#nbic

  • Selon le président-directeur général de la République, les métropoles "sont une chance pour notre pays", "une source de développement, d’activité, d’emploi, de rayonnement" (Emmanuel Macron,Révolution, XO éditions, 2016) . Au contraire, la prolifération urbaine est une calamité sociale et écologique, répond le géographe Guillaume Faburel, auteur de l’ouvrage Les Métropoles barbares (Le Passager Clandestin, 2018). Une seule issue : décroissance et désurbanisation.

    entretien dans le Journal La Decroissance - n°152 septembre 2018
    http://www.ladecroissance.net/?chemin=journal&numero=152
    http://lepassagerclandestin.fr/catalogue/essais/les-metropoles-barbares.html
    #métropolisation #touristification_planétaire #NBIC #clusters #urbanisation #le_progrès_qui_progresse

  • L’Eugénisme En Marche - ou Heureux les pauvres en esprit car le royaume de la manipulation génétique leur est promis Gérard COLLET - 23 Juillet 2018 - Le Grand Soir
    https://www.legrandsoir.info/l-eugenisme-en-marche-ou-heureux-les-pauvres-en-esprit-car-le-royaume-

    Le sieur Laurent Alexandre, ci-devant urologue et actuel entrepreneur [1] a récemment confié à l’Express une tribune fort humblement intitulée « Pourquoi #Bourdieu avait tort » [2]. Voilà donc le sort de P. Bourdieu et d’un pan de la sociologie scellé sans appel par les 50 lignes à l’emporte-pièce du tribun.

    Les lignes en question au demeurant, et quelque provocantes qu’elles paraissent, semblent avoir soulevé fort peu d’intérêt, ne déclenchant apparemment pas le moindre buzz : une recherche sur l’Internet ne mentionne en effet qu’une seule recension notable d’ailleurs fort peu élogieuse, et une critique acerbe qui à vrai dire s’intéresse davantage au journal qu’il l’a publiée qu’à l’auteur [3].

    Ce faible écho n’est guère surprenant, car le tribun, sous des dehors révolutionnaires au sens #macronien du terme, n’y fait montre que du positivisme le plus suranné, d’un #scientisme béat qu’on croyait passé de mode, et du réductionnisme le plus élémentaire. Toutes ces qualités étant rehaussées il est vrai d’un si singulier manque de curiosité. En effet, M. Alexandre semble ignorer les mises en garde précises et nombreuses de l’auteur grâce auquel il pense pulvériser pour le compte Pierre Bourdieu et tous les travaux mettant en évidence l’importance du milieu dans la réussite sociale. Enluminées aussi d’un esprit si rigoureusement critique qu’il passe sous silence les réflexions de fond sur le réductionnisme scientifique pourtant au principe de son article historique.


    Reste que quelques aspects conjoncturels de cette tribune, bien inscrite dans l’air du temps, suggèrent de creuser un peu plus avant le pourquoi et le comment d’un tel pétard mouillé. Car ce pétard passablement truqué œuvre à l’accréditation lancinante d’idées fort dangereuses.

    Qui est L.A.
    Il est évidemment utile de connaître une part du parcours et des engagements de l’auteur afin de tenter comprendre d’où il parle, pourquoi il le fait, et quels sont les credo intellectuels et politiques qui constituent le soubassement de son interprétation des travaux en neurologie et en sciences cognitives. Et ses éventuels intérêts trébuchants.
    Si l’on en croit sa biographie telle que décrite par Wikipédia et confortée par nombre d’articles répertoriés sur le web, L.A. est donc médecin urologue, mais il est bien davantage un représentant de la classe IEP/ENA et créateur d’entreprises. Personnalité libérale proche d’#Alain_Madelin, il est également présent dans la presse via ses rachats et plusieurs journaux font obligeamment place à ses credo.

    L’essentiel de ses interventions (tribunes, conférences) se situe dans le domaine des « technologies », en particulier celles de l’ingénierie génétique ; elles révèlent un héraut du #transhumanisme dissertant complaisamment sur l’immortalité à court terme et les éventuels bienfaits « humanistes » des dites #NBIC. Cette passion visionnaire restant bien entendu totalement indépendante de ses intérêts personnels, investis entre autres dans une société de séquençage d’#ADN. Celle-ci n’étant que le prolongement concret de celle-là.

    On trouve également parmi ses fort nombreuses déclarations, des prises de position erratiques et tonitruantes sur le sujet, allant de la mise en garde alarmiste contre les apprentis sorciers à la #futurologie enthousiaste. Le dénominateur commun étant comme par hasard l’appel à des « investissements massifs ». Car L.A. n’ignore évidemment pas que les avancées technologiques fulgurantes en NBIC et en IA ne tombent pas du ciel, ni de laboratoires marginaux et improvisés, mais sont bel et bien le produit de choix politiques influencés par les nombreux lobbyistes si attentifs au progrès humain...

    Que nous dit-il ?
    De manière fort simpliste [4], L.A. assène des chiffres dont la signification est assez sibylline, mais qu’il explicite aimablement pour nous après les avoir radicalement simplifiés :

    On sait aujourd’hui que l’ADN détermine plus de 50 % de notre intelligence. L’école et la culture familiale ne pèsent pas beaucoup face au poids décisif de la génétique.

    La formule chiffrée présente la compacité d’une publicité de pâte dentifrice ou de crème anti-rides, et le pourcentage bien rond est évidemment garant d’élégance scientifique [5].

    Cette rigueur prend cependant quelques libertés avec l’arithmétique : les deux parts de 50% sont apparemment modulées par un mystérieux coefficient idéologique, puisque la moitié revenant à l’école et à la culture « ne pèse pas beaucoup », tandis que l’autre moitié est « décisive ». Voilà donc une manière singulière d’accommoder les chiffres à la sauce ingénierie génétique.

    On apprend ensuite que pour la lecture elle-même, le rôle de l’école et de l’environnement culturel est marginal. Et l’on se prend à regretter que l’analyse soit encore incomplète puisqu’elle peine toujours à démontrer que le gène de la lecture est usiné à l’origine pour la lecture syllabique et tout à fait incompatible avec la lecture globale.

    En dépit de ce petit goût d’inachevé, le degré de précision des analyses mentionnées est tel qu’il laisse envisager qu’il faudrait doubler l’effort individuel et la contribution familiale des malheureux ayant reçu un « mauvais #patrimoine » pour qu’ils puissent espérer concurrencer les heureux #héritiers [6].

    Notre tribun s’essaye ensuite à démontrer que l’évidente corrélation entre #QI et #pauvreté est taboue [7], ce qui participe incontestablement au déclin de la France.

    Alexandre insiste lourdement, dans de nombreux articles, sur le rôle joué par le QI (et par son origine génétique sous-entendue) dans la « réussite » [8]. Derrière cette affirmation s’en dissimule (mal) une seconde : celle de l’origine raciale de cet « avantage comparatif » génétique.

    L. Alexandre prend ici appui sur le phénomène amorcé en France par la sidération des sphères ministérielles devant les résultats des enquêtes internationales de « compétences ». Le nouveau ministre, comme ses prédécesseurs, se devant de fournir une explication. Qui mette si possible hors de cause les choix institutionnels.

    Pour ce qui concerne la lecture, les résultats de l’enquête #Pirls (Programme international de recherche en #lecture #scolaire, touchant les écoliers de CM1) n’étaient pas très bons en 2012 (cf. Le Monde du 13/12/2012). Ceux de 2017 sont encore plus mauvais, au point de déclencher une prise de parole quasi immédiate du ministre de l’Éducation nationale.

    Mais alors ? La baisse continue du QI de la France [9], d’emblée imputée par le ministre aux horreurs du « #pédagogisme », traduit-elle une baisse génétique corrélée ? Les résultats comparés au niveau européen représentent-ils le potentiel génétique des différentes populations ? Faut-il révéler que les irlandais sont particulièrement doués de gènes performants, et les maltais particulièrement handicapés par leurs #gènes insulaires ?

    En fait, contrairement à ce que disent ces auteurs, sans cesse pleurnichant sur les interdits dont ils seraient victimes malgré les titres de presse et les chaires dont ils disposent dans les journaux, c’est bien l’idée d’un « héritage » des dons qui est la plus répandue. On en trouve trace partout dans le langage, dans les récits historiques, et dans les discussions de Bar du commerce [10].

    Énoncer la théorie #complotiste de l’éléphant dans le couloir est en effet une contre vérité totale [11].

    Reste juste à préciser ce que sont ces « capacités » devenant subrepticement « intelligence » [12]. Mais il est assez clair que l’unité de mesure suggérée ici est en dernier ressort la capacité à « créer sa boîte » et à « développer » l’ « #innovation » susceptible d’arracher des « parts de marché ».

