• Der Fall Helsing zeigt, woran es in Deutschland krankt

    via https://diasp.eu/p/17698678

    https://www.msn.com/de-de/finanzen/top-stories/der-fall-helsing-zeigt-woran-es-in-deutschland-krankt/ar-AA1GWjNm - 18.06.2025

    (Artikel faz.net)

    Es ist eine beeindruckende Geschichte, die das Münchner #Start-up Helsing bislang geschrieben hat. Die neue Finanzierungsrunde über 600 Millionen Euro beschert dem gerade einmal vier Jahre alten Rüstungsunternehmen eine Bewertung von zwölf Milliarden Euro. Damit spielt Helsing in einer Liga mit den wertvollsten Start-ups des Kontinents. Und im Gegensatz zu manch anderem Hoffnungsträger lässt sich mit dem Verkauf von #Kampfdrohnen auch rasch Umsatz machen und Gewinn erzielen. Zudem ist Helsing kein Einzelfall. In Deutschland schießen softwaregetriebene Start-ups aus dem Boden, um die #Rüstungsbranche durcheinanderzuwirbeln. Nicht alle werden atemberaubende Erfolgsgeschichten schreiben, und auch Helsings Weg nach oben kann abrupt enden. Aber (...)

    • (... und auch Helsings Weg nach oben kann abrupt enden. Aber) ... ob allein oder als Partner etablierter Konzerne – die neuen Spieler haben eine wichtige vitalisierende Funktion, Deutschland für den Ernstfall kriegstüchtig zu machen.

      Doch das Beispiel Helsing macht auch schmerzhaft klar, woran es hierzulande krankt. Zwar kommt der größte Anteil der Finanzierungsrunde vom schwedischen Spotify-Gründer Daniel Ek, und auch der aus seinem Land stammende #Rüstungskonzern Saab ist mit im Boot. Ansonsten ist aber viel amerikanisches Geld im Spiel, um einen neuen „deutschen“ Rüstungschampion zu schmieden. Wo sind die deutschen #Milliardäre, Familiy Offices und sonstigen Investoren?

      Warum müssen hiesige Hoffnungsträger – nicht nur in der #Rüstungsindus­trie – für das ganz große Geschäft irgendwann den Schritt über den Großen Teich tun? Wenn #Deutschland und Europa technologisch unabhängiger werden wollen, muss die Regulierung für Investoren kritisch hinterfragt und wenn nötig durch kluge Anreizsysteme ersetzt werden. Amerikanische Fonds haben die Chancen längst erkannt, die der europäische Billionenmarkt für Rüstung bietet. Sie setzen auf America first.

    • oAnth, 19. Juni 2025

      Mich würde interessieren, was man genau als den entscheidenden Unterschied zwischen einem sog. ‘Startup’ und einer Firmenneugründung zu verstehen hat - es ist doch wohl die Art und Weise der Finanzierung, die Kombination diverser Geldgeber, und die unmittelbare Einflussnahme dieser auf die Weiterentwicklung und zukünftige finanzielle Ausstattung des wie auch immer formal zu kategorisierenden Unternehmens.

      (vgl. https://www.de.digital/DIGITAL/Redaktion/DE/Gruenderwettbewerb/Artikel/Gruendungswissen/Rechtsformen.html)

      Im Artikel wird zwar auf die sog. Vorbildfunktion der amerikanischen Investitionsbereitschaft verwiesen, bedauerlicherweise aber, ohne diese genauer unter die Lupe zu nehmen:

      Bei wie vielen dieser zahlungspotente Investoren handelt es sich defacto um Under-Cover-Geheimdienst-Gründungen mit dem Ziel, junges universitär gut ausgebildetes #Know-How, d.h. gesuchte Spitzen- #Fachkräfte im europäischen Umfeld sowohl finanziell zu binden als technologisch zu überwachen, bzw. durch späteren (+/- erzwungenen) Verkauf der Neugründung in die us-amerikanischen #Rüstungsindustrie incl. evtl. Patente beruflich und rechtlich zu übernehmen.

      Der #IRA (US - Inflation Reduction Act) erweist hierbei zusätzlich seine qualitäts- und produktions-absaugende Wirkung

      Die oben geschilderte - nicht nur geheimdienstliche -Praxis hat sich im IT-Bereich über nunmehr mehr als 2 Jahrzehnte so gut wie unwidersprochen breit gemacht - spätestens seit der Corona-Pandemie wartet man auf ein kritisches Wort hierzu seitens der MSM vergeblich.

      Wer also die US-amerikanische Praxis als nachahmenswert anpreist, sollte sich vorab darüber informieren, was von dieser Handhabung er wie in einem europäischen und spezifisch deutschen Umfeld realisiert sehen möchte, und auf welche Art und Weise er sich gegen die US-amerikanische Finanz- und #Spionagemacht zu schützen gedenkt.

      Im Zeichen der hegomonialen medialen und militärischen Kontrolle via #NATO-Institutionen sicherlich eine Mamutaufgabe, die mit erheblichen ideologischen Grabenkämpfen und medial abgestimmter US-NATO- #Propaganda, d.h. de facto psychologischer #Kriegsführung und #Desinformation, einhergehen dürfte.

  • Lithium dans le #Finistère : en bord de mer gronde la #colère

    À #Tréguennec, un article sur un gigantesque #gisement et une visite ministérielle ont mobilisé les citoyens contre tout projet de #mine.

    L’affaire commence le 24 janvier 2022. « Sous le sol de Tréguennec, des milliers de tonnes de lithium, nouvel or blanc », titre ce matin-là Le Télégramme. Dans la minuscule bourgade du sud du Finistère – 320 habitants –, certains en recrachent leur café. Pourtant, le rapport du Bureau de recherches géologiques et minières qui mentionne le #gisement de 66 000 tonnes date de 2018, les sondages sur lesquels il s’appuie ont eu lieu entre 1977 et 2010. Mais jusqu’à peu, le lithium n’intéressait pas grand monde. C’était avant que ce métal ne devienne un composant essentiel des #batteries électriques et de la #transition_énergétique, et qu’il attise de plus en plus les appétits des industriels et des politiques (lire l’épisode 1, « Le lithium, de l’or blanc en barre » : https://lesjours.fr/obsessions/lithium-france/ep1-lithium-sous-sol-france).

    « C’est un collègue, rédacteur en chef adjoint, qui avait vaguement entendu parler de ça et m’a suggéré de creuser », raconte Didier Deniel, l’auteur de l’article. Qui n’imaginait pas susciter un tel effarement. Le maire Stéphane Morel lui-même n’était pas au courant. « Quand je suis allé le voir la première fois, il en est presque tombé de sa chaise, sourit le journaliste. Et sur le moment, il a pris les choses avec humour, disant qu’ils pourraient s’acheter les meilleurs joueurs de foot et concurrencer le PSG. » Sauf que dans la région, la nouvelle n’a pas suscité le même enthousiasme. Dans la semaine suivant la parution de l’article, une figure de la vie associative locale, Stéphane Le Garrec, monte le groupe Facebook « Lithium à Tréguennec, Non merci ! », qui rassemble très vite plus de 8 000 personnes. Le 26 février, une manifestation a lieu dans le village. Le maire ne plaisante plus. « Tréguennec et le pays bigouden ne sont pas à vendre, même pour tout l’#or_blanc du monde », écrit-il au Télégramme. C’est que ledit gisement ne se situe pas n’importe où.

    À quelques kilomètres du bourg, les vagues se fracassent sur la plage, fine bande de sable blanc séparée des terres par un cordon dunaire. À l’horizon, les bleus du ciel et de l’océan se confondent. Au lieu-dit #Prat-ar-C’Hastel, un tumulus abritant un cimetière préhistorique voisine une ancienne carrière de feldspath engloutie sous les eaux d’un étang. Le gisement de lithium, parmi les plus importants de l’Hexagone, est là, dans une zone à l’équilibre infiniment précaire, que les exploitations passées n’ont cessé de fragiliser. « Il y a un siècle, la #baie_d’Audierne était protégée par un mur naturel de galets de près de 20 kilomètres, formé il y a des dizaines de milliers d’années, lors de la dernière glaciation », raconte Benjamin Buisson, responsable du pôle littoral et biodiversité de la Communauté de communes du Pays Bigouden Sud. L’#Ero_Vili, le « sillon de galets » en breton.

    Mais dans les années 1940, ces galets sont une ressource précieuse pour l’armée allemande occupante, qui bâtit des bunkers tout le long de la côte ouest pour prévenir toute attaque maritime alliée – le mur de l’Atlantique. Fin 1941, les nazis installent une usine de concassage de #galets à Prat-ar-C’Hastel. En à peine plus de deux ans, quelque 400 000 m3 sont retirés du cordon protégeant la baie. Au cours des décennies suivantes, de nombreux autres prélèvements privés viendront le fragiliser encore davantage. Jusqu’à ce jour de février 1966 où l’Ero Vili se rompt sous les assauts de l’océan. L’eau envahit les terres, façonnant un nouveau paysage.

    Aujourd’hui, le squelette de l’immense usine de concassage se dresse toujours, dominant le fragile cordon dunaire qui protège désormais les terres. Au loin, sur la plage, on aperçoit encore deux blockhaus à demi engloutis. Et de l’autre côté de la dune, la flore et la faune fourmillent. Quand on l’interroge sur les possibles impacts d’une #extraction_minière sur la zone, le responsable de la communauté de communes reste prudent : « Je suppose que beaucoup dépend de la technique d’#extraction. Mais le bruit, les poussières, le passage des camions, la gestion de l’eau, l’érosion, le risque que la mer s’engouffre dans les terres si l’on est trop près du trait de côte… Dans une zone sensible comme celle-ci, les #risques_environnementaux d’une extraction ne sont pas négligeables. »

    Et pour preuve, la prairie dunaire et son #écosystème sont aujourd’hui triplement protégés. Depuis 1982, les 650 hectares des rives de la baie appartiennent au Conservatoire du littoral. « Ces terres sont quasi inaliénables », souligne Benjamin Buisson. Selon le Code de l’environnement, le Conservatoire ne pourrait s’en séparer qu’à l’autorisation expresse du Conseil d’État. La prairie dunaire est encore une zone #Natura_2000 et, à l’automne 2021, elle a reçu le #label_Ramsar (de la convention internationale du même nom). « Certes, il s’agit d’une protection essentiellement symbolique, reconnaît Benjamin Buisson, Mais il n’existe qu’une cinquantaine de #zones_humides labellisées Ramsar en France, c’est dire leur importance et la valeur morale qui s’y attache. » Depuis deux ans, les élus locaux préparent même la transformation en parc naturel régional. Extraire du lithium à Tréguennec impliquerait donc de surmonter tous ces obstacles administratifs, symboliques… et sociaux.

    Car les gens d’ici sont férocement attachés à leur terre. Le 26 février 2022, quelque 600 personnes ont ainsi convergé vers Tréguennec. Dans la cour de l’ancienne école publique, on croise alors des pancartes « Pas touche à nos dunes » ou « Tréguennec n’est pas à vendre » et, dans la foule rassemblée, on ressort les mythiques anecdotes de la #résistance de Plogoff, à la fin des années 1970. À l’époque, l’État français prévoit de construire une centrale nucléaire dans cette commune à une trentaine de kilomètres de Tréguennec (dont les terres avaient été un temps considérées par EDF). Mais en juin 1978, les Plogoffites bloquent l’accès au site. Deux ans plus tard, ce sont des dizaines de milliers de manifestants qui déferlent et affrontent la police. En 1981, le projet est finalement abandonné. La résistance de Plogoff devient mythique. La documentariste Nicole Le Garrec (sans lien avec Stéphane Le Garrec) se souvient : « Il y avait une détermination sans faille, qui a rassemblé toutes les classes sociales – des agriculteurs, des marins, des anciens militaires, pourtant peu prompts à la rébellion… Les femmes surtout ont formé le cœur de cette cette résistance. »

    Le 26 février 2022, Nicole Le Garrec et son mari Félix sont allés manifester sans hésiter. Respectivement âgés de 80 et 90 ans, les deux documentaristes n’imaginaient pas se relancer dans la #lutte. « Mais quand nous avons appris qu’il y avait du lithium à Tréguennec, la question ne s’est pas posée », déclare Nicole. Elle raconte d’une voix douce et grave cette baie d’Audierne où ils ont vécu toute leur vie. « Je me rappelle encore l’époque où les vagues se brisaient sur l’Ero Vili. On entendait le roulement des galets à des kilomètres, comme un énorme grondement ! » Aujourd’hui, on ne l’entend plus, mais la beauté reste. « Nous pensions ce lieu magique à l’abri des appétits de l’industrie. Alors d’imaginer que l’on puisse le ravager, mon cœur s’est soulevé. »

    Pourtant, d’appétit de l’industrie… il n’y a pas pour l’heure : la mobilisation citoyenne a eu lieu avant même qu’un hypothétique projet de mine de lithium n’ait été évoqué – à ce jour, il n’y en a toujours aucun. Mais la secrétaire d’État à la Biodiversité, #Bérangère_Abba, a elle-même attisé les craintes le 9 février 2022, quand elle est venue contempler le paysage qui avait reçu quelques mois plus tôt le label Ramsar. « C’est un site exceptionnel mais les besoins sont importants, la pression géostratégique est forte sur ce type de #métaux. Il faut mesurer plus précisément avec des scientifiques l’ampleur de ce gisement. » La course à l’or blanc est mondiale et la France est sur la ligne de départ dans l’Allier. Pourquoi pas dans le Finistère ?

