• Quand la #nature revient en force
    https://laviedesidees.fr/Quand-la-nature-revient-en-force

    Les violentes conséquences naturelles du #réchauffement_climatique, pour le marxiste Andreas Malm, exigent de repenser la distinction entre rapports sociaux et causes naturelles, pour mieux comprendre leur combinaison et lutter efficacement pour le climat. À propos de : Andreas Malm, Avis de tempête, La Fabrique

    #Philosophie #culture #marxisme
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20231207_malm.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20231207_malm.pdf

  • Un mélange de faux souvenirs : Anima Sola #26
    Récit poétique à partir d’images créées par procuration.

    https://liminaire.fr/palimpseste/article/un-melange-de-faux-souvenirs

    Je confonds un mélange de faux souvenirs, d’erreurs. Je suis comme tout le monde. Je ferme les yeux. J’imagine que les visages vont naître de l’instant. Je rêve d’un homme qui habite sur une petite île. Je découvre les limites de son monde. Linguiste il est obligé d’abandonner sa femme pour son travail. Il part vivre à l’autre bout du monde pour sauver une langue qui risque de disparaître. Il partage la vie du dernier locuteur, un vieil homme fatigué. Il en profite pour noter toutes ses paroles, ses expressions, il échange avec lui pour apprendre sa langue, tout en élaborant parallèlement un dictionnaire et une méthode d’apprentissage.

    (...) #Écriture, #Langage, #Poésie, #Lecture, #Photographie, #Littérature, #Art, #AI, #IntelligenceArtificielle, #Dalle-e, #Récit, #Nature, #Nuit, #Paysage, #Lumière, #Rêve, (...)

    https://liminaire.fr/IMG/mp4/anima_sola_26.mp4

  • Fabulations de l’enfance : Anima Sola #25
    Récit poétique à partir d’images créées par procuration.

    https://liminaire.fr/palimpseste/article/fabulations-de-l-enfance

    C’est une image d’enfance, une image qui revient me hanter régulièrement. Je suis seule, égarée en chemin dans un paysage que je ne reconnais plus, un lieu qui me devient étranger, sans doute à cause de la faible lumière. La nuit tombe, il fait froid. Le vent souffle et fait trembler les arbres. Leurs longues branches nues se balancent dans l’air gris du soir, et leurs bruits me glacent d’effroi. J’avance pour ne pas rester sans rien faire, immobile, en danger, exposée dans ce paysage désolé. Il va faire bientôt nuit.

    (...) #Écriture, #Langage, #Poésie, #Lecture, #Photographie, #Littérature, #Art, #AI, #IntelligenceArtificielle, #Dalle-e, #Récit, #Nature, #Nuit, #Corps, #Lumière (...)

    https://liminaire.fr/IMG/mp4/anima_sola_25.mp4

  • « Pour la première fois, toute l’Union européenne a enclenché la marche arrière sur l’environnement »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/11/26/pour-la-premiere-fois-toute-l-union-europeenne-a-enclenche-la-marche-arriere

    La plupart des textes-clés du Pacte vert européen, annoncé par Bruxelles en 2019, ont été reportés, rejetés ou vidés de leur substance. Longtemps garantes du verdissement des Etats membres, les institutions communautaires opèrent un recul général sur la question environnementale, estime Stéphane Foucart, journaliste au « Monde », dans sa chronique.

    Le torpillage du projet sur la restauration de la nature, le report sine die de la réforme de la réglementation sur les produits chimiques, la réautorisation pour une décennie du glyphosate, le vote d’un règlement sur les emballages perclus d’exemptions et, enfin, le rejet du règlement SUR sont d’autant plus signifiants qu’ils surviennent au terme d’une législature dont le Green Deal (le Pacte vert) devait être le pilier, comme l’avait promis en 2019 la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen.
    Bataille d’amendements

    Les planètes se sont alignées suivant un autre axe : au sein de la Commission, les directions générales les plus hostiles à l’environnement ont pris la main, la majorité des Etats-membres ont freiné des quatre fers et le Parlement s’est laissé dominer par les droites extrêmes. Pour la première fois, toute l’Union européenne – institutions et Etats membres – a enclenché la marche arrière sur l’environnement.

    Est-ce vraiment la fin d’un cycle ? Les plus optimistes assurent que ce n’est que partie remise et que les textes-clés du Green Deal seront sans doute adoptés au cours de la prochaine législature. C’est en réalité bien peu probable. Le revirement de l’Union européenne sur les questions de santé et d’environnement n’est autre que l’un des stigmates de la droitisation des opinions sur le Vieux Continent, aiguillonnées par des droites populistes qui ont fait de la lutte contre les politiques environnementales l’un des pivots de leurs discours.
    Lire aussi le décryptage : Article réservé à nos abonnés L’écologie, ce nouveau clivage politique que le Rassemblement national compte exploiter

    Bien plus qu’une simple évolution des choix politiques, il y a sans doute là quelque chose qui relève d’une révolution anthropologique, la victoire d’un individualisme radical qui va de pair avec une lente altération de ce que George Orwell appelait notre « décence commune » (common decency).

    #Europe #Ecologie #Crise_morale

    • Le patient détricotage, puis le rejet surprise par le Parlement de Strasbourg du règlement européen sur les #pesticides (SUR) marquent probablement la fin d’une époque, la conclusion de ce qui a constitué, au cours des trois dernières décennies, une sorte d’évidence. Tout au long de cette période qui prend fin, l’Union européenne a généralement été garante d’une amélioration à peu près constante de la préservation de l’#environnement et de la #santé, à travers la construction de normes communautaires et l’introduction dans les droits nationaux de nombreux instruments de protection de la nature et de la santé publique.
      Les esprits chagrins peuvent estimer que certains dossiers restent encalminés, que ce mouvement a été lent, pusillanime et parfois chaotique, qu’il a été contradictoire avec d’autres politiques mises en œuvre par l’Union (que l’on songe à la politique agricole commune ou aux accords de libre-échange) : il n’en reste pas moins que le cap a jusqu’ici été globalement fixé par l’état de la connaissance scientifique et la recherche de l’intérêt général. Il est aussi remarquable de constater qu’en dépit des luttes internes à la technocratie bruxelloise, de la volonté souvent vacillante des Etats et de la couleur politique changeante du Parlement, l’objectif de protection de l’environnement a toujours plus ou moins prévalu.

