• Le marché, la race et le QI. « Comment les libertariens, pro liberté totale des capitalistes, s’allient aux promoteurs des hiérarchies naturelles fondées sur race, genre, intelligence... »
    https://www.contretemps.eu/marche-quotien-intellectuel-entretien-quinn-slobodian

    L’extrême droite contemporaine réussit à combiner l’appel à la liberté économique avec des théorisations pseudo-scientifiques sur les hiérarchies naturelles fondées sur la race et/ou le QI. L’historien canadien Quinn Slobodian explique comment ces idées peuvent être articulées ensemble.

    ~~~
    Quinn Slobodian s’est imposé comme l’un des historiens les plus perspicaces du néolibéralisme. Dans des ouvrages tels que Les Globalistes. Une histoire intellectuelle du néolibéralisme (Le Seuil, Paris, 2022) et Le Capitalisme de l’apocalypse. Ou le rêve d’un monde sans démocratie (Le Seuil, Paris, 2025), il présente le néolibéralisme comme une idéologie dont la caractéristique essentielle consiste à protéger le capital des conséquences néfastes de la démocratie.

    Dans son dernier ouvrage, Hayek’s Bastards : Race, Gold, IQ, and the Capitalism of the Far Right (« Les bâtards de Hayek : la race, l’or, le QI et le capitalisme de l’extrême droite »), il écrit que la montée de la droite contemporaine – tant dans sa version techno-libertarienne que dans sa version plus autoritaire – ne peut être comprise sans tenir compte du recours des penseurs néolibéraux à la nature et à la science pour discréditer les revendications en faveur de la justice sociale et de mesures anti-discriminatoires dans les années 1990.

    Il explique comment ce « darwinisme social », qui vire parfois à l’« apocalyptisme » pur et simple, sous-tend différents membres de l’internationale réactionnaire, du disciple de Murray Rothbard, Javier Milei, à l’Alternative für Deutschland (AfD) en Allemagne.

    Dans cet entretien publié par Jacobin, Bartolomeo Sala interroge Slobodian sur cette formation idéologique, qu’il identifie comme un produit paradoxal de la fin de la guerre froide, et sur son influence au sein de l’administration Trump, notamment à travers l’émergence de projets autoritaires d’extrême droite à l’échelle mondiale...

  • « Les entreprises de #capture du #CO₂ dans l’air émettent plus de #carbone qu’elles n’en éliminent »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/05/21/les-entreprises-de-capture-du-co-dans-l-air-emettent-plus-de-carbone-qu-elle

    En 2017, #Zurich devint le lieu de rendez-vous de la jet-set climatique. Journalistes, activistes et investisseurs s’y pressèrent, non pour admirer les rives paisibles du lac ou les demeures cossues de la ville, mais pour contempler les énormes ventilateurs installés par la start-up Climeworks sur le toit d’un incinérateur à ordures. Même Greta Thunberg fit le déplacement. A l’époque, l’entreprise se présentait comme la vitrine technologique de la capture du carbone. Ses fondateurs, Christoph Gebald et Jan Wurzbacher, accueillaient les visiteurs, leur présentant un dispositif où de puissants ventilateurs aspiraient l’air ambiant pour le faire passer à travers une substance absorbante à la composition tenue secrète, chargée de piéger le CO₂.

    Le #gaz ainsi capturé était ensuite redirigé vers une serre où l’on cultivait des concombres. Les deux ingénieurs affirmaient pouvoir capter et stocker 1 % des émissions mondiales en 2025, soit environ 400 millions de tonnes de CO₂ par an. L’annonce fit sensation. Les articles fleurirent, les capitaux affluèrent. En 2021, Climeworks inaugura une installation de plus grande envergure en Islande, alimentée par la géothermie. Cette fois, le CO₂ n’était plus utilisé pour faire pousser des légumes, mais injecté dans le sous-sol pour y être minéralisé, générant ainsi des « émissions négatives ». En 2022, la start-up atteignait une valorisation supérieure à 1 milliard de dollars (environ 890 millions d’euros).

    Un quart de l’énergie mondiale
    Le filon ouvert par Climeworks a été suivi par de nombreuses autres start-ups – Carbon Engineering, Global Thermostat, Rewind, Terraformation, Living Carbon, Charm Industrial, Brilliant Planet, Planetary Technologies, Infinitree… pour n’en citer que quelques-unes. Elles sont aujourd’hui plus de 150, affublées de noms bien grandiloquents pour des entreprises qui émettent plus de carbone qu’elles n’en éliminent.

    A cette liste s’ajoutent les entreprises spécialisées dans la « certification » des émissions négatives – Puro. earth, Agoro Carbon Alliance, Riverse – dont le rôle est de valider des crédits carbone aussi douteux que les procédés qui les sous-tendent. En France, on peut citer la récente Association française pour les émissions négatives, financée par la Quadrature Climate Foundation, elle-même financée par les entreprises pétrolières.

    Le problème des émissions négatives relève de la thermodynamique. Ce constat est loin d’être nouveau. Dès 2015, une étude publiée dans Nature rappelait que la capture du CO₂ directement dans l’air, pour passer à plus grande échelle, devrait consommer des quantités colossales d’énergie – plus du quart de l’énergie mondiale – à une seule tâche : aspirer le carbone de l’atmosphère. En 2019, l’analyse du cycle de vie d’une centrale à charbon américaine équipée de dispositifs de capture montrait que ceux-ci ne permettaient d’éliminer que 10,8 % des émissions. Au prix d’une pollution importante liée à l’utilisation de solvants pour capturer le CO₂.

    Questions fondamentales
    #Climeworks se heurte aux mêmes difficultés. En 2024, loin de capter 1 % des émissions mondiales, l’entreprise n’a réussi à extraire que 105 tonnes de CO₂ de l’atmosphère. Sur son site Internet, l’entreprise reconnaît qu’elle ne parvient même pas à compenser ses propres émissions – estimées à 1 700 tonnes de CO₂ par an, sans compter les voyages de presse. Au lieu des 400 millions de tonnes d’émissions négatives, Climeworks annonce maintenant vouloir devenir la première entreprise d’émissions négatives à devenir #neutre_en_carbone avant 2030…

    L’échec de Climeworks pose une série de questions fondamentales. La première concerne la crédibilité des trajectoires de neutralité carbone qui reposent trop souvent sur des techniques inexistantes. La deuxième concerne les finances publiques : est-il légitime de subventionner des start-up dont les promesses sont systématiquement démenties par les faits ? La troisième question est judiciaire. Climeworks a déjà vendu, par anticipation, des crédits carbone équivalant à plusieurs dizaines de milliers de tonnes à des dizaines d’entreprises, dont Microsoft, J.P. Morgan, Swiss Re, TikTok, British Airways, ainsi qu’à 21 000 particuliers désireux de compenser leur empreinte carbone. Beaucoup pourraient se considérer floués, et envisager des recours. Le business des émissions négatives commence à ressembler à une pyramide de Ponzi – avec le climat pour victime.

    #Jean-Baptiste_Fressoz (Historien, chercheur au CNRS)

  • Using #neural_networks for Geometric Representation
    https://gpuopen.com/learn/using_neural_networks_for_geometric_representation

    AMD GPUOpen - Graphics and game developer resources Explore how Neural Intersection Functions (NIF) and the enhanced #LSNIF are poised to reshape ray tracing by replacing traditional #BVH traversal with efficient, GPU-friendly neural networks for accelerated performance and high-fidelity imagery.

    #Article #Drivers #Single_Blog #NIF #Raytracing

  • Kiabi, Shein, Decathlon : la fast fashion encaisse des millions d’euros d’argent public avec le don de vêtements invendus
    https://disclose.ngo/fr/article/kiabi-shein-decathlon-la-fast-fashion-encaisse-des-millions-deuros-dargent

    Les marques d’habillement à bas prix tirent profit de leurs invendus écoulés auprès d’associations comme Emmaüs ou La Croix Rouge, révèle Disclose, en partenariat avec Reporterre, à partir de documents confidentiels. Le résultat de la loi anti-gaspillage qui les encourage, depuis 2022, à donner leurs surplus en échange de 60 % de réduction fiscale. Au risque de financer la surproduction de l’industrie textile. Lire l’article

    • Les marques d’habillement à bas prix tirent profit de leurs invendus écoulés auprès d’associations comme Emmaüs ou La Croix Rouge, révèle Disclose, en partenariat avec Reporterre, à partir de documents confidentiels. Le résultat de la loi anti-gaspillage qui les encourage, depuis 2022, à donner leurs surplus en échange de 60 % de réduction fiscale. Au risque de financer la #surproduction de l’industrie textile.

      Sur le papier, l’offre est alléchante. Vingt palettes de vêtements neufs de la marque Shein envoyées depuis la Chine, gratuitement. Delphine Peruch, coordinatrice d’une #recyclerie dans le Var, n’en revient pas lorsqu’elle reçoit cette proposition, en novembre dernier. Elle a pourtant décliné : « Notre philosophie est de donner une seconde vie aux vêtements, pas de revendre du #neuf ». Ces derniers mois, son association croule sous les dons, comme toute la filière du #ré-emploi textile, asphyxiée par les #surplus. À la #Croix-Rouge, en Vendée, on ne récupère plus les vêtements confiés par les particuliers. Chez #Emmaüs, « on pousse les murs, on construit des chapiteaux, et certains dons ont dû être jetés », rapporte Louana Lamer, responsable textile de l’association.

      Le secteur craque face à une production de vêtements débridée. Chaque seconde, près de 100 pièces neuves sont injectées sur le marché français. Une hausse de 30 % en seulement quatre ans. « On a créé un système malade où il est normal de produire en trop, dénonce Emmanuelle Ledoux, directrice générale de l’Institut national de l’économie circulaire. Il faut que tout soit disponible tout le temps, jouer sur la #nouveauté, réduire les coûts avec des #économies_d’échelles… Le résultat, ce sont des niveaux élevés de surproduction. » Des vêtements qui ne servent à rien, donc, et qui alourdissent le #bilan_écologique désastreux de l’industrie de la mode, responsable de 8 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.

