• Behind cancer-drug shortage in U.S., a fragile supply of generic drugs - The Washington Post
    https://www.washingtonpost.com/business/2023/06/27/cancer-drug-shortage-generics

    Commentaire dans Global health Now :

    ‘Lives Will Be Shortened’

    When FDA inspectors visited an Intas Pharmaceuticals plant in India—producer of about half the US supply of a key chemotherapy drug—last November, they found a “cascade of failure” in quality assurance and attempts to hide the evidence by tearing up and dousing documents in acid, the Washington Post reports.

    The discovery disrupted the production of the generic chemotherapy drug, cisplatin—and other manufacturers couldn’t make up the difference, The Atlantic reports.

    70% of US cancer centers report shortages of cisplatin; 93% report shortages of carboplatin, a substitute—jeopardizing the care of hundreds of thousands of Americans.

    Substitute drugs may be less effective or more toxic, and even short delays in cancer treatment can up the odds of death. “Lives will be shortened,” Patrick Timmins III, a gynecologic oncologist at Women’s Cancer Care Associates, told The Post.

    How could one manufacturer cause such a major disruption, asks The Atlantic? Overreliance on fragile international supply chains—and an “utterly dysfunctional” system, with little profit incentive for manufacturers to upgrade aging facilities.

    What’s needed is nothing less than a fundamental shift in how generic drugs are made and bought—to encourage manufacturers to invest in improvements, and hospital buyers to pay for quality production, per The Post.

    ICYMI: Even more wrenching, for LMICs, affordable chemotherapy has always been out of reach, as documented by a must-read Think Global Health commentary published earlier this month that calls on the global health community to help advocate for increased support.

    #Médicaments #Qualité #Cancer #Néolibéralisme

  • Les 7 péchés capitaux de la #France libérale | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/7-peches-capitaux-de-france-liberale/00107264

    « Une France ultralibérale ? La bonne blague ! », titre l’éditorialiste des Echos Dominique Seux, le 28 mars dernier. La raison ? « Un pays qui assume des dépenses publiques équivalentes à 58,1 % du PIB et des ponctions fiscales et sociales aussi considérables reste un pays largement socialisé. » Le tournant #néolibéral de la France ? Un « mythe » pour l’économiste Elie Cohen le 17 mai dernier, qui plus est « ressassé ad nauseam » alors que « l’argument est parfois indigent ».

    Les libéraux usent et abusent régulièrement de l’idée : un haut niveau d’imposition, de #dépenses_publiques, de protection sociale, de redistribution, de déficits budgétaires et de dette publique serait la preuve que la France n’a pas connu d’évolution vers un fonctionnement toujours plus marqué par le libéralisme économique.

    #Libéralisme à tous crins

    C’est pourtant bien ce qui s’est passé depuis une quarantaine d’années. Les libéraux sont focalisés sur les #impôts et les dépenses publiques, en fait sur la remise en cause de la protection sociale qui nourrit les prélèvements obligatoires et les dépenses, parce que c’est leur dernière cible. Tout ce qui faisait par ailleurs l’intervention de l’Etat dans la période d’après-guerre a été progressivement remis en cause. Et la liste est longue.

    Ce sont les sept péchés capitaux du libéralisme économique français : une #finance libéralisée, le #libre-échange, un marché du travail libéralisé, des #privatisations, une contre-révolution fiscale au service des plus riches, une chute des #investissements publics, une domination de la lecture libérale du monde, à l’université et dans les médias. Libéralisation économique, il y a bien eu donc. Et le bilan, négatif, de toutes ces dynamiques, est impressionnant.

    Le cadre général a été porté par des évolutions mondiales vers le libre-échange et la libéralisation financière dans lesquelles la France s’est engouffrée vite et fort. Une fois la main mise dans l’engrenage libéral, le bras y passe, et le reste de l’économie aussi, dans une dynamique difficilement arrêtable.
    La libéralisation financière entraîne la mise en concurrence des régimes fiscaux qui obligent à baisser les impôts sur les acteurs les plus mobiles, les riches et les grandes entreprises.

    Ces dernières profitent de la liberté de circulation des marchandises pour s’implanter à l’étranger et de celle des capitaux pour mobiliser des actionnaires étrangers qui poussent à donner plus de place aux dividendes qu’à l’investissement.

    Recul de l’#Etat

    Des défaillances de marché, qui justifiaient l’intervention de l’Etat, on passe aux défaillances de l’Etat qui justifient de donner toute la place au marché. Il faut alors réduire l’intervention publique directe dans l’économie.

    L’investissement public chute : depuis les années 1990, il a été divisé par six, il représente aujourd’hui moins d’un quart de point de PIB.

    Concrètement, au nom de la baisse des dépenses publiques et des recettes fiscales des collectivités locales, les #écoles, les #routes, les #universités, etc., ne reçoivent plus les moyens nécessaires à leur développement.

    L’enseignement supérieur français craque de partout et ouvre la voie à un school business privé qui ne profite qu’à ceux qui en ont les moyens. Sans oublier les conditions de travail précarisées d’une partie des enseignants et des personnels administratifs.

    L’Etat intervenait également directement dans l’économie par l’intermédiaire des entreprises publiques. Droite et gauche confondues ont mené un long et important processus de #privatisations aux lourdes conséquences.

    Les entreprises rendues au privé se sont engagées dans une course au rendement qui a eu plusieurs conséquences néfastes : moindre effort de recherche que dans les autres pays, internationalisation plus poussée qu’ailleurs, désintérêt pour le développement des sites de production sur le territoire, priorité donnée aux actionnaires sur l’investissement, course à la baisse des prélèvements et à la hausse des subventions, à la #précarisation des contrats de travail. On a là la combinaison fatale de la #désindustrialisation française.

    Quant aux privatisations, ou au recul de l’Etat, dans les entreprises concernées par les services publics, le résultat n’a pas été meilleur. Des prestations plus chères, de moins bonne qualité, avec des conditions de travail dégradées pour les personnels.

    Tout cela est porté par un climat intellectuel dans lequel think tanks, économistes et éditorialistes libéraux occupent une place de plus en plus sans partage.

    Certes, même avec tout cela, la France n’est pas devenue un enfer ultralibéral. L’Etat social fait de la résistance en dépit de toutes ces attaques, et heureusement !

    Les temps semblent même commencer à changer : on reparle politique industrielle, taxation des riches, juste effort fiscal des multinationales, souveraineté économique, protectionnisme, etc. Il est temps : la France libérale est dans l’impasse.

  • Pour Barbara Stiegler, « La phase terminale du #néolibéralisme est nécessairement violente » | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/social-eco/reforme-des-retraites/pour-barbara-stiegler-la-phase-terminale-du-neoliberalisme-est-necessaireme

    […] les néolibéraux qui ont accédé au pouvoir dans les années 1970-1980 ont commencé par la manière douce : il s’agissait alors d’imposer une forme d’hégémonie culturelle, comme le dit Gramsci ; de fabriquer du « consentement », selon le mot de Walter Lippmann (1), par le biais de l’éducation et du travail, bref de la formation au sens large du terme.

    Le problème, c’est que cette hégémonie culturelle connaît une crise profonde depuis le début des années 2000, dans de nombreux pays du monde : constatant l’échec de la manière douce, les néolibéraux ont eu recours à des méthodes plus violentes. En France, cette violence se révèle en 2016, lorsque le pouvoir en place choisit d’imposer la loi travail à coups de matraque. La Macronie poursuit la même logique. Avec elle, nous entrons dans la phase terminale du néolibéralisme, une phase nécessairement violente. Je dis « terminale » au sens où on touche le fond, pas au sens où on en verrait déjà le bout : certaines phases terminales peuvent nous sembler interminables ! Mais ce qui est sûr, c’est que la résistance au néolibéralisme dépasse très largement les frontières de la France : l’opposition est mondiale, on l’a vu il y a quelques années avec la révolte des tickets de métro au Chili, par exemple.

  • #Bien-être : « Tant qu’on utilisera le #yoga pour être en forme au #travail, on aura un problème »

    Loin de nous apporter le bonheur promis, la sphère bien-être perpétue un système nuisible qui ne peut que nous rendre malheureux. Interview de #Camille_Teste.

    Huiles essentielles, massages et salutations au soleil promettent de nous changer de l’intérieur, et le monde avec. À tort ? C’est le sujet de l’essai Politiser le bien-être (https://boutique.binge.audio/products/politiser-le-bien-etre-camille-teste) publié en avril dernier chez Binge Audio Editions. Selon l’ex-journaliste Camille Teste, non seulement nos petits gestes bien-être ne guériront pas les maux de nos sociétés occidentales, mais ils pourraient même les empirer. Rassurez-vous, Camille Teste, aujourd’hui professeur de yoga, ne propose pas de bannir les sophrologues et de brûler nos matelas. Elle nous invite en revanche à prendre conscience du rôle que jouent les pratiques de bien-être, celui de lubrifiant d’un système capitaliste. Interview.

    Le bien-être est la quête individuelle du moment. C’est aussi un #business : pouvez-vous préciser les contours de ce #marché ?

    Camille Treste : La sphère bien-être recouvre un marché très vaste qualifiant toutes les pratiques dont l’objectif est d’atteindre un équilibre dit « intégral », c’est-à-dire psychologique, physique, émotionnel, spirituel et social, au sens relationnel du terme. Cela inclut des pratiques esthétiques, psychocorporelles (yoga, muscu...), paramédicales (sophrologie, hypnose...) et spirituelles. En plein boom depuis les années 90, la sphère bien-être s’est démultipliée en ligne dans les années 2010. Cela débute sur YouTube avec des praticiens et coachs sportifs avant de s’orienter vers le développement personnel, notamment sur Instagram. Rappelons que le milieu est riche en complications, entre dérives sectaires et arnaques financières : par exemple, sous couvert d’élévation spirituelle, certains coachs autoproclamés vendent très cher leurs services pour se former... au #coaching. Un phénomène qui s’accélère depuis la pandémie et s’inscrit dans une dynamique de vente pyramidale ou système de Ponzi.

    Pourquoi la sphère bien-être se tourne-t-elle autant vers les cultures ancestrales ?

    C. T : Effectivement, les thérapies alternatives et les #néospiritualités ont volontiers tendance à picorer dans des pratiques culturelles asiatiques ou latines, comme l’Ayurveda née en Inde ou la cérémonie du cacao, originaire d’Amérique centrale. Ce phénomène relève aussi bien d’un intérêt authentique que d’une #stratégie_marketing. Le problème, c’est que pour notre usage, nous commercialisons et transformons des pratiques empruntées à des pays dominés, colonisés ou anciennement colonisés avant de le leur rendre, souvent diluées, galvaudées et abîmées, ce qu’on peut qualifier d’#appropriation_culturelle. C’est le cas par exemple des cérémonies ayahuasca pratiquées en Amazonie, durant lesquelles la concoction hallucinogène est originellement consommée par les chamanes, et non par les participants. Pourquoi cette propension à se servir chez les autres ? Notre culture occidentale qui a érigé la #rationalité en valeur suprême voit d’un mauvais œil le pas de côté spirituel. Se dissimuler derrière les pratiques de peuples extérieurs à l’Occident procure un #alibi, une sorte de laissez-passer un peu raciste qui autorise à profiter des bienfaits de coutumes que l’on ne s’explique pas et de traditions que l’on ne comprend pas vraiment. Il ne s’agit pas de dire que les #pratiques_spirituelles ne sont pas désirables, au contraire. Mais plutôt que de nous tourner vers celles d’autres peuples, peut-être pourrions-nous inventer les nôtres ou renouer avec celles auxquelles nous avons renoncé avec la modernité, comme le #néodruidisme. Le tout évidemment, sans renoncer à la #médecine_moderne, à la #science, à la rationalité, et sans tomber dans un #traditionalisme_réactionnaire.

    Vous affirmez que la sphère bien-être est « la meilleure amie du #néolibéralisme. » Où est la connivence ?

    C. T : La #culture_néolibérale précède bien sûr l’essor de la sphère bien-être. Théorisée au début du 20ème siècle, elle s’insère réellement dans nos vies dans les années 80 avec l’élection de Reagan-Thatcher. Avant cette décennie, le capitalisme laissait de côté nos relations personnelles, l’amour, le corps : cela change avec le néolibéralisme, qui appréhende tout ce qui relève de l’#intime comme un marché potentiel. Le capitalisme pénètre alors chaque pore de notre peau et tous les volets de notre existence. En parallèle, et à partir des années 90, le marché du bien-être explose, et l’économiste américain Paul Zane Pilzer prédit à raison qu’au 21ème siècle le marché brassera des milliards. Cela a été rendu possible par la mécanique du néolibéralisme qui pose les individus en tant que petites entreprises, responsables de leur croissance et de leur développement, et non plus en tant que personnes qui s’organisent ensemble pour faire société et répondre collectivement à leurs problèmes. Peu à peu, le néolibéralisme impose à grande échelle cette culture qui nous rend intégralement responsable de notre #bonheur et de notre #malheur, et à laquelle la sphère bien-être répond en nous gavant de yoga et de cristaux. Le problème, c’est que cela nous détourne de la véritable cause de nos problèmes, pourtant clairement identifiés : changement climatique, paupérisation, système productiviste, réformes tournées vers la santé du marché et non vers la nôtre. Finalement, la quête du bien-être, c’est le petit #mensonge que l’on se raconte tous les jours, mensonge qui consiste à se dire que cristaux et autres cérémonies du cacao permettent de colmater les brèches. En plus d’être complètement faux, cela démantèle toujours plus les #structures_collectives tout en continuant d’enrichir l’une des vaches à lait les plus grasses du capitalisme.

    Il semble que le #collectif attire moins que tout ce qui relève l’intime. Est-ce un problème d’esthétique ?

    C. T : La #culture_individualise née avec les Lumières promeut l’égalité et la liberté, suivie au 19ème et 20ème siècles par un effet pervers. L’#hyper-individualisme nous fait alors regarder le collectif avec de plus en plus d’ironie et rend les engagements – notamment ceux au sein des syndicats – un peu ringards. En parallèle, notre culture valorise énormément l’#esthétique, ce qui a rendu les salles de yoga au design soignées et les néospiritualités très attirantes. Récemment, avec le mouvement retraite et l’émergence de militants telle #Mathilde_Caillard, dite « #MC_danse_pour_le_climat » – qui utilise la danse en manif comme un outil de communication politique –, on a réussi à présenter l’#engagement et l’#organisation_collective comme quelque chose de cool. La poétesse et réalisatrice afro-américaine #Toni_Cade_Bambara dit qu’il faut rendre la résistance irrésistible, l’auteur #Alain_Damasio parle de battre le capitalisme sur le terrain du #désir. On peut le déplorer, mais la bataille culturelle se jouera aussi sur le terrain de l’esthétique.