    Il existe en fait deux variétés de fans des fondements génétiques de « l’intelligence » : il y a les « conservateurs », dans l’acception macroniste du monde, pour qui la #race, l’origine, la #caste... disent tout sur l’intelligence de manière définitive, et il y a les « progressistes », En Marche vers l’amélioration de l’espèce, qui dissimulent leur condescendance de classe derrière le vœu pieu de « réparer » les héritages pénalisants. Ces derniers peuvent alors se réclamer d’un « humanisme » qui fleure bon la pitié charitable, mais en réalité se placent d’emblée dans le cadre de la guerre de tous contre tous : la supériorité chinoise doit être surclassée de toute urgence !

    Ce discours a pour but d’ancrer l’idée de supériorités « naturelles » indiscutables, de contrer toute réflexion suggérant des politiques égalitaires voire compensatoires, et surtout de rendre « l’égalitarisme » responsable du « déclin », par l’étouffement de l’énergie des plus doués. Lesquels bien évidemment ne rêvent qu’entreprise, reprises, placements, start-up, concurrence et parts de marché.

    Ce que font semblant d’ignorer ces tartuffes, c’est que l’égalitarisme n’est pas un « programme » mais une attitude philosophique et politique refusant l’enfermement des individus pour cause d’hérédité, de race, de couleur, de QI. Ils feignent d’avoir oublié que l’assise des anciens régimes féodaux était précisément de cette nature, de même que celle des privilèges ici, des castes là-bas. Que la déclaration des droits de l’homme est une déclaration de principe et d’intention et prétend justement affranchir l’Homme d’un calcul de QI ou des résultats d’un séquencement de #génome.

    Les malheureux semblent n’avoir pas compris, que la relativisation de l’interprétation du QI et la défiance vis-à-vis de son utilisation partent du même principe qui refuse que l’on prétende définir, limiter, arrêter le devenir d’un individu, son chemin, ses désirs et sans ambitions en lui opposant un bête chiffre censé le résumer.

    Mais le point d’orgue de l’article en est sans conteste l’émouvant prétexte humaniste : lutter contre le déterminisme génétique pour compenser les inégalités. Beau projet. En contradiction cependant avec l’opposition radicale et méprisante à « l’égalitarisme ». Car l’égalitarisme on le sait, est gauchiste, irresponsable et contraire au progrès lorsqu’il s’agit d’éducation, mais il devient humaniste et porteur d’avenir dès qu’il s’agit d’ingénierie génétique.

    Pourquoi cette tribune n’a pratiquement aucun intérêt scientifique et frôle l’imposture.
    Il faut d’abord noter que les déclarations à l’emporte-pièce de #Laurent_Alexandre ne se préoccupent d’aucune des mises au point de R. Plomin lui-même, et ne font allusion qu’à des aspects parcellaires des travaux de P. Bourdieu.

    Comme le rappelle en effet dans un article assez complet la rédaction du site Chronik [13], les découvertes de Plomin ne nient pas, contrairement à ce que fait croire Laurent Alexandre, l’influence de l’environnement : bien au contraire, elles lui donnent une place fondamentale. Dans un article de 2004 publié par l’American Psychological Association,Robert Plominexplique en effet : http://webspace.pugetsound.edu/facultypages/cjones/chidev/Paper/Articles/Plomin-IQ.pdf

    « Si l’influence des facteurs génétiques sur l’intelligence est d’environ 50 %, cela signifie que les facteurs environnementaux expliquent le reste de la variance. »
    
 
Plus grave encore, selon les mêmes auteurs, la présentation donnée par notre tribuniste émérite constitue l’erreur type que dénonce R. Plomin :

    Nombre de lecteurs de bonne foi peuvent comprendre que l’intelligence de leur enfant est à plus de 50 % déterminée par les gènes dont il a hérité. Mais voilà, c’est précisément cette manière de « comprendre » qui est la plus importante contre-vérité, la plus grave erreur, la « number one fallacy » contre laquelle nous prévient Plomin, notamment dans son interview à la BBC en octobre 2015. [14]

    Le site Mute fournit pour sa part de manière bien documentée quelques précisions sur le travail entrepris par Plomin et son équipe :

    Mais lorsque des centaines de milliers de marqueurs génétiques furent ainsi passées au crible, les chercheurs n’ont trouvé que quelques associations entre des SNPs (polymorphismes d’un seul nucléotide), dont le plus efficient expliquait un peu moins de 1 % de la variance aux tests psychométriques, et les autres moins de 0,4 % (cf par exemple Harlar 2005, Craig 2006, Butcher 2008). L’effet est si faible qu’il faut répliquer ce genre d’études pour exclure les faux positifs. Et, en aucun cas, on ne trouve pour le moment de gène massivement impliqué dans les différences d’intelligence entre individus. De plus, Les deux propriétés essentielles sont ici la pléiotropie (un même gène a plusieurs effets) et la polygénicité (un même trait dépend d’une multitude de gènes) [15]

    Ce qui adoucit singulièrement les déclarations à l’emporte-pièce de L.A., mais nécessite il est vrai un peu plus de réflexion.

    D’où sortent encore des chiffres hallucinants de précision comme :

    Nos différences de capacités de lecture en sont issues à 64 % du patrimoine génétique, la famille, l’école et nos efforts individuels n’y sont que pour un tiers.

    Mais de quelle lecture s’agit-il donc, et comment sont mesurées ces « capacités » ?

    Par ailleurs, il y a une contradiction absolue à avancer ces affirmations et dans le même temps à charger les méthodes d’apprentissage de tous les maux. Et comment interpréter alors avec un tel prisme les nombreux résultats d’enquêtes internationales ? Le surgissement des « capacités » des chinois, coréens et autres signe-t-il donc une modification de leur patrimoine génétique [16], eux qui étaient considérés il y a un siècle comme des « peuples de coolies » [17] ? Ou bien seuls 50% de ces résultats sont-ils attribuables aux gènes chinois ?

    Ou bien encore, la #Chine aurait-elle, avant-même les « #start-up » macroniennes et nonobstant les brevets en gestation dans l’entreprise de L.A., découvert la pierre philosophale NBIC permettant la production en série de génies de la recherche-développement ?

    Ignorent-ils aussi, Alexandre et ses followers , qu’au XIX° siècle les premiers touristes anglais riches qui visitent notre pays, et singulièrement les Alpes (E. Whymper entre autres), y sont stupéfaits par l’omniprésence du « crétinisme » et l’arriération générale des populations qu’ils découvrent. Il faut croire que là encore un phénomène improbable a modifié les gènes des alpins pour en faire, au XXI° siècle des humains quasi normaux.

    On pourrait également renvoyer L.A. -mais il est vrai qu’à la date de sa tribune il ignorait probablement les faits- au rapport parlementaire [18] rendu public ce printemps.

    On y lit par exemple :

    Le département (93) cumule des taux de chômage, de pauvreté et de difficultés scolaires bien supérieurs aux moyennes nationales. Face à ce constat, les moyens humains y sont pourtant inférieurs aux autres territoires : deux fois moins de magistrats, par exemple, au tribunal d’instance d’Aubervilliers, que dans un tribunal parisien équivalent. Dans les écoles « le moins bien doté des établissements parisiens est mieux doté que le plus doté des établissements de la Seine-Saint-Denis »

    Les dés sont donc singulièrement pipés, et il devient très délicat, M. Alexandre, de distinguer ce qui relève de la supériorité des gènes des élèves parisiens de ce qui relève du milieu, n’est-il pas vrai ?

    A travers l’ensemble de ces recherches, au fond, il apparaît que les liens désespérément recherchés entre « gènes » et « intelligence » s’obstinent à ne pas se montrer, et bien entendu, à part Laurent Alexandre on ne trouve pas un seul chercheur pour suggérer encore qu’il existerait des « séquences de code » directement responsables de l’intelligence. Si toutefois il avait pris la peine de tenter une définition de la dite intelligence, mais sans doute veut-il encore faire croire que le QI dont il se gargarise dans nombre d’interventions est un indicateur largement satisfaisant.

    Plus honnête, croisant les réflexions des neurologues, de l’épigénétique, de la sociologie, de la psychologie, de la pédagogie, des sciences cognitives en général, l’article pourrait alors se résumer à la formule :

    P’têt bien que l’héritage génétique a une certaine influence sur l’intelligence, et p’têt bien que l’environnement, les conditions de la croissance et de l’éducation en ont aussi une.

