naturalfeature:golfe du mexique

  • Golfe du Mexique : 17 000 litres de pétrole s’échappent chaque jour d’une plate-forme depuis quinze ans (Le Monde)
    https://www.crashdebug.fr/international/16190-golfe-du-mexique-17-000-litres-de-petrole-s-echappent-chaque-jour-d

    Une nouvelle estimation de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique contredit celle de la compagnie de forage, multipliant par mille le pétrole répandu quotidiennement.

    Un navire ravitailleur traverse une nappe de pétrole, près du lieu de l’accident de Taylor Energy, dans le golfe du

    Mexique. Gerald Herbert / AP

    C’est une catastrophe environnementale qui dure depuis bientôt quinze ans. En septembre 2004, l’ouragan Ivan dévaste le golfe du Mexique. Sous le niveau de la mer, d’immenses glissements de terrain se produisent. La plate-forme pétrolière 23051, installée à vingt kilomètres des côtes de Louisiane, est détruite. Son propriétaire, Taylor Energy, tente de colmater les fuites. Sur vingt-huit têtes de forage, d’où s’échappe le pétrole, six sont bouchées en un an. Mais les ouragans (...)

    #En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales

  • L’Isle de Jean-Charles vouée à disparaître en Louisiane Caroline Montpetit en Louisiane - 22 juin 2019 - Le devoir
    https://www.ledevoir.com/societe/environnement/557293/l-ile-de-jean-charles-vouee-a-disparaitre-en-louisiane

    Les habitants de l’Isle de Jean-Charles, en Louisiane, sont les premiers réfugiés liés à la montée des eaux en Amérique. Visite d’une communauté en sursis et d’un pays à la merci de la mer.

    Lorsque le prêtre catholique Roch Naquin était enfant, les étendues de terre s’étendaient à des kilomètres derrière sa maison. Il allait y couper du bois avec ses frères pour faire du feu, et les aînés y cueillaient les plantes utilisées pour soigner les maladies. Autour de sa maison, des troupeaux de bétail paissaient en liberté. Le jardin et la mer fournissaient amplement de quoi manger.

    Son île, c’est l’Isle de Jean-Charles, dans la paroisse de Terrebonne, à 127 kilomètres au sud-ouest de La Nouvelle-Orléans, en Louisiane. Une étendue de 300 mètres sur 3 kilomètres de long, reliée au continent par une route, souvent rendue impraticable par les ouragans, les inondations et les marées. L’île, telle que les habitants l’ont connue dans leur jeunesse, a disparu sous les vagues d’eau salée que le golfe du Mexique fait entrer chaque année, de plus en plus loin à l’intérieur des terres. On dit que 98 % de la surface de l’île a ainsi disparu sous les eaux du golfe depuis 60 ans. En fait, l’ensemble de la côte louisianaise cède au golfe l’équivalent d’un terrain de football chaque heure.

    Derrière la maison du père Naquin, c’est désormais de l’eau que l’on voit à perte de vue, avec, au loin, un puits de pétrole qui surgit de la ligne d’horizon.

    Son voisin, Chris Brunet, a lui aussi vu le paysage se transformer depuis son enfance. « Ma soeur, qui a 16 ans de plus que moi, allait à la pêche à pied, avec pépère pis mémère. Moi, 16 ans plus tard, j’allais au même endroit avec mon père en pirogue », raconte-t-il.

    Des causes complexes
    Les causes de cette disparition graduelle de l’île sont complexes et multiples. Mais au premier rang des accusés, on trouve l’industrie du pétrole, qui a creusé des dizaines de milliers de kilomètres de canaux pour prospecter et extraire du pétrole et du gaz naturel du golfe. Ces canaux ont peu à peu grugé la terre. On montre aussi du doigt des digues qui ont été construites au nord-est, le long du Mississippi, après les inondations dévastatrices de 1927.

    « Ça a empêché l’eau douce de circuler jusqu’à nous, raconte Chris Brunet, l’un des habitants de l’île. Autrefois, on pouvait se rendre en pirogue jusqu’à La Nouvelle-Orléans. » Les digues empêchent aussi le fleuve Mississippi de distribuer chaque année le limon et les sédiments qui régénéraient la terre de toute la région. Et puis, il y a aussi la montée des océans, annoncée par les experts en changements climatiques, qui n’annonce rien qui vaille pour les prochaines décennies. « Les scientifiques parlent des changements climatiques, des gaz à effet de serre. J’imagine que ça doit jouer », dit-il.
    L’Isle de Jean-Charles en images : https://www.ledevoir.com/societe/environnement/557312/l-isle-de-jean-charles-en-images

    Autrefois si fertile, la terre de l’île, qui permettait aux habitants d’être autosuffisants, est désormais impropre à la culture, parce que trop salée. « Je m’ennuie de jardiner », soupire Denecia Billiot, 94 ans. Installée sur la galerie de sa maison, avec sa fille Theresa qui tricote à ses côtés, Mme Billiot se souvient de l’époque où elle cultivait un grand jardin derrière sa maison, où ses sept enfants ont grandi. Dans la maison voisine, sa petite-fille, Erica, vit avec son fils de six ans, Tristan. Malgré son grand âge et les difficultés d’accès à l’île par mauvais temps, quand la marée envahit la route, Mme Billiot a choisi de rester sur l’île. Sa petite-fille Erica aussi.

    « Si l’île coule, je vais la regarder couler », lance-t-elle.

    Quatre générations habitent ainsi dans ce petit coin de pays qui les a vues naître, et qu’elles vont peut-être voir disparaître. Quatre générations d’autochtones francophones, car la majorité des habitants de l’île appartiennent à la bande biloxi-chitimacha-choctaw, qui réunit des Autochtones de différentes ethnies. « Nous nous sommes unis pour être plus forts », raconte le chef Albert Naquin.

    Partir ou rester ?
    Mais tout cela ne sera plus qu’histoire ancienne d’ici quelques décennies. À cause du golfe qui mange de plus en plus la côte, la vie des habitants de l’Isle de Jean-Charles est tellement précaire que le gouvernement de la Louisiane a proposé un plan de relocalisation de sa population. Les habitants de l’île deviennent ainsi les premiers réfugiés liés à la montée des eaux d’Amérique. En janvier dernier, l’État a acheté pour 48 millions des terres situées à l’intérieur des côtes, quelques dizaines de milles au nord de Houma, à Shriever. Des terres, longées par la route 24, près d’une usine de Chevron, et qui n’ont aucun accès à l’eau. L’État de la Louisiane a promis d’y creuser un étang où on pourrait pêcher et d’y construire des maisons modernes.

    Déjà, de nombreux habitants ont quitté l’île, épuisés de faire face, année après année, aux inondations provoquées par les ouragans. Rita Falgout, effrayée par la montée des eaux qui envahit régulièrement la route d’accès à l’île, a décidé de partir lorsque son mari est devenu malade.

    « J’avais peur de l’eau, dit-elle, et peur de ne pas pouvoir sortir de l’île en cas de besoin. »

    Il y a à peine un an, elle a accepté la proposition du gouvernement lui offrant de déménager dans un appartement de la ville de Houma. Depuis, son mari est mort dans une maison de retraite, et Rita Falgout est revenue vivre auprès des siens à Pointe-aux-Chênes, près de l’Isle de Jean-Charles. « Mon frère ne voulait pas que je reste seule », dit-elle. Maintenant, elle a l’intention de profiter de la maison que lui propose de construire l’État à Shriever.

    Un plan contesté
    Mais le plan de relocalisation proposé ne fait pas l’affaire du chef de la bande biloxi-chitimacha-choctaw, Albert Naquin, qui conseille à ses membres de ne pas accepter le « forfait ». D’abord, il souhaiterait que le plan soit un projet de réunification de la bande. Cette communauté a déjà été lourdement touchée par les politiques américaines à l’égard des Autochtones.

    De leur côté, les fonctionnaires du gouvernement de la Louisiane souhaitent que le nouveau projet soit offert à tous, quelles que soient leur appartenance ethnique ou leur origine ethnique, sans projet précis de réunification d’une bande en particulier. Selon eux, certains habitants de l’Isle de Jean-Charles ne sont pas des Biloxi-Chitamacha-Choctaw, mais plutôt des membres de la nation houma, ou encore des non-Autochtones. Or, pour le chef Naquin, « le but, c’est de réunifier la bande ». Il dit d’ailleurs travailler « sur un autre plan », qui se réaliserait sans l’intervention de l’État.

    Le chef Naquin lui-même ne vit pourtant plus sur l’île depuis longtemps, mais bien dans la communauté voisine de Pointe-aux-Chênes, protégée par une toute nouvelle digue de 12 pieds. La maison familiale, où il est né, a été rasée par l’ouragan Betsy en 1965 et le chef a décidé de déménager à Pointe-aux-Chênes après l’ouragan Carmen, en 1973. « Si j’étais resté sur l’île, je serais probablement pauvre, parce qu’il faut tout refaire tous les trois ou quatre ans », raconte-t-il, devant sa maison de briques.

    À son avis, les membres de la bande biloxi-chitimacha-choctaw, qui ont hérité de maisons de l’Isle de Jean-Charles au fil des générations, n’ont pas les moyens de payer les frais inhérents à un déménagement dans une maison du gouvernement, en plus d’entretenir leur maison sur l’île.

    Nichées à 15 pieds de hauteur
    Autrefois, la maison du père Roch Naquin était construite sur des blocs de deux pieds, parce que le lieu n’était pas sujet aux inondations. « Puis, il y a eu l’ouragan Hilda qui nous a inondés, puis l’ouragan Carmen, et quelques autres. Mais il y a eu l’ouragan One, en 1985, on a reçu beaucoup d’eau. On a monté la maison sur huit pieds. On a été saufs pour quelques ouragans. Quand l’ouragan Lily s’est abattu au début des années 1990, nous inondant de nouveau, on l’a montée à 11 pieds. L’ouragan Crystal a quand même fait quelques dégâts. Le toit a été arraché », raconte-t-il.

    Même chose pour Bertha Naquin, qui nous reçoit dans sa maison perchée sur des piliers de 15 pieds. Après avoir vécu plusieurs années à Houma, elle a décidé de se réinstaller dans son coin de pays. « Ici, je suis chez moi », dit-elle.

    Si sa maison perchée est plus protégée des inondations, cela la rend toutefois plus vulnérable aux ouragans. « C’est sûr que, s’il y a un ouragan, je ne reste pas ici », dit-elle.

    Pour s’assurer de pouvoir partir avant que la route soit inondée, il faut constamment guetter les signes avant-coureurs des désastres. « Il faut regarder les marées et, si le vent vient du sud-est, il faut s’en aller », dit-elle.

    Le père Roch Naquin estime, de son côté, que les habitants de l’île devraient accepter l’offre du gouvernement de la Louisiane et saisir l’occasion de s’en aller. « Si tu ne pars pas, que quelque chose de terrible arrive, que ta maison est détruite, il sera trop tard. Moi, je suis prêt à partir, quand les nouvelles maisons seront construites », dit-il.

    #climat #réfugiés_climatiques #environnement #changement_climatique #usa

    • Les traces d’Iberville
      L’Isle de Jean-Charles doit son nom à Jean-Charles Naquin, colon français originaire de Saint-Malo, en France. Son fils, Jean-Marie Naquin, a épousé une Autochtone choctaw, Pauline Verdin, en 1824. Renié par sa famille en raison de ce mariage interracial, Jean-Marie trouve refuge sur l’île avec son épouse et lui donne le nom de son père qui y faisait des affaires, dit-on, avec le pirate français Jean Lafitte.

      « Ils faisaient de la contrebande autour du bayou de l’île. C’était un endroit caché, où ils ne pouvaient pas être vus », raconte le chef Albert Naquin, qui est son arrière-arrière-arrière-petit-fils. La légende veut d’ailleurs que Jean Lafitte ait laissé quelques trésors dans les environs.