    Vous écrivez : « La logique néolibérale n’a pas seulement détourné une dynamique contestataire et antisystème, elle en a fait un argument de vente. » La quête spirituelle finit donc comme le rock : rattrapée par le capitalisme ?

    C. T : La quête de « la meilleure version de soi-même » branchée sport et smoothie en 2010 est revue aujourd’hui à la sauce New Age. La promesse est de « nous faire sortir de la caverne » pour nous transformer en sur-personne libérée de la superficialité, de l’ego et du marasme ambiant. Il s’agit aussi d’un argument marketing extrêmement bien rodé pour vendre des séminaires à 3 333 euros ou vendre des fringues censées « favoriser l’#éveil_spirituel » comme le fait #Jaden_Smith avec sa marque #MSFTSrep. Mais ne nous trompons pas, cette rhétorique antisystème est très individualiste et laisse totalement de côté la #critique_sociale : le #New_Age ne propose jamais de solutions concrètes au fait que les plus faibles sont oppressés au bénéfice de quelques dominants, il ne parle pas de #lutte_des_classes. Les cristaux ne changent pas le fait qu’il y a d’un côté des possédants, de l’autre des personnes qui vendent leur force de travail pour pas grand-chose. Au contraire, il tend à faire du contournement spirituel, à savoir expliquer des problèmes très politiques – la pauvreté, le sexisme ou le racisme par exemple – par des causes vagues. Vous êtes victime de racisme ? Vibrez à des fréquences plus hautes. Votre patron vous exploite ? Avez-vous essayé le reiki ?

    Le bien-être est-il aussi l’apanage d’une classe sociale ?

    C. T : Prendre soin de soi est un #luxe : il faut avoir le temps et l’argent, c’est aussi un moyen de se démarquer. Le monde du bien-être est d’ailleurs formaté pour convenir à un certain type de personne : blanche, mince, aisée et non handicapée. Cela est particulièrement visible dans le milieu du yoga : au-delà de la barrière financière, la majorité des professeurs sont blancs et proposent des pratiques surtout pensées pour des corps minces, valides, sans besoins particuliers.

    Pensez notre bien-être personnel sans oublier les intérêts du grand collectif, c’est possible ?

    C. T : Les espaces de bien-être sont à sortir des logiques capitalistes, pas à jeter à la poubelle car ils ont des atouts majeurs : ils font partie des rares espaces dédiés à la #douceur, au #soin, à la prise en compte de nos #émotions, de notre corps, de notre vulnérabilité. Il s’agit tout d’abord de les transformer pour ne plus en faire un bien de consommation réservé à quelques-uns, mais un #bien_commun. C’est ce que fait le masseur #Yann_Croizé qui dans son centre masse prioritairement des corps LGBTQI+, mais aussi âgés, poilus, handicapés, souvent exclus de ces espaces, ou la professeure de yoga #Anaïs_Varnier qui adapte systématiquement ses cours aux différences corporelles : s’il manque une main à quelqu’un, aucune posture ne demandera d’en avoir deux durant son cours. Je recommande également de penser à l’impact de nos discours : a-t-on vraiment besoin, par exemple, de parler de féminin et de masculin sacré, comme le font de nombreux praticiens, ce qui, en plus d’essentialiser les qualités masculines et féminines, est très excluant pour les personnes queers, notamment trans, non-binaires ou intersexes. Il faut ensuite s’interroger sur les raisons qui nous poussent à adopter ces pratiques. Tant que l’on utilisera le yoga pour être en forme au travail et enrichir des actionnaires, ou le fitness pour renflouer son capital beauté dans un système qui donne plus de privilèges aux gens « beaux », on aura un problème. On peut en revanche utiliser le #yoga ou la #méditation pour réapprendre à ralentir et nous désintoxiquer d’un système qui nous veut toujours plus rapides, efficaces et productifs. On peut utiliser des #pratiques_corporelles comme la danse ou le mouvement pour tirer #plaisir de notre corps dans un système qui nous coupe de ce plaisir en nous laissant croire que l’exercice physique n’est qu’un moyen d’être plus beau ou plus dominant (une idée particulièrement répandue à l’extrême-droite où le muscle et la santé du corps servent à affirmer sa domination sur les autres). Cultiver le plaisir dans nos corps, dans ce contexte, est hautement subversif et politique... De même, nous pourrions utiliser les pratiques de bien-être comme des façons d’accueillir et de célébrer nos vulnérabilités, nos peines, nos hontes et nos « imperfections » dans une culture qui aspire à gommer nos failles et nos défauts pour nous transformer en robots invulnérables.

    https://www.ladn.eu/nouveaux-usages/bien-etre-tant-quon-utilisera-le-yoga-pour-etre-en-forme-au-travail-on-aura-un-
    #responsabilité

    voir aussi :
    https://seenthis.net/messages/817228

  • Où va la France ?

    La France est bel et bien en train de rejoindre le camp des démocraties « illibérales » juge Jean-François Bayart, professeur à l’IHEID, pour qui #Emmanuel_Macron vit dans une #réalité_parallèle et joue avec le feu.

    Où va la France ? se demande la Suisse. La mauvaise réponse serait de s’arrêter à la raillerie culturaliste des Gaulois éternels mécontents. La #crise est politique. Emmanuel Macron se réclame de l’ « extrême centre » qu’incarnèrent successivement, dans l’Histoire, le Directoire, le Premier et le Second Empire, et différents courants technocratiques saint-simoniens. Il est le dernier avatar en date de ce que l’historien Pierre Serna nomme le « poison français » : la propension au réformisme étatique et anti-démocratique par la voie de l’exercice caméral et centralisé du pouvoir.

    Le conflit des retraites est le symptôme de l’épuisement de ce gouvernement de l’extrême centre. Depuis trente ans, les avertissements n’ont pas manqué, que les majorités successives ont balayés d’un revers de main en criant aux corporatismes, à la paresse, à l’infantilisme du peuple. Administrée de manière autoritaire et souvent grotesque, la pandémie de Covid-19 a servi de crash test auquel n’ont pas résisté les services publics dont s’enorgueillissait le pays et qui lui fournissaient, au-delà de leurs prestations, une part de ses repères.

    Emmanuel Macron, tout à son style « jupitérien », aggrave l’aporie dans laquelle est tombée la France. Il n’a jamais rien eu de « nouveau », et sa posture d’homme « providentiel » est une figure éculée du répertoire bonapartiste. Il n’imagine pas autre chose que le modèle néolibéral dont il est le pur produit, quitte à le combiner avec une conception ringarde du roman national, quelque part entre le culte de Jeanne d’Arc et la fantaisie réactionnaire du Puy-du-Fou. Son exercice du pouvoir est celui d’un enfant immature, narcissique, arrogant, sourd à autrui, plutôt incompétent, notamment sur le plan diplomatique, dont les caprices ont force de loi au mépris de la Loi ou des réalités internationales.

    Ce pourrait être drôle si ce n’était pas dangereux. L’interdiction de l’ « usage de dispositifs sonores portatifs » pour éviter les casserolades des opposants, le bouclage policier des lieux où se rend le chef de l’Etat, le lancement de campagnes de rectification idéologique contre le « wokisme », la « théorie du genre », l’ « islamo-gauchisme », l’ « écoterrorisme » ou l’« ultra-gauche » sont autant de petits indices, parmi beaucoup d’autres, qui ne trompent pas le spécialiste des régimes autoritaires que je suis. La France est bel et bien en train de rejoindre le camp des démocraties « illibérales ».
    Un arsenal répressif à disposition des pouvoirs suivants

    D’aucuns crieront à l’exagération polémique. Je leur demande d’y regarder à deux fois en ayant à l’esprit, d’une part, l’érosion des libertés publiques, au nom de la lutte contre le terrorisme et l’immigration, depuis au moins trois décennies, d’autre part, les dangers que revêtent de ce point de vue les innovations technologiques en matière de contrôle politique et l’imminence de l’arrivée au pouvoir du Rassemblement national auquel les gouvernements précédents auront fourbi un arsenal répressif rendant superflues de nouvelles lois liberticides.

    Il n’est pas question, ici, de « bonnes » ou de « mauvaises » intentions de la part du chef de l’Etat, mais d’une logique de situation à laquelle il se prête et qu’il favorise sans nécessairement la comprendre. Macron n’est ni Poutine ni Modi. Mais il prépare l’avènement de leur clone hexagonal. Au mieux sa politique est celle de Viktor Orban : appliquer le programme de l’extrême droite pour éviter son accession au pouvoir.

    Sur fond d’évidement des partis de gouvernement, un « flibustier » – pour reprendre le qualificatif de Marx à propos du futur Napoléon III – s’est emparé du butin électoral à la faveur de la sortie de route de Nicolas Sarkozy, François Hollande, Alain Juppé, François Fillon, Manuel Valls. Il a cru « astucieux », pour continuer à citer Marx, de détruire « en même temps » la gauche et la droite pour s’installer dans le confort d’un face-à-face avec Marine Le Pen. Mais Emmanuel Macron n’a été élu et réélu que grâce au concours des voix de la gauche, soucieuse de conjurer la victoire du Rassemblement national. Son programme, libéral et pro-européen, n’a jamais correspondu aux préférences idéologiques que du quart du corps électoral, hormis même la part croissante des non-inscrits et des abstentionnistes qui sape la légitimité des institutions.
    Un président aveugle et méprisant

    Nonobstant cette évidence, Emmanuel Macron, ignorant de par son éducation et son itinéraire professionnel les réalités du pays profond, primo-élu à la magistrature suprême sans jamais avoir exercé le moindre mandat local ou national, a entendu faire prévaloir la combinaison schmittienne d’un « Etat fort » et d’une « économie saine » en promulguant ses réformes néolibérales par voie d’ordonnances, en court-circuitant les corps intermédiaires et ce qu’il nomme l’« Etat profond » de la fonction publique, en s’en remettant à des cabinets privés de conseil ou à des conseils a-constitutionnels tels que le Conseil de défense, en réduisant la France au statut de « start-up nation » et en la gérant comme un patron méprisant ses employés, « Gaulois réfractaires ».

    Une chroniquei : Les casseroles de Macron, un totem de plus dans la cocotte-minute

    Le résultat ne se fit pas attendre. Lui qui voulait apaiser la France provoqua le plus grave mouvement social depuis Mai 68, celui des Gilets jaunes dont le spectre continue de hanter la Macronie. La main sur le cœur, Emmanuel Macron assura, au début de la pandémie de Covid-19, avoir compris que tout ne pouvait être remis aux lois du marché. A plusieurs reprises, il promit avoir changé pour désamorcer l’indignation que provoquait sa morgue. De nouvelles petites phrases assassines prouvèrent aussitôt qu’il en était incapable. Il maintint son cap néolibéral et fit alliance avec Nicolas Sarkozy en 2022 pour imposer une réforme financière de la retraite en dépit de l’opposition persistante de l’opinion et de l’ensemble des forces syndicales, non sans faire fi de leurs contre-propositions.

    Face au nouveau mouvement social massif qui s’est ensuivi, Emmanuel Macron s’est enfermé dans le déni et le sarcasme. Il argue de la légitimité démocratique en répétant que la réforme figurait dans son programme et qu’elle a été adoptée selon une voie institutionnelle validée par le Conseil constitutionnel.
    Une réalité parallèle

    Sauf que : 1) Emmanuel Macron n’a été réélu que grâce aux voix de la gauche, hostile au report de l’âge de la retraite ; 2) le peuple ne lui a pas donné de majorité parlementaire lors des législatives qui ont suivi le scrutin présidentiel ; 3) le projet portait sur les « principes fondamentaux de la Sécurité sociale », lesquels relèvent de la loi ordinaire, et non d’une loi de « financement de la Sécurité sociale » (article 34 de la Constitution), cavalier législatif qui a rendu possible le recours à l’article 49.3 pour imposer le texte ; 4) le gouvernement s’est résigné à cette procédure parce qu’il ne disposait pas de majorité positive, mais de l’absence de majorité pour le renverser au terme d’une motion de censure ; 5) le Conseil constitutionnel est composé de personnalités politiques et de hauts fonctionnaires, non de juristes, et se préoccupe moins du respect de l’Etat de droit que de la stabilité du système comme l’avait déjà démontré son approbation des comptes frauduleux de la campagne électorale de Jacques Chirac, en 1995 ; 6) le détournement de la procédure parlementaire a suscité la désapprobation de nombre de constitutionnalistes et s’est accompagné du refus de toute négociation sociale.

    Comme en 2018, Emmanuel Macron répond à la colère populaire par la violence policière. Atteintes à la liberté constitutionnelle de manifester, utilisation de techniques conflictuelles de maintien de l’ordre, usage d’un armement de catégorie militaire qui cause des blessures irréversibles telles que des éborgnages ou des mutilations ont entraîné la condamnation de la France par les organisations de défense des droits de l’homme, le Conseil de l’Europe, la Cour européenne de justice, les Nations unies.

    Face à ces accusations, Emmanuel Macron s’enfonce dans une réalité parallèle et radicalise son discours politique. A peine réélu grâce aux voix de la gauche, dont celles de La France insoumise, il place celle-ci hors de l’ « arc républicain » dont il s’arroge le monopole de la délimitation. Il voit la main de l’ « ultragauche » dans la contestation de sa réforme. Il justifie les violences policières par la nécessité de lutter contre celles de certains manifestants.

    Sauf que, à nouveau : 1) le refus, récurrent depuis l’apport des suffrages de la gauche à Jacques Chirac en 2002 et le contournement parlementaire du non au référendum de 2005, de prendre en considération le vote des électeurs quand celui-ci déplaît ou provient d’une autre famille politique que la sienne discrédite la démocratie représentative, nourrit un abstentionnisme délétère et pousse à l’action directe pour faire valoir ses vues, non sans succès pour ce qui fut des Gilets jaunes et des jeunes émeutiers nationalistes corses auxquels il fut accordé ce qui avait été refusé aux syndicats et aux élus ; 2) le non-respect des décisions de justice par l’Etat lorsque des intérêts agro-industriels sont en jeu amène les écologistes à occuper les sites des projets litigieux, au risque d’affrontements ; 3) la stigmatisation d’une ultragauche dont l’importance reste à démontrer va de pair avec le silence du gouvernement à propos des voies de fait de l’ultra-droite identitariste et des agriculteurs productivistes qui multiplient les agressions contre les écologistes.
    « Ce n’est pas être un black bloc que de dénoncer les excès structurels de la police »

    Ce n’est pas être un « amish » et vouloir retourner « à la bougie » que de s’interroger sur la 5G ou sur l’inconsistance du gouvernement quand il défend à grand renfort de grenades les méga-bassines alors que se tarissent les nappes phréatiques du pays. Ce n’est pas être un black bloc que de dénoncer les excès structurels de la police. Ce n’est pas être un gauchiste que de diagnostiquer la surexploitation croissante des travailleurs au fil de la précarisation des emplois et au nom de logiques financières, de repérer le siphonnage du bien public au profit d’intérêts privés, ou de déplorer le « pognon de dingue » distribué aux entreprises et aux contribuables les plus riches. Point besoin non plus d’être grand clerc pour comprendre que la Macronie n’aime pas les pauvres. Elle n’a plus d’autre réponse que la criminalisation des protestations. Elle souhaite maintenant dissoudre la nébuleuse des Soulèvements de la terre que parrainent l’anthropologue Philippe Descola, le philosophe Baptiste Morizot, le romancier Alain Damasio ! Quand Gérald Darmanin entend le mot culture il sort son LBD.