    Ce qui avouons-le est totalement renversant et en surprendra plus d’un. Et que Pierre Bourdieu admettait parfaitement [19]. Notre hardi tribuneur aurait certes gagné à lire quelques autres textes plus larges et plus synthétiques sur le sujet [20] ; mais une compréhension correcte, étayée, de bon sens et non biaisée n’était sans doute pas dans le propos de L.A., archétype des vulgarisateurs à l’affût de bribes de travaux scientifiques susceptibles d’apporter de l’eau à leur moulin quitte à en commettre une exégèse aventureuse. Toutes époques, tous les intérêts et toutes les idéologies ont tenté ainsi de subtiliser les travaux de recherche. Et à l’ère technocratique, surtout s’ils produisent de beaux chiffres [21].

    Au final, l’apport de la tribune alexandrine serait inexistant si elle n’était faussée et caricaturale, et s’il ne tirait des conclusions tout à fait gratuites, primaires et dangereuses.

    On voit donc sans effort exagéré transparaître dans le texte publié par l’Express, ce que L.A. et un certain nombre de commentateurs ont voulu faire dire à R. Plomin, lequel comme on l’a vu s’en est bien défendu.

    Il s’agit essentiellement de prétendre raviver la querelle #inné-acquis sur de nouvelles bases incontestables parce que chiffrées, pour espérer enfin faire basculer l’histoire dans le sens de l’inné. Or quelles que soient les intentions charitables (et surtout pragmatiques) affichées, vouloir à tout prix privilégier l’inné est une démarche enfermante, celle-là même qui renvoie les dominés à leur prétendue #infériorité « naturelle ». Discours que l’on retrouve dans les discours de tous les dominants, de l’esclavage au nazisme en passant par la droite américaine la plus obscurantiste et ségrégationniste. Alors que le choix de l’éducabilité est par nature émancipateur, qui présuppose une égalité de principe et s’attache à la rendre réalisable.

    Il s’agit aussi de redonner vie au #scientisme [22], que l’on croyait durablement disqualifié mais qui ressurgit de ses cendres à chaque « #innovation #R&D ». Il s’agit d’y ajouter hypocritement la promesse de l’amélioration génétique, faisant ainsi le lit d’un transhumanisme au masque humaniste et égalitariste. Hypocrisie fort utile cependant à toute la #startuposphère de l’ingénierie génétique, qui trépigne d’impatience à l’idée de pouvoir un jour fabriquer de l’humain OGM et tenter de damer le pion à la croissance de Facebook.

    Reste que si cette promesse est déçue, comme celle de l’immortalité au bout du chemin de la recherche NBIC, il demeurera la « démonstration » de la nature génétique des différences d’intelligence, justifiant bien entendu les différences de statut humain.

    Il s’agit enfin d’accréditer obstinément une approche réductionniste, fétiche des technocrates avides de chiffres. Un réductionnisme dopé par l’informatique et sa nouvelle dimension « big data » qui n’en est pas avare, et en produit bien davantage que tous les L.A. de la terre peuvent en digérer.

    Il semble pourtant que, prévenu par Karl Popper, tout scientifique sait les limites de cette approche, mère du déterminisme. Car si le réductionnisme peut selon Popper constituer une étape méthodologique fructueuse, il ne peut en aucun cas constituer une doctrine, et l’extrapolation de résultats « réduits » à la réalité est toujours hasardeuse [23].

    Et l’on retrouve également dans cette rhétorique le projet de la sociobiologie, qui prétend expliquer tous les comportements humains sur des bases biologiques, puis plus tard génétiques. Et nombreux sont les scientifiques de toutes disciplines qui ont mis en garde contre un schéma explicatif dont ils dénoncent les évidents effets pervers tant socio-politiques que scientifiques.

    Ou tout cela nous mène-t-il ?
    On serait donc tenté de conclure que la tribune en question est tout simplement totalement dénuée d’intérêt, et n’est qu’un pot-pourri d’approximations, de contre-vérités, de travestissements partiaux de résultats scientifiques, d’absence de réflexion et de rigueur. De soupçonner qu’elle n’était là que pour faire acte de présence dans les média et rester en vue. Le premier réflexe serait donc de l’ignorer simplement et de ne plus jamais ré-ouvrir le journal qui l’a publiée [24].

    Mais ce serait oublier que ce texte poursuit en réalité deux objectifs bien précis, complémentaires, et lourds de conséquences.

    Le premier est d’alimenter en eau fraîche le moulin de la macronie en avançant l’hypothèse de « start-up » susceptibles de doper au CRISPR-Cas9 l’intelligence française dont L.A. et ses amis nous révèlent qu’elle laisse tant à désirer, et qu’elle sera bien insuffisante dans le « monde réel » de la lutte de tous contre tous [25].

    Le second est que compère L.A., par là même avance ses pions en tentant de montrer tout ce que l’ingénierie génétique pourrait apporter à l’économie française, se chiffrant comme à l’ordinaire en points de croissance et donc en créations d’emploi. Hypothétiques. En tous cas en perspectives radieuses pour les intérêts de ce secteur prometteur.

    L’invocation du ministre #Blanquer, de son proche collaborateur Dehaene et de la vision macronienne du monde souligne d’ailleurs la nature éminemment politique de la prétendue avancée scientifique :

    .. C’est-à-dire accentuer la stratégie du ministre Blanquer, développer la recherche en pédagogie et donner des moyens aux grands spécialistes de la cognition : Stanislas Dehaene, François Taddei, Franck Ramus...

    Et bien entendu l’approche « pédagogique » suggérée est majoritairement centrée sur cette vision selon laquelle, comme le déclare volontiers S. Dehaene, l’imagerie cérébrale va ouvrir les portes à la compréhension de l’acte de lire. Loin de cette équipe l’idée de s’appuyer sur les travaux pédagogiques d’approche globale et humaine : il s’agit plutôt d’un « retour à l’ancien monde (!), avec la glorification du modèle purement transmissif. Et elle ignore superbement l’ensemble des travaux de fond, de longue haleine, nourris de savoirs, de savoir-faire et d’expériences multiples. Là encore, « La #Science » aurait tranché de manière indiscutable et désigné les procédures « efficaces ». Il n’est pour s’en rendre compte que de lire certaines réactions approfondies aux projets du ministre [26].

    Tout ce galimatias n’a finalement pour but que de déguiser sous les aspects d’une « science dure » à la mode, capable de présenter des chiffres et des images numériques, une démarche idéologique non explicitée.

    Or cette démarche conduit tout naturellement à faire surgir un eugénisme -bien entendu positif- et à un transhumanisme justifié par la concurrence déloyale et le péril du « gène jaune » augmenté [27]...

    Il y a là, répétons-le, le fond commun de tous les racismes, les esclavagismes, les misérabilismes et de toutes les formes de mépris social : la volonté de renvoyer les dominés à leur place en affirmant qu’ils sont « nés comme ça ». On l’a trouvé à toute époque et sous tous climats, et la convocation des « neurosciences » (extrapolées, tronquées, manipulées, parfois même trahies) n’est que le nouvel alibi justificatif, paré des plumes de l’imagerie cérébrale.

    Laurent Alexandre, toutefois, manque singulièrement d’audace dans la voie qu’il s’est tracée, et hésite à exposer toutes les conséquences prévisibles de son approche de l’inné et de l’acquis : s’il se lâchait vraiment, il nous révélerait sans aucun doute la base génétique des inégalités qui perdurent entre hommes et femmes. Mais nous proposerait bien vite une ingénierie susceptible d’upgrader le second chromosome X des malheureuses.

    On sait évidemment l’idée de « l’amélioration de la race » vieille comme le monde, elle n’a pas attendu L.A., ni le « traitement de textes génétique » ; et depuis le II° Reich jusqu’aux inventeurs du transistor, nombreux sont ceux qui ont parié sur cette voie... Sans grand succès et avec moult dégâts.

    Un chemin beaucoup plus direct vers l’amélioration de la race que celui prêché par L.A. (encore que pas accessible à tous) fut en effet imaginé dans les années 80 du XX° par une Banque des spermes d’exception créée par R.K. Graham [28]. C’était aux US bien entendu, la Chine n’étant alors pas encore le point de mire des eugénistes. L’un des plus célèbres des généreux et altruistes donateurs fut William_Shockley, glorieux inventeur de l’effet transistor et prix Nobel de physique 1956 [29].

    Mais il semble bien, hélas, qu’aucun des rejetons des spermatozoïdes hyper-performants n’ait inventé la Moulinette-à-faire-la-vinaigrette ni même le Repasse-limaces, et l’on ignore si le « pack » fourni par la Banque Graham comprenait à la fois le gêne des semi-conducteurs et celui des traces de paranoïa...

    La seule nouveauté de cette tribune est donc bien sa conclusion en forme d’humanisme en trompe l’œil : certes les nuls sont nuls de naissance et aucune éducation n’y pourra rien, mais la macronie dans sa grande générosité (à moins qu’il s’agisse de pragmatisme) va les aider en faisant appel à L.A. et ses collègues. Elle va « réparer » ces mal dotés de l’ADN, et du même coup de ciseau génétique assurer les « avantages concurrentiels » de la France face à l’Asie.

