• Pourquoi détruit-on la planète ? Les dangers des explications pseudo-neuroscientifiques

    Des chercheurs en neurosciences et sociologie mettent en garde contre la thèse, qu’ils jugent scientifiquement infondée, selon laquelle une de nos #structures_cérébrales nous conditionnerait à surconsommer.

    Selon Thierry Ripoll et Sébastien Bohler, les ravages écologiques liés à la surconsommation des ressources planétaires seraient dus aux #comportements_individuels déterminés par notre cerveau. Une structure, le striatum, piloterait par l’intermédiaire d’une #molécule_neurochimique, la #dopamine, le désir de toujours plus, sans autolimitation, indiquaient-ils récemment dans un entretien au Monde.

    (#paywall)
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/07/07/pourquoi-detruit-on-la-planete-les-dangers-des-explications-pseudo-scientifi

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    Tribune longue :

    Dans un entretien croisé pour Le Monde, Thierry Ripoll et Sébastien Bohler présentent leur thèse commune, développée dans deux ouvrages récents et que Bohler avait résumée dans un ouvrage précédent sous le titre évocateur de « bug humain » : les ravages écologiques liés à la surconsommation des ressources planétaires seraient dus aux comportements individuels déterminés par la structure même du cerveau. Précisément, le dogme de la croissance viendrait du striatum. Selon lui, cette structure cérébrale piloterait par l’intermédiaire d’une molécule neurochimique, la dopamine, le désir de toujours plus, sans autolimitation. Ripoll reprend cette thèse à son compte, et il affirme que la décroissance économique, qu’il appelle de ses vœux pour limiter les catastrophes en cours, bute ainsi sur des limites psychobiologiques.

    Cette thèse est très forte et a des conséquences politiques très préoccupantes : la #nature_humaine, ou plus précisément notre #programmation_biologique, conditionnerait le champ des possibles concernant l’organisation socio-économique. Le modèle de croissance économique serait le seul compatible avec le #fonctionnement_cérébral humain. Cela disqualifie les projets politiques de #décroissance ou de stabilité basés sur la #délibération_démocratique. Cela déresponsabilise également les individus[i] : leur #comportement destructeur de l’#environnement n’est « pas de leur faute » mais « celle de leur #striatum ». Une conséquence logique peut être la nécessité de changer notre nature, ce qui évoque des perspectives transhumanistes, ou bien des mesures autoritaires pour contraindre à consommer moins, solution évoquée explicitement par les deux auteurs. Les neurosciences et la #psychologie_cognitive justifient-elles vraiment de telles perspectives ?

    Nous souhaitons ici solennellement informer les lectrices et les lecteurs de la totale absence de fondement scientifique de cette thèse, et les mettre en garde contre ses implications que nous jugeons dangereuses. Ce message s’adresse également à ces deux auteurs que nous estimons fourvoyés, sans préjuger de leur bonne foi. Nous ne doutons pas qu’ils soient sincèrement et fort justement préoccupés des désastres environnementaux mettant en danger les conditions d’une vie décente de l’humanité sur Terre, et qu’ils aient souhaité mobiliser leurs connaissances pour aider à trouver des solutions. Les arguments déployés sont cependant problématiques, en particulier ceux relevant des neurosciences, notre domaine principal de compétence.

    Tout d’abord, le striatum ne produit pas de #dopamine (il la reçoit), et la dopamine n’est pas l’#hormone_du_plaisir. Le neuroscientifique #Roy_Wise, qui formula cette hypothèse dans les années 70, reconnut lui-même « je ne crois plus que la quantité de plaisir ressentie est proportionnelle à la quantité de dopamine » en… 1997. L’absence de « fonction stop » du striatum pour lequel il faudrait toujours « augmenter les doses » est une invention de #Bohler (reprise sans recul par #Ripoll) en contresens avec les études scientifiques. Plus largement, la vision localisationniste du xixe siècle consistant à rattacher une fonction psychologique (le #plaisir, le #désir, l’#ingéniosité) à une structure cérébrale est bien sûr totalement obsolète. Le fonctionnement d’une aire cérébrale est donc rarement transposable en termes psychologiques, a fortiori sociologiques.

    Rien ne justifie non plus une opposition, invoquée par ces auteurs, entre une partie de #cerveau qui serait « récente » (et rationnelle) et une autre qui serait « archaïque » (et émotionnelle donc responsable de nos désirs, ou « instinctive », concept qui n’a pas de définition scientifique). Le striatum, le #système_dopaminergique et le #cortex_frontal, régions du cerveau présentes chez tous les mammifères, ont évolué de concert. Chez les primates, dont les humains, le #cortex_préfrontal a connu un développement et une complexification sans équivalent. Mais cette évolution du cortex préfrontal correspond aussi à l’accroissement de ses liens avec le reste du cerveau, dont le système dopaminergique et le striatum, qui se sont également complexifiés, formant de nouveaux réseaux fonctionnels. Le striatum archaïque est donc un #neuromythe.

    Plus généralement, les données neuroscientifiques ne défendent pas un #déterminisme des comportements humains par « le striatum » ou « la dopamine ». Ce que montrent les études actuelles en neurosciences, ce sont certaines relations entre des éléments de comportements isolés dans des conditions expérimentales simplifiées et contrôlées, chez l’humain ou d’autres animaux, et des mesures d’activités dans des circuits neuronaux, impliquant entre autres le striatum, la dopamine ou le cortex préfrontal. Le striatum autocrate, dont nous serions l’esclave, est donc aussi un neuromythe.

    Par ailleurs, Bohler et Ripoll font appel à une lecture psycho-évolutionniste simpliste, en fantasmant la vie des êtres humains au paléolithique et en supposant que les #gènes codant pour les structures du cerveau seraient adaptés à des conditions de vie « primitive », et pas à celles du monde moderne caractérisé par une surabondance de biens et de possibles[ii]. Il y a deux problèmes majeurs avec cette proposition. Tout d’abord, les liens entre les gènes qui sont soumis à la sélection naturelle, les structures cérébrales, et les #comportements_sociaux sont extrêmement complexes. Les #facteurs_génétiques et environnementaux sont tellement intriqués et à tous les stades de développement qu’il est impossible aujourd’hui d’isoler de façon fiable des #déterminismes_génétiques de comportements sociaux (et ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé). Poser la surconsommation actuelle comme sélectionnée par l’évolution, sans données génétiques, est une spéculation dévoyée de la #psychologie_évolutionniste. Le second problème concerne les très faibles connaissances des modes d’#organisation_sociale des peuples qui ont vécu dans la longue période du paléolithique. Il n’existe pas à notre connaissance de preuves d’invariants ou d’un mode dominant dans leur organisation sociale. Les affirmations évolutionnistes de Bohler et Ripoll n’ont donc pas de statut scientifique.

    Il est toujours problématique de privilégier un facteur principal pour rendre compte d’évolutions historiques, quel qu’il soit d’ailleurs, mais encore plus quand ce facteur n’existe pas. Les sciences humaines et sociales montrent la diversité des modèles d’organisation sociale qui ont existé sur Terre ainsi que les multiples déterminismes socio-historiques de la « grande accélération » caractéristique des sociétés modernes dopées aux énergies fossiles. Non, toutes les sociétés n’ont pas toujours été tournées vers le désir de toujours plus, vers le progrès et la croissance économique : on peut même argumenter que la « religion du #progrès » devient dominante dans les sociétés occidentales au cours du xixe siècle[iii], tandis que le modèle de la #croissance_économique (plutôt que la recherche d’un équilibre) n’émerge qu’autour de la seconde guerre mondiale[iv]. Invoquer la « #croissance » comme principe universel du vivant, comme le fait Ripoll, abuse du flou conceptuel de ce terme, car la croissance du PIB n’a rien à voir avec la croissance des plantes.

    Il peut certes sembler légitime d’interroger si le fonctionnement du cerveau a, au côté des multiples déterminismes sociohistoriques, une part de #responsabilité dans l’état de la planète. Mais la question est mal posée, l’activité de « milliards de striatum » et les phénomènes socioéconomiques ne constituant pas le même niveau d’analyse. Bohler et Ripoll ne proposent d’ailleurs pas d’explications au niveau cérébral, mais cherchent à légitimer une explication psychologique prétendument universelle (l’absence d’#autolimitation) par la #biologie. Leurs réflexions s’inscrivent donc dans une filiation ancienne qui cherche une explication simpliste aux comportements humains dans un #déterminisme_biologique, ce qu’on appelle une « #naturalisation » des #comportements. Un discours longtemps à la mode (et encore présent dans la psychologie populaire) invoquait par exemple le « #cerveau_reptilien » à l’origine de comportements archaïques et inadaptés, alors que cette pseudo-théorie proposée dans les années 60 a été invalidée quasiment dès son origine[v]. Le « striatum », la « dopamine », le « #système_de_récompense », ou le « #cerveau_rapide et le #cerveau_lent » sont en fait de nouvelles expressions qui racontent toujours à peu près la même histoire. Loin d’être subversive, cette focalisation sur des déterminismes individuels substitue la #panique_morale [vi] à la #réflexion_politique et ne peut mener, puisque nous serions « déterminés », qu’à l’#impuissance ou à l’#autoritarisme.

    Les erreurs des arguments développés par Bohler et Ripoll ont d’ores et déjà été soulignées à propos d’ouvrages précédents de Bohler[vii]. Nous souhaitons également rappeler qu’il existe un processus d’évaluation des productions scientifiques (y compris théoriques) certes imparfait mais qui a fait ses preuves : la revue par les pairs. Aucun de ces deux auteurs ne s’y est soumis pour avancer ces propositions[viii]. Il n’est pas sûr que notre rôle de scientifiques consiste à évaluer les approximations (et c’est un euphémisme) qui sont en continu publiées dans des livres ou dans la presse. Notre réaction présente est une exception justifiée par une usurpation des neurosciences, la gravité des enjeux écologiques dont ces auteurs prétendent traiter, ainsi que par la popularité grandissante que ces thèses semblent malheureusement rencontrer[ix].

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    Ce texte n’est pas issu des travaux de l’atelier d’écologie politique mais il résonne fortement avec d’autres travaux de l’atécopol. Il a été rédigé par Etienne Coutureau, chercheur CNRS en neurosciences (Bordeaux), Jean-Michel Hupé, chercheur CNRS en neurosciences et en écologie politique et membre de l’atécopol (Toulouse), Sébastien Lemerle, enseignant-chercheur en sociologie (Paris-Nanterre), Jérémie Naudé, chercheur CNRS en neurosciences (Montpellier) et Emmanuel Procyk, chercheur CNRS en neurosciences (Lyon).

    [i] Jean-Michel Hupé, Vanessa Lea, « Nature humaine. L’être humain est-il écocidaire par nature ? », dans Greenwashing : manuel pour dépolluer le débat public, Aurélien Berlan, Guillaume Carbou et Laure Teulières (coords.), Paris, Le Seuil, 2022, p. 150-156.

    [ii] Philippe Huneman, Hugh Desmond, Agathe Du Crest, « Du darwinisme en sciences humaines et sociales (1/2) », AOC, 15 décembre 2021.

    [iii] François Jarrige, Technocritiques, Paris, La Découverte, 2014.

    [iv] Timothy Mitchell, « Economentality : how the future entered government », Critical inquiry, 2014, vol. 40, p. 479-507. Karl Polanyi a par ailleurs montré comment l’économie de marché est une construction socio-historique : La Grande Transformation, Aux origines politiques et économiques de notre temps, Paris, Gallimard, (1944) 1983.

    [v] Sébastien Lemerle, Le cerveau reptilien. Sur la popularité d’une erreur scientifique, Paris, CNRS éditions, 2021.

    [vi] Jean-Michel Hupé, Jérôme Lamy, Arnaud Saint-Martin, « Effondrement sociologique ou la panique morale d’un sociologue », Politix, n° 134, 2021. Cet article témoigne également que Bohler et Ripoll ne sont pas les seuls intellectuels mobilisant les neurosciences de façon très contestable.