      Ce temps est révolu.

      https://archive.is/l3e99#

      #droitisation #nature #pesticides #agriculture #industrie #produits_chimiques #glyphosate #emballages .

  • Poland’s border wall will cut Europe’s oldest forest in half
    (sorti en 2021)

    Poland is planning to build a wall along its border with Belarus, primarily to block migrants fleeing the Middle East and Asia. But the wall would also divide the vast and ancient #Białowieża Forest, a #UNESCO World Heritage site which harbours more than 12,000 animal species and includes the largest remnants of primeval forest that once covered most of lowland Europe.

    Frontiers like this are of conservation priority because they often host unique biodiversity and ecosystems but are increasingly threatened by border fortification. We are experts in forest ecosystems and two of us combined have more than three decades of experience working in Białowieża, at the intersections of forest, plant and bird ecology. In the journal Science, we recently described how the border wall planned by Poland would jeopardise this trans-boundary forest.

    The core of Białowieża is characterised by old-growth forest rich in dead and decaying wood on which mosses, lichens, fungi, insects and also many vertebrates depend. Big animals such as the European bison, boar, lynx and wolf inhabit the forest on both sides of the border.

    A wall would block the movement of these animals, for instance preventing brown bears from recolonising the Polish side of the forest where they were recently observed after a long absence. The wall would also risk plant invasions, and would mean noise and light pollution that will displace wildlife. The influx of people and vehicles, and already accumulated garbage (mainly plastics) also pose risks, including disease – we already know that humans can transmit COVID to wild species, like deer.

    Poland’s wall will be 5.5 metres high, solid, with barbed wire at the top, and will replace a 130 km provisional 2.5m high razor-wire fence built during summer to autumn 2021. This wall will be high enough to affect low-flying birds, such as grouse.
    Impeding wildlife more than people

    Poland’s proposed wall resembles the barrier built along parts of the US-Mexico border. Research there based on camera-traps shows that such walls deter people less than they impede wildlife. Animals affected by the US-Mexico barrier include jaguars, pygmy owls, and a bison herd whose food and water were split by the border.

    The fences across Europe are highly varied, and no mitigation standards exist. A razor-wire fence, constructed in 2015 by Slovenia along its border with Croatia, killed deer and herons with a mortality rate of 0.12 ungulates (hoofed mammals) per kilometre of fence. Along the Hungary-Croatia border, mortality in the first 28 months following construction of a fence was higher, at 0.47 ungulates per kilometre. Large congregations of red deer were also observed at the fence-line which could spread disease and upset the predator-prey dynamic by making them easier for wolves to catch.

    People can and will use ramps, tunnels, and alternative routes by air and sea, whereas wildlife often cannot. Walls have a big human cost too. They may redirect people, and to a lesser extent wildlife, to more dangerous routes, for example, river crossings or deserts, which may intersect with areas of high natural or cultural value.

    Physical barriers such as fences and walls now line 32,000 kilometres of borders worldwide with significant increases over the past few decades. According to one recent study, nearly 700 mammal species could now find it difficult to cross into different countries, thwarting their adaptation to climate change. The fragmentation of populations and habitats means reduced gene flow within species and less resilient ecosystems.
    Border security over climate action

    According to the Transnational Institute, wealthy nations are prioritising border security over climate action, which contravenes pledges made at COP26 such as protecting the world’s forests. Some of the 257 World Heritage forests are now releasing more carbon than they absorb, but Białowieża Forest is still a healthy, well-connected landscape. Poland’s border wall would put this at risk.

    The construction of such walls also tends to bypass or be at odds with environmental laws. They devalue conservation investment and hamper cross-boundary cooperation. It was already hard for us to collaborate with fellow scientists from Belarus – the new wall will make cross-border scientific work even harder.

    It is possible to mitigate the effects of certain border barriers. But that requires, at the very least, identifying at-risk species and habitats, designing fences to minimise ecological harm and targeting mitigation at known wildlife crossing points. It may also mean assisted migration across a barrier for certain species. To our best knowledge no formal assessment of either social or environmental costs has yet been carried out in the case of Poland’s planned wall.

    It’s time conservation biologists made themselves heard, particularly when it comes to the issue of border barriers. As climate change threatens to disrupt borders and migratory patterns of people and of wildlife, we will need to reform, not only policies and frameworks, but also how we perceive borders.

    This is already happening without us as “natural borders flood, drift, crumble, or dry up”. Walls – like reactive travel bans – are out of sync with the global solidarity and coordinated actions we urgently need to safeguard life on earth.

    https://theconversation.com/polands-border-wall-will-cut-europes-oldest-forest-in-half-173735
    #forêt #nature #murs #barrières_frontalières #frontières #flore #faune #Pologne #Biélorussie #migrations #asile #réfugiés

    –—
    v. aussi la métaliste sur la situation à la #frontière entre la #Pologne et la #Biélorussie :
    https://seenthis.net/messages/935860

  • Lecture d’un extrait du livre « Feu le vieux monde » de Sophie Vandeveugle, paru aux Éditions Denoël, en 2023.

    https://liminaire.fr/radio-marelle/article/feu-le-vieux-monde-de-sophie-vandeveugle

    À une époque indéterminée très proche de la nôtre, lors d’un nouvel été caniculaire, d’effroyables incendies menacent la région de la petite ville de Bas-les-Monts. La mobilisation générale a été lancée pour tenter de lutter contre ces feux démesurés qui paraissent ne jamais devoir s’arrêter. De jeunes appelés, séparés de leurs familles, combattent sans relâche cet ennemi d’une rare violence, dont la ligne de front se déplace au gré des vents. Dans l’âpreté de leur combat, cette guerre contre les grands feux, ils apprennent à se connaître...