    L’émouvant slogan : « Se battre et dynamiter le déterminisme génétique ! » claque comme une bannière progressiste, et propulse même L.A. et toute la techno-sphère macronienne dans l’univers sulfureux de l’insoumission, de la révolte, de la lutte finale contre les injustices de la nature...

    Le procès, ici, est clair et a deux aspects complémentaires. Affirmer la grande générosité visionnaire des nouvelles équipes gouvernementales, prêtes à faire la courte échelle aux sous-doués pour qu’ils viennent faire concurrence aux élites. Conforter la volonté de Macron de transformer la France en start-up nation, en privilégiant les visées réductionnistes et scientistes de Blanquer [30] et des équipes de numéricologues et de leur amis entrepreneurs. Lesquels n’attendent que les investissements massifs (publics ?) qui vont leur permettre de créer les « boîtes » de demain [31]. Et tout cela sans laisser place une seconde à la réflexion sur le monde dans lequel ils prétendent ainsi nous entraîner.

    Il n’est au reste pas surprenant que tout ce que la macronie compte de Laurent Alexandre et autres hérauts de la croissance innovante s’empare avec gourmandise de travaux tels que ceux de l’équipe de R. Plomin. Quitte à ne lire que la surface des résultats scientifiques, à se hâter de détourner les travaux pour les citer à l’appui de leur vision orientée du monde.

    Et c’est dans ce droit fil qu’apparaît l’argument massue : la dénonciation hypocrite de la licence qui régnerait en Chine vis-à-vis de l’IA et du transhumanisme : « Aucune norme éthique ne semble freiner les transhumanistes chinois ».

    Et c’est pour mieux conclure : « La Chine disposera d’un avantage considérable dans la société de l’intelligence », suggérant que les « lois de la concurrence » nous obligeraient aussi à accepter à contrecœur l’eugénisme du XXI° siècle à visage (trans)humain.

    Gérard COLLET

    [1] D’une société belge de séquençage ADN selon sa biographie Wikipédia.
    [2] Voir : https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/determinisme-pourquoi-bourdieu-avait-tort_2002043.html
    [3] Sciences : peut-on publier n’importe quoi dans L’Express... En un mot : oui. Voir : http://www.acrimed.org/Sciences-peut-on-publier-n-importe-quoi-dans-L
    [4] Mais il est vrai que le format « Tribune » de l’Express ne permet pas de faire dans la dentelle.
    [5] On sait en effet très bien qu’Oral-B élimine 100% de plaque dentaire en plus, que par certaine crème anti ride « l’ovale du visage est redéfini pour 82 % des femmes » tandis que 96% des femmes constatent plus de fermeté...
    [6] En effet, « Nos différences de capacités de lecture sont issues à 64 % de cet héritage, tandis que la famille, l’école et nos efforts individuels n’y sont que pour un tiers. » Or il est clair que 2 x 33 % est supérieur à 64 %.
    [7] Tabou indiscutablement lié à la domination culturelle des idées crypto-marxistes, diffusées sournoisement par les chaînes de télévision et les organes de presse écrite.
    [8] Voir par exemple : https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/face-a-l-intelligence-artificielle-le-tabou-du-qi-est-suicidaire_1894152.ht puis aussi : https://www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/manipulations-genetiques-augmentation-cerebrale-la-chine-est-ultratranshuma
    [9] Statistiquement s’entend, car il y demeure heureusement quelques grands esprits échappant à la malédiction.
    [10] A titre d’exemple, cet extrait de L’Autre Amérique, Arte, 29/5/2018. : « Ce portrait le Justin Trudeau présente en beau gosse bien né, fils de Pierre Elliott Trudeau [...]. Outre ce lignage, qu’en est-il des convictions de Justin, de sa vision pour le Canada [...] . »
    [11] Cette théorie a été popularisée par Mme Smith-Woolley, une élève du professeur Robert Plomin, personnalité controversée qui a longtemps soutenu l’idée que l’intelligence est très fortement héréditaire. Elle compare la génétique à “l’éléphant dans le couloir” [en référence à l’expression anglaise “the elephant in the room”, qui évoque un problème évident que personne ne veut ou ne peut voir et ne veut discuter, ndt] et pense qu’elle devrait être enseignée aux futurs professeurs. Toby Young, libertarien provocateur et activiste en matière d’éducation, apparaît comme co-auteur de cet article. M. Young s’est récemment attiré l’opprobre pour avoir écrit que la génétique étant le facteur dominant de la réussite scolaire, les écoles ne faisaient que peu de différence. (https://www.lenouveleconomiste.fr/financial-times/reussite-la-spirale-du-succes-63020)
    [12] Dont le sens reste propriété de M. Alexandre. En tous cas, il n’aura pas la place de les définir.
    [13] https://chronik.fr/denigrement-de-pierre-bourdieu-laurent-alexandre-t-nom.html
    [14] Voir note précédente.
    [15] Article publié sur le site Mute : http://we-the-mutants.blogspot.fr/2008/09/plomin-et-la-chasse-aux-gnes-de.html
    [16] http://www.bilan.ch/techno/made-china/le-succes-du-systeme-scolaire-chinois
    [17] En tous cas par les entrepreneurs de l’époque, ancêtres spirituels de L.A.. A ce sujet, on lira avec intérêt Cochinchine de Léon Werth.
    [18] L’état recule en Seine Saint-Denis, rendu public en mai 2018.
    [19] Voir note 11.
    [20] Albert Jacquard dans « L’Héritage de la liberté » expliquait de manière lumineuse l’articulation des deux genèses.
    [21] Rapprocher des instrumentalisations de Darwin (Contresens_Darwin) Voir aussi https://lesamisdebartleby.wordpress.com/2017/09/09/lecobusiness-de-darwin-leur-evolution-et-la-notre : l’entreprise Darwin à Bordeaux !)
    [22] Tout problème humain quel qu’il soit peut être résolu par « la science ».
    [23] Voir à ce sujet Karl Popper ou la connaissance sans certitude, ChapitreXVII Échec au réductionnisme, Page 109.
    [24] Voir à ce sujet l’article d’ACRIMED : « Sciences : peut-on publier n’importe quoi dans L’Express ? »
    [25] Selon Acrimed, il s’agit là d’ « un article pseudo-scientifique cachant mal ses objectifs politiques : défendre une certaine vision de l’éducation, en l’occurrence celle du gouvernement actuel ». Voir note 1.
    [26] Dans ce contexte, la création du conseil scientifique, présidé par Stanislas Dehaene et où neurobiologistes et psychologues cognitivistes sont dominants, est une forme de coup de force qui, de plus, désorganise le paysage français de l’évaluation où les acteurs sont déjà nombreux. (Fondation Copernic – Axel Trani (coord.) : Blanquer : un libéralisme autoritaire contre l’éducation, Éditions Syllepse.
    [27] Selon une autre « tribune tonitruante de L.A. : https://www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/manipulations-genetiques-augmentation-cerebrale-la-chine-est-ultratranshuma
    [28] Le narcissique homme d’affaires pense que son action va permettre de maintenir « un certain niveau d’intelligence » dans une société américaine en crise. Graham avait 38 ans d’avance sur L.A..
    [29] Selon sa biographie Wikipédia : A partir de là, les tendances dominatrices et paranoïaques de Shockley commencèrent à s’exacerber. Et il s’évertua à éclipser les deux autres co-inventeurs du célèbre effet.
    [30] M. Blanquer ne limite évidemment pas sa vision à cette facette. Cependant il est clair que le ministre veut une place primordiale pour les neurosciences et affirme volontiers que sur plusieurs débats pédagogiques « la science a tranché ». Confortant ainsi l’approche réductionniste.
    [31] M. Alexandre, pour sa part, ne pourra pas participer pleinement à ces investissements massifs en France, puisque sa biographie le décrit comme résident fiscal belge. (Wikipédia cite à ce sujet « L’Obs). Mais il pourrait bien en profiter.

  • « La Singularité, ça ne tient pas la route ! » par @hubertguillaud @iactu
    http://internetactu.blog.lemonde.fr/2017/06/25/la-singularite-ca-ne-tient-pas-la-route

    les #IA ne savent pas rêver de moutons électriques.

    sniff

    En fait, le catastrophisme des singularitariens assure surtout leur notoriété. L’inéluctabilité de leur prophétisme fait oublier que bien souvent, le vrai danger vient plutôt de l’inconnu. Le vrai problème, insiste Ganascia, c’est que le scénario de la Singularité, en fait, opacifie le futur en concentrant l’attention vers un seul #scénario au détriment de tous les autres.

    repéré par @laurent (#merci)

    #singularité #disruption #intelligence_artificielle #mythes #science-fiction

    • #Critique_techno sans #catastrophisme

      Bref, « l’observation de la loi de #Moore sur les cinquante dernières années ne garantit nullement sa validité dans le futur ». Comme il le souligne encore « l’examen rétrospectif des études prospectives montre que le futur obéit rarement aux prévisions. Le progrès est convulsif ! Il n’existe pas de déterminisme technologique. » Mais surtout, souligne Ganascia, il y a un paradoxe logique à la Singularité : comment une rupture technologique pourrait-elle se déduire d’une loi reposant sur la régularité du cours de la technologie ?

