• Contre les soulèvements des chef.fe.s !
    https://ricochets.cc/Contre-les-soulevements-des-chef-fe-s-8349.html

    À force de voire certaines tronches revenir en odeur de sainteté, il paraissait important de rappeler quelques faits qui semblent être facilement oublié ces derniers temps, à propos des “soulèvements de la terre”, de leur origine et du passé de ses fondateur.e.s. #Les_Articles

    / #Narration, Autoritarisme, régime policier, démocrature..., #Luttes_sociales

    #Autoritarisme,_régime_policier,_démocrature...

  • Il ne suffit pas de vouloir une #écologie_antiraciste : le #zéro_déchet, la #colonialité et moi

    On parle souvent des #écologies_décoloniales. On voit moins les #écologies_coloniales interroger leur propre colonialité. C’est ce qu’on va faire ici, en étudiant la colonialité dans le zéro déchet et les écologies de la #sobriété.

    #Colonial n’est pas un compliment. Et si j’étais du mauvais côté ? Si mon #écologie était une de ces écologies coloniales qui s’ignorent ? Plus j’y pense plus c’est crédible, plus je creuse plus ça devient évident. Dans ce billet, je tente de conscientiser la dimension coloniale du #zero_waste et des écologies similaires.

    Pour ça je vais dérouler les implicites du « point de vue zéro déchet » et montrer ce qu’ils ont de problématique. L’idée est de partir du #zéro_gaspillage et d’arriver à la #décolonialité. J’essaie de baliser un parcours qui aide mes camarades écologistes à voir en quoi iels sont concerné⋅es par la #critique_décoloniale, de tracer un chemin que d’autres pourraient emprunter, sans forcément connaître cette pensée en amont.

    Je pars du zéro #gaspillage parce que c’est là où je suis, ce que je connais le mieux, mais la colonialité que je découvre concerne l’écologie de façon beaucoup plus large.

    Des écueils et une méthode

    Mais il y a des écueils. En tant qu’européen blanc issu d’une famille de colons1 je suis mal placé pour comprendre les questions de colonialité et de #racisme. Bénéficier d’avantages dans un système de pouvoir produit de l’#ignorance chez les dominant·es, une incapacité à reconnaître des choses évidentes du point de vue des dominé⋅es2.

    À supposer que je surmonte cet obstacle, je ne suis toujours pas légitime. En abordant ces sujets, je risque d’invisibiliser la voix de personnes plus compétentes que moi et sur qui s’appuie ma réflexion. Même si j’identifie des limites réelles à l’approche zéro gaspillage, je ne suis pas expert en #décolonialité.

    Alors pourquoi parler du sujet ? D’abord parce qu’on n’avancera jamais si j’attends de me sentir à l’aise pour discuter de racisme et de colonialité. Mon écologie est d’une #blanchité aveuglante : étudier sa colonialité est une façon d’adresser une partie du problème. Ensuite, parce que je ne prétends pas produire un discours scientifique ou exhaustif. Je présente un témoignage, un parcours de conscientisation personnel, limité et imparfait.

    Dans les paragraphes qui suivent, j’aborde un à un des aspects du zéro déchet. Pour chaque aspect j’émets une critique, puis je la rattache à une facette de la colonialité. C’est cette dernière qui donne une unité aux défauts présentés ici.

    Un « nous » d’humanité générale

    Préserver « nos #ressources », changer « nos modes de productions », réduire « nos #déchets » : les discours zero waste utilisent régulièrement le possessif « #nos ». Ce n’est pas un usage fréquent, mais il n’est pas anecdotique. On peut même résumer l’approche zéro gaspillage à On peut même résumer l’approche zéro gaspillage à « ne pas faire de nos ressources des déchets3 » (je souligne).

    Mais qui est derrière ces possessifs ? À quel « #nous » renvoient ces expressions ? Je ne crois pas qu’ils ciblent un groupe limité de personnes physiques, des gens qu’on pourrait compter. C’est un « nous » général, qui désigne un ensemble plus abstrait. Selon moi, il englobe toute l’humanité.

    Puisque le zéro déchet pense à l’échelle mondiale, qu’il s’intéresse à l’#intérêt_commun et est anthropocentré, son horizon semble bien être celui de l’#humanité. J’en fais l’expérience dans mes propres textes, quand j’écris « nos besoins », « notre situation » ou « notre planète » dans les articles précédents.

    Un point de vue de nulle part

    Mais les écologistes qui tiennent ces discours en France ne représentent pas toute l’humanité. Ils et elles sont situées sur toute une série de plans : social, économique, géographique… Avec ce « nous », iels endossent un point de vue désitué et désincarné, qui ne correspond à personne. Ce faisant, iels invisibilisent leur propre situation d’énonciation concrète et oublient son impact sur leurs façons d’agir et leur rapport au monde.

    Dans un mouvement inverse, iels invisibilisent la pluralité des voix et la diversité des points de vue au sein des groupes humains. En prétendant que leur voix est universelle, capable d’exprimer celle de « l’humanité », ces écologistes minorent la place des #désaccords, des #conflits et des #hiérarchies entre êtres humains.

    Ce double mouvement n’est possible que pour des personnes habituées à être légitimes, écoutées, à bénéficier d’avantages au sein d’un #système_de_pouvoir. Elles ne perçoivent pas ce que leur position a de singulier et ne s’étonnent pas que leur voix puisse énoncer des normes valables partout. Cette attitude semble correspondre à une facette de la colonialité, qui véhicule un #universalisme, voire un #universalisme_blanc.

    L’illusion d’une #humanité_unie

    Tout se passe comme si l’appartenance à la même espèce créait un lien fort entre les humains, que de ce simple fait, chaque membre de l’espèce avait des intérêts communs ou convergents. De quoi toutes et tous « nous » réunir dans même groupe : l’humanité.

    Les êtres humains auraient collectivement un intérêt commun à maintenir un climat stable et biodiversité abondante. Chacun⋅e aurait une bonne raison, même indirecte ou lointaine, d’agir dans ce sens. Par exemple, si je ne veux pas souffrir d’une chaleur mortelle lors de canicules intenses et fréquentes. Ou si j’ai peur que des guerres pour les ressources en eau, en terres fertiles, en ressources énergétiques ou en métaux adviennent sur mon territoire.

    Mais est-ce vraiment ce qu’on constate ? Partout les #intérêts_divergent, y compris dans des petits groupes. Qui a vraiment les mêmes intérêts que sa famille, ses ami⋅es ou ses collègues ? Plus le collectif est large, moins on trouve d’unité, d’uniformité et d’intérêts partagés. Les liens qu’on y découvre sont faibles, indirects et peu structurants. Chercher des #intérêts_convergents et significatifs à l’échelle de l’humanité semble largement illusoire.

    D’autant que certains ne sont même pas d’accord sur les limites de ce groupe. Qui compte comme un être humain ? Quand certains déshumanisent leurs ennemis en prétendant qu’iels sont des vermines. Que leur génocide n’en est pas un, puisqu’iels ne sont même pas « humains ». Qu’on peut en faire des esclaves, les dominer et les tuer « comme des animaux », puisqu’iels ne sont ne sont pas comme « nous ».

    Une faiblesse militante

    Pour la géographe #Rachele_Borghi, croire que nous somme toustes « dans le même bateau » est un des symptômes de la colonialité (Décolonialité & privilège, p. 110). Et c’est bien de ça qu’il s’agit : les écologies de la sobriété semblent croire que nous partageons la même situation critique, toustes embarqués dans un seul bateau-planète.