      Pour limiter l’impact des textiles invendus, la loi anti-gaspillage interdit leur #destruction depuis 2022. Les entreprises présentes sur le marché français sont désormais obligées de les recycler, les vendre à des déstockeurs ou les donner à des #associations en échange d’une réduction fiscale équivalant à 60 % de la valeur des vêtements. Un effet d’aubaine méconnu, mais largement exploité par des poids lourds du secteur comme Shein, Decathlon et Kiabi.

      D’après l’enquête de Disclose, en partenariat avec Reporterre, qui s’appuie sur des documents internes et l’analyse d’une dizaine de rapports d’entreprises, les géants de la fast fashion reçoivent plusieurs millions d’euros de #réductions_d’impôt pour leurs surplus donnés à des associations. Exemple : pour un pantalon vendu 12 euros par Shein, la marque chinoise peut escompter une ristourne fiscale de 7,20 euros si elle choisit de l’offrir à une #recyclerie. De quoi rendre la surproduction rentable pour une enseigne capable de réduire ses coûts de fabrication à quelques dizaines de centimes par article. Mais en bout de chaîne, ce sont les associations qui trinquent : ensevelies sous les vêtements, elles doivent aussi, de plus en plus, les détruire par leurs propres moyens, voire… aux frais du contribuable.

      Un cadeau de Shein contre un reçu fiscal

      « Nous produisons ce que les clients veulent, au moment où ils le veulent et là où ils le veulent », assure le PDG de Shein, #Donald_Tang, dans un entretien au JDD en mars dernier. Selon lui, « ce modèle maximise l’efficacité et réduit le gaspillage presque à zéro ». Vraiment ? Sur le marché privé du #déstockage, où des entreprises s’échangent des lots de vêtements invendus, les colis du mastodonte chinois de la mode sont partout. Ils se vendent même par camions entiers, sur des sites web examinés par Disclose.

      Mais depuis quelques années, les habits Shein produits pour rien ont trouvé de nouveaux débouchés, bien plus rentables : les #brokers en invendus. Ces jeunes pousses françaises mettent en relation les grandes marques de vêtements avec les associations spécialisées dans le don. C’est l’un de ces brokers, baptisé #Dealinka, qui a contacté la recyclerie varoise de Delphine Peruch, en fin d’année dernière, pour lui proposer les palettes de vêtements de Shein.

      Cette #start-up créée en 2023, un an après l’entrée en vigueur de la loi anti-gaspillage, collabore avec les grands acteurs de la solidarité : Les Restos du Cœur, le Secours Populaire ou Les Petits Frères des Pauvres. À ses clients de la fast fashion, Dealinka promet de « réduire les frais liés aux stocks encombrants [et] associés à la destruction des produits ». Surtout, elle insiste sur « les dons effectués par les entreprises à des associations [qui] peuvent être éligibles à des #avantages_fiscaux ». Un argument que l’on retrouve dans un e-mail envoyé à la recyclerie du Var et consulté par Disclose. Dealinka propose ainsi « 21 m3 de marchandises » de Shein, en échange d’un « reçu fiscal que nous retournerons à notre client donateur ». La cargaison étant estimée à 53 167 euros, le « client donateur » — la marque chinoise ou l’un de ses importateurs — peut ici espérer déduire 31 900 euros de ses impôts.

      « La #défiscalisation est d’autant plus intéressante financièrement que, dans le cadre du don, ce sont les entreprises elles-mêmes qui déterminent la valeur de leurs produits », décrypte Romain Canler, directeur de l’Agence du don en nature. Pour Shein, qui propose la bagatelle de 7 000 nouvelles références par jour, d’après les calculs de l’ONG Les Amis de la Terre, rien ne filtre sur le nombre d’invendus. Pas plus que sur le montant des économies fiscales réalisées. Interrogé par Disclose sur le manque à gagner pour l’État, le ministère de l’économie n’a pas donné suite. Mais pour une entreprise au moins, le cadeau du fisc se compte en centaines de milliers d’euros : Decathlon.

      « Donner, c’est bon pour ton portefeuille »

      D’après un tableau obtenu par Disclose, Decathlon a bénéficié de 709 000 euros d’avoirs fiscaux, en 2024, pour 1,18 million d’euros de produits invendus donnés via #Comerso. Le slogan de cette entreprise qui, à l’instar de Dealinka, relie les marques et les associations ? « Vos invendus ont de la valeur ». Dont acte : la ristourne fiscale reversée à Decathlon, propriété de la richissime famille Mulliez, a presque triplé entre 2021 et 2024, toujours selon ce document interne. « En 2023, ces dons en nature équivalent à 0,01 % du chiffre d’affaires de Decathlon France », relativise la marque auprès de Disclose.

      « On commence à générer pas mal de cash » (Thomas Moreau, cofondateur de la start-up #Done, un broker d’invendus qui travaille pour Decathlon)

      La promesse d’économies fiscales, c’est aussi l’argument coup de poing de l’autre broker partenaire de l’enseigne française, la start-up lilloise Done. Le déstockage de vêtements vers des associations y est carrément présenté comme un « acte noble récompensé par 60 % en réduction d’impôt ». « On commence à générer pas mal de cash », confiait l’un des cofondateurs de la start-up à La Voix du Nord, en janvier dernier. Done prélève une commission de 12 % sur la valeur des stocks récupérés. Soit 12 000 euros pour 100 000 euros de vêtements offerts à des associations, les 48 000 euros restants revenant aux enseignes sous forme de réduction fiscale.

      Plutôt que d’interroger son modèle de production, qui alimente l’exploitation humaine au Bangladesh et en Chine, mais aussi la déforestation au Brésil comme l’a révélé Disclose, Decathlon fait du don un mantra. Sollicitée, l’enseigne indique qu’en 2024 « près de 90 % de [ses] magasins en France ont participé à des actions de dons, bénéficiant à plus de 200 associations ». Et à ses finances. Sur un site web destiné aux responsables de magasin, que Disclose a consulté, l’incitation fiscale est clairement présentée comme une motivation au don : « donner, c’est bon pour ton portefeuille ». Et à ce jeu-là, une autre enseigne de la famille Mulliez a redoublé d’ingéniosité : Kiabi.

      Le tour de passe-passe de #Kiabi

      En France, le champion français du prêt-à-porter ouvre un magasin tous les dix jours. Et plus de 800 000 vêtements Kiabi sont mis en vente chaque jour. Combien d’autres sont produits pour rien ? Selon les calculs de Disclose, basés sur ses déclarations extra-financières, la marque a généré au moins 5,6 millions d’invendus en 2023. Un volume qui a quasi doublé en deux ans. S’ils étaient tous mis en rayon ensemble, ces vêtements occuperaient environ 100 magasins de l’enseigne.

      Fort heureusement, Kiabi a trouvé une combine pour écouler ses surplus, tout en profitant de la générosité de l’État : les #Petits_Magasins. Avec ce concept « génial », comme elle le vante sur ses réseaux sociaux, la marque déstocke ses invendus auprès de boutiques solidaires qui vendent uniquement ses produits, sans passer par des intermédiaires. Encore mieux, ces Petits Magasins forment des salarié·es en insertion. L’idée, lancée en 2017, coche toutes les cases du cercle vertueux. À un gros détail près.

      Les Petits Magasins sont chapeautés par la société #Kivi, une joint-venture entre #Bunsha, la holding des magasins Kiabi, et le groupe d’insertion #Vitamine_T, qui compte le DRH de Kiabi à son conseil d’administration. Autrement dit, dans ce système « génial », Kiabi donne à Kiabi. Sauf « [qu’]il y a des rescrits fiscaux derrière ces dons », révèle le responsable de l’une de ces structures qui souhaite rester anonyme. Une information confirmée à Disclose par un ancien cadre de la marque.

      D’ici 2026, le leader français de la #mode_éphémère ambitionne d’écouler la totalité de ses invendus via les Petits Magasins fiscalement optimisables. Kiabi n’a pas souhaité communiquer à Disclose le montant des #exonérations_fiscales déjà obtenues grâce à cette opération. Mais en extrapolant ses derniers chiffres connus — 430 000 vêtements donnés aux Petits Magasins en 2021, d’une valeur de 1,9 million d’euros —, Kiabi aurait pu compter sur une réduction d’impôts de près de 15 millions d’euros si elle avait donné l’intégralité de ses invendus en 2023. Et sa soif d’argent public ne s’arrête pas là.
      Double peine pour les finances publiques

      Malgré un chiffre d’affaires record de 2,3 milliards d’euros en 2024, dont 45 millions d’euros reversés en dividendes à la famille Mulliez, Kiabi profite d’autres largesses publiques pour rentabiliser sa surproduction. À Reims (Marne), son tout nouveau Petit Magasin est implanté dans des locaux subventionnés par un bailleur social. À Hem (Nord), c’est la mairie qui a prêté un local rénové à ses frais. La communauté d’agglomération de Lens-Liévin (Pas-de-Calais) a quant à elle attribué, début mars, une subvention de 3 000 euros au Petit Magasin de Kiabi.

      En quelques années, au moins 30 de ces « #boutiques_solidaires » ont essaimé sur le territoire. Pourtant, Kiabi ne parvient pas à liquider l’ensemble de ses invendus : au moins un vêtement sur cinq donné aux Petits Magasins ne trouve pas preneur. Ces habits encore étiquetés sont alors susceptibles d’être donnés à des associations, au risque de concurrencer les véritables pièces de seconde main. « En injectant des invendus dans cette filière, les #fripes ne sont plus compétitives », regrette Emmanuelle Ledoux de l’Institut national de l’#économie_circulaire. La raison ? Les vêtements d’occasion demandent beaucoup plus de travail aux structures de ré-emploi, comme l’explique Lisa Coinus, ex-responsable textile au sein d’une ressourcerie à Arles : « Derrière une fripe de seconde main, il y a 20 minutes de travail de tri. Si elle nécessite un nettoyage, on passe à 30 minutes. Avec une petite réparation, on monte à 45 minutes. Une fringue Kiabi ou Shein neuve qui arrive, vous la mettez directement sur les étals ».

