#Hôpitaux : « Il faut que l’État décrète l’état d’urgence » réclament les sénateurs communistes | Public Senat
▻https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/hopitaux-il-faut-que-l-etat-decrete-l-etat-d-urgence-reclament-les-senat
« Nous ne faisons plus de qualité, mais de l’abattage. » La phrase est symptomatique des services de #santé sous tension. C’est l’un des nombreux témoignages recueillis par les parlementaires communistes, au cours de leur « tour de France » des hôpitaux et des #Ehpad. Au total, 120 établissements visités pendant 15 mois, pour prendre le pouls d’une profession « en souffrance ».
À cinq jours du début de l’examen dans l’hémicycle du Sénat du projet de loi de réorganisation du système de santé, porté par la ministre Agnès Buzyn, le groupe communiste promet de batailler contre les orientations de la réforme. « La philosophie de ce texte est de dire que ce n’est pas tant une histoire de moyens, mais de réorganisation », regrette la sénatrice du Val-de-Marne, Laurence Cohen. Cheffe de file de son groupe dans l’examen de ce projet de loi, elle dénonce « un refus politique d’accorder des moyens à la politique de santé ».
]]>Comment sont tués les cyclistes à Paris - Libération
►https://www.liberation.fr/france/2019/04/24/comment-sont-tues-les-cyclistes-a-paris_1722899
Les accidents mortels dans la capitale sont très genrés : toutes les femmes cyclistes tuées l’ont été par des poids lourds.
Comment sont tués les cyclistes à Paris
Comment sont tués les cyclistes à Paris ? Pour le savoir, nous avons étudié la base de données des accidents corporels de la circulation qui court de 2005 à 2017. Sur cette période, 42 cyclistes ont été tués à Paris (soit moins de 2% du total de cyclistes morts sur les routes en France).
Les femmes cyclistes principalement tuées par des poids lourds tournant à droiteDans la capitale, 24 cyclistes sont morts après une collision avec un poids lourd, parmi lesquels 16 femmes. Presque toutes les femmes cyclistes tuées à Paris l’ont été par un poids lourd. Les femmes cyclistes à Paris sont donc deux fois plus nombreuses à avoir été tuées par des poids lourds que les hommes (16 contre 8). Dans la quasi-totalité des cas, elles sont victimes d’un poids lourd tournant à droite à un carrefour. En revanche, contrairement aux hommes, aucune femme n’a été victime de véhicule particulier sur cette période.
Infographie : les cyclistes tués à Paris selon le type de véhicule impliqué
Un phénomène similaire se produit en banlieue proche (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne), où les femmes sont plus nombreuses que les hommes à être victimes de poids lourds. Et lorsqu’on prend en compte les blessés graves, les femmes sont encore près de deux fois plus nombreuses à être victimes de poids lourds (60 contre 34). Il s’agit d’une particularité de la capitale et des départements proches étant donné que dans la France entière, les femmes cyclistes sont plus de deux fois moins nombreuses à êtres tuées par les poids lourds que les hommes.
La situation parisienne ressemble beaucoup à celle d’autres grandes villes, et notamment à celle du centre de Londres. Un rapport des transports en commun londoniens émettait l’hypothèse que les femmes sont surreprésentées dans les cyclistes tués par des poids lourds parce qu’elles sont moins susceptibles de griller les feux rouges que les hommes. En effet, les cyclistes hommes sont généralement plus enclins à prendre des libertés avec le code de la route lorsqu’il s’agit de se rendre visibles des autres engins motorisés, et à se mettre devant eux pour redémarrer. Et dans certains cas, le respect strict du code de la route force à rester dans un angle mort. Par ailleurs, indique le rapport, le cycliste est plus en sécurité dans le flux de circulation s’il se déplace à la même vitesse que les motorisés. A Londres, dans la plupart des cas, les accidents se produisent lorsque le poids lourd renverse le cycliste en tournant à gauche (et à droite à Paris).
On peut espérer que les sas vélos, lorsqu’ils seront réellement respectés par les véhicules motorisés, permettront de réduire ce genre de drame. Au Parlement, des députés prévoient à ce sujet de discuter d’amendements à la loi mobilité pour réduire le danger des poids lourds pour les cyclistes et les piétons. L’un, qui aura probablement peu d’impact, a pour but d’imposer des autocollants sur les angles morts des poids lourds. L’autre, probablement plus efficace mais moins succeptible d’être adopté, proposerait l’interdiction de la circulation aux poids lourds sans dispositifs de détection.
De plus en plus de cyclistes tués en France
Si l’on prend l’évolution du nombre de tués sur la route en France depuis une dizaine d’années, on constate une baisse suivie d’un plateau à partir de 2014. En revanche pour la population cycliste, c’est une autre histoire : le nombre de tués est resté stable des années mais il augmente drastiquement depuis l’année 2017.
Infographie : les tués sur la route en France
Quand on représente l’évolution en base 100 depuis décembre 2007, cela permet de voir le décalage entre les cyclistes tués et l’ensemble des tués sur la route. Certes, en valeur absolue, ils ne représentent qu’entre 2,9% et 5,75% des tués selon les mois. Mais l’augmentation est de 34% depuis décembre 2007 alors que le nombre tous usagers confondus est en baisse de 31%.
Infographie : évolution du nombre de cyclistes tués sur la route (base 100)
L’on peut supposer que la pratique du vélo a augmenté récemment, comme en témoignent les chiffres de vente du secteur, ce qui expliquerait le décalage avec le reste des usagers. Selon la sécurité routière sur ces derniers mois, c’est surtout sur les routes hors agglomération que l’on compte les cyclistes tués. La remontée globale est aussi attribuée à un relâchement des comportements.
Ces chiffres ne doivent pas vous décourager de faire du vélo, notamment pour vous rendre au travail, car plus les cyclistes sont nombreux sur la route, moins il y a d’accidents, selon le principe de la masse critique. Les premières victimes de la route à Paris sont d’ailleurs les piétons, suivis de près par les deux-roues motorisés, puis les automobilistes.
]]>Madame la ministre de la Santé, libérez l’avortement
▻https://www.liberation.fr/debats/2019/04/04/madame-la-ministre-de-la-sante-liberez-l-avortement_1719150
Face à la menace de « grève des IVG » lancée par certains gynécologues pour faire pression sur le gouvernement, un collectif demande à Agnès Buzyn de saisir le conseil de l’ordre et de supprimer la clause de conscience relative à l’avortement.
Nous sommes de ces femmes qui ont vu, le 13 mars, leurs droits pris en otage par le Syndicat des gynécologues et obstétriciens français (Syngof). Nous sommes de ces femmes qui ont vécu cette menace de « grève des IVG » comme l’ultime provocation de médecins dont les dérives ne datent pas d’hier. Nous sommes de ces femmes qui ont subi, années après années des violences gynécologiques et obstétricales. Aujourd’hui, dénoncer l’inacceptable ne suffit plus.
Vous avez, madame la ministre, condamné le procédé des docteurs Marty, de Rochambeau et Paganelli, soulignant dans un communiqué, « le caractère inadmissible de ces menaces ». Vous avez insisté sur le fait qu’en « aucun cas une telle prise en otage des femmes ne peut servir de levier de négociation ou de médiatisation ». Pourquoi ne pas aller plus loin ? D’après l’article R4126-1 du code de la santé publique, « l’action disciplinaire contre un médecin […] peut être introduite devant la chambre disciplinaire de première instance » par « le ministre chargé de la Santé ». Nous vous demandons, madame la ministre, de saisir la chambre disciplinaire de première instance de l’ordre des médecins.
Mettre fin aux pressions médicales sur les femmes
Vous n’êtes pas sans savoir, madame la ministre, que cet appel à la grève, diffusé massivement auprès de 1 600 médecins par le premier syndicat de gynécologues de France constitue une incitation au délit d’entrave à l’IVG. Cette injonction a nécessairement pour objectif d’exercer des pressions sur les femmes qui souhaiteraient recourir à l’IVG et qui se trouvent confrontées à la peur qu’un praticien leur refuse ce soin et leur impose ses opinions.
Renforcer la loi sur l’avortement en abrogeant la clause de conscience spécifique à l’IVG
Nous réitérons ici, la demande récurrente des collectifs féministes et du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) de supprimer la clause de conscience spécifique à l’IVG. Concédée en 1975 pour faire passer la loi Veil, cette clause est aujourd’hui un instrument mis à la disposition des anti-IVG pour contrer la loi sur l’avortement et remettre en cause un droit durement acquis par le combat acharné des femmes et des féministes. En la détournant de son usage, le Syngof a prouvé que cette clause spécifique est le symbole d’un pouvoir médical qui continue à se mobiliser pour contrôler le corps des femmes.
Autoriser les sages-femmes à pratiquer l’avortement instrumental
Afin d’enrayer le problème récurrent d’accès à l’avortement, nous réclamons que la loi autorise les sages-femmes à pratiquer l’avortement instrumental. Vous avez rappelé à juste titre que c’est un acte chirurgical à faible risque. L’IVG n’est pas un acte relevant de la pathologie gynécologique. Il relève donc de la compétence des sages-femmes déjà autorisées à pratiquer l’avortement médicamenteux depuis 2016. D’ailleurs, l’Organisation mondiale de la santé préconise l’intervention autonome des sages-femmes dans l’IVG instrumentale au premier trimestre de la grossesse.
Nous refusons d’être victimes de médecins qui nient nos droits, jugent nos choix, et violentent nos corps.
Madame la ministre, libérez l’avortement ! Libérez les femmes des abus de pouvoir médical !
Parmi les signataires :
Avortement en Europe : les femmes décident collectif composé de 105 associations et organisations, Rebecca Amsellem fondatrice de la newsletter les Glorieuses, Isabelle Attard ex-députée écologiste, Clémentine Autain députée La France insoumise, Lauren Bastide journaliste, podcast la Poudre, Julien Bayou porte-parole national EE-LV, Fatima Benomar porte-parole des Efronté-e-s, Chantal Birman sage-femme, Sonia Bisch porte-parole collectif Toutes contre les violences obstétricales et gynécologiques, Laura Berlingo gynécologue obstétricienne, Jacques Boutault maire écologiste du IIe arrondissement de Paris, Francine Caumel sage-femme, Laurence Cohen sénatrice du Val-de-Marne, Mélanie Déchalotte journaliste, Monique Dental présidente du Réseau féministe Ruptures, Mounia El Kotni chercheuse en anthropologie de la santé, Emma bédéaste, Camille Froidevaux-Metterie, professeure de science politique et chargée de mission égalité-diversité à l’Université de Reims, Christian Gaudray président de l’Union des Familles Laïques – UFAL, Cécilia Gondard secrétaire nationale du Parti socialiste à l’égalité entre les femmes et les hommes et la lutte contre les discriminations, Marie Laguerre ingénieure, Marie-Hélène Lahaye juriste, Ophélie Latil fondatrice Georgette Sand, Anaïs Leleux militante féministe, Michèle LOUP présidente de l’association Du côté des femmes (DCDF), Raphaëlle Rémy-Leleu porte-parole d’Osez le féminisme !, Claire Monod coordinatrice nationale de Génération.s, Raquel Rico Berrocal anthropologue et sage-femme, Muriel Robin comédienne, Suzy Rojtman porte-parole du Collectif national pour les droits des femmes, Laurence Rossignol sénatrice, vice-présidente de la Délégation aux droits des femmes, Bruno Sanches comédien, Elise Thiébaut essayiste, Martin Winckler médecin, écrivain, éthicien.
]]>VIDEO. La CAF a-t-elle falsifié des contrôles anti-fraude ?
▻https://www.crashdebug.fr/actualites-france/15819-video-la-caf-a-t-elle-falsifie-des-controles-anti-fraude
Les caisses d’allocations familiales ne se contentent pas de verser des prestations : elles doivent aussi contrôler que ces allocations sont justifiées. Pour gonfler les chiffres de ces contrôles, la direction de la CAF du Val-de-Marne est accusée par un ancien agent d’avoir voulu lui faire signer de faux rapports.
Aux allocations familiales, la lutte contre la fraude, c’est important ! Les agents en charge de contrôler les allocataires ont même des objectifs chiffrés fixés par l’administration. Pour les atteindre, certains auraient-ils trouvé un moyen de gonfler les statistiques sans trop d’efforts ?
"C’est mon nom mais pas ma signature !"
Pendant vingt ans, Denis Hennequin a été contrôleur à la CAF du Val-de-Marne. Comme un détective, il a traqué les fraudeurs qui touchent indûment des (...)
]]>« Gilets jaunes » : les vidéos amateurs, des chaînes d’info ou de surveillance nourrissent les enquêtes judiciaires et font tomber plein de gens pris dans la tourmente d’une légitime colère...
Par Nicolas Chapuis : ►https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/01/gilets-jaunes-les-videos-de-surveillance-amateurs-ou-des-chaines-d-infos-nou
À ajouter à la compile que je tente de faire sur la responsabilité des preneureuses d’images en manifestations : ►https://seenthis.net/messages/490706
A Paris, les mobilisations et leurs dérapages ont été largement filmés, permettant aux policiers de « filocher » virtuellement des fauteurs de troubles peu vigilants.
/.../
« C’est formidable », résume une source policière, qui raconte comment on peut désormais « filocher » un individu à travers quasiment toute la capitale, en mêlant caméras officielles et observation des réseaux sociaux, où pullulent les films amateurs.
#photo #video #fichage & #criminalisation des #mouvements_sociaux #maintien_de_l'ordre
#filocher ... et #filochage, aussi, du coup !
Les notes de frais astronomiques du député LREM en charge des questions de défense - Lise Garnier - 30 Octobre 2016 - Capital _
▻https://www.capital.fr/economie-politique/les-notes-de-frais-astronomiques-du-depute-lrem-en-charge-des-questions-de-d
Le député LREM Jean-Jacques Bridey, président de la commission de la Défense à l’Assemblée nationale, a laissé derrière lui des notes de frais exorbitantes en quittant ses fonctions locales à l’été 2017, révèle Mediapart ce mardi. Patron d’une société d’économie mixte, l’élu a notamment écumé les plus prestigieux restaurants parisiens. Visiblement, le député « marcheur » n’en est pas à son coup d’essai en la matière puisqu’il est déjà accusé d’avoir perçu indûment 100 000 euros grâce au cumul de ses mandats, rappelle le site d’information.
Entre 2016 et 2017, Jean-Jacques Bridey a alors enregistré 2 000 euros en moyenne de dépenses remboursées chaque mois par la Société d’économie mixte locale d’aménagement de Fresnes (Semaf). Une société qu’il préside depuis 2001, également l’année de sa première élection à la mairie de la ville du Val-de-Marne.
Entre 150 et 500 euros le repas
Parmi ses notes de frais figurent des déjeuners et des dîners dans des restaurants étoilés de Fresnes, Rungis et même dans des établissements de luxe dans la capitale. Sur les factures consultées par Mediapart, on retrouve entre autres du champagne, des huîtres ou encore des langoustines et du caviar. Côté tarifs, les repas pris par l’élu et ses accompagnateurs inconnus avoisinent les 150 euros en moyenne, avec des additions qui grimpent même jusqu’à plus de 500 euros.