      Mais c’est bien avant tout cela que les Autochtones choctaw, biloxi et chitimacha de Louisiane ont commencé à adopter le français, qu’ils parlent encore aujourd’hui, comme langue d’usage.

      En 1699, l’explorateur Pierre Lemoyne d’Iberville découvre l’embouchure du Mississippi par la mer et y fait construire trois forts français. Au cours de trois voyages consécutifs, il crée dans la région des liens solides avec les autochtones, renforcés par l’envoi de missionnaires et de coureurs des bois français. Au fil des générations, le français a peu à peu supplanté les langues autochtones comme langue d’usage dans les familles, même si aujourd’hui, la plupart des habitants de l’Isle de Jean-Charles ont appris l’anglais à l’école. Chris Brunet, dont la famille vit sur l’île depuis des générations, raconte que son arrière-grand-mère parlait encore le choctaw.

  • La #5G, un danger pour l’évacuation des gens en cas de catastrophe naturelle ?
    https://www.numerama.com/tech/519206-la-5g-un-danger-pour-levacuation-des-gens-en-cas-de-catastrophe-nat

    Ce sont les patrons de l’agence spatiale (NASA) et de l’agence d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) qui ont tiré la sonnette d’alarme, rapporte le Washington Post. Ils craignent que l’exploitation de certaines fréquences pour la 5G ne réduise les capacités de prévision météorologique de l’Amérique. Ce serait même un retour de quarante ans en arrière dans l’anticipation, dit le patron du NOAA.

    Pour un pays comme les #États-Unis, c’est particulièrement grave : le territoire est chaque année exposé aux #cyclones tropicaux qui naissent dans l’océan Atlantique et qui remontent le golfe du Mexique, ravageant au passage les Caraïbes et la côte sud-est des USA. D’une année sur l’autre, on dénombre quelques dizaines à plusieurs milliers de morts, et bien plus de déplacés.

  • Quand le climat fait sa première victime en Bourse - Les Echos
    https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/0600601138780-quand-le-climat-fait-sa-premiere-victime-en-bourse-2242470.ph

    Pacific Gas & Electric Company, l’EDF de la Californie, vient de se déclarer en faillite, la plus importante depuis Lehman Brothers. Sa chute en dit long sur la façon dont les changements climatiques peuvent affecter les entreprises. Le monde financier ne peut désormais plus y rester insensible.

    • Les malheurs de PG & E commencent en novembre dernier, lorsque de violents incendies ravagent la Californie . L’incendie Camp Fire dévaste 14.000 maisons et fait 86 morts dans la petite ville de Paradise. L’opérateur basé à San Francisco est rapidement pointé du doigt. Un de ses pylônes à haute tension est situé au beau milieu de la zone du Camp Fire. PG & E a lui-même notifié qu’il avait été victime d’un incident quelques minutes avant le début de l’incendie. Selon une piste explorée par les enquêteurs, une attache défaillante a pu laisser une ligne de 115.000 volts entrer en contact avec le pylône métallique, provoquant des étincelles qui auraient enflammé la végétation voisine, mal entretenue.

      La cause exacte de la plupart des incendies de Californie reste indéterminée. Mais on sait que les conditions climatiques et hydrologiques de l’Etat sont propices à de tels embrasements. Car, à l’ouest des Etats-Unis, le réchauffement global ces dernières années a réduit l’accumulation du manteau neigeux durant les hivers froids et humides, et a avancé le début du printemps. Les étés sont secs et plus longs. Les sols et la végétation sont asséchés, et les bourrasques automnales qui poussent de l’air chaud vers la Californie alimentent amplement les feux de forêt. Selon l’étude « sigma » de Swiss Re, référence sur les catastrophes naturelles, les gros incendies faisaient rage pendant six jours en moyenne entre 1973 et 1982 avant d’être maîtrisés. Depuis, cette durée est passée à plus de 50 jours...

      On savait le réchauffement climatique responsable de la multiplication des ouragans dévastateurs dans le golfe du Mexique. Il est aussi à l’origine de l’augmentation de la fréquence et de la gravité des incendies en Californie - leur coût avait déjà dépassé 14 milliards de dollars en 2017. Et il vient donc de faire sa première victime boursière avec la faillite de PG & E.

      #effondrement #collapsologie #catastrophe #fin_du_monde #it_has_begun #Anthropocène #capitalocène

      On l’ajoute à la troisième compilation :
      https://seenthis.net/messages/680147

  • Mexique, découverte d’un temple dédié à une divinité Aztèque - Sciences et Avenir
    https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/mexique-decouverte-d-un-temple-dedie-a-une-divinite-azteque_130614


    FRAGMENT DE SCULPTURE REPRÉSENTANT LE TORSE DU DIEU PRÉHISPANIQUE XIPE TÓTEC RETROUVÉ DANS LE 1ER TEMPLE DÉDIÉ À CETTE DIVINITÉ, DÉCOUVERT LE 12 OCTOBRE 2018.
    INAH/AFP - MELITON TAPIA

    "#Xipe_Totec (Notre seigneur l’#écorché) était un des dieux les plus importants à l’époque préhispanique. Son influence (...) a été reconnue par de nombreuses civilisations de l’ouest, du centre et du golfe du Mexique. Toutefois, aucun temple associé directement à son culte n’avait jamais été découvert", a indiqué l’INAH dans un communiqué, jeudi 3 janvier 2019.

    Ce temple de 12 mètres de long et 3,5 m de hauteur est composé de deux autels de sacrifice, trois sculptures en pierre volcanique et divers éléments architecturaux situés dans un sous-sol pyramidal de la Zone archéologique de Ndachjian-Tehuacán, dans l’Etat de Puebla (centre). Les sculptures du temple, qui aurait été utilisé entre 1.000 et 1.260 après J.C., représentent deux crânes d’environ 70 centimètres, pesant environ 200 kg, et un buste couvert de peau de sacrifice qui personnifient Xipe Totec, dieu associé à la fertilité, à la régénération des cycles agricoles et à la guerre.

    Une des fêtes les plus importantes à l’époque était le « Tlacaxipehualiztli », qui en langue náhuatl signifie « mettre la peau de l’écorché ». Elle était communément célébrée sur deux autels circulaires : l’un pour sacrifier les captifs à travers des combats de gladiateurs ou de flèches, et l’autre pour le dépeçage à la gloire de Xipe Totec. Les prêtres étaient vêtus de la peau des sacrifiés, qui était ensuite déposée dans de petites cavités.

  • Depuis 14 ans, une fuite de pétrole pollue le golfe du Mexique - Edition du soir Ouest France - 23/10/2018
    https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/36634/reader/reader.html

    Dans le #golfe_du_Mexique, c’est une #pollution silencieuse, qui dure depuis des années… Cette fuite de #pétrole, due à un glissement de terrain sous-marin provoqué par un #ouragan en 2004, n’a jamais été colmatée.

  • Bumble, l’application de rencontres dopée par #metoo
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/10/06/bumble-l-application-de-rencontres-dopee-par-metoo_5365635_3234.html

    Le mouvement antiharcèlement a fait de la plate-forme de rencontres féministe un phénomène de société. Lancée fin 2014 par Whitney Wolfe Herd, elle est passée depuis 2017 de 22 à 40 millions d’inscrits.

    Whitney Wolfe Herd n’est pas de celles qui font des concessions à la « bro » culture, la culture macho des programmeurs de la Silicon Valley. Ni tee-shirt ni tennis bariolées : quand elle arrive sur la scène de la conférence TechCrunch Disrupt, ce matin de septembre à San Francisco (Californie), elle est vêtue d’un tailleur fluide d’un bleu classique et chaussée de talons hauts. Imaginez Inès de La Fressange dans une convention de start-upeurs.

    A 29 ans, Whitney Wolfe « pèse » 230 millions de dollars (environ 200 millions d’euros), selon Forbes. Elle a cofondé Tinder, l’application de rencontres en ligne, en 2012, avant de claquer la porte, deux ans plus tard, et de poursuivre ses anciens camarades pour harcèlement sexuel. Fin 2014, elle a lancé Bumble, une plate-forme concurrente mais d’orientation féministe. « J’avais remarqué que beaucoup de femmes étaient en attente vis-à-vis des hommes, explique-t-elle. En attente d’un message, d’une proposition. Du premier pas. » Bumble a renversé l’équation.

    Etre traité avec « respect et gentillesse »

    Dans un secteur en pleine expansion (un mariage sur trois aux Etats-Unis commence par une rencontre en ligne), Bumble a réussi à se distinguer en donnant le pouvoir aux femmes. En bouleversant « les normes hétérosexuelles dépassées », précise le site français. Le principe est le même que pour Tinder : on fait son marché en éliminant – ou en conservant –, d’un swipe (« glissement ») à droite ou à gauche, les photos des partenaires potentiels.

    Mais sur Bumble, seules les femmes ont l’initiative pour engager le dialogue. Si un homme pour qui elles ont « voté » les a aussi gratifiées d’un « like », elles ont vingt-quatre heures pour entrer en contact. L’application est gratuite (sauf le service premium pour celles qui ont raté ce délai ou qui, saisies d’un regret, veulent réactiver des connexions qui ont expiré).

    Le succès a été immédiat, dans un marché pourtant très concurrentiel. Au début, la plate-forme était installée dans un appartement loué par Whitney Wolfe à Austin (Texas). « La salle de conférence était disposée autour de la baignoire », raconte-t-elle. L’attrait, pour les femmes, vient du fait que Bumble débarrasse le dating en ligne des manifestations de « toxicité masculine », selon l’expression des féministes : les commentaires vulgaires, les gros plans sur pénis, qui découragent les intéressées sur la plupart des autres applis.

    Sur Bumble, tout le monde doit être traité avec « respect et gentillesse ». Pas de contenus érotiques ou de photos en maillot, sauf devant une plage ou une piscine. Et pas d’armes à feu non plus sur les profils, depuis la fusillade qui a fait dix-sept morts, le 14 février, au lycée de Parkland, en Floride.

    BUMBLE SE VOIT COMME UNE RUCHE QUI AMBITIONNE DE « REDONNER UNE PLACE DE POUVOIR À LA FEMME », TOUT EN « RÉPARANT LES DÉSÉQUILIBRES HOMMES-FEMMES »

    Mais c’est le mouvement antiharcèlement #metoo, en 2017, qui a fait de Bumble un phénomène de société. En un an, le site est passé de 22 millions d’inscrits à 40 millions, la croissance la plus rapide jamais constatée dans le secteur. Et, phénomène rare parmi les start-up, il dégage des bénéfices.

    Whitney Wolfe se défend de tout opportunisme. « Il n’y a pas un moment où on s’est dit qu’il fallait être en phase avec un mouvement culturel, affirme-t-elle. C’est notre identité, notre voix authentique, et ça l’était avant #metoo. » Bumble se voit comme une ruche. Sa couleur emblématique est le jaune, celui des abeilles (Bumble vient de bumblebee, « bourdon » en anglais). Et ambitionne de « redonner une place de pouvoir à la femme », décrit Whitney Wolfe, cela tout en « réparant les déséquilibres hommes-femmes ».

    « L’Internet a démocratisé la misogynie »

    L’égérie du dating en ligne a grandi à Salt Lake City (Utah), où son père était promoteur immobilier. Quand elle était en CM1, ses parents ont pris un congé sabbatique d’un an en France. Des années plus tard, elle a passé un semestre à la Sorbonne, dans le cadre des études à l’étranger offertes par son université, la Southern Methodist de Dallas (Texas). Elle adore la France. Avant Bumble, elle avait envisagé d’appeler son application Merci.

    Chez Tinder, elle était vice-présidente chargée du marketing, mais les relations se sont détériorées en juin 2014, quand elle a accusé un autre des fondateurs, Justin Mateen – son ancien petit ami – de harcèlement. Il a fallu qu’elle porte plainte et montre les textos insultants du personnage pour être prise au sérieux. Justin Mateen a été suspendu, puis écarté de la compagnie. Le procès a été réglé à l’amiable, au prix d’une compensation de 1 million de dollars pour la plaignante.