      Illustration de la saturation du secteur, son ancienne association accumule les stocks de vêtements sur un parking, à l’air libre. « En mars dernier, on a dépensé 8 000 euros pour enfouir 10 tonnes à la déchetterie », témoigne Lisa Coinus. Et quand les structures ne peuvent pas assumer ces coûts, les collectivités locales prennent le relais. C’est là un dernier coût caché des invendus de la fast fashion : un jour ou l’autre, ils finiront dans la filière des #déchets textiles. En théorie, cette dernière est financée par une #taxe versée par les enseignes de mode sauf… si les vêtements ont fait l’objet d’un don. « Au final, l’entreprise transfère à la collectivité la charge de l’élimination de ses déchets », analyse Bertrand Bohain, délégué général du Cercle du recyclage. Gouffre pour les #finances_publiques, inutile pour limiter la production exponentielle de la fast fashion, la loi anti-gaspillage porte décidément mal son nom.

      #Kiabi #Shein #Decathlon #invendus #vêtements #habits #mode #fast-fashion #dons #business #loi_anti-gaspillage #réduction_fiscale #industrie_textile #textile #occasion #seconde_main #second-hand

  • Nourris au #plastique, des bébés #oiseaux souffrent de #démence

    Des #lésions_cérébrales « similaires à la maladie d’#Alzheimer » ? Publiée le 12 mars dans la revue Science Advances, une étude montre comment la #pollution_plastique fait perdre la tête aux #oiseaux_marins (https://www.science.org/doi/10.1126/sciadv.ads0834?adobe_mc=MCMID%3D20597589108928405310818161390203415780%7CMC).

    Maints travaux s’étaient déjà concentrés sur les spécimens décharnés, s’échouant sur les plages ou mourant asphyxiés. Des chercheurs de l’université de Tasmanie se sont, eux, intéressés aux oisillons… à l’apparente bonne santé.

    Comment ? En effectuant des analyses sanguines sur de petits puffins noirs, n’ayant pas encore pris leur envol. L’océan étant infesté de plastique, leurs parents les nourrissent parfois par erreur de déchets. Si les répercussions sont invisibles à l’œil nu, il s’agit presque d’« une condamnation à mort pour ces poussins », déplore Alix de Jersey, l’autrice principale. « Difficile d’imaginer qu’ils parviendront au bout de leur migration [entre l’Australie et le Japon] ».

    Car au-delà des dégradations de la paroi de l’estomac, ces ingestions indésirables entraînent une #neurodégénérescence et des #ruptures_cellulaires. « C’est presque l’équivalent d’un jeune enfant atteint de la maladie d’Alzheimer, poursuit la scientifique. Ces oiseaux souffrent énormément des effets du plastique, notamment sur leur #santé_neuronale. »

    https://reporterre.net/Demence-chez-les-oiseaux-marins-la-faute-a-la-pollution-plastique

  • Viele liegen an der U8: Die 5 schlimmsten U-Bahnhöfe Berlins
    https://www.berliner-zeitung.de/panorama/von-kotti-bis-alexanderplatz-die-5-schlimmsten-u-bahnhoefe-berlins-
    https://www.youtube.com/watch?v=-mq1rG84uhs

    13.3.2025 von Anne Vorbringer, Marcus Weingärtner - Der Streik der BVG hatte auch ein Gutes – man konnte die U-Bahnhöfe meiden. Wir sagen, an welchen sich die Hauptstadt von ihrer besonders unangenehmen Seite zeigt.

    Die Frage nach dem schlimmsten U-Bahnhof Berlins, sie füllt ganze Reddit-Foren und Instagram-Kommentarspalten. Mit ihr beschäftigt sich die Kriminalstatistik und jeden Tag, wenn auch unbewusst, der zahlende BVG-Kunde.

    Gefahren für Leib und Leben sind das eine – und geht es nach den blanken Zahlen, so liegen die drei U-Bahnhöfe Berlins mit den meisten Straftaten im Jahr 2023, Kottbusser Tor, Alexanderplatz und Hermannplatz, allesamt an der Linie U8. Etwa 35 Prozent aller Straftaten an Berliner U-Bahnhöfen ereigneten sich auf der Strecke der U8.

    Bedrohung, Freiheitsberaubung, Körperverletzung, Raub, Nötigung, Sexualdelikte, Mord und Totschlag, es ist alles dabei. Und wie um die Statistik zu unterstreichen, ist auch das Look and Feel an vielen Stationen im mehrfachen Sinne unterirdisch. Hier unsere Top 5 der schlimmsten Berliner U-Bahnhöfe.

    1. Alexanderplatz – Come in and never find out

    Auch nach vielen Jahren in Berlin ist das unterirdische Gewirr an Treppen, Bahnsteigen, Zugängen und Abgängen am U-Bahnhof Alexanderplatz ein Mysterium. Niemals wird sich einem Menschen erschließen, wo der kürzeste Weg zum Gleis der U5 liegt – erst recht keinem ortsunkundigen Touristen. Vom Ditschbrezelduft umfangen, irren die Fahrgäste hilflos Stufen auf und ab, geraten schlimmstenfalls in die Fänge der U8 und landen am Kottbusser Tor, obwohl sie doch eigentlich nur nach Hellersdorf wollten.

    Bei Reddit wird der Alexanderplatz regelmäßig heruntergerankt, wegen der weiten Wege und der Unübersichtlichkeit sei er einfach nur furchtbar, schreiben User auf der Plattform: „Ich habe zum Beispiel jahrelang gebraucht, um herauszufinden, wo der Aufzug ist, mit dem man von draußen direkt zur U5 kommt.“

    2. Hermannplatz – Lasst alle Hoffnung weiterfahren

    Was gibt es noch zu sagen, außer: Berlin hat den Hermannplatz irgendwie aufgegeben. Tagtäglich eine saure Melange aus Armut, Drogensucht, Geschrei und Irrsinn. Eine Zeit lang gar galt das als typisch Berlin: Der Hermannplatz war eine roughe Ecke, an der man sich seiner eigenen Großstadt-Credibility versichern konnte, wenn man erst vor kurzem aus einem Dorf in Mittelfranken nach Berlin gekommen war.

    Mittlerweile ist auch dieses Portiönchen Metropolen-Charme verbraucht, der Hermannplatz nur noch ein Ort, den man meiden sollte und der höchstens noch von sich reden macht durch Pro-Palästina-Demos, Obdachlosencamps und Kaufhauskrisen.

    3. Kottbusser Tor – Berliner Unterwelten

    Sie fanden den BVG-Streik eine Zumutung? Dann empfehlen wir ein halbes Stündchen am Kottbusser Tor, jenem Ort, an dem sich mehrere U-Bahn-Linien kreuzen und der dank seiner bizarren Mischung aus Drogenkonsumenten, Alkoholikern, Hipstern, Touristen und Nachtschwärmern in seinen besten Momenten internationales Großstadtflair verströmt.

    Allerdings nur, wenn man sich vorher selbst ein ordentliches Beruhigungsmittel reingepfiffen hat. Allen anderen wünschen wir gute Fahrt und eine zügige Anbindung.

    4. Moritzplatz – Tor zur Hölle

    Hat sich der Moritzplatz oberirdisch mittlerweile neu erfunden mit dem wunderbaren Kreativ-Geschäft Modulor und einer ordentlichen Auswahl gastronomischer Betriebe, so ist der U-Bahnhof Moritzplatz gemäß seiner Lage und seiner Anmutung das Tor zur Hölle: Ein so abweisender wie zugiger Durchgang, dessen uringeschwängerter Duft selbst die hartgesottene BVG-Kundschaft schwindelig werden lässt. Wer kann, der meidet den Moritzplatz.

    Hier hat man die Stadt wahrlich sich selbst überlassen, mit dem Ergebnis, dass der U-Bahnhof Moritzplatz zu einem florierenden Umschlagplatz für Drogen aller Art heruntergekommen ist.

    5. Gesundbrunnen – Gesund ist das nicht

    „Hallöchen“, leitet eine junge Frau etwas unbedarft in einem Online-Forum ihre Frage ein. Sie sei für eine Veranstaltung auf den Zug angewiesen und habe viereinhalb Stunden Aufenthalt am Bahnhof Berlin-Gesundbrunnen. Ob sie sich denn zu vorgerückter Stunde so ganz allein dort unwohl fühlen müsste? Die Antworten wollen wir hier in ihrer bestürzenden Vielzahl nicht wiedergeben, nur so viel: Die Reisende hätte auch fragen können, ob sie mal ohne Bungee-Seil von einer Brücke springen könne.

    Der zugige Umsteigebahnhof im Norden Berlins ist nicht nur voll und wuselig, er ist auch regelmäßig auf den vorderen Rängen zu finden, wenn es um Sachbeschädigungen und andere Delikte geht. Immerhin: Es gibt einen Biomarkt und McDonald’s. Gesünder wird’s nicht.

    #Berlin #BVG #U-Bahn #Gesundbrunnen #Kreizberg #Moritzplatz #Kottbusser_Tor #Neukölln #Hermannplatz #Mitte #Alexanderplatz

  • LOIS EXTRATERRITORIALES, SANCTIONS ÉCONOMIQUES, PROTECTIONNISME... LA PUISSANCE EN ACTES.

    dimanche 2 mars 2025
    Patrick LALLEMANT,
    Nato TARDIEU (cartes et graphes)

    https://geopoweb.fr/?LOIS-EXTRATERRITORIALES-SANCTIONS-ECONOMIQUES-PROTECTIONNISME-LA-PUISSANCE
    https://lyceeduparc.fr/geopolitique/IMG

    LES REGISTRES DE LA GUERRE

    Lois extraterritoriales, sanctions économiques, protectionnisme... La puissance en actes

    Février, mars 2025. A l’aube d’une nouvelle guerre commerciale lancée par le trumpisme - cette fois-ci d’abord contre des partenaires historiques (Canada, Mexique, bientôt l’U.E...), il est essentiel de se rappeler les multiples facettes économiques de la première puissance économique
    . Les cartes très visuelles sur les sanctions concernant les entreprises ont été réalisées par Nato Tardieu, Directeur du département de cartographie de l’IEGA. Il cartographie principalement des études scientifiques et l’actualité géopolitique

    #géopolitique
    #chine
    #états-unis
    #cartographie
    #cartoexperiment_2025
    #neurath
    #isotype

  • Touristen in Berlin: Diese 5 Orte sollten Besucher meiden
    https://www.berliner-zeitung.de/panorama/tourismus-in-berlin-diese-5-orte-sollten-besucher-meiden-li.2304095

    Naja, was den nicht-ganz-so-Urberlinern aus der Redaktion so einfällt sind eigentlich total interessante, teils sogar mit echtem Charm und Schönheit ausgestattete Orte.