    « Le lithium n’est pas véritablement un métal “rare”, explique Guillaume Pitron, journaliste et chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). D’un point de vue strictement théorique, les ressources en lithium ne manquent pas. Mais la question ne se pose pas uniquement en termes de réserves disponibles mais également de réserves exploitables. Du lithium, il y en a au fond des océans ou dans d’autres zones écologiquement sensibles. Mais l’impact de son extraction serait tel que celle-ci en devient écologiquement inacceptable. Une telle extraction a donc un coût – social, politique – auquel entreprises et gouvernants ne veulent pas se confronter. »

    « Il y a des choses auxquelles il ne faut pas toucher », assène Nicole Le Garrec, en écho. Mais le monde fait alors face à un dilemme. Car les prévisions de croissance des besoins en lithium sont telles que les ressources actuellement exploitées pourraient bien ne pas suffire. Si la production mondiale a dépassé les 100 000 tonnes en 2021, elle devrait être multipliée par huit en 2040 pour répondre aux besoins annuels des seuls véhicules électriques, selon l’Agence internationale de l’#énergie. 800 000 tonnes par an, extraites de réserves mondiales prouvées de 22 millions de tonnes. La ruée vers l’or blanc prend des allures de course vers l’abîme.

    « Les prévisions de consommation annuelle de lithium ne sont pas tenables », tranche Judith Pigneur. Pour la docteure en génie industriel et spécialiste de l’extraction minière de l’association #négaWatt, une telle augmentation de la production mondiale est un danger. « Dans l’industrie, plus on va vite, plus les risques sanitaires et environnementaux sont importants », dit-elle (lire l’épisode 2, « Lithium dans l’Allier : les dés sont-ils pipés ? » : https://lesjours.fr/obsessions/lithium-france/ep2-mines-pollution). Mais au-delà, se pose la question de ce que nous sommes prêts à sacrifier pour accéder à cette précieuse ressource. Car à l’heure actuelle, le #recyclage du lithium n’est pas encore déployé : « La production massive n’en est qu’au début et nous ne pourrions pas recycler assez vite pour répondre aux besoins mondiaux tels qu’ils sont anticipés. » Reste donc la tentation d’extraire toujours plus, dans des zones potentiellement sensibles. « En comptabilisant les projets passés, actuels et futurs, 6,7 millions de km2 de la surface terrestre sont impactés par l’industrie minière, dont 8 % dans des aires protégées. L’accélération de la consommation annuelle de ressources comme le lithium constitue un péril majeur, dont les impacts sur la biodiversité pourraient dépasser ceux évités par l’atténuation du changement climatique », assure Judith Pigneur, s’appuyant sur une étude parue dans la revue Nature en 2020.

    « Il ne s’agit pas pour autant de remettre en question la transition énergétique et de continuer comme avant, mais il faut fixer des lignes rouges à ne pas dépasser, comme le respect des zones protégées », poursuit l’experte. Et pour cela, freiner l’augmentation de la consommation du précieux métal : « Nous ne pouvons penser la transition énergétique sans questionner nos usages et penser des mesures de #sobriété. Penser un futur parc automobile électrique réduit, en autopartage, construire de petites voitures avec des batteries moins importantes… » Dans le cas français, de telles mesures permettraient de limiter cette consommation exponentielle de lithium à 128 000 tonnes entre 2020 et 2050 au lieu de 340 000 tonnes, d’après les études de négaWatt.

    Guillaume Pitron, lui, cite volontiers Albert Einstein : « On ne résout pas un problème avec le mode de pensée qui l’a engendré. » Pour le journaliste, la transition énergétique n’aura de sens « que si elle nous invite à profondément changer la façon dont nous consommons le monde ». « Mais cela implique des changements organisationnels, politiques et des bouleversements intimes immenses, soupire-t-il. Je voudrais croire que si les mines se trouvaient sous nos fenêtres nous aurions tout à coup conscience de l’impact réel de nos modes de consommation. Mais c’est un vœu pieux. »

    À Tréguennec, un an après l’article du Télégramme, le lithium est toujours à 130 mètres sous terre, il n’occupe plus les conversations. Mais la méfiance demeure. Sur les bords de la carrière de Prat-ar-C’Hastel, les habitants ont planté un arbre à la mémoire de Stéphane Le Garrec, décédé dans un accident de voiture l’hiver dernier. À son pied, quelqu’un a déposé une ardoise, avec ce message : « Restons vigilants ».

    https://lesjours.fr/obsessions/lithium-france/ep3-treguennec-bretagne
    #lithium #extractivisme #Bretagne #voitures_électriques

  • La natalité au Japon à un plus bas historique : « L’eugénisme est une cause sous-estimée de cette chute » – L’Express
    https://www.lexpress.fr/monde/asie/la-natalite-au-japon-a-un-plus-bas-historique-leugenisme-est-une-cause-sous-estimee-de-cette-chute-TBRQR33RQVCEPBSHQTAK32C55Q/?cmp_redirect=true

    Le seuil symbolique est franchi. Pour la première fois depuis le début des statistiques à la fin du XIXe siècle, le Japon est passé sous la barre des 700 000 naissances en 2024. L’annonce, faite le 4 juin dernier par le gouvernement, entérine un recul pour la neuvième année consécutive, sur fond de vieillissement de la population. Le Premier ministre japonais, Shigeru Ishiba, a qualifié la situation d’"urgence silencieuse" et a promis des mesures favorables aux familles, comme une plus grande flexibilité des horaires de travail, afin d’inverser la tendance.

    Les données publiées mercredi par le ministère de la Santé révèlent également que le taux de fécondité —soit le nombre moyen d’enfants qu’une femme est censée avoir au cours de sa vie— est tombé à un niveau record de 1,15. Le ministère a précisé que le nombre de décès (1,6 million) a, quant à lui, atteint plus du double de celui des naissances, augmentant de 1,9% par rapport à 2023. Isabelle Konuma, professeure à l’Inalco, chercheuse au laboratoire Ifrae (Institut français de recherche sur l’Asie de l’Est) et spécialiste du #Japon, analyse les conséquences de cette situation pour l’avenir d’un pays où, dans plus de 20 000 territoires, la majorité des habitants sont âgés de 65 ans et plus.

    L’Express : Le Japon est confronté à une grave crise de la natalité depuis une décennie. Pourquoi ce pays précisément est-il si impacté par une chute vertigineuse des naissances ? Est-ce lié à des causes culturelles, économiques, sociétales ou tout cela confondu ?

    Isabelle Konuma : J’ai publié en 2024 un ouvrage sur l’eugénisme au Japon*. Il s’agit selon moi d’une des causes de la dénatalité au sein de ce pays. A la suite de la Seconde Guerre mondiale, le Japon adopte une loi « relative à la protection eugénique » en 1948. A cette période, la maîtrise de la #démographie devient vitale, suite notamment au baby-boom (1947-1949) et au rapatriement des colons et militaires dû à la restitution des colonies. Dans ce contexte, il fallait à tout prix diminuer les naissances et reconstruire un peuple « de qualité ».

    Très souvent la baisse de la #fécondité est expliquée en se référant à la scolarisation et le travail des filles, la précarisation de l’emploi notamment chez les hommes, l’importance du mariage avant la reproduction, ou le modèle de séparation sexuelle des tâches. Or, ces différentes études ne vont pas toujours jusqu’à interroger la raison d’être d’un tel modèle qui pourtant dicte le comportement marital et reproductif des générations en âge de procréer. En rappelant l’existence d’un régime eugéniste d’après-guerre, qui prône non seulement l’amélioration de la descendance d’un point de vue génétique mais aussi l’amélioration des conditions de vie des enfants (modèle conjugal, ouverture au néo-malthusianisme, dépénalisation de l’avortement, « mythe de l’amour maternel », etc.), on observe que la dénatalité au Japon est le fruit d’une politique entreprise activement en s’appuyant sur une méthodologie eugéniste.

    D’autres pays asiatiques, mais aussi occidentaux, sont également confrontés à une baisse de la natalité. Le Japon fait-il figure de cas particulier par rapport à d’autres États comme la Corée du Sud en Asie, l’Espagne, l’Allemagne, l’Italie ou la France en Europe ? Et pourquoi ?

    En 2024, le Japon a certes enregistré l’indice de fécondité le plus bas depuis le début des mesures, soit 1,15 enfant par femme. Cependant, ce niveau a déjà été atteint par l’Espagne en 2022 (1,16), suivie de près par l’Italie (1,24) ou encore la Grèce ou la Finlande (1,32), et l’Allemagne (1,39). De ce point de vue, le Japon n’est pas le seul pays impacté par une chute de la natalité. Sans compter l’Asie de l’Est où son voisin direct, la Corée du Sud, a enregistré en 2024 une fécondité de 0,75 ! De ce point de vue, il n’est pas possible d’expliquer la dénatalité au Japon comme une situation particulière, unique ; la #dénatalité japonaise est l’expression d’une situation qui touche mondialement beaucoup de pays.

    Sans nier l’importance de cette chute et des études qui cherchent à élucider son processus et ses causes, il serait également intéressant d’étudier les raisons pour lesquelles le Japon est pris comme l’un des premiers exemples de la dénatalité qui touche un très grand nombre d’Etats.

    En 2024, le Japon compte quasiment deux fois plus de décès que de naissances. Et dans une grande partie des territoires, la population est âgée de plus de 65 ans en moyenne. Quelles mesures le gouvernement devrait-il prendre pour endiguer cette situation ? Le Japon sera-t-il bientôt un pays de séniors ?

    En effet selon une estimation, en 2070, la population japonaise baisserait de 120 million (2023) à 87 million, avec 1 sur 2,6 personnes âgée de plus de 65 ans. Pour répondre à cette situation transitoire, le Japon cherche à recourir à la main d’oeuvre féminine (mesures d’égalité de genre dans le travail et dans l’éducation) mais aussi à la main d’oeuvre étrangère, avec la possibilité depuis 2019 de recruter des étrangers dans 14 domaines en sous-effectif dans le but de les garder (titre de résidence dit à « compétence spéciale »), et non de les « former » avant de les renvoyer dans leur pays, comme cela fut le cas sous le régime d’"apprenti technicien" mis en place en 1993. Cette « ouverture » progressive vers une main d’oeuvre étrangère, jusque-là rejetée car « non qualifiée », est couplée avec des mesures dites de coexistence multiculturelle qui tendent à faciliter son intégration dans la société japonaise.

    Faut-il faire un lien entre baisse de la #natalité et baisse de la fécondité au Japon ? Et dans d’autres pays asiatiques ?

    Nous pouvons en effet identifier une augmentation des mesures d’accompagnement (technique et financière) de l’aide médicale à la procréation au Japon. Cette focalisation sur le traitement de l’infécondité est l’expression de la politique de lutte contre la dénatalité qui cherche à s’appuyer sur les couples avec un projet d’enfant, car l’envie de fonder une famille est présente. Pour autant, il serait difficile d’en déduire que les Japonais deviennent davantage inféconds que d’autres.

    Au début de l’année, une étude du célèbre démographe japonais Hiroshi Yoshida se concluait par ces mots : « le Japon pourrait être le premier à disparaître ». Les autorités prennent-elles réellement la menace au sérieux ? Et, selon vous, d’autres pays sont-ils menacés de disparition d’ici deux ou trois siècles ?

    N’étant pas démographe, je ne pourrai pas répondre à ces questions qui pourtant alimentent beaucoup le fantasme autour du déclin démographique du Japon... Ce dont nous pouvons être certains, c’est que les courbes démographiques ne maintiennent pas constamment le même taux d’augmentation ou de diminution, la dénatalité actuelle en est la preuve. Les politiques démographiques japonaises ont connu un revirement important après-guerre afin de passer d’une politique nataliste à une politique néo-malthusienne, en dépénalisant partiellement l’avortement et la stérilisation. Ce revirement a eu à l’époque un impact immédiat sur l’indice de fécondité qui est passé de 4,54 (1947) à 2,04 (1957).

    Enfin, certains spécialistes prédisent une baisse de la population mondiale à partir de la fin du siècle. Seule certaines zones, comme l’Afrique, devraient continuer de voir leur population croître avant un futur déclin naturel. A quoi ressemblera, selon vous, le monde en 2100, en 2200 et en 2300 ?

    Je suis incapable de répondre à cette question aimerais peut-être insister sur le fait que la décroissance démographique d’aujourd’hui intervient après une période de croissance (si ce n’est d’explosion) démographique, comme ce fut le cas au Japon : le pays avait déjà connu une légère augmentation démographique au XVIIe siècle, puis une accélération considérable dès la fin du XIXe siècle avant de connaître une baisse démographique à partir de 2005. Nous nous focalisons aujourd’hui sur ce déclin, comme s’il sortait de nulle part. Or, cette baisse avait été organisée, prévue voire attendue au moment de l’introduction de la politique néo-malthusienne. Elle intervient après une très forte augmentation démographique qui avait beaucoup alarmé les autorités d’après-guerre.