    Whitney Wolfe ne dit pas grand-chose du contentieux avec Tinder, du procès et du harcèlement en ligne qu’elle a subi, sinon qu’ils lui ont coûté très cher au niveau de l’estime de soi. Dans un article pour le magazine Harper’s Bazaar, elle explique qu’elle ne pouvait plus se regarder dans la glace, qu’elle buvait trop, déprimait, ne dormait plus. « A 24 ans, j’avais l’impression que j’étais finie. » De cet incident, elle a tiré une conclusion amère : « Pour le dire simplement : l’Internet a démocratisé la misogynie. »

    La jeune femme est rapidement retombée sur ses pieds après avoir rencontré l’entrepreneur russe Andreï Andreev, le propriétaire de Badoo, une autre application de rencontres, populaire dans le monde entier. Badoo est aujourd’hui l’actionnaire principal de Bumble.

    Entre-temps, Whitney Wolfe a épousé (sur la côte amalfitaine) Michael Herd, l’héritier d’une fortune pétrolière du Texas – elle dont le premier travail, à la sortie de l’université, fut de lancer une ligne de sacs en bambou au profit des victimes de la marée noire de BP dans le golfe du Mexique, en 2010.

    La guerre avec Tinder n’a jamais vraiment cessé. A deux reprises, le groupe Match, qui possède la plate-forme, a essayé de racheter Bumble, d’abord pour 450 millions de dollars, puis pour 1 milliard. Ne pouvant y parvenir, il a porté plainte pour vol de propriété intellectuelle. « C’est ce qu’on appelle du bullying [« harcèlement »] », a réagi la direction de Bumble, dans une lettre ouverte. La société a une politique radicale contre les mauvais joueurs, rappelle le texte : « swipe left » – ou l’élimination sans même un regard.

    Réseau social des « relations saines »

    Bumble a aussi déposé une contre-plainte, réclamant 400 millions de dollars de dommages et intérêts. Et le 24 septembre, Whitney Wolfe a annoncé que, faute d’arrangement à l’amiable, le divorce irait jusqu’au procès.

    Selon elle, le groupe Match, qui possède aussi OkCupid et Plenty of Fish, se sent menacé dans son quasi-monopole par les 100 % de croissance enregistrés en un an par Bumble. Si Tinder reste nettement plus gros (50 millions d’utilisateurs, pour un chiffre d’affaires de 400 millions de dollars en 2017), Bumble a affiché 200 millions de dollars de revenus en 2017 et rattrape son concurrent en matière d’abonnés payants : plus de 2 millions, contre 3,8 millions pour Tinder.

    Whitney Wolfe a confiance. Diplômée de marketing, elle a le don de sentir son époque. Bumble se veut aussi désormais le réseau social des « relations saines », à l’inverse des plates-formes qui encouragent les comparaisons dévalorisantes.

    Outre le dating, Bumble propose des rencontres amicales (Bumble BFF, pour Best Friend Forever, l’acronyme qu’aiment à partager les ados) ou du réseautage professionnel (Bumble Bizz). Le but est de promouvoir les bonnes conduites. « La plupart des plates-formes hésitent à en faire autant. Elles ont peur de perdre leurs usagers », note la créatrice.

    « Believe Women »

    Et comme il se doit, Bumble est à la pointe du mouvement Time Well Spent (« le temps bien employé »), qui voit dorénavant les plates-formes appeler elles-mêmes les consommateurs à passer moins de temps en ligne. « Nous sommes en partie responsables de cette épidémie d’obsession pour les réseaux sociaux », reconnaît Whitney Wolfe.

    Bumble vient ainsi de lancer Snooze, ou mode « veille », pour encourager les usagers à se « préoccuper de leur santé mentale ». Les princes charmants devront attendre le retour de l’éventuelle partenaire (ils sont avertis qu’elle fait une pause technologique).

    Whitney Wolfe a elle-même suivi une cure de digital detox (« désintoxication numérique ») de trois semaines. Cela a été dur, explique-t-elle aux technophages de TechCrunch. Une crise de manque pendant quarante-huit heures. « J’étais paniquée, anxieuse. Puis j’ai réappris à être humaine. Un formidable sentiment de libération. »

    La jeune femme est sortie de sa cure à temps pour partager le désespoir de millions d’Américaines devant les auditions du juge Brett Kavanaugh au Sénat. Au lendemain du témoignage de Christine Blasey Ford, l’universitaire qui accuse le candidat à la Cour suprême de l’avoir agressée sexuellement en 1982 – traumatisme qui, dit-elle, l’a accompagnée toute sa vie –, Bumble a publié une pleine page de publicité dans le New York Times. Toute jaune, avec ces seuls mots : « Believe Women ». Ecoutez les femmes et, surtout, « croyez-les ». Whitney Wolfe a également annoncé qu’elle donnait 25 000 dollars au réseau national de lutte contre le viol, l’inceste et les agressions sexuelles (Rainn).

    Accessoirement, Bumble prépare une possible introduction en Bourse. La nouvelle porte-drapeau de l’empathie en ligne fait le pari qu’« éradiquer la misogynie » est une valeur en hausse dans la société américaine, y compris à Wall Street.

    • Mouais, n’empêche que okcupid, qui appartient au gros groupe (je ne savais pas pour ce monopole), il n’est pas basé du tout sur ce zapping consommateur, où on élimine les gens uniquement sur leur apparence physique. Et c’est connu pour être le plus ouvert je crois, avec toujours des choix multiples et plein d’options (tu peux dire que tu es queer, asexuel⋅le, polyamoureux et moult autre).
      Bref Bumble ça a l’air d’être Tinder mais avec quelques restrictions de politesse, donc quand même de la merde.

      (Oui je connais un peu. :p)

  • Les proportions zimbabwéennes de la crise vénézuélienne
    https://www.franceinter.fr/emissions/geopolitique/geopolitique-21-aout-2018

    Que fuient-ils les Vénézuéliens ? Une crise économique et une hyperinflation de proportion zimbabwéenne. Lundi, le régime de Nicolás Maduro a d’autorité enlevé 5 zéros à la monnaie locale, le bolivar, après 3 zéros quelques années plus tôt :

    C’est donc avouer d’emblée une inflation de 100 millions de % ! Rien qu’entre décembre en aujourd’hui, dans les cafés de Caracas, le prix du petit noir a été modifié une quarantaine de fois. Résultat : panique et méfiance chez les commerçants.

    C’était effectivement le calcul des chavistes : faisons le gros dos, le pétrole finira bien par remonter et, avec lui, les belles années de pétrodollars faciles à distribuer par poignées. Encore faut-il en produire du pétrole !

    En juillet, le pays n’a réussi à extraire qu’1,2 million de baril : à peine le niveau de production de 1947 ! Je sais ce qu’on va me dire : que c’est la faute des Etats-Unis, qu’un complot américano-impérialiste s’ourdit pour en finir avec l’expérience bolivarienne.

    Si le gouvernement de Nicolás Maduro survit, c’est parce que les Etats-Unis lui achètent comptant plus de la moitié de sa production quotidienne ! Or les Etats-Unis, qui produisent 10 millions de barils par jour, peuvent parfaitement se passer de Caracas.

    Oui, mais pas sur le pétrole et pour deux raisons : parce que les raffineurs américains du Golfe du Mexique ont besoin de ce pétrole et font pression et parce que les Etats-Unis n’ont pas envie de gérer la déconfiture dantesque d’un pays de 30 millions d’habitants.

  • Le narcissisme pathologique de la civilisation (par Nicolas Casaux) – Le Partage
    http://partage-le.com/2018/07/le-narcissisme-pathologique-de-la-civilisation-par-nicolas-casaux

    Le 4 mai 2018, à l’université de St. Olaf, dans le Minnesota, aux États-Unis, Noam Chomsky a prononcé un discours organisé autour, selon lui, de « la plus importante question jamais posée dans l’histoire de l’humanité », à savoir « si oui ou non la vie humaine organisée survivra », sur la planète Terre, aux nombreux problèmes de notre temps, qui se posent de manière urgente, sur le court terme plutôt que sur le long.

    Dans une tribune récemment publiée sur le site du journal Libération, Élise Rousseau, écrivaine naturaliste, et Philippe J. Dubois, écologue, affirment que la « destruction de la nature » est un « crime contre l’humanité ». Il fallait oser. Cela revient grosso modo à dire que la destruction des abeilles (et de tout ce qui vit) est un crime contre Monsanto, la destruction du golfe du Mexique un crime contre BP, la destruction de Bornéo un crime contre Ferrero, etc.

    Ce qui relie cette tribune de Libé au discours de Chomsky, c’est une même perspective culturelle, quasi hégémonique aujourd’hui, qui considère que l’humanité (et plus précisément : la civilisation) est la principale (la seule  ?) chose dont l’humanité (la civilisation) devrait se soucier. Stratégie discursive ou véritable conviction  ? La question est ouverte. Seulement, quoi qu’il en soit, l’idée est mauvaise.

    #civilisation #effondrement

  • Saison cyclonique 2017 sur les Antilles et le Golfe du Mexique : la désinformation états-unienne sur le bilan en pertes humaines semble avérée si on en croit ceci :

    https://www.romandie.com/news/ZOOM-Ouragan-Porto-Rico-4-600-morts-au-lieu-de-64-selon-un-nouvea-bilan_RP/922481.rom

    L’ouragan Maria a tué plus de 4.600 personnes sur l’île américaine de Porto Rico l’an dernier, selon une étude indépendante publiée mardi et qui balaie le bilan officiel et très contesté de 64 morts.

    Et une saison 2018 qui démarre très tôt sur cette région :

    http://www.journaldequebec.com/2018/05/28/des-etats-sur-un-pied-dalerte-en-attendant-alberto-1

    Alberto est la première tempête nommée de la saison des ouragans, qui ne commence officiellement que vendredi.
    En passant sur Cuba dimanche, Alberto a laissé plus de 120 millimètres de pluie sur les régions de l’ouest de l’île, ce qui a causé d’importantes inondations, notamment à Villa Clara.

    Alberto est classé « tempête subtropicale » (en anglais TLC : Tropical-Like Cyclone) terme générique servant à désigner communément ainsi les systèmes dépressionnaires qui ne répondent pas au sens strict aux critères qui définissent les cyclones tropicaux, mais qui adoptent certains aspects de leur morphologie sur les images satellite ou radar.

    Pour en savoir plus sur les TLC et les TMS (Tropical-like Mediterranean Storm ou aussi Medicane) :

    http://www.keraunos.org/recherche/comprendre-les-orages-pedagogie-vulgarisation/les-structures-orageuses/medicane-tempete-subtropicale-tropical-like-cyclone-tms.html

    (Je vous ai apporté des orages ...)

  • Pétrole : Total annonce une « découverte majeure » dans le Golfe du Mexique
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/petrole-total-annonce-une-decouverte-majeure-dans-le-golfe-du-mexique-7667

    Total a annoncé mercredi une découverte « majeure » avec le puits d’exploration de Ballymore, situé en eaux profondes dans la partie Est du Golfe du Mexique américain.

    « Le puits a été foré à une profondeur finale de 8.898 mètres, et a traversé une colonne de pétrole de 205 mètres nets dans un réservoir Norphlet de haute qualité », souligne le groupe pétrolier français dans un communiqué.

    Un puits dévié à partir du puits de découverte est actuellement en cours de forage pour évaluer l’ampleur de cette découverte majeure, ajoute-t-il.

    Situé à près de 2.000 mètres de profondeur d’eau et à 120 kilomètres des côtes de la Louisiane, la zone de Ballymore couvre quatre blocs dans la formation du Norphlet, dont le bloc MC 607 où la découverte a été faite.

