• Dans des concessions #Tesla, le #management « à l’américaine » fait disjoncter les équipes

    Derrière l’aura du géant de la voiture électrique et celle de son patron, #Elon_Musk, se cachent des conditions de travail toxiques à #Nantes comme dans beaucoup d’autres sites français. Certains salariés ont accepté de briser le silence pour notre partenaire Mediacités.

    Travailler à Tesla ? C’était « un peu [son] rêve américain ». Lorsqu’on lui a demandé, lors de l’entretien d’embauche, ce qui le motivait à rejoindre l’empire d’Elon Musk, Julien* a répondu qu’il voulait « mettre des paillettes dans les yeux des gens ». Alors que des centaines de candidat·es se bousculaient pour le poste, ce Nantais d’une trentaine d’années, novice dans le milieu automobile, a été embauché comme « Tesla Advisor » (conseiller des ventes) au magasin du nord de Nantes, à Saint-Herblain.

    « Hyper excité » à l’idée d’intégrer ce « lieu de prestige », Julien est séduit à l’époque par la polyvalence de ses missions et le confort salarial : une rémunération annuelle brute de 35 000 euros. À peine arrivé, il déchante. « Formé à l’arrache » par des collègues « dans le jus complet », le jeune homme doit apprendre sur le tas.

    Mais il s’adapte vite, signe ses premières ventes et s’« éclate » dans son nouveau travail. Entre l’accueil des client·es, les essais, le lavage « à la chaîne » ou la livraison de ces onéreux véhicules électriques (un Model Y coûte aujourd’hui 46 000 euros), il ne compte pas ses heures. En tant que commercial, son temps de travail est forfaitaire. Il doit travailler 218 jours par an.

    Les choses se compliquent en juin 2022, quand le grand patron, Elon Musk, annonce devoir supprimer 10 % des effectifs à travers le monde. Le niveau de pression monte d’un cran. Julien, dont les performances sont davantage scrutées que celles d’autres commerciaux, ne tient plus. Placé en arrêt de travail, il commence par se sentir coupable de n’être pas assez « fort mentalement » pour supporter les exigences managériales liées aux ventes, de l’ordre, parfois, de quatre voitures vendues par semaine.
    Ruptures conventionnelles

    Un psychologue du travail confirme son état d’anxiété. « Il m’a fait énormément déculpabiliser », témoigne Julien, placé sous anxiolytique pendant des mois. « J’ai pleuré comme rarement. L’environnement était trop toxique pour moi. » Julien, dont le témoignage est corroboré par ceux d’un peu moins d’une dizaine de salariés (actuels ou passés) joints par Mediacités, obtiendra sa rupture conventionnelle les mois suivants.

    D’abord persuadé d’être un cas isolé, il réalise que non. Dans les semaines qui suivent, trois de ses collègues commerciaux, sur la vingtaine d’employés de la concession, demandent à leur tour à quitter le site nantais, dont deux par rupture conventionnelle.

    Inauguré en 2017, le site n’est pas le seul concerné par des situations de mal-être au travail. Une source en interne évoque de « gros soucis » à Bordeaux, Mulhouse, Strasbourg… Et des histoires qui se ressemblent. « Ce sont majoritairement des profils d’employés jeunes, sur un premier emploi, qui acceptent tout, jusqu’au moment où… Les gamins sont ratatinés par la pression managériale », poursuit cette source, évoquant au moins plusieurs dizaines de départs sur le plan national l’année dernière. « Les jeunes arrivent avec la passion dans les yeux, Tesla le sait et en joue », affirme François, récemment licencié, qui a évacué cette « énorme charge mentale » depuis qu’il n’y est plus.

    Sur son site internet, Tesla, qui n’a pas donné suite à nos demandes d’informations, assure pourtant vouloir créer « un environnement inclusif » où « la notion de hiérarchie d’entreprise et les conventions bureaucratiques » sont remplacées par « un environnement de travail collaboratif, axé sur une communication ouverte ». Il est question d’horaires flexibles, de « ressources de fitness », d’avantages sociaux, d’assurances… pour aider les salariés « à faire de leur mieux ».

    Insuffisant pour l’inspection du travail, qui a enregistré 270 arrêts maladie au sein de Tesla France (sur une estimation d’un peu moins de 500 salariés à l’époque) durant les six premiers mois de l’année 2022 et qui suit la situation de près. Avec l’appui du CSE, et alors que Tesla aurait « freiné des quatre fers », l’inspection a obtenu la réalisation d’une enquête sur les risques psychosociaux par une entité extérieure, dont les résultats devraient être connus prochainement.

    Réclamée de longue date, l’enquête arriverait néanmoins « trop tard » selon certains, car beaucoup de salariés susceptibles de témoigner, y compris au niveau des ressources humaines, ne sont plus là. « Tesla dira de toute façon qu’il y a des problèmes comme partout. Si c’est pire ailleurs, c’est que ça va chez eux », maugrée un salarié basé à Nantes. « Cela ne va pas les inquiéter plus que ça », se désole de son côté François.

    Les contrôleurs du travail sont déjà conscients de ce qu’il se passe au sein d’une entreprise où le nombre de syndiqués se compte sur les doigts d’une main, qui n’aurait « pas l’habitude du Code du travail » et voudrait « agir comme aux États-Unis ». « Ce que nous avons accepté, ce n’est pas possible dans un monde du travail français. On se sent un peu trop au Texas… », formule François.

    Lorsque ce dernier était en poste, il était soumis à un système de notation allant du 1 (« inacceptable »), pour des performances jugées bien en deçà des attentes, au 5 (« au-delà de l’exceptionnel »). Dans une note interne de 2020, où il est question de ce système, il est par ailleurs recommandé de « travailler respectueusement avec ses collègues, sans être un connard [« jerk » dans le texte – ndlr] ». « On est dans l’enfantillage, on est en train de scolariser les employés », s’agace un salarié basé à Nantes. Selon lui, ces notes, distribuées tous les six mois par les managers, participent à la pression collective.
    Le « PIP », « un truc pour faire péter un câble aux salariés »

    Dans le collimateur des personnes interrogées, on trouve aussi le « PIP » (Performance Improvement Plan ou plan d’amélioration des performances), véritable « bête noire » en interne. Ce plan d’action vise à « améliorer » les performances d’un vendeur en lui fixant des objectifs personnalisés (voitures vendues, clients approchés…) à atteindre sur une période donnée, six semaines par exemple. « Dans un monde idéal, c’est quelque chose de bien. Sauf qu’il y a un côté sanction chez Tesla », commente François.

    « Des PIP non atteints, généralement, ça ne se passe pas bien pour le collaborateur… », formule notre source en interne. « Mon psychologue du travail m’a dit que c’était un truc pour faire péter un câble aux salariés », rapporte Julien, visé par une telle mise à l’épreuve. « On était trois commerciaux en PIP, les trois à finir devant le médecin du travail. »

    Ancien manager d’un magasin Tesla de la zone ouest, Bruno se souvient du jour où son responsable lui a demandé de réduire son effectif en « virant » deux de ses commerciaux. « Tu vas mettre tes gars en PIP, tu vas voir, ils vont partir d’eux-mêmes », lui souffle-t-on alors. Mais « jouer » avec des vies ne convient pas au responsable. « J’ai exprimé mon mal-être aux ressources humaines deux jours avant mon arrêt. On m’a répondu : “OK, et sinon, les ventes du magasin ?”, rapporte Bruno. La valeur humaine n’est clairement pas une valeur de la marque. » Victime d’un burn-out lié aux méthodes imposées, celui-ci obtiendra lui aussi sa rupture conventionnelle, après deux ans passés chez Tesla.

    Les candidatures pleuvent

    Selon nos témoins, ce turnover n’inquiète pas les dirigeants. Au contraire, « ça les arrange bien », juge Bruno. L’entreprise et son patron charismatique bénéficient d’une telle aura que les candidatures ne cessent d’affluer, année après année : plus de… 3,6 millions reçues en 2022 à l’échelle mondiale. Un record. Les postulants savent qu’en cas d’embauche, ils auront accès à des actions Tesla qui se débloquent progressivement et dont la valeur évolue avec la cotation de la société en Bourse. « Une sorte de carotte », commente François.

    «  L’idée est que chaque voiture vendue compte et qu’on est dans le même bateau car il faut que l’action monte », assure l’ancien salarié. Ce dernier admet avoir eu « les étoiles dans les yeux » quand on lui a parlé de débloquer 20 000 euros. « C’est bien le problème, commente une source en interne. Quand on licencie une personne, on en a dix derrière qui sont prêtes à prendre le poste et qu’on payera encore moins cher. Et on continuera à embaucher parce qu’on a des besoins considérables en matière d’expansion. »

    Cette même logique s’appliquerait dans la relation client. Les salariés ou ex-salariés rencontrés ne manquent pas d’anecdotes de livraisons chaotiques, loin, très loin de l’« expérience fluide et exceptionnelle » promise par l’entreprise. Clients avertis la veille pour le lendemain, changement au dernier moment de la ville de livraison… « La voiture a une rayure ? Votre financement n’est pas terminé ? Cela ne vous plaît pas ? Eh bien, laissez la voiture, ne vous inquiétez pas, on vous rembourse le chèque de réservation. Il y a 500 clients derrière. Au revoir, à bientôt, prend en exemple notre source en interne. On sait que c’est catastrophique. Sur les réseaux sociaux, on se fait laminer. »

    Toutefois, les retours d’expérience positifs semblent beaucoup plus nombreux. Julien compare le phénomène à « l’accouchement d’une femme. Ils peuvent pleurer, insulter… Dès qu’ils ont leur Tesla, leur bébé, ils ne disent plus rien. C’est fou ! » Le « rêve » Tesla semble avoir de beaux jours devant lui.

    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/181123/dans-des-concessions-tesla-le-management-l-americaine-fait-disjoncter-les-
    #travail #conditions_de_travail #France

  • Une université a tué une librairie
    https://academia.hypotheses.org/51609

    Billet paru le 2 septembre sur le blog abbordance.info, “le blog d’un maître de conférences en sciences de l’information”, qui a gentiment autorisé Academia de le republier. Une université vient de tuer une librairie. Le libéralisme a fourni l’arme. Les … Continuer la lecture →

    ##ResistESR #Billets #Enseignement #Gouvernance_de_l'ESR #Politique_de_la_recherche #Pratiques_de_l'emploi #Recrutements:_théorie_et_pratique #Santé_au_travail #bibliothèque #marchés_publics #Nantes_Université

  • Une #université a tué une #librairie

    Une université vient de tuer une librairie. Le #libéralisme a fourni l’arme. Les codes des marchés ont fourni la balle. Et l’université, après avoir baissé les yeux, a appuyé sur la détente.

    Cette université c’est “mon” université, Nantes Université. Cette librairie c’est la librairie Vent d’Ouest, une librairie “historique”, présente dans le centre de Nantes depuis près de 47 années et travaillant avec l’université depuis presqu’autant de temps.

    Une université vient de tuer une librairie. Nantes Université travaillait, pour ses #commandes d’ouvrages (et une université en commande beaucoup …) avec principalement deux #librairies nantaises, Durance et Vent d’Ouest. Pour Vent d’Ouest, cela représentait une trésorerie d’environ 300 000 euros par an, 15% de son chiffre d’affaire. Une ligne de vie pour les 7 salariés de la libraire. Et puis Vent d’Ouest perd ce marché. Du jour au lendemain. Sans même un appel, une alerte ou une explication en amont de la décision de la part de Nantes Université.

    À qui est allé ce marché ? Au groupe #Nosoli, basé à Lyon, qui s’auto-présente comme le “premier libraire français indépendant multi-enseignes” (sic) et qui donc concrètement a racheté les marques et magasins #Decitre et #Furet_du_Nord (et récemment Chapitre.com) et dont le coeur de métier est bien davantage celui de la #logistique (#supply_chain) que celui de la librairie.