    Dans cette fuite en avant, un pas décisif a été franchi lorsque le gouvernement s’en est pris à la Ligue des droits de l’homme. Ce faisant, la Macronie s’est de son propre chef placée en dehors de l’ « arc républicain ». Cette association, née, faut-il le rappeler, de l’affaire Dreyfus, est indissociable de l’idée républicaine. Seul le régime de Pétain avait osé l’attaquer. Sur la planète, ce sont bien les Poutine et les Orban, les Erdogan et les Modi, les Kaïs Saïed ou les Xi Jinping qui tiennent de tels propos. Oui, la France bascule.

    https://www.letemps.ch/opinions/va-france

    #France #Macron #macronisme #crise_politique #extrême_centre #poison_français #néolibéralisme #casserolades #autoritarisme #illibéralisme #répression #libertés_publiques #réformes #réformes_néolibérales #Etat_profond #fonction_publique #Conseil_de_défense #Gilets_jaunes #déni #sarcasme #violences_policières #réalité_parallèle #arc_républicain

    via @karine4, aussi signalé par @monolecte
    https://seenthis.net/messages/1002152

  • États-Unis : dans un McDonald’s, deux enfants âgés de 10 ans travaillaient sans être payés Julien Henninot - Le figaro

    Le département américain du Travail a découvert, par ailleurs, que plus de 305 jeunes ont été employés dans des restaurants de franchisés dans plusieurs États.

    C’est une découverte choquante, faite par l’inspection du travail américaine. Dans un communiqué publié par le US Department of labor cette semaine, l’administration explique avoir découvert « deux travailleurs de 10 ans dans un restaurant McDonald’s de Louisville » , dans le Kentucky, à la suite d’une enquête chez trois franchisés de l’État.

    Les deux enfants étaient employés, sans être payés, « parfois jusqu’à 2h du matin », à de multiples postes, dont la préparation et la distribution des commandes ou le nettoyage du restaurant, précise aussi le document. En outre, « l’un des deux enfants était autorisé à faire fonctionner une friteuse, une tâche interdite aux travailleurs de moins de 16 ans ».


    La présence de ces deux mineurs n’était pas la seule violation relevée par l’administration durant cette enquête chez les franchisés gérant 62 restaurants McDonald’s dans plusieurs États. 24 mineurs de moins de 16 ans ont travaillé « plus que les heures légalement autorisées », chez l’un des franchisés disposant de dix restaurants McDonald’s, et, chez un autre, 242 mineurs de 14 à 16 ans ont pu travailler « plus que les heures autorisées », par exemple. De même, chez le troisième, des enfants ont pu travailler « pendant les heures d’école », une violation de la régulation.

    212.754 dollars d’amende
    « Ces rapports sont inacceptables, profondément troublants et vont à l’encontre des attentes élevées que nous avons pour l’ensemble de la marque McDonald’s », a réagi la patronne des ressources humaines et vice-présidente chez McDonald’s, Tiffanie Boyd, sur CNN. De son côté, l’un des franchisés a indiqué au média américain que les deux travailleurs de 10 ans étaient les enfants d’un employé qui venaient voir leur parent sur son lieu de travail, sans avoir obtenu le feu vert de la direction.

    Au total, les trois franchisés ont permis à 305 mineurs de travailler plus que le nombre d’heures autorisés, ou d’effectuer des tâches interdites aux jeunes travailleurs, résume le communiqué. Les employeurs ont par ailleurs écopé d’amendes de 212.754 dollars pour violation des lois sur le travail des enfants.

    Aux États-Unis, les adolescents peuvent travailler dès 14 ans, bien que leur charge soit encadrée par la loi. Les autorités fédérales tentent de serrer la vis face aux abus : « Nous constatons une augmentation des violations fédérales du travail des enfants, notamment en permettant aux mineurs d’utiliser des équipements ou de gérer des types de travail qui les mettent en danger ou les emploient pendant plus d’heures ou plus tard dans la journée que ne le permet la loi », s’indigne, dans le communiqué, Karen Garnett-Civils, en charge de ces problématiques à Louisville.

    #enfants #enfance #travail #exploitation #capitalisme #néolibéralisme #pauvreté #économie #macdo #mcdonald's #malbouffe #travail_des_enfants #exploitation_humaine #enfance_volée

    Source : https://www.lefigaro.fr/conso/etats-unis-dans-un-mcdonald-s-deux-enfants-ages-de-10-ans-travaillaient-san

  • Royaume-Uni : plus d’un million de colis alimentaires distribués aux enfants en un an, du jamais vu Le figaro
    https://www.lefigaro.fr/flash-eco/royaume-uni-plus-d-un-million-de-colis-alimentaires-distribues-aux-enfants-

    Le recours aux banques alimentaires a atteint des sommets l’an dernier au Royaume-Uni, qui traverse une profonde crise du coût de la vie, avec pour la première fois plus d’un million de colis distribués à des enfants, selon une association caritative mercredi 26 avril. Près de trois millions de colis alimentaires d’urgence ont été distribués entre avril 2022 et mars 2023 par l’association caritative Trussell Trust, qui gère un vaste réseau de banques alimentaires dans le pays. Il s’agit du plus grand nombre de colis jamais distribués en une année par l’association.

    Plus d’1,1 million de ces colis d’urgence ont été distribués à des enfants, soit une hausse de 36% sur un an, souligne-t-elle. « Ces nouveaux chiffres sont extrêmement inquiétants et montrent qu’un nombre croissant de personnes n’ont d’autre issue que de se tourner vers des organisations caritatives (...) et ce n’est pas juste », a réagi Emma Revie, directrice générale de Trussell Trust, citée dans un communiqué.

    « Les aides sociales ne reflètent pas les coûts essentiels »
    Cette dernière juge « inadapté » le système d’aides sociales conçu pour soutenir les plus modestes. « Les aides sociales ne reflètent pas les coûts essentiels (d’un foyer) et en conséquence les gens sont poussés plus profondément encore dans la misère », insiste-t-elle.

    Selon l’association, plus de 760.000 personnes ont eu recours à une banque alimentaire pour la première fois entre avril 2022 et mars 2023, preuve selon elle de l’ampleur de la crise que subissent les ménages britanniques confrontés à une inflation supérieure à 10% depuis des mois. Toutes les régions du Royaume-Uni sont concernées, avec une hausse des colis distribués d’au moins 28% dans chaque région, et qui a atteint 54% dans le Nord-Est plus déshérité.

    « Une augmentation sans précédent »
    « Nous connaissons une augmentation sans précédent du nombre de personnes venant dans les banques alimentaires, en particulier des gens avec un emploi et dont le revenu ne permet pas de suivre la hausse du coût de la vie », constate ainsi Brian Thomas, responsable d’une banque alimentaire à South Tyneside dans le nord-est du pays, cité dans le communiqué.

    L’association appelle le gouvernement à « agir maintenant pour renforcer le système de sécurité sociale ». En plus des aides sociales habituelles, le gouvernement a débloqué des mesures exceptionnelles dans le contexte de crise, notamment pour cette année une aide de 900 livres (environ 1.000 euros) pour les ménages les plus modestes ou encore un paiement de 300 livres pour aider les retraités à payer leurs factures d’énergie.

    #enfants #angleterre #capitalisme #néolibéralisme #pauvreté #banques_alimentaires #crise

  • La salade des cravatés Jean-François Nadeau - Le Devoir

    Les pièces de viande sont désormais placées sous haute surveillance. Attention à qui partira sans demander son reste avec un morceau sanguinolent sous le bras : aux portiques de sécurité, l’alarme se mettra à hurler. Ces chiens de garde modernes, ces renifleurs de puces électroniques, sont de plus en plus nombreux à traquer les voleurs.

    Ce n’est pas là de la science-fiction. Plusieurs supermarchés, en Europe, tentent bel et bien de pallier, par des mesures de surveillance exacerbées, les vols à l’étalage du côté de la boucherie et de la charcuterie. D’Athènes à Londres, en passant par Paris et Berlin, les cas de vol de viande sont de plus en plus nombreux https://rmc.bfmtv.com/actualites/economie/conso/les-supermarches-confrontes-a-la-hausse-des-vols-on-met-des-antivols-sur- .

    . . . . .
    Au même moment, au sein d’une des portions les plus privilégiées de la planète, des gens en sont à se demander, dans l’entre-soi de leur vie chic projetée sur papier glacé, si la calandre de la Rolls-Royce, le yacht surdimensionné et la montre en or suffiront encore pour proclamer, à la face du monde, le sentiment exacerbé de leur supériorité.

    Désormais, l’industrie du luxe constitue le fonds de commerce de quelques-unes des plus grandes fortunes du monde. Tandis que le gros de la population se fait manger la laine sur le dos, des béni-oui-oui font l’éloge du mode de vie des ultrariches en vantant, entre autres choses, « l’élégance masculine ». L’homogénéité des apparences vestimentaires, créée par la société de consommation dans l’après-guerre, est une illusion égalitariste que ce retour du chic promet de clarifier.

    Contre quoi se battent ces gens qui revendiquent, sans rire, leur droit à l’élégance, comme si le fait de porter un mouchoir de poche constituait une résistance aux vraies dérives de notre temps ? Que valent leurs déclarations d’amour à la nation, eux qui s’emploient en tout temps à cautionner les iniquités qui la mine de l’intérieur ?

    L’important, pour eux, a toujours été de manifester coûte que coûte le sentiment de leur supériorité. Qu’importe pour ces gens-là que leur élégance se confonde historiquement avec les vieux habits du capital financier. Cette élégance d’un genre bien particulier, érigée en nouvelle norme par ceux qui font fortune des excès, constitue une autre tentative pour justifier l’inégalité économique par une domination symbolique.

    Depuis ses origines, le costume de l’homme d’affaires s’impose comme celui d’êtres qui ont les moyens de chômer. Ce n’est pas un vêtement pour s’user à l’atelier, mais pour commander aux autres de le faire. Pierre Falardeau, dans Le temps des bouffons https://www.ledevoir.com/culture/cinema/563253/le-temps-des-bouffons-le-film-de-liberte-totale-de-pierre-falardeau , parlait à raison d’un « beau ramassis d’insignifiants chromés, médaillés, cravatés, vulgaires et grossiers avec leurs costumes chics et leurs bijoux de luxe ».

    Les porte-voix de l’ultra-droite mondaine s’emploient, par tous les moyens, à avaliser les inégalités sociales dans les journaux, à la télévision, à la radio. Bien assis sur leur steak, ils nous rappellent, au nom de la grandeur d’une civilisation dont ils se croient les parangons, leur droit de faire bombance, entre amis, avec quelques têtes de veau. Devant les autres, ils s’emploient à jouer les bouchers, en tranchant la langue de ceux qui osent les contester.

    Parlant de gros jambons, celui que le commun des mortels mange au Canada est-il à la veille d’être mieux contrôlé ? En France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire des aliments a confirmé, l’été dernier, le lien entre le cancer et la consommation de nitrites dans les viandes transformées. Les sels de nitrite, les sels de nitrate ou encore les deux sont ajoutés à plusieurs viandes pour en améliorer la couleur, la texture et la saveur, de même que pour contrôler la croissance microbienne. En Europe, le taux permis, jugé désormais trop élevé, est de 150 mg par kilo de viande. L’État français demande au secteur de l’agroalimentaire de réduire de 20 à 25 % ces teneurs. Plusieurs instances recommandent une interdiction totale. Pendant ce temps, au Canada, l’usage permis de ces substances est de 200 mg/kg…https://inspection.canada.ca/controles-preventifs/produits-de-viande/nitrites/fra/1522949763138/1522949763434

    La consommation de viande à outrance constitue un trait affirmé du modèle de société néoconservateur. Nous sommes encouragés à en manger, bien que nous sachions qu’elle pose toutes sortes de problèmes, d’un bout à l’autre de la chaîne de l’alimentation. Cette consommation a conditionné des comportements troublants, tant chez ceux qui n’ont plus les moyens d’en manger et qui se retrouvent à en voler que chez ceux qui mordent la société de tous côtés, en jouant les grands fauves. Cela dresse, sans conteste, le portrait d’une société malade, condamnée à regarder même le prix de la salade grimper.

    J’ai regardé hier la première de Survivor Québec . Cette aventure en simili, télédiffusée à grand renfort de publicités, présente des gens d’ici à qui est enseigné, entre autres choses, l’art d’identifier, aux Philippines, des plantes comestibles. Très pratique pour apprendre à manger différemment ici-bas…

    Le divertissement, par définition, fait diversion. Peut-on s’empêcher de constater que celui-ci mime un modèle de société dont nous sommes déjà gavés ? Soyez à vous-même votre propre but ! Luttez les uns contre les autres ! Au diable la vie en commun ! Dans cette quête où règne le chacun pour soi, le gagnant est le dernier à survivre, au milieu d’une île en plastique, avec de l’argent qui lui sort par les oreilles. N’est-ce pas là une représentation du modèle de société dans lequel nous coulons ?

    Source : https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/787732/chronique-la-salade-des-cravates

    #bourgeoisie #luxe #entre-soi #viande #inflation #ultra_riches #néolibéralisme #ultra-droite #inégalités_sociales #médias #divertissement #canada #capitalisme

  • Arbeit macht unfrei
    https://www.telepolis.de/features/Arbeit-macht-unfrei-7546278.html?seite=all

    18.3.2023 von Dirk Farke - Die Verherrlichung „deutscher Arbeit“ im Naziregime. Über die Karriere eines Ideologems und seine Kontinuitäten in der Nachkriegszeit.

    Die Vorstellung, dass Deutsche besonders gut, hart, effizient, präzise, tüchtig und fleißig arbeiten – ihre Beziehung zur Arbeit gilt in der Welt als einzigartig – hat eine lange Tradition und hält sich bis heute.

    Besonders wirkmächtig war dieser Topos während des Naziregimes. Aber, so stellt Nikolas Lelle in seinem sozialphilosophischen Buch „Arbeit, Dienst und Führung. Der Nationalsozialismus und sein Erbe“ fest, Analyse und Kritik der NS-Arbeitsauffassung kamen in der Forschung bislang zu kurz und es sei erstaunlich, wie wenig sich die Auseinandersetzungen mit dem Naziregime „um dessen Verhältnis zu Arbeit drehen“.

