#neo_liberalisme

  • Justin Trudeau remet le Prix mondial de la paix et de la liberté à Madame ursula von der leyen présidente de la Commission européenne
    Le World Peace and Freedom Award, . . . . Vous connaissiez ?

    NEW YORK — Vendredi, le premier ministre Justin Trudeau a fait l’éloge de la Commission européenne et de sa première femme présidente en remettant à Ursula von der Leyen l’équivalent judiciaire du prix Nobel de la paix.

    M. Trudeau a effectué un voyage spécial d’une journée aux Nations Unies pour le dernier jour du Congrès mondial du droit, où des juristes du monde entier se réunissent tous les deux ans pour vanter les vertus démocratiques de la primauté du droit.

    Mme Von der Leyen, élue à la tête de la commission en 2019, n’aurait pas pu arriver à un meilleur moment, a déclaré M. Trudeau, alors que l’aile exécutive de l’Union européenne est confrontée à une nouvelle période d’instabilité.

    « Le Brexit a laissé beaucoup de gens se demander si l’alliance continuerait à tenir bon. L’euroscepticisme était en hausse. Et le protectionnisme et l’autoritarisme devenaient plus répandus », a déclaré le premier ministre.
    . . . . .

    Rappelons que Madame ursula von der leyen s’est opposé aux appels à un cessez-le-feu en Ukraine.

    #oligarchie #entre_soi #hypocrisie #guerre #commission européenne #ursula_von_der_leyen #Justin_Trudeau #propagande #néo_libéralisme #fumisterie

    Source : https://lactualite.com/actualites/justin-trudeau-remet-un-prix-a-la-presidente-de-la-commission-europeenne

  • #Québec veut fixer à 14 ans l’âge minimal pour travailler Le Devoir - Florence Morin-Martel à Quebec
    Le ministre du Travail, Jean Boulet, a déposé mardi un projet de loi pour fixer à 14 ans l’âge minimal pour travailler, sauf exception.

    Avec ce texte législatif, le ministre Boulet souhaite favoriser la persévérance scolaire des jeunes dans un contexte de pénurie de main-d’oeuvre. « C’est la relève de demain », a dit M. Boulet.

    Pour les Québécois de moins de 16 ans, le projet de loi 19 veut aussi restreindre à 17 le nombre d’heures de travail par semaine — incluant la fin de semaine — durant l’année scolaire. Les heures travaillées entre le lundi et le vendredi seraient limitées à 10 à compter du 1er septembre prochain.


    Des exceptions sont prévues à l’interdiction de travailler avant l’âge de 14 ans, notamment pour le gardiennage, la livraison de journaux et le tutorat. Il sera aussi possible pour l’enfant d’un propriétaire — ou du conjoint ou de la conjointe de celui-ci — de travailler au sein de l’entreprise familiale si elle compte moins de 10 employés.

    « Ces exceptions-là sont véritablement le prolongement de la vie familiale et scolaire des enfants », a affirmé M. Boulet.

    À l’heure actuelle, il est permis de travailler au Québec avant l’âge de 14 ans à condition d’avoir une autorisation parentale. Pour une personne de 16 ans et moins sans diplôme, il est interdit de se rendre au boulot durant les heures de classe.

    Très attendu, le texte législatif du ministre Boulet reprend les grandes lignes du rapport du Comité consultatif du travail et de la main-d’oeuvre (CCTM), rendu public en décembre dernier.

    M. Boulet a souligné qu’il déposait ce projet de loi dans un contexte où les accidents du travail touchant les Québécois de moins de 16 ans ont bondi de 36 % en 2021.

    Le projet de loi 19 veut aussi augmenter le montant des amendes en cas d’infraction aux dispositions concernant le travail des enfants. La somme passera de 600 $ à 1 200 $ pour une première infraction et de 6 000 $ à 12 000 $ en cas de récidive.

    D’autres détails suivront.

    #enfants #filles #garçons #travail #capitalisme #néo-libéralisme #libéralisme #néo_libéralisme #accidents #conditions_de_travail

    Source : https://www.ledevoir.com/politique/quebec/787026/le-projet-de-loi-pour-encadrer-le-travail-des-enfants-depose-mardi-a-l-ass

  • Quand Didier Lallement pleurniche Régis de Castelnau

    Il a « écrit » un livre. Après avoir quitté son poste de préfet de police de Paris, pour aller s’installer dans une pantoufle douillette et inutile en remerciement de son zèle de bras armé du système Macron, le voilà qui s’épanche. Paris-Match publie cette semaine une recension complaisante qui détaille un peu les états d’âme du garde-chiourme. D’abord, se considérant probablement comme relevé du devoir de réserve des hauts fonctionnaires, il balance. Avec la description d’une situation de la France conforme à ce qu’en disent les oppositions en oubliant la responsabilité de son chef. Ensuite, pour être raccord avec l’époque, il pleurniche sur son sort et essaie de provoquer la compassion pour la détestation que lui voue l’opinion publique.

    Didier Lallement avec quelques « confidences » expose dans son livre :  « sa vision noire de la société rongée par l’individualisme, le complotisme, l’islamisme, le survivalisme, l’ubérisation du marché de la drogue, sans compter l’immigration illégale. » Donnant quelques arguments à ceux qui pointaient en lui la présence de solides névroses. Pas gêné, il reconnaît le lien entre immigration illégale et explosion de la délinquance, on a envie de dire « il était temps ! » Et de lui demander s’il a prévenu son patron, qui n’a pas l’air au courant. Il dit aussi « assumer entièrement l’échec du stade de France » , mais que sa démission proposée avait été refusée par Macron. Ben voyons, c’est le scandale international postérieur qui oblige à cet aveu. S’il avait eu un minimum d’honneur, le refus de Macron n’aurait pas dû l’empêcher de prendre ses responsabilités.

    Le poste de préfet de police de Paris était bien évidemment le sommet d’une carrière pour un protégé de Jean-Pierre Chevènement entré dans la préfectorale par la petite porte. Il n’aurait pour rien au monde laissé passer une telle occasion. Ce qui ne l’empêche pas, passant en mode Calimero, de se plaindre de ce que le poste est fatigant. Parce que Didier Lallement se plaint beaucoup. De son sort de préfet de police, mais également de sa vie d’après. Les Français le détestent, et le font savoir ? C’est trop injuste, et Paris-Match de conclure après la description ses horribles malheurs : « ainsi va la vie en 2022 d’un serviteur de l’État » . Eh bien non, ce n’est justement pas un serviteur de l’État, mais celui d’un ordre injuste qui s’est révélé brutal, dès lors que les couches populaires ont manifesté leur refus de ses conséquences.

    Et Didier Lallement a été l’incarnation de cette brutalité contre les mouvements sociaux, à base de violence policière débridée et de mise en cause insultante de ceux qui s’y opposaient en utilisant leurs libertés constitutionnelles. Tout le monde se souvient du « nous ne sommes pas du même camp Madame ! » , lancé à une passante exprimant son soutien au mouvement des Gilets jaunes. Lamentable saillie d’un haut fonctionnaire avouant crûment qu’il était au service d’un homme, en l’occurrence Emmanuel Macron, et non pas à celui de la République. On se souvient également des insultes adressées aux malades mourants du Covid considérés comme responsables de leur sort pour avoir mal respecté les consignes souvent ineptes d’une Agnès Buzyn ou d’une Sibeth N’Diaye. D’ailleurs, il persiste à nous exposer sa vision de l’ordre social tel qu’il le défend :  « les convulsions sociales seront intenses et destructrices… un jour il faudra encore masser des troupes devant l’Élysée » . Aux protestations contre l’injustice, la seule réponse qu’il envisage est la matraque. En attendant pire ?

    Alors Didier Lallement rapporte les injures et les menaces de mort dont il serait l’objet maintenant qu’il a rejoint sa confortable pantoufle. Les menaces de mort ne sont évidemment pas acceptables, mais en ce qui concerne les injures, si elles peuvent être des infractions, il appartient au juge de les qualifier notamment au regard du contexte. Rappelons-nous Guy Bedos traitant Nadine Morano de « connasse » et relaxé par la justice. Le préfet de police de Paris a fait le choix d’incarner le système Macron dans son visage brutal et répressif et se plaint des conséquences. Il voudrait donc qu’on l’aime et qu’on le respecte ?

    Il y a manifestement un mot dont il a oublié le sens, c’est celui de décence.

    #violence #brutalité #EnMarche #didier_lallement #emmanuel_macron #néo_libéralisme #mouvements_sociaux #garde-chiourme #France

    Source : https://www.vududroit.com/2022/10/quand-didier-lallement-pleurniche

  • Macron-Jekyll et Macron-Hide ! Le blog de Descartes
    https://descartes-blog.fr/2022/08/26/macron-jekyll-et-macron-hide

    J’ignore si Macron est capable de chanter « l’Internationale », mais on peut dire que son premier quinquennat a été largement guidé par le fameux couplet : « du passé faisons table rase ». Lorsque Emmanuel Macron quittera le pouvoir – et consolons-nous, aucun fléau n’est éternel – il laissera derrière lui un champ de ruines : plus de Fessenheim, fermée ; plus de baccalauréat, réduit à un simulacre digne de « l’école des fans » ; plus d’ENA et plus de corps préfectoral ou diplomatique – et bientôt plus de fonction publique au rythme ou les fonctionnaires sont remplacés par les contractuels. Et on ne compte même plus les abandons dans les domaines de l’industrie, de la recherche, des infrastructures, sans oublier de l’éducation, qui n’arrive plus à recruter des profs et former des élèves, et l’énergie où nous risquons de connaître bientôt les coupures d’électricité tournantes dont les pays du tiers monde sont familiers.

    Et voilà qu’après cinq ans de ce traitement, peut-être pour nous remonter le moral, Emmanuel Macron choisit d’ouvrir le Conseil des ministres en annonçant « la fin de l’abondance, de l’insouciance, des évidences ».

    La première question, évidente, est de savoir à qui ce discours s’adresse. Pas à l’ensemble des Français, probablement. Je veux bien admettre que notre président ne connaît pas le pays qu’il est censé gouverner. Mais même dans sa tour d’ivoire il doit être au courant : « l’insouciance » et « l’abondance » étaient le lot d’une majorité de Français… dans les années 1960. Mais depuis, deux chocs pétroliers et quarante ans de politiques néolibérales sont passés par là. Pour la grande majorité de nos concitoyens, « l’abondance » n’est qu’un lointain souvenir sinon une légende, et « l’insouciance » un luxe qu’on ne peut se payer. Quant aux « évidences » – vous savez, « le meilleur système de santé du monde », « mes enfants vivront mieux que moi », « si tu étudies bien, tu auras un bon boulot » – se sont effondrées depuis bien longtemps. La seule « évidence » qui subsiste, c’est celle de « l’homme est un loup pour l’homme ».

    Comme le président parlait devant l’ensemble du gouvernement réuni, il est tentant de supposer que ce sont les ministres qui étaient les destinataires de l’annonce. Ce qui conduirait à conclure que jusqu’à maintenant, nos ministres ont vécu dans « l’abondance, l’insouciance et les évidences ». Et à son tour, cette constatation pose une redoutable question : comment notre président, si soucieux de l’intérêt général, a pu garder en fonction des personnages aussi complaisants aussi longtemps ? En tout cas, si le président cherchait à surprendre nos ministres, il a raté son coup. Personne, ni Elisabeth Borne, ni ses petits camarades n’ont manifesté la moindre surprise. Ils devaient se douter de quelque chose…

    Il y a, certes, une minorité dans notre pays qui vit dans « l’abondance, l’insouciance » Sans compter sur « l’évidence » d’être dans le vrai et d’avoir tous les droits. Peut-être que le discours présidentiel s’adressait justement à eux ? Le président est certes « disruptif », mais je ne crois pas un instant qu’il soit disposé – ou même en capacité – d’engager cette disruption-là. On ne tire pas contre son camp et encore moins contre sa classe. L’idée qu’il pourrait annoncer la fin de l’insouciance et de l’abondance pour les privilégiés des classes intermédiaires et de la bourgeoisie est proprement surréaliste (1) .

    En fait, derrière la saillie présidentielle on trouve la logique habituelle, la même qui se trouve derrière le discours « le 1% contre le 99% ». Ce discours s’adresse en fait à un croquemitaine imaginaire. C’est lui – et pas vous ou moi – qui vit « dans l’abondance et l’insouciance ». C’est lui – et pas vous ou moi – qui émet du CO2, pollue les rivières, exploite les enfants dans les ateliers du tiers monde pour avoir des produits bon marché, pend des bains quand l’eau manque et change de smartphone une fois par an. Ce croquemitaine, ce n’est pas moi, ce n’est pas vous, surtout pas. C’est un Autre, qui se charge de tous les péchés de la société capitaliste moderne et qu’on peut défenestrer oralement sans risque qu’il crie ou se révolte – ou pire, nous rappelle nos propres péchés – puisqu’il n’existe pas. C’est la logique du bouc émissaire avec, raffinement suprême, un bouc imaginaire.

    Cette entrée en matière du président jette une lumière crue sur l’état du pays. Emmanuel Macron avait commencé sa première présidence tout feu tout flamme, persuadé qu’il fallait prendre le système de vitesse et que la réforme c’est comme une bicyclette, qui tombe dès qu’elle cesse d’avancer. Le Macron de 2017 allait changer non seulement la France de l’intérieur, mais aussi celle de l’extérieur : l’Europe allait être reconstruite, le conflit mémoriel avec l’Algérie aplani, la France allait parler d’égal à égal avec les Américains et les Russes. Même en laissant de côté la question de savoir si ces objectifs ont été atteints et pourquoi ils ne l’ont pas été, on ne peut que constater que le deuxième mandat du président, loin d’être la continuité du premier, en est la négation. Là où un président jeune, plein d’ardeur, annonçait un avenir libéralement radieux – ou radieusement libéral, les deux se disent – le deuxième s’ouvre dans une atmosphère qu’on peut qualifier de crépusculaire, avec un président usé et à court d’idées. Annoncer la fin de « l’abondance, de l’insouciance et des évidences », c’est annoncer l’austérité – qu’on rebaptisera « sobriété » pour faire joli – les soucis et les incertitudes. Et devant cette situation, Macron s’est enfermé dans une position purement réactive : on n’anticipe pas les problèmes, on réagit à eux. On ne se fixe pas d’objectifs, on pare les coups. On n’attaque plus ses adversaires, on ne fait que se défendre. La politique énergétique est la caricature de cette posture : pendant cinq ans, alors que toutes les alarmes sonnaient, on n’a rien fait. On n’a même pas cherché à réexaminer la décision absurde qu’était la fermeture de la centrale de Fessenheim. Alors qu’on a révisé en 2019 une « PPE » – sigle barbare qui veut dire pour les initiés « programmation pluriannuelle de l’énergie », censé être un instrument de planification sur dix ans permettant d’anticiper les difficultés – on découvre trois ans plus tard que rien n’a été prévu, et qu’il est trop tard pour faire quoi que ce soit si ce n’est partager la pénurie.

    Après avoir eu un président hyperactif persuadé contre toute évidence d’avoir raison sur tout, nous avons un président qui s’excuse à chaque pas d’avoir mal fait. Annoncer aujourd’hui la « fin de l’abondance, de l’insouciance, des évidences », c’est un double aveu. D’abord, d’avoir gouverné cinq ans avant de découvrir le problème, et ensuite de ne rien avoir fait pour l’anticiper. Et cette admission apparaît en cette rentrée à chacune de ses interventions. Devant les recteurs d’académie réunis pour la conférence de rentrée, il a parlé de « élèves malheureux », de « professeurs désabusés », de « parents inquiets », pour conclure que « Quelque chose ne marche pas dans notre organisation collective ». Un peu comme un nouveau président qui découvrirait l’héritage de son prédécesseur. Seulement voilà, le prédécesseur d’Emmanuel Macron, c’est un certain Macron Emmanuel.