    Pourquoi Nosoli a-t-il remporté ce #marché ? Et pourquoi Nantes Université va devoir commander à des librairies Lyonnaises des ouvrages pour … Nantes ? Parce que le code des #marchés_publics. Parce que l’obligation de passer par des #appels_d’offre. Parce le code des marchés publics et des appels d’offre est ainsi fait que désormais (et depuis quelques temps déjà) seuls les plus gros sont en capacité d’entrer dans les critères définis. Parce que les critères définis (par #Nantes_Université notamment) visent bien sûr à faire des #économies_d’échelle. À payer toujours moins. Parce que bien sûr, sur ce poste de dépenses budgétaires comme sur d’autres il faut sans cesse économiser, rogner, négocier, batailler, parce que les universités sont exangues de l’argent que l’état ne leur donne plus et qu’il a converti en médaille en chocolat de “l’autonomie”. Parce qu’à ce jeu les plus gros gagnent toujours les appels d’offre et les marchés publics. C’est même pour cela qu’ils sont gros. Et qu’ils enflent encore. [mise à jour] Mais ici pour ce marché concernant des #livres, ce n’est pas le critère du #prix qui a joué (merci Jack Lang et la prix unique) mais pour être parfaitement précis, c’est le critère du #stock qui, en l’espèce et malgré le recours en justice de la librairie Vent d’Ouest, et bien qu’il soit reconnu comme discriminatoire par le ministère de la culture (en page 62 du Vade Mecum édité par le ministère sur le sujet de l’achat de livres en commande publique), a été décisif pour permettre à Nosoli de remporter le marché. [/mise à jour]

    Alors Nosoli le groupe lyonnais a gagné le marché de Nantes Université. Et les librairies nantaises Durance et Vent d’Ouest ont perdu. Et quelques mois après la perte de ce marché, la librairie Vent d’Ouest va fermer.

    On pourrait s’en réjouir finalement, ou même s’en foutre totalement. Après tout, Nantes Université va faire des #économies. Après tout une librairie qui ferme à Nantes et 7 salariés qui se trouvent sur le carreau c’est (peut-être) 7 personnes du service logistique du groupe Nosoli qui gardent leur emploi. Et puis quoi, une librairie qui ferme à Nantes mais il y en a 6 qui ont ouvert sur les deux dernières années à Nantes. Alors quoi ?

    Alors une université vient de tuer une librairie. Et quand on discute avec les gens qui, à Nantes Université, connaissent autrement que comptablement la réalité de ce qu’était le #marché_public passé avec Durance et Vent d’Ouest, et quand on échange avec celles et ceux qui ont l’habitude, à l’université ou ailleurs, de travailler avec le groupe Nosoli, on entend toujours la même chose : rien jamais ne remplacera la #proximité. Parce qu’avec Durance et Vent d’Ouest les échanges étaient souples, réactifs, pas (trop) systématiquement réglementaires, parce que les gens qui dans les bibliothèques de l’université commandaient les ouvrages connaissaient les gens qui dans les librairies les leur fournissaient, et qu’en cas de souci ils pouvaient même s’y rendre et les croiser, ces gens. Et on entend, en plus de l’aberration écologique, logistique, et sociétale, que les commandes avec le groupe Nosoli sont usuellement et comme avec tout grand groupe logistique … complexes, lentes, difficilement négociables et rattrapables, sans aucune souplesse, sans aucune écoute ou connaissance des besoins fins de l’université “cliente”. Voilà ce que l’on entend, entre autres choses plus âpres et plus en colère.

    Une université vient de tuer une librairie. Et ça fait tellement chier. C’est tellement anormal. Tellement schizophrène. Le même jour que celui où j’ai appris l’annonce de la fermeture définitive de la libraire Vent d’Ouest, j’ai aussi reçu un message de Nantes Université m’informant que, champagne, l’université venait – comme 14 autres universités – de remporter un appel à projet de plus de 23 millions d’euros. La cagnotte lancée par la libraire Vent d’Ouest après la perte du marché de Nantes Université lui avait rapporté quelques milliers d’euros qui lui avaient permis de retarder sa fermeture de cinq mois.

    Vivre à l’université, travailler à Nantes Université, c’est être tous les jours, à chaque instant et sur chaque sujet, confronté au même type de #schizophrénie. D’un côté on collecte des dizaines de millions d’euros dans de toujours plus nébuleux appels à projets, et de l’autre on gère la misère et la détresse. Et on ferme sa gueule. Parce que ne pas se réjouir de l’obtention de ces 23 millions d’euros c’est être un pisse-froid et c’est aussi mépriser le travail (et l’épuisement) des équipes qui pilotent (et parfois remportent) ces appels à projets. Oui mais voilà. À Nantes Université on organise des grandes fêtes de rentrée et on donnez rendez-vous à la prochaine #distribution_alimentaire, la #fête mais la #précarité. Et l’on fait ça tous les jours. Toutes les universités françaises organisent ou ont organisé des #distributions_alimentaires, et toutes les universités françaises remportent ou ont remporté des appels à projet de dizaines de millions d’euros. Mais les financements qui permettraient de recruter des collègues enseignants chercheurs ou des personnels techniques et administratifs en nombre suffisant, et de les recruter comme titulaires, pour garantir un fonctionnement minimal normal, ces financements on ne les trouve jamais. Mais les financements qui permettraient d’éviter de fermer une librairie avec qui l’université travaille depuis des dizaines d’années et d’éviter de mettre 7 personnes au chômage, on ne les trouve jamais. Mais les financements qui permettraient à tous les étudiant.e.s de manger tous les jours à leur faim, on ne les trouve jamais. Mais les financements qui permettraient à l’UFR Staps de Nantes Université de faire sa rentrée on ne les trouve jamais. Mais les financements qui permettraient aux collègues de la fac de droit de Nantes Université de ne pas sombrer dans l’#épuisement_au_prix et au risque de choix mortifières pour eux comme pour les étudiant.e.s on ne les trouve jamais. Mais les financements qui permettraient aux collègues de l’IAE de Nantes Université de ne pas s’enfoncer dans le #burn-out, ces financements on ne les trouve jamais. Il n’y a pas d’appel à projet à la solidarité partenariale. Il n’y a pas d’appel à projet à la lutte contre la #misère_étudiante. Il n’y a pas d’appel à projet pour permettre à des milliers de post-doctorants d’espérer un jour pouvoir venir enseigner et faire de la recherche à l’université. Il n’y pas d’appel à projet pour sauver l’université publique. Il n’y en a pas.

    Il n’y a pas d’appel à projet pour la normalité des choses. Alors Nantes Université, comme tant d’autres, est uniquement traversée par des #régimes_d’exceptionnalité. #Exceptionnalité des financements obtenus dans quelques appels à projets qui font oublier tous les autres appels à projet où l’université se fait retoquer. Exceptionnalité des #crises que traversent les étudiant.e.s, les formations et les #personnels de l’université. Exceptionnalité des mesures parfois prises pour tenter d’en limiter les effets. Dans nos quotidiens à l’université, tout est inscrit dans ces #logiques_d’exceptionnalité, tout n’est lisible qu’au travers de ces #matrices_d’exceptionnalité. Exceptionnalité des financements. Exceptionnalité des crises. Exceptionnalité des remédiations.

    Une université vient de tuer une librairie. Cela n’est pas exceptionnel. C’est devenu banal. Voilà l’autre danger de ces régimes d’exceptionnalité permanents : ils inversent nos #représentations_morales. Ce qui devrait être exceptionnel devient #banal. Et ce qui devrait être banal (par exemple qu’une université publique reçoive des dotations suffisantes de l’état pour lui permettre d’exercer sa mission d’enseignement et de recherche), est devenu exceptionnel.

    Une université vient de tuer une librairie. Dans le monde qui est le nôtre et celui que nous laissons, il n’est que des #dérèglements. Et si celui du climat dicte déjà tous les autres #effondrements à venir, nous semblons incapables de penser nos relations et nos institutions comme autant d’écosystèmes dans lesquels chaque biotope est essentiel aux autres. Nantes Université a tué la libraire Vent d’Ouest. Le mobile ? L’habitude. L’habitude de ne pas mener les combats avant que les drames ne se produisent. L’habitude de se résigner à appliquer des règles que tout le monde sait pourtant ineptes. L’habitude du renoncement à l’attention à l’autre, au plus proche, au plus fragile, dès lors que l’on peut se réjouir de l’attention que nous portent tant d’autres. L’#habitude d’aller chercher si loin ce que l’on a pourtant si près.

    Une université vient de tuer une librairie. Le libéralisme a fourni l’arme. Les codes des marchés ont fourni la balle. L’habitude a fourni le mobile. Et l’université, après avoir baissé les yeux, a froidement appuyé sur la détente.

    https://affordance.framasoft.org/2023/09/une-universite-a-tue-une-librairie

    #ESR #enseignement_supérieur

  • Macron hué, ses ministres chassés : oui, on peut espérer la victoire Frustration
    https://www.frustrationmagazine.fr/macron-hue

    Lundi soir, Macron annonçait vouloir s’en prendre aux allocataires du RSA et aux réfugiés, nous croyant suffisamment cons pour adhérer à sa pathétique tentative de diversion. Il s’est donné 100 jours pour redresser la situation, une référence au retour de Napoléon en 1815. C’est un choix cohérent : il s’agit d’un dictateur comme lui et, à l’issue de cette durée, il s’est trouvé détrôné. Peut-on encore espérer pour Macron le même destin ? 

    Mercredi 19 avril, le président est donc venu tester, en ce jour 3 du “redressement de la situation”, sa popularité en Alsace. Il n’a pas pris un risque énorme dans une région historiquement de droite. Et pourtant : à peine arrivé dans l’usine où il venait faire un petit discours, celle-ci s’est retrouvée privée de courant. Une belle action revendiquée par la CGT énergie. Une fois dans la rue, à Sélestat, le président s’est fait copieusement huer par la foule qui a entonné le tube des gilets jaunes « On est là ». Parvenus au premier rang malgré un imposant dispositif de sécurité, un manifestant a déclaré « « Vous avez un gouvernement corrompu (…) vous allez bientôt tomber vous allez voir ! ». « Vous devez retirer cette réforme monsieur » s’est écriée une responsable syndicale. « C’est pas la première fois que j’entends des gens râler contre moi » a-t-il répliqué, franchement désorienté.

    Emmanuel Macron accueilli par des huées lors de son arrivée à Sélestat en Alsace https://twitter.com/BFMTV/status/1648685030846210049/video/1

    Le mouvement social est devenu une guérilla
    Une journée de merde pour Macron, mais pas seulement : Christophe Béchu, ministre de l’écologie dont vous n’avez sûrement pas entendu parler puisqu’il ne dit ni fait rien, laissant l’agro-industrie dicter son agenda, s’est fait huer lors d’un déplacement dans la Sarthe. Il y a quelques jours, c’est le ministre de la santé qui partait sous les huées des manifestants. Sarah El Haïry, secrétaire d’Etat en charge du Service National Universel (SNU), ce projet de militarisation des jeunes financé sur le budget de l’éducation nationale, a dû renoncer à son déplacement après que le « village du SNU » installé à Nantes, ait été encerclé par les manifestants, comme le racontent nos camarades de Contre-Attaque. Le Service National Universel, pour rappel, consiste en un encadrement militaire des jeunes, avec flonflon, drapeau et harcèlement sexuel : c’est ce que révèlent nos camarades de Politis dans une enquête carrément accablante, où se mêlent gestes déplacés, remarques racistes, violences physiques de la part des encadrants militaires. Une tentative de mise à pas de la jeunesse de classe laborieuse, pour qui Macron a un plan : la tutelle des militaires, via le SNU, et des patrons, par l’extension infinie de l’apprentissage, dont sa réforme des lycées pro est une modalité.

    Le mouvement social semble être passé de la guerre des tranchées des grandes journées de manifestation à la guérilla d’une multiplicité d’actions directes

    Il semble donc qu’en ce début de printemps, ni le président ni ses ministres puissent se déplacer dans le pays sans être chahutés. C’est pourquoi ils s’entourent d’un coûteux dispositif de sécurité comme Macron qui, lors d’un déplacement à la cathédrale Notre-Dame à Paris vendredi dernier, a fait évacuer l’ensemble de l’île de la Cité. https://www.leparisien.fr/paris-75/ne-rien-lacher-cest-ma-devise-en-visite-a-notre-dame-emmanuel-macron-evoq

    D’une façon générale, le mouvement social semble être passé de la guerre des tranchées des grandes journées de manifestation à la guérilla d’une multiplicité d’actions directes : en dehors des journées de mobilisation officielles, des petits groupes déterminés bloquent les gares, empêchent les livraisons de Leclerc, envahissent les hypermarchés comme le 19 avril à la Défense : « On est là toujours contre la réforme des retraites, on ne lâchera pas tant qu’elle ne sera pas retirée, c’est notre leitmotiv mais on est là aussi pour la défense du pouvoir d’achat face à l’inflation » annonce au Parisien le syndicaliste Lazare Razkallah. Pendant ce temps, la CGT Enérgie annonçait à Libération : « Partout où le gouvernement et le Président sont passés ou passeront, des agents de l’énergie couperont. » 
    NANTES MET LE SNU EN PLS
Franche rigolade ce mercredi à #Nantes. Un « village » du Service National Universel débarquait dans le centre-ville, avec drapeaux BBR, stands de recrutement et camion floqué avec les sigles du #SNU pour promouvoir le projet militariste du gouvernement. https://twitter.com/ContreAttaque_/status/1648701467778248705/photo/1

    Et s’il restait justement 100 jours à Macron ? Après tout, le président n’a plus rien sous le coude. En 2019, pour calmer le mouvement des gilets jaunes, il avait déployé une grande énergie et un certain sens tactique en organisant le « grand débat national », dont le résultat pourrit désormais dans des caves de sous-préfecture. Cette opération cynique avait permis à des gens de se sentir écoutés pour la première fois de leur vie… avant de se sentir complètement bernés. 