▻https://cdni.rt.com/french/images/2018.09/article/5bace20409fac2714c8b4569.jpg
Ecrire à Jean-Jacques Bridey : jean-jacques.bridey@assemblee-nationale.fr
Ex PDG de la SEMAF à par exemple 24 000 € net en 2016
Ex Maire de Fresnes à par exemple 16 800 € net en 2016
Ex Président Syndicat Intercommunal 2eme Cycle à par exemple 13 800 € net en 2016
Source : ▻http://www2.assemblee-nationale.fr/deputes/fiche/OMC_PA672
A voté contre l’interdiction du #glyphosate
Source : ▻https://seenthis.net/messages/731215
La restauration du Désordre
L’année dernière j’ai mis fin à une expérience et un travail vieux de dix sept ans, le Désordre. Pour tout dire j’étais assez fâché (et quand De Jonckheere fâché, lui toujours faire ainsi). J’étais fâché à la fois contre moi-même et contre certaines forces occultes que j’identifiais avec difficulté. Pour ce qui est des forces occultes, je ne sais pas si ce sont les bénéfices parfois inescomptés de la psychanalyse (oui, je suis allé refaire une petite partie du vieux jeu juif viennois, la quatrième), ou l’intervention quasi divine d’un ange roux (si le pauvre @jsene savait que je pense parfois à lui en ces termes), toujours est-il que d’une part j’ai compris que je ne pouvais continuer de vivre jusqu’à la mort tel un Don Quichotte du Val-de-Marne et que je ne pouvais pas de la sorte laisser en plan, agonisant dans un fossé sur le bord de la route un enfant de dix sept ans dont j’étais malgré tout le père, le Désordre.
Naturellement, à cette introduction, vous aurez compris que je n’ai pas tout à fait perdu cette habitude mienne de tout exagérer et donc vous allez voir comme c’est simple.
Les quatre grands derniers travaux du Désordre ont tous les trois été réalisés sous la forme Ursula qui fait la part belle d’une part aux fichiers sonores et aussi aux images animées, à la vidéo. Or, il y a cinq ans, je m’y suis mal pris pour les intégrer, j’ai choisi une voie privée (et donc propriétaire), celle du Flash et cette erreur aurait pu et dû être fatale. Et j’espère pouvoir m’en rappeler jusqu’à la fin de mes jours. En effet pour pouvoir lire fichiers sonores et vidéo, j’avais recours à de petits lecteurs en Flash, c’était d’ailleurs une torture de code à installer et pire, pour ce qui est des fichiers vidéo, cela supposait une exportation des fichiers vidéos dans un format Flash (.flv) qui en soit était un poème (et requérait l’emploi d’un petit utilitaire au fonctionnement capricieux, pour parler poliment, que de souvenirs !). Et, de la sorte j’aurais donc produit pas loin de cinq cents fichiers vidéo dont la lisibilité n’a pas cessé de décliner les cinq dernières années. Autrefois hégémonique, ce format propriétaire est finalement tombé en désuétude pour ne plus être lisible qu’au prix de réels efforts de la part des visiteuses et des visiteurs de sites à maintenir leur propre navigateur équipé d’extensions de plus en plus exotiques.
Le comprenant l’année dernière à un moment d’une certaine lassitude par ailleurs (comme il en est arrivé d’autres pendant la route sinueuse du Désordre), j’ai fini par capituler, cela tombait bien je venais de fermer la parenthèse de Qui ça ? (►http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/index.htm ) qui elle même me permettait de fermer celle d’Ursula ( ►http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/index.htm ) et les parenthèses s’enchâssant les unes dans les autres, cela ressemblait fort à la fin du Désordre. Dont acte. Pour ne rien arranger, Guy, mon ordinateur s’appelle Guy, pouvait dûment exiger son départ à la retraite, mon appareil-photo, après avoir déclenché 300.000 fois a poussé un dernier râle que j’ai pu enregistrer in extremis avec l’appareil enregistreur qui n’avait jamais été conçu pour vivre au fond d’une besace de photographe dans la promiscuité d’objectifs et autres ustensiles certains contondants, l’enregistreur était kaputt aussi.
C’est là que l’ange roux est intervenu et qu’il a parlé et il m’a tenu à peu près ce langage
``<audio src=« mon_fichier_audio.mp3 » controls></audio>
``
Et
``<video width=« xxx » height=« xxx » controls><source src=« mon_fichier_video_mp4" type="video/mp4"></video>
``
Ce qui veut dire qu’en html5, la nouvelle norme universelle du langage html, on peut enfin directement intégrer sons et vidéos dans le code, sans passer par le folklore d’un lecteur importé.
Et ça change tout.
Pour ce qui était de l’intégration des fichiers sonores, je voyais bien comment en m’y prenant avec un peu de dextérité, en faisant des rechercher/remplacer de portions de codes, je pouvais m’en sortir, et c’est ce que j’ai fait sans trop de grande difficulté. N’était-ce qu’en n’ayant plus mis les pieds dans les arborescences du Désordre depuis plus d’un an, j’avais un peu oublié certaines de mes façons personnelles de ranger les choses selon un principe de la libre association qui s’il est vivement encouragé par mon analyste est moins payant en informatique.
Pour les fichiers vidéos c’était une autre paire de manches parce que le format .flv n’était pas interprétable, il fallait repasser tous les fichiers .flv en .mp4 ce qui ne se fait pas sans une certaine perte de qualité, notamment du son et notamment de l’image. Et là inutile de dire que la perspective de reprendre une à une les cinq cents séquences vidéo du Désordre n’avait rien d’engageante (j’avais déjà par le passé écopé le navire avec une passoire plus d’une fois, je savais un peu la dépense de ce genre de campagnes). J’ai malgré tout décidé de m’y mettre (on reconnaît l’idiot au fait qu’il regarde le doigt du sage quand il montre la lune ou quand il ne recule pas à l’idée de reprendre 500 séquences vidéo, certaines au noms de fichiers peu clairs dispersés sur une dizaine de disques durs externes) . Fichiers après fichiers et insertions de balise cohérente après insertions de balises cohérentes. A la main. De la folie. Pure.
Et pour le son c’est pareil et même que cela permet des démarrages du son automatique dès le chargement de la page autrement qu’avec un script qui fait appel à certaines fonctionnalités pas très constantes du serveur, on codait de ces trucs au millénaire précédent.
« Et voilà le travail ! », suis-je tenté de m’écrier (un peu) immodestement. Pour marquer le coup j’ai inséré une vidéo et un son sur la page d’accueil du Désordre (►http://www.desordre.net ).
Il y a par ailleurs quelques rubriques dans lesquelles ce travail de restauration est assez payant, ce sont, notamment les formes Ursula, la première, Ursula elle-même (►http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/index.htm ), puis le journal de Février (►http://www.desordre.net/bloc/ursula/2015/index.htm ), Arthrose (►http://www.desordre.net/bloc/ursula/arthrose/index.htm ) et enfin Qui ça ? (►http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/index.htm )
Je me suis d’ailleurs aperçu que je n’avais pas fini Février. Il reste une centaine de pages auxquelles il faudrait que je mette la main.
Et à vrai dire il y a plein de trucs comme ça qui ne sont pas vraiment finis dans le Désordre, ça n’étonnera personne. Je ne fais pas de promesses, mais je vais essayer. Et, qui sait ? j’aurais peut-être de nouveau envie d’ajouter de nouvelles pages à cette affaire (je dois dire que de reprendre certaines parties endommagées du site me fait toucher du doigt ce plaisir curieux qui a été le mien pendant les vingt dernières années, ou presque, de triturer du code pour raconter des histoires, fussent des histoires dans lesquelles on s’égare, moi le premier), notamment avec les deux ou trois trucs que je brouillonne dans Seenthis. Les #flux_détendus, #De_la_Dyslexie_créative, les #Moindres gestes, #Mon_Oiseau_bleu et d’autres que je brouillonne ailleurs encore, _Frôlé par un V1 et Les Anguilles les mains mouillées, ou encore My Favorite Favorite Things. Bref Désordre peut être pas entièrement mort. On verra bien.
Parcoursup : l’ire des profs de Paris-Diderot - Le Figaro Etudiant
►http://etudiant.lefigaro.fr/article/parcoursup-l-ire-des-profs-de-paris-diderot_57d4384c-6ccb-11e8-9dc
Résultat : d’excellents élèves de banlieue sont aujourd’hui relégués dans les bas-fonds de la liste d’attente alors que des lycéens parisiens aux résultats moyens voire médiocres caracolent en tête des admis. « Les treize premiers admis ont des résultats corrects sans plus. Mais dès la 14e place, nous avons un élève parisien qui plafonne à 8 de moyenne générale. Malgré ses 17,5 de moyenne, un candidat du Val-de-Marne, lui, est relégué en attente à la 1 010e place ! », rage Benoît Piro, le responsable de la licence de chimie. Des lycéens de « niveau faible voire très faible passent avant des candidats de banlieues limitrophes ayant 5 à 10 points de plus de moyenne générale ! ». Des jeunes qui habitent parfois à quinze minutes à pied de l’université Paris-Diderot. « Que répondre à leurs parents qui m’interpellent ? »
Ah ! Les vertus du mérite, du travail, tout ça...
Au moins LREM, ils excellent dans un domaine : celui de ne laisser aucun doute sur les objectifs de leurs agitations. L’excellence de la naissance avant celle des résultats.
En fait, je dis des bêtises. L’objectif de toute cette agitation, c’est que ça coûte moins cher, et que ceux qui ont les moyens aillent dans le privé. Avec 25 ans de retard, ils parviennent enfin à mettre en œuvre le programme concocté par l’OCDE. Privatisation de l’enseignement, partout, tout le temps. Et vivement la bulle de prêts étudiants européenne...
Vous l’avez lu l’article où l’auteur se demande comment il est possible que des études supérieures puissent coûter plusieurs centaines de milliers de dollars. « Se former » se transforme en « avoir une place au jeu des chaises musicales professionnelles ». Cette vision est effrayante : la jeunesse est considérée comme un troupeau à traire. On lui extorque des sommes exhorbitantes. On ne la forme qu’au rabais. Et on la laisse ensuite rembourser ces sommes en faisant des petits boulots dans les entrepots Amazon... pendant que ceux qui produisent sont bien plus loin, dans d’autres pays... où les notions de recherche fondamentale, d’investissement, et de vision à long terme ne sont pas une simple vue de l’esprit.
]]>Parcoursup : l’ire des profs de Paris-Diderot - Le Figaro Etudiant
►http://etudiant.lefigaro.fr/article/parcoursup-l-ire-des-profs-de-paris-diderot_57d4384c-6ccb-11e8-9dc
Rémi Losno, le directeur de l’UFR chimie de l’université Paris-Diderot, fait partie de ces professeurs « très agacés ». L’an dernier, sur les 110 places offertes en première année de chimie au sein de cette université parisienne prisée, « environ 40 % étaient occupées par des lycéens venus de banlieue ou de province ». Cette année, le rectorat, via le logiciel Parcoursup, n’autorise pas la filière à prendre plus de 3 % de bacheliers non parisiens.
Résultat : d’excellents élèves de banlieue sont aujourd’hui relégués dans les bas-fonds de la liste d’attente alors que des lycéens parisiens aux résultats moyens voire médiocres caracolent en tête des admis. « Les treize premiers admis ont des résultats corrects sans plus. Mais dès la 14e place, nous avons un élève parisien qui plafonne à 8 de moyenne générale. Malgré ses 17,5 de moyenne, un candidat du Val-de-Marne, lui, est relégué en attente à la 1 010e place ! », rage Benoît Piro, le responsable de la licence de chimie. Des lycéens de « niveau faible voire très faible passent avant des candidats de banlieues limitrophes ayant 5 à 10 points de plus de moyenne générale ! ». Des jeunes qui habitent parfois à quinze minutes à pied de l’université Paris-Diderot. « Que répondre à leurs parents qui m’interpellent ? »
]]>Ivry : la préfecture s’oppose au portrait de Salah Hamouri sur la façade de la mairie
Le Parisien | 06 mai 2018,
▻http://www.leparisien.fr/val-de-marne-94/ivry-la-prefecture-s-oppose-au-portrait-de-salah-hamouri-sur-la-facade-de
Les services de l’Etat jugent « cette prise de position » contraire au « principe de neutralité imposé aux collectivités territoriales ». Le maire PCF se dit stupéfait.
« Cette prise de position est de nature à compromettre le respect du principe de neutralité imposé aux collectivités territoriales. » Voilà ce que la préfecture du Val-de-Marne pense du portrait affiché depuis six mois sur la façade de la mairie d’Ivry-sur-Seine. Les services de l’Etat l’ont fait savoir par courrier, quinze jours après que le visage de Salah Hamouri, peint par l’artiste C215, a été vandalisé. L’œuvre est en cours de restauration depuis.
]]>La plainte pour trois viols contre l’entraîneur de Créteil avait été oubliée - Le Parisien
▻http://www.leparisien.fr/val-de-marne-94/la-plainte-pour-trois-viols-contre-l-entraineur-de-creteil-avait-ete-oubl
La plainte pour trois viols visant Giscard Samba, l’emblématique entraîneur d’athlétisme de l’US Créteil, a été oubliée pendant neuf mois au commissariat de la ville-préfecture du Val-de-Marne. Peut-être serait-elle encore aujourd’hui dans un placard si une fonctionnaire de la direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale n’avait pas dénoncé ces mêmes faits au parquet de Créteil le 19 mars.
Ce dernier a saisi dans la foulée le SDPJ 94 (Service de police judiciaire du Val-de-Marne), qui mène depuis cette enquête pour « viol, agression sexuelle et harcèlement sexuel ». Mais d’ores et déjà, cet oubli de neuf mois fait tousser dans les rangs de la police. La hiérarchie de la fonctionnaire qui a pris la plainte ne décolère pas, et le parquet, qui ne souhaite pas s’exprimer le sujet, aurait demandé des explications.
Un couac qui passe d’autant plus mal alors que nous révélions il y a quelques jours dans nos colonnes qu’au niveau national, 91 % des plaignants pour des violences sexuelles constataient une mauvaise prise en charge.
Le 19 juin, Carole*, une sprinteuse de 21 ans, vient déposer plainte au commissariat de Créteil contre son ancien coach Giscard Samba qu’elle accuse de trois viols. Selon le courrier de la Jeunesse et des Sports, les faits auraient eu lieu entre « avril et juillet 2016 ». Première grosse erreur dans cette prise de plainte, à aucun moment le parquet de Créteil n’est avisé. C’est pourtant la règle à chaque crime dénoncé.
La fonctionnaire aurait également annexé au procès-verbal des notes de la plaignante, ce qui est interdit. La policière a ensuite, comme le veut la procédure, invité la plaignante à se rendre à l’unité médico-judiciaire. La sprinteuse a bien été examinée, mais personne n’est venu chercher les résultats avant que l’enquête soit confiée à la police judiciaire.
« La plainte n’a pas été mise de côté parce qu’elle dérangeait, clarifie un policier. C’est juste une grosse boulette de la collègue. La plaignante évoque des faits graves et qui auraient été réitérés. Et je ne parle même pas du cadre singulier et des personnalités impliquées. Evidemment que cette affaire aurait dû remonter. »
« Viols par sidération »
« C’est un gros couac, il n’y a aucun doute là-dessus, ajoute un enquêteur. Mais les faits de viol ne sont pas toujours clairs et leur qualification est parfois difficile à établir. » Selon nos informations, les faits reprochés à Giscard Samba s’apparenteraient à des « viols par sidération » dans la mesure où la plaignante, pétrifiée, ne serait pas parvenue à manifester son non-consentement.
