augustyniak-Berzin, Chargé de cours - vacataire, Université Paris I Panthéon-Sorbonne

      Rémy Prouvèze, MCF, Université Paul Valéry Montpellier III

      Richard Baron, MCF, IAE de Saint- Etienne

      Robin Medard Inghilterra, ATER, Université de Nanterre

      Romélien Colavitti, MCF HDR, Université Polytechnique Hauts-de-France

      Sabine Lavorel, MCF HDR, Université Grenoble Alpes

      Saïda El Boudouhi, PR, Université Polytechnique Haut de France

      Samir Delimi, PRAG, Ingénieur de recherche, Université de Montpellier

      Samy Benzina, PR, Université de Poitiers

      Sara De Balsi, Docteur en Littérature française et comparée, Université de Cergy

      Sébastien Lerique, post-doc, ENS Lyon

      Sébastien Platon, PR, Université de Bordeaux

      Ségolène Barbou des Places, PR, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne

      Selma Josso, MCF, Université de Tours

      Serge Slama, PR, Université Grenoble Alpes, CESICE

      Serge Weber, PR, Université de Marne-la-Vallée

      Séverine Cabrillac, PR, Université de Montpellier

      Simon Grivet, MCF, Université de Lille

      Soazik Kerneis, PR, Université Paris-Nanterre

      Solène Ringler, MCF, Université Polytechnique des Hauts de France

      Sophie Casanova, MCF, Université de Montpellier

      Sophie Poirot-Delpech, MCF, Université Paris 1

      Speranta Dumitru, MCF, Universités Paris Descartes

      Stéphane Bolle, MCF, Université Paul-Valéry Montpellier 3

      Stéphane Lemaire, MCF, Université de Rennes 1

      Stéphanie Hennette-Vauchez, PR, Université Paris-Nanterre

      Sylvain Cristol, PR, Université de Lille

      Sylvain Gauché, PR, Université de Clermont-Ferrand

      Sylvie Barrault, MCF, Université Paris Sud

      Sylvie Torcol, MCF HDR, Université de Toulon

      Tania Lévy, MCF, Université de Bretagne Occidentale

      Tanguy Allain, MCF, Université Cergy-Pontoise

      Thibaud Mulier, Docteur et ATER, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

      Thierry Garcia, PR, Université Grenoble Alpes

      Thomas Boyer-Kassem, MCF, Université de Poitiers

      Thomas Herran, MCF, Université de Bordeaux

      Thomas Perroud, PR, Université Paris 2 Assas

      Tristan Storme, MCF, Université de Nantes

      Vadim Jeanne, doctorant, ATER, Paris 11

      Valentin Schaepelynck, MCF, Université Paris 8

      Valère Ndior, PR, Université de Bretagne occidentale

      Valérie Foucher-Dufoix, MCF, Ecole d’architecture paris Belleville (Ensapb)

      Valérie Pouzol MCF, Université de Paris 8

      Vanessa Codaccioni, MCF Université Paris 8

      Véronique Champeil-Desplats, PR, Université Paris-Nanterre

      Vincent Echevin, IRD, Paris

      Vincent Message, MCF, Université Paris 8 Saint-Denis

      Vincent Réveillère, docteur en droit, Université Paris-Nanterre

      Vincent Ricouleau, PR droit, Ho Chi Minh City, Vietnam

      Virginie Gautron, MCF, Université de Nantes

      Virginie Iché, MCF, Université Montpellier 3

      Vivien Zalewski-Sicard, MCF, Université de Toulouse 1 Capitole

      William Pillot, MCF, Université d’Angers

      Willy Beauvallet-Haddad, MCF, Universite Lyon 2

      Xavier Souvignet, PR, Université Grenoble Alpes

      Yamina Tadjeddine, PR, sciences économiques Université de Lorraine

      Yann Basire, MCF, Université de Strasbourg

      Yann Bisiou, MCF, Université Montpellier 3

      Yann-Arzel Durelle-Marc, MCF, Université Paris 13

      Yannick Lécuyer, MCF HDR, Université d’Angers

      Yannick Perez, MCF HDR,

      Université Paris Saclay

      https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/031218/contre-l-augmentation-sans-concertation-des-frais-d-inscription-annu

      J’ai aussi signé, pour la petite histoire

    • La motion du CAC (conseil académique) de l’Université Grenoble Alpes votée le 4 décembre 2018 :

      Le CAC de l’UGA, attaché aux valeurs d’ouverture et d’accueil de la diversité qui sont celles de l’université, exprime ses inquiétudes et ses fortes réticences par rapport aux récentes mesures annoncées par le ministère d’augmentation importante des droits d’inscription pour les étudiants extra-communautaires dans les différents cycles de formation. Le CAC de l’UGA juge ces mesures discriminatoires, potentiellement nuisibles au rayonnement de la francophonie, précipitées, et estime qu’elles risquent de ne pas produire les effets bénéfiques pressentis, tant sur le budget des universités que sur leur attractivité à l’international. Le CAC de l’UGA souhaite avoir des précisions concrètes sur les moyens (administratifs et financiers) qui seront mis à la disposition des universités pour parer efficacement aux effets de discrimination sociale et culturelle que pourraient provoquer ces mesures ».

    • L’AG de Lyon2 vote le blocage des Campus

      Cette Assemblée Générale a eu lieu dans une actualité marquée simultanément par l’annonce le 19 novembre 2018 par le Premier Ministre d’une augmentation des frais d’inscription pour les étudiant.e.s étranger.e.s extra-communautaires de plus de 1000 % (2770€ en licence et 3770€ en master et en doctorat), la mise en œuvre du « plan licence » (prévoyant notamment la fin des compensations entre les semestres et entre les UE ainsi que la réduction du nombre de cours en présentiel) et plus généralement la dégradation des conditions d’études et de travail dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche.

      S’opposant à l’unanimité contre l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiant.e.s étranger.e.s, les membres de l’Assemblée Générale ont tenu à souligner l’inscription de cette mesure gouvernementale dans un contexte général d’austérité et de privatisation de l’ESR, ainsi que son caractère profondément classiste, raciste et sexiste : en effet, ce sont en premier lieu les milieux populaires, les personnes racisées, les femmes, les personnes LGBTI+ et les personnes en situation de handicap qui seront impactées par une augmentation du coût des études (personnes pour qui faire des études en France est un moyen d’échapper aux discriminations et persécutions qu’elles subissent dans leur pays d’origine).

      https://rebellyon.info/L-AG-de-Lyon2-vote-le-blocage-des-Campus-19899
      #Lyon

    • Encore une motion, provenant de l’Université Grenoble Alpes :

      Motion du conseil de l’école doctorale Sciences de l’Homme du Politique et du Territoire SHPT contre l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiant.e.s étranger.e.s

      Le gouvernement a annoncé le 19 novembre une hausse massive des frais
      d’inscription pour les étudiant.e.s hors Union Européenne. Ces frais
      s’élèveraient à 2770 euros pour une inscription en Licence et à 3770
      euros pour une inscription en Master ou en Doctorat.

      Nous considérons que cette mesure est discriminatoire.

      Le gouvernement prétend par cela attirer 200 000 étudiant.e.s
      étranger.e.s de plus dans les universités françaises. L’exemple de la
      Suède, où de telles mesures ont été mises en place, montre l’impasse
      d’une telle politique (baisse de 80% du nombre d’étudiant.e.s
      étranger.e.s [1]). Les conséquences d’une telle baisse serait
      importantes pour certaines de nos formations, et en particulier pour les
      programmes internationaux. Mais aussi pour notre Recherche : 41% des
      doctorants en France sont étrangers.

      L’argument avancé par le premier ministre que des étudiant.e.s riches
      viendraient profiter d’une formation sans payer d’impôt n’est pas non
      plus exact : ces étudiant.e.s participent à l’impôt via les taxes qu’ils
      paient dont la TVA. D’autre part, ils paient aussi des frais de
      procédure avant d’être acceptés (campus France) ou des frais de visa
      avant même d’être sur place. Enfin, si le coût des étudiant.e.s
      étrangèr.e.s est estimé à 3 milliards d’euros par an, leur apport
      économique l’est à 4,5 milliards d’euros par an pour ce qui concerne
      uniquement leur présence sur le territoire [2]. Et c’est sans compter
      les apports induits par les relations particulières qu’ils ont nouées
      avec la France.

      La confirmation de cette décision, ou son application à l’UGA, confirmerait
      la méconnaissance d’un texte à valeur constitutionnelle (l’alinéa 13 du
      préambule de 1946,
      dont la seconde phrase prévoit que l’"organisation de l’enseignement
      public gratuit et laïque
      à tous les degrés est un devoir de l’Etat") ;
      elle tournerait le dos à l’un des Pactes onusiens de 1966, celui relatif
      aux droits sociaux :
      en le ratifiant, la France s’est engagée internationalement à
      « l’instauration progressive de la gratuité »
      dans l’"enseignement supérieur" et, en tout cas, à son accessibilité « en
      pleine égalité » (§2.c)
      de l’art. 13 consacré au « droit de toute personne à l’éducation », auquel
      il est porté
      une atteinte grave). Elle va contre la conception, que nous défendons,
      d’une Université ouverte à tou.te.s sans condition de nationalité ni de
      revenus.