    Comble de cette transformation ? Ce fameux « conseil national de la refondation ». Dont les initiales n’ont certainement pas été choisies au hasard : ce sont les mêmes – et curieusement, personne n’a dénoncé ce hold-up mémoriel – que celles du « conseil national de la résistance », cet organisme de coordination entre gaullistes, centristes et communistes qui aboutit au programme qui, après 1945, permettra la modernisation du pays. C’est quand même ironique que ce soit Macron, qui a passé cinq and à effacer consciencieusement l’héritage du CNR première version, qui lui rende hommage par initiales interposées en créant le CNR seconde version. Un hommage du vice à la vertu, en quelque sorte.

    Seulement voilà, le CNR première époque était un lieu où des gens qui avaient des idées essayaient de se mettre d’accord sur la meilleure voie à suivre pour aller vers un objectif commun, celui de « défendre l’indépendance politique et économique de la nation, rétablir la France dans sa puissance, dans sa grandeur et dans sa mission universelle ». Le CNR deuxième époque est au contraire une béquille pour un pouvoir qui n’a plus vraiment d’objectif ni d’idées. Le recours systématique à des cabinets de conseil – McKinsey, Boston Consulting Group – n’est pas seulement un scandale du point de vue de la colonisation de l’Etat par des intérêts privés. C’est aussi un révélateur de l’incapacité du pouvoir à élaborer lui-même des objectifs, des idées, des projets. Là aussi, on a fait table rase du rôle des partis politiques en tant qu’intellectuels collectifs, pour ne garder que leur fonction d’écurie électorale. Notre président veut réformer, mais ne sait ni quoi, ni comment. Il a besoin qu’on lui dise, et paye des gens pour cela. Ou bien on transfère le soin d’avoir des idées à la « base ». On a un bon exemple dans le discours aux recteurs : notre président a valorisé l’idée des « projets » présentés par les établissements. Une façon de dire « comme on ne sait pas quoi faire, on vous donne un peu d’argent et à vous de trouver la solution ».

    En ce début de mandat, on pourrait dire paraphrasant Churchill que Christophe Colomb était le premier macroniste : il ne savait pas où il était, il ne savait pas où il allait, et tout ça aux frais du contribuable. Ce qui laisse une question pendante : Macron a-t-il changé ? Je pense plutôt qu’il se dédouble. Il y a Macron-Hyde, qui a ravagé le pays pendant cinq ans n’écoutant que lui-même et n’admettant jamais une erreur. Et puis il y a Macron-Jekyll, autocritique, modeste, conciliant, prêt à tout discuter. La potion qui provoque la transformation ? Et bien, c’est la perte de sa majorité au Parlement qui l’oblige à se faire séducteur là où hier il était impérieux. Mais ne nous trompons pas. Si demain il récupérait ses marges de manœuvre – par exemple, par la grâce une dissolution réussie – on peut être sûr de revoir, à la place des traits avenants du docteur Jekyll, le visage dépravé de mister Hyde.

    Descartes

    (1) En fait, on peut se demander si le discours de Macron ne se dirige d’abord… à lui-même. Après tout, qui plus que lui a vécu ces cinq dernières années “dans l’abondance, dans l’insouciance, dans les évidences” ? On peut interpréter sa déclaration comme un moment d’instrospection…

    #emmanuel_macron #macron #enMarche #Jekyll #Hide #abondance #insouciance #néo_libéralisme #privilégiés #bourgeoisie #bouc_émissaire #réformes #refondation #cnr #McKinsey #Boston_Consulting_Group #Projet

  • Les Californiens priés de ne pas recharger leurs voitures électriques Le Devoir - AFP
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1909721/californiens-recharge-voitures-electriques-chaleur

    Une importante vague de chaleur met sous tension un réseau vieillissant. Les autorités demandent de réduire l’utilisation d’énergie de 16 h à 21 h.

    Les Californiens ont été sommés de ne pas charger leurs voitures électriques mercredi, afin de ne pas accabler davantage un réseau d’électricité vieillissant, mis sous tension par une redoutable vague de chaleur.

    La semaine dernière, l’État avait annoncé bannir la vente de voitures neuves à essence à partir de 2035. Des températures atteignant 44 degrés étaient attendues dans la banlieue de Los Angeles, au moment où un dôme de chaleur surplombe l’Ouest américain.


    Le soleil se couche derrière un réseau de câbles électriques à Redondo Beach, en Californie. Photo : Getty Images / AFP / PATRICK T. FALLON

    La météo étouffante devrait mettre sous pression un réseau électrique déjà très sollicité, notamment pendant les heures les plus chaudes, quand les systèmes de climatisation – incontournables aux États-Unis – fonctionnent à plein régime.

    “Les consommateurs sont priés de réduire leur utilisation d’énergie entre 16 h et 21 h, quand le système est le plus sous tension, car la demande reste élevée et qu’il y a moins d’énergie solaire disponible”, a déclaré l’American Public Power Association, organisme qui représente les services publics.

    Les trois principales mesures recommandées : régler le thermostat à 25 °C ou plus, éviter d’utiliser les gros appareils et de charger les véhicules électriques, et éteindre les lumières inutiles, a précisé l’organisme.

    L’électricité est un sujet sensible pour l’État, dont les infrastructures sont vétustes.

    Les entreprises d’électricité demandent régulièrement aux foyers de limiter leur consommation pendant certaines heures, quand les panneaux solaires cessent de produire de l’électricité alors que la demande reste élevée, en raison de la chaleur.

    L’appel à ne pas charger sa voiture électrique a été largement moqué sur les réseaux sociaux, au moment où l’État met en avant ce type de véhicules.

    “La Californie vient de rendre obligatoires les véhicules électriques et demande aux habitants de ne pas les charger entre 16 h et 21 h”, a lancé avec ironie le sénateur républicain Tom Cotton sur Twitter. . . . . . .

    #électricité #voiture_électrique #transports #énergie #réseau #Californie #panneaux_solaires #photovoltaïque #marché #marché_libre #libéralisme #néo_libéralisme #tesla #élon_musk
    Effectivement, #it_has_begun

  • Menacée de pénurie, l’Australie suspend son marché de l’électricité AFP Xavier Lambert 15 juin 2022

    Le régulateur australien de l’énergie a pris mercredi le contrôle du réseau électrique national, suspendant un système de marché en proie à la flambée des prix et à la menace de coupures généralisées.

    L’Opérateur du marché australien de l’énergie a annoncé qu’il avait « suspendu le marché au comptant » de l’électricité dans « toutes les régions » parce qu’il n’assurait plus « un approvisionnement sûr et fiable ».


    L’électricité utilisée pour alimenter les foyers australiens est généralement achetée et vendue dans l’est du pays densément peuplé, un système conçu pour réduire les coûts de gros et diversifier l’approvisionnement.

    Mais le marché a été plongé dans la crise par une série de chocs sur l’offre et la demande. Le régulateur intervient alors pour fixer les prix et organiser la distribution.

    L’Australie est un des trois premiers producteurs de gaz et de charbon du monde, mais près d’un quart des centrales thermiques de la côte Est sont actuellement à l’arrêt pour cause de pannes ou de travaux de maintenance.

    Exportation de gaz en hausse
    La guerre en Ukraine a aussi fait grimper en flèche la demande d’exportation de gaz australien, absorbant ainsi tout excédent qui pourrait atténuer la pénurie sur le marché intérieur.

    Les problèmes d’approvisionnement ont été exacerbés par une vague de froid sur la côte Est, ce qui a incité les fournisseurs d’électricité à demander aux ménages de restreindre leur consommation d’énergie.

    La plupart des habitants de la côte Est, notamment les 10 millions d’habitants de Sydney et Mebourne, ont été avertis que des coupures de courant pourraient se produire.

    Le régulateur était déjà intervenu à plusieurs reprises en demandant aux entreprises de produire plus et de plafonner les prix.

    « Le meilleur intérêt des consommateurs sera toujours prioritaire », a assuré le ministre de l’Energie Chris Bowen peu avant l’annonce du régulateur.

    Son gouvernement travailliste a rejeté la faute de cette crise sur les conservateurs au pouvoir jusqu’en mai, et qui défendaient le charbon au détriment des énergies renouvelables.

    L’an dernier, 71% de l’électricité provenait des énergies fossiles, et 51% pour le seul charbon, selon les chiffres officiels.

    #marché #marché_libre #bourse #spéculation #énergie #électricité #gaz #libéralisme #néo_libéralisme

  • Ce Vendredi : Grèves : le métro de Londres pratiquement à l’arrêt Figaro avec AFP

    La paralysie fait suite à une grève des cheminots, qui réclament une augmentation des salaires face une inflation record.

    Le métro de Londres était quasi paralysé vendredi et le reste du réseau de transports en commun fortement perturbé par une grève pour les salaires face à une inflation au plus haut au Royaume-Uni, au lendemain d’un débrayage massif de cheminots.

    « Il n’y a pratiquement aucun service » dans le métro de Londres, même si « deux lignes offrent une circulation réduite » avec un train toutes les 15 minutes environ, a indiqué à l’AFP une porte-parole de l’opérateur de transports publics TfL. Le trafic des bus, surchargés en raison du repli de nombreux Londoniens sur ce mode de transport, était aussi perturbé.


    Plus gros mouvement de grève depuis des décennies
    Devant la station Blackhorse Road (Nord-Est de Londres), des gens rassemblés attendent l’ouverture de l’Overground, réseau de trains de banlieue qui fonctionne vendredi en service réduit. « Overground seulement, pas de métro aujourd’hui », crie à la cantonade un salarié non-gréviste à l’attention des voyageurs dont un grand nombre n’est pas au courant de la grève. « Je vais être en retard au travail, je dois me rendre dans le centre de Londres », lance une jeune femme qui sort en courant de la station et se précipite vers les arrêts de bus attenants.

    Si de nombreux usagers des trains jeudi se montraient compréhensifs envers les grévistes du rail, certains Londoniens en retard se montraient moins cléments vendredi. « Je comprends le message (que les grévistes) veulent faire passer à leurs patrons, mais (...) Londres est une grande ville et de nombreuses personnes ont besoin de se rendre à leur travail », critique Catherine Ondo, une vendeuse âgée de 25 ans. « Je ne sais pas comment je vais me rendre au travail », se désole Greg Skalski, 43 ans, employé dans la construction. Il dénonce « les tarifs de TfL qui ont fortement augmenté » et estime que les salaires de l’opérateur public sont déjà au-dessus de la moyenne du pays.

    Le Royaume-Uni connaît ces jours-ci une nouvelle salve de débrayages massifs dans les transports, la poste, les ports, le plus gros mouvement de grève depuis des décennies face à l’inflation. Un nouveau jour de grève est notamment prévu dans les trains samedi. Les négociations avec la multitude d’opérateurs ferroviaires privés du secteur sont dans l’impasse, selon les syndicats. Ces derniers ont par ailleurs rejeté une offre de hausse salariale de 8% sur deux ans de Network Rail, entreprise publique de gestion des lignes ferroviaires, qu’ils accusent d’être conditionnée à des licenciements massifs.

    Le ministre des Transports Grant Shapps, accusé par les syndicats de bloquer la situation, reproche de son côté aux organisations syndicales de refuser des réformes pour moderniser le rail. Il pourrait passer en force, a-t-il assuré vendredi sur Sky News. « Si nous ne pouvons pas mettre en place ces modernisations, nous devrons (les) imposer », a-t-il dit. Liz Truss, la favorite dans la course à la succession de Boris Johnson à Downing Street, a aussi fait preuve de fermeté envers les syndicats sur Twitter. « En tant que Premier ministre, je ne laisserai pas notre pays être rançonné par des syndicalistes militants », a-t-elle écrit. Le maire travailliste de Londres, Sadiq Khan, qui a autorité sur les transports londoniens et qui est engagé depuis des mois dans un bras de fer sur leur financement avec l’exécutif, s’est dit de son côté « inquiet que le gouvernement ne pousse délibérément (les syndicats) à la grève à Londres », dans des déclarations à Sky News.

    #Londres #grèves #inflation #métro #transports #grève #travail #Salaires #Syndicats #néo_libéralisme

    • La consommation d’eau des data centers microsoft source d’inquiétudes  Elsa Bembaron - Le figaro
      https://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/la-consommation-d-eau-des-data-centers-source-d-inquietudes-20220819

      Alors que l’Europe est frappée par la sécheresse, un rapport paru aux Pays-Bas dénonce la hausse de la consommation d’eau de centres de données de Microsoft.

      Cela ne pouvait pas tomber plus mal. Alors que l’Europe est frappée par une des pires sécheresses de son histoire, la presse néerlandaise se fait l’écho d’un rapport accablant pour les centres de stockage de données. L’année dernière, un centre de stockage de données géant de Microsoft, situé dans le nord du pays, a avalé 84 millions de litres d’eau, soit 4 à 7 fois plus que ce qui avait été initialement annoncé par l’Américain. Révélé par un média local, Noordhollands Dagblad https://www.noordhollandsdagblad.nl/cnt/dmf20220810_68483787 , confirmé par le gouvernement des Pays-Bas, l’affaire suscite de nombreuses inquiétudes.

      La hausse de la consommation d’eau inquiète d’autant plus, qu’elle pourrait encore s’aggraver cette année. En effet, comme la plupart des centres de stockage de données de dernière génération, celui de Microsoft utilise l’air ambiant pour rafraîchir ses serveurs. Cette technique, dite du « air cooling », permet de réaliser de substantielle économie d’énergie, puisqu’elle limite le record à la climatisation. Mais pour fonctionner, il faut que la température extérieure soit inférieure à 25 degrés. Quand la chaleur monte, il faut continuer à rafraîchir les installations, très sensibles aux variations. Pour cela, Microsoft a recours à des systèmes de refroidissement à eau. Et plus il fait chaud, plus de data centers consomment de l’eau. L’année dernière, la température a excédé les 25 degrés dans la région concernée pendant six jours. Été 2022, ce seuil fatidique a déjà été franchi six fois au cours depuis début août selon les données disponibles sur le site weatheronline.

      De quoi continuer à alimenter le débat sur l’empreinte environnemental des data centers. Actuellement, ils consommeraient 4% de l’électricité produite dans le monde selon Wavestone... contribuant ainsi indirectement au réchauffement climatique ! Plus que jamais, la question de l’efficacité énergétique est brûlante. Mais d’autres questions se posent, notamment liées aux usages du numérique, aux habitudes de consommation de chacun.

      #Eau #gaspillage #microsoft #big_data #data_centers #chaleurs #électricité #réchauffement_climatique #Données

    • Troisième jour de grève dans les transports britanniques face à l’inflation Par AFP, édité par Victor de Thier
      https://www.rtbf.be/article/troisieme-jour-de-greve-dans-les-transports-britanniques-face-a-l-inflation-110

      Les transports au Royaume-Uni sont affectés samedi par une nouvelle journée de grève pour les salaires, après un premier débrayage de cheminots jeudi et une grève dans le métro de Londres vendredi, face à une forte inflation.

      En pleines vacances scolaires, environ un train sur cinq seulement a circulé samedi en raison de cette grève à l’appel des syndicats Rail, Maritime and Transport (RMT), Transport Salaried Staffs Association (TSSA) et Unite qui réclament une hausse de salaires adaptée à l’augmentation du coût de la vie.


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      La grève de samedi a perturbé notamment les déplacements des touristes, des fans de football se rendant aux matchs et des festivaliers. Elle devrait aussi affecter la circulation des trains dimanche matin.
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      Dimanche, les dockers du port de Felixstowe (est de l’Angleterre) - le plus gros pour le fret dans le pays - démarrent une grève de huit jours, menaçant de mettre à l’arrêt une grande partie du trafic de marchandises du pays.

      Côté rail, Mick Lynch, secrétaire général du RMT, a déclaré que les grévistes avaient le soutien du public affirmant : ils sont « juste derrière nous ».

