Les assassins assassinent. Souvent, ça rate. Et les gueules cassées sont innombrables aujourd’hui et hier. Mais ça ne rate pas toujours. Parfois, les assassins assassinent. Toustes les blessé.e.s, les torturé.e.s et les assassiné.e.s sont à venger. Et on se vengera.
On ne dira évidemment rien contre les personnes qui décident de s’affronter aux assassins avec des moyens qu’elles choisissent elles-mêmes. Mais on dira des personnes qui programment un assaut en n’y étant pas physiquement elles-mêmes en première ligne, qu’elles sont des crapules.
En octobre dernier, je suis allé à Sainte-Soline à l’appel des Soulèvements de la terre, de la Confédération paysanne et de certains partis politiques. Malgré la présence des démocrates (LFI, EELV, NUPES, CGT, Solidaires, YFC, NPA, …), je m’y suis rendu avec la sincère conviction qu’on allait essayer de saboter le chantier d’une « méga-bassine », d’attaquer les engins, bref, d’empêcher que les travaux puissent reprendre. En fait, les machines n’étaient plus là depuis quelques jours avant notre arrivée. Je suis arrivé le vendredi soir, la manif était prévue le lendemain. On m’a indiqué là où j’avais le droit de poser ma tente et là où je n’avais pas le droit. Le samedi, des tracts ont été distribués, ils expliquaient qu’il y aurait trois cortèges, avec une couleur pour chacun. Le rouge, le vert et le blanc. C’était un peu présenté comme un jeu. On comprenait que le blanc c’était pour les personnes sages, qui voulaient rester tranquilles, et que les deux autres avaient des stratégies différentes. Mais si on n’assistait pas aux réunions très privées et très select, on n’en savait pas plus. Dans ces réunions, c’était pas très clair non plus. Chez les rouges, quelques uns disaient qu’ils donneraient des signaux, et qu’il faudrait les suivre. La stratégie avait l’air déjà pensée. Chez les verts, il n’y avait pas de décideurs apparents. En gros, les blancs allaient tranquillement tout droit, les rouges contournaient par la droite, et les verts par la gauche, pour arriver au même point : la bassine, là-bas, on détruit tout. (Tout = quelques grilles, parce que la bassine, c’est un trou.)