    Cette vision explique en partie l’insistance du zéro gaspillage sur la #non-violence et la #coopération. Le mouvement pousse à voir ce qui rapproche les personnes, ce qu’elles ont à gagner en collaborant. Il regarde l’intérêt général, celui qui bénéficie à « tout le monde », sans considération de #race, de #classe, de #genre, et ainsi de suite. Il passe un peu vite ce que chaque groupe a à perdre. Il ignore trop facilement les inimitiés profondes, les conflits irréconciliables et les #rapports_de_force qui traversent les groupes humains.

    Cette attitude constitue une véritable faiblesse militante. Faute d’identifier les tensions et les rapports de force, on risque d’être démuni lorsqu’ils s’imposent face à nous. On est moins capable de les exploiter, de savoir en jouer pour faire avancer ses objectifs. Au contraire, on risque de les subir, en se demandant sincèrement pourquoi les parties prenantes refusent de coopérer.

    Le spectre de l’#accaparement_des_ressources

    Plus profondément, un tel point de vue active un risque d’accaparement des #ressources. Si on pense parler au nom de l’humanité et qu’on croît que tous les êtres humains ont objectivement des intérêts convergents, il n’y a plus de conflits sur les ressources. Où qu’elles soient sur Terre, les #ressources_naturelles sont « nos » ressources, elles « nous » appartiennent collectivement.

    En pensant un objet aussi large que « l’humanité », on évacue la possibilité de conflits de #propriété ou d’#usage sur les ressources naturelles. L’humanité est comme seule face à la planète : ses divisions internes n’ont plus de pertinence. Pour assurer sa survie, l’humanité pioche librement dans les ressources naturelles, qui sont au fond un patrimoine commun, quelque chose qui appartient à tout le monde.

    Dans cette perspective, je peux dire depuis la France que j’ai des droits4 sur la forêt amazonienne au Brésil, car elle produit un air que je respire et abrite d’une biodiversité dont j’ai besoin. Cette forêt n’appartient pas vraiment à celles et ceux qui vivent à proximité, qui y ont des titres de propriété, ou même à l’État brésilien. C’est un actif stratégique pour l’humanité entière, qui « nous » appartient à tous et toutes.

    Sauf que rien ne va là-dedans. À supposer qu’on ait tous et toutes des droits sur certains #biens_communs, ça ne veut pas dire qu’on ait des droits équivalents. La forêt amazonienne m’est peut-être utile, dans un grand calcul mondial très abstrait, mais ce que j’en tire est infime comparé à ce qu’elle apporte à une personne qui vit sur place, à son contact direct et régulier.

    Les ressources naturelles sont ancrées dans des territoires, elles font partie d’écosystèmes qui incluent les humains qui vivent près d’elles. « Tout le monde » n’est pas aussi légitime à discuter et décider de leur avenir. N’importe qui ne peut pas dire que ce sont « ses » ressources, sans jamais avoir été en contact avec.

    Une attitude de colon

    Croire l’inverse, c’est faire preuve d’une arrogance crasse, adopter l’attitude d’un colon, qui arrivant de nulle part dit partout « Ceci est à moi » sur des terrains exploités par d’autres. Il faut une assurance démesurée, un sentiment de légitimité total, pour dire « nos ressources » en parlant de celles qui sont littéralement à autrui.

    Les écologistes qui adoptent ce point de vue ne semblent pas conscient⋅es que leur vision fait écho à des #logiques_prédatrices qui elles aussi, se sont parées de discours positifs et altruistes à leurs époques. Après la mission civilisatrice, la #mission_écologique pourrait prendre le relais. On ne viendrait plus exploiter les richesses des colonies pour l’Europe, mais protéger les ressources naturelles pour l’humanité. Un risque d’autant moins théorique qu’on a déjà évoqué les ambiguïtés et l’utilitarisme du zéro déchet.

    L’#impensé_colonial se manifeste aussi par une absence d’inversion des rôles. On pense le monde comme plein de ressources pour « nous », mais on ne pense jamais « chez soi » comme une ressource pour les autres. Quand on parle de l’épuisement des ressources en sable, on n’imagine pas renoncer aux plages françaises pour satisfaire les besoins d’autres pays qui veulent fabriquer du béton.

    Le « nous » d’humanité générale éclate en morceaux : son caractère fictif devient manifeste. Mis face à une #prédation qui touche à des ressources situées sur notre #territoire, nous, Français⋅es, cessons de considérer que tout est un #bien_commun et que nos intérêts se rejoignent avec ceux du reste du monde. Les crises du climat, de la biodiversité et de l’eau n’ont pas disparues. Mais notre approche ne permet plus d’y pallier.

    Une approche individualiste et dépolitisante

    Un autre défaut de l’approche zéro gaspillage est son aspect individualiste. Le zero waste veut prendre en compte les intérêts de toutes les parties prenantes, mais sa méthode d’action consiste à ne pas consulter les personnes. On s’informe sur ce qui leur arrive, sur leurs conditions de vie et de travail, mais on n’entre pas en contact avec elles. On veut agir pour ces personnes, mais sans devoir leur parler.

    Je vois trois dimensions à cette attitude. D’abord, une telle discussion est matériellement impossible : il y a trop de parties prenantes dans la production mondiale. L’ambition de toutes les prendre en considération est vouée à l’échec. Ensuite, une écologie qui imagine prendre en compte l’intérêt de toute l’humanité n’a pas besoin de parler aux autres. Elle croit pouvoir se projeter dans leurs situations et connaître leurs intérêts. Enfin, un certain mépris de classe n’est pas à exclure. On n’a pas envie de parler à celles et ceux qu’on estime inférieur⋅es : les fréquenter rend visible la #domination et les #injustices dont on profite.

    Depuis ma situation individuelle, je tente d’agir pour les autres, mais sans construire de liens explicites, de relations bidirectionnelles. C’est tout l’inverse d’une approche collective et politique. Certes, la matière et le cycle de vie des objets créent un lien invisible entre les personnes, mais il en faut plus pour créer des solidarités concrètes – pas juste des relations économiques entre clients et fournisseurs.

    Alors que le zéro gaspillage est un projet politique, dont le concept central est intrinsèquement politique, j’ai l’impression qu’il a du mal à dépasser une approche individuelle, à construire de l’#action_collective et des #solidarités. Il reste en ça prisonnier d’une époque néolibérale où les modèles mentaux partent de l’individu, parfois y restent, et souvent y retournent.

    Un risque de #paternalisme

    L’approche zéro gaspillage comporte aussi un risque de paternalisme (https://plato.stanford.edu/entries/paternalism). Si on définit l’intérêt d’autrui sans échanger avec lui, sans écouter sa voix et ses revendications explicites, on va décider seul de ce qui est bon pour lui, de ce qui correspond à ses besoins. On va considérer comme dans son intérêt » des choix que la personne rejetterait, et rejeter des choix qu’elle jugerait positifs pour elle. C’est précisément ce qu’on appelle du paternalisme : agir « dans l’intérêt » d’une personne, contre la volonté explicite de cette personne elle-même.

    Pensez aux travailleurs et travailleuses de la décharge de déchets électroniques d’Agbogbloshie au Ghana (https://fr.wikipedia.org/wiki/Agbogbloshie), qui sont interviewés dans le documentaire Welcom to Sodom (https://www.welcome-to-sodom.com). Iels expliquent que travailler là est là meilleure situation qu’iels ont trouvé, que c’est pire ailleurs : pas sûr qu’iels soient enthousiastes à l’idée d’une réduction globale des déchets. Certes, leur environnement serait moins pollué, leur santé moins en danger, etc. mais leur source de revenu disparaîtrait. Une écologie qui minore les désaccords, la diversité des points de vue et les conflits possibles montre encore une fois ses limites.