      « Je pense que le public britannique en a assez d’être arnaqué par ce gouvernement et par les entreprises britanniques, avec des entreprises comme BP et British Gas qui font des profits énormes alors que les gens ont du mal à gagner leur vie », a-t-il déclaré samedi sur la BBC.
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  • Le danger caché du coronavirus : la stratégie du choc Décoder l’éco - 21 Mars 2020
    https://www.youtube.com/watch?v=rhzqAnpb9cA


    La France au bord de la dictature néolibérale

    La France est aujourd’hui sous confinement total pour protéger les français du coronavirus.
    Ce choix de confinement est la stratégie proposée par le gouvernement pour ralentir la progression du virus. Il s’agit d’éviter de surcharger les hôpitaux et donc éviter de se retrouver dans un scénario à l’italienne avec des milliers de gens qui meurent parce qu’il n’y a pas la place de les prendre en charge.

    En Corée du sud la stratégie a été très différente. Ils dépistent tout le monde, isolent les malades et les soignent dans des centres dédiés pour ne pas contaminer plus de monde. La Corée du Sud n’a jamais été mise en quarantaine et ils ont finalement eu très peu morts.

    Le confinement est une privation quasi-totale de liberté. Ce vendredi parlement a donné tout pouvoir au Président pour faire passer toutes les lois qu’il jugera bonne pour l’économie par ordonnance.

    Pendant que nous sommes privés de la liberté de nous opposer, le Président a prévenu que beaucoup de choses allaient changer. Le changement que nous devons craindre est celui décrit par Naomi Klein dans son livre « La stratégie du choc ».

    On verra dans cette vidéo ce qu’est la stratégie du choc, quelques endroits où elle a été vécue, ce qu’on peut craindre pour la France aujourd’hui et ce qui est déjà en train d’arriver avec la loi « urgence coronavirus ».

     #naomi_klein #capitalisme #stratégie_du_choc #néo_libéralisme #réforme #france #politique #démocratie #coronavirus #covid-19 #inégalités #emmanuel_macron

  • A peine installée dans sa ville natale, la statue de margaret thatcher victime de huée et de jet d’oeufs
    https://www.rtbf.be/article/a-peine-installee-dans-sa-ville-natale-la-statue-de-margaret-thatcher-victime-d

    Il l’avait promis, il a tenu parole : à peine installée dans sa ville natale de Grantham, la statue de l’ancienne première ministre britannique margaret thatcher a été victime d’un jet d’oeufs. Un événement intitulé "concours de lancer d’oeufs" avait en effet été organisé Facebook, auquel se sont abonnés plus de 12.000 personnes, tandis que 2300 ont promis d’y participer.

    Ils n’étaient pas 2300 à lancer des oeufs au final, mais les huées ont été nombreuses aussitôt la statue dévoilée, rapporte The Guardian. https://www.theguardian.com/politics/2022/may/15/margaret-thatcher-statue-grantham-egged-within-hours-of-it-being-instal
    Il n’a pas fallu attendre la diffusion de la saison 4 de "The Crown" pour faire de margaret thatcher un personnage controversé au Royaume-Uni. Malgré des réélections successives de 1979 à 1990, sa politique dure, qualifiée de « thatchérisme", lui a aussi valu de solides inimités.

    Le conseiller Kelham Cooke a cependant déclaré que la statue était un hommage approprié à une personnalité politique unique : « margaret thatcher sera toujours une partie importante de l’héritage de Grantham", a-t-il déclaré. "Elle et sa famille ont des liens étroits avec Grantham. Elle est née, a grandi et est allée à l’école ici.

    Il a ajouté : "Il est donc approprié qu’elle soit commémorée par sa ville natale et que le débat qui entoure son héritage ait lieu ici à Grantham. Nous ne devons jamais cacher notre histoire, et ce mémorial sera un sujet de discussion pour les générations à venir."

    La statue de margaret thatcher, créée par le sculpteur Douglas Jennings, a été précédemment déclinée par Londres par crainte de vandalisme et de perturbations.

    #margaret_thatcher #politique #économie #capitalisme #néo-libéralisme #néolibéralisme #histoire #société #inégalités #finance #néo_libéralisme #Angleterre

  • « Votre Jean Valjean est une humiliation pour Gavroche » Réponse à #Vincent_Lindon

    Notre société contaminée a démontré que ceux qui la gouvernent ont délibérément, depuis plusieurs générations, abusé du pouvoir qui leur était conféré. Leur demander de se corriger, ou imaginer une institution plus forte qui les corrigerait en restant vertueuse, est illusoire, dangereux, et pour tout dire, réactionnaire. Ce qu’il faut, c’est appeler à prendre la clé des champs. A se soustraire à l’autorité des intérêts économiques avec lesquels nos gouvernants composent. Ce qu’il faut, c’est dire que nous sommes toujours vivants, que l’opposition qui existe depuis plus de deux siècles entre une minorité et la majorité que nous sommes, n’est pas terminée, que si cette minorité a enchaîné des victoires sanglantes, elle n’a pas mis un terme à l’Histoire. Tant que nous aurons les regards tournés vers cette minorité, quémandant son aide, faisant appel à « bonne conscience », nous resserrerons la corde qui nous scie le cou. Tant que les « forces de gauche » continueront d’espérer réformer « le monde de la finance », les Aléxis Tsípras et autres désillusions se multiplieront. Cet argent qu’ils n’ont pas donné hier, ils ne nous le donneront pas demain. Ce qu’il faut, c’est se constituer ensemble des systèmes indépendants de leur argent. Ce qu’il faut, c’est inviter chacun à une émancipation civile. « On se lève et on se barre », ou on se lève pour qu’ils se barrent.

    https://lundi.am/Votre-Jean-Valjean-est-une-humiliation-pour-Gavroche

    #néo_libéralisme #néolibéralisme #capitalisme #lundi.am

  • Velouté de #Chou-fleur à la ciboulette en fleur
    http://cuisine-libre.fr/veloute-de-chou-fleur-a-la-ciboulette-en

    Laver le chou-fleur et séparez-le en bouquets. Éplucher, laver et couper les pommes de terre en dès. Peler et émincer l’oignon. Laver et ciseler la #Ciboulette. Dans une casserole, faire revenir l’oignon dans un peu d’huile. Ajouter les pommes de terre et le chou-fleur. Couvrir d’eau. Saler, poivrer et laisser cuire 15 minutes, jusqu’à ce que les légumes soient bien tendres. Retirer du feu. Mixer. Ajouter la crème. Mélanger. Parsemer de ciboulette hachée et de fleurs de ciboulette, arroser de quelques…

    #recette #CuisineLibre #Chou-fleur, Ciboulette, #Veloutés / #Végétarien, Végétalien (vegan), #Sans viande, #Sans œuf, #Sans lactose, #Sans gluten, (...) #Végétalien_vegan_ #Bouilli

  • L’Institut Montaigne souhaite une augmentation du temps de travail pour « rebondir face au Covid-19 »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/05/06/l-institut-montaigne-souhaite-une-augmentation-du-temps-de-travail-pour-rebo

    Des journées de travail plus longues, un jour férié en moins, une semaine de vacances scolaires qui saute, un recours accru au forfait jour dans la fonction publique… dans une note publiée mercredi 6 mai, l’Institut Montaigne, un think tank libéral, plaide pour une augmentation du temps de travail après le confinement.

    « Les périodes de confinement strict ou assoupli, et la nécessité de travailler en coexistant durablement avec un virus en circulation vont bouleverser durablement nos organisations productives », peut-on lire dans cette note.

    Pour « rebondir face au Covid-19 », l’Institut Montaigne propose d’« assouplir quelques verrous juridiques persistants » en permettant aux entreprises de « déroger au temps de repos minimum [sic] quotidien de 11 heures minimum par jour ». Autre mesure suggérée : autoriser l’employeur « à titre temporaire (par exemple jusqu’en 2022) à imposer le rachat de jours de RTT pour les salariés au forfait sans majorations ».

    Travailler plus ? Une question de « patriotisme économique », assure l’Institut Montaigne
    https://www.liberation.fr/france/2020/05/06/travailler-plus-une-question-de-patriotisme-economique-assure-l-institut-

    Traditionnellement proche du patronat, l’Institut Montaigne qui fut fondé par l’ancien PDG et fondateur de l’assureur AXA Claude Bébéar, propose un « accroissement du temps de travail sans pour autant que la rémunération supplémentaire correspondante ne soit versée immédiatement par les entreprises ». Le versement différé des heures supplémentaires pourrait être intégré « dans la formule de calcul de la réserve minimale de participation versée l’année suivante », voire ultérieurement, avec éventuellement des contreparties comme la baisse de la rémunération des dirigeants.

    Autres mesures défendues, la suppression de jours fériés comme le jeudi de l’Ascension en maintenant les écoles ouvertes et la suppression à l’automne 2020 de la première semaine des vacances scolaires de la Toussaint. De quoi récupérer environ 0,5 point de PIB, soit « de l’ordre de 12 milliards d’euros de richesse supplémentaire par an ». Dans cette logique d’économies tous azimuts, la note suggère qu’une part plus importante des formations pourrait être réalisée en dehors du temps de travail, sans contreparties pour le salarié, qui resterait en droit de refuser cet aménagement.

    Le rapport en question :
    https://www.institutmontaigne.org/publications/rebondir-face-au-covid-19-lenjeu-du-temps-de-travail

    #covid19 #néo_libéralisme #Institut_Montaigne #déconfinement #travail_déconfiné #mange_ton_rapport

  • Die kontrollierte Abwicklung der Sowjetunion | Telepolis
    https://www.heise.de/tp/features/Die-kontrollierte-Abwicklung-der-Sowjetunion-4666425.html?seite=all

    Cet article décrit des machinations qui font pâlir d’envie même plus grands complotistes.

    Die Marktradikalen, das Organisierte Verbrechen, die Geiselnahme 1979 in Teheran und die Iran-Contra-Affäre: Wie sich die USA anschickten, die kommunistische Weltordnung auszuradieren

    Im Schatten des offiziellen Europas versteckt sich ein anderes, ein diskreteres und weniger vorzeigbares Europa. Es ist das Europa der Steuerparadiese, die ohne Barrieren dank des internationalen Kapitals wachsen, ein Europa der Finanzplätze und der Banken, für die das Bankgeheimnis zu oft ein Alibi und einen Schutzschirm darstellt. Dieses Europa der Nummernkonten und der Geldwäscherei wird benutzt, um Geld von Drogen, Terror, Sekten, Korruption und Mafiaaktivitäten in den Wirtschaftskreislauf einzuschleusen. Diese dunklen Umlaufkreise, die von kriminellen Organisationen benutzt werden, entwickeln sich zur gleichen Zeit, in der die internationalen finanziellen Transaktionen explodieren, die Unternehmen ihre Aktivitäten ausbauen oder ihre Hauptsitze über die nationalen Grenzen hinaus verlegen. Gewisse politische Persönlichkeiten und Parteien haben selbst bei bestimmten Gelegenheiten von diesen Umlaufkreisen profitiert. Im Übrigen erweisen sich die politischen Autoritäten aller Länder heute unfähig, diesem Europa des Schattens klar und effizient entgegenzutreten.
    Genfer Appell

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    Prolog in der Hölle - Der Vormarsch des Organisierten Verbrechens

    Klarer kann man die realen Machtverhältnisse in der heutigen Welt kaum noch auf den Punkt bringen. Die Herren, die ihrem Zorn Luft machen, müssen es wissen. Es handelt sich hier um den so genannten Genfer Appell von sieben führenden Richtern und Staatsanwälten aus verschiedenen europäischen Ländern, veröffentlicht im Jahre 1996. Die Presse erwähnte diesen Notruf der Juristen mit keinem Wort.

    Dabei war der spanische Untersuchungsrichter Balthasar Garzon schon damals international bekannt. Er sollte später den chilenischen Horrordiktator Augusto Pinochet mit Haftbefehl verfolgen, und er kümmert sich aktuell um den Wikileaks-Gründer Julian Assange. Weil Garzon so unerschrocken die Mächtigen herausfordert, wurde gegen ihn ein mehrjähriges Berufsverbot verhängt.

    Das Elend, das die wackeren Sieben im Genfer Appell für Europa so treffend anprangern, das aber genauso in der ganzen Welt vorherrscht, hat seine Ursprünge in den späten 1960er Jahren aufzuweisen. Durch den Terror des US-amerikanischen Geheimdienstes CIA waren integre nationalistische Regierungen in der Dritten Welt gewaltsam gestürzt und durch korrupte Militärregime ersetzt worden. Deswegen erhob der streitbare spanische Richter Garzon auch gegen Henry Kissinger Anklage. Kissinger war der Drahtzieher der Operation Condor: in Lateinamerika wurden reihenweise Horrordiktaturen wie jene des Augusto Pinochet in Chile installiert. Dasselbe traurige Bild ergibt sich für die 1960er und 1970er Jahre für Afrika oder Asien.

    Die Folge: abrupt unterbrochene wirtschaftliche und politische Entwicklungen. An die Stelle einer Aufbruchsstimmung nunmehr Angst, Einschüchterung, Lähmung und innere Kündigung der Bürger. Über die bleierne Duldungsstarre herrschten ab jetzt Militärdiktatoren und kriminelle Banden. Die Regierung mit dem ihr anvertrauten Volksvermögen war für jene Kreise zum Selbstbedienungsladen verkommen. Gelder und andere Vermögenswerte wurden massenhaft außer Landes geschafft.

    Anstelle demokratischer Abstimmungsprozesse und regelbasierter Konfliktlösung nunmehr der blanke Terror der Waffen, flankiert von strangulierenden Vorschriften des Internationalen Währungsfonds und der Weltbank. In jener ohne Not verwüsteten Welt sind nur noch die Kirchen und andere religiöse Gemeinschaften, das Militär sowie kriminelle Netzwerke voll funktionsfähig.

    Das alleine ist schon schlimm genug. Es gibt aber einen Brandbeschleuniger, der dafür sorgen sollte, dass das Organisierte Verbrechen als vierter großer globaler Spieler neben den Multinationalen Konzernen, den aus Bretton Woods entstandenen Nichtregierungsorganisationen und den zusammengestutzten Nationalstaaten am Runden Tisch der Weltregierung Platz nehmen konnte. Ermöglicht wurde der Eintritt der Al Capones dieser Welt in das Zentrum der Macht durch das so genannte Clearing-System. 1968 hatte die private Citibank die Firma Clearstream gegründet. 1970 folgten konkurrierende Banken mit der Gründung der Clearingfirma CEDEL im biederen Luxemburg.

    Die Clearing-Stellen sind sozusagen die „Notariate des Globalkapitals“. Wenn früher Wertgegenstände, sagen wir mal: ein Goldbarren, den Besitzer wechselte, dann musste der Goldbarren mit allerlei Transportaufwand von Verkäufer A zu Käufer B transportiert werden. Wenn z.B. die Nazis ihr Gold, das sie eroberten Zentralbanken oder ermordeten jüdischen Mitbürgern geraubt hatten, zum Umschmelzen zur Basler Bank für Internationalen Zahlungsausgleich mit LKWs transportierten, war das eher auffällig.

    Die Clearing-Stellen dagegen bürgen ganz einfach dafür, dass die Goldbarren in einem bestimmten Safe deponiert sind. Der Besitzer wechselt, aber nicht der Standort des Wertgegenstandes. Auf diese Weise kann jede Art von Wertgegenstand transferiert werden, ob nun teure Gemälde, Aktienpakete, Devisen, wertvolle Teppiche, einfach alles. Clearing kümmert sich nicht um die Herkunft oder die Legalität der transferierten Werte.

    Das wird möglich dadurch, dass die Besitzerwechsel nicht in Textform protokolliert werden, sondern in chiffrierten Zahlencodes, deren Bedeutung nur ganz wenige Mitarbeiter in den höheren Rängen der Firmenhierarchie kennen. Der untere Sachbearbeiter verschiebt den ganzen Tag nur stumpfsinnig Zahlenkolonnen. Auf diese Weise gibt es kaum Mitwisser oder gar Whistleblower über die getätigten Transaktionen.

    Passend zur Einrichtung dieser Clearingstellen sorgte die Gründung des weltweiten Kontoführungssystems SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunications) im Jahre 1973 für sichere Wege, auf denen Kontobewegungen weltweit über 11.000 angeschlossene Banken abgewickelt werden können. Clearing-System und SWIFT sind sozusagen die Entsprechung zur digitalen Informationsrevolution, für die Finanzwelt: alle Transaktionen sind gleich, ungeachtet der qualitativen und quantitativen Unterschiede.