    Man muss an dieser Stelle einschränkend hinzufügen, und für diese Feststellung reicht bereits ein Blick in das 31 Seiten umfassende Literaturverzeichnis, an einer kritischen, elementaren Analyse deutscher Arbeit in der NS-Zeit fehlte es bisher. Denn an verharmlosender, beschönigender und verherrlichender Literatur zu dieser Thematik hat es weder vor noch nach 1945 gemangelt.

    Aber in Bezug auf eine fundamentale, alle Aspekte deutscher Arbeit – einschließlich der Vernichtung durch Arbeit – in dieser Zeit betreffenden Kritik, hat der Autor eine eindrucksvolle, lehrreiche und richtungweisende Fleißarbeit vorgelegt.
    Das besondere Verhältnis

    Dieses besondere Verhältnis der Deutschen zu ihrer Arbeit beginnt sich „im langen 19. Jahrhundert“ (Eric Hobsbawm) zu entfalten, auch wenn, wie Lelle richtig anmerkt, bereits in Martin Luthers Schriften Vorläufer dieser Idee aufzufinden sind.

    In Literatur und Wissenschaft, in Kunst und Politik treten zunehmend Positionen auf, und der Autor exemplifiziert aus allen Bereichen prägnante Beispiele, die die Verherrlichung von „deutscher Arbeit“ schildern und als Gegenbild „den Juden“ entwerfen.

    Deutsche Arbeit wird als Pflichtgefühl definiert, das den Arbeitenden an die (Betriebs-)Gemeinschaft binde. Die Arbeit wird erledigt, nicht um des Verdienstes willen, sondern zum Wohl des Ganzen geleistet.

    Das Gegenteil sei die „jüdische Arbeit“, die allein für den eigenen Nutzen getan werde. Entscheidend sei nicht die Art der Tätigkeit, sondern wie sie ausgeführt werde. Der (deutsche) Kaufmann arbeitet ehrlich und gemeinnützig, der (jüdische) Händler jedoch suche immer nur seinen eigenen Vorteil.

    Und das Ideologem deutsche Arbeit, auch hierzu finden sich bei Lelle Beispiele, ist nicht auf den Antisemitismus beschränkt. Auch der „gute deutsche Kolonisator“ des Imperialismus arbeitete stets an der Erziehung zur Arbeit und kolonialisierte grundsätzlich nur gemeinnützig und nachhaltig.

    An diese Tradition konnten die nationalsozialistischen Frühschriften von Gottfried Feder, Anton Draxler und Dietrich Eckart nach dem Ersten Weltkrieg nahtlos anschließen und von ihren Texten spannt sich ein Netz zu Hitlers frühen Reden und Schriften.
    Die „erste Pflicht jedes Staatsbürgers“

    Lelle untersucht die Texte systematisch mit dem Ziel, die NS-Arbeitsauffassung zu bestimmen: „Die Macht des Leihkapitals müsse gebrochen werden“ und es gelte, sich von der „Zinsknechtschaft des Geldes zu befreien“, hinter dem Kapitalismus, der Sozialdemokratie und dem Kommunismus stünden die Juden, ihren „Mammonismus, die geheimnisvolle Herrschaft der großen internationalen Geldmächte“ gelte es zu bekämpfen, nicht den Kapitalismus insgesamt.

    Diese Schimären bilden die Grundlage von Hitlers 25-Punkte-Programm von 1920. Um es zu erreichen, ist es die „erste Pflicht jedes Staatsbürgers (…) geistig oder körperlich zu schaffen“, und zwar zum Nutzen aller.

    Das sich hieraus ergebende Konstrukt der Volksgemeinschaft bildet die ideologische Verbindung zwischen Antisemitismus und Arbeitsauffassung. Eingegrenzt durch den Begriff der Rasse, definiert sich der NS-Arbeitsbegriff: Arbeit ist Dienst an der Volksgemeinschaft.

    Aus dieser Definition ergibt sich zum einen, dass nicht allein die Erwerbsarbeit als Arbeit gilt, sondern jede Tätigkeit, die der Volksgemeinschaft nützt, also auch die Haushalts- und Reproduktionstätigkeiten, die ausschließlich den Frauen zugeordnet war.

    Selbst Arbeitslose wurden symbolisch zu Arbeitenden umgewertet, wenn sie zum Beispiel eine ehrenamtliche Tätigkeit ausübten. Zum anderen ergibt sich aus der Überhöhung der Arbeit als Dienst die Abwertung der Nicht-Arbeit. Sie gilt, dieser Logik zufolge, als schädlich. Die Verfolgung „Asozialer“ und „Arbeitsscheuer“ hat hier ihr ideologisches Fundament (vgl. dazu: „Noch immer nicht in der deutschen Erinnerungskultur angekommen“).
    Politische Ökonomie des Naziregimes

    Diese NS-Arbeitsauffassung schildert der Autor als Versuch, eine Antwort auf die Probleme moderner, industrieller Arbeit, auf die Entfremdung der Arbeit zu finden. Allem voran der Antisemitismus ermöglichte eine Kapitalismuskritik, ohne den Kapitalismus abzuschaffen.

    Nicht die Verhältnisse, die entfremdete Arbeit produzieren, sollten abgeschafft oder auch nur verändert werden, sondern die Art und Weise, wie sich Menschen in diesen aufeinander beziehen.

    Man präsentierte sich als Gegenbild sowohl der liberalen Arbeitsauffassung, organisiert in kapitalistischen Marktbeziehungen, als auch gegen einen sozialistischen Begriff, der auf eine demokratische und kollektive Organisation zielte. Arbeit wurde, so zitiert Lelle an dieser Stelle, zu Recht Franz Neumann (1900 – 1954) nicht mehr als Ware verstanden, sondern als Ehre. In der Propaganda wähnte man sich auf einem dritten Weg.

    Es gehörte zur politischen Ökonomie des „dritten Reiches“ eine Verbindung zur Arbeiterklasse herzustellen, die Arbeiter sozial in das Regime zu integrieren, um sich deren Legitimität langfristig zu sichern.

    Die Einsicht, dass faschistischer Kapitalismus nicht auf die „Passivierung des Proletariats“ setzt, sondern auf dessen „Aktivierung“ findet sich bereits bei Walter Benjamin (1892-1940), bei Herbert Marcuse (1898-1978): „Die totale Aktivierung und Politisierung entreißt breite Schichten ihrer hemmenden Neutralität (...)“ und Max Horkheimer (1895-1973): „Die Aktivierung der Massen ist Aufgabe des faschistischen Apparats“.
    Neue Formen der Menschenführung

    Damit die Arbeiter auch wollen, was sie sollen, experimentierte man in ausgewählten Betrieben mit neuen Formen der Menschenführung:

    Bekanntestes Beispiel sind die Kölner Klöckner-Humbold-Deutz-Werke (KHD). Hier wurden Mitte der 1930er-Jahre Formen des Personalmanagements eingeführt, die auf die Eigenverantwortung der Arbeiter setzten. Ziel war es, den Arbeiter zum Mitarbeiter zu machen. Der Betriebsdirektor verlieh einigen besonders effektiven Arbeitern den Titel „Selbstkontrolleur“, erkennbar an dem Schriftzug „Ich prüfe selbst“.

    Das bedeutete, dass sie, ohne eine materielle Zusatzvergütung dafür zu erhalten, ihre Produkte selbst auf etwaige Mängel überprüfen und gegebenenfalls reklamieren konnten. Auch wurde einigen ausgezeichneten Facharbeitern der Titel „Selbstkalkulator“ verliehen. Sie durften ihre Akkorde selbst festsetzen und somit ihr Gehalt selbst bestimmen.

    Die NS-Presse feierte die neue Personalführung als Realisierung der eigenen Ideologie und in der SS-Zeitung Das Schwarze Korps war zu lesen: „Hier ist der Nationalsozialismus zur Tat geworden.“

    Die NS-Herrschaftsform strafte also nicht nur, sie aktivierte auch und brachte eine bestimmte Subjektform des deutschen Arbeiters hervor, das der Autor das „folgende Selbst“ nennt. Die „klassenlose NS-Klassengesellschaft“ (Theodor W. Adorno 1903 – 1969) machte den Arbeiter zum Mitarbeiter.

    Das folgende Selbst ist der Arbeitertypus des NS-Kriegsfordismus und an diese Gesellschaftsordnung gebunden. Im kapitalistischen Normalvollzug der Nachkriegszeit konnte an diese Tendenzen angeschlossen werden, aber der Wegfall des Führers musste kompensiert werden.

    Statt Führer und Gefolgschaft hieß es ab jetzt Vorgesetzter und Mitarbeiter. Erforderlich wurde eine modifizierte Subjektform des deutschen Arbeiters, die Lelle das „führende Selbst“ nennt.
    Kontinuitäten in der Nachkriegszeit

    Die Nachkriegsgeschichte ist in der Justiz, der Verwaltung, der Politik und den Ministerien, das ist bekannt und an Literatur hierzu mangelt es nicht, geprägt durch personelle Kontinuitäten.

    In den 1950er-Jahren lag beispielsweise der Anteil der führenden Mitarbeiter des Arbeitsministeriums mit NSDAP-Parteibuch im Schnitt bei 60 Prozent.

    Lelle geht es in seiner Arbeit auch nicht um personelle, sondern um ideologische Kontinuitäten: Um das Fortbestehen der deutschen Arbeitsauffassung, die jedoch, zumindest oberflächlich und nach außen hin, vom Antisemitismus, Antiziganismus, Rassismus und Sozialchauvinismus bereinigt werden musste.

    Ganz ohne personelle Kontinuität geht allerdings auch das nicht. Den bruchlosen Sprung vom faschistischen Chefideologen zum Chefausbilder im Dienst des Kapitals gelang unter anderem: Reinhard Höhn. Der 1904 geborene stramme Antisemit und Jurist baute Heidrichs Sicherheitsdienst (SD) mit auf, dessen Ziel es war, „Volksfeinde“ aufzuspüren, um die Verhältnisse zu stabilisieren.

    Von Himmler zum SS-Oberführer ernannt, lieferte er Argumente für eine europaweite Vertreibungs- und Vernichtungspolitik. 1953 wurde er Geschäftsführer der Deutschen Volkswirtschaftlichen Gesellschaft und baute die Bad Harzburger Gesellschaft für Führungskräfte auf. Deren Akademie war bald die erste Adresse in der BRD für Management-Training und unternehmerische Führungsmodelle.

    Nicht zuletzt wegen der umfangreichen Unterstützung alter SS Kameraden, die sich jetzt bei Höhn als Führungskräfte in Unternehmen ausbilden ließen.
    Schulungen mit prominenten Kunden

    Zu den Kunden zählten zum Beispiel AEG-Telefunken, Aldi Nord, Bayer, BMW, C&A Brenninkmeyer, Esso, Ford, Hoechst, Karstadt, Kaufhof, Krupp, Mannesmann, Opel, Thyssen, das Versandhaus von Beate Uhse, VW und viele mehr. Auch der Gründer der Drogeriemarktkette dm, erfahren wir von Lelle, wurde von seinem Vater zur Schulung nach Harzburg geschickt.

    Die alte Logik vom Führer und Gefolgschaft hat sich angepasst und modernisiert, lebt aber in „entnazifizierten“ Formen fort. Nach der Befreiung hieß es nicht mehr „Führer befiel – wir folgen“, sondern „Führer befiel – wir managen“, wie die Zeitschrift Konkret titelte.

    Anfang der 1970er endete der staatlich gelenkte Kapitalismus und oktroyiert wurde die bis heute andauernde neoliberale Variante. Nicht allein, weil diese von Beginn an wegen ihres politisch-ökonomischen Autoritarismus kritisiert wurde, sondern vor allem auch wegen der ideologischen Nähe zur politischen Ökonomie des NS – zum Beispiel erfolgte damals wie heute der Ausschluss aus der (Volks-)Gemeinschaft mit und durch Arbeit – hätte man sich hier eine etwas ausführlichere Darlegung gewünscht.

    Lelle belässt es bei der Feststellung: Das „führende Selbst“ hat ausgedient und wurde durch das (unternehmerische) folgende Selbst ersetzt, das für sich allein steht. Die Aktivierung der Selbststeuerungspotentiale liegt in der Selbstverantwortung, Ziel ist, sich selbst möglichst gut zu verkaufen und Gewinn zu machen.
    Das kapitalistische Leistungsprinzip

    Kritisiert wird noch in zwei Sätzen die neoliberal transformierte Regierungs-SPD und Vizekanzler Franz Münteferings verdrehtes und sozialdemokratisiertes Paulus-Postulat: „Wer arbeitet, soll auch essen“, eine wiedererstarkte neue antisemitische Rechte samt Unterstellungen von Thilo Sarrazin bis Björn Höcke, aber das war es dann leider auch.

    Bis heute ist die berufliche Karriere das Ideal der bürgerlichen Leistungsgesellschaft und des kapitalistischen Leistungsprinzips. Rassistisch aufgewertet und radikal zu Ende gedacht, impliziert es genau die Devise, die unter anderem über dem Eingangstor vom KZ Buchenwald zu lesen war: „Jedem das Seine.“

    Lelle resümiert ganz zu Recht, dass einem das Nachdenken über den Faschismus zwangsläufig immer wieder zurückwirft auf den Kapitalismus. Prägnant formuliert bereits am Vorabend des Zweiten Weltkrieges von Max Horkheimer:

    „Wer aber vom Kapitalismus nicht reden will, soll vom Faschismus schweigen.“

    Die Forderung nach einer radikalen Veränderung des Arbeitsbegriffes, auch darin ist dem Autor zuzustimmen, impliziert die Forderung nach einer radikalen Veränderung der Gesellschaft, ohne wird es nicht gehen.

    „Die Emanzipation des Menschen aus versklavenden Verhältnissen“, so noch einmal Horkheimer, „zielt auf den Marxschen kategorischen Imperativ“: Alle Verhältnisse umzuwerfen, in denen der Mensch ein erniedrigtes, ein geknechtetes, ein verlassenes, ein verächtliches Wesen ist.

    Arbeitsverhältnisse sind nur allzu oft ein solches Verhältnis. Ein kritischer Arbeitsbegriff dagegen muss versuchen, auch diejenigen zu integrieren, die sich weigern: Jeder kann, keiner muss, aber für alle wird gesorgt.

    Nikolas Lelle
    Arbeit, Dienst Und Führung. Der Nationalsozialismus und sein Erbe
    Verbrecher Verlag, Berlin 2022
    366 Seiten, 30 Euro

    #Allemagne #nazis #travail #antisemitisme #néolibéralisme

  • G. Amiel de Menard - L’état d’exception permanent, le NéoLibéralisme a le gout du sang pardem
    Les processus démocratiques, même formels, sont désormais en trop pour les classes dominantes occidentales.

    https://www.youtube.com/watch?v=Z2zMrz22L4s

    L’Etat d’exception a instrumentalisé le terrorisme, la Covid, la guerre et maintenant la crise écologique.
    Il ne s’agit pas de faire face à ces problèmes, mais de trouver des justifications pour lever l’état de droit.