Le coach d’athlétisme de l’US Créteil, suspendu par son club à titre conservatoire, est également mis à l’index par d’autres athlètes comme Cassandra Leborgne, qui l’accusent de comportements déplacés. Dans une interview dans l’Equipe ce dimanche, le technicien désigné entraîneur de l’année en 2013 assure que Carole et lui ont été « très proches », mais qu’il ne l’avait « jamais violée », « ni contrainte ni obligée ».
« La plainte n’a pas été mise de côté parce qu’elle dérangeait, clarifie un policier. » C’est juste que la police s’en tape des viols.
]]>Nuit de maraude et d’errance en Ile-de-France - Libération
▻http://www.liberation.fr/france/2018/02/14/nuit-de-maraude-et-d-errance-en-ile-de-france_1629802
Dehors ou en centre d’accueil, à Paris et dans le Val-de-Marne, « Libération » a rencontré des hommes et des femmes confrontés à la rue. Ils racontent les appels au 115, l’instabilité, préservant leur dignité entre retenue pudique et humour acide.
Le gouvernement a beaucoup cafouillé sur sa politique relative aux sans-abri, accumulant maladresses et déclarations approximatives sur le nombre de personnes dormant dans la rue. Par « choix », ont soutenu Christophe Castaner, délégué général de LREM, et le député marcheur de Paris Sylvain Maillard, suscitant une avalanche de réactions indignées. Le secrétaire d’Etat à la Cohésion des territoires, Julien Denormandie, a contribué à la confusion, en énonçant des chiffres contestés sur le nombre de SDF dormant dehors en Ile-de-France. Tout ça, alors que le candidat Macron avait promis qu’il n’y aurait plus personne à la rue avant la fin de 2017.
« Nous n’avons pas réussi », a admis mardi soir le chef de l’Etat, qui s’exprimait devant la presse. Selon lui, la « pression migratoire forte en fin de trimestre » explique cet échec. Effectivement, les centres parisiens ouverts dans le cadre du plan grand froid hébergent de nombreux réfugiés arrivés récemment de zones de guerre. Fait curieux : alors que la Mairie de Paris organise dans la nuit de jeudi à vendredi un recensement inédit du nombre de #sans-abri pour mieux ajuster les politiques publiques, la préfecture (et donc l’Etat) s’est retirée de cette opération, sous prétexte de problèmes méthodologiques et de mobilisation des services étatiques pour le plan grand froid. Libération est allé à la rencontre de ces personnes sans abri : celles qui continuent à dormir dehors même en hiver, et celles qui acceptent d’aller dans les centres. Même pour quelques nuits.
Dans le Val-de-Marne, avec la Croix-Rouge
On tombe sur un « château » de SDF, mardi, vers 22 heures, à Nogent-sur-Marne, à l’est de Paris : un banc public, un sac de couchage pas trop vieux, deux épaisseurs de couvertures, le tout sous un kiosque à musique, place de l’Ancien-Marché. C’est lui qui pose les questions : « Ça va, vous ? » Ou qui les renvoie à l’expéditeur : « Un toit ? Vous voyez bien que j’en ai un. Un café chaud ? Ah non, pas à cette heure. Si j’ai chaud ? Oui, je m’en sors bien. Comment ils font, sans chauffage, les animaux dans la forêt ? » Alors que souffle un vent mouillé, que l’air est encore à la neige après une averse de flocons, il demande simplement un paquet de biscuits et un caleçon propre à l’équipe de la Croix-Rouge qui effectue une maraude. Pas question d’aller dans un centre d’accueil d’urgence. Il n’y est jamais allé. Cette nuit-là, il est content de discuter. Il dit, comme pour se rassurer : « En Sibérie, les gens n’ont pas peur du froid. Et c’est pas à cause de la vodka. D’ailleurs, un vrai Russe ne boit que de l’eau… » Au bout d’un quart d’heure, les quatre secouristes bénévoles s’en vont poursuivre leur maraude. « Bon courage ! » C’est le SDF qui le dit.
Le refus d’une place d’hébergement n’est pas complètement un choix. Le premier obstacle vient de la procédure d’inscription hors d’atteinte : il faut disposer d’un téléphone pour appeler le 115, le numéro d’urgence, et les lignes sont souvent saturées. Quand le contact est établi, la Croix-Rouge vient chercher le sans-abri en camionnette. Autre frein, les centres n’ont pas toujours bonne réputation, même si leur état s’est amélioré dans l’ensemble, avec des dortoirs abritant jusqu’à 250 transats. Les peurs : chiens non admis, vols fréquents de portables, bagarres, nourriture qui détraque l’estomac. Ils sont nombreux à décliner un lit. « On ne peut pas forcer les sans-abri, souligne l’équipe de la Croix-Rouge, qui est passée de deux maraudes par semaine à une par jour depuis le 5 février avec le déclenchement du plan grand froid. Tout ce qu’on peut faire, c’est de leur donner la température extérieure. On leur dit que s’ils passent la nuit dehors, ils risquent de… » Mardi, sur dix SDF rencontrés par les secouristes bénévoles en Val-de-Marne, six n’ont pas voulu aller dans un centre.
Gare RER de Maisons-Alfort : un homme avec une béquille dit qu’il fait « vraiment trop froid ». Il reçoit une soupe à la tomate. « C’est la gare qui a appelé le #115 pour moi. » Il s’inquiète : « Au fait, comment je reviens ici demain ? » Comme le centre d’hébergement d’urgence de Villiers-sur-Marne ne garde pas les SDF en journée, il devra marcher plus d’une quinzaine de kilomètres vers son lieu de campement, ou trouver un bus, un train. Et s’il veut à nouveau dormir au sec, il devra recommencer la procédure du 115 à zéro… Sur le chemin, il fait causette : « Johnny est mort, vous en aviez entendu parler ? Bon, moi, j’ai perdu tout le monde, ma mère, ma mère adoptive, mon père, mon grand frère, des copains. Pourquoi je suis encore là, moi ? Je pense que Dieu ne veut pas des alcooliques. » Il voudrait qu’on lui mette l’autoradio, alors il commence à chanter : « Non, rien de rien. Non, je ne regrette rien… »
Au gymnase Paradis, dans le Xe arrondissement de Paris
Ali Erfanullah repousse fébrilement sa barquette alimentaire et déplie sur la table une ordonnance médicale. Signée le jour même, avec le tampon de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris. Ali « a subi un traumatisme physique et mental », indique le papier. Les yeux dans le vague, le migrant évoque son passé. L’Afghanistan, les bombes… Comme les nombreux sans-abri qui peuplent le gymnase Paradis (Xe arrondissement de Paris), ce trentenaire a fui la guerre. « J’ai laissé derrière moi mes deux sœurs et ma mère. Je n’ai aucun contact avec elles. Je n’ai aucun contact avec personne », raconte-t-il dans un anglais hésitant. Sa voix tremble, comme ses doigts gourds. Le poisson pané distribué par l’Armée du salut - qui gère le gymnase mis à disposition par la Ville de Paris -n’a pas suffi à le réchauffer. Derrière lui, une centaine de lits de camp grincent quand les hébergés s’y allongent, épuisés.
Dans ce centre d’accueil éphémère, tous sont arrivés le 5 février, au lancement du plan grand froid. Jusqu’alors, ils dormaient sous les ponts du canal Saint-Martin. Ils devront quitter le gymnase dès que la température remontera. Tous les migrants présents craignent d’être expulsés de France. Ils ont le visage fermé, parfois barré par une cicatrice. Ils viennent du Soudan et d’Afghanistan, principalement. « Ils sont très respectueux », affirme un gardien chargé d’effectuer le pointage à l’entrée du bâtiment. Le règlement est strict. « Les gars du 115 [le numéro du Samu social] nous préviennent : tant de personnes arrivent à telle heure. Puis, une fois le pointage fini, on envoie la liste des hébergés à la préfecture. A 23 heures, plus personne ne rentre », explique Camara, agent de l’Armée du salut. Après avoir grillé une cigarette dans la nuit glaciale, trois hommes originaires du Darfour se présentent à l’entrée. D’un geste de la main, le gardien les laisse accéder au bâtiment après avoir vérifié leurs cartes. Demain matin, ils devront avoir quitté les lieux avant 11 heures pour quitter les lieux. Certains, comme Osman, se rendront à la médiathèque Françoise-Sagan, en face du gymnase, pour apprendre les bases de la langue française.
Au centre d’accueil pour femmes de l’Hôtel-Dieu
Une autre histoire d’ordonnance : Mme Abdoun, 55 ans, douze médicaments en tout, pour une grippe, mais aussi pour le diabète et l’hypertension. « L’autre jour, j’ai fait une crise. Je suis restée trois semaines à l’hôpital Saint-Antoine. J’avais vingt de tension. » Avant l’ouverture du centre, Mme Abdoun vivait « dans la rue près de la gare du Nord ». De temps en temps, elle faisait des petits boulots au noir : garde d’enfant, ménage… « En échange, on me fichait la paix, je dormais sur le canapé. » Elle raconte ça dans un couloir de l’Hôtel-Dieu, un hôpital partiellement désaffecté, où les chambres portent des noms de fleurs. Une aile de ce bâtiment a été transformée en centre d’hébergement géré par l’association Aurore. Il est dédié aux femmes sans domicile fixe. Certaines sont enceintes. Maguette vient seulement de passer sa première échographie après huit mois de grossesse. C’est une fille. Elle n’a pas encore réfléchi au prénom.
Dans une autre partie du centre, où des places supplémentaires ont été ouvertes dans le cadre du plan grand froid, changement d’ambiance. Les pompiers sont en pleine intervention : une femme est au plus mal. Fini les noms de fleurs, on dort sur des lits pliants dans des chambres numérotées. L’hébergement est sommaire. Les femmes, rencontrées dans la rue lors des maraudes, arrivent au fur et à mesure de la soirée. Elles passent en moyenne trois nuits dans cette halte, le temps d’être réorientées vers d’autres centres d’hébergement plus pérennes. La règle est simple, affichée noir sur blanc sur la porte d’entrée : s’absenter une nuit, c’est perdre sa place. Gina, passée par un centre d’hébergement de Nanterre (Hauts-de-Seine) après avoir vécu dans la rue à L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), vient de faire son premier jour comme bénévole dans une association d’aide à l’enfance à l’extérieur. Quitte à ne pas être payée, elle préfère être active et se « rendre utile auprès des enfants, les aider à faire des activités, quelque chose ». Sa sœur, qui a un travail et un logement, lui prête sa carte de transport.
Soumaya insiste pour ne pas être prise en photo : ses frères la recherchent après qu’elle a fui l’Algérie où sa famille voulait la marier à un homme beaucoup plus âgé. Ils l’ont déjà rattrapée une fois en Tunisie. En France, elle s’occupait d’une femme de 37 ans en fauteuil roulant, contre un bout de canapé. Quand ce boulot a cessé à la suite d’un conflit avec la famille, ses économies ont vite fondu. Et elle s’est retrouvée à la rue.
Dans le tunnel sous le quartier des Halles
Sous terre, les plus désespérés se créent un espoir. Creusé sous le quartier du centre Pompidou, le tunnel des Halles compte près d’une dizaine de lieux d’habitation de fortune. Les voitures qui passent font des bruits de train. L’obscurité, les lampes froides : rien ne distingue le jour de la nuit. Ici viennent ceux qui n’attendent plus rien de la société ou de ces hébergements d’urgence guère plus durables que la vie en sac de couchage. Dans ce lieu où tout le monde se rejette, on enlève aux pauvres leur liberté de s’effacer : des grilles hautes de deux mètres, brillante démonstration des dispositifs « anti-SDF », empêchent de déplier un duvet sous les sources de chaleur. Les sans-abri doivent se cacher encore plus dans le noir. On finit par en trouver dans les niches de sécurité qui servent aux automobilistes à se protéger en cas d’incendie. L’un(e) d’eux a mis des rideaux à sa cabine. Un(e) autre s’est glissé(e) dans un sarcophage de cartons. Aucun murmure. On dirait un colis abandonné. A vingt mètres de là, un parking souterrain à 9 euros de l’heure, interdit aux #SDF, diffuse une lumière douce et une mazurka de Chopin.
Pierre Carrey , Paul Leboulanger , Nicolas Massol
Article qui fout les boules… Le parking avec la mazurka de Chopin ça m’a tuée.
#pauvreté #hébergement_d_urgence
Une centaine de travailleurs sans papiers en grève en Ile-de-France, Maryline Baumard, LE MONDE | 12.02.2018
▻http://www.lemonde.fr/societe/article/2018/02/12/une-centaine-de-travailleurs-sans-papiers-en-greve-en-ile-de-france_5255455_
Ils s’opposent au projet de loi migration qui veut pénaliser le travail sous une autre identité, et réclament d’être régularisés.
Abdoulaye sort le reçu des 624 euros qu’il vient d’envoyer à sa famille au Sénégal. « Je ne sais pas du tout quand je pourrai faire le prochain envoi », commente-t-il, après avoir précisé qu’« au pays la famille est d’accord pour la grève ». La décision n’a pas été facile à prendre pour ce travailleur immigré de 31 ans qui fait vivre épouse, enfants et parents en Afrique. Mais, après cinq ans de vie sans papiers en France, il refuse d’être davantage exploité, évoquant « les mois à 700 ou 800 euros alors que je travaille tous les jours, qu’on ne me paie qu’une partie des heures et que je dois me taire, parce que le patron sait que je travaille sous une autre identité ».
L’histoire d’Abdoulaye ressemble à celle de la centaine de Subsahariens présents dimanche 11 février au soir au siège de la CGT. Là, les grévistes de six entreprises d’Ile-de-France préparaient les piquets de grève qui se sont mis en place lundi au matin, remplissaient les caisses de solidarité avec l’argent collecté, euro après euro. « On part en grève pour être régularisés, puisqu’on travaille depuis des années ici, et qu’on gagne moins que ceux qui ont des papiers, en faisant des travaux plus durs. Mais on arrête aussi le travail à cause du projet de loi qui va rendre encore plus difficile de signer un contrat sous une autre identité, ce qu’on fait tous ici », explique Robert,salarié de GLS à Roissy.
« On est cassé au bout de quelques mois »
Les sans-papiers se font souvent prêter un passeport et un numéro de Sécurité sociale pour signer un contrat. Pour éviter les ennuis, les entreprises les font en général embaucher par des sociétés d’intérim, qui servent d’écran. Mais le projet de loi asile et immigration, qui sera présenté en conseil des ministres le 21 février, annonce dans son article 16-II que le salarié risquera cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende, puisqu’il tombera sous le coup de l’article 441-8 du code pénal.
Le texte qui est à l’étude au Conseil d’Etat espère ainsi « renforcer l’effectivité et la crédibilité de la lutte contre l’immigration irrégulière ». « En fait, on veut se débarrasser de nous, commente Abdoulaye, mais c’est illusoire et aucune personne qui a des papiers ne tiendrait deux mois à porter des frigos, des roues de tracteurs… On est cassé au bout de quelques mois de manutention, mais on reste », insiste-t-il à l’unisson avec Lossemy, un camarade de travail ivoirien.
Alors qu’Abdoulaye et Lossemy devaient rejoindre le piquet de grève à 5 heures à Roissy, cinq autres entreprises devaient elles aussi être concernées, à Paris, dans le Val-de-Marne et dans l’Essonne. « Ce mouvement concerne pour l’heure une centaine de salariés de six entreprises très représentatives des secteurs dans lesquels travaillent les plus précaires : le bâtiment, avec Défi Technology ; la cuisine avec Event Thaï ; les déchets avec STLG et Sepur, la logistique et le transport avec Chronopost et GLS », observe Marilyne Poulain, du collectif migrants de la CGT.