    #privatisation #néo_libéralisme #putsch #Chili #USA #Royaume_Uni #droits_sociaux

  • #Quebec « Le capitalisme porte en lui la guerre, comme la nuée porte l’orage » : le mouvement des gilets jaunes en France et la question de l’extrême droite. Fabien Desage, Pascale Dufour, Renaud Goyer, Adrien Jouan - 13 Février 2018 - Le Journal des Alternatives
    https://journal.alternatives.ca/?Le-capitalisme-porte-en-lui-la-guerre-comme-la-nuee-porte-l-or

    Le 12 et 13 janvier 2019, les gilets jaunes du Canada, appelaient à la manifestation pour clamer leur opposition à la taxe carbone et, plus largement, au gouvernement fédéral de Justin Trudeau décrit, dans un registre caractéristique de l’extrême droite, comme un « mondialiste trahissant son pays » https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1146998/gilets-jaunes-extreme-droite-immigration-xenophobie-pipelines-taxe- . Plusieurs observateurs.trices ont déjà signalé les différences notables entre les mouvements des gilets jaunes au Canada - où, en dehors d’une certaine audience sur les réseaux sociaux ils semblent rester relativement confidentiels et confinés à des groupes d’extrême droite - et en France. Pourtant, dès les débuts de la mobilisation hexagonale, plusieurs journalistes ou hommes et femmes politiques évoquent également le fait que parmi les personnes mobilisées, certaines ont sans doute voté pour le Front national (désormais Rassemblement national) aux dernières élections présidentielles, utilisant cet argument pour disqualifier le mouvement ou pour insister sur son infiltration présumée. Dans certains départements, comme celui du Var dans le Sud ou du Pas-de-Calais dans le Nord, où Marine le Pen a récolté respectivement plus de 44% et 52% des voix au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2017, il est statistiquement inévitable que sur des ronds-points occupés, et désormais largement évacués par la police, se soient trouvé.es des électeurs.trices du Front national. Comme c’est le cas, d’ailleurs, dans n’importe quelle manifestation réunissant plus de 20 personnes, au milieu des client.es d’un supermarché, au sein du personnel d’une école, d’une usine ou d’un commissariat. Car oui, la présence de l’extrême droite et de ses idées est désormais devenue, gilets jaunes ou pas, une réalité bien française. Mais aussi italienne, brésilienne, américaine ou encore canadienne (et québécoise).

    Face à ce constat somme toute sociologiquement trivial de la présence d’électeurs.trices de l’extrême droite dans le mouvement des gilets jaunes, plusieurs attitudes sont possibles : dénoncer un mouvement piloté ou « noyauté » par les mouvements structurés d’extrême droite et utiliser cet argument comme prétexte pour ne pas s’engager ou, au contraire, être présent.e dans la rue et dans les assemblées générales pour ne pas laisser la place, pour discuter et pour dénoncer les propos racistes, homophobes, ou autres, s’ils surviennent. Il y a, ici, pour les militant.es et organisations de gauche une véritable réflexion politique à avoir : comment réagir face à une contestation populaire dont l’orientation politique n’est pas donnée à l’avance et n’épouse pas les formes convenues (mais aussi souvent contenues) des mouvements sociaux canalisés et organisés traditionnels ? Faut-il réprouver a priori la prise de parole et l’expression publique au motif qu’elle pourrait nous déplaire, ou la laisser jaillir pour mieux pouvoir éventuellement la confronter ? Les revendications des collectifs locaux des gilets jaunes, si elles sont parfois disparates, ont une grande unité dans leurs exigences de démocratie et de justice sociale, points beaucoup plus centraux que les thématiques chères à l’extrême droite dans le mouvement actuel.

    D’autres commentateurs.trices soulignent le fait que le mouvement des gilets jaunes, en demandant la démission du président Macron, ouvrirait la voie à l’extrême droite et à l’élection de Marine Le Pen aux prochaines élections présidentielles ou de son parti à d’éventuelles élections législatives (anticipées ou non). Ce raisonnement, en négligeant le fait, là encore, que le.la candidat.e de l’extrême droite n’a pas attendu le mouvement des gilets jaunes pour progresser à chaque élection depuis 2002, tend à sous-estimer les processus politiques à l’oeuvre dans la société française (et au-delà) depuis des décennies, et à donner un rôle décisif ou accélérateur à un mouvement social, qui, au contraire, doit selon nous être appréhendé comme une chance inespérée de conjurer une progression électorale continue de l’extrême droite, qui doit bien plus au creusement des inégalités et à la défiance à l’égard de la classe politique qu’au mouvement des gilets jaunes. Embrasser ce constat alarmiste équivaut par ailleurs à se placer dans une situation d’impuissance, comme si la France était plongée en permanence dans un second tour de l’élection présidentielle. Le spectre de l’arrivée de l’extrême droite semble alors justifier tous les renoncements, de ces renoncements qui, au final, renforcent l’extrême droite, année après année. Le mandat passé de François Hollande en est la démonstration la plus parfaite. Ce jeu de la menace, du chantage au « vote utile » alimente en retour l’impression d’une... inutilité profonde de la politique. Et un sentiment de déconnexion entre les partis, les syndicats et les citoyen.nes, dont le mouvement des gilets jaunes est la conséquence plus que la cause.

    Ce constat pose aussi la question centrale de la place de la gauche dans ce renouvellement attendue de la classe politique. Le divorce du parti socialiste et des classes populaires n’est pas nouveau. Depuis 30 ans, les causes de la montée électorale de l’extrême droite sont passés à la loupe des analystes, et n’exonèrent pas la gauche de gouvernement. Songeons au rôle de François Mitterrand dans l’essor de la formation politique de Jean-Marie Le Pen à des fins stratégiques au milieu des années 1980, afin d’affaiblir la droite parlementaire, ou encore au débat sur la « déchéance de nationalité » introduit par Manuel Valls plus récemment. Très clairement, en convergeant avec la droite sur les objectifs d’austérité budgétaire et sur une politique de l’offre, la gauche gouvernementale a contribué à rendre le Rassemblement national (RN) un peu plus central dans le jeu politique, et à donner le privilège à ce parti d’apparaître comme la principale formation d’opposition. La gauche de gouvernement semble avoir aujourd’hui bien peu à offrir sur le plan des perspectives politiques, sur la question de la réduction des inégalités économiques ou encore de la concentration (sociale et territoriale) de la richesse. Elle semble avoir renoncé à un projet de société égalitaire et aux outils de redistribution nécessaires à ce dernier (que l’on songe aux renoncements en matière de fiscalité ou à la « loi travail » qui a marqué le quinquennat Hollande par exemple).

    Si la voie électorale paraît bouchée et que la voie de la contestation sociale semble « faire le jeu du RN », alors quelle position adopter ? Il est probablement nécessaire, dans un premier temps, de changer de perspective, et d’admettre qu’à « état démocratique constant » le pire était déjà devant nous, avant même l’émergence du mouvement des gilets jaunes. Ce dernier peut dès lors apparaître comme une opportunité d’enrayer l’essor de l’extrême droite et, plus largement, d’échapper à l’alternative funeste entre régimes néo-libéraux autoritaires (États-Unis, Italie, Hongrie) et régimes autoritaires néo-libéraux (Brésil, Turquie, Chine) ?

    Il faut donc non seulement soutenir ce mouvement, mais également travailler à la (re)prise de parole et de pouvoir de personnes issues de certaines fractions des classes populaires et de catégories de travailleurs.euses « invisibles » qui avaient abandonné le terrain du mouvement social, voire le chemin des urnes, comme le souligne l’enquête préliminaire du Collectif de chercheurs bordelais https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/11/gilets-jaunes-une-enquete-pionniere-sur-la-revolte-des-revenus-modestes_5395 . Le mouvement des gilets jaunes représente un moment de formation politique collective inédite, à travers lequel se construisent des sujets politiques. C’est aussi un moment de (re)création de solidarités effectives, dont l’ampleur et la durée dépassent les expériences récentes et auront des conséquences durables pour celles et ceux qui l’ont vécu, et ont souvent expérimenté communément la violence d’État.
    
En effet, les mobilisations des gilets jaunes mettent à jour un pouvoir étatique n’ayant comme réponse à proposer à la contestation massive de ses politiques que la violence policière et judiciaire (plus d’un millier de personnes subissent actuellement des poursuites judiciaires). Les niveaux actuels de répression du mouvement et des militant.es sont inédits dans la Vème République : par le nombre d’individus interpellés (près de 5000 depuis le début du mouvement) mais aussi de personnes blessées https://www.mediapart.fr/studio/panoramique/allo-place-beauvau-cest-pour-un-bilan , en raison du recours massif d’armes dites « intermédiaires » ailleurs interdites pour de telles missions de maintien de l’ordre, à commencer par les « grenades de désencerclement » ou encore les lanceurs de balles de défense (LBD40). Dans ce cadre, la nouvelle loi dite « anti-casseurs », adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale le 5 février dernier, semble venir parachever la remise en cause durable de démocratie et de justice sociale et de droits fondamentaux, comme celui de manifester. Cette loi va, entre autres choses, inaugurer la possibilité pour des autorités administratives (les préfets) d’interdire à des personnes d’exercer leur droit de manifester et ce, de manière préventive, en amont de toute condamnation judiciaire.

    « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage », écrivait au début du 20ème siècle l’intellectuel et militant socialiste Jean Jaurès, à l’aube d’un conflit qui allait dévaster les sociétés européennes, et paver la voie à la seconde guerre mondiale. Aujourd’hui, le mouvement des gilets jaunes pose à nouveau frais, à la lumière du capitalisme à l’ère néolibérale, la question des injustices et de la violence dans nos sociétés, mais également des périls qui nous guettent, si nous n’y trouvons pas d’issue démocratique et pacifique. Peut-on croire sincèrement que le mouvement actuel ait une quelconque responsabilité dans l’essor de l’autoritarisme et dans le développement du nationalisme dans nombre de nos sociétés ? Plus qu’une erreur de perspective, voyons-y la tentative désespérée des tenants de l’ordre ancien de faire diversion, et d’écarter à bon compte leurs responsabilités centrales dans le tragique de l’heure, comme dans celui d’hier.

    #Canada #capitalisme #extreme_droite #néo_libéralisme #Gauche #PS #analyse #démocratie #inégalités #injustices #violence #justice_sociale #inégalités #libertés_publiques #GiletsJaunes #Gilets_Jaunes

  • Le premier concours européen de cireurs de chaussures aura lieu le 26 mai à Bruxelles Belga - 7 Mai 2018 - RTBF
    https://www.rtbf.be/info/regions/detail_le-premier-concours-europeen-de-cireurs-de-chaussures-aura-lieu-le-26-ma

    Le premier concours européen de maîtres cireurs de chaussures a été présenté lundi dans les Galeries royales Saint-Hubert à Bruxelles. Il y prendra place le samedi 26 mai prochain de 11h à 19h. Les personnes sont invitées à venir faire cirer gratuitement leurs chaussures par les participants au concours.
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    « On manque de cireurs en Europe alors que ça revient à la mode », remarque Marcello Faraggi, président de l’ASBL European Shoe Shine Association (ESSA).

    A cette occasion, Marion Lemesre, l’échevine des Affaires économiques, a annoncé qu’elle étudierait l’opportunité de déterminer des emplacements dans la ville pour les maîtres cireurs belges.


    #cireurs_de_chaussures #Bruxelles #crise #néo_libéralisme

  • Canada Des millions dépensés pour hausser le taux d’inscription aux programmes d’aide fédéraux Le Devoir - 2 décembre 2017 - Jordan Press
    http://www.ledevoir.com/politique/canada/514550/programmes-federaux-des-millions-depenses-pour-hausser-le-taux-d-inscripti

    Ottawa — Le gouvernement fédéral cherche des moyens autres que bureaucratiques pour dépenser plus d’un milliard de dollars en prestations non réclamées visant à aider les familles à faible revenu à économiser pour les études postsecondaires de leurs enfants.
     
    Depuis des années, les fonctionnaires fédéraux essaient, avec un succès limité, d’augmenter le taux d’inscription au Bon d’études canadien, qui peut verser jusqu’à 2000 $ dans un régime enregistré d’épargnes-études (REER) pour les enfants admissibles.
     
    Environ 1,8 million d’enfants ne reçoivent pas cette prestation, soit les deux tiers de ceux qui y ont droit, alors que le gouvernement estime que le programme dispose d’au moins 900 millions $ en fonds non réclamés.

    La plus récente tentative pour remédier à la situation réside dans de petits changements effectués aux lettres envoyées aux familles admissibles à la prestation. Cet effort a entraîné une légère hausse du taux d’inscription, soit environ 4 pour cent pour ceux ayant reçu une missive personnalisée ou 1,18 million $ de plus en prestations que ce qui aurait été versé au cours des sept mois durant lesquels s’est déroulé le test.
     
    Un rapport sur ce test, dont La Presse canadienne a obtenu copie en vertu de la Loi sur l’accès à l’information, indique que les familles à faible revenu réagissent aux « encouragements », mais que le fédéral n’a toujours pas trouvé lesquels pouvaient réellement faire bondir le taux d’inscription.
     
    À compter de 2018, le gouvernement fédéral prévoit dépenser sept millions de dollars sur trois ans pour trouver une façon d’utiliser les prestations non réclamées. En 2021, cinq millions de dollars supplémentaires serviront à financer des projets communautaires visant à augmenter le taux d’inscription.
     
    Les fonctionnaires croient que les découvertes réalisées durant la première partie du projet pourraient les aider à régler le même problème dans d’autres programmes aussi conçus pour aider les familles à faible revenu, dont la Prestation fiscale pour le revenu de travail (PFRT), que les libéraux comptent élargir en 2019, et l’Allocation canadienne pour enfant, de même qu’à développer une prestation pour le logement à l’intention des locataires à faible revenu qui ne sera disponible qu’en 2021.

    La #guerre_aux_pauvres par la #complexité #école #enfants #études #gaspillage insensé #faibles_revenus #néo_libéralisme #hypocrisie

  • Jacques Attali : « La Suisse doit se penser comme un hôtel » Par Roland Rossier - 24 Heures - Mardi 17 Octobre 2017
    https://mobile2.24heures.ch/articles/59e62cd8ab5c3768aa000001

    De passage à Genève, l’écrivain et essayiste français Jacques Attali s’est exprimé, mercredi à Uni Dufour, sur l’intelligence artificielle, à l’occasion de la remise des Prix Latsis universitaires, récompensant chaque année, notamment, des chercheurs de l’UNIGE et de l’EPFL. Interview

    Est-ce que la France peut se réformer ?
    La France change à une vitesse folle. Et chacun des 60 millions de Français évolue et change chaque jour. On dit que la France est crispée. Mais elle se réforme en permanence et change sans cesse, sur le plan des mœurs, de l’innovation, de l’art, de la culture.

    Alors, à quoi est dû ce sentiment largement partagé qui évoque les blocages de la France ?
    Ce qui est vrai, c’est que la France modifie assez peu ses lois. Pour une mauvaise raison d’ailleurs, car nous avons de la peine à admettre les changements homéopathiques. Et pour une autre raison : les nations maritimes valorisent le changement, les nations rurales valorisent la permanence.

    La France borde pourtant plusieurs mers. Elle aurait pu être une nation maritime ?
    Elle a essayé de le faire à huit reprises, comme je l’aborde dans mon dernier livre. Mais la France a choisi d’être une nation rurale car elle possède des terres et une agriculture très riches.

    Le gouvernement Macron peut-il réussir à changer la France ?
    Lorsque je suis à l’étranger, je n’aborde jamais les questions de politique française. Ce que je peux dire, c’est que la France n’avance pas par réformes lentes, mais par révolutions. Soit sanglantes, soit plus symboliques. Depuis 1945, nous avons connu trois révolutions : 1945, 1958, 1980. Et la quatrième se déroule en ce moment. La France accumule pendant longtemps des besoins de changement, puis elle se met en mouvement. Cela prend du temps car nous sommes une nation centralisée. Notre modèle est très intégrateur : tout le monde y parle la même langue.