      (…) Pour la philosophe et historienne Bernadette Bensaude-Vincent, les promesses visent non pas à prédire, mais à rendre inéluctable la trajectoire technologique, à installer un #déterminisme, à faciliter l’acceptation sociale des technologies. *Les schémas à l’oeuvre pour la Singularité semblent se répéter dans les promesses des nanotechnologies, de la biologie de synthèse comme dans celles de la convergence #NBIC (Nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives). Le possible devient un horizon hors de tout horizon temporel : une simple propagande. « La réalisation des promesses dans un avenir proche ou lointain n’est pas primordiale. » Les promesses n’ont pas pour but de refléter le réel, mais d’élargir les possibles, quand bien même ils ne rencontrent jamais de confirmation. « Même si les réalisations se font attendre les concepts ne sont pas remis en question. » Le futur qu’incarne les promesses fonctionne surtout comme un outil de gouvernance pour la compétition économique. Elles permettent de fédérer et mobiliser les infrastructures de recherche et les inscrire dans la culture sociotechnique ambiante. Pour elle, l’avenir est confisqué par la promesse technoscientifique, et la politique reléguée à un seul espace de régulation.

      Pour le sociologue Olivier Glassey, qui pointe dans l’ouvrage combien le social, plus que la technique est devenu l’horizon des technologies de l’information, l’ensemble des discours performatifs sur l’avènement du web social, contribue surtout à instaurer la croyance dans l’inéluctabilité des changements annoncés, que ce soit ceux promouvant l’empowerment ou l’inclusion de tous, comme ceux qui prédisent pouvoir bientôt « capturer techniquement le social ». « Le social n’est plus uniquement l’horizon de la promesse, il est son carburant » : les big data réalisent leurs propres accomplissements !

      Dans l’avant dernier paragraphe @hubertguillaud y a « or » au lieu de « hors » si je comprends bien. Autrement merci de lire tous ces livres pour nous !

  • B2-Namous
    https://fr.wikipedia.org/wiki/B2-Namous

    Au xxe siècle, le ministère de la Défense installe une base secrète d’essais d’armes chimiques et bactériologiques dans l’oued Namous (« namous » signifie moustique en berbère et en arabe) nommée B2-Namous et située dans un no man’s land au sud de Beni Ounif et de la frontière marocaine.

    Plusieurs campagnes d’essais de dispersion de toxiques sont menées par l’armée française en Algérie, à partir de 1930.

    (...) [après l’indépendance en 1962] la délégation algérienne accepte la réouverture de B2-Namous à condition que les autorités d’Alger bénéficient d’une couverture civile pour ne pas avoir à traiter avec l’armée française. Concrètement, le site d’essai doit être officiellement géré par une entreprise civile, et c’est la société industrielle Sodéteg (la « Société d’études techniques et d’entreprise générale », du groupe Thomson) qui obtient ce contrat.

    Pierre Messmer : « Tous les pays, qui avaient une certaine forme d’évolution industrielle et scientifique, s’efforçaient de mettre au point des types d’armes et en particulier, les armes incapacitantes, c’est-à-dire des armes qui, en quelque sorte, paralysent celui qui respire ou reçoit sur la peau le produit chimique en question. »

    (...) En 1972, le gouvernement français fait adopter une loi interdisant tous travaux sur les armes bactériologiques. À partir de cette date les travaux de B2-Namous ne portent donc officiellement plus que sur de l’armement chimique

    (...) En décembre 2012, un accord est conclu entre le gouvernement français et le gouvernement algérien (...) pour que la France entreprenne la dépollution chimique du site

    #armes_chimiques #armes_bactériologiques #NBIC #France #Algérie #photographie

    Il faudrait retrouver le film At(h)ome, d’Elisabeth Leuvrey et Bruno Hadjih, dont voici la bande annonce :
    https://vimeo.com/119417161

  • Le #design de l’imperceptible : comment concevoir ce qui ne se voit pas ?
    http://www.internetactu.net/2015/09/23/le-design-de-limperceptible-comment-concevoir-ce-qui-ne-se-voit-pas

    Bruno Truong (@brunotruong) est ingénieur et designer. Il présentait récemment à la Paillasse, dans le cadre des jeudis design (qui ont lieu tous les premiers jeudis du mois), son travail théorique, qui s’intéresse à la “matière imperceptible”, ces matériaux comme les gènes ou les atomes, avec lesquels les designers de demain devront imaginer nos interactions… Penser la matière Comment…

    #biotechnologies #NBIC

  • Transhumanisme : du progrès de l’inhumanité
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=735

    La revue Nature & Progrès publie dans son numéro d’été 2015 un article de Pièces et main d’oeuvre : "Transhumanisme, du progrès de l’inhumanité", (à lire ci-dessous et dans la revue, disponible sur abonnement* et dans les magasins bio). Encore un dossier sur le transhumanisme ? Depuis deux ans, pas une semaine sans un article, une émission, un livre, un film sur le sujet. On finira par ne plus en parler, si le transhumanisme devient, comme l’informatique, si familier qu’on ne le remarque plus. Il y a dix ans, le sujet était quasi tabou, et l’on traitait nos alertes de « complotistes » et de « catastrophistes ». En 2006, nous publiions un dossier d’Antonin Reigneaud sur "Le fantassin du futur" (ici). Depuis, non seulement les chasseurs alpins ont reçu leur matériel "FELIN" (Fantassin à équipement et (...)

    #Nécrotechnologies
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Transhumanisme_inhumanite_-2.pdf

    • Au début des années 2000, la World Transhumanist Association (devenue « Humanity + » en 2008), créée par les philosophes Nick Bostrom et David Pearce, popularise le mot et l’idéologie. Aidée par le softpower : blockbusters, livres de SF, design, cyber-art, forment les esprits à l’idée d’un homme-machine aux capacités supérieures. Un cybernanthrope. Il faut dix ans à peine au transhumanisme pour devenir familier au téléspectateur – c’est-à-dire à tout le monde.

    • Le prof de philo et sociologue #Raphaël_Liogier par exemple, auteur d’un livre sur « Le mythe de l’islamisation », a donné un séminaire sur le transhumanisme au Collège international de philosophie début 2015, dans lequel il fustige le « fétichisme de la forme » (du corps humain et de son génome) et « l’éthique palliative » de ceux qui voudraient rester humains : « c’est un peu narcissique de penser que le meilleur, l’absolu, l’idéal, c’est l’homme tel qu’il existe aujourd’hui (...). Qui le dit ? à part cet homme-là, justement, qui a tellement peur de changer et qui, pour ça, a besoin de se rétracter ? On pourrait dire que c’est une forme d’équivalent du nationalisme, on se rétracte sur son identité, mais là, c’est son identité corporelle. » Comparaison est déraison : refuser le posthumain serait du racisme.

    • Tout se passe comme si des processus techniques très rationnels étaient capturés par un irrationnel très fou. Tout à coup ce désir de non-limite devient aujourd’hui envisageable scientifiquement, dans une vision du monde sans #limites. Des processus tout à fait rationnels sont hantés par un désir absolument irrationnel d’absence de limites.
      [...]
      Il est important d’éviter cette contamination idéologique du « toujours plus », de l’absolu qui du religieux est aujourd’hui passé dans le scientisme. La #culture doit recoloniser la technique et l’économie.
      L’absence de limites, au niveau individuel ça correspond à la psychose, au niveau biologique c’est le cancer, et au niveau social c’est la #barbarie ou le #néolibéralisme.

      https://www.youtube.com/watch?v=8LHPR9uawrI


      #démesure

    • http://www.lan02.org/2015/01/lextreme-droite-est-elle-technocritique

      Dans le champ politique, la technocritique n’a bonne presse ni à gauche ni à droite. Pour la droite libérale, elle est le nouveau visage d’une obsession régulatrice tentant de brider la libre entreprise et le progrès. A gauche subsiste l’idée que “des pensées conservatrices, voire réactionnaires, alimentent aujourd’hui encore certaines actions technophobes” » (1). Effectivement, pour une partie de la gauche, y compris de la gauche anticapitaliste, dès qu’on critique la technoscience, l’idéologie du progrès ou la société industrielle, le spectre de l’extrême droite n’est pas loin… Mais ce rapprochement est-il fondé ? L’#extrême-droite a-t-elle véritablement procédé à une critique de la science et de la technique modernes ?

