naturalfeature:connecticut

  • #copyright_madness
    Question à la communauté @seenthis
    Je viens de me rendre compte qu’une dessinatrice utilise le même nom que moi. Son site est ici : https://themadmeg.com
    avec cette formule « Copyright © 2019 Madmeg - All Rights Reserved. » et du coup ca me rend mal à l’aise. Voir mon nom sous ces dessins dégoulinants de rose ca me contrarie et je trouve que ces mièvreries sont assez déplacées de la part d’une madmeg (mais on s’en fiche). je me demande aussi si elle ne va touché mes éventuels droits d’autrice à ma place (ou l’inverse) puisqu’elle utilise un copyright @Madmeg pour une activité similaire à la mienne et que parfois dans des publications les éditeur·ices mettent un copyright @Madmeg aussi à mes images. Je sais pas trop quoi faire, si vous avez des conseils ou infos je suis preneuse.

    • En droit français il n’y a pas de nécessité d’un dépot (un enregistrement) de tes créations pour qu’elles soient protégées par le droit d’auteur. Le simple fait d’avoir été créées de ta main dans ton atelier les fait rentrer sous la protection de la loi de 1957 .La juridiction française est en la matière une des plus protectrice au monde.
      Le Copyright (qui lui nécessite un dépot) est une institution Etasunienne sans véritable effet ailleurs. La mention © est là avant tout pour faire état du fait que la reproduction n’est pas libre.

      Au sujet de ton pseudonyme c’est plus délicat. Le mieux serait de pouvoir établir une antériorité dans l’usage de ce pseudo.
      Des dessins signés avec une date et/ou mieux encore une affiche, un catalogue d’expo , un site internet/blog avec date certaine (internet archive peut t’aider).
      Si tu peut établir que l’antériorité est bien en ta faveur , tu fais (ou si tu anticipes une résistance tu fais faire par un avocat pour+/- 100€ )un gentil courrier de mise en demeure de cesser d’utiliser ton pseudo et de supprimer tous les contenus où il apparait sans ton autorisation.

      Pour toucher des droits collectifs (copie privée, reprographie etc...) il faut être membre d’une société d’auteurs (Adagp) est-ce ton cas ?
      L’antériorité peut aussi être établie par ce biais.

    • Merci pour tes infos @vazi
      Prouver l’antériorité de mes œuvres par rapport à 2019 ne devrait pas être trop difficile. Pour la société d’auteur, je ne sais pas, je suis à la maison des artistes.

      Plutôt qu’une mise en demeure de cette madmeg, ce que je trouve quant même bien agressif. Cette madmeg ne sait probablement pas que j’existe et ne cherche pas à me nuire (et si une personne confond nos dessins je lui conseillerais de finir de se crevé les yeux). Je pensait lui demandé de signer « TheMadmeg » comme c’est déjà le nom de domaine de son site, et qu’elle a l’air de commencer tout juste en 2019, avec le « THE » au début, ca devrait permettre la distinction entre elle et moi et éviter des problèmes pour elle comme pour moi. Elle peu les ajouter à la main sur ses cartes postales, je pense pas qu’elle en ai fait faire des milliers et changer un petit peu sa signature. Elle fait des petits dessins tout doux et mignon, j’espère qu’elle sera douce et mignonne comme ses dessins et sera d’accord avec cette entente entre madmegs.

    • Je te laisse juge des solutions les plus adaptées.
      En ce qui concerne l’ADAGP c’est un organisme qui collecte des sous auprès de divers institutions au titre de ce qu’on appelle les « droits collectifs » pour les redistribuer aux artistes.
      Si ton travail est diffusé, c’est à dire reproduit sur des supports papier (affiches, livres, catalogues, presse etc.) ou vidéo (passages télé...) ou numérique, alors tu peux solliciter une part de la redistribution.
      Cela peut être assez significatif (de quelques centaines à quelques milliers d’€ par an).

    • Comme c’est une « société » d’auteurs il faut acheter une « part sociale » (15€) une seule fois (pas de cotisation annuelle).
      Franchement ça vaut le coup surtout si tu as des publications régulières.
      La seule contrainte est de faire une déclaration annuelle de l’ensemble de tes diffusions (donc garder trace au fil de l’année...)

    • Je ne sais pas trop quoi te conseiller, @mad_meg, parce que réclamer l’exclusivité d’un pseudo revient à le transformer en marque commerciale, puisque l’homonymie existe fréquemment, wikipedia est là pour le prouver, particulièrement avec les pseudos liés à un vocabulaire associé à un prénom, et il y a peut-être encore eut d’autres Folles Megs en d’autres agendas et géographies ;)
      De plus, si elle réside aux Etats-Unis, il y a peu de chances que vous ayez beaucoup de collisions. Mais peut-être aussi cette personne apréciera que tu la contactes, et choisira, pour la même gène que toi, de se distinguer avec un pseudo « TheMadMeg » (autant te dire qu’avec mon ValK, j’ai eut souvent le même questionnement que toi !)

    • Dernière précision : tu adhères en ton nom en mentionnant ton pseudo ce qui te garantit que personne d’autre ne pourra utiliser ce pseudo pour revendiquer les droits qui y sont attachés (en France et en Europe au moins) .

    • Tout à fait d’accord avec toi @val_k le pseudo d’artiste (ou autre d’ailleurs) est dans un entre-deux qui le rapproche du droit des marques sans pouvoir s’en revendiquer formellement.
      #pseudonyme #attribution
      Par ailleurs, accroche toi @mad_meg, les conflits d’attribution en matière de droit de la propriété intellectuelle sont liés à la notion paternité !
      Savais-tu que tu étais le père de tes œuvres ? ;)

    • Ca a l’air bien l’adagp @vazi je pense que je vais y adhéré. Merci pour toutes ces infos et bons plans. La laideur de la langue française est vraiment hallucinante, mais il se trouve que maintenant je suis la paire de mes œuvres ! ;)

      Merci @val_k pour tes conseils, c’est vrai que madmeg est un nom populaire. C’est d’abord un personnage du folklor flamand (Dulle Griet), le titre d’un tableau de Bruegel sur ce personnage, c’etait le surnom de Margaret Cavendish une protoféministe britannique, le nom d’un poéme, d’une pièce de théatre, d’un groupe de rock russe, d’un bar, d’une bière, d’un model de saxo, d’une boite de graphisme de meufs et de deux dessinatrices. Je vais lui faire un mail et laisser courir. Faut quant même être de mauvaise foie pour nous confondre toutes les deux.