    *#Eugénisme au Japon - Politiques et droit de 1868 à 1996, par Isabelle Konuma. Paris, Ined Editions, 2024)

  • Gegenangriff aus Kiew: Pistorius will Manifestschreiber in die Schranken weisen

    via https://diasp.eu/p/17688247

    https://www.msn.com/de-de/nachrichten/politik/gegenangriff-aus-kiew-pistorius-will-manifestschreiber-in-die-schranken-weisen

    Die Vorstandsmitglieder des SPD-Bezirks Hannover, der halb Niedersachsen abdeckt, schwor Ahmetovic am Freitag noch einmal auf die neue Russland-Politik der SPD nach der Zeitenwende ein, erfuhr der Tagesspiegel aus Teilnehmerkreisen. Demnach soll die SPD weiter fest an der Seite der Ukraine stehen. Auch soll es eine europäische Sicherheitsarchitektur weiterhin nicht mit, sondern vor Russland geben, solange Russland an seiner imperialistischen Außenpolitik festhalte. Außerdem soll sich die SPD für eine multilaterale, europa- und völkerrechtskonforme deutsche Außenpolitik einsetzen. Auch Ahmetovic sieht die SPD als Friedenspartei, als Voraussetzung dafür sieht er neben Diplomatie auch militärische Stärke. In der SPD (...)

  • 11.06.2025 Kräfteverhältnis #NATO - #Russland

    via https://diasp.eu/p/17681551

    Greenpeace Studie entkräftet Kriegrhetorik

    Gestern waren wir auf einer Veranstaltung zur „Digitalen Aufrüstung“, wo auch Experten zur konventionellen Aufrüstung darüber berichtet haben, dass von einer „russischen Überlegenheit in 3-5 Jahren“ keine Rede sein kann. Sie verwiesen dabei auf eine Studie, die Greenpeace - völlig unverdächtig als "russische Wegwerf-Agenten tätig zu sein - zusammen mit den Daten von SIPRI erstellt haben.

    Seltsamerweise findet Google - nicht nur verdächtig, sondern nachgewiesen in den Anfangsjahren von der CIA finanziert - dazu nur Links, die nicht funktionieren:

  • Italie : un référendum sur l’accès à la citoyenneté divise le pays - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/65031/italie--un-referendum-sur-lacces-a-la-citoyennete-divise-le-pays

    Italie : un référendum sur l’accès à la citoyenneté divise le pays
    Par La rédaction Publié le : 09/06/2025
    Les Italiens votent depuis dimanche, et jusqu’à ce lundi soir, pour dire « oui » ou "non à une mesure visant à faciliter l’obtention de la nationalité, en réduisant le délai nécessaire de présence en Italie de dix à cinq ans. La gauche soutient la réforme et s’oppose au gouvernement de la Première ministre d’extrême droite Giorgia Meloni, qui a fait de la lutte contre l’immigration sa priorité.
    Depuis dimanche 8 juin, et jusqu’à lundi soir, les citoyens italiens sont appelés aux urnes pour un référendum autour de cinq questions regroupées en deux thèmes : l’assouplissement des règles d’obtention de la nationalité italienne et l’abolition de lois libéralisant le marché du travail. Et c’est le premier sujet qui divise le plus le pays.
    Actuellement, selon une loi de 1992, un résident non-européen sans lien de mariage ni de sang avec l’Italie doit y vivre pendant dix ans avant de pouvoir demander la naturalisation, processus qui peut ensuite prendre des années. La proposition soumise à référendum propose de réduire ce délai à cinq ans, ce qui alignerait l’Italie sur l’Allemagne et la France. Outre la condition de durée de résidence, la loi italienne exige actuellement que le demandeur prouve qu’il est intégré dans la société, qu’il dispose d’un revenu minimum, qu’il n’a pas de casier judiciaire et qu’il a une maîtrise suffisante de la langue italienne. Autant de critères que le référendum ne propose pas de toucher.
    La citoyenneté peut aussi être acquise par le mariage avec un citoyen italien, ou sur le principe du « ius sanguinis » (droit du sang), selon lequel un enfant né d’un père italien ou d’une mère italienne, même à l’étranger, devient automatiquement un citoyen italien. Mais contrairement à d’autres États européens, le fait d’être né de parents étrangers en Italie ne garantit pas automatiquement la citoyenneté : un mineur ne peut la demander qu’à l’âge de 18 ans, à condition d’avoir vécu légalement et sans interruption en Italie depuis sa naissance.
    Cette loi a créé une zone d’ombre pour des centaines de milliers de personnes nées en Italie de parents étrangers - ou arrivées dans le pays alors qu’elles étaient enfants - qui, après des années, n’ont toujours pas obtenu la citoyenneté. Ainsi, si cette réforme est adoptée, elle pourrait bénéficier jusqu’à 2,5 millions de personnes, estiment les partisans du « oui », soutenus par le Parti démocrate (PD, centre-gauche), principale forte d’opposition en Italie.
    C’est cette opposition qui est à l’origine du référendum. En septembre dernier, l’initiative avait recueilli plus de 500 000 signatures, forçant ainsi le gouvernement de la Première ministre d’extrême droite Giorgia Meloni à l’organiser, comme le stipule la loi.
    Selon Riccardo Magi, secrétaire de +Europa (centre-gauche) cité par Euronews, le référendum permettrait de modifier une loi « ancienne et injuste » qu’aucun gouvernement des 30 dernières années « n’a eu la volonté politique de modifier ». La législation actuelle oblige, d’après lui, des centaines de milliers de filles et de garçons nés ou élevés en Italie à vivre comme des étrangers dans ce qui est aussi leur pays".
    La cheffe du parti Fratelli d’Italia, arrivée au pouvoir en 2022 sur un programme anti-migrants, s’est déclarée « absolument contre » cette mesure. Selon Giorgia Meloni, la loi actuelle sur la nationalité est « excellente » et « très ouverte ». « Nous sommes l’une des nations européennes avec le plus grand nombre de naturalisations », a-t-elle souligné cette semaine. Selon Eurostat, Rome a accordé en 2023 la nationalité italienne à 213 500 personnes, soit un cinquième des naturalisations dans l’Union européenne (UE). Plus de 90% d’entre elles étaient originaires de pays hors de l’UE, principalement d’Albanie et du Maroc, ainsi que d’Argentine et du Brésil. En mars, le gouvernement avait publié un décret afin de limiter l’accès à la naturalisation par lien de sang, ne rendant éligibles que les étrangers ayant des grands-parents ou des parents italiens, alors qu’auparavant, l’ascendance pouvait remonter jusqu’aux arrière-arrière-grands-parents. Ce décret est devenu loi en mai après approbation du Parlement italien.
    Pour montrer son opposition, le gouvernement demande de boycotter le référendum, afin d’invalider le résultat du vote. Des membres de la droite italienne ont même appelé les citoyens à se rendre à la plage plutôt que d’aller voter, indique la correspondante de France 24 à Rome. Car pour être valide, le référendum doit franchir le seuil de 50 % de votants. À la mi-journée dimanche, la participation s’élevait à 7,41%, selon le ministère de l’Intérieur.
    Ce scrutin est un véritable test pour l’opposition de gauche. Un victoire du « oui » serait un camouflet pour Giorgia Meloni qui a fait de la lutte contre l’immigration sa priorité. Giovanni Puccini, 18 ans, a voté dimanche pour la première fois de sa vie, dans un bureau à Rome. Il estime que l’appel à l’abstention de la Première ministre est « irrespectueux » : « Il faut voter parce que tellement de gens se sont battus, sont même morts, pour ce droit ». Son ami, Pierre Donadio, 21 ans, est convaincu qu’il faut assouplir les lois sur la naturalisation pour « éviter que le pays ne soit trop fermé sur lui-même ». Très populaire dans le pays, le rappeur Ghali, né à Milan de parents tunisiens, a aussi exhorté ses fans à aller voter. « Certains sont nés ici, ont vécu ici pendant des années, (...) se sentent Italiens à tous les égards, mais ne sont pas reconnus comme citoyens », a-t-il dénoncé sur Instagram.

    #Covid-19#migrant#migration#italie#referendum#citoyennete#naturalisation#sante

  • Laure Miller, députée : « Enseigner l’arabe à l’école est contraire à l’esprit républicain »
    https://www.la-croix.com/a-vif/laure-miller-deputee-enseigner-l-arabe-a-lecole-est-contraire-a-lesprit-re

    Si l’école se fait le creuset des communautés, si elle les accepte et les organise, alors elle trahit l’idéal républicain et, alors, c’est la République elle-même qui devient une idée désincarnée et, donc, menacée.

    • On attend (sans une certaine impatience) les mêmes prises de position sur d’autres langues telles que : le chinois, le russe, et peut-être aussi (du temps qu’on y est) l’allemand ...
      On a beau être « petite nièce » d’une personnalité politique « pionnière de l’écologie politique », ton destin de classe fait qu’on ne peut t’éviter de tomber dans la marmite droitière en étant petite.

      #national_républicanisme
      #propagande_de_guerre
      #islamophobie
      #arabophobie
      #racisme

    • Cette année encore, les parents d’élèves à partir du CE1 se voient donc proposer, pour leurs enfants, l’apprentissage de l’arabe, du turc, du portugais ou de l’italien, en dehors du temps scolaire. Dans les faits, ce sont 80 000 élèves qui bénéficient de ce dispositif chaque année et il faut noter que 80 % d’entre eux choisissent la langue arabe. En effet, si le but était de favoriser le retour aux pays d’origine des enfants d’immigrés, force est d’admettre que nous ne respectons plus l’esprit de la directive puisqu’il s’adresse aujourd’hui à des enfants de deuxième ou troisième génération qui n’ont pas pour objectif de retourner dans le pays de leurs parents ou grands-parents.

      Évidemment, il ne s’agit nullement de remettre en cause le besoin de cultiver ses racines et d’apprendre la langue de ses parents ou grands-parents ! Mais est-ce bien à l’État d’organiser cela ? Au regard du contexte de fragilisation de la cohésion nationale, comme de la nécessité de consolider l’apprentissage des savoirs fondamentaux, il y a urgence à supprimer les EILE. Le rôle de l’école de la République, a fortiori en primaire, c’est de bâtir un socle commun de savoirs fondamentaux, pour que chaque enfant, peu importe son origine sociale ou culturelle, puisse réussir. Cet objectif, parce qu’il est loin d’être rempli à l’heure actuelle, doit être absolu et ne souffrir d’aucune nuance.

      C’est moi qui ai mis en gras l’épouvantable sophisme qui sert d’appeau à racistes pour cette députée macroniste.

      LaREM, l’autre « disgusting abomination ».

    • Pour préciser : nos petits ont profité d’une heure d’initiation à l’arabe par semaine, le soir après la classe, quand ils étaient en primaire à Montpellier. Cette macroniste dit explicitement que ça « fragilise la cohésion nationale ».

    • Dans un autre article du journal en 2016, sa collègue Annie Genevard
      (députée UMP et LR de 2012 à 2024, actuellement sinistre de l’agriculture) plaidait déjà pour une école de la république en latin.
      https://www.la-croix.com/Famille/Education/Quelle-place-pour-enseignement-arabe-ecole-2016-06-02-1200765545

      Le ministère de l’éducation veut diversifier l’offre linguistique dès le primaire, y compris en direction de l’arabe. Moyennant un meilleur contrôle, il souhaite ouvrir à tous un dispositif souvent critiqué, réservé jusqu’ici pour l’essentiel aux enfants issus de l’immigration.

      Il a suffi d’une intervention de la députée LR Annie Genevard lors des questions au gouvernement pour déclencher un vif débat. « Vous introduisez officiellement l’étude de l’arabe dans le programme et vous réduisez par votre réforme du collège la place du français, celle des langues anciennes qui sont nos racines ou des langues européennes comme l’allemand, qui prospéraient dans les classes bilangues. (…) Ne croyez-vous pas que l’introduction des langues communautaires dans les programmes scolaires encouragera le communautarisme qui mine la cohésion nationale ? », a interrogé l’élue du Doubs, bientôt rejointe, dans les médias et les réseaux sociaux, par d’autres voix de droite et d’extrême droite.

      et c’était qui la ministre de l’éducation nazionale en 2016 ?
      https://seenthis.net/messages/1118946
      les plus radicaux voulait déjà sa mort cette année là.

      L’année suivante, il multiplie les saillies racistes, notamment à l’endroit de Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre de l’Éducation nationale, dont l’un des projets est d’intégrer l’apprentissage de l’arabe à l’école. « A la rentre prochaine j’espère qu l’on t’aura mis un coran dans le culs et que tu bouffera les pissenlit par la racine sale pute !!! », écrit-il le 30 juin 2016

    • Merci @sombre je vais rajouter 2 commentaires sur deux paragraphes dans la continuité de l"article de la croix journal catho pour l’information des mécréant.e.s

      le Haut conseil à l’intégration (HCI). Il relayait aussi des craintes de voir ces enseignements se transformer en « catéchismes islamiques ». Il prenait notamment pour exemple un manuel utilisé pour l’enseignement du turc, un ouvrage fourni par le ministère turc de l’éducation et qui invite notamment à mettre en valeur « l’importance du Prophète Mahomet pour l’humanité ».

      Le HCI qui est devenu depuis le Haut conseil à la désintégration. L’importance du christ jésus, de son père et de sa mère pleine de grâce ont plus de priorité pour ses deux députées et les thuriféraires du gouvernement Bayrou qui en bon prosélyte du catéchisme soutien sa femme dans son trouble parcours à l’institution notre-dame de Bétharram.