  • La main invisible du marché à Miami, au temps des catastrophes

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2017/09/13/la-main-invisible-du-marche-a-miami-au-temps-des-catastrophes_5184681_3244.h

    Pénuries et hausses de prix ont émaillé le passage de l’ouragan Irma. Au point que les économistes libéraux eux-mêmes s’interrogent sur leurs dogmes.

    Alors que la population fuyait Miami, menacée de destruction par l’ouragan Irma, la loi de l’offre et de la demande a joué, implacable. Ainsi, la population de cette ville de Floride a assisté à l’envolée des billets d’avion pour fuir : le prix d’un vol aller pour Phoenix, en Arizona, a bondi de 550 dollars jusqu’à 3 250 dollars, provoquant une indignation immédiate. Les compagnies ont assuré ensuite avoir plafonné leurs prix.

    Au contraire, les téméraires, qui par obligation professionnelle, se rendirent dans la tempête de Miami à la dernière minute volèrent à prix cassé : 220 dollars pour partir par l’un des derniers vols vendredi 8 septembre dans l’après-midi, avant la fermeture de l’aéroport, et revenir mardi à New York par le premier avion.

    Rien que de très logique, tout comme le furent la ruée sur l’essence et les supermarchés, qui conduisirent à des pénuries et des hausses de tarifs. Ces dernières ont poussé les habitant de Floride à déposer plus de 8 000 plaintes auprès de la justice pour prix abusifs.

    L’affaire conduit mardi 12 septembre le New York Times à s’interroger sur la spéculation au temps des catastrophes : « Les prix abusifs peuvent-ils aider les victimes ? Pourquoi certains économistes disent oui. » Un brin provocateur, le quotidien de centre-gauche appelle à son secours les disciples libéraux de Milton Friedman, sur l’utilité de laisser jouer le marché.

    « L’éthique des prix abusifs »

    Matt Zwolinski, de l’université de San Diego, auteur d’un article sur « l’éthique des prix abusifs » prend l’exemple d’un hôtel : si le prix est doublé, une riche famille va se serrer dans une chambre au lieu d’en prendre deux tandis qu’une autre serait restée dans sa maison abîmée mais encore habitable. Résultat, de la place disponible pour ceux qui en ont besoin.

    Qu’il soit permis de confronter cette belle théorie à l’expérience de terrain. Vendredi, on réserve in extremis via Internet un appart-hôtel dans le centre-ville. Prix pour quatre nuits : 630 dollars, ménage compris. Imbattable, surtout lorsqu’on découvre les lieux – appartement luxueux avec salon, trois chambres. Encore plus imbattable lorsqu’on compare le prix avec d’autres compagnons d’ouragan, qui ont payé trois fois plus cher dans la même tour pour une seule chambre avec salon.

    Curieux aveuglement de la main invisible du marché, que l’on a fini par comprendre lors d’un dîner avec Andrew, le gérant de la tour.

    Pour lui, Irma est d’abord une très mauvaise nouvelle : tous les touristes annulent leur séjour à Miami, sa tour va se trouver vide. Sauf qu’il remarque que les hôtels de la ville côtière ferment les uns après les autres, forcés de mettre à l’abri leur personnel, et expulsent leurs clients en vertu de l’ordre d’évacuation.

    Une main pas seulement invisible, mais imprévisible

    Lui n’a pas ce souci : l’appart-hôtel peut vivre seul et surtout, sa tour, bâtie selon les normes anti-ouragan les plus strictes, est en léger surplomb de Downtown. Elle sera la dernière prise par les eaux et va devenir un refuge. Andrew flaire la bonne affaire et son intuition est confirmée lorsqu’il reçoit le coup de fil d’une équipe de la chaîne de télévision qatarie Al-Jazira. Elle veut louer des appartements, un par personne, peu importe le tarif : la couverture d’Irma n’a pas de prix. Conforté, Andrew décide de plus que doubler les prix.

    Il tente de convaincre les différentes sociétés dont il gère les appartements de suivre la même politique. Tous le font, sauf la nôtre, persuadée que nul voudra venir à Miami. Elle divise au contraire par deux et demi son tarif habituel. Voilà l’histoire des divergences de prix. La main du marché n’est pas seulement invisible, elle est imprévisible : il fallait parier sur la hausse !

    Au total, dans l’appart-hôtel, tous les lits n’étaient pas occupés. L’allocation des ressources a été gravement perturbée : par les riches insensibles au prix ; par ceux qui avaient fait une bonne affaire, surpris de leur confort. Il est vrai en revanche que les locataires à budget normal avaient choisi de se serrer et de partager les coûts.

    A supposer que le marché ait fonctionné, l’affaire ne résout pas le problème des plus pauvres, restés sous l’ouragan. Interrogées sur la raison de leur présence, les familles modestes ou des touristes esseulés croisés au sud de Miami sur la route des Keys, ces îles submergées par l’ouragan, répondaient invariablement : « Où aller ? » L’envolée des prix des billets d’avions, tous bondés, n’a fait qu’une sélection par l’argent. Le marché oublie les pauvres.

    Problème

    L’école libérale a beau dénoncer les effets pervers du blocage des prix (marché noir, stocks de précaution excessifs créant des pénuries, même s’il était indispensable d’acheter de l’essence pour fuir et d’avoir de l’eau et de la nourriture pour survivre), elle concède qu’il y a un problème.

    « Nous restons avec la difficulté de rendre ces biens accessibles à des personnes et des familles pauvres, dont beaucoup peuvent à peine se les payer en période de prix normaux », confesse sur son blog Joe Carter, contributeur pour le site très protestant et très libéral Acton Institute. Il propose qu’avant les catastrophes, l’Etat émette pour les pauvres des coupons qui compenseraient l’écart entre le prix de marché en temps de crise et le prix normal. On peut objecter qu’il s’agit de faire financer par le contribuable la pénurie de catastrophe au profit d’intérêts privés.

    Fichu marché qui ne fonctionne pas non plus pour les assurances. Depuis 1968 et un ouragan dévastateur dans le golfe du Mexique, les assureurs américains ne couvrent pas les inondations. C’est l’Etat fédéral qui les supplée et rend obligatoire l’assurance en zone inondable. Mais le système d’Etat ne fonctionne pas non plus : les assurés, trop peu nombreux à verser des primes, comptent sur lui et continuent de s’installer en zone inondable.

    En réalité, en période de catastrophe, rien ne marche vraiment. Ce qu’on a constaté, c’est de l’entraide entre amis, en famille, avec d’inconnus compagnons d’infortune. Et des instants de partage : après avoir fait de la cuisine pour plusieurs jours, anticipant coupure d’électricité et pénurie d’eau, l’hôtelier Andrew et son épouse ont convié leurs hôtes, qui mangeaient froid depuis leur arrivée, à un somptueux repas chaud thaïlandais. Parfois, le business sait s’arrêter.

  • L’ouragan de catégorie 5 Irma impactera Saint-Martin, Saint-Barth et îles Vierges demain - KERAUNOS Observatoire Français des Tornades et des Orages Violents
    Point du 5 septembre à 12h UTC
    http://www.keraunos.org/actualites/fil-infos/2017/septembre/ouragan-irma-saint-martin-saint-barthelemy-iles-vierges-bahamas-cuba-usa-s

    Une arrivée sur les îles du nord (Antilles) en ouragan majeur prévue le 6 septembre

    Le jour s’est levé depuis 2h aux Antilles, ce qui permet d’observer #Irma sur le canal visible. La structure cyclonique est impressionnante. Le deuxième passage de l’avion de reconnaissance confirme une pression de 929 hPa dans le centre de l’ouragan. Le quadrant nord-est est le plus puissant avec des vents soutenus relevés de 165 noeuds au niveau de vol de l’avion, retenus à 150 noeuds au sol soit près de 280 km/h. Irma est donc un ouragan de catégorie 5 particulièrement sévère.

    • http://www.meteofrance.fr/prevoir-le-temps/phenomenes-meteo/les-cyclones

      Chaque année, environ 80 tempêtes tropicales ou cyclones se forment sur le globe au-dessus des eaux tropicales. Qu’est-ce qu’un cyclone ? Une tempête tropicale ?
      Un typhon ? Comment naissent ces phénomènes cycloniques ? Comment prévoit-on leur apparition, puis surveille-t-on leur évolution ?

      Notre dossier pour tout comprendre.

      Animation satellite :
      http://www.meteofrance.gp/previsions-meteo-antilles-guyane/animation/satellite/antilles-guyane

    • http://www.keraunos.org/actualites/fil-infos/2017/septembre/ouragan-irma-saint-martin-saint-barthelemy-iles-vierges-bahamas-cuba-usa-s

      Une arrivée sur les îles du nord (Antilles) en ouragan majeur prévue le 6 septembre
      Point du 5 septembre à 15h UTC
      Le dernier passage d’un avion de reconnaissance en fin d’après-midi met en évidence une nouvelle baisse de pression autour de 926 hPa. Irma s’intensifie encore un peu. Les vents soutenus retenus par le NHC en surface atteignent 287 km/h sur le quadrant nord.
      Irma devient ainsi l’ouragan le plus violent jamais observé par le NHC dans le bassin Atlantique hors Caraïbes et Golfe du Mexique.

      On observe clairement des méso-vorticités dans l’œil de l’ouragan (au moins 3). Ces dernières tournent autour du point central de l’ouragan. Cela est typique des ouragans intenses. L’oeil d’Irma mesure environ 45 km de diamètre, l’ouragan mesure quant à lui environ 550 km de diamètre.

    • Je viens de parcourir la presse en ligne pour en savoir plus sur le passage du cyclone #Irma sur les Antilles. Ce qui m’a frappé, ce sont les commentaires des lecteurs qui dans un cynisme inapproprié « plaignent » les riches propriétaires de somptueuses villas alors qu’ils semblent ignorer que ce sont les plus démunis de ces habitant-e-s, les obscur-e-s, les « riens’ » qui vont le plus souffrir de cette catastrophe, celles et ceux, les plus nombreux-euses qui servent ces quelques riches et permettent à cette société de « tourner ».
      Un seul commentaire m’a paru pertinent. Le voici :

      Ce qui est aussi intéressant c’est de pouvoir se rendre compte des déchets que sont toutes ces choses où trucs qui flottent, car ce n’est que ça : des déchets qui auraient un jour ou l’autre étaient délaissés par leur consommateurs.... Irma a mis le bazars dans sa chambre comme un enfant... Et les adultes regardent et grondent....

    • Lu dans le « Figaro »

      Ravagés par l’ouragan Irma, Saint-Barthélemy et Saint-Martin sont deux territoires français situés dans les Caraïbes, une zone très exposée aux aléas climatiques. Distantes de seulement 24 kilomètres l’une de l’autre, les deux îles sont pourtant loin d’être similaires. Chômage, immigration, histoire, autant d’aspects qui les différencient.

      • Saint-Barthélemy, l’île huppée des Antilles

      – Géographie : À environ 230 kilomètres de la Guadeloupe et 25 kilomètres de Saint-Martin, Saint-Barthélemy est une île d’origine volcanique de 21 kilomètres carré. Elle en compte quatre de plus si on ajoute les îlots qui l’entourent : Frégate, Coco, Chevreau, Fourchue. Le territoire est à 11h20 de vol de la métropole.

      – Population : D’après l’Insee, il y a 9567 habitants sur l’île. La majorité d’entre eux sont de riches résidents étrangers, surtout américains. Blancs à 95%, les « Saint-Barths » français sont pour la plupart originaires de Bretagne ou de Normandie.

      – Administration : Découverte par Christophe Colomb en 1493, l’île a toujours été française, mis à part une occupation suédoise au XVIIIe siècle. Officiellement rattachée à la Guadeloupe en 1878, elle est l’un de ses arrondissements jusqu’en 2007. Après cette date, Saint-Barthélemy devient une collectivité territoriale à part entière et Gustavia en est sa préfecture.