      Nous constatons également que ces annonces correspondent à une politique
      globale de démantèlement du service public de l’enseignement supérieur.
      Nous sommes pour le maintien d’un service public d’enseignement
      supérieur et de recherche permettant l’égalité d’accès de chacun.e,
      quelles que soient son origine ou sa nationalité, quelque soient ses
      moyens financiers.
      Nous considérons donc que la formation
      des étudiant·e·s à l’Université doit être financée par l’impôt et la
      solidarité nationale, sans discrimination. Ce n’est pas aux étudiant.e.s
      de payer le coût d’une formation publique.

      le conseil de l’Ecole doctorale SHPT s’oppose donc fermement à cette
      décision nationale, et à sa mise en œuvre à l’UGA. Le
      conseil de l’école doctorale SHPT demande donc au président de l’UGA, de la ComUE UGA, en
      tant que représentant de l’université, d’exprimer publiquement son
      opposition à ce projet.

    • Message de la présidence sur la hausse des frais d’inscription pour les étudiant·e·s étranger·e·s

      Sans concertation préalable avec les universités, le premier ministre a annoncé, le 19 novembre, une augmentation importante des droits d’inscription pour les étudiant·e·s extra-communautaires s’inscrivant pour la 1re fois en France dans un cycle de formation universitaire.
      Les droits d’inscription passeraient ainsi respectivement de 170€ à 2770€ pour les étudiant·e·s s’inscrivant en licence, de 243€ à 3770€ pour les étudiant·e·s s’inscrivant en master et de 380€ à 3770€ pour les étudiant·e·s s’inscrivant en doctorat.
      Cette augmentation motivée, aux yeux du ministère, par la volonté d’accroître l’attractivité de la France auprès des étudiant·e·s étrangèr·e·s et son rayonnement international dans un contexte de concurrence,
      s’accompagnerait, en contrepartie, d’une augmentation du nombre de bourses et d’exonérations et d’un ensemble de dispositifs d’accueil – financé par l’augmentation des droits – destiné à faciliter la venue d’étudiant·e·s étrangèr·e·s.
      Nous ne disposons pas actuellement de toutes les réponses aux questions techniques que posera la mise en œuvre de ces décisions.
      Quoi qu’il en soit, l’équipe de direction, tient à marquer son opposition à cette augmentation, et cela à plusieurs titres :

      Elle institue, au fondement des procédures d’inscription des étudiant·e·s étranger·e·s, le principe d’un marché concurrentiel de la connaissance au détriment du principe d’une université ouverte sur le monde.

      Présentée sous le titre de « Bienvenue en France », elle risque d’avoir pour effet immédiat d’exclure des universités françaises, et de la nôtre en particulier, une grande partie des étudiant·e·s issus des pays les moins riches qui représentent la majorité de nos étudiant·e·s.

      Associée à des mesures d’accompagnement (bourses, exonérations, tutorats) qu’elle a précisément pour objectif d’auto-financer, elle contraint les universités à l’appliquer ou à voir se dégrader la qualité de l’accueil qu’elles seront en mesure de proposer.

      Elle instaure une situation de concurrence inacceptable entre les universités.

      Dans ces conditions, comme l’a fait notre conseil d’administration le 23 novembre, la direction appelle le premier ministre à retirer cette mesure et à ouvrir en concertation le chantier de l’accueil des étudiant·e·s extra-communautaires dans l’enseignement supérieur français.

      https://twitter.com/UnivRennes_2/status/1070640574137540608

      #Rennes #Université_de_Rennes

    • Des universités bloquées contre la hausse des frais d’inscription pour les non-Européens

      Dans quelques universités, dont #Nanterre, les étudiants ont voté en assemblée générale le blocage pour protester contre la hausse des frais d’inscription dans le supérieur pour les étudiants extra-communautaires. D’autres établissements ont préféré fermer leurs locaux de manière préventive pour éviter les occupations.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/101218/des-universites-bloquees-contre-la-hausse-des-frais-d-inscription-pour-les
      #blocage #blocages

    • Éric #Piolle s’élève contre la hausse des frais d’inscription des étrangers à l’université

      Le maire de Grenoble, Éric Piolle, rejoint le mouvement de contestation contre la hausse des frais d’inscription des étudiants extra-européens pour la rentrée 2019. Annoncée en novembre par le gouvernement, cette augmentation multiplie environ par dix les frais actuels.

      « Plus de 67 000 étudiants poursuivent leurs études à Grenoble, métropole ouverte sur le monde. 77 % des étudiants étrangers sont extra-européens (Chine, Maroc, Brésil, États-Unis, etc.) », commence par rappeler Éric Piolle dans un communiqué publié ce lundi 10 décembre. Avant de voir dans la hausse de leurs frais d’inscription « la globalisation du culte des premiers de cordée » d’Emmanuel Macron. Une référence à la formule controversée du président de la République.

      Il n’est pas le premier à réagir. Les contestations enflent dans de nombreuses universités françaises contre cette augmentation des frais d’inscription, annoncée par le gouvernement en novembre. Quelques établissements (Tolbiac, Nantes, Rennes 2, Nanterre…), ayant profité du mouvement de contestation des gilets jaunes, sont d’ores et déjà bloqués.

      À Grenoble, une soixantaine de personnes se sont également réunies sur le campus de Saint-Martin-d’Hères, jeudi 6 décembre, pour clamer leur mécontentement. Enfin, ce lundi, la conférence des présidents d’université (CPU) a demandé au gouvernement de suspendre la mesure.

      « Un affront à la tradition d’accueil et d’hospitalité de notre territoire »

      Les frais d’inscriptions sont actuellement de 170 euros en licence, 243 euros en master et 380 euros en doctorat. À partir de septembre 2019, ils passeront à 2 770 euros en licence et 3 770 euros en master et doctorat. Une augmentation destinée à favoriser l’attractivité des universités françaises selon le gouvernement.

      De son côté, Éric Piolle dénonce un « affront à la tradition d’accueil et d’hospitalité de notre territoire ! » et affirme que « la Ville de Grenoble continuera à soutenir et accueillir les étudiants étrangers ».

      https://www.placegrenet.fr/2018/12/11/eric-piolle-frais-dinscription-etrangers/220876
      #Grenoble

    • La Fac bientôt réservée aux riches ?

      Jeudi 6 décembre 2018, plusieurs milliers d’étudiant·es rassemblé·es devant Campus France sont parti·es en manifestation spontanée pour porter leurs revendications dans tout Paris. La mobilisation contre une hausse colossale des frais de scolarité pour les étudiant·es étranger·es continue et semble prendre de l’ampleur. Au-delà de son aspect discriminatoire, cette mesure s’inscrit dans une stratégie de hausse généralisée du coût des études à l’université.

      « Sooo so solidarité avec les étrangers », scandent les étudiant·es réuni·e·s devant le siège parisien de Campus France, l’organisme public qui promeut l’université française à l’étranger et organise l’accueil des étudiant·es venu·es d’autres pays. Et pour cause, le 19 novembre dernier, le gouvernement a annoncé la hausse des frais de scolarité pour les étudiant·es étranger·es (hors Europe) à 2770€ par an (au lieu de 170€) en Licence et 3770€ par an (au lieu de 243€) en Master.

      Des tarifs jugés insurmontables par Julia, étudiante mexicaine en Master 2 à l’EHESS, venue manifester jeudi : « 4000 euros pour nous au Mexique c’est énorme, je n’aurais jamais pu venir étudier en France si ça coûtait aussi cher. » Pour elle, étudier en France est déjà un défi : « Il faut s’habituer à la langue, à la culture, payer les transports, trouver un logement… » Non boursière, elle travaille à côté des cours et « paie des impôts en France », rappelle-t-elle.
      Les étudiant·es étranger·es coûtent cher à la France, vraiment ?

      Outre la prétendue attractivité que cette mesure devrait faire regagner à la France, un autre argument est ressassé. « Les étudiant·es étranger·es coûtent cher à la France, c’est donc normal de les faire payer plus. » Faux, répond cette étude menée par Campus France en 2014, qui estime que la France gagne 1,65 milliards d’euros par an en les accueillant.