    • Oui, il y a beaucoup de Mad Meg,… même en littérature
      en anglais,…


      ou en français,…

      Dans les références pointées par gg:ngram, j’aime bien celle extraite de The Methodist Temperance Magazine, janvier 1917

      Dulle Griet a aussi été utilisé comme nom de canon…


      The red cannon Dulle Griet / Mad Meg at Ghent, Belgium
      ©alamy

      https://www.alamy.com/stock-photo-the-red-cannon-dulle-griet-mad-meg-at-ghent-belgium-32169211.html
      https://en.wikipedia.org/wiki/Dulle_Griet

      sinon, il y a (au moins…) deux sites en ligne états-uniens sous ce nom ou cette marque
      celui que tu pointes


      https://themadmeg.com
      dont le nom de domaine a été déposé par un certain Dhruv Patel dans le Connecticut (qui m’a l’air d’être un intermédiaire fournissant des services de visibilité sur la toile)

      mais aussi


      Mad Meg Creative Services,
      https://www.madmegcreativeservices.com/about
      fondé par une Megan Silianof

      et il doit y en avoir d’autres.

      À l’INPI, je crois que les dépôts de nom de marque sont très fortement liés aux secteurs dans lesquels s’exercent l’activité.

      La question ne se pose vraiment que s’il y a des chances d’intersection entre vos activités, aussi bien d’un point de vue de la création que de la zone géographique. Et si débarque une «  mauvaise coucheuse  » qui vient plagier, de toutes façons l’affaire sera contentieuse qu’il y ait ou non dépôt du nom. De ce point de vue, il est important de garder trace de toute activité publique utilisant ton nom d’artiste : expos, articles, etc. Mais je ne doute pas que tu t’y emploies déjà…

    • Trop bien @simplicissimus le canon MadMeg, je vais m’en servir ca c’est sur. Merci pour cette recherche des marguerites zin-zinnes, c’est vrai qu’il y en a un paquet et je ne compte même pas les vaches folles.
      Pour l’archivage comme tu te doute je m’y emploies déjà.
      Et je vais laisser cette madmeg tranquillle et lui faire juste un petit mail amicale de madmeg à madmeg.

  • Bonne année, par Aretha Franklin :

    Auld Lang Syne est une chanson écossaise plus connue des francophones sous le nom de Ce n’est qu’un au revoir. Aux Etats-Unis, elle est souvent reprise pour la nouvelle année. Comme le dit l’adage, Aretha Franklin pourrait chanter le bottin et en faire un chef d’oeuvre d’émotion. La preuve :

    Le 31 décembre 1975 au Waldorf Astoria, à New-York :
    https://www.youtube.com/watch?v=zNDGPj8uj3w

    Le 23 décembre 1986, à la télé américaine, avec Billy Preston :
    https://www.youtube.com/watch?v=rI3Evr_TWHE

    Et le 1er janvier 2016, à Uncasville, dans le Connecticut :
    https://www.youtube.com/watch?v=1zpk_ivkxNg

    Autres versions de « Auld Lang Syne »
    Jon Batiste (2018) :
    https://www.youtube.com/watch?v=1HiBKSOeqvg

    Harris and His Christmas Avengers (2014) :
    https://www.youtube.com/watch?v=vvPPhcWSO-g

    BB King (2000) :
    https://www.youtube.com/watch?v=IeB1YLvwQPI

    The Black on White Affair (1970) :
    https://www.youtube.com/watch?v=LkvjLkWly_g

    #Aretha_Franklin #Musique #Soul

  • Enquête. OxyContin, un antidouleur addictif à la conquête du monde | Courrier international
    https://www.courrierinternational.com/article/enquete-oxycontin-un-antidouleur-addictif-la-conquete-du-mond

    Alors que l’usage d’opioïdes antalgiques fait des ravages aux États-Unis, les fabricants de ces médicaments vantent leurs mérites dans le monde entier pour élargir leurs marchés. En minorant les risques de dépendance et les conséquences pour la santé des patients, à l’image de Purdue, producteur de l’OxyContin, sur lequel a enquêté le Los Angeles Times.

    Face à l’épidémie d’addiction aux opioïdes analgésiques qui a déjà causé 200 000 morts dans le pays, l’establishment médical américain commence à prendre ses distances avec les antalgiques. Les plus hauts responsables de la santé incitent les généralistes à ne plus les prescrire en cas de douleur chronique, expliquant que rien ne prouve leur efficacité sur le long terme et que de nombreux indices montrent qu’ils mettent en danger les patients. 

    Les prescriptions d’OxyContin ont baissé d’environ 40 % depuis 2010, ce qui se traduit par plusieurs milliards de manque à gagner pour son fabricant, basé dans le Connecticut, Purdue Pharma. 

    La famille Sackler, propriétaire du laboratoire, a donc décidé d’adopter une nouvelle stratégie : faire adopter l’oxycodone, l’analgésique qui a déclenché la crise des opioïdes aux États-Unis, dans les cabinets médicaux du reste du monde.

    Pour mener à bien cette expansion mondiale, ces entreprises, regroupées sous le nom collectif de Mundipharma, utilisent quelques-unes des méthodes controversées de marketing qui ont fait de l’OxyContin un best-seller pharmaceutique aux États-Unis. Au Brésil, en Chine et ailleurs, les sociétés mettent en place des séminaires de formation dans lesquels on encourage les médecins à surmonter leur “opiophobie” et à prescrire des antalgiques. Elles sponsorisent des campagnes de sensibilisation qui poussent les gens à solliciter un traitement médical de leurs douleurs chroniques. Elles vont même jusqu’à proposer des ristournes aux patients afin de rendre plus abordables les opioïdes sur ordonnance.

    L’ancien commissaire de l’agence des produits alimentaires et des médicaments [Food and Drug Administration] David A. Kessler a estimé que l’aveuglement face aux dangers des antalgiques constitue l’une des plus grosses erreurs de la médecine moderne. Évoquant l’entrée de Mundipharma sur les marchés étrangers, il a déclaré que la démarche était “exactement la même que celle des grands fabricants de cigarettes. Alors que les États-Unis prennent des mesures pour limiter les ventes sur leur territoire, l’entreprise se développe à l’international.”

    #Opioides #Mundipharma

  • Enquête. OxyContin, un antidouleur addictif à la conquête du monde | Courrier international
    https://www.courrierinternational.com/article/enquete-oxycontin-un-antidouleur-addictif-la-conquete-du-mond

    Face à l’épidémie d’addiction aux opioïdes analgésiques qui a déjà causé 200 000 morts dans le pays, l’establishment médical américain commence à prendre ses distances avec les antalgiques. Les plus hauts responsables de la santé incitent les généralistes à ne plus les prescrire en cas de douleur chronique, expliquant que rien ne prouve leur efficacité sur le long terme et que de nombreux indices montrent qu’ils mettent en danger les patients.