    (...) #Radio_Marelle, #Écriture, #Langage, #Roman, #Livre, #Lecture, #En_lisant_en_écrivant, #Podcast, #Société, #Incendie, #Forêt, #Écologie, #Nature, #Littérature (...)

    https://liminaire.fr/IMG/mp4/en_lisant_feu_le_vieux_monde_sophie_vandeveugle.mp4

    http://www.denoel.fr/Catalogue/DENOEL/Romans-francais/Feu-le-vieux-monde

  • Une histoire environnementale de l’art
    https://laviedesidees.fr/Estelle-Zhong-Mengual-Apprendre-a-voir

    Nous ne voyons pas véritablement le vivant : telle est la thèse d’Estelle Zhong Mengual qui, dans un texte mêlant observations personnelles, analyse d’œuvres visuelles, littéraires et naturalistes, nous invite à porter une autre forme d’attention au monde naturel. A propos de : Estelle Zhong Mengual, Apprendre à voir. Le point de vue du vivant, Actes Sud

    #Arts #nature #beaux-arts
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/202310_voir.docx

  • L’administration #Biden annonce discrètement qu’elle va financer une section du mur à la frontière avec le #Mexique

    « Construire un mur massif sur toute la frontière sud n’est pas une solution politique sérieuse », avait proclamé Joe Biden lors de son accession à la présidence des Etats-Unis. Son administration a pourtant discrètement annoncé jeudi 5 octobre qu’elle comptait ajouter une nouvelle section au mur frontalier avec le Mexique pour tenter de limiter les arrivées de migrants, reprenant à son compte une mesure phare et controversée de l’ancien président Donald Trump.

    Cette décision a valu à Joe Biden d’être accusé de #volte-face, lui qui avait promis le jour de son entrée en fonction, en janvier 2021, que le contribuable ne payerait plus pour la construction d’un mur. Le démocrate de 80 ans, candidat à sa réélection, a assuré qu’il ne « pouvait pas interrompre » le #financement engagé par son prédécesseur, faute d’avoir pu convaincre le Congrès d’employer ces fonds pour d’autres mesures. Le même jour, la Maison Blanche a fait part de la reprise de vols directs d’expulsion vers le Venezuela pour les immigrés en situation irrégulière, interrompus depuis des années.

    Le ministre de la sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, a expliqué qu’une nouvelle portion de mur serait érigée dans la vallée du #Rio_Grande, à la frontière avec le Mexique. « Il existe actuellement un besoin aigu et immédiat de construire des barrières physiques et des routes à proximité de la frontière des Etats-Unis afin d’empêcher les entrées illégales », a-t-il déclaré dans un avis officiel publié par le registre fédéral des Etats-Unis. Plus de 245 000 tentatives d’entrées illégales ont été enregistrées sur une dizaine de mois jusqu’au début d’août, selon l’administration.

    Le ministre a ensuite assuré sur le réseau social X (ex-Twitter) que des passages de l’avis officiel avaient été « sortis de leur contexte » et a affirmé : « Il n’y a pas de nouvelle politique concernant le mur à la frontière. Nous avons toujours dit clairement qu’un mur n’était pas une solution. »

    Au Mexique, le président Andres Manuel Lopez Obrador, qui rencontre jeudi le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a jugé qu’il s’agissait d’un « pas en arrière ». « Cette autorisation pour la construction du mur est un pas en arrière parce qu’elle ne résout pas le problème, nous devons nous attaquer aux causes » de l’immigration illégale, a réagi le président mexicain.

    Des fonds approuvés sous la présidence de Donald Trump

    « L’argent était prévu pour le mur frontalier. J’ai essayé de convaincre [les républicains au Congrès] d’allouer les fonds à autre chose, de les rediriger. Ils n’ont pas voulu », s’est défendu Joe Biden. « En attendant, il n’est pas possible légalement d’utiliser cet argent pour autre chose que ce pour quoi il a été prévu », a poursuivi le démocrate pour justifier une décision vivement critiquée par certains élus de son parti, en particulier dans l’aile gauche.

    M. Mayorkas a expliqué de son côté que les fonds pour « les barrières physiques supplémentaires » viendraient d’une dotation approuvée par le Congrès dans ce but précis en 2019, quand M. Trump était au pouvoir. L’immigration illégale est un problème politique croissant pour M. Biden, que les républicains accusent de laxisme.

    Donald Trump, son rival et favori de la droite pour la prochaine élection présidentielle, n’a pas manqué de réagir. L’annonce de l’administration Biden montre que « j’avais raison quand j’ai construit 900 km (…) d’un mur frontalier tout beau, tout neuf », a-t-il écrit sur sa plate-forme Truth Social. « Joe Biden s’excusera-t-il auprès de moi et de l’Amérique pour avoir mis si longtemps à bouger et avoir permis que notre pays soit inondé de 15 millions d’immigrants illégaux, venant de lieux inconnus ? », a-t-il ajouté.

    Les républicains ont fait de l’immigration l’un de leurs angles d’attaque favoris contre la Maison Blanche. L’aile droite du parti s’oppose par exemple au déblocage de fonds supplémentaires pour l’Ukraine, estimant que cet argent devrait plutôt servir à lutter contre la crise migratoire.

    Le sénateur conservateur Lindsey Graham a demandé de lier les deux sujets, alors que le Congrès américain doit voter sur un nouveau budget, et donc sur une éventuelle rallonge pour l’Ukraine, avant le 17 novembre, sous peine de paralysie de l’Etat fédéral.

    Reprise des expulsions vers le Venezuela

    La Maison Blanche s’est défendue d’utiliser la construction du mur pour marchander le soutien des parlementaires républicains à un nouvel effort financier en faveur des Ukrainiens : « Je ne ferais pas le lien entre les deux », a assuré Karine Jean-Pierre.

    Concernant le Venezuela, l’administration Biden va reprendre dans les prochains jours les expulsions directes par avion, suspendues depuis des années en raison de la situation sécuritaire très dégradée dans ce pays.

    Le département d’Etat a précisé que les autorités de Caracas avaient accepté de recevoir leurs ressortissants ainsi renvoyés. Le gouvernement vénézuélien a confirmé, dans un communiqué, que les deux pays avaient « conclu un accord permettant de rapatrier de manière organisée, sûre et légale des citoyens vénézuéliens depuis les Etats-Unis ».

    Les Vénézuéliens sont l’une des nationalités les plus représentées parmi les migrants qui arrivent régulièrement à la frontière sud des Etats-Unis. Cette reprise des expulsions directes vise des personnes entrées sur le territoire américain après le 31 juillet 2023. Pour ceux qui se trouvaient sur le sol américain avant cette date, Washington avait récemment annoncé l’octroi de 500 000 permis temporaires de séjour.

    Selon l’ONU, plus de sept millions de personnes ont fui le Venezuela depuis l’effondrement de son économie. Le régime du président Nicolas Maduro est visé par des sanctions de Washington, qui n’a pas reconnu sa réélection en 2018.