    [vii] Jérémie Naudé (2019), « Les problèmes avec la théorie du "bug humain", selon laquelle nos problème d’écologie viendraient d’un bout de cerveau, le striatum » ; Thibault Gardette (2020), « La faute à notre cerveau, vraiment ? Les erreurs du Bug humain de S. Bohler » ; Alexandre Gabert (2021), « Le cortex cingulaire peut-il vraiment "changer l’avenir de notre civilisation" ? », Cortex Mag, interview d’Emmanuel Procyk à propos de Sébastien Bohler, Où est le sens ?, Paris, Robert Laffont, 2020.

    [viii] Le bug humain de Sébastien Bohler (Paris, Robert Laffont, 2019) a certes obtenu « le Grand Prix du Livre sur le Cerveau » en 2020, décerné par la Revue Neurologique, une revue scientifique à comité de lecture. Ce prix récompense « un ouvrage traitant du cerveau à destination du grand public ». Les thèses de Bohler n’ont en revanche pas fait l’objet d’une expertise contradictoire par des spécialistes du domaine avant la publication de leurs propos, comme c’est la norme pour les travaux scientifiques, même théoriques.

    [ix] La thèse du bug humain est ainsi reprise dans des discours de vulgarisation d’autorité sur le changement climatique, comme dans la bande dessinée de Christophe Blain et Jean-Marc Jancovici, Le monde sans fin, Paris, Dargaud, 2021.

    https://blogs.mediapart.fr/atelier-decologie-politique-de-toulouse/blog/070722/pourquoi-detruit-la-planete-les-dangers-des-explications-pseudo-neur
    #neuro-science #neuroscience #critique #écologie #surconsommation #politisation #dépolitisation #politique

  • #Suisse : « Les effectifs de loups augmentent de manière exponentielle » Yann Amedro/vajo - RTS
    https://www.rts.ch/info/suisse/13283954-isabelle-germanier-les-effectifs-de-loups-augmentent-de-maniere-exponen

    Cet été, les attaques de loups sur les bovins se multiplient dans le Jura et les Alpes vaudoises. La relative paix entre le grand carnivore et les humains semble menacée, car le prédateur s’est en partie adapté à son environnement.

    La correspondante pour la Suisse romande du Groupe Loup Suisse, organisation s’engageant à faciliter la coexistence entre les humains et les grands carnivores indigènes dans le pays, Isabelle Germanier observe que les effectifs augmentent « de manière exponentielle ». En Suisse, les loups sont passés de 34 en 2015 à 180 en 2022.


    Les attaques de loups se multiplient dans le Jura : interview d’Isabelle Germanier / Le 12h30 / 4 min. / aujourd’hui à 12:34

    « Forcément, quand il y a plus de loups, il y a plus d’attaques », note Isabelle Germanier, mercredi dans le 12h30 de la RTS. Le journal 24 heures explique que le loup s’est adapté à son environnement, « sans quoi il aurait déjà été exterminé », explique-t-elle.

    Moins d’ovins dans le Jura vaudois
    « Il y a beaucoup moins d’ovins dans la région du Jura vaudois », cite-t-elle en exemple. « En voyant que les proies étaient beaucoup plus volumineuses, le loup a pris l’habitude de garder des jeunes des années précédentes pour avoir une meute beaucoup plus grande afin d’attaquer des proies plus importantes. On observe à l’est de l’Europe que les loups arrivent à tuer des bisons quand ils sont en meute. »

    Le canton de Vaud envisage donc d’abattre un des deux membres du couple géniteur de la meute du Marchairuz. « Le canton prévoit d’abattre le mâle, mais il se peut que ce soit la femelle qui mène les opérations. Les spécialistes sur place connaissent la meute, l’essentiel est de prélever le bon individu pour tenter de baisser la pression. Mais dans tous les cas, il n’y a aucune garantie de succès. On ne peut toutefois nier la souffrance des éleveurs et la situation actuelle ne fait que renforcer les extrémistes des deux côtés, ce qui est regrettable », expliquait il y a quelques jours le canton dans un communiqué.

    « On essaie des choses »
    Le nouveau conseiller d’Etat Vert Vassilis Venizelos avouait avoir fait « à contrecœur » la demande de régulation à l’Office fédéral de l’environnement.

    « On essaie des choses », déclare Isabelle Germanier. « Si on tire des jeunes, c’est surtout pour éviter une dispersion dans d’autres meutes des mauvais comportements que les jeunes loups ont appris comme le détournement des moyens de protection. Ce n’est pas pour essayer de diminuer les pertes sur le lieu même des attaques. »
    #loup #écologie #équilibre #nature #environnement #adaptation #animaux_domestiques #moutons #ovins #coexistence

    • En baie de Somme, des bébés phoques abandonnés à cause des touristes Allouville-Bellefosse (Seine-Maritime) et Saint-Valery-sur-Somme (Somme), reportage

      De plus en plus de touristes se rendent dans la baie de Somme. Les associations de protection de la nature s’inquiètent des conséquences de cet afflux sur l’écosystème, en particulier sur les colonies de phoques.
      Peut-on pâtir de sa mignonnerie ? Assurément, pense-t-on en plongeant son regard dans les grands yeux noirs des petits phoques veaux-marins (Phoca vitulina). Les voici étendus sur le carrelage délavé du centre de soins du Chene, à Allouville-Bellefosse (Seine-Maritime). Pelages humides, museaux fins et longues moustaches, Maloya, Pogo et Calypso sautillent gauchement en attendant leur repas.


      Pogo, jeune phoque recueilli par le Centre d’hébergement et d’étude sur la nature et l’environnement d’Allouville-Bellefosse. - © Tiphaine Blot / Reporterre

      Leurs cris s’intensifient à l’arrivée de leur soigneuse, Julia, les bras chargés d’une bouillie de poisson rosâtre. Revêtue d’une combinaison médicale, la jeune femme cale délicatement les petits phoques entre ses cuisses avant de les intuber pour leur faire ingurgiter la mixture. « Si on veut leur faire reprendre des forces, on n’a pas le choix, explique-t-elle. Ce ne sont pas des chiens, ils ne mangent pas dans une gamelle. Ce serait trop bien ! »


      Calypso, qui ne peut pas encore avaler de poissons entiers, est nourrie par sonde. © Tiphaine Blot / Reporterre

      En tout, huit petits phoques ont été recueillis par le centre depuis le début de l’été. Tous ont été abandonnés par leurs mères encore allaitantes, très probablement après avoir été dérangés par des touristes. « Par curiosité, les gens viennent voir les phoques de près quand ils se reposent sur le sable. Les mamans ont peur et fuient dans l’eau, tandis que les bébés restent sur place », raconte Julia. À leur arrivée au centre de soins, la plupart étaient à peine plus gros que des chats. Quelques-uns avaient encore leur cordon ombilical.

      « C’est désastreux, soupire une soigneuse, Louise. Certains touristes vont même jusqu’à les prendre dans leurs bras. Ça fait des orphelins. » Tous les petits ne survivent pas à cette séparation forcée. Deux jeunes recueillis par le centre après avoir été manipulés par des humains sont déjà morts cette année. « Il y en a un qui est parti dans mes bras », souffle Julia. Elle ironise : « Il faudrait qu’ils aient l’air plus féroce. Peut-être que l’on s’en approcherait moins. »


      « Il faudrait qu’ils aient l’air plus féroce. Peut-être que l’on s’en approcherait moins. » © Tiphaine Blot / Reporterre

      Les pensionnaires du Chene sont nés à 130 kilomètres de là, sur les côtes picardes de la baie de Somme (Hauts-de-France) : d’immenses étendues de sable cernées de salicorne, sans cesse dénudées et rhabillées par la mer. Le tourisme a commencé à se développer dans la région au cours des années 1980.

      Il représente aujourd’hui une véritable manne : plus de 2 millions de visiteurs arpentent chaque année ses plages et ses prés salés, générant plus de 2 000 emplois et 160 millions d’euros de revenus, selon les chiffres de Somme Tourisme. L’agence vante un patrimoine naturel « exceptionnel », pouvant être consommé « à tout moment de l’année », comme l’expliquait son directeur François Bergez aux Échos, en 2020.

      Boules à neige et porte-clés
      La colonie locale de phoques, qui regroupe environ 400 veaux-marins (Phoca vitulina) et 100 phoques gris (Halichoerus grypus), a grandement contribué à l’essor de cette industrie. À Saint-Valery-sur-Somme, d’où partent la plupart des expéditions « nature », les phocidés sont partout. Déclinés en boules à neige, en peluches ou en porte-clés, des bébés phoques au sourire malicieux et au regard farceur inondent les vitrines des buralistes et des marchands de souvenir.

      Jusque dans les toilettes des restaurants, des affiches promettent une expérience « unique » à la rencontre des mammifères marins. Sur les quais bondés, tous guettent l’animal, appareil photo en bandoulière. En mer, les conducteurs de bateaux touristiques se pressent devant les bancs de sable où se reposent les phocidés pour expliquer à leurs clients, micro en main, comment ils vivent.


      Une quinzaine de jeunes phoques en détresse sont recueillis chaque année par les associations. © Tiphaine Blot / Reporterre

      La situation agace autant qu’elle inquiète Patrick Thiery, président de l’association de protection de l’environnement Picardie Nature. « La Baie de Somme est quasiment présentée comme un parc animalier gratuit », regrette-t-il. Depuis que l’endroit a été labellisé « Grand Site de France », en 2011, les activités commerciales liées à la nature ont explosé dans les zones où vivent les oiseaux et les phoques. « Il y a des guides à pied, des trottinettes électriques, des fat bikes, des chevaux, des pirogues, des bateaux à moteur… Quand on additionne tout ça, on arrive à un cumul d’activité, à marée basse et à marée haute, pile au moment où ils se reproduisent. Il n’y a aucun répit. »

      Aucune étude d’incidence n’a été réalisée pour évaluer les effets cumulés de ces activités sur l’écosystème, regrette Patrick Thiery. Le ballet incessant d’êtres humains aux alentours des bancs de sable est pourtant susceptible de stresser la faune sauvage. Même s’il est interdit d’approcher les phoques à moins de 300 mètres, les bénévoles de Picardie Nature observent fréquemment des promeneurs s’arrêter pour les caresser ou prendre des selfies avec eux.

      Des dérangements aux lourdes conséquences
      « Les phoques sont capables d’apprendre ce qui peut être une source de dérangement ou non », signale Cécile Vincent, enseignante-chercheuse au Centre d’études biologiques de Chizé et spécialiste des phoques. Elle évoque l’exemple d’un site de reproduction anglais, situé juste à côté d’une piste de décollage d’avions de la Royal Air Force. « Il y a une pollution sonore énorme, mais les phoques s’y sont habitués, parce qu’ils savent que personne ne viendra les toucher. » En Baie de Somme, où les humains circulent librement, les phoques ne peuvent avoir cette certitude. Par peur, il arrive qu’ils se jettent à l’eau à leur approche.

      « Ce n’est pas bon pour eux pour des questions de thermorégulation, poursuit Cécile Vincent. S’ils le font une seule fois, ce n’est pas dramatique. Le problème est la répétition. Les phoques sont des animaux homéothermes. Ils vivent dans un environnement plus froid que leurs corps, qui doit rester à environ 37 °C. Sous l’eau, l’environnement est beaucoup plus froid, et la perte de chaleur est beaucoup plus importante que dans l’air. S’ils vont fréquemment dans l’eau pour fuir les dérangements, ils perdent de l’énergie. » Les mères risquent également de ne pas retrouver leurs petits à leur retour sur terre. Cela peut « clairement » faire baisser les effectifs, selon la chercheuse.


      Les phoques les plus autonomes sont nourris dans cette piscine. © Tiphaine Blot / Reporterre

      Pour le moment, précise-t-elle, la colonie se porte bien. Mais le tourisme s’ajoute à d’autres menaces liées aux activités humaines, comme le changement climatique, la diminution des stocks de poisson, ou encore les captures accidentelles de phoques par les pêcheurs. « On ne connaît pas les effets de ces impacts cumulés, souligne Cécile Vincent. Il faut avoir une approche prudente, sans forcément tout bloquer. »

      Chaque année, environ 15 phoques en détresse — soit 10 % des nouveaux-nés — sont recueillis par les bénévoles de Picardie Nature, puis placés au centre de soins du Chene ou de la Ligue de Protection des Animaux (LPA) de Calais. « Mais si on n’était pas là pour effectuer des patrouilles et prévenir les dérangements, ils seraient 30 ou 40 », estime Patrick Thiery.