    Les prescriptions d’OxyContin ont baissé d’environ 40 % depuis 2010, ce qui se traduit par plusieurs milliards de manque à gagner pour son fabricant, basé dans le Connecticut, Purdue Pharma.

    La famille Sackler, propriétaire du laboratoire, a donc décidé d’adopter une nouvelle stratégie : faire adopter l’oxycodone, l’analgésique qui a déclenché la crise des opioïdes aux États-Unis, dans les cabinets médicaux du reste du monde.
    Best-seller pharmaceutique

    Un réseau d’entreprises internationales détenues par la famille est en train de s’implanter en Amérique latine, en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique et dans d’autres régions, et d’encourager le recours généralisé aux antalgiques dans des endroits très mal outillés pour faire face aux ravages de l’abus d’opioïdes et de la dépendance qu’ils induisent.

    Pour mener à bien cette expansion mondiale, ces entreprises, regroupées sous le nom collectif de Mundipharma, utilisent quelques-unes des méthodes controversées de marketing qui ont fait de l’OxyContin un best-seller pharmaceutique aux États-Unis. Au Brésil, en Chine et ailleurs, les sociétés mettent en place des séminaires de formation dans lesquels on encourage les médecins à surmonter leur “opiophobie” et à prescrire des antalgiques. Elles sponsorisent des campagnes de sensibilisation qui poussent les gens à solliciter un traitement médical de leurs douleurs chroniques. Elles vont même jusqu’à proposer des ristournes aux patients afin de rendre plus abordables les opioïdes sur ordonnance.
    Les leçons de l’expérience américaine

    Le directeur américain de la santé publique [surgeon general], Vivek H. Murthy, a déclaré qu’il conseillerait à ses homologues étrangers d’être “très prudents” avec les médicaments opiacés, et de tirer les leçons des “erreurs” américaines. “Je voudrais les exhorter à envisager avec une extrême prudence la commercialisation de ces médicaments”, a-t-il déclaré dans une interview.

    Aujourd’hui, avec le recul, nous nous rendons compte que pour nombre d’entre eux les bénéfices ne compensaient pas les risques.”

    L’ancien commissaire de l’agence des produits alimentaires et des médicaments [Food and Drug Administration] David A. Kessler a estimé que l’aveuglement face aux dangers des antalgiques constitue l’une des plus grosses erreurs de la médecine moderne. Évoquant l’entrée de Mundipharma sur les marchés étrangers, il a déclaré que la démarche était “exactement la même que celle des grands fabricants de cigarettes. Alors que les États-Unis prennent des mesures pour limiter les ventes sur leur territoire, l’entreprise se développe à l’international.”
    Un marketing agressif

    Des représentants de Mundipharma et certains de ses matériels promotionnels s’emploient à minorer les risques d’addiction des patients aux opioïdes. Ces affirmations rappellent la première campagne de commercialisation de l’OxyContin aux États-Unis à la fin des années 1990, dans laquelle Purdue avait trompé les médecins au sujet de la nature addictive du médicament.

    En 2007, Purdue et trois hauts responsables de l’entreprise ont plaidé coupable face aux accusations fédérales de publicité mensongère sur leurs médicaments. Ils ont été condamnés à une amende de 635 millions de dollars. L’agence fédérale de lutte contre la drogue [Drug Enforcement Administration] a estimé en 2003 que le marketing “agressif, excessif et inapproprié” de l’entreprise avait “aggravé de manière très importante” l’usage abusif et le trafic illégal de l’OxyContin.

    Purdue était une petite firme pharmaceutique new-yorkaise lorsque les frères Mortimer et Raymond Sackler, tous deux

    [...]
    Harriet RyanLisa Girion et Scott Glover

    #Mundipharma #Sackler #Opioides

  • Bonjour,

    Comme vous l’avez peut-être appris, John Perry Barlow est décédé le 7 février des suites de ses problèmes cardiaques. Personnage flamboyant, auteur de la "Déclaration d’indépendance du cyberespace" (8 février 1996, hasard des dates), Barlow occupe une place à part dans la "mythologie" de l’internet. Bien que l’on puisse contester ses idées et son approche libertarienne, il faut lui reconnaître une plume, un style, une énergie hors du commun, qui a marqué très largement les discours sur l’internet et le cyberespace.

    L’auteur de science-fiction cyberpunk Bruce Sterling décrit Barlow en 1992 comme « un pur extraterrestre de la pratique des réseaux informatiques. Il avait une écriture de poète, concise et imagée. Il avait également la perspicacité d’un journaliste, ainsi qu’un esprit loufoque et le sens profond de l’autodérision. Enfin, il était tout simplement doué d’un charme personnel phénoménal. »

    Il est donc tout naturel que John Perry Barlow, et notamment son texte « La déclaration d’indépendance du cyberespace », ait été commenté par les auteur·e·s de C&F éditions. Quelques extraits ci-dessous.

    Olivier Ertzscheid : "L’appétit des géants : pouvoir des algorithmes, ambitions des plateformes"
    https://cfeditions.com/geants

    danah boyd : "C’est compliqué : les vies numériques des adolescents"
    https://cfeditions.com/boyd

    Fred Turner : "Aux sources de l’utopie numérique : de la contre-culture à la cyberculture, Stewart Brand un homme d’influence"
    https://cfeditions.com/utopieNumerique

    Olivier Ertzscheid

    L’auteur de « L’appétit des géants » lui a rendu un hommage très particulier et significatif dans les colonnes de Libération du 9 février. Il propose de ré-écrire la « Déclaration d’indépendance du cyberespace » en version 2018... non plus en s’adressant aux tenants du monde industriel, comme le faisait Barlow en 1996, mais aux géants du monde numérique qui emprisonnent l’énergie des internautes dans leurs systèmes de contrôle et leurs espace privés.

    Extrait :

    « Plateformes aux tons pastels et aux logos colorés, vous géants fatigués aux CGU d’airain et aux algorithmes d’acier, je viens du temps des internets d’avant, où nous n’avions pas de "comptes" mais des pages, où chacun pouvait disposer d’une adresse et n’était pas contraint d’habiter par habitude et par lassitude sous le même grand F bleu qui orne votre jardin fermé, et de vivre dans cette fausse proximité que vous nous avez tant vanté et qui est d’abord une toxique promiscuité.