    Comprendre pourquoi est l’objet de cette réflexion.

    #démondialisation #néolibéralisme #capitalisme #violence #démocratie #économie #france #finance #travail #politique #inégalités #libéralisme #crise_financière #crise_économique #crise #pardem #terrorisme #Covid #guerre #co2

  • François Ruffin : « Il est temps de mettre fin à l’ère néolibérale »
    https://www.les-crises.fr/francois-ruffin-il-est-temps-de-mettre-fin-a-l-ere-neoliberale

    Le réalisateur François Ruffin est devenu l’un des principaux critiques de la destruction du modèle social français. Aujourd’hui député, il explique à Jacobin comment la gauche peut redécouvrir sa raison d’être – et rallier à nouveau le mécontentement de la France rurale et périphérique. Source : Jacobin Mag, Cole StranglerTraduit par les lecteurs du site […]

    • François Ruffin : « Il est temps de mettre fin au capitalisme »

      Ah non, pardon : « Il est temps de mettre fin à l’ère néolibérale ».

      Le #bullshit du jour.

      La gauche gouvernementale, cette vieille social-démocratie moisie — candidate toujours au gouvernement de la bourgeoisie —, dispose en la personne de François Ruffin d’un bateleur professionnel. Il se décarcasse, sans jamais ménager sa peine. Avec un seul objectif : maintenir vivantes (mais toujours mortifères) les vieilles chimères réformistes.

      Jusqu’ici, la diversion a toujours bien marché. La gauche gestionnaire réussit à vendre ses illusions en ciblant un discours ou une idéologie (le #néolibéralisme) plutôt qu’un rapport social (éminemment prééminent).

      Elle réussit à faire accroire qu’il suffit du bon papier dans l’isoloir & de changer les politiciens en charge de l’administration centrale pour en modifier la nature sociale — cette immense crapulerie…

      Donc ne jamais laisser dire sans répondre ces charlatans qui ne servent, dans le fond, qu’à pérenniser l’ordre social qu’il font mine de viser.

  • BALLAST • Coup d’État au Pérou : grève générale face à l’extrême droite
    https://www.revue-ballast.fr/coup-detat-au-perou-greve-generale-face-a-lextreme-droite

    Depuis le mois de décembre, le Pérou s’en­fonce dans une dic­ta­ture civique et mili­taire. L’extrême droite et l’ar­mée ont confis­qué le pou­voir au pré­sident socia­liste Pedro Castillo, démo­cra­ti­que­ment élu, après que ce der­nier a sou­hai­té dis­soudre le Parlement pour enga­ger un nou­veau pro­ces­sus consti­tuant. Sa vice-pré­si­dente Dina Boluarte a pris sa place le 7 décembre 2022. Depuis, la répres­sion à l’é­gard des par­ti­sans de Castillo, majo­ri­tai­re­ment issus des popu­la­tions indi­gènes et pay­sannes du pays, est san­glante : on compte une soixan­taine de morts. La mobi­li­sa­tion popu­laire exige la tenue immé­diate d’é­lec­tions, la démis­sion de Boluarte et la convo­ca­tion d’une Assemblée consti­tuante. Les élec­tions, déjà avan­cées de 2026 à 2024, pour­raient se dérou­ler à la fin de l’an­née : trop tard, estiment les mani­fes­tants, les insur­gés et la gauche de l’Assemblée. C’est main­te­nant qu’elles doivent se tenir. L’heure est donc à la soli­da­ri­té inter­na­tio­nale. ☰ Par Caroline Weill

    #Pérou #extrême_droite #dictature #néolibéralisme

  • The opioid crisis isn’t just the Sacklers’ fault ...
    https://theconversation.com/the-opioid-crisis-isnt-just-the-sacklers-fault-and-making-purdue-ph

    #merci @kassem
    https://seenthis.net/messages/969659

    Initialement trois frères médecins ont eu l’idée qu’on pouvait mieux gagner en vendant des drogues qu’en traitant des patients.

    Who are ‘the Sacklers’?

    Their story began with Arthur, Mortimer and Raymond Sackler, three brothers who were all doctors and made a collective fortune in medical marketing. They acquired what was then called Purdue Frederick Co. in 1952.

    After Arthur died in 1987, Mortimer and Raymond bought their brother’s stake in the company from his family for $22 million. For that reason, Arthur Sackler’s heirs aren’t involved in opioid-related litigation that’s on track to be resolved through Purdue’s bankruptcy settlement.

    Plus tard les plus affairistes de la bande ont organisé la transformation du marché des drogues utilisés comme médicaments suivant les règles du néolibéralisme.

    Purdue’s real innovation with OxyContin was commercial, not scientific. The company was the first to market a powerful opioid using the most aggressive strategies other drug companies regularly used to get pharmaceutical innovations into bodies with great speed and efficiency – while maximizing profits.

    Once Purdue showed it could be done, competitors quickly followed suit. The industry replaced U.S. medicine’s century-old habits of opioid precautions with a reckless boosterism.

    Avec l’aide de l’industrie pharmaceutique et pour le profit mutuel en 26 ans les médecins étatsuniens on tué 500.000 patients avec des opioïdes. On pourrait aussi appeller ce processus d’extermination des malades une transformation de temps de vie en profit, la vie raccourcie de centaines de milliers ou de millions à plus grande échelle correspondant à d’énormes profits pour un petit nombre. Dans le cas présent les capitalistes et les médecins qui profitent de l’affaire sont les mêmes personnes.

    Purdue, that is, didn’t act alone.

    Other drugmakers such as Endo and Janssen imitated and even surpassed Purdue’s example once the taboo had been broken.

    Generic manufacturers such as Allergan and Teva then profited by expanding and prolonging the boom, as did wholesale drug distributors and retail chain pharmacies. Even the prestigious McKinsey consulting firm got into the game, advising others how to maximize sales.

    Sans l"aval des médecins traitant et sans la complicité des médecins travaillant au sein des entreprises phamaceutiques et financières l’affaire des opioïdes n’aurait pas été possible. La repartition exacte des tâches dans l’affaire criminelle et dans les affaires couvertes par la loi et la morale reste à évaluer.

    The complicity of so many industries makes opioid litigation complex and hard to follow. Cities, states and other plaintiffs didn’t just sue Purdue. They turned to the legal system to make sure that all the other companies pay to repair the harms they caused in building the historic opioid boom that has contributed to more than 500,000 overdose deaths since 1996.

    #iatrocratie #drogues #médicaments #dépendance #marketing #capitalisme #néolibéralisme #toxicomanie

  • Zeitenwende in eine autoritärer werdende Gesellschaft?
    https://www.telepolis.de/features/Zeitenwende-in-eine-autoritaerer-werdende-Gesellschaft-7459530.html?seite=

    15.1.2023 Florian Rötzer - Neue Leitsektoren, die Krise des fünften Kondratieff-Zyklus, Corona und „kybernetischer Kapitalismus“, subtile Formen der Gängelung. Interview mit der Historikerin Andrea Komlosy.

    Andrea Komlosy ist Professorin für Wirtschafts- und Sozialgeschichte an der Universität Wien.
    https://wirtschaftsgeschichte.univie.ac.at/menschen/lehrbeauftragtedozentinnen/komlosy-andrea

    In ihrem Buch mit Titel: „Zeitenwende. Corona, Big Data und die kybernetische Zukunft“ stellt sie die These auf, dass wir uns in einer Übergangszeit befinden: vom industriellen zum kybernetischen Zeitalter.

    Bei diesem Übergang spielen Themen eine große Rolle, die mit großer Hitze diskutiert werden. So etwa die Corona-Krise mit ihren Regelungen, die auf eine bis dato ungeahnte Weise in unser gesellschaftliches und individuelles Leben eingegriffen haben.

    „Covid-19 wird an Schrecken verlieren“, heißt es in der Beschreibung des Buches von der Leibniz-Sozietät der Wissenschaften, deren Mitglied Komlosy ist. Aber:

    „Die Akzeptanz von Verdatung und Tracking ist jedoch Bestandteil des Alltags geworden. Schließungen und Absonderungen können jederzeit reaktiviert werden, wenn dieser Trend keine antisystemische Gegenbewegung zu entfachen vermag.“

    Kritik an Komlosys Positionen blieb während der Corona-Krise nicht aus. Wie denkt sie jetzt über das Corona-Geschehen und wie über seine Einordnung als Phänomen des Übergangs in ein neues Zeitalter? Wie sieht das aus?

    Florian Rötzer hat bei der Autorin nachgefragt, was sie unter dem neuen menschheitsgeschichtlichen Zeitalter versteht.

    Viel mehr als das „Corona-Regime“

    Wenn ich das richtig verstanden habe, sehen Sie die Corona-Krise in Ihrem Buch als Beschleuniger des Übergangs in das „kybernetische Zeitalter“. Wo würden Sie denn zuerst den Umbruch ansetzen?

    Andrea Komlosy: Vielleicht sollte ich zuerst sagen, was ich unter Kybernetik verstehe. Es gibt sehr viele Auffassungen. Im Prinzip leitet sich der Begriff ab von dem griechischen Kybernetiker, dem Steuermann. Praktisch geht es um die Regelung und Steuerung durch Rückkopplungseffekte. Meistens wird Kybernetik technisch verstanden, man kann es aber auch politisch im Sinne von Governance verstehen.

    Mir geht es um die neuen Technologien, also um die Selbststeuerung und das selbstständige Lernen der Maschinen bis hin zum Einbau des Menschen in ein algorithmengetriebenes Steuerungssystem. Die Kybernetik ist als Wissenschaft in den 1960er-Jahren entwickelt worden und in der Folge über die Künstliche Intelligenz in die Digitalisierung gemündet.
    „Kybernetischer Kapitalismus“

    Natürlich ist das viel mehr als das „Corona-Regime“ mit Quarantäne, Testen, Impfen, Tracken usw. und den Regeln, die wir zu befolgen hatten. Aber ich gehe davon aus, dass diese An- und Verordnungen und auch die Kommunikationsangebote im Lockdown uns in das neue menschheitsgeschichtliche Zeitalter katapultieren, das ich „kybernetischen Kapitalismus“ nenne. Dieser zeichnet sich im Wesentlichen durch neue Wachstumssektoren aus, natürlich auch durch Technologien und Arbeitsverhältnisse.

    Wir kommen ja aus dem industriellen Kapitalismus. Ich habe dafür ein Modell entwickelt und folge im Wesentlichen den Konjunkturzyklen, die Kondratieff, Schumpeter oder Mandel entwickelt haben, nach denen alle 50 Jahre ein neuer Leitsektor die Krise des vergangenen Zyklus überwindet.

    Ich sehe als neuen Leitsektor, der sich jetzt in der Krise des fünften Kondratieff-Zyklus entwickelt, die Medizin-, Pharma- und Biotechindustrie, die zusammen mit Robotik, Künstlicher Intelligenz, Nanotechnologien usw. die Körper ganz anders ins Spiel bringt, sie optimiert und auf diese Art und Weise neue Verwertungsbereiche eröffnet.

    Corona hat dafür einen kleinen Anschub dargestellt.

    Totale Veränderung der Lebensweise und auch der Sinnstiftung

    Gibt es für Sie eine bestimmte Technik, ab der der Eintritt in das kybernetische Zeitalter stattfindet? Was könnte sich als nächster Zyklus entwickeln?

    Andrea Komlosy: Der Übergang von einem Zyklus zum nächsten ist ein sehr langfristiger Prozess. Und es kommt auch darauf an, ob wir von Konjunkturzyklen mit einem Zeitraum von 50 Jahren ausgehen. Der Konjunkturzyklus, der in den 1990er-Jahren von der Informations- und Kommunikationstechnologie getrieben war, ist mit der Weltwirtschaftskrise an einen Kipppunkt gekommen.

    Wir sind nach wie vor in dieser Krise. Immer noch gibt es keinerlei Anzeichen, dass wir sie überwunden haben. Typisch an diesem Zyklenmodell ist, dass sich aus der Krise heraus neue Sektoren in Stellung bringen. Das sind jetzt die Pharma-, Biotech- und Körper-Optimierungskontrollsektoren, die mithilfe des Selbststeuerungsmodells der Kybernetik andere Produkte und auch Lebensweisen mit sich bringen, als wir das aus dem seriellen Zeitalter der industriellen Massenproduktion kennen.

    Aber im Prinzip kann man sagen, das kybernetische Zeitalter hat mit der Entwicklung des Computers, mit diesen ganzen Konferenzen über Kybernetik und Künstliche Intelligenz begonnen, also noch im industriellen Zeitalter.

    Aber es formiert sich eigentlich erst jetzt etwas, das unsere Lebensweise und auch die Sinnstiftung total verändert, auch die Praktiken der Kommunikation, das Verhältnis zur Arbeit oder die Schnittstelle zwischen Mensch und Maschine.
    Die Kluft

    Darüber wurde schon in den 1990er-Jahren viel gesprochen. Es gab Konferenzen und Publikationen, dass die Menschen mit den Maschinen, mit dem Computer, verschmelzen. Es gibt Gehirn-Computer-Schnittstellen, aber diese neue Welt, die damals erträumt wurde, ist eigentlich noch nicht da. Auch wenn Facebook jetzt schwärmt, mit dem Metaversum einzusteigen. Meinen Sie diese Verschmelzung von Mensch und Maschine, von Mensch und Technik, von Körper und Technik oder sehen Sie etwas anderes als entscheidender?

    Andrea Komlosy: Man muss natürlich immer unterscheiden zwischen dem, was vollmundig angekündigt wird als technische Möglichkeit oder was man sich überhaupt vorstellen kann, und dem, was dann tatsächlich realisiert wird. Da klafft eine große Kluft.

    Ich würde sagen, in dieser großen Kluft liegt eigentlich auch die Hoffnung, dass diese Vorhersagen der automatisch geschehenden Übergänge nicht zutreffen müssen. Allerdings haben sich, wenn ich in die Geschichte zurückschaue, die Modernisierungen ziemlich unabhängig von dem, was es an Widerständen immer wieder gegeben hat, Bahn gebrochen.

    Trotzdem würde ich nicht sagen, dass das unbedingt so kommen muss, und ich würde auch diese Vorstellungen, dass der Mensch in der Maschine aufgeht, nicht teilen, allerdings hängt der Mensch schon seit dem Industriezeitalter an der Maschine, was allerdings noch ziemlich mechanisch war.
    Eine andere Steuerungsmöglichkeit

    Mit den Algorithmen ist schon eine andere Steuerungsmöglichkeit vorhanden. Und mit dem digitalen Kapitalismus, mit dem Datenkapitalismus - es sind ja schließlich die Daten, die den Menschen an die Optimierungsbranchen binden - findet ein qualitativer Wandel statt.