    Dafür ist vom Besuch der folgenden Orte ernsthaft abzuraten.

    Kategorie Touristenfalle

    – Alle Berliner Shopping Malls inklusive ehemaliges Bikini Haus und Kadewe. Wir haben über 60 davon.
    – Mauerpark und RAW sind nur etwas für drogenversessene Krawalltouristen mit Hang zum eigenen Messer.

    Kategorie Lebensgefahr durch Lamgeweile

    – Tempelhof südlich der Ringbahn
    – Reinickendorf
    – Spandau

    Kategorie „muss echt nicht sein“

    – Der neue Potsdamer Platz. Hier ist in der Tat off limit, no go zone, wirklich nicht zu empfehlen, es sei denn, man muss da durch auf dem Weg zum #Taxifilmfest oder zur #Berlinale.

    – Kaiser-Wilhelm-Platz (der verbliebene), fahr besser gleich nach Potsdam.

    5.3.2025 von Anne Vorbringer, Marcus Weingärtner, Manuel Almeida Vergara, Enno Kramer - Wo die Stadt sich selbst überlassen wurde, schickt man keinen Gast hin. Auch die Einheimischen meiden diese Orte, soweit es geht.

    Während die ITB aktuell die schönsten Urlaubs-Destinationen bewirbt, tut die deutsche Hauptstadt wenig bis gar nichts dafür, sich für den Tourismus der Zukunft fit zu machen. Im Gegenteil: Viele Gegenden wirken, als ob sich die Stadt selbst überlassen wäre.

    Wir haben fünf Orte in Berlin herausgesucht, die an zentraler Stelle exemplarisch für das Versagen der Stadt stehen. Hier würden wir keine Freunde hinschicken.

    1. Mehringplatz in Kreuzberg: verwahrloste Innenstadt

    Der Beginn der teilverwahrlosten Friedrichstraße ist zugleich ihr soziales Ende: Der Kreuzberger Teil mündet im Mehringplatz, einem Ort, der dank sämtlicher fehlgeschlagener Versuche der Aufwertung immer noch ein sozialer Brennpunkt ist und von Menschen in der Regel höchstens als Durchgang zwischen Halleschem Tor und Friedrichstraße passiert wird.

    Touristen verlaufen sich höchstens an den Mehringplatz, wenn sie die U-Bahn-Station zum Checkpoint Charlie verpasst haben und reiben sich verwundert die Augen ob der Tatsache, dass sich eine europäische Metropole in ihrem Zentrum ein derart heruntergekommenes Gebiet gönnt, das unter Milieuschutz steht, „um die Gentrifizierung infolge von aufwertenden Sanierungen zu bremsen“. Da kann man nur sagen: Glückwunsch! Damit ist trotz einiger Sanierungsarbeiten ein Zustand der Konservierung erreicht und wer sich den Mehringplatz ansieht, kann darüber sicher nur den Kopf schütteln.

    2. Hermannplatz in Neukölln: Obdachlosigkeit, Drogenkonsum, Kriminalität

    Der Klassiker. Strenggenommen ist der Hermannplatz gar kein Platz, sondern eine große Kreuzung mit Betondeckel auf dem U-Bahnhof. Und überhaupt würde niemand auf die Idee kommen, hier länger als nötig zu verweilen: Obdachlosigkeit, Drogenkonsum, Kriminalität und ein abweisendes Erscheinungsbild haben den Hermannplatz so sehr in Verruf geraten lassen, dass der Slogan „Du hast Angst vorm Hermannplatz“ auch in der deutschen Provinz noch ein Begriff ist.

    Zwar hat die Gentrifizierung auch diese Ecke im Guten wie Schlechten im Griff, angenehmer ist der Hermannplatz trotzdem nicht geworden. Wer kann, der flüchtet in die umliegenden Straßen wie die ex-hippe Weserstraße, die Karl-Marx-Straße oder die Sonnenallee, die den Hermannplatz im Gruselranking mittlerweile eindeutig abgelöst hat.

    3. Eberswalder Straße in Prenzlauer Berg: Burn-out garantiert

    Bars, Clubs und jede Menge Restaurants – eigentlich ist die Eberswalder Straße der ideale Ort für einen Freitagabend. Könnte man meinen. Doch wer öfter hier vorbeikommt, lernt die wohl unübersichtlichste Kreuzung der Stadt zu hassen. Von rechts schreien einen die Radfahrer an, von links bimmelt die Straßenbahn, aus allen Richtungen hupen Autos im Sekundentakt und von oben rattert die U2 über die Gleise.

    Wer nicht gerade auf der Suche nach einem Burn-out pünktlich zum Wochenendbeginn ist, sollte die Eberswalder nicht nur unter der Woche meiden. Denn auch wenn die Ausgehmöglichkeiten in Prenzlauer Berg hier wohl am vielfältigsten sind – spätestens, wenn man auf der Suche nach einem Späti unter der U-Bahn-Station in Richtung Norden unterwegs ist, vergeht einem der Spaß. Stichwort Taubentoilette: Nirgendwo ist der Gehweg so flächendeckend mit Kot bedeckt wie hier.

    Auch auf den Bürgersteigen entlang der Kulturbrauerei oder in Richtung Kastanienallee geht es mit der Lebensqualität steil bergab. Altes Fett, Glutamat und schlechtes Parfüm liegen in der Luft, 15-Jährige in voller Adidas-Montur, von denen man angerempelt wird. Wer hier als Touri vorbeikommt, sollte besser zusehen, dass er Land gewinnt.

    4. Alexanderplatz in Mitte: Bausünden und Dreck

    Ein Kaufhaus mit ungewisser Zukunft, eine Dauerbaustelle mit Bauzäunen und provisorischen Fußgängerpassagen, eine versiegelte, fleckige Plattenfläche, bespielt mit peinlichen, jahreszeitlich wechselnden Ramschmärkten: Der Alexanderplatz ist gerade wahrlich nicht in seiner besten Verfassung.

    Dabei könnte und müsste er das Aushängeschild dieser Stadt sein. Er atmet Geschichte, ist einer der belebtesten Orte Berlins, Ausgangs- und Umsteigepunkt, voller touristischer Highlights in unmittelbarer Nähe. Man kommt nicht um ihn herum – und würde es dennoch gern. Nicht wenige Berliner steigen lieber eine Station früher aus, um sich die U-Bahn-Labyrinthe, das Gewusel, die musizierenden Laien und den Geruch der Champignonpfanne zu ersparen.

    „Normalerweise wird ein großer Bogen um diesen Ort gemacht“, heißt es bei Tripadvisor selbst von Berlin-Besuchern. „Mal von den fiesen Bausünden und Umgestaltungen der letzten 25 Jahre, die dem Alexanderplatz das Gesicht genommen haben, abgesehen, ist es hier einfach nur der reinste Horror. Dreckig, versifft und an vielen Stellen einfach nur verkommen“, so das knallharte Touri-Urteil. Das Schlimme ist: Man kann dem kaum widersprechen.

    5. Flohmarkt im Mauerpark: Karaoke und Nepp seit ewigen Zeiten

    Wollten Sie für einen ausrangierten H&M-Pulli auch schon mal das Doppelte des Originalpreises zahlen? Haben Sie tierisch Lust, eine Dreiviertelstunde für ein Hotdog anzustehen? Interessieren Sie sich wahnsinnig für die dürftigen Sangeskünste Ihnen völlig fremder Menschen?

    Dann sind Sie im Mauerpark goldrichtig, diesem staubig-braunen Flecken Berlin, der am Wochenende zum Eldorado für Schnäppchenjäger wird – oder zumindest für solche, die sich für Schnäppchenjäger halten. Denn günstig sind die Preise auf dem Flohmarkt im Mauerpark schon lang nicht mehr; weder die für Secondhand-Klamotten und Vintage-Möbel noch jene für die begleitenden Snacks und Getränke.

    Dabei rechtfertigt das Angebot – anders als zum Beispiel auf dem wirklich gut sortierten, mit hochwertigen Antiquitäten ausgestatteten Flohmarkt am Arkonaplatz – die mitunter horrenden Preise keineswegs. Und dann auch noch das: Will man sich vom Preisschock kurz mal erholen, setzt sich also auf eine nahe Wiese oder – schlimmer noch – direkt ins Amphitheater, muss man zwangsläufig dem Freiluft-Karaoke folgen, das aus völlig unerklärlichen Gründen seit Jahren Hunderte Besucherinnen und Besucher an jedem sonnigen Sonntag anzieht. Wem’s gefällt …

    Überhaupt wird’s auf dem Flohmarkt im Mauerpark gerne mal übervoll; ein einziges Drängeln und Schieben, ein hastiges Gegrabsche nach überteuerten H&M-Pullis und dürftigen Hotdogs. Genau Ihr Ding? Dann nichts wie hin! Doch eher Lust auf einen entspannten Berlin-Aufenthalt? Dann machen Sie am Sonntag lieber einen großen Bogen um den Mauermeiden

    #Berlin
    #Mehringplatz #Kreuzberg
    #Hermannplatz #Neukölln
    #Eberswalder_Straße #Oderberger_Straße #Prenzlauer_Berg
    #Alexanderplatz #Mitte
    #Mauerpark #Bernauer_Straße

  • Sur le #positionnement_politique des universités

    Les manifestations étudiantes en faveur de la Palestine ont soulevé la question épineuse de la #neutralité politique des universités, en Amérique du Nord comme en Europe. Bien compris, le devoir de « #réserve_institutionnelle » limite l’expression des universités, mais non la libre expression dans les universités. Rediffusion d’un article du 23 octobre 2024

    Tout au long de l’année universitaire 2023-2024, des manifestations contre l’offensive israélienne à Gaza ont éclaté sur les campus d’Amérique du Nord et d’Europe. Certains étudiants ont appelé les universités à se solidariser avec la Palestine et à condamner Israël. Ces manifestations ont suscité l’inquiétude de nombre d’observateurs, consternés par certains incidents antisémites. La critique des manifestations étudiantes a alimenté la polémique récurrente contre les universités dites « #woke ».