      « Nous voulons co-recruter les enseignants avec les pays partenaires, construire en commun un vrai programme et des outils d’évaluation des élèves qui tiennent compte de nos principes de laïcité et du cadre européen de référence des langues »

      Sans être groupie de Najat Vallaud-Belkacem ou comptable de son passage à l’éducation nationale. Je kiffais quand même bien ses prises de position. Faut croire que son issue de l’immigration, sa réussite, ses liens proches (trop proches) avec le couple Hollande-Royale a provoqué des crises d’urticaire chez ses adversaires politiques et au-delà. Je me souviens d’une de ses réparties quand elle était en campagne pour le PS en faisant du porte à porte dans un quartier lyonnais : « ça fait toujours plaisir de recevoir une visite. Si c’est pas en arrivant, c’est en repartant ».

      allez une petite chanson de Bernadette Soubirou & ses apparitions pour les chiens d’infidèles.

      https://www.youtube.com/watch?v=4qJxy2sKCAs&t=2s


      Notre père (qui êtes odieux)


      #Allah_akbar

  • Trump contre les #Nations_unies
    https://laviedesidees.fr/Trump-contre-les-Nations-unies

    Les sorties de #Donald_Trump contre l’ONU qui fête ses 80 ans cette année invitent à réfléchir à cette nouvelle crise traversée par cette institution : quel est l’agenda de Donald Trump pour les organisations internationales ? Que nous dit cet agenda de la santé de l’ordre #International libéral fondé en 1945 ?

    #GRAM

  • Quelle réforme de l’ONU ?
    https://laviedesidees.fr/Quelle-reforme-de-l-ONU

    Quel agenda se cache derrière le nouvel acronyme « DOGE-UN » porté par la nouvelle administration Trump ? Si l’on peut difficilement nier la nécessité de réformer l’ONU, le projet trumpiste repose sur des diagnostics fallacieux.

    #International #Nations_unies #Donald_Trump #GRAM
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20250603_onu-docx.pdf

  • Special Kherson Cat / X
    Right now the SBU is striking the Russian military airfield Belaya in the Irkutsk
    At the very same time second Russian airbase in Olenegorsk, Murmansk region, is also under drone attack!

    https://x.com/bayraktar_1love/status/1929132845257109586

    BREAKING: Right now the SBU is striking the Russian military airfield Belaya in the Irkutsk region by controlling drones in real time, receiving a video signal from the drones! (Video is from the Irkutsk region)

    Belaya Air Base, located approximately 85 km northwest of Irkutsk in Russia’s Irkutsk Oblast, serves as a strategic site for long-range bomber operations. Situated about 4,000 km from Ukraine, it hosts Tu-95MS, Tu-160, and Tu-22M3 bombers equipped with Kh-101, Kh-555, and Kh-55 cruise missiles, enabling long-range strikes against Ukrainian targets.

    This is the furthest Ukrainian drone attack during the entire war!

    At the very same time second Russian airbase in Olenegorsk, Murmansk region, is also under drone attack!

    Olenya Air Base near Olenegorsk, Murmansk region, is about 1,800 km from Ukraine. Russia uses it to launch Tu-95MS, Tu-160, and Tu-22M3 bombers armed with Kh-101 and Kh-555 cruise missiles in long-range strikes against Ukraine.


    8. Locations of the Olenegorsk and Belaya military airfields which were attacked by drones today

    https://threadreaderapp.com/thread/1929132845257109586.html

    • Jacques Sapir / X 
      https://x.com/russeurope/status/1929169466136428781

      1 L’Ukraine (le SBU), vient de réussir une opération tactique importante avec la destruction de 5 bombardiers russes sur des bases éloignées du front

      2 Cette attaque a été menée par des drones tirés de Russie, depuis des camions, par des équipes du SBU.
      L’opération était préparée depuis 18 mois.

      3 Ce succès est un succès tactique. 5 bombardiers en moins ne vont pas détruire la capacité de frappe de la Russie. Mais, pour cela, le SBU a dû sacrifier une grande partie de son infrastructure en Russie.

      4 C’est l’équivalent de l’opération « Bodenplatte » menée par la Luftwaffe le 1er janvier 1945. Des résultats, mais obtenus à un prix élevé, sans mesure avec ces mêmes résultats.

      5 Le motif probable est d’affirmer une position de force de l’Ukraine avant la reprise des négociations. Il faut aussi y ajouter les deux actes de sabotage contre des trains de cette nuit.

      6 Mais on voit mal ce qu’une opération « one shot » de l’Ukraine pourrait changer au rapport de forces. Elle risque de provoquer au contraire une riposte encore plus importante de la part de la Russie

      7 Le véritable objectif de cette opération n’est-il pas plutôt en Ukraine même ? Ne s’agit-il pas d’un geste de la fraction extrémiste de l’armée pour affirmer sa volonté de combattre jusqu’au bout ?

      8 Si l’on se rappelle l’assassinat par le SBU de Portnov en Espagne, cette opération pourrait faire partie d’une stratégie de fuite en avant d’une partie de l’appareil militaro-politique ukrainien.

      9 De ce point de vue, le résultat réel de cette action compte moins que le message qu’il envoie . Et ce message semble plus destiné aux ukrainiens qu’aux russes.

      (peut-être autre tweets à suivre - c’est tout frais…)

    • Sapir ne peut s’empêcher de glisser une équation ukraine = nazis dans ses messages sur X le site d’un autre nazi.

    • Pour la mention de Bodenplatte, j’y reconnaitrais plutôt un rappel de la fascination pour un großer Schlag. Sous une autre forme, un autre commentateur fait une comparaison (à visée laudative) mentionnant un Pearl Harbor russe.
      Comparaison qu’il est utile de compléter par ce commentaire d’un intéressé :

      Rear Admiral Chūichi Hara [commanding officer of the Fifth Carrier Division of the Imperial Japanese Navy for the Japanese attack on Pearl Harbor] summed up the Japanese result by saying, “We won a great tactical victory at Pearl Harbor and thereby lost the war.”

      source WP[en]

    • Roman Sheremeta / X – As I predicted, a truck phobia has now begun in russia
      https://x.com/rshereme/status/1929524143910797426
      https://video.twimg.com/amplify_video/1929524020820500480/vid/avc1/374x270/HN9Niu75x9iPlnPX.mp4

      1/n As I predicted, a truck phobia has now begun in russia — massive traffic jams have hit the Irkutsk region, and every cargo truck is being inspected.

      Recently, I explained why Ukraine chose to publicly disclose so much information about Operation “Spiderweb.”

      2/ By revealing how the operation was executed — including the use of concealed drones inside decoy trucks driven across 5,000 kilometers of russian territory — Ukraine imposed both psychological and economic costs on russia.

      3/ Now, every russian cargo truck is a potential threat. Every driver is a suspect. As a result, russian authorities are being forced to:
      – Divert resources to inspect and monitor domestic transport routes

      4/ - Increase surveillance and internal security across tens of thousands of kilometers of highways
      – Slow down military and civilian logistics nationwide
      – Mistrust their own citizens — especially private drivers and contractors — fueling paranoia and bottlenecks

      5/ And today, we’re already seeing this in action.

      Russia is panicking. It’s halting trucks, blocking roads, and launching a full-scale clampdown on logistics out of fear that another drone attack might be hiding in plain sight.

      6/ And remember: rad transport accounts for approximately 70% of the total cargo volume in russia.

      This is a major blow to the russian economy.

    • Géo-politie / X – analyse militaire du point de vue ukrainien
      https://x.com/geo_politie/status/1929627971322892774

      🇺🇦🇷🇺 Vous en avez entendu parler maintes et maintes fois, mais on va rajouter une couche. Une opération de grande ampleur multivecteur a été menée par les Ukrainiens. L’opération visait cinq objectifs stratégiques, principalement aériens, et a conduit à des attaques de drones FPV sur quatre d’entre eux, entraînant la destruction totale ou partielle d’environ 40 avions, dont des TU-95.

      Vous avez vu beaucoup d’analyses politiques et géopolitiques de l’action.

      C’est pourquoi je vous propose aujourd’hui une analyse militaire de la chose, comme si on était ensemble les décisionnaires.

      1/9

      Thread by geo_politie – Thread Reader App
      https://threadreaderapp.com/thread/1929627971322892774.html

    • Sans mentionner les traités de #START ?

      « Géo-politie / X – analyse militaire du point de vue ukrainien »

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9s_START

      Les traités START (de l’anglais Strategic Arms Reduction Treaty, litt. « traité de réduction des armes stratégiques ») sont trois traités de maîtrise des armements négociés entre les États-Unis et l’Union soviétique puis la Russie dans les années 1990.

      On y retrouve tout ce qui est typique au vu de la marge d’interprétation occidentale : nous, c’est-à-dire les Anglo-Américains, Israël y compris et diverses ’alliées’, déterminons à notre guise la durée et la fiabilité des accords conclus.

      L’interprétation du texte de l’accord est réglée par le récit public, c’est-à-dire par le contrôle des médias.

      Dans le discours public, on omet tout simplement, lorsque l’occasion se présente, de tels accords.

      #Guerre_psychologique et de l’ #information

      #Ukraine #Russie #NATO #OTAN

      voir aussi : https://seenthis.net/messages/1118778 || regisdecastelnau.substack.com -2025-06-03

  • Manifestazione nazionale contro il #riarmo, la #guerra e il genocidio in Palestina: 21 giugno a Roma
    https://radioblackout.org/2025/05/manifestazione-nazionale-contro-il-riarmo-la-guerra-e-il-genocidio-in

    La data per la manifestazione nazionale a Roma contro il riarmo e la guerra è stata individuata nel 21 giugno, poco prima che si tenga il summit #nato all’Aja dal 25 al 25 giugno sulla Difesa e la spesa militare. In quell’occasione infatti i governi europei saranno chiamati a rispondere sulla loro disponibilità in percentuale […]

    #L'informazione_di_Blackout #21_giugno_manifestazione_nazionale #stop_rearm_europe

  • Historiker nach einer Ukraine-Reise: Ein „Land der erfundenen Geschichte“
    https://www.berliner-zeitung.de/politik-gesellschaft/geopolitik/historiker-nach-einer-ukraine-reise-ein-land-der-erfundenen-geschic

    27.5.2025 von Maritta Adam-Tkalec - Was Omer Bartov in der Heimat seiner Mutter fand: „Eine Generation von Ukrainern, deren Köpfe mit Lügen gefüllt sind.“

    „Das alles hat eine Vorgeschichte.“ Dieser Satz taucht unweigerlich auf, wenn Menschen mit unterschiedlichen Meinungen über den Ukrainekrieg und seine Genese reden. Er fällt meist dann, wenn man versucht, zu tieferen Ursachen für den russischen Überfall auf die Ukraine vorzudringen.

    Meist verlieren sich solche Gespräche im ukrainisch-russischen Geschichtslabyrinth zwischen Hitler, Stalin und Bandera, zwischen der Orangen Revolution und Putins Großrussentum, zwischen den Bestrebungen ukrainischer Nationalisten, das Russische in der Ukraine zu tilgen, denen russischer Imperialisten, eine unabhängige Ukraine zu beseitigen und der überaus berechtigte Wunsch der Mehrheit der Ukrainer, die Souveränität zu wahren.

    Viele Länder der Welt sind politisch extrem polarisiert, so wie die USA oder Israel. Die Ukraine gehört ganz gewiss dazu. Doch mit Kriegsbeginn verschwand die innere Zerrissenheit hinter einem geschichtsbegradigenden Schleier. Auch in westlichen Medien ist seit Februar 2022, eigentlich schon seit der russischen Annexion der Krim 2014, kaum mehr von den historischen Tiefenströmungen die Rede. Doch sie gehören zum Ukraine-Bild dazu.

    Freie Wahlen 2007: Prorussisch im Osten

    Im Jahr 2007 druckte die Berliner Zeitung einen großen Text des amerikanisch Historikers Omer Bartov, Professor für Holocaust- und Völkermordstudien an der Brown University in Providence, Rhode Island. Bartov, der 1954 in Israel geboren wurde, gehört zu den weltweit führenden Holocaust-Forschern und ist ein maßgebender Experte für Völkermordstudien. Seine Familie stammte aus Galizien, gelegen im Westen der heutigen Ukraine, südöstlich von Lwiw (Lemberg).

    Dreimal hatte er die Gegend bereist. Nach einem Besuch 2007 in Buczacz, der Heimatstadt seiner Mutter, schrieb er die Reportage, in der er die dunklen Stellen der Geschichte ins Licht rückt. Er begann seine Reise in Berlin. Dort, am Wannsee, hatten, wie er schreibt, „einige junge Männer am 20. Januar 1942 beschlossen, meine Familie in Buczacz zu vernichten – zusammen mit Millionen von anderen Menschen“. Bartovs Beobachtungen blieben aktuell.

    Im Jahr der Reise, drei Jahre nach der prowestlichen Bewegung, Orange Revolution genannt, verschoben sich die politischen Verhältnisse in der Ukraine. Bei den krisenbedingt vorgezogenen Parlamentswahlen am 30. September 2007 rutschte die Partei des Präsidenten Juschtschenko ab; er strebte in EU und Nato und wollte die russische Sprache zurückdrängen. Mit 34,4 Prozent wurde die so bezeichnete Partei der Regionen stärkste Kraft, die – noch in Putins erster Präsidentschaftszeit – den Dialog mit Moskau suchte und Russisch als zweite offizielle Amtssprache zulassen wollte. Nicht zuletzt führten russische Fehler dazu, dass Juschtschenko immer weiter in westliche Arme getrieben wurde.

    Das Wahlergebnis wird noch interessanter, wenn man auf die regionale Verteilung schaut: Im Osten triumphierte die russlandfreundliche Partei der Regionen, in Donezk holte sie 76 Prozent der Stimmen, in Luhansk 73,6, auf der Krim 61. Wohlgemerkt: in freien Wahlen, nicht in einem unter russischer Fuchtel anberaumten Referendum. In der Westukraine blieb selbige Partei der Regionen klein: Kiew 15 Prozent, Lwiw 4,2, Ternopil 3,0.