Cesystème de régularisation (par le travail) qui ne dit pas son nom permet de donner des titres de séjour à quelque 6 000 personnes tous les ans. Ilfonctionne plus ou moins selon les départements et les entreprises. " Les patrons peuvent signer une demande d’admission exceptionnelle au séjour. Et même un certificat de concordance qui reconnaît la véritable identité de la personne travaillant sous un nom d’emprunt ", rappelleRaymond Chauveau, qui a mené la grève des sans-papiers de 2008.
Reste que les salariés en grève travaillent dans des entreprises qui acceptent peu ou pas du tout de régularisation. De plus, le système s’est enrayé dans certains départements depuis l’élection d’Emmanuel Macron, les préfets étant davantage incités à renvoyer qu’à régulariser. " En Seine-Saint-Denis, par exemple, la préfecture a mis en place un système de prise de rendez-vous qui dissuade de déposer des demandes de régularisation ", regrette Jean-Albert Guidou, du collectif migrants de la CGT. Face à cette situation disparate, le syndicat demande l’ouverture de négociations avec le ministère de l’intérieur, pour la centaine de grévistes, et non avec les préfectures, et demande la suppression de l’article 16 de la loi migration.
Dans la salle dimanche soir, la centaine de visages jeunes, à la peau foncée, restaient graves face aux explications des syndicalistes. Bonnets, vêtements sombres, tous écoutaient les explications, applaudissant à l’idée de faire partie d’un collectif pour ne plus galérer seul. Le plus applaudi aura été l’Adama de la grève de 2008 qui milite à la CGT et était venu raconter que " la lutte paye si on la mène à terme ". Mardi 13 février, le secrétaire général, Philippe Martinez, tiendra une conférence de presse afin de montrer que la Confédération porte haut ce sujet.
#sans_papiers #grève #régularisation #loi_asile_et_immigration
]]>Centre d’appel de Free : un rapport déplore des « licenciements disciplinaires massifs »
▻http://www.lemonde.fr/emploi/article/2018/02/06/centre-d-appel-de-free-un-rapport-pointe-des-licenciements-disciplinaires-ma
Les effectifs de Mobipel ont été réduits de 60 % en un peu plus de trois ans. Plus d’un quart des départs étaient des licenciements pour faute grave. Par SANDRINE CASSINI
Nouvelle épine dans le pied de Free (dont le fondateur, Xavier Niel, est actionnaire à titre individuel du Monde), qui a maille à partir depuis des années avec son centre d’appels Mobipel de Colombes (Hauts-de-Seine). Un rapport provisoire, commandé en septembre 2017 par le comité d’entreprise au cabinet d’expertises Alter, et remis à la direction en janvier, dénonce « un plan de compression des effectifs non officialisé », selon le document d’abord dévoilé par Le Parisien et dont Le Monde a eu connaissance.
En quatre ans, le nombre de salariés de la structure a été divisé par plus de deux : de 649, en 2013, à 281, en septembre 2017. Une situation qui tranche avec celle des autres centres d’appels. Les bureaux situés à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), à Marseille et à Bordeaux ont embauché entre 20 % et 30 % de salariés supplémentaires sur la même période, atteignant entre 400 et 500 personnes chacun. Seul le centre parisien, situé dans le 8e arrondissement, comme le siège d’Iliad, la maison mère de Free, a vu ses effectifs fondre pour cause de déménagement. Mais les recrutements ont repris, précise un membre de la direction cité dans l’expertise.
Que se passe-t-il à Colombes ? Alter a décompté 807 départs au total depuis 2013, dont 586 provoqués par Free (licenciements, ruptures conventionnelles…). Sur ce total, la direction a procédé à 266 licenciements pour faute grave et 35 pour cause réelle et sérieuse, pointant des absences, des abandons de poste ou des retards répétés. « Ces départs n’ont rien de “naturel”, puisqu’ils font suite à des licenciements disciplinaires massifs, des ruptures conventionnelles et des transferts intragroupe, qui ne sont pas indépendants de la volonté de l’employeur », indique le cabinet Alter. « Depuis 2014, je me bats pour dire que l’employeur procède à des plans sociaux déguisés », affirme Anousone Um, membre du comité d’entreprise et délégué syndical de SUD Telecom. Free doit faire face à 84 procédures devant les prud’hommes. Les sommes réclamées portent sur un total de 1,9 million d’euros.
]]>Enquête sur les petites mains du deal de #cannabis
▻http://abonnes.lemonde.fr/societe/article/2018/01/25/les-soutiers-du-deal_5246663_3224.html
Selon le rapport publié fin 2016 par l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ) et intitulé « Estimation des marchés des #drogues illicites en France », il réalise à lui seul un chiffre d’affaires annuel de 1,1 milliard d’euros et compte plus de 240 000 personnes. Presque autant que #La_Poste.
]]>Mon inconscient
Me néglige le jour-même
De mon anniversaire !
Mal réveillé
J’étends le bras, un livre au hasard
Edmond Jabès !
Et si je ne lisais
Plus que de la poésie
À partir de mes 53 ans ?
Et je me remets
À la philo à la retraite ?
Manière de dire au revoir
Je réécoute le message
Laissé par Tante Moineau
Sur mon répondeur l’an passé
Dans deux jours
Je fais du co-voiturage bavard
Émile passe l’aspirateur din-l’carrette-là
Mon cousin Raymond
Prend la relève de sa défunte mère
Et m’appelle le matin comme elle faisait
Message de B.
Mail des parents
Et mes enfants ?
Relevé de mémoire
M’écrit la société d’entretien
De mon respirateur
Statistiques
11/08/2017 - 19/12/2017
Appareil : AutoSet SpiritII (S/N : 20080467162)
Réglages de l’appareil
Mode de traitement :
AutoSet
Pression minimale : 6.0 cmH2O
Pression maximale : 14.0 cmH2O
Pression - cmH2O
Médian(e) : 8.6
Au 95ème centile : 11.2
Maximal(e) : 12.2
Fuites - l/min
Médian(e) : 6.0
Au 95ème centile : 8.4
Evénements respiratoires - événements/h
Index d’apnée : 0.2
Index d’hypopnée : 2.5
AHI : 2.7 % de temps en apnée : 0.0
Utilisation totale
Jours employés >= 4 heures : 130
Jours employés < 4 heures : 0
% Jours employés >= 4 heures : 99
Jours de non-utilisation : 1
Nbr. total de jours : 131
Nbr. total d’heures d’utilisation : 952:25
Util. moyenne quot. : 7:16
La régularité de mes courbes
Me fait honte
Un anarchiste sous respirateur
Artiste, écrivain
Anarchiste
Au sommeil de comptable
Sieste sans sommeil
Et donc
Sans rêve
Un café
Un disque
Et je m’y mets
Je découpe des lanières de saumon
Avec la concentration
D’un samouraï
Je roule mes makis
Avec la compétence
D’un fumeur de joints
Et puis j’épluche
Un kilogramme
De crevettes
Et puis je coupe en dès
Deux kilogrammes
De légumes
Par la fenêtre de la cuisine
Les derniers rayons de la journée
M’intiment d’aller me promener
Petite marche d’une heure
Avec Émile, vue imprenable
Sur le Val-de-Marne
De retour
Je me recolle derrière
Mes fourneaux
J’épluche
Je coupe
Je fais revenir
Quelques échanges de cadeaux
Quelques échanges de blagues
Des rires et de délicieuses choses
Parfois la conversation
Prend un tour sérieux
Mais toujours tendre
Il faut trente et une fois moins
De temps pour déguster
Des makis que pour les préparer
Ma petite Sara
Trouve bien son bonheur
Dans sa caisse à outils
Ma petite Sara
Avec sa perceuse électrique
Nous casse les oreilles !
Il est fort doux
Finalement
Le franchissement des ans
Il est fort doux
Finalement
De vieillir
Les policiers français ont abattu 18 personnes en 2017 - Basta !
►https://www.bastamag.net/Les-policiers-francais-ont-abattu-18-personnes-en-2017
Selon le décompte que nous réalisons chaque année, 17 personnes ont été tuées par balles par des policiers ou gendarmes en France en 2017, et une personne est décédée des suites d’un tir de flashball, à Auxerre, le 6 janvier 2017. Spécificité de l’année 2017 : la moitié des personnes abattues l’ont été par des policiers en dehors de leur service. (...)
Dans le cas des neuf autres personnes abattues lors de mission traditionnelle de maintien de l’ordre, cinq n’étaient pas armées, trois étaient armées d’une arme blanche (couteaux) [1], une avait ouvert le feu sur un policier – le 26 septembre, lors de l’expulsion d’un logement à Draguignan (Var). En plus de ces 18 personnes tuées par balles ou par flashball, 16 personnes sont mortes des suites d’une intervention policière en 2017.
Trois sont décédées pendant leur garde à vue suite à un malaise : un motard arrêté pour excès de vitesse meurt dans sa cellule du commissariat d’Arpajon (Essonne) le 3 juillet ; un jeune homme de 16 ans issu de la communauté des « gens du voyage » décède pendant sa détention dans une gendarmerie en Charente le 13 octobre ; un Espagnol d’origine sénégalaise de 24 ans meurt des suites d’une asphyxie après avoir été interpellé à Paris le 22 novembre.
Parmi ses 16 personnes tuées lors d’une intervention, cinq se sont tuées en fuyant la police, deux alors qu’elles tentaient d’échapper en voiture à des patrouilles à Toulouse, deux autres à Lille poursuivies par une équipe de la brigade anticriminalité, une par noyade en se jetant dans la Seine après avoir été menottée. Enfin, un quinquagénaire est renversé par une voiture de patrouille alors qu’il circule à scooter, à Créteil (Val-de-Marne) le 14 juin.
]]>Je surprends trois cambrioleurs amateur
Je demande aux forces du désordre de faire vite
Je dois aller à un concert, je ne veux pas être en retard
Curieux concert de Jean-Luc depuis une chaire d’église
Il interpelle certaines personnes dans le public, dont moi
Et nous devons le rejoindre dans un bassin de piscine
Au fond de cette piscine petite mais très profonde
Il joue, c’est beau, nous ne respirons plus, c’est bon
Je trouve des oronges et veut les faire manger crues
►http://desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/fred_frith_yard_with_lunatics.mp3
Three days in fucking paradise, Fred Frith
Mon regard s’égare au loin
La main chaude de ma tasse de café
Amples provisions chez la primeure
Marché matinal ensoleillé et désert
Kakis et patates douces, ail vert
Je range mes légumes
Le café et Fred Frith percolent
Je monte travailler un peu
Je fais semblant
De ne pas attendre
De nouveaux messages
Je tente de reprendre
Et j’apporte des corrections
A l’affiche de l’Etreinte
Je tente un montage vidéo
Je ne comprends plus comment
Ces choses fonctionnent. Et je m’en fous !
Je me régale avec le reste de dal
Je vais faire une sieste. Rêve littéral
Tellement littéral que je doute, ai-je rêvé ?
Monte donc au cinéma
Voir Au revoir là-haut
D’Albert Dupontel
En montant, je croise un motard
Plein gaz et qui hurle dans son casque :
« Tu fais cela je te tue ! » La vie quoi !
C’est donc l’histoire
D’un artiste issu de bonne famille
Qui réchappe in extremis des tranchées
Qui n’a plus de bouche
Ne peut plus parler
Mais est resté un artiste
Il passe pour mort
Pour échapper à sa famille
Mais reste un artiste
Il ment
Il arnaque, redoutable
Il est resté un artiste
Mais les moyens du père
Sont immenses
Et il est découvert
Son père lui demande pardon
Lui dit qu’il est fier de son fils artiste
Avec ce qu’il lui reste de bouche : « Merci ! »
Et il se jette
Du dernier étage
Du Lutétia
Et je pensais
Sans doute que je n’allais
Qu’au cinéma, au spectacle
Je sais qu’entretemps Sarah est rentrée
Je ne peux pas retourner à la maison
Dans cet état, détour par le parc de la Matène
Je sèche mes larmes de crocodile
Aux lumières d’automne
Qui irradient tout le Val-de-Marne
Je tente une dernière fois
Un montage vidéo
Qui échoue, je vais faire à dîner
En cuisinant
J’entends les révisions de Sarah
La bioéthique a l’air d’être aride
Salade crétoise
Gratin de patates douces
Crumble aux poires
Satoko se joint au dîner
Bonne humeur et rires
Partie d’échecs avec Émile qui gagne
Flashball lors d’une manif à Cachan : une lycéenne perd un oeil | 94 Citoyens
▻https://94.citoyens.com/2017/flashball-lors-dune-manif-a-cachan-lyceenne-perd-oeil,26-11-2017.html
Alors qu’un groupe d’élèves du lycée Gustave Eiffel de Cachan manifestaient ce vendredi 24 novembre contre l’esclavage de migrants africains en Libye, après avoir commencé par un blocus de l’établissement, la situation a dégénéré.
Pour disperser le rassemblement, la police est intervenue avec des bombes lacrymogènes et tirs de flashball. Une lycéenne a été gravement blessée à l’oeil, dont elle aurait perdu l’usage. Une enquête est en cours pour préciser le déroulement des événements et les responsabilités de chacun.
« Cela illustre une fois de plus la répression systématique que subit la jeunesse des quartiers populaires de la part des forces de police dès qu’elle ose élever la voix, même pour une cause aussi universelle que la lutte contre l’esclavage. De plus, cela démontre, encore une fois, l’urgence d’interdire l’usage de cette arme destructrice qu’est le flashball, arme qui a déjà provoqué la mutilation de centaines de personnes à travers le pays« , ont réagi les syndicats Sud Education et Solidaires du Val-de-Marne.
Au mois de mars, des manifestations étudiantes avaient déjà dégénéré à Cachan et à Fresnes.
]]>Val-de-Marne : la police des polices saisie après la blessure d’une lycéenne à Cachan - Le Parisien
▻http://www.leparisien.fr/fresnes-94260/cachan-la-police-des-polices-saisie-apres-la-blessure-de-la-lyceenne-24-1
La lycéenne a été grièvement blessée à l’œil dans une manifestation ce jeudi.
L’Inspection générale de la police nationale a été saisie ce vendredi par le parquet de Créteil pour en savoir plus sur la façon dont une lycéenne a été grièvement blessée à l’œil à Cachan (Val-de-Marne) ce jeudi.
Une manifestation de près de 200 jeunes contre l’esclavagisme en Libye avait donné lieu à des actes de dégradation après le blocus du lycée Gustave-Eiffel de Cachan. Le Carrefour Market a du reste été fermé. Les policiers sont intervenus pour disperser les manifestants. Des heurts ont éclaté entre les forces de l’ordre et des jeunes. Il y a eu des tirs de Flash Ball et de grenades lacrymogènes.
Des élèves assurent que la blessure à l’œil de la lycéenne, transportée à l’hôpital Cochin à Paris, provient d’un tir de Flash Ball. Pour un fonctionnaire, il pourrait s’agir d’une pierre. « Nous ne savons pas l’origine de la blessure, assure un autre policier. C’est justement ce que démontrera l’enquête. »
]]>Un syndicat d’internes en médecine brise le « tabou » du sexisme à l’hôpital
▻http://www.lemonde.fr/societe/article/2017/11/17/un-syndicat-d-internes-en-medecine-veut-briser-le-tabou-du-sexisme-a-l-hopit
« Mon chef m’appelle “petite chienne” », raconte cette jeune externe en médecine de 23 ans qui ne veut pas que son nom apparaisse. Une petite phrase qui fait mal, « sexiste et insultante comme on entend souvent dans les couloirs de l’hôpital », poursuit la jeune fille.