      En plus des phoques, des oiseaux sont aussi recueillis par le Chene. © Tiphaine Blot / Reporterre

      Les phoques ne sont par ailleurs pas les seuls à pâtir de l’afflux de visiteurs. Le piétinement des passants peut endommager les plantes. Les oiseaux, dont certains nichent sur les plages, peuvent également être perturbés par les activités touristiques. « Quand il y a des vols de montgolfière à basse altitude, les brûleurs font un boucan du diable, et les oiseaux s’envolent », raconte Patrick Thiery.

      Le président de Picardie Nature dénonce un « déséquilibre flagrant » entre les revenus générés par l’exploitation touristique de l’écosystème et les moyens alloués à sa protection. « Toutes ces activités génèrent des centaines de milliers d’euros de chiffres d’affaires, tandis que nous, on rame pour organiser une surveillance estivale et trouver des gîtes pour loger nos bénévoles. »

      Chaque été, l’association se démène avec une petite dizaine de volontaires pour sensibiliser des centaines de milliers de touristes. « Ce n’est pas idéal. » Le centre de sauvegarde du Chene peine lui aussi à joindre les deux bouts. La prise en charge d’un jeune phoque coûte plus de 2 000 euros. « On est soutenus par les collectivités, mais pas autant que nous devrions l’être », estime Alain Beaufils, son responsable.

      « On subit les bons vouloirs des politiques et des financeurs »

      Le syndicat mixte Baie de Somme-Grand littoral picard, qui gère la réserve, plaide également un manque de moyens financiers et humains. Il ne dispose pour le moment que de deux gardes assermentés pour surveiller plusieurs milliers d’hectares. « On subit les bons vouloirs des politiques et des financeurs, confie Alexandre Quénu, la conservatrice de la réserve naturelle. Arriver à maintenir et justifier les postes de chacun, c’est un combat permanent. On serait plus confortables avec une ou deux personnes supplémentaires. »

      Patrick Thiery, de Picardie Nature, défend depuis plusieurs années le principe d’une écotaxe, qui serait prélevée auprès des entreprises touristiques, puis reversée à ceux qui protègent la réserve. Les discussions avec les gestionnaires de la réserve n’ont pour le moment pas abouti. Seules quelques avancées ont été réalisées dans le domaine de la communication. Somme Tourisme s’est engagée à ne plus utiliser d’images de phoques en gros plan dans ses supports, afin de ne pas donner l’impression aux visiteurs qu’il est possible de les approcher de près.

      L’agence essaie également de développer l’offre touristique dans les terres afin de réduire la pression sur le littoral. « Mais on ne peut pas obliger nos partenaires institutionnels et les prestataires privés à ne pas communiquer sur le phoque, précise Dorothée Maréchal, responsable du pôle développement de la performance. C’est plus vendeur qu’une plante, ils essaient forcément d’utiliser cette image-là. »


      Les phoques seront relâchés s’ils survivent jusqu’à atteindre 35 kilos. © Tiphaine Blot / Reporterre

      D’autres manières de cohabiter avec les phoques restent à inventer. Picardie Nature anime chaque année des points d’observation à la longue vue, grâce auxquelles les phocidés peuvent être observés sans être dérangés. Julia, du Chene, suggère d’interdire certaines plages au public lors de la période de reproduction des phoques. Une telle mesure semble encore loin. En attendant, les soigneurs réparent les pots cassés.

      Sur les bords de la piscine du Chene, Julia apprend à ses protégés à manger des poissons entiers. Salsa, Boogie et Hip semblent en bonne voie. Les petits phoques se trémoussent dans l’eau jusqu’aux jambes de la soigneuse, puis bondissent pour attraper les harengs qu’elle leur tend. S’ils survivent, ils seront relâchés à l’automne, lorsqu’ils auront atteint 35 kilos. D’ici là, les parkings se seront vidés. La baie résonnera d’autres bruits que de ceux des touristes.

      Notre reportage en images : Le lien https://reporterre.net/En-baie-de-Somme-des-bebes-phoques-abandonnes-a-cause-des-touristes

  • Lecture d’un extrait du livre « Journal de nage » de Chantal Thomas paru aux éditions du Seuil, collection Fiction & Cie, en 2022.

    http://liminaire.fr/radio-marelle/article/journal-de-nage-de-chantal-thomas

    Dans le journal de son été 2021, entre Nice et Paris, Chantal Thomas poursuit l’entreprise entamée en 2017 avec Souvenirs de la marée basse, portrait de sa mère en nageuse. Nager pour elle, c’était s’émanciper, s’éloigner, s’ouvrir au monde, se lâcher, s’abandonner, offrir son corps nu au plaisir. Chantal Thomas pratique la nage et non la natation, précision importante. « Tout ce qui n’est pas immergé avec moi, à l’instant, s’irréalise. » Elle éprouve toutes le sensations du plaisir de la nage, de la détente du corps dans une eau plutôt fraîche, au mois de juin. (...) #Radio_Marelle / #Écriture, #Langage, #Livre, #Lecture, #Art, #En_lisant_en_écrivant, #Mer, #Natation, #Podcast, #Voix, #Littérature, #Nature (...)

    http://liminaire.fr/IMG/mp4/en_lisant_journal_de_nage_chantal_thomas.mp4

    https://www.seuil.com/ouvrage/journal-de-nage-chantal-thomas/9782021504590

  • Mesurer l’environnement
    https://laviedesidees.fr/Mesurer-l-environnement.html

    L’environnement est devenu une préoccupation majeure, mais sa prise en compte dans des politiques économiques implique d’en proposer une forme de quantification - or, « mesurer » l’environnement soulève de difficiles questions techniques, mais aussi d’importants choix politiques et sociaux.

    #Économie #environnement #nature #dette
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20220524_environnement.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20220524_environnement.pdf

  • Ceci est une plante
    https://metropolitiques.eu/Ceci-est-une-plante.html

    Proposant une « histoire environnementale de l’art », Estelle Zhong Mengual tente de modifier notre culture visuelle des paysages ; elle scrute la présence d’êtres et de milieux vivants sur certains tableaux emblématiques de ce genre pictural. Selon les époques et donc les regards, une œuvre d’art n’est pas vue et interprétée de la même façon. Une #peinture de #paysage pourra être appréciée pour son esthétisme, commentée pour sa composition, analysée selon les motifs et les symboles, voire les messages #Commentaires

    / #arts, paysage, peinture, #écologie, #vivant

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_metzger.pdf

    • Une forêt ? Un paysage charmant. Un corbeau ? Un sinistre présage. Une rose ? L’être aimé. Le #monde_vivant est à la fois omniprésent dans notre culture et décidément absent. Car percevoir le vivant comme un décor, un symbole ou un support de nos émotions sont autant de manières de ne pas le voir. Et si nous apprenions à voir le vivant autrement ? Si nous entrions dans un monde réanimé, repeuplé par les points de vue d’autres êtres que nous ? Ce livre se propose d’équiper notre oeil pour saisir le vivant autour de nous comme foisonnant d’histoires immémoriales, de relations invisibles et de significations insoupçonnées. Sur le chemin de cette métamorphose, nous avons pour guides celles et ceux qui ont passé leur vie à apprendre à voir le vivant dans son abondance de signes et de sens : des artistes peintres et des femmes naturalistes du XIXe siècle anglais et américain. Le livre enquête sur leurs arts de l’attention, différents mais complémentaires, qui ont su tisser ensemble savoirs et sensibilité. À travers cette exploration, c’est une autre disponibilité au monde qui fait surface.
      Chaque jour est une occasion inouïe et renouvelée d’apprendre à voir.


      https://www.actes-sud.fr/catalogue/nature-et-environnement/apprendre-voir
      #livre #absence #nature #présence #regarde #peintres #art

  • The far-right and environmentalism overlap is bigger than you think — and growing

    At first glance, the modern environmental movement and the far-right movement – including anti-immigrant and white supremacist groups – might appear to be on opposing sides of the political ideology spectrum. But overlap does exist.

    Researchers say this intersection between the far-right and environmentalism is bigger than many people realize – and it’s growing.

    “As climate change kind of turns up the heat, there’s going to be all sorts of new kinds of political contestations around these issues,” Alex Amend said.

    Amend used to track hate groups at the Southern Poverty Law Center. These days he researches eco-fascism. He says once you start to look at this overlap, you find two big misconceptions.

    “One that the right is always a climate denialist movement. And two that environmental politics are always going to be left-leaning,” Amend said.

    Conservative leaders – from Rush Limbaugh to former President Donald Trump – have certainly denied climate change in the past.

    But today, a different argument is becoming more common on the conservative political fringe.
    When environmentalism and right-wing politics align

    On the podcast “The People’s Square,” a musician who goes by Stormking described his vision for a far-right reclamation of environmentalism.

    “Right-wing environmentalism in this country is mostly – especially in more modern times – an untried attack vector,” Stormking said. “And it has legs, in my opinion.”

    “Attack vector” is an apt choice of words because this ideology has been used in literal attacks.

    In El Paso, Texas, in 2019, a mass shooter killed more than 20 people and wounded more than 20 others. He told authorities he was targeting Mexicans. He also left behind a manifesto.

    “The decimation of the environment is creating a massive burden for future generations,” the shooter wrote. “If we can get rid of enough people, then our way of life can be more sustainable.”

    He titled that manifesto, “An Inconvenient Truth,” which was also the name of Al Gore’s Oscar-winning 2006 documentary about climate change.

    Anti-immigrant environmental arguments pop up in more official places too – like court filings.

    Last July, Arizona Attorney General Mark Brnovich filed a lawsuit against the federal government. He claimed that the Biden administration’s decision to stop building the border wall was a violation of the National Environmental Policy Act.

    "I wish people like, you know, the environmentalists cared half as much about human beings and what’s going on in Arizona as they do, or they supposedly do, about plant and wildlife, Brnovich said in an interview with KTAR News.

    Brnovich argued that because migrants leave trash in the desert, a border wall is needed to protect the environment.

    “We know that there’s information out there that says that every time someone crosses the border, they’re leaving between six and eight pounds of trash in the desert,” he said. “That trash is a threat to wildlife. It’s a threat to natural habitats.”

    Mainstream environmental organizations take the opposite view — that a wall will harm ecosystems on the border. A federal judge ultimately tossed out Brnovich’s case.

    Environmental politics are not always left-leaning

    This strain of anti-immigrant environmentalism may be growing today — but it isn’t new. And that brings up another misconception — that environmental politics are always left-leaning.

    The truth is, eco-fascism has a long history, both in the U.S. and in Europe. Blair Taylor is a researcher at the Institute for Social Ecology. He said even the Nazis saw themselves as environmentalists.

    “The idea that natural purity translates into racial or national purity – that was one that was very central to the Nazis’ environmental discourse of blood and soil,” Taylor said.

    In the 90s when Taylor started reading books about the environmental movement, he stumbled upon some ideas that seemed very wrong.

    “There is this earlier very nativist, exclusionary and racist history of environmental thought,” Taylor said. “It was very much based on this idea of nature as a violent competitive and ultimately very hierarchical domain where, you know, white Europeans were at the top. So that’s been rediscovered, I think, by the alt-right.”

    Taylor was kind of horrified to learn that in some ways, the environmental movement was founded on ideas of white supremacy.

    The word “ecology” was even coined by a German scientist, Ernst Haeckel, who also contributed to the Nazis’ ideas about a hierarchy of races. This history applies to the United States, too.

    The history of the environmental movement is colored by white supremacy

    Dorceta Taylor is a professor at Yale University and author of The Rise of the American Conservation Movement: Power, Privilege, and Environmental Protection.

    Taylor’s research helped reveal parts of American environmental history that had not been widely known.

    “We see a taking of Native American lands to turn into park spaces that are described as empty, untouched by human hands, pristine, to be protected,” Taylor said.