      Lorsqu’on prononce le mot « extrême droite », la première image qui vient à l’esprit est naturellement celle du #fascisme italien et de l’Allemagne nationale-socialiste. Or le régime de Mussolini s’est précisément distingué par une série de grands travaux publics visant à moderniser une Italie perçue comme retardataire par rapport aux grandes puissances industrielles du nord de l’Europe : assèchement et mise en culture des marécages du Latium, stimulation de la production agricole, construction d’autoroutes et de lignes de chemin de fer, investissements massifs dans l’industrie lourde, etc. Le #nazisme, pour sa part, s’est caractérisé par le recours accru aux pesticides et aux engrais chimiques dans le domaine agricole, la valorisation de l’automobile pour tous et la construction d’un des premiers réseaux autoroutiers au monde, l’usage intensif des nouvelles techniques de communication de masse, le redressement et la mobilisation de l’arsenal industriel allemand en vue de préparer la guerre, la mise au point de nouveaux procédés industriels pour obtenir des substances telles que matières plastiques, caoutchouc et textiles de synthèse, etc. (2) Autant de faits qui allaient bien dans le sens du #progrès … technique. En outre, comme plusieurs auteurs l’ont fait remarquer, les mécanismes d’extermination mis en œuvre dans les camps nazis peuvent eux-mêmes être rapportés aux logiques fondamentales de la #modernité industrielle (3).

      J’ajouterais que l’idéologie nazie était extrêmement empreinte d’une vision eugéniste de l’humanité, haïssant la faiblesse et l’imperfection. C’est aussi ce qui me fait trouver dangereuse cette volonté de créer des corps « améliorés » par la technique, j’y sens un refus exacerbé de la faiblesse, de la vieillesse et de la mort. Le fétichisme (pour reprendre le mot de Liogier) je le vois plutôt chez ceux qui aimeraient confier à la technique le soin de les débarrasser de leur peur de la mort et de leur créer l’illusion d’une jeunesse et d’une force éternelles.

    • merci @koldobika, c’est bien dit !
      Je n’adhère pas à toute une partie de la technocritique, mais ton paragraphe précédent décrit le cœur de ma position.

      et aussi,

      Il est important d’éviter cette contamination idéologique du « toujours plus », de l’absolu qui du religieux est aujourd’hui passé dans le scientisme. La #culture doit recoloniser la technique et l’économie.

      Pour le reste, je reste assez « Leroi-Gourhan », même si la lecture de Ellul (merci @rastapopoulos) m’a ouvert les yeux sur certaines choses (technique et techno-logie).

  • Clinatec : corps-machine, masque « humain »
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=728

    (Pour lire Clinatec : corps-machine, masque humain, ouvrir le document en bas de page.) Michel Destot, ancien maire socialo-nucléaire de Grenoble, invite son ami Jean Peyrelevade à visiter les laboratoires locaux des technologies convergentes. Jean Peyrelevade, polytechnicien, ancien conseiller du premier ministre Pierre Mauroy (1983, « le tournant de la rigueur », c’est lui), ancien patron d’Etat (Suez, Crédit Lyonnais), mais toujours banquier d’affaires, fréquente les dîners du Siècle, ce club de propriétaires de la République, tout comme Jean Therme, patron du CEA-Minatec et co-fondateur avec le neurotechnologue Alim-Louis Benabid, de Clinatec, « la clinique pour nous mettre des nanos dans la tête ». Alim-Louis Benabid figure sur les listes et dans les comités de soutien à Michel Destot et (...)

    #Nécrotechnologies
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Peyrelevade_Clinatec_transhumanisme.pdf

    • On y découvre par exemple le plan de communication et les pompes à phynance de Clinatec. On y découvre les liens – désormais officiels - entre Benabid, Clinatec et les milliardaires transhumanistes de la Silicon Valley. On y découvre l’identité entre le transhumanisme et les technologies convergentes (NBIC). Quant à la banalisation du transhumanisme, elle s’étale dans les medias et dans l’absence de résistance des simples humains, ces animaux dits « politiques ». L’eugénisme technologique est devenu une option à discuter parmi d’autres.

      #transhumanisme #Clinatec #neurochirurgie #NBIC #critique_techno

  • Humanity keeps discovering brilliant new ways to destroy itself - Quartz (about the Bulletin of the Atomic Scientist’s 70th birthday)
    http://qz.com/326517/humanity-keeps-discovering-brilliant-new-ways-to-destroy-itself
    http://img.qz.com/2015/01/doomsday-clock-over-the-past-70-years-minutes_chartbuilder1.png?w=640

    It is not just nuclear weapons that threaten humanity. The Bulletin has in the past decade formally expanded its remit to include new threats to civilization, namely climate change and biological warfare. The magazine also informally looks at other threats, such as cyberwar that could spark real world confrontation; synthetic biology that could create new pandemics; and lethal autonomous weapons (or “killer robots”) that can target and fire without human intervention. The Bulletin also is beginning to look at artificial intelligence.

    numéro spécial:
    http://bos.sagepub.com/content/71/1.toc

    #guerre #technologie #nucléaire #NBIC #cyberguerre

  • Ray Kurzweil, le cyber prophète de Google

    http://www.france4.fr/emissions/l-autre-jt/les-sujets/ray-kurzweil-le-cyber-prophete-de-google-une-story-de-france-swimberge_28062

    https://www.youtube.com/watch?v=7wWcEusQGEQ

    Le numéro 3 de Google est un prophète. Gourou du transhumanisme, il prévoit l’avènement de l’intelligence artificielle qui va dépasser l’intelligence humaine. Bill Gates dit de lui qu’il est le meilleur futurologue de son époque. France Swimberge l’a rencontré pour un entretien exceptionnel.

    Personnellement, plus je l’entends parler, plus je roule les yeux ; ça fait presque 20 ans qu’il recycle le(s) même(s) message(s). Aussi, on dirait que l’ancienne vague de l’intelligence artificielle et ses fantasmes qui faisaient peur, refont surface ces derniers temps comme si c’était du nouveau. Je n’y vois que du réchauffé. Et ses idées laissaient foid Hans Moravec et Jaron Lanier.

    Mais, on sait maintenant que sa Singularité porte désormais un prénom : Lucy.

    (Et je ne vois pas non plus ce qu’il a d’exceptionnel dans cet entretien pour L’autre JT, ceci dit en passant)

    Ray Kurzweil’s Slippery Futurism

    A good article to help you view his visionary statements with the simple criticism of common sense. Many of his statements are just obvious extrapolations of what was happening around us at the time.

    http://spectrum.ieee.org/computing/software/ray-kurzweils-slippery-futurism

    His stunning prophecies have earned him a reputation as a tech visionary, but many of them don’t look so good on close inspection.

    [...]

    Some facts make his predictions less bright :

    The first is that to see, in 1990, a society using networked computers for everyday tasks, you didn’t need to be prophetic. You just needed to be French. France’s government began issuing dumb terminals to telephone subscribers for free in 1981 to encourage use of the paid Minitel online information, or videotex, service. Minitel allowed users to look up phone numbers, purchase train and airline tickets, use message boards and databases, and purchase items through mail order.

    Mais aussi :
    Le cerveau, des lignes de code ? Le transhumaniste Kurzweil se plante
    http://rue89.nouvelobs.com/2014/05/09/cerveau-lignes-codes-transhumaniste-kurzweil-plante-252052
    http://seenthis.net/messages/255285
    (via @bug_in, @xporte)

    Concernant son film de 2010 "The Singularity is Near" : (bof bof lui aussi)
    http://seenthis.net/messages/98641 (@de_quels_droits_)

    PS : je ne nie pas son génie dans l’invention concrète de plein de chouettes trucs utiles pour la société.