    Ce risque de paternalisme rejoint la question de la colonialité. Les Européens et les Européennes ont une longue tradition de hiérarchisation des races, qui met les blancs en haut et les personnes colonisées non-blanches en bas. Les personnes qu’on envahit, domine et tue sont présentées comme incapables de savoir ce qui est bon pour elles. Mais le colonisateur « sait ». Il est prêt à « se sacrifier » pour l’intérêt de ces peuples, qui « ne lui rendent pourtant pas ». Un tel point de vue s’exprime notoirement dans le poème raciste et colonialiste de l’écrivain Rudyard Kipling, Le fardeau de l’homme blanc (https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Fardeau_de_l%27homme_blanc).

    Mais n’est-ce pas quelque chose de similaire qu’on entend, quand j’écris dans l’article précédent (https://blog.whoz.me/zerowaste/le-point-de-vue-zero-dechet) que le zéro gaspillage consiste à mettre son intérêt direct en retrait, au profit de celui d’une personne plus loin dans la chaîne de production ? Le mépris s’est (peut-être) effacé, mais le discours sur le sacrifice altruiste est toujours là.

    Une position centrale qui interroge

    Avec la sobriété, les écologistes occidentaux trouvent une narration qui leur donne une place centrale, positive et active dans la lutte contre les injustices climatiques. Ce sont elles et eux qui proposent d’engager les sociétés contemporaines vers un #futur_désirable. Iels produisent des idées et expérimentent des pratiques qu’iels appellent à devenir la norme (#réemploi, #réparation, etc.). À la fois innovantes, précurseures, bienveillantes, ces personnes n’ont presque rien à se reprocher et plus de raison de se sentir coupables.

    Mais on devrait interroger une #narration qui vous donne la meilleure place, légitime vos choix et vos actions, sans jamais leur trouver d’aspects négatifs. Un tel #discours semble trop parfaitement bénéficier à celui ou celle qui s’y retrouve pour ne pas éveiller un soupçon.

    Je peine à ne pas voir dans la sobriété une sorte de version non-interventionniste du « #sauveur_blanc 5 ». Au lieu de prendre l’avion pour aller « aider » des enfants pauvres dans un pays du Sud, on « agit » à distance, par des effets indirects, incertains, et à moyen terme.

    On s’épargne l’aspect grossièrement raciste et paternaliste d’un « #tourisme_humanitaire » qui intervient sur place, perturbe les dynamiques locales, et laisse les conséquences à gérer à d’autres. Mais cet horizon d’agir de chez soi pour les dominés me semble prolonger des logiques similaires. On passe au sauveur « sans contact », qui sauve par un ruissellement de sobriété.

    On reste dans l’idée de porter secours aux « victimes » d’un système… dont on est l’un des principaux bénéficiaires. Un système construit par son pays, ses institutions, voire ses ancêtres… Et qui nous fabrique par notre éducation et nos socialisations.

    Des logiques d’#appropriation

    D’autant que les écologistes de la sobriété font preuve d’attitudes questionnables, qui tranchent avec leurs postures altruistes. Si j’ai les moyens d’acheter neuf, mais que je choisis l’occasion, je fais une excellente affaire, bien au-delà de l’intention écologique. On peut voir ça comme une façon pour un riche de récupérer des ressources peu chères, qui auraient sinon bénéficié à d’autres catégories sociales.

    En glanant Emmaüs et les #recycleries solidaires, les riches écolos s’introduisent dans des espaces qui ne leur étaient pas destinés au départ. Leur pouvoir économique peut même déstabiliser les dynamiques en place. Emmaüs s’alarme de la baisse de qualité des dons reçus, les objets de valeur étant détournés par des nouveaux #circuits_d’occasion orientés vers le profit ou la #spéculation (#Vinted, néo-friperies « #vintage », etc.).

    Par ailleurs, la façon dont les écologistes de la sobriété se réapproprient des pratiques antérieures questionne. Éviter le gaspillage, emprunter plutôt qu’acheter, composter, réparer, consigner : ces pratiques n’ont pas été inventées par le zéro déchet. L’approche zero waste leur donne surtout une nouvelle justification, une cohérence d’ensemble, et les repositionne au sein de la société.

    Des pratiques anciennement ringardes, honteuses, ou marginales deviennent soudainement à la mode, valorisées, et centrales quand des privilégié·es s’en emparent. L’histoire de ces usages est effacée, et les écolos les récupèrent comme marqueurs de leur groupe social. Une logique qui rappelle celle de l’#appropriation_culturelle, quand un groupe dominant récupère des éléments d’une culture infériorisée, les vide de leur signification initiale et en tire des bénéfices au détriment du groupe infériorisé.

    Une vision très abstraite

    Ma dernière critique porte sur le caractère très abstrait du zéro gaspillage. Les concepts centraux du mouvement présentent un fort niveau d’#abstraction. J’ai détaillé le cas du « gaspillage », mais on peut aussi évoquer les idées de « ressource » ou de « matière ».

    Une « #ressource » n’est pas vraiment une réalité concrète : le mot désigne la chose prise comme moyen d’un objectif, intégrée à un calcul utilitaire qui en fait une variable, un élément abstrait. La « #matière » elle-même relève d’une abstraction. Ce n’est pas un composé précis (de l’aluminium, de l’argile, etc.), mais la matière « en général », détachée de toutes les caractéristiques qui permettent d’identifier de quoi on parle exactement.

    Les dimensions géopolitiques, économiques et sociales liées à une « ressource » naturelle particulière, ancrée dans un territoire, sont impensées. Paradoxalement le zéro déchet insiste sur la matérialité du monde via des concepts qui mettent à distance le réel concret, la matière unique et spécifique.

    Le zéro déchet mobilise aussi ce que lea philosophe non-binaire #Timothy_Morton appelle des #hyperobjets : « l’humanité », la « planète », le « climat », les « générations futures »… Ces objets s’inscrivent dans un espace gigantesque et une temporalité qui dépasse la vie humaine. Ils sont impossibles à voir ou toucher. Quand on parle de « l’humanité » ou de « la planète », on cible des choses trop grosses pour être appréhendées par l’esprit humain. Ce sont des outils intellectuels inefficaces pour agir, qui mènent à une impasse politique.

    Cette fois-ci, le lien à la colonialité m’apparaît mois clairement. Je saisis qu’il y a un lien entre ces abstractions et la modernité intellectuelle, et que la #modernité est intimement liée à la colonisation. J’ai déjà parlé de la dimension calculatoire, optimisatrice et utilitariste du zéro déchet, mais la connexion précise avec la colonialité m’échappe6.

    Balayer devant sa porte

    Bien sûr, tout ce que je dis dans ce billet vaut aussi pour mon travail et les articles précédents. Mes critiques concernent autant le zéro déchet en général que la manière spécifique que j’ai de l’aborder. La colonialité que je reconnais dans le zero waste ne m’est pas extérieure.

    Et encore, ma position sociale et raciale font que je passe forcément à côté de certaines choses. Je sais que mes textes sont marqués de colonialité et de blanchité, par des aspects que je ne perçois pas, ou mal.

    Alors que la blanchité de l’écologie est le point de départ de ma réflexion, j’ai échoué à penser directement le lien entre suprématie blanche et sobriété. Cette réflexion sur la colonialité pourrait n’être qu’un détour, un moyen de ne pas aborder le problème, en en traitant un autre.

    Dans l’impasse

    Le système économique que le zéro gaspillage nous fait voir comme absurde a une histoire. Il est l’héritier de la colonisation du monde par l’Europe depuis le 15e siècle. Il naît d’un processus violent, d’exploitation et de #dépossession de personnes non-blanches par les européens. Son racisme n’est pas un aspect extérieur ou anecdotique.