    Quand a débuté la « révolution » actuelle ?
    Cela a commencé il y a trois ans, avec une prise de conscience. Une maturation des réformes s’est ensuite effectuée, poursuivie par la dernière élection présidentielle.

    La France va donc garder un rôle moteur en Europe ?
    Je suis convaincu que la France est la première puissance européenne déjà aujourd’hui et qu’elle le sera encore davantage demain, car l’Allemagne est malade, démographiquement, technologiquement et financièrement. Dans vingt ans, la France sera de loin la première puissance d’Europe. Economiquement, nous sommes présents dans les meilleurs secteurs : la santé, l’éducation, la culture, l’assurance, les start-up. Sans compter deux autres domaines, peu utilisés : la mer et la francophonie.

    Pourquoi à travers la francophonie ?
    Aujourd’hui, 180 millions de personnes parlent français. Avec le développement de l’Afrique, il y en aura 700 millions. L’Afrique regroupe un milliard d’habitants, et dans trente ou quarante ans, elle en comptera deux milliards. C’est la grande question du XXIe siècle. Pour l’Europe, cette explosion démographique peut déboucher sur une catastrophe, parce que des centaines de millions d’Africains s’installeront ici, ou alors nous les aidons à bien se développer et le continent sera un formidable marché. Pour l’Europe et pour la France grâce à cette langue commune.

    L’immigration a tendance à diviser l’Europe. L’Europe doit-elle accueillir des migrants ?
    Malheureusement, tous les pays européens sont d’accord pour contenir l’immigration, et même la réduire. Mais regardons les chiffres : nous sommes 600 millions d’habitants en Europe et nous parlons d’accueillir 200 000 migrants par an. En trois ans, cela ferait 600 000, soit 1 pour mille de la population de l’Europe. Vous vous rendez compte ? 1 pour mille ! Ce n’est pas assez. Nous sommes capables d’en accueillir bien plus. Le Liban doit se débrouiller avec 25% de migrants syriens. L’Europe est aussi confrontée à un effondrement démographique. Et l’accueil des réfugiés fait partie de ses valeurs.

    N’existe-t-il pas un décalage entre vos espoirs et les politiques des pays européens ? Et puis l’Europe se met-elle en danger en voulant contenir l’immigration ?
    Non, elle se protège. Mais trop, à mon avis. Je sais que je suis très isolé face à ce consensus européen. Mais c’est honteux de ne pas accueillir tous ces gens dignes, magnifiques, souvent bien formés, jeunes, pleins de dynamisme.

    Traversons l’Atlantique et tournons-nous vers les Etats-Unis. Donald Trump est-il un homme dangereux ?
    Oui. Les Etats-Unis sont représentatifs d’un courant mondial qui se renforce, celui des dictatures de marché. Pourquoi ? Parce que les gens ont besoin de sécurité mais ils veulent aussi gagner de l’argent. Ce cocktail est dangereux. Et le monde est instable, comme en 1910. Les gens vivaient alors très bien. Ils avaient déjà la radio, l’automobile, l’électricité. La démocratie, la globalisation. Et puis le terrorisme – qu’on appelait alors nihilisme –, la crise financière et le protectionnisme ont globalement précipité le monde dans 75 ans de barbarie, de 1914 à 1989. Aujourd’hui, c’est pareil : nous connaissons des progrès technologiques, un potentiel de croissance énorme, des moyens de faire des économies d’énergie massives, une espérance de vie qui augmente. Nous avons tout pour être heureux.

    Mais tout peut donc basculer ?
    La question environnementale est urgente. Il faut sauver la mer. Nous devons aussi régler le problème de la répartition inégale des richesses et celui d’un désordre mondial dû au fait que les marchés sont plus puissants que les Etats. La probabilité d’une guerre mondiale est considérable. Elle peut se déclencher sur un rien, sur un incident entre les Chinois et les Américains à propos de la Corée du Nord, ou entre les Polonais et les Russes au sujet des pays Baltes…

    Et Donald Trump pourrait être un élément déclencheur ?
    Oui, car il est imprévisible et erratique. Nous avons échappé à un conflit majeur depuis 1945 car toutes les puissances nucléaires étaient dirigées par des gens raisonnables. Aujourd’hui, à la tête des Etats-Unis et de la Corée du Nord, nous avons affaire à deux personnes peu raisonnables, même si le président des Etats-Unis ne peut pas appuyer sur le bouton nucléaire tout seul. Mais il peut presque le faire tout seul.

    Les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) ne représentent-ils pas également une forme de menace ?
    Ceux-là, ce sont les dictateurs du marché. Ils ont prospéré dans une économie libre et parfaite qui a abouti à la formation de cartels. Les GAFA sont dangereux car ils sont en train de maîtriser les instruments de prédiction.

    Faut-il casser ces cartels ?
    Cela viendra comme ce fut le cas avec l’ancien géant des télécoms ATT aux Etats-Unis. Mais un autre cartel est encore plus dangereux : celui de l’industrie agrochimique, qui prétend breveter la vie sans aucun droit. Les GAFA s’approprient nos données, mais les groupes vendant notamment les semences s’approprient la vie. Ils sont de moins en moins nombreux, après le rachat de Syngenta par ChemChina et de Monsanto par Bayer. Nous devons agir avant qu’ils n’atteignent une trop grande taille.

    Comment peut-on contrôler ces groupes ? Il faudrait un gouvernement mondial ?
    Oui, il faudrait un Etat de droit mondial. La seule institution internationale se situe d’ailleurs à Genève. C’est l’OMC (Organisation mondiale du commerce), qui s’appuie sur son système de règlement des conflits. Il faut au moins une institution internationale de décartellisation, mais l’OMC a perdu une partie de son pouvoir.

    Qui est le mieux armé pour maîtriser les défis de la numérisation, du big data et de l’intelligence artificielle : la Silicon Valley ? La France ? L’Europe ?
    C’est en effet un enjeu majeur. Dans ce cadre, c’est la propriété des données, et ce que l’on en fait, qui va être déterminante. L’analyse des comportements des consommateurs permettra de déduire quels biens ou services peuvent être vendus. J’ai écrit en 2006 que les compagnies d’assurances seraient les mieux armées dans ce domaine, en particulier celles qui seront liées aux groupes maîtrisant les données. Les GAFA sont puissants quand ils sont installés dans de vastes marchés homogènes où ils peuvent accumuler les données et les prédictions. Aujourd’hui, deux marchés se détachent : les Etats-Unis et la Chine. Le marché chinois va combler son retard et sera encore plus rapide que le marché américain, car il s’agit, comme je l’ai dit, d’une dictature de marché.

    Et la Suisse ? Depuis plusieurs années, le Forum de Davos classe ce pays en tête en termes de compétitivité. A quoi est dû le miracle suisse ?
    La Suisse, puissance de taille moyenne, est le contre-exemple absolu de la thèse de mon livre. Je n’ai qu’une explication à ce miracle : le travail. Ce pays est aussi avantagé par le fait de ne pas avoir connu de guerre, par un consensus social très fort et par l’utilisation de rentes de situation qui sont en train de disparaître. Je parle du secteur bancaire, dont les services, d’ailleurs, n’ont pas besoin d’accès à la mer. Mais la finance n’a pas respecté les règles du jeu. Cela ne dure jamais bien longtemps. La Suisse est un pays hors jeu. En termes militaires comme en termes bancaires.

    Un pays hors jeu peut-il être pérenne ?
    Non. Pas de façon durable. Donc, un processus de banalisation de la Suisse est en marche. Cela dit, la Suisse joue remarquablement bien sa normalisation, de la manière la plus lente possible (sourire). La Suisse a aussi de grandes capacités à accueillir les étrangers. Le secteur de l’hospitalité, au sens large, sera l’un des principaux de l’avenir. Pas seulement sur le plan hôtelier. Le grand métier de demain sera celui de l’empathie.

    Les Suisses sont empathiques ?
    Oui, à leur façon. D’une manière particulière : c’est ce que j’appelle l’altruisme intéressé !

    C’est de l’empathie par rapport à soi-même ?
    Ce qui se passe à l’EPFL, par exemple, est assez génial. J’envie l’EPFL. Je regrette qu’elle ne soit pas française. L’EPFL est une sorte d’hôtel d’entreprises. Tout pays doit se penser comme un hôtel et ses habitants comme des hôteliers. Recevoir sans cesse des étrangers. Etre accueillant. C’est ce qui rend la Suisse symboliquement maritime.

    Et Genève ?
    C’est un cas particulier, Genève est à la fois suisse et française, suisse et internationale. Genève est un paradis particulier. Je me suis souvent dit que si j’avais à m’exiler, ce serait à Montréal ou à Genève. Des gens de toutes sortes de cultures y vivent et s’y croisent.

    La Suisse peut-elle rester hors de l’Europe ?
    Si j’avais un conseil à donner à la Suisse, c’est d’entrer dans l’Union européenne tout en gardant sa spécificité.

    L’Union européenne le permettrait-elle ?
    Tout se négocie, tout se négocie… A terme, la Suisse perdra beaucoup en restant à l’extérieur de l’Union européenne, qui est un formidable aiguillon pour accomplir des réformes. Rester dehors, c’est se condamner à s’enkyster au moment où ses particularités sont en train de disparaître. Etre hors jeu et se banaliser, c’est embêtant.

    Thémes : Récupérés dans les commentaires de https://www.les-crises.fr/jacques-attali-tout-pays-doit-se-penser-comme-un-hotel
    #Jacques_Attali #jacquatalisme Leurs #Réves Des #cauchemars pour les #Suisses et pour nous #néo_libéralisme #géopolitique #hôtel_de_passe #intelligence_artificielle #intelligence_grabataire #soupe_prétentieuse #union_européenne #consternant #gouvernement_mondial #contre-nature #homo_economicus #répugnant #creux #scientologue #vent #vide #domination_des_Gaga
    #béhachèlisme #élicohenisme #éricfassinisme, #philosophie_de_plateaux_télé #imaginer_ce_qui_n’arrive_jamais #nostradamus_de_pacotille

  • Regardez en exclusivité « Dans le ventre de l’hôpital », le documentaire d’Arte - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/10/02/regardez-en-exclusivite-dans-le-ventre-de-l-hopital-le-documentaire-d-art


    J’ai trouvé ce documentaire complètement désespérant

    Jérôme Le Maire a posé ses caméras pendant plus d’un an dans les blocs chirurgicaux de l’hôpital Saint-Louis, à Paris. Son voyage est saisissant.

    #hôpital #rentabilité #burn_out #néo_libéralisme #conditions_de_travail

  • Bruxelles : Un panneau publicitaire géant autour de l’ULB incite les étudiantes à se faire entretenir par un « sugar daddy »
    https://www.rtbf.be/info/medias/detail_le-jep-est-saisi-d-une-plainte-contre-un-site-de-sugar-daddy-s?id=971873

    « Améliorez votre style de vie : sortez avec un sugar Daddy ».


    Le moins qu’on puisse dire est que ce panneau publicitaire géant, qui a tourné ce lundi matin autour de l’ULB monté sur une remorque, a choqué étudiant et membres de l’ULB, comme en témoigne ce post Facebook et les réactions. Sur Twitter aussi, les réactions outrées ont afflué.

    #Belgique incitation à la #prostitution #ULB #publicité #néo_libéralisme #gouvernement_michel #misogynie #domination_masculine #patriarcat #domination #machisme

    • Campagne publicitaire pour le « sugardating » : Marcourt et Simonis déposent aussi plainte
      https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_campagne-publicitaire-pour-le-sugardating-marcourt-et-simonis-deposent-a

      La ministre des Droits des femmes en Fédération Wallonie-Bruxelles, Isabelle Simonis, et son collègue en charge de l’Enseignement supérieur, Jean-Claude Marcourt, ont annoncé à leur tour lundi soir leur volonté de déposer plainte contre la campagne publicitaire menée à proximité des universités et Hautes écoles bruxelloises sur le thème du « sugardating ».

      « Cette publicité, scandaleuse et alarmante, démontre que ce site encourage la prostitution des jeunes étudiantes. Les masques tombent par rapport à ces ’pratiques de sugar-dating’ qui suscitent l’inquiétude depuis un moment. En plus d’inciter les jeunes filles à vendre leurs corps, ce phénomène valorise la domination masculine et marque un retour en arrière de plusieurs décennies dans les rapports entre les hommes et les femmes. Il est temps d’agir avec détermination, par la sensibilisation mais aussi en utilisant tous les moyens légaux possibles », précise la ministre Simonis dans un communiqué.
      « Incitation à la débauche et la prostitution »

      Les deux ministres entendent ainsi se constituer partie civile au pénal en invoquant l’article 380 du Code pénal incriminant notamment l’incitation à la débauche et la prostitution ont déjà chargé les services de l’administration de constituer un dossier en ce sens.

      . . . .

    • La police de Bruxelles-Capitale intercepte le panneau publicitaire « sugardating » RTBF - 27 Septembre

      Le bourgmestre de la Ville du Bruxelles a déclaré sur Twitter que la police de Bruxelles-Capitale Ixelles avait intercepté le camion publicitaire du site de « rencontre » RichMeetBeautiful, arborant un message promotionnel qui incitait les étudiantes à sortir avec des hommes « mûrs » afin d’arrondir leurs fins de mois.

      L’interception s’est faite sur base d’un arrêté du bourgmestre pris ce mardi, qui interdit le passage du véhicule diffusant la dite campagne sur le territoire de Bruxelles-Ville. Ixelles et Watermael-Boistfort ont pris des mesures identiques. Philippe Close précise que le parquet apportera des précisions dans un point presse ce mercredi à 11h.

      Source : https://www.rtbf.be/info/regions/detail_la-police-de-bruxelles-capitale-intercepte-le-panneau-publicitaire-sugar

  • LesInrocks - Monique Pinçon-Charlot : « Emmanuel Macron synthétise complètement les intérêts de l’oligarchie »
    http://www.lesinrocks.com/2017/09/14/actualite/monique-pincon-charlot-emmanuel-macron-synthetise-completement-les-inter

    Ce sont les travailleurs qui sont les vrais créateurs de richesse. On peut conclure là-dessus : les puissants ont complètement inversé la lutte de classe en leur faveur à partir de la refondation menée par le baron Ernest-Antoine Seillière lorsqu’il a pris la présidence du Medef en 1997. Il avait alors décrété que les riches, les propriétaires des entreprises, des journaux, des valeurs mobilières, des ressources agricoles, étaient les créateurs de richesses et d’emplois. Par ce coup de force, dont on mesure encore les effets aujourd’hui, les ouvriers sont devenus des « coûts » et des « charges ». C’est atroce. Alors qu’évidemment, les seuls créateurs de richesse sont ceux qui travaillent.