      En effet, même s’ils coûtent 3 milliards d’euros par an à l’Etat, ils lui rapportent, dans le même temps 4,65 milliards d’euros. Ces chiffres s’expliquent par plusieurs facteurs. Une fois en France, ces étudiant·es dépensent plus de 3 milliards d’euros par an en biens et services, qui profitent à notre économie. A l’image de Julia, beaucoup d’entre eux travaillent en France et y paient des impôts. S’ajoute à cela près de 500 millions d’euros déboursés par leurs proches lors de leur visite, ce qui est loin d’être négligeable. En plus de ces dépenses directes, on pourrait nommer les effets positifs de ces nouveaux locuteurs pour le rayonnement de la France à l’international et pour le tourisme. L’étude conclut d’ailleurs « qu’accueillir des étudiants étrangers est une source de richesses immédiate, mais aussi de prospérité économique et d’influence diplomatique à long terme. »
      Une hausse peut en cacher une autre

      Au-delà de l’aspect discriminatoire de cette réforme, cette hausse pourrait se généraliser à tous les étudiant·es. C’est l’avis d’Hugo Harari-Kermadec, maître de conférence à l’ENS Cachan et économiste spécialiste de la question des frais d’inscription à l’université. Il rappelle que l’idée d’augmenter les frais de scolarité à la Fac ne date pas d’hier. Depuis une vingtaine d’années, les organisations internationales comme la Banque mondiale ou l’OCDE incitent les gouvernements à le faire. Sous Jacques Chirac déjà, deux économistes français avaient remis un rapport au Premier ministre Jean-Pierre Raffarin lui suggérant la même chose.

      Cette stratégie est scrupuleusement appliquée depuis, en commençant par les établissements les plus élitistes. En témoigne la hausse des tarifs à Sciences Po et à l’université Paris Dauphine qui « ont mis en place des frais de scolarité plus élevés pour tout le monde et à tous les niveaux » selon l’économiste. Les écoles d’ingénieurs sont aussi « presque toutes passées d’environ 400€ à plus de 4000€ l’année ». Même les universités n’ayant pas le titre de « Grand Etablissement » qui permet d’avoir des dérogations augmentent leurs frais. Pour cela, de nombreux Masters étiquetés « internationaux » fleurissent avec des frais pouvant aller « de 3000€ à 8000€ l’année ».
      Vers un modèle « à l’anglaise » ?

      Emmanuel Macron et son conseiller à l’enseignement et à la recherche, Thierry Coulhon, penchent plus pour une augmentation directe et globale des frais d’inscription selon l’économiste. Une méthode « plus hard » que celle expérimentée à Sciences Po et Dauphine. « Ce qui apparaît dans les Macron Leaks, les mails de l’équipe de campagne, c’est plutôt 5000€ ou 6000€ pour tout le monde dans le cadre du quinquennat », affirme-t-il. Pour donner la capacité aux étudiant·es de payer ces frais, le gouvernement mettrait en place des prêts. « Cela mènerait à une situation où tout le monde, hors sélection, a le droit d’aller à l’université par contre tout le monde en sort endetté », conclut-il.

      A terme, on pourrait tendre vers un modèle « à l’anglaise » où l’Etat octroie des prêts aux étudiants et où le tarif des universités s’est envolé. « Il est censé être fixé librement par les universités dans un plafond mais en fait tout le monde atteint ce plafond de 14 000€ par an en L1 », explique Hugo Harari-Kermadec. Les étudiant·es restent mobilisé·es et appellent à un deuxième rassemblement devant le siège parisien de Campus France jeudi 13 décembre.

      https://radioparleur.net/2018/12/12/la-fac-bientot-reservee-aux-riches

    • Motion votée par le Conseil de l’EDSJ

      Le conseil de l’Ecole doctorale de Sciences Juridiques de Grenoble, sensible à la situation des nombreux doctorants étrangers hors Union européenne que celle-ci accueille chaque année, tient à exprimer publiquement son opposition à la proposition d’augmentation injustifiée de leurs droits d’inscription en doctorat.

      https://edsj.univ-grenoble-alpes.fr/l-ecole-doctorale-edsj/toutes-les-actualites-edsj/motion-votee-par-le-conseil-de-l-edsj-773639.htm?RH=7523865

    • 35 revues signataires de la motion contre la hausse des frais d’inscription et contre la reforme du lycée

      En tant que membres de revues de Sciences Humaines et Sociales, participant à ce titre à la production de connaissance en relation avec nos enseignements, nous nous opposons à la hausse des droits d’inscription à l’Université pour les étudiant-e-s étrangèr-e-s « non communautaires », annoncée par le premier ministre Edouard Philippe le 19 novembre dernier. Cette décision est un déni du droit fondamental à l’éducation. Elle frappera d’abord les étudiant-e-s des pays les plus pauvres, celles et ceux que leurs gouvernements ne peuvent pas soutenir avec des bourses. Elle accentuera les disparités existantes entre les étudiant-e-s, en particulier ceux et celles qui proviennent des ex-colonies françaises. Elle s’articule également à une reconfiguration de l’enseignement supérieur qui sélectionne les étudiant-e-s les plus riches pour les orienter vers des écoles privées (d’ingénieurs et de commerce etc.). Finalement, la conjonction de ces mesures portera atteinte aux formations de sciences humaines et sociales qui seront les premières affectées, et nous interpellons à ce sujet les directions de COMUE pour qu’elles prennent position. Ceci pourrait également tarir la source de la recherche et ce d’autant que la reforme du lycée qui s’annonce risque de réduire nettement les vocations en Sciences Humaines et Sociales dans la mesure où elle menace particulièrement les enseignements de sociologie, de géographie et d’histoire. C’est pourquoi, nous nous y opposons également et soutenons à ce sujet la mobilisation lycéenne en cours. Nous, membres de comités de rédaction de revue de Sciences Humaines et Sociales, demandons solennellement au gouvernement de revenir sur l’ensemble de ces décisions.

      Actes de la recherche en sciences sociales ; Actuel Marx ; Agora débats/jeunesses ; Artefact ; L’Autre ; Biens symboliques ; Les Cahiers du genre ; Les Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique ; Les Carnets de géographes ; Contretemps ; Critique internationale ; Diasporas ; Genèses ; Genre en séries ; Genre, sexualité et société ; Histoire, médecine et santé ; Le journal des anthropologues ; Justice spatiale ; Lusotopie ; Monde Commun. Des anthropologues dans la cité ; Les Mondes du Travail ; Mouvements ; La Pensée ; Politique africaine ; Problèmes d’Amérique latine ; Nouvelles questions féministes ; Psychologie Clinique ; Revue d’histoire des sciences humaines ; Revue des sciences sociales ; Revue Interdisciplinaire de Travaux sur les Amériques ; Sociétés contemporaines ; Sociologie pratique ; Temporalités ; Tracés ; Travail, genre et Sociétés ; Urbanités ;

      https://acides.hypotheses.org/743#revues

    • #Aix-Marseille Université refuse d’augmenter les frais d’inscription pour les étudiants hors UE

      Avec 10 000 étudiants internationaux accueillis sur ses campus et l’ambition de s’ouvrir toujours plus à l’international, #Aix-Marseille-Université (#AMU) n’apprécie pas du tout les annonces du gouvernement qui veut augmenter les droits d’inscription à l’université pour les étudiants résidant hors de l’Espace économique européen (EEE).

      Pour marquer son désaccord, le conseil d’administration d’AMU a voté une #motion, où l’établissement considère que la question de l’évolution du montant des droits d’inscription des étudiants internationaux extracommunautaires nécessite une large concertation. Comme cette concertation n’a jamais eu lieu, une telle mesure ne pourrait donc pas se mettre en place. Dans sa motion, le conseil d’administration a indiqué que « si une augmentation des frais d’inscription entrait en vigueur à la rentrée prochaine, l’établissement utiliserait toutes les possibilités réglementaires qui lui seront offertes pour permettre aux étudiants internationaux extracommunautaires de bénéficier du régime tarifaire actuellement appliqué ».
      À partir de la rentrée 2019, ces étudiants devront s’acquitter de 2 770 euros en licence et 3 770 euros en master et doctorat, contre 170 euros pour une année de formation en licence, 243 euros en master et 380 euros en doctorat pour les jeunes Européens.
      Cette hausse permettrait selon le gouvernement d’augmenter le nombre de bourses ou d’exonérations de droits d’inscriptions à « 15 000 étudiants ».

      http://www.lamarseillaise.fr/bouches-du-rhone/education/74362-aix-marseille-universite-refuse-d-augmenter-les-frais-d-inscrip

    • Senza vergogna ! (réactions, analyses et mises en perspective à l’annonce de l’explosion des frais d’inscription des étrangers hors UE) - MàJ 11 janvier 2019

      S’il y a un argument qu’Edouard Philippe n’aurait pas dû s’autoriser, c’est bien celui des "étudiants étrangers fortunés" qui viennent profiter de la "quasi gratuité" des études en France. Depuis quand son gouvernement est-il sensible aux avantages et privilèges indus des plus fortunés ? Senza Vergogna !

      On n’avait pas fait attention que l’annonce de cette augmentation, le 19 novembre par le premier ministre, a eu lieu dans le cadre des « Rencontres universitaires de la francophonie »… On nous prie de préciser qu’il ne s’agit pas d’une "mesure" - mais d’une "annonce" sur campus France qui n’est fondée sur AUCUN ARRÊTÉ.

      http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article8452

    • Augmenter les frais d’inscription des étudiants étrangers ? La fac de #Clermont-Ferrand refuse

      L’#UCA est la première université en France qui ne suivra pas les directives du gouvernement sur les frais d’inscriptions pour les étrangers.