    Désormais, tout le monde sait qu’il n’y a rien à attendre de Macron, l’un des plus grands menteurs que le pays ait connu. Plus personne ne le respecte. Plus personne ne peut voir sa tronche, qui déclenche un rejet viscéral de la part de très nombreuses personnes. Plus il parle, plus on le déteste. Et il n’a plus aucune idée nouvelle. Entre son interview TV désastreuse de la mi-mars, qui avait intensifié la mobilisation contre la réforme des retraites, et son allocution de lundi, rien de nouveau. La guerre aux pauvres et aux étrangers est toujours annoncée. La seule perspective offerte est une « nouvelle loi travail », sachant que la précédente a constitué un immense recul de nos droits sociaux. Face à notre colère il nous dit « je vais vous faire pire ».

    Il lui reste 4 ans à tenir et le despote est détesté comme jamais. Il n’a qu’une seule ressource en sa faveur, perpétuellement agitée par les grands médias et par nombre de militants, y compris à gauche : Marine Le Pen.

    Notre constitution pourrissante n’avait pas prévu un cas comme celui-ci. D’ordinaire, dans le train-train désespérant de notre vie politique, les présidents disposent d’une première année paisible, durant laquelle leur popularité reste correcte, « légitimité démocratique » oblige. Mais c’est terminé : il lui reste 4 ans à tenir et le despote est détesté comme jamais. Il n’a qu’une seule ressource en sa faveur, perpétuellement agitée par les grands médias et par nombre de militants, y compris à gauche : Marine Le Pen. « Imaginez si elle passe », osent nombre de commentateurs alors que les arrestations arbitraires se multiplient, que la police mutile voire tue, que les réfugiés sont parqués dans des centres de rétention. Ah oui merci, on imagine aisément, puisque ce qu’on l’on nous avait prédit en 2017 en cas de victoire de Le Pen se déroule sous Macron. Alors quoi, « ça pourrait être pire » ? Mais oui, tout pourrait toujours être pire. Sauf que des choses ignobles se passent en ce moment, alors pourquoi attendre le pire pour agir ?
    🔥BLOCAGE DES LIVRAISONS DU #Leclerc (CENTRE VILLE) RÉUSSIE-18/04-6H-#Brest 
En coordination avec le Collectif Landerneau pour nos retraites et Pays de Morlaix en Lutte qui ont bloqué dans leurs villes l’accès des camions de livraison à des magasins Leclerc#ReformeDesRetraites https://twitter.com/AgLuttesBrest/status/1648652045312770051/photo/1

    La guérilla joyeuse contre la peur du pire
    L’argument du pire est le dernier au secours Macron. Il ne lui reste rien d’autre. Car si vraiment la seule alternative c’est elle, alors on peut se contenter de lui, non ? Une guerre psychologique nous est donc faite, à base de sondage bidons sur une victoire de Le Pen en cas de nouveau duel avec Macron (configuration rendue impossible par la limitation constitutionnelle à deux mandats consécutifs). Cette guerre psychologique vise à nous tétaniser de peur, à nous empêcher de profiter du moment social que nous vivons, et surtout nous interdit d’espérer que les choses changent en mieux : car si le pire est toujours le plus probable, comment songer au mieux ? Derrière cette peur de Le Pen, constamment agitée alors même qu’aucun de ses sujets ne s’est imposé durant les trois mois de mobilisation contre la réforme des retraites, une vieille crainte ancestrale, si répandue chez les gens dits cultivés : celle de la foule, des masses, qui seraient toujours prompts à choisir le fascisme plutôt que la liberté.

    Cette guerre psychologique vise à nous tétaniser de peur, à nous empêcher de profiter du moment social que nous vivons, et surtout nous interdit d’espérer que les choses changent en mieux : car si le pire est toujours le plus probable, comment songer au mieux ?

    A Frustration, nous sommes davantage envahi par la joie de la guérilla qui s’annonce que paralysé par la peur du pire. Car l’histoire nous apprend que le fascisme a toujours été rendu possible par l’action délibérée des classes dominantes pour juguler les envies de révoltes populaires. Car nous voyons que tout de suite et maintenant, on a plus à craindre du déjà-là fasciste de Macron que nous observons en ce moment que du péril fasciste de Le Pen que l’on nous invite à anticiper. Il faut continuer à faire feu de tout bois et rejoindre cette guérilla qui se dessine : perturbation des hypermarchés, blocage des réseaux de transport, empêchement des évènements sportifs, concours régionaux de bordélisation de déplacements ministériels… Libérons-nous donc de la peur du pire et n’ayons pas peur d’espérer le mieux : l’extension du chaos émancipateur et la chute du despote.

    Nicolas Framont

    #bourgeoisie #capitalisme #LuttedesClasses #france #emmanuel_macron #macron #violence #en_vedette #enmarcheverslefn #gouvernement_macron #economie #police #réformes_antisociales #économie

  • #Violences, #interpellations_abusives... : le retour d’un #maintien_de_l’ordre qui sème le chaos

    Alors que le recours au 49-3 a entraîné une multiplication des rassemblements et actions spontanés partout en France, le #dispositif_policier a renoué avec ses travers : #interpellations_massives et mal fondées, violences gratuites, #mépris des libertés fondamentales.

    Les #manifestations unitaires, intersyndicales et globalement pacifiques qui ont rythmé les deux derniers mois ont fait long feu. Elles n’ont ni fait capoter la réforme des retraites, ni infléchi ses modalités. Les responsables syndicaux comme les simples manifestants ont eu beau mettre en garde l’exécutif contre les conséquences de sa sourde oreille – un risque d’exaspération populaire, de « radicalisation » du mouvement et de violences –, il n’a rien fait de cet avertissement.

    Le 49-3 dont personne ne voulait a bien eu lieu, jeudi 16 mars. Depuis, les #rassemblements_spontanés, #blocages, actions coup de poing et #cortèges_sauvages fleurissent partout en France. Comme toujours en pareil cas, des #forces_de_l’ordre sûres de leur légitimité et sujettes à une légère panique mettent un point d’honneur à endiguer tout ce qui déborde du cadre. Lundi 20 mars, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a dénoncé « une augmentation de la #répression des manifestants qui n’est pas justifiée ».

    Depuis jeudi, la majorité des 61 compagnies de #CRS sont missionnées sur le maintien de l’ordre, en particulier à #Paris, #Nantes, #Rennes, #Bordeaux, #Marseille, #Lyon et #Dijon. « Les missions qui relevaient du plan national de sécurité renforcée notamment à Calais ou à Marseille, pour lutter contre la drogue ou l’insécurité, sont passées aux oubliettes, explique un responsable syndical chargé des CRS au niveau national. La priorité pour Darmanin, c’est de sécuriser Paris et les sites institutionnels sensibles comme l’Élysée, et le mot d’ordre est de “disperser tout mouvement non déclaré”, donc illégal. »

    Ce policier n’a pas souhaité témoigner sous son identité. « La situation est difficile. Le jeudi, je manifeste contre cette réforme que je trouve violente, confie-t-il, et je vais continuer », dit-il avant d’ajouter au sujet du 49-3 : « Était-ce vraiment utile vu le déferlement de #colère que cela a provoqué ? »

    « On est à la veille d’une insurrection. J’ai peur qu’un de mes gars tue un manifestant », confie un commandant de compagnie de CRS à Mediapart. « J’espère que la motion passera et que la dissolution de l’Assemblée sera prononcée. On reviendrait ainsi à une gestion plus démocratique du pays. » Ce haut gradé qui dirige près de 70 hommes précise que ce sont les préfets qui transmettent les ordres du ministre.

    « Pour le moment, ceux que j’ai reçus en participant au maintien de l’ordre, dans deux villes importantes, restent relativement “républicains”. Mais il n’y a aucune garantie qu’un drame ne se produise pas », rappelant qu’un CRS a sorti un fusil HK G36 à Nantes, lors de la manifestation du 18 mars.

    « C’est évidemment dangereux et inquiétant que cela ne questionne pas davantage dans nos rangs. Cela montre que des policiers ne sont absolument pas résilients. C’est pour cela que le président s’amuse à un jeu très dangereux qui peut se terminer par un drame, que je redoute : le décès d’un manifestant. »

    « On a été entraînés pour la “percussion” »

    La semaine du 49-3, Mathieu* était, avec sa compagnie de CRS, à Châteaudun, près d’Orléans, pour un « #recyclage », c’est-à-dire une remise à niveau organisée chaque semestre. Le vendredi soir, ces CRS ont été « appelés en renfort pour intervenir dès lundi à Paris ». Pour la seule journée de lundi, plus de trente unités mobiles, CRS et escadrons de #gendarmerie, sont déployées à Paris, soit près de 2 000 fonctionnaires.

    « Depuis le 49-3, le maintien de l’ordre se durcit nettement face aux rassemblements spontanés. Nous avons d’ailleurs été formés durant notre semaine de recyclage à aller davantage au contact des “#nébuleuses”, des #black_blocs », explique-t-il. « On a été entraînés pour la “#percussion”, une technique plus offensive. Dès qu’on les repère, on n’attend pas, on intervient sur eux. »

    Mathieu ne cache pas son embarras sur le contexte actuel et la difficulté de « charger de simples manifestants, dont la cause est juste ». Après les sommations, « si les manifestants restent sur notre passage, il n’y a plus de distinction. Il peut y avoir des dommages collatéraux ».

    Malgré plus de vingt ans d’expérience dans le maintien de l’ordre, Mathieu appréhende cette semaine. « Ce n’est pas tant pour moi, qui suis formé et protégé, mais pour ceux qui manifestent. Sur les rassemblements sauvages à Paris, ça arrange la préfecture de faire appel aux #Brav-M [#Brigades_de_répression_de_l’action_violente_motorisée – ndlr]. Non seulement ils sont utilisés pour intervenir très vite en moto, ce qui peut être terrorisant, mais le préfet a une mainmise directe sur eux contrairement à nous CRS, où on a un commandant ou un capitaine qui relaie les ordres du commissaire sur le terrain et qui peut les adapter. »

    Les Brigades de répression des actions violentes motorisées, Mathieu les a vues à l’œuvre pendant les manifestations des « gilets jaunes ». « Ils mettent le bordel plus qu’autre chose. Ils matraquent dans tous les sens. Après ce sont des collègues parfois mais on n’a pas le même état d’esprit. Il y a pas mal de policiers passés par la BAC dans leur rang et formés à aller au contact, peu importe qui ils ont en face. C’est cela le danger. »

    À Paris, le retour de la BRAV-M

    Les dernières semaines ont marqué un glissement progressif dans l’attitude des forces de l’ordre à Paris. Le 20 janvier dernier, le préfet de police #Laurent_Nuñez revendiquait de tenir ses troupes à distance des cortèges : « Je ne veux pas qu’on nous accuse de faire dégénérer les manifestations. De la sorte, on ne nous voit pas. Ça évite que les militants ultras qui cherchent à en découdre avec les forces de l’ordre ne viennent au contact. En contrepartie, je demande à nos effectifs d’être extrêmement réactifs. Dès la moindre dégradation, ils doivent intervenir. À chaque fois, nous intervenons puis nous nous retirons. »

    À la préfecture de police, certains contestaient ce choix. Les BRAV-M se seraient notamment plaintes de ne plus aller au contact, regrettant l’époque de Didier Lallement. Certaines manifestations ont toutefois été marquées par de violentes charges. Dès le 19 janvier, un jeune photographe grièvement blessé lors d’une charge policière a dû être amputé d’un testicule.

    Depuis deux semaines, les témoignages et vidéos de violences policières se multiplient, de Paris à Rennes en passant par Nantes (où quatre étudiantes accusent des policiers de violences sexuelles lors d’une fouille), tandis que des centaines d’interpellations ont eu lieu. Des journalistes dénoncent aussi diverses atteintes à la liberté de la presse (entrave à leur travail, coups, bris de matériel).

    Selon une source interne à la préfecture de police de Paris, le « #durcissement » du maintien de l’ordre serait lié à « la montée en gamme des violences » de certains manifestants jusqu’ici « inconnus », qui « se radicalisent depuis le début du mouvement » et surtout « depuis le #49-3 ». Le fait que ces manifestants deviennent plus mobiles justifierait un recours accru aux compagnies d’intervention et aux policiers motorisés de la BRAV-M. 

