• Thierry Breton, le néo-fascisme tranquille - Vu du Droit vududroit.com - Régis de Castelnau

    La France traverse une crise politique majeure. L’État n’est plus en mesure de contrôler son territoire. Et que dire de l’économie. Les deux tiers des Français haïssent Emmanuel Macron. Qui piétine les #libertés_publiques et met en place un #régime_néofasciste. Et pour faire bon poids il fournit à un régime en panique des missiles de croisière pour frapper le territoire de la Russie. C’est-à-dire que tranquillement il déclare la guerre à la première puissance nucléaire du monde. Le gouvernement est muet, l’ensemble de la classe politique représentée au Parlement fait de même. Pas un élu à l’exception de Dupont Aignan aucune autorité intellectuelle ou morale n’élève la voix pour s’inquiéter de l’#abîme vers lequel cet homme emmène le pays.crise-la-solidarit%C3%A9


    Pour la mise en place de ce qui commence à ressembler à un régime #néofasciste (même Julien Dray commence à s’inquiéter) Macron dispose d’hommes de main qui n’ont aucun scrupule. Il faut écouter l’effarant entretien donné par le commissaire européen #Thierry_Breton à France Télévisions, où l’intérressé vient annoncer triomphalement qu’il est arrivé à ses fins avec la mise en place d’une réglementation européenne de #censure a priori sur les #réseaux_sociaux. Rappelons que ce personnage, quintessence du Capital endogame à la française, a été nommé à la Commission européenne en remplacement d’une autre haute fonctionnaire adepte du pantouflage gourmand, choisie par Macron mais refusée par le Parlement européen pour cause de rapports jugés trop élastiques avec la morale publique.

    Breton s’est récemment signalé par des vitupérations contre les réseaux sociaux, qu’il accuse à demi-mot de véhiculer une parole d’opposition politique aux oligarchies en place. Sous prétexte de lutter « contre la haine en ligne », il décrit un dispositif destiné en fait à bâillonner toute parole dissidente. Il n’a d’ailleurs pas hésité à citer comme devant être interdits les « appels à la révolte » ! La tentation néofasciste du personnage saute aux yeux, tant dans l’attitude que dans le choix des mots. Breton, donc, a fait adopter par le Parlement européen un texte qui reprend toutes les mesures proposées naguère par Emmanuel Macron, par l’intermédiaire de l’ex-députée #laetitia_avia et de la loi dite « Avia », votée par le Parlement-Playmobil du premier mandat – et quasi intégralement censurée par le Conseil constitutionnel puisque jugée attentatoire à la Constitution et notamment à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Notre cour suprême, pourtant fort indulgente en général avec Macron, avait fait sortir l’horreur liberticide qu’était la loi Avia par la porte ; Thierry Breton la fait rentrer par la fenêtre. On en veut pour preuve cet hallucinant entretien passé à décrire tous les moyens administratifs qui permettraient d’instaurer une censure administrative a priori en piétinant tous nos principes.

    ° La censure, nouvelle passion de la « gauche »
    En France, une « gauche » minoritaire et paniquée nourrit une nouvelle passion pour la #censure. Ces jours derniers plusieurs exemples de ce tropsime ont d’ailleurs fait réagir : citons la campagne contre le pluralisme avec l’affaire Geoffroy Lejeune au JDD, les déclarations de Pape Ndiaye sur Europe1 et CNews, médias « clairement d’extrême droite », ou encore les provocations du « philosophe » Geoffroy de Lagasnerie, qui affirme que la pensée de droite n’existe pas.

    Il est malheureusement nécessaire une fois de plus de rappeler que la conflictualité est inhérente au politique et qu’elle s’exprime et se résout dans l’espace public. Le propre d’un cadre normatif dans un système démocratique est justement de permettre le #débat et l’affrontement des #opinions, le juge de paix étant l’élection. L’application de ces principes est de plus en plus problématique pour les blocs oligarchiques au pouvoir dans les pays occidentaux. On y revendique et brandit les « valeurs démocratiques » comme étant universelles, mais on s’efforce par tous les moyens de faire taire les paroles dissidentes. Une tâche rendue plus compliquée par l’existence des réseaux sociaux, plateformes qui ont réalisé une véritable révolution en donnant une parole en temps réel au plus grand nombre, ce qui est quand même, qu’on le veuille ou non, un progrès démocratique. Cette parole charrie comme toujours le pire et le meilleur, et il est quand même inquiétant de voir qu’en France, le pouvoir d’État réagisse comme il le fait avec une succession de lois liberticides. La loi Avia, à juste titre censurée, n’avait été qu’un avatar d’une entreprise d’encadrement mise en œuvre depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron, dont l’absence de culture démocratique impose de rappeler que la démocratie est fondée sur l’égalité de n’importe qui avec n’importe qui. Et que l’accès à l’expression et au débat du plus grand nombre ne devrait pas être considéré comme un danger.

    À la fin du XIXe siècle, lorsque la IIIe République fut suffisamment bien établie, et afin de garantir le respect de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, fut adoptée une loi de protection de la liberté d’expression. Parmi ses principes figurait celui que cette liberté fondamentale pouvait être limitée si nécessaire par la loi, mais dès lors que les restrictions étaient strictement proportionnées à l’objectif d’intérêt général poursuivi et que le contrôle de ce nécessaire équilibre n’appartenait qu’au Juge. La loi sur la presse de 1881 fonctionne depuis presque 140 ans, et jusqu’à présent, on pouvait considérer que la liberté d’expression existait dans notre pays. Malheureusement, depuis le mandat de François Hollande et maintenant d’Emmanuel Macron, la France a dégringolé dans les classements internationaux de la liberté de la presse, « la patrie des droits de l’homme » se trouvant aujourd’hui à la 34e place sur 180…

    Thierry Breton, autocrate assumé
    Après la Deuxième Guerre mondiale, un encadrement juridique destiné à garantir l’indépendance, le pluralisme et la transparence de la presse nationale avait été adopté. Il a été soigneusement détruit, et aujourd’hui la presse audiovisuelle et écrite est entièrement entre les mains de l’#oligarchie. L’îlot du service public n’y échappe pas, puisqu’il est au service du pouvoir politique mis en place par cette même oligarchie avec le coup d’État judiciaire de 2017. L’existence d’une expression dissidente via les réseaux sociaux est donc considérée comme insupportable, et les agents du pouvoir multiplient les tentatives pour la faire taire.

    Le texte présenté par Thierry Breton contient un certain nombre d’horreurs et la première d’entre elles est relative au fait que c’est l’autorité administrative qui désormais décidera de ce que l’on peut dire ou ne pas dire sur les réseaux. Une équipe de flics de la pensée aux ordres de ce nouveau ministre de la Vérité pourra sommer n’importe quel site, quelle que soit sa taille, de supprimer dans les 24 heures des textes qu’elle juge contraire à la loi. La défaillance dans la suppression immédiate pourra être sanctionnée, par l’interdiction dans le pays considéré et pour ce qui nous concerne la France. Il est clair que les grandes plates-formes comme Facebook, YouTube ou Twitter vont non seulement poursuivre leur censure a priori qui existe déjà, mais pourraient aussi, par précaution, déférer à toutes les demandes de suppression émanant des officines européennes opaques. Elon Musk souhaite faire de Twitter, qu’il a racheté, un espace de libre expression ; Thierry Breton, tout à sa pulsion #néofasciste, en a fait une de ses cibles principales. Le système d’intimidation ainsi adopté n’est pas destiné à « lutter contre la haine », mais bien à réprimer la liberté d’expression en ligne. Le commissaire européen a tranquillement assimilé à des messages de haine les appels à la révolte. Rappelons encore une fois qu’il s’agit là des mesures contenues dans la loi Avia, démantibulée par la décision du Conseil constitutionnel, dont le projet de Breton est un décalque.

    Toute cette entreprise n’est que le prétexte pour mettre les réseaux au pas. ° Et n’oublions pas que le pouvoir d’Emmanuel Macron est dès le départ un pouvoir minoritaire. Cette minorité est parfaitement assumée, mais a pour conséquence – indispensable à son propre maintien – d’avoir conduit à une dérive autoritaire qui a pris des proportions plus qu’inquiétantes. L’usage de la police et de la justice contre les Gilets jaunes et les autres #mouvements_sociaux, les grands médias complètement enrégimentés et la destruction méthodique de la liberté d’expression sont les armes utilisées par Emmanuel Macron pour mettre en œuvre sa feuille de route. Et cette fois-ci, face aux principes fondamentaux de la République française qui s’y opposent, on utilise l’#union_européenne et la violation de notre souveraineté pour les contourner et mettre en place un système autocratique dont Thierry Breton est l’un des gardes-chiourme. *

    S’y opposer est un devoir. Avant qu’il ne soit trop tard .

    Source : https://www.vududroit.com/2023/07/thierry-breton-le-neo-fascisme-tranquille

  • 🛑 WaffenKraft : les leçons de la première affaire de terrorisme d’extrême-droite jugée aux assises - POLITIS

    Vendredi 30 juin, l’ancien gendarme adjoint, Alexandre G. a été condamné à 18 ans de prison avec une période de sûreté des deux tiers. La plus grosse peine prononcée pour une association de malfaiteurs terroriste en lien avec l’extrême-droite. Son idéologie et sa haine, comme chez ses coaccusés, se nourrissent du pourrissement du débat actuel et l’éclairent d’une lumière crue (...)

    #WaffenKraft #extrêmedroite #néofascisme #haine #terrorisme #antisémitisme #racisme... #Antifascisme

    https://www.politis.fr/articles/2023/07/waffenkraft-les-lecons-de-la-premiere-affaire-de-terrorisme-dextreme-droite-

  • 🛑 Milices d’extrême-droite « anti-casseurs » : de quoi parle-t-on ? - Rapports de Force

    Depuis le début des révoltes causées par la mort de Nahel, des militants d’extrême-droite se rêvent en milice « anti-casseurs ». Entre réelle force para-policière et simple coup de communication, décryptage d’une situation plus complexe qu’il n’y paraît.
    Ce dimanche 2 juillet à Lyon, aux alentours de 21h, entre 80 et 100 militants d’extrême-droite se réunissent aux abords de La Traboule, locaux de feu Génération identitaire. Après une brève déambulation, ils atteignent les marches de l’Hôtel de ville, entonnent un « on est chez nous », et lancent le slogan favori des identitaires lyonnais : « avant, avant, Lyon le melhor ». La scène dure quelques minutes. Les jeunes hommes, cagoulés ou capuchés, reçoivent rapidement une pluie de palets lacrymogènes et se dispersent. « La police les a peut-être pris pour des jeunes des quartiers », sourit Raphaël Arnault, porte-parole du collectif antifasciste la Jeune Garde, peu habitué à voir les « fafs » (acronyme de « France au Français » utilisé pour désigner les militants d’extrême-droite) visés par la police. Un comble, puisque cette milice autoproclamée se targue justement de mettre fin aux mouvements de révolte* menés par les habitants des quartiers populaires (...)

    #extrêmedroite #néofascisme #racisme #milice... #révolte #jeunes #banlieue

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    ▶️ https://rapportsdeforce.fr/pouvoir-et-contre-pouvoir/milices-dextreme-droite-anti-casseurs-de-quoi-parle-t-on-070518674

  • Quand les #tomates rencontrent #Wagner

    Elias, petit village d’agriculteurs dans le centre de la Grèce, se meurt. Face à cette situation, deux cousins font équipe avec les grand-mères du village pour planter les graines de tomates qu’elles perpétuent depuis des siècles. Aidés par la musique de Wagner, censée encourager les tomates à pousser, ils parviennent à exporter aux quatre coins du monde des petits pots contenant des recettes à base de ces tomates biologiques. Le film suit les protagonistes de cette quête improbable, dans leurs efforts pour survivre et réaliser leurs rêves. Cette chronique nous rappelle l’importance de se réinventer en temps de crise et le pouvoir des relations humaines.

    https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/32381_0
    #film #documentaire #film_documentaire

    #agriculture #musique #Grèce #rural #campagne #monde_rural #conserves #néo-ruraux #musique_traditionnelle #musique_classique #exode_rural #dépeuplement #Alexandros_Gousiaris

    • Our family’s activity in the area of beekeeping began in 1890 with beehives kept in our garden by my Great-great grandmother Evangelia Barbarousi for the family’s honey needs.

      In 1989, our activities were semi-professional, and in 1996 our Company was founded, after which our aims were clearly professional, regarding the number of hives as and their transfer within Greece (from Kalamata to Thassos), as well as the establishment of our storage and packaging facilities.

      In 1997 we began exporting our products, with the help of the “Odysea Ltd”, Company, with whom we continue to collaborate today.

      In 1998 our first investment plan was realized, with a program sponsored by the Greek Ministry of Agriculture for Countryside Restructuring. The plan was completed in 2000.

      ΤIn the same year, and together with the Taka family, we slowly began cultivating tomatoes on a large scale in the village of Fyllo, outside Kardista. The seed we use, then and still today, has been cultivated since 1900 by our extended family, and the pasteurization method is the same as that first implemented in the period between the two World Wars.

      In 2001 we exported the first tomato products, and in 2004 we began the certification process for the production of organic products on our estate in accordance with the DIO Certification Organization . In 2005 we began furnishing high-end hotels with our honey, offered both at breakfast and used in their kitchens.

      In 2007 we began our second investment plan with joint funding for Agricultural Development from the Greek Ministry of Agriculture and the European Union, and our packing and processing procedures were certified by the ISO Food Safety Management System (ISO 22000:2005).

      In 2008 we produced our first completely organic tomato products ("Tomata Stragisti" and tomato sauces), which were introduced onto the Greek market by the “Biotos”.

      We have inherited the knowledge of “how not to be afraid of bees” and we have developed a positive cooperation with them so as to produce an exceptional product with guaranteed safety to the consumer.

      We inherited a sack of seeds and we came to love the earth in which they grow, we respected the cultivating and production methods implemented before industrialized farming came into practice, and with great effort, know-how and experimentation we are able to offer products which bring back the flavours of yesterday.

      We will continue our efforts to prepare products of high quality and safety, giving particular importance to protecting the environment and to developing the human resources of our region.

      http://www.gousiaris.gr/main_en.html

  • Au nom du #Duce - Naples-Rome

    À Naples et Rome, la campagne municipale, le dimanche 5 décembre 1993.
    Ces élections se sont terminées par la victoire de la coalition des écologistes et de la gauche unie. Lors de ces élections, le Parti néo-fasciste a fait un score de 45% à Rome et 43% à Naples.
    À Naples, le MSI était conduit par Mademoiselle Alessandra Mussolini, la petite fille du fameux Benito.

    https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/778_0

    #film #documentaire #film_documentaire
    #Italie #néo-fascisme #Alessandra_Mussolini #Antonio_Bassolini #Naples #MSI #communauté_juive

  • Le Maire, Mussolini et le musée

    En Italie, le maire #Giorgio_Frassineti estime que l’éducation est aujourd’hui le seul moyen de combattre l’#héritage du #fascisme. À #Predappio, sa ville, qui est aussi la ville natale de #Mussolini devenue une destination de #pèlerinage_fasciste, il veut créer un #musée sur le fascisme. Son successeur à la mairie poursuivra-t-il ce combat ?

    https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/67258
    #film #film_documentaire #documentaire

    #néo-fascisme #Casa_del_Fascio #urbanisme #mémoire #histoire #Braunau_am_Inn #négation #Berghof #Munich

  • Le #Grand_Remplacement : histoire d’une idée mortifère

    L’expression s’est imposée dans le paysage politique ces derniers mois. Éric Zemmour fait de la lutte contre le « grand remplacement » la base de son programme, les candidats Les Républicains débattent du niveau de priorité qu’il représente, les journalistes en font un objet d’interview, les instituts de sondage interrogent leurs panels représentatifs sur le sujet...
    Mais que veut dire « le grand remplacement » ? D’où vient cette idée ? Et surtout quelles sont les implications de son utilisation ?

    https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/64922_0

    #racisme #Renaud_Camus #fantasme #métissage #identité #complotisme #colonialisme #mondialisme #white_genocide #néo-nazisme #extrême_droite #Génération_identitaire #invasion #islamisation #remigration #assises_de_la_remigration #Eric_Zemmour #2015 #accélérationnisme #terrorisme #ultradroite

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    Le Camp des saints

    Le Camp des saints est un #roman de l’écrivain français #Jean_Raspail, publié en 1973.