    Trotz dieser Ergebnisse bildete ein prowestlicher Block (Timoschenko/Juschtschenko) noch einmal die Regierung. Bei den Präsidentschaftswahlen 2010 kam die Partei des Nationalisten Juschtschenko noch auf 5,5 Prozent; Präsident wurde für die Partei der Regionen Wiktor Janukowytsch. Als 2019 Wolodymyr Selenskyj, ein Mann jüdischer Herkunft, mit 73,22 Prozent zum Präsidenten gewählt wurde, zeigte sich der Wunsch, die alten Machtspiele korrupter Cliquen zu beenden. Der russische Überfall unterbrach diese Bemühungen.

    In seinem Text beschrieb Bartov die Folgen nationalistischer, antisemitischer, rassistischer Politik der wechselnden polnischen, ukrainischen, sowjetischen und deutschen Mächte im 20. Jahrhundert. Als Hitler-Deutschland die Sowjetunion 1941 überfiel, hatten ukrainische Nationalisten gehofft, mit nationalsozialistischer Hilfe einen unabhängigen Staat zu erlangen. Sie arbeiteten – heute würde man sagen proaktiv – mit daran, die Ukraine „judenfrei“ zu machen und veranstalteten Pogrome gegen Polen.

    Im Sowjetreich war all das, so Bartov, „mit Tabus belegt“. Laut sowjetischer Interpretation hätten die deutschen Faschisten und ihre ukrainischen Kollaborateure unschuldige sowjetische Bürger ermordet, während die meisten Ukrainer mutig im Großen Vaterländischen Krieg an vorderster Front gegen den Faschismus gekämpft hätten – so klingt heute auch die offizielle ukrainische Version der Geschichte. Mit der Gründung der unabhängigen Ukraine 1991 sind, wie es Bartov formulierte „die Patrioten der Vergangenheit“ wieder auferstanden. Wer einst als Kollaborateur galt, wurde fortan als „Gründer der Nation“ gefeiert, vor allem in der westlichen Ukraine. (Maritta Tkalec)

    Anm. d. Red.: In einem Interview mit der taz gab Bartov an, dass sich die Ukraine verändert habe, dazu habe auch seine Arbeit als Historiker in der Ukraine beigetragen. Er sagte 2022: „Bandera ist auch heute ein großer Held, besonders in der Westukraine. Das ist ein Teil der heutigen Wirklichkeit. Auf der anderen Seite hat sich die Ukraine verändert. (...) Bei der letzten Wahl hat ein Präsidentschaftskandidat gewonnen, der nicht nur Jude ist. Vielmehr, und darauf kommt es an, seine persönliche Identität war keine Sache! Man hat darüber nicht gesprochen. Er hat mehr als die Hälfte der Stimmen gewonnen, und das heißt was. (...)“ Die Ukraine habe nun eine Selbstahnung von sich als einem diversen Land. „Wo Religion und ethnischer Ursprung nicht so wichtig sind. Ich will nicht sagen, dass es keine Extremistengruppen gibt. Es gibt sie, und zwar mehr in der West- als in der Ostukraine. Einige davon sind jetzt in der Ukraine, weil sie kämpfende Gruppen sind, die extrem radikal-rechts sind. Aber das sind marginale Gruppen. Sie hatten keine politische Repräsentation im Parlament. Sie stehen nicht für alle.“

    In den folgenden Absätzen lesen Sie eine der eindrücklichsten Passage aus Omer Bartovs Reportage aus dem Jahr 2007 in nur leicht gekürztem Wortlaut.

    Das jüdische Buczacz ist getilgt

    „Wenn man heute die Städte und Dörfer in Ost-Galizien besucht, findet man sehr viele Anzeichen von willentlicher Amnesie und streng selektierte, manchmal sogar erfundene Erinnerungen. Die westliche Ukraine schafft sich eine Vergangenheit, die sie nie hatte, indem sie die letzten Spuren eines reichen multikulturellen Erbes auslöscht. Sie führt damit eine zweite ethnische Säuberung durch, nicht von Menschen, sondern von der Erinnerung. Es droht eine neue Generation von Ukrainern heranzuwachsen, deren Köpfe mit Lügen gefüllt sind, und deren Verständnis von der Vergangenheit so falsch ist, dass es schwer sein wird, eine bessere Gesellschaft zu entwickeln.

    […]

    Zurück zu Buczacz. Vor dem 1. Weltkrieg war das eine der schönsten Städte in dieser Region. Aber Generationen von Bewohnern, Besetzern, von Stadträten und Bürgermeistern, Architekten und Künstlern haben ihr Bestes getan, sie zu verschandeln und zu ruinieren. […] Was die beiden Kriege nicht zerstörten und die Sowjets nicht mit ihren grauenhaften Wohnsiedlungen und Geschäftsgebäuden bedeckten, wird jetzt von der Stadtregierung neu bebaut. Der letzte Überrest von jüdischem Leben, die beeindruckende Talmud-Schule, wurde im Jahre 2000 niedergewalzt. Sie wurde von einem abstoßenden knallgelben Gebäude ersetzt, das auch noch die Aussicht auf den Platz mit dem wunderschönen Rathaus aus dem 18. Jahrhundert versperrt.

    Oben auf dem Fedir-Hügel, wo Tausende der jüdischen Bewohner ermordet und in Massengräbern begraben wurden, gibt es ein Denkmal für die Ukrainischen Nationalisten, die von den Sowjets getötet wurden. Nicht ein einziges Wort über die Ausrottung der Juden. Man muss ganz tief in den Wald gehen, um einen einzigen Stein zu finden, der gleich nach dem Krieg dort aufgestellt wurde, und der an die ersten Massenexekutionen von rund 400 Juden erinnert.

    Der jüdische Friedhof auf dem Bashty-Hügel auf der anderen Seite der Stadt wird von den Bewohnern als Müllhalde benutzt. Es gibt dort keinen Zaun, und viele der Grabsteine sind einfach weggekarrt worden. […] Kürzlich wurde von den Überlebenden der jüdischen Gemeinde eine bescheidene Gedenkstätte am Rande des Friedhofs errichtet (nur 100 Juden überlebten den Krieg). Hinter Büschen versteckt, gedenkt diese leicht erhobene Plattform all derer, die in Massengräbern auf den Hügeln, die sich zum Strypa-Fluss hinziehen, verscharrt sind. Es ist ein schäbiges Denkmal und beginnt bereits auseinanderzufallen.
    Judenmörder ehren statt ethnische Vielfalt

    Das Gedenken an die ukrainischen Nationalhelden dagegen ist der Stadt sehr wichtig. Sie hat jetzt ein Museum, in dem die Mitglieder der aufständischen ukrainischen Armee – die stark am Mord an den Juden beteiligt waren – gefeiert werden. Und jetzt wird auch noch eine riesige Gedenkstätte für Stepan Bandera, den Kopf der radikalen Fraktion der ukrainischen Nationalisten gebaut. Aber es gibt nicht eine einzige Referenz an die multiethnische Vergangenheit und kulturelle Vielfalt der Stadt. Selbst die Appelle einiger Bürger, den Zustand der Massengräber auf dem Fedor-Hügel zu verbessern, wo bei starkem Regen Knochen angeschwemmt werden, stieß bisher auf taube Ohren.

    Buczacz ist jetzt ein Kaff in einer vergessenen Welt. Vor einem Jahrhundert bot die Stadt, wie so viele andere in Ost-Galizien, weit mehr Hotels, Restaurants, kulturelle und bildungsfördernde Aktivitäten als heute. Lemberg, das wichtigste urbane Zentrum in dieser Region, ist noch deprimierender. Hier gibt es zwar ein paar mehr Gedenkstätten für die Juden der Stadt, die einst in einer großen und wohlhabenden Gemeinde vereint waren. Aber sie wurden alle von der jüdischen Gemeinde in der Ukraine initiiert und mit Unterstützung von ausländischen Organisationen – ohne Hilfe der örtlichen Regierung. Dafür feiert die Stadt ihre eigenen Helden, obwohl einige von ihnen maßgeblich in den Holocaust involviert waren.

    Das fällt besonders an zwei Orten auf. Der erste ist ein Denkmal, das neben dem früheren NKWD-Gefängnis für die Opfer der Sowjets errichtet wurde und zumindest erkennbar macht, dass zu ihnen auch Ukrainer, Polen und Juden zählten. Aber die Skulptur ist ganz eindeutig eine christlich inspirierte Darstellung eines Mannes am Kreuz, der von Stacheldraht umgeben ist. Darüber hinaus wird nirgendwo erwähnt, dass außer den getöteten Gefängnisinsassen auch Tausende von Juden abgeschlachtet wurden – und zwar nicht von den Sowjets oder den Nazis, sondern von ihren ukrainischen Nachbarn mitten auf der Straße. Indem das Denkmal versucht, alle miteinzubeziehen, vertuscht es das wahre Schicksal der Juden von Lemberg.

    Noch schlimmer ist das neue Denkmal, das auf dem Friedhof von Lyczaków errichtet wird. Während der alte jüdische Friedhof von den Nazis zerstört, von den Sowjets dem Erdboden gleichgemacht wurde und nun von den Ukrainern als Marktplatz genutzt wird, ist dieser christliche Friedhof ein wunderschöner Platz, mit alten Bäumen und vielen Blumen, auf dem berühmte Bürger der Stadt begraben sind.

    Nach der Besetzung durch die Polen am Ende des 1. Weltkrieges baute die neue Regierung ein großes Denkmal, um der Gefallenen zu gedenken und den Sieg zu feiern. Seit der Unabhängigkeit der Ukraine ist die neue Regierung nun dabei, ein Denkmal für die ukrainischen Nationalisten genau neben dem polnischen als Symbol für den Endsieg der Ukrainer über die angeblichen polnischen Unterdrücker zu errichten. Die Division der galizischen SS ist hier als Symbol des nationalen Heldentums dargestellt.

    Große Summen sind in diese Monumente der Unterdrückung und der Verfälschung investiert worden. Aber während man eine der immer noch eleganten Straßen dieser einst so schönen Stadt entlanggeht, sieht man überall die Zeichen der Verwahrlosung und des Verfalls.“

    #Ukraine #nationalisme #nazis #antisemitisme #histoire

  • Après la calamiteuse privatisation du rail britannique, le train revient dans le giron public | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/apres-calamiteuse-privatisation-rail-britannique-train-revient-l/00114734

    D’ici 2027, les compagnies ferroviaires anglaises privées vont toutes être renationalisées. La fin de trente années de privatisation du rail outre-Manche à l’impact économique désastreux.

    Après 30 ans à ne rien entretenir et à faire des bénéfices, le privé se retire, afin de laisser l’état tout remettre en état et rendre le marché à nouveau profitable, pour la prochaine vague de privatisation.

  • « La naturalisation accélère l’intégration économique des immigrés »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/05/20/la-naturalisation-accelere-l-integration-economique-des-immigres_6607370_323