    Mises en place au début des gilets jaunes, fin 2018, et relativement discrète depuis le début du mouvement contre les retraites, la BRAV-M a réinvesti les rues de Paris. Depuis vendredi soir, les images de ces binômes de policiers à moto – souvent comparés aux « #voltigeurs » dissous après la mort de Malik Oussekine en 1986 – matraquant à tout-va, sans raison apparente et sans distinction les manifestants, circulent sur les réseaux sociaux.

    De son côté, la source préfectorale précédemment citée met en avant les six policiers blessés samedi, « dont deux ont reçu un pavé sur la tête », sans s’exprimer sur les violences imputées aux policiers.

    Des #gardes_à_vue sans suites

    À Paris, dès l’annonce du 49-3, la place de la Concorde s’est remplie de manifestants. Le préfet de police de Paris a bien tenté d’interdire ce rassemblement, déposé à l’avance par Solidaires, mais le tribunal administratif lui a donné tort.

    À l’issue de ces quelques heures sur la place, 292 personnes ont été arrêtées à Paris (sur 310 en France). Ces interpellations, mal motivées, ont cependant débouché sur un résultat judiciaire ridicule : seules neuf personnes ont été déférées devant la justice, et encore, pour « des avertissements probatoires solennels, des classements sous condition ou encore une contribution citoyenne », écrit BFMTV. Soit les sanctions les plus basses possibles.

    64 personnes ont encore été interpellées vendredi soir à Paris, dont 58 libérées sans aucune charge au bout de quelques heures. Dans certains cas, cela a duré un peu plus longtemps. Dans une séquence filmée par le correspondant de l’agence de presse turc Anadolu, une jeune femme se débat et essaie d’expliquer qu’elle « n’a rien fait ». La scène a lieu aux environs de 21 h 45, place de la Concorde.

    « Je respire pas, s’époumone une jeune femme au visage cramoisi.

    -- Laisse-toi faire, tu respires ! », lui rétorque le policier qui l’étrangle.

    Celle qui est aussi violemment interpellée, Chloé Gence, est développeuse web du Média. Mais comme le précisera dans un communiqué son employeur, elle a l’habitude de couvrir certaines manifestations et mouvements sociaux. Selon Le Média, Chloé était en train de « capter des images » avec d’autres journalistes, vendredi soir, quand elle a été « arrêtée de manière très brutale par les forces de l’ordre ».

    Chloé Gence est ensuite conduite en garde à vue. Malgré l’assistance d’un avocat et « les preuves qu’elle couvrait bien la manifestation pour Le Média », sa garde à vue est prolongée. Dimanche, #Chloé_Gence finit par sortir du commissariat, libre, sans qu’aucune charge ne soit retenue contre elle. Au bout de 40 heures…

    Un autre journaliste, #Paul_Ricaud, a subi le même sort que Chloé. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) a dénoncé samedi, dans un communiqué, ces nouvelles atteintes à la liberté de la presse. Le syndicat regrette qu’après une période durant laquelle « les relations entre forces de l’ordre et journalistes paraissaient s’être apaisées », cela ne soit plus le cas depuis le 7 mars. « Nous voyons, à nouveau, des tensions comme sous l’ère Lallement, déplore le SNJ. Les forces de l’ordre semblent désormais vouloir réprimer durement le mouvement d’opposition à la réforme. »

    Depuis samedi, il est de nouveau interdit de manifester place de la Concorde. Ce nouvel arrêté préfectoral (qui n’a toutefois pas été publié) a entraîné une dissémination des rassemblements parisiens vers d’autres lieux. Samedi soir, 169 interpellations ont eu lieu en France, dont 122 à Paris (principalement dans le XIIIe arrondissement et place de la Concorde), donnant lieu à 118 gardes à vue (dont douze mineurs). Sollicité pour connaître les suites judiciaires détaillées des interpellations du weekend, le parquet de Paris n’a pas donné suite. Depuis, la préfecture a pris un nouvel arrêté que nous publions ici.

    Ces arrestations massives, donnant lieu à un maigre résultat judiciaire, rappellent les interpellations « préventives » assumées par le parquet de Paris lors du mouvement des gilets jaunes, en 2018-2019. À l’époque, le procureur Rémy Heitz (désormais procureur général) assumait ses objectifs dans une note interne : empêcher les gardés à vue de « retourner grossir les rangs des fauteurs de troubles », quitte à les priver illégalement de liberté plus longtemps que nécessaire.

    Dans un communiqué diffusé lundi 20 mars, le Syndicat de la magistrature (classé à gauche) rappelle que « l’autorité judiciaire n’est pas au service de la répression du mouvement social », condamne « toutes les violences policières illégales » et déplore une « utilisation dévoyée de la garde à vue qui illustre les dérives du maintien de l’ordre, qui détourne l’appareil judiciaire pour le mettre entièrement à son service ».

    « #Nasses », #charges et « #intimidation »

    De son côté, le Syndicat des avocats de France dénonce une « réaction une fois de plus démesurée et particulièrement violente » face aux mouvements spontanés, citant notamment l’utilisation de la technique de la « nasse », « jugée illégale par le Conseil d’État ».

    Cette #technique_policière, consistant à encercler et retenir un groupe de manifestants sans leur laisser d’issue, avait été largement utilisée pendant les mouvements contre la loi « travail » (2016), des gilets jaunes (2018-2019), contre la loi « sécurité globale » et la précédente réforme des retraites (2019-2020). En juin 2021, le Conseil d’État avait annulé les dispositions sur la « nasse » dans le Schéma national du maintien de l’ordre (SNMO) mis au point par Gérald Darmanin un an plus tôt. Il considérait que cette technique était « susceptible d’affecter significativement la liberté de manifester et de porter atteinte à la liberté d’aller et venir » lorsqu’elle ne laisse pas d’échappatoire.

    Le Syndicat des avocats de France s’inquiète également de #charges_sans_sommation, de #coups_de_matraques aléatoires et d’une « intimidation des manifestant·es ». Il appelle le ministère de l’intérieur à « mettre un terme immédiatement à cette escalade de la violence » et les magistrats à « faire preuve d’indépendance et de responsabilité » devant les affaires qui leur sont confiées par la police.

    De nombreuses vidéos montrent aussi des membres des forces de l’ordre sans #numéro_d’identification sur leur uniforme (numéro #RIO), malgré son caractère obligatoire régulièrement rappelé par la hiérarchie.

    À Lille, le soir du 16 mars, la police a violemment chargé le cortège des Jeunes communistes faisant deux blessés graves parmi leur service d’ordre. L’un a eu des points de suture sur le crâne, le second, l’épaule fracturée. « On s’est retrouvés complètement séparés du cortège syndical, gazés devant et derrière, et finalement seuls dans les petites rues de Lille, explique Pierre Verquin, coordinateur départemental des Jeunes communistes, à Mediapart. On avait deux cents jeunes avec nous, on s’est fait charger à ce moment-là, alors que le cortège ne présentait aucun danger. Tout le monde s’est pris des coups. Les gens à l’arrière se sont pris d’énormes coups de matraque aussi. » La Ligue des droits de l’Homme (LDH) a demandé au préfet du Nord « des explications sur les dérives brutales qui ont émaillé le maintien de l’ordre à Lille en cette soirée du 16 mars ».

    Le même jour, 14 personnes sont interpellées à Rennes pour des violences, des dégradations et des pillages dans le centre-ville. À la différence de Paris, la quasi-totalité fait l’objet de poursuites. Le lendemain, le ministre de l’intérieur annonce l’envoi à Rennes de la #CRS_8, une « #supercompagnie » créée en 2021 pour répondre en urgence à des « #violences_urbaines » sur n’importe quel point du territoire.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/200323/violences-interpellations-abusives-le-retour-d-un-maintien-de-l-ordre-qui-

    –---

    Les déclarations de deux policiers ont été ajoutées à cette métaliste de #témoignages de #forces_de_l'ordre, #CRS, #gardes-frontière, qui témoignent de leur métier :
    https://seenthis.net/messages/723573

  • « A #Nantes, les vermines #PS de la mairie ont aussi recours à des #briseurs-de-grève. Ce vendredi, des camions ramassent les poubelles.
    Les éboueurs en grève sont remplacés par des précaires de l’entreprise Urbaser, 210 millions de chiffre d’affaires.
    Les éboueurs tiennent la grève depuis deux semaines, sans paie, fers de lance de la mobilisation. Et les socialistes nantais brisent leur résistance. Honte à #JohannaRolland ! »

    Et le pire, c’est qu’elle s’affiche comme opposante à la casse des retraites avec ses copains de la NUPES. Mensonge, postures, double discours permanent, manipulation et répression ... La gauche détestable.

    https://twitter.com/ContreAttaque_/status/1636745784510038016?cxt=HHwWgIC2ldDn8bYtAAAA

    • Assistant d’agence RH (H/F) - Plaine Saint Denis
      https://www.urbaserenvironnement.fr/recrutement/268-assistant-d-agence-rh-h-f-plaine-saint-denis

      Urbaser Environnement recrute pour sa filiale Urbaser Environnement RDP un :
      Assistant d’agence (H/F)

      Ville : Plaine Saint Denis (93)
      Statut : Employé à temps plein
      Type de contrat : CDI
      Formation exigée : Comptabilité/RH
      Expérience exigée : 2 ans minimum sur un poste similaire

      Urbaser Environnement recherche pour sa filiale Urbaser Environnement RDP un Assistant d’agence RH H/F.
      A ce poste, vous assisterez le Directeur d’agence et le Responsable d’exploitation dans la gestion quotidienne des éléments d’exploitations :
      Missions d’exploitation :

      Vérifier et saisir les données de la feuille de service (heures de travail, tonnages collectés…) dans les différents tableaux de bord ;
      Veiller à la bonne gestion des intérimaires, alerter en cas de dérive (motifs, durée…) ;
      Suivre le tableau de suivi du personnel (visites médicales, formations obligatoires…) et alerter le Responsable d’exploitation sur les rendez-vous à organiser ;
      Réceptionner le courrier et le transmettre ;
      Rédiger avec le directeur d’agence tout courrier et le classer.

      Missions pour les collectvités locales :

      Renseigner au quotidien les rapports mensuels d’activités ;
      Photocopier les bons de pesée de tous les déchets afin de les transmettre aux collectivités mensuellement ;
      Calculer la formule de révision avec le soutien du service financier du siège.

      Missions comptables :

      Etablir les bons de commandes et les faire valider par le responsable d’exploitation ;
      Rapprocher les factures et les bons de commandes ;
      Renseigner le tableau de suivi des FNP à envoyer en fin de mois au service comptabilité du siège.

      Ressources Humaines :

      Saisir les éléments variables de paye et autres éléments comme les CP, formation, maladie, AT…, les faire valider par le Directeur d’agence et les transmettre au siège ;
      Renseigner le registre du personnel ;
      Rédiger les courriers d’entretien disciplinaires et les contrats d’embauche ;
      Mettre à jour le compteur des congés ;
      Tenir à jour les dossiers du personnel.

      Profil recherché :

      Savoir être :

      Sens de la propreté et du service public ;
      Ponctualité, rigueur, respect des consignes ;
      Courtoisie ;
      Capacité d’adaptation ;
      Maitrise des outils informatiques.

      Formations Nécessaires :

      Formation accueil sécurité administratif ;
      Formation comptabilité ;
      Assistance de direction.

      Dépôt de candidature : l.reynier@urbaserenvironnement.fr

      Concernant vos données personnelles, nous vous invitons à consulter notre politique de confidentialité des candidats.

      Responsable de production (H/F) - Graulhet
      Responsable Comptable (H/F) - Montpellier

      #uejobs

  • Des « solutions fondées sur la #nature » dans un quartier de #grands_ensembles ?
    https://metropolitiques.eu/Des-solutions-fondees-sur-la-nature-dans-un-quartier-de-grands-ensem

    Dans le cadre de la rénovation des grands ensembles, des « solutions fondées sur la nature » sont proposées pour transformer les espaces libres. Philippe Bodénan et Béatrice Béchet ont étudié ces nouvelles méthodes de conception spatiale dans le quartier de #Nantes Nord. L’urbanisme paysager et écologique est aujourd’hui mobilisé dans les projets d’aménagement urbain (Clergeau 2020). Cette dynamique touche les quartiers d’habitat social, comme en témoigne le succès récent de l’appel à projet « Les quartiers #Terrains

    / grands ensembles, #urbanisme, #paysage, nature, Nantes

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_bodenan-bechet.pdf

  • Nantes sacrifie son « Arbre aux Hérons » à la con sur l’autel des économies… et de l’écologie Frédéric Thual - La Tribune -19 Sept 2022

    Dix jours après avoir lancé un train de mesures pour accélérer la transition écologique et répondre aux exigences de sobriété énergétique, la maire de Nantes, Johanna Rolland vient d’annoncer l’abandon de la construction de l’Arbre aux Hérons. En question depuis vingt ans, cette attraction touristico-culturelle, dont l’investissement serait monté à 80 millions d’euros est, aujourd’hui, jugé incompatible avec les engagements sociaux et écologiques de la métropole nantaise.