    Au nom du présent que vous avez institué, je vous demande à vous qui êtes désormais le passé, de nous laisser tranquilles. Vous n’êtes plus les bienvenus parmi nous. Vous avez trop de souveraineté pour que celle-ci ne soit pas enfin questionnée et abolie. »

    On peut retrouver le texte complet et l’introduction/hommage sur Libération (http://www.liberation.fr/debats/2018/02/09/une-nouvelle-declaration-d-independance-du-cyberespace_1628377) et sur le blog Affordance (http://affordance.typepad.com//mon_weblog/2018/02/nouvelle-declaration-independance-cyberespace-hommage-john-perry )

    danah boyd :

    C’est dans la « Déclaration d’indépendance du cyberespace » que John Perry Barlow utilisa le premier la notion de " digital natives ". Jeune geekette à l’époque de ce texte, danah boyd est resté frappée par la verve de Barlow... mais montre elle aussi combien les dynamiques ont changé, et combien cette notion de "digital natives" est devenu la tarte à la crème des spécialiste du marketing, mais ne représente rien pour les jeunes, ni pour les sociologues.

    extrait :

    « Des manifestes, à l’image de la "Déclaration d’indépendance du cyberespace" de John Perry Barlow en 1996, me parlaient profondément. Barlow disait alors devant les leaders économiques réunis au forum de Davos que la nouvelle « maison de l’Esprit » permettait des « identités sans corps ». J’étais fière d’être une de ces enfants dont il parlait, et qui se vivait comme « native » de cette nouvelle civilisation.

    Vingt ans après, les dynamiques de l’identité en ligne s’avèrent très largement différentes de ce que les premiers adeptes de l’internet avaient imaginé. Même si les jeux en ligne et les mondes virtuels sont populaires parmi certains groupes de jeunes, il existe une différence culturelle majeure entre les sites qui permettent d’endosser un rôle et les médias sociaux, largement plus fréquentés, qui tendent à encourager une atmosphère beaucoup moins fictionnelle. Même si les pseudonymes sont fréquents dans ces environnements, le type de travail de l’identité qui se déroule dans les médias sociaux tels Facebook est très différent de celui que Turkle avait imaginé au départ. De nombreux adolescents aujourd’hui vont en ligne pour socialiser avec des amis qu’ils connaissent dans le monde physique, et ils se définissent eux-mêmes dans des contextes en ligne qui interagissent fortement avec des communautés sociales non-médiées. Ces pratiques, qui encouragent une plus grande continuité entre les mondes en ligne et hors ligne des adolescents, étaient bien moins fréquentes quand j’étais jeune. »

    et

    « La notion de digital natives a des racines politiques, principalement issues du techno-idéalisme américain. Dans sa volonté de contraindre l’élite globale à reconnaître l’importance de la société numérique émergente, John Perry Barlow, un poète reconnu, par ailleurs cyberlibertarien notoire, a forgé ce concept pour diviser le monde entre « eux » et « nous ». Barlow, connu pour avoir été le parolier du groupe The Grateful Dead, savait facilement trouver des mots provocants pour exprimer ses opinions politiques. Ce manifeste lançait un défi explicite aux « gouvernements du monde industriel ». En plaçant ceux qui « venaient du cyberespace » en opposition au monde du passé, il organisait l’affrontement des « natifs » et des « immigrants ».

    Barlow n’était certainement pas le premier à suggérer que les jeunes sont, en raison de leur date de naissance, intimement partie prenante de ce paysage numérique émergent. Mais son langage poétique a mis en relief les craintes implicites d’une fracture générationnelle qui accompagnerait les technologies. En écrivant sa déclaration, il voulait susciter des réactions… et il y est parvenu. Mais beaucoup ont pris sa métaphore au premier degré. Il était fréquent de voir des discours publics mettre en avant l’idée que les « natifs » auraient des pouvoirs et des compétences techniques particulières. L’idée sous-jacente de ces lectures de Barlow est que les adultes doivent craindre ces jeunes qui auraient hérité d’un savoir à leur naissance. »

    Fred Turner

    C’est bien entendu l’historien de l’internet Fred Turner qui offre dans son livre « Aux sources de l’utopie numérique » les hommages comme les critiques les plus soutenues de l’oeuvre et de l’approche de John Perry Barlow.

    Extraits :

    « Barlow rappelait à ses lecteurs « Je vis à barlow@eff.org. C’est là où j’habite. C’est ma maison. Si vous voulez me parler, c’est le seul endroit où vous êtes sûrs de me trouver, à moins que vous ne soyez déjà en face de moi – physiquement. Il est impossible de savoir où je suis. Depuis avril, je ne suis pas resté plus de six jours dans un même lieu. » Dyson et Barlow s’étaient transformés en paquets d’informations, au sens métaphorique, naviguant de conseils d’administration en conférence et agences de presse. Leur perception de l’espace s’était disloquée et s’ils avaient toujours le sentiment d’avoir un foyer, ce dernier était devenu distribué, collant parfaitement à leur idée d’avoir une maison sur la toile.

    De prime abord, la représentation du monde en système d’information telle que le conçoit Kelly s’inscrit fortement dans la pensée d’une époque, celle des années quatre-vingt-dix. Une analogie entre réseaux d’entreprises et écosystèmes naturels sous-tend cette représentation. Une analogie qui imprègne la vision, commune à Barlow et Dyson, d’un monde libéré de sa bureaucratie et guéri de sa schizophrénie grâce à l’internet. Mais à y regarder de plus près, elle pose également une énigme historique. L’idée selon laquelle le monde matériel peut être comparé à un système d’information et modélisé par ordinateur ne date pas de l’internet, mais apparaît bien plus tôt, durant la Seconde Guerre mondiale, dans et autour des laboratoires de recherche financés par l’État, notamment le Radiation Laboratory du MIT. Ces laboratoires ont orienté le développement de l’informatique aux États-Unis.
    [...]
    En 1990, la technologie et les méthodes de management caractérisant le WELL, en sus des réseaux qui s’étaient regroupés autour du système et des organisations proches du Whole Earth, servirent de références pour redefinir le cyberespace lui-même. Cette année-là, John Perry Barlow, expert en informatique, fut unanimement désigné comme la première personne à avoir accolé le mot cyberespace à ce qui n’était encore que le croisement entre les télécommunications et les réseaux informatiques. Puisant largement dans son expérience du WELL, il décrivait ce nouveau cyberespace structuré autour de réseaux informatiques comme une « frontière électronique ». Ce faisant, il bousculait la représentation autrefois dystopienne d’une informatique interconnectée en un espace imaginé pour que les individus puissent se recréer et construire leurs communautés dans les termes provenant des idéaux néo-communalistes. À l’instar des territoires ruraux des années soixante, le cyberespace de Barlow demeurerait au-delà de tout contrôle gouvernemental. Et tout comme un happening ou un Acid Test, il fournirait le décor et les outils au travers desquels les individus entretiendraient des liens intimes et désincarnés entre eux. En invoquant l’image de la frontière électronique, Barlow métamorphosait les normes locales du WELL, notamment son éthique communautarienne dérivée du Whole Earth, son allégeance à une forme de gouvernance non hiérarchique et sa rhétorique cybernétique, en une métaphore universelle de l’informatique en réseau. Dès le milieu des années quatre-vingt-dix, l’image du cyberespace telle que dessinée par Barlow était sans nul doute devenue l’emblème le plus populaire non seulement des formes émergentes de communication via réseaux informatiques, mais également des formes horizontales d’organisation sociale ou encore des modèles dérégulés de transactions économiques.
    [...]