    « La naturalisation accélère l’intégration économique des immigrés »
    Tribune Jérôme Valette, Economiste
    André Gide écrivait : « Choisir, c’était renoncer » [Les Nourritures terrestres]. Le ministre de l’intérieur semble avoir fait sienne cette maxime en annonçant, le vendredi 2 mai, un durcissement des conditions d’accès à la citoyenneté française.
    Dans une nouvelle circulaire, et après avoir déjà révisé, en janvier, la circulaire Valls sur les conditions de régularisation des étrangers en situation irrégulière, Bruno Retailleau confirme sa volonté de durcir la politique migratoire de la France. En réaffirmant la citoyenneté comme l’aboutissement du processus d’intégration, le ministre de l’intérieur choisit de renoncer aux bénéfices économiques qu’une naturalisation plus précoce pourrait offrir dans le parcours d’insertion des immigrés.
    Dans une circulaire de cinq pages adressée aux préfets, il définit les nouvelles directives dont ces derniers devront s’emparer. Niveau de langue orale rehaussé à partir de 2026, examen sur l’histoire et la culture civique françaises, exigence de ressources suffisantes hors aides sociales sont autant de mesures destinées à durcir les critères d’accès à la nationalité française pour les étrangers présents sur le sol national.
    Aussi, la circulaire demande explicitement aux préfets de sanctionner les étrangers ayant connu, à un moment donné de leur parcours, une situation d’irrégularité. Cette dernière mesure semble particulièrement difficile à tenir pour un grand nombre d’étrangers, les trajectoires migratoires étant souvent marquées par l’alternance de périodes d’irrégularité et de régularisation.
    S’il est encore difficile d’en mesurer les effets concrets, l’accès à la citoyenneté étant déjà difficile, et les décisions de naturalisation prenant déjà en compte certains de ces critères, la circulaire du ministre s’inscrit dans un choix politique clair. L’argument avancé par Bruno Retailleau pour justifier ce durcissement relève d’une logique de récompense : la naturalisation viendrait couronner le parcours des étrangers dont le degré d’intégration serait le plus abouti.
    Le ministre souligne dans le texte que devenir français « se mérite » et que le statut juridique de la naturalisation est défini par la jurisprudence « non pas comme un droit, mais comme une décision souveraine du gouvernement ». En consacrant ainsi la naturalisation comme étape finale d’un parcours d’intégration, entamé dès l’arrivée de l’étranger sur le sol national, Bruno Retailleau choisit, ce faisant, d’écarter la logique alternative visant à faire de la naturalisation une des composantes de la politique d’intégration des immigrés.
    De nombreuses études ont en effet montré que la naturalisation agissait comme un puissant accélérateur de l’intégration économique des immigrés, mesurée par leur intégration sur le marché du travail. De l’Allemagne aux Etats-Unis, en passant par la Suisse ou la France, les exemples de réformes du code de la nationalité qui ont permis d’estimer l’impact causal de la naturalisation sont nombreux. Ces travaux soulignent que les craintes liées à une naturalisation précoce, supposée réduire les motivations des immigrés à investir dans leur intégration économique, ne sont pas confirmées par les données.
    Au contraire, un accès facilité à la citoyenneté agit comme un catalyseur sur le marché du travail, et notamment pour les immigrés les plus fragiles, ceux que les politiques publiques peinent usuellement à ramener vers l’emploi. Ainsi les femmes immigrées, les immigrés originaires de pays extra-européens et les réfugiés, dont les écarts de taux d’emploi avec les natifs sont les plus importants, voient leur insertion professionnelle et leurs salaires augmenter significativement après l’obtention de la nationalité.
    Ces études mettent en avant que des conditions d’accès trop strictes à la nationalité pourraient en réalité décourager les efforts d’insertion des immigrés et, in fine, freiner l’adoption des normes locales en matière d’emploi, de langue ou d’éducation. Du point de vue des employeurs, la citoyenneté pourrait aussi être perçue comme un gage de stabilité, un travailleur naturalisé étant moins susceptible de quitter le pays, ce qui réduit les incertitudes liées à son recrutement.
    La circulaire envoyée par le ministre de l’intérieur nous rappelle donc à juste titre que, loin de relever uniquement de considérations économiques, les politiques d’accès à la citoyenneté revêtent un caractère éminemment politique. Si les recherches existantes montrent qu’un durcissement des conditions d’accès à la citoyenneté a toutes les chances de freiner l’intégration économique des immigrés déjà présents sur le territoire, cette nouvelle circulaire ne fait pas de cet objectif économique une priorité.
    Avec ce texte, Bruno Retailleau consacre d’abord la naturalisation comme l’aboutissement du processus d’intégration, une récompense réservée aux seuls étrangers déjà parfaitement intégrés. En priorisant son caractère méritocratique, il met donc au second plan son rôle d’accélérateur de l’intégration.
    Les prochaines échéances électorales devront trancher dans quelle mesure les Français partagent ou non cette lecture du rôle de la naturalisation. Il sera essentiel que ces derniers votent de manière informée, en mesurant au plus juste non seulement les gains d’un durcissement de l’accès à la nationalité, mais aussi les renoncements qu’il implique. Pour choisir, et renoncer, en conscience.

    #Covid-19#migration#migrant#france#politiquemigratoire#integration#naturalisation#sante#citoyennete

  • À #Kobané, l’#eau et la #nature au cœur de la #guerre en #Syrie

    Dix ans après les combats contre l’État islamique, la ville kurde de Kobané tente difficilement de se reconstruire. L’agriculture est à la peine, et une partie de l’eau reste captée par le #conflit.

    Un chant s’élève dans l’immensité bleue de l’#Euphrate, bordée de #montagnes arides. Sur sa barque de pêcheur, Armanj, jeune lycéen kurde de 17 ans, chante une romance désespérée entre deux amants séparés par la guerre, au rythme du clapotis des rames. Avec son cousin Mohammad, il #pêche dans le #fleuve mythique depuis son enfance, afin de s’assurer un revenu. Mais la #guerre_civile syrienne et le #réchauffement_climatique ont chamboulé le quotidien de #Boraz, leur paisible village syrien bordé de champs, d’arbres fruitiers et de fleurs situé à une heure de Kobané.

    « J’ai perdu mon père, mon frère et ma mère à la guerre ; il ne me reste que ma sœur. Je pêche pour qu’on puisse survivre », témoigne Mohammad, 17 ans lui aussi, en montrant ses prises du jour. « Le problème, c’est que le niveau de l’#eau a tellement baissé que les #poissons locaux, comme les #carpes, sont devenus rares ou ont été remplacés par de nouvelles espèces étranges », soupire Armanj.

    L’Euphrate contrôlée

    Les autorités et habitants du nord-est syrien, le #Rojava, accusent la #Turquie de faire de la rétention avec leurs #barrages construits en amont, dans le cadre de leur guerre contre les Forces démocratiques syriennes (FDS), à majorité kurde.

    « La Turquie retient beaucoup l’eau de l’Euphrate. D’une part pour sa propre #agriculture, qui souffre aussi de la #sécheresse, mais aussi pour essayer d’étouffer l’#économie_agricole dans les parties de la Syrie contrôlées par les Kurdes », explique Peter Schwartzstein, journaliste et chercheur au Centre pour la sécurité et le climat.

    « On se sent comme des pions dans un jeu politique. On a peur, on vit sous les bombardements et les menaces des forces proturques, qui peuvent nous tirer dessus depuis l’autre côté de la rivière », témoigne Armanj. L’#Armée_nationale_syrienne (#ANS), une milice affiliée à Ankara, la capitale turque, a pris le contrôle de la rive ouest de l’Euphrate fin décembre lors d’une offensive surprise contre les FDS à Manbij, plus à l’ouest.

    Depuis treize ans, la guerre civile syrienne a considérablement affecté cette vaste plaine agricole, le grenier du Moyen-Orient et lieu de naissance de l’agriculture dans le Croissant fertile, il y a plus de 10 000 ans. « À cause des substances toxiques causées par les #bombardements et les #munitions, je vois comment la nature change, les plantes faiblissent et les rendements diminuent », soupire Najah Hussein Abroush, agricultrice à Boraz.

    Elle prend une poignée de terre, asséchée, qui s’effrite entre ses doigts. « Avant, le #blé m’arrivait jusqu’à la taille en cette saison, maintenant, il n’y a que des pousses de quelques centimètres. On récolte deux fois moins de fruits qu’avant dans les #vergers, et sommes devenus dépendants des #pesticides et des #graines_hybrides de mauvaise qualité », ajoute-t-elle.

    Comme les stations de pompage d’eau sur les berges de l’Euphrate ont été bombardées pendant la guerre, Najah doit utiliser l’#eau_saline des #puits_souterrains. Et en raison des combats récents aux abords de l’Euphrate, la région est assiégée et elle ne peut plus acheter de #semences ou de matériel à l’extérieur.

    À l’unisson avec les autres agriculteurs interrogés à Boraz, elle peint l’image d’un paradis terrestre déchu, poussant nombre d’habitants à abandonner leurs champs et à fuir.

    Kobané, ville martyre de nouveau assiégée

    C’est que Kobané et sa périphérie ont été en première ligne de nombreuses batailles. Assiégée par l’État islamique (EI) entre septembre 2014 et janvier 2015, la ville porte toujours les stigmates de cette bataille féroce, durant laquelles des centaines de soldats et habitants kurdes sont morts. Afin de la reconstruire, d’importants projets immobiliers et environnementaux ont vu le jour, menés par l’Administration autonomique et démocratique du nord-est syrien (#Daanes) et la société civile.

    « L’#environnement de Kobané a été extrêmement affecté par la guerre, nous essayons de soutenir nos agriculteurs et de restaurer la #biodiversité en reboisant des forêts, des parcs et en installant des pépinières, par exemple », explique Aref Bali, coprésident de l’autorité environnementale de Kobané, lui-même originaire de Boraz.

    Las, ces projets ont été mis en pause à cause des bombardements turcs. « Ils ont systématiquement attaqué nos infrastructures publiques, même quand nous ne faisions que planter de la verdure sur un rond-point », commente-t-il.

    Reporterre a pu visiter une #pépinière municipale, dont le but est de fournir agriculteurs et espaces publics de plantes et de semences. Des avions de chasse et un drone turc passaient alors au-dessus de la ville, créant une sensation d’étouffement et de #siège.

    Pire encore : à cause d’une frappe turque sur le #barrage_hydroélectrique de #Tichrine, situé à une heure de Kobané, toute la région a été plongée dans le noir depuis octobre 2023 — l’électricité était revenue quelques jours avant notre visite. « Pendant ce temps, les habitants ont dû utiliser des générateurs à diesel extrêmement polluants, affectant la santé publique », ajoute Aref Bali. De nombreux #générateurs restent en place malgré le retour de l’électricité, crachant une fumée noire toxique.

    Le barrage de Tichrine, nerf de la guerre

    Le barrage de Tichrine, tenu par les FDS depuis 2013, est devenu la dernière ligne de front de la guerre syrienne. Lors de l’offensive surprise de l’ANS, les troupes proturques ont été repoussées. Menacé d’une attaque aérienne, le barrage a vu affluer des centaines de civils kurdes venus protester. Des #drones ont bombardé leur convoi en janvier dernier, tuant une vingtaine de personnes, un acte que Human Rights Watch qualifie de crime de guerre attribué à la Turquie.

    Quand Reporterre s’est rendu au barrage fin avril, les voitures calcinées par les bombes côtoyaient encore des graffitis célébrant la résistance populaire kurde et les combattants des YPG (Unités de protection du peuple kurde) tombés dans les combats.

    Des centaines de civils s’y trouvaient encore, dont un groupe de femmes venues de Girke Lege, une ville kurde à 400 km. « Nous sommes venues volontairement, malgré le danger, pour s’opposer à la guerre. Pour résister pacifiquement et aussi empêcher la Turquie de détruire encore une fois le barrage et l’Euphrate, qui est l’artère vitale de tous les peuples de la région », a témoigné Sharifa, fonctionnaire de 51 ans, avant d’entonner avec ses amies des chansons de résistance kurdes et arabes.

    Depuis, un accord a été trouvé entre le nouveau gouvernement syrien d’Ahmed al-Charaa, l’ASN et les FDS, permettant aux civils de rentrer chez eux et de stationner des troupes gouvernementales et étasuniennes aux abords du barrage. De quoi stabiliser un peu la région.

    « Le barrage de Tichrine et l’Euphrate sont un pilier de l’économie syrienne, autant pour l’#irrigation de l’agriculture que pour l’électricité. Il faut un accord sérieux pour permettre aux agriculteurs de rebâtir le secteur et le ramener au niveau d’avant-guerre, commente Peter Schwartzstein. Il faudrait des investissements énormes et une vraie volonté de respecter l’accord. Mais à ce stade, il pourrait s’agir d’un vœu pieux. » Les habitants de la région restent également méfiants, habitués aux sales coups du destin.

    https://reporterre.net/A-Kobane-l-eau-et-la-nature-au-coeur-de-la-guerre-en-Syrie

  • La #Suède annonce allouer plus de 9 millions d’euros pour accélérer les #retours de migrants dans leur pays d’origine

    Dans un communiqué du 13 mai, le gouvernement suédois a indiqué renforcer son soutien à l’#Organisation_internationale_pour_les_migrations (#OIM) afin d’augmenter les retours des migrants présents dans le pays mais aussi dans l’Union européenne. Plus de 9 millions d’euros vont être alloués par la Suède à l’agence onusienne.

    Le sujet de l’immigration irrégulière occupe de nouveaux le devant de la scène en Suède. Mardi 13 mai, le gouvernement suédois a indiqué renforcer son soutien à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en lui allouant 9,2 millions d’euros pour accélérer les retours de migrants présents sur son territoire mais aussi au sein de l’Union européenne (UE).

    Cette #aide_financière doit contribuer à "lutter contre la migration irrégulière depuis l’#Irak, la #Somalie, l’#Ouzbékistan et la #Tunisie" renseigne le communiqué.

    Une autre partie de la somme servira à "renforcer les conditions de retour vers la #Syrie et lutter contre la traite des êtres humains en #Ukraine", précise le document. Le ministre des Migrations, #Johan_Forssell, a réaffirmé le soutien de Stockholm à l’Ukraine et a précisé que l’argent permettra également de "contrer et fournir de l’aide à ceux qui ont été victimes de la traite des êtres humains pendant l’invasion massive de l’Ukraine par la Russie".

    Ces programmes d’"#aide_au_retour_volontaire" (#AVR) sont mis en place et soutenus par l’OIM dans plus de 100 pays. L’agence onusienne "ne facilite ni ne met en œuvre les expulsions (et) n’intervient qu’une fois qu’une personne a donné son #consentement_éclairé pour recevoir de l’aide", assure-t-elle dans un communiqué daté du 12 mai.

    Une myriade de mesures pour réduire l’immigration

    Cette nouvelle annonce n’est qu’une énième mesure du gouvernement, désireux de freiner l’immigration dans le pays. Depuis une dizaine d’années, les restrictions adoptées par les autorités suédoises à l’encontre des personnes exilées et étrangères sur le territoire scandinave sont de plus en plus sévères.

    Pour inciter les migrants à regagner leur pays d’origine, elles avaient annoncé le 12 septembre 2024 vouloir tripler le montant de l’aide au retour “volontaire”. Actuellement de 10 000 couronnes (environ 920 euros), celle-ci devrait grimper à 350 000 couronnes (30 000 euros) pour un adulte. Très critiquée, la mesure doit malgré tout entrer en vigueur en 2026. D’autres pays européens proposent également une #aide_financière_au_retour : de plus de 13 000 euros au #Danemark, d’environ 1 300 euros en #Norvège et jusqu’à 2 500 euros en #France.

    En avril dernier, les autorités avaient fait part de leur volonté d’introduire dans la législation un critère de "#conduite_honnête" aux migrants, sous peine de voir révoquer ou refuser leur titre de séjour. Déjà, un projet de loi annoncé en janvier proposait de conditionner l’obtention de la #citoyenneté suédoise à une “#bonne_conduite”, une durée de séjour plus longue (huit ans contre cinq actuellement) et à la réussite d’un test de connaissances de la société et des #valeurs suédoises ainsi qu’un examen de #langue.