    Structure de bois et d’acier de 1.500 tonnes, de 35 mètres de haut et 55 mètres de diamètre l’Arbre aux hérons aurait nécessité un surcoût de 28 millions d’euros, "dont près de la moitié en raison de la hausse des matières premières", justifie la Métropole nantaise. (Crédits : ©Compagnie La Machine)

    Ce devait être le digne successeur du Grand Éléphant et du Carrousel des mondes marins, imaginés par Pierre Oréfice et François Delarozière, fondateur de la compagnie La Machine, pour réveiller la ville de Nantes et favoriser son attractivité nationale et internationale, drainer un million de visiteurs...

    Vingt ans après les premières esquisses et de nombreuses polémiques, la maire de Nantes et présidente de la métropole, Johanna Rolland, a tranché et décidé « de mettre un terme au projet d’Arbre aux hérons ». « Après l’été que nous venons de traverser, je crois qu’il n’est pas utile de rappeler à quel point l’urgence écologique et l’urgence sociale sont prégnantes. Être maire, c’est gouverner, c’est choisir. C’est assumer des décisions. C’est ce que nous faisons aujourd’hui » , a-t-elle justifié, au grand dam des protagonistes du projet qui, dès le lendemain, dénonçaient les arguments écologique et budgétaire avancés par l’élue.

    Une enveloppe gonflant de 35 millions à 80 millions d’euros
    Pour mémoire, l’Arbre aux hérons, c’est, dans sa dernière version, une structure de bois et d’acier de 1.500 tonnes, de 35 mètres de haut, 55 mètres de diamètre, comprenant une vingtaine de branches, des jardins suspendus, un bestiaire mécanique installé à une vingtaine de mètres de hauteur, au-dessus desquels "vole" un héron de 16,50 mètres d’envergure où pourraient prendre place des passagers. En 2015, le projet, qui devait initialement être implanté sur l’île de Nantes, était estimé à 35 millions d’euros.

    À l’époque, à la veille des élections municipales, Johanna Rolland prévenait déjà que « l’Arbre aux hérons ne se réalisera pas dans ce mandat, mais [que] le projet doit se poursuivre. Au moment où nous devons faire des efforts budgétaires considérables, le montant de l’investissement est trop élevé. Ce projet ne pourrait, en tout état de cause, voir le jour qu’à la condition de recueillir a minima un tiers de financements privés. »

    Un an plus tard, décision était prise d’implanter le projet, non plus sur l’île de Nantes, mais dans la carrière Misery, dans le quartier du Bas-Chantenay, un espace de trois hectares aujourd’hui en cours de réhabilitation pour devenir « un jardin extraordinaire, cœur de la nouvelle centralité métropolitaine. »

    En 2017, le principe du financement est acté autour d’une répartition par tiers, entre un fonds de dotation réunissant des acteurs privés (CCI de Nantes-Saint-Nazaire, Medef, Crédit Mutuel de Loire-Atlantique, 45 entreprises, près de 6.000 particuliers sollicités par un campagne de crowdfunding...), Nantes Métropole et des partenaires publics (région, département, Europe...). Au fil des années et des études techniques, le projet évolue et l’enveloppe budgétaire enfle pour atteindre 52,4 millions d’euros HT en 2020.

    À partir de là, les polémiques vont se multiplier contre ce projet clivant, imaginé sous les mandats de Jean-Marc Ayrault. Les écologistes, entrés à la mairie de Nantes dans une liste commune avec le PS lors des dernières élections municipales n’auront de cesse de torpiller le projet. L’association anticorruption Anticor pointera quelques irrégularités dans le montage financier et l’attribution des marchés publics, dont les protagonistes du projet voulaient se passer, etc. Jusqu’à ce que la guerre en Ukraine, la hausse des matières premières, la crise de l’énergie et les circonstances climatiques deviennent fatals au héron et consorts.

    Trop, c’est trop... selon Johanna Rolland
    La hausse du budget, réévalué à 80,4 millions d’euros en 2022, est expliquée, selon la métropole et la préfecture, par l’obligation de passer plusieurs marchés de construction, le renchérissement du projet et les complexités techniques (soit 13 millions d’euros HT), d’une part, et par l’inflation des matières premières, dont l’acier (en hausse de 56%), qui aurait engendré un surcoût de 15 millions HT, d’autre part.

    « C’est trop ! Trop, parce que ce montant ne permet à l’évidence pas de respecter le principe fondamental d’un financement en trois tiers... Trop, parce que cette augmentation [...] doit aussi être regardée à l’aune des urgences écologiques et sociales... » , justifie la présidente de la métropole Johanna Rolland.

    Amère déception du côté des concepteurs
    Pierre Oréfice et François Delarozière, qui se disent « tristes et déçus » , ont le sentiment d’avoir été trahis dans ce qui était considéré comme une œuvre collective.

    « Le chiffre de 80 millions d’euros est avancé aujourd’hui sans avoir été concerté, sans recherche d’alternatives. L’inflation ajoutera un coût supplémentaire, c’est vrai. C’est le cas pour toutes les opérations de la métropole et sur le territoire national. En 2021, Johanna Rolland expliquait qu’avec la règle des tiers, le financement représentait 0,45 % des 2,5 milliards d’investissement global sur 6 ans [pour la métropole]. Bien que le phénomène se soit accéléré, l’investissement pour l’Arbre aux hérons n’aurait même pas atteint les 1%. Il s’agit donc d’un choix politique, non budgétaire » , estiment-ils.

    Tous deux dénoncent une décision prise au profit d’un autre chantier touristico-culturel, Cap 44-La cité des Imaginaires qui accueillera le nouveau Musée Jules Verne. Un projet chiffré à 52 millions d’euros dont les travaux ont démarré cet été. « Le choix de la sagesse et du raisonnable au détriment du rêve et de la création » , regrettent les artistes, dont l’évaluation du bilan carbone de « l’œuvre inachevée » serait « comparable à celui de la construction d’un immeuble de 6 étages comme il s’en construit plusieurs chaque année à Nantes » , répondent-ils aux écologistes.

    Des retombées économiques pourtant estimées à 30 millions d’euros par an
    Tandis que l’association Anticor s’interroge sur l’avenir des fonds récoltés par le fond de dotation et sur les conséquences d’une décision où 8,4 millions d’euros financés par l’État, la région, le département ont déjà été engagés pour les études techniques, Yann Trichard, le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Loire-Atlantique, et membre fondateur du fonds de dotation, a fait savoir sur les réseaux sociaux qu’il cherchait une solution alternative pour ressusciter un Arbre aux hérons dont les retombées économiques attendues étaient chiffrées, elles, à 30 millions d’euros par an.

    Source : https://www.latribune.fr/regions/pays-de-la-loire/nantes-sacrifie-son-arbre-aux-herons-sur-l-autel-des-economies-et-de-l-eco

    #Pays_de_la_Loire #Nantes #Jean-Marc_Ayrault #Anticor #des_grands_projets..._inutiles_ #gaspillage insensé #bobos #connerie #touristico-culturel #art_contemporien

  • VIOLENCES POLICIÈRES : TOUT DOIT DISPARAÎTRE - #Contre_Attaque
    https://contre-attaque.net/2022/06/24/violences-policieres-tout-doit-disparaitre

    Mardi 21 juin 2022, trois ans jour pour jour après la mort de Steve le soir d’une fête de la musique, la répression avait été totalitaire. Tous les hommages à Steve, tous les rappels de la sombre nuit du 21 juin 2019 ont été empêchés, frappés, censurés. Les amis de Steve ont été encerclés et menacés par les forces de l’ordre sur le quai même où le jeune s’était noyé, sans pouvoir se recueillir. Une fresque fleurie Place du Bouffay avait été arrachée par des agents armés, avant d’être emmenée dans un camion de la mairie de #Nantes. Une banderole déployée contre la répression avait été attaquée en immédiatement par des policiers ultra-violents, qui avaient blessés plusieurs personnes et arrêté 5 manifestants. Le centre-ville entièrement sous contrôle policier. Tout doit disparaître. Jusqu’au souvenir des faits. Comment ne pas parler de dictature ?

    #acab

  • Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/a-propos

    Nous existons depuis 2012, d’abord sous le nom de #Nantes_Révoltée et à présent, pour les 10 ans de Nantes Révoltée nous devenons Contre Attaque. Ce nouveau projet est plus ambitieux car nous souhaitons incarner une contre attaque à la fois médiatique, culturelle et politique. Aidez-nous à contre-attaquer, rejoignez nous !

    Depuis 10 ans, nous vous proposons une #information indépendante, au service des #mobilisations en cours. Nous avons publié des milliers d’articles, d’enquêtes, de visuels, de photos, d’analyses. Nous avons diffusé des revues, des autocollants et divers outils de façon auto-produite, sans publicité ni subventions.

    Nous avons besoin de votre aide pour continuer notre travail, et renforcer ce projet de #média indépendant. En 10 ans, nous avons subi des diffamations, des censures, des poursuites, des menaces de dissolution, mais nous sommes toujours là. C’est grâce à vous que nous avons pu résister.

    Vous l’avez remarqué, nous subissons un durcissement #politique et social généralisé, une époque de crises, sur le plan écologique, économique et politique. Les révoltes grondent, les gouvernements sont de plus en plus autoritaires, et les contre-pouvoirs s’effondrent. Jamais les médias dominants n’ont été autant inféodés aux puissants, et rarement les voix discordantes n’ont été si peu audibles. Le mouvement des Gilets Jaunes en est l’exemple. Le développement de médias indépendants puissants est une priorité vitale.
    Soutenez-nous !

  • Ce week-end à Nantes, le retour du festival Fumetti

    https://www.maisonfumetti.fr/festival-fumetti-2022

    La kermesse graphique de Maison Fumetti réinvestit la Manufacture des tabacs du 10 au 12 juin pour un week-end de rencontres, spectacles, animations… autour de la bande dessinée et de l’illustration. Avec plus de 30 collectifs ou (micro)éditions, et les auteurs·trices Jérôme Dubois, Lisa Blumen, Léa Djeziri, Eponine Cottey, Vincent Pianina, Juliette Mancini, Fabien Vehlmann, Roxane Lumeret, Benjamin Adam et Léa Murawiec.

    Ce n’est pas tout ! Il y aura également une soirée de lancement au Lieu Unique jeudi 02 juin en présence du groupe Kokoko ! et de Djésus Christ pour un set dessiné ; le vernissage de l’exposition Fun girl autour du livre d’Elizabeth Pich, à La Cartouche jeudi 09 juin ainsi que deux journées professionnelles les 08 et 09 juin.

    Cette année enfin, le festival prend une dimension internationale et célébrera dans une exposition la sortie d’un cycle de résidences entre Nantes et Tunis, baptisé Kif Kif.

    Kif Kif كيف كيف : un cycle de création franco-tunisien
    https://www.maisonfumetti.fr/kif-kif-%d9%83%d9%8a%d9%81-%d9%83%d9%8a%d9%81-un-cycle-de-creation-fra

    #maison_fumetti #BD #bande_dessinée #nantes

  • #à_la_criée. géographies, #arts et écritures [depuis 2007]

    un laboratoire d’invention sociale

    à la criée, l’association à l’ouest, est née en 2007, de plusieurs expériences associatives, politiques et professionnelles ; l’expression « à la criée » signale l’attachement à l’#oralité comme à l’écrit, au #populaire comme à l’#expérimental, à des lieux singuliers comme à l’universel, au français comme aux autres langues, au corps comme à l’esprit – contre tous les dualismes.
    extrait de l’objet social de l’association : 1/ le développement de formes créatives dans la #vie_sociale, à coût réduit, en se plaçant volontairement dans un modèle d’économie durable et modique, fondé sur la vie comme « #expérience_d’expériences » 2/ le développement d’un outil associatif, simple, fiable, socialement utile 3/ l’expression de la personne humaine, dans ses dimensions sensibles, intellectuelles et manuelles, sans limitation de genres ou de lieux 4/ l’accès partagé des personnes ou catégories de personnes socialement défavorisées ou dominées à l’ensemble des pratiques sociales, contre toutes les ségrégations [âge, sexe, origine sociale ou ethnique, engagements, etc.] et dans un cadre international.
    l’association a bénéficié de l’agrément jeunesse et sports et travaillé depuis 2007 avec de nombreux habitants, groupes informels ou associatifs, collectivités ou institutions (mairie, conseil régional, médiathèque, centre social, groupe de recherche, université, bureau d’études, service de l’état).
    l’association est indépendante et ne touche aucune subvention de fonctionnement.
    l’association est notamment connue pour une activité d’édition singulière et exigeante, mais elle n’est pas qu’une maison d’édition, bien au contraire, elle lie l’écriture aux autres arts.