    Durant l’été 90, Barlow se rendit dans les bureaux du VPL Research de Jaron Lanier et endossa une paire de visiophones et de gants de données VPL. Il publia dans Mondo la description suivante de son expérience : « Soudain, je n’ai plus de corps. Tout ce qui reste du fatras vieillissant qui constitue la plupart du temps mon enveloppe corporelle, c’est une main auréolée d’or qui flotte devant moi telle la dague de Macbeth. Je pointe un doigt vers l’étagère de livres accrochée au mur du bureau et la parcours lentement de haut en bas sur toute sa hauteur... Dans cet environnement palpitant d’inconnu, j’ai été réduit à un seul point de vue. Le sujet “moi” bée intégralement dans un abîme de questions brûlantes. Un véritable Dysneyland pour épistémologues. » Barlow aurait très bien pu décrire là un trip sous acide. Malgré toutes les technologies numériques impliquées, l’expérience dont Barlow fait le récit appartient autant aux années soixante qu’aux années quatre-vingt-dix. Et au cas où le lecteur n’aurait pas percuté, Barlow cite Lanier : « Je pense que c’est le truc le plus incroyable depuis notre virée sur la lune » .

    Barlow qui s’était converti plutôt tardivement à la puissance des technologies numériques, était cependant un vieux briscard du mysticisme et du LSD. Fils de propriétaires de ranch dans le Wyoming, il avait été élevé dans un esprit Mormon, attaché au Parti Républicain. Il n’avait pas été autorisé à regarder la télévision avant l’âge de 11 ans et lorsqu’il le put, il regarda essentiellement des programmes de télévangélistes. À 14 ans, il fut envoyé dans une école catholique et, ironie du sort, c’est à ce moment-là qu’il commença à perdre la foi. À la n des années soixante, alors qu’il fréquentait l’Université de Wesleyan dans le Connecticut, il prit régulièrement part aux activités du groupe de Timothy Leary situé à Millbrook, dans l’État de New York. Sa foi refit surface à l’issue de son premier voyage sous acide. « Le sentiment qu’il y avait quelque chose de sacré dans l’univers m’animait de nouveau », raconta-t-il plus tard. Mais cette présence sacrée ne pouvait être contenue dans un dogme en particulier. Barlow se tourna plutôt vers les inclinations mystiques de Pierre Teilhard de Chardin, prêtre catholique dont il avait découvert les œuvres lorsqu’il était à l’université, et de Gregory Bateson, dont il avait lu Steps to an Ecology of Mind au début des années soixante-dix.
    [...]

    Au début du mois de juin, peu de temps après avoir lu le récit de Barlow sur le WELL, dans un geste qui est depuis entré dans la légende de la cyberculture, Kapor qui se trouvait à proximité de Pinedale, Wyoming, à bord de son jet privé, appela Barlow depuis son avion et lui demanda s’il pouvait faire halte chez lui. Ils s’étaient rencontrés auparavant tant socialement que professionnellement (Barlow avait interviewé Kapor pour le compte d’un magazine informatique) mais ne se connaissaient pas vraiment pour autant. Cet après-midi-là, assis dans la cuisine de Barlow, ils échangèrent sur les différentes opérations répressives menées alors par le gouvernement. Ils décidèrent ensemble de créer une organisation nommée la Computer Liberty Foundation. [...]
    La première et la plus influente des métaphores auxquelles se référait Barlow fut celle de la « frontière électronique ». Kapor et Barlow, tous deux maîtres incontestés de la mise en réseau, obtinrent rapidement une couverture médiatique pour leur nouvelle organisation ainsi que des propositions de financement en provenance de Steve Wozniak, cofon- dateur d’Apple, et de John Gilmore de Sun Microsystems. Ils initièrent une conférence sur le WELL et recrutèrent Stewart Brand pour étoffer le conseil d’administration de la fondation
    [...]

    Tous ceux qui étaient présents au dîner s’accordèrent sur l’idée que l’informatique en réseau était selon les propres termes de Barlow « d’authentiques confins ». « J’ai proposé Electronic Frontier Foundation durant le repas », se souvint Barlow, « et tout le monde semblait trouver ça bien. »

    En dépit de leur orientation libertarienne, les plumes d’Esther Dyson, de John Perry Barlow et de Kevin Kelly exhalaient un parfum de nostalgie d’un monde égalitaire. Pour ces auteurs, et pour ceux que leurs écrits auront guidé, l’internet public des premiers temps semblait préfigurer et aider à faire naître un monde dans lequel chaque individu pourrait agir dans son propre intérêt et dans le même temps produire une sphère sociale unifiée, un monde dans lequel nous serions « tous un ». Cette sphère ne serait pas gouvernée par les décisions de politiques agonistiques, mais s’en détournerait pour suivre le chemin de la prise de pouvoir individuelle assistée par les technologies et l’établissement d’agoras en pair à pair. Pour les prophètes de l’internet, comme pour celles et ceux qui s’en retournèrent à la terre quelque trente ans plus tôt, c’était le gouvernement, imaginé en colosse bureaucratique écrasant, qui menaçait de détruire l’individu ; l’information, la technologie et le marché représentaient alors le salut. »

    La boucle est bouclée. Du Barlow prestidigitateur du discours de l’internet à la situation de concentration et de dépendance actuelle de l’internet à une poignée de géants, il était temps de faire revivre des utopies positives pour que l’internet redevienne ce compagnon de la liberté et de l’action collective. Ce qu’Olivier Ertzscheid a tenté de faire dans son hommage/pastiche de la « Déclaration d’indépendance du cyberespace - V2.0 »

    Bonnes lectures à vous.