    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/05/l-administration-biden-annonce-discretement-qu-elle-va-financer-une-section-
    #Joe_Biden #frontières #USA #Etats-Unis #murs #barrières_frontalières #renvois #expulsions #Venezuela

    • ‘Stabbed in the back’ : Biden’s border wall U-turn leaves Indigenous and climate groups reeling

      Rio Grande communities feel like the ‘sacrificial lamb’ in a political war as climate activists and environmentalists call foul

      The Biden administration’s decision to waive environmental, public health and cultural protections to speed new border wall construction has enraged environmentalists, Indigenous leaders and community groups in the Rio Grande valley.

      “It was disheartening and unexpected,” said Laiken Jordahl, a borderlands campaigner with the Center for Biological Diversity (CBD), amid concerns of the impact on essential corridors for wild cats and endangered plants in the area. “This is a new low, a horrific step backwards for the borderlands.”

      This is the first time a Democratic administration has issued such waivers for border wall construction, and for Joe Biden, it’s a marked departure from campaign promises and his efforts to be seen as a climate champion.

      “I see the Biden administration playing a strategic game for elections,” said Michelle Serrano, co-director of Voces Unidas RGV, an immigrants rights and community advocacy group based in the Rio Grande valley. The many rural, immigrant and Indigenous communities that live in the region have become “the sacrificial lamb” for politicians looking to score points, she added.

      As the climate crisis fuels ecological decline, extreme weather and mass migration, the administration’s move is especially upsetting, she added. “Building a border wall is counterproductive,” she said.

      “This is an inhumane response to immigration,” said Michele Weindling, the electoral director of the Sunrise Movement, a youth-led climate justice group. “The right thing to do would be to treat immigrants with compassion and address the root cause of what is forcing people to have to leave their countries, which is the climate crisis.”

      Following the administration’s decision to approve the Willow drilling project in Alaska and renege on a promise to end new drilling, the border wall construction will likely further alienate young voters, she said: “Biden has already caused distrust among young voters. This is another and horrendous reversal of promises he made on the campaign trail, which is a dangerous move to make ahead of 2024.”

      Among the 26 environmental and cultural protections the administration is waiving are the National Environmental Policy Act, the Endangered Species Act, the Native American Graves Protection and Repatriation Act and the American Indian Religious Freedom Act.

      The administration’s proposed 20 new miles of a “border barrier system” in Starr county, Texas, cuts near the lower Rio Grande Valley national wildlife refuge. Construction would bisect fields where the Carrizo/Comecrudo Tribe and other tribes source peyote for sacramental use. It would also cut through or near old village sites and trails.

      “By developing this, they are furthering a genocide,” said Juan Mancias, the chair of the Carrizo/Comecrudo Tribe, who has been battling border wall construction though tribal cultural sites and graveyards through multiple US administrations. Colonizers “killed our people in the first place, and we had to bury – then you dig them up to build. It’s ongoing genocide”, he said.

      The new sections of border wall would cut through “some of the most rural, peaceful sections of the Rio Grande”, said Jordahl, who recently canoed down the stretch of river where the administration plans its construction. “It was one of the most serene experiences I have ever had on the border. There were orioles flapping their wings in the sky, kingfishers, great blue herons.”

      CBD believes the construction will set back the recovery of endangered ocelots, and cut off wildlife corridors essential to the spotted wildcats’ long-term survival. Two endangered plants, the Zapata bladderpod and prostrate milkweed, would also be threatened by wall construction, according to the CBD.

      The waivers were announced just a month after the Government Accountability Office, a nonpartisan watchdog agency, released a dire report finding that border wall construction during the Trump administration had destroyed towering saguaro cactuses in Arizona, threatened ocelots in Texas and dynamited Indigenous cultural sites and burial grounds. The report urged US Customs and Border Protection and the interior department to develop a plan to ease the damage.

      In fueling Donald Trump’s zeal to build a “big, beautiful wall” at the US-Mexico border, his administration issued waivers that suspended 84 federal laws including protections pertaining to clean air and water, endangered species, public lands and the rights of Native Americans. The Biden administration rescinded one of the prior administration’s waivers in June.

      In July, the federal government agreed in a settlement to pay $1.2bn to repair environmental damages and protect wildlife affected by sections of border wall construction. Several states as well as the Sierra Club and Southern Border Communities Coalition had challenged Trump’s use of military construction and of treasury department forfeiture funds to build parts of the wall.

      Now, the president who once vowed that “not another foot of wall would be constructed” under his watch has had his administration issue further waivers to speed wall construction. He has argued that his administration is compelled to construct border barriers, because money to fund its construction was already allocated by Congress. “I tried to get them to reappropriate, to redirect that money. They didn’t,” Biden told reporters. Asked if he thought the border wall worked, he responded, “No.”

      Environmental advocates have disputed the president’s claim that there was no choice but to move ahead with border wall construction. The administration was not obligated to waive environmental and public health protections to speed the work, they argue.

      “It’s absolutely mystifying as to why they thought it was a good idea to issue these waivers,” Jordhal said. “They could have moved forward with the Endangered Species Act still intact, so endangered wildlife and these areas would have had protections.” Keeping environmental, health and cultural protections in place would also have allowed local communities to provide input on the proposed construction and its impact, he added.

      “I’m angry,” said Nayda Alvarez, who spent years fighting the Trump administration’s efforts to seize land that her family has held for at least five generations to build the border wall. “Biden didn’t keep his promises – what happened to his word?”

      Even after the lawsuit to take her property along the Rio Grande was dropped, Alvarez said, she remained uncertain and uneasy – and continued to voice her concerns about the ecological damage caused by border barriers. “We thought maybe we’d be OK with a Democrat as president, and now Biden did this. We’re being stabbed in the back.”

      https://www.theguardian.com/us-news/2023/oct/06/biden-border-wall-indigenous-climate-rio-grande
      #peuples_autochtones #nature

      –-

      A mettre en lien aussi avec les conséquences sur la #faune et la #nature de la construction de #barrières_frontalières :
      https://seenthis.net/messages/515608
      #wildlife

  • Promenons-nous dans les bois, quand le chasseur n’y est pas : épisode • 1/4 du podcast Tableaux de chasse
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/promenons-nous-dans-les-bois-quand-le-chasseur-n-y-est-pas-9171000

    Au cœur du massif forestier de Paimpont, depuis le XVe siècle, les droits et les devoirs respectifs des seigneurs et des usagers de la forêt ont bougé et bougent encore jusqu’à bousculer sévèrement, aujourd’hui, les usagers, les propriétaires forestiers, les touristes, les chasseurs et les animaux

    la #forêt, les #arbres, les #chasseurs, la #propriété_privée, les #touristes, les #habitants, la #sylviculture, les #animaux.