      – Économie : Grâce à son statut de port franc hérité de l’époque suédoise, les habitants sont non imposables sur le revenu. La principale activité est le tourisme de luxe et « Saint-Barth » est un repaire pour les riches célébrités comme Johnny Halliday, Steven Spielberg, Beyoncé ou encore la mannequin Kate Moss. Le coût de la vie y est extrêmement élevé et le taux de chômage très faible, à 4,3% d’après la Direction générale des Outre-mer.

      • Saint-Martin, une île binationale marquée par l’immigration

      – Géographie : Saint-Martin, île d’une superficie de 90 kilomètres carré, a la particularité d’être à la fois française au Nord, et néerlandaise au Sud. Elle est à égale distance de la Guadeloupe et de Porto-Rico. Deux villes se partagent l’essentiel de l’activité : Saint-Martin et Sint Marteen pour la partie des Pays-Bas. De Paris, on rejoint l’île par un vol de 8h45.

      – Population : Parmi les 72.000 habitants de l’île, 36.457 sont Français, d’après les dernières estimations de la Direction générale des Outre-mer. C’est une population jeune puisque selon l’Insee, 35% des Saint-Martinois ont moins de 20 ans. Le territoire est également marqué par une immigration importante : 32% de ses habitants sont nés à l’étranger. L’île est d’ailleurs surnommée « Friendly Island » car elle regroupe 70 à 100 nationalités, dont de nombreux immigrés d’Haïti ou Saint-Domingue.

       » Lire aussi - Comment les victimes de l’ouragan Irma pourront-elles se faire indemniser ?

      – Administration : Depuis 2007, Saint-Martin est une Collectivité d’Outre-mer et Marigot en est sa préfecture. Auparavant, le territoire était administrativement rattaché à la Guadeloupe. À travers les siècles, l’île à, tour à tour, été occupée par les Britanniques, les Néerlandais et les Français. C’est avec le traité de Paris en 1815 que Saint-Martin passe définitivement sous souveraineté française.

      – Économie : Port franc, Saint-Martin vit essentiellement du tourisme et est vanté comme « un paradis du shopping et de la détaxe ». Pourtant, un tiers de ses habitants sont au chômage.

  • Naomi Klein : Maintenant, répliquons à la politique de la peur Blog de Paul Jorion - 11 Juin 2017
    http://www.pauljorion.com/blog/2017/06/11/naomi-klein-maintenant-repliquons-a-la-politique-de-la-peur

    Paru dans The Guardian le 10 juin 2017. Traduction française : Timiota

    Chocs politiques, chocs de sécurité, chocs climatiques, – si instable que le monde nous apparaisse aujourd’hui, cela pourrait devenir bien pire demain. Mais nous pouvons nous unir pour un futur meilleur.

    Choc, c’est un mot qui n’a cessé de revenir depuis que Donald Trump a été élu en novembre 2016 : pour décrire le suffrage faisant mentir les sondages, pour décrire l’état émotionnel de pleins de gens observant son ascension vers le pouvoir, et pour décrire son approche en mode blitzkrieg de l’art de la politique. « Un choc pour le système », c’est précisément ainsi que sa conseillère Kellyane Conway a constamment décrit la nouvelle ère.

    Depuis deux décennies maintenant, j’ai étudié les chocs de grande échelle subis par les sociétés : comment ils arrivent, comment ils sont exploité par les politiciens et les castes, et comme ils sont même délibérément accentués de façon à tirer profit d’une population désorientée. J’ai aussi longuement parlé de la contrepartie de ce processus : comment les sociétés qui parviennent à une compréhension d’une crise qu’elles partagent sont capables de changer le monde pour le meilleur.

    Observant l’ascension de Donald Trump, j’avais un sentiment étrange. Ce n’est pas seulement qu’il serait en train d’appliquer la politique du choc à la nation la plus puissante et la plus armée sur terre ; c’est davantage que cela. A travers des livres, des films documentaires et des enquêtes journalistiques, j’ai documenté un ensemble de tendances : l’ascension des « supermarques », l’extension du pouvoir des fortunes privées dans le système politique, la mainmise globale du néolibéralisme, mettant souvent à profit le racisme et la peur de l’« autre » comme un outil puissant, les impacts nocifs du commerce sans entrave des multinationales, et l’emprise profonde que le courant climato-sceptique a gagnée sur l’aile droite de l’éventail politique. Et quand je me suis mis à scruter Trump, il a commencé à ressembler au monstre de Frankenstein, fait d’un empiècement de morceaux du corps venant de toutes ces tendances à haut danger et de beaucoup d’autres.

    Il y a 10 ans, je publiais « La stratégie du choc » [The Shock Doctrine : The rise of Disaster Capitalism], une enquête qui couvrait quatre décennies d’histoire, depuis le Chili d’après le coup de Pinochet [le 11 septembre 1973] à la Russie après l’écroulement de l’URSS, depuis Bagdad sous l’attaque US « Shock and Awe » [Choc et Effroi] à la Nouvelle-Orléans après l’Ouragan Katrina. Le vocable de « Stratégie du Choc » décrit la tactique brutale consistant à mettre à profit systématiquement la désorientation du public qui suit un choc collectif — guerre, coup, attaque terroriste, crash des marchés boursiers ou désastre naturel,— pour imposer des mesures pro-grandes-firmes [pro-corporate], souvent appelées « thérapie de choc ».

    Trump et ses conseillers sont en train d’essayer d’exécuter une « stratégie du choc » de leur cru, dont le but est une guerre totale contre le domaine public [the public interest].

    Même si Trump a par certains côtés brisé le moule, ses tactiques du choc suivent bien un scénario, scénario familier aux pays qui ont eu à subir des changements majeurs imposés sous couvert de crise. Pendant la première semaine de Trump président, quand il signait un tsunami de décrets et que la population vacillait encore, essayant comme des fous de ne pas décrocher, je me suis prise à penser à la description qu’avait faite l’avocate des droits de l’homme Halina Bortnowska de l’expérience polonaise lorsque la thérapie de choc économique fut imposée par les USA en plein écroulement du communisme. Elle décrit la vitesse du changement que subissait son pays comme « la différence entre des années de chien et des années d’humains », et elle observait que « vous commencez à observer ces réactions semi-psychotiques ». Vous ne pouvez plus vous attendre à ce que les gens agissent au mieux de leur propres intérêts quand ils sont si désorientés qu’ils ne savent pas – ou n’ont cure de savoir – quels sont au juste ces intérêts.

    Pour ce que nous en voyons jusqu’ici, il est clair que Trump et ses principaux conseillers espèrent le type de réponse que Bortnowska décrivait, qu’ils mettent en œuvre une stratégie du choc à l’échelle nationale. Le but est une guerre sans merci contre la sphère publique, contre l’intérêt du public, qu’il s’incarne dans des règlements anti-pollution ou dans des programmes contre la faim. En lieu et place de quoi s’annoncent une liberté d’agir et un pouvoir débridés pour les grandes firmes [corporations]. C’est un programme à l’injustice si provocante et au caractère si manifestement vicieux qu’il peut seulement être exécuté avec l’assistance de politiques raciales et sexuelles de type « diviser pour régner », en même temps qu’une série-spectacle ininterrompue de distractions médiatiques. Et bien sûr, il s’appuie sur une augmentation massive des dépenses militaires, une escalade spectaculaire de conflits guerriers sur des fronts multiples, de la Syrie à la Corée du Nord, le tout ponctué de digressions présidentielles sur le point auquel « la torture ça marche ».

    Le gouvernement de Trump garni de milliardaires et multimillionnaires nous en dit long sur les buts sous-jacents de l’administration. Exxon Mobil pour le secrétariat d’Etat, General Dynamics et Boeing pour le département de la Défense, et les gars de Goldman Sachs pour à peu près tout ce qui reste. La poignée de politiciens de carrière qui ont été mis aux manettes des grandes agences semblent avoir été sélectionnés ou bien parce qu’ils ne croient pas aux missions centrales de l’agence, ou bien pensent que l’agence qu’ils dirigent ne devrait carrément pas exister. Steve Bannon, le stratège en chef de Trump qu’on dit écarté, était franc à ce sujet quand il s’adressait à un auditoire conservateur en février. Le but, disait-il, est « la déconstruction de l’état administratif » (ce par quoi il entendait les règlements gouvernementaux et les agences en charge de protéger le peuple et de veiller à ses droits). « Si vous regardez ces nominations ministérielles, elles ont été faites pour une bonne raison, et cette raison c’est la déconstruction. »

    On a attaché une énorme importance au conflit entre le nationalisme chrétien de Bannon et le transnationalisme des aides de Trump davantage issus de l’establishment, en particulier son gendre Jared Kushner. Et Bannon pourrait bien être entièrement viré de ce show de télé-réalité un brin gore d’ici pas très longtemps (à moins que ce ne soit, compte tenu des problèmes juridiques en cours, le sort de Kushner). Compte tenu de ces intrigues de palais, il convient de souligner que pour ce qui est de déconstruire l’État et d’externaliser autant que possible les taches à des entreprises à but lucratif, Bannon et Kushner ne sont nullement en conflit, mais en parfait alignement.

    À la faveur de l’atmosphère constante de chaos de cette administration, — une part délibérément générée par Trump, mais le gros lui étant attribué en raison de son incompétence et de sa cupidité — cet agenda partagé est poursuivi avec une détermination méthodique et inflexible. Par exemple, dans les quelques heures qui ont suivi son entrée en fonction, Trump a souhaité une réduction fiscale massive, qui verrait les sociétés ne payer que 15% (contre 35% actuellement), et a promis de diminuer les règlements de 75% . Son plan fiscal inclut un ensemble d’autres abattement et exemptions pour les plus fortunés comme ceux qui peuplent son gouvernement (pour ne pas parler de lui-même). Le plan sur la santé qu’il a appuyé fera perdre à environ un million de gens leur couverture, tout en ouvrant toujours plus d’exemption d’impôt pour les riches.

    Il a nommé Kushner à la tête d’un commando bourré de grands patrons, qui a été chargé de trouver de nouveaux règlements à éliminer, de nouveaux programmes à privatiser, et de nouvelles façons de faire tourner le gouvernement fédéral « comme une grande firme américaine » (suivant l’analyse du groupe de pression Public Citizen, Trump a rencontré au moins 190 grands patrons en moins de trois mois de fonction – avant d’annoncer que le carnet des visiteurs ne serait plus rendu public). Quand on lui a demandé avec insistance ce que l’administration avait accompli en substance dans ses premiers mois, le directeur du Budget Mick Mulvaney cita l’averse de décrets de Trump et souligna ceci : « La plupart d’entre eux sont des lois et règlements pour abroger d’autres lois. Des règlements qui abrogent d’autres règlements. »

    Et c’est bien en effet ce qu’ils sont. Trump et son équipe sont déterminés à mettre en miette les programmes qui protègent les enfants des toxines environnementales, ils ont dit aux compagnies gazières qu’elles n’auraient plus à rendre compte de tous les puissants gaz à effet de serre qu’elles recrachent, et préparent des dizaines et dizaines de mesures du même acabit. C’est, en bref, de la démolition à grande échelle.

    Ce que représente le gouvernement de Trump, c’est un fait simple : les gens qui possèdent d’ores et déjà une part absolument obscène de la fortune de la planète, et dont ladite part croît sans mollir année après année – les dernières statistiques d’Oxfam indiquent que les huit hommes les plus riches valent autant que la moitié la plus pauvre du monde – sont déterminés à mettre la main sur encore davantage. Selon NBC News, en décembre 2016, les ministres pressentis par Trump totalisaient une fortune nette considérable de 14,5 milliards de dollars (sans compter le conseiller spécial Carl Icahn qui pèse 15 milliards de dollars à lui tout seul).

    Une crise de grande échelle fournirait le bon contexte pour déclarer l’état d’urgence, et donc que les règles usuelles ne s’appliquent plus.