    Le roman décrit la submersion de la civilisation occidentale, la France en particulier, par une immigration massive venue du delta du Gange. Un million de « miséreux » prennent d’assaut des cargos. Les immigrants voguent alors vers un Occident incapable de leur faire modifier leur route. Les bateaux s’échouent sur la Côte d’Azur, sous l’œil impuissant de pouvoirs publics désarmés face à la veulerie de la population autochtone, la lâcheté de l’administration préfectorale et l’affaiblissement de l’armée française. Ainsi cette « submersion » résulte-t-elle de l’incapacité tant des pouvoirs publics que de la population à réagir face à cette invasion pacifique mais lourde de conséquences pour la nature d’une civilisation déjà ancienne, en plus d’un aveuglement de la part d’un clergé catholique trop favorable à l’accueil de populations immigrées.

    Le roman devient un ouvrage de référence pour l’extrême droite française.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Camp_des_saints

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    L’#invasion_noire

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k106260h

    #livre
    #film #documentaire #film_documentaire

  • Mort de Nahel : l’#extrême_droite se fantasme en milices

    Après trois nuits de violences consécutives à la mort du jeune Nahel, les franges radicales de l’extrême droite rêvent du déclenchement d’une « #guerre_civile_raciale » et appellent à s’armer pour conquérir le pouvoir.

    « Insurrection dans les cités ? Laissez-nous gérer ! » clame un canal Telegram d’extrême droite très suivi et fort de plus de 12 000 abonnés. Sur fond de photo de la manifestation du #Comité_du_9-Mai, quand les #néofascistes parisiens ont défilé toutes croix celtiques dehors à Paris, l’administrateur plastronne : « Le système abandonne nos territoires ? Avec 10 000 hommes, on assure la #reconquête en une nuit. Qui nous suivra ? » Plus tôt dans la journée, dans un autre fil Telegram, un internaute appelait à se rendre à la marche blanche en hommage à Nahel, ce jeune homme tué mardi 27 juin par un policier à Nanterre (Hauts-de-Seine), pour en découdre. Il n’en sera finalement rien mais, un peu partout, les uns et les autres cherchent à se regrouper et rêvent de passer à l’#action_violente. Alors que l’extrême droite parlementaire et la droite réclament la mise en place de l’état d’urgence après une troisième nuit d’émeutes, l’extrême droite radicale se fantasme ouvertement en milice capable de « #rétablir_l’ordre ».

    « Dans cette #guerre, votre #couleur_de_peau sera votre premier uniforme », clame par exemple en ligne un groupuscule d’Annecy. Pour la mouvance, ces dernières nuits de violence sont autant de batailles d’une « guerre civile raciale » à laquelle ses membres, qui s’imaginent en guerriers de la race blanche, devraient participer. Contre qui ? Ces « #colons », des « #légions_immigrées » formant une « #cinquième_colonne » d’un « #Sud_agressif », dixit l’#Institut_Iliade, toujours sur Telegram. Le mouvement identitaire reprend ici une citation de l’écrivain #Guillaume_Faye, auteur du livre Guerre civile raciale paru en 2019 et devenu un classique de l’extrême droite radicale. Qu’un député RN parle d’« #émeutes_raciales » à propos des événements de ces dernières nuits pourrait presque passer pour modéré…

    Ethno-Etat blanc

    Sans doute encouragés par les sorties indignes que multiplient cadres et figures d’extrême droite depuis la mort de Nahel, du côté des nationalistes radicaux et autres #identitaires les esprits s’échauffent. Ici, un influenceur de second rang partage des vidéos d’hommes tirant au fusil-mitrailleur avec en légende : « La seule solution pour ces merdes. » « #Deus_vult », clame-t-il également, reprenant le cri de guerre croisé signifiant « Dieu le veut ». Il en appelle à la mémoire « des lourds chevaliers qui ont sauvé notre pays » il y a « environ mille ans »… sans qu’on voie bien à quoi il fait référence. Qu’importe, le message est là et il n’est pas le seul à le partager, a pu constater Libé. En ligne, ils sont nombreux à appeler à « s’armer » ou à « se préparer », tout à leurs fantasmes d’effondrement de la société honnie, que certains appellent même de leurs vœux, y voyant l’occasion idéale pour parvenir à instaurer un ethno-Etat blanc.

    Quand ils ne s’exhortent pas à aller en découdre – sans pour l’heure franchir le pas –, certains de ces militants rêvent de voir la police ouvrir le feu sans distinction sur les groupes de sortie en pleine nuit, imaginant qu’un prétendu « #ménage_des_banlieues » va commencer. Peu ou prou le message relayé par le #GUD, groupuscule néofasciste violent parisien, qui avait organisé la descente raciste programmée le soir du match France-Maroc, en décembre. Sur ses canaux, le groupe résume sa pensée en citant un extrait de #Bagatelles pour un massacre de l’antisémite Louis-Ferdinand Céline : « La #banlieue, faut pas l’arranger, faut la crever, la dissoudre. C’est le bourrelet d’infection, la banlieue, qu’entretient, préserve toute la pourriture de la ville. »

    « Il faut que les bourgeois prennent peur »

    Hyperactif et empilant les messages radicaux sur son compte Twitter depuis le premier soir de violences, l’ancien président du FNJ #Julien_Rochedy se prend même à rêver : « Il faut que la police semble céder. Il faut que les bourgeois prennent peur. Il faut que ça brûle dans les quartiers des bobos. Il faut qu’ils réalisent ce qu’ils ont fait et finissent par nous donner le pouvoir en tremblotant. » Pendant la présidentielle, Rochedy avait soutenu Zemmour et son programme de « remigration » des immigrés ou perçus comme tels par l’extrême droite. Mais le RN n’est pas en reste. « Il n’y aurait pas eu une seule poubelle brûlée cette nuit s’il n’y avait pas eu cinquante ans d’immigration anarchique », a par exemple tweeté le député lepéniste Grégoire de Fournas, celui qui a crié « Qu’il(s) retourne (nt) en Afrique » en plein hémicycle de l’Assemblée nationale en novembre. Comme si un gosse de 17 ans n’était pas mort sous les balles de la police.

    https://www.liberation.fr/politique/mort-de-nahel-lextreme-droite-se-fantasme-en-milices-20230630_CW72LND5A5HTRFSOENONS34F7M/?redirected=1

    #milices #Nahel #milice

  • 🛑 « Le danger central, c’est la fascisation de l’État » - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales

    Membre de l’Observatoire national de l’extrême-droite et auteur de plusieurs ouvrages sur la question (dont le dernier en date, La nouvelle internationale fasciste, est sorti cet automne chez Textuel1), le sociologue Ugo Palheta analyse depuis des années les évolutions d’un fascisme – ou néofascisme – qui ne cesse de se renforcer, en France comme dans bien des coins du globe. D’où notre envie d’aller lui poser quelques questions à l’heure où le pouvoir macroniste drague plus que jamais à la droite de la droite et impose sa politique par le mépris et la force, bien loin de tout idéal démocratique. Vous avez dit fascisation ? (...)

    #fascisme #néofascisme #fascisation #extrêmedroite #Etat

    ⏩ Lire l’article complet…

    ▶️ https://cqfd-journal.org/Le-danger-central-c-est-la

  • Behind cancer-drug shortage in U.S., a fragile supply of generic drugs - The Washington Post
    https://www.washingtonpost.com/business/2023/06/27/cancer-drug-shortage-generics

    Commentaire dans Global health Now :

    ‘Lives Will Be Shortened’

    When FDA inspectors visited an Intas Pharmaceuticals plant in India—producer of about half the US supply of a key chemotherapy drug—last November, they found a “cascade of failure” in quality assurance and attempts to hide the evidence by tearing up and dousing documents in acid, the Washington Post reports.

    The discovery disrupted the production of the generic chemotherapy drug, cisplatin—and other manufacturers couldn’t make up the difference, The Atlantic reports.

    70% of US cancer centers report shortages of cisplatin; 93% report shortages of carboplatin, a substitute—jeopardizing the care of hundreds of thousands of Americans.

    Substitute drugs may be less effective or more toxic, and even short delays in cancer treatment can up the odds of death. “Lives will be shortened,” Patrick Timmins III, a gynecologic oncologist at Women’s Cancer Care Associates, told The Post.

    How could one manufacturer cause such a major disruption, asks The Atlantic? Overreliance on fragile international supply chains—and an “utterly dysfunctional” system, with little profit incentive for manufacturers to upgrade aging facilities.

    What’s needed is nothing less than a fundamental shift in how generic drugs are made and bought—to encourage manufacturers to invest in improvements, and hospital buyers to pay for quality production, per The Post.

    ICYMI: Even more wrenching, for LMICs, affordable chemotherapy has always been out of reach, as documented by a must-read Think Global Health commentary published earlier this month that calls on the global health community to help advocate for increased support.

    #Médicaments #Qualité #Cancer #Néolibéralisme

  • Les 7 péchés capitaux de la #France libérale | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/7-peches-capitaux-de-france-liberale/00107264

    « Une France ultralibérale ? La bonne blague ! », titre l’éditorialiste des Echos Dominique Seux, le 28 mars dernier. La raison ? « Un pays qui assume des dépenses publiques équivalentes à 58,1 % du PIB et des ponctions fiscales et sociales aussi considérables reste un pays largement socialisé. » Le tournant #néolibéral de la France ? Un « mythe » pour l’économiste Elie Cohen le 17 mai dernier, qui plus est « ressassé ad nauseam » alors que « l’argument est parfois indigent ».

    Les libéraux usent et abusent régulièrement de l’idée : un haut niveau d’imposition, de #dépenses_publiques, de protection sociale, de redistribution, de déficits budgétaires et de dette publique serait la preuve que la France n’a pas connu d’évolution vers un fonctionnement toujours plus marqué par le libéralisme économique.

    #Libéralisme à tous crins

    C’est pourtant bien ce qui s’est passé depuis une quarantaine d’années. Les libéraux sont focalisés sur les #impôts et les dépenses publiques, en fait sur la remise en cause de la protection sociale qui nourrit les prélèvements obligatoires et les dépenses, parce que c’est leur dernière cible. Tout ce qui faisait par ailleurs l’intervention de l’Etat dans la période d’après-guerre a été progressivement remis en cause. Et la liste est longue.

    Ce sont les sept péchés capitaux du libéralisme économique français : une #finance libéralisée, le #libre-échange, un marché du travail libéralisé, des #privatisations, une contre-révolution fiscale au service des plus riches, une chute des #investissements publics, une domination de la lecture libérale du monde, à l’université et dans les médias. Libéralisation économique, il y a bien eu donc. Et le bilan, négatif, de toutes ces dynamiques, est impressionnant.

    Le cadre général a été porté par des évolutions mondiales vers le libre-échange et la libéralisation financière dans lesquelles la France s’est engouffrée vite et fort. Une fois la main mise dans l’engrenage libéral, le bras y passe, et le reste de l’économie aussi, dans une dynamique difficilement arrêtable.
    La libéralisation financière entraîne la mise en concurrence des régimes fiscaux qui obligent à baisser les impôts sur les acteurs les plus mobiles, les riches et les grandes entreprises.

    Ces dernières profitent de la liberté de circulation des marchandises pour s’implanter à l’étranger et de celle des capitaux pour mobiliser des actionnaires étrangers qui poussent à donner plus de place aux dividendes qu’à l’investissement.

    Recul de l’#Etat

    Des défaillances de marché, qui justifiaient l’intervention de l’Etat, on passe aux défaillances de l’Etat qui justifient de donner toute la place au marché. Il faut alors réduire l’intervention publique directe dans l’économie.

    L’investissement public chute : depuis les années 1990, il a été divisé par six, il représente aujourd’hui moins d’un quart de point de PIB.

    Concrètement, au nom de la baisse des dépenses publiques et des recettes fiscales des collectivités locales, les #écoles, les #routes, les #universités, etc., ne reçoivent plus les moyens nécessaires à leur développement.

    L’enseignement supérieur français craque de partout et ouvre la voie à un school business privé qui ne profite qu’à ceux qui en ont les moyens. Sans oublier les conditions de travail précarisées d’une partie des enseignants et des personnels administratifs.

    L’Etat intervenait également directement dans l’économie par l’intermédiaire des entreprises publiques. Droite et gauche confondues ont mené un long et important processus de #privatisations aux lourdes conséquences.

    Les entreprises rendues au privé se sont engagées dans une course au rendement qui a eu plusieurs conséquences néfastes : moindre effort de recherche que dans les autres pays, internationalisation plus poussée qu’ailleurs, désintérêt pour le développement des sites de production sur le territoire, priorité donnée aux actionnaires sur l’investissement, course à la baisse des prélèvements et à la hausse des subventions, à la #précarisation des contrats de travail. On a là la combinaison fatale de la #désindustrialisation française.

    Quant aux privatisations, ou au recul de l’Etat, dans les entreprises concernées par les services publics, le résultat n’a pas été meilleur. Des prestations plus chères, de moins bonne qualité, avec des conditions de travail dégradées pour les personnels.

    Tout cela est porté par un climat intellectuel dans lequel think tanks, économistes et éditorialistes libéraux occupent une place de plus en plus sans partage.

    Certes, même avec tout cela, la France n’est pas devenue un enfer ultralibéral. L’Etat social fait de la résistance en dépit de toutes ces attaques, et heureusement !

    Les temps semblent même commencer à changer : on reparle politique industrielle, taxation des riches, juste effort fiscal des multinationales, souveraineté économique, protectionnisme, etc. Il est temps : la France libérale est dans l’impasse.

  • Pour Barbara Stiegler, « La phase terminale du #néolibéralisme est nécessairement violente » | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/social-eco/reforme-des-retraites/pour-barbara-stiegler-la-phase-terminale-du-neoliberalisme-est-necessaireme

    […] les néolibéraux qui ont accédé au pouvoir dans les années 1970-1980 ont commencé par la manière douce : il s’agissait alors d’imposer une forme d’hégémonie culturelle, comme le dit Gramsci ; de fabriquer du « consentement », selon le mot de Walter Lippmann (1), par le biais de l’éducation et du travail, bref de la formation au sens large du terme.