    “Environmental leaders are very, very at fault for setting up this narrative around, you know, untouched spaces. And to preserve them, Native people must be removed, the lands taken from them and put under federal or state #protection ... so this is where the language of preservation really crosses over into this narrative of #exclusion.”

    Taylor read the notes and diaries of early American environmentalists and learned that the movement to preserve natural spaces in the U.S. was partly motivated by a backlash against the racial mixing of American cities.

    “White elites, especially white male elites, wanted to leave the spaces where there was racial mixing,” she said. “And this discomfort around racially mixed neighborhoods infuses the discourse of those early conservation leaders.”

    Organizations are confronting their exclusionary pasts

    The connections between environmentalism and xenophobia in the U.S. are long and deep. In recent years, some prominent groups, including the Sierra Club, have begun to publicly confront their own exclusionary history.

    “We’re not just going to pretend that the problem’s not happening. We’re actively going to do the responsible thing and begin to address it,” said Hop Hopkins, the Sierra Club’s director of organizational transformation.

    The organization went through its own transformation. In the 20th century, the group embraced racist ideas that overpopulation was the root of environmental harm.

    In fact, in 1998 and again in 2004, anti-immigrant factions tried to stage a hostile takeover of the Sierra Club’s national board. They failed, but the organization learned a lesson from those experiences — you can’t just ignore these ideas or wish them away.

    “We need to be educating our base about these dystopian ideas and the scapegoating that’s being put upon Black, indigenous and people of color and working-class communities, such that they’re able to identify these messages that may sound like they’re environmental, but we need to be able to discern that they’re actually very racist,” Hopkins said.

    It’s common to come across people who say they believe in the environmental movement and the racial justice movement, but don’t believe the movements have anything to do with each other. That disbelief is why Hopkins said he does the work he does.

    That work goes beyond identifying the racism and bigotry in the environmental movement. It also means articulating a vision that can compete with eco-fascism. Because as climate change increases, more people will go looking for some narrative to address their fears of collapse, says Professor Emerita Betsy Hartmann of Hampshire College.

    “If you have this apocalyptic doomsday view of climate change, the far-right can use that doomsday view to its own strategic advantage,” Hartmann said.

    In that way, the threat of eco-fascism has something in common with climate change itself.

    The problem is visible now – and there is time to address it, but the longer people wait, the harder it’s going to be.

    https://www.npr.org/2022/04/01/1089990539/climate-change-politics?t=1649912681592

    #écologie #extrême_droite #environnementalisme #idéologie #idéologie_politique #éco-fasiscme #anti-migrants #migrations #wildlife #nature

    –—

    Cette phrase autour des #déchets laissés par les migrants sur leur chemin...

    Brnovich argued that because migrants leave trash in the desert, a border wall is needed to protect the environment.

    Rappelle celle-ci :
    Briançonnais : sur la route des migrants, des tas de #vêtements
    https://seenthis.net/messages/918606

  • Dans le Morbihan, la première « réserve de vagues » de France
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/04/13/dans-le-morbihan-la-premiere-reserve-de-vagues-de-france_6121892_3244.html

    La commune de Saint-Pierre-Quiberon reconnaît les vagues de la côte sauvage comme « un patrimoine unique et une ressource naturelle, sportive, socio-économique et culturelle » et veut les protéger.

    Mais les vagues seront-elles toujours là, inchangées, dans dix ans ? Cinquante ans ? Cent ans ? Etaient-elles d’ailleurs les mêmes il y a dix, cinquante ou cent ans ? « C’est un angle mort des politiques et des recherches environnementales, explique Grégoire Touron-Gardic, chercheur spécialisé dans les aires marines protégées à l’université de Portsmouth (Royaume-Uni). Les vagues ne sont pas du vivant, donc pas préservées au nom de la biodiversité, et sans existence juridique. Et, pourtant, elles sont du mouvant, apportent de l’oxygène et des sédiments pour la faune et la flore, s’inscrivent dans une culture, une économie, créent une attractivité. » Et, surtout, elles sont « uniques à ce territoire », précise le surfeur Erwan Simon, soulignant que « chaque vague a son identité, son ADN ».

    Ensemble, avec le géologue breton Frédéric Habasque, ils ont créé l’association France Hydrodiversité pour valoriser ce « bien commun méconnu », et ont porté devant le conseil municipal de la ville de Saint-Pierre-Quiberon leur idée : la création de la première « réserve de vagues » en France. Un « projet pilote », validé en février par la commune, dont l’objectif est de « préserver et promouvoir la richesse et la qualité des vagues ».

    Ce projet inédit « montre l’évolution des mentalités en matière d’environnement et la prise d’initiative des citoyens », souligne François Mandin, enseignant chercheur au Centre de droit maritime et océanique de l’université de Nantes. « Si, aujourd’hui, cette réserve n’a aucune base légale, elle peut lancer la discussion et, en cas d’acceptation sociale large, ouvrir la voie à une forme de reconnaissance d’existence pour les vagues », explique le spécialiste.

    Un besoin d’autant plus urgent pour France Hydrodiversité qu’il existe aussi « toutes les menaces que nous ne sommes pas encore capables de mesurer », rappelle le chercheur Grégoire Touron-Gardic. « Outre la pénurie de sable qui risque de s’accentuer, il y a évidemment l’inconnu des effets du réchauffement climatique sur les vagues », abonde l’océanographe Bruno Castelle. Le changement climatique fait en effet grimper la température et le niveau des océans, et intensifie les épisodes de vent fort et de houle.

    A Quiberon, pourtant classé Natura 2000 et labellisé depuis 2018 par le ministère de la transition écologique comme Grand Site de France, la conscience de cette fragilité « est derrière toute notre action politique et notre philosophie collective », explique l’édile Stéphanie Doyen. A quelques kilomètres de sa mairie, le trait de côte de l’isthme de Penthièvre, seule attache terrestre au continent, se fait grignoter chaque année par l’océan. Par grandes marées, la langue de roches et de sable ne fait plus que 22 mètres de large. « Ici, plus qu’ailleurs, on sait ce qu’on risque de perdre en ne protégeant pas ce qu’on a », conclut l’élue.

    #Communs #Nature #Vagues #Non-humains

  • La planète au prétoire
    https://laviedesidees.fr/Diane-Roman-La-cause-des-droits-Ecologie.html

    À propos de : Diane Roman, La cause des droits. Écologie, progrès social et droits humains, Dalloz, 2022. #droit à un environnement sain, droits de la #nature ou des animaux non humains : les droits environnementaux peuvent-ils servir la cause de l’écologie ? La juriste Diane Roman analyse les voies de concrétisation juridictionnelle de ces nouveaux droits et met au jour leurs avancées, et leurs limites.

    #International
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20220406_planete.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20220406_planete.pdf

  • #BALLAST • Discussion avec #Paul_Guillibert : vers un « #communisme_du_vivant » ?
    https://www.revue-ballast.fr/discussion-avec-paul-guillibert-vers-un-communisme-du-vivant

    Vous appe­lez à un « com­mu­nisme du vivant ». Est-ce vrai­ment dif­fé­rent de l’#écosocialisme ?

    Il faut com­men­cer par noter les conti­nui­tés. On pour­rait dire, de manière très géné­rale, que les éco­so­cia­lismes dési­gnent les cou­rants de pen­sée qui font du capi­ta­lisme la cause prin­ci­pale de la catas­trophe envi­ron­ne­men­tale et des pro­jets socia­listes sa solu­tion hégé­mo­nique. Comme son nom l’indique, il s’agit de l’inscription dans la tra­di­tion des poli­tiques d’émancipation sociale du XIXe siècle. À cet égard, le terme d’écosocialisme recoupe des tra­di­tions, des cou­rants et des pra­tiques très diverses qui vont de l’écologie sociale de Murray Bookchin à l’écosocialisme mar­xiste de Michael Löwy ou Daniel Tanuro. Mon tra­vail s’inscrit évi­dem­ment dans cette der­nière tra­di­tion. Mais le « com­mu­nisme du vivant » est une spé­ci­fi­ca­tion de l’écosocialisme. Je crois que la tra­di­tion mar­xiste gagne­rait à reven­di­quer plus expli­ci­te­ment l’horizon du com­mu­nisme. Ceci dit, il existe trois inflexions impor­tantes. La pre­mière tient à l’importance qu’on accorde aux muta­tions cos­mo­lo­giques ou aux réflexions onto­lo­giques sur la nature. En par­lant de com­mu­nisme du vivant, je prends comme point de départ l’idée que nos manières de per­ce­voir le monde sont en train de se modi­fier peu à peu. Les caté­go­ries qui nous per­mettent d’identifier les êtres poli­tiques et leur place dans l’espace des dis­cours subissent de pro­fondes trans­for­ma­tions sous l’effet du chan­ge­ment cli­ma­tique, des luttes éco­lo­gistes et des hybri­da­tions post­co­lo­niales. Le com­mu­nisme du vivant élar­git donc la pers­pec­tive de l’écosocialisme en s’interrogeant sur nos modes d’identification de la nature et donc sur la com­po­si­tion éco­lo­gique des sub­jec­ti­vi­tés politiques.

    La deuxième diver­gence tient à l’idée qu’on retrouve chez John Bellamy Foster ou Paul Burkett, par exemple, selon laquelle la crise éco­lo­gique est une consé­quence de plus à mettre au compte du capi­ta­lisme — sans que cela change grand-chose à notre com­pré­hen­sion du capi­ta­lisme lui-même. Le capi­ta­lisme est tou­jours défi­ni comme un sys­tème éco­no­mique fon­dé sur la vente de mar­chan­dises, pour le pro­fit, par des tra­vailleurs humains sala­riés, c’est-à-dire dépos­sé­dés de leurs condi­tions de repro­duc­tion. À son compte, il fau­drait donc ajou­ter une consé­quence néga­tive de plus : la des­truc­tion de la nature, la per­tur­ba­tion des milieux et des éco­sys­tèmes. Il me semble qu’il faut plu­tôt, sui­vant des auteurs comme Andreas Malm ou Jason W. Moore, redé­fi­nir le capi­ta­lisme à par­tir de son rap­port aux natures qu’il trans­forme, à son régime éco­lo­gique. Ceci per­met d’avoir une théo­rie renou­ve­lée de l’historicité du capitalisme.

    • La « nature » n’est donc jamais qu’une codification culturelle du réel parmi d’autres, mais elle peut permettre sous certaines conditions de désigner adéquatement un type de réalités et d’autoriser des traductions conformes dans d’autres codifications culturelles. Les conditions d’apparition de la nature sont toujours culturellement situées. Parler de l’histoire sociale de la nature revient à défendre la coappartenance des pratiques humaines et de leur condition matérielle objective. Les forêts ravagées de l’Oregon où poussent des champignons Matsutsake en sont un bon exemple. Comme l’a montré l’anthropologue Anna Tsing dans Le Champignon de la fin du monde, c’est dans des forêts exploitées puis abandonnées que ces champignons qui ont une très forte valeur ajoutée sur le marché mondial se développent. Pour qu’ils poussent, il faut donc à la fois une histoire autonome (les effets de la mychorization) et une histoire hétéronome ou sociale de la nature (l’exploitation puis l’abandon des écosystèmes). Anna Tsing propose de nommer cette nature qui surgit de manière autonome dans les ruines du capitalisme, après les dégradations humaines des écosystèmes, la « troisième nature ». Ce concept permet d’identifier le résultat historique des symbioses opérées par des agents non-humains dans des contextes de transformation anthropique avancée. Dans des écosystèmes qu’on aurait pu croire définitivement appauvris par l’extractivisme ressurgissent d’anciennes et de nouvelles espèces. Il existe donc différents modes d’êtres de la nature selon les rapports qu’elle entretient à l’histoire du capital : nature sauvage et libre, nature exploitée et transformée par le capital, nature réensauvagée par la puissance d’engendrement des espèces qui la composent.