    Mais j’y vois quand même beaucoup un problème de propriété privée, et ce n’est pas sans me rappeler ma région, que je croyais en pointe en matière de #privatisation de la #nature, mais là j’avoue qu’ils sont pas mal dans le genre.

    (et merde, on rentre dans la saison de merde pour la rando ici, en gros il me reste deux massifs où la chasse est sévèrement contingentée, partout ailleurs c’est open bar, faut que je me grouille d’aller ramasser la sarriette si je veux pas qu’elle soit coupée au plomb).

  • Écologistes, au #travail !
    https://laviedesidees.fr/Paul-Guillibert-Exploiter-les-vivants

    Comment réconcilier les travailleurs et l’écologie ? En rappelant que celle-ci doit s’intéresser aux modes de production autant que de consommation. Se constituerait alors un « communisme du vivant » dont Paul Guillibert esquisse les concepts fondamentaux. À propos de : Paul Guillibert, Exploiter les vivants. Une #écologie politique du travail, Amsterdam

    #Philosophie #nature #marxisme #exploitation #animaux
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20230925_guillibert.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20230925_guillibert-2.docx

  • Truman City
    http://carfree.fr/index.php/2023/08/31/truman-city

    Friedrich Engels écrivait en 1845 qu’une #ville comme #londres est une chose étrange. La centralisation colossale, « cet entassement de deux millions et demi d’êtres humains en un seul point », a Lire la suite...

    #Destruction_de_la_planète #Etalement_urbain #Fin_de_l'automobile #capitalisme #critique #densité #histoire #nature #politique #stockholm #urbanisme #ville_compacte

  • République dominicaine : à la frontière avec Haïti, une « grille intelligente » contre les migrants

    En #République_dominicaine, face à l’immigration haïtienne – officiellement quelque 500 000 citoyens haïtiens à vivre de l’autre côté de la frontière sur 11 millions d’habitants – le président Abinader a lancé le chantier d’un mur à la frontière avec #Haïti. Influencé par les secteurs dits nationalistes, le président a inauguré la construction en grande pompe, en février 2022, de ce qu’il appelle une « grille intelligente ». Cette initiative est une étape de plus dans la politique anti-haïtienne mise en place au plus haut sommet de l’État dominicain. Les difficultés pour obtenir des papiers et les expulsions illégales sont déjà le quotidien des migrants haïtiens en République dominicaine depuis plusieurs années. Comment est perçue la construction de ce mur dans la ville de Dajabon, où elle a démarré ?

    https://www.rfi.fr/fr/podcasts/les-murs-du-monde/20230814-r%C3%A9publique-dominicaine-%C3%A0-la-fronti%C3%A8re-avec-ha%C3%AFti-un

    #grille_intelligente #murs #frontières #migrations #asile #réfugiés
    #audio #podcast #élevage #vols #nature #lagune_Saladillo

    • Dans l’article d’origine, une explication toute bête, pour Paris au moins :

      « Actuellement, la question de l’entretien est fondamentale dans les aménagements urbains et les projets de rénovation, car cela a un coût, encore plus quand des villes sont sous pression austéritaire – comme beaucoup de communes de Seine-Saint-Denis, poursuit Matthieu Adam. Embaucher des jardiniers formés pour entretenir les arbres est plus cher que d’avoir un agent qui vient nettoyer une dalle au jet d’eau. Ce qui fait qu’en banlieue la végétation est moins présente. »

      Par ailleurs, nombre de projets de rénovation proposent encore des aménagements très minéralisés, en partie pour réaliser de la prévention situationnelle. « En somme, ne pas planter des arbres est plus pratique pour laisser l’espace urbain ouvert afin de contrôler la population via des caméras de vidéosurveillance, des drones ou la simple vue des patrouilles de police », précise le chargé de recherche CNRS.

    • Pour Marseille, un peu différent, les riches privatisent les quartiers végétalisés :

      « En réalité, Marseille reste une ville très minérale où la végétation est plutôt absente, et la saisonnalité invisible. Les espaces verts urbains représentent seulement 4,6 m² par habitant. C’est moins que Paris (14 m2), indique le géographe Allan Popelard, qui dirige la collection « L’ordinaire du capital » aux éditions Amsterdam. Marseille compte environ dix fois moins d’arbres d’alignement par habitant que les autres grandes villes européennes étudiées. »

      Par ailleurs, le nombre d’arbres y est en nette régression : en 75 ans, le cœur historique de Marseille a perdu la moitié de son patrimoine arboré. Professeure à Aix-Marseille Université et chercheuse au Laboratoire Population Environnement Développement, Élisabeth Dorier précise pour Mediapart : « Dans le centre-ville de Marseille, il existe encore quelques rares cours intérieures avec des arbres. C’est une adaptation ancienne aux chaleurs des quartiers historiques qu’il faut à tout prix préserver. »
      [...]
      Allan Popelard : « Cette division socio-environnementale Nord-Sud résulte des choix d’aménagement opérés notamment sous les mandatures de Gaston Defferre (1953-1986) et Jean-Claude Gaudin (1995-2020). Une politique de classe qui a concentré les externalités négatives dans les quartiers nord. »
      [...]
      Les cartographies de la végétalisation et des revenus des ménages font apparaître au sud de la métropole les quartiers chics du Roucas-Blanc et de la colline Périer (7e et 8e arrondissements) où se trouvent des résidences fermées et végétalisées sous vidéosurveillance.