    De Sciences Po à Paris à Columbia à New York, politiciens et administrateurs ont entrepris la mise au pas d’universités jugées par trop politisées. Nombre d’universités ont été amenées à adopter une position de « #neutralité_institutionnelle » – le principe selon lequel les universités devraient s’abstenir de prendre position sur les enjeux politiques et internationaux du jour. Les principales universités de la Ivy League, telles que Harvard et Chicago, ont publiquement souscrit à la neutralité institutionnelle et certaines universités britanniques et françaises en discutent actuellement[1].

    Malheureusement, ce que recouvre exactement la neutralité institutionnelle n’est pas évident. De fait, elle est souvent mal comprise, tant par la droite que par la gauche. Depuis une dizaine d’années, des commentateurs plutôt associés à la droite se sont fait les porte-drapeau de la liberté d’expression dans les universités, critiquant le « politiquement correct » ou la « cancel culture » qui y prévaudraient et le manque de diversité des points de vue qui en découlerait. Les mêmes affirment aujourd’hui que le devoir de neutralité politique des universités les oblige à limiter la liberté d’expression – celle des manifestants propalestiniens – sur les campus. Aux États-Unis, des think tanks conservateurs ont invoqué la neutralité institutionnelle pour exhorter les universités à renoncer à leur engagement partisan en faveur de programmes progressistes tels que la diversification des programmes et les initiatives en faveur de l’égalité, de la diversité et de l’inclusion.

    La gauche, à l’inverse, a tendance à être sceptique à l’égard de la neutralité institutionnelle, et ce pour deux raisons. Tout d’abord, en raison de ce qu’elle considère comme son déploiement cynique et idéologique au service de la répression musclée de manifestations et de protestations pacifiques.

    Ensuite, en raison d’objections familières au concept de neutralité lui-même. Les universités sont des acteurs sociaux et politiques qui s’inscrivent dans des réseaux locaux, nationaux et mondiaux et qui agissent inévitablement sur la base de valeurs et de principes qui leur sont propres. La neutralité n’est pas une option pour elles. Dans des domaines contestés tels que les contenus d’enseignement et de recherche, les politiques de diversité, la civilité sur les campus et le financement de l’enseignement supérieur, une position prétendument neutre ne ferait que perpétuer la position dominante d’orateurs traditionnellement privilégiés, tout en permettant aux universités d’entretenir un silence, certes plus commode du point de vue financier et des relations publiques[2].

    Malgré leurs divergences idéologiques, la droite et la gauche commettent la même erreur à propos de la neutralité institutionnelle. Elles supposent toutes deux que la neutralité institutionnelle sert à limiter l’expression politique dans les universités. Or il n’en est rien. Je propose ici l’idée que la neutralité institutionnelle, bien comprise, limite l’expression des universités, mais non la libre expression dans les universités. C’est là une distinction fondamentale, souvent ignorée dans les polémiques récentes.

    Pour éviter les ambiguïtés inhérentes au concept de neutralité, je plaide pour ce qu’on peut appeler (suivant une suggestion de Robert Post et Christopher Eisgruber) la réserve institutionnelle. La réserve institutionnelle signale non pas un détachement des universités vis-à-vis des questions sociales et politiques, mais plutôt une présomption d’abstention et de retenue – qui consiste à éviter de prendre position sur des questions qui ne sont pas liées à leur mission propre. La réserve institutionnelle des universités se justifie de deux manières. Elle est à la fois une condition de la liberté académique et de la liberté d’expression et – plus important encore – une garantie prudentielle contre l’emprise politique et le détournement de la mission distinctive des universités qui en découle.
    Réserve institutionnelle, liberté académique et liberté d’expression

    L’idée de la neutralité institutionnelle des universités est historiquement récente. Pendant près de mille ans, les Églises et les États ont contrôlé, dominé et financé les universités européennes, les utilisant comme propagandistes de leurs dogmes et de leurs valeurs. Ce n’est qu’au XIXe siècle que l’on trouve des suggestions de désaveu de la subordination des universités au politique, chez Humboldt par exemple. Et ce n’est qu’au XXe siècle que la neutralité institutionnelle est formulée comme un principe de bonne conduite universitaire[3].

    Outre le livre de Karl Jaspers sur L’Idée de l’université (1923), un texte clé est le mémoire sur la liberté académique rédigé par le philosophe américain Arthur Lovejoy au nom de l’organisation qu’il avait contribué à fonder (avec John Dewey), l’Association américaine des professeurs d’université (American Association of University Professors). La neutralité institutionnelle y est intimement liée au respect de la liberté académique – la liberté des universitaires de rechercher la vérité selon leurs propres normes et procédures[4].

    Plus récemment, un document influent aux États-Unis est le rapport Kalven, rédigé à l’université de Chicago en 1967, à une époque où les étudiants exigeaient que l’université se désengage de l’Afrique du Sud et dénonce la guerre impopulaire au Vietnam. La fonction première de l’université, affirme le rapport, est de faciliter « la découverte, l’amélioration et la diffusion des connaissances ». À cette fin, elle doit simplement être « le foyer et le protecteur des critiques ; elle n’est pas elle-même le critique ». Si l’université adopte des positions collectives, affirme le rapport, elle le fait au prix de la censure de toute minorité qui n’est pas d’accord avec le point de vue adopté. Ainsi, la neutralité de l’université en tant qu’institution favorise en fin de compte « le respect de la libre investigation et l’obligation de chérir la diversité des points de vue ».

    Des versions des recommandations du rapport Kalven ont récemment été adoptées par certaines universités américaines désireuses d’annoncer à la fois leur neutralité politique et leur engagement en faveur de la liberté d’expression et de la libre investigation sur le campus.

    La neutralité de l’université en tant qu’institution n’est donc pas le fruit d’un manque de courage, ni d’une indifférence ou d’une insensibilité. Il s’agit d’un engagement positif, dérivé des principes qui sous-tendent la mission de l’université : faciliter le plus grand nombre possible de débats et de discussions à partir d’une variété de perspectives contradictoires. La neutralité institutionnelle sert donc à protéger à la fois la liberté académique et la liberté d’expression. Une université attachée à une orthodoxie politique particulière porterait atteinte au droit des professeurs à enseigner et faire de la recherche comme ils l’entendent, poursuivre de nouvelles lignes d’investigation, poser de nouvelles questions.

    La #liberté_académique est garantie par une #double_indépendance. Les universités doivent être autonomes par rapport aux institutions politiques telles que les exécutifs, les législatifs et les tribunaux ainsi que par rapport aux pouvoirs économiques tels que les grandes entreprises et lobbies. Et les universitaires doivent être isolés des administrateurs de leur université – qui ne peuvent pas influencer le contenu de leurs recherches ni la manière dont ils enseignent[5].

    Outre la liberté académique, la #neutralité_politique des universités facilite également la #liberté_d’expression de tous leurs membres, y compris les étudiants. Dès lors qu’une université (ou, plus précisément, ses hauts responsables) prend publiquement position sur une question controversée, elle risque d’entraver l’échange libre d’idées en son sein. La neutralité institutionnelle protège le droit des étudiants et des enseignants à participer en tant qu’individus à l’action politique et à la contestation sociale, à la fois sur le campus et dans les espaces extra-muros, sans avoir à craindre la censure politique ou les sanctions disciplinaires. L’expression libre au sein des universités peut et doit être dérangeante – leur vocation est de rendre possible la remise en question, et potentiellement la subversion, de toutes les idées. La liberté académique et la liberté d’expression en général semblent incompatibles avec l’imposition d’une orthodoxie institutionnelle.

    Tant la droite que la gauche ont donc commis une erreur en louant ou en décriant la neutralité institutionnelle au motif qu’elle pourrait justifier la restriction de la liberté d’expression au sein des universités. Nous l’avons montré, la retenue des universités va de pair avec la liberté dans les universités. C’est, par exemple, parce que les universités ont refusé (ou auraient dû refuser) de s’incliner devant les pressions politiques qu’elles peuvent défendre des universitaires controversés[6], du propalestinien Edward Saïd à Columbia au philosophe utilitariste radical Peter Singer à Princeton, jusqu’à (plus récemment) la féministe critique du genre Selina Todd à Oxford ou l’eugéniste « réaliste de la race » Nathan Cofnas à Cambridge.

    C’est parce que les universités doivent respecter les libertés académiques des chercheurs qu’elles devraient s’abstenir d’influencer le contenu des programmes, même lorsque les sujets enseignés sont politiquement controversés.

    C’est parce que les universités ne doivent pas prendre parti sur les mérites de telle ou telle cause qu’elles ne doivent pas réprimer des manifestations simplement parce qu’elles réprouvent les opinions des manifestants.

    Quelles que soient les bonnes raisons de limiter la liberté d’expression à l’université, elles ne sont pas imposées par la neutralité institutionnelle, ou n’en découlent pas. Certes, l’expression au sein des universités peut être limitée lorsqu’elle enfreint la loi ou lorsqu’elle est incompatible avec la mission des universités. Mais c’est une erreur de penser qu’elle peut être limitée au nom de la neutralité politique.

    La neutralité institutionnelle offre au contraire une protection pour la liberté académique et de la liberté d’expression. Mais en est-elle pour autant une condition sine qua non ? Après tout, il n’est pas évident que seules les universités qui respectent la neutralité institutionnelle soient capables de protéger efficacement la liberté académique et la liberté d’expression. Une distinction cruciale s’impose entre l’expression soutenue par des moyens coercitifs et l’expression non soutenue par des moyens coercitifs. Il est évident qu’aucune université ne devrait imposer des opinions partisanes à ses membres de manière coercitive. Les universitaires doivent être protégés contre les actions coercitives telles que les renvois, les licenciements, les refus de titularisation ou l’intimidation pour des raisons politiques. De même, les étudiants ne devraient pas faire l’objet de mesures disciplinaires simplement parce que l’université réprouve leurs opinions politiques.