    #Macron #mépris_de_classe #néo_libéralisme (débridé)

  • La pauvreté des femmes en Pologne — “Est-ce que quelqu’un nous entend ?” Investigaction - Monika Karbowska - 30 Aout 2017
    http://www.investigaction.net/fr/la-pauvrete-des-femmes-en-pologne-est-ce-que-quelquun-nous-entend

    Cet article a été écrit il y a déjà sept ans, mais il reste d’une actualité crue tant la situation n’a pas changé. La Pologne reste un pays de chômage et d’émigration de masse soumis aux règles du capitalisme périphérique de sous-traitance, et le pouvoir reste aux mains de représentants des intérêts de privilégiés qui utilisent des moyens de plus en plus autoritaires pour gouverner, en les justifiant au nom d’une morale traditionaliste de plus en plus rigide, paternaliste et culpabilisante pour les masses accompagnée d’un discours nationaliste et russophobe qui sonne creux à l’heure où le pays accueille désormais des bases armées étrangères. La seule amélioration a consisté dans la distribution d’allocations familiales aux familles ayant des enfants, indépendamment des conditions de revenus. Les riches comme les pauvres en bénéficient donc, mais cela a quand même permis de nourrir des enfants autrefois affamés et de démontrer que le discours néolibéral qui prétendait que toute mesure sociale était impossible à prendre ne correspondait pas à la réalité. Le capitalisme néolibéral est donc nu en Pologne et largement délégitimé. (IGA)

    Contribution à la conférence « Comment sommes-nous devenus pauvres ? » du Monde Diplomatique Hongrie au Klub Kossuth, Budapest 4-6 novembre 2010

    Les sources qui ont servi de base à cet article sont cinq études sociologiques qualitatives menées par des sociologues féministes et anticapitalistes regroupés en Pologne par le Think Thank Feminist. Katarzyna Gawlicz, Ewa Charkiewicz, Malgorzata Maciejewska et Marcin Starnawski ont mené des entretiens approfondis et analysé le mode de vie et les attentes sociales de femmes vivant dans deux villes moyennes (Walbrzych et Krosno) et dans les villages autour de la ville de Starachowice,[1] au sud-ouest, sud-est et au centre de la Pologne. Les statistiques économiques son issues du premier bilan critique de 20 ans du capitalisme néolibéral polonais, « La modernisation conservatrice », ouvrage publié sous la rédaction du professeur Pawel Kozlowski, Directeur de l’Institut d’Etudes économiques de l’Académie des polonaise de Sciences[2].

    L’économie du capitalisme en Pologne
    La pauvreté existait déjà sous le régime « communiste » dans les années 1980. A l’époque, le discours officiel proclamait que la Pologne était une société égalitaire où les classes sociales n’existaient plus. Cette conviction égalitariste était largement partagée dans la société et masquait les inégalités de richesses et de revenus que les historiens d’aujourd’hui s’efforcent d’analyser afin de comprendre comment l’imposition du capitalisme néolibéral a pu se faire aussi facilement et brutalement par la suite. Les retraités et les personnes handicapées étaient pauvres selon les standards de l’époque – ils se nourrissaient de produits de mauvaise qualité, s’habillaient difficilement et avaient peu de loisirs. De même, les femmes des classes populaires élevant seules des enfants étaient pauvres, comme dans toutes les sociétés patriarcales, du fait de la faiblesse des salaires des femmes et d’un manque de volonté des hommes divorcés à payer les pensions alimentaires dues.

    Le point commun de tous ces pauvres était l’absence ou la faiblesse de revenus liés au travail. Car la société « communiste » était une société de travail. C’est l’emploi à plein temps dans les industries lourdes (mines, sidérurgie, électromécanique, chantiers navals) et dans les services masculinisés (police, haute administration du Parti et de l’Etat) qui assuraient un revenu confortable et protégeait de la pauvreté. Par conséquent, si la pauvreté s’est généralisée en Pologne depuis l’imposition du capitalisme, jusqu’à englober 23 millions de personnes (60 % de la population) vivant au-dessous du seuil de pauvreté défini à 175 euros par mois et par personne[3], la raison en est la liquidation massive des emplois dans l’industrie. Selon les économistes, la stratégie du choc néolibéral a supprimé entre 1990 et 1995 plus de 50 % des emplois dans l’industrie ; mettant au chômage 6 millions de personnes. Alors qu’en 1991-92 le PIB de la Pologne s’effondrait. Il n’a retrouvé le niveau de 1989 que 10 ans plus tard. Cette désindustrialisation massive n’a jamais été compensée par des investissements étrangers sur lesquels la classe politique polonaise avait fondé ses espoirs de développement du pays. Aujourd’hui, seuls 9 % des Polonais travaillent dans une multinationale. Et il va de soi qu’il n’existe pas de multinationale… polonaise. Au cours des 20 années qui ont succédé à la dissolution du « socialisme réel », le pays a compté constamment 16 % à 20 % de la population active au chômage – avec le pic des 20 % atteint en 2003, la veille de l’entrée de la Pologne dans l’Union européenne. Par la suite, c’est l’émigration massive qui a fait baisser le taux de chômage aux alentours de 10 %. L’adhésion à l’UE a permis le déversement massif de cette main-d’œuvre bon marché vers les marchés du travail d’Europe de l’Ouest, du Nord et du Sud. C’est l’émigration post-directive « Bolkestein » qui régule donc pour la plupart les déplacements de ces 3 millions de travailleurs saisonniers, tandis que plus de 2 millions ont déjà émigré définitivement.

    La Pologne ne produit donc presque plus de produits finis : les professeurs Kozłowski et Karpinski appellent cela une économie de commerce, car 54 % des biens consommés sont importés de pays où la mondialisation libérale a implanté sa production (Chine, Inde, Bangladesh, Asie du sud-est). Si 16 % de la population (sur)vit de l’agriculture, 58 % des Polonais travaillent dans les services ! Mais de quels services s’agit-il ? A part le faible pourcentage de travailleurs qualifiés affectés au service des indispensables technologies de la télécommunication (opérateurs de téléphonie mobile, fournisseurs d’accès à internet, services informatiques), 100 000 personnes travaillent pour des chaînes de supermarchés occidentales, pour leurs centrales d’achat et leurs plateformes logistiques. Les économistes Karpinski et Paradysz pointent une chaîne de distribution pléthorique qui multiplie les intermédiaires et donc les prix, mais aussi un nombre significatifs de « hollow opérations » ou « opérations vides » qui augmentent le PIB, mais n’assurent en rien le bien-être de la population, car elles ne produisent aucun bien (publicité, jeux d’argent et, dans la zone grise de l’économie, la traite des femmes et la prostitution[4]).

    La question qui se pose est donc celle de savoir de quoi vit donc la Pologne ? Quelle est la source de richesse qui permet au pays de se maintenir à flots alors même que sa population est de plus en plus pauvre ? Les statistiques montrent que c’est encore et toujours la vieille richesse du pays, la matière première historique et consubstantielle du capitalisme, le charbon, qui est source de richesse et de devises, ainsi que le cuivre et le lignite. En deuxième position viennent la sous-traitance pour les secteurs automobile, le textile et le cuir, ainsi que l’industrie agro-alimentaire. Alors que la balance commerciale de la Pologne est négative depuis deux décennies et que l’exportation des matières premières peine à compenser cette perte, le mensonge de l’idéologie de « l’économie de services » et son avatar programmé par l’UE, « l’économie de la connaissance », sont manifestes puisque ce sont les industries les plus anciennes survivantes qui font en réalité tourner l’économie réelle. De plus, il est important de noter que les industries extractives n’ont été que partiellement privatisées, comme si la nouvelle oligarchie, assise sur cette rente, se rendait bien compte de sa fragilité économique si cette assise venait à lui manquer.[5] En fait « d’économie de la connaissance », c’est surtout l’argent des millions de migrants qui fait vivre la Pologne comme tous les pays périphériques de la mondialisation néolibérale. L’émigration polonaise rapporte 20 milliards de dollars par an au pays – un chiffre énorme qui la place parmi les premières diasporas au monde, juste à côté de l’émigration chinoise pour la somme globale renvoyée au pays. Les caractéristiques de l’économie polonaise sont donc de fait celles d’un pays en voie de développement : exportation de matières premières, importation de produits manufacturés et de produits alimentaires, sous-traitance, émigration forte et secteur informel étendu. Vingt ans après, comment croire désormais que le capitalisme assurera un avenir prospère à ce pays ?

    Comment vit-on pauvre en Pologne ?
    De 1991 à 1995, une terrible inflation fut l’un des instruments de la stratégie de choc néolibérale.[6] Les économies de millions d’épargnants furent laminées, mais c’est surtout les plus pauvres qui pâtirent de cette multiplication de prix par 4 ou 5 des produits de base en quelques semaines, ceux dont les revenus étaient fixes et qui dépendaient de l’Etat : les retraités, les handicapés, les étudiants. J’étais étudiante à Varsovie à cette époque et dépendante d’une pension alimentaire dont je peinais à faire exécuter le jugement par les autorités. Pendant presque six mois, je n’ai mangé qu’une fois par jour, souvent uniquement à la cantine de l’université. Mon téléphone fut coupé parce que je n’arrivais pas à payer la facture et je luttais pour pouvoir garder l’électricité. Je vivais au jour le jour en empruntant à de rares amis de petites sommes pour pouvoir manger. Je ne pouvais plus m’acheter de vêtements alors qu’en Pologne, un pays ou l’hiver dure 5 mois et la température peut fréquemment descendre à moins 10 degrés, posséder des vêtements d’hiver n’est pas du superflu ! Ce fut alors que je rencontrais la vision de cauchemar des premiers mendiants. Ma première mendiante fut une femme retraitée de l’industrie chimique qui m’aborda pleine de désespoir dans la rue, car sa pension était irrémédiablement mangée par l’inflation.
     
    Puis vint le chômage de masse et l’expérience minoritaire de ces pauvres devint l’expérience de la majorité. Car s’il est impossible de vivre en Pologne avec 175 euros par mois, il ne faut pas oublier que 4 millions de Polonais de plus vivent en dessous du seuil biologique de survie fixé à 380 zlotys par personne (95 euros !) et que 1, 2 million d’enfants souffrent de la faim[7] ! Les femmes des trois régions polonaises étudiées ici sont en ce sens emblématiques de la façon dont la pauvreté est vécue en Pologne et de ses raisons. En effet, ces trois villes ont un point commun : elles ont subi une désindustrialisation brutale avec la fermeture de leurs usines dès 1991. Les entreprises ayant survécu jusqu’au début du 21e siècle ont été à leur tour victimes de la crise de 2008. Wałbrzych était un centre minier et sidérurgique prospère, tellement prometteur que ce fut là que fut installée la « minorité française », les Polonais émigrés dans les mines de France avant la guerre et rapatriés par le régime communiste dans les années 1945-49. Les petits enfants des mineurs franco-polonais mangent désormais le pain noir de la misère et de l’humiliation. Toute l’industrie minière de Walbrzych a été liquidée dès les années 1991-95. Les femmes interrogées à Walbrzych se souviennent de l’époque communiste comme étant celle de la prospérité, surtout si leur père ou leur mari était mineur. Dans ce cas, elles évoquent aussi la fierté du statut social perdu. A Krosno, ce sont les industries du verre qui faisaient vivre la ville. De nombreuses femmes y travaillaient jusqu’aux deux vagues de fermetures du début des années 1990 et de 2008.

    D’autres femmes travaillaient dans les usines textiles de transformation de lin supprimées dès 1989 et n’avaient donc plus d’emploi depuis vingt ans. De même, Starachowice était le siège de l’usine de fabrication de camion Star et de nombreuses scieries : tous ces emplois ont été supprimés par le capitalisme. L’économie de cette région était typiquement celle « d’ouvriers-paysans » : les hommes et les femmes travaillaient à la ville pendant que leurs parents et leur fratrie continuaient de cultiver leurs petites exploitations agricoles de 1-2 ha. Ils/elles vivaient à la campagne dans les maisons familiales et contribuaient à l’économie commune. Avec le capitalisme, les femmes ont perdu les premières leur emploi et ont été contraintes de se consacrer entièrement à une agriculture de subsistance. Actuellement, même les hommes n’ont plus d’emploi tandis que les jeunes sont obligés de s’expatrier dans les grandes villes et à l’étranger.
     
    Les femmes pauvres de Wałbrzych, en particulier quand elles sont seules avec enfant, vivent comme vivent des millions de femmes dans les pays pauvres de la planète. L’aide sociale est minimale, quasi inexistante – une des femmes touchait 44 euros par mois, pour elle et deux enfants. Je ne pense pas que quiconque pourrait survivre avec cette somme dans n’importe quel endroit en Europe ! L’aide sociale en Pologne est l’une des plus faibles en Europe. Elle est décentralisée et dépend de la prospérité et de la volonté politique des communes[8]. Les femmes passent de longues heures dans diverses administrations à mendier littéralement de maigres subsides pour acheter à manger à leurs enfants et pour les vêtir dans des friperies. Elles doivent remplir une multitude de dossiers et fournir d’innombrables attestations. Elles sont souvent mal accueillies, discriminées surtout quand elles sont Rroms, ou soupçonnées de boire et de se prostituer. L’une d’elles raconte l’assaut d’un commando policier dans la nuit dans l’hébergement de fortune qu’elle avait trouvé chez une amie – les policiers venaient vérifier si elle ne cachait pas de bouteilles d’alcool !

    S’ils en avaient trouvé une la sanction aurait été implacable : retrait et placement des enfants dans des orphelinats qui ne valent pas mieux que les logements insalubres où les femmes squattent. En effet, dans ce système de survie précaire, elles ne peuvent payer aucun loyer, ont des dettes d’électricité et de gaz. Ne pouvant apurer leurs dettes, elles se heurtent au refus de logement social. Alors, elles investissent les nombreuses maisons d’anciens ouvriers, vides et délabrées, sans chauffage. La municipalité n’est guère tolérante envers ces squatteuses sociales : elle leur intente des procès qui font pleuvoir sans pitié sur elles des amendes de milliers de zlotys. C’est à la suite d’une coupure d’électricité décidée par la municipalité pour les déloger que les femmes de Wałbrzych se sont révoltées en 2009. Elles ont mené une grève d’occupation, investi une salle de la mairie avec leurs enfants et ont refusé de partir tant qu’un relogement ne leur fut pas proposé. Pour la première fois, des habitants moins mal lotis les ont soutenues et cette initiative a mené à la création du Comité des Habitants de Walbrzych – une initiative entièrement autonome et indépendante de tout mouvement politique. C’est cette action qui a permis aux sociologues féministes de les rencontrer.
     
    La pauvreté est ainsi faite d’incessants calculs : le budget toujours insuffisant doit être géré au plus près. Les dépenses scolaires sont étalées sur l’année et les enfants ne les reçoivent qu’au compte-goutte, les factures d’électricité ne sont payées que lorsque la coupure est imminente. Les médicaments passent en priorité avant la nourriture, car très peu de soins médicaux sont remboursés et il n’existe pas en Pologne de couverture maladie universelle. Les femmes jonglent entre aide sociale et dettes auprès d’amis et de parents à peine moins pauvres qu’elles et qui doivent être remboursées en priorité pour sauvegarder les relations et de petits boulots précaires. Parfois, elles sont envoyées de façon coercitive dans une agence de recrutement qui les met à disposition d’une entreprise occidentale de la zone économique spéciale. Elles y travaillent pour le montant de l’aide sociale ou pour un salaire dérisoire, souvent sans être déclarées. Les emplois stables ayant complètement disparu, les seuls emplois existants sont précaires et saisonniers. Le salaire est misérable : 800 zlotys tout au plus, soit 200 euros, ce qui ne permet pas une famille de vivre. Ces emplois sont exécutés dans des conditions très dures. Les normes d’hygiène et de sécurité ne sont pas respectées, il n’y a aucun syndicat, notamment dans la Zone économique spéciale de Wałbrzych. Il n’est donc pas surprenant que de nombreuses femmes soient malades et handicapées : maux du dos, problèmes respiratoires et cardiaques, phlébites, articulations usées, problèmes gynécologiques, cancers. La maladie est omniprésente dans leur vie. Même celles qui ne souffrent pas de maladies chroniques souffrent de maladies dues à l’insuffisance de chauffage l’hiver : chaque bronchite ou angine peut vite devenir une catastrophe pour leur foyer, car les soins ne sont pas gratuits[9]. Les hommes sont fréquemment malades et handicapés suite à des emplois usants, et leurs maigres pensions ne permettent pas de couvrir les soins. Ce sont les femmes qui s’occupent d’eux, qui assurent les soins et trouvent l’argent des médicaments. Souvent les hommes sont au chômage, ou bien alcooliques et violents et les femmes doivent s’en protéger. L’enfer de la pauvreté, l’alimentation carencée et insuffisante, l’absence de chauffage, les logements insalubres, le stress et l’angoisse affaiblissent physiquement les femmes pauvres. De plus, elles font passer les besoins de leurs enfants avant leurs propres besoins. Méticuleusement, elles surveillent les devoirs scolaires et font tout pour que leurs enfants restent à l’école. Mais que penser de l’efficacité d’une instruction dispensée à un enfant qui a le ventre vide ?
     