    La #carte de l’(in)hospitalité nantaise :


    #Nantes #hospitalité #inhospitalité

    https://www.alacriee.org
    #cartographie #cartographie_sensible #visualisation #art

    ping @visionscarto

  • Les Barbelés Awards : un palmarès satirique récompense les "pires dispositifs anti-migrants" à Calais Isabelle Girardin

    Des prix satiriques viennent d’être remis aux "pires mesures" prises pour décourager les candidats à l’exil vers l’Angleterre : arbres coupés, tentes lacérées, distributions de nourriture interdites... Une cérémonie de "Barbelés Awards" organisée par les 39 organisations du Collectif des Associations Unies (CAU).

    C’est dans le cinéma l’Alhambra de Calais que s’est tenue cette cérémonie, jeudi soir en présence de militants associatifs, d’habitants et de quelques exilés.

    Le jury a symboliquement élu les pires "dispositifs" lors d’une remise de prix satirique qui visait "à sensibiliser l’opinion publique à l’hostilité et à la cruauté urbaine à l’égard des exilés" explique Hélène Denise coordinatrice au sein du Collectif des Associations Unis 

    Grillages, murs, barbelés, technologies de pointe ou encore destruction de forêts, fermeture de plages, arrêtés anti-distribution alimentaire, stratégies de dispersion et autres dispositifs anti-exilés mis en place à Calais et Grande-Synthe figuraient parmi la liste des nominés dans sept catégories https://www.collectif-associations-unies.org/wp-content/uploads/2022/03/CAU-BARBELES-AWARDS-CU-A4-final-0903-2.pdf .

    Chaque association représentée parmi le jury a désigné son dispositif gagnant. "Le but n’est pas de hiérarchiser, ni de classer l’horreur. Pour nous, tous les dispositifs sont inhumains" précise Hélène Denise.

    Manuel Domergue, directeur des études à la Fondation Abbé Pierre et porte-parole du CAU, a ouvert et présidé la cérémonie avec Gilles Henry, responsable de la Boutique Solidarité de la Fondation Abbé Pierre à Valenciennes.

    Une cérémonie organisée sur le même modèle que les "Pics d’or" remis par la Fondation de l’abbé Pierre https://www.fondation-abbe-pierre.fr/actualites/ceremonie-des-pics-dor-la-fondation-recompense-de-facon-satiri concernant les pires dispositifs anti-SDF.


    "Une première édition spéciale à Calais, la ville de la dentelle, devenue ce soir la ville des barbelés" ironise Hélène Denise. Une cérémonie planifiée avant le début de la crise ukrainienne et de l’accueil des réfugiés en provenance de l’Est. "C’est toujours l’urgence à Calais, en ce moment on parle de la problématique des réfugiés, c’est très bien d’accueillir des ukrainiens mais il ne faut pas pour autant oublier que l’on traite de façon inhumaine d’autres exilés."

    Ont été primé :

    Dans la catégorie « Un pognon de dingue » 
    Plus de 300 CRS déployés à Calais et Grande-Synthe pour chasser des personnes exilées de leur lieu de vie le 6 janvier 2022.

    Dans la catégorie « Douce France » 
    Le cas de Bhrané, exilé Érythréen, victime le 11 novembre 2020 d’un tir tendu de #LBD40 en plein visage. Après une hospitalisation de 2 mois, il a porté plainte sans suites. Il a depuis été expulsé vers les Pays-Bas.

    Dans la catégorie « Make the planet great again »
    Le dispositif le moins écolo : 8 à 10 tonnes d’affaires personnelles prises aux exilés lors d’expulsions sont jetées tous les mois.

    Dans la catégorie « Arts de la table » 
    Le 20ème arrêté interdisant les distributions de denrées alimentaires émis par la #Préfecture du Pas-de-Calais depuis septembre 2020.

    Dans la catégorie « High Tech » 
    Le déploiement d’un avion militaire et deux hélicoptères pour renforcer la surveillance aérienne et empêcher les tentatives illégales de traversées.

    Dans la catégorie « Vas voir là-bas si j’y suis » 
    Les pierres installées sous le toit d’un Conforama abandonné, pour empêcher les personnes de s’y abriter la nuit.
    . . . . .
    A également été décerné un " Barbelé d’Or  » aux violences policières, incarnées par le cas de Bhrané.
    . . . . .
    Après avoir remercié le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin pour son "ingéniosité", les participants ont remis symboliquement les récompenses à la mairie de Calais.

    Environ un millier de migrants vivent autour de Calais, dans des campements provisoires d’où ils sont expulsés très régulièrement pour éviter la reconstitution de bidonvilles. 

    Au moins 348 personnes ont péri à la frontière depuis 20 ans, dont 5 depuis le début de cette année 2022.

    L’article complet : https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/pas-calais/calais/les-barbeles-awards-un-palmares-satirique-recompense-le

    #calais #réfugiés #asile #migrations #france #migration #migrants #frontières #campement #jungle #solidarité #police #angleterre #uk #immigration #violences_policières #EnMarche #racisme #violence #emmanuel_macron #gerald_darmanin #natacha_bouchard #Côte_d_Opale #Pas_de_Calais #Hait_de_France #Awards #réfugiés #réfugiées qui ne viennent pas d’#ukraine

    • La famille Von der Leyen aux manettes de l’UE
      https://www.youtube.com/watch?v=X59KmSmK9mY


      Nicolas Ullens, ex-agent à la Sûreté de l’État qui a quitté ses fonctions pour dénoncer la corruption au sein de l’État belge, nous revient avec des informations concernant, cette fois-ci, la présidente de la commission européenne, Ursula von der Leyen. Cette dernière est soupçonnée d’être impliquée dans plusieurs affaires de « gros sous ». Malgré de nombreux articles dans la presse, sa légitimité au poste de président de la Commission européenne n’est nullement remise en question. Mais ne serait-ce pas justement parce qu’elle y a sa place ?

      #ue #union_européenne #commission_européenne #ursula_von_der_leyen_pfizer #corruption #nomenclatura #vol #escroquerie #dictature #prévarication

    • 200 euros, trop c’est trop, les bourgeois.e.s se révoltent : Les plaisanciers de La Ciotat vent debout contre la hausse de la redevance
      https://lemarin.ouest-france.fr/secteurs-activites/nautisme/42932-les-plaisanciers-de-la-ciotat-vent-debout-contre-la-hauss

      Le rendez-vous a été fixé le samedi 18 mars au matin, jour de l’inauguration du salon nautique de La Ciotat. L’occasion pour l’association des plaisanciers du Port Vieux de manifester leur colère contre l’augmentation annuelle de 200 euros de la redevance pour les embarcations des bateaux de catégorie A à D stationnées à sec et à flot, à l’exception des bateaux de tradition.

      Depuis 2018, l’association se bat contre le conseil départemental et La Ciotat shipyards pour la faire annuler en justice. Après une première victoire il y a deux ans devant le tribunal administratif, l’association vient de subir un revers judiciaire devant la cour administrative d’appel de Marseille.

      Le nouvel arrêt rendu le 4 février https://juricaf.org/arret/FRANCE-COURADMINISTRATIVEDAPPELDEMARSEILLE-20220204-20MA01157 estime que « les bases de calcul de tarifs ne sont pas entachées d’erreur de droit […] l’autorité compétente étant en droit de modifier les tarifs pour mieux prendre en compte les avantages effectifs procurés à chaque catégorie d’occupant du domaine public ». L’association a annoncé sa volonté de former un pourvoi auprès de Conseil d’État.

    • Le gaz russe avance masqué Robin des bois
      https://robindesbois.org/le-gaz-russe-avance-masque

      Certains ports comme #Zeebrugge et #Dunkerque n’annoncent plus systématiquement les arrivées des navires sur leurs sites internet. Le port de #Nantes-Saint-Nazaire continue à afficher des prévisions fiables.


      Comité national de prévoyance et d’économies ; écolière anonyme, Paris, 1916

      Un transbordement (ship to ship) de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) a eu lieu le 13 mars à l’abri de l’île de #Kildin près de #Mourmansk entre le méthanier brise-glace Georgiy Ushakov venant en pleine charge de la péninsule de #Yamal, Sibérie, et le méthanier conventionnel Clean Vision venant à vide de Dalian en Chine. Ces opérations de transfert en mer et au mouillage de cargaisons massives de Gaz Naturel Liquéfié sont délicates et dangereuses. Le Clean Vision (OMI 9655456) sous pavillon maltais est opéré par Dynagas Ltd (Grèce) qui opère 5 des 15 méthaniers brise-glace affectés aux exportations de gaz russe depuis Yamal en Sibérie. Le Clean Vision selon d’autres sources que le port de Zeebrugge devrait arriver dans l’après-midi… à Zeebrugge.

      Un nouveau transbordement (ship to ship) entre le Christophe de Margerie exploité par l’armateur russe Sovcomflot et le Clean Planet (OMI 9637507), un méthanier conventionnel battant pavillon des îles Marshall et opéré par Dynagas est en préparation à l’abri de l’île de #Kildin.

      Un autre problème de sûreté maritime et portuaire se profile à l’horizon proche. Les méthaniers brise-glace russes faisaient régulièrement des escales de maintenance dans des chantiers français et irlandais. Il est peu probable que dans les circonstances actuelles Damen à #Brest et d’autres chantiers navals européens continuent à accueillir pour réparation les méthaniers brise-glace dédiés à la livraison du gaz de Sibérie. Cependant, le Vladimir Rusanov après avoir déchargé au terminal méthanier de Zeebrugge est en approche du chantier naval de #Frederikshavn au Danemark. Les méthaniers brise-glace ou conventionnels sont des bombes flottantes. Pour réduire au maximum les risques, ils nécessitent des travaux de maintenance spécifiques et réguliers.


      Position des 15 méthaniers brise-glace livrant du Gaz Naturel Liquéfié (GNL) en Europe à partir du terminal Yamal GNL. 18 mars 2022, 7h15h tu.

      Les pleins
      Le  Nikolay Yevgenov  a quitté le terminal de Yamal le 9 mars. Il était attendu à #Montoir-de-Bretagne le jeudi 17 mars. Changement de destination, il se met finalement à quai à Bilbao le vendredi 18 mars.

      Le  Nikolay Zubov  a quitté le terminal de Yamal le 10 mars. Il est en mer du Nord. Sa destination est inconnue. Sa dernière escale européenne était Zeebrugge et depuis le début de la matinée, il se rapproche à nouveau du port belge.

      L’ Eduard Toll  a quitté le terminal de Yamal le dimanche 13 mars. Il est au large des côtes de la Norvège. Il est attendu à Montoir-de-Bretagne le lundi 21 mars.

      Le  Boris Vilkitsky  est reparti de Montoir-de-Bretagne le 6 mars. Il est remonté en Sibérie à vide. Il est reparti du terminal de Yamal le 15 mars. Sa destination est inconnue. Il est à l’heure actuelle au nord de la Norvège.

      Le  Fedor Litke  a quitté Zeebrugge le 7 mars à vide. Il s’est mis à quai au terminal de Yamal le 14 mars, il en repart le 16. Il est attendu à Montoir-de-Bretagne le jeudi 24 mars.

      Le  Boris Davydov  a quitté Dunkerque le 8 mars. Il est remonté en Sibérie à vide. Il s’est mis à quai au terminal de Yamal le 16 mars. Il vient de repartir.

      Le  Christophe de Margerie  était dans le secteur de l’île de Kildin hier matin. Il devrait être rejoint pour un « ship to ship » par le  Clean Planet. La destination finale du  Clean Planet  est pour l’instant inconnue. Ce sera à coup sûr un terminal gazier européen sur la façade atlantique.

      Le  Vladimir Vize  a quitté Sines (Portugal) le 6 mars. Il est remonté en Sibérie à vide, il vient de quitter Yamal en pleine charge. Sa destination n’est pas encore connue.