    Toutefois l’expression officielle de l’université peut également être non coercitive – et dans ce cas, ses effets sur la liberté sont plus diffus, voire inexistants. Si une université adopte une position politique publique sans pour autant contraindre ou réduire au silence ses membres adoptant un point de vue dissident, il n’est pas certain que cela nuise automatiquement à son fonctionnement intellectuel normal. La question essentielle est de savoir comment les universités traitent les dissidents et non ce qu’elles disent. Fait révélateur, certaines universités ayant une éthique religieuse – de Notre Dame dans l’Indiana à l’université catholique de Louvain – ne protègent pas moins la liberté d’expression de leurs membres que les universités laïques. Les universités qui affirmeraient leur solidarité avec telle ou telle cause internationale pourraient de même tout à fait respecter l’expression d’opinions contraires en leur sein.

    Il en ressort que si le discours coercitif de l’université constitue une atteinte réelle pour la liberté de ses membres, la relation entre expression non coercitive et menace sur la liberté n’est pas évidente et dépendra de circonstances contingentes. Qu’advient-il dès lors de notre argument conceptuel en faveur de la neutralité institutionnelle ? Il semble que l’argument de la liberté ne soit pas aussi convaincant que nous l’espérions. Pour être pleinement justifiée, la neutralité institutionnelle doit être défendue sur une autre base.
    Réserve institutionnelle, captation politique et mission de l’université

    Proposons l’argument prudentiel suivant. Une université qui s’engage à faire preuve de réserve institutionnelle sera mieux à même de repousser les tentatives de captation et de contrôle dans un contexte où la poursuite de sa mission est de plus en plus contestée par les politiciens, administrateurs, bailleurs de fonds et médias. Les universités se devraient de maintenir une position de réserve institutionnelle afin de se concentrer sur la poursuite de leur mission propre : la recherche de la vérité au sein d’environnements éducatifs inclusifs.

    Plusieurs points méritent d’emblée d’être soulignés à propos de cette conception de la réserve institutionnelle. Elle reconnaît que les universités ne sont pas des institutions sans valeurs, mais qu’elles poursuivent au contraire des missions distinctement non neutres (d’où ma préférence pour le terme réserve plutôt que pour celui de neutralité). D’autre part, la présomption de silence des universités est strictement spécifique à un domaine : elle ne s’applique qu’aux questions qui ne sont pas liées à leur mission. Cela signifie que les universités peuvent légitimement prendre position sur des questions politiques et sociales externes qui ont un impact sur leur mission. Cela signifie également que, dans la poursuite de leur mission en interne, les universités ne sont pas tenues à un devoir de réserve institutionnelle – en particulier, leur mission spécifique peut les autoriser à réguler l’expression de leurs membres.

    D’évidence, l’argument en faveur de la réserve institutionnelle n’est absolument pas que les universités seraient des institutions apolitiques. C’est précisément parce que la poursuite par les universités de leur mission propre est politiquement saillante et contestée qu’il n’est pas dans leur intérêt d’être distraites par des questions qui ne sont pas essentielles à leur mission.

    Le principe de réserve institutionnelle stipule que les universités ne doivent pas prendre position sur les questions sociales et politiques du jour sauf si elles affectent la poursuite de leur mission. Par exemple, les universités doivent s’abstenir (en général) de faire des déclarations officielles sur les décisions de justice, les élections, les guerres, la législation ou les mouvements sociaux du moment. Elles ne devraient pas se prononcer (en général) sur la politique pénale ou fiscale, la légalité de l’avortement ou de l’euthanasie, la guerre russe en Ukraine ou le conflit israélo-palestinien. Si les universités doivent être des lieux où ces questions sont vigoureusement débattues, elles ne doivent pas chercher à élaborer une position collective à leur sujet.

    La prise de position politique par les universités présente en effet trois risques distincts. Le premier est celui de l’arbitraire. Contrairement aux gouvernements, les positions politiques des universités sont surérogatoires (non obligatoires) et discrétionnaires (non liées à des critères et des normes préalables). La sélection de leurs causes favorites sera forcément arbitraire. Pourquoi la solidarité avec l’Ukraine mais pas avec Gaza ? Pourquoi la solidarité avec Gaza mais pas avec les Ouïgours ? etc. Bien entendu, les accusations d’incohérence ou d’hypocrisie en matière de politique étrangère sont régulièrement portées à l’encontre des gouvernements. Il reste que ces derniers sont politiquement responsables, ce qui n’est pas le cas des universités.

    Le deuxième risque pour les universités est celui de la captation. Une fois que les universités commencent à prendre des positions publiques, elles risquent de voir leur prestige accaparé par les plus offrants ou les plus bruyants, et leurs dirigeants devront faire face à une pression incessante de leurs membres, autorités de tutelle ou bailleurs de fond. Au lieu de défendre la vérité face aux pouvoirs de toute sorte – une tâche que les universités sont particulièrement bien placées pour accomplir –, les institutions académiques pourraient finir par consacrer trop de temps et d’efforts à être les meilleures amies du pouvoir[7].

    Le troisième risque pour les universités est celui de la distraction. Les universités qui dépenseraient temps, ressources et énergie dans des activités qui ne sont pas directement liées à leur mission feraient face à des coûts d’opportunité importants. Elles s’engageraient dans des négociations interminables pour rédiger des communiqués officiels, compromis inefficaces de généralités et de platitudes – au détriment du travail intellectuel rigoureux qui est la raison d’être des universités.

    Les risques d’arbitraire, de captation et de distraction se cristallisent dans un danger plus large, celui de la décrédibilisation des universités à mesure qu’elles perdent la bonne volonté et la confiance qui sont essentielles à leur autonomie institutionnelle. Les universités militantes risquent d’être soumises à des niveaux croissants de contrôle externe si les politiciens, les administrateurs et les médias s’en prennent à leur politisation apparente ou réelle. Ce danger de décrédibilisation est d’autant plus pressant que les universités sont actuellement le point focal de « guerres culturelles », où est critiqué leur parti pris supposément de gauche.

    Si les universités souhaitent continuer à poursuivre leur mission avec l’indépendance et la sérénité dont elles ont besoin, il est dans leur intérêt de se concentrer sur la poursuite de leurs objectifs épistémiques et éducatifs spécifiques. Ceux-ci ne sont pas neutres, au sens ordinaire du terme : ils impliquent des pratiques contestées, telles que la discrimination entre les bons et les mauvais arguments, la défense de lignes de recherche impopulaires, et des efforts positifs pour corriger les inégalités d’accès et de participation à l’enseignement supérieur. Dans un contexte de campagne idéologique concertée contre la poursuite de ces objectifs par les universités (sous la bannière douteuse de l’« antiwokisme »), la priorité des universités devrait être de défendre leur mission, et non de fournir des munitions à l’ire des critiques. Tel est, en substance, le cœur de l’argument prudentiel en faveur de la réserve institutionnelle – un argument susceptible de convaincre même les sceptiques de gauche.

    Dans la poursuite de leur mission, l’expression des universités n’est pas neutre, mais n’enfreint pas pour autant l’obligation de réserve institutionnelle. Distinguons trois domaines où l’université peut, et parfois doit, prendre position et où l’injonction selon laquelle elle devrait être « institutionnellement neutre » est inopérante. Premièrement, les universités peuvent prendre position sur les questions sociales et politiques externes qui affectent la poursuite de leur mission. Cette exception au principe de neutralité institutionnelle a également été relevée par le rapport Kalven.

    Quelques exemples. Dans les contextes de conflits et de crises à l’étranger, les universités apporteront naturellement leur soutien à leurs étudiants, enseignants et personnel directement touchés par les guerres – ou autres catastrophes. Les universités peuvent également prendre légitimement position sur les politiques de l’enseignement supérieur (tel le soutien gouvernemental à la recherche) ou sur les politiques d’immigration lorsqu’elles affectent leur recrutement (comme les restrictions en matière de visas pour les étudiants étrangers). Elles peuvent également faire preuve de solidarité avec les universitaires du monde entier dans le cadre de leur engagement général en faveur de la défense de l’enseignement supérieur.

    Des questions peuvent également être légitimement posées sur les politiques d’investissement des universités : dans les domaines où l’université doit agir en tant qu’entreprise sur le marché – lorsqu’elle possède des biens ou reçoit des fonds –, elle ne peut éviter de discuter de la légitimité éthique de ses engagements financiers.

    Enfin, les universités peuvent exprimer leur soutien à des causes sociétales importantes dans la mesure où ceci les aide à corriger des défauts structurels dans la poursuite de leur mission elle-même. Ce fut le cas, par exemple, des mouvements LGBTQ+, Black Lives Matter et #MeToo, qui ont amené les universités à reconsidérer douloureusement leur capacité à fournir un environnement éducatif inclusif dans un contexte d’injustices structurelles persistantes.

    Le deuxième domaine dans lequel l’expression universitaire n’est pas neutre, dans le sens où elle favorise naturellement certains points de vue par rapport à d’autres, est la priorité qu’elle accorde à la liberté académique par rapport à la liberté d’expression. Alors que la liberté d’expression protège le droit égal de chacun d’exprimer ses convictions dans les échanges privés et sur la place publique, une des caractéristiques de la liberté académique est qu’elle protège le droit plus spécifique d’experts accrédités de discriminer entre bonnes et mauvaises idées sur la base de leur expertise disciplinaire.