    Une écologie qui veut sérieusement remettre en cause ce système ne peut pas être composée que de personnes blanches. Au-delà de ses « bonnes » intentions7, une #écologie_blanche est condamnée à reproduire des logiques de domination raciale et coloniale. En ne prenant pas en compte ces dominations, elle prolonge les façons de faire et de penser qui ont conduit à la crise climatique.

    Mais il ne suffit pas de vouloir une écologie décoloniale et antiraciste : il faut comprendre le problème avec l’écologie qui ne l’est pas. C’est ce j’ai tenté de faire dans cet article, malgré ma compréhension limitée de ces sujets. Le risque d’être imprécis, insuffisant, ou même erroné m’a semblé plus faible que celui ne pas en parler, ne pas ouvrir la discussion.

    Et pour qu’elle continue, je vous invite à vous intéresser à celles et ceux qui m’ont permis de recoller les morceaux du puzzle, de reconnaître un motif colonial dans le zéro gaspillage. Ils et elles ne parlent jamais de zéro déchet, rarement d’écologie, mais sans leurs apports, cet article n’existerait pas.

    En podcast

    Kiffe ta race (Rokhaya Diallo, Grace Ly)
    Le Paris noir (Kévi Donat)
    Code Noir (Vincent Hazard)
    Des Colonisations (Groupe de recherche sur les ordres coloniaux)
    Décolonial Voyage (Souroure)
    Décoloniser la ville (Chahut media)
    Isolation termique (Coordination Action Autonome Noire)
    Je ne suis pas raciste, mais (Donia Ismail)

    En livre & articles

    L’ignorance blanche (Charles W. Mills)
    Décolonialité & Privilège (Rachele Borghi)
    Amours silenciées (Christelle Murhula)
    La charge raciale (Douce Dibondo)
    La domination blanche (Solène Brun, Claire Cosquer)
    Le racisme est un problème de blancs (Reni Eddo-Lodge)
    Mécanique du privilège blanc (Estelle Depris)
    Voracisme (Nicolas Kayser-Bril)

    En vidéo

    Histoires crépues

    Notes

    Mes grands-parents et mon père naissent dans le Protectorat français de Tunisie. Ma famille quitte la Tunisie six ans après l’indépendance, lors de la crise de Bizerte. ↩︎
    J’hérite de cette idée générale de sa version spécifique proposée par Charles W. Mills dans son article L’ignorance blanche. ↩︎
    On retrouve cette idée dans Recyclage, le grand enfumage en 2020, même si la formulation de Flore Berligen (p. 15) est plus subtile. À l’inverse, cet article de 2015 reprend littéralement la formule. ↩︎
    Pas au sens de « droit » reconnu par un État ou une structure supra-nationale. C’est un droit au sens de revendication légitime, qui possède une valeur impersonnelle et qui mérite d’être prise en compte par tous et toutes, indépendamment de qui formule cette revendication. C’est un usage du mot « droit » qu’on retrouve en philosophie. ↩︎
    Toutes les personnes qui font du zéro déchet et prônent la sobriété ne sont évidemment pas blanches. Mais vu la quantité de blancs et de blanches dans le mouvement, on ne peut pas faire abstraction de cette dimension pour réfléchir à cette écologie. ↩︎
    Ma copine me souffle que le lien est simple : tout notre système intellectuel (politique, épistémologique, etc.) est produit par des colonisateurs. Il accompagne et légitime la colonisation. Même si je suis d’accord, c’est trop long à détailler à ce stade de l’article. ↩︎
    N’oubliez pas : le racisme n’est jamais une question d’intention. Ce sont les effets concrets et la domination qui constituent un acte comme raciste, pas l’intention de la personne qui le commet. ↩︎

    https://blog.whoz.me/zerowaste/il-ne-suffit-pas-de-vouloir-une-ecologie-antiraciste-le-zero-dechet-la-col
    #dépolitisation #individualisme #innovations #second_hand

  • États-Unis. Dans les universités, une campagne maccarthyste pour protéger Israël

    Après de fortes mobilisations dans les plus grandes universités américaines contre la guerre que mène Israël à Gaza, vient le temps du retour de bâton, renforcé par l’administration toute puissante de Donald Trump. Sur les campus, pour les soutiens du peuple palestinien, c’est la chasse aux sorcières, qui n’épargne pas les voix juives.

    Sylvain cypel :

    Un des exemples les plus absurdes de cette situation est la caractérisation d’« antisémite » de tout partisan de la cause palestinienne qui utilise l’expression « from the River to the sea » (« du fleuve à la mer », c’est-à-dire, du Jourdain à la Méditerranée, en référence au territoire de la Palestine historique.).Les pourfendeurs du « nouvel antisémitisme » y voient un refus caractérisé de « reconnaitre l’existence de l’État d’Israël », passible de poursuites. Or, l’expression « du Jourdain à la mer » est quotidiennement exprimée par d’innombrables dirigeants israéliens et leurs soutiens aux États-Unis pour manifester leur désir de s’emparer en totalité de ce même territoire, souvent accompagné explicitement du désir d’expulser la totalité des Palestiniens qui y résident – et ce, sans être jamais menacés de la moindre sanction.

    #Palestine
    #Israël
    #narration
    #résistance

  • #Visualizing_Palestine

    Palestine is the subject of more than a century of colonial narratives upheld by imperial empires, which sustain the brutal system of Israeli settler colonialism and apartheid we see today. Although the basic facts and root causes of the Palestinian struggle are well-documented, they are frequently denied or obscured by those shielding Israel from accountability. Narrative work is about building spaces to uplift aspirations for liberation, and reach people who want to deepen their understanding and action in partnership with the Palestinian people.

    Visualizing Palestine creates narrative interventions that convey the urgent and the actionable. We strive to capture not just stories of struggle, but of solidarity, sumud (steadfastness), and inspiration. Our visual tools ensure that factual, liberatory narratives about Palestine are visible, accessible, and interconnected with those of other movements working for collective liberation.

    https://visualizingpalestine.org
    https://vimeo.com/373838912

    Et un #livre :


    https://visualizingpalestine.org/book

    #Palestine #visualisation #Israël #cartographie #infographie #narration #contre-narration

  • „Wir sind im postfaktischen Journalismus angekommen“ – Ehem. NDR-Jo...
    https://diasp.eu/p/17114473

    „Wir sind im postfaktischen Journalismus angekommen“ – Ehem. NDR-Journalist Patrik Baab im Gespräch

    Druschba FM Geteilt September 7, 2024

    Der #Krieg in der #Ukraine zieht sich zunehmend in die Länge – ein Ende ist weiterhin nicht in Sicht. Die #EU hat nun kürzlich, trotz des Widerstandes von Viktor Orbán aus Ungarn, ein weiteres Hilfspaket in Höhe von 50 Milliarden Euro verabschiedet. Damit wird zum einen der Staatsbankrott der Ukraine verhindert und zum anderen das Kriegsgeschehen in die Länge gezogen. Weitere zahlreiche Menschen müssen für diese #Politik mit ihrem Leben bezahlen und das, obwohl der russische Präsident Wladimir Putin erst kürzlich in einem Interview mit Tucker Carlson betont hat, dass er offen für eine friedliche Beilegung des Konfliktes ist. Mit dem Ausbruch des Krieges in der (...)

  • Préjugé ! « Les immigrés veulent islamiser l’Europe »

    Derrière le préjugé de « l’#islamisation » de l’Europe se trouvent des stéréotypes anciens contre l’islam et les musulmans ainsi que des enjeux mémoriels autour de la colonisation et de la décolonisation. À cela s’ajoutent des théories d’extrême droite complotistes, comme celle du « grand remplacement ».

