• L’accueil, une clinique d’hospitalité

    L’Utopie concrète du soin psychique

    A la suite de l’essai Emancipation de la psychiatrie qui remet en perspective les acquis institutionnels de la psychothérapie institutionnelle et du secteur de psychiatrie publique généraliste, L’accueil, une clinique d’hospitalité, utopie concrète du soin psychique, le reprend à partir de pratiques cliniques d’accueil du soin psychique émancipatrice de la « valeur humaine » en psychiatrie. L’humain, technique alternative en est l’enjeu politique majeur d’accès inconditionnel aux soins psychique dans la société, que ce soit pour les populations autochtones ou pour les réfugiés et exilés migrant de l’humanitaire.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/11/15/laccueil-une-clinique-dhospitalite

    #santé

  • « Après le dieselgate, nous nous dirigeons tout droit vers un “#electric_gate” »

    Pour l’ingénieur et essayiste #Laurent_Castaignède, le développement actuel de la #voiture_électrique est un désastre annoncé. Il provoquera des #pollutions supplémentaires sans réduire la consommation d’énergies fossiles.

    Avec la fin de la vente des #voitures_thermiques neuves prévue pour #2035, l’Union européenne a fait du développement de la voiture électrique un pilier de sa stratégie de #transition vers la #neutralité_carbone. Le reste du monde suit la même voie : la flotte de #véhicules_électriques pourrait être multipliée par 8 d’ici 2030, et compter 250 millions d’unités, selon l’Agence internationale de l’énergie.

    Mais la #conversion du #parc_automobile à l’électricité pourrait nous conduire droit dans une #impasse désastreuse. Toujours plus grosse, surconsommatrice de ressources et moins décarbonée qu’il n’y parait, « la voiture électrique a manifestement mis la charrue avant les bœufs », écrit Laurent Castaignède dans son nouvel ouvrage, La ruée vers la voiture électrique. Entre miracle et désastre (éditions Écosociété, 2023).

    Nous avons échangé avec l’auteur, ingénieur de formation et fondateur du bureau d’étude BCO2 Ingénierie, spécialisé dans l’empreinte carbone de projets industriels. Démystifiant les promesses d’horizons radieux des constructeurs de #SUV et des décideurs technosolutionnistes, il pronostique un crash dans la route vers l’#électrification, un « #electrigate », bien avant 2035.

    Reporterre — Vous écrivez dans votre livre que, si l’on suit les hypothèses tendancielles émises par l’Agence internationale de l’énergie, la production de batteries devrait être multipliée par 40 entre 2020 et 2040, et que la voiture électrique accaparerait à cet horizon la moitié des métaux extraits pour le secteur « énergies propres ». Ces besoins en métaux constituent-ils la première barrière au déploiement de la voiture électrique ?

    Laurent Castaignède — La disponibilité de certains #métaux constitue une limite physique importante. Les voitures électriques ont surtout besoin de métaux dits « critiques », relativement abondants mais peu concentrés dans le sous-sol. L’excavation demandera d’ailleurs beaucoup de dépenses énergétiques.

    Pour le #lithium, le #cobalt, le #nickel, le #manganèse et le #cuivre notamment, ainsi que le #graphite, la voiture électrique deviendra d’ici une quinzaine d’années la première demandeuse de flux, avec des besoins en investissements, en capacités d’#extraction, de #raffinage, de main d’œuvre, qui devront suivre cette hausse exponentielle, ce qui n’a rien d’évident.

    L’autre problème, c’est la mauvaise répartition géographique de ces #ressources. On est en train de vouloir remplacer le pétrole par une série de ressources encore plus mal réparties… Cela crée de forts risques de constitution d’#oligopoles. Un « Opep du cuivre » ou du lithium serait catastrophique d’un point de vue géostratégique.

    Une autre limite concerne notre capacité à produire suffisamment d’électricité décarbonée. Vous soulignez que se répandent dans ce domaine un certain nombre « d’amalgames complaisants » qui tendent à embellir la réalité…

    Même lorsqu’on produit beaucoup d’électricité « bas carbone » sur un territoire, cela ne signifie pas que l’on pourra y recharger automatiquement les voitures avec. Le meilleur exemple pour comprendre cela est celui du Québec, où 100 % de l’électricité produite est renouvelable — hydroélectrique et éolienne. Mais une partie de cette électricité est exportée. Si le Québec développe des voitures électriques sans construire de nouvelles capacités d’énergies renouvelables dédiées, leur recharge entraînera une baisse de l’exportation d’électricité vers des régions qui compenseront ce déficit par une suractivation de centrales au charbon. Ces voitures électriques « vertes » entraîneraient alors indirectement une hausse d’émissions de #gaz_à_effet_de_serre

    De