    A la question de ce qui pourrait les aider, toutes les femmes répondent « un emploi stable avec un salaire qui permette de vivre ». Elles ne sont pas dupes des pseudo-dispositifs « d’insertion » et se souviennent que si leur situation sous le régime communiste était meilleure, même pour les plus démunies comme les femmes Rroms, ce fut uniquement grâce à l’emploi. Une multitude d’entreprises employait alors les femmes. Certaines ont acquis de véritables qualifications, des diplômes, un métier. Les moins qualifiées travaillaient dans l’entretien des jardins municipaux, nettoyaient les rues et les usines. C’est ce travail qui fait défaut qui est la clé de la sortie de la pauvreté. Les femmes réclament également des crèches et des écoles maternelles afin de pouvoir faire garder leurs enfants. De façon significative, il n’y a pas à Walbrzych plus que deux crèches publiques et les vingt-six autres sont des crèches privées. Le dispositif de crèches publiques qui permettait aux femmes de travailler sous le régime communiste a été entièrement détruit et ce sont les femmes pauvres qui en payent d’addition. Les femmes malades et handicapées réclament également des soins et des médicaments gratuits et des allocations stables, décentes et considérées comme un droit. A la campagne elles demandent également le rétablissement de bus publics supprimés par le capitalisme. Se déplacer pour travailler ou même chercher l’aide sociale est très compliqué en l’absence de transports en commun fréquents et subventionnés.

    Comment on survit dans la pauvreté ?
    Face à cette image désespérante la question à poser serait plutôt comment ces femmes survivent-elles ? La réponse est l’entraide de voisinage. Parfois l’entraide familiale, notamment entre femmes. Fréquemment, les filles vivent avec leur mère et font le ménage commun, ce qui permet de mutualiser les ressources. Chez les femmes de Starachowice, tandis que les femmes âgées s’occupent des enfants, les femmes de 40 à 60 ans s’occupent de l’exploitation et de la vente des produits au marché pendant que les plus jeunes étudient et travaillent à la ville pour pouvoir payer les factures de la maison. Seul un salaire permet en effet d’accéder au crédit indispensable pour acheter l’équipement électroménager, renouveler les meubles ou faire des travaux dans la maison. Mais le crédit est aussi un piège. Dès que l’emploi précaire est fini, les impayés s’accumulent. Cependant, c’est la seule façon pour améliorer l’ordinaire ou pour investir dans des outils nécessaires comme un ordinateur pour les enfants. Certaines familles achètent même les fournitures et les livres scolaires à crédit, car en Pologne ils ne sont pas fournis par l’éducation nationale.
     
    Les femmes de Starachowice se disent moins mal loties que tant d’autres parce qu’elles possèdent la terre, dernier vestige de la réforme agraire communiste de 1945 qui avait distribué les terres de l’aristocratie et de l’Église aux paysans. Mais à l’ère des prix mondiaux et de la politique agricole de la PAC favorisant les grandes surfaces, il n’est plus possible de vivre d’une exploitation agricole même de 15-20 ha. Elles ne permettent que l’autosubsistance. De nombreux migrants saisonniers polonais sont des épouses, des fils et filles de paysans. Cette forme de sécurité alimentaire de base a un revers, le surmenage et l’épuisement des femmes qui travaillent quinze heures par jour : les soins aux animaux, les travaux des champs et du jardin, les démarches administratives, le ménage et le soin aux enfants, aux malades et aux vieux avec, en plus, les travaux de bâtiment et les réparations en l’absence d’homme. Elles n’ont pas de vie privée, de loisirs et pas d’accès à la culture. Les réseaux de bibliothèques, les maisons municipales de rencontres et de loisirs qui existaient auparavant ont été supprimés. La santé des femmes est tributaire de cet épuisement : elles vivent sous pression et dans une fatigue permanente qui les empêche de faire des projets à long terme. Une économie de survie au bord du gouffre qui empêche aussi toute action politique et sociale collective.
     
    Il est intéressant de constater que les femmes pauvres de Wałbrzych survivent grâce à l’entraide de voisins et d’ami/es. C’est l’exemple du voisin qui sait que la voisine n’a pas de quoi préparer le repas et qui partage son sac de courses à peine mieux garni. C’est une femme qui héberge une amie et ses enfants sans domicile dans un logement déjà surpeuplé. C’est une personne du quartier qui connaît tout le monde et les difficultés de chacun et qui aide à faire une réparation, à garder les enfants, qui donne des vêtements d’hiver. En Pologne capitaliste comme partout dans le monde, ce sont les pauvres qui aident d’autres pauvres. Vu de loin la société polonaise semble toute entière tournée vers l’égoïsme de la consommation individualiste. Mais peut-être que cette image n’est qu’une partie de la réalité et que renforcer ces réseaux informels d’entraide pourrait devenir le début d’une pratique citoyenne contestant le système capitaliste. Lors de la révolte des femmes de Walbrzych, ce sont les habitants connaissant la situation terrible des femmes sans logement qui se sont regroupés dans le Comité Municipal des Habitants afin de les soutenir.
     
    Cette première révolte politique est d’autant plus importante que les femmes pauvres sont exclues de la citoyenneté. « Nous ne sommes rien. Nous ne comptons pas » expliquent-elles avec un immense sentiment d’impuissance. Elles rajoutent : « Est-ce que quelqu’un nous entend ? » La pauvreté est un traumatisme politique, une relégation définitive de la communauté humaine. Il convient de souligner que les femmes pauvres ne profitent pas non plus de soutien d’ONG caritatives ou de l’Eglise catholique pourtant si puissante politiquement et socialement en Pologne. Elles affirment au contraire ne pas avoir accès à cette aide. Mais il est possible qu’elles préfèrent éviter de fréquenter l’Eglise afin de ne pas subir l’opprobre dont elles pourraient être la cible en tant que mère célibataires, divorcées ou vivant sans homme, un mode de vie que l’Eglise considère comme un péché. l’Eglise fait pourtant de son action sociale un argument pour justifier sa puissance politique en Pologne. A condition de se soumettre à sa morale culpabilisante et de ne manifester aucune révolte contre le régime dominant. Mais l’exemple des femmes de Wałbrzych permet de douter de l’efficacité et de l’utilité de la sous-traitance de la politique sociale de l’Etat aux structures religieuses. La charité ne peut pas rendre la citoyenneté sacrifiée sur l’autel du capitalisme.

    Quelles solutions ?
    Les femmes pauvres de Pologne l’expriment elles-mêmes : seul un emploi stable, rémunéré par un salaire permettant de vivre peut rendre la citoyenneté. Une politique d’emploi stable suppose l’annulation de toutes les politiques menées de puis vingt ans en l’Europe de l’Est : la relocalisation de l’industrie, le soutien à une agriculture paysanne familiale et d’entraide, la création d’un véritable système d’allocations sociales et familiales permettant de vivre décemment à tous ceux et celles qui ne peuvent plus travailler. A cela, il faut ajouter la création d’un véritable droit à la santé avec un accès aux soins publics gratuits, un système scolaire dès la petite enfance assurant également des repas gratuits et des soins médicaux aux enfants, le retour à la construction de logements sociaux, des transports publics bon marché et des institutions culturelles accessibles aux plus pauvres. Ce projet politique suppose bien évidemment un partage des richesses : le paiement d’impôts sur le revenu et le patrimoine par la nouvelle bourgeoisie et par l’Eglise catholique, la renationalisation au moins de certains biens publics, dont ceux qui ont fait l’objet de privatisations mafieuses ou ont été indûment donnés à l’Eglise et aux multinationales occidentales. Il est peu probable que l’élite dominante actuelle réalisera cette vision. Une prise en main par le peuple de ses propres intérêts est donc indispensable : une révolution politique comparable au moins au degré de mobilisation de celle de Solidarnosc en 1980. Une révolution qui ne peut que jaillir de la colère sourde accumulée et d’une libération de la parole annulant le traumatisme capitaliste.

    Notes :
    [1]  Katarzyna Gawlicz, Marcin Starnawski, « Raport z badan lokalnych w ramach projektu Think Thank Feministyczny 2009 “Kobiety i ubóstwo. Czy ktoś nas słyszy ? » (Rapport d’études locales du Think Thank Feminist en 2009, “Les femmes et la pauvreté. Est-ce que quelqu’un nous entend ? » ), « Warunki zycia kobiet w gospodarstwach domowych o niskich dochodach na obszarach wiejskich wojewodztwa swietokrzyskiego » (« les conditions de vie des femmes aux faibles revenus sur les territoires ruraux de la voïvodie swietokrzyska ») ; Małgorzata Maciejewska, Wstępny raport z badań 2010, « Odzyskać obywtelstwo. Kobiety i warunki życia w Wałbrzychu » (« Retrouver la citoyenneté. Les femmes et leurs conditions de vie à Wałbrzych). Les documents sont publiés sur le site du réseau féministe de gauche Rozgwiada www.rozgwiazda.org.pl, rubrique « podmiot – Kobiety żyjace w ubostwie » (« Sujet, les femmes vivant dans la pauvreté »).
    [2] En particulier les chapitres rédigés par le professeur Karpinski, « Polska gospodarka w dwudziestoleciu », « L’économie polonaise des 20 dernières années », Karpinski et Paradzysz, « Rozwój społeczno-gospodarczy Pol ski w latach 1989-2009 w świetle statystyki », (« Le développement social et économique de la Pologne dans les années 1989-2009 à partir des statistiques ») in « Konserwatywna modernizacja, dwudziestlecie polskich przemian », (« La modernisation conservatrice. 20 ans de transformation polonaise »), Instytut Nauk Ekonomicznych PAN, mars 2011.
    [3]  Karpinski, op. cit, Soit 700 zlotys. En 1989 14 % de la population vivait sous le seuil de pauvreté.
    [4] Karpinski, Karpinski et Paradysz, op. cit.
    [5] Les mineurs des compagnies du charbon de Silésie se sont opposés victorieusement aux privatisations et aux fermetures, mais ils n’ont pas leur mot à dire dans la gestion oligarchique et mafieuse de la Compagnie Minière Publique. (voir les analyses du Syndicat « Août 80 », www.partiapracy.pl) De même, la compagnie d’extraction du cuivre KGMH a été l’enjeu de nombreuses luttes politiques au moment de sa privatisation – les hommes politiques au pouvoir se disputaient la main-mise sur son conseil d’administration. Cependant, de nombreuses autres entreprises extractives ont été purement et simplement fermées par décision politique sans aucune analyse de leur rentabilité : par exemple, la mine et la raffinerie de souffre à Machów près de Tarnobrzeg employant 15 000 personnes a été fermée en 1993/95, entrainant le déclin de toute une région.
    [6] Naomi Klein, La stratégie du choc, Actes Sud, 2008
    [7] NDR. Avec l’arrivée au pouvoir du dernier gouvernement du parti Droit et Justice, en 2015, les couples avec enfants ont commencé à recevoir une allocation mensuelle de 500 zlotys par enfants, ce qui a largement contribué à assurer un minimum vital aux couches les plus pauvres de la population et explique la relative popularité de ce gouvernement, malgré son autoritarisme, car il a été le seul qui a pris une mesure sociale dans un pays où, depuis 1989, le discours étaient que l’on ne pouvait rien faire, que les caisses étaient vides et qu’il fallait se serrer la ceinture.
    [8] NDR, hormis les nouvelles allocations familiales qui viennent de l’Etat central. Voir note plus haut.
    [9] 33 % des Polonais ne peuvent pas payer un chauffage correct l’hiver.

    #Femmes #Pologne #Pauvreté #enfer #néo_libéralisme #union_européenne #Réalité #faim #enfants #survie #Walbrzyc

  • Ces médecins qui voient leurs patients moins de deux heures par jour RTS - tmun avec ta - 27 Juillet 2017
    http://www.rts.ch/info/sciences-tech/medecine/8803667-ces-medecins-qui-voient-leurs-patients-moins-de-deux-heures-par-jour.htm

    Les médecins du CHUV et de l’Hôpital de Baden passent moins de deux heures par jour au chevet de leurs patients, selon deux études réalisées dans ces hôpitaux. Une grande partie de leur temps est consacrée à l’administratif.

    A Baden, un médecin assistant passe 90 minutes par jour avec ses patients, selon une étude rapportée mardi par SRF http://www.srf.ch/news/schweiz/kaum-zeit-mit-patienten-dafuer-viel-papierkram . Le reste de son temps est consacré aux tâches administratives, à l’étude des dossiers ou aux demandes à ses confrères.

    Quant au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), les jeunes médecins y passent en moyenne 115 minutes au chevet des malades. Et consacrent trois fois plus de temps au dossier informatisé du patient, selon une précédente étude http://annals.org/aim/article/2599281/allocation-internal-medicine-resident-time-swiss-hospital-time-motion-study réalisée à Lausanne au sein du service de médecine interne.

    Un quart d’heure avec chaque patient
    En moyenne, un médecin à Lausanne passe 15 minutes par jour avec chaque patient. Des résultats qui n’ont pas beaucoup évolué depuis les années 1960, selon Nathalie Wenger, cheffe de clinique au CHUV et co-auteure de l’article.

    « Il y avait alors moins de données, mais il leur fallait plus se déplacer », expliquait-elle ce printemps. « (Et effectuer) toutes sortes de petites tâches que l’informatisation a permis de supprimer. »
    Interrogé dans le 19h30 de la RTS jeudi sur l’introduction du dossier médical informatisé, le directeur adjoint du CHUV Oliver Peters a souligné qu’il permettait d’économiser « beaucoup de tâches administratives complètement inutiles ». « Le désavantage, c’est qu’il faut apprendre à bien l’utiliser », note Oliver Peters.

    Près de 700 heures consignées dans une application
    Pour réaliser cette étude, le CHUV a formé des étudiants en médecine pour suivre les médecins assistants et consigner leurs activités sur une application conçue pour l’occasion. Au total, 697 heures de travail ont été enregistrées entre mai et juillet 2015.

    Une méthode reprise par l’Hôpital cantonal de Baden, qui a consigné les activités de 21 médecins assistants, également au sein de son service de médecine interne. Les résultats de l’étude permettront d’améliorer les processus de travail au sein de l’hôpital, a déclaré à SRF Simon Frey, à la tête de l’étude à Baden.

    Le CHUV a de son côté déjà procédé à des changements, en introduisant notamment des assistants de médecin pour les tâches purement administratives, indiquait-il en mai dernier.

    #Suisse #Hôpital #Internes #paperasse #administratif #tableau_excel #Gaspillage de moyens #Santé #ordinateurs #productivité #néo_libéralisme

  • Nestlé et la fin de l’ère Brabeck 20 Mai 2017 - Franklin Frederick - InvestigAction
    http://www.investigaction.net/nestle-et-la-fin-de-lere-brabeck

    « Trois phénomènes d’une considérable importance politique ont défini le XXème siècle : la progression de la démocratie, l’augmentation du pouvoir des entreprises et le déploiement massif de la propagande par les entreprises dans le but de maintenir leur pouvoir à l’abri de la démocratie. » (Alex Carey)

    Le jeudi 6 avril 2017, Peter Brabeck-Letmathe, 72 ans, a assisté pour la dernière fois à l’assemblée générale de Nestlé en tant que Président de son conseil d’administration. Il a travaillé 50 ans pour Nestlé, dont 20 ans en tant que Président du conseil d’administration. Il est indéniable que Brabeck est un homme intelligent et un brillant stratège, toujours prêt à défendre ses idées sur la place publique. Il a été si souvent vu dans des films et dans les médias en général qu’il est devenu une sorte de célébrité parmi les P.D.G. Il fait probablement partie des Autrichiens de notre époque les plus connus au monde, tout comme son compatriote Arnold Schwarzenegger, avec qui il a beaucoup en commun. Leurs opinions économiques et politiques semblent s’inspirer directement de celles de l’École autrichienne d’économie qui est née à Vienne à la fin du XIXème siècle. Selon l’économiste Michael Hudson, l’École autrichienne d’économie a fait brusquement son apparition comme « une manière de riposter aux réformes socialistes. En s’opposant aux règlementations publiques et aux nationalisations, l’École autrichienne d’économie a créé un univers parallèle dans lequel l’État apparait seulement comme étant un fardeau (…). » (1) 

    L’un et l’autre, en leur qualité respective (Peter Brabeck en tant que P.D.G. de Nestlé et membre du Conseil d’administration de plusieurs autres sociétés ; Arnold Schwarzenegger en tant que gouverneur de Californie), ont fait tout leur possible pour protéger le monde contre ce fléau qu’est l’État-providence, défendre les sociétés privées contre les réglementations étatiques et traquer l’intérêt commun où qu’il puisse être, tout en prêchant l’évangile de la privatisation comme garantissant le relèvement de l’économie, si ce n’est de la civilisation même. Cependant, contrairement à Schwarzenegger, Peter Brabeck eut une influence plus grande et plus durable sur l’économie et la société de manière générale. Il est donc important d’examiner de plus près l’héritage qu’il a laissé. 