      Les vides
      
Le  Vladimir Rusanov a quitté Yamal le 8 mars. Il a déchargé au terminal méthanier de Zeebrugge le 15 mars. Il est reparti à vide vers la Sibérie le 16 mars mais semble se rapprocher du chantier de réparation navale de #Frederikshavn, Danemark.

      Le  Yakov Gakkel  a quitté Montoir-de-Bretagne le 14 mars. Il remonte en Sibérie à vide.

      Le  Georgiy Brusilov  a quitté le terminal de Yamal le 8 mars. Il est arrivé à #Rotterdam le 13 mars. Il en est reparti le 14 mars et remonte en Sibérie à vide.

      Le  Rudolf Samoylovich  a quitté Montoir-de-Bretagne le 12 mars. Il est en mer de Barents. Il remonte en Sibérie à vide.

      Le  Nikolay Urvantsev  a quitté Bilbao le 10 mars. Il remonte en Sibérie à vide, il est au nord des îles de #Nouvelle-Zemble.

      Le  Vladimir Voronin  a quitté Rotterdam le 11 mars. Il est remonté en Sibérie à vide. Il est à quai à Yamal. Il est en cours de chargement.

      Le  Georgy Ushakov  a quitté le terminal de Yamal le 8 mars. Après avoir transbordé sa cargaison sur le méthanier conventionnel  Clean Vision , il est reparti à vide vers Yamal.

      #gaz #énergie #transport

  • https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/300122/trente-ans-apres-une-exposition-pionniere-nantes-revisite-son-passe-negrie

    Trente ans après une exposition pionnière, Nantes revisite son passé négrier

    Dans l’enceinte du château des ducs de Bretagne, une exposition didactique apporte de nouveaux éclairages sur les collections de la ville, premier port négrier de France. En replaçant l’essor de la traite nantaise dans le temps long, et à l’échelle de non pas trois, mais quatre continents.

    Ludovic Lamant, 30 janvier 2022

    Nantes (Loire-Atlantique).– Les deux tableaux, acquis par le musée d’histoire de la ville de Nantes en 2015, forment un diptyque. Dans un intérieur cossu, les époux Deurbroucq exhibent leur fortune dans une pose figée, chacun flanqué d’un domestique noir.

    « L’Abîme », exposition consacrée à la traite négrière visible jusqu’en juin au château des ducs de Bretagne, ne s’intéresse pas tant à l’histoire des deux époux. Leur biographie est bien documentée, et depuis longtemps : lui, d’origine flamande, a pris part à sa première campagne de traite en 1734 ; elle appartient à une famille de commerçants allemands qui exportent vers l’Europe du Nord des produits venus des colonies.

    Le mystère qui émane de ce double portait réalisé en 1753 provient des deux figures de l’arrière-plan, deux domestiques noirs. La jeune femme, en particulier, dont on perçoit le collier d’esclave, serti de quelques pierres précieuses, a le regard perdu, impossible à saisir.

    Dans la ville de Nantes, 4 712 personnes réduites à l’esclavage ont été déclarées entre 1692 et 1792. Elles étaient sans doute bien plus nombreuses à travailler, selon des statuts variés, dans ce qui était alors le premier port négrier de France.

    Les travaux préalables à l’exposition n’ont pas permis d’établir l’identité précise de cette servante. Mais la salle où les toiles sont présentées contient une dizaine de biographies de ces esclaves nantais, dont le nom, celui que leur avaient imposé leurs maîtres, a été retrouvé.

    « Même si son identité n’est pas encore connue, cette femme témoigne, par sa présence, des conditions de vie de ces gens-là. C’est une manière de renverser nos collections : prendre l’objet et le regarder là où il n’était pas prévu, à l’origine, que le regard se porte », avance Krystel Gualdé, directrice scientifique du musée d’histoire de Nantes et responsable de cette exposition, aussi didactique que recommandée en ces temps politiques agités.

    À la fois aux habitué·es du musée nantais, qui reconnaîtront des pièces emblématiques exposées sous un nouvel angle, et aux néophytes qui découvriront, cartes animées et archives à l’appui, l’une des boucles les plus sinistres de l’histoire française qui continue de hanter le pays aujourd’hui.

    Avec « L’Abîme », Nantes poursuit un travail ancien d’exploration de son passé de port négrier. Une manifestation pionnière, « Les Anneaux de la mémoire », avait déjà été montée entre les murs du château dès 1992. Le musée lui-même avait rouvert en 2007, consacrant plusieurs de ses salles permanentes au commerce d’esclaves et à l’enrichissement de la ville au XVIIIe siècle grâce à la traite. En 2012 enfin, Nantes a inauguré un mémorial de l’abolition, posé sur les quais de Loire, une première en France parmi les anciens ports négriers.

    Nantes fut le premier port négrier français avec 43 % des navires de la traite partis depuis la France.

    Ce chantier mémoriel est le résultat de l’activisme d’associations locales dès les années 1980, d’un personnel politique plutôt bien disposé sur ces questions, à commencer par l’ancien premier ministre socialiste Jean-Marc Ayrault, qui fut longtemps maire de la ville (1989-2012), mais aussi d’une donation qui a considérablement enrichi les collections publiques nantaises : celle du musée des Salorges.

    Celle-ci a été constituée au début du XXe siècle par deux frères qui avaient fait fortune dans l’industrie de la conserve. Ils rassemblèrent des pièces qui appartenaient directement aux descendants des grandes familles d’armateurs nantais et qui arrivèrent au « château » en 1955.

    Nantes fut le premier port négrier français avec 43 % des navires de la traite partis depuis la France (1,3 million d’esclaves déportés à l’initiative des ports français, sur un total estimé entre 13 et 17 millions de personnes). L’exposition inscrit le phénomène dans un temps long, de l’exploration des côtes africaines par les Occidentaux dès le XVe siècle (une série de sublimes gravures de 1686 documente l’approche des côtes africaines par la mer, depuis les navires européens) jusqu’à 2022 (avec une réflexion, bienvenue mais un peu attendue, sur la persistance de certaines formes d’esclavage comme de préjugés racistes).

    Mais elle prend pour référence un laps de temps relativement bref pour la traite nantaise en tant que telle, la faisant débuter en 1707 avec l’échec de l’expédition de L’Hercule (et même si la première expédition organisée depuis Nantes, répertoriée par les historiens, remonte à 1657, sous l’impulsion des frères Libault).

    Si la « vocation négrière » de Nantes est plutôt tardive, comparée à celle d’autres ports d’Europe, tout bascule en 1733, lorsque Lorient obtient le monopole des ventes de la Compagnie des Indes orientales : le port nantais décide alors de se spécialiser dans la traite.

    Un commerce « quadrangulaire, avec l’Asie »

    À celles et ceux qui redoutent parfois qu’il n’y ait rien à voir, au-delà d’insipides carnets de comptes de navires négriers, dans une exposition sur la traite, l’exposition nantaise apporte un cinglant démenti : elle regorge d’objets étranges et ambigus, dont les experts n’ont parfois pas encore déterminé la fonction exacte (même si l’on n’y trouve pas d’objets ayant appartenu à des esclaves, prouesse qu’avait réalisée l’exposition sur l’esclavage qui s’est tenue l’été 2020 à Amsterdam).

    On se contentera d’évoquer ici en vrac un énigmatique anneau de traite en ivoire qui pourrait avoir été offert par un capitaine de navire négrier venu de Liverpool à un intermédiaire africain, en remerciement de sa loyauté, un effroyable coffre renfermant les instruments de chirurgiens de la marine embarqués à bord des navires (dont des outils pour marquer la peau des captifs et captives du sceau de leur propriétaire), ou encore un éventail célébrant la première abolition, celle de 1794, reproduisant les paroles d’une chanson engagée de l’époque, La Liberté des nègres.

    D’autres objets exposés – les cauris, ces coquillages venus des îles Maldives (récemment popularisés par Beyoncé), ou encore ces tissus à motifs importés du continent indien (puis réalisés depuis Nantes, prenant le nom d’« indiennes ») – illustrent l’importance jouée par l’Asie dans la traite : « Nous avons voulu montrer qu’il s’agit bien d’un commerce non pas triangulaire [entre l’Europe, l’Afrique et les Amériques – ndlr] mais quadrangulaire, avec l’Asie, d’où l’on faisait venir des monnaies d’échange contre les esclaves », explique Krystel Gualdé.

    Pour le reste, les habitué·es du musée nantais ne seront pas dépaysé·es. À l’exception de trois prêts, l’exposition s’est construite uniquement sur les collections municipales (dont une bonne partie, tout de même, provient des réserves, peu montrées jusqu’alors, à quoi s’ajoutent quelques acquisitions récentes).

    On retrouve une édition de l’incontournable Code noir (qui fixe la condition de l’homme noir réduit en esclavage, pour le dire vite, entre l’homme libre et le bien meuble), ou encore les deux aquarelles de la Marie-Séraphique, qui ont fait la réputation internationale des collections nantaises. La Marie-Séraphique, ce navire négrier parti de Nantes, qui réalisa quatre expéditions de 1769 à 1774, déporta environ 1 300 personnes vers Saint-Domingue, l’actuel Haïti.

    Petit événement, l’exposition révèle pour la première fois l’existence d’une autre aquarelle, détenue par un collectionneur privé, malheureusement pas prêtée mais reproduite en toute fin de catalogue : on y voit deux images, l’une montrant des esclaves mangeant sur le pont de la Marie-Séraphique dans d’énormes gamelles, l’autre une scène de ventes d’hommes en terres africaines.

    Comme c’est déjà le cas dans les collections permanentes du musée, l’exposition prend un soin infini à dresser l’inventaire des grandes familles nantaises qui firent fortune dans la traite, des premiers explorateurs aux armateurs. Sur une carte qui répertorie les plantations agricoles d’une région de Saint-Domingue, le cartel va jusqu’à préciser les deux terrains qui appartenaient à des Nantais…

    À ce jeu-là, on signale une lettre stupéfiante, datée de 1819 : un armateur de la région y explique qu’il compte bien poursuivre ses activités dans l’illégalité, malgré l’abolition de 1794, et se félicite même des perspectives de bénéfices supérieurs… L’écriture de cet armateur en train de commettre un crime contre l’humanité est fine, régulière et glaçante.

    Fidèles à ce souci d’actualiser les connaissances comme les manières de raconter cette histoire indicible, Krystel Gualdé et ses équipes ont aussi fait le choix d’utiliser majoritairement l’expression de « personnes mises en esclavage » plutôt que d’« esclaves », à l’instar des musées anglo-saxons qui parlent d’« enslaved people » plutôt que de « slaves », dans le but de ne pas réduire la personne au seul statut d’esclave, qu’elle n’a jamais désiré.

    Un parti pris que les musées français qui évoquent la traite sont encore loin d’avoir tous adopté : « Pourquoi s’interdire de réinterroger ces mots ?, se justifie Krystel Gualdé. Il est nécessaire de construire une vision commune sur cette histoire, d’ouvrir d’autres possibles. Et cela ne pourra pas se faire en s’accrochant, tout seul, à tel ou tel terme. »

    Si Nantes, avec cette nouvelle exposition, continue à faire sa part, ce chantier reste encore ouvert dans de nombreuses autres villes françaises, de Marseille à Bayonne, de La Rochelle à Bordeaux. « L’Abîme » prouve en tout cas, une nouvelle fois, l’urgence d’ouvrir un musée national consacré, tout ou en partie, à la traite négrière organisée depuis la France.

    Sur ce sujet, Jean-Marc Ayrault, désormais à la tête de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, s’était montré prudent sur le calendrier, dans un entretien à Mediapart en 2020 : « Je suis convaincu qu’à terme, la France se dotera d’un lieu où l’on ne parlera pas que de la traite et de l’esclavage, mais aussi de la période coloniale, et du travail forcé : tout cela forme un tout. » Le fait que le ministère de la culture n’ait pas jugé bon de reconnaître « d’intérêt national » cette exposition nantaise sur la traite n’invite pas à l’optimisme.

    L’exposition est visible à Nantes jusqu’au 19 juin 2022. Les informations pratiques sont ici. Un catalogue rédigé par Krystel Gualdé a été publié (éditions du musée d’histoire de Nantes, 29,95 euros).

    Ludovic Lamant

    #Mémoiresclavage #misenesclavage #muséepostcol


    • Depuis 10 ans Nantes Révoltée propose une information indépendante, au service des mobilisations. Depuis 2012, nous avons publié des milliers d’articles, d’enquêtes, de visuels, de photos, d’analyses. Nous avons écrit des revues, donné la parole à celles et ceux qu’on n’entend pas, réalisé de grandes fresques. Nous sommes désormais lu-es par plusieurs millions de personnes chaque mois. Et tout cela de façon totalement auto-produite et bénévole, sans publicité ni subventions.