    Hervé Le Crosnier

    #John_Perry_Barlow #Fred_Turner #danah_boyd #Olivier_Ertzscheid #C&F_éditions

  • « La majorité des auteurs de fusillades sont aussi auteurs de violences domestiques »
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/11/14/la-majorite-des-tueries-de-masse-sont-le-fait-d-hommes-auteurs-de-violences-

    Les Américains se sont habitués au spectacle violent, écœurant, de ces absurdes tueries de masse. Avec le massacre du 5 novembre de 26 fidèles dans une église baptiste de Sutherland Springs, au Texas, trois des cinq fusillades les pires de notre histoire ont eu lieu au cours des dix-huit derniers mois.

    Les réactions publiques à ces événements se ritualisent, inévitablement peut-être : d’un côté, les législateurs de gauche appellent à une législation fédérale sur le contrôle des armes, de l’autre, leurs homologues conservateurs n’offrent rien de plus que leurs « pensées et prières », un remède bien faible face à cette épidémie de violence que l’on pourrait pourtant éviter. Et dans une atmosphère de fatalisme montant, les Américains, las, en arrivent à se dire que rien ne sera fait pour empêcher le prochain carnage.

    Mais ce n’est pas parce que le débat sur les armes à feu semble dans l’impasse que nous ne pouvons pas prendre de mesures préventives contre de futures tueries.

    Commençons par considérer ce point commun frappant que partagent de nombreux auteurs de fusillades : dans la majorité des cas, ils sont également les auteurs de violences domestiques.
    Une terreur désespérée

    Selon une étude de l’ONG américaine Everytown for Gun Safety, dans 54 % des fusillades perpétrées aux États-Unis entre 2009 et 2016, le tireur a entre autres tué sa conjointe ou un autre membre de sa famille. Et dans une proportion substantielle des 46 % restants, il avait déjà un passé de violences domestiques avant l’événement.

    Parmi les nombreuses tragédies qui illustrent ces liens, citons les massacres commis par Devin Patrick Kelley, le tireur de l’église de Sutherland Springs ; Omar Mateen, qui a tiré sur la clientèle du Pulse, une boîte de nuit d’Orlando, en Floride, en 2016 ; John Houser, qui a abattu deux personnes et en a blessé de nombreuses autres dans un cinéma de Lafayette, en Louisiane, en 2015 ; Adam Lanza, qui...

    #paywall #violence_masculine #male_entitlment
    (si quelqu’une ou quelqu’un dispose de l’article complet je veux bien le lire. )

    • La tribune entière :

      « La majorité des auteurs de fusillades sont aussi auteurs de violences domestiques »

      Mieux soigner les auteurs de violences domestiques pourrait renforcer la sécurité publique, explique la juriste Deborah Epstein dans « Le Monde ».

      Tribune. Les Américains se sont habitués au spectacle violent, écoeurant, de ces absurdes tueries de masse. Avec le massacre du 5 novembre de 26 fidèles dans une église baptiste de Sutherland Springs, au Texas, trois des cinq fusillades les pires de notre histoire ont eu lieu au cours des dix-huit derniers mois.

      Les réactions publiques à ces événements se ritualisent, inévitablement peut-être : d’un côté, les législateurs de gauche appellent à une législation fédérale sur le contrôle des armes, de l’autre, leurs homologues conservateurs n’offrent rien de plus que leurs « pensées et prières », un remède bien faible face à cette épidémie de violence que l’on pourrait pourtant éviter. Et dans une atmosphère de fatalisme montant, les Américains, las, en arrivent à se dire que rien ne sera fait pour empêcher le prochain carnage.

      Mais ce n’est pas parce que le débat sur les armes à feu semble dans l’impasse que nous ne pouvons pas prendre de mesures préventives contre de futures tueries.

      Commençons par considérer ce point commun frappant que partagent de nombreux auteurs de fusillades : dans la majorité des cas, ils sont également les auteurs de violences domestiques.

      Une terreur désespérée

      Selon une étude de l’ONG américaine Everytown for Gun Safety, dans 54 % des fusillades perpétrées aux États-Unis entre 2009 et 2016, le tireur a entre autres tué sa conjointe ou un autre membre de sa famille. Et dans une proportion substantielle des 46 % restants, il avait déjà un passé de violences domestiques avant l’événement.

      Parmi les nombreuses tragédies qui illustrent ces liens, citons les massacres commis par Devin Patrick Kelley, le tireur de l’église de Sutherland Springs ; Omar Mateen, qui a tiré sur la clientèle du Pulse, une boîte de nuit d’Orlando, en Floride, en 2016 ; John Houser, qui a abattu deux personnes et en a blessé de nombreuses autres dans un cinéma de Lafayette, en Louisiane, en 2015 ; Adam Lanza, qui a tiré plusieurs fois sur sa mère avant de faire 25 morts à l’école primaire de Sandy Hook, dans le Connecticut, en 2012 ; et Cho Seungh Hui, qui a massacré 32 personnes à l’université Virginia Tech, en avril 2007.

      Comment comprendre ce lien ? Les hommes (et ce sont généralement des hommes) qui commettent des violences domestiques se servent souvent de la violence pour créer un climat de peur pour la femme qui vit avec eux. Un tueur de masse fait la même chose : il crée une terreur immédiate, désespérée, chez ses victimes sur les lieux du crime et, dans une bien plus large mesure, un climat de peur secondaire pour le public qui lit dans les médias des informations sur le massacre ou regarde des vidéos de l’attaque.

      Il ne s’agit pas, bien sûr, de dire que tous ceux qui commettent des violences domestiques risquent de devenir des tueurs de masse ; seule une petite partie des individus capables de s’en prendre à un cercle limité d’intimes sont également capables de menacer les vies d’une multitude d’êtres humains lors d’un événement unique qui sera relayé par tous les médias. Le lien entre les deux est néanmoins crucial. Et le fait est que les spécialistes qui étudient les violences domestiques qualifient ce type de relations de « terrorisme intime ».

      L’Etat islamique aussi

      Quand la violence domestique prend la forme de terrorisme intime, l’auteur de cette violence met en place un système de contrôle de sa victime - de ses finances, de ses contacts sociaux, des vêtements qu’elle porte, de l’heure à laquelle elle rentre du travail. La violence est à la fois un moyen de mettre en place ce contrôle et une punition pour toute tentative d’y résister.

      Un lien similaire semble également exister entre les facteurs de risque de la violence domestique et ceux du terrorisme international. Quantité d’auteurs de violences domestiques se servent de la violence pour maintenir et renforcer une forme de hiérarchie traditionnelle fondée sur les stéréotypes de genres. Au début des années 2000, une étude a été réalisée pour explorer les corrélations entre la violence au foyer et une impression de masculinité diminuée.