    Dans des pratiques telles que l’enseignement, la recherche, l’évaluation des étudiants et des pairs, la délivrance de diplômes, les universitaires dévaluent régulièrement les points de vue qui ne répondent pas aux normes académiques attendues. Comme le dit bien Michele Moody-Adams, la non-neutralité est à la fois un droit et un devoir de la liberté académique[8]. Les universitaires ne sont pas tenus de rechercher un « équilibre des points de vue » dans leur enseignement ou leur recherche : la seule norme pertinente est la rigueur scientifique. Sur la réalité de l’Holocauste, le changement climatique ou l’efficacité des vaccins, il n’y pas de place (à l’université) pour ceux qui rejettent les fondements épistémiques des disciplines académiques – même quand ils bénéficient par ailleurs de la pleine liberté d’expression dans la sphère publique au sens large.

    Le troisième domaine dans lequel l’expression officielle des universités n’est pas neutre est quand elle vise à créer un environnement éducatif inclusif. D’évidence, les universités doivent censurer les discours interdits par la loi : ceux qui harcèlent, incitent à la violence, menacent ou discriminent, en particulier sur la base de caractéristiques protégées telles que la race, le sexe, la religion ou la sexualité.

    Certes, il existe des différences nationales significatives dans ce domaine : les pays européens répriment et les États-Unis protègent les discours de haine. Mais la question se pose de savoir si les universités devraient simplement appliquer le droit existant ou bien s’efforcer, au travers de leurs règlements et codes internes, de créer des environnements éducatifs inclusifs, dans lesquels les groupes défavorisés – les groupes structurellement désavantagés dans leur accès et leur participation à l’enseignement supérieur – ne seraient pas systématiquement intimidés, mis à l’écart et réduits au silence. Ces codes sont souvent perçus comme symptomatiques du développement d’une « cancel culture » qui porterait atteinte à la liberté d’expression en imposant une idéologie du politiquement correct conformiste et anti-intellectuel.

    Sur ce vaste et épineux sujet, je me contenterai de faire trois remarques. D’une part, l’annonce de la mort de la liberté d’expression sur les campus a été largement exagérée. La montée en épingle de divers incidents a contribué à alimenter une panique morale sur l’état des universités, diagnostic qui reflète imparfaitement l’expérience de ceux et celles qui y travaillent ou étudient[9].

    D’autre part, on ne peut nier la tendance, chez de nouvelles générations d’étudiants, à exiger que les universités soient des « espaces sûrs » (safe spaces) les protégeant de l’exposition à des idées dérangeantes ou offensantes. Or les universités ne sont pas là pour rendre les idées inoffensives pour les étudiants, mais bien pour permettre aux étudiants d’affronter les idées – elles devraient être des brave spaces, non des safe spaces. On frémit à l’idée que les administrateurs d’universités – souvent terrifiés par les pressions médiatiques ou les réflexes consuméristes des étudiants – aient le pouvoir de réprimer les discours qu’ils jugent offensants, stigmatisants ou victimisants ou les discours qui (à l’inverse) réduiraient au silence les critiques du « politiquement correct ».

    La limitation coercitive de la liberté d’expression doit être réservée aux cas flagrants de discours qui, en niant l’humanité de l’autre, empêchent les personnes visées de participer au débat en tant que membres à part entière de la communauté éducative[10]. C’est sur cette base que l’expression des suprémacistes blancs, antisémites notoires et misogynes extrémistes peut légitimement être interdite sur les campus universitaires étatsuniens, dans la mesure où elle réduit effectivement au silence les Noirs, les juifs ou les femmes. Le préjudice objectif que représente le fait d’être réduit au silence est très différent du simple désagrément que constitue le fait d’être soumis à des idées déstabilisantes ou dérangeantes.

    Pour le reste, à l’université, la meilleure réponse au mauvais discours sera le plus souvent plus de discours plutôt que moins de discours. Les enseignants ont à leur disposition toute une palette de pratiques non-coercitives visant à l’inclusivité. Ils ne devraient pas utiliser le concept de safe space pour censurer l’expression d’idées jugées offensantes pour les étudiants, mais ils peuvent créer des safe spaces dans le cadre de l’enseignement, qui garantissent que tous les étudiants se sentent libres d’exprimer le plus large éventail d’opinions sans être punis, harcelés ou condamnés. Les campus peuvent sensibiliser les étudiants et les enseignants aux préjugés inconscients et à l’impact que peuvent avoir certains mots, tels les épithètes sexistes ou racistes, sans avoir à contrôler les « micro-agressions ». Bref, il existe une différence essentielle entre la promotion de normes de civilité dans l’expression et l’imposition de normes par la censure ou la punition.

    Les universités elles-mêmes peuvent déployer un contre-discours pour condamner les discours de haine les plus flagrants en leur sein. Même si cela réduit certaines voix au silence – la frontière entre expression et coercition est ténue –, il peut s’agir d’une réduction au silence légitime dès lors qu’elle sert la mission éducative de l’université[11].

    Ces remarques rapides ont eu pour but d’illustrer le point suivant. Dans les cas (étroitement spécifiés) où l’expression des enseignants et des étudiants peut être légitimement limitée, ce n’est pas en vertu de la « neutralité institutionnelle » des universités, et encore moins en vertu de leur engagement en faveur d’un « équilibre des points de vue » entre les différentes opinions idéologiques.

    Les universités ne devraient pas invoquer la neutralité pour réprimer les manifestations étudiantes – un exercice légitime de la liberté d’expression – tant que ces dernières sont pacifiques, exemptes de discours de haine et ne bloquent pas l’accès aux cours. Elles ne peuvent pas non plus invoquer la neutralité pour contester la censure d’orateurs incompétents sur le plan scientifique – les universités peuvent se livrer à une discrimination des discours, compte tenu de leur mission spécifique. Enfin, la neutralité ne peut pas être opposée aux initiatives d’éducation inclusive – les universités ne sont pas neutres quant à leur engagement substantiel en faveur d’environnements éducatifs inclusifs. Les pratiques des universités peuvent certes être critiquées dans tous ces domaines. Mais elles doivent l’être sur la base d’arguments de fond, non par appel à une neutralité inopérante.

    La réserve institutionnelle limite l’expression des universités, mais non la libre expression dans les universités. Si les universités sont en droit de limiter certaines formes d’expression en leur sein, ce n’est pas du fait de leur obligation de réserve. Les universités ne sont pas tenues à la réserve lorsqu’il s’agit de poursuivre leurs missions propres telles que la défense de la liberté académique et la promotion d’environnements éducatifs inclusifs. Les universités devraient être plus modestes dans leurs prises de position politiques externes, mais aussi plus fermes dans la défense de l’intégrité de leur mission éducative et de recherche.

    https://aoc.media/analyse/2024/12/30/sur-le-positionnement-politique-des-universites-2
    #université #recherche #ESR #devoir_de_réserve

  • Sur le positionnement politique des universités - AOC media
    https://aoc.media/analyse/2024/10/22/sur-le-positionnement-politique-des-universites
    en libre accès

    Par Cécile Laborde

    POLITISTE
    Les manifestations étudiantes en faveur de la Palestine ont soulevé la question épineuse de la neutralité politique des universités, en Amérique du Nord comme en Europe. Bien compris, le devoir de « réserve institutionnelle » limite l’expression des universités, mais non la libre expression dans les universités.

    Article très intéressant. Même si on ne peut que s’interroger sur ce que signifie la réserve des universités à l’égard par ex du génocide en cours à Gaza : faut il continuer des politiques de collaborations institutionnelles, par ex des échanges d’étudiants avec des universités israéliennes qui soutiennent explicitement des actions militaires totalement disproportionnées par rapport à l’idée d’une défense légitime et qui constituent le crime de génocide ? Parce qu’en fait, ce n’est pas juste une guerre, ce qui se passe à Gaza...

    • cet article est republié aujourd’hui en lien avec cette annonce :
      https://www.lemonde.fr/campus/article/2025/02/11/a-sciences-po-la-reserve-institutionnelle-nouvelle-ligne-de-conduite-sur-les

      Très prudente, cette nouvelle doctrine fait prévaloir le principe de la « réserve institutionnelle » en vertu duquel l’établissement ne saurait s’exprimer sur un conflit en cours. Elle trouve sa source dans un rapport interne d’une quarantaine de pages qu’a consulté Le Monde.
      [...]

      Fait notable : la doctrine ne se prononce pas sur l’épineuse question des partenariats avec des universités ou avec des entreprises impliquées sur un terrain de guerre. « Ces sujets, légitimes, ne sauraient être évacués, mais ils ne font pas partie directement du cadre de ce rapport, aussi bien au titre du champ d’investigation de la mission qui nous a été confiée que du temps imparti à sa réalisation », justifient Mmes Haegel et Mawad et M. Perelman. En parallèle, le directeur des affaires internationales a lancé en juin 2024 une analyse dont les résultats ne sont pas encore connus pour évaluer l’ensemble des partenariats universitaires internationaux.

      La « réserve institutionnelle » qui doit prévaloir « n’implique cependant pas l’inaction », selon le rapport. Lorsqu’une crise survient, l’école a le devoir d’organiser rapidement un « débat pluraliste mobilisant ses enseignants-chercheurs, ses chargés d’enseignement et/ou des intervenants extérieurs spécialistes de la question ».

      Les seules situations qui légitiment une prise de position officielle ressortent du périmètre d’un « établissement de recherche et d’enseignement ». La doctrine prévoit trois cas : une mise en cause de la liberté académique, par exemple à travers une « ingérence » dans la gouvernance ou dans le contenu des enseignements de la part d’un acteur public ou privé ; une mise en cause de la liberté d’expression individuelle et collective des membres de la communauté par un acteur public ou privé ; une « demande expresse de soutien de la part d’une université qui serait elle-même l’objet de pressions ».

      Pas de « prise de parole systématique »
      Un autre cas nécessite une réaction officielle, si une nouvelle loi ou réglementation vient à porter atteinte au projet d’établissement. En suivant cette ligne, fin 2023, l’école se serait opposée au projet de loi sur l’immigration tel qu’envisagé par l’ancien ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, qui durcissait les conditions d’accueil des étudiants étrangers. A l’époque, un grand nombre d’universités, mais pas Sciences Po, s’étaient élevées contre la mesure dans une déclaration commune.