    Voici les ingrédients du cocktail :
    Mettre une bonne dose de crainte de la #mondialisation (sans trop savoir pourquoi, ça fait drôlement peur).
    Ajouter une grosse pincée de #racisme.
    Arroser le tout de #religion.
    Saupoudrer d’un peu de « grand remplacement ».
    Et vous obtenez un préjugé : « Les immigrés veulent islamiser l’Europe ».

    L’Europe à l’aune des décolonisations

    « Derrière cette peur d’une islamisation de la France ou de l’Europe par une ’#invasion' d’immigrés musulmans, il y a, sous-jacent, un certain nombre de préjugés : l’islam ne serait pas compatible avec la #culture_européenne, les musulmans constitueraient un groupe homogène qui chercherait à imposer sa culture et sa religion aux pays hôtes », explique l’historien #John_Tolan. À ces #stéréotypes anciens contre l’islam et contre les musulmans s’ajoute une #mémoire, encore vive et pas tout à fait pacifiée, celle de la #colonisation et de la #décolonisation. Ce préjugé, comme bien souvent, se nourrit d’histoire. Il mobilise #Charles_Martel qui arrête les Arabes à #Poitiers en #732, les #Ottomans qui font le #siège_de_Vienne en #1529 et #Charles_de_Gaulle, en 1962, qui craint que #Colombey-les-Deux-Églises ne devienne « #Colombey-les-Deux-Mosquées ».

    La peur d’une islamisation de l’Europe naît au lendemain de la #Seconde_Guerre_mondiale, quand l’industrie européenne en manque de main d’œuvre bon marché fait venir en masse des immigrés, bien souvent issus des anciennes colonies : des Indiens et des Pakistanais vers le Royaume-Uni, des Maghrébins et des Sénégalais vers la France, et des Turcs, vers la Belgique et l’Allemagne. Les mêmes questionnements surgissent : faut-il les intégrer à la communauté nationale ou les laisser à part, dans l’idée d’un départ à plus ou moins court terme ?

    Le « grand remplacement », une théorie complotiste

    La question se pose différemment à partir des années 1970, quand s’affirme un #islam_politique. De nouvelles craintes apparaissent, attisées par des délires complotistes. Les élites européennes, évidemment corrompues, favoriseraient ce mouvement, prêtes à vendre leur civilisation pour une poignée de pétro-dollars. Un pacte secret aurait même été signé avec la Ligue arabe afin d’islamiser l’Europe. Une littérature raciste et complotiste alimente ces théories. C’est là que l’on retrouve l’essayiste d’extrême droite #Renaud_Camus, qui publie en 2011 Le Grand Remplacement.

    Ces théoriciens, issus de l’#extrême_droite conspirationniste, ne visent pas seulement les musulmans mais aussi ceux qu’ils considèrent comme leur complices, qu’ils appellent les #islamo-gauchistes. Leurs écrits conduisent à de terribles passages à l’acte, comme par exemple, toujours en 2011, #Anders_Breivik qui attaque de jeunes militants travaillistes sur l’île d’Utøya en Norvège et provoque la mort de 85 personnes. Breivik ne visait pas des musulmans mais celles et ceux qui, selon lui, organisaient la « #colonisation_islamique » de l’Europe.

    La théorie complotiste du « grand remplacement », en soit intenable, repose sur une idée fausse : une Europe historiquement homogène par sa population, sa religion. « Il est certain que l’Europe de 2072 ne sera pas celle de 2022, tout comme celle de 2022 n’est pas celle de 1972. Mais l’Europe ne sera submergée ni par l’immigration ni par l’islamisation », explique John Tolan. Sinon par une invasion de #peurs et de préjugés !

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/histoire-des-prejuges/prejuge-les-immigres-veulent-islamiser-l-europe-4609034
    #préjugés #idées_reçues #migrations #islam #grand_remplacement #croyances #narration #islamo-gauchisme #complotisme #idées-reçues

  • We keep hearing about ‘legitimate concerns’ over immigration. The truth is, there are none

    Immigrants aren’t to blame for a society designed to benefit the richest – and it’s time Labour started telling the public so.

    Immigration is why your wages are low, or why you can’t get a decent job. It’s why you feel anxious about where you live, and why so many feel the pace of change has been too quick. People arriving on small boats are unlikely to subscribe to “British values” and Muslims need to integrate better – “they” aren’t like you.

    These statements make up the longstanding political orthodoxy on immigration. It is a doctrine that refuses to budge but must be tackled head-on – especially if politicians are as outraged by the recent violence as they say they are. The situation demands it. In the past two weeks, hotels housing people seeking asylum were set ablaze in Rotherham and Tamworth, a racial checkpoint was set up in Middlesbrough, and immigration advice centres were placed on a far-right target list.

    Most mainstream politicians agree that these are the actions of an extreme group of racists. But what they miss is the wider political atmosphere that bred such a violent, racist politics – which didn’t just come about because of videos from Stephen Yaxley-Lennon (Tommy Robinson). Westminster must take a long, hard look at itself: what many politicians now condemn, they also had a hand in manufacturing.

    The political “centre” usually reacts to the far right by denouncing its methods and distancing themselves from its coarse, racist rhetoric – but ultimately conceding to its underlying argument. In the days after the general election, Tony Blair advised Keir Starmer that to ward off the far right, he should celebrate what is good about immigration but be sure to “control” it. No matter how respectable and sensible such advice may seem to some within our political classes, the sentiment that “controlling” immigration is a way to appease socially conservative voters is one cause of the corrosiveness.

    Why? Because it implies that a fear of immigration is a legitimate concern, and that reducing immigration is the appropriate method to assuage that fear. It is this sentiment that could shape what comes next. One Conservative commentator has already suggested that reducing immigration is at least part of the picture in responding to the violence. In an acutely uncomfortable TV interview about the riots with the independent MP Zarah Sultana (recently suspended from Labour for voting to scrap the two-child benefit cap), Ed Balls maintained that “if you fail to control and manage immigration properly then things go wrong”.

    Are concerns about immigration “legitimate”? Demonstrably, no. People who arrive in the UK aren’t to blame for an economy designed to benefit the richest while exploiting and abandoning the poorest – immigration is not a significant causal factor of low wages and it’s not why people have insecure jobs. Anti-immigrant feeling isn’t a natural, inevitable reaction to change either. One study found areas with low levels of immigration had some of the highest proportion of leave voters in them – a vote that was at least partly motivated by anti-immigrant concerns. No: it is mainstream politicians and certain sections of the media that summon these feelings. They characterise certain groups of people, usually those who aren’t white (or not-quite-white), as a cultural threat – often targeting Muslims, no matter where they were born.

    The “legitimate concerns” in this case are illegitimate. Admitting this doesn’t mean dismissing what people are saying. Equally, engaging people with these views need not lead to legitimisation. The choice is not ignore or accept. Politics is about persuading people of another way; to think this can’t be done is patronising as well as dangerous.

    The government could change the narrative by making the history of empire and migration a statutory party of the curriculum, and by actively countering racism in the press, among opposition parties and within its own ranks. But it could also use this moment to change people’s material circumstances by getting rid of “hostile environment” policies and providing safe routes of travel (one of the only viable solutions to stop people from having to cross the Channel). It could also make visas cheaper, provide better housing, simplify labyrinthine Home Office processes and end temporary, exploitative visas, giving people the ability to come here on decent terms and stay if they want to.