    #artificial_intelligence #intelligence_artificielle
    #singularity #singularité
    #transhumanism #transhumanisme
    #NBIC
    #kurzweil

  • Appel des Chimpanzés du futur
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=543

    Les transhumanistes se réunissent à Paris, les 20, 21 et 22 novembre prochains. « TransVision 2014 » rassemble les promoteurs internationaux du post-humain : Natasha Vita-More, Aubrey de Grey, James Hugues, Miroslav Radman, Laurent Alexandre, pour ne citer que les plus connus. L’événement est co-organisé par Technoprog, la branche française des transhumanistes, avec les associations Traces et fiXience, spécialisées dans l’acceptabilité des technosciences. On y retrouve les manipulateurs de « L’Arbre des connaissances », qui acclimatent les jeunes à leur futur augmenté dès le plus jeune âge, et dont le fondateur Ali Saib avait tenté d’organiser le Forum de la Biologie de synthèse au CNAM en avril 2013. [1] Cette réunion de malfaiteurs de l’humanité est accueillie par l’Ecole supérieure de physique et de (...)

    http://encyclopedie.homovivens.org/documents/le_monde_un_journal_transhumaniste
    http://www.franceculture.fr/emission-le-sens-des-choses-le-cerveau-et-l-intelligence-artificielle-
    http://ecrans.liberation.fr/ecrans/2011/06/21/transhumanistes-sans-gene_960783
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/09/26/google-une-certaine-idee-du-progres_3485155_3234.html
    http://archives.lesechos.fr/archives/2008/Enjeux/00248-066-ENJ.htm
    http://www.wtec.org/ConvergingTechnologies/Report/NBIC_report.pdf #Nécrotechnologies
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Manifeste_Chimpanze_s_du_futur_nov_14-3.pdf

    • « TransVision 2014 » marque la reconnaissance officielle du mouvement transhumaniste en France. Ce colloque s’accompagne d’un travail d’influence de longue date auprès des médias et des décideurs – offensive qui s’intensifie depuis quelques mois. Tribune hebdomadaire de Laurent Alexandre dans Le Monde ; émissions sur France Culture et France Inter ; dossiers dans Philosophie Magazine, L’Obs et Usbek & Rika ; enquête du Credoc auprès des Français « L’homme augmenté : l’opinion oscille entre désir et peur » ; interventions de transhumanistes dans des grandes écoles (ESSEC - Ecole de commerce de Paris, Ecole Centrale de Lyon), parmi les récentes manifestations de ce lobbying. Le transhumanisme n’est plus un projet furieux, mais une option à discuter. Ils ont remporté cette bataille. Il en reste bien d’autres.

      Depuis douze ans, nous dénonçons à la fois les transhumanistes et les NBIC (Nanotechnologies, biotechnologies, informatique, sciences cognitives) qui sont les instruments de leurs ambitions et les secteurs où ils sont implantés. Aujourd’hui, Google a ses propres laboratoires (Google X), start up (Calico) et université (Singularity university) consacrés aux innovations transhumanistes. Les anthropophobes nous appellent « bio-conservateurs » et en effet, nous voulons conserver notre humanité, contre ceux qui la haïssent trop pour se reconnaître encore membres de notre espèce.

      Contre cette offensive nous, Pièces et main d’œuvre, vous proposons d’agir là où vous êtes, avec vos proches, vos amis, vos groupes.

      #transhumanisme #France #NBIC #critique_techno

    • Ces progressistes au plan technologique sont des régressistes au plan social et humain, des partisans de la pire régression sociale et humaine ; ce qu’en langage commun on nomme des réactionnaires. Le nazisme, le fascisme et le communisme n’ont succombé que face au surcroît de puissance technoscientifique des Etats-Unis. Mais l’essence du mouvement, la volonté de puissance technoscientifique, s’est réincarnée et amplifiée à travers de nouvelles enveloppes politiques. Le laboratoire est florissant d’où s’est enfuie la créature immonde. Dès 1945, Norbert Wiener mettait au point la cybernétique, la « machine à gouverner » et « l’usine automatisée », qu’IBM implante aujourd’hui sous le nom de « planète intelligente ». C’est-à-dire la fourmilière technologique ubiquitaire, avec ses rouages et ses connexions, ses insectes sociaux-mécaniques qui se nommaient eux-mêmes, jadis, des zoon politikon, des animaux politiques.

      #volonté_de_puissance #technologie #totalitarisme #cybernétique #IBM #planète_intelligente

    • Les transhumanistes n’ont qu’une idée : la technologie. Nous, chimpanzés du futur, n’avons qu’une technologie : les idées. Cependant les idées sont plus actives, plus rapides, plus performantes que n’importe quelle technologie ; plus véloces et puissantes qu’Internet et l’électricité.

      Nous disons : le transhumanisme est un nazisme en milieu scientifique. C’est ce techno-totalitarisme, ce « fascisme » de notre temps que nous combattons, nous, animaux politiques : Et nous vous appelons à l’aide.

      Sauvons les mots.

      Brisons les machines.

      #langage #nazisme #scientisme

  • Et si on en parlait
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=503

    Suivant les recommandations des acceptologues et du rapport gouvernemental de décembre 2013 (ici), les malfaiteurs des nanotechnologies et de la biologie de synthèse multiplient les « petits débats conviviaux » afin de gagner une opinion défiante vis-à-vis des technologies convergentes (NBIC). Ainsi, le 5 juin 2014, l’Institut national des sciences appliquées (INSA) de Lyon organisait une causerie dans un bar branché, avec notamment le xénobiologiste Philippe Marlière. Malgré les « big data », la soirée ne s’est pas passée comme prévu. Compte-rendu de notre envoyé spécial, Antoine Doinel. (Pour lire le texte, cliquer sur l’icône ci-dessous.) Lire aussi : Un malfaiteur de l’humanité : Philippe Marlière et les aliens de demain Alerte à la biologie de synthèse et aux aliens de demain (...)

    #Nécrotechnologies
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Et_si_on_en_parlait-2.pdf

  • De la reproduction du bétail humain
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=499

    Voici le troisième volet de notre enquête sur La Reproduction artificielle de l’humain, à l’ère technologique. Les deux premiers épisodes, La Stérilité pour tous et toutes ! (ici ), et Au Bazar du Beau Bébé (là ), retraçaient la destruction des facultés de reproduction par le capitalisme et l’industrie chimique, et la création subséquente d’un marché et d’une industrie de la reproduction artificielle. Celle-ci fournissant non seulement la clientèle des stériles, mais aussi celle des fertiles désireux de designer au mieux leur projet parental. Ce qu’on fait aux animaux, on le fait déjà aux hommes. Les fabricants de « bébés éprouvettes » se sont d’abord fait la main sur les vaches pour produire la viande optimale aux besoins de l’industrie agro-alimentaire. Et pourquoi la Chine ne pourrait-elle pas créer la (...)

    #Nécrotechnologies
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Chapitre_3_RAH-3.pdf

    • Et troisième volet sur la reproduction artificielle, toujours par le même auteur. Cette fois-ci sur l’#eugénisme et le #transhumanisme.
      #PMA #FIV #critique_techno #cybernétique #NBIC

      Les plus fervents partisans de la reproduction artificielle de l’humain se recrutent parmi les scientifiques et les universitaires. Médecins, biologistes, généticiens d’un côté, acceptologues – philosophes, éthiciens, juristes, sociologues – de l’autre, ils se nomment Laurent Ségalat, Miroslav Radman, René Frydman, Jacques Testart, Henri Atlan, Ruwen Ogien, ou Laurent Alexandre. Multipliant les interventions médiatiques ils mènent depuis des années une offensive idéologique de grande ampleur. Leurs désaccords de façade ne servent qu’à masquer leur accord de fond sur l’inéluctabilité du phénomène et accoutument ainsi les esprits à la reproduction eugéniste du bétail humain. Sentant le vent en poupe, ils avancent avec une froide assurance.

    • Ce qui échappe à cet esprit éclairé, c’est que la liberté de choisir son enfant ne sera jamais que celle de le choisir sur catalogue. Une liberté de consommateur, réduit au choix entre des modèles présélectionnés, standardisés et améliorés par de grands groupes industriels – publics, semi-publics ou privés, peu importe.

      […]

      Je ne sais pas vous, mais pour ma part, je ressentirais comme un empiétement insupportable sur ma liberté d’être et d’agir, l’idée que quelqu’un ait pu manipuler consciemment mon génome, décider même d’une fraction de mes caractéristiques physiques ou intellectuelles. Les attentes des parents pèsent déjà lourd sur les enfants conçus et éduqués de façon ordinaire. Imaginez ce qu’elles pèseront sur des enfants génétiquement programmés, et qui auront fait l’objet d’un investissement financier et narcissique extraordinaire !

  • SCiO, le moteur du monde physique - Wired.com
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/86991115181

    La startup israélienne, Consumer Physics, lance SCio, le premier capteur moléculaire miniature (spectroscope) permettant d’analyser de façon instantanée la composition chimique de ce qui nous entoure (voir aussi le projet sur Kickstarter). Au-delà du capteur qui devrait être commercialisé à la fin de l’année, l’ambition de Dror Sharon, son inventeur, est de créer la plus grande base de données d’empreintes moléculaire du monde physique, afin que les mesures du capteur puissent reconnaître les objets qu’il analyse. A l’avenir, l’enjeu est de construire des emballages qui savent quand le produit est périmé ou contrefait, des places de parking capables de savoir quand vos pneus ont besoin d’être gonflés… explique Issie Lapowsky pour (...)