      En revanche « est sujet à débat » le fait d’avoir condamné l’invasion de l’Ukraine par la Russie dans un communiqué de mars 2022. Les rapporteurs relèvent que le mandat de l’ex-directeur Mathias Vicherat (2021-2024) s’est caractérisé par « une accélération des prises de position politiques institutionnelles, y compris un engagement fort sur les questions environnementales » mais aussi contre l’extrême droite, avec un communiqué publié dans l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle de 2022.

      Si un événement d’actualité vient à toucher directement des membres de la communauté, « le soutien de l’institution ne peut pas passer par une prise de parole ou une commémoration systématique pour condamner, se désoler ou commenter, poursuivent-ils. Les crises et catastrophes étant malheureusement nombreuses, [l’école] ne saurait fixer une grille de critères qui permettrait de classer la gravité ou la résonance des événements pour décider de réagir ou non ».

      Les auteurs recommandent « d’institutionnaliser le débat et l’expression » à travers l’organisation régulière d’un town hall – un grand débat tel que pratiqué dans les établissements anglo-saxons – impliquant des représentants de la direction de Sciences Po, des enseignants-chercheurs, des étudiants et des salariés. Avec un sujet de discussion qui serait choisi à travers un vote en ligne des étudiants. Et nécessairement « lié à la mission de l’établissement ».

    • Une critique de la notion de neutralité institutionnelle dans le contexte américain post-7 octobre, dans un entretien par ailleurs passionnant mais très inquiétant (et qui préfigure ce qui arrive chez nous)
      https://mouvements.info/la-resistance-universitaire-au-trumpisme
      La résistance universitaire au trumpisme. Entretien avec Joan W. Scott Par Pascal Marichalar

      Vous soulignez l’ambiguïté de la notion de neutralité institutionnelle.

      Depuis les années 1960, l’élément déclencheur de ces réflexions a toujours été la question des réponses à apporter, et des limites à poser, aux mobilisations étudiantes. La neutralité institutionnelle a signifié beaucoup de choses différentes au cours de l’histoire et en fonction des situations. Elle a pu signifier que l’université publiait des déclarations en son nom, ou au contraire que l’université refusait de publier des déclarations en son nom, ou encore que l’université refusait d’autoriser les départements à publier des déclarations de quelque nature que ce soit. Certaines universités mobilisent la notion de neutralité institutionnelle pour signifier que les manifestations étudiantes sapent l’espace neutre de l’université, et ainsi de suite. Ce n’est pas juste un principe abstrait, l’invocation et l’application de ce principe s’insèrent toujours dans des considérations d’ordre stratégiques. Aujourd’hui, c’est encore au nom de la neutralité institutionnelle que certains affirment qu’une université ne doit pas soutenir les politiques de DEI (diversité, égalité, inclusion), la discrimination positive, etc., ou que l’université ne prendra pas de position en contradiction avec ce que l’administration Trump exige – même si cela affecte, au fond, la mission de l’université… Mon sentiment est que lorsqu’on voit quelqu’un invoquer la neutralité institutionnelle, il faut d’abord se demander comment et dans quel but elle est appliquée.

  • Le Rapt d’Internet, de Cory Doctorow (C & F Éditions)
    https://cfeditions.com/rapt-internet

    Manuel de déconstruction des Big Tech,
    ou comment récupérer les moyens de production numérique

    Traduit de l’anglais (États-Unis) par Anne Lemoine
     
    « Ceci est un livre pour les personnes qui veulent détruire les Big Tech.

    Ce n’est pas un livre pour les personnes qui veulent dompter les Big Tech. Il est impossible de les réformer.

    Ce n’est pas non plus un livre pour les personnes qui veulent se débarrasser des technologies à proprement parler. Les technologies ne posent pas de problème en soi. Arrêtons de réfléchir à ce que font les technologies. Réfléchissons plutôt à qui elles le font et pour qui elles le font.

    C’est un livre qui s’intéresse à ce que les Big Tech craignent le plus : une technologie qui serait dans les mains et au service des personnes qui l’utilisent. »

  • Neurological post-COVID syndrome is associated with substantial impairment of verbal short-term and working memory

    A substantial proportion of patients suffer from #Post-COVID_Syndrome (#PCS) with fatigue and impairment of memory and concentration being the most important symptoms. We here set out to perform in-depth neuropsychological assessment of PCS patients referred to the Neurologic PCS clinic compared to patients without sequelae after COVID-19 (non-PCS) and healthy controls (HC) to decipher the most prevalent cognitive deficits. We included n = 60 PCS patients with neurologic symptoms, n = 15 non-PCS patients and n = 15 healthy controls. Basic socioeconomic data and subjective complaints were recorded. This was followed by a detailed neuropsychological test battery, including assessments of general orientation, motor and cognitive fatigue, screening of depressive and anxiety symptoms, information processing speed, concentration, visuomotor processing speed, attention, verbal short-term and working memory, cognitive flexibility, semantic and phonematic word fluency, as well as verbal and visual memory functions. Neurologic PCS patients had more complaints with significantly higher fatigue scores as well as higher levels of depressive and anxiety symptoms compared to Non-PCS and HC. Deep neuropsychological assessment showed that neurologic PCS patients performed worse in a general screening of cognitive deficits compared to HC. Neurologic PCS patients showed impaired mental flexibility as an executive subfunction, verbal short-term memory, working memory and general reactivity (prolonged reaction time). Multiple regression showed fatigue affected processing speed; depression did not. Self-reported cognitive deficits of patients with neurologic PCS including fatigue, concentration, and memory deficits, are well mirrored in impaired performance of cognitive domains of concentration and working memory. The present results should be considered to optimize treatment algorithms for therapy and rehabilitation programs of PCS patients with neurologic symptoms.

    https://www.nature.com/articles/s41598-025-85919-x
    #neurologie #covid-19 #covid-long #long_covid #mémoire

  • Les Etats-Unis reviennent sur la neutralité du Net, ce principe garantissant un accès égalitaire à Internet
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2025/01/03/les-etats-unis-reviennent-en-arriere-sur-le-principe-de-la-neutralite-du-net

    Une cour d’appel américaine a jugé infondée une décision prise par l’agence américaine des télécoms, qui garantissait que les fournisseurs d’accès n’ont pas le droit de moduler la vitesse de débit en fonction des contenus.

    Le Monde avec AFP et Reuters
    Publié aujourd’hui à 11h08, modifié à 11h37

    Temps de Lecture 2 min.

    Nouveau rebondissement dans un interminable dossier : une cour d’appel américaine a aboli le principe de neutralité du Net, jeudi 2 janvier. Les trois juges de cette cour fédérale ont décidé que l’agence américaine des télécoms, la Commission fédérale des communications (FCC), n’avait pas l’autorité nécessaire pour imposer ce principe à l’industrie.

    Concrètement, le principe de neutralité du Net signifie que les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) n’ont pas le droit de moduler la vitesse de débit en fonction des contenus. Il garantit donc en théorie l’accès égalitaire à Internet et est défendu par les grandes plateformes numériques ainsi que par de nombreuses organisations non gouvernementales (ONG). En son absence, les télécoms peuvent donc ralentir ou censurer certains sites, et favoriser d’autres services.
    Une réglementation adoptée sous Obama

    Ce principe fait l’objet de vifs débats depuis deux décennies. Le républicain Donald Trump l’avait aboli durant son premier mandat, en 2017, mais la FCC l’a rétabli en avril dernier avec trois voix (démocrates) contre deux (républicaines), réinstituant ainsi la réglementation adoptée sous le démocrate Barack Obama, en 2015, et en faveur de laquelle luttait l’administration Biden.
    Lire aussi | Les Etats-Unis abrogent la neutralité du Net, un principe fondateur d’Internet

    « Chaque consommateur mérite un accès à Internet rapide, ouvert et équitable », avait alors déclaré Jessica Rosenworcel, présidente de la FCC, ajoutant que ce principe « garantit que, en ligne, vous puissiez aller où vous voulez et faire ce que vous voulez sans que votre fournisseur de haut débit ne fasse des choix à votre place ».

    Donald Trump, qui retournera à la Maison Blanche le 20 janvier, a nommé Brendan Carr, un opposant à la neutralité du Net, comme futur président de la FCC. M. Carr estime que ce principe conduit à considérer les télécoms comme des services publics, qui investiraient alors moins dans les réseaux Internet ultrarapides. Il est donc très peu probable que la future administration cherche à aller à l’encontre de cette décision de justice. Les défenseurs de la neutralité du Net peuvent toutefois encore porter l’affaire devant la Cour suprême.
    Une décision « erronée à tous les niveaux »

    USTelecom, lobby regroupement des grandes entreprises du secteur des télécoms comme AT&T ou Verizon, s’est félicité dans un communiqué d’une « victoire pour les consommateurs américains qui amènera à davantage d’investissement, d’innovation et de compétition sur un marché numérique dynamique ». Du côté des ONG, en revanche, on ne masque pas son amertume. Matt Wood, vice-président chargé des politiques publiques au sein de l’association Free Press, a jugé la décision de la cour « décevante » et « erronée à tous les niveaux ». Dans une réaction en ligne, il a noté que Donald Trump pourra ainsi « abdiquer sa responsabilité de protéger les utilisateurs d’Internet contre les pratiques commerciales peu scrupuleuses ».

    La Computer & Communications Industry Association, un groupe de pression comprenant de grandes sociétés de la tech comme Amazon, Apple, Alphabet (maison mère de Google) et Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) avait jusqu’ici soutenu le principe de la neutralité du Net, arguant qu’il s’agissait de « préserver un accès ouvert à Internet ». Ces grandes sociétés, dont les patrons ont ces derniers mois multiplié les signaux positifs envers Donald Trump, n’ont pas encore réagi à la décision de justice rendue jeudi.
    Newsletter
    « Pixels »
    Réseaux sociaux, cyberattaques, jeux vidéo, mangas et culture geek
    S’inscrire

    Quelle que soit la suite donnée à cette dernière, le principe de la neutralité du Net ne devrait toutefois pas disparaître complètement dans le pays. Certains Etats américains, tels que la Californie ou le Colorado, ont en effet adopté leurs propres lois garantissant son application. En Europe, le principe de la neutralité du Net est protégé par la loi depuis 2015.

    #Neutralité_internet