    Dans cette même logique de durcissement des conditions d’accès des étrangers pour obtenir des #titres_de_séjours, le gouvernement défendait en décembre dernier un projet pour limiter la possibilité des demandeurs d’asile déboutés de déposer une nouvelle demande, sans avoir auparavant quitté le pays.

    Une autre proposition avait suscité un tollé dans le pays en mai 2024 : la coalition au pouvoir avait proposé une loi visant à obliger les travailleurs du secteur public à dénoncer aux autorités les personnes #sans-papiers avec lesquelles ils sont en contact. La mesure, jugée raciste et discriminatoire, s’était cependant heurtée à une très forte opposition au sein des services publics, qui avait appelé à la "désobéissance civile".

    Souhaitant privilégier l’immigration d’une “main-d’œuvre étrangère qualifiée et hautement qualifiée” comme le déclarait l’ancienne ministre des Migrations en février 2024, Stockholm souhaite également relever le plafond de #salaire_minimum requis pour les travailleurs non-européens dans l’obtention d’un #visa_de_travail. Ils devront désormais prouver qu’ils gagnent plus de 34 200 couronnes (3 000 euros) contre 27 360 couronnes (2 400 euros) actuellement.

    La Suède ferme ses portes aux immigrés

    Réputée accueillante pour les demandeurs d’asile depuis les années 1990, la Suède a permis à un grand nombre de personnes en provenance de régions en proie à des conflits, notamment d’ex-Yougoslavie, de Syrie, d’Afghanistan, de Somalie, d’Iran et d’Irak, de vivre sur son territoire. En 2015, le pays connaît un afflux de #réfugiés_syriens fuyant le régime d’Assad. Sur cette seule année, la Suède a accueilli plus 160 000 demandeurs d’asile, soit le taux d’accueil le plus élevé par habitant dans l’Union européenne.

    Mais ces arrivées massives marquent aussi un tournant. Le gouvernement social-démocrate de l’époque déclare alors qu’il n’est plus en mesure de poursuivre sa "politique de la porte ouverte". Depuis, les gouvernements successifs s’emploient à freiner les arrivées de migrants dans le pays.

    L’arrivée au pouvoir en 2022 d’un bloc qui regroupe modérés, conservateurs et obtient le soutien du parti d’extrême droite anti-immigration, les Démocrates de Suède, opère un virage radical dans la politique migratoire suédoise. "Il est temps de faire passer la Suède d’abord", déclarait à cette période Jimmie Akesson, le leader des Démocrates de Suède.

    Devenue l’une des nations européennes les plus strictes en la matière, la Suède peine à intégrer un grand nombre des nouveaux arrivants. En 2024, le nombre de migrants ayant obtenu l’asile en Suède a atteint le niveau le plus bas depuis 40 ans. L’an dernier, un peu plus de 6 000 permis de séjour pour l’asile ont été accordés dans le pays scandinave.

    "Aujourd’hui, trois personnes sur quatre qui demandent l’asile en Suède ne sont pas considérées comme ayant des motifs suffisants pour obtenir un #permis_de_séjour. Elles ne sont donc pas des réfugiées et doivent rentrer chez elles", a déclaré le ministre Johan Forssell.

    La Suède a ainsi été l’un des premiers pays à annoncer la suspension des demandes d’asile pour les Syriens après la chute de Bachar al-Assad en décembre dernier.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64546/la-suede-annonce-allouer-plus-de-9-millions-deuros-pour-accelerer-les-
    #migrations #réfugiés #renvois #expulsions #IOM #traite_d'êtres_humains #retours_volontaires #naturalisation #réfugiés_syriens

    ping @karine4 @reka

  • Les #parcs africains ou l’histoire d’un #colonialisme_vert

    Derrière le mythe d’une Afrique #sauvage et fascinante se cache une histoire méconnue : celle de la mise sous cloche de la #nature au mépris des populations, orchestrée par des experts occidentaux. L’historien #Guillaume_Blanc raconte.

    Vous avez longuement enquêté sur les politiques de #protection_de_la_nature mises en place en #Afrique depuis la fin du XIXe siècle. Comment, dans l’esprit des experts occidentaux de la conservation de la nature, a germé cette idée que le continent africain constituait le dernier éden sauvage de la planète, qu’il s’agissait de préserver à tout prix ?

    Guillaume Blanc1 Mon enquête historique s’appuie en effet sur plus de 130 000 pages de documents issus de 8 fonds d’archives répartis entre l’Europe et l’Afrique. Pour comprendre ce mythe de la nature sauvage, il faut se mettre à la place des #botanistes et des #forestiers qui partent tenter l’aventure dans les #colonies à la fin du XIXe siècle, et laissent derrière eux une Europe radicalement transformée par l’industrialisation et l’urbanisation. En arrivant en Afrique, ils sont persuadés d’y retrouver la nature qu’ils ont perdue chez eux.

    Cette vision est en outre soutenue par un ensemble d’œuvres relayées par la grande presse. C’est par exemple #Winston_Churchill qui, en 1907, publie Mon voyage en Afrique, dans lequel il décrit le continent africain comme un « vaste jardin naturel » malheureusement peuplé d’« êtres malhabiles ». Dans les années 1930, c’est ensuite #Ernest_Hemingway qui évoque, dans Les Neiges du Kilimandjaro, un continent où les #big_five – ces mammifères emblématiques de l’Afrique que sont le #lion, le #léopard, l’#éléphant, le #rhinocéros noir et le #buffle – régneraient en maîtres. Depuis, le #mythe de cette Afrique édénique a perduré à travers les reportages du #National_Geographic et de la BBC ou, plus récemment, avec la sortie du célèbre film d’animation #Le_Roi_Lion.

    Qui sont les principaux acteurs des politiques de protection de la nature en Afrique, depuis les premières réserves de faune sauvage jusqu’à la création des parcs nationaux ?
    G. B. En Afrique, la création des #réserves_de_chasse à la fin du XIXe siècle par les colonisateurs européens vise surtout à protéger le commerce des troupeaux d’éléphants, déjà largement décimés par la #chasse. À partir des années 1940, ces #réserves deviennent ensuite des espaces dédiés presque exclusivement à la contemplation de la #faune_sauvage – une évolution qui témoigne d’une prise de conscience de l’opinion publique, qui considère comme immoral le massacre de la grande #faune.

    Les principaux acteurs de cette transformation sont des écologues administrateurs, à l’image de #Julian_Huxley, le tout premier directeur de l’#Unesco, nommé en 1946. On peut également citer #Edgar_Worthington, qui fut directeur scientifique adjoint du #Nature_Conservancy (une orga­ni­sa­tion gouvernementale britannique), ou l’ornithologue #Edward_Max_Nicholson, l’un des fondateurs du #World_Wildlife_Fund, le fameux #WWF. À partir des années 1950, ces scientifiques issus de l’administration impériale britannique vont s’efforcer de mettre la #science au service du gouvernement, de la nature et des hommes.

    À l’époque coloniale, la nature africaine semble toutefois moins menacée qu’elle ne l’est aujourd’hui. N’y a-t-il pas comme une forme de contradiction de la part des experts de la conservation à vouloir présenter ce continent comme le dernier éden sauvage sur Terre et, dans le même temps, à alerter sur le risque d’extinction de certaines espèces ?
    G. B. Si on prend l’exemple des éléphants, ce sont tout de même 65 000 animaux qui sont abattus chaque année à la fin du XIXe siècle en Afrique de l’Est pour alimenter le commerce de l’#ivoire. À cette époque, les administrateurs coloniaux sont pourtant incapables de réaliser que le massacre auquel ils assistent relève de leur propre responsabilité. Car, tout autour des espaces de protection qu’ils mettent en place pour protéger la nature, la destruction des #ressources_naturelles se poursuit – ce sont les #plantations de #cacao en #Côte_d’Ivoire qui empiètent toujours plus sur la #forêt_tropicale, ou le développement à grande échelle de la culture du #café en #Tanzanie et au #Kenya.

    À mesure que ce #capitalisme_extractiviste s’intensifie, la protection de la faune et de la flore se renforce via la multiplication des #zones_protégées. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ceux qui entendent préserver la nature en établissant des réserves de chasse, puis des parcs nationaux, sont aussi ceux qui la détruisent en dehors de ces espaces de protection.

    Une initiative baptisée « #Projet_spécial_africain » illustre bien cette vision de la nature africaine. En quoi consiste cette grande #mission_écologique, largement promue par les experts internationaux de la conservation ?
    G. B. Le Projet spécial africain est lancé à Varsovie en 1960 par l’#Union_internationale_pour_la_conservation_de_la_nature (#UICN), sous l’égide des Nations unies. En septembre 1961, une grande conférence internationale est organisée à Arusha, en Tanzanie, afin de promouvoir les programmes de conservation auprès des dirigeants africains arrivés au pouvoir après les indépendances. Elle réunit une centaine d’experts occidentaux ainsi qu’une trentaine de dirigeants africains.

    D’un commun accord, ces derniers déclarent vouloir poursuivre les efforts accomplis par les colons européens dans les parcs nationaux africains qui ont vu le jour depuis la fin des années 1920. Pour, je cite, « aider les gouvernements africains à s’aider eux-mêmes », des experts internationaux sont alors envoyés en Afrique. Le Projet spécial africain, qui se poursuivra jusqu’à la fin des années 1970, prend donc la forme d’une alliance entre les dirigeants africains et les experts internationaux.

    Dans le livre que vous avez publié il y a peu, La Nature des hommes, vous rappelez que les institutions internationales ont fortement incité les pays africains à exclure leurs populations des territoires de ce qui allait devenir les parcs nationaux…
    G. B. Parmi les institutions impliquées, il y a, d’un côté, les agences des Nations unies comme l’Unesco et la FAO, mais aussi des organisations non gouvernementales comme l’UICN, le WWF ou la Fauna & Flora International (FFI). Ces deux grandes catégories d’institutions ont tout d’abord servi de machine à reconvertir les administrateurs coloniaux en experts internationaux de la conservation. Ce sont elles qui vont ensuite imposer les mesures conservationnistes à l’intérieur des parcs.

    La FAO va, par exemple, conditionner son aide au Kenya, à l’Éthiopie ou à la Tanzanie pour l’achat de matériel agricole à l’acceptation des règles édictées par l’Unesco – à savoir que soient expulsées les populations qui vivent dans les parcs pour préserver les grands mammifères. C’est donc un véritable système international qui se met en place, dans lequel les agences des Nations unies vont avoir recours à des experts qu’elles vont mandater auprès de l’UICN, du WWF ou de la #FFI.

    Dans les années qui suivent la #décolonisation, les dirigeants africains participent eux aussi à cette #mythification d’un continent foisonnant de vie, car préservé des activités humaines. Quelle est leur part de responsabilité dans la construction de cet #imaginaire ?
    G. B. S’ils n’ont pas choisi ce cadre culturel imposé par les experts internationaux de la conservation, selon lequel l’Afrique serait le dernier refuge mondial de la faune sauvage, ils savent en revanche le mettre au service de leurs propres intérêts. Au #Congo, rebaptisé Zaïre en 1971 par le président Mobutu, ce dernier explique lors d’une conférence de l’UICN qui se tient à Kinshasa que son pays a créé bien plus de parcs que le colonisateur belge qui l’a précédé.

    En 1970, soit près de 10 ans après son indépendance, la Tanzanie a de son côté quadruplé son budget dédié aux parcs nationaux, sous l’impulsion de son Premier ministre #Julius_Nyerere, bien conscient que le parc national représente une véritable #opportunité_économique. Si Julius Nyerere n’envisage pas de « passer (s)es vacances à regarder des crocodiles barboter dans l’eau », comme il l’explique lui-même dans la presse tanzanienne, il assure que les Occidentaux sont prêts à dépenser des millions de dollars pour observer la faune exceptionnelle de son pays. Julius Nyerere entend alors faire de la nature la plus grande ressource économique de la Tanzanie.

    Certains responsables politiques africains mettent aussi à profit le statut de parc national pour contrôler une partie de leur population…
    G. B. Pour une nation comme l’Éthiopie d’#Hailé_Sélassié, la mise en parc de la nature donne la #légitimité et les moyens financiers pour aller planter le drapeau national dans des territoires qui échappent à son contrôle. Lorsque l’UICN et le WWF suggèrent à l’empereur d’Éthiopie de mettre en parc différentes régions de son pays, il choisit ainsi le #Simien, dans le Nord, une zone de maquis contestant le pouvoir central d’Addis-Abeba, l’#Awash, dans l’Est, qui regroupe des semi-nomades vivant avec leurs propres organisations politiques, et la #vallée_de_l’Omo, dans le Sud, où des populations circulent librement entre l’Éthiopie et le Kenya sans reconnaître les frontières nationales.

    En Afrique, la mise sous protection de la nature sauvage se traduit souvent par l’#expulsion des peuples qui vivent dans les zones visées. Quelles sont les conséquences pour ces hommes et ces femmes ?
    G. B. Ce #déplacement_forcé s’apparente à un véritable tremblement de terre, pour reprendre l’expression du sociologue américain Michael Cernes, qui a suivi les projets de #déplacement_de_populations menés par les Nations unies. Pour les personnes concernées, c’est la double peine, puisqu’en étant expulsées, elles sont directement impactées par la création des parcs nationaux, sans en tirer ensuite le moindre bénéfice. Une fois réinstallées, elles perdent en effet leurs réseaux d’entraide pour l’alimentation et les échanges socio-économiques.