    Alors soyons clairs sur ce qui se passe à Washington. Ce n’est pas le passage de relais habituel entre partis. C’est une prise de pouvoir sans fard des grandes firmes, dans la suite logique de plusieurs décennies de la même volonté. Il apparaît que les intérêts économiques qui ont depuis longtemps arrosé les deux grands partis pour qu’ils prennent soin de passer les lois à hauteur de leurs enchères ont décidé qu’ils étaient fatigué de jouer ce jeu-là. Apparemment, tous ces dîners arrosés de bons vins pour les chefs élus, toute cette corruption légalisée et avenante, insultait le sens qu’ils avaient de leur propre droit divin. Et du coup, les voilà se débarrassant des intermédiaires – ces politiciens dans le besoin qui sont supposés protéger l’intérêt du public – et font ce que tous les caïds font quand ils veulent que quelque chose soit bien fait : ils le font eux-mêmes.

    Et c’est pour cela que les questions préoccupantes sur les conflits d’intérêts et les manquements à l’éthique ne reçoivent presque aucune réponse. De la même façon exactement que Trump a opposé une obstruction complète au fait de rendre publiques ses déclarations d’impôt, il a complètement refusé de vendre, ou de cesser de bénéficier, de son empire commercial. Cette décision, compte tenu du degré de dépendance de la Trump Organisation vis-à-vis des gouvernements étrangers dans l’attribution de juteuses licences d’exploitation et de permis, pourrait de fait enfreindre l’interdiction faite par la constitution des USA aux présidents de recevoir tout cadeau ou « émolument » de gouvernements étrangers. Au point qu’une poursuite judiciaire ayant ce grief comme base légale a déjà été lancée.

    Mais les Trump n’ont pas l’air plus concernés que ça. Ce sens quasi inentamable de l’impunité – d’être au-dessus des lois et des règles usuelles – est une marque de fabrique de cette administration. Quiconque représente une menace pour cette impunité est sommairement renvoyé – demandez par exemple au ci-devant directeur du FBI James Comey. Jusqu’ici, dans le monde politique des USA, il y avait la Maison Blanche qui se présentait comme un masque sur l’État dans l’État que sont les grandes firmes. Il y avait le sourire du visage d’acteur de Ronald Reagan, ou l’allure de faux cow-boy de Georges W. Bush (avec le regard torve de Dick Cheney/ Halliburton à l’arrière-plan). Mais maintenant le masque est tombé. Et personne ne se soucie de faire croire le contraire.

    La situation est rendue encore plus sordide du fait que Trump n’a jamais été à la tête d’une firme traditionnelle, mais a plutôt été la figure de proue d’un empire construit autour de sa marque personnelle – une marque qui, ainsi que celle de la marque de sa fille Ivanka, a déjà bénéficié de sa « fusion » avec la présidence fédérale d’une multitude de façons (les cotisations pour devenir membre à Mar-a-Lago ont doublé, les ventes de produits d’Ivanka, nous dit-on, crèvent le plafond). Le business modèle de la famille Trump fait partie d’un plus vaste changement dans la structure de gouvernance de nombre de firmes multinationales, un changement aux vastes conséquences transformationnelles sur la culture et sur le marché du travail, tendances que j’avais documentées dans mon premier livre « No Logo, Taking Aim at Brand Bullies » [No Logo, la tyrannie des marques]. Ce que ce modèle nous dit est que l’idée même qu’il puisse y avoir – ou qu’il doive y avoir une quelconque distinction entre la marque Trump et la présidence Trump est un concept dont l’occupant actuel de la Maison Blanche ne saisit pas le début du commencement. La présidence est l’extension sous forme de couronnement de la marque Trump.

    Le fait que des niveaux aussi provocants de mise à profit d’une charge publique puissent se dérouler en pleine lumière est assez dérangeant. Tout autant que les nombreuses actions de Trump dans ses premiers mois de fonction. Mais l’histoire nous montre que, aussi déstabilisées que soient les choses maintenant, la stratégie du choc veut dire que cela pourrait devenir bien pire.

    Les principaux piliers du projet politique et économique de Trump sont : la déconstruction de l’État régulateur, une attaque en règle de l’État-providence [welfare state] et des services sociaux (rationalisée entre autres, par les manipulations raciales alarmistes à visée belliqueuse, et les attaques sur les femmes ayant voulu exercé leurs droits [T. : allusion à l’avortement ?]) ; le déchaînement d’une frénésie de combustibles fossiles (qui exige de balayer la science du climat et de bâillonner une grande part de la bureaucratie gouvernementale) ; et d’une guerre civilisationnelle contre les immigrants et « le terrorisme islamique radical » (avec des théâtres d’action nationaux et étrangers qui s’étendent sans cesse).

    En sus des menaces immédiates que ce projet dans son entier pose à ceux qui sont déjà les plus vulnérables, c’est une vision qui ne manquera pas d’engendrer vague sur vague de crise et de chocs. Chocs économiques, tels que les explosions de bulles spéculatives – renforcées grâce à la dérèglementation – ; des chocs de sécurité, quand viendra dans le pays le contrecoup des politiques anti-islamiques et des agressions à l’étranger) ; et des chocs industriels, quand les pipelines de pétrole répandront des marées noires et que les puits exploseront [cf. plateforme DeepWater Horizon dans le golfe du Mexique], ainsi qu’ils risquent de le faire quand les règlements de sécurité et de respect de l’environnement qui empêchent le chaos sont victimes de coupes sombres.

    Tout cela est extrêmement dangereux. Et davantage encore le fait que l’on puisse faire confiance à l’administration Trump pour exploiter ces choses et faire avancer les volets les plus radicaux de son agenda.

    Une crise à grande échelle – qu’il s’agisse d’une attaque terroriste ou d’un krach financier – fournirait sans doute le prétexte pour déclarer un quelconque état d’exception ou d’urgence, durant lequel les règles usuelles cessent de s’appliquer. Cela conduirait, à son tour, à fournir une couverture pour faire passer des aspects de la réforme de l’agenda qui nécessitent une suspension encore plus forte du cœur des normes démocratique – tel que son vœu de refuser l’entrée à tout Musulman (pas seulement ceux de pays choisis), sa menace sur Twitter d’amener « les feds » [l’armée] pour faire taire la violence des émeutes dans les rues de Chicago, ou son désir évident de mettre en place des restrictions à l’encontre de la presse. Une crise économique assez profonde offrirait une excuse pour démanteler des programmes comme la Sécurité Sociale [aux EU, les retraites], dont Trump a promis qu’il la protègerait, mais dont beaucoup autour de lui verraient d’un bon œil la disparition depuis des décennies.

    Trump pourrait avoir d’autres raisons de hausser le niveau de la Crise. Comme le romancier argentin César Aira l’écrivait en 2001 : « Tout changement est un changement du sujet dont on parle ». Trump a déjà prouvé qu’il était le champion du changement de sujet à vous en donner le vertige, faisant feu de tout bois, des tweets foldingues jusqu’aux missiles Tomahawk. À vrai dire, son attaque aérienne sur la Syrie, en réponse à une affreuse attaque à l’arme chimique, lui a valu la couverture de presse la plus laudative de sa présidence (en quelques lieux, cela a mené à un glissement (encore en cours) vers un ton plus respectueux). Ou bien que ce soit encore au sujet de révélations sur ses connexions avec la Russie ou des scandales liés à des contrats ou pactes dans son labyrinthique empire international, nous pouvons nous attendre à encore davantage de cette rhétorique du changement de sujet — et rien n’offre la possibilité de changer de sujet autant qu’un choc de grande échelle.

    Ce n’est pas quand quelque chose de majeur et mauvais survient que nous sommes plongés dans un état de choc, il faut encore que ce soit quelque chose de majeur et mauvais qui échappe provisoirement à notre compréhension. Un état de choc, c’est ce qui survient quand un fossé s’ouvre entre les évènements et notre capacité initiale à les expliquer. Quand nous nous trouvons dans cette position, sans un narratif, sans un point d’ancrage, la grande majorité des gens devient vulnérable aux figures d’autorité qui nous disent de nous craindre les uns des autres et nous font nous dessaisir de nos droits au motif d’une cause supérieure.

    C’est aujourd’hui un phénomène global, en aucun cas une particularité restreinte aux États-Unis. Après l’attaque coordonnée des terroristes à Paris en novembre 2015, le gouvernement français a déclaré l’état d’urgence, interdisant les réunions politiques publiques de plus de 5 personnes – et a dans la foulée prolongé ce régime, et avec lui la possibilité de restreindre les manifestations publiques jusqu’en juillet 2017 [NdT : tout récemment prolongé à novembre 2017]. En Grande-Bretagne, après le choc du Brexit, beaucoup ont dit qu’ils se sentaient comme s’ils s’étaient réveillés dans un autre pays qu’ils ne reconnaissaient pas. C’est dans ce contexte que le gouvernement conservateur du Royaume-Uni a commencé à pousser pour un ensemble de réformes régressives, incluant la suggestion que le seul moyen pour la Grande-Bretagne de retrouver sa compétitivité était de tailler dans les règlements et les impôts sur les classes fortunées au point qu’il deviendrait de fait un havre fiscal pour toute l’Europe. Theresa May tenta d’exploiter davantage la peur de l’inconnu pour justifier sa décision d’une élection anticipée, et les électeurs furent instruits que le seul moyen de ne pas être humiliés par l’UE était de la mandater par un quasi plébiscite pour un « leadership fort et stable ».

    Le recours à la peur mit beaucoup d’électeurs mal à l’aise, et de cela il faut tirer des leçons. Car s’il y a bien une chose que j’ai apprise en enquêtant dans des dizaines d’endroits pris dans la tourmente d’une crise, que ce soit à Athènes bouleversée par la débâcle de la dette grecque, à la Nouvelle-Orléans après l’ouragan Katrina, ou encore à Bagdad pendant l’occupation américaine : c’est que, oui, on peut résister à ces pratiques. Pour y parvenir, deux choses essentielles doivent advenir : premièrement, il nous faut une bonne maîtrise des rouages de la stratégie du choc, et savoir quels sont les intérêts qu’elle entend servir. Cette compréhension est ce qui nous permet de sortir du choc rapidement, et de lancer une contre-offensive. Deuxièmement, et c’est un point tout aussi important, il nous faut produire un récit différent de celui que les « docteurs du choc » colportent à l’envi, une vision du monde assez probante pour concurrencer la leur à un même niveau de persuasion. Cette vision basée sur des valeurs doit offrir un chemin différent, à l’écart des séries de chocs – un chemin basé sur la réunion au-delà des divisions raciales, ethniques, religieuses et hommes/femmes, plutôt que d’être renvoyé chacun plus isolé dans son coin, et une vision qui soit aussi basée sur un soin et une guérison de la planète, plutôt que le déchainement d’un cortège de guerres déstabilisantes et de pollutions. Surtout, cette vision se doit d’offrir à ceux qui sont blessés – par le chômage, par le manque de soin de santé, par le manque d paix, par le manque d’espoir, — une vie tangiblement meilleure.

    Je ne revendique pas de savoir exactement à quoi cette vision ressemble. Je me l’imagine comme n’importe qui peut le faire, et je suis convaincue qu’elle ne peut naître que d’un processus authentiquement collaboratif, avec un leadership assuré par ceux qui sont les victimes les plus flagrantes de notre système actuel. Aux États-Unis, dans la foulée de réseaux tels que Black Lives Matter, Fight for $15 (qui exige de relever le salaire minimum) et de National Nurses United, nous commençons à voir de très fructueuses collaborations à la base [grassroots] entre des dizaines d’organisations et de penseurs qui commencent à se réunir pour mettre à jour ce type d’agenda [/manifeste], un programme qui soit capable de faire pièce au militarisme, au nationalisme et au corporatisme qui se dressent devant nous. Bien qu’à un stade précoce, cela donne à voir les éléments d’une majorité progressive, une majorité qui soit fondée sur un plan audacieux pour un monde
    assaini et porteur d’attention [aux plus faibles] que nous voulons et dont nous avons besoin.