    Le problème, c’est que cette hégémonie culturelle connaît une crise profonde depuis le début des années 2000, dans de nombreux pays du monde : constatant l’échec de la manière douce, les néolibéraux ont eu recours à des méthodes plus violentes. En France, cette violence se révèle en 2016, lorsque le pouvoir en place choisit d’imposer la loi travail à coups de matraque. La Macronie poursuit la même logique. Avec elle, nous entrons dans la phase terminale du néolibéralisme, une phase nécessairement violente. Je dis « terminale » au sens où on touche le fond, pas au sens où on en verrait déjà le bout : certaines phases terminales peuvent nous sembler interminables ! Mais ce qui est sûr, c’est que la résistance au néolibéralisme dépasse très largement les frontières de la France : l’opposition est mondiale, on l’a vu il y a quelques années avec la révolte des tickets de métro au Chili, par exemple.

  • Missing Titanic Sub Once Faced Massive Lawsuit Over Depths It Could Safely Travel To | The New Republic
    https://newrepublic.com/post/173802/missing-titanic-sub-faced-lawsuit-depths-safely-travel-oceangate

    Ah, ces lanceurs d’alerte....

    Court documents reveal a former OceanGate employee had several safety complaints over the tourist submersible—and then he was fired.

    #Titanic #Sous-Marin #Néo-libéralisme

  • Des journalistes demandent aux soldats ukrainiens de cacher leurs écussons nazis, admet le New York Times Tyler Durden

    Le New York Times a été contraint de traiter très, très tardivement de quelque chose qui était depuis longtemps évident et connu de nombreux analystes et médias indépendants, mais qui a été soigneusement caché aux masses dominantes en Occident pour des raisons évidentes.


    Le titre surprenant de l’article du New York Times publié le lundi 5 juin (lien de l’article en anglais : https://www.nytimes.com/2023/06/05/world/europe/nazi-symbols-ukraine.html) dit que « les symboles nazis sur les lignes de front de l’Ukraine mettent en lumière les problèmes épineux de l’histoire ». Cette reconnaissance intervient après des années que des journalistes principalement indépendants et des commentateurs géopolitiques soulignaient que oui, en effet… Les groupes militaires et paramilitaires ukrainiens, en particulier ceux opérant dans l’est depuis au moins 2014, ont un sérieux problème d’idéologie nazie. Cela a été documenté de manière exhaustive, encore une fois, depuis des années. Mais le rapport, qui essaie simplement de le minimiser comme une « question épineuse » de « l’histoire unique » de l’Ukraine – suggère que le vrai problème pour les relations publiques occidentales est fondamentalement qu’il soit affiché si ouvertement. On demande aux troupes ukrainiennes de cacher ces symboles nazis, s’il vous plaît ! — comme Matt Taibbi a sarcastiquement plaisanté en commentant le rapport.


    Reportage de NBC News en 2014 : « Les Allemands ont été confrontés à des images du sombre passé de leur pays lorsque la télévision publique allemande ZDF a montré une vidéo de soldats ukrainiens avec des symboles nazis sur leurs casques dans son journal télévisé du soir. »

    Les auteurs du rapport du NYT commencent par exprimer leur frustration face à l’apparence des symboles nazis affichés si fièrement sur les uniformes de nombreux soldats ukrainiens. Suggérant que de nombreuses photographies journalistiques qui ont dans certains cas été présentées dans des journaux et des médias du monde entier (généralement associées à des articles généralement positifs sur l’armée ukrainienne) sont simplement « malheureuses » ou trompeuses, le rapport du NYT indique : « Sur chaque photographie, des Ukrainiens en uniforme portaient des écussons avec des symboles qui ont été rendus notoires par l’Allemagne nazie et qui font depuis partie de l’iconographie des groupes haineux d’extrême droite. »

    Le rapport admet que cela a conduit à une controverse dans laquelle les salles de presse doivent en fait supprimer certaines photos de soldats et de militants ukrainiens. « Les photographies et leurs suppressions mettent en évidence la relation compliquée de l’armée ukrainienne avec l’imagerie nazie, une relation forgée sous l’occupation soviétique et allemande pendant la Seconde Guerre mondiale », poursuit le rapport.

    C’est donc simplement « épineux » et « compliqué » nous dit-on. Vous trouverez ci-dessous un petit échantillon des types de patchs qui apparaissent sur les uniformes militaires ukrainiens avec « une certaine régularité » – selon les termes du New York Times :


    Voici un petit échantillon des types de patchs qui apparaissent sur les uniformes militaires ukrainiens avec « une certaine régularité » – selon les termes du New York Times

    Même l’Otan a récemment été forcée de supprimer des images sur ses comptes officiels de médias sociaux en raison de la présence de symboles nazis parmi les troupes ukrainiennes lors de séances photo.

    La ligne suivante du rapport dit tout ce que vous devez savoir sur le soi-disant « papier officiel » et sa couverture unilatérale et ultra-simpliste tandis que beaucoup se réveillent enfin pour réaliser qu’il s’agit d’une guerre avec une réalité profondément complexe (c’est le moins qu’on puisse dire), et loin du récit hollywoodien des bons contre les méchants des MSM de Putler contre le monde libre qui est typique des réseaux de CNN à Fox en passant par NBC…

    Citation de l’article du New York Times :
    « En novembre, lors d’une réunion avec des journalistes du Times près de la ligne de front, un attaché de presse ukrainien portait une variante de Totenkopf fabriquée par une société appelée R3ICH (prononcé « Reich »). Il a déclaré qu’il ne croyait pas que le patch était affilié aux nazis. Un deuxième attaché de presse présent a déclaré que d’autres journalistes avaient demandé aux soldats d’enlever le patch avant de prendre des photos ».

    Oups !

    Et maintenant, nous pouvons nous attendre à des efforts importants pour limiter les dégâts, ou même peut-être assistons-nous aux débuts de l’évolution des définitions et du déplacement des poteaux de but. On cite encore l’article du New York Times :

    « Mais certains membres de ces groupes combattent la Russie depuis que le Kremlin a annexé illégalement une partie de la région de Crimée en Ukraine en 2014 et font désormais partie de la structure militaire plus large. Certains sont considérés comme des héros nationaux, alors même que l’extrême droite reste marginalisée politiquement.

    L’iconographie de ces groupes, y compris un écusson en forme de tête de mort porté par les gardiens des camps de concentration et un symbole connu sous le nom de Soleil noir, apparaît désormais avec une certaine régularité sur les uniformes des soldats combattant en première ligne, y compris les soldats qui disent que cette imagerie symbolise la souveraineté et la fierté de l’Ukraine, pas le nazisme. »


    En 2019, le New York Times décrivait avec précision le bataillon Azov comme une « organisation paramilitaire néo-nazie ukrainienne » (image du dessus). Maintenant, selon ce même journal, c’est juste une « unité de la Garde nationale ukrainienne » (image du dessous)

    Ce n’est que très récemment que le ministère ukrainien de la Défense et même le bureau du président Zelensky ont été pris en flagrant délit :

    En avril, le ministère ukrainien de la Défense a publié sur son compte Twitter une photo d’un soldat portant un écusson représentant un crâne et des os croisés connu sous le nom de Totenkopf, ou tête de mort. Le symbole spécifique sur l’image a été rendu célèbre par une unité nazie qui a commis des crimes de guerre et gardé des camps de concentration pendant la Seconde Guerre mondiale.

    L’écusson sur la photo place le Totenkopf au sommet d’un drapeau ukrainien avec un petit numéro 6 en dessous. Ce patch est le logo officiel de Death in June, un groupe néo-folk britannique qui, selon le Southern Poverty Law Center, produit un « discours de haine » qui « exploite des thèmes et des images du fascisme et du nazisme ».

    Comme on pouvait s’y attendre, le Times essaie toujours de se cacher tout en cherchant désespérément à « rassurer » son public en écrivant que « à court terme, cela menace de renforcer la propagande de Poutine et d’alimenter ses fausses affirmations selon lesquelles l’Ukraine doit être » dénazifiée ‘ – une position qui ignore le fait que le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy est juif. »

    De nouveaux niveaux de copulation en effet…

    Mais encore, le NYT concède maladroitement : « Plus largement, l’ambivalence de l’Ukraine à propos de ces symboles, et parfois même son acceptation de ceux-ci, risque de donner une nouvelle vie à des icônes que l’Occident a passé plus d’un demi-siècle à essayer d’éliminer. »

    Source : https://www.investigaction.net/fr/des-journalistes-demandent-aux-soldats-ukrainiens-de-cacher-leurs-ec
    Lien de l’article en anglais :
    https://www.zerohedge.com/geopolitical/journalists-are-asking-ukrainian-soldiers-hide-their-nazi-patches-nyt-adm

    traduction : http://lagazetteducitoyen.over-blog.com/2023/06/des-journalistes-demandent-aux-soldats-ukrainiens-de-c

    #ukraine #nazisme #nazis #New_York_Times #NYT #symboles #néo-nazis #guerre

  • Avant qu’il ne passe à l’acte, l’errance du réfugié syrien à #Annecy

    L’assaillant de l’#attaque au couteau d’Annecy a été mis en examen pour « tentatives d’assassinats » et « rébellion avec armes ». Pour l’heure, ses motivations restent sans explication. Depuis quelques mois, ce réfugié syrien chrétien venu de Suède passait ses nuits dans une rue du centre-ville et ses journées près du lac. De nombreux témoins décrivent un homme marginalisé, « calme » et « discret ».

    Les caméras des chaînes de télévision ont défilé, au lendemain du drame, rue Royale à Annecy, attirant les regards des curieux venus se promener ou faire des achats. C’est ici, sous le porche d’un immeuble situé entre deux magasins de vêtements, que l’assaillant de l’attaque au couteau ayant blessé six personnes, dont quatre enfants en bas âge, jeudi au Pâquier, avait ses habitudes à la nuit tombée. Le jour de l’attaque, les forces de l’ordre sont venues en nombre pour interroger les commerçant·es et habitant·es du secteur.

    « On le voyait tous les soirs et il avait ses rituels, il venait à 19 heures à la fermeture », confie le responsable d’un magasin situé en face de l’immeuble. L’homme se couchait sur des cartons et disposait d’un sac de couchage, poursuit-il, mettait ses écouteurs dans les oreilles avant de s’endormir, assez tôt. Le commerçant se dit encore « choqué » de savoir qu’il a pu commettre une telle horreur la veille. « Il était très propre. Je n’ai jamais remarqué un comportement étrange. Je me suis demandé plusieurs fois comment il en était arrivé là car il avait l’air jeune. »

    En fin de matinée, Paul*, un habitant de l’immeuble, peine toujours à croire que le sans-abri de 32 ans qui dormait en bas de chez lui et avec lequel il avait des « échanges cordiaux » ait pu commettre l’innommable. Alors qu’il rentre à son domicile, il raconte l’avoir vu chaque soir sous ce porche, depuis l’hiver dernier. Il décrit un homme « assez poli et très discret », solitaire, souvent sur son téléphone. « Il était respectueux, ne laissait pas ses affaires traîner et gardait l’endroit propre. Je ne l’ai jamais vu alcoolisé ou drogué, il ne montrait aucun signe religieux. »

    Lorsqu’il lui arrivait de ressortir après 19 h 30 ou 20 heures, le réfugié syrien dormait déjà. « [Le matin], je pense qu’il partait assez tôt car il n’était plus là quand je partais au boulot. » Constatant qu’il ne venait là que pour dormir, Paul était persuadé qu’il était en parcours d’insertion, voire qu’il travaillait. « Il s’entretenait, aussi. Il se brossait les dents et recrachait l’eau dans la bouche d’égouts, se coupait les ongles… » Parmi tous les sans-abris présents dans le quartier, lui était « celui qui ne faisait pas de bruit ». Son acte en est d’autant plus incompréhensible. « On est complètement sous le choc, c’est glaçant », confie-t-il en précisant avoir un petit enfant.
    Repéré par de nombreux habitants

    L’un des voisins de Paul a tenté de créer du lien avec le réfugié syrien chrétien venu de Suède. Il savait qu’il avait une famille là-bas. « On savait qu’il était en demande d’asile. Mais si on laisse les gens sept mois à la rue, si on ne s’en occupe pas, c’est une machine à drames… Surtout pour des personnes ayant un passé en Syrie, qui viennent potentiellement avec des traumatismes », estime Paul sans pour autant justifier l’acte de l’assaillant.

    Thierry, un habitant d’Annecy, partage lui aussi son incompréhension face à l’horreur. Son père avait repéré l’homme depuis une dizaine de jours, sur le secteur du Pâquier en journée, tout comme les patrons de location de pédalos situés au bord du lac ou les vendeurs de glaces postés près du pont des Amours. « Mon père est cycliste et emprunte ce trajet un jour sur deux, il l’a vu à chaque fois. Il était assis sur un banc avec son sac, il regardait en direction du lac. Il se lavait dans le lac. » Encore en état de choc, ce dernier a préféré ne pas témoigner.

    Il aurait éprouvé une forme de culpabilité à n’avoir pas agi. Mais pour quoi faire ? Signaler un homme dont le comportement n’était pas problématique ? « Il s’est posé beaucoup de questions, s’étonnant d’être parfois arrêté et contrôlé à vélo et lui pas. » La folie humaine ne doit pas « nous diviser », ajoute Thierry, et un acte comme celui-ci ne doit pas remettre en cause « notre accueil des réfugiés ». Il suggère la création d’une brigade spécialisée au sein de la police municipale, qui serait chargée des personnes en situation de rue et irait à leur rencontre.

    « On ne peut pas attendre que ces gens viennent à nous puisqu’ils sont isolés. Leur état psychologique fait parfois qu’ils se replient sur eux-mêmes. Il faut des capacités d’écoute pour créer du lien », dit encore Thierry. Une tendance que confirme Bertrand de Fleurian, délégué départemental de l’Ordre de Malte et chef de maraudes à Annecy, qui a lui aussi repéré l’homme syrien lors de distributions au centre-ville. Ce dernier ne figurait pas parmi leurs « habitués », mais une aide lui avait été proposée lors de différentes maraudes.

    « Il ne voulait jamais rien, il répondait de manière calme et polie le soir bien qu’il dormait parfois. » Certains refusent le contact, soit parce qu’il y a un problème « psy », soit parce qu’ils reçoivent déjà de l’aide en journée. « Dans ces cas-là, poursuit Bertrand, on n’insiste pas, on repasse le lendemain. » A-t-il été pris par un coup de folie ?, s’interroge-t-il. « On pouvait difficilement s’attendre à un tel acte venant de ce profil. » D’autres associations venant en aide aux sans-abris, comme les Suspendus d’Annecy, n’ont pas croisé sa route.
    Précarité matérielle et déclassement social

    Pour l’heure, les raisons et la motivation de la terrible attaque de jeudi matin restent sans explication. Alors que sa garde à vue s’achevait samedi 10 juin, le réfugié syrien a été mis en examen pour « tentatives d’assassinats » et « rébellion avec armes » après avoir été déféré devant deux juges d’instruction, a annoncé la procureure de la République, Line Bonnet-Mathis. L’homme, qui a également été présenté à un juge des libertés et de la détention samedi matin, a été placé en détention provisoire.

    La garde à vue du réfugié syrien n’a pas permis d’en savoir davantage sur son mobile, l’intéressé se montrant très agité et peu coopératif avec les enquêteurs. On en sait toutefois un peu plus sur son parcours depuis le dépôt de sa demande d’asile en France, en novembre 2022.