Le sexisme en milieu hospitalier est un phénomène massif, omniprésent, et qui s’est banalisé. « C’est simple, je ne peux même pas me souvenir de la blague sexiste qui m’a le plus choquée. Il y en a tellement qu’on finit par ne plus relever », raconte cette étudiante en sixième année de 24 ans, en externat dans un grand hôpital parisien.
Subir le sexisme ou en être directement victime : c’est le quotidien de 86 % des internes de médecine – hommes et femmes confondus. C’est une donnée que vient confirmer l’Inter-syndicat national des internes (ISNI) dans une enquête inédite intitulée « Hey doc les études de médecine sont-elles sexistes ? » et rendue publique vendredi 17 novembre.
Climat pesant
Pour la première fois, le syndicat a voulu interroger les 30 000 jeunes internes pour quantifier leur expérience du sexisme et du harcèlement sexuel pendant leurs études : 2 946 ont répondu à ce questionnaire, diffusé par les associations locales et sur les réseaux sociaux, dont 75 % de femmes et 25 % d’hommes. Parmi les répondants, 8,6 % affirment avoir été victimes de harcèlement sexuel et 34 % relèvent des « attitudes connotées », comme le contact physique ou le geste non désiré (65 %), la simulation d’acte sexuel (9 %), la demande insistante de relation sexuelle (14 %) ou le chantage à connotation sexuelle (12 %).
Lire aussi : Harcèlement sexuel : petit manuel pour lutter contre les idées simplistes
L’étude, bien que non représentative de la population des internes, confirme l’existence d’un climat pesant dans le monde médical et en particulier pour les étudiants, qu’ils soient infirmiers, médecins ou aides-soignants. Un climat, voire une « nébuleuse sexiste », comme le décrit Céline Lefève, professeur de philosophie pour les étudiants en médecine de l’université Paris-Diderot et contributrice du livre de Valérie Auslender, médecin de Sciences Po, Omerta à l’hôpital (Michalon, 21 euros, 320 pages), qui faisait la lumière sur les violences subies par les étudiants pendant leur formation hospitalière.
Dans les témoignages recueillis par Le Monde, les étudiants évoquent souvent le huis clos du bloc opératoire comme lieu propice aux remarques sexistes et aux comportements les plus violents. L’ISNI relève que 24 % du sexisme quotidien se déroule à cet endroit.
« Au bloc, on est coupé du monde, et le chirurgien est une sorte de dieu qui peut se comporter de manière déplacée. Je me souviens d’une opération en orthopédie ; le chirurgien m’a regardée en me disant : “Tu vois, je plante ce clou dans l’os comme ma bite dans ta chatte.” Sur le coup, on ne dit rien, on rit jaune, mais c’est violent », témoigne une autre jeune externe qui préfère taire son nom.
#sexisme #travail #domination_masculine #culture_du_viol #misogynie #violence_sexuelle #harcelement #violence_médicale
]]>Je me suicide
Au tromblon
Ça fait désordre
Je me suicide
Tout le monde s’en fout
Cela me servira de leçon
D’anciennes tomates au marché
Des tomates vertes aussi, un cageot
Odeurs de confiture
Matin calme
Un disque, des cafés
Un coup de téléphone
Gratin dauphinois
Salade à la coriandre
Fruits d’automne
Et pourtant
Je ne suis pas heureux
Depuis ses messages de la veille
Je devrais lui dire
De me laisser tranquille
Mais elle ne le mérite pas
Je pars encourager mes copains
Qui jouent contre Limay
Par une journée radieuse
Bastien fait un match plein
Sûreté du jeu au pied, un placage énorme
Et deux très belles échappées
Léo entre avec vingt minutes restantes
Apreté de ses placages
Et de ses percées
Une combinaison entre ces deux-là
Trompent les adversaires
Mais, aussi, hélas, le soutien
Ils sont tellement contents
Ils peuvent
Ils ont tellement bien joué
Embrassades à tout-va
Sur le bord du terrain
Corps qui tremblent encore
Le cadeau que me font mes copains
En me laissant les étreindre
C’est comme si je jouais encore
Chemin du retour à travers bois
Émile et moi croisons
De pauvres jeunes femmes
Tout autour le bois grouille
De gens endimanchés de lumière
Et elles semblent quand même trouver clients
Je n’irai donc pas au Tracé mardi
Franchement, ça fait chier
Je sais ça fait chier dans un poème !
Et les téléphones de poche
Font chier aussi
Jamais tranquille
Je veux absolument prolonger
L’après-midi divine
J’emmène Zoé et Émile marcher un peu
Tout le Val-de-Marne d’un regard
Aux carrières et des marque-pages
Jaunes comme s’il en pleuvait
J’ai appris à aimer
Les fins de dimanche
Quand même l’air est détendu
Quiche
Salade
Compote
Une partie avec les Noirs
Une partie avec les Blancs
Une dernière avec les Noirs
J’aide Zoé avec son devoir de maths
Je suis admiratif de son opiniâtré
Je me souviens quand j’étais découragé
Mais
Pas
Zoé
Finalement je ferme
Le fichier de bloc-notes
Dans lequel je brouillonnais un mail
Le système d’exploitation
Émet un couinement
Sûr ? Oui, sûr, après six mois
Sensation en ce dimanche soir
De portes qui se ferment
Moi-même…
Retourne travailler
Après deux minutes au-dessus du tapuscrit
Des Fantômes , ça va déjà (un peu) mieux
Sans compter l’anguille de sieste
C’est tellement rare que j’en attrape une
Je présente Raffut aux représentants d’Actes Sud
On marche dans les rues d’Arles
On passe devant Saint-Sophime
Devant le massacre des innocents
Il est tard, je suis seul, terriblement seul
Je travaille, j’écris, mais à qui j’écris ?
À vous, à qui voudra bien m’enlacer ce soir
Et c’est finalement
Émile, longuement
Qui me prend dans ses bras
Ces 570 #bidonvilles que la #France ne veut pas voir
En 2017, 16 000 hommes, femmes et enfants vivent dans l’Hexagone dans des #cabanes de fortunes ou dans des #squats insalubres. Avant la trêve hivernale, la course aux démantèlements s’accélère.
▻http://www.lemonde.fr/societe/article/2017/10/19/la-france-compte-plus-de-500-bidonvilles_5203014_3224.html
#chiffres #statistiques #habitat #logement #hébergement #démantèlement
Montreuil : ils attaquent Pôle emploi devant le tribunal - Le Parisien
▻http://www.leparisien.fr/montreuil-93100/montreuil-ils-attaquent-pole-emploi-devant-le-tribunal-21-09-2017-7276791
Khedidja Mezidi est désemparée. Accompagnée d’une vingtaine de membres de la CGT, cette chômeuse en fin de droits s’est rendue devant le tribunal administratif de Montreuil ce jeudi matin. Elle compte réclamer des dommages et intérêts auprès de Pôle emploi, qui a agréé et financé une formation de cuisinier « jugée bidon » par la CGT, à laquelle elle a participé de juin 2016 à février 2017 à Paris et Créteil (Val-de-Marne). « Ces huit mois m’ont achevé… », soupire cette mère de famille de trois enfants qui habite à Neuilly-sur-Marne. « On n’a fait que 4 semaines de pratique. La théorie, c’était n’importe quoi, ça consistait à recopier un livre. A la fin, on ne faisait plus rien », fustige Khedidja Mezidi.
Dès le début de la formation, une partie des élèves s’était mise en grève pour dénoncer la mauvaise qualité des enseignements, tant sur le plan matériel que pédagogique, dispensés par l’organisme ISP. Sur les 17 stagiaires, « il ne restait plus que trois ou quatre personnes dans les sessions », appuie Khedidja, qui se retrouve aujourd’hui dans une situation très embarrassante. Sans formation et donc en fin de droits, elle ne touche que l’allocation de solidarité spécifique équivalente à 500 € par mois.
]]>Un policier du Val-de-Marne dénonce les dérives de la lutte contre l’immigration illégale
►http://m.leparisien.fr/amp/ablon-sur-seine-94480/val-de-marne-un-policier-denonce-les-derives-de-la-lutte-contre-l-immig
Des objectifs chiffrés. Ces contrôles d’identité doivent aboutir à de plus en plus de conduites au poste, assure le policier. Selon lui, elles étaient de 5 « initialement », avant « de passer à 7 puis à 10 actuellement ». Le fonctionnaire assure avoir « dû justifier à plusieurs reprises du nombre insuffisant d’étrangers en séjour irrégulier conduits au poste ». « Aucun objectif chiffré n’est fixé aux policiers en matière de lutte contre l’immigration irrégulière », assure de son côté la Préfecture de police.
« Remplir le Centre jusqu’à ce qu’il déborde ». L’OPJ garde en travers de la gorge la demande formulée en juin par le sous-directeur de la lutte contre l’immigration irrégulière de « remplir le centre de rétention [de femmes] jusqu’à ce qu’il déborde ». La raison ? Peu remplie à l’époque, la partie réservée aux femmes du Centre de rétention administrative de Paris, situé dans le Bois de Vincennes, risquait de fermer si bien qu’il aurait fallu « aller les coucher au Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) », d’où « une perte de temps ». « Le CRA femme va fermer ses portes dans quelques semaines. Son taux d’occupation inférieur à 30 % est très faible. Ceci démontre qu’aucune instruction n’est donnée pour augmenter le nombre de femmes conduites au CRA », assure la Préfecture de police malgré le document que nous reproduisons.
]]>Logement : les révoltants abus de la « division pavillonnaire » - Le Parisien
▻http://www.leparisien.fr/economie/logement-les-revoltants-abus-de-la-division-pavillonnaire-21-08-2017-7203
❝La division pavillonnaire consiste à acheter des maisons pour y créer plusieurs logements... pas toujours décents.
La rue Guy-Môquet à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) ressemble à une rue d’un quartier résidentiel comme un autre. La porte blindée d’une maison s’ouvre et Saïd nous fait découvrir son logement, l’un des deux, aux faux airs d’ancien grenier, situé au deuxième et dernier étage du pavillon.
Cet agent de sécurité de 35 ans partage avec son épouse et ses trois enfants, de 2, 11 et 14 ans, cet appartement de 28 m² loué 700 euros par mois. Non seulement la famille est à l’étroit, mais elle vit dans un logement insalubre. En témoignent le mur donnant sur l’extérieur couvert de moisissures à cause de l’humidité, les planches clouées au mur pour séparer sommairement le salon de la chambre, et le plafond de la salle de bains tapissé de taches noirâtres.
« C’est invivable, on en a marre de vivre ici », s’exaspère Saïd qui a emménagé dans ce pavillon de La Courneuve depuis son arrivée d’Algérie en 2012. Mais ses demandes au droit au logement opposable — la loi du 5 mars 2007 permet aux personnes mal logées de faire-valoir leur droit à un logement décent — ou de 1 % logement n’ont obtenu aucune réponse. « Dans ce pavillon, le propriétaire a aménagé jusqu’à neuf logements », explique Jennifer Belkadi, chargée de l’hygiène à la ville de La Courneuve. Sur place, il en reste encore six alors que le propriétaire a été condamné en 2014 pour avoir proposé des hébergements « dans des conditions de suroccupation manifeste ». Il a écopé de quinze mois de prison avec sursis et de 20 000 euros d’amende. Ce qui ne l’a pas empêché de continuer.
Une pratique légale si elle est déclarée et si les locaux sont décents
Les maisons individuelles ainsi divisées en plusieurs logements se multiplient. La « division pavillonnaire », dans le jargon administratif, permet de s’enrichir facilement grâce aux loyers et de revendre plus cher son bien. Une pratique légale, à condition de proposer des logements décents et de respecter le plan local d’urbanisme (PLU). En réalité, le phénomène « pose un problème de spéculation et de logements insalubres », souligne Gaylord Le Chéquer, adjoint à l’urbanisme de Montreuil (Seine-Saint-Denis).
Les abus se concentrent dans les zones où se croisent « forte demande de la part des populations défavorisées et beaucoup de biens à des prix d’acquisitions faibles », signale Anne-Katrin Le Doeuff, directrice générale déléguée d’Espacité. Selon ce cabinet conseil spécialisé dans la politique de l’habitat, près de 120 000 logements seraient issus de la division pavillonnaire en France entre 2003 et 2013.
« Un chiffre fortement sous-évalué car il ne concerne que les logements déclarés », note Anne-Katrin Le Doeuff. Les Yvelines, le Val-d’Oise, le Val-de-Marne mais aussi le Nord et le Pas-de-Calais sont particulièrement touchés. En Seine-Saint-Denis, un quart environ des logements mis en location seraient issus de la division pavillonnaire.
Mais ils sont difficiles à repérer. Les moyens sont souvent artisanaux. « Cela va du trop grand nombre de compteurs électriques à un nombre anormalement élevé d’élèves dans l’école voisine », raconte Corinne Cadays-Delhome, adjointe chargée du logement à La Courneuve. Quant aux locataires, « certains sont en situation irrégulière et ne souhaitent pas attirer l’attention », confie Jennifer Belkadi.
Jusqu’à deux ans de prison en cas d’infraction
Les propriétaires qui se transforment en marchands de sommeil en divisant illégalement leurs pavillons en appartements risquent gros : jusqu’à deux ans de prison et 75 000 euros d’amende. Mais les communes ont du mal à contrer ce phénomène, faute de moyens pour identifier les propriétaires indélicats. Depuis décembre 2016, la loi Alur oblige les propriétaires à demander une autorisation à la commune pour réaliser les travaux s’ils se trouvent dans une zone où l’habitat dégradé est important. Ils doivent aussi passer par la mairie pour obtenir un permis de louer et un permis de diviser.
Afin d’enrayer la spéculation, Montreuil (Seine-Saint-Denis) veut imposer que « le quatrième logement issu d’une division soit un logement social », explique l’adjoint à l’urbanisme Gaylord Le Chéquer. Action Logement et l’Etablissement public foncier d’Ile-de-France réfléchissent aussi à une forme de réquisition de ces pavillons.
#logement #DALO... (mis l’article entier car après 3 articles PL on est en paywall)
]]>Val-de-Marne : de la prison ferme pour un homme qui battait son chien
▻https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/val-de-marne-de-la-prison-ferme-pour-un-homme-qui-battait-son-chien-15024
Un portugais de Villeneuve-Saint-Georges a été condamné à 6 mois de prison jeudi pour avoir fouetté et donné un coup de pied à son chien. C’est un voisin qui a mis fin au calvaire de « Joker » un Jack Russel âgé de 2 ans en filmant la scène.
N’aurait-il pas mieux fait de battre sa femme ?
]]>Emmanuel #Macron veut créer des « hotspots » pour gérer les demandes d’asile en #Libye
« La France va créer dès cet été en Libye des #hotspots », des centres d’examen pour les candidats à l’asile, a annoncé le président Emmanuel Macron ce matin en marge d’une visite d’un centre d’hébergement de réfugiés à Orléans (Loiret). « L’idée est de créer en Libye des hotspots afin d’éviter aux gens de prendre des risques fous alors qu’ils ne sont pas tous éligibles à l’asile. Les gens, on va aller les chercher. Je compte le faire dès cet été », avec ou sans l’Europe, a-t-il ajouté.