    Sur le plan environnemental, c’est aussi une catastrophe pour le territoire d’accueil de ces expulsés. Car, là où la terre était en mesure de supporter une certaine densité de bétail et un certain niveau d’extraction des ressources naturelles, la #surpopulation et la #surexploitation de l’#environnement dont parlent les experts de la conservation deviennent réalité. Dans une étude publiée en 20012, deux chercheurs américain et mozambicain ont tenté d’évaluer le nombre de ces expulsés pour l’ensemble des parcs nationaux d’Afrique. En tenant compte des lacunes statistiques des archives historiques à ce sujet, les chercheurs ont estimé qu’entre 1 et 14 millions de personnes avaient été contraintes de quitter ces espaces de conservation au cours du XXe siècle.

    Depuis la fin des années 1990, les politiques globales de la #conservation_de_la_nature s’efforcent d’associer les populations qui vivent dans ou à côté des #aires_protégées. Comment se matérialise cette nouvelle philosophie de la conservation pour les populations ?
    G. B. Cette nouvelle doctrine se traduit de différentes manières. Si l’on prend l’exemple de l’#Ouganda, la population va désormais pouvoir bénéficier des revenus du #tourisme lié aux parcs nationaux. Mais ceux qui tirent réellement profit de cette ouverture des politiques globales de conservation sont souvent des citadins qui acceptent de devenir entrepreneurs ou guides touristiques. Les habitants des parcs n’ont pour leur part aucun droit de regard sur la gestion de ces espaces protégés et continuent de s’y opposer, parfois avec virulence.

    En associant les populations qui vivent dans ou à proximité des parcs à la gestion de la grande faune qu’ils abritent, la conservation communautaire les incite à attribuer une valeur monétaire à ces animaux. C’est ce qui s’est produit en #Namibie. Plus un mammifère est prisé des touristes, comme l’éléphant ou le lion, plus sa valeur pécuniaire augmente et, avec elle, le niveau de protection que lui accorde la population. Mais quid d’une pandémie comme le Covid-19, provoquant l’arrêt de toute activité touristique pendant deux ans ? Eh bien, la faune n’est plus protégée, puisqu’elle n’a plus aucune valeur. Parce qu’il nie la singularité des sociétés auxquelles il prétend vouloir s’adapter, le modèle de la #conservation_communautaire, qui prétend associer les #populations_locales, se révèle donc souvent inefficace.

    Des mesures destinées à exclure les humains des espaces naturels protégés continuent-elles d’être prises par certains gouvernements africains ?
    G. B. De telles décisions restent malheureusement d’actualité. Les travaux de l’association Survival International l’ont très bien documenté au #Cameroun, en #République_démocratique_du_Congo ou en Tanzanie. En Éthiopie, dans le #parc_du_Simien, où je me suis rendu à plusieurs reprises, les dernières #expulsions datent de 2016. Cette année-là, plus de 2 500 villageois ont été expulsés de force à 35 km du parc. Dans les années 2010, le géographe américain Roderick Neumann a pour sa part recensé jusqu’à 800 #meurtres liés à la politique de « #shoot_on_sight (tir à vue) » appliquée dans plusieurs parcs nationaux d’Afrique de l’Est. Selon cette doctrine, toute personne qui se trouve à l’intérieur du parc est soupçonnée de #braconnage et peut donc être abattue par les éco-gardes. Dans des pays où le braconnage n’est pourtant pas passible de peine de mort, de simples chasseurs de petit gibier sont ainsi exécutés sans sommation.

    En Europe, les règles de fonctionnement des parcs nationaux diffèrent de celles qui s’appliquent aux espaces de protection africains. Si on prend l’exemple du parc national des Cévennes, l’agriculture traditionnelle et le pastoralisme n’y sont pas prohibés, mais valorisés en tant qu’éléments de la culture locale. Comment expliquer ce « deux poids, deux mesures » dans la façon d’appréhender les espaces de protection de la nature en Europe et en Afrique ?
    G. B. Le parc national des Cévennes, créé en 1970, abrite plus de 70 % du site des Causses et Cévennes, inscrit sur la liste du Patrimoine mondial depuis 2011. Or la valeur universelle exceptionnelle qui conditionne un tel classement est, selon l’Unesco, « l’agropastoralisme, une tradition qui a façonné le paysage cévenol ». C’est d’ailleurs à l’appui de cet argumentaire que l’État français alloue des subventions au parc pour que la transhumance des bergers s’effectue à pied et non pas en camions, ou bien encore qu’il finance la rénovation des toitures et des murs de bergeries à partir de matériaux dits « traditionnels ».

    En revanche, dans le parc éthiopien du Simien, la valeur universelle exceptionnelle qui a justifié le classement de ce territoire par l’Unesco est « ses #paysages spectaculaires ». Mais si les #montagnes du Simien ont été classées « en péril3 » et les populations qui y vivaient ont été expulsées, c’est, selon les archives de cette même organisation internationale, parce que « l’#agropastoralisme menace la valeur du bien ».

    À travers ces deux exemples, on comprend que l’appréciation des rapports homme-nature n’est pas univoque en matière de conservation : il y a une lecture selon laquelle, en Europe, l’homme façonne la nature, et une lecture selon laquelle, en Afrique, il la dégrade. En vertu de ce dualisme, les activités agropastorales relèvent ainsi d’une #tradition à protéger en Europe, et d’une pratique destructrice à éliminer en Afrique.

    https://lejournal.cnrs.fr/articles/parcs-Afrique-colonialisme-histoire-nature-faune
    #colonialisme #animaux #ingénierie_démographique

    • La nature des hommes. Une mission écologique pour « sauver » l’Afrique

      Pendant la colonisation, pour sauver en Afrique la nature déjà disparue en Europe, les colons créent des parcs en expulsant brutalement ceux qui cultivent la terre. Et au lendemain des indépendances, avec l’Unesco ou le WWF, les dirigeants africains « protègent » la même nature, une nature que le monde entier veut vierge, sauvage, sans hommes.
      Les suites de cette histoire sont connues : des millions de paysans africains expulsés et violentés, aujourd’hui encore. Mais comment a-t-elle pu advenir ? Qui a bien pu organiser cette continuité entre le temps des colonies et le temps des indépendances ? Guillaume Blanc répond à ces questions en plongeant le lecteur au cœur d’une étrange mission écologique mondiale, lancée en 1961 : le « Projet spécial africain ».
      L’auteur raconte l’histoire de ce Projet, mais, plutôt que de suivre un seul fil narratif, il redonne vie à quatre mondes, que l’on découvre l’un après l’autre : le monde des experts-gentlemen qui pensent l’Afrique comme le dernier refuge naturel du monde ; celui des colons d’Afrique de l’Est qui se reconvertissent en experts internationaux ; celui des dirigeants africains qui entendent contrôler leurs peuples tout en satisfaisant les exigences de leurs partenaires occidentaux ; celui, enfin, de paysans auxquels il est demandé de s’adapter ou de disparaître. Ces hommes ne parlent pas de la même nature, mais, pas à pas, leurs mondes se rapprochent, et ils se rencontrent, pour de bon. Ici naît la violence. Car c’est la nature des hommes que d’échanger, pour le meilleur et pour le pire.

      https://www.editionsladecouverte.fr/la_nature_des_hommes-9782348081750
      #livre

    • RIFIUTI ? UNA RISORSA

      Questo volume rappresenta un riassunto di carattere divulgativo di problematiche ambientali ben note e già studiate in maniera approfondita; vuole essere semplicemente uno strumento di diffusione della cultura ambientale e un aiuto, suggerimento per le Amministrazioni Locali ed i cittadini, affinché possano sensibilizzarsi ulteriormente di fronte alle problematiche sorte con la società consumistica. Questo libretto potrebbe essere uno strumento per i Comuni per realizzare incontri partecipativi estesi alla cittadinanza, in maniera tale da spingere il singolo a dare il proprio contributo nel corretto comportamento riguardo la questione dei rifiuti, generando, sul medio lungo periodo, un beneficio sulla collettività in termine di salute e di risparmio economico. Il problema ambientale è un problema che riguarda tutti, per cui la responsabilità è collettiva e non individuale; a tal proposito la politica in genere ha un ruolo determinante come motore che inneschi e regoli comportamenti virtuosi nei cittadini, che a loro volta devono prendere coscienza di trattare l’ambiente come la propria persona o la propria casa.

      https://libri.editorialedelfino.it/prodotto/rifiuti-una-risorsa

      #livre

  • Menace sur le bol alimentaire à Tindouf où vivent 172 000 Sahraouis.
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article4755

    Les nouveautés sur la question sahraouie en Afrique du Nord, dont le conflit date de 1975, donc il y a cinquante ans, sont diverses. Ils étaient 130 000 personnes à leur arrivée et leur répartition sur six camps au sud-ouest algérien, ils sont 172 000 selon les derniers chiffres de l’ONU. Le rapport 2024 sur l’approvisionnement alimentaire, par les structures humanitaires, alarme sur les difficultés de subvenir aux besoins de cette population. #nationale,_fait_politique,_une_et_première_page,_médias,_actualité,_pays,_france,_afrique,_maghreb

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    #Afrique,Monde_Arabe,_islam,_Maghreb,_Proche-Orient, #Maghreb,_Algérie,_Tunisie,_Maroc,_Libye,_Africa,_population,_société

  • Lecture d’un extrait du livre « Bassoléa ou de l’herbe dans le ventre » de Juliette Mézenc, paru aux Editions La Contre Allée en 2025.

    https://liminaire.fr/creation/radio-marelle/article/bassolea-ou-de-l-herbe-dans-le-ventre-de-juliette-mezenc

    Bassoléa, c’est la voix d’une jeune femme « mise au vert » contre son gré. En colère contre le monde et ses absurdités, elle trouve refuge dans une véranda sous terre. Là, elle contemple champignons, bactéries, racines, protozoaires. Elle respire enfin. Curieuse, elle cherche « à traduire dans le monde des humains l’art de vivre des microbes. » Ce monologue haletant, à la croisée du récit initiatique et d’une forme de manifeste écopoétique, critique frontalement notre société du tout-travail, destructrice du vivant, et imagine un corps recyclable, sans trace, en célébrant l’élan vital d’une jeunesse en quête d’alternatives. De sa fureur naît un enthousiasme contagieux, une curiosité pour ce qui pousse, pour ce qui échappe à l’ordre dominant. Un chant vibrant, une parole libre, incarnée, profondément vivante.

    (...) #Radio_Marelle, #Écriture, #Livre, #Lecture, #En_lisant_en_écrivant, #Podcast, #Littérature, #Mémoire, #Histoire, #Nature, #Écologie, (...)

    https://liminaire.fr/IMG/mp4/en_lisant_bassole_a_juliette_me_zenc.mp4

    https://lacontreallee.com/catalogue/bassolea

  • Bruno Retailleau adopte un ton plus restrictif dans une nouvelle circulaire sur la naturalisation
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/05/04/bruno-retailleau-adopte-un-ton-plus-restrictif-dans-une-nouvelle-circulaire-

    Bruno Retailleau adopte un ton plus restrictif dans une nouvelle circulaire sur la naturalisation
    Le Monde avec AFP
    Bruno Retailleau a diffusé une nouvelle circulaire consacrée aux naturalisations des étrangers qui, dans la forme, insiste davantage sur les dispositions susceptibles de restreindre l’accès à la nationalité française, sans grandes modifications sur le fond, selon le document révélé dimanche 4 mai par Le Figaro et consulté par l’Agence France-Presse (AFP). Le ministre de l’intérieur doit en présenter le contenu lundi matin, lors d’un déplacement à la préfecture du Val-de-Marne, à Créteil. Il avait déjà révisé en janvier la circulaire Valls sur les conditions de régularisations des étrangers sans papiers.
    Tenant d’une ligne dure en matière d’immigration et, par ailleurs, candidat à la présidence du parti Les Républicains (LR), M. Retailleau a adressé ce texte de cinq pages, auquel la charte des droits et des devoirs du citoyen français est annexée, à l’ensemble des préfets. Il y rappelle que « la jurisprudence établit la naturalisation non comme un droit, mais comme une décision souveraine du gouvernement ».
    En 2024, 66 745 acquisitions de la nationalité française par décret et par déclaration (mariage, ascendants et fratries) ont été dénombrées, ce qui représente une hausse de 8,3 % par rapport à 2023, qui s’explique par un rattrapage après une année marquée par des difficultés techniques, selon la direction générale des étrangers en France (DGEF), qui dépend du ministère de l’Intérieur.
    En s’appuyant sur une disposition de la loi Darmanin, Bruno Retailleau demande aux préfets de s’assurer du renforcement du niveau de maîtrise requis en langue française pour obtenir la naturalisation et de l’adhésion aux valeurs de la République. Le ministre dresse également la liste des éléments d’appréciation démontrant « l’exemplarité du parcours du demandeur », notamment en ce qui concerne un séjour irrégulier avéré.
    L’autonomie du demandeur est en outre soulignée. Celle-ci doit se traduire par une « insertion professionnelle » de cinq ans, un seuil rehaussé. Le demandeur devra justifier de « ressources suffisantes et stables », hors prestations sociales. Les préfets sont tenus de présenter au ministre un bilan de l’application de la circulaire dans trois mois.

    #Covid-19#migration#migrant#france#DGEF#naturalisation#droit#sante#politiquemigratoire