      En novembre, le gouvernement avait annoncé qu’il allait augmenter les frais d’inscription universitaires pour les jeunes extra-Européens, tout en affirmant vouloir attirer davantage d’étudiants internationaux en améliorant la politique des visas et en offrant davantage de bourses, notamment aux jeunes venus du Maghreb et de l’Afrique francophone.

      Une mesure particulièrement critiquée par les étudiants étrangers (et français), qui avaient manifesté dans plusieurs villes le 1er décembre.

      Solidaire, l’Université Clermont Auvergne (UCA) n’appliquera pas les directives du gouvernement, rapporte La Montagne. C’est la première à l’annoncer en France. À la rentrée de septembre, les étudiants étrangers ne payeront pas plus cher leurs frais d’inscription.

      Le président de l’UCA, Mathias Bernard, souhaite désormais discuter pour trouver d’autres modalités de financement. « Il y a besoin de pouvoir définir une politique tarifaire vraiment concertée qui permette de prévoir des exonérations pour des étudiants qui n’ont pas la possibilité de payer des droits d’inscription à 3700 euros », rapporte France 3 Auvergne Rhône-Alpes.

      Mi-décembre, les enseignants de l’UCA avaient déjà voté une motion pour s’opposer à l’augmentation des frais pour les étudiants étrangers, au nombre de 5000 à Clermont-Ferrand sur 35.000 étudiants.

      Actuellement, les étudiants extra-européens (une centaine de milliers) paient les mêmes droits que les étudiants français ou européens : 170 euros pour une année en licence, 243 euros en master et 380 euros en doctorat.

      À partir de la rentrée 2019, ils devront s’acquitter de 2770 euros en licence et 3770 euros en master et doctorat, soit « un tiers du coût réel » d’un étudiant étranger pour les finances publiques selon le gouvernement. Les étudiants extra-européens ayant déjà entamé leurs études en France ne sont pas concernés par cette hausse.

      https://www.huffingtonpost.fr/2019/01/11/augmenter-les-frais-dinscription-des-etudiants-etrangers-la-fac-de-cl

    • Mobilités étudiantes : quels enjeux internationaux pour les universités françaises ?

      Le plan « Bienvenue en France » prévoit de profondes modifications des conditions d’études en France pour les étudiants internationaux. A cette occasion, l’AFNEG – Association fédérative nationale des étudiants en géographie – présente son analyse des mobilités étudiantes. La géographie est une discipline intrinsèquement ouverte sur le monde. L’étude de l’ensemble des sociétés en fait la richesse. Les sciences humaines ne peuvent considérer les humains comme de simples sujets. Ils sont avant tout des acteurs et détenteurs légitimes de ce savoir. L’accès aux connaissances qu’elles génèrent doit être permis à toutes et tous, sans condition financière ou de nationalité. L’AFNEG s’oppose ainsi à la hausse des frais d’inscription pour les étudiants internationaux annoncée par le gouvernement.
      Des flux d’étudiants internationaux témoins d’une mondialisation universitaire ?

      La mondialisation est un processus communément admis, qu’elle concerne les biens ou les humains. Elle se définit par la création d’une échelle géographique partagée entre les sociétés : le Monde (Hypergéo, Christian Grataloup). C’est de l’accroissement des échanges, matériels et immatériels, et des mobilités des humains que naît ce concept. Cette transition vers un monde multipolaire génère de nouveaux enjeux pour les lieux. Ils sont confrontés à une concurrence accrue à échelle mondiale. Ils prennent alors, entre-autres, comme indicateur de leur attractivité l’intensité des flux qu’ils accueillent.

      La mondialisation augmente la mobilité des travailleurs, mais également celle des étudiants. Les universités sont le symbole du rayonnement intellectuel du pays dans lequel elles sont implantées. Ce sont des lieux de diffusion et de fabrication du savoir. Elles s’inscrivent ainsi naturellement dans cette dynamique mondiale depuis la seconde moitié du XXème siècle. Leurs réputations dépassent aujourd’hui les frontières nationales. Elles peuvent être mesurées par les flux d’étudiants en mobilité internationale qu’elles drainent. On parle alors de « mondialisation universitaire ». Le nombre d’étudiants en mobilité internationale croît régulièrement, au rythme de l’augmentation de la population étudiante mondiale. On passe ainsi de 1,3 millions d’étudiants en mobilité en 1990, à 4,5 millions en 2018.

      https://lh5.googleusercontent.com/dpF7Ey00MYTNwJytkGeVUnuvuyEoOZy2bM_WOGm6B4HWOIemckxdCHKwoFwAb

      Outre l’accroissement des flux, la mondialisation se caractérise par une dynamique d’uniformisation des modes de vie et de consommation des individus. Malgré l’émergence de nouveaux pôles économiques, cette dynamique reste principalement en faveur des sociétés occidentales. Ce phénomène est appelé le “soft-power”. Ainsi, dans la mondialisation universitaire, c’est le modèle des États-Unis qui s’impose. Attestant de cette supériorité supposée, les classements internationaux hiérarchisent les meilleures universités mondiales et font ressortir, en tête de file, les établissements anglophones. Leur rayonnement les fait alors apparaître comme une référence mondiale, une norme sur laquelle les autres établissements d’enseignement supérieur doivent s’aligner pour être compétitifs.
      Les diversités du monde universitaire

      Si l’excellence de sa recherche et de sa capacité à innover ne peut être contestée, l’université étasunienne est pourtant loin du modèle de l’enseignement supérieur français. Son coût considérable pour les étudiants élude la mission sociale des études et fait de l’enseignement supérieur un secteur de l’économie davantage qu’un outil d’émancipation de la jeunesse. Ce modèle est largement critiqué pour l’endettement qu’il génère, mais également car il incite à s’orienter vers des branches lucratives au détriment des autres. Face à ces problématiques, une dynamique de retour à la gratuité des études s’amorce. À l’Université de New-York, les frais d’inscriptions ont été supprimés à la rentrée 2018 pour les étudiants en médecine. En Allemagne, l’université est revenue à la gratuité de ses cursus dans la quasi-totalité des Landers.

      L’hégémonie du modèle universitaire étasunien pourrait pourtant être remise en cause par le développement de nouveaux pôles. À l’instar de l’économie, les classements d’universités tendent vers la multipolarité. Les universités des pays émergents occupent une place grandissante dans la hiérarchie, grâce à un investissement massif des États. Les enjeux sont multiples : ces pays cherchent à contrer la fuite de leurs étudiants vers l’étranger, mais également à développer leur rayonnement intellectuel mondial en investissant dans l’innovation et la recherche. Cette stratégie leur garantit alors un poids diplomatique, mais également une croissance économique. Ainsi, parmi les 100 premières universités du renommé classement de Shanghaï de 2018, la Chine compte 3 établissements à la 45e, 57e et 67e places, contre aucun en 2015. Y figurent également aujourd’hui deux universités de la cité-état de Singapour, et une université russe. Cette progression timide, marque l’essor de nouveaux pôles mondiaux de l’enseignement supérieur.

      Les questions des mobilités étudiantes dépassent alors la question des flux et des étudiants. De vrais stratégies sont construites par les États pour attirer les étudiants.
      Le système de l’enseignement supérieur contraint par la mondialisation universitaire ?

      La hiérarchie entre les établissements d’enseignement supérieur ne se mesure pas uniquement aux places dûment acquises dans les grands classements, mais également par les inégalités entre les origines et les destinations des étudiants internationaux en mobilité. Si l’on parle de « mondialisation des universités », ses principales caractéristiques (les flux de mobilités internationales et les classements internationaux), ne sont pas vecteurs d’égalité mais révélateurs de forts déséquilibres. Ils témoignent encore d’une forte polarisation par les universités occidentales qui concentrent les flux d’immigration estudiantine et exportent leurs savoirs sur des campus délocalisés à l’étranger (comme la Sorbonne Abu Dhabi, antenne de Sorbonne Université).

      https://lh3.googleusercontent.com/Z0XwYcd7SeRZCoc9gtdF7Vjq-eyGUs-6zAYAi14XLBXhOMsg5jfCZxrZhCZYp

      Une fois encore, la place des anciennes puissances industrielles est prépondérante. Sur 4,5 millions d’étudiants en mobilité internationale, plus de 20% se dirigent vers les Etats-Unis. Les universités y jouissent d’un soft-power économique et intellectuel ancien ainsi que de l’excellence de la recherche. Les 27 pays de l’Union européenne attirent quant à eux une part considérable des flux, avec un total de plus de deux millions d’étudiants en mobilité, communautaires comme extra-communautaires. Ces derniers se dirigent principalement vers le Royaume-Uni (430 000 étudiants internationaux), la France et l’Allemagne (250 000 étudiants internationaux chacune).
      Des origines et disparités diverses

      Les origines, comme les destinations, des étudiants en mobilité internationale sont diverses. À l’échelle mondiale, on constate une forte migration estudiantine en provenance des pays au revenu par habitant élevé, comme la France, l’Allemagne ou la Corée. Ce sont cependant les Nouveaux Pays Industrialisés qui représentent la proportion la plus importante de l’origine de ces flux, puisqu’elle avoisine le quart. La Chine et l’Inde s’illustrent particulièrement, avec respectivement 19% et 7% des étudiants en mobilité sortante en 2016. Ces chiffres augmentent rapidement dans des pays où la massification de l’enseignement supérieur est à l’oeuvre. Cette analyse mondiale montre la prédominance de deux grands pôles : l’un se démarquant par l’exportation et l’autre par l’importation d’étudiants internationaux.