    L’une des principales réussites de Brabeck fut la création du Water Resources Group (WRG), une sorte de groupe de réflexion, de lobby, et d’organisation de développement ayant pour but de promouvoir les partenariats public-privé dans le secteur de l’eau. Il est Président du conseil d’administration de WRG et, jusqu’à présent, rien ne laisse à penser qu’il va également se retirer de cette fonction. Le WRG a été fondé par Nestlé, Coca-Cola, Pepsi Co et SAB Miller, les géants de l’industrie de l’eau en bouteilles. D’autres membres puissants et influents en font partie, qui ne sont pas directement liés à l’industrie de l’eau embouteillée, telle la Société financière internationale (SFI), organisation membre du Groupe de la Banque Mondiale et dont l’activité consiste à conseiller les sociétés du secteur privé dans leurs projets. Philippe Le Houérou, P.D.G. de la SFI, est vice-président du conseil d’administration du WRG. La Direction du développement et de la coopération (DDC) est également membre du WRG. Manuel Sager, le chef de la DDC, fait partie du Conseil des gouverneurs du WRG, tout comme les P.D.G. de Coca-Cola et PepsiCo. 

    Le WRG fournit à Peter Brabeck le cadre institutionnel idéal pour intensifier sa politique de privatisation de l’eau. Les entreprises d’embouteillage d’eau, dont Nestlé, ont évidemment beaucoup d’avantages à tirer de la privatisation de l’eau ainsi que du démantèlement des services publics de l’eau. Grâce à sa puissance économique et politique, le WRG peut user de son influence sur les gouvernements du monde entier. En plus de cela, on oublie souvent les relations importantes du WRG : en 2015, le géant de l’industrie brassicole AB Inbev a fait l’acquisition de SABMiller, qui est membre du WRG. AB Inbev appartient à l’Empire de l’helvético-brésilien Jorge Paulo Lemann, première fortune du Brésil et deuxième fortune de la Suisse d’après le magazine FORBES. L’Empire économique de Lemann s’étend jusqu’au cœur des États-Unis et de l’Amérique latine. 

    Autre réussite d’importance, les relations de travail étroites que Brabeck a noué entre Nestlé et l’armée. Dans les années 70 et 80 du siècle dernier, Nestlé s’est trouvée confrontée à une très grande menace pour son image de marque et ses pratiques : la campagne « Nestlé tue les bébés » menée par des groupes issus des sociétés civiles européenne et américaine. Pour venir à bout de ce problème, Nestlé a recruté Raphael Pagan, officier des renseignements américains, qui fut chargé de développer des stratégies afin de « combattre » les critiques émanant des sociétés civiles. À ce moment-là, Brabeck n’était pas encore le P.D.G. de Nestlé, mais cette expérience a semble-t-il été couronnée de succès depuis que Brabeck lui en a donné une nouvelle dimension. Lorsqu’il était P.D.G. de Nestlé, Brabeck a embauché John Hedley, un ancien agent du MI6, en tant que chef de la sécurité chez Nestlé. Ce dernier a organisé une opération d’infiltration de mouvements issus de la société civile suisse qui se montraient critiques à l’égard de Nestlé, et particulièrement d’une organisation du nom d’ATTAC. En 2011, Nestlé a organisé son propre forum international de « Création de Valeur Partagée » en partenariat avec « l’Atlantic Council », une organisation de grandes sociétés proches de l’OTAN. Nestlé États-Unis a prévu un programme spécial pour l’emploi des anciens militaires. Voici ce que l’on peut lire sur leur site : 
    « Nestlé est fière d’offrir de nombreuses opportunités aux vétérans de l’armée américaine, en leur permettant de mettre à contribution leurs formations et compétences exceptionnelles au sein des différentes sociétés opérationnelles de notre organisation. » (2) 

    L’existence de liens étroits entre des sociétés transnationales et les services de renseignements de l’armée ou l’armée en général n’est pas propre à Nestlé. Mais, contrairement à la plupart des autres sociétés transnationales (STN), Peter Brabeck fut parmi les premiers à se lancer dans ce type de coopération. Les raisons en sont simples : les STN et le secteur financier sont les principales forces motrices des politiques néo-libérales, cette forme extrême et profondément antidémocratique du fondamentalisme de droite du marché. Les privatisations sont l’un des principaux outils politiques du projet des néo-libéraux, ce qui en réalité signifie transformer les biens communs en profits privés et qui, par définition, ne va pas vraiment attirer le soutien de la population…En conséquence, les politiques néo-libérales se heurtent forcément à la résistance du peuple et ne peuvent être appliquées que par l’utilisation de la violence ou de la duperie. Les services de renseignements de l’armée sont capables de fournir des informations sur la façon dont la société civile s’organise contre la mainmise des entreprises sur les ressources naturelles et l’appropriation de la démocratie par celles-ci, et ainsi, grâce à ces importants moyens, permettent aux entreprises de sauvegarder leur pouvoir. De plus, la plupart des ressources naturelles essentielles aux STN se trouvent dans les pays du Sud où coopérer avec l’armée peut être bien utile lorsqu’il s’agit de combattre les gouvernements et peuples locaux s’ils tentent d’utiliser leurs ressources naturelles pour leur propre développement, ce que l’establishment néo-libéral considère comme le crime suprême. C’est ce qui se passa au Chili lorsque Salvador Allende fut élu et que son gouvernement entreprit la nationalisation de certaines ressources naturelles du Chili dans l’objectif de développer le pays, au détriment des profits des multinationales. La première réaction du puissant establishment international fut alors de déclarer une guerre économique contre le Chili et, lorsque cela ne suffit pas, d’entreprendre un coup d’État sous la conduite du Général Augusto Pinochet. Il s’ensuivit une guerre contre le peuple chilien pendant plusieurs années durant lesquelles des milliers d’individus furent assassinés ou portés disparus. Du point de vue des néo-libéraux, ce fut une réussite : Pinochet a effectivement mis en œuvre tout un programme néolibéral au niveau du gouvernement. Peter Brabeck a eu l’occasion de voir de très près les actions de Pinochet : il se trouvait au Chili. Il a commencé sa carrière chez Nestlé au Chili à ce moment précis. Il a dû être impressionné par les mesures prises par Pinochet concernant l’opposition du peuple aux politiques de privatisation. 

    Cependant, il n’est pas toujours possible d’avoir recours ouvertement à la violence pour appliquer des politiques impopulaires. Le projet néolibéral a alors recours à la duperie en tentant de dissimuler les véritables objectifs de ses politiques et de convaincre le peuple qu’il œuvre en réalité dans son propre intérêt. Ainsi, les sociétés privées qui tentent d’imposer la privatisation des services publics par le biais, par exemple, de l’Accord sur le Commerce des Services (ACS), se sont baptisées les « Très Bons Amis des Services ». (3) Peter Brabeck qualifie la manière dont Nestlé procure des « effets positifs sur le long terme pour les actionnaires et la société » de « Création de Valeur Partagée ». L’eau en tant que bien commun est notre plus précieuse valeur partagée et celle-ci est clairement menacée par les politiques de privatisation de Brabeck. 

    Le projet néo-libéral essaie avant tout de rester secret. Selon un classement des « informations les plus censurées » établi par « Project Censored » (« Projet Censuré », une initiative visant à dénoncer et lutter contre la censure de l’information), l’information selon laquelle « la moitié de la richesse mondiale est détenue par 1 % de la population » fut la plus censurée de l’année 2015. Cette année (en 2017), 1 % de la population détient plus de la moitié de la richesse mondiale. Seulement 8 hommes possèdent effectivement l’équivalent de ce que la moitié de la population mondiale possède (5). Ceci nous indique clairement ceux à qui profitent réellement les politiques néo-libérales et les privatisations. Toujours en 2015, la « résistance du peuple à l’appropriation de l’eau par les sociétés privées » fut l’information qui occupait la 4ème place de ce même classement. (6) 

    Le fait de s’emparer de l’eau et de la privatiser concorde avec l’accumulation des richesses par les 1 % les plus riches, catégorie à laquelle appartient Peter Brabeck (et une réalité que ce dernier s’efforce de dissimuler). Il est également parvenu à faire taire la plupart des ONG suisses politiquement engagées, conscient que les débats et critiques concernant Nestlé en Suisse (son pays d’origine) pourraient nuire fortement à l’image de marque de Nestlé. 

    La retraite de Peter Brabeck, la fin de l’ère Brabeck, coïncide toutefois avec la fin du projet néo-libéral lui-même. Sa crédibilité a été érodée, ses réels objectifs dévoilés. Partout dans le monde, des mouvements de résistance se développent et, l’un après l’autre, chaque pays rejette fermement les politiques néo-libérales. Il vaut peut-être mieux que ceux qui fêtaient la fin de la Pink Tide (« Marée Rose ») en Amérique Latine, durant laquelle des gouvernements progressistes en Argentine, en Bolivie, en Équateur, au Paraguay, au Brésil et au Venezuela prirent le pouvoir politique, regardent ce qui est en train de se dérouler à nouveau sur ce continent. En Équateur, le peuple a élu Lenin Moreno, candidat soutenu par le Président Rafael Correa ; en Argentine, le président Macri, qui après son élection appliqua des politiques néo-libérales entraînant une hausse de la pauvreté en seulement quelques mois, est à présent confronté à une très forte opposition émanant du peuple et à une grève générale qui a paralysé tout le pays. Ce qu’a accompli Macri en Argentine jusqu’à présent n’est pas ce que l’on peut qualifier de réussite et, au grand désarroi de la classe néo-libérale, il est peu probable qu’il sera réélu. Au Brésil, où il a fallu un coup d’Etat parlementaire afin que les néo-libéraux puissent appliquer tout un programme et se lancer dans la privatisation des biens publics, le gouvernement illégitime du président Michel Temer est en pleine dislocation. Et, malgré la campagne menée par la presse traditionnelle contre l’ancien président Lula, c’est ce dernier qui a obtenu dans tous les sondages le plus de soutien de la part du peuple pour remporter les élections. Au Venezuela, malgré une guerre économique semblable à celle déclarée contre le président Allende au Chili et une campagne menée par la presse internationale contre le gouvernement vénézuélien, la politique selon laquelle les ressources naturelles du pays sont utilisées au profit du peuple continue d’être fièrement appliquée et ses résultats, notamment ses programmes d’alphabétisation ou de logement, sont impressionnants. Cependant, dans la situation actuelle, les résultats concrets et positifs obtenus grâce à des politiques différentes de celles du crédo néo-libéral doivent être minimisés ou complètement ignorés par la presse traditionnelle, le principal allié du néo-libéralisme. Il n’en reste pas moins que les signes des temps sont manifestes et que le projet néo-libéral est arrivé à sa fin. 

    Le successeur de Peter Brabeck chez Nestlé ne sera pas en mesure de faire autant que ce que Brabeck lui-même a fait pour le projet néo-libéral. Et il devra être beaucoup plus prudent face aux critiques émanant des mouvements issus de la société civile car, au final, c’est nous, le peuple, qui déciderons de la place que Nestlé et lui-même pourront occuper à l’avenir. 

    Source : Investig’Action

    Notes :
    (1) Lire Michael Hudson, “J is for Junk Economics”
    (2) https://recruitmilitary.com/Nestle
    (3) http://www.world-psi.org/en/psi-special-report-really-good-friends-transnational-corporations-agreeme
    (4) http://projectcensored.org/1-half-of-global-wealth-owned-by-the-1-percent 
    (5) https://www.oxfam.org/en/pressroom/pressreleases/2017-01-16/just-8-men-own-same-wealth-half-world
    (6) http://projectcensored.org/4-popular-resistance-to-corporate-water-grabbing

    #Eau #Nestlé #Brabeck-Letmathe #Arnold Schwarzenegger #privatisation #Ecole_autrichienne_d_économie #Water_Resources_Group #WRG #Coca-Cola #Pepsi #SABMiller #SFI #Philippe_Le_Houérou #Manuel_Sager #DDC #démantèlement_des_services_publics #AB_Inbev #Atlantic_Council #néo_libéralisme #Biens_Communs #Chili #ACS #Brésil #Argentine

    Nestlé, l’eau, antérieurement publié sur SeenThis

    https://seenthis.net/messages/593729

    https://www.youtube.com/watch?v=qrgtbgjMfu0


    https://seenthis.net/messages/516663

    https://seenthis.net/messages/132395

    https://seenthis.net/messages/86468

    https://seenthis.net/messages/86445

    https://seenthis.net/messages/17692

  • Belgique : Les plannings familiaux ne pourront plus délivrer la pilule du lendemain RTBF - Belga - 16 Mai 2017
    https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_les-plannings-familiaux-ne-pourront-plus-delivrer-la-pilule-du-lendemain

    Un communiqué du PS dénonce le lâchage des centres de planning familial par la ministre de la Santé Maggie De Block (Open VLD) et la majorité MR-CD&V-N-VA-Open VLD qui refuse de permettre aux centres de planning familial de continuer à distribuer légalement la pilule du lendemain.

    La députée socialiste Fabienne Winckel décrit une situation absurde : « Pourquoi la ministre et sa majorité s’entêtent-t-ils à refuser cette autorisation alors que la pilule du lendemain est déjà disponible sur Internet sans aucune prescription ? Les centres de planning familial ont pourtant besoin de de cette autorisation pour pouvoir pleinement exercer leur mission : proposer un lieu d’accueil où chacun peut trouver une aide en matière de vie sexuelle et affective et qui délivre notamment, en toute confidentialité, des pilules du lendemain aux jeunes filles qui en expriment le besoin. »

    Pour Fabienne Winckel, la majorité met en péril ce service aux jeunes filles en difficulté : « Les centres de planning familial ne seront plus en mesure s’assurer ce service essentiel avec pour conséquence que, ne bénéficiant plus de l’anonymat et de la gratuité garantis par ces centres, certaines (jeunes) femmes rencontreront peut-être des difficultés pour se procurer ces pilules. Cela va à l’encontre du droit fondamental de chaque femme à disposer de son corps. Et cela pourrait aussi risquer d’engendrer une augmentation du nombre d’interruptions volontaires de grossesse, avec toutes les conséquences physiques et psychologiques que cela implique. »

    Le PS regrette que Maggie De Block - qui s’était d’abord montrée ouverte à la recherche d’une solution structurelle - fasse marche arrière et refuse de trouver une solution à cette situation « totalement ubuesque ».

    #Femmes #Contraception #planning_familial #santé #avortement #ivg #sexisme #Belgique #néo_libéralisme #Santé #maggie_de_block #faux_culs

  • Puerto Rico : crise de la dette, programme de « restructuration » et dépendance coloniale

    For a large part, Puerto Rico’s future is not in the hands of its people, but in the hands of a group of non-elected technocrats, that as such are not accountable to Puerto Ricans. If that sounds like what happens in colonies, that’s precisely because Puerto Rico is a US colony.

    #another_Greece

    https://www.theguardian.com/commentisfree/2017/may/08/puerto-ricos-debt-crisis-greece

    #Puerto_Rico #Grèce #dette #austérité #néolibéralisme #néo_libéralisme #USA #Trump #another_Greece