      L’Etat islamique promet à ses recrues qu’il imposera de force les normes traditionnelles entre hommes et femmes. Et il encourage le viol systématique des femmes comme méthode de guerre. Nous ignorons ces liens à nos risques et périls

      Elle s’est penchée sur un groupe d’hommes qui étaient au chômage malgré leur volonté de travailler, qui gagnaient moins que leur conjointe ou qui occupaient des postes dominés par les femmes (comme des emplois d’infirmier ou de secrétaire). Ces hommes avaient tendance à dire que leur vie professionnelle sapait leur masculinité et ils étaient bien plus susceptibles que les autres de se montrer violents à la maison. Le terrorisme intime est profondément lié à un besoin masculin de contrôler les femmes. Et la violence surgit quand l’homme pense que son contrôle est menacé.

      L’Etat islamique repose lui aussi sur une panoplie de stéréotypes sur les genres. Il lance de grands appels pour réaffirmer la domination et le contrôle masculins alors qu’il tente d’enrôler de nouveaux apôtres de la terreur religieuse. Il promet à ses recrues qu’il imposera de force les normes traditionnelles entre hommes et femmes. Et il encourage le viol systématique des femmes comme méthode de guerre. Nous ignorons ces liens à nos risques et périls.

      Colère avec des mots

      Bref, que nous disent ces liens entre la violence domestique et les tueries de masse ? Déjà, nous devons investir bien plus de ressources dans l’intervention précoce auprès de ceux qui risquent un jour de commettre des violences domestiques - avant que des violences graves ne se produisent ou que des armes ne soient utilisées. Nous savons que les enfants qui grandissent dans des foyers violents ont bien plus de risques de devenir eux-mêmes des bourreaux.

      Dès leur plus jeune âge, ils apprennent à réagir par la violence quand ils ressentent de la frustration, de l’insécurité ou une menace pour leur masculinité. Nous devons mettre en place des formes d’intervention plus sophistiquées pour les aider à apprendre de nouvelles manières de réagir à ces situations. Un des éléments clés pour ce faire serait de mieux enseigner aux jeunes garçons à exprimer leur colère avec des mots, plutôt que de se tourner vers la pression, l’intimidation, les poings ou les armes à feu. La société américaine a choisi de réagir à la violence domestique avant tout par la justice pénale. Or les arrestations, les poursuites judiciaires et les peines de prison sont souvent trop rares, et elles arrivent trop tard.

      Si nous voulons vraiment empêcher de nouveaux massacres sur le sol américain, nous devons commencer à prendre au sérieux les liens entre la violence domestique et les fusillades. Il arrive aussi, bien sûr, que des personnes déséquilibrées n’ayant jamais levé la main sur leur partenaire accomplissent de tels carnages. Mais il y a davantage de tueurs de masse qui commencent leur parcours destructeur en défoulant leur rage à la maison.

      En considérant la violence domestique comme la grave menace qu’elle représente réellement pour la sécurité publique, nous pouvons contribuer à identifier et à soigner ces hommes malades qui risquent de tomber dans la violence armée avant qu’ils ne déchargent leur colère sur des inconnus innocents avec un fusil AR-15.

      (Traduit de l’anglais par Valentine Morizot)

  • Poutine, Antiwar.com et la Catalogne
    http://www.dedefensa.org/article/poutine-antiwarcom-et-la-catalogne

    Poutine, Antiwar.com et la Catalogne

    Mr. Thomas S. Harrington, auteur connu et professeur d’études hispaniques au Trinity College de Hartford, dans le Connecticut, nous instruit le 24 septembre 2017 sur le site d’Antiwar.com de très récentes péripéties qui concernent la situation en Catalogne, la presse très-libre dans un pays de l’UE qui se nomme l’Espagne, et le plus grand journal de ce pays qui se nomme justement El Pays.

    Un journaliste qu’on imagine très-grand et parfaitement conforme, dans ce grand journal qu’est El-Pays, David Alandete (le journaliste en question), juge que la crise de la Catalogne est le produit de l’action venimeuse, pernicieuse et dissimulée, – eh oui, certes, “mais c’est bien sûr”, – en d’autres mots, de Poutine-“who-else ?”. Monsieur Alandete écrit quelque chose comme ça, (...)

  • U.S. Navy ship changes course after Iran vessels come close: U.S. official | Reuters
    http://www.reuters.com/article/us-usa-iran-navy-idUSKBN16D1X3

    Multiple fast-attack vessels from Iran’s Islamic Revolutionary Guard Corps came close to a U.S. Navy ship in the Strait of Hormuz on Saturday, forcing it to change direction, a U.S. official told Reuters on Monday.

    The official, speaking on condition of anonymity, said the boats came within 600 yards (meters) of the USNS Invincible, a tracking ship, and stopped. The Invincible and three ships from the British Royal Navy accompanying it had to change course.

    The official said attempts were made to communicate over radio, but there was no response and the interaction was “unsafe and unprofessional.

    • Ici, la légende de la photo est plutôt comique…


      The USNS Invincible, an unarmed scientific-research vessel.
      US Navy

      A swarm of Iranian fast-attack boats forced a US Navy ship to change course in the Persian Gulf
      http://www.businessinsider.fr/us/usns-liberty-iran-force-us-navy-to-change-course-2017-3

      Lawrence Brennan, a former US Navy captain and an expert on maritime law, said the Invincible is a scientific-research vessel and was unlikely armed except for “small arms for self defense.

      The US Navy officially lists the Invincible as a “missile range instrumentation ship” that monitors missile launches and collects data, so it was likely in the region because of Iran’s repeated ballistic-missile launches.

      The Invincible carries out a mission similar to that of the Russian spy ship that sat outside a US submarine base in Connecticut.

    • Dans l’autre sens, comme mentionné ci-dessus, ça donne ça :

      Russian spy ship lurks off Connecticut coast - CNNPolitics.com
      http://edition.cnn.com/2017/02/15/politics/russian-spy-plane-off-connecticut-coast

      CNN reported that the Viktor Leonov, which conducted similar patrols in 2014 and 2015, was off the coast of Delaware Wednesday, but typically it only travels as far as Virginia.

      The ship is based with Russia’s northern fleet on the North Sea but had stopped over in Cuba before conducting its patrol along the Atlantic Coast and is expected to return there following its latest mission.

      The vessel is outfitted with a variety of high-tech spying equipment and is designed to intercept signals intelligence. The official said that the US Navy is “keeping a close eye on it.
      The Leonov is a Vishnya-class spy ship, as is a Russian vessel that trailed the US ship that encountered close-flying Russian aircraft in the Black Sea on Friday.