      Une échelle plus fine fait apparaître des relations privilégiées entre certains États, qui échappent à la concurrence incarnée par les classements mondiaux. Les raisons sont alors à chercher dans les proximités culturelles, politiques, ou encore géographiques.

      https://lh5.googleusercontent.com/eJGmlY0LE4y_-ldktC6GLXMIDfnYT5zvvk9_dx0UMxmr3PZIe_FkHWIsaIi1x

      Quels enjeux et intérêts pour les étudiants et les universités ?

      Le poids diplomatique des universités est donc considérable. Au delà de contribuer au rayonnement intellectuel mondial d’un pays, elles forment les élites intellectuelles et deviennent un outil de diffusion d’une culture. Les étudiants internationaux présentent également un intérêt économique pour les pays qui les accueillent, en plus d’un intérêt scientifique et culturel pour les établissements. Les États ont depuis longtemps assimilé cet intérêt, et mis en place de nombreuses politiques visant à attirer les étudiants.

      Les étudiants internationaux représentent une réelle source d’enrichissement pour les étudiants nationaux à leur contact, comme le souligne Christophe Strassel dans “Enjeux géopolitique de la mondialisation universitaire”. Ils permettent de développer la valeur du vivre ensemble et offrent un enrichissement culturel indispensable à toutes les filières.

      Dans une société mondialisée, les mobilités dans le cadre des études sont aujourd’hui largement valorisées et incitées. Les raisons en sont multiples. Les expériences internationales sont une plus-value considérable pour tous les étudiants. Elle le sont dans le cadre de leur accomplissement personnel, de leur formation mais également de leur insertion professionnelle. Cet intérêt est bien compris en Europe, ou des dispositifs d’échanges sont mis en place pour faciliter les départs. ERASMUS ou d’autres programmes dans les écoles privées existent. Les mobilités sont même rendues obligatoires. Les intérêts sont également multiples pour les étudiants internationaux.

      Les mobilités peuvent également donner accès à un enseignement supérieur davantage réputé et ouvrir de meilleures perspectives d’avenir. Les études à l’étranger permettent enfin de s’installer plus facilement dans le pays une fois diplômé : ces personnes qualifiées, d’origine extra-communautaire, seront plus rapidement acceptées sur le territoire, et ce de façon durable.
      Des mobilités entrantes importantes en France

      https://lh6.googleusercontent.com/t3Pb7DizxS-q6z4ltkjEm335YAYDOalI5-l-tF5k3-HUuiOCICC_CuBWBwtKM

      Pour l’année 2016-2017, 250 000 étudiants internationaux étaient présents sur le territoire. La France est le quatrième pays d’accueil mondial, et le premier non anglophone. Elle ne se distingue pourtant pas dans les classements internationaux. Les raisons de l’attractivité française seraient donc autres. Ce ne sont pas quelques établissements qui attirent mais le modèle universitaire dans sa globalité. En atteste la répartition des étudiants internationaux sur le territoire, similaire à celle des étudiants nationaux.

      Les enquêtes menées par Campus France isolent quatres facteurs d’attractivité majeurs : le rayonnement culturel, le coût des études, la qualité des formations et la proximité linguistique. Le faible coût des inscriptions ouvre en effet les portes des établissements d’enseignement supérieur à de nombreux jeunes. Ils sont issus de pays en développement dont les universités nationales peinent à garantir une insertion professionnelle. C’est aussi des lieux où le revenu médian par habitant est bas. On comprend donc les liens indispensables unissant les pays d’Afrique francophones et le système d’enseignement supérieur et de recherche français.
      Les universités françaises menacées

      L’attractivité des universités françaises est pourtant aujourd’hui menacée. Le taux d’accroissement du nombre d’étudiants internationaux est particulièrement bas au regard des autres pays d’Europe. La France souffre des faibles politiques d’accueil, mais également des réformes successives. Elles ont durci les conditions d’obtention des visas des étudiants et des jeunes diplômés, comme la circulaire Guéant de 2013.

      Face à la multipolarité croissante, les universités françaises ne peuvent se reposer sur les acquis que représente la communauté francophone. La hausse des frais d’inscription annoncée dans le plan « Bienvenue en France » est loin de représenter une opportunité. Il marque au contraire la mise en place d’une nouvelle barrière. Le système universitaire français n’est pas en construction, les valeurs de gratuité et d’égalité font sa renommée et sa force. Cette vision humaniste s’oppose à la norme lucrative du modèle étasunien. Pensée pour augmenter le nombre d’étudiants internationaux, la hausse des frais d’inscription ne peut répondre ni à la mondialisation de l’enseignement, ni aux problèmes d’attractivité ciblés par le gouvernement. Il apparaît donc capital, pour maintenir l’attractivité de l’université française d’en maintenir l’ouverture.
      Pour conclure

      A l’heure où la transition économique bouscule l’ordre des puissances mondiales, il apparaît peu opportun de fragiliser les liens forts unissant la France et les étudiants internationaux. . Si le soft power culturel français reste un élément considérable, le rayonnement intellectuel des universités d’autres grandes régions du monde ne fait que s’accroître..

      Dans le processus de massification universitaire globale, la France doit aujourd’hui réaffirmer son ouverture. Elle doit aussi reconsidérer la jeunesse mondiale, sans distinction de nationalité. Tout cela dans un but de maintenir sa place sur l’échiquier mondial et son modèle unique.

      https://afneg.org/2019/01/mobilites-etudiantes-quels-enjeux-internationaux-pour-les-universites-francai
      #cartographie #visualisation

    • L’université de Clermont première à refuser d’appliquer la hausse des frais d’inscription des étudiants hors UE

      L’#université_Clermont_Auvergne n’appliquera pas la hausse des frais d’inscription pour les étudiants hors Union européenne comme annoncé par Édouard Philippe il y a quelques semaines. C’est la première université en France à annoncer qu’elle n’appliquera pas la hausse.

      https://www.ouest-france.fr/education/universites/l-universite-de-clermont-premiere-refuser-d-appliquer-la-hausse-des-fra

    • CP - L’#Université_Lumière_Lyon_2 s’engage à exonérer les étudiant.es étranger.es des droits d’inscription complémentaires à la rentrée 2019/2020

      Le Gouvernement a annoncé à l’automne dernier l’augmentation des droits d’inscription des étudiant.es extracommunautaires de 170€ à 2 770 € en licence et, respectivement, de 243€ et 380€ à 3 770 € en master et en doctorat.

      La Commission recherche, le Comité technique, le Conseil académique et le Conseil d’administration de l’Université Lumière Lyon 2 se sont clairement prononcés en décembre dernier contre l’augmentation des droits d’inscription pour les étudiant.es étranger.es extra-communautaires.

      Cette mesure, inscrite dans une stratégie intitulée paradoxalement « Bienvenue en France », remet en cause le principe d’une université française ouverte à tou.tes ainsi que la stratégie internationale de la France en matière d’accueil des étudiant.es étranger.es, de développement de la Francophonie et d’attractivité de la recherche française.

      Si l’amélioration de l’accueil des étudiant.es étranger.es est évidemment une nécessité, l’augmentation des droits d’inscription ne paraît ni pertinente, ni juste car elle concerne des étudiant.es parmi les plus fragiles et bat en brèche le principe d’égalité de traitement entre usager.es du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche.

      Le triplement annoncé des bourses et des exonérations ne permettra pas de couvrir tous les besoins. De nombreux/ses étudiant.es devront renoncer à leurs projets de formation en France en raison du niveau des frais d’inscription. Cette éviction concernera en premier lieu les régions du monde les plus pauvres et, plus généralement, les étudiant.es les moins fortuné.es.

      Afin de permettre au plus grand nombre de poursuivre leurs études en France, l’Université Lumière Lyon 2 exonérera à la rentrée universitaire 2019/2020 l’ensemble des étudiant.es étranger.es de ces frais complémentaires et leur appliquera uniquement les droits en vigueur pour l’ensemble des étudiant.es français.es.

      https://www.univ-lyon2.fr/universite/presse-medias/cp-l-universite-lumiere-lyon-2-s-engage-a-exonerer-les-etudiant-es-etrang

      #Lyon

      signalé par @gonzo
      https://seenthis.net/messages/753395#message753405

    • Sept universités s’opposent à la hausse des frais de scolarité pour les étudiants étrangers

      Des établissements font bloc contre la multiplication par quinze des tarifs afin d’obtenir un recul des délais d’application du plan « Bienvenue en France » prévu pour la rentrée 2019.