    This boldness should be extended beyond immigration. The government should tax the richest, invest in public services and do what’s needed for a just transition from fossil fuels. This all matters in and of itself to improve people’s lives, but it is also a necessary response to what has happened. It would be a mistake to characterise the far-right riots as a cry of desperation from the poor: that ignores the racism at play and the many working-class people who are actively opposed to this kind of politics, including minorities. But making the country a fairer place, that is easier and better to live in, would help create a future for people to invest in – an alternative to the xenophobic, inward-looking allure of the right.

    This would, though, require a quite remarkable change of tack. The Labour government is gearing up for cuts, and one of the party’s attack lines in the election was that the ultra-hostile Tories were too liberal on immigration. But they should take notes from the vibrant anti-racist demonstrations, which project a more positive vision of the kind of country we can be.

    The reasons behind the recent violence are many and complex – it cannot be neatly chalked up to the immigration debate alone. But the anti-immigrant sloganeering needs to stop: whether it’s the appeasing of “legitimate concerns”, a commitment to “stop the boats” or the more-acceptable-in-polite-society promises to put “controls on immigration”. They have all played their part in leading us here. If politicians want to understand the far-right violence, this is one of the places they must start.

    https://www.theguardian.com/commentisfree/article/2024/aug/13/immigration-immigrants-society-rich-labour-public

    #problème #migrations #vérité #aucun_problème #réfugiés #idées_reçues #narration #contre-narration #bouc_émissaire #peur #économie #politique #environnement_hostile #hostile_environment #pauvres #riches #racisme #UK #Angleterre #stop_the_boats

    via @freakonometrics

    ping @karine4 @_kg_

    • #Hostile_Environment: How Immigrants Became Scapegoats

      How migrants became the scapegoats of contemporary mainstream politics

      Longlisted for the 2019 Jhalak Prize. From the 1960s the UK’s immigration policy - introduced by both Labour and Tory governments - has been a toxic combination of racism and xenophobia. Maya Goodfellow tracks this history through to the present day, looking at both legislation and rhetoric, to show that distinct forms of racism and dehumanisation have produced a confused and draconian immigration system. She examines the arguments made against immigration in order to dismantle and challenge them. Through interviews with people trying to navigate the system, legal experts, politicians and campaigners, Goodfellow shows the devastating human costs of anti-immigration politics and argues for an alternative.

      This new edition includes an additional chapter, which explores the impacts of the 2019 election and the ongoing immigration enforcement during the coronavirus pandemic.

      https://www.versobooks.com/products/777-hostile-environment

      #livre

  • « Ma vie, narrée sur le mode récitatif, est un excellent barbiturique. Pourquoi vous obstiner à prendre, en plus, votre Optalidon de mort ? Ma voix et ma Gitane devraient vous suffire. »

    (Anick raconte à Jane sa vie pour l’endormir le soir)

    #moifictif #récit #narration

    NB à Fresnes elles ne sont que deux femmes

  • La Cavale, Partie II, Chapitre IX

    Une nouvelle arrivante, âgée, très sale, probablement alcoolisée.

    Simone s’en plaint, Albertine :
    « À l’unisson, je peste avec conviction, dirigeant toutefois mes imprécations vers « les salauds qui emmerdent encore les gens à cet âge-là ». »

    « Je remarque l’iris, très beau, de ce marron brillant des noisettes, et à nouveau la pitié me serre le kiki. »

    [...]

    « À sa manière de taper la paillasse, on devine que ce n’est pas la première fois ; pour déplier ses berlues, elle a retrouvé la vivacité de ses vingt ans. »

    Le matin au réveil bruit bizarre, Simone est énervée. Narration brillante, suspense, en fait c’est « Grand mère » qui se gratte.

    La vieille est très vieille et abîmée surtout ses pieds. Albertine les lui lave et lui soigne à la fin du chapitre.

    #solidarité #arrivéeenprison #autorité #antimatons #vieillesse #narration #suspense

  • L’Inexploré - Pierre Legendre
    https://www.youtube.com/watch?v=8zkdFbCeRLU

    Pierre Legendre, à l’écart du brouhaha médiatique et des idéologies à la mode, a tracé patiemment, sur plus de soixante ans, le chemin de l’anthropologie dogmatique. Il est revenu, en la maison qui l’a accueilli dans ses premières années d’étude des manuscrits médiévaux, l’École des chartes, pour livrer « à la jeunesse désireuse des lois » le suc de son labeur.

    Dans le droit fil de « De la Société comme texte » (2001) et en résonance avec ses conférences données au Japon en 2004 « Ce que l’Occident ne voit pas de l’Occident », dans un style dépouillé, Pierre Legendre découvre ce qui fait tenir debout, enlacés, l’humain et la société. Quel meilleur guide que Piero della Francesca pour ouvrir nos yeux à l’invisible ?

    https://arsdogmatica.com

    #chrétienté #anthropologie_dogmatique #langue #institution #civilisation #montage #scène #individu #personne #fiction #Piero_della_Francesca #principe_de_réalité #religion #ritualité #pacte_dogmatique #faille_institutionnelle #modernité #droit_naturel #droit_romain #occident #papauté #activisme_juridique #contrat #protestantisme #universalisme_politique #impératif_libéral #révolution_protestante #révolutions #Europe #narration_totémique #chorégraphie #logiques_contraires #tiers-terme

  • Telling the story of EU border militarization

    Addressing and preventing European border violence is a huge but necessary strategic challenge. This guide offers framing messages, guiding principles, and suggested language for people and organisations working on this challenge. It emerges from a process of discussion online and in-person between over a dozen organisations working in the European migrant justice space.

    The European Union’s external borders are rapidly becoming more expansive and more dangerous. Europe’s border regime is costing lives, destabilising countries beyond European borders, and driving widespread abuse - and its budget and power is increasing. Meanwhile, the migration justice movement is under-resourced and often necessarily composed of organisations working on a single significant element of the vast EU border regime.

    A key part of successfully challenging Europe’s border regime is being able to describe and expose it, by telling the same story about the dangers it poses across the continent. For the last few months, a number of organisations involved in human rights and migration have worked together to produce this guide; which provides that story, as part of a narrative guide to communicating about border militarisation and its consequences.

    https://www.statewatch.org/publications/reports-and-books/telling-the-story-of-eu-border-militarization
    #ressources_pédagogiques #militarisation_des_frontières #frontières #asile #migrations #réfugiés #brochure #manuel #guide #justice_migratoire #narration #externalisation #Frontex #business #complexe_militaro-industriel #lobby #industrie_militaire #technologie #morts_aux_frontières #mourir_aux_frontières #menace #violence #justification #catégorisation #récit #contre-récit

  • La peste noire, Patrick Boucheron
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-la-peste-noire

    #Patrick_Boucheron propose une grande enquête interdisciplinaire autour de la pandémie de peste au milieu du XIVe siècle.

    « Nous sommes confrontés à un #événement de #longue_durée, et il serait bien naïf de prétendre confiner notre conception de la peste noire à une chronique des années 1347 à 1352 en Europe occidentale » (...) « Les progrès conjoints de l’archéologie funéraire et de l’anthropologie, poursuit l’historien, mais aussi de la microbiologie et des sciences de l’environnement, ont révolutionné l’approche de cette pandémie ».

    j’écoute tardivement cette série de 2020-2021, extraordinaire d’érudition (et pas trouvée ici, à ma grande surprise ; pour ma part, lambin, elle était dans une pile « à écouter » depuis longtemps)

    « L’hypothèse, indique Patrick Boucheron, ne consiste pas seulement à réévaluer le rôle des réseaux vénitiens de Tana dans la propagation de la peste, il est de renverser le catastrophisme apocalyptique de la vision du siège de Caffa pour comprendre que l’épidémie n’est pas fille de la guerre mais de la paix, et qu’elle peut remonter les circuits des échanges et des alliances. »

    [...]