    Ein ganz wichtiger Punkt ist, dass wir einen Kapitalismus haben, in dem Daten zur Ware werden. Das ist in dieser Massenhaftigkeit erst der Fall, seit es die Plattformökonomie und die IT-Konzerne gibt, die massenhaft Dienste anbieten.

    Sie eröffnen uns auch neue Möglichkeiten, aber schöpfen ununterbrochen unsere Daten ab, auf denen das Geschäftsmodell für diese neuen Sektoren aufbaut. Natürlich gibt es weiterhin Kapital, Arbeitskraft, Rohstoffe usw., aber die Daten ermöglichen die Feinsteuerung, dass man aufgrund der Kenntnisse, die man sozusagen durch die Klicks abliefert und damit den Unternehmen mitteilt, wie wir uns verhalten, was wir erfahren, was wir wünschen, welche Begierden wir haben, wo wir uns befinden, wie oft wir etwas machen, mit wem wir Kontakt haben.

    Das ist erst seit einer relativ kurzen Zeit tatsächlich auswertbar und kommt uns praktisch entgegen, insofern dies in maßgeschneiderte Produkte übertragen wird. Man könnte das auch ganz banal sagen: Wir laufen herum, messen unseren Blutdruck oder zählen die Anzahl der Schritte, die wir gemacht haben.

    In der Corona-Zeit messen wir eben auch, wie wir uns im Kontrollregime verhalten haben. Damit kann man im Prinzip die neuen Wachstumssektoren speisen.
    Ganz andere Ausbeutungsformen

    Wie verändert der Datenkapitalismus das bislang gewohnte kapitalistische System?

    Andrea Komlosy: Am wichtigsten ist, woher der Mehrwert stammt. Beim klassischen Kapitalismus, den ich noch marxistisch interpretieren würde, kommt der Mehrwert durch die Ausbeutung der bezahlten Arbeitskraft, in Ergänzung zu Marx auch durch die unbezahlte Arbeitskraft indirekt über die Reproduktion der Lohnarbeit.

    Mit der Beschäftigung von Arbeitskräften wird Mehrwert generiert. Das endet ja auch nicht, muss man sagen. Die Arbeitsverhältnisse verändern sich mit der Digitalisierung mit einer starken Polarisierung zwischen den führenden, sagen wir mal technischen Leitungspositionen und den Prekären. Aber gleichzeitig werden viele Tätigkeiten ersetzt durch die Maschinen.

    Insofern sinkt das Volumen der ausbeutbaren Arbeitskraft und wird ersetzt durch die Aneignung der Erfahrung, die sich in den Verhaltensdaten, die man über die Klicks bei der Suche, beim Einkauf oder bei der Inanspruchnahme von Diensten erzeugt.

    Ich glaube, dass wir das zur Kenntnis nehmen müssen, weil wir uns immer noch auf diesem Gegensatz von Kapital und Arbeit ausruhen. Der hatte für das Industriezeitalter einen Erklärungswert, aber das digitale kybernetische Zeitalter schafft ganz andere Ausbeutungsformen und damit auch Interventionsmöglichkeiten in uns als User der Dienste und als nachfragenden Personen für die Produkte, die aufgrund der Auswertung der Daten auf uns maßgeschneidert werden.

    Wenn man sich wünscht, dass der Kapitalismus wieder aus der Krise kommt, dann gibt es eine gewisse Chance, dass ein Wachstumszyklus aufgrund des medizinischen Pharma-Kontroll-Komplexes in die Gänge kommt.

    Man muss aber auch sehen, dass all das natürlich auch Widerstände und Widersprüche hervorruft und dass es nie genauso kommt, wie es Zukunftsforscher prognostizieren. Als Historikerin sage ich auch nicht, dass es unbedingt so kommen wird.

    Ich glaube nicht, dass man diesen Zug zur Digitalisierung aufhalten kann. In dem Moment, an dem gewisse Technologien im Raum stehen und natürlich auch ihre Vorzüge erkannt werden, auch wenn sie in einer ungleichen Gesellschaft sehr ungleich verteilt sind, kann man zumindest beobachten, was die Kybernetisierung der Beziehungen mit uns als Menschen macht, und überlegen, ob wir eigentlich so viel davon haben wollen oder ob wir nicht doch lieber mehr analog wollen.
    „Wir müssen gesellschaftlich dafür sorgen, dass das analoge Leben möglich ist“

    Noch mal zurück zum alten Kapitalismus und Marxismus. Man setzte auf die Arbeiterbewegung und die Aneignung der Produktionsmittel. Lässt sich dazu etwas in Analogie zum Datenkapitalismus sagen. Geht es darum, die Daten wieder zurückzuholen und sich anzueignen? Würde man damit zum eigenen Produzenten? Oder würden Sie sagen, da findet etwas prinzipiell anderes statt?

    Andrea Komlosy: Das finde ich, ist eine sehr interessante Frage, aber ich gehe nicht so weit, dass ich mir überlege, wie man eine soziale Bewegung in diesem Datenkapitalismus organisieren könnte. Wahrscheinlich muss man auf der einen Seite individuell überlegen, wie man mit diesen Daten umgeht.

    Viele Überlegungen gehen in die Richtung, dass wir keine Wahl haben, sondern dass wir praktisch um der Partizipation willen, die wir alle wollen, sehr viel in Kauf nehmen. Das haben wir mit dem Gesundheitspass deutlich gesehen. Es gab ja keinen Impfzwang, in Österreich ist er nicht umgesetzt worden, aber es gab einen indirekten Druck.

    Selbst wenn man dem entgehen konnte, hat man sich ständig über seinen Impfstatus ausweisen müssen, um sich zu bewegen. Von den Corona-Maßnahmen wird diese Kontrolle der Bewegung und diese Möglichkeit, Menschen anhand ihrer Gesundheitsmerkmale zu steuern, am ehesten bleiben. Ich hoffe natürlich, dass das nicht so pauschal wird, dass wir nur mehr mit QR-Codes ins Kino, in eine Ausstellung gehen oder uns an der Gesellschaft beteiligen können.

    Hier kommt die Politik ins Spiel, da wir das nicht nur individuell steuern können, sondern auch gesellschaftlich dafür sorgen müssen, dass das analoge Leben möglich ist.

    Darüber hinaus kann man überlegen, wie man gewährleisten kann, dass die positiven Seiten und Möglichkeiten dieser Selbststeuerung sich nicht verselbstständigen im Sinne der Profitgenerierung, sondern im Sinne dessen, dass sie auch der Gesellschaft zugutekommen.

    Aber da muss ich sagen, sehe ich nicht wirklich die Ansatzpunkte. Man müsste überlegen, wer die Träger sind. Aber gerade die Gewerkschaften, die Sozialdemokratie oder auch andere außerparlamentarische Linke sind in der Corona-Zeit dazu übergegangen, genau den Maßnahmen, die uns in diese Richtung treiben, einen Gesundheitsschutz zuzubilligen. Und das finde ich eigentlich einen großen Fehler im Denken.
    Corona: Einübung in die Technologien

    Man könnte sagen, dass die in China abgestrebte Steuerung des sozialen Verhaltens viel drastischer ist als die medizinische Überwachung. Wenn über Gesichtserkennung im öffentlichen Raum alle Individuen ausgemacht und ihnen bestimmte Dinge verschlossen werden können, wenn sie sich nicht konform verhalten haben, dann geht das doch weiter, wobei in China auch die Corona-Maßnahmen viel härter als hier angewendet wurden. Ich meine, dass das, was an staatskapitalistischer Überwachung möglich wäre und auch schon praktiziert wird, weiter über den medizinischen Bereich hinausgeht..

    Andrea Komlosy: Ich will das auch nicht nur auf das Medizinische beschränken. Die Theorie mit den Leitsektoren sagt ja nicht, dass diese die die einzigen sind, sondern dass über die Leitsektoren bestimmte Mechanismen als allgemeine Prinzipien in die Gesellschaften katapultiert werden.

    Ich würde schon sagen, dass wir in der Corona-Zeit, die jetzt schon ausgelaufen ist, uns dieser ganzen digitalen Techniken und Kommunikationstechniken bedienen mussten, um zu kommunizieren, während wir auf der anderen Seite bereit waren, um der Teilhabe willen unsere Gesundheitsdaten preiszugeben.

    Das war ein bestimmter Moment, der Widerstände überwunden und eine Einübung in die Technologien mit sich gebracht hat, aber auch die Bereitschaft, die entsprechenden Daten mitzuliefern.
    Verschwörungsstorys: Zu vordergründig und unterkomplex

    Manche der sogenannten Verschwörungstheoretiker meinen ja, es sei eine abgekartete Sache irgendwelcher Eliten gewesen. Das würden Sie aber so nicht sagen?

    Andrea Komlosy: Das würde ich so nicht sagen. Dafür ist der Kapitalismus einfach zu komplex, es sind zu viele unterschiedliche Interessen im Gange und es konkurrieren auch unterschiedliche Weltregionen. Über die geopolitische Seite haben wir noch nicht gesprochen.

    Nein, also das ist zu vordergründig. Natürlich werden Politiker an entscheidenden Positionen vorgefiltert durch Thinktanks und sie müssen Connections haben, sonst kommen sie nicht in bestimmte Positionen. Das ist natürlich nicht erst seit der Corona-Zeit so.

    Internationale Organisationen haben auch die Pandemie-Szenarien durchgespielt. Es gibt natürlich einige Analogien, aber ich würde jetzt nicht sagen, da ist irgendwas geübt und dann ausgeführt worden. Da sind einfach zu viele Dinge gleichzeitig im Gange.
    Biopolitisches Selektieren

    Eine Zeitenwende wird heute auch in Deutschland vom Bundeskanzler verkündet. Sie soll nach dem Anfang des Krieges in der Ukraine stattgefunden haben. Geopolitisch soll sich die Weltordnung neu konstituieren. Wie würden Sie das aus Ihrer Perspektive sehen? Corona ist fast kein Thema mehr, die Überwachung ist eingestellt worden. Im Augenblick herrscht eigentlich eher die Formierung durch den Krieg vor. Man steckt viel Geld in die Rüstung und baut Feindbilder auf. Natürlich spielt die Kybernetik hier auch eine Rolle beispielsweise in Form von Drohnen und anderen Waffensysteme, die dann automatisiert eingesetzt werden. Sehen Sie eine Verbindung beim Übergang von der Corona-Zeit zu der Kriegszeit?

    Andrea Komlosy: Ich stimme nicht zu, dass die Überwachungsmaßnahmen, die sich in der Corona-Zeit etabliert haben, ganz vorüber sind. Sie sind natürlich nicht mehr so flächendeckend vorhanden, aber wenn Sie zum Beispiel in irgendeiner Weise mit dem Gesundheitsbereich zu tun haben, dann bleibt Ihnen auch als Studierender zum Beispiel an einer medizinischen Universität nichts übrig, als diese Impfungen machen zu lassen, die sich in der Zwischenzeit zu einem regelmäßigen, alle halbe Jahre zu erneuerndem Stich entwickelt haben, der aber vor der Erkrankung nicht schützt.

    An bestimmten Universitäten werden zum Beispiel trotz Gleichstellungsbeauftragten Leute, die vollständig geimpft sind, bei gleicher Qualifikation bevorzugt. Es zieht ein biopolitisches Selektieren ein und wird in diesem Gesundheits- oder allgemein Ausweisdokument münden, mit dem dann von der wirtschaftlichen Seite, aber natürlich auch von der Seite staatlicher Kontrolle die Menschen bestimmt werden können.

    Das sollte man im Auge haben und nicht so tun, als ob schon alles vorbei wäre. Die Frage, ob sich das mit dem Krieg verbindet, geht eigentlich über das Thema meines Buches hinaus. „Zeitenwende“ ist ein allgemeiner Begriff, man kann ihn natürlich für einen Wandel im Verhältnis zu den USA, zur Nato, zur Aufrüstung und schlussendlich auch zur Absage an die Absage an die Atomkraft verstehen.

    Ich verwende den Begriff in einem viel allgemeineren Sinn, in dem dieser Krieg keine Rolle spielt. Es ist schon klar, dass kybernetische Technologien natürlich auch im Krieg angewendet werden, aber damit beschäftige ich mich in dem Buch nicht.
    Subtile Formen der Gängelung

    Der Computer ist eigentlich von Anfang an eine Kriegstechnik. Das Militärische steht am Ursprung des kybernetischen Zeitalters.

    Andrea Komlosy: Das ist richtig, aber wenn wir den Krieg jetzt anschauen, dann wird er doch sehr stark mit herkömmlichen Technologien geführt, die durch Digitalisierung verbessert sind. Manches ist auch sehr brutal auf dem Schlachtfeld.

    Das heißt, dass die herkömmlichen Technologien eigentlich nicht so sehr Erfolge mit sich bringen, sondern die Möglichkeit der Überwachung und der Logistik. Vieles von dem, was wir im Zusammenhang mit Corona diskutiert haben, sind relativ subtile Formen der Gängelung des Einzelnen.

    Im Krieg ist die Gängelung des einzelnen Einzelnen noch mal um einiges stärker und es gibt die Propaganda. Es ist natürlich ein Problem, dass auch nicht in den Krieg involvierte Seiten sich wie Deutschland oder sogar das neutrale Österreich als Kriegsparteien sehen und auf der Propagandaebene auch mitmachen. Da sehe ich schon eine gewisse Parallele.

    Bei Corona sind die Kritiker mehr, als ich das jemals aus meiner kritischen Haltung als mündige Bürgerin kannte, mundtot gemacht worden und ähnliche Phänomene sehe ich jetzt bei all denen, die Friedenspolitik oder Verhandlungslösungen fordern.

    Insofern könnte man sagen, gibt es schon einen allgemeinen Trend in Richtung einer autoritärer werdenden Gesellschaft, die den Diskurs abschafft oder zurückdrängt und durch durch gültige Wahrheiten ersetzt.

    #histoire #économie #crise #disruption #numérisation #covid-19 #surveillance #innovation #cycle_économique #keynesianisme #néolibéralisme #marxisme #capitalisme #progrès

  • La grande subvention : Le capitalisme français sous perfusion
    https://www.frustrationmagazine.fr/subvention-capitalisme

    Le thème est bien connu : dans notre pays, il y aurait d’un côté les « entrepreneurs » du secteur privé qui ne comptent pas leurs heures pour « créer des richesses » et des emplois, ne devant leurs revenus qu’à la force de leur travail, et de l’autre les fonctionnaires, fardeau budgétaire terrible pour […]

  • UNION EUROPÉENNE, SYSTÈME BANCAIRE, PRIX : L’ÉTAT AU SERVICE DU MARCHÉ – David Cayla
    https://www.les-crises.fr/union-europeenne-systeme-bancaire-prix-l-etat-au-service-du-marche-david-

    David Cayla est économiste, membre des économistes atterrés. Ses travaux portent principalement sur l’économie de l’Union européenne, sur le #Néolibéralisme et l’histoire de la pensée économique. Auteur avec Coralie Delaume de « La Fin de l’Union européenne (Michalon 2017) » il vient de publier « Déclin et chute du néolibéralisme : Covid, inflation, pénuries : comment reconstruire l’économie sur […]

    #Non_classé #Union_européenne

  • We must turn the meaning of anti-colonial into an instinct.