      La forte hausse annoncée à l’automne par le gouvernement a fait réagir officiellement pour l’instant les universités #Clermont-Auvergne, #Aix-Marseille, #Toulouse_Jean-Jaurès, #Lyon-II, #Nanterre, #Rennes-II et #Angers.

      https://www.liberation.fr/france/2019/01/17/sept-universites-s-opposent-a-la-hausse-des-frais-de-scolarite-pour-les-e

    • Dix-sept universités s’opposent à la hausse des frais de scolarité pour les étudiants étrangers

      Dix-sept universités ont annoncé leur refus d’augmenter les frais d’inscription pour les étrangers prévue dans le plan « Bienvenue en France ». Elles rejoignent ainsi l’Université Paris-Nanterre qui a clarifié sa position dans un communiqué datant du 12 décembre. La forte hausse annoncée à l’automne par le gouvernement a fait réagir officiellement pour l’instant les universités #Clermont-Auvergne, #Aix-Marseille, #Toulouse_Jean-Jaurès, #Lyon-II, #Nanterre, #Rennes-II, #Angers, #Le_Mans, #Tours, #Rennes-I, #Caen, #Rouen-Normandie, #Strasbourg, #Lorraine, #Grenoble, #Paris-Sud et l’École des hautes études en sciences sociales (#EHESS). Elles font bloc contre le coût d’une inscription en licence qui passera de 170 € par an à 2 770 € et en master (ou doctorat) de 243 € (ou 380 €) à 3 770 € pour les étudiants non communautaires (hors Union européenne). « Nous demandons un retrait de la hausse des frais d’inscription et la mise en place d’une réflexion collective sur l’accueil des étudiants étrangers », détaille à Libération Nadia Dupont, la chargée de mission formation à l’université Rennes-II. « Au-delà des questions de fond (attractivité de nos universités, accueil des étudiants), ce qui pose problème avec le plan "Bienvenue en France", c’est la méthode et le calendrier », expose Mathias Bernard, le président de l’université Clermont-Auvergne. « L’EHESS demande le retrait de la mesure. Dans le cas contraire, notre position est d’utiliser tous les moyens légaux dont nous pourrons disposer afin que nos étudiants internationaux ne subissent pas l’augmentation des droits », précise Victor Demiaux, directeur de cabinet du président du grand établissement français.

      https://www.liberation.fr/france/2019/01/17/dix-sept-universites-s-opposent-a-la-hausse-des-frais-de-scolarite-pour-l

    • Information de l’UGA sur les frais universitaires

      La Communauté Université Grenoble Alpes (ComUE UGA), l’Université Grenoble Alpes (UGA), Grenoble INP, Sciences Po Grenoble et l’École nationale supérieure d’architecture de Grenoble (ENSAG) rappellent leur attachement aux valeurs d’ouverture au monde et d’accueil des étudiants internationaux.
      Conscients des inquiétudes et des réticences suscitées par les mesures récentes annoncées par le gouvernement concernant l’augmentation importante des frais d’inscription pour les étudiants extracommunautaires, ils soutiennent la demande de la CPU de suspension de la mesure et d’engagement d’une concertation globale.

      Les Présidents et directeurs des établissements de la ComUE UGA, de l’UGA, de Grenoble INP, de Sciences Po Grenoble et de l’ENSAG s’engagent à poursuivre l’accueil de tous les étudiants internationaux dans l’ensemble des cycles de formation sans surcoût supplémentaire par rapport à la situation actuelle. À cet égard, ils s’engagent à faire bénéficier de l’exonération de la hausse des frais d’inscription tous ceux qui en exprimeront le besoin. Les conditions d’inscription des étudiants extracommunautaires pour Sciences Po Grenoble et l’ENSAG restent également inchangées.

      Publié le 29 janvier 2019
      Mis à jour le 31 janvier 2019

      https://www.univ-grenoble-alpes.fr/fr/acces-direct/actualites/a-la-une/a-la-une-universite/information-sur-l-accueil-des-etudiants-extracommunautaires-sur-

    • La #motion votée à l’unanimité au Conseil d’administration de l’Université de #Bordeaux-Montaigne du 21 décembre 2018 :

      Le 19 novembre dernier, lors des Rencontres universitaires de la francophonie, le premier ministre Edouard Philippe a dévoilé sa « stratégie d’attractivité pour les étudiants internationaux sous la bannière « Choose France ». A cette occasion, il a annoncé qu’il prévoyait d’augmenter le montant des droits d’inscription pour les étudiants étrangers extra-communautaires, qui sera ainsi multiplié par seize : 2770€/an en licence (contre 170€ jusque-là) et 3770€/an en master et en doctorat (contre respectivement 243€ et 380€ jusque-là).
      Cette décision, outre son caractère pour le moins paradoxal – va-t-on inciter plus d’étudiants étrangers à venir faire leurs études en France si les droits d’inscription augmentent fortement ? – est à la fois injuste, contre-productive, et prépare le terrain à une hausse généralisée des droits d’inscription.
      Elle est injuste car elle frappera d’abord les étudiants des pays les plus pauvres.
      Le Maghreb et l’Afrique sub-saharienne (près de la moitié des étudiants en mobilité en France viennent d’Afrique) seront particulièrement touchés. Cette hausse des droits d’inscription, même partiellement compensée par une augmentation du nombre des bourses qui seraient allouées aux étudiants étrangers, est une mesure de sélection par l’argent contraire aux valeurs humanistes portées par notre établissement. Dans un contexte où le soutien aux pays en développement est affirmé comme une priorité du gouvernement, il est difficile d’imaginer mesure plus injuste et contradictoire avec le rôle affiché de la France dans le monde comme facteur de démocratisation par la diffusion des savoirs scientifiques.
      Elle est contre-productive car elle est porteuse d’une réduction de l’ouverture internationale et de la diversité du monde de l’enseignement supérieur et de la recherche français, nous privant ainsi d’une richesse d’échanges et de liens nécessaires à la constitution de nos savoirs. Notre université connaîtra certainement une baisse d’attractivité d’autant plus conséquente qu’elle a noué des liens forts avec les pays de la francophonie et des Suds.
      Enfin, cette mesure pourrait être le prélude à l’augmentation généralisée des droits d’inscription. Ce qui va être valable dès la rentrée 2019 pour les étudiants étrangers pourrait le devenir très rapidement pour tous les étudiants, comme le préconise déjà un rapport de la cour des comptes qui propose de fixer les droits d’inscription en master à 965 € (soit une hausse de 297%) tout en ne touchant pas, au moins dans un premier temps, à ceux en licence2.
      Pour notre université, riche de la variété de ses publics, de leur origine, qu’elle soit géographique, sociale ou culturelle, il n’est pas envisageable de mettre un prix à l’hospitalité et d’interdire l’accès de nos formations à celles et ceux – qu’ils soient étrangers ou non – qui y projettent leur espoir d’une vie meilleure.

      Message reçu par email.

    • Motion des membres du #Lab’Urba contre le projet sur les droits d’inscription universitaires des étrangers

      Nous, membres du Lab’Urba, proposons une motion suite à l’annonce du gouvernement, le 19 novembre 2018, de la hausse des frais d’inscription pour les étudiant·e·s étrangers hors Union Européenne. Ceux-ci passeront à 2 770 euros en licence (contre actuellement 170 euros), 3 770 euros en master et en doctorat (contre 243 euros et 380 euros actuellement) à partir de la rentrée universitaire 2019-2020. Sous le label cynique de « Bienvenue en France », le gouvernement annonce vouloir passer des 320 000 étudiant·e·s étranger·e·s actuel·le·s à 500 000 d’ici 2027.

      Cette réforme renforce les discriminations et les inégalités entre les étudiantes et étudiants en fonction de leurs origines en différenciant les personnes communautaires et extracommunautaires. Elle représente une rupture radicale avec le principe d’accès libre, remettant en cause les principes d’égalité et de gratuité à l’Université. L’ensemble de ces tendances se développe dans un contexte général de diminution des moyens attribués à un enseignement supérieur public gratuit, de qualité et pour tout·e·s, participant au renforcement d’une logique de marché.

      A la suite des institutions d’enseignement et de recherche ayant pris position ces dernières semaines, dont les présidences de l’UPEM et de l’UPEC, l’ensemble des collèges du conseil de laboratoire du Lab’Urba du 20 décembre 2018, s’est prononcé fermement contre la hausse discriminatoire des frais d’inscription dans l’enseignement supérieur, ciblant les étrangères et étrangers extra-communautaires.

      Pour le Lab’Urba
      https://www.laburba.com

      Reçu via la mailing-list geotamtam

    • Nouveau site : Pour une université ouverte :

      Recenser les différentes initiatives pour un enseignement supérieur public, gratuit et émancipateur pour tou·tes. Mobiliser contre ParcourSup et la hausse des frais pour les étudiant·es extra-UE !

      https://universiteouverte.org

      Campagne #PayeTesFrais :
      https://universiteouverte.org/category/campagne-payetesfrais

      Les #carrés_rouges sont dans la ville :


      https://universiteouverte.org/2019/02/19/les-carres-rouges-dans-la-ville

      Histoire du carré rouge...
      http://cjf.qc.ca/revue-relations/publication/article/la-petite-histoire-du-carre-rouge

    • Nous ne serons pas complices !