    Tout ce travail est basé sur l’expérience que dire non à de mauvaises idées est encore loin du compte. Si nous acceptons l’hypothèse que, désormais, les batailles sont toutes sur le mode défensif, toutes autour du maintien de notre base contre les attaques régressives de style Trump, alors nous finirons sur un terrain véritablement très dangereux. Parce que le terrain sur lequel nous étions avant que Trump soit élu est le même que celui qui a pu produire Trump ; un terrain dont beaucoup d’entre nous savaient déjà qu’il constituait une urgence sociale et écologique, avant même ce dernier round de défaites.

    Bien sûr, les attaques venant de Trump et de sa clique de démagogues autour de la planète doivent rencontrer une farouche résistance. Mais nous ne pouvons pas passer les quatre années qui viennent à jouer uniquement en défense. Les crises sont toutes si urgentes, elles ne nous permettent pas de perdre de laps de temps.

    Sur un volet que je connais passablement bien, le changement climatique, l’humanité n’a qu’une fenêtre finie dans laquelle agir, après quoi protéger quoi que ce soit qui ressemble à un climat stable deviendra impossible. Et cette fenêtre se referme à toute vitesse.

    Ce qu’il nous faut donc, c’est à la fois la défensive et l’offensive – résister aux attaques du moment et en même temps trouver un espace pour construire le futur que nous voulons. En d’autres termes, les plus farouches des « non » doivent être accompagnés par d’audacieux et ambitieux « oui » – un plan pour le futur qui soit suffisamment crédible et captivant pour qu’une foule de gens se battent pour le voir réalisé, quels que soient les chocs et les mots d’ordre alarmistes qui soient mis en travers de leur chemin. Non – non à Trump, non à la France de Marine Le Pen, non à tout ce lot de partis hypernationalistes et xénophobes qui montent partout dans le monde – tel est sans doute le premier mouvement qui puisse rassembler des millions de gens dans les rues. Mais c’est un « oui » qui nous fera poursuivre la bataille.

    « Oui » est le phare dans les tempêtes en vue qui nous empêchera de nous égarer de notre route.

    Voici ce qu’il nous faut nous mettre en tête : Trump, tout extrême qu’il soit, n’est pas tant une aberration qu’une conclusion logique – une parodie d’à peu près tout ce qu’ont été les pires tendances du demi-siècle écoulé. Trump est le produit d’un système de pensée puissant qui classe les vies humaines suivant leur race, leur religion, leur genre, leur sexualité, leur apparence physique et leur degré de handicap – et qui ont systématiquement fait usage de la race comme arme au service de politiques économiques brutales depuis les tout débuts de la colonisation nord-américaine et du commerce transatlantique [triangulaire] des esclaves. Trump est aussi la personnification de la fusion des humains avec les grandes firmes – une mégamarque d’un seul homme, dont la femme et les enfants sont des marques dérivées, avec toutes les pathologies et tous les conflits d’intérêt inhérents à une telle situation. Il est la réalisation de la croyance suivant laquelle l’argent et la puissance garantissent le droit d’un seul d’imposer sa volonté aux autres, que cette licence s’exprime par attraper des femmes [allusion au « grabbing by their pussy » de Trump] ou par se saisir des ressources finies d’une planète au bord d’un réchauffement catastrophique. C’est aussi le produit d’une culture entrepreneuriale qui fétichise les « disrupteurs » [les briseurs de tabous, les innovateurs, style BFM] qui font leur fortune en ignorant de façon flagrante tant les lois que les standards règlementaires [voir Uber, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft ou VW].

    Plus que tout, Trump est l’incarnation du projet idéologique du marché libre, encore tout-puissant – un projet relayé tant par les partis centristes que les partis conservateurs – qui déclare la guerre à tout ce qui est public et possédé en commun, et veut voir dans les PDG [CEO] des grandes firmes des superhéros qui vont sauver l’humanité. En 2002, George W. Bush organisa un anniversaire des 90 ans pour celui qui fut l’architecte intellectuel de cette guerre contre la sphère publique, l’économiste apôtre radical du libre marché Milton Friedman. Lors de cette sauterie, Donald Rumsfeld, alors Secrétaire américain de la Défense [Ministre de la Défense] déclara : « Milton est l’exemple incarné de la simple vérité suivant laquelle les idées ont des conséquences ». Il avait raison – et Donald Trump est une conséquence directe de ces idées.

    En ce sens, un pan important se révèle de ce qui ne devrait pas nous choquer chez Trump. Il est le résultat entièrement prévisible, jusqu’au cliché le plus stéréotypé, d’idées et de tendances qui auraient dû être stoppées depuis bien longtemps. Et c’est pourquoi, même si sa présidence cauchemardesque devait se terminer demain, les conditions politiques qui l’ont produite, et qui en produisent des répliques à travers le monde, devront encore être combattues. Avec le Vice-président US Mike Pence ou bien le speaker de la chambre Paul Ryan aux aguets dans les coulisses, et un Parti démocrate lui aussi de mèche avec la classe des milliardaires, le monde dont nous avons besoin ne sera pas gagné juste en remplaçant l’actuel occupant du Bureau Ovale.

    Alors, il nous faut être très clairs sur ce à quoi nous disons non – pas seulement à un individu ou même à un groupe d’individus (bien que ce soit aussi cela). Nous disons aussi non à un système qui les a élevés à de telles hauteurs. Et de là passons à un Oui – un oui qui soit porteur d’un changement si fondamental que l’actuelle mainmise des grandes firmes sera reléguée à une note de bas de page historique, un avertissement à nos enfants. Et Donald Trump et ses compagnons de route seront vus pour ce qu’ils sont : un symptôme d’une maladie profonde, une maladie qui nous a décidés, collectivement, à nous rassembler pour la soigner.

    #Naomi_Klein #blitzkrieg #trump #thérapie_de_choc #stratégie_du_choc #domaine_public #sphère_publique #intérêt_public #déconstruction #état_d_urgence #Peur #Résister Les idées politiques de Monsieur #macron #national_libéralisme

    • Extraits

      . . . . .
      Une crise à grande échelle – qu’il s’agisse d’une attaque terroriste ou d’un krach financier – fournirait sans doute le prétexte pour déclarer un quelconque état d’exception ou d’urgence, durant lequel les règles usuelles cessent de s’appliquer. Cela conduirait, à son tour, à fournir une couverture pour faire passer des aspects de la réforme de l’agenda qui nécessitent une suspension encore plus forte du cœur des normes démocratique.
      . . . . .

      Plus que tout, Trump est l’incarnation du projet idéologique du marché libre, encore tout-puissant – un projet relayé tant par les partis centristes que les partis conservateurs – qui déclare la guerre à tout ce qui est public et possédé en commun, et veut voir dans les PDG [CEO] des grandes firmes des superhéros qui vont sauver l’humanité.
      . . . . . .

      On croirait que Naomi Klein par de la France en marche

  • Quand l’administration Obama autorise les pétroliers à rejeter des milliards de litres de résidus #Toxiques dans l’océan
    http://www.bastamag.net/Malgre-les-risques-la-fracturation-hydraulique-se-repand-dans-les-exploita

    La technologie de la fracturation hydraulique n’est pas réservée au gaz de schiste. Elle est massivement utilisée pour les forages pétroliers dans les eaux du Golfe du Mexique et du Pacifique, au large de la Californie. Certains pétroliers envisagent d’y recourir en Arctique. Les autorités états-uniennes permettent même aux entreprises qui procèdent à ces forages de rejeter leurs résidus chimiques et leurs eaux usées directement dans l’océan. Et ce, sans véritable étude environnementale. C’est ce que (...)

    #Décrypter

    / #Amériques, #Eviter_le_dépôt_de_bilan_planétaire, #TruthOut, Pollutions , Toxiques, A la (...)

    #Pollutions_

  • Malgré les risques, la fracturation hydraulique se répand dans les exploitations de pétrole et de gaz offshore
    http://multinationales.org/Malgre-les-risques-la-fracturation-hydraulique-se-repand-dans-les-e

    La fracturation hydraulique, ce n’est pas que le #gaz_de_schiste. L’usage de cette technologie extrêmement controversée en raison de ses risques s’est répandu ces dernières années dans les exploitations de pétrole et de gaz offshore au large des côtes américaines, loin des regards du public. Les autorités américaines ont donné leur bénédiction à son extension dans le Golfe du Mexique au moment même où la marée noire du Deepwater Horizon faisait la une des médias internationaux. Révélations du média américain (...)

    Actualités

    / #TruthOut, #États-Unis, gaz de schiste, #énergie, #normes_et_régulations, impact sur (...)

    #impact_sur_l'environnement
    « http://www.truth-out.org/news/item/36556-obama-administration-approved-gulf-fracking-during-deepwater-horizo »
    « https://gwjeel.com/2011/02/26/the-bp-oil-spill-and-calls-to-improve-nepas-categorical-exclusions »
    « https://dl.dropbox.com/s/95d8a8u9zpnjs73/FINAL%20CER%20with%20note%202.jpg?dl=0 »
    « http://www.environmentaldefensecenter.org/wp-content/uploads/2015/04/Factsheet_EDC_OffshoreLawsuit_14-12-2.pdf »
    « http://www.wwltv.com/news/local/investigations/david-hammer/shell-fracked-oil-well-that-spilled-into-gulf/237437376 »
    « http://www.truth-out.org/news/item/17765-special-investigation-fracking-in-the-ocean-off-the-california-coas »
    « http://www.gao.gov/products/GAO-16-245 »
    « http://www.wwltv.com/news/local/investigations/federal-watchdog-blasts-offshore-safety-agency/77951358 »
    « http://www.truth-out.org/news/item/27871-environmental-group-files-legal-challenge-to-offshore-fracking-in-c »
    « http://www.truth-out.org/news/item/34654-following-truthout-investigation-settlements-halt-fracking-off-the- »
    « http://www.biologicaldiversity.org/campaigns/offshore_fracking/pdfs/NGO_letter_re_offshore_fracking_2016_.pdf »
    « https://www.dropbox.com/s/eomitoaeqihtf2h/Re_Baker%20Hughes%20Blue%20Tarpon%20Deepwater%20Stimulation%20Vessel%20-%20 »
    « https://www.epa.gov/sites/production/files/2015-09/documents/priority-pollutant-list-epa.pdf »
    « http://www.boem.gov/BOEM-ESP-SDP-2015-2017 »
    « http://www.truth-out.org/news/item/21208-epa-california-offshore-frackers-must-disclose-chemicals-dumped-int »
    « http://www.newschannel10.com/story/32282894/the-latest-ceo-denies-fracking-will-harm-endangered-belugas »

  • Les Isopodes
    http://www.museevirtuel.ca/edu/ViewLoitDa.do;jsessionid=0D3A4D072904C304D770B3C00ED113DF?method=previe

    Les isopodes forment un groupe très diversifié de crustacés. Surtout carnivores, les isopodes marins de l’Arctique se nourrissent de carcasses de baleines, de poissons et de calmars ; ils peuvent aussi s’attaquer activement à des proies lentes à se déplacer comme les concombres de mer, les éponges, les radiolaires, les nématodes et les autres membres du zoobenthos. Ils sont apparentés aux cloportes terrestres, que l’on aperçoit souvent dans les sous-sols et les jardins. L’espèce que vous voyez ici est un mangeur de particules en suspension.

    –----

    Les isopodes (Isopoda) forment un ordre extrêmement varié parmi les crustacés, et ne comptent pas moins de 10 000 espèces dont la taille varie de 0,5 mm à 50 cm pour les plus grands (Bathynome géant). Ils sont herbivores, détritivores, carnivores ou parasites.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Isopoda


    #isopodes #crustacés #zoologie

  • Pétrole et marchés financiers : un mélange détonnant
    http://www.alterecoplus.fr/petrole-et-marches-financiers-un-melange-detonnant

    De toute évidence pas plus 115 dollars que 26 dollars ne correspond « au vrai prix » du baril, à ce qui serait son « prix d’équilibre ». Car tout simplement celui ci, dans ce domaine comme dans la plupart des autres, n’existe pas. Les marchés ne sont pas des lieux d’allocation pure entre #offre et #demande comme le prétendent les libéraux. Les #marchés sont le lieu de rapports de force et de comportements stratégiques où une #guerre permanente se mène entre les acteurs, surtout lorsque quelques géants dominent toute l’activité. Les #prix à la baisse ou à la hausse résultent de ces affrontements, et les évolutions peuvent être brutales !