    “Ten Theses on #Marxism and #Decolonisation”, the latest dossier from the #Tricontinental - adapted from a Vijay Prashad lecture with a foreword by Abel Prieto.
    https://thetricontinental.org/dossier-ten-theses-on-marxism-and-decolonisation

    With roots in a Cuban perspective (Fidel #Castro is heavily cited throughout), the dossier presents a series of charges against neoliberal #globalisation as well as those of its radical adversaries that Prashad judges ineffective: #postmarxism, #Afropessimism, #anarchism...

    The dossier thinks that #neoliberalism should be fought, instead, by a “national liberation Marxism”. The Marxist tradition involves a fight for "dignity", against class and other oppressions; national liberation is freedom from #imperialism: the gaining of "sovereignty". It is to these twin fights that we must return.

    Give it a read, or even just a scroll for the beautiful art used to illustrate the publication. Above a gorgeous watercolour by Osmond Watson, the text concludes:

    Certainly, socialism is not going to appear magically. It must be fought for and built, our struggles deepened, our social connections tightened, our cultures enriched. Now is the time for a united front, to bring together the working class and the peasantry as well as allied classes, to increase the confidence of workers, and to clarify our theory. To unite the working class and the peasantry as well as allied classes requires the unity of all left and progressive forces. Our divides in this time of great danger must not be central; our unity is essential. Humanity demands it.

  • #Agnès_Hartemann, chef de service à #La_Pitié_Salpêtrière, met sa démission en jeu face au manque de moyens de l’hôpital public, étranglé par le #néolibéralisme.

    « Pourquoi je vais donner ma démission ? Parce que je suis amenée à faire des choses non éthiques »

    –-> c’était 2020, mais je remets ici pour archivage...

    https://twitter.com/NicMatyjasik/status/1217152352391782401

    #hôpital #santé #France #éthique #conditions_de_travail #démission #hôpital_public #infirmiers #personnel_hospitalier #it_has_begun #lits

  • L’#université qui vient. Un nouveau régime de #sélection scolaire

    La crise sanitaire et sa gestion au sein des universités françaises ont révélé et renforcé un nouveau régime de #sélection_scolaire. Jamais la France et son #système_scolaire n’ont autant diplômé et pourtant jamais les savoirs n’ont été aussi inégalement transmis. D’un côté, les #études_universitaires se sont banalisées parmi les enfants issus des #classes_populaires, en premier lieu les jeunes femmes. De l’autre, les dispositifs adoptés pour lutter contre l’#échec en licence ont échoué, au point de laisser de nombreux étudiants seuls face à leurs #difficultés_scolaires.
    Comment conduire 50 % d’une classe d’âge au niveau de la licence quand le budget par étudiant chute depuis 15 ans à l’université ? Le #néolibéralisme scolaire n’envisage que la sélection, la hausse des #frais_d’inscription, la #concurrence entre établissements et la #professionnalisation des formations. Face à la détérioration des #conditions_d’enseignement, la suppression de #Parcoursup ne suffit pas.
    Cet ouvrage replace la transmission des #savoirs_universitaires au cœur du débat ; il montre l’urgence et la nécessité de lutter contre la différenciation des filières scolaires, à commencer par l’instauration d’un baccalauréat de culture commune, à la fois littéraire, scientifique et technologique.

    https://www.raisonsdagir-editions.org/catalogue/luniversite-qui-vient
    #livre #ESR #enseignement_supérieur #France

    ping @_kg_

  • Royaume-Uni : les grèves pourraient s’étendre au secteur public dès septembre- Rapports de Force
    https://rapportsdeforce.fr/linternationale/royaume-uni-les-greves-pourraient-setendre-au-secteur-public-des-sep

    Sur fond d’une inflation à 10 %, le Royaume-Uni a connu des grèves massives dans le secteur privé cet été. Avant l’entrée en grève imminente des postiers et postières, votée à 97 %, nous avons demandé à Marc Lenormand, maître […] L’article Royaume-Uni : les grèves pourraient s’étendre au secteur public dès (...) @Mediarezo Actualité / #Mediarezo

    • Royaume-Uni : démission du patron d’une compagnie ferroviaire en plein chaos Le figaro - afp
      https://www.lefigaro.fr/flash-eco/royaume-uni-demission-du-patron-d-une-compagnie-ferroviaire-en-plein-chaos-

      Je casses tout, je prends l’oseille et je me tire

      Le directeur général d’une des principales compagnies ferroviaires britanniques, Avanti, a démissionné vendredi en pleine controverse, entre bras de fer salarial avec les employés et syndicats, et chaos sur les lignes le mois dernier. Phil Whittingham, directeur général d’Avanti West Coast, va quitter son poste le 15 septembre pour « poursuivre d’autres opportunités » , selon un communiqué d’Avanti publié vendredi.

      Coentreprise de la société britannique FirstGroup et de l’italienne Trenitalia, Avanti West Coast est l’une des compagnies ferroviaires britanniques où sont prévues le plus de grèves pendant les semaines à venir. Mi-août, le syndicat de conducteurs Aslef avait notamment accusé la direction d’Avanti de « mentir » sur les causes de l’annulation en série de trains ayant entraîné du chaos sur ses lignes en pleines vacances estivales.

      Avanti avait fait porter la responsabilité des annulations sur des grèves « non officielles » qui auraient perturbé le service à la dernière minute. Aslef avait répliqué en affirmant que les problèmes venaient d’un nombre insuffisant de conducteurs de trains.

      La principale responsable des transports au parti d’opposition travailliste, Louise Haigh, a commenté le départ de Phil Whittingham en affirmant que « l’échec de cet opérateur a engendré des conditions de voyage misérables pour des millions » de personnes.

      Comme tout le secteur ferroviaire, Avanti a beaucoup souffert de la pandémie et des restrictions sanitaires aux déplacements, avant une reprise hésitante des voyages et un manque de salariés au Royaume-Uni. Le secteur du rail est en proie depuis des semaines à une série de grèves qui vont se poursuivre en septembre. Les cheminots demandent des revalorisations salariales proportionnelles à l’inflation, qui dépasse 10% dans le pays.

      #Angleterre #Gréves #transports #trains #patrons #néolibéralisme #Royaume-Uni #opportunités

  • De la #démocratie en #Pandémie. #Santé, #recherche, #éducation

    La conviction qui nous anime en prenant aujourd’hui la parole, c’est que plutôt que de se taire par peur d’ajouter des polémiques à la confusion, le devoir des milieux universitaires et académiques est de rendre à nouveau possible la discussion scientifique et de la publier dans l’espace public, seule voie pour retisser un lien de confiance entre le savoir et les citoyens, lui-même indispensable à la survie de nos démocraties. La stratégie de l’omerta n’est pas la bonne. Notre conviction est au contraire que le sort de la démocratie dépendra très largement des forces de résistance du monde savant et de sa capacité à se faire entendre dans les débats politiques cruciaux qui vont devoir se mener, dans les mois et les années qui viennent, autour de la santé et de l’avenir du vivant.

    https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Tracts/De-la-democratie-en-Pandemie

    –-

    Et une citation :

    « La conviction qui nous anime en prenant aujourd’hui la parole, c’est que plutôt que de se taire par peur d’ajouter des #polémiques à la #confusion, le devoir des milieux universitaires et académiques est de rendre à nouveau possible la discussion scientifique et de la publier dans l’espace public, seule voie pour retisser un lien de confiance entre le #savoir et les citoyens, lui-même indispensable à la survie de nos démocraties. La stratégie de l’ _#omerta_ n’est pas la bonne. Notre conviction est au contraire que le sort de la démocratie dépendra très largement des forces de résistance du monde savant et de sa capacité à se faire entendre dans les débats politiques cruciaux qui vont devoir se mener, dans les mois et les années qui viennent, autour de la santé et de l’avenir du vivant. »

    #syndémie #désert_médical #zoonose #répression #prévention #confinement #covid-19 #coronavirus #inégalités #autonomie #état_d'urgence #état_d'urgence_sanitaire #exception #régime_d'exception #Etat_de_droit #débat_public #science #conflits #discussion_scientifique #résistance #droit #santé #grève #manifestation #déni #rationalité #peur #panique #colère #confinement #enfermement #défiance #infantilisation #indiscipline #essentiel #responsabilité #improvisation #nudge #attestation_dérogatoire_de_déplacement #libéralisme_autoritaire #autoritarisme #néolibéralisme #colloque_Lippmann (1938) #économie_comportementale #Richard_Thaler #Cass_Sunstein #neuroscience #économie #action_publique #dictature_sanitaire #consentement #acceptabilité_sociale #manufacture_du_consentement #médias #nudging #consulting #conseil_scientifique #comité_analyse_recherche_et_expertise (#CARE) #conseil_de_défense #hôpitaux #hôpital_public #système_sanitaire #éducation #destruction #continuité_pédagogique #e-santé #université #portefeuille_de_compétences #capital_formation #civisme #vie_sociale #déconfinement #austérité #distanciation_sociale #héroïsation #rhétorique_martiale #guerre #médaille_à_l'engagement #primes #management #formations_hybrides #France_Université_Numérique (#FUN) #blended_learning #hybride #Loi_de_programmation_de_la_recherche (#LPR ou #LPPR) #innovation #start-up_nation #couvre-feu #humiliation #vaccin #vaccination
    #livre #livret #Barbara_Stiegler

    • secret @jjalmad
      https://twitter.com/jjalmad/status/1557720167248908288

      Alors. Pour Stiegler je veux bien des ref si tu as ça, j’avais un peu écouté des conf en mode méfiance mais il y a un moment, sans creuser, et je me disais que je devais pousser parce qu’en effet grosse ref à gauche

      @tapyplus

      https://twitter.com/tapyplus/status/1557720905828253698

      Check son entretien avec Desbiolles chez les colibris par ex. T’as aussi ses interventions à ASI, son entretien avec Ruffin, etc. C’est une philosophe médiatique, on la voit bcp. Et elle dit bien de la merde depuis qq tps. Aussi un live de la méthode scientifique avec Delfraissy

      Je suis pas sur le PC mais je peux te lister pas mal de sources. D’autant plus pbtk parce que « réf » à gauche. Mais dans le détail elle dit de la merde en mode minimiser le virus + méconnaissance de l’antivaccinisme. Et du « moi je réfléchit » bien claqué élitiste et méprisant.

      Quelques interventions de B Stiegler (en vrac) :
      Alors la première m’avait interpellée vu qu’elle était partie en HS complet à interpeller Delfraissy sur les effets secondaires des vaccins : https://radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-methode-scientifique/et-maintenant-la-science-d-apres-8387446
      (le pauve N Martin se retrouvait sur un débat complètement HS)

      Il y a d’une part la critique politique (rapport à la démocratie en santé publique), mais pour Stiegler outre la position « le gvt en fait trop, c’est des mesures autoritaires inutiles » elle se positionne par ailleurs sur des choix

      Parler des EI des vaccins sans balancer avec les effets de la maladie. Utilisation de la santé mentale des enfants pour critiquer le port du masque à l’école, lecture de la situation où il n’y aurait que gvt vs libertay, et en omettant complètement toutes les positions développées par l’autodéfense sanitaire et les militants antivalidistes et de collectifs de patients (immunodéprimés, covid long, ...) quand ils ne vont pas dans son narratif.

      Elle met de côté toutes les lectures matérialistes de la situation et sort clairement de son champ de compétence sur certains points, tout en ne donnant que très peu de sources et de points de référence pour étayer ses propos.

      Genre elle critique la pharmacovigilance et les EI mais elle ne donne jamais aucune source ni aucune information sur les outils, méthodes et acteurs qui travaillent ces sujets. Pareil quand elle dit découvrir les critiques des vaccination. Il y a de quoi faire avec les travaux historique sur la #santé_publique et la vaccination. A t elle interrogé des spécialiste de ces sujets, notamment les spécialistes qui ne vont pas que dans le sens de son propos. Elle semble manquer cruellement de référence historique sur le sujet alors qu’elle s’en saisit et qu’elle a une aura d’#intellectuelle_de_gauche, donc plein de monde lui accorde une confiance et trouve qu’elle est très pertinente sur certains sujets. Mais sur le traitement des points techniques elle me semble plutôt à la ramasse et ce qui ne va pas dans son sens est renvoyé à la doxa gouvernementale ou technoscientiste liberale, sans apparemment regarder les contenus eux même. Et Desbiolles c’est pareil. Alla je connais moins et je l’ai entendu dire qq trucs pertinents (sur les profils des non vaccines par exemple) mais le fait qu’il cite Desbiolles devant l’opecst, alors que celle ci racontait des trucs bien limites sur les masques et les enfants, ça me met des warnings.

      Je rajouterai 2 points : 1) il y a des sujets super intéressants à traiter de trouver comment on construit une position collective sur des questions de santé publique, ni individualiste ni subissant l’autorité de l’état. Genre comment penser une réflexions sur les vaccinations (en général, pas spécifiquement covid) dans une perspective émancipatrice et libertaire, comment on fait collectif, comment on mutualise des risques, comment on se donne des contraintes individuelles pour soutenir celles et ceux qui en ont plus besoin.

      Stiegler ne fait que critiquer l’autoritarisme d’état, parle de démocratie, mais ne propose aucune piste concrète ni axe de réflexion pour développer cela. D’autres personnes le font et développent cela, et c’est des sujets non triviaux sur lesquels il est important de délibérer.

      2) Un autre point c’est son discours, comme ceux d’autres intellectuels, est surtout axé sur la partie « choix libre » de la phrase « choix libre et éclairé », et n’évoquent pas vraiment la manière dont on construit collectivement la partie « éclairé »

      Il y a des sujets super importants à traiter sur le rapport aux paroles d’expert, de la place des scientifiques dans un débat public, de la dialectique entre connaissance scientifique et choix politiques et éthiques, bref plein d’enjeux d’éducation populaire

      Ah et aussi dernier point que j’ai déjà évoqué par le passé : l’axe « liberté » sur les questions de vaccination, c’est un argument central des discours antivaccinaux, qui axent sur le fait que les individus peuvent choisir librement etc. C’est assez documenté et c’est par exemple un registre argumentaire historique de la Ligue Nationale Pour la Liberté de Vaccination (LNPLV), qui défend le rapport au choix, défendant les personnes qui ont refusé les vaccinations obligatoires. Mais sous couvert de nuance et de démocratie, ce sont des positions antivaccinales assez claires qui sont défendues. Ce truc de la nuance et de la liberté, tu la retrouves par exemple également chez les anthroposophes (j’en parlais récemment dans un thread).

      j’ai enfin compris pourquoi on dit intellectuel de gauche : c’est pour indiquer avec quel pied leur marcher dessus.