    Reconnu réfugié en Suède depuis dix ans, où il a une femme et un enfant, il aurait quitté le pays après avoir essuyé deux refus pour une demande de naturalisation. Libre de circuler dans l’espace Schengen, il serait passé par l’Italie et la Suisse avant de gagner la France, et aurait déposé une nouvelle demande d’asile à Grenoble, bien qu’on en ignore encore le motif. « Il y a un côté un peu bizarre » à cela, a souligné le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, sur BFMTV. Le 4 juin, sa demande a été jugée irrecevable.

    Karine Gatelier, anthropologue chargée d’action recherche dans l’association Modus Operandi (Modop), tente de « comprendre pourquoi, à un moment donné, des personnes se saisissent de [la] violence ». Elle envisage qu’après dix ans en Suède, l’assaillant ait pu ensuite être projeté dans une précarité matérielle et un déclassement social très forts. Un phénomène courant pour les demandeurs et demandeuses d’asile.

    « On leur réserve une certaine misère », analyse celle qui est aussi bénévole auprès de l’association Accueil demandeurs d’asile (ADA) à Grenoble. « Cette misère ne correspond pas à la vie qu’ils et elles avaient au pays. On observe depuis plusieurs années que la santé mentale des personnes en demande d’asile se dégrade, des rapports d’associations en témoignent. Et le suivi est très insuffisant. »

    Non-hébergement, interdiction de travail, perte d’autonomie, allocation pour demandeur d’asile en deçà du seuil de pauvreté qui n’est pas toujours versée… Même avec une prise en charge, de nombreux acteurs pointent souvent une forme de « contrôle social », qui limite les mouvements et la prise de décision des demandeurs d’asile.

    Pour Nicolas*, un travailleur social dans la demande d’asile, les réfugiés survivent parfois à la rue après avoir vécu la route de l’exil, les violences physiques et sexuelles, la torture ou l’esclavagisme, charriant des séquelles non soignées, et font un « grand plongeon dans la précarité », confrontés à un système administratif particulièrement complexe. « On peut voir des cas de dépression chronique ou de décompensation. »

    Que la réponse à leur demande de protection soit positive ou négative, les réactions peuvent varier : « Je compare souvent ça à un examen, avec un enjeu encore plus fort. Après avoir tout donné, le corps relâche et n’a plus d’énergie. Et s’il y a des fragilités psychiques chez quelqu’un, c’est là qu’elles s’expriment. » En cas de rejet, détaille-t-il, il peut y avoir beaucoup d’incompréhension, un fort sentiment de rejet, un gros passage à vide ou une remise en question du parcours.

    Dans le cas du réfugié syrien ayant commis l’attaque au couteau, Nicolas estime que les mois passés en situation de rue ont pu avoir une incidence sur son état physique et mental. « Il n’est jamais rentré dans le dispositif national d’accueil, ce qui montre un déficit lié au nombre de places d’hébergement. Les hommes isolés sont davantage laissés à la rue. » Selon la mère de l’assaillant, qui s’est confiée à l’AFP, celui-ci souffrait d’une « grave dépression » et ses échecs pour obtenir un passeport suédois avaient aggravé son état. Au moment du drame, il n’était « ni sous l’emprise de stupéfiant ni sous l’emprise d’alcool », a indiqué la procureure d’Annecy.

    Cela étant dit, tous ceux qui obtiennent un hébergement n’iront pas « forcément bien », poursuit Nicolas. « Ça reste un élément favorisant pour qu’ils aillent mieux. Mais le morcellement du parcours, la pression du système d’asile, la rupture avec la communauté de vie ou la non-prise en compte de besoins essentiels sont autant de facteurs qui peuvent jouer. » Cela pourrait être le cas, songe-t-il, du réfugié soudanais ayant tué deux personnes en avril 2020 lors d’un attentat à Romans-sur-Isère – le mobile terroriste avait été retenu. « Il allait bien jusqu’à ce qu’il se retrouve isolé, loin de ses amis. Il voulait aussi que sa femme puisse le rejoindre mais la procédure était trop longue. »
    D’autres exilés en situation d’errance à Annecy

    Vendredi après-midi, avenue du Stand à Annecy, un groupe de quatre jeunes Afghans patientent devant les bureaux de la Structure de premier accueil des demandeurs d’asile (Spada), gérée par la Fédération des œuvres laïques, mandatée par l’État pour cette mission. Les portes restent closes et pourtant, personne ne bouge. Ils disent avoir appris à « attendre » ; ce mot qui revient sans cesse lorsqu’ils réclament leur droit à l’hébergement ou l’état d’avancement de leur dossier.

    Depuis jeudi et l’attaque au couteau, ils sont inquiets. « Ce qu’il a fait est si terrible, on a peur que les gens n’aiment plus les réfugiés à cause de ça. De tels actes vont rendre la vie des immigrés très difficile en France », soupire l’un d’eux. À 28 ans et après avoir fui l’Afghanistan, il reconnaît du bout des lèvres survivre dans la rue, dormant dans les parcs ou la gare à la nuit tombée. « Que peut-on faire ? » Sa demande d’asile est toujours en cours.

    « Moi, c’est pareil », lâche son voisin, honteux, plongeant ses grands yeux verts dans le vide. Un troisième a vu sa demande d’asile définitivement rejetée. « Pas de logement, pas de travail, pas d’allocation, pas de papiers », résume-t-il.

    Non loin de là, en fin d’après-midi, Erwin, Junior et leurs amis tuent le temps, près de leur tente, en face du canal. Ils auraient préféré, disent-ils, que l’assaillant vienne les attaquer eux plutôt que les enfants. « C’est une grande faiblesse de s’en prendre à des gamins. On ne cautionne pas ça. »

    La veille, une bénévole du quartier est venue les prévenir que des groupes d’extrême droite se réuniraient à Annecy dans la soirée. « Donc on dort dans notre tente la nuit et ils peuvent venir nous faire du mal, juste parce qu’ils généralisent et qu’ils sont racistes », déplore Erwin. L’un de leurs amis, qui se surnomme Tupac, déboule complètement ivre.

    « Tous les jeunes isolés ici deviennent des légumes parce que les autorités refusent de les aider », commente son voisin, originaire de Seine-Saint-Denis, qui a tout perdu après un divorce. « Aujourd’hui, quelqu’un arrive et va bien, demain il rigole tout seul dans la rue. » Pour Junior, ancien mineur non accompagné pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance qui leur rend visite régulièrement, les gens « pètent un câble » parce qu’ils sacrifient tout ce qu’ils ont pour fuir leur pays. « Ils viennent en Europe et espèrent y avoir une certaine vie, mais ils se retrouvent à la rue, sans travail. Ils ne s’attendent pas à ça. »

    Ilham, une ancienne bénévole de la Ligue des droits de l’homme (LDH) d’Annecy, confirme que « de nombreuses personnes » sont en situation d’errance dans la ville, y compris des femmes avec enfants contraintes de vivre dans la rue. Elle est le contact de référence pour les demandeurs et demandeuses d’asile et réfugié·es, et bien qu’elle ait cessé ses activités auprès de la LDH, beaucoup de jeunes continuent de l’appeler en cas d’ennui. Elle confirme un déficit de places d’hébergement et de prise en charge pour ce public.

    Près de la gare en fin de journée, des réfugiés soudanais et érythréens partagent le même sentiment. Arrivé à Paris en 2018, Muhammad* a vécu dans la rue avant d’être réorienté par la préfecture vers la Haute-Savoie. Il explique avoir dû affronter le racisme. « Je demandais aux gens en anglais de m’aider, ils s’éloignaient de moi comme s’ils avaient peur. Leur chien avait plus de valeur que moi. »

    Il rencontre une assistante sociale qui mélange les papiers des uns et des autres parce qu’elle les confond. « J’ai mis quatre ans à avoir mes papiers. Et dès le départ, ils ont fait une erreur sur mon âge, me donnant dix ans de moins, ce qui m’a posé des problèmes pour tout. »

    Mais surtout, il désespère de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de sa femme et de son fils coincés en Égypte, faute d’autorisation de travail jusqu’à l’obtention de son statut de réfugié. « Ça m’a rongé l’esprit. Tu ajoutes à ça le stress et le racisme, il y a de quoi te rendre fou. » Il dit avoir appris le français seul – « qu’est-ce qu’on peut faire avec 50 heures dispensées par l’Office français de l’immigration et de l’intégration ? » – et travailler là où il le peut : BTP, peinture, restauration… Aujourd’hui, le trentenaire fait aussi du bénévolat auprès de la LDH et d’une association qui vient en aide aux personnes âgées.

    Repenser à tout ce qu’il a traversé lui « serre le cœur », dit-il en arabe. Il espère pouvoir avancer sereinement, mais ne cache pas cette forme de ressentiment à l’égard d’un État qui a tout fait pour lui faire comprendre qu’il n’était pas le bienvenue. « On est venus légalement ici. Il y a des lois. S’ils ne veulent plus de ces lois, qu’ils les retirent, et on partira. »

    Muhammad dit avoir tout quitté – une belle villa, un hôtel dont il était propriétaire, un travail et des proches – pour fuir un dictateur et recouvrer la liberté qu’il chérissait tant. « Liberté, égalité, fraternité ; c’est uniquement sur le papier », regrette-t-il. Il ignore pourquoi l’auteur de l’attaque au couteau a agi ainsi. Lui et ses amis ne l’avaient jamais croisé. Mais, insiste-t-il, « il faut s’occuper des gens ».

    https://www.mediapart.fr/journal/france/100623/avant-qu-il-ne-passe-l-acte-l-errance-du-refugie-syrien-annecy

    #réfugiés #asile #migrations #marginalisation #précarisation #SDF #migrerrance #attaque_au_couteau #déclassement_social #précarité_matérielle #violence #misère #santé_mentale

    • Drame d’Annecy : une ville face au venin de la #xénophobie

      L’attaque de six personnes, dont quatre enfants, par un réfugié syrien à Annecy a libéré la parole raciste. Ciblée, la Ligue des droits de l’homme est contrainte d’annuler son prochain événement. Le maire écologiste #François_Astorg, également menacé parce que métis, annonce à Mediapart qu’il a porté plainte.

      Trois jours après le drame, Annecy a vécu, dimanche 11 juin, son moment « cathartique », résume son maire écologiste François Astorg. À l’appel de la municipalité, plusieurs milliers de personnes, dont beaucoup de familles, se sont rassemblées dans le calme sur l’esplanade du Pâquier, à quelques encablures du parc de jeu où un réfugié syrien de 31 ans, qui vivait seul et dans la rue depuis plusieurs mois, a blessé six personnes le 8 juin.

      Ses victimes – quatre enfants en bas âge et deux septuagénaires, de quatre nationalités différentes – sont toujours hospitalisées, mais leur pronostic vital n’est plus engagé. L’assaillant, qui n’a fourni aucune explication à son geste à ce jour, a lui été mis en examen samedi pour « tentatives d’assassinat » et « rébellion avec armes », et placé en détention provisoire.

      « On avait besoin de se retrouver, de mettre les mots sur ce qui s’est passé, de se parler, et aussi d’affirmer la ligne dans laquelle on compte avancer demain », synthétise François Astorg, après avoir proclamé un discours sobre et fortement applaudi. Sur scène, le maire était entouré de représentants des autorités civiles et militaires, mais aussi de personnels municipaux et d’anonymes intervenus sur les lieux du drame.

      Après avoir dénoncé la « barbarie » et la « lâcheté » de l’acte « inqualifiable » commis jeudi, l’élu s’est adressé à la foule : « Votre inquiétude, je la ressens, je la partage […], mais il n’y a pas d’autre réponse que la #communion, la #solidarité et l’#espoir. Pas d’autre choix que de bâtir plutôt qu’haïr. » Il a aussi invité la population à ce que la « vie reprenne ses droits ». Le festival international du film d’animation, événement culturel majeur dont la séance inaugurale a été décalée de quelques heures, va justement ouvrir ses portes dès lundi sur le site du Pâquier.

      Depuis jeudi, la ville était suspendue au sort des victimes, dont l’état de santé s’est amélioré au fil des jours, mais aussi imprégnée d’une atmosphère inhabituelle dans cet écrin calme et bourgeois de 135 000 habitant·es. François Astorg lui-même, élu en 2020 à la tête d’une alliance baroque entre Europe Écologie-Les Verts (EELV) et La République en marche (LREM), a été la cible d’attaques racistes auxquelles il n’avait jamais été confronté depuis son accession à la mairie.

      La raison ? Il est métis – sa mère est sénégalaise – et défend des positions – pourtant consensuelles – rappelant qu’Annecy est une terre d’accueil. Suffisant pour déchaîner la fachosphère, qui l’insulte et l’intimide massivement depuis trois jours. « J’ai vu ces attaques, mais le plus dur, cela reste ce qu’il s’est passé avec les enfants. D’avoir vu ces gamins dans le parc … Ça, c’est le plus prenant », recentre François Astorg, encore ému par la scène à laquelle il a été confronté en se rendant sur place juste après l’attaque.

      Le maire s’avoue toutefois « dégoûté » par les menaces qu’il reçoit depuis. « Je ne vais pas dire que j’ai l’habitude du racisme, mais quand même… Cela me rappelle quand j’étais à Paris, pendant les années Pasqua », ajoute l’élu, né il y a soixante-deux ans en Seine-Saint-Denis. Craignant une agression physique, il a porté plainte contre plusieurs auteurs de menaces en ligne. « La police a ouvert une enquête. » Sa fille est aussi été injuriée sur les réseaux sociaux. « Ma fille, ça, ça me… », lâche François Astorg, la gorge nouée, sans finir sa phrase.

      La présidente de l’agglomération violemment prise à partie

      Les attaques contre le maire et sa famille ont provoqué des débats, jusqu’au sein de sa propre majorité municipale. Faut-il y répondre à chaud, au risque d’amplifier les menaces ? Ou alors passer à autre chose, au risque de les banaliser ?

      La présidente de l’agglomération, l’ancienne députée LREM Frédérique Lardet, alliée de François Astorg, admet s’interroger sur le sujet. « On sait qu’il y a un soutien en interne, il n’y a pas de sujet là-dessus. Mais on s’est posé la question vendredi soir de ce qu’il fallait faire publiquement, en se disant qu’il fallait aussi faire attention aux réseaux sociaux, à ne pas justement alimenter les propos racistes », indique-t-elle à Mediapart.

      Elle aussi a d’ailleurs été violemment prise à partie après l’attaque. Son tort ? Avoir annoncé qu’il s’agissait d’un « acte isolé », et être une femme. « J’ai immédiatement reçu des tas d’insultes, témoigne-t-elle. Des “grosse salope”, “grosse pute”. Mon collaborateur m’a dit : “Il faut retirer le message [sur ses réseaux sociaux]”. Je lui ai répondu : “Non, ce qu’il faut retirer, ce sont les insultes.” » Depuis, l’élue dit faire « très attention à [elle] » : « Je regarde autour de moi, je vérifie que je ferme bien la porte chez moi. Cela ne m’était jamais arrivé avant, même quand j’étais députée. Je n’avais jamais eu peur. »

      Frédérique Lardet, « Annécienne pure souche » de 56 ans, reconnaît aussi avoir beaucoup hésité à intervenir dans les médias après l’attaque. « Pour moi, c’était trop intrusif, et j’avais peur que l’on pense que je voulais utiliser la situation à mon profit. » Mais rapidement, « on m’a donné un coup de pied aux fesses », indique la présidente de l’agglomération : « Il y avait une dissonance complète entre ce que l’on vivait et ce brouhaha dans les médias et sur les réseaux sociaux, avec des partis politiques qui dès la première heure se sont jetés comme des corbeaux sur ce drame. »

      « Je me suis dit que mon rôle était de remettre les choses en place », précise encore Frédérique Lardet. Depuis, la présidente de l’agglomération reconnaît être « perdue » face à un drame pour lequel elle estime qu’il est à ce stade complexe de tirer des conclusions. « En tant qu’élus, on n’a pas toujours les réponses non plus, justifie-t-elle. Je sais bien que ce n’est pas toujours entendable pour pas mal de personnes, mais c’est la réalité. »

      Les besoins de réponse simple et immédiate, associé à un discours de haine, Sabine*, Annécienne de 31 ans, en a été témoin dès les premiers moments après l’annonce du drame. Cette travailleuse sociale, qui effectuait des maraudes auprès de réfugié·es isolé·es il y a quelques années, se trouvait dans un bus de la ville quand l’information a commencé à circuler.