▻http://www.liberation.fr/direct/element/emmanuel-macron-veut-creer-des-hotspots-pour-gerer-les-demandes-dasile-en
#hotspot #externalisation #asile #migrations #réfugiés #France
cc @i_s_
–---
voir la métaliste sur les tentatives de certains pays européens d’externaliser la #procédure_d'asile :
►https://seenthis.net/messages/900122
Des adhérents de la République en marche saisissent la justice
Jean-Michel Decugis et Myriam Encaoua |23 juillet 2017, 21h31
▻http://www.leparisien.fr/politique/des-adherents-de-la-republique-en-marche-saisissent-la-justice-23-07-2017
Plusieurs dizaines d’adhérents contestent devant le tribunal la validité des statuts du parti présidentiel.
L’adoption des statuts de la République en marche, soumis au vote électronique des adhérents ne devait être qu’une formalité. Mais la révolte gronde parmi quelques-uns des 3000 animateurs des comités locaux. Une trentaine de militants, très remontés, ont déposé un recours en référé devant le tribunal de grande Instance Créteil (Val-de-Marne) pour obtenir l’annulation du scrutin qui démarre ce dimanche et doit se poursuivre jusqu’au 31 juillet. L’audience de référé est fixée à 13h30 ce mardi.
]]>Des mots disparaissent – Le blog de Christine Delphy
▻https://christinedelphy.wordpress.com/2017/07/14/des-mots-disparaissent
DES MOTS DISPARAISSENT
Sébastien Fontenelle
13 juillet 2017
J’ai quand même l’impression que si un mec essayait de lancer sa voiture dans une foule de fidèles, à la sortie d’une église, un dimanche matin, en gueulant par exemple des trucs à base d’ « akbar » : ça lèverait une assez vive émotion dans
#la_presse_et_les_médias_dominants (LPELMD), où l’on n’hésiterait probablement que fort peu à parler d’une « tentative d’attentat » – puis à convoquer quelques savants fameux à la fin de leur faire répéter pour la cent millième fois qu’il serait quand même temps d’« ouvrir l’islam contemporain pour lutter contre le djihadisme », etc.
Je dis ça parce que l’autre jour – c’était jeudi dernier, 29 juin -, un mec en 4×4 a tenté « à plusieurs reprises » de rouler dans les musulmans réunis, après la prière, devant la mosquée de Créteil (Val-de-Marne), qui était heureusement protégée par des plots et des barrières.
Mais dans ce cas, très curieusement – et à s’en tenir aux titres des rares articles consacrés à cet assaut : LPELMD n’ont pas du tout considéré qu’il s’agissait d’une attaque terroriste. France Info, par exemple, a tout de suite jugé, avant de passer vitement à de plus graves sujets, qu’il y avait plutôt là quelque chose comme une regrettable faute d’inattention du conducteur qui avait « percuté en voiture les barrières de protection de la mosquée », cependant que Le Figaro, très brièvement, concédait de son côté que l’intéressé avait bel et bien « foncé » intentionnellement, mais « dans les barrières », et non dans des mahométans, merci de ne pas tout confondre. (Par contraste, lorsqu’en septembre dernier des bonbonnes de gaz avaient été découvertes dans une voiture non loin de Notre-Dame de Paris – ou quand, plus récemment, « un islamiste radicalisé a foncé avec sa voiture chargée d’une bonbonne de gaz et d’armes sur des gendarmes sur les Champs-Élysées » (1) : LPELMD avaient, à raison, parlé, dans leurs gros titres, de « tentatives d’attentat » et de « terrorisme ».) Et quant aux chaînes de télévision dites « d’info » : elles n’ont tout simplement pas mentionné l’attaque de Créteil (2), qui aurait pu se terminer par un abominable carnage.
Adoncques : lorsqu’un projet de tuerie – dans laquelle d’autres musulman-e-s compteront possiblement au nombre des victimes — peut être attribué à des mahométan-e-s, il est distinctement nommé pour ce qu’il est par les forgerons de l’opinion. Mais si ce sont les fidèles d’une mosquée qui sont visés, et si, par conséquent, il n’est pas possible d’incriminer « l’islam » : les mots qui disent ordinairement la terreur, soudain, disparaissent – puis l’événement lui-même est diligemment occulté.
Comme si, décidément, certaines vies valaient tellement moins que d’autres.
(1) Le Point, 20 juin 2017.
(2) Arrêt sur images, 30 juin 2017.
Des mots disparaissent
▻http://lmsi.net/Des-mots-disparaissent
Val-de-Marne : le « papa de l’horreur » restera dans les annales de la psychiatrie - Le Parisien
▻http://www.leparisien.fr/le-perreux-sur-marne-94170/val-de-marne-le-papa-de-l-horreur-restera-dans-les-annales-de-la-psychiat
« S’il n’avait pas aimé sa femme et ses enfants, il serait parti. »
#amour #pyschose #domination_masculine #féminicide #infenticide #paternité
]]>A #Ivry, un camaïeu de rouges
▻https://www.mediapart.fr/journal/france/040617/ivry-un-camaieu-de-rouges
Kermesse enfantine dans les années 30 célébrant Maurice Thorez. © Archives municipales d’Ivry-sur-Seine Un candidat du parti communiste, une candidate de La #France insoumise, un candidat et député sortant du Mouvement républicain et citoyen s’affrontent dans la 10e circonscription du Val-de-Marne, au risque de provoquer « l’élection d’un député macroniste sur un territoire historiquement ancré à gauche ». En bonus, une histoire en images de la #banlieue_rouge, commentée par l’historien Emmanuel Bellanger.
]]>Au marché d’Ivry, un camaïeu de rouges
▻https://www.mediapart.fr/journal/france/040617/au-marche-d-ivry-un-camaieu-de-rouges
Kermesse enfantine dans les années 30 célébrant Maurice Thorez. © Archives municipales d’Ivry-sur-Seine Un candidat du parti communiste, une candidate de La #France insoumise, un candidat et député sortant du Mouvement républicain et citoyen s’affrontent dans la 10e circonscription du Val-de-Marne, au risque de provoquer « l’élection d’un député macroniste sur un territoire historiquement ancré à gauche ». En bonus, une histoire en images de la #banlieue_rouge, commentée par l’historien Emmanuel Bellanger.
]]>Ernest Renan
►https://fr.wikipedia.org/wiki/Ernest_Renan
« La nature a fait une race d’ouvriers. C’est la race chinoise, d’une dextérité de main merveilleuse, sans presque aucun sentiment d’honneur ; gouvernez-la avec justice en prélevant d’elle pour le bienfait d’un tel gouvernement un ample douaire au profit de la race conquérante, elle sera satisfaite ; une race de travailleurs de la terre, c’est le nègre : soyez pour lui bon et humain, et tout sera dans l’ordre ; une race de maîtres et de soldats, c’est la race européenne. Que chacun fasse ce pour quoi il est fait et tout ira bien »
(Ernest Renan, La Réforme intellectuelle et morale, 1871)
]]>Au lever du jour, Rungis met à l’épreuve Marine Le Pen - Le Parisien
▻http://www.leparisien.fr/flash-actualite-politique/au-lever-du-jour-rungis-met-a-l-epreuve-marine-le-pen-25-04-2017-6888111.
Au marché de gros parisien de Rungis (Val-de-Marne), la « France qui se lève tôt » est restée partagée sur les positions protectionnistes ou anti-immigration de Marine Le Pen, candidate FN au second tour de la présidentielle venue faire campagne mardi matin.
« C’est Marine Le Pen qui vient ? J’espère que je vais réussir à faire un selfie ! ». A 5h30, sous un léger crachin, un homme alpague la presse au sujet de celle venue mardi matin rencontrer la « France qui se lève tôt, la France qui se lève, qui travaille et qui voudrait travailler ».
Vêtue d’une blouse blanche avec le logo de Rungis, Marine Le Pen déambule entre les carcasses de viande. Autour d’elle s’agglutine, curieuse, la population métissée des marchands et vendeurs de gros, quelques semaines après l’occupation par 105 salariés clandestins d’un bâtiment du marché. Marine Le Pen présidente, ces employés sans-papiers seraient expulsés : engagement 25 sur 144.
« T’as ta carte de séjour ? », raille un homme à la blouse maculée de sang, s’adressant à un autre employé sous les néons blafards.
D’autres, au pavillon des fruits, sifflent celle qui a réuni 21,3% des voix dimanche pour accéder au second tour. « On est des travailleurs ! On paie nos impôts », crie l’un d’entre eux. Un homme lançant sans arrêt « C’est une honte » est écarté par la sécurité. Une tomate vole.
« Fais chier, eux, c’est pas les gars qui sont là normalement, ils se sont déplacés » pour venir siffler Marine Le Pen, croit savoir un frontiste dans le cortège, inquiet des mauvaises images.
Au pavillon des viandes, c’est Francis Fauchère, « président des viandes », comme il se désigne lui-même, qui accompagne la candidate avec qui il a un long échange, aussi courtois que divergeant.
]]>J – 25 : Daniel,
Admettons, pour commencer, que quand je dis Désordre , avec un D majuscule et en italique, je parle de mon travail, que quand j’écris « désordre » sans italique et sans majuscule, je parle d’une situation désordonnée et que quand j’écris « desordre » (sans accent et tout en minuscules), généralement à l’intérieur d’une graphie de ce genre ►http://www.desordre.net , je donne le chemin de quelques vérifications possibles en ligne. Le Désordre est curieusement affaire d’appeler les choses par leur nom, d’appeler un chat un chat.html.
Daniel, tu me demandes un texte de quelques pages à propos du Désordre . Cela arrive de temps en temps que l’on me demande un telle chose, la dernière fois c’était pour le Festival de littérature de Solothurn en Suisse, d’où j’avais rapporté un très mauvais livre à propos de Proust, quelques secondes de films d’animation réalisées avec de la pâte à modeler dans le cadre luxueux de ma chambre d’hôtel dans laquelle je me suis ennuyé ferme pendant deux jours, et dans laquelle j’ai hérité d’une colonie de punaises de lit qui auront empoisonné mon existence pendant presque six mois. La Suisse. La semaine dernière j’ai reçu deux textes d’un jeune universitaire qui a décidé, il y a deux ans, d’étudier le Désordre , je pourrais être sans vergogne et tout pomper sur de telles études sérieuses, mais voilà elles sont exprimées dans une langue que ni toi ni moi ne parlons. Et puis ce serait ignorer que la générosité est le sentiment qui a le plus cours entre nous deux. Le Désordre est un flux, il se modifie sans cesse, il s’augmente sans cesse.
Je pourrais, j’en suis sûr, écrire une fiction à propos de ce site, une sorte de nouvelle à tiroirs et il y en a quelques-uns, des tiroirs, dans ce site et dans son histoire périphérique, celle de mon existence finalement, quelques rebondissements ont connu leurs premières secousses à l’intérieur même du site, en les agençant un peu différemment de la façon dont ils se sont produits, je parviendrais bien à quelque chose, mais j’ai compris que ce n’était pas ce que tu attendais. Pourtant le Désordre est une fiction. La mienne.
Je pourrais, je finirais par en trouver le moyen, créer une manière de site dans le site qui permettrait de canaliser, fixer, un parcours dans le site et qui serait, de ce fait, une sorte de fiction aussi, mais alors j’aurais le sentiment de trahir quelques-unes de mes intentions premières dès le début de la construction du site, à savoir rendre le parcours aussi chaotique, désordonné et aléatoire que possible, au point que, désormais, plus personne ne peut vraiment faire le même parcours dans ce fichu site et lorsque des personnes échangent à son propos, je ris sous cape qu’ils ne savent pas qu’ils ne peuvent pas parler de la même chose, qu’ils n’ont pas vu la même chose et pourtant ils semblent s’entendre. Ce sont les visiteurs du Désordre qui font le Désordre .
Je pourrais à l’inverse, j’en ai les moyens, en programmation, rien de plus facile, ajouter du désordre au Désordre , donner à l’aléatoire une plus grande part encore, mais alors cela pourrait très bien être en vain, le nombre de possibilités existantes est déjà très grand, on parle de nombre gogol et de nombre gogolplex qui sont des nombres qui tutoient l’infini (un gogol est égale à 10 puissance 100, et un gogolplex est égale à 10 puissance gogol), en fait pour tout te dire, aussi invraisemblable que cela puisse paraître, le nombre de combinaisons possibles dans l’agencement des presque 300.000 fichiers du Désordre est pour ainsi dire aussi grand que le nombre d’atomes que l’on pourrait serrer dans l’univers connu. Personne ne s’apercevrait de cette aggravation du Désordre . C’est si grave que cela. Le Désordre est au-delà du vaste, il n’est pas infini, bien sûr, mais il est asymptotique à l’infini. Chuck Norris a compté jusqu’à l’infini. Deux fois.
Je pourrais aussi, avec force copies d’écran te décrire le Désordre vu de l’intérieur et te montrer comment pour atteindre une telle dimension de Désordre , en donner le sentiment, il convient, pour moi, pour m’y retrouver, d’ordonner les choses avec un soin maniaque quand ce n’est pas totalitaire, il y a là un paradoxe très étonnant, bien que facile à comprendre, je pense que tu en as eu un aperçu quand nous avons travaillé ensemble dans le garage pour ton recueil du poèmes visuels dans le Désordre , sans doute l’une des plus belles réalisations du Désordre et quel plaisir c’était, pour moi, de t’offrir de telles possibilités, dans une confiance désormais acquise et mutuelle, même si de haute lutte par le passé. J’ai fait du chemin depuis Barjavel, non ? ►http://www.desordre.net est parfaitement rangé et ordonné, pour mieux donner une impression de désordre, laquelle est grandement obtenue par des effets de programmation. Le désordre est un programme en soi. Et il est paradoxal.
Je pourrais, je vais le faire, c’est désormais un peu de cette manière que je procède en toutes chose, inclure ce texte, que tu me demandes, à l’intérieur même d’un projet en cours, qui est lui-même un projet qui surplombe le Désordre , Qui ça ? sorte de chronique de la catastrophe en cours et pour laquelle je refuse désormais d’avoir le moindre regard, elle est inévitable, avant qu’elle ne se produise, agissons et prenons l’habitude désormais d’agir selon notre guise, tout comme je le dédicace à cet ami poète, Laurent Grisel, nos agissements sont tellement plus précieux que les actes misérables qui nous gouvernent, et alors ce serait un tel plaisir de tisser depuis ce texte que je suis en train d’écrire le faisceau abondant des liens hypertextes qu’il suscite, et tu serais bien embêté plus tard pour tâcher de trouver le moyen d’accueillir tout cela dans la cadre restreint d’une revue papier, NUIRe. Plus j’y pense et plus je me dis que c’est ce que je devrais faire, rien que pour te mettre un peu dans l’embarras, pour t’embêter gentiment. Le Désordre n’est pas plat, il compte des épaisseurs, une profondeur qui doivent concourir au sentiment de désordre. Le Désordre est une mise en abyme. ▻http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/index_186.htm
Je pourrais, je dois le faire, rappeler utilement que je ne suis pas le seul contributeur du Désordre , par exemple il est important de savoir que j’ai commencé à travailler au Désordre en 1999, mais qu’à partir de 2003 j’ai reçu de temps en temps, à ma demande, l’aide précieuse de mon ami Julien Kirch - @archiloque - qui a su fabriquer pour moi des outils remarquables pour mieux semer le désordre. Que tout au long de la construction j’ai reçu les avis éclairés et avisés d’autres personnes, notamment L.L. de Mars, que j’ai fait partie de collectifs qui ont nourri mon travail, le Terrier , remue.net, Le Portillon , seenthis.net et que le Désordre m’a permis aussi de travailler (et de les rencontrer) avec des musiciens d’exception, Dominique Pifarély et Michele Rabbia, que le Désordre a connu un développement inattendu dans le numéro 109 de Manière de voir et quel plaisir cela a été de rencontrer et de travailler avec @fil, @mona et Alice, que d’une façon plus ou moins directe il m’a permis de trouver un éditeur, grâce soit rendue à Sarah Cillaire, Hélène Gaudy et Mathieu Larnaudie, les parrain et marraines d’ Une Fuite en Egypte et enfin, et surtout, que le Désordre accueille aussi en son sein les travaux remarquables d’amis, parmi lesquels, Jacky Chriqui, Hanno Baumfelder, L.L. de Mars, Martin Bruneau, Isa Bordat, Karen Sarvage, Ray Martin, Barbara Crane et Robert Heinecken, Thomas Deschamps (qui a composé l’une des plus belles pages du Désordre), Eric Loillieux, Vincent Matyn, Pierre Masseau, Jean-Luc Guionnet, Stéphane Rives, Lotus Edde Khouri et, donc, toi, Daniel, Daniel Van de Velde, devande. Le Désordre c’est aussi une histoire de mes amitiés et de ce qu’elles m’ont apporté d’immenses richesses et de communes préoccupations, regarde, en tête de ce texte, qui passait par l’infini, je n’ai pas hésité longtemps pour ce qui est du choix d’une image, pouvait-il y avoir de plus remarquable illustration, le mot est mal choisi, qu’une photographie de l’une de tes merveilleuses sculptures au travers desquelles on jurerait voir l’infini.
Je pourrais rappeler que l’une des dimensions supérieures du Désordre c’est une manière de sauvegarde des joies et des beautés du quotidien. Tu as dit à propos de ce texte, que tu me demandes, que tu pourrais m’aider à y contribuer, je pense que sur le sujet de ce quotidien, de son ressassement heureux, enchanté par moments, et d’un certain arbre du bois de Vincennes, tu sauras dire quelques très belles choses, je laisse donc quelques lignes blanches pour toi.
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Je pourrais faire la liste des erreurs et des ratages du Désordre , il y en a eu quelques-unes, et même quelques errements, et des obstinations de ma part qui ont parfois fait courir de grands périls à l’ensemble, des fois je suis allé trop loin, d’ailleurs rien ne m’assure que cela ne soit pas déjà le cas. En fait chaque fois que je travaille au Désordre je cours le risque de tout faire échouer ou encore d’ajouter des éléments faibles qui ne rendent pas justice aux autres réalisations, plus réussies, du Désordre et cela fait presque dix-huit ans maintenant que le Désordre menace presque tous les jours de s’effondrer. Le Désordre est fragile. Et il aura une fin. Elle ne sera pas nécessairement heureuse, ni réussie.
Je pourrais écrire n’importe quoi, dire du Désordre des choses qui ne seraient pas vraies, qui ne seraient pas entièrement fausses non plus, en quelque sorte des choses qui ne me concerneraient pas. Et cela permettrait, nul doute, de faire diversion, d’attirer le regard vers des directions opposées à celles qui sont en fait au cœur du site, notamment le combat, le combat pour la vie, pour la survie, le combat pour Nathan, le combat pour les enfants, le combat pour faire accepter certaines manières de faire les choses, de voir le monde, d’y participer, le combat politique en somme, le combat ce n’est pas la partie la plus visible du Désordre et pourtant elle est là, jamais très loin, et jamais en grattant beaucoup, on y voit mon corps et mon cœur fatigués tous les deux par le combat, mais mon corps et mon cœur heureux, cela oui aussi. Le Désordre est un combat perdu d’avance, mais qu’on ne peut pas refuser. C’est mon côté Don Quichotte du Val-de-Marne.
En tout cas c’est un combat qui me laisse désormais sans force. Un jour que des lycéens, dans le cadre de je ne sais plus quelle expérience de leur cursus - guidés en cela par leur excellent professeur de philosophie, mon ami Alain Poirson, qui a été, aussi, pour moi, un professeur de philosophie, et quel ! -, m’avaient soumis au questionnaire de Proust, à la question comment est-ce que j’aimerais mourir, j’avais répondu sans hésiter : épuisé. Ça finira par arriver un jour, c’est sûr.
Im freundschaft, mein lieber Daniel, im Freundschaft.
Val-de-Marne : la maire de Valenton est officiellement palestinienne Île-de-France & Oise>Val-de-Marne>Valenton|F.D.|02 avril 2017, 10h50
▻http://www.leparisien.fr/valenton-94460/la-maire-de-valenton-est-officiellement-palestinienne-02-04-2017-6817368.
« Vous ne savez pas combien c’est important ce genre de manifestation », a lancé samedi Noha Rashmawi, aux dizaines de valentonnais réunis samedi sous un barnum près de l’espace Mandela. Une cérémonie était organisée avec les habitants au cours de laquelle la représentante de l’ambassadeur de Palestine en France a remis à la maire (PCF) de Valenton (Val-de-Marne) Françoise Baud la citoyenneté palestinienne, en présence de représentants de l’APJF (association de jumelage entre les camps de réfugiés et les villes françaises).
« C’est un combat qu’elle mène avec sincérité, on est venus la soutenir », glisse une habitante. Le passeport de Françoise Baud lui avait été « délivré » dès mercredi à la Mission de Palestine en France. « Cette citoyenneté, je tiens à la partager pleine d’émotion avec tous les citoyens de Valenton », a expliqué l’élue, qui a cité Nelson Mandela : « Notre liberté est incomplète sans la liberté des Palestiniens ».
Depuis des années, la ville se bat en effet pour « la reconnaissance de l’Etat de Palestine », et pour la libération de Marwan Barghouti, citoyen d’honneur de la ville. L’événement de samedi a également servi à lancer la campagne de solidarité pour la libération de Jamal Abu-Leil. Le principal artisan du jumelage entre Valenton et Balata (un camp situé à proximité de Naplouse en Cisjordanie), à travers lequel par exemple, depuis septembre 2016, 14 jeunes Palestiniens du camp de Balata apprennent le français, est en rétention administrative depuis un an.
]]>Thierry Lepaon va être nommé délégué interministériel à la langue française 13 février 2107
Deux ans après avoir été obligé de démissionner, le 7 janvier 2015, de son poste de secrétaire général de la CGT, à la suite d’affaires mettant en cause son train de vie, Thierry Lepaon va pouvoir entamer une nouvelle vie. Mardi 14 février, il devrait être nommé président de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI), en remplacement de Marie-Thérèse Geoffroy, qui la présidait depuis 2012.
A cette fonction (bénévole), la République, bonne fille, ajoute une cerise sur le gâteau : mercredi 15 février, M. Lepaon sera nommé, en conseil des ministres, délégué interministériel à la langue française pour la cohésion sociale auprès du premier ministre. Une nomination qui intervient plus tard que prévu car elle n’a pas fait l’unanimité au sein du gouvernement, certains ministres ne le jugeant pas politiquement opportune.
Depuis son départ forcé de la direction de la CGT – à la suite de travaux d’aménagement de son logement de fonction à Vincennes (Val-de-Marne), pour lesquels la centrale l’a ensuite « blanchi » en reprenant sa ligne de défense, et dans son bureau au siège de la confédération à Montreuil (Seine-Saint-Denis) –, M. Lepaon rêvait de s’investir dans la lutte contre l’illettrisme, « une question de civilisation et de citoyenneté », selon sa formule.
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Depuis huit mois, M. Lepaon n’est plus salarié de la CGT (4 000 euros par mois avec un treizième mois) et se trouve donc rémunéré par les services du premier ministre. Compte tenu de la proximité de l’élection présidentielle, son nouveau poste va ressembler à un contrat à durée déterminée pouvant être remis en cause en mai par le futur gouvernement. Mais l’ancien secrétaire général de la CGT se montre serein : « Le projet gardera sa pertinence quel que soit le premier ministre demain ».
▻https://seenthis.net/messages/480914
#Corruption #pantouflage #prébende #Thierry_Lepaon #Syndicat #délégué_interministériel #langue_française #illettrisme
J-91 : Voilà typiquement comment se passe le travail d’équipe quand j’écris un roman. Je sais travail d’équipe pour écrire un roman cela jure un peu, mais je m’en voudrais que certaines contributions, majeures, soient ignorées.
D’abord j’écris tout seul dans mon coin. C’est classique, je n’invente rien. Je lis, je relis ce que j’ai écrit, je le transforme, j’ajoute, je retire, je modifie, j’enlève l’excédent de gras, en général j’en ajoute ailleurs, je ne peux pas me retenir, en fait j’imprime le texte, et à force de corrections j’en produis une nouvelle version que j’imprime, et je recommence corrections, suppressions et rajouts, je réimprime et je recommence. Je fais cela une douzaine de fois. Dans les dernières fois je refais des passes avec une thématique, une passe pour la concordance des temps un de mes écueils. Une passe pour la ponctuation. Un autre de mes écueils. Une passe, très acrobatique, pour tenter d’endiguer le flux important de mes phrases qui ont ni queue ni tête, qui, à force de digressions, de précisions et de parenthèses et autres incises entre tirets cadratins, en ont perdu jusqu’au verbe. Et puis arrive un moment, plus ou moins à la douzième passe, je me dis que cela commence à tenir la route, c’est alors que je l’envoie à deux amis très sûrs, Sarah et Julien.
Et là, cela ne rigole pas.
Pour vous donner une idée, Sarah s’est penchée sur Une Fuite en Egypte ce qu’elle a accepté de faire en me demandant de supprimer les dix premières pages du livre, beaucoup trop sauvages, dures, on n’a pas le droit d’agresser pareillement les lecteurs, et ensuite le vrai travail a commencé. Ce sont donc trois ou quatre relectures avec pléthore de corrections qui ont été apportées au texte, toutes, ou presque, qui avaient le souci de veiller à sa fluidité.
Et j’étais loin de me douter qu’une fois tout ce travail fait en amont, quand le texte a finalement été accepté chez l’éditeur, il y a eu encore plusieurs relectures, celle de l’éditeur qui m’a demandé la suppression de deux passages — dont l’un, c’est vrai, qui m’avait été signalé par Sarah comme tendancieux et inutile, j’aurais dû l’écouter — lesquelles suppressions m’ont demandé trois relectures pour m’assurer que les rustines que j’avais produites pour masquer ces deux suppressions étaient étanches et ne généraient pas de potentielles incompréhensions par la suite, ou en amont, nouvelle relecture de l’éditeur avant que le texte ne parte en composition et corrections et là je ne sais pas combien de fois une certaine Mathilde a de nouveau relu le texte pour y dénicher une bonne vingtaine de corrections à faire parmi lesquelles un travail de déminage de mes doubles négatives.
On doit dépasser les vingt relectures.
C’est Julien qui s’est collé à Raffut.
Julien a un style de relecture très différent de celui de Sarah. Là où Sarah avait commencé par le gros œuvre, l’ablation des dix premières pages, Julien a commencé par les travaux de réparation, ou comment quelques virgules redistribuées aux bons endroits permettent à certaines de mes phrases au long cours de tenir la route. Et une fois que tout a été remis d’aplomb, Julien a eu cette vision d’ensemble que je n’aurais pu avoir : il fallait reprendre la ponctuation d’une partie molle du récit, celle de l’articulation entre ses deux parties, celle des suites immédiates de l’agression et celle de la comparution immédiate au tribunal. Et le conseil fort judicieux de Julien tient en une seule phrase, ponctuer à l’inverse des deux parties, donner par la ponctuation un nerf que ne peut pas avoir cette articulation entre les deux parties.
Le lendemain. C’était mercredi. Et je pourrais presque en dire qu’il ne s’y est rien passé. Aucun fait saillant. Si ce n’est qu’en fin d’après-midi j’ai reçu un appel du gardien de police Untel qui m’a informé que l’agresseur d’Émile passerait en comparution immédiate au tribunal de Créteil à la ixième chambre. M’indiquant par ailleurs que si je le souhaitais je pouvais encore me constituer partie civile. Et, en tout état de cause, assister à cette audience de comparution immédiate. Sur le coup je me suis demandé si je ne devrais pas appeler mon avocate pour lui demander conseil. Nous constituer partie civile. L’idée ne me plaisait pas beaucoup. Et ce qui a achevé de me convaincre de ne pas appeler mon conseil c’est que j’étais à peu près assuré que j’allais me faire engueuler par elle. Qui me trouve toujours trop libéral et qui s’emploie à chaque fois à me démontrer que mon comportement est illogique. Ou encore que je suis trop bon. Et je vois bien que dans sa bouche cela veut souvent dire trop con. Et je n’exclus même pas que ce soit le cas d’ailleurs. Mes parents m’avaient proposé de prendre Émile chez eux. De telle sorte que je puisse me rendre à la comparution immédiate. Sans le souci, soit d’y être accompagné par Émile, dont j’anticipais que les enjeux de la situation lui échapperaient pour une bonne part, peut-être à tort, ou soit encore que son comportement ne serait pas entièrement adéquat au caractère cérémonieux que je prêtais à une audience au tribunal d’instance. Je me posais toutes sortes de questions à ce sujet. J’en débattais avec les uns et les autres au téléphone. Nul n’était vraiment capable de beaucoup m’aider. J’avais laissé un message sur la messagerie du téléphone de poche de la mère d’Émile. Je n’avais pas de réponse. Je n’en attendais aucune d’ailleurs. Je n’avais eu aucune réponse aux trois messages laissés la veille sur la même messagerie pour la tenir au courant des différentes évolutions de la situation. La nécessité d’aller déposer. La nécessité d’aller au service médico-légal de l’hôpital de Créteil. Et le fait d’en être revenus, entre autres choses, avec des nouvelles plutôt rassurantes sur la santé d’Émile. J’aurais été surpris qu’elle vienne au tribunal. D’autant, qu’à vrai dire, je n’avais aucune idée de là même où elle se trouvait ces derniers temps. Non, je comprenais bien que je devais apprécier cette situation seul. D’un côté je craignais qu’en plus d’être difficilement compréhensible par lui, la comparution au tribunal puisse être inquiétante pour Émile. Sans compter qu’il serait confronté, au moins du regard, à son agresseur. Mais alors je me posais la question de savoir si ce n’était pas précisément un des buts permis par le tribunal. Que l’agresseur et la victime puissent être réunis de nouveau. Mais cette fois dans un périmètre qui devait garantir la victime. Voire la réparer. Émile était-il capable de comprendre tout cela ? Émile était-il capable de se comporter d’une façon qui ne soit pas parasite ou une distraction malvenue en pleine audience ? Dans l’absolu je me faisais la réflexion que le combat que je menais, quasiment au quotidien, pour la bonne intégration d’Émile dans notre société, singulièrement à l’école, cette lutte passait peut-être justement par d’autres épreuves que celles du quotidien. Que non seulement il bénéficierait en apprentissage d’une telle scène. Mais que toutes les personnes présentes au tribunal également. C’est-à-dire que la singularité d’Émile permettrait de gommer ce qu’il y aurait nécessairement de générique dans la description des faits mais aussi d’Émile lui-même. Que ce serait une occasion qu’il ne soit pas seulement décrit comme personne handicapée mentale. Mais qu’il soit là. Présent de corps. Avec sa grosse voix trébuchante et ses airs patauds si l’on devait lui poser une question. J’y songeais. Mais je pensais aussi que ces contextes n’étaient pas les plus faciles. Ou encore que l’affaire ne gagnerait pas en clarté si tout d’un coup Émile décidait de s’entretenir avec le juge de sa passion pour les requins ou les serpents, ou même encore de rugby. Ce qui sans doute ne manquerait pas de poésie mais est-ce que la poésie, celle-là en tout cas, ne risquait pas de nuire à la clarté de ce dont le tribunal aurait à décider et à trancher. Et, de ce fait, est-ce que de telles incursions dans l’illogisme ou la poésie ne troubleraient pas la sérénité du juge et donc son impartialité ? Et j’ai vraiment gambergé la chose dans cette polarité non résolue et qui ne risquait pas de l’être. Avant que je ne cède à une voix qui à défaut d’être celle de la raison serait celle de la plus grande facilité pour moi. Émile chez mes parents m’apporterait un peu de calme. Sans compter que le gardien de police en me donnant le lieu et l’heure de la comparution avait eu la précaution de m’expliquer que l’ordre de passage des affaires était à la discrétion du juge. Que la première affaire serait examinée à quatorze heures. Mais qu’il y en aurait d’autres. C’était là une perspective peu engageante. Celle de faire attendre Émile pendant possiblement plusieurs heures d’affilée. J’imaginais par ailleurs que notre affaire n’étant pas l’affaire du siècle. D’autres affaires si elles passaient avant la nôtre mangeraient beaucoup de temps et entameraient sérieusement les capacités de patience d’Émile. Et je souriais un peu à l’idée qu’au moment de l’appel des affaires, je lève la main et précise au juge, en brandissant la carte d’invalidité d’Émile, que de ce dernier, en vertu de son handicap, avait le droit, le droit donc, de passer avant tout le monde. Et je me posais sincèrement la question : c’était effectivement un droit d’Émile, mais quand bien même nous nous trouverions dans un tribunal, c’est-à-dire dans une manière de temple du droit, est-ce que ce droit lui était vraiment garanti ? Est-ce que ce droit minuscule avait la moindre chance d’être pris en considération si par ailleurs le tribunal étudiait au moins une affaire dans laquelle il n’y aurait pas nécessairement mort d’homme mais au moins quelque enjeu d’importance au regard duquel le droit d’Émile à couper les files d’attente serait jugé, jugé donc, comme négligeable. Et d’ailleurs la question se posait. Est-ce que dans le cas où nous ne nous présentions pas comme partie civile ce droit d’Émile était opérant ? Et alors, pour en avoir le cœur net, j’imagine qu’il faudrait que j’appelle mon avocate. Et je l’entends déjà me dire mais comment cela vous ne vous constituez pas partie civile ? J’ai une peur bleue de mon avocate. Qui est par ailleurs une femme charmante, intelligente et très cultivée. Donc la balance penchait plutôt pour ne pas y aller avec Émile. Mais les questions que l’on se pose parfois.
Je ne pouvais pas prédire que l’affaire de l’agresseur d’Émile passerait en tout premier.
Émile était donc chez mes parents. J’avais donc tranché. Incertain que ce ne fut pas d’ailleurs par facilité. Le jeudi matin j’avais déposé les filles à leur école en face du zoo de Vincennes, en face de son rocher. J’étais parti travailler. Mon patron m’avait demandé des nouvelles d’Émile. Je profitais de la question pour lui répondre qu’Émile allait bien. Qu’il était bien remis. Que pour le moment il était chez mes parents. Que cela me permettait de souffler. Mais que là, cet après-midi, il faudrait que j’aille au tribunal. Parce que l’agresseur d’Émile passait en comparution immédiate. Il m’a répondu que bien sûr. Qu’en tant que partie civile, il était impératif que j’y sois. Je n’ai rien répondu. J’ai juste précisé que je partirai vers treize heures. Mais que je ne savais pas si j’aurais la possibilité de revenir après. Détaillant qu’on savait à quelle heure était étudiée la première affaire parmi plusieurs, mais que nul ne pouvait savoir à quelle heure passait une affaire en particulier. Et je me suis salement interrogé sur ce mensonge par omission. Pourquoi n’avais-je pas répondu à mon patron que non seulement je ne m’étais pas porté partie civile mais que de surcroît j’allais surtout au tribunal dans l’idée qu’il serait sans doute utile à l’agresseur d’Émile que je puisse offrir quelques éclairages. Notamment à propos de la personnalité d’Émile. De telle sorte que ne soit, par exemple, pas retenue contre son agresseur la circonstance aggravante du handicap d’Émile ? Pourquoi n’avais-je pas détrompé mon patron sur le fait que je ne me portais pas partie civile ? Et pourquoi ne prenais-je pas la peine de lui expliquer qu’au contraire je ne souhaitais pas alourdir cette procédure. Dont j’avais déjà jugé pour moi-même qu’elle relevait de la dispute entre deux jeunes gens sans grave conséquence. Et que d’une certaine manière ce qui me motivait le plus à me rendre au tribunal était que je voulais m’assurer que cet éclairage soit celui qui finisse par tomber sur la scène de cette agression. Et que les choses reprennent leur juste place. Je pouvais facilement anticiper que mon patron, dont je sais qu’il est tout à fait conservateur dans ses vues, notamment politiques, ne serait pas du tout d’accord avec cette façon de voir les choses. Et d’agir. Mais était-ce une raison pour ne pas, justement, argumenter ? Peut-être même gagner un peu de terrain sur le conservatisme ? Au moins celui de mon patron ? Ou pensais-je qu’il était inutile d’argumenter dans ce sens ? Que c’était peine perdue ? Et quelles étaient les conséquences de ce mensonge aussi infime soit-il ? Pour commencer, comme pour tout mensonge, il faudrait que j’en garde la comptabilité. Que je me souvienne que ce matin du 7 février 2014, vers 8 heures 15, je n’avais pas contredit mon patron lorsqu’il avait compris que je me portais partie civile. Mais surtout je voyais bien que cela participait d’une propension plus ample de ma part qui consistait à fuir les aspérités des récits. À omettre ce qui ne participait pas d’un éclairage unique. Parce que j’avais le sentiment que les disparités remettaient trop en question les récits, dont je pensais bien pour moi-même qu’ils n’étaient pas indemnes d’un certain fourmillement et d’une grande variété de facettes et d’éclairages. Mais c’était comme si je ne parvenais pas à faire entièrement confiance à mon interlocuteur d’être pareillement à même de faire la part des choses. Aussi je lui épargnais ce qui faisait exception. Ce qui ne participait pas, avec une même force, à la règle. À la direction générale et à la compréhension globale d’une situation. Et combien de fois m’étais-je retrouvé dans des situations où j’avais oublié du tout au tout que j’avais omis, ou tordu, tel détail dans ce but de simplification et d’aplanissement ? Et alors je déclenchais, je m’en rendais bien compte, chez mon interlocuteur qui se souvenait bien que je ne lui avais peut-être pas dit exactement comment les choses s’étaient produites, je déclenchais chez lui des mécanismes inévitables de méfiance et de contradictions. Sans compter qu’il n’était jamais tout à fait exclu que pour contrecarrer les interrogations qui désormais pleuvaient sur moi, toutes trempées dans la méfiance, j’en vinsse à inventer et monter de véritables fictions pour expliquer approximations et simplifications, ouvrant alors des comptes multiples à mes interlocuteurs pour cette fameuse comptabilité du mensonge, dont les taux d’intérêt devenaient très variables, et j’aurais aussi bien fait de capituler, de reconnaître qu’ayant eu peur que l’on ne me croisse pas, j’avais, un peu, un tout petit peu, travesti la vérité, le récit, plutôt que de le défigurer désormais tout à fait. Les choses auxquelles on pense en étant au bureau. Tâchant de se rendre utile autant qu’on le peut. Le nez dans une feuille de calcul fautive. Et dont, justement, on traque l’erreur. Tandis qu’on a l’esprit encombré à l’extrême par la pensée prégnante de l’agression de son fils. Et de la comparution immédiate de son agresseur l’après-midi même.
Et d’ailleurs une nouvelle fois cet agresseur était au centre de mes pensées. Où était-il ? Où en était-il ? Les quarante-huit premières heures de garde à vue avaient vraisemblablement eu lieu au commissariat de police de Vincennes. En soit cela ne devait pas être un moment très agréable. Une expérience proche de la torture. J’exagère à peine. Le manque de sommeil. Des repas s’il y en avait. Oui. Quand même. Qui ne devaient pas être très roboratifs. Des conversations bâclées avec un avocat commis d’office. Ne vous inquiétez pas. Oui, j’ai parlé à vos parents. Bien sûr ils m’ont dit qu’ils viendraient à l’audience. J’imaginais même que l’avocat prenait les mesures de son client pour lui acheter un costume pour le jour de l’audience. Bref toutes sortes de choses auxquelles on pense. Et pour lesquelles on dispose d’un ample réservoir de références de fictions. Et avec lesquelles on finit par tisser un récit. Qui n’a, en fait, aucune prise avec la réalité. Ainsi le centre médico-légal de l’hôpital de Créteil dispose sans doute d’une salle d’autopsie. Mais ce n’est sans doute pas l’endroit qui sert le plus. Au contraire de la petite salle d’attente. Son téléviseur avec magnétoscope intégré. Qui donne sur les jardins ouvriers sur les bords de la Marne. De même le cabinet du médecin légiste. Cabinet médical qui ne dépareille pas de tous les cabinets médicaux auxquels nous sommes tous habitués. De tels lieux, bien réels, auraient peiné pour devenir un décor crédible de fiction cinématographique. Même d’un très mauvais film policier. En fiction, singulièrement cinématographique, l’intrigue avance avec des bottes de sept lieux. Quand les faits réels, eux, bien souvent se développent à une vitesse qui n’est pas perceptible à l’œil nu. Non, le plus vraisemblable était encore que l’avocat de Youssef soit passé en coup de vent au commissariat de Vincennes. Ait écouté ce que Youssef aurait tenté de dire pour sa défense. Ait lu en diagonale la déposition de Youssef. Et peut-être même celles d’Émile et des éventuels témoins de l’agression. Et lui ait rapidement donné quelques conseils. Que Youssef n’aurait sans doute pas tous compris. Et sans doute pas tous su mettre en œuvre pendant le reste de sa garde à vue. Qu’en un mot il ait fait le strict minimum. Qu’il ait agi avec détachement. L’esprit ailleurs. Peut-être même captif des lacets d’une affaire à la fois plus complexe. Plus intéressante et, peut-être même aussi, plus fructueuse. Et que les deux nuits que Youssef avaient passées au commissariat aient été, pour l’avocat, la première, l’occasion d’une bonne soirée télévision, la chaîne Arte entamait un cycle à propos du cinéaste Otto Preminger, avec ce soir donc, Autopsie d’un meurtre avec James Stewart et la musique de Duke Ellington, c’était le film préféré de tous les avocats et celui de Youssef ne dérogeait pas, et la deuxième, d’un dîner, le mardi soir donc, chez des amis, lui est avocat aussi et elle, organisatrice de séminaires dans le monde des affaires, oui, un mardi on s’excuse mais avec l’emploi du temps de ses messieurs on ne va pas reporter le dîner aux calendres grecques, là aussi le cinéma, surtout lui, nous offre une très vaste palette des tranches de vie que l’on prête aux avocats, notamment une vie sociale riche et intense en même temps que simultanée des affaires complexes, nécessairement complexes, qu’ils ont à traiter et qui peuplent leur esprit jusqu’à un encombrement qui les empêche de profiter pleinement de cette vie sociale enviable seulement en apparence. Décidément on ferait bien de s’interroger de cette prégnance du cinéma de fiction à brosser d’aimables tableaux d’une certaine catégorie sociale, en plus d’un cinéma tout acquis aux œuvres policières. Oui, pendant que je mentais par omission à mon patron et m’interrogeais abondamment sur les conséquences de cette minuscule anicroche faite au réel, il ne faisait pas de doute que Youssef affrontait sa condition d’emprisonné dans une solitude terrifiante. Dans des conditions spartiates de confort. De même il devait se tenir une réflexion apeurée à propos de son avenir proche. De son entrée dans l’âge adulte dont il avait pensé, hâtivement et à tort, que ce serait surtout une libération. Qu’il allait pouvoir passer son permis. Qui sait même, envisageait-il de voter aux prochaines élections. Et même l’année prochaine projetait-il de commencer à chercher du travail. Et toutes sortes de petits mouvements qui tous concourent, souvent trop lentement à leur goût, à l’émancipation des jeunes gens. Entrée dans un monde d’adultes qui s’était soudain lestée de responsabilités écrasantes. Et qui prenaient surtout l’apparence d’ennuis et de tracas hors de proportions. Aucun qui aille dans le sens de davantage de liberté. Au contraire. Bien au contraire. Tout trempait désormais dans le mercure. Encore que ce n’était certainement pas de cette manière que Youssef se représentait les choses. Mais vous vous doutez bien que pour les décrire je fasse appel à toutes sortes de souvenirs personnels au même âge, parmi lesquels il y avait justement celui-ci, celui d’une impression de pesanteur extrême qui figeait chacun de mes pas, rendant ma progression laborieuse et insupportablement lente.
Au restaurant d’entreprise de la Très Grande Entreprise dont je suis l’employé, j’ai pris une petite entrée de crudités, le couscous du jeudi et une pomme. Non. Deux finalement. Que j’ai remisées tout de suite dans mon sac pour plus tard. J’avais beau accompagner du mieux que je le pouvais, en pensées empathiques, une personne que je n’avais jamais vue de ma vie, je n’en perdais pas l’appétit pour autant. Surtout un jeudi. Jour de couscous. La plupart des tables étaient libres. Sur le créneau de 11h30 il n’y a pas grand monde. J’ai déjeuné seul près de la baie vitrée qui donne sur un jardin irréprochablement entretenu. Mais pas très chaleureux. Sans doute du fait de son absence absolue de désordre. À l’ombre des grandes barres d’immeubles qui abritent les bureaux de la Très Grande Entreprise dont je suis l’employé. Et donc, aussi, le client du restaurant d’entreprise. J’ai pris le temps d’un café. J’avais pensé à prendre un jeton en composant mon plateau-repas. Et, le café bu, je suis descendu au deuxième sous-sol. Où j’ai trouvé ma voiture qui, en démarrant, a libéré, plein pot, des myriades et des myriades de notes de piano affolées. Keith Jarrett au piano. Gary Peacock à la contrebasse. Et Jack DeJohnette à la batterie. La fin de l’album Tales Of Another . Une merveille mais dans laquelle il n’était pas facile de prendre pied, comme cela, au beau milieu du disque et d’un morceau. Sans compter que je crois qu’on s’en moque un peu du disque que j’écoutais dans la voiture en allant au tribunal. Qu’était-il plus important de noter et de révéler ? Que j’avais pris le couscous du jeudi ? Ou que j’écoutais Tales Of Another ce jour-là dans ma voiture ? Et il doit y en avoir comme cela un certain nombre d’indications que je peux donner depuis le début de ce récit dont je ne suis pas certain de la pertinence. Il va y avoir un gros travail de relecture. Je le sens d’ici. J’ai navigué sans aucune difficulté jusqu’au grand immeuble qui accueille en son sein les différentes cours du palais de justice du Val-de-Marne à Créteil. De même j’ai trouvé à me garer en un rien de temps, quasiment dans l’ombre pluvieuse de cette grande tour.
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