    #Science #NBIC #moteur_de_recherche

  • De la #Nanotechnologie à la bionanotechnologie
    http://www.internetactu.net/2014/04/24/de-la-nanotechnologie-a-la-bionanotechnologie

    Aujourd’hui, les progrès accomplis en biologie vont-ils nous permettre de réaliser certains des rêves de la nanotechnologie ? Cela semble de plus en plus le cas, ainsi qu’en témoignent les récents progrès en bionanotechnologie. Il existe une différence légère entre #biologie_synthétique et bionanotechnologie (même si ces deux champs partagent énormément de points communs). La première cherche à modifier des systèmes…

    #adn #biotechnologies #NBIC #programmation

  • Vers un design de la vie synthétique
    http://www.internetactu.net/2014/04/15/vers-un-design-de-la-vie-synthetique

    Dans le cadre de l’expédition Bodyware de la Fing, un groupe de travail sur l’impact du #corps dans le numérique, une journée de réflexion et d’ateliers sur la #biologie_synthétique était organisée le 14 mars en collaboration avec le Centre de recherches interdisciplinaires (CRI). La matinée a vu se succéder une série de trois interventions, celles d’Aleksandra Nivina (linked-in), biologiste…

    #biotechnologies #NBIC #vie_artificielle

  • Technologiser le vivant
    http://www.internetactu.net/2014/02/14/technologiser-le-vivant

    Mark Vries est doctorant au département de physiologie et à l’Institut de recherche cardiovasculaire de l’université de Maastricht. Il travaille sous la responsabilité de Mark Post, l’homme qui, cet été, a annoncé avoir cultivé le premier hamburger en laboratoire… Un hamburger de 140 grammes à 250 000 dollars… qui a nécessité 3 mois de fabrication, comme le rapportait LeMonde, et…

    #écologie #biotechnologies #fabrication_personnelle #futur #hacker #lift #lift14 #NBIC

  • Quatre ministres nous écrivent, et nous leur répondons
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=468

    Le 14 octobre 2013, un quarteron de ministres en retraite (R. Badinter, J.P. Chevènement, A. Juppé, M. Rocard) nous a écrit pour se plaindre de l’opposition grandissante de « la société française » aux #Nécrotechnologies - sources d’innovation, de croissance, de compétitivité - et en particulier du sabotage de la propagande scientifico-industrielle par les plus résolus des opposants. Nous leurs répondons. (Pour lire le texte intégral, cliquer sur l’icône ci-dessous.)

    Nécrotechnologies

  • La biologie synthétique au secours de l’écologie
    http://www.internetactu.net/2014/01/09/la-biologie-synthetique-au-secours-de-lecologie

    Et si les deux frères ennemis, la préservation écologique et la biologie synthétique, réunissaient leurs efforts pour sauver notre planète ? Cette réunion improbable, cet étrange attelage entre les défenseurs de l’écologie et ceux qui souhaitent utiliser les principes de la biologie et de l’ingénierie pour concevoir de nouveaux systèmes et fonctions biologiques, a fait l’objet d’un colloque qui s’est…

    #apprenti_sorcier #écologie #bidouillabilité #biotechnologies #corps #cyborgs #design #futur #imaginaire #NBIC #pays_en_développement #programmation #prospective #science

  • Après la “Smart City”, la “Living City”
    http://www.internetactu.net/2013/06/04/apres-la-smart-city-la-living-city

    Dans un récent article pour Fast Company, le prospectiviste Chris Arkenberg (@chris23, qui tient aussi le blog Urbeing Recorded traitant essentiellement de réalité augmentée), imagine un avenir vertigineux pour nos cités. Selon lui, les frontières entre la biologie et la technologie vont disparaître. Les villes de demain, explique-t-il, pourraient bien s’élaborer à partir d’imprimantes 3D, de biologie synthétique et (...)

    #_alléger_la_ville_ #écologie #biotechnologies #citelabo #fabrication_personnelle #NBIC #prospective #science

  • L’avenir de la #programmation (5/6) : programmer le vivant
    http://www.internetactu.net/2013/05/28/lavenir-de-la-programmation-56-programmer-le-vivant

    Si nos quatre premières parties ont illustré certaines tendances de la programmation contemporaine, nous sommes restés dans des domaines assez “classiques”. De fait, il ne s’est agi jusqu’ici que d’interagir avec des ordinateurs traditionnels, faits de composants électroniques et dont le résultat reste avant tout “virtuel”. Dans les deux prochains chapitres, nous allons entrer dans des domaines plus spéculatifs. (...)

    #bidouillabilité #biotechnologies #complexité #do_it_yourself #NBIC #vie_artificielle

  • Les #interfaces #cerveau-ordinateur s’apprêtent à devenir mainstream - Bits, Nytimes.com
    http://bits.blogs.nytimes.com/2013/04/28/disruptions-no-words-no-gestures-just-your-brain-as-a-control-pad/?partner=rss&emc=rss

    Programmer les Google Glass pour qu’un hochement de tête active certaines commandes... A l’avenir, nous n’aurons plus besoin de gestes pour commander au monde, explique Nick Bilton. Des chercheurs de Samsung testent des tablettes qu’on commanderait par la pensée, rapportait récemment la Technology Review : http://www.technologyreview.com/news/513861/samsung-demos-a-tablet-controlled-by-your-brain . Après Neurosky ou Emotiv, voici arriver Muse - http://interaxon.ca -, un bandeau qui se porte sur (...)

    #nbic

  • Pourquoi est-il important de cartographier le #cerveau humain ? - Technology Review
    http://www.technologyreview.com/qa/513476/interview-with-brain-project-pioneer-miyoung-chun

    Pour la Technology Review, Jason Pontin a interviewé Miyoung Chun, généticienne moléculaire et vice présidente de la Kavli Foundation qui a coordonné la communication autour du lancement du projet de recherche #Brain lancé dernièrement par Obama. Elle y explique notamment que le plus délicat dans ce projet de cartographie du cerveau pourrait bien être que nous ne savons pas ce que nous essayons d’apprendre. Nous ne savons pas ce que nous allons apprendre en mesurant et déchiffrant un million de (...)

    #NBIC

  • Vers un business de l’informatique quantique
    http://www.internetactu.net/2013/04/03/vers-un-business-de-linformatique-quantique

    Le champ de l’informatique quantique est-il véritablement en train de démarrer ? C’est certainement vrai dans le domaine scientifique, puisqu’il ne se passe pas une semaine sans que la presse spécialisée ne relate une avancée, mais la question se pose aujourd’hui également en termes commerciaux. En effet, pour la première fois, des applications “pratiques” vont être développées à l’aide (...)

    #futur #intelligence_artificielle #NBIC #prospective

    • s/Lokheed/Lockheed/
      “ce n’est pas n’importe quoi.” c’est quand même cette boîte qui a vendu le F35 et ses milliards de dollars de dépassement de budget…

    • Sur le graphique le Faster than the universe , me fait irrésistiblement penser à Buzz l’Éclair : Vers l’infini et au-delà ! To infinity and beyond !

      Sinon, les méchantes langues citées à la fin de l’article disent :

      Comme le rappelle John Markoff, “ _Les chercheurs de la société n’ont pas encore publié de données scientifiques établissant que le système calcule plus rapidement que des ordinateurs binaires conventionnels actuels. (…) Les critiques de la méthode de D-Wave objectent qu’il ne s’agit pas de calcul quantique du tout, mais d’une forme de comportement thermique standard ._ ”

      Ce qui est compatible avec ce qu’annonce le site de D-Wave lui-même http://www.dwavesys.com/en/deep-dive.html qui mentionne (après les incontournables superpositions d’états)

      In the D-Wave processor, the qubits can slowly be tuned (annealed) from their superposition state (where they are 0 and 1 at the same time) into to a classical state (where they are either 0 or 1).

      Ce qui du point de vue algorithmique ressemble au mot près ( annealing ) à la bonne vieille (30 ans) méthode du recuit simulé… http://fr.wikipedia.org/wiki/Recuit_simulé

    • Faut surtout lire les petites lettres. Par exemple dans l’article du New York Times, « allows certain types of problems to be solved rapidly » qui donne bien les limites de l’informatique quantique (les chercheurs travaillent essentielmlement à trouver des problèmes que l’ordinateur quantique arrive à résoudre, pas à bâtir de meilleurs ordinateurs).

  • Vers un internet du vivant | Rémi Sussan
    http://www.internetactu.net/2012/10/24/vers-un-internet-du-vivant

    La communication intercellulaire est une réalité de la nature, mais les adeptes de la biologie synthétique ne peuvent se contenter du système tel qu’il existe en l’état. Pourrions-nous améliorer la qualité de la communication entre cellules, tant en terme de bande passante qu’en richesse de contenu ? C’est l’ambition de deux chercheurs en biologie synthétique, Monica Ortiz et Drew Endy…

    #biotechnologies #NBIC #vie_artificielle