      « Il y avait plein d’ados qui regardaient les vidéos. Et au milieu, des adultes qui ne se connaissaient pas mais qui disaient fort : “Jusqu’où ça va aller ?!’’, “Jusqu’où on va les laisser ?!” » Un autre élément l’a stupéfaite : « On ne savait pas que le gars n’était pas musulman, mais dans les discussions, il l’était forcément. C’était automatique, on ne se pose même pas la question. » Sabine observe alors la scène : « Je me suis dit : “Là, maintenant, dans ce bus, on est en train de créer du racisme de toutes pièces…” »

      Deux heures plus tard, elle se retrouve dans une salle d’attente d’un cabinet médical. « Deux femmes, la soixantaine, partent dans un monologue sur l’immigration et sur le fait que le réfugié n’avait rien à faire là… J’ai eu beau dire que ça n’avait rien à voir, elles n’ont pas compris, elles ne s’imaginaient même pas que je ne puisse pas être d’accord. »

      D’après Sabine, « personne ne [lui] aurait parlé comme ça avant ». Ces dernières années, avec l’élection d’un écologiste dans un territoire historiquement à droite, elle « avai[t] même l’impression qu’on prenait le chemin inverse ici, d’autant que c’est une ville avec une grande mixité ». « Là, une brèche a été ouverte, je pense que ça va être très compliqué ensuite », craint-elle, en anticipant des conséquences néfastes pour les réfugié·es.

      Cette inquiétude est renforcée par le traitement médiatique de l’affaire. « Après l’attaque d’Annecy : le droit d’asile en question », titrait en une, dimanche, Le JDD (groupe Lagardère, bientôt absorbé par le groupe Vivendi de Bolloré), interview de l’ancien ministre de l’intérieur (1997-2000) Jean-Pierre Chevènement à la clé.

      « Pour moi, c’est vingt ans de travail qui s’écroulent », tranche également Yves La Barbera, 70 ans. Ce retraité, ancien directeur de la MJC (maison des jeunes et de la culture) d’un quartier d’Annecy, est toujours engagé dans la vie culturelle de la cité. « On travaille au cœur d’un quartier, on œuvre pour le vivre ensemble, on avance pas à pas, on réussit… Et puis, avec un drame comme ça, c’est le repli. Tout le monde a peur, c’est dramatique », déplore-t-il.
      Un climat inquiétant

      En relevant que l’extrême droite « fait 20 % [aux élections] dans des quartiers difficiles », Yves La Barbera sent qu’un « certain racisme s’est installé » ces dernières années. « Cet événement ne va faire que l’exacerber », considère-t-il, en se fiant aux réactions depuis jeudi. « Même des gens que je côtoie ont besoin de se défouler. Cela ne va pas se calmer tout de suite, c’est un traumatisme qui va s’installer. »

      Plus inquiétante encore, selon lui, est l’apparition de manifestant·es identitaires ces derniers temps. Après une première manifestation non déclarée le 18 mai — une première dans la ville —, des néonazis se sont également mobilisés, dès le soir de l’attaque. Les militants gravitent autour du « syndicat des fleuristes », à Annecy (en référence à la fleur de lys royaliste), mais aussi d’Edelweiss (Chambéry), comme l’a révélé Street Press, ou de groupuscules genevois ou lyonnais.

      Deux femmes du collectif d’extrême droite Nemesis se sont rendues à Annecy pour afficher dans l’aire de jeu, dès jeudi après-midi, des pancartes, dont l’une disait : « Ouvrir les frontières, c’est fermer nos cercueils. » Le soir, près de 50 personnes ont pris part à une manifestation identitaire.

      Yves La Barbera avoue son incrédulité face à ce phénomène : « Qu’est-ce que ça veut dire tout ça à Annecy ? C’est une ville tranquille. J’espère que c’est un mouvement extrêmement minoritaire qui ne va pas se développer, mais c’est aussi une petite graine qui peut pousser. »

      Au local de la Ligue des droits de l’homme (LDH) personne n’avait vu les signes avant-coureurs d’un tel climat. « Je les ai vus jeudi soir, leur regard, tous bodybuildés, des nazis sortis de la dernière guerre mondiale… C’est du jamais-vu. On savait qu’il y avait l’ultradroite mais on n’y était pas confronté », affirme Josette Tardivelle. La présidente de l’antenne locale de la LDH relève juste qu’il « y a eu beaucoup de collages du temps de la campagne de Zemmour ».

      Le représentant local de Reconquête, Vincent Lecaillon, ancien chef de fil du Rassemblement national (RN), est élu au conseil régional. Jeudi après-midi, il a vécu son heure de gloire en prenant à partie la première ministre Élisabeth Borne lors de son déplacement à la préfecture de Haute-Savoie.

      Depuis l’attaque, la LDH d’Annecy est prise à partie sur les réseaux sociaux, après un tweet du militant identitaire Damien Rieu ayant repéré l’organisation d’un apéro solidaire, le 19 juin, pour les mineurs étrangers isolés. « Ça faisait un moment qu’on l’avait annoncé, et ça ne posait de problème à personne », relève Josette Tardivelle. Mais après le drame, le sujet devient inflammable.

      Sur les réseaux sociaux, les messages pleuvent : « Je pense qu’il va falloir passer au stade suivant avec ces collabos », « À vos armes citoyens, faut éliminer ces associations qui font venir avec nos impôts nos assassins », « Les fils de pute, c’est immonde, c’est honteux, provocateur. Ils jubilent. Profitez-en bien ça ne va pas durer. On va s’occuper de vous. Avec précision, ciblé, et détermination nationale »…

      « Les gens ne se cachent même pas, certains le font avec leur photo, leur nom », s’étonne Josette Tardivelle, en faisant défiler sur son portable les messages archivés. Décision est alors rapidement prise en interne d’annuler l’événement. « On ne veut pas aller au clash avec ces gens-là et se mettre en danger », justifie la présidente. L’apéro sera organisé plus tard, avec une autre affiche, « plus neutre », ou même « en faisant passer l’information par téléphone ». « Effectivement, reconnaît la présidente de la LDH, cela signifie que l’on cède, et que leur méthode marche. »

      https://www.mediapart.fr/journal/france/110623/drame-d-annecy-une-ville-face-au-venin-de-la-xenophobie
      #racisme #extrême_droite #récupération #menace #syndicat_des_fleuristes #Edelweiss #Nemesis #néo-nazis

  • Cartographie de l’écologie d’extrême-droite et réactionnaire
    FLED – Twitter
    https://twitter.com/Eco_Decoloniale/status/1667221356922978322

    En collaboration avec @daphne_dsch journaliste chez @Politis_fr, nous avons réalisé une cartographie de certains partis politiques, mouvements, organisations et personnalités qui abordent l’écologie avec une perspective d’extrême droite ou réactionnaire.

    via @cdb_77

    • Ce qui nous amène à une autre inversion ici, quand on se demande ce que des féministes radicales font dans une liste dénonçant l’écologie réactionnaire : il s’agit de prétendre que les féministes radicales, qui refusent que le fait d’être nées femelles les contraignent aux stéréotypes genrés imposés aux femelles humaines, sont en fait les véritables essentialistes. (Alors que les gens qui prétendent qu’il faut changer de sexe pour se conformer à l’idée stéréotypée qu’on se fait des genres, ne seraient pas du tout essentialistes.)

      Et évidemment, on va ainsi tirer des traits pour relier les radfems et des militantes lesbiennes (rebaptisées TERF, des fois qu’il existe un mouvement organisé de féministes qui se qualifient elles-mêmes de TERF, avec un logo associé), à la Manif pour tous qui, elle, soutient justement les rôles stéréotypés/religieux des mâles et des femelles dans la société.

      On pourrait aussi dans ce tableau s’attaquer aux personnes qui luttent contre la négrophobie (qui refusent que leur identité soit réduite à la couleur de leur peau) et les accuser de racisme parce qu’elles prétendent qu’elles subissent la négrophobie justement à cause de la couleur de leur peau (quel affreux essentialisme), et surtout parce qu’elles n’acceptent pas l’idée que se blanchir la peau serait un acte progressiste de lutte contre la négrophobie. Dans cette logique, je ne serais pas loin de penser que la généralisation du terme « TERF », balancé comme une évidence, est du même tonneau que le terme « racisme anti-blanc ».

    • @arno c’est complexe et on peut s’y perdre un peu (notamment en perdant la possibilité de se questionner sur le transgenrisme et ses attaques contre les féministes au risque d’être catalogué·e transphobe) , parce qu’il y a aussi (d’après mes plus jeunes sources familiales) des radfems qui rallient les fachos par transphobie commune et publient dans les torchons comme V.A …
      #sidération #on_fait_quoi_alors

    • De même, les traits du genre grosbloc vers grosbloc comme Deep Green Resistance <-> Décroissance, font croire qu’il y a alors un lien entre les sous-trucs qui sont à l’intérieur de ses blocs. Or dans « Décroissance » ya… que des trucs de fachos + Pierre Rahbi, et dans l’autre… PMO et Floraisons et Nicolas Casaux n’ont jamais eu de lien avec Krisis, Pierre Rahbi etc, bien au contraire… donc ces liens n’ont aucun sens.

      Càd qu’au lieu de critiquer tels groupes pour les idées précises qu’ils ont (ça pourrait, pourquoi pas), ils font juste des liens avec d’autres groupes pourris qui n’ont aucun rapport.

      Comme si Floraisons critiquaient des trucs qu’illes considèrent essentialistes et anti-féministes pour les mêmes raisons que Thais d’Escufon et la Manif pour tous (comme le dit arno c’est au contraire pour des manières de voir le monde totalement inverse !)

    • Des radfems historiques comme Dworkin et Mackinon ont noué des alliances avec la droite chrétienne américaine, pour lutter contre la pornographie. Elles ont aussi, avec d’autres, participé à des paniques morales colossales, qui ont foutu des milliers de gens innocents en prison.

      Pas facile a entendre, mais comme toutes les grandes institutions, le féminisme a du sang sur les mains.

      Ca me semble important de ne pas escamoter ces liens avec la droite ou l’extrême droite, hier comme aujourd’hui. Je me répète un peu, mais c’est ici même que j’ai contracté une vision presqu’angelique de ces mouvements, porté généralement par des hommes d’ailleurs, comme le traducteur de Dworkin, qui publie ici, martin je ne sais plus comment.

      Par contre c’est vrai qu’en mode carte c’est un peu ultralight pour un écheveau pareil. Et peut-être que les alliances d’aujourd’hui ne sont pas exactement directes. C’est pas très précis là.

    • Ne pas escamoter des glissements et les personnes qui se livrent au confusionnisme, je veux bien (m’enfin je pense qu’il est déjà assez difficile d’échapper aux polémiques autour de Moutot et Stern par exemple). Par contre ces cartes qui systématiquement font dans la culpabilité par association pour résumer radfem à « TERF » et extrême-droite, non, et plus généralement cette façon de placer les féministes radicales comme cibles privilégiées de gens qui se prétendent progressistes, franchement beurk. Surtout si au final pour une partie de la jeunesse désormais, on passe joyeusement de « This machine kills fascists » à « This machine kills TERFs ». (Même topo, mais plus discret parce que sans doute moins facile à faire gober, le lobbying intense contre les femmes et associations « abolitionnistes », requalifiées « putophobes ».)

      On joue au même genre de simplifications à base de culpabilité par association, et d’inversions assez systématiques, pour provoquer la méfiance pavlovienne à l’encontre des mouvements anti-racistes qui n’entrent pas dans les bonnes cases, les mouvements dénonçant l’islamophobie sont d’excellentes cibles pour en prendre plein la gueule, les antifas, les écolos radicaux, etc. et évidemment les pro-Palestinien·nes subissent ce genre de méthodes de manière continue et massive : antisioniste devient antisémite de manière automatique, et partisan de l’apartheid israélien serait le véritable progressisme.

    • @tintin, stp, parler d’institution pour le féminisme, avec du sang sur les mains, qui plus est, et surtout pour Dworkin, c’est je l’espère, une bad blague hein.
      Et je me suis déjà moquée ici de tes assertions contre les radfems https://seenthis.net/messages/1005668#message1005790
      Quitte à se répéter, voila ma réponse

      Curieux comment les féministes radicales sont devenues en quelques années l’ennemi public N°1
      Je pense que le changement climatique elles n’y sont pas pour rien, mais ce n’est que mon point de vue, je peux me tromper.

    • On remarque que certains groupuscules sont très isolés des autres.
      Que l’autoritarisme et la méritocratie est une caractéristique commune.

      C’est chaud de se rendre compte qu’on peut partager des idées avec certains, sans pour autant embrasser le reste.
      – baisse de la démographie
      – liberté et aide publique aux systèmes agricoles indépendants

    • Le seul sang que les féministes ont sur les mains, c’est celui de leurs menstruations et de leurs IVGs.

      Le sang des personnes trans c’est les proxénètes, les pornographes et les putiers qui le verse, pas les féministes.

      Pour ce qui est du rappochement de Stern avec l’ED (Moutot n’est pas une radfem, mais une liberale à mon avis) c’est les consequences des années de harcelement mais aussi liée à l’histoire de Stern, qui etait femen au depart, un mouvement assez proche de l’ED ukrainnienne. Mais en face le mouvement transactiviste est un mouvement masculiniste violent qui appel à la mort des féministes (terf au bucher, une balle une terf qui étaient légion samedi pour les prides) afin de legaliser le proxenetisme et la mise sous hormone cancerigènes à vie de personnes qui souffrent de troubles mentaux liés aux discriminations misogynes et/ou homophobes qu’illes ont subit.

      Comment être écolo et recommander des transitions hormonales ? J’ai des copines queer, ecolo, ati-vax qui se soigneraient le cancer avec de la camomille et qui se font des soirée testo avec leur pote trans.
      Comment être contre les violences sexuelles et promouvoir le proxenetisme ? L’auto-entreprenariat de son humiliation sexuel sur onlyfan n’est pas differente du systhème traditionnel de la maison close, sauf pour des macronnards convaincus.
      Comment être féministe et prétendre que les femmes s’auto-identifient à leur genre ? Le genre n’est pas une question d’auto-identifdication, les femmes ne s’auto-identifient pas à ce qui est le mécanisme de leur oppression. On ne s’auto-identifie pas plus à son genre qu’on le fait à ses races, ses classes, ses handicapes, son age...