      Depuis 2007, Élisabeth Dorier se penche avec son équipe de recherche sur l’essor de ces résidences sécurisées. « Dans ces quartiers réservés aux privilégiés, les espaces verts sont progressivement privatisés. La colline Périer est devenue un écrin de verdure privé et bien gardé avec murs, patrouilles de gardiennage et vidéosurveillance, détaille la chercheuse. La fermeture résidentielle est ici un outil de valorisation foncière et d’exclusivité sociale. »

    • @olaf sur le « jardinage urbain », voir les travaux de mon ex-collègue #Marion_Ernwein :

      Les natures de la #ville_néolibérale

      « Zéro phyto », gestion écologique : les #espaces_verts_urbains longtemps conçus sur le mode « nature morte » de la tradition horticole se font de plus en plus vivants. Plus participatifs aussi, comme en témoigne la prolifé­ration des programmes de jardinage collectif. Cet ouvrage invite à com­prendre l’insertion de ces transforma­tions dans les nouvelles logiques de production de la ville et des services urbains.
      Sur la base d’enquêtes de terrain menées à Genève (Suisse) – auprès de responsables administratifs, politiques et associatifs, de travail­leurs de la nature, et de citadins-jar­diniers – il illustre la manière dont les politiques urbaines néolibérales faisant la part belle à l’événement, au managérialisme et aux #partenariats_publics-privés modèlent la ville vi­vante et le rôle qu’y jouent humains et non-humains. En détaillant le traitement réservé à différentes formes de végétaux – horticoles, vivriers, bio-divers – l’ouvrage développe des outils conceptuels pour une #écologie_politique du #végétal_urbain.

      https://www.uga-editions.com/les-natures-de-la-ville-neoliberale-544600.kjsp

      –—

      Et une recension du #livre :
      https://journals.openedition.org/cybergeo/35592

      #nature_en_ville

  • José Ardillo, Elisée Reclus, la ville sans limites, 2014
    https://sniadecki.wordpress.com/2023/07/17/ardillo-reclus-ville-fr

    Que ce soit par la publication de livres sur lui, de commentaires consacrés à sa pensée ou la réédition d’une bonne partie de ses écrits, il semble que la figure d’Elisée Reclus suscite en ce début de XXIe siècle un intérêt croissant. Mais dans la mesure où l’objet de ce chapitre est de mettre en relief la question de la ville et de son développement dans l’œuvre de ce grand géographe libertaire, nous privilégierons au sein de cette abondante littérature deux textes parus en 2013, qui permettront de délimiter le terrain du débat : Géographie et anarchie, un livre de Philippe Pelletier, qui est lui-même géographe et qui étudie de manière approfondie les écrits de Reclus depuis de nombreuses années, et un article de José Luis Oyón, chercheur en urbanisme à l’université de Catalogne, publié dans le bulletin de l’Ateneu Enciclopèdic Popular de Barcelone et traitant, comme l’indique son titre, de la fusion nature-ville chez Reclus.

    #Élisée_Reclus #José_Ardillo #ville #urbanisme #urban_matters #nature #anarchisme

    • Plusieurs questions se font jour ici. La première renvoie à la raison d’être de la ville en elle-même. Si elle est née comme un espace d’emblée confisqué par le pouvoir, il est aussi certain, comme le pensait Reclus, qu’elle est le produit d’une recherche de sociabilité plus intense et plus riche inscrite dans le cœur même de l’être humain. Ceci étant, si ce désir de sociabilité est légitime, il sera toujours nécessaire de composer avec les limites imposées par le monde physique. En ce sens, quelles seraient les dimensions idéales de la ville, la taille adéquate de sa population ? Et ces interrogations peuvent paraître banales à côté de la question cruciale : tout le territoire doit-il être appréhendé du point de vue de l’urbanisation, fût-ce l’urbanisation périphérique telle que la projetait Reclus ? En d’autres termes, quand bien même elle serait dotée de structures respectueuses, hygiéniques, harmonieuses, etc., la ville, en tant qu’idée et réalité, doit-elle absorber tout ce qui lui est extérieur jusqu’au point de convertir la terre en une succession de jardins, potagers, villas, terrains productifs et espaces publics ?

      Pour tenter de répondre à cette dernière question et comprendre comment Reclus entrevoyait la relation entre humanité et nature, il faut se tourner vers le livre que John P. Clark lui a dédié sous le titre La Pensée sociale d’Elisée Reclus, géographe anarchiste [3]. Clark lui reproche de céder à la facilité de penser une nature trop domestiquée, « humanisée », bien qu’il lui reconnaisse la lucidité suffisante pour avoir critiqué les effets les plus destructeurs que l’agriculture et les pratiques forestières pouvaient avoir sur le territoire. Il ne faut pas oublier que Reclus, fils de ce très progressiste XIXe siècle, adopta pourtant dans ses recherches un rapport sensible au monde, tournant son regard vers la nature et découvrant en elle la source la plus authentique de notre liberté et de notre plaisir esthétique. Clark souligne que les positions « urbanophiles » et progressistes de Reclus pourraient de fait entrer en contradiction avec d’autres aspects de sa pensée, ce qui semble inévitable dans une œuvre aussi variée et étendue.

      La fascination que Reclus pouvait ressentir pour Chicago, pour le dynamisme de cette ville, véritable titan de la culture industrielle, en est un exemple. Cette ville à laquelle le poète Cari Sandburg dédia ses Chicago Poems (1916), et qu’il qualifia de « charcuterie du monde » en faisant allusion à ses gigantesques abattoirs, sera le modèle de la mécanisation de la production de viande – un modèle que suivront d’autres villes et d’autres pays. Si l’on se réfère à Eliot, Lorca, Baroja, Dos Passos, Céline, Benjamin, Kafka et son labyrinthique Amérique ou encore Doblin et son roman sur Berlin, dans lequel apparaissent justement les abattoirs sous leur jour le plus brutal, la littérature des premières décennies du XXe siècle trace un portrait inquiétant de la réalité urbaine. Il est évident que Reclus n’envisageait pas de disséquer la dimension existentielle, paradoxale, dévastatrice, de la mégalopole mécanisée. Pourtant, les ouvrages de ces auteurs nous éclairent sur cette nouvelle étape historique de la ville à laquelle Reclus ne put assister.