      #nature #naturalisme #Histoire #multinaturalisme #sciences_sociales #sympoïèse

  • #Dictionnaire encyclopédique de la #diversité_biologique et de la #conservation de la #nature 2022

    Cette huitième édition, consultable et téléchargeable librement en ligne constitue un travail de compilation et de réécriture, dans un langage simple, de définitions de termes utilisés dans les domaines de la diversité biologique, de la conservation de la Nature et de la gestion des sites naturels bénéficiant d’une protection. Ce sont ainsi plus de 5000 définitions qui s’offrent à l’étudiant, au gestionnaire d’espaces naturels mais aussi au décideur et à l’enseignant de biologie-géologie.

    L’objectif poursuivi est de permettre à chacun de disposer les éléments de base pour comprendre la définition d’un terme, d’un concept, et d’ouvrir sa curiosité pour aller rechercher ailleurs les compléments qui peuvent lui être utile. Disposer de ce document permet de disposer rapidement d’une définition qui permet de comprendre un texte. Cela est d’autant plus utile que pratiquement tous les mots sont donnés avec leur version en anglais.

    https://www.laccreteil.fr/spip.php?article504
    #biodiversité

  • L’honneur perdu de la force hydraulique

    L’#énergie_hydraulique constitue l’épine dorsale historique de l’#approvisionnement en #électricité de la #Suisse. Et ce serait encore plus vrai aujourd’hui, dans le contexte de la #transition_énergétique. Mais celle-ci doit d’abord redorer son #image qui s’est ternie au cours des dernières décennies.

    Est-ce le sol étroit situé sous nos pieds qui tangue sous l’effet du vent, ou est-ce que ce sont les #montagnes alentour qui bougent ? Lorsqu’on traverse, saisi par le vertige, le pont suspendu et venteux tendu à 100 mètres d’altitude au-dessus de l’eau verte du Trift, dans l’Oberland bernois, on ne sait plus très bien ce qui est fixe ou en mouvement.

    Le pont du Trift se trouve au-dessus d’Innertkirchen (BE), dans une vallée latérale à 1700 mètres d’altitude, au cœur d’une des contrées montagneuses les plus paisibles de Suisse. Si l’on ose s’arrêter pendant la traversée de ce pont de 170 mètres de long, on aperçoit un cirque sauvage ruisselant d’eau et, tout en haut, les vestiges de l’ancien grand glacier du Trift. Cet amphithéâtre naturel est le décor de la dramaturgie conflictuelle qui se joue autour de l’exploitation de la force hydraulique.

    Apparition d’une cuvette

    Le réchauffement climatique a fait fondre à toute allure le glacier du Trift, qui recouvrait auparavant toute la cuvette. La gorge ainsi apparue mettait en danger l’ascension vers la cabane du Club Alpin Suisse, raison pour laquelle on a construit le pont suspendu en 2005. Mais le recul du glacier a également mis à nu un paysage de montagne vierge, rare et précieux.

    Ce « nouveau » bassin glaciaire éveille des convoitises. L’entreprise d’#hydroélectricité locale #KWO aimerait y construire un #barrage de 177 mètres de haut et créer ainsi un #bassin_de_retenue qui permettrait de fournir de l’électricité à près de 30 000 ménages.

    Cela pose un dilemme : KWO veut produire de l’électricité sans CO2, ce qui est indispensable pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais sacrifie pour ce faire une #nature intacte. C’est pourquoi une organisation de #protection_de_la_nature, petite mais tenace, bloque la construction du barrage-réservoir par des recours, tout en sachant que la Suisse fera sinon appel à des centrales à gaz très polluantes pour répondre à une éventuelle pénurie d’électricité. Ce qui menacera à son tour l’objectif de freiner le réchauffement climatique.

    On dirait qu’aucune argumentation ne permet de sortir de l’#impasse. Comment en est-on arrivé au point où l’énergie hydraulique, qui fut un jour le gage de pureté du « château d’eau de l’Europe », comme la Suisse aime à se présenter, doit se battre pour redorer son blason de source d’énergie écologique ?

    Moteur de la haute conjoncture

    La Suisse ne possédant pas de charbon, l’énergie hydraulique a toujours fait partie de l’équipement de base de l’économie énergétique. Mais elle est réellement entrée dans l’ADN du pays pendant la phase de haute conjoncture qui a suivi la Seconde Guerre mondiale. À un rythme frénétique, on a meublé les vallées alpines de barrages géants, et les #lacs_de_retenue ainsi créés ont permis de compter sur un approvisionnement en électricité stable, qui est devenu l’épine dorsale de la croissance économique.

    Grâce à ces constructions audacieuses dans des régions montagneuses difficiles d’accès, le petit pays alpin s’est offert une bonne dose d’#indépendance_énergétique. En 1970, avant que les premières centrales nucléaires ne soient mises en service, environ 90 % de l’électricité suisse était issue de la force hydraulique.

    Dans le boom des années 1970, les excursions familiales avaient leurs classiques : on prenait la voiture pour se rendre en Valais, à Sion par exemple, avant de monter au Val d’Hérémence pour admirer l’impressionnant barrage de la Grande Dixence. On éprouvait une sensation étrange lorsqu’on se tenait au pied de ce mur de 285 mètres, qui est aujourd’hui encore la plus haute construction de Suisse. Son ventre de béton pèse 15 millions de tonnes, davantage que les pyramides de Khéops, et c’est ce poids inouï qui lui permet de retenir le lac qui s’étend sur des kilomètres. Que se passerait-il s’il lâchait ?

    La gloire de l’énergie hydraulique a été alimentée par d’illustres ingénieurs, qui ont fait de la construction de barrages une discipline de haut niveau. Le Tessinois Giovanni Lombardi, par exemple (père de Filippo Lombardi, politicien du Centre et président de l’Organisation des Suisses de l’étranger), s’est fait un nom en 1965 avec l’élégant barrage-voûte de la Verzasca, dont la finesse a établi de nouveaux standards. Quand James Bond, dans la scène d’ouverture du film « Goldeneye », sorti en 1995, effectue un saut à l’élastique du haut du barrage, celui-ci devient une véritable icône. Giovanni Lombardi, qui a construit plus tard le tunnel routier du Gothard, est resté jusqu’à sa mort en 2017 une référence en matière d’édifices spectaculaires.

    La #redevance_hydraulique, ciment national

    La force hydraulique a consolidé non seulement le #mythe patriotique, mais aussi, de manière plus discrète, la #cohésion_nationale. Car l’eau stockée rapporte beaucoup d’#argent à la #montagne : les communes abritant les centrales électriques touchent des redevances hydrauliques pour l’exploitation de leur ressource, des sommes qui atteignent près d’un demi-milliard de francs par an.

    On peut voir ces redevances comme des transferts de fonds du Plateau économiquement fort vers les régions de montagne, qui peuvent ainsi investir dans leurs #infrastructures et lutter contre l’#exode_rural. Le Val Bregaglia, dans les Grisons, illustre bien la manière dont l’hydroélectricité soude la Suisse et comble le fossé ville-campagne : l’entreprise électrique #EKZ, à Zurich, qui a construit le barrage d’Albigna dans les années 1950, est jusqu’à ce jour l’un des plus grands employeurs de la vallée.

    Violents réflexes de rejet

    Cependant, l’exaltation mythique de l’énergie hydraulique fait parfois oublier que son extension a déclenché, très tôt déjà, de violents réflexes de #rejet au niveau local. Tout le monde se souvient du village grison de #Marmorera, au col du Julier, qui s’est résigné à être inondé par le lac du barrage du même nom en 1954, après plusieurs procédures d’#expropriation.

    « Des filiales des centrales nucléaires dans les #Alpes »

    Pour comprendre pourquoi l’énergie hydraulique a perdu son aura, l’année clé est toutefois 1986. Après des années de combat, les forces motrices #NOK ont enterré leur projet de noyer la plaine de la #Greina entre les Grisons et le Tessin pour en faire un lac de retenue. Épaulée par l’#opposition locale, une coalition de défenseurs de la nature et du #paysage issus de toute la Suisse, critiques à l’égard de la croissance, a alors réussi à mettre ce haut plateau isolé à l’ordre du jour de la politique nationale.

    La Greina est devenue le symbole de la critique écologique à l’égard du circuit de #profit de l’#hydroélectricité qui s’est liée avec une #énergie_nucléaire controversée. Le principe critiqué fonctionne ainsi : meilleur marché, l’énergie atomique non utilisée aux heures creuses est utilisée pour pomper de l’eau dans les lacs de retenue. Ainsi, les exploitants des centrales peuvent produire de l’électricité à un prix élevé durant les pics de demande et maximiser leurs gains. Axées sur le profit, ces « filiales des centrales nucléaires dans les Alpes », comme les surnomment leurs opposants, justifient-elles le sacrifice des derniers paysages naturels vierges ?

    Les limites de la croissance ?

    C’est sur cette question existentielle que s’écharpent partisans et opposants de l’extension de l’hydroélectricité depuis plus de 30 ans. De temps à autre, comme lors de la tentative – pour l’heure vaine – de réhausser le barrage du Grimsel, le conflit se poursuit jusque devant le Tribunal fédéral.

    D’après l’organisation de défense de l’environnement WWF, 95 % du potentiel de l’énergie hydraulique utilisable est déjà exploitée en Suisse. Bien que la Confédération impose aux acteurs du secteur des conditions écologiques plus strictes sous la forme de débits résiduels, le WWF estime que les limites sont « dépassées depuis longtemps » : 60 % des espèces de #poissons et d’#écrevisses locales ont déjà disparu ou sont menacées d’#extinction. Malgré cela, des centaines d’extensions ou de constructions de centrales hydroélectriques, souvent de petite taille, sont prévues. La plus grande, et ainsi la plus contestée, est celle qui doit pousser sur le terrain libéré par le recul du glacier du #Trift.

    Une pression accrue sur les performances

    Par rapport à l’époque de la Greina, la situation est encore plus conflictuelle. Deux nouvelles problématiques sont apparues. D’une part, le #réchauffement_climatique et la fonte des glaciers font que les débits d’eau les plus élevés se déplacent de l’été vers le printemps. D’autre part, après la catastrophe de Fukushima, la décision politique prise par la Suisse de débrancher petit à petit ses centrales nucléaires, de les remplacer par des sources d’énergie renouvelable et de contribuer ainsi à l’objectif de zéro émission de gaz à effet de serre accroît la pression sur les performances de l’énergie hydraulique.

    Est-il possible de tirer encore davantage de la force hydraulique, qui assure actuellement près de 60 % de la production d’électricité en Suisse, sans trahir les exigences écologiques minimales ? « En principe, oui », déclare Rolf Weingartner, professeur émérite d’hydrologie à l’université de Berne. Il décompose les différentes parties du problème et les réassemble pour résumer sobrement ce débat émotionnel.

    L’énergie hydraulique, nouveau service public ?

    Comme l’énergie hydraulique produit de l’électricité presque sans CO2, elle reste une source d’approvisionnement indispensable pour éviter les pénuries, surtout en hiver, quand les installations solaires, par exemple, sont moins productives. En même temps, le réchauffement climatique montre l’importance des lacs de barrage sous un jour nouveau, note Rolf Weingartner. Car du point de vue hydrologique, la fonte des glaciers fait que les réservoirs d’eau qui assuraient de hauts débits surtout pendant les six mois de l’été disparaîtront à l’avenir. Par conséquent, on manquera d’eau à la belle saison.

    Dans l’ensemble, les débits d’eau seront toujours aussi importants sur l’année entière. Mais comme les glaciers n’assureront plus leur rôle de réservoir et comme l’effet de la fonte des neiges diminuera, les débits se répartiront moins bien sur l’année. « Cela signifie, conclut Rolf Weingartner, que nous devrons remplacer, dans les Alpes, les réservoirs naturels par des artificiels. » En d’autres termes, les lacs de retenue existants se doteront d’une fonction supplémentaire pour la gestion durable de l’eau à l’heure du changement climatique, en alimentant par exemple l’irrigation agricole pendant les mois chauds et secs.