    C’est ainsi que dans le cas du pétrole, la chute a d’abord été provoquée par un pari. Celui que, à 100 dollars le baril, il existait des marges fabuleuses pour un produit alternatif. Non l’éolien, le solaire ou la géothermie comme la raison aurait du le commander, mais pour des gaz extraits de roches souterraines : les gaz de schistes. Au risque pleinement assumé par les acteurs de la filière et les banques qui les ont financé, de provoquer des désastres écologiques supplémentaires.

    Avec l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste une nouvelle industrie s’est mise en marche, qui par vagues successives va entièrement déstabiliser le marché. Le cœur du cyclone vient des Etats Unis. L’exploitation en masse des gaz et pétroles de schistes sur le sol états-unien va rapidement provoquer une surabondance générale d’offre de pétrole. En quelques années, en effet, les Etats Unis d’importateurs majeurs de pétrole sont devenus exportateurs. Si l’on ajoute à cela le sévère ralentissement de la croissance en Chine, la crise provoquée par les nouveaux prix chez les grands producteurs de pétrole (Venezuela, Russie, Algérie ….) et la guerre générale inaugurée par l’Arabie Saoudite pour maintenir ou accroitre ses parts de marché dans un contexte de resserrement général de la demande, on comprend, pourquoi la baisse s’est mécaniquement auto-entretenue.

    Un pari stupide alimenté par la finance

    Mais pourquoi la contagion aux marchés financiers ? Pourquoi les baisses spectaculaires et générales constatées la semaine dernière sur les cours de pratiquement toutes les Bourses de la planète, alors que le bas prix du pétrole était jusqu’ici présenté comme une des ces planètes dont l’alignement était jugé si favorable à la croissance ?

    C’est ici qu’intervient le facteur essentiel. Il tient en ceci que le pétrole n’est pas seulement un marché de matières premières. C’est aussi un marché entièrement financiarisé. Ainsi le pari (stupide) en quoi a consisté le lancement en grand de l’industrie du gaz de schistes a contribué à préparer une nouvelle bulle financière, bulle dont l’explosion vient de commencer. Les centaines d’entreprises lancées dans la nouvelle filière « schiste » ne l’ont été qu’à travers un endettement massif, par émissions d’obligations et de produits financiers divers associés à ces obligations.

    Jusqu’à 50 dollars le baril de pétrole, tout va bien : le gaz de schiste est rentable. En dessous de ce prix, et plus on s’en éloigne, les prêts consentis aux entreprises de schiste deviennent non viables. C’est ainsi que d’ores et déjà, aux Etats-Unis 30 % de la totalité des « junk bunds » en circulation (des obligations dites « pourries » car jugées très difficilement remboursables), sont constitués par des obligations d’entreprises liées au gaz des schistes. Déjà quelques 42 entreprises ont déposée leur bilan, alors que nombre d’entre elles qui ne se maintiennent que parce qu’elles sont soutenues à bout de bras par les banques – prisonnières de leurs propres paris – sont sous la menace d’exploser dans des délais rapprochés.

    On comprend dès lors pourquoi, la baisse du prix du pétrole qui en soi est plutôt une bonne nouvelle pour l’économie s’est traduite par le début de panique constatée sur les marchés financiers.

    Provisoirement la panique parait s’être calmée. Mais pour combien de temps ?

    Le mélange pétrole/marchés financiers apparaît en effet bien détonnant ! Et il serait bien surprenant qu’on n’en voie pas bientôt d’autres manifestations. D’autant que, comme l’explosion d’une réserve de gaz en Californie vient de le montrer, provoquant par son ampleur une catastrophe seulement comparable à celle dont BP était à l’origine dans le golfe du Mexique, le manque de liquidité dont souffrent désormais les opérateurs de la filière schiste conduit à toutes les imprudences. Risques financiers et risques écologiques s’alimentent ici l’un l’autre.

  • Les dispersants chimiques censés lutter contre les marées noires sont contreproductifs

    http://pourquoilecielestbleu.cafe-sciences.org/articles/flash-info-chimie-46-les-dispersants-chimiques-

    En décembre 2015, une équipe de recherche a publié un article alarmant sur les conséquences de l’utilisation de dispersants dans le Golfe du Mexique suite à la marée noire de Deepwater Horizon.(1) D’après les recherches de Sara Kleinstienst, de l’université de Georgie et ses collègues, les dispersants utilisés sont même contre-productifs. En effet, ils ont constaté que la dégradation du pétrole par les micro-organismes, qui se traduit par l’oxydation des hydrocarbures qui le compose est considérablement ralentie par l’ajout des dispersants.

    Comparant les populations des micro-organismes qui dégradent ces hydrocarbures, les scientifiques se sont rendus compte qu’elles augmentaient en présence de pétrole brut, mais au contraire diminuait lorsqu’on y ajoutait des dispersants chimiques. En fait, la présence de ces dispersants favorise les micro-organismes qui les dégradent EUX, au détriment des micro-organismes qui dégradent les hydrocarbures…

  • Une multinationale réclame 15 milliards de dollars suite à l’abandon d’un projet d’oléoduc
    http://www.bastamag.net/Rejet-de-l-oleoduc-Keystone-XL-la-societe-TransCanada-reclame-15-milliards

    Le 6 novembre dernier, Barack Obama a annoncé l’abandon de la construction de l’oléoduc Keystone XL. Porté par le consortium TransCanada, ce long oléoduc de 1 900 kilomètres devait transporter le pétrole issu des champs de sables bitumineux de l’Alberta jusque dans le Golfe du Mexique. Deux mois après cette décision, dans un communiqué daté du 6 janvier, l’entreprise canadienne TransCanada annonce son intention de poursuivre l’État fédéral américain devant un tribunal arbitral. TransCanada réclame 15 (...)

    En bref

    / Traités de libre-échange : les #Multinationales contre la démocratie ?, Multinationales, #Souveraineté_populaire, (...)

    #Traités_de_libre-échange_:les_multinationales_contre_la_démocratie ? #Pollutions_

  • Libre-échange contre climat : la plainte de TransCanada contre l’État fédéral américain confirme les craintes des mouvements citoyens - Collectif Stop TAFTA - Non au Grand Marché Transatlantique
    https://www.collectifstoptafta.org/l-actu/article/libre-echange-contre-climat-la-plainte-de-transcanada-contre-l-e

    L’entreprise canadienne TransCanada a annoncé mercredi 6 janvier son intention de poursuivre l’État fédéral américain devant un tribunal arbitral en raison de la décision du Président Obama de ne pas autoriser le projet d’#oléoduc KeyStone XL [1]. KeyStone avait pour but de transporter les #pétroles_bitumineux issus des champs de l’Alberta jusque dans le Golfe du Mexique.

    TransCanada s’appuie sur le chapitre 11 de l’#ALENA (Accord de libre-échange USA-Canada-Mexique) et le mécanisme de #règlement_des_différends Investisseur-État du traité.
    L’entreprise estime la décision du Président Obama injuste, et prétend que des permis ont été octroyés à des projets similaires dans le passé. Selon elle, cette décision ne serait pas fondée sur la qualité intrinsèque du projet mais sur la « perception de la communauté internationale que l’administration fédérale américaine devrait agir en leader en matière de lutte contre le changement climatique » [2].

    TransCanada réclame donc 15 milliards de dollars de compensation, arguant du manque à gagner au regard des profits qu’elle escomptait.

    #capitalisme

  • Louisiane : dix ans après #Katrina

    Entre le 25 et le 29 août 2005, l’ouragan Katrina touchait le golfe du Mexique. La capitale de la Louisiane comptait 1 300 000 habitants, 80% ont été évacués. Mais ce ne sont pas les vents intenables qui vont causer le plus de dégâts, ce sont les inondations, quand les digues ont cédé. On estime que les deux tiers de La Nouvelle-Orléans ont été submergés, causant la mort de près de 3 000 personnes.
    10 ans après, comme l’explique Isabelle Cossard, à La #Nouvelle-Orléans, on fait connaissance en parlant d’août 2005. On se présente en racontant son ouragan, son exode devant Katrina.

    http://www.rfi.fr/emission/20150223-louisiane-katrina-cyclone-ouragan-degats-inondations-evacuation
    #New_Orleans #Nouvelle_Orléan #ouragan

  • Les #humains, responsables d’une #extinction massive d’espèces by Paul R. Ehrlich and Anne H. Ehrlich - Project Syndicate
    http://www.project-syndicate.org/commentary/mass-extinction-human-cause-by-paul-r--ehrlich-and-anne-h--ehrlich-2015-08/french

    STANFORD – Il ne fait aucun doute que la Terre subit la sixième extinction de masse depuis sa création – la première depuis le cataclysme à l’origine de la disparition des dinosaures il y a 65 millions d’années environ. Selon une étude récente, les espèces s’éteignent entre dix et plusieurs milliers de fois plus vite que durant les périodes stables de la planète, et au sein de ces espèces, les populations disparaissent des centaines ou des milliers de fois plus rapidement encore. Selon une estimation, la Terre a perdu la moitié de sa faune et flore au cours des 40 dernières années. Aucun doute non plus quant aux causes de cette extinction massive : nous en sommes responsables.

    [...]

    A chaque nouvel arrivant, des terres moins fertiles, et plus fragiles, sont utilisées pour produire des aliments. L’eau est transportée sur de grandes distances ou purifiée. L’énergie est produite à partir de sources non conventionnelles. En bref, chaque nouveau membre de la #population mondiale ajoute un stress disproportionné pour la planète et ses #écosystèmes, causant l’extinction de nouvelles espèces et des dégâts environnementaux plus importants que les membres des générations précédentes.

    Pour comprendre ce phénomène, considérons l’industrie pétrolière. Le premier puits de pétrole, foré en 1859 en Pennsylvanie, avait une profondeur de 23 mètres seulement lorsque le pétrole a jailli. En comparaison, le puits foré par la plate-forme pétrolière Deep Horizon, connue pour avoir explosé dans le golfe du Mexique en 2010, commençait à 1300 mètres sous l’eau et se poursuivait sur une profondeur verticale de plus de 10.000 mètres dans la roche avant d’atteindre la nappe de pétrole. Ce forage a nécessité une énorme quantité d’énergie et lorsque le puits a explosé, la fuite, impossible à contenir, a provoqué une catastrophe écologique qui se poursuit aujourd’hui, pour le golfe même et ses rives, ainsi que pour les économies locales.

    #démographie #surpopulation

  • Plancher marin + Gulf Stream + écosystèmes = ils savent !
    http://www.brujitafr.fr/2015/04/plancher-marin-gulf-stream-ecosystemes-ils-savent.html

    Au moins quatre personnes sont mortes et seize autres ont été blessées mercredi à l’aube dans une explosion et l’incendie d’une plateforme pétrolière de la compagnie d’Etat mexicaine Pemex dans le Golfe du Mexique, au large de la péninsule du Yucatan.

    Zone de production de 78% du pétrole mexicain

    La Sonde de Campeche, à 85 kilomètres de la côte mexicaine, est depuis les années 70 l’une des plus importantes zones d’extraction du pétrole mexicain. Cette zone maritime où opèrent quelque 200 plateformes de Pemex, produit 78% du pétrole brut du Mexique.

    Le Mexique, qui reçoit de Pemex quelque 30% de ses recettes fiscales, a été durement affecté récemment par la baisse des prix du pétrole, contraignant le gouvernement à opérer des coupes sombres dans les dépenses de l’État.

    La crise provoquée par la chute du (...)