      Le transactivisme n’est pas un mouvement de gauche, au mieux c’est du libéralisme identitaire qui s’auto-identifie de gauche mais à mon avis c’est un mouvement réactionnaire qui détruit méticuleusement tous les aquis des féministes de ces dernières décennies (et pas seulement les aquis féministes, mais ceux de tous les groupes vulnérables, mineurs, homos, personnes racisées, classes sociales défavorisées (le passing est un privilège bourgeois))....

      #inversion_patriarcale #fauxminisme #allié

    • Réaction de Nicolas Casaux :
      https://www.partage-le.com/2023/06/09/politis-la-gauche-technologiste-et-la-chasse-aux-heretiques-par-nicolas-

      Autre imbécilité, Deschamps écrit elle-même que, contrairement à la collapsologie, DGR n’a pas de lien avec « les communautés survivalistes » d’extrême droite, mais relie néanmoins DGR et lesdites « communautés survivalistes » dans sa glorieuse cartographie de « l’écologie d’extrême droite ou réactionnaire ».

      On pourrait continuer longtemps à lister les mensonges et autres absurdités nous concernant dans le torchon de Deschamps/Politis. En fin de compte, ce qui est terriblement dommage, c’est qu’analyser la récupération de l’écologie par des idéologies autoritaires, par l’extrême droite, par diverses sortes de réactionnaires, est effectivement un travail important. Mais avec ce lamentable dossier, Politis n’y contribue pas du tout. Au contraire, il propage un confusionnisme pathétique. On note d’ailleurs que le survivaliste Piero San Giorgio est oublié de la cartographie de l’écologie d’extrême droite de Politis, alors que son concept de B.A.D. (Base d’autonomie durable) a été inventé par Serge Ayoub, un militant d’extrême droite proche des individus qui ont tué Clément Méric. Enfin bref, un travail calamiteux.

    • Combien est détestable la fasciste et sempiternelle phrase « les extrêmes se rejoignent ». Il faudrait faire une cartographie de celleux qui la prononcent à longueur de temps.

      À cet égard, l’extrême gauche et l’extrême droite, la gauche et la droite en géné­ral, se rejoignent lar­ge­ment. Poli­tis rejoint Éric Zem­mour et Marine Le Pen. Tous sou­haitent conser­ver l’es­sen­tiel de la civi­li­sa­tion techno-industrielle.

      Et donc pour cette fois, c’est Cazaux qi-ui te la mouline à sa sauce, argument zéro, grosse fatigue revient.
      #dichotomistes_du_milieu #proverbistes_de_mes_deux

      Et sur le lien donné, pour des personnes qui critiquent la tech et te mettent près de 50 scripts wordpress consorts et google, avec impossibilité de ne pas te faire sniffer tes infos car il y a un blocage sur TOR.

      https://www.partage-le.com/.well-known/captcha/?r=%2F2023%2F06%2F09%2Fpolitis-la-gauche-technologiste-et-la-chasse-aux-

      Our system thinks you might be a robot!
      We’re really sorry about this, but it’s getting harder and harder to tell the difference between humans and bots these days.

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  • Pour une #Sécurité_Sociale_de_l’Alimentation (#Dominique_Paturel)

    Cette réflexion a pris naissance en 2013 [1], dans les échanges entre deux personnes dont l’une est issue du monde agricole et l’autre de la recherche. L’un comme l’autre, nous constations l’enfermement des personnes recevant de l’#aide_alimentaire, dans une grande difficulté à s’émanciper des dispositifs de distribution et ce, malgré les discours et les pratiques portés par des professionnels ou des bénévoles bienveillants.

    En s’appuyant sur la conception développée par Tim Lang de la démocratie alimentaire, nous ne pouvions que nous rendre compte que l’accès à l’alimentation « libre » d’une part et à une alimentation produite plus sainement d’autre part, était d’une inégalité flagrante. La caractéristique de cette inégalité est qu’elle est banalisée par le fait que nous sommes tous des mangeurs, invisibilisant ainsi les rapports de classe. En outre, les politiques sociales et sanitaires généralisent ces inégalités par la désignation d’une population dite vulnérable et à laquelle on destine des dispositifs assistanciels. Le présupposé repose sur une conception libérale de la solidarité basée sur une approche néo-paternaliste. Les cadres de pensée qui ont servi à sortir la France de la faim d’après-guerre, sont les mêmes qui empêchent aujourd’hui de voir la situation dégradée du côté de ce que j’appelle l’accès à la « fausse bouffe » et non à l’alimentation.

    En approfondissant notre réflexion, il nous a semblé que tant que l’accès ne serait pas consolidé conformément aux valeurs républicaines, à savoir un accès égalitaire, solidaire et libre, les injustices demeureraient quant aux conséquences sociales et sanitaires. Un modèle de protection sociale pour tous orienté sur un accès égalitaire à une alimentation reconnectée aux conditions de sa production, s’est imposé et c’est cette piste que nous avons suivie. Il s’agissait de reprendre la main sur le(s) système(s) alimentaire(s) par tous les habitants en France et d’être dans les conditions pour le faire : la réponse ne pouvait pas rester que du seul côté des citoyens « éclairés » ou militants. Le modèle de la sécurité sociale nous a semblé le bon cadre pour avancer. À partir de là deux pistes ont été suivies :

    – La première incarnée par Ingénieurs sans frontières [2] qui propose « une carte d’assurance alimentaire » ;
    – La deuxième inscrite dans l’ensemble de nos travaux et qui est au cœur du séminaire Démocratie Alimentaire.

    Aujourd’hui la transition alimentaire est essentiellement mise en œuvre du côté du changement des pratiques alimentaires des mangeurs. Mais l’alimentation étant considérée comme une marchandise comme une autre, à savoir soumise aux rapports de force existant sur le marché, (et même si les initiatives de tous ordres sont bienvenues), la transformation ne sera pas au rendez-vous sans un changement radical de l’offre. Et ce d’autant plus, que le système industriel agro-alimentaire est transnational et que le début de la réflexion de Tim Lang sur sa proposition de démocratie alimentaire part de ce constat : les états ont bien du mal à intervenir aujourd’hui dans la régulation de ce système.

    Trois points d’appui au fondement de la Sécurité Sociale de l’Alimentation :

    – Le premier est la reconnaissance du droit à l’alimentation ;
    – Le second est la réorientation des outils de politique publique existant en matière d’accès à l’alimentation et en particulier la restauration collective ;
    – Le troisième, l’attribution d’une allocation à l’ensemble de la population pour accéder à des produits frais sur le modèle des allocations familiales.

    Mais pour que ce système puisse se construire, il nous faut rappeler des éléments de conception qui doivent être socialisés : l’alimentation n’est pas seulement le résultat d’une production agricole ou de transformation agro-industrielle. Il est nécessaire de s’appuyer sur une vision systémique qui prend en compte les quatre activités nécessaires à l’alimentation des humains de tout temps : celle de la production, celle de la transformation, celle de la distribution et celle de la consommation. Ce sont l’ensemble de ces activités qui forment système et les aborder de façon déconnectée soutient le modèle industriel, nous laissant dans une vision minimaliste de l’alimentation comprise alors comme denrée ou produit.

    De plus, l’alimentation comme fait social total, comporte des dimensions sociale, culturelle, économique, politique, biologique, etc. On ne peut donc la réduire au seul slogan « les gens ont faim, il faut leur donner à manger », slogan repris de façon globale dans tous les dispositifs de distribution d’aide alimentaire en France et en Europe.

    L’alimentation correspond aussi à un modèle ancré dans une histoire nationale. En France, manger ensemble et faire la cuisine sont beaucoup plus important que la qualité des produits et leur provenance. Les gaulois réglaient déjà les problèmes politiques par de grands banquets (Ariès, 2016) [3], d’où l’importance de manger ensemble pour construire du lien social et faire société. On peut ainsi comprendre pourquoi les institutions d’actions sociales et de travail social utilisent l’alimentation comme moyen autour de ce qui est leur mission, à savoir lutter contre l’exclusion sociale. Mais, concevoir l’alimentation comme moyen est aujourd’hui contreproductif pour assurer la transition alimentaire dans la perspective des changements climatiques à l’œuvre et stopper les effets délétères de l’alimentation industrielle.

    La Sécurité Sociale de l’Alimentation doit donc s’appuyer sur l’ensemble de ces éléments pour asseoir sa légitimité. Elle se situe du côté de la transformation alimentaire, de la prévention en santé publique et non curative comme actuellement. Elle fait partie d’une politique de l’alimentation qui doit se désencastrer de ministères de tutelles comme l’agriculture, la santé ou la cohésion sociale. Il ne s’agit pas de créer un xième ministère mais bien de comprendre cette politique comme transversale. Cependant dans un pays centralisé comme la France avec des institutions verticales, une politique transversale a de fortes chances d’être minorée. D’où la proposition de doter cette instance de moyens conséquents et d’obliger les politiques engageant une des activités du système alimentaire à s’inclure (pour partie) dans la politique alimentaire et non d’œuvrer de façon segmentée : la Sécurité Sociale de l’Alimentation devient alors l’outil majeur pour actionner la transition alimentaire.

    Le second point d’appui est de mobiliser les outils de politiques publiques existants au service de ce dispositif, en particulier la restauration collective publique. Nous partons du constat que les lieux, le matériel, les compétences sont présents à travers la mise à disposition de quatre à cinq repas par semaine à midi : pourquoi ne pas utiliser ces ressources en direction de la population habitant ou travaillant en proximité de ces équipements le soir et 7 jours sur 7. Par ailleurs, on peut également en profiter pour réorienter la production et la transformation en redirigeant l’offre alimentaire à l’échelle territoriale.

    D’autres outils existent déjà et il s’agirait de renforcer la cohérence au service de la Sécurité Sociale de l’Alimentation : en soutenant les marchés d’intérêts nationaux dans les régions pour approvisionner les villes et villages et les engager dans la transformation des compétences des intermédiaires ; en cessant de segmenter les plans incitatifs (Climat, alimentation, urbanisme, etc.) et en recherchant comment les articuler ; en concevant des instances démocratiques à l’échelle des territoires de vie pour décider des politiques alimentaires liées à la réalité sociale et concevoir les hybridations nécessaires pour garantir un accès à tous, etc.

    Le troisième point d’appui est celui de l’attribution d’une allocation pour tous les habitants en France, fléchée sur l’achat de produits frais : fruits, légumes, produits laitiers, viande, poisson. Ces aliments sont souvent absents pour les familles à petits budgets et sont remplacés par des aliments ultra-transformés. Cette mesure fléchée peut aussi participer à la relocalisation des activités du système alimentaire.

    Élaborer un tel dispositif permettrait de faire exploser le « plafond de verre » auquel se confronte une multitude d’initiatives issues de la société civile organisée et de l’économie sociale et solidaire : ainsi la Sécurité Sociale de l’Alimentation, outre les effets sur la santé, participerait réellement à la transition écologique.

    –-

    [1] http://www1.montpellier.inra.fr/aide-alimentaire/index.php/fr

    [2] https://www.isf-france.org/articles/pour-une-securite-sociale-alimentaire

    [3] Eh non ce n’est pas une invention de Goscinny et Uderzo. Ariès, Paul (2016) Une histoire politique de l’alimentation. Du paléolithique à nos jours. Paris, édition Max Milo.

    https://www.chaireunesco-adm.com/Pour-une-Securite-Sociale-de-l-Alimentation
    #sécurité_alimentaire #sécurité_sociale #alimentation #distribution_alimentaire #alternative #démocratie_alimentaire #Tim_Lang #accès_à_l'alimentation #inégalités #rapports_de_classe #classe_sociale #assistance #néo-paternalisme #solidarité #fausse_bouffe #protection_sociale #transition_alimentaire #droit_à_l'alimentation #restauration_collective #politiques_publiques #allocation #santé_publique #sécurité_sociale_alimentaire

    • Vers une sécurité sociale de l’alimentation

      Le projet de sécurité sociale de l’alimentation, porté depuis plus de dix ans par un collectif d’associations et de chercheurs.ses, tente d’étendre le principe de la sécurité sociale d’après-guerre au droit à l’alimentation.
      La séance de l’Université des Savoirs Associatifs organisée par le CAC le 12 octobre prochain permettra de faire un état des lieux de ce projet et en savoir plus sur les expérimentations de caisse locale de sécurité sociale de l’alimentation (SSA). Échange avec Dominique Paturel, chercheuse à l’INRAE et membre du collectif pour une SSA et Maxime Scaduto de la caisse SSA de Strasbourg.

      Le projet de sécurité sociale de l’alimentation, porté depuis plus de dix ans par un collectif d’associations et de chercheurs.ses, tente d’étendre le principe de la sécurité sociale d’après-guerre au droit à l’alimentation.

      En s’appuyant sur une économie redistributive et un modèle qui s’extrait de l’économie dictée par le marché, il nourrit notre réflexion sur la « démarchandisation » du monde associatif que nous portons au sein de l’observatoire citoyen de la marchandisation des associations.

      Il est une des pistes que nous explorons dans une volonté de repenser les modalités de subventions des associations, pour les dégager de la commande publique et des jeux politiques, redonner du pouvoir citoyen sur leur attribution et répartition, pour repenser un modèle de financement appuyé sur la co-construction et non la contractualisation.

      "Créons une sécurité sociale de l’alimentation pour enrayer le faim". Les signataires de la tribune publiée dans Reporterre en 2020, pendant la période du Covid, nous alertent : "en France, nous peinons aujourd’hui encore à mettre à l’abri de la faim, y compris en dehors de toute période de crise, alors que c’est du « droit à l’alimentation » dont il devrait être question dans une démocratie". Et ils nous proposent un mode d’emploi des "caisses locales de conventionnement" à l’instar des caisses de la sécurité sociale.

      La Confédération Paysanne nous rappelle les 3 principes d’une SSA : l’universalité, le financement par la cotisation et le conventionnement démocratique.

      La Sécurité sociale de l’alimentation

      Cherche à répondre aux enjeux de sortie d’un modèle agro-industriel qui nous amène dans le mur en terme de sécurité alimentaire, d’écologie, de biodiversité et d’accès à une alimentation de qualité pour toutes et tous,
      Remplacerait le système actuel d’aide alimentaire qui est à revoir de fond en comble puisqu’il se base actuellement sur le système productiviste du secteur agro-industriel afin de lui permettre d’écouler ces stocks,
      Sortirait les personnes pauvres d’une assignation à l’aide alimentaire qui, comme le démontre très bien Bénédicte Bonzi dans son livre, « Faim de droits », contient de la violence tant pour les bénévoles que les personnes bénéficiaires sommées de se nourrir avec ce qui est rejeté par le système agro-industriel dans un pays où la nourriture existe en abondance.
      Interroge la question du droit à une alimentation de qualité pour une part non négligeable de la population puisqu’on estime aujourd’hui que 7 millions de personnes sont en situation de précarité alimentaire, soit une augmentation de 15 à 20 % par rapport à 2019. Un chiffre sous-estimé par rapport aux besoins réels, la demande d’aide alimentaire restant une démarche souvent difficile ou mal connue.

      Le système actuel d’aide alimentaire est en outre encadré par tout un ensemble de contrôle qui n’est pas sans rappeler celui qui entoure les chômeurs, comme s’il fallait, en quelque sorte, infliger une double peine aux personnes en situation de précarité.