      Le 11 mars, toutes et tous devant le ministère, pour dire NON !
      Laisserons-nous passer ce décret sur l’augmentation hallucinante des droits d’inscription qui est explicitement destinée à interdire d’accès à l’université les étudiants les moins riches ?
      Laisserons-nous ainsi passer un décret injuste, inique et discriminatoire, contre les étudiant.es extra-communautaires ?
      Laisserons-nous ainsi passer un décret qui met à mal plusieurs des principes fondamentaux de l’université ? Au premier rang desquels l’égalité, l’accès à toutes et à tous à ce service public qu’est et doit demeurer l’université, la non-marchandisation du savoir.

      Un décret indigne, placé sous l’autorité de ce cynique « Bienvenue en France » contre lequel la majorité d’entre nous s’est pourtant prononcée et que plus de 17 universités ont déjà affirmé ne pas vouloir appliquer !
      L’exonération des droits qui s’en déduira est certes honorable, mais elle ne résout en rien le problème. Elle ne fait que le reporter face aux impasses budgétaires de demain. Exonérer, ce n’est pas refuser ce décret, c’est un premier aménagement, l’introduction d’une comptabilité de l’inacceptable.

      Au-delà même de toutes nos revendications, cruciales pour l’avenir de l’université et de nos conditions de travail, l’urgence doit être de préserver l’accueil de tous les étudiants, sans distinction d’origine et de revenus. Et c’est à ce principe-là que le Ministère veut nous voir renoncer !

      Car cette augmentation n’est qu’un premier pas. D’autres mesures allant vers la privatisation des universités suivront. A ce jour, par rapport aux chiffres de l’an passé, on enregistre une diminution de 84% des pré-candidatures extra-communautaires aux diplômes de Paris 8. Qu’adviendra-t-il des postes BIATOSS et enseignant.es quand le nombre d’étudiant.es se verra réduit, et avec lui la dotation budgétaire ? Qu’adviendra-t-il des masters qui auront perdu la moitié de leurs effectifs ?

      Nos pétitions, nos assemblées générales, nos tribunes dans les journaux n’y suffiront pas, nos coups de gueule dans les Conseils non plus.
      Il nous faut nous engager plus directement encore, il nous faut nous organiser afin que nous soyons de plus en plus nombreux aux rendez-vous fixés devant les Universités d’ici le 11 mars, jour où le CNESER doit valider ce décret, et que ce jour-là nous soyons toutes et tous présent.es, devant les grilles du ministère, afin de crier notre refus contre cette honte qui nous menace collectivement.

      Sortons aujourd’hui de nos “obligations, contraintes et impératifs” si nous voulons que demain soit encore vivable !
      Ne nous faisons pas complices de l’inacceptable !


      Signataires

      Eric Alliez, Ferroudja Allouache, Anne-Marie Autissier, Roberto Barbanti, Pierre Bayard, Denis Bertrand, Clara Biermann, Nicole Blondeau, Christa Blümlinger, Stéphane Bonnery, Eric Bonnet, Florence Bouillon, Cécile Bourdais, Jean-Jacques Bourdin, Thomas Brisson, Aurélien Carotenuto-Garot, Farah Chérif-Zahar, Bernard Charlot, Michèle Cohen-Halimi, Annie Couëdel, nathalie coutelet, Antoine Da Lage, Marie-Pierre Dausse, Corinne Davault, Damien De Blic, Bruno Dell’Angelo, Marianne Derrien, Raphaëlle Doyon, Claire Fagnart, Vincent Farnea, Eric Fassin, Fabienne Flambard, Jean-Louis Fournel, Céline Frigau Manning, Henri Fourtine, Isabelle Ginot, Ninon Grangé, Fabien Granjon, Nacira Guénif, Alexis Guillier, Begonia Helguera, Orazio Irrera, Claire Joubert, Andrée-Anne Kekeh, Yala Kisukidi, Maren Köpp, Claudette Lafaye, Annamaria Lammel, Mahalia Lassibille, Isabelle Launay, Mathias Lavin, Jean-Louis Le Grand, Martine Le Lez, Eric Lecerf, Delphine Leroy, Claire Lévy-Vroelant, Thomas Lukowski, Vincent Manac’h, Damien Marguet, Béatrice Martin, David-Emmanuel Mendès-Sargo, Alexander Neumann, Hélène Nicolas, Pascal Nicolas-Lestrat, Vanessa Noizet, Philippe Nys, Sylviane Pagès, Catherine Perret, Julie Perrin, Marie Philémon, Laurent Pichaud, Anthippi Potolia, Marie Preston, Françoise Py, Grégoire Quenault, Pablo Rauzy, Matthieu Renault, Pascale Risterucci-Patterson, Jean-Yves Rochex, Christine Roquet, Tania Ruiz, Frédéric Sabouraud, Matthieu Saladin, Glenda Santana de Andrade, Valentin Schaepelynck, Mireille Séguy, Anna Seiderer, Yasmine Siblot, Makis Solomos, Cécile Sorin, Charles Soulié, Emmanuelle Sruh, Radija Taourit, Sylvie Tissot, Marie-Solange Touzeau, Elsa Tyszler, Carlo Vercellone, Jennifer Verraes, Dominique Willoughby, Barbara Zauli, Léonore Zylberberg

      Reçu par email, le 03.03.2019, via la liste geotamtam

    • « Démontrez-nous, Frédérique Vidal, que vous ne généraliserez pas les frais d’inscription à l’université ! »

      Pour les universitaires #David_Flacher et #Hugo_Harari-Kermadec, l’absence de signaux clairs dans la politique de la ministre de l’enseignement supérieur est de nature à entretenir un climat de doute sur ses réelles intentions.

      Frédérique Vidal, ministre de l’enseignement supérieur est-elle sincère lorsqu’elle affirme dans Le Journal du dimanche du 24 février qu’elle va garantir, par décret, la stabilité des droits d’inscription à l’université pour les Français et les Européens ? La réponse à cette question est d’autant plus cruciale que notre modèle social est en jeu et, avec lui, les perspectives d’accès aux études des générations qui entreront dans les toutes prochaines années dans l’enseignement supérieur.

      La mission de concertation mise en place par la ministre sur la réforme en cours a rendu son rapport il y a quelques jours. On y lit que « la hausse différenciée des droits a très majoritairement suscité de vives oppositions » au sein du monde académique. Nous faisons partie des auditionnés, en tant qu’experts du domaine, et avons noté avec satisfaction que la mission développait, dans son rapport, l’ensemble des arguments qui devraient amener le gouvernement à renoncer à la hausse des frais d’inscription. Le gouvernement compte maintenir l’essentiel de sa réforme, tout en soutenant qu’elle ne constitue pas les prémices d’une généralisation des frais d’inscription à tous les étudiants.

      Comment la ministre peut-elle affirmer qu’elle garantira la stabilité des droits d’inscription pour les Français et les ressortissants de l’Union européenne par un décret… qu’un autre décret pourrait annuler aussi simplement ? Si le gouvernement n’a pas l’intention de généraliser ni de relever fortement les frais d’inscription pour tous, deux signaux clairs peuvent être envoyés.
      Augmentations considérables

      Tout d’abord, il semble crucial que la ministre décrète que les montants actuels de 170 euros pour une inscription en licence et de 243 euros pour un master soient appliqués à tous les établissements d’enseignement supérieur publics, pas seulement aux universités. Les frais d’inscription ont fortement augmenté ces dernières années dans de nombreuses écoles d’ingénieurs publiques, par paliers successifs : un étudiant (français ou étranger) qui payait, il y a quelques années, autour de 500 euros à l’Ecole centrale ou au Mines de Paris paie désormais 3 500 euros (s’il est français ou européen) et 5 500 euros (s’il est non européen). A Polytechnique, le tout nouveau Bachelor (équivalent d’une licence) coûtera 12 000 euros à un Français et 15 000 euros à un non-Européen ! A l’évidence, Français et Européens ne sont pas épargnés !

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/03/05/demontrez-nous-frederique-vidal-que-vous-ne-generaliserez-pas-les-frais-d-in

    • #Conseil_national_de_l'enseignement_supérieur_et_de_la_recherche - #CNESER

      Le CNESER viens tout juste de s’opposer à la quasi unanimité au projet « bienvenue en France » impliquant la hausses des frais d’inscriptions pour les étudiant-e-s étranger-e-s. Mais le ministère reste sourd et méprisant à l’opposition général du monde universitaire.


      https://twitter.com/Thibaud_Moreau/status/1105109613303775233

    • Les écoles d’ingénieurs publiques françaises doivent conserver des frais d’inscription universitaires

      Le réseau des INP (Grenoble, Toulouse, Nancy et Bordeaux) réfléchit à une augmentation significative des frais d’inscription de leurs étudiants qu’ils soient français, européens ou extra-européens. On parle de plus de 400% d’augmentation (2500€/an). Une question est de savoir ce que cela financerait, une autre de savoir si ce mode de financement est légitime. Sur la forme, le ministère aurait demandé aux écoles de se positionner suite à des augmentations autorisées l’an passé dans quelques écoles (Centrale, Mines…). Il s’agirait donc d’une augmentation massive et généralisée dans les écoles d’ingénieurs publiques.