    Par ailleurs, on installe parfois sur les barrages, comme celui de Muttsee à Glaris, des installations photovoltaïques qui, situées au-delà de la limite du brouillard, produisent de l’électricité toute l’année. Face à cette nouvelle multifonctionnalité, Rolf Weingartner considère l’énergie hydraulique comme « un service public pour la production d’énergie, mais aussi pour la couverture durable des besoins en eau, ce qui inclut une utilisation écologiquement responsable des eaux résiduelles ». Ainsi, souligne-t-il, l’affrontement entre les intérêts écologiques et économiques qui a lieu à chaque nouveau projet de barrage est un exercice peu productif.

    Le spécialiste plaide pour une nouvelle approche globale, qui s’impose aussi parce que le réchauffement climatique fera apparaître dans les Alpes, après le recul des glaciers, plus de 1000 nouveaux lacs qui auront un potentiel pour la gestion de l’eau. « Nous devrions définir des zones de priorité », note Rolf Weingartner. C’est-à-dire diviser, sous la houlette de la Confédération, l’espace alpin en différentes zones où seraient prioritaires la production d’énergie, l’écologie, le tourisme ou l’agriculture. Ainsi, on dénouerait l’enchevêtrement spatial des intérêts et l’on préviendrait les conflits.

    Rolf Weingartner est conscient que sa vision pacificatrice de la gestion de l’eau a peu de chances de trouver sa place dans la realpolitik suisse. Pour l’instant. Mais si la Suisse reste un pays où la consommation d’électricité augmente inexorablement, elle devra toutefois y songer.

    L’électricité manquera-t-elle en Suisse ?

    La question de savoir s’il y aura assez d’électricité à l’avenir agite en ce moment la Suisse. La demande va, semble-t-il, inexorablement continuer à croître : le groupe énergétique Axpo, prévoit ainsi une hausse de 30 % de la demande d’électricité d’ici 2050.

    Il est possible que la « #transition_énergétique », soit l’abandon simultané de l’énergie nucléaire et des sources d’énergie fossile, stimule la #croissance de la demande. Le remplacement des chaudières à mazout par des pompes à chaleur et des voitures à essence par des électriques feront baisser les émissions de CO2, mais augmenter la consommation d’électricité. Dans quelle mesure les gains en #efficience et les changements de comportement freineront-ils la demande ? Difficile à prévoir.

    Une nouvelle étude de l’Office fédéral de l’énergie montre que dès 2025, de brèves pénuries d’électricité seront à craindre en hiver. En abandonnant les négociations sur un accord-cadre avec l’UE, le Conseil fédéral a encore aggravé la situation. En conséquence, l’UE rejette l’accord sur l’électricité déjà négocié, ce qui compliquera la tâche de la Suisse, dans l’état actuel des choses, pour s’approvisionner sur le marché européen de l’électricité en cas d’urgence.

    https://www.swisscommunity.org/fr/nouvelles-et-medias/revue-suisse/article/lhonneur-perdu-de-la-force-hydraulique

    #hydraulique #énergie #énergie_hydroélectrique #changement_climatique #extractivisme #écologie #faune

  • #israel Boisement au Neguev : des centaines de Bédouins affrontent la police Emanuel Fabian et Times of Israel - 13 Janvier 2022
    https://fr.timesofisrael.com/boisement-au-neguev-des-centaines-de-bedouins-affrontent-la-police

    Des manifestants bloquent une autoroute ; les policiers répondent avec des gaz lacrymogènes, des grenades assourdissantes ; 3 hospitalisés, 13 arrestations au 3e jour


    Des manifestants bédouins et des forces israéliennes s’affrontent lors d’une manifestation dans le village de Sawe al-Atrash, dans le sud d’Israël, dans le désert du Neguev, contre un projet de boisement du Fonds national juif (FNJ), le 13 janvier 2022. (Crédit : Menahem KAHANA / AFP)


    Des centaines de manifestants bédouins ont affronté la police jeudi après-midi pour la troisième journée consécutive au sujet d’un projet de boisement controversé dans le désert du Neguev, malgré des informations indiquant que le gouvernement était à la recherche d’un compromis.

    Les manifestants ont bloqué l’autoroute Route 31 située près du village méridional de Sawe al-Atrash, et certains ont lancé des pierres sur les forces de l’ordre, selon la police.

    Une vidéo publiée en ligne montrait des agents en train d’utiliser des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes pour disperser les participants.

    Au moins 12 manifestants auraient été blessés lors des heurts. Trois d’entre eux ont dû être hospitalisés à l’hôpital Soroka de Beer Sheva.
    . . . . . .
    Un reportage du radiodiffuseur public Kan indiquait mercredi que le gouvernement serait en train d’élaborer un plan global destiné à reconnaître certains villages non reconnus.

    Selon Kan, qui a cité des sources anonymes proches du dossier, un plan « sans précédent » devant être avancé par le gouvernement comprendrait la reconnaissance de 10 à 12 villages bédouins qui sont actuellement considérés comme illégaux. Le plan sera accéléré en raison de la poursuite des émeutes et les négociations devraient commencer ce jeudi, selon le reportage.


    La police israélienne détient un homme alors que des Bédouins protestent dans le désert du Néguev contre un projet de plantation du Fonds national juif (JNF), le 12 janvier 2022. (Crédit : AHMAD GHARABLI / AFP)

    Le reportage indique que les plantations d’arbres prévues dans les zones les plus litigieuses – où vit le clan bédouin al-Atrash – ne reprendront pas la semaine prochaine afin de donner une chance aux négociations. La plantation dans d’autres zones, cependant, devait se dérouler comme prévu.

    Le boisement et les violents affrontements avec la police qui ont suivi menacent aussi de faire tomber l’actuelle coalition hétéroclite, le parti islamiste Raam ayant promis de boycotter les votes en session plénière tant que l’opération de boisement se poursuivrait dans le Neguev, où se trouve le plus grand soutien électoral de Raam.

    « Nous n’avons pas le droit d’exister sans le Neguev », a déclaré le chef de Raam, Mansour Abbas, au micro de la Vingt-troisième chaîne mercredi. « Nous souffrons chaque jour pour être partenaires de la coalition ».

    Plus de 250 000 Bédouins vivent dans le désert du Neguev, et une partie d’entre eux sont installés de longue date dans des villages non reconnus par l’Etat hébreu.

    Ce projet, dénoncent-ils, revient à une prise de contrôle par le gouvernement de terres qu’ils estiment être les leurs, et constitue donc un obstacle à leur lutte pour une reconnaissance officielle de leurs villages par l’Etat.

    Des manifestants bédouins et des forces israéliennes s’affrontent lors d’une manifestation dans le village de Sawe al-Atrash, dans le sud d’Israël, dans le désert du Neguev, contre un projet de boisement du Fonds national juif (FNJ), le 13 janvier 2022. (Crédit : Menahem KAHANA / AFP)
    Des manifestants bédouins et des forces israéliennes s’affrontent lors d’une manifestation dans le village de Sawe al-Atrash, dans le sud d’Israël, dans le désert du Neguev, contre un projet de boisement du Fonds national juif (FNJ), le 13 janvier 2022. (Crédit : Menahem KAHANA / AFP)

    Des centaines de manifestants bédouins ont affronté la police jeudi après-midi pour la troisième journée consécutive au sujet d’un projet de boisement controversé dans le désert du Neguev, malgré des informations indiquant que le gouvernement était à la recherche d’un compromis.

    Les manifestants ont bloqué l’autoroute Route 31 située près du village méridional de Sawe al-Atrash, et certains ont lancé des pierres sur les forces de l’ordre, selon la police.

    Une vidéo publiée en ligne montrait des agents en train d’utiliser des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes pour disperser les participants.

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    Au moins 12 manifestants auraient été blessés lors des heurts. Trois d’entre eux ont dû être hospitalisés à l’hôpital Soroka de Beer Sheva.

    شاهد| لحظة قمع الاحتلال تظاهرة في النقب المحتل، نظمها الفلسطينيون رفضًا لمحاولات السيطرة على أراضيهم.#انقذوا_النقب pic.twitter.com/taEK0Qwvjg

    — المقدسي للإعلام (@AlmakdesyMedia) January 13, 2022

    La police a déclaré que 13 personnes avaient été arrêtées lors des heurts de jeudi.

    La police a ajouté qu’en raison de la manifestation, l’autoroute était restée fermée de Shoket Junction à Tel Arad Junction. « Nous encouragerons le droit à manifester tant que ça sera fait conformément à la loi, et nous agirons avec une tolérance zéro à l’encontre des troubles », lit-on dans le communiqué de la police.

    Un reportage du radiodiffuseur public Kan indiquait mercredi que le gouvernement serait en train d’élaborer un plan global destiné à reconnaître certains villages non reconnus.

    Selon Kan, qui a cité des sources anonymes proches du dossier, un plan « sans précédent » devant être avancé par le gouvernement comprendrait la reconnaissance de 10 à 12 villages bédouins qui sont actuellement considérés comme illégaux. Le plan sera accéléré en raison de la poursuite des émeutes et les négociations devraient commencer ce jeudi, selon le reportage.
    La police israélienne détient un homme alors que des Bédouins protestent dans le désert du Néguev contre un projet de plantation du Fonds national juif (JNF), le 12 janvier 2022. (Crédit : AHMAD GHARABLI / AFP)

    Le reportage indique que les plantations d’arbres prévues dans les zones les plus litigieuses – où vit le clan bédouin al-Atrash – ne reprendront pas la semaine prochaine afin de donner une chance aux négociations. La plantation dans d’autres zones, cependant, devait se dérouler comme prévu.

    Le ministre de la Protection sociale, Meir Cohen (Kakhol lavan), l’homme de référence du gouvernement en ce qui concerne la légalisation des villages bédouins non reconnus, avait déclaré mercredi avoir réussi à négocier un accord entre les parties afin de tenir des négociations à partir de ce jeudi pour trouver un compromis sur la question.

    La police a déclaré jeudi matin que 21 émeutiers avaient été arrêtés pendant la nuit à Tel Sheva, Segev Shalom et Rahat. La nuit précédente, 18 personnes avaient été arrêtées.

    Le boisement et les violents affrontements avec la police qui ont suivi menacent aussi de faire tomber l’actuelle coalition hétéroclite, le parti islamiste Raam ayant promis de boycotter les votes en session plénière tant que l’opération de boisement se poursuivrait dans le Neguev, où se trouve le plus grand soutien électoral de Raam.

    « Nous n’avons pas le droit d’exister sans le Neguev », a déclaré le chef de Raam, Mansour Abbas, au micro de la Vingt-troisième chaîne mercredi. « Nous souffrons chaque jour pour être partenaires de la coalition ».

    Plus de 250 000 Bédouins vivent dans le désert du Neguev, et une partie d’entre eux sont installés de longue date dans des villages non reconnus par l’Etat hébreu.

    Ce projet, dénoncent-ils, revient à une prise de contrôle par le gouvernement de terres qu’ils estiment être les leurs, et constitue donc un obstacle à leur lutte pour une reconnaissance officielle de leurs villages par l’Etat.

    Cette controverse suscitée par l’entreprise de boisement avait commencé il y a quelques semaines, quand le JNF-KKL avait commencé des activités forestières dans une région où sont installés les Bédouins du clan al-Atrash. Un responsable municipal bédouin avait estimé que des milliers de personnes vivaient sur les lieux où travaillait le JNF-KKL et que si les plans de reforestation continuaient, elles risquaient d’être finalement expulsées.

    Le gouvernement a déterminé que les terres étaient publiques mais les résidents bédouins affirment qu’elles leur appartiennent.

    Les Bédouins du Neguev ont une relation difficile avec l’État. Pendant des décennies, le gouvernement a cherché à les faire s’installer dans des villes planifiées, reconnues, mais un grand nombre d’entre eux vivent dans tout un ensemble de hameaux illégaux répartis dans le sud du désert israélien.

    Les Bédouins accusent le JNF-KKL de chercher à les déplacer, mais l’organisation explique, pour sa part, qu’elle ne fait que répondre à une demande gouvernementale sur des terres publiques. Le KKL-JNF travaille sur tout le territoire israélien et met en œuvre des projets de préservation de la nature, mais certains l’accusent d’avoir un agenda politique.