    « C’est donc bien à l’histoire décloisonnée d’un monde interconnecté qu’elle nous convie, nous dit Patrick Boucheron, un monde dont le cœur battant n’est pas en Europe, où se situent seulement les terminaux périphériques des réseaux marchands, mais plus à l’est, en ce centre de gravité de l’Eurasie alors dominée par la Horde d’or. »

    https://www.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/2021/09/17721348-2539-43c8-9e8f-f3983ba097ed/860_loiseau-cartepestexivesiecle.webp

    Carte de Julien Loiseau, intitulée, « Les routes de la peste noire », dans « l’Atlas Global » de Gilles Fumey, Christian Grataloup et Patrick Boucheron, en 2014. - Julien Loiseau / Les arènes

    #peste #Marseille #histoire #histoire_des_sensibilités #imagination #historiographie #mort #mort_de_masse #déni #travail_des_femmes #médecine #épidémie #histoire_environnementale #santé_globale #démographie #catastrophe_démographique #littérature #théâtre #peinture #archives #théorie #pensée #narration #rats et #marmottes_alpines #paléogénomique #Horde_d'or #Inde #Mandchourie #l'impossible_sépulture démentie par l’#archéologie_funéraire ... #exotisme_épidémiologique

    • cette série là, tu n’hésiteras pas, @arno, à ne pas la faire écouter aux enfants, sauf dispositions spéciales. c’est une version lettrée, avec une forte dimension historiographique, de Periclès « qui n’est pas un collègue » (Loraux) à la critique du matriciel Ariès (histoire des sensibilités), le tout truffé de références effectivement pluridisciplinaires. non sans légèreté. dans le premier épisode, par exemple, il reprend la lecture de Freud pour mettre en cause les gargarismes contemporains sur le « travail du deuil ». ailleurs il a la coquetterie de citer l’avènement de Trump comme un évènement sans doute lui aussi de longue durée quant au devenir de la véridicité.

      (qu’il ait fait le macronard illustre la force du légitimisme centriste ?)

      Ça tombait bien, trop bien : ça tombait mal. Face au curieux hasard qui plaçait l’épidémie de Covid-19 sur sa route au moment où il devait entamer, au Collège de France, son cours sur la peste noire, l’historien Patrick Boucheron a failli renoncer. Rien de plus trompeur, explique-t-il en effet, que la fausse évidence de la « concordance des temps », rien de plus hasardeux que la recherche d’écho et de similitudes qui rendraient le passé moins lointain, le présent moins opaque. Puisque les rapports existent néanmoins, puisque ça a à voir malgré tout, que peut dire l’historien du coronavirus, et de quoi l’histoire de la peste est-elle faite ? Que nous apprend la #science, et que transporte l’#imaginaire ? C’est à un regard neuf et à une histoire globale que Patrick Boucheron nous invite.

      https://www.lepoint.fr/editos-du-point/sebastien-le-fol/patrick-boucheron-la-peste-c-est-un-mal-qu-on-ne-peut-pas-dire-31-01-2021-24
      #paywall

    • il est possible d’éviter la rebutante intro de Radio F/ Collège de France en utilisant la version de fr Q disponible parmi les podcasts L’été du Collège de France dont la mise en onde est digne de l’objet et de son traitement je pige pas pourquoi il faut donner sur RF une version dégradée

  • Pour les amateurices de #jeu ici, j’ai adoré Alice is missing, et son tour de précautions.

    Une des choses les plus marquantes pour moi dans ce jeu, ce sont les différentes attention au bien-être des joueurs. Différentes modalités permettent à chacun·e d’exprimer ce qui lui est inconfortable, des cartes sont même dédiées à cela.

    Un tour de jeu est consacré à l’expression par chacun.e des joueureuses de ses limites. Un passage des règles de jeu est même dédié aux précautions liées à la plateforme électronique d’échange utilisée pour le jeu, mettant en garde les joueurs des possibilités de surveillance et de mauvaise interprétation des échanges, en fonction des pays.

    Je n’ai jamais vu ce genre de précaution dans d’autres jeux avant. Pour avoir joué des parties de jeux de rôle, adolescente, où une bête campagne de donjon et dragon pouvait se finir en viol collectif ou autres joyeusetés du genre, je dois dire que j’aurai apprécié ce temps de discussion préalable, et de prise en compte des genres et limites personnelles autour de la table.

    https://peptimiste.yoboom.xyz/posts/aliceismissing

    #jeux #jeuxdesociete #jeuderole #narration

    • Je n’y ai jamais joué, mais j’ai vu une telle idée de gérer la « zone de confort » des joueurs dans la notion de « Horror contract » du jeu Kult (qui m’a l’air d’être plus dans l’esprit Hellraiser que Twin Peaks…).

      C’est expliqué par Seth Skorkowsky à la 10e minute de sa présentation du jeu :
      https://www.youtube.com/watch?v=S0XzMbQwEwU

      (Après, Kult je suis pas prêt d’y jouer, "Contract" ou pas : je joue avec mes enfants, alors même avec une gestion des « zones de confort », ça me semble pas trop jouable.)

  • ⚡️Valence : mobilisation contre le gaspillage énergétique des publicités et enseignes lumineuses 🌟
    https://ricochets.cc/%E2%9A%A1%EF%B8%8FValence-mobilisation-contre-le-gaspillage-energetique-de

    Dans la nuit du samedi 18 février, des militantes et militants d’Extinction Rebellion Vallée de la Drôme ont recouvert des publicités lumineuses et éteint des enseignes de magasins pour dénoncer le gaspillage d’énergie, dans le cadre d’une action nationale intitulée « Rallumons les étoiles ». #Les_Articles

    / #Catastrophes_climatiques_et_destructions_écologiques, #Résistances_au_capitalisme_et_à_la_civilisation_industrielle, #Narration

  • Danse des agrions et troupeau d’hominidés Sapiens Sapiens
    https://ricochets.cc/Danse-des-agrions-et-troupeau-d-hominides-Sapiens-Sapiens_nouvelle-poetico

    Un petit voyage temporaire dans une 4e dimension, une parenthèse spatio-temporelle par une après-midi d’été caniculaire... Danse des agrions et troupeau d’hominidés Sapiens La chaleur écrasante parfumée au pin laisse petit à petit place aux rivages ombragés et presque frais de la petite rivière. Une plage de graviers miniature m’appelle près d’un trou d’eau. J’observe, je me fond dans le paysage. Sous les arbres gigantesques, l’eau s’écoule sans fin entre les galets et les berges moussues. J’écoute les (...) #Les_Articles

    / #Vallée_de_la_Drôme, #Ecologie, Poésie & Nouvelles, #Narration

    #Poésie_&_Nouvelles

  • Vous êtes nos guerriers ... Merci !
    https://ricochets.cc/Vous-etes-nos-guerriers-Merci.html

    Dans le délire où nous nageons, je veux faire une révérence

    aux #Gilets_jaunes rats des champs ou rats des villes

    je n’oublie pas qu’ils m’ont redonné la joie politique

    alors que je me sentais mort et seul

    dans un monde de mensonge, cauchemar et destruction

    Dans ce qui nous attends, eux, leurs corps et leur force

    sont toujours notre avenir

    mélangé avec tous les magnifique qui se battent

    Merci à la collectivité des révoltes de (...) #Les_Articles

    / #Narration, Gilets jaunes, Révoltes, insurrections, débordements..., Démocratie directe, communes libres...