      Nantes Révoltée est un contre-pouvoir important. Il dérange donc profondément les autorités locales. Par exemple notre média révélait dès le lendemain de la fête de la musique les vidéos de la charge qui a tué Steve en 2019. Notre média met en lumière depuis des années les violences d’État passées sous silence, les manœuvres politiques des élu-es, documente les mobilisations, donne un contrepoint à la propagande dominante.

      Nous avons déjà subi plusieurs attaques pour nous faire taire. En 2015, la procureure de Nantes portait plainte contre Nantes Révoltée après la diffusion d’une affiche contre les violences policières. En 2021, le syndicat d’extrême droite Alliance réclamait la censure de notre média à Darmanin suite à des affiches parodiques. Quelques semaines plus tard, l’équipe de Zemmour portait plainte contre nous, après avoir relayé un appel à manifester. Dans un contexte de fuite en avant autoritaire, nous dérangeons. « Depuis des années, Nantes révoltée est dans le viseur des autorités » commente Ouest-France.

      Vendredi 21 janvier, une manifestation contre l’extrême droite avait lieu à Nantes. Un événement assez courant : des centaines de personnes avaient marché dans le centre avec des fumigènes. En fin de manifestations, deux vitrines avaient été abîmées. Nantes Révoltée, en tant que média, avait couvert cette manifestation. Cette marche, banale, a été le prétexte à un déchaînement politique. La droite et l’extrême droite s’emparent de deux morceaux de verre cassé pour réclamer la dissolution de Nantes Révoltée à Gérald Darmanin.

      Dans un texte délirant, la responsable LREM de Nantes et la présidente de la région Pays-de-la-Loire écrivent : « on ne peut plus laisser prospérer cette idéologie anarchiste et haineuse plus longtemps », ou encore « depuis près de dix ans, des centaines de policiers et d’habitants ont été blessés au cours de ces manifestations violentes ». C’est vrai, la police nantaise a blessé des centaines de manifestant-es, dont plusieurs sont mutilé-es à vie. Nous l’avons démontré. Nantes Révoltée est aussi accusée de nuire « à l’image et à l’attractivité de la capitale régionale ». À l’image de la métropole « dynamique » en clair. La lutte dérange les profits des barons de la ville.

      Sur quelle base légale aurait lieu cette « dissolution » ? La presse cite « l’article L212-1 du Code de la sécurité intérieure » : « toutes les associations et groupement de faits qui provoquent à des manifestations armées ou à des agissements violents à l’encontre des personnes ou des biens » peuvent être dissous par décret en conseil des ministres. Si cette loi permet de censurer un média indépendant parce qu’il a relayé des appels à manifester, c’est la porte ouverte à une vague de censure gigantesque. C’est précisément l’objectif. Le pouvoir asphyxie la moindre parcelle qui lui échappe encore, la moindre parole divergente, le moindre contre pouvoir. Il le fait par la matraque, le 49.3 et l’état d’urgence. Rappelons que le 30 juillet dernier, le N°2 du rassemblement National à Nantes, Wilfried Van Liempd, organisait une attaque armée contre une manifestation. Les faits avaient été filmés et même assumés par le RN. Et ni l’attaquant, ni son parti n’avaient été poursuivis, et encore moins menacés de dissolution.

      Les journalistes ont demandé à la maire socialiste de Nantes de réagir : « je l’ai toujours dit, rien ne justifie jamais les violences et dégradations. » Quelles violences ? Celle de la police ? Celles du capitalisme ? Celle qui dévaste la nature ?

      Notre média est donc menacé comme jamais. Il est possible qu’il soit censuré des plateformes très prochainement. Dans ce cas, consultez notre site : www.nantes-revoltee.com. Les heures qui viennent nous diront si le gouvernement Macron est fébrile au point de mettre en scène, en pleine campagne présidentielle, la censure d’un média indépendant local.

      Nous reviendrons vers vous très prochainement. N’hésitez pas à alerter autour de vous.

      https://www.nantes-revoltee.com/%F0%9F%94%B4-nantes-revoltee-menacee-de-dissolution-%F0%9F%94%B4

    • Darmanin, le ministre qui dissout plus vite que son ombre

      Après une manifestation antifasciste à Nantes, le ministre de l’intérieur a annoncé son intention de dissoudre le collectif « Nantes révoltée », animateur d’un média alternatif local. Outil administratif conçu contre les groupes factieux, la dissolution est avant tout utilisée comme une arme de communication et de neutralisation politique.

      par Camille Polloni / Mediapart

      https://www.mediapart.fr/journal/france/260122/gerald-darmanin-le-ministre-qui-dissout-plus-vite-que-son-ombre

    • Nantes révoltée : existe-t-il des précédents de dissolution de médias en France ?

      Les historiens des médias ne trouvent aucun exemple de procédure de dissolution qui aurait visé un collectif se définissant comme un média. Sauf à remonter à l’après-guerre.
      https://www.liberation.fr/checknews/nantes-revoltee-existe-t-il-des-precedents-de-dissolution-de-medias-en-fr

      « En principe on dissout des groupuscules, des associations. Une dissolution d’un média, je n’ai pas de précédent ou d’équivalent en tête. Ou alors il faut remonter à l’interdiction de Je suis partout , journal antisémite interdit en 1944 après la Libération, comme tous les titres ayant continué à paraître après 1940. « On peut d’ailleurs noter que le ministre évite de parler de média, il parle simplement d’un groupe », poursuit Christian Delporte.

      D’ailleurs, même quand certains groupes ont été dissous, leurs médias ont pu perdurer. C’est le cas par exemple de Rouge , hebdomadaire de la Ligue communiste (ancêtre de la LCR et du NPA), qui a continué de paraître malgré la dissolution de la ligue en juin 1973. Les pouvoirs publics reprochaient alors à cette dernière l’organisation d’une manifestation non autorisée contre un meeting du mouvement d’extrême droite Ordre nouveau (également dissout dans la foulée) et des affrontements avec la police.

      Peut-on imaginer un destin similaire pour Nantes révoltée ? « On ne va pas faire de politique-fiction : le problème pour le moment, c’est qu’on ne sait pas ce que le ministre entend attaquer, précisément qui, et surtout pourquoi, avance Raphaël Kempf, avocat de Nantes révoltée. C’est à lui de le dire, on ne peut pas répondre à sa place. Mais quoi qu’il en soit l’exemple de Rouge est intéressant, on va regarder ça. »

      Sur ce point comme sur les autres, le ministère de l’Intérieur n’a pas répondu à nos questions, indiquant simplement que la procédure était toujours « en préparation », ce jeudi 27 janvier.

      « La censure gaullo-pompidolienne s’assumait à l’époque comme telle »

      « A ma connaissance, ce type de procédure est très rare, en tout cas à l’égard des médias journalistiques, abonde de son côté Alexis Lévrier, spécialiste de l’histoire du journalisme. On songe aux interdictions ou aux saisies d’ Hara-Kiri ou de la Cause du peuple , mais c’était il y a un demi-siècle, et la censure gaullo-pompidolienne s’assumait à l’époque comme telle. »

      « Je pense que Nantes révoltée n’est pas considérée ici comme un titre de presse ou comme un média journalistique mais comme un mouvement politique. Gérald Darmanin lui réserve un traitement comparable à celui qu’il a imposé à Génération identitaire . Toute la question sera de savoir si Nantes révoltée peut se prévaloir des protections réservées aux titres de presse [comme le pense le préfet de Loire-Atlantique, ndlr] », analyse le chercheur.

  • Un concert annulé sous la pression de catholiques intégristes à Nantes
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2021/12/08/un-concert-annule-sous-la-pression-de-catholiques-integristes-a-nantes_61051


    L’église Notre-Dame du Bon-Port, à Nantes, en juin 2014.
    JEAN-SÉBASTIEN ÉVRARD / AFP

    Un petit groupe de radicaux a bloqué l’entrée d’une église, à Nantes, où devait se tenir mardi soir un concert programmé par le Lieu unique. Les organisateurs et plusieurs élus de la ville dénoncent une atteinte à la liberté d’expression.

    La musicienne suédoise Anna von Hausswolff devait se produire dans une église de Nantes, mardi 7 décembre au soir, mais un groupe de catholiques intégristes l’en a empêchée. Jugeant sa musique « sataniste », ces derniers se sont cadenassés dans l’église Notre-Dame du Bon-Port, bloquant ainsi l’accès aux spectateurs.

  • [France] Plus d’un million de logements vides… On squatte qui ?
    https://fr.squat.net/2021/11/15/france-un-million-de-logements-vides-on-squatte-qui

    EN FRANCE, 1,1 MILLION DE LOGEMENTS SONT VIDES DEPUIS AU MOINS DEUX ANS Il y a quelques jours, les chiffres des logements privés vides des communes françaises ont été mis en ligne en accès libre par le gouvernement. On y apprend qu’au 1er Janvier 2019 à #Toulouse, 29 195 habitations n’étaient pas occupées, soit 11.4% […]

    #Lille #Lyon #Marseille #Montpellier #Nantes #Nice #Paris #Strasbourg

  • Comment Rennes a coupé l’herbe sous le pied d’Amazon - Rennes - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/ille-et-vilaine/rennes/comment-rennes-a-coupe-l-herbe-sous-le-pied-d-amazon-09-11-2021-1286342


    Logo d’Amazon sur un des centres de la société, à Bretigny-sur-Orge.
    (AFP)

    Opposée à l’implantation d’Amazon à la Janais, près de Rennes, la Métropole a finalisé le rachat des terrains visés par le géant du numérique, qui devra aller voir ailleurs.

    Un entrepôt d’Amazon sur la métropole rennaise, ce n’est sans doute pas demain la veille. Pour s’en apercevoir, il fallait bien prêter l’oreille lors du conseil métropolitain du 23 septembre, où l’annonce est passée comme un colis à la poste. La collectivité est sur le point de racheter à Stellantis (ex-PSA) 22 ha de son usine automobile de la Janais, au sud de Rennes. 16 millions d’euros d’argent public, apportés par la Métropole et par l’Établissement public foncier de Bretagne, sont mobilisés pour l’opération. Le hic ? Une partie de ces terrains était dans le collimateur d’Amazon, dont l’installation dans ce secteur semble enterrée pour de bon.

    « C’est plus simple d’être propriétaire des terrains que soumis à une vente qui est souvent au plus offrant », justifie à la tribune Sébastien Sémeril, vice-président à l’économie, en prenant soin de ne pas citer la firme de Jeff Bezos. « On peut se retrouver avec des occupants qui ne sont pas en adéquation avec nos objectifs ». Ces 22 ha s’ajoutent au 53 déjà dans le giron de la Métropole, rachetés en 2015 à PSA pour l’empêcher de plier bagage. La collectivité entend reconvertir le site en « laboratoire de l’industrie du XXIe siècle », tourné vers les mobilités décarbonées et le bâtiment durable. Une « vitrine » où Amazon n’avait pas sa place, aux yeux des élus. Accepteraient-ils de l’installer ailleurs ? Le Mensuel de Rennes n’a jamais eu la réponse. Les écologistes, membres de la majorité, n’ont pas fait mystère quant à eux de leur opposition.

    Cette vente entre Stellantis et la Métropole s’est faite un peu sous le manteau

    Ce projet d’implantation à Rennes est longtemps resté secret. C’est Montea, une société belge, qui avait jeté son dévolu sur ces terrains pour y construire, entre autres, un entrepôt. Elle l’aurait ensuite loué au géant de l’e-commerce. Les parcelles ont été bloquées pendant près d’un an, le temps des discussions et des études. La vente devait à l’origine intervenir fin 2020. C’était sans compter sur le refus catégorique de la Métropole. Et là aussi, les Rennais ont failli ne pas être au courant. C’est Carole Gandon, cheffe de file de l’opposition LRM, qui avait levé le lièvre en mars, dénonçant le blocage rennais. Amazon, d’ordinaire discret, avait fini par reconnaître l’existence du projet au Mensuel : « Un projet nous a été proposé et nous pourrions l’activer si les conditions étaient réunies ». Elles le sont moins que jamais.

    « Cette vente entre Stellantis et la Métropole s’est faite un peu sous le manteau », regrette une source proche du dossier, intéressée par l’arrivée d’Amazon. « En général, les territoires sont prêts à accueillir des investisseurs qui déploient des moyens, pas à se substituer à eux ». Pire, accuse-t-elle, la collectivité se serait portée acquéreur uniquement pour empêcher la pieuvre américaine de débarquer à Rennes. Ce que corrobore un autre acteur de l’affaire. De concert, ces deux sources l’affirment : « Amazon saura trouver des territoires prêts à l’accueillir, juste derrière les frontières de la Métropole ».