      Qu’advint-il de la ville du XXe siècle lancée hors des rails d’une croissance limitée ? Limits of the City [Les Limites de la ville], livre publié par Murray Bookchin en 1974 [4], s’avère être une réactualisation de la réflexion critique à ce propos. Il est contemporain du Jardin de Babylone (1969) et de Tristes Campagnes (1973), ces essais de Bernard Charbonneau qui posent un jalon important dans la réflexion sur le problème urbain, mais nous nous attacherons ici à l’œuvre de Bookchin dans la mesure où elle s’inscrit explicitement dans la tradition libertaire à laquelle appartient Reclus. Sans faire allusion à Reclus, ni à d’autres penseurs de la ville tels que Paul Goodman ou Colin Ward, Bookchin reprend pourtant le fil de la réflexion là où ses prédécesseurs l’avaient laissé, et il analyse de façon implacable la ville bourgeoise comme espace mercantilisé. Il évalue les caractéristiques des différentes formes historiques de la ville telles que la polis grecque ou la commune médiévale, et il expose les différents projets utopiques urbains, allant de Thomas More, Fourier ou Engels jusqu’à Howard, Bellamy ou Geddes.

      Son livre se conclut sur une condamnation radicale de la mégalopole capitaliste. Bookchin écrit en fait à une époque bien différente de celle de Reclus : les villes nord-américaines se sont converties en un enfer d’automobiles, la pollution se propage et les problèmes de l’habitat et de la vie sociale se multiplient. Les villes ne sont pas seulement des lieux où règnent saleté et insécurité, elles induisent aussi une altération mentale. Dans le même temps, une conscience généralisée des problèmes environnementaux s’est forgée un peu partout. Il faut souligner à cet égard le grand intérêt des pages consacrées par Bookchin à une critique positive de la contre-culture en tant que mouvement critique, utopique, opposé à la mégalopole. Bookchin ne rejette pas la ville, qui pour lui recèle toujours un vrai potentiel de socialisation. Ce qu’il dénonce en revanche, c’est bien la mégalopole, qu’il considère comme « la négation absolue de la ville » :

      « Cette anti-ville, ni urbaine ni rurale en un sens traditionnel, ne peut être le théâtre de communautés ou d’associations authentiques. […] La mégalopole est une force active de dissolution sociale et psychique, elle est la négation de la ville comme cadre de proximité humaine et de tradition culturelle palpable, et comme lieu de convergence des énergies créatives humaines. »

      #Murray_Bookchin #mégalopole

  • Quand la montagne est politique


    –-> À propos de : Catherine Roth, Naturaliser la montagne ? Le Club carpatique transylvain, XIXe-XXIe siècle, PUR

    L’étude du #Club_carpatique_transylvain, du XIXe siècle à nos jours, permet de comprendre comment la chaîne montagneuse a rejoint le mouvement d’appropriation nationale de la nature, qui a mis aux prises Allemands, Hongrois et Roumains.

    https://laviedesidees.fr/Catherine-Roth-Naturaliser-la-montagne
    #montagne #politique #nationalisme #nature #Carpates #Balkans #guides #Siebenbürgischer_Karpatenverein (#SKV) #communisme #Kulturnation #Naturenation #Transylvanie

    • Naturaliser la montagne ? Le Club Carpatique Transylvain, XIXe - XXIe siècles

      Le projet de cette étude est double : 1) retracer la passionnante histoire de la montagne dans les Carpates, des premiers alpinistes aux mutations sportives et identitaires du Club Carpatique Transylvain ou de ses avatars, jusqu’à l’immédiat contemporain ; 2) montrer comment la création du club en 1880, par la minorité allemande des Saxons de Transylvanie, s’adosse secrètement à un processus de naturalisation sociale. Par d’habiles métaphores et sous-entendus, il s’agit de faire passer les institutions humaines pour des phénomènes naturels aussi incontestables qu’une chaîne de montagne. C’est au décryptage de cette illusion qu’est consacré Naturaliser la montagne ? Sous ce titre étonnant et paradoxal, l’ouvrage s’inscrit dans l’entreprise d’élucidation critique que l’auteur a commencée dans La Nation entre les lignes (PUR, 2022). D’un livre à l’autre, par-delà leur objet propre, s’éclairent et se démystifient ainsi les processus souterrains par lesquels se forge une identité collective.

      https://pur-editions.fr/product/9096/naturaliser-la-montagne
      #livre

  • Quand la montagne est politique
    https://laviedesidees.fr/Catherine-Roth-Naturaliser-la-montagne

    L’étude du Club carpatique transylvain, du XIXe siècle à nos jours, permet de comprendre comment la chaîne montagneuse a rejoint le mouvement d’appropriation nationale de la #nature, qui a mis aux prises Allemands, Hongrois et Roumains. À propos de : Catherine Roth, Naturaliser la montagne ? Le Club carpatique transylvain, XIXe-XXIe siècle, PUR

    #Histoire #nationalisme #Europe #sport #monarchie
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20230705_montagne.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20230705_montagne.docx

  • ★ De la nature humaine chez les anarchistes... - Socialisme libertaire

    Combien de fois n’avons-nous pas entendu ce discours ? Les anarchistes, ont une vision beaucoup trop optimiste de la nature humaine. Croire qu’il est possible de créer une société où la violence et l’autorité auraient complètement disparus est une douce utopie complètement absurde. La nature humaine est telle que seule l’existence d’une autorité jouant le rôle d’arbitre peut permettre de gérer les conflits, qui ne manqueront jamais d’apparaître dans quelque société que ce soit, et donc elle seule peut limiter l’apparition illégitime de la domination et de la violence.
    Que ce type de discours sorte de la bouche de politiciens bien-pensants, rien de plus normal, il faut bien qu’ils justifient la domination qu’ils exercent sur le reste de la société. Hélas, ce discours est tout aussi bien tenu par ceux qui ont de l’anarchiste une vision un tout petit peu plus élaborée que la caricature classique de l’enragé, casseur de vitrines, lanceur de bombes, intégriste d’un chaos social appelé anarchie. Seulement trop souvent cette vision est remplacée chez bon nombre de sympathisants par une autre caricature de l’anarchiste, celle d’un éternel rêveur incapables d’affronter les dures réalités de la nature humaine. Il est donc toujours intéressant de rechercher et de clarifier quelles pourraient être réellement les opinions des anarchistes sur la nature humaine. C’est une telle tentative de clarification qui est proposée ici (...)

    #Anarchisme #nature_humaine...

    ⏩ Lire le texte complet…

    ▶️ https://www.socialisme-libertaire.fr/2017/02/de-la-nature-humaine-chez-les-anarchistes.html

  • #Baptiste_Morizot, philosophe : “Parler d’anthropocène est historiquement faux et politiquement paralysant”

    Après avoir côtoyé le loup, cet observateur attentif de la nature s’intéresse dans son dernier ouvrage, “L’Inexploré”, à l’activité des #castors. Un modèle dont nous devrions nous inspirer pour rendre notre planète plus habitable.