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    De son côté, le chef de l’opposition, Benjamin Netanyahu, avait émis un communiqué au ton belliqueux, disant que « personne n’arrêtera de reboiser la terre d’Israël. J’apporte mon soutien aux forces de sécurité et je demande à Bennett une condamnation immédiate des incitations de Raam, son important partenaire gouvernemental ».
    . . . . . .
    #Palestine #bédouins #arbres #expulsions #forêt #climat #arbre #déforestation #écologie #environnement #forêts #nature #terres #réfugiés #colonisation #Palestine_assassinée

    • Deux officiers de Tsahal tués par des « tirs amis » près d’une base en Cisjordanie Judah Ari Gross
      https://fr.timesofisrael.com/deux-officiers-de-tsahal-tues-par-des-tirs-amis-pres-dune-base-en-

      Le major Ofek Aharon et le major Itamar Elharar ont tiré en l’air vers un soldat lors d’une patrouille qu’ils ont pris pour un suspect. Se croyant attaqué, le soldat a tiré sur eux.

      Deux officiers d’une unité commando de l’armée israélienne ont été tués dans un accident de « tir ami » près d’une base militaire de la vallée du Jourdain en Cisjordanie, dans la nuit de mercredi à jeudi, a annoncé l’armée israélienne.


      Photos non datées du Major Itamar Elharar, à gauche, et du Major Ofek Aharon, qui ont été tués par un tir ami à l’extérieur de leur base dans la vallée du Jourdain, le 12 janvier 2022. (Crédit : armée israélienne)

      Les officiers, tous deux membres de l’unité d’élite Egoz, effectuaient une patrouille autour de leur base, appelée Nabi Musa, au nord de la mer Morte, après un entraînement.

      Peu après, ils ont identifié ce qu’ils pensaient être un individu suspect et ont tiré en l’air. Ensuite, un soldat de la même unité, qui était apparemment en patrouille à proximité, a tiré en direction des officiers – qu’il n’avait pas identifiés comme des militaires – croyant qu’il était sous le feu, tuant deux d’entre eux.

      Les officiers, qui ont été identifiés plus tard comme étant le major Ofek Aharon et le major Itamar Elharar, ont tenté d’arrêter ce « suspect », lui demandant d’abord de s’arrêter, puis ont tiré des coups de semonce, selon l’armée.

      Le troisième officier, entendant les coups de feu mais ne sachant apparemment pas qu’ils étaient tirés par des collègues soldats, a alors tiré en retour, les blessant mortellement tous les deux.
      . . . . . . . .
      #bavure

  • Une génération d’enfants d’intérieur a vu le jour.
    https://www.franceculture.fr/emissions/et-maintenant/une-generation-est-en-train-d-emerger

    Espace privilégié des virus, de l’insécurité, du froid, du danger, l’extérieur perdrait de plus en plus sa valeur exploratoire, son potentiel d’aventure et de découvertes, sa promesse d’émancipation et de liberté. Pour vivre heureux, vivons en intérieur. Contrairement à ce que l’on croit penser ou revendique parfois, la vie du dehors se réduit à peau de chagrin. Ainsi, d’après une enquête YouGov de 2018 menée dans quatorze pays d’Europe et d’Amérique du Nord, les adultes qui s’imaginent passer 66 % de leurs journées en intérieur y sont en réalité… 90 % du temps.

    Plus troublant : cette civilisation du cocon, pour reprendre le titre de l’ouvrage de Vincent Cocquebert, happerait plus encore… les enfants. Désormais, la guerre des boutons se mènerait dans nos salons. Et ce phénomène précède largement au confinement ! Selon une étude de 2006 du Manhattan College à New York, si 71 % des mères jouaient dehors chaque jour quand elles étaient petites, seuls 26 % de leurs propres enfants en font autant. [...]

    Pour autant, ce repli chez soi est-il du seul fait, de l’unique responsabilité des parents ? Comme l’écrit Clément Rivière dans son ouvrage intitulé Les enfants dans la ville, paru aux Presses universitaires de Lyon. « La présence d’enfants non accompagnés dans les espaces publics éveille la suspicion, les laisser jouer ou se déplacer sans surveillance étant progressivement devenu un marqueur de négligence, voire d’irresponsabilité parentale ». Alors, comment redorer le blason de l’évasion ?

    Pas encore écouté. En effet, petite j’étais tout le temps fourrée dehors. L’essor de la bagnole a dû beaucoup contribué aussi je pense à garer les gosses à la maison.

    • #nature_deficit_disorder
      En anglais, il y a deux mots pour le jeu : « play » et « game ». L’intérieur, la maison est surtout le lieu du « game », avec ses règles. La nature reste le lieu du « play », un jeu libre, improvisé, une sorte d’école buissonnière, un endroit où se perdre, où rêver, où avoir peur, découvrir ses limites etc. Cette différence est connue depuis longtemps et la notion de « nature deficit disorder » est encore peu considérée même si les troubles associés sont pointés depuis, je crois la fin des années 60 !
      et oui, la voiture a pris tout l’espace, même à la campagne.

  • « On assiste à une #uniformisation de l’#alimentation »
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/07/on-assiste-a-une-uniformisation-de-l-alimentation_6108564_3244.html

    La population mondiale continue de croître et une personne sur dix ne mange pas à sa faim. L’uniformisation n’est-elle pas inévitable pour nourrir la planète ?

    Au-delà de la nécessité de produire plus de calories, la diversité alimentaire est cruciale. En Irlande, au XIXe siècle, un million de personnes sont mortes et plusieurs millions d’autres ont fui le pays, à cause d’une maladie de la pomme de terre. Cette catastrophe nous a montré que si on plante la même variété, année après année, sur un même sol, il n’y a pas d’issue lorsqu’un champignon émerge.

    L’industrie des semences doit sans cesse développer de nouvelles variétés pour contrer en vitesse les maladies. L’exemple le plus connu est celui de la banane Cavendish, développée dans les années 1960 en réponse à la « maladie de Panama » qui ravageait alors les cultures [aujourd’hui, près de la moitié des bananes cultivées dans le monde sont des Cavendish ; à leur tour, elles sont menacées par un nouveau champignon].

    On ne peut pas séparer la sécurité alimentaire de la santé globale. Nos systèmes alimentaires ne sont pas sains et les budgets consacrés à la santé sont en hausse, avec l’essor de maladies comme le diabète de type 2. Nous savons aussi, grâce aux recherches sur le microbiome, que plus nous avons un régime varié, plus nous serons en bonne santé. Du point de vue climatique, le secteur agricole doit également opérer de profonds changements pour espérer atteindre les objectifs de neutralité carbone.

    Avez-vous, malgré tout, des motifs d’espoir ?

    L’une des motivations de mon enquête était de raconter comment s’est perpétuée la diversité alimentaire au fil des siècles. Il ne s’agit pas de dire qu’il faut retourner aux temps anciens, mais de montrer comment des variétés ont été cultivées par des générations successives d’agriculteurs, qui ont expérimenté en harmonie avec la #nature. Comprendre et étudier cette histoire de l’alimentation peut nous fournir des clés sur les évolutions souhaitables de notre modèle agricole.

    Les #Hadza, en Tanzanie, sont un très bon exemple de ce qu’a pu être la diversité de notre alimentation. Ce peuple, l’un des derniers chasseurs-cueilleurs de la planète, a un régime potentiel de 800 plantes et espèces animales. Les Hadza ont un microbiote parmi les plus riches du monde.

    Et puis, il y a beaucoup de plaisir à retirer de la #diversité. Dans l’Angleterre victorienne, on pouvait manger une pomme chaque jour pendant quatre ans, sans manger deux fois la même variété. Aujourd’hui, dans les supermarchés, on a le choix entre cinq ou six types de pommes. Je reste malgré tout optimiste, car, partout dans le monde, des institutions, des activistes et des paysans multiplient les actions pour sauver la diversité alimentaire. Une ville comme Copenhague fait, par exemple, figurer la diversité des variétés dans ses critères de commande publique de fruits et légumes pour les restaurants scolaires.

  • Non à l’abattage des alignements d’arbres du cimetière de Roubaix !
    https://www.change.org/p/non-%C3%A0-l-abattage-des-alignements-d-arbres-du-cimeti%C3%A8re-de-roubaix?

    A l’heure du changement climatique, la Ville de Roubaix décide sans concertation l’abattage de 400 arbres au cimetière de Roubaix. La gestion du cimetière est de la compétence exclusive du Maire, mais cette décision n’est pas justifiée

    IL EST ENCORE TEMPS DE STOPPER LE MASSACRE

    Le 30 octobre 2021, le Collectif Arbres de la Métropole Lilloise a reçu le prix 2021 « Allées d’Arbres » au Carrousel du Louvre, par SITES ET MONUMENTS. Un jury d’experts national a ainsi reconnu pleinement aux allées d’arbres du cimetière de la ville de Roubaix, une valeur esthétique, historique et patrimoniale à préserver.

    LE COLLECTIF et l’ASSOCIATION ARBRES METROPOLE LILLOISE souhaitent une nouvelle fois interpeller Monsieur Maire de Roubaix sur l’urgence à :

    Reconsidérer le plan d’aménagement de cet espace public.
    Sauvegarder les allées d’arbres encore existantes, les entretenir et les protéger en tant que patrimoine remarquable, comme partie intégrante de la personnalité et de l’histoire de ce lieu emblématique de Roubaix « ville d’art et d’histoire »
    Considérer et défendre en tant qu’atout écologique ces alignements qui sont autant de réserves de biodiversité et d’alliés dans la lutte contre le réchauffement climatique
    Honorer la qualité des engagements pris au niveau de la Charte de l’Arbre et du grand prix national de l’arbre octroyé à Roubaix

    Nous appelons les Roubaisiens, les métropolitains, les usagers du cimetière de Roubaix, les amoureux des arbres et du patrimoine, à réagir pour protéger le remarquable patrimoine arboré du cimetière de Roubaix.

    MERCI DE SIGNER ET DIFFUSER LA PETITION

    Le cimetière de Roubaix : un patrimoine paysager remarquable et un refuge de biodiversité

    Créé en 1848, le cimetière de Roubaix est le témoin de la riche histoire de la ville et l’un des espaces les plus arborés de la ville avec 17 hectares de superficie. Longeant le canal de Roubaix, il constitue une partie intégrante de la trame verte et bleue roubaisienne et du projet de « Parc du Canal » que la Ville de Roubaix veut réaliser. Ses allées ont toujours été bordées d’arbres, essentiellement des tilleuls (arbres aux feuilles en formes de cœur, à forte symbolique) : cela en fait un lieu romantique à la qualité esthétique indéniable en toutes saisons

    Ces arbres remplissent une fonction écologique essentielle pour la biodiversité locale, et sont nos alliés dans la lutte contre le changement climatique : à la fois piège à carbone et ilots de fraicheur. (Un arbre mature peut évaporer quotidiennement jusqu’à 450 L d’eau par jour, soit l’équivalent de cinq climatiseurs fonctionnant 20 heures par jour)

    Ces alignements d’arbres sont pourtant en danger

    Le cimetière ne doit pas seulement se résumer à un lieu d’inhumation, il se doit aussi d’être accueillant pour les familles en deuil, propice au recueillement et à l’apaisement. Les allées plantées d’arbres anciens offrent cette qualité … Alors que partout en France des communes réfléchissent à la création de cimetières paysagers peuplés d’arbres, la ville de Roubaix qui possède déjà ce patrimoine décide sa destruction.

    Depuis maintenant plus de cinq ans, des travaux de rénovation ont démarré donnant lieu à l’abattage systématique des arbres, pour laisser place à des enrobés, bordés de pelouse ou d’arbustes décoratifs anecdotiques.

    Pour la Ville, les arbres actuels auraient atteint un âge critique, alors qu’un tilleul peut vivre plusieurs centaines d’années. La Ville entend planter en remplacement quelques « beaux sujets » de-ci de-là au milieu des carrés de tombes, faisant ainsi table rase des allées arborées constituant l’identité du cimetière

    400 arbres qui ne sont pas malades sont donc promis à terme à l’abattage, et leur disparition provoquera une modification irréversible du paysage et de la biodiversité des lieux.