    • version iranienne :

      U.S. ship changed course toward Iranians on Saturday : Iran commander | Reuters
      http://www.reuters.com/article/us-usa-iran-navy-idUSKBN16F0VP

      A U.S. Navy ship changed course toward Iranian Revolutionary Guard vessels in the Strait of Hormuz on Saturday, a guard commander was quoted as saying on Wednesday while issuing a warning.

      A U.S. official told Reuters on Monday that multiple fast-attack vessels from the Revolutionary Guard had come within 600 yards (550 meters) of the USNS Invincible, a tracking ship, forcing it to change direction.

      But guard commander Mehdi Hashemi said the incident, the first of note between the countries’ navies in those waters since January, was the fault of the U.S. ship, telling the Fars news agency: “The unprofessional actions of the Americans can have irreversible consequences,

  • Du street-art aux musées, ces œuvres détruites par erreur
    http://www.lemonde.fr/arts/article/2016/03/01/du-street-art-aux-musees-ces-uvres-detruites-par-erreur_4874619_1655012.html

    Je la garde celle-ci :

    Des oiseaux satiriques de Banksy effacés en période électorale en Angleterre

    Ce graffiti de Banksy a été effacé, le 1er octobre 2014, par le service propreté de la ville de Clacton-on-Sea, dans le sud de d’Angleterre.

    En juin 2015, le Corbu Bench, un banc en bois et fausse pelouse imaginé par l’artiste américain Jim Osman, a été réduit en morceaux dans une rue de Madison, dans le Connecticut, où il avait été installé dans le cadre d’une exposition de sculptures. Un agent d’entretien avait cru qu’il s’agissait d’une rampe de skate-board

  • #États-Unis - L’Oregon et le Colorado votent contre l’#étiquetage des #OGM
    Christophe NOISETTE, novembre 2014
    http://www.infogm.org/5740-etats-unis-l-oregon-et-le-colorado-votent-contre-l-etiquetage-des-ogm

    Rappelons que trois états ont d’ores et déjà adopté de telles lois : le Vermont [5], le Connecticut [6] et le Maine [7]. Et plus de 70 organisations des États-Unis ont écrit au représentant étasunien au commerce car elles craignent que l’accord transatlantique nivelle par le bas les réglementations des contractants. Elles demandent, par exemple, que l’étiquetage tel qu’il est pratiqué dans l’UE ne soit pas menacé par cet accord. Au contraire, elles réclament, pour elles-mêmes, le droit de savoir ce que contient leur nourriture [8].

  • Prendre des photos peut interférer avec la mémoire - SMH
    http://www.smh.com.au/technology/sci-tech/taking-photos-interferes-with-memory-study-20131211-2z4oc.html

    Selon une étude - http://www.psychologicalscience.org/index.php/news/releases/no-pictures-please-taking-photos-may-impede-memory-of-museum-t - de l’université de Fairfield dans le Connecticut, prendre une #photo plutôt que de se concentrer pleinement sur l’événement empêche le souvenir de s’installer. Tags : internetactu internetactu2net fing #psychologie #cognition #image photo (...)

    #média

  • Le Nobel d’économie couronne trois Américains pour leurs travaux sur les marchés financiers
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/10/14/le-nobel-d-economie-couronne-trois-americains-pour-leurs-travaux-sur-les-mar

    Le prix Nobel d’économie 2013 a été décerné lundi 14 octobre aux Américains Eugene Fama (université de Chicago), Lars Peter Hansen (université de Chicago, également) et Robert Shiller (université Yale, dans le Connecticut) pour leurs travaux sur les marchés financiers.
    « Les lauréats ont posé les bases de la compréhension actuelle des prix des actifs. Celle-ci repose en partie sur les fluctuations du risque et les attitudes envers le risque, et en partie sur les biais comportementaux et les frictions des marchés », souligne l’Académie royale des sciences de Suède.

    S’il est impossible de prédire le prix des actions et des obligations pour les prochains jours et semaines, grâce aux travaux de Fama, Hansen et Shiller, « il est tout à fait possible de prévoir le cours général de ces prix sur de longues périodes, comme dans les trois à cinq prochaines années », relève l’Académie dans son communiqué.

    Pour aller plus loin, lire l’analyse : « La théorie des marchés efficients s’est dissoute dans l’incertitude et l’irrationalité »

    Les trois lauréats n’appartiennent pas à la même école de pensée : les deux premiers sont des néoclassiques – qui postule notamment la rationalité des agents économiques –, quand le troisième est un tenant de la finance comportementale – qui estime, en revanche, que la rationalité des agents économiques n’est pas systématique.

    #Nobel-d'économie
    #marchés-financiers
    #économie

  • Etats-Unis: Le Connecticut va étiqueter les #OGM - 20minutes.fr
    http://www.20minutes.fr/article/1167855/ynews1167855?xtor=RSS-176

    Le Connecticut devient « le premier Etat de la nation à adopter une loi sur l’étiquetage des OGM, ce qui prépare le terrain à d’autres Etats pour qu’ils joignent le mouvement croissant visant à donner plus de choix aux consommateurs », avait commenté samedi le président de la Chambre de l’Etat, le démocrate Brendan Sharkey, en annonçant un accord bipartisan. La loi n’entrera toutefois en vigueur que « si quatre Etats supplémentaires dans le nord-est des Etats-Unis, dont un Etat voisin du Connecticut » adoptent des lois similaires, a précisé Todd Murphy. « Le Connecticut est un Etat très petit et nous voulions être surs qu’il ne serait pas le seul de la région et que ce serait un effort régional, sans quoi les petites entreprises concernées pourraient être désavantagées ».

    Les OGM dominent la culture du maïs et du soja aux Etats-Unis et des dérivés d’OGM sont présents dans « 60 à 70% des aliments industriels », selon le CFS.

    #étiquetage #alimentation

  • #John_Brown - par #Elisée_Reclus (1867)
    http://www.non-fides.fr/?John-Brown

    John Brown était un de ces rudes travailleurs américains que leur éducation dans une société libre rend propres aux occupations les plus diverses. Élevé comme trappeur dans les forêts de l’Ouest, il se fit successivement tanneur, berger, marchand de laines, fermier ; souvent aussi il changea de résidence, habitant tour à tour le Connecticut, l’Ohio, l’État de New-York, la Pennsylvanie et dans ses voyages de commerce, il traversa même l’Atlantique pour visiter l’Angleterre, la France et l’Allemagne. Revenu d’Europe en 1849, il s’établit près du village de North-Elba (New-York), dans un froid vallon des montagnes d’Adirondack, et là, aidé de sa vaillante femme et de ses dix enfants, il se mit à défricher le sol et à soigner le bétail.