  • #Simon_Springer : « A un moment donné, il faut juste dire "#fuck !" au #néolibéralisme dont la fonction première est de créer des #inégalités »

    Pour cet activiste du quotidien, lire #Kropotkine et #Reclus, c’est revenir aux sources de la géographie comme de l’#anarchisme. La #géographie_radicale propose de penser toutes les histoires, en s’éloignant du seul point de vue anthropocentrique. Cela inclut l’histoire des animaux, des plantes… Et surtout la prise en compte des #interactions et des #coopérations.

    L’affiche ressemble à s’y méprendre à celle de la tournée d’un groupe de hard rock. Si Simon Springer est bien fan de ce genre musical, les 28 dates du tour d’Europe qu’il a honorées avant l’été ont invité le public non pas à des concerts, mais à des conférences autour de son dernier ouvrage, Pour une géographie anarchiste (Lux éditeur, 2018). Professeur depuis 2012 à l’université de Victoria, au Canada, il rejoindra en septembre l’université de Newcastle, en Australie. Géographe radical, spécialiste de la pensée anarchiste et du Cambodge, Simon Springer se présente comme athée, végan, pacifiste, « straight edge » (sous-culture punk qui bannit la consommation de psychotropes) et « super-papa ». Cet activiste du quotidien revient pour Libération sur la nécessité d’une lutte à petits pas afin d’enrayer toute forme de domination.

    Qu’est-ce qu’est une géographie anarchiste ?

    Les systèmes de hiérarchie et de domination qui structurent nos vies découlent d’un apprentissage. Devenir anarchiste, c’est les désapprendre. J’ai trois enfants, qui détiennent de manière inhérente beaucoup de valeurs anarchistes. Ce sont mes plus grands professeurs. La géographie est un champ très vaste qui va de la géographie physique à la géographie humaine. Si vous revenez à Pierre Kropotkine et Elisée Reclus, aux sources de la géographie comme de l’anarchisme, il n’y a pas de séparation claire. Doreen Massey, une géographe radicale britannique, considère que la géographie raconte l’histoire, les histoires. Il s’agit de penser toutes les histoires collectées, pas uniquement d’un point de vue anthropocentrique. Cela inclut l’histoire des animaux, des plantes, et toutes les interconnexions qui font de la Terre ce qu’elle est.

    On ne conçoit pas l’espace de manière générale, mais de manières particulières, au pluriel. Doreen Massey considère que les lieux forment des constellations, comme un squelette des interconnexions que nous expérimentons. Cet ensemble de relations sociales, politiques et économiques est en évolution permanente. Il y a la grande histoire, et il y a le canevas des petites histoires. Rien n’est figé, accompli.
    En quoi l’anarchisme et ses idées permettent-ils de repenser notre rapport à l’espace et aux histoires des uns et des autres ?

    L’anarchisme est une manière d’être au monde, une question de liberté, d’émancipation. Dès lors qu’il y a une forme de hiérarchie, il y a un positionnement critique à avoir, et pas uniquement au sujet des relations que les humains ont entre eux. La pensée des Lumières a longtemps positionné l’homme au sommet de l’évolution des espèces. Chez Kropotkine et Reclus, dès le XIXe siècle, il s’agit de lui redonner une juste place : non pas supérieur, mais simplement existant aux côtés des autres espèces vivantes. Kropotkine pensait la mutualisation, la collaboration et la réciprocité à l’échelle de l’évolution entière. Afin de s’opposer au darwinisme, interprété comme une nécessaire compétition et la suprématie d’une espèce sur une autre, il souligne qu’un autre pan de la pensée de Darwin met en avant l’interdépendance des êtres vivants. Le processus d’évolution est lié à cela : certaines espèces survivent uniquement en vertu des liens qu’elles ont avec d’autres. Cette perspective permet de réimaginer la notion de survie, en réorientant la lecture de Darwin de la seule compétition à la coopération. L’anarchisme est aussi une question d’association volontaire et d’action directe. La première relève du choix, du libre arbitre, la seconde en découle : nous n’avons pas besoin d’attendre que des leaders élus, qu’une avant-garde, que quelqu’un d’autre nous autorise à repenser nos vies si nous avons envie de le faire. Selon Doreen Massey, il s’agit d’influer sur l’histoire, sur les histoires, pour qu’elles correspondent plus à nos désirs, nos intérêts et nos besoins.
    En quoi cette pensée peut-elle être actuelle ?

    Oppression raciale, violence d’Etat, violence capitalistique : les formes de violence dues aux hiérarchies se multiplient et se perpétuent aujourd’hui. L’anarchisme est beaucoup plus large que le proudhonisme originel. Il ne s’agit pas seulement d’une remise en cause de l’Etat, de la propriété, mais de toutes les formes de domination, en terme de genres, de sexualités, de races, d’espèces. L’anarchisme doit contribuer à forger une autre forme d’imagination, plus large, à mettre en avant les connexions entre les êtres plutôt que de leur assigner des étiquettes.
    Vous avez écrit un pamphlet intitulé « Fuck neoliberalism » (1), littéralement, « emmerdons le néolibéralisme »…

    A un moment donné, il faut juste dire « fuck it ! » [« merde ! », ndlr]. Car on a beau étudier dans le détail le fait que le marché avantage certains et en désavantage d’autres, un grand nombre de gens continueront de ne pas se sentir concernés. Donc il faut dire stop et s’atteler à renverser la tendance. Le capitalisme est fondé sur la domination, sa fonction première est de produire des inégalités. Dans ce système, certains réussissent, les autres restent derrière. En tant qu’universitaires, combien d’articles devrons-nous encore écrire pour dénoncer ses méfaits à tel endroit ou sur telle population ?

    C’est une provocation pour attirer l’attention sur le problème plutôt que de continuer à tourner autour. C’est le texte le plus lu de ma carrière. Il porte un message profondément anarchiste. Or, la réponse à cet article a été massivement positive dans le monde universitaire. Peut-être car le terme d’« anarchisme » n’apparaît jamais. La plupart des gens qui ont intégré des principes anarchistes à leur vie quotidienne ne l’identifient pas nécessairement comme tel. La coopération, la réciprocité, l’aide mutuelle, tout le monde les pratique chaque jour avec ses amis, sa famille. Lancer un jardin partagé, rester critique face à ses professeurs, interroger l’individualisme qui va de pair avec le néolibéralisme, cela fait partie d’une forme d’éthique de la vie en communauté. Nous sommes tous coupables - moi compris - de perpétuer le système. L’un des piliers du néolibéralisme est cette volonté de se focaliser sur l’individu, qui entraîne une forme de darwinisme social, les « tous contre tous », « chacun pour soi ».
    Vous évoquez un activisme de la vie quotidienne. Quel est-il ?

    L’activisme ne se résume pas à être en tête de cortège, prêt à en découdre avec la police. Il passe par des gestes très quotidiens, ce peut être de proposer à vos voisins de s’occuper de leurs enfants un après-midi. A Victoria, il existe un groupe de « mamies radicales » qui tricotent des vêtements pour les sans-abri. Mieux connaître ses voisins, aider quelqu’un à traverser la route, lever les yeux de nos téléphones ou débrancher notre lecteur de musique et avoir une conversation avec les gens dans le bus ou dans la rue : ces choses très simples font peser la balance dans l’autre sens, permettent de court-circuiter l’individualisme exacerbé produit par le néolibéralisme. Si vous vous sentez de manifester contre le G20, très bien, mais il faut également agir au quotidien, de manière collective.

    Une des meilleures façons de faire changer les gens d’avis sur les migrants est de leur faire rencontrer une famille syrienne, d’engager un échange. Frôler leur situation peut être le moyen de réhumaniser les réfugiés. Cela implique d’avoir un espace pour enclencher cette conversation, un lieu inclusif, libre des discours haineux. En s’opposant au nationalisme, l’anarchisme encourage le fait de penser le « non-nationalisme », de regarder au-delà des réactions épidermiques, d’élargir le cercle de nos préoccupations et notre capacité à prendre soin de l’autre, à se préoccuper de l’humanité entière.
    Cet ethos permet-il de lutter contre la violence institutionnelle ?

    Je me considère pacifiste, mais ça ne veut pas dire que les gens ne devraient pas s’opposer, lutter, pratiquer l’autodéfense. Pour moi, l’anarchisme est fondamentalement non-violent - un certain nombre d’anarchistes ne sont pas d’accord avec cela. Un système de règles et de coercition est intrinsèquement violent. L’Etat revendique le monopole de cette violence. Quand des groupes d’activistes, d’anarchistes ou n’importe qui s’opposent à l’Etat, c’est un abus de langage d’appeler cela de la violence. C’est un moyen pour l’autorité de discréditer la dissidence. Si l’Etat revendique le monopole de la violence, acceptons-le en ces termes. La violence est répugnante, vous en voulez le monopole ? Vous pouvez l’avoir. Mais alors n’appelez pas « violence » notre réponse. Le but d’un anarchiste, d’un activiste, ce n’est pas la domination, la coercition, mais la préservation de son intégrité, la création d’une société meilleure, de plus de liberté. L’autodéfense n’est pas de la violence.
    D’une certaine façon, un Black Bloc ne serait pas violent, selon vous ?

    Chaque Black Bloc, dans un contexte donné, peut être motivé par de nombreuses raisons. Mais de manière générale, je ne crois pas que son objectif soit la violence. La première raison pour laquelle le Black Bloc dissimule son visage, c’est parce qu’il ne s’agit pas d’intérêts individuels, mais d’un mouvement collectif. La majorité des médias parle du Black Bloc uniquement en terme de « violence », or c’est d’abord une forme de résistance, d’autodéfense, non pas uniquement pour les individus qui forment à un moment le Black Bloc, mais une autodéfense de la communauté et de la planète sur laquelle nous vivons. Qu’est-ce que va changer, pour une banque, une vitrine brisée, très vite remplacée ? Condamner la violence des Black Blocs, ça permet d’occulter la violence de la police, vouée à la domination, la coercition, la suppression de la liberté de certains individus dans le seul but de préserver la propriété d’une minorité puissante.

    (1) « Fuck le néolibéralisme », revue Acme, 2016, en libre accès sous Creative Commons sur www.acme-journal.org

    https://www.liberation.fr/debats/2018/08/20/simon-springer-a-un-moment-donne-il-faut-juste-dire-fuck-au-neoliberalism

    #géographie_anarchiste #hiérarchie #domination #histoire #histoires #espace #liberté #émancipation #mutualisation #réciprocité #collaboration #darwinisme #compétition #interdépendance #survie #association_volontaire #action_directe #choix #libre_arbitre #violence #imagination #fuck #fuck_it #capitalisme #domination #aide_mutuelle #individualisme #darwinisme_social #chacun_pour_soi #tous_contre_tous #activisme #résistance #non-nationalisme #nationalisme #pacifisme #autodéfense #non-violence #dissidence #monopole_de_la_violence #coercition #Black_Bloc #violence_institutionnelle

    • Pour une géographie anarchiste

      Grâce aux ouvrages de David Harvey, Mike Davis ou même Henri Lefebvre, on connaît aujourd’hui la géographie radicale ou critique née dans le contexte des luttes politiques des années 1960 aux États-Unis et qui a, comme le disait Harvey, donné à Marx « la dimension spatiale qui lui manquait ». Dans ce livre, Simon Springer enjoint aux géographes critiques de se radicaliser davantage et appelle à la création d’une géographie insurrectionnelle qui reconnaisse l’aspect kaléidoscopique des espaces et son potentiel émancipateur, révélé à la fin du XIXe siècle par Élisée Reclus et Pierre Kropotkine, notamment.

      L’histoire de l’humanité est une longue suite d’expériences dans et avec l’espace ; or aujourd’hui, la stase qui est imposée à ces mouvements vitaux, principalement par les frontières, menace notre survie. Face au désastre climatique et humain qui nous guette, il est indispensable de revoir les relations que nous entretenons avec le monde et une géographie rebelle comme celle que défend Springer nous libérerait du carcan de l’attentisme. Il faut se défaire une bonne fois pour toutes des géographies hiérarchiques qui nous enchaînent à l’étatisme, au capitalisme, à la discrimination et à l’impérialisme. « La géographie doit devenir belle, se vouer entièrement à l’émancipation. »

      https://luxediteur.com/catalogue/pour-une-geographie-anarchiste

      #livre

  • L’écologie est-elle soluble dans les démocraties capitalistes ?
    https://theconversation.com/lecologie-est-elle-soluble-dans-les-democraties-capitalistes-184959

    Suite aux élections législatives de 2022, la toute récente reparlementarisation de la vie politique française pourrait faire évoluer la place des questions écologiques et environnementales, tout en soulignant les tensions qui existent entre urgence climatique et choix démocratiques et politiques. Le tout dans un contexte qui montre que les événements liés à l’urgence climatique deviennent désormais la norme, en France comme ailleurs.

    À ce titre, plusieurs travaux ont montré que les programmes des partis situés à gauche du spectre politique étaient plus cohérents avec les accords de Paris, notamment EELV et LFI.

    Au-delà de ce contexte, il est important de se poser cette question : une démocratie capitaliste est-elle compatible avec une politique écologique ambitieuse, susceptible de répondre aux effets du changement climatique ?

    Cette question est d’autant plus pertinente, lorsqu’on sait à quel point il peut être difficile de prendre des décisions radicales, capables de répondre aux urgences, dans un moment où les positions hégémoniques du néolibéralisme font pression pour conserver une politique des « petits pas ».

    #écologie_politique #néolibéralisme

  • Quand le travail vire au cauchemar...
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/le-reve-une-realite-2-4-quand-le-travail-vire-au-cauchemar-7729811

    Il suffit de sonder les rêves des travailleurs de ce début de siècle, en proie à la dépression, suite à des conflits professionnels, pour mesurer les effets ravageurs sur la vie psychique.

    Dans ce contexte, nos rêves nous servent à élaborer des stratégies de défense, plutôt qu’à mettre leur créativité et tout notre être au service de l’entreprise. Selon Christophe Dejours “C’est très dangereux de faire activement, sur-activement, un travail qui n’a pas de sens pour vous. C’est psychiquement et physiquement très dangereux. Si vous êtes dans des activités qui sont très chargées de sens en termes de contribution à la société, ça vous confère une très grande résistance à la maladie mentale ou somatique.”

    Si ces travailleurs ne quittent jamais, de jour comme de nuit, leur emploi, ils font le constat que la vertu première de leurs cauchemars est d’assurer leur équilibre psychique. Voire leur propre survie, comme le témoigne anonymement, Monsieur F. “Faire des cauchemars, cela évite de se foutre en l’air".

    Dejours explique très bien le basculement entre l’ère où le travail était géré par les ingénieurs et la prise de pouvoir des gestionnaires.

    #travail #souffrance #souffrance_au_travail #néoliberalisme #gestionnaires #à_bas_le_travail