    #Révoltes,_insurrections,_débordements... #Démocratie_directe,_communes_libres...

  • Gilet jaune, j’ai passé six mois avec un bracelet électronique
    https://ricochets.cc/Gilet-jaune-j-ai-passe-six-mois-avec-un-bracelet-electronique.html

    Je partage cette tribune que j’ai écrite pour Reporterre. Mercredi 17 novembre, anniversaire des #Gilets_jaunes, Stéphane Trouille ne sera pas de la fête. Condamné « injustement » en 2018, le reporter vit depuis six mois avec un bracelet électronique. Sa détermination à lutter, elle, « n’a pas faibli », tire-t-il comme bilan dans cette tribune. Stéphane Trouille lors de l’Assemblée des assemblées des Gilets jaunes, à Commercy (Meuse), en 2019. - CC nk1/fokus21 Le reporter Stéphane Trouille, numéro d’écrou (...) #Les_Articles

    / Révoltes, insurrections, débordements..., Gilets jaunes, #Procès,_justice,_répression_policière_ou_judiciaire, (...)

    #Révoltes,_insurrections,_débordements... #Narration

  • À Valence, des soutiens de Zemmour déclenchent une bagarre dans une manifestation féministe
    https://ricochets.cc/A-Valence-des-soutiens-de-Zemmour-declenchent-une-bagarre-dans-une-manifes

    On partage cette enquête de Street press qui revient sur l’altercation qui a eu lieu pendant le rassemblement contre les violences faites aux femmes à Velence le 25 novembre dernier. Après les attaques fascistes du mois d’août dernier dans les cortèges contre le pass sanitaire. No pasaran ! À Valence, comme à Paris quelques jours plus tôt, des militants d’extrême droite ont perturbé une manifestation féministe et déclenché une bagarre. StreetPress a identifié ces gros bras qui militent et collent des (...) #Les_Articles

    / #Féminisme, #Narration

  • « On n’est pas venu vous dire ce qu’il faut faire »
    https://ricochets.cc/On-n-est-pas-venu-vous-dire-ce-qu-il-faut-faire.html

    « On n’est pas venu vous dire ce qu’il faut faire » Récit d’une semaine de rencontre avec des zapatistes venus du Mexique(1) en vallée de la Drôme... Ils l’avaient annoncé dès octobre 2020 : une délégation d’environ 150 zapatistes et membres de collectifs indigènes du Mexique effectue en ce moment un voyage "pour la vie" à la rencontre des aspirations d’autres "mondes" qui poussent ici et là ; à la rencontre des peuples, des collectifs, des citoyen.ne.s du monde qui inventent, se bougent et refusent de se (...) #Les_Articles

    / Révolution , #Mouvement_Zapatiste, #Narration, Vidéos, films...

    #Révolution_ #Vidéos,_films...

  • Fin du récit de la caravane à vélo vers Madrid
    https://ricochets.cc/Fin-du-recit-de-la-caravane-a-velo-vers-Madrid.html

    Suite et fin du récit de la caravane à vélo partie de Mirabel et Blacons mi-juillet et qui est arrivée à Madrid le 12 août pour le grand rassemblement convoqué sur place. 3e semaine avec la caravane à vélo De Anères à Tabuenca... Tabuenca. Un village à la tranquillité saisissante quand on arrive des pleine agricoles de l’Erbre. Un peu plus haut dans les reliefs arides, les gens du village nous indiquent un petit coin de paradis pour envisager notre journée de repos. Après 50 km sous une chaleur (...) #Les_Articles

    / #Mouvement_Zapatiste, #Narration, Vidéos, films...

    #Vidéos,_films...

  • L’histoire à la carte

    Fascinantes #cartes_anciennes, portulans, atlas et planisphères… Quand les Anciens abattent leurs cartes et les cartographes prennent le large, c’est une aventure, celle de la Société de Géographie ou celle des cartographes de l’#imaginaire. Allez, hissez haut !

    https://www.franceculture.fr/emissions/serie/l-histoire-a-la-carte
    #cartes #cartographie #histoire #cartographie_historique #narration

    via @karine4
    ping @visionscarto

    • Épisode 1 : Quand les Anciens abattent leurs cartes

      Imaginer le monde et se représenter la Terre n’est pas une évidence. Les cartes, #atlas ou autres #mappemondes n’ont pas toujours existé. Comment la cartographie s’est-elle développée de l’Antiquité au Moyen Âge ?

      Comment imaginait-on la Terre avant l’invention de la mappemonde ? Jusqu’au VIe siècle avant J.-C., la description de l’espace terrestre était l’affaire des textes littéraires. Dans L’Iliade, Homère l’imaginait hors de toute théogonie : « un disque plat, entouré du fleuve Océan où de puissantes colonnes supportent le ciel ». Peu à peu, l’observation des astres se développe tout comme la géométrie, l’art de mesurer la Terre. La géographie se rationalise et la Terre peut être représentée dans sa globalité.

      Claude #Ptolémée marque un tournant dans le savoir géographique. Mathématicien, astronome alexandrin du IIe siècle, sa Géographie apparaît comme une synthèse de près de huit cents ans de savoir grec. Il mêle le traité théorique, où il recense près de huit mille lieux grâce aux récits de voyageurs, à une approche mathématique. Chaque lieu se voit détaillé en fonction de ses latitude et longitude. Il propose de nouvelles méthodes de projection et de créations cartographiques qui vont constituer les fondements des sciences astronomiques et géographiques. Ses travaux se transmettent dans un cercle savant pour ensuite se diffuser plus largement à partir du XIVe siècle.

      Qu’est-ce qui motive le dessin des premières cartes dans l’#Antiquité ? Quelle est la postérité de Ptolémée ? Comment se transmet le savoir géographique et quelles en sont ses réappropriations au Moyen Âge ?

      Nous en parlons avec #Christian_Jacob et #Nathalie_Bouloux.

      Avec Christian Jacob, historien, agrégé de lettres classiques, directeur de recherche au CNRS et directeur d’études à l’EHESS, membre de l’UMR Anhima (Anthropologie et histoire des Mondes antiques), co-directeur de la mention de master « Histoire des sciences, des savoirs et des techniques » de l’EHESS.

      Et Nathalie Bouloux, historienne, maîtresse de conférences à l’université de Tours, rattachée au Centre d’études supérieures de la Renaissance.

      https://www.franceculture.fr/emissions/le-cours-de-l-histoire/le-cours-de-l-histoire-emission-du-lundi-06-septembre-2021

  • 🎁 Cadeau de « déconfinement » :
    https://ricochets.cc/%F0%9F%8E%81-Cadeau-de-deconfinement.html

    Tout d’abord chapeau bas à tous ceux qui ont réussi à transformer le #coronavirus en « crise sanitaire mondiale », en « pandémie globale. Merci aux médias alarmistes, merci aux politiques dictatoriaux, merci aux scientifiques corrompus ou dogmatiques. Nous tenons par cet article à leur exprimer toute notre gratitude. Gratitude qui vient du mot « grâce ». Oui nous avons été touchés par la grâce, grâce à vous. Cette crise est une révélation, un dévoilement, une apocalypse. Et après l’apocalypse vient un autre (...) #Les_Articles

    / coronavirus, #Médias_et_expressions, #Narration, Vidéos, films..., Epidémies, gestion de crise, en temps de (...)

    #Vidéos,_films... #Epidémies,_gestion_de_crise,_en_temps_de_catastrophe
    https://www.youtube.com/channel/UCs2ePR83VeKUh1F5mFUpWOQ
    https://ricochets.cc/IMG/distant/html/watchvN9FA6_689f-6d28cc9.html