    Depuis plus d’un an, le Collectif Arbres de la Métropole Lilloise a espéré ouvrir un dialogue pour que la Ville de Roubaix reconsidère son schéma de rénovation du cimetière. Reçu mi-septembre, il s’est vu opposer une fin de non-recevoir à sa demande d’une étude d’une alternative à l’abattage.

    [1] Sites et Monuments, est la plus ancienne association française de sauvegarde du patrimoine, de son ancienne dénomination SPPEF – Société pour la Protection des Paysages de France

    COORDONNÉES : collectif.arbre.metropole@gmail.com

    #Roubaix #arbres #climat #arbre #déforestation #france #écologie #environnement #biodiversité #nature #destruction #changement_climatique

  • Lecture d’un extrait du livre « Ultramarins » de Mariette Navarro

    http://liminaire.fr/radio-marelle/article/ultramarins-de-mariette-navarro

    La commandante d’un cargo, très rigoureuse et professionnelle, accepte d’arrêter son navire au milieu de l’océan et autorise contre toute attente les marins à se baigner en haute mer. Le bateau flotte au milieu de l’océan. Un temps suspendu, une parenthèse pour ces hommes toujours soumis aux routines, aux obligations, comme pour elle, restée à bord, qui les observe du haut du cargo. Un moment de partage également, de sensualité, de laisser aller, de lâcher prise. Une renaissance. (...) #Radio_Marelle / #Écriture, #Histoire, #Langage, #Livre, #Lecture, #Récit, #Vidéo, #Politique #En_lisant_en_écrivant, #Mémoire, #Société, #Podcast, #Nature, (...)

    http://liminaire.fr/IMG/mp4/en_lisant_ultramarins_mariette_navarro.mp4

    https://www.quidamediteur.com/catalogue/made-in-europe/ultramarins

  • The miner and the neon fish: decolonizing Alpine ecologies
    https://denk-mal-denken.ch/wettbewerb-publikumspreis/denkmal/the-miner-and-the-neon-fish-decolonizing-alpine-ecologies

    This is the proposal that won the third price in the Competition (Wettbewerb) that was created in the aftermath of the contestation of monuments worldwide that had some link to colonialism, slavery and racism https://denk-mal-denken.ch.

    Rony Emmenegger und Stephan Hochleithner, who are both political geographers at the university of Basel won the third price in this competition for their proposals that calls attention to the non-human aspects of the guilding of the hydropower stations Oberhasli and its ecological costs. See: https://denk-mal-denken.ch/wettbewerb-publikumspreis/denkmal/the-miner-and-the-neon-fish-decolonizing-alpine-ecologies.

    #Suisse #hydro-power #décolonial #decolonial #monument

    • Next to a serpentine road, halfway up to Grimsel pass when approaching from the North, stands the miner (Der Mineur), silently splitting rock with his pneumatic hammer. The statue was erected to honor the construction workers of the hydropower stations Oberhasli, whose work has been shaping an Alpine landscape since the early twentieth century. At the top of Grimsel, catchment lakes, water dams, power stations, and power poles morph into a hydroelectric infrastructure, producing energy and carrying it down towards the lowland valleys. Honoring the work of those who brought that infrastructure into being appears indeed justified in light of their sacrifices on the altar of a capitalist mode of production. Throughout the last century, construction work at almost 2000 meters altitude has been particularly challenging for both humans and machines – a challenge «mastered» through a continuous advance of engineering and technology with success increasing over time.

      The sole focus on human achievements, however, obscures the ecological costs and consequences that the extraction of hydropower involves, especially for fish, aquatic organisms, rivers, but also Alpine ecologies more broadly. With our graphic installation – the miner and the neon fish – we aim at problematizing a human-centric historiography of progress that obscures the ecological consequences of hydropower production. We do so by evocatively placing a neon fish under the miner’s pneumatic hammer. It serves as a visual metaphor for the electro-optical connection between humans and the fish, and the latter’s electrostatic discharge in contact with the miner and his machine. And yet, the relation between humans and their environments is not that clear-cut when it comes to commemoration, as we will elaborate in the following.

      The use of hydropower, as a renewable energy source, has a long tradition in Switzerland. In the Grimsel region, the development of hydropower infrastructure intensified at large scale with a first mega dam project in 1925 – the Spitallamm dam. Construction work went on from 1925 to 1932 and resulted in the 114-meter-high dam – the world’s largest at the time. Since then, hydropower infrastructure has been gradually extended. Today, it connects 13 hydropower plants and eight storage lakes, producing between 2100 and 2300 gigawatt hours of electric energy annually.1 A further extension is currently in progress with the construction of a new dam replacing the existing Sptiallamm dam – because it cracked. The finalization of this new dam is scheduled for 2025 and it will then not only secure, but further increase the capacity of the hydroelectric infrastructure – in line with Switzerland’s Energy Strategy 2050 and the envisioned transition towards renewable energy sources after the nuclear phase-out.

      Currently, an exhibition at the UNESCO/KWO Visitors Center2 close to the dam provides visual and acoustic insights into the construction works back in the late 1920s and those ongoing at the new dam today.3 The exhibition includes an outline of the ongoing dam replacement project, compiles a series of engineering schemes, and posts statements of workers involved in the ongoing construction. These exhibition elements are placed in a broader historical context of construction work at the site: a number of selected historical photographs and a short 5-minutes video provide lively insights into the construction work back in the late 1920s. They show laborers at work and demonstrate the logistical network of technology and expertise that coordinated their doing. The exhibition can thus be read as an extension of the miner: it is constituted as a site for the glorification of a human history of progress that made the development of the hydroelectric infrastructure possible.

      However, the ongoing energy transition and the according «boom» (Zarfl et al. 2015) of hydropower raises questions about the potential ecological consequences of engineering, technology, and infrastructural extension (see also Ansar et al. 2014). The power plant operator in the Grimsel region highlights the «connectivity between humans, technology and nature»4, acknowledges the potential «tensions between electricity production and water protection»5 and calls for a responsible engagement with nature in its ongoing and planned projects. And yet, recent plans for the further extension of the hydroelectric infrastructure have still provoked controversies, with various associations still highlighting the negative ecological consequences of these plans.6

      So, who might best speak for fish and aquatic microorganisms in ongoing and planned construction projects? By placing the dying neon fish under the miner’s pneumatic hammer, we aim at problematizing the ecological costs, which infrastructural extension and energy production have been generating for almost a century. We do so by moving beyond a narrow focus on humans and by bringing into consideration an Alpine ecology as a «socialnature» (Braun & Castree 2001), which the extension of hydroelectric infrastructure has profoundly reassembled and turned into a «commodity frontier» (Moore 2000). Such a perspective reveals the extension of hydroelectric infrastructure as an integral part of capitalist expansion into an Alpine frontier, through which «nature» has been «tamed» and «commodified».

      The figure of the miner plays a key role in this colonializing process, as his stone-bare masculine appearance embodies the very believe of human, patriarchal control over nature, glorifying man/kind’s appropriation of water for energy production and legitimizing the future extension of the hydroelectric infrastructure. As such, it sets a metaphysical zero point for a human history of progress, through which the building and extension of hydroelectric infrastructure has been normalized.

      To disfigure the statue of the miner – by putting the neon fish under his hammer – appears justified and fruitful in light of the endeavor to decolonize Alpine ecologies from human domination. And yet, decolonizing ecologies along these lines must not distract from the laborers’ themselves, who had to invest whole parts of their lives into these construction works. In other words, calling for environmental justice must not come at costs of those who have themselves been instrumentalized within that very same narratives and processes of progress and capitalist production.

      However, the statue of the steeled male miner can hardly account for the workers’ bodies and lives: It rather does, in its humble working-class pose, facing down to focus on its work with the drill, embody the hierarchy of class relations. Despite or maybe because the miner embodies these ambiguities, it appears worthwhile to maintain its presence for having a debate. In our installation, we aim at doing so by keeping the fish unlit during the day and thus hardly visible to passers-by, to allow the statue of the miner to remind of the workers. Only by night will the fish then appear in neon light and turn into a dazzling reminder of the colonization of nature – and also of the multitude of meanings which the monument entangles.

      #écologie #écologie_politique #énergie #électricité #Oberhasli #barrages_hydro-électrique #Alpes #montagne #décolonisation #Grimsel #travailleurs #mémoire #poissons #Spitallamm #technologie #nature #eau #protection_de_l'eau #coût_écologique #justice_environnementale #progrès #mineur #statue

  • Accéder à la #montagne #sans_voiture
    http://carfree.fr/index.php/2021/11/23/acceder-a-la-montagne-sans-voiture

    Dans le cadre de la campagne Changer d’approche, l’association Mountain Wilderness développe une collection de brochures présentant des idées de sorties en montagne sans voiture. Chacune des publications est consacrée Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Marche_à_pied #Ressources #Transports_publics #Vélo #Vie_sans_voiture #annecy #auvergne #clermont-ferrand #grenoble #lyon #nature #rhône-alpes #téléchargement #Vosges

  • Les Villes et la Nature
    https://topophile.net/savoir/les-villes-et-la-nature

    1913, le premier Congrès International des Villes se tient à Gand en Belgique. La première personne à prendre la parole est le botaniste et conservateur des monuments naturels de la Prusse, Hugo Conwentz (1855-1922). Il prononce une conférence admirable dont la pertinence et la résonnance est encore aujourd’hui tout simplement remarquable. Non, nous n’exagérons pas.... Voir l’article

  • Un atlas du dehors
    https://metropolitiques.eu/Un-atlas-du-dehors.html

    Loin de se résumer à une image fixe, le #paysage désigne une multiplicité d’expériences hétérogènes, complémentaires et toujours situées. Gilles A. Tiberghien en restitue quelques-unes, entre philosophie esthétique, histoire de l’art et sciences de l’espace. Le paysage, une expérience géographique Où commence le paysage ? La contemplation statique du monde, attitude héritée de la tradition picturale, est secondaire : l’expérience primordiale est plutôt celle du mouvement. Tel est le constat implicite qui #Commentaires

    / paysage, #art, #nature, #imaginaire, #cartographie

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met-gaudin6.pdf

  • Les Élèves ne sont pas des éboueurs, monsieur l’Inspecteur.
    https://www.fnlp.fr/2021/11/09/les-eleves-ne-sont-pas-des-eboueurs-monsieur-linspecteur

    La Libre Pensée 37 à Monsieur le directeur des Services Départementaux de l’Education Nationale.

    Monsieur l’Inspecteur,

    Nous avons reçu plusieurs questions et remarques de la part des laïques et des amis de l’Ecole publique concernant le « nettoyage de la nature ». C’est pourquoi nous avons décidé de vous faire part de notre point de vue.

    En effet, la Nouvelle République fait régulièrement état de la « mobilisation des élèves pour les opérations « Nettoyons la nature ». » Pour ne prendre des exemples récents, citons quelques écoles :

    • Les classes de l’école élémentaire Robert Doisneau
    • Les élèves de l’école élémentaire de Château-la-Vallière
    • L’école primaire des Deux-Rives à l’Île-Bouchard
    • Le groupe scolaire Paul Racault
    • A Perrusson, c’est en partenariat avec le centre commercial Leclerc que 80 enfants des classes moyennes et grande section de la maternelle, CP, CE2, CM1, ont été mobilisées…

    Monsieur l’Inspecteur,

    Cette situation, avec cette opération politique appelle plusieurs remarques de notre part, les amis et défenseurs de l’Ecole publique laïque.

    • Les enfants ne sont pas des éboueurs ou des nettoyeurs.
    • Les enfants ne sont pas responsables des décharges sauvages et des comportements des adultes.
    • De plus ces « activités » peuvent poser des problèmes de sécurité eu égard à la dangerosité des « objets » trouvés (ferrailles, débris, de verre, masques contaminés usagés . . .).
    • Le nettoyage des parcs et jardins et autre lieux publics incombe au personnel communal.

    Nos salutations Laïques

    Le président de la Fédération de la Libre Pensée de l’Indre & Loire,

    Alain Jouannet

    #Ecole #Ecoles #Enfants #travail #déchets #foutage_de_gueule #exploitation #nature #Laïcité #LP