      La séance de l’Université des Savoirs Associatifs organisée par le CAC le 12 octobre prochain (en présentiel ou en visio) permettra de faire un état des lieux de ce projet, d’en savoir plus sur les expérimentations de caisse locale de sécurité sociale de l’alimentation et en particulier celle de Strasbourg. Nous échangerons avec Dominique Paturel, chercheuse à l’Inrae et membre du collectif pour une sécurité sociale de l’alimentation et Maxime Scaduto de la caisse de sécurité sociale de l’alimentation de Strasbourg.

      Encore des patates !? (https://www.civam.org/ressources/reseau-civam/type-de-document/magazine-presse/bande-dessinee-encore-des-patates-pour-une-securite-sociale-de-lalimentation) est une bande dessinée pédagogique qui, à l’aide d’annexes, présente les enjeux et les bases de la réflexion à l’origine du projet de Sécurité sociale de l’alimentation.

      https://blogs.mediapart.fr/collectif-des-associations-citoyennes/blog/260923/vers-une-securite-sociale-de-lalimentation

      #sécurité_sociale_de_l'alimentation

    • « Encore des patates ?! » Pour une sécurité sociale de l’alimentation

      Grâce au dessin de Claire Robert, le collectif SSA a élaboré un outil pédagogique pour découvrir le projet de sécurité sociale de l’alimentation : une bande dessinée !

      Humoristique et agréable, cette bande dessiné est également enrichies d’annexes qui apportent de nombreux éléments sur les enjeux agricoles et alimentaires, le fonctionnement du régime général de sécurité sociale entre 1946 et 1967 et les bases sur lesquelles s’ancrent la réflexion du projet de sécurité sociale de l’alimentation.

      Cette bande dessinée est un moyen de vous faire partager nos constats d’indignation et d’espoir… et de vous inviter à partager les vôtres, à se rassembler, et peut être demain, reprendre tous ensemble le pouvoir de décider de notre alimentation !

      https://www.civam.org/ressources/reseau-civam/type-de-document/magazine-presse/bande-dessinee-encore-des-patates-pour-une-securite-sociale-de-lalimentation

      #BD #bande_dessinée

  • Une enquête historique sur les dénominations de rues d’Angers qui documente le passage des pratiques prémodernes à modernes et leurs acteurs
    https://neotopo.hypotheses.org/5814

     Sylvain Bertoldi, conservateur en chef des Archives d’Angers, propose sur le site de son institution, une enquête archivistique passionnante sur “Les premières dénominations officielles de rues” dans le contexte angevins, valant plus généralement...

    #BibNeotopo #Neotopo_vous_signale

  • Ürümqi, métatoponyme de la contestation en Chine, ouvre l’ère de la révolte des plaques
    https://neotopo.hypotheses.org/5704

    de Neotoponymy/Néotoponymie Ürümqi est le nom d’une ville la région martyr chinoise du Xinjiang. Lors du confinement autoritaire et absolu imposé par les autorités chinoises, un immeuble dans lequel des personnes étaient retenues...

    #A_votre_vote_ !A_vos_noms ! #ExploreNeotopo #Neotopo_vous_signale #Toponobservations

  • #Bien-être : « Tant qu’on utilisera le #yoga pour être en forme au #travail, on aura un problème »

    Loin de nous apporter le bonheur promis, la sphère bien-être perpétue un système nuisible qui ne peut que nous rendre malheureux. Interview de #Camille_Teste.

    Huiles essentielles, massages et salutations au soleil promettent de nous changer de l’intérieur, et le monde avec. À tort ? C’est le sujet de l’essai Politiser le bien-être (https://boutique.binge.audio/products/politiser-le-bien-etre-camille-teste) publié en avril dernier chez Binge Audio Editions. Selon l’ex-journaliste Camille Teste, non seulement nos petits gestes bien-être ne guériront pas les maux de nos sociétés occidentales, mais ils pourraient même les empirer. Rassurez-vous, Camille Teste, aujourd’hui professeur de yoga, ne propose pas de bannir les sophrologues et de brûler nos matelas. Elle nous invite en revanche à prendre conscience du rôle que jouent les pratiques de bien-être, celui de lubrifiant d’un système capitaliste. Interview.

    Le bien-être est la quête individuelle du moment. C’est aussi un #business : pouvez-vous préciser les contours de ce #marché ?

    Camille Treste : La sphère bien-être recouvre un marché très vaste qualifiant toutes les pratiques dont l’objectif est d’atteindre un équilibre dit « intégral », c’est-à-dire psychologique, physique, émotionnel, spirituel et social, au sens relationnel du terme. Cela inclut des pratiques esthétiques, psychocorporelles (yoga, muscu...), paramédicales (sophrologie, hypnose...) et spirituelles. En plein boom depuis les années 90, la sphère bien-être s’est démultipliée en ligne dans les années 2010. Cela débute sur YouTube avec des praticiens et coachs sportifs avant de s’orienter vers le développement personnel, notamment sur Instagram. Rappelons que le milieu est riche en complications, entre dérives sectaires et arnaques financières : par exemple, sous couvert d’élévation spirituelle, certains coachs autoproclamés vendent très cher leurs services pour se former... au #coaching. Un phénomène qui s’accélère depuis la pandémie et s’inscrit dans une dynamique de vente pyramidale ou système de Ponzi.

    Pourquoi la sphère bien-être se tourne-t-elle autant vers les cultures ancestrales ?

    C. T : Effectivement, les thérapies alternatives et les #néospiritualités ont volontiers tendance à picorer dans des pratiques culturelles asiatiques ou latines, comme l’Ayurveda née en Inde ou la cérémonie du cacao, originaire d’Amérique centrale. Ce phénomène relève aussi bien d’un intérêt authentique que d’une #stratégie_marketing. Le problème, c’est que pour notre usage, nous commercialisons et transformons des pratiques empruntées à des pays dominés, colonisés ou anciennement colonisés avant de le leur rendre, souvent diluées, galvaudées et abîmées, ce qu’on peut qualifier d’#appropriation_culturelle. C’est le cas par exemple des cérémonies ayahuasca pratiquées en Amazonie, durant lesquelles la concoction hallucinogène est originellement consommée par les chamanes, et non par les participants. Pourquoi cette propension à se servir chez les autres ? Notre culture occidentale qui a érigé la #rationalité en valeur suprême voit d’un mauvais œil le pas de côté spirituel. Se dissimuler derrière les pratiques de peuples extérieurs à l’Occident procure un #alibi, une sorte de laissez-passer un peu raciste qui autorise à profiter des bienfaits de coutumes que l’on ne s’explique pas et de traditions que l’on ne comprend pas vraiment. Il ne s’agit pas de dire que les #pratiques_spirituelles ne sont pas désirables, au contraire. Mais plutôt que de nous tourner vers celles d’autres peuples, peut-être pourrions-nous inventer les nôtres ou renouer avec celles auxquelles nous avons renoncé avec la modernité, comme le #néodruidisme. Le tout évidemment, sans renoncer à la #médecine_moderne, à la #science, à la rationalité, et sans tomber dans un #traditionalisme_réactionnaire.

    Vous affirmez que la sphère bien-être est « la meilleure amie du #néolibéralisme. » Où est la connivence ?

    C. T : La #culture_néolibérale précède bien sûr l’essor de la sphère bien-être. Théorisée au début du 20ème siècle, elle s’insère réellement dans nos vies dans les années 80 avec l’élection de Reagan-Thatcher. Avant cette décennie, le capitalisme laissait de côté nos relations personnelles, l’amour, le corps : cela change avec le néolibéralisme, qui appréhende tout ce qui relève de l’#intime comme un marché potentiel. Le capitalisme pénètre alors chaque pore de notre peau et tous les volets de notre existence. En parallèle, et à partir des années 90, le marché du bien-être explose, et l’économiste américain Paul Zane Pilzer prédit à raison qu’au 21ème siècle le marché brassera des milliards. Cela a été rendu possible par la mécanique du néolibéralisme qui pose les individus en tant que petites entreprises, responsables de leur croissance et de leur développement, et non plus en tant que personnes qui s’organisent ensemble pour faire société et répondre collectivement à leurs problèmes. Peu à peu, le néolibéralisme impose à grande échelle cette culture qui nous rend intégralement responsable de notre #bonheur et de notre #malheur, et à laquelle la sphère bien-être répond en nous gavant de yoga et de cristaux. Le problème, c’est que cela nous détourne de la véritable cause de nos problèmes, pourtant clairement identifiés : changement climatique, paupérisation, système productiviste, réformes tournées vers la santé du marché et non vers la nôtre. Finalement, la quête du bien-être, c’est le petit #mensonge que l’on se raconte tous les jours, mensonge qui consiste à se dire que cristaux et autres cérémonies du cacao permettent de colmater les brèches. En plus d’être complètement faux, cela démantèle toujours plus les #structures_collectives tout en continuant d’enrichir l’une des vaches à lait les plus grasses du capitalisme.

    Il semble que le #collectif attire moins que tout ce qui relève l’intime. Est-ce un problème d’esthétique ?

    C. T : La #culture_individualise née avec les Lumières promeut l’égalité et la liberté, suivie au 19ème et 20ème siècles par un effet pervers. L’#hyper-individualisme nous fait alors regarder le collectif avec de plus en plus d’ironie et rend les engagements – notamment ceux au sein des syndicats – un peu ringards. En parallèle, notre culture valorise énormément l’#esthétique, ce qui a rendu les salles de yoga au design soignées et les néospiritualités très attirantes. Récemment, avec le mouvement retraite et l’émergence de militants telle #Mathilde_Caillard, dite « #MC_danse_pour_le_climat » – qui utilise la danse en manif comme un outil de communication politique –, on a réussi à présenter l’#engagement et l’#organisation_collective comme quelque chose de cool. La poétesse et réalisatrice afro-américaine #Toni_Cade_Bambara dit qu’il faut rendre la résistance irrésistible, l’auteur #Alain_Damasio parle de battre le capitalisme sur le terrain du #désir. On peut le déplorer, mais la bataille culturelle se jouera aussi sur le terrain de l’esthétique.

    Vous écrivez : « La logique néolibérale n’a pas seulement détourné une dynamique contestataire et antisystème, elle en a fait un argument de vente. » La quête spirituelle finit donc comme le rock : rattrapée par le capitalisme ?

    C. T : La quête de « la meilleure version de soi-même » branchée sport et smoothie en 2010 est revue aujourd’hui à la sauce New Age. La promesse est de « nous faire sortir de la caverne » pour nous transformer en sur-personne libérée de la superficialité, de l’ego et du marasme ambiant. Il s’agit aussi d’un argument marketing extrêmement bien rodé pour vendre des séminaires à 3 333 euros ou vendre des fringues censées « favoriser l’#éveil_spirituel » comme le fait #Jaden_Smith avec sa marque #MSFTSrep. Mais ne nous trompons pas, cette rhétorique antisystème est très individualiste et laisse totalement de côté la #critique_sociale : le #New_Age ne propose jamais de solutions concrètes au fait que les plus faibles sont oppressés au bénéfice de quelques dominants, il ne parle pas de #lutte_des_classes. Les cristaux ne changent pas le fait qu’il y a d’un côté des possédants, de l’autre des personnes qui vendent leur force de travail pour pas grand-chose. Au contraire, il tend à faire du contournement spirituel, à savoir expliquer des problèmes très politiques – la pauvreté, le sexisme ou le racisme par exemple – par des causes vagues. Vous êtes victime de racisme ? Vibrez à des fréquences plus hautes. Votre patron vous exploite ? Avez-vous essayé le reiki ?

    Le bien-être est-il aussi l’apanage d’une classe sociale ?

    C. T : Prendre soin de soi est un #luxe : il faut avoir le temps et l’argent, c’est aussi un moyen de se démarquer. Le monde du bien-être est d’ailleurs formaté pour convenir à un certain type de personne : blanche, mince, aisée et non handicapée. Cela est particulièrement visible dans le milieu du yoga : au-delà de la barrière financière, la majorité des professeurs sont blancs et proposent des pratiques surtout pensées pour des corps minces, valides, sans besoins particuliers.

    Pensez notre bien-être personnel sans oublier les intérêts du grand collectif, c’est possible ?

    C. T : Les espaces de bien-être sont à sortir des logiques capitalistes, pas à jeter à la poubelle car ils ont des atouts majeurs : ils font partie des rares espaces dédiés à la #douceur, au #soin, à la prise en compte de nos #émotions, de notre corps, de notre vulnérabilité. Il s’agit tout d’abord de les transformer pour ne plus en faire un bien de consommation réservé à quelques-uns, mais un #bien_commun. C’est ce que fait le masseur #Yann_Croizé qui dans son centre masse prioritairement des corps LGBTQI+, mais aussi âgés, poilus, handicapés, souvent exclus de ces espaces, ou la professeure de yoga #Anaïs_Varnier qui adapte systématiquement ses cours aux différences corporelles : s’il manque une main à quelqu’un, aucune posture ne demandera d’en avoir deux durant son cours. Je recommande également de penser à l’impact de nos discours : a-t-on vraiment besoin, par exemple, de parler de féminin et de masculin sacré, comme le font de nombreux praticiens, ce qui, en plus d’essentialiser les qualités masculines et féminines, est très excluant pour les personnes queers, notamment trans, non-binaires ou intersexes. Il faut ensuite s’interroger sur les raisons qui nous poussent à adopter ces pratiques. Tant que l’on utilisera le yoga pour être en forme au travail et enrichir des actionnaires, ou le fitness pour renflouer son capital beauté dans un système qui donne plus de privilèges aux gens « beaux », on aura un problème. On peut en revanche utiliser le #yoga ou la #méditation pour réapprendre à ralentir et nous désintoxiquer d’un système qui nous veut toujours plus rapides, efficaces et productifs. On peut utiliser des #pratiques_corporelles comme la danse ou le mouvement pour tirer #plaisir de notre corps dans un système qui nous coupe de ce plaisir en nous laissant croire que l’exercice physique n’est qu’un moyen d’être plus beau ou plus dominant (une idée particulièrement répandue à l’extrême-droite où le muscle et la santé du corps servent à affirmer sa domination sur les autres). Cultiver le plaisir dans nos corps, dans ce contexte, est hautement subversif et politique... De même, nous pourrions utiliser les pratiques de bien-être comme des façons d’accueillir et de célébrer nos vulnérabilités, nos peines, nos hontes et nos « imperfections » dans une culture qui aspire à gommer nos failles et nos défauts pour nous transformer en robots invulnérables.

    https://www.ladn.eu/nouveaux-usages/bien-etre-tant-quon-utilisera-le-yoga-pour-etre-en-forme-au-travail-on-aura-un-
    #responsabilité

    voir aussi :
    https://seenthis.net/messages/817228

  • Croix celtiques, cagoules et gants coqués : au cœur du sinistre cortège des néofascistes à Paris – Libération
    https://www.liberation.fr/politique/elections/croix-celtiques-cagoules-et-gants-coques-au-coeur-du-sinistre-cortege-des

    Environ 500 militants d’extrême droite ont manifesté samedi 6 mai pour commémorer la mort d’un des leurs en 1994. L’occasion d’entonner des slogans fascistes, en intimidant la presse et les passants, en plein cœur de Paris.