      Les écoles d’ingénieurs publiques, y compris sous statut de grand établissement, sont soumises au code de l’éducation et font partie du service public universitaire national. Le système d’écoles d’ingénieurs se revendique d’un système méritocratique. Si cet objectif n’est que trop partiellement atteint, une augmentation des frais d’inscription ne peut qu’aggraver ce décalage. Augmenter les frais d’inscription, c’est limiter l’accès aux études d’ingénieur à certaines classes sociales et ceci est contraire aux missions du service public.

      Rappel du préambule de la constitution du 27 Octobre 1946, alinéa 13 :
      La Nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture. L’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’Etat.

      Un étudiant aisé, cela n’existe pas. Aux frais d’inscription, s’ajoutent les frais de la vie quotidienne, location de logement, et frais complémentaires pour des séjours à l’étranger imposés par les écoles pour obtenir un diplôme. Un nombre croissant d’étudiants devront travailler pour financer leurs études et ne pourront s’y consacrer pleinement, ou devront s’endetter. Augmenter les frais d’inscription, c’est augmenter la précarité étudiante.

      Un étudiant aisé, cela n’existe pas. Éventuellement, les parents sont aisés. Alors, ils participent à l’impôt national suivant leur revenu. C’est à l’État de mener la politique fiscale, de fixer les taux d’imposition sur les revenus des particuliers et des entreprises, et de redistribuer cet impôt dans ses services publics. Augmenter les frais d’inscription c’est lever nous-mêmes un impôt supplémentaire.

      Les établissements autonomes depuis la loi sur les responsabilités et compétences élargies (dite loi LRU du 10 août 2007) créent des modèles à la carte où les écoles s’engouffreraient dans une loi de l’offre et de la demande irrationnelle. Qui fixe le barème ? Pourquoi 2 500€ par an et pas 5 000€ ou 10 000€ ? Les étudiants qui ne paieront qu’une partie des frais d’études n’en auront pas moins le sentiment d’être des clients. Augmenter les frais d’inscription, c’est entrer dans un système étudiant-client. Les étudiants ne sont pas des clients mais des citoyens qui se forment. Ils participent ainsi à l’investissement national dans une société de la connaissance. Augmenter les frais d’inscription, c’est changer la relation entre étudiants et corps enseignant.

      Si les écoles d’ingénieurs basculent dans un rapport de prestation à des clients, ne doivent-elles pas faire payer tous leurs usagers ? Si les étudiants sont considérés comme clients, que dire des entreprises qui engagent les ingénieurs formés dans ces écoles ? Quels mécanismes permettront aux écoles de faire payer aussi ces clients-là ? Si les écoles doivent s’autofinancer pour compenser le désengagement de l’État, augmenter les frais d’inscriptions, c’est faire payer les plus faibles car on est impuissants face aux autres usagers que sont les entreprises. Augmenter les frais d’inscription est une mesure socialement injuste.

      Que fera l’État en cas d’augmentation des frais d’inscription ? Qui peut garantir qu’il ne diminuera pas le budget des établissements concernés comme le démontre l’annonce récente de la non-prise en charge du GVT (glissement vieillesse technicité) au regard de recettes nouvelles liées à l’augmentation massive des frais pour les étudiants extra-communautaires (que le CA de Grenoble INP a unanimement rejeté au mois de décembre dans une motion adressée au ministère). Augmenter les frais d’inscription, c’est justifier un désengagement de l’État des services publics de l’enseignement supérieur.

      Ce désengagement n’est pas justifié. La France a les moyens d’investir beaucoup plus dans l’enseignement supérieur et la recherche. En s’alignant sur la moyenne des pays de l’OCDE, elle devrait simplement consacrer 2 % de son PIB à l’enseignement supérieur et 1 % à sa recherche (objectif 3 % du PIB). Pour juste rattraper le déficit actuel, il faudrait augmenter le budget de l’ESR de 2 à 3 milliards d’euros par an pendant 10 ans. Augmenter les frais d’inscription est une goutte d’eau pour l’ESR, et, donc, une fausse réponse au vrai problème de son financement.

      Dans la foulée de l’augmentation très polémique des frais d’inscription extra-communautaires, le premier ministre et la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation répètent qu’ils garantiront de manière pluriannuelle la non-augmentation des frais d’inscription pour les étudiants européens. Augmenter les frais d’inscription pour les écoles d’ingénieurs est une vraie incohérence politique et démontre que l’État prépare une généralisation des frais d’inscription dans toutes les universités.

      Augmenter les frais d’inscription, c’est remettre en cause le système social français. Que voulons-nous ? Un système anglo-saxon dont les exemples nord-américains et du Royaume-Uni démontrent l’échec avec des scandales à répétition : surendettement en début de carrière, achat de diplôme, mise en concurrence des formations, perte d’autonomie pédagogique du corps enseignants, etc.

      NOUS NOUS OPPOSONS ENERGIQUEMENT A CETTE EVOLUTION DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR PUBLIC. NOUS DEMANDONS LE RETRAIT IMMEDIAT DE TOUT PROJET OU ETUDE SUR CE SUJET ET LE RETOUR A DES FRAIS UNIVERSITAIRES STANDARDS POUR LES ECOLES PUBLIQUES QUI ONT RECEMMENT FRANCHI CE PAS INACCEPTABLE.

      Reçu par email, le 10 avril 2019.

    • « Le conseil de laboratoire du LATTS (Laboratoire Territoires Techniques et Sociétés, UMR 8134) rejoint les nombreuses motions d’institutions universitaires et de laboratoires de recherche s’opposant à la hausse des droits d’inscription à l’université pour les étudiant.e.s étranger.e.s (hors Union européenne, Espace économique européen et Confédération Suisse) fixée dans un projet d’arrêté présenté le 11 mars 2019 devant le CNESER.
      Cette augmentation discriminatoire et non concertée des frais d’inscription renforce l’exclusion de nombreux.ses étudiant.e.s de l’enseignement supérieur français en ajoutant à des obstacles administratifs déjà importants un obstacle financier conséquent. En entravant l’accueil et l’accès à l’enseignement supérieur, cette décision s’oppose aux valeurs universalistes que l’université publique française défend.
      En outre, cette décision dessine un avenir préoccupant pour l’enseignement supérieur. Plutôt que de barrières financières à l’encontre d’étudiant.e.s étrangers.ères, l’université publique a surtout besoin d’un projet refondateur, qui la repositionne dans un monde ouvert et la dote de moyens financiers à la hauteur des enjeux. Ce projet doit être négocié avec tous les acteurs du monde universitaire. Pour ces raisons, nous demandons le retrait de la décision gouvernementale et l’ouverture de discussions sur les conditions de refondation d’une université publique ouverte, sans condition de nationalité ou de revenus. »

      Reçu par email, le 15.04.2019

    • Mail de la présidente de l’université Bordeaux Montaignes (reçu par email) :

      Je souhaite également rappeler que nous avons décidé de ne pas mettre en œuvre, dans notre établissement, la hausse des frais d’inscriptions pour les étudiants extra-communautaires, il n’y aura donc pas d’inégalité de paiement entre étudiants. Nous avons soumis un dossier pour obtenir le label « Bienvenue en France » qui nous engage dans une procédure d’amélioration d’accueil des publics internationaux et nous permet de répondre à des appels à projets. Il s’agira notamment de mieux accueillir les étudiants et personnels étrangers (par la formation de personnels administratifs) et le développement de l’offre de formation en langue étrangère et de renforcer l’accueil par la mise en place d’un programme intensif de FLE (français langue étrangère, domaine de la communication et de la culture françaises).

    • L’#université_d'Amiens n’augmentera pas les frais d’inscription pour les étudiants étrangers

      L’année prochaine, les étudiants étrangers non-européens paieront la même somme que tous les autres étudiants non-boursiers de l’université, contrairement à ce que prévoit le décret gouvernemental publié au Journal officiel le 21 avril.

      https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/somme/amiens/universite-amiens-n-augmentera-pas-frais-inscription-et
      #Amiens

  • #Les_Mohamed

    #Jérôme_Ruillier nous fait (re)découvrir l’#histoire de l’#immigration maghrébine à travers des témoignages poignants (en trois parties : les pères, les mères, les enfants), qui rendent compte de la quête d’identité et des effets au quotidien du racisme.

    – Comme il y a un après Maus d’Art Spiegelman qui a révolutionné les consciences, il y aura désormais un après Les Mohamed
    – Une réflexion sur la France d’aujourd’hui, ses évolutions, son métissage, ses peurs, ses nouvelles revendications d’égalité et de justice sociale
    – Un regard d’auteur courageux dans lequel Ruillier n’hésite pas à se mettre en scène avec ses propres doutes, ses interrogations


    http://editions-sarbacane.com/les-mohamed
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