    (...)

    "je travaille actuellement sur les #rivières, et sur le meilleur ambassadeur pour activer leur #guérison, à savoir le castor. Loin d’être un nuisible ou un animal mignon à fourrure, le castor a transformé la plupart des milieux de plaine depuis des millions d’années : il crée des barrage et, ce faisant, ralentit l’eau sur la terre, la stocke dans les sols et la partage avec toutes les formes de vie. Il se trouve que les sciences hydrologiques contemporaines, confrontées aux sécheresses du changement climatique, défendent l’idée qu’il faut changer de paradigme dans notre gestion des rivières : passer d’une ère du drainage, où l’on a évacué l’eau vers la mer pour assécher les zones humides, à une ère de la réhydratation des continents, pour garder cette eau précieuse sur les terres. La beauté de cette affaire, c’est que ce programme d’action scientifique est ni plus ni moins que ce que fait le castor depuis sept millions d’années- quand on le laisse revenir et activer sa médecine spontanée. Les nuisances qu’il génère en mangeant quelques arbres et en inondant quelques parcelles apparaissent comme dérisoires (et par ailleurs évitables) au vu des enjeux climatiques. Le rapport du Giec 2022 pointait d’ailleurs l’importanée du castor dans nos milieux. Et les chercheurs Emily Fairfax et Chris jordan ont publié l’an passé un article fascinant et convaincant : ils assurent qu’un pan décisif du « plan d’action climat » pour lutter contre sécheresses, inondations et mégafeux aux États-Unis consiste en une alliance avec Je castor."

    –—

    Question : S’allier avec le peuple castor, vraiment ?

    Cela implique une métamorphose philosophique, puisque le propre de la modernité est d’avoir revendiqué pour les seuls humains le privilège d’aménager le territoire - parce que nous avons un gros cerveau ... Si des scientifiques très sérieux, bardés de diplômes et de savoirs, estiment aujourd’hui que la meilleure manière de guérir les rivières est de s’inspirer d’un animal dont le cerveau n’est pas plus gros qu’une .noix, c’est parce qu’il est notre aîné : il transforme les rivières, à leur bénéfice, depuis des millions d’années, quand nous n’avons commencé à les aménager que depuis quelques siècles. Et dans notre seul intérêt. Nous sommes en quelque sorte le jeune prodige de la biodiversité, persuadé, en Occident, de tout savoir. Or ce monde est telle~ent plus ancien que nous, et peuplé de puissances qui savent le guérir~ qu’il faut accepter de se libérer de nos préjugés narcissiques. Et de nous allier avec des forces non humaines.

    https://www.telerama.fr/debats-reportages/baptiste-morizot-philosophe-le-meilleur-ambassadeur-pour-activer-la-gueriso
    #castor #rivières

    • L’inexploré

      « Ce livre n’est pas un livre, c’est une carte. Et ce n’est pas une carte, c’est un atelier de carto­graphe, dans lequel, sous vos yeux, sont dessinées des ébauches de cartes. Et ce n’est pas un atelier, puisque nous sommes chaque fois sur le chemin : c’est le récit fait en direct des parcours d’exploration trébuchants d’un nouveau continent inexploré – qui n’est autre que la Terre vivante, mais qui a brusquement changé de #nature sous nos pieds. »

      Pour la première fois depuis l’avènement de la #modernité, la nature des êtres non humains nous échappe. À notre époque d’extinction et de crise climatique, nos relations aux êtres vivants sont déstabilisées.

      Nous sommes sortis de l’illusion moderne selon laquelle « la #science » aurait stabilisé nos relations au monde. Nous ne savons plus ce que veut dire « nature » et ce que veut dire « #politique ».

      Nous sommes entrés dans le temps de la #métamorphose, dans le temps mythique : ce temps, en-deçà du temps, dans lequel se renégocient nos relations au monde. Entre nature et politique, il nous faut avancer par petits pas errants en quête de l’entre-deux : le continent englouti.

      Cet espace de relations dont on avait occulté l’existence même et nié la possibilité, cet espace d’égards ajustés envers les vivants non humains.

      L’enjeu : recommencer ce monde.

      https://wildproject.org/livres/l-inexplore
      #livre

  • #Chomsky - #Foucault Debate on Power vs Justice (1971)

    A few clips of Noam Chomsky and Michel Foucault discussing justice, power, and the notion of human nature in their famous #1971 debate. This is a version of an upload from the previous channel. The translation is my own, although I referenced the published text (which by the way was edited by Foucault prior to publication, which is why there are various differences between the published transcript and the actual recording).

    https://www.youtube.com/watch?v=xpVQ3l5P0A4


    #vidéo #pouvoir #justice #Noam_Chomsky #Michel_Foucault #nature_humaine

  • Des « solutions fondées sur la #nature » dans un quartier de #grands_ensembles ?
    https://metropolitiques.eu/Des-solutions-fondees-sur-la-nature-dans-un-quartier-de-grands-ensem

    Dans le cadre de la rénovation des grands ensembles, des « solutions fondées sur la nature » sont proposées pour transformer les espaces libres. Philippe Bodénan et Béatrice Béchet ont étudié ces nouvelles méthodes de conception spatiale dans le quartier de #Nantes Nord. L’urbanisme paysager et écologique est aujourd’hui mobilisé dans les projets d’aménagement urbain (Clergeau 2020). Cette dynamique touche les quartiers d’habitat social, comme en témoigne le succès récent de l’appel à projet « Les quartiers #Terrains

    / grands ensembles, #urbanisme, #paysage, nature, Nantes

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_bodenan-bechet.pdf

  • Réensauvagement : comment nouer de nouvelles alliances ?
    https://www.socialter.fr/article/reensauvagement-alliance-et-protection-nature

    La déprise agricole et les initiatives de réensauvagement ouvrent des conflits entre usages paysans des terres et protection du monde sauvage, au point que cet antagonisme, qui découle directement de la séparation entre nature et culture, paraît parfois insoluble. Une troisième voie est pourtant possible : celle d’un réensauvagement revendiqué depuis les territoires, par des collectifs d’habitant·es, afin de constituer des espaces de vie sauvage dans les interstices d’une campagne paysanne revigorée.

    #terre #monde_paysan #nature