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1655157208005373954/pu/vid/720x720/FcqYfcsnIYOwX3xI.mp4?tag=12


    Neonazis marschieren ungehindert durch Paris
    https://democ.de/artikel/neonazis-marschieren-ungehindert-durch-paris-c9m
    https://twitter.com/democ_de/status/1655159248802676736

    Hunderte vermummte Neonazis marschierten am 6. Mai 2023 durch #Paris. Anlass des Aufmarsches war der Todestag des Neofaschisten Sébastien Deyzieu. Zu den Organisatoren gehörte u. a. die militante neofaschistische „Groupe union défense“ (#GUD), die 2022 reaktiviert wurde.

    https://lahorde.samizdat.net/Sebastien-Deyzieu

    Sébastien Deyzieu, militant à l’Œuvre Française, était tombé d’un toit, poursuivi par la police, lors de la dispersion d’une manifestation anti-américaine organisée le 9 mai 1994 par l’extrême droite radicale. La mort de ce jeune homme est alors récupérée par le GUD, les JNR, le Front National de la Jeunesse et l’Œuvre Française qui forment le Comité du 9 mai. Depuis, cette date est devenu l’occasion pour tous les mouvements d’extrême droite de manifester en plein Paris.

    #extrême_droite #néonazis

  • Où va la France ?

    La France est bel et bien en train de rejoindre le camp des démocraties « illibérales » juge Jean-François Bayart, professeur à l’IHEID, pour qui #Emmanuel_Macron vit dans une #réalité_parallèle et joue avec le feu.

    Où va la France ? se demande la Suisse. La mauvaise réponse serait de s’arrêter à la raillerie culturaliste des Gaulois éternels mécontents. La #crise est politique. Emmanuel Macron se réclame de l’ « extrême centre » qu’incarnèrent successivement, dans l’Histoire, le Directoire, le Premier et le Second Empire, et différents courants technocratiques saint-simoniens. Il est le dernier avatar en date de ce que l’historien Pierre Serna nomme le « poison français » : la propension au réformisme étatique et anti-démocratique par la voie de l’exercice caméral et centralisé du pouvoir.

    Le conflit des retraites est le symptôme de l’épuisement de ce gouvernement de l’extrême centre. Depuis trente ans, les avertissements n’ont pas manqué, que les majorités successives ont balayés d’un revers de main en criant aux corporatismes, à la paresse, à l’infantilisme du peuple. Administrée de manière autoritaire et souvent grotesque, la pandémie de Covid-19 a servi de crash test auquel n’ont pas résisté les services publics dont s’enorgueillissait le pays et qui lui fournissaient, au-delà de leurs prestations, une part de ses repères.

    Emmanuel Macron, tout à son style « jupitérien », aggrave l’aporie dans laquelle est tombée la France. Il n’a jamais rien eu de « nouveau », et sa posture d’homme « providentiel » est une figure éculée du répertoire bonapartiste. Il n’imagine pas autre chose que le modèle néolibéral dont il est le pur produit, quitte à le combiner avec une conception ringarde du roman national, quelque part entre le culte de Jeanne d’Arc et la fantaisie réactionnaire du Puy-du-Fou. Son exercice du pouvoir est celui d’un enfant immature, narcissique, arrogant, sourd à autrui, plutôt incompétent, notamment sur le plan diplomatique, dont les caprices ont force de loi au mépris de la Loi ou des réalités internationales.

    Ce pourrait être drôle si ce n’était pas dangereux. L’interdiction de l’ « usage de dispositifs sonores portatifs » pour éviter les casserolades des opposants, le bouclage policier des lieux où se rend le chef de l’Etat, le lancement de campagnes de rectification idéologique contre le « wokisme », la « théorie du genre », l’ « islamo-gauchisme », l’ « écoterrorisme » ou l’« ultra-gauche » sont autant de petits indices, parmi beaucoup d’autres, qui ne trompent pas le spécialiste des régimes autoritaires que je suis. La France est bel et bien en train de rejoindre le camp des démocraties « illibérales ».
    Un arsenal répressif à disposition des pouvoirs suivants

    D’aucuns crieront à l’exagération polémique. Je leur demande d’y regarder à deux fois en ayant à l’esprit, d’une part, l’érosion des libertés publiques, au nom de la lutte contre le terrorisme et l’immigration, depuis au moins trois décennies, d’autre part, les dangers que revêtent de ce point de vue les innovations technologiques en matière de contrôle politique et l’imminence de l’arrivée au pouvoir du Rassemblement national auquel les gouvernements précédents auront fourbi un arsenal répressif rendant superflues de nouvelles lois liberticides.

    Il n’est pas question, ici, de « bonnes » ou de « mauvaises » intentions de la part du chef de l’Etat, mais d’une logique de situation à laquelle il se prête et qu’il favorise sans nécessairement la comprendre. Macron n’est ni Poutine ni Modi. Mais il prépare l’avènement de leur clone hexagonal. Au mieux sa politique est celle de Viktor Orban : appliquer le programme de l’extrême droite pour éviter son accession au pouvoir.

    Sur fond d’évidement des partis de gouvernement, un « flibustier » – pour reprendre le qualificatif de Marx à propos du futur Napoléon III – s’est emparé du butin électoral à la faveur de la sortie de route de Nicolas Sarkozy, François Hollande, Alain Juppé, François Fillon, Manuel Valls. Il a cru « astucieux », pour continuer à citer Marx, de détruire « en même temps » la gauche et la droite pour s’installer dans le confort d’un face-à-face avec Marine Le Pen. Mais Emmanuel Macron n’a été élu et réélu que grâce au concours des voix de la gauche, soucieuse de conjurer la victoire du Rassemblement national. Son programme, libéral et pro-européen, n’a jamais correspondu aux préférences idéologiques que du quart du corps électoral, hormis même la part croissante des non-inscrits et des abstentionnistes qui sape la légitimité des institutions.
    Un président aveugle et méprisant

    Nonobstant cette évidence, Emmanuel Macron, ignorant de par son éducation et son itinéraire professionnel les réalités du pays profond, primo-élu à la magistrature suprême sans jamais avoir exercé le moindre mandat local ou national, a entendu faire prévaloir la combinaison schmittienne d’un « Etat fort » et d’une « économie saine » en promulguant ses réformes néolibérales par voie d’ordonnances, en court-circuitant les corps intermédiaires et ce qu’il nomme l’« Etat profond » de la fonction publique, en s’en remettant à des cabinets privés de conseil ou à des conseils a-constitutionnels tels que le Conseil de défense, en réduisant la France au statut de « start-up nation » et en la gérant comme un patron méprisant ses employés, « Gaulois réfractaires ».

    Une chroniquei : Les casseroles de Macron, un totem de plus dans la cocotte-minute

    Le résultat ne se fit pas attendre. Lui qui voulait apaiser la France provoqua le plus grave mouvement social depuis Mai 68, celui des Gilets jaunes dont le spectre continue de hanter la Macronie. La main sur le cœur, Emmanuel Macron assura, au début de la pandémie de Covid-19, avoir compris que tout ne pouvait être remis aux lois du marché. A plusieurs reprises, il promit avoir changé pour désamorcer l’indignation que provoquait sa morgue. De nouvelles petites phrases assassines prouvèrent aussitôt qu’il en était incapable. Il maintint son cap néolibéral et fit alliance avec Nicolas Sarkozy en 2022 pour imposer une réforme financière de la retraite en dépit de l’opposition persistante de l’opinion et de l’ensemble des forces syndicales, non sans faire fi de leurs contre-propositions.

    Face au nouveau mouvement social massif qui s’est ensuivi, Emmanuel Macron s’est enfermé dans le déni et le sarcasme. Il argue de la légitimité démocratique en répétant que la réforme figurait dans son programme et qu’elle a été adoptée selon une voie institutionnelle validée par le Conseil constitutionnel.
    Une réalité parallèle

    Sauf que : 1) Emmanuel Macron n’a été réélu que grâce aux voix de la gauche, hostile au report de l’âge de la retraite ; 2) le peuple ne lui a pas donné de majorité parlementaire lors des législatives qui ont suivi le scrutin présidentiel ; 3) le projet portait sur les « principes fondamentaux de la Sécurité sociale », lesquels relèvent de la loi ordinaire, et non d’une loi de « financement de la Sécurité sociale » (article 34 de la Constitution), cavalier législatif qui a rendu possible le recours à l’article 49.3 pour imposer le texte ; 4) le gouvernement s’est résigné à cette procédure parce qu’il ne disposait pas de majorité positive, mais de l’absence de majorité pour le renverser au terme d’une motion de censure ; 5) le Conseil constitutionnel est composé de personnalités politiques et de hauts fonctionnaires, non de juristes, et se préoccupe moins du respect de l’Etat de droit que de la stabilité du système comme l’avait déjà démontré son approbation des comptes frauduleux de la campagne électorale de Jacques Chirac, en 1995 ; 6) le détournement de la procédure parlementaire a suscité la désapprobation de nombre de constitutionnalistes et s’est accompagné du refus de toute négociation sociale.

    Comme en 2018, Emmanuel Macron répond à la colère populaire par la violence policière. Atteintes à la liberté constitutionnelle de manifester, utilisation de techniques conflictuelles de maintien de l’ordre, usage d’un armement de catégorie militaire qui cause des blessures irréversibles telles que des éborgnages ou des mutilations ont entraîné la condamnation de la France par les organisations de défense des droits de l’homme, le Conseil de l’Europe, la Cour européenne de justice, les Nations unies.

    Face à ces accusations, Emmanuel Macron s’enfonce dans une réalité parallèle et radicalise son discours politique. A peine réélu grâce aux voix de la gauche, dont celles de La France insoumise, il place celle-ci hors de l’ « arc républicain » dont il s’arroge le monopole de la délimitation. Il voit la main de l’ « ultragauche » dans la contestation de sa réforme. Il justifie les violences policières par la nécessité de lutter contre celles de certains manifestants.

    Sauf que, à nouveau : 1) le refus, récurrent depuis l’apport des suffrages de la gauche à Jacques Chirac en 2002 et le contournement parlementaire du non au référendum de 2005, de prendre en considération le vote des électeurs quand celui-ci déplaît ou provient d’une autre famille politique que la sienne discrédite la démocratie représentative, nourrit un abstentionnisme délétère et pousse à l’action directe pour faire valoir ses vues, non sans succès pour ce qui fut des Gilets jaunes et des jeunes émeutiers nationalistes corses auxquels il fut accordé ce qui avait été refusé aux syndicats et aux élus ; 2) le non-respect des décisions de justice par l’Etat lorsque des intérêts agro-industriels sont en jeu amène les écologistes à occuper les sites des projets litigieux, au risque d’affrontements ; 3) la stigmatisation d’une ultragauche dont l’importance reste à démontrer va de pair avec le silence du gouvernement à propos des voies de fait de l’ultra-droite identitariste et des agriculteurs productivistes qui multiplient les agressions contre les écologistes.
    « Ce n’est pas être un black bloc que de dénoncer les excès structurels de la police »

    Ce n’est pas être un « amish » et vouloir retourner « à la bougie » que de s’interroger sur la 5G ou sur l’inconsistance du gouvernement quand il défend à grand renfort de grenades les méga-bassines alors que se tarissent les nappes phréatiques du pays. Ce n’est pas être un black bloc que de dénoncer les excès structurels de la police. Ce n’est pas être un gauchiste que de diagnostiquer la surexploitation croissante des travailleurs au fil de la précarisation des emplois et au nom de logiques financières, de repérer le siphonnage du bien public au profit d’intérêts privés, ou de déplorer le « pognon de dingue » distribué aux entreprises et aux contribuables les plus riches. Point besoin non plus d’être grand clerc pour comprendre que la Macronie n’aime pas les pauvres. Elle n’a plus d’autre réponse que la criminalisation des protestations. Elle souhaite maintenant dissoudre la nébuleuse des Soulèvements de la terre que parrainent l’anthropologue Philippe Descola, le philosophe Baptiste Morizot, le romancier Alain Damasio ! Quand Gérald Darmanin entend le mot culture il sort son LBD.

    Dans cette fuite en avant, un pas décisif a été franchi lorsque le gouvernement s’en est pris à la Ligue des droits de l’homme. Ce faisant, la Macronie s’est de son propre chef placée en dehors de l’ « arc républicain ». Cette association, née, faut-il le rappeler, de l’affaire Dreyfus, est indissociable de l’idée républicaine. Seul le régime de Pétain avait osé l’attaquer. Sur la planète, ce sont bien les Poutine et les Orban, les Erdogan et les Modi, les Kaïs Saïed ou les Xi Jinping qui tiennent de tels propos. Oui, la France bascule.

    https://www.letemps.ch/opinions/va-france

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    via @karine4, aussi signalé par @monolecte
    https://seenthis.net/messages/1002152

  • États-Unis : dans un McDonald’s, deux enfants âgés de 10 ans travaillaient sans être payés Julien Henninot - Le figaro

    Le département américain du Travail a découvert, par ailleurs, que plus de 305 jeunes ont été employés dans des restaurants de franchisés dans plusieurs États.

    C’est une découverte choquante, faite par l’inspection du travail américaine. Dans un communiqué publié par le US Department of labor cette semaine, l’administration explique avoir découvert « deux travailleurs de 10 ans dans un restaurant McDonald’s de Louisville » , dans le Kentucky, à la suite d’une enquête chez trois franchisés de l’État.

    Les deux enfants étaient employés, sans être payés, « parfois jusqu’à 2h du matin », à de multiples postes, dont la préparation et la distribution des commandes ou le nettoyage du restaurant, précise aussi le document. En outre, « l’un des deux enfants était autorisé à faire fonctionner une friteuse, une tâche interdite aux travailleurs de moins de 16 ans ».


    La présence de ces deux mineurs n’était pas la seule violation relevée par l’administration durant cette enquête chez les franchisés gérant 62 restaurants McDonald’s dans plusieurs États. 24 mineurs de moins de 16 ans ont travaillé « plus que les heures légalement autorisées », chez l’un des franchisés disposant de dix restaurants McDonald’s, et, chez un autre, 242 mineurs de 14 à 16 ans ont pu travailler « plus que les heures autorisées », par exemple. De même, chez le troisième, des enfants ont pu travailler « pendant les heures d’école », une violation de la régulation.

    212.754 dollars d’amende
    « Ces rapports sont inacceptables, profondément troublants et vont à l’encontre des attentes élevées que nous avons pour l’ensemble de la marque McDonald’s », a réagi la patronne des ressources humaines et vice-présidente chez McDonald’s, Tiffanie Boyd, sur CNN. De son côté, l’un des franchisés a indiqué au média américain que les deux travailleurs de 10 ans étaient les enfants d’un employé qui venaient voir leur parent sur son lieu de travail, sans avoir obtenu le feu vert de la direction.

    Au total, les trois franchisés ont permis à 305 mineurs de travailler plus que le nombre d’heures autorisés, ou d’effectuer des tâches interdites aux jeunes travailleurs, résume le communiqué. Les employeurs ont par ailleurs écopé d’amendes de 212.754 dollars pour violation des lois sur le travail des enfants.

    Aux États-Unis, les adolescents peuvent travailler dès 14 ans, bien que leur charge soit encadrée par la loi. Les autorités fédérales tentent de serrer la vis face aux abus : « Nous constatons une augmentation des violations fédérales du travail des enfants, notamment en permettant aux mineurs d’utiliser des équipements ou de gérer des types de travail qui les mettent en danger ou les emploient pendant plus d’heures ou plus tard dans la journée que ne le permet la loi », s’indigne, dans le communiqué, Karen Garnett-Civils, en charge de ces problématiques à Louisville.

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    Source : https://www.lefigaro.fr/conso/etats-unis-dans-un-mcdonald-s-deux-enfants-ages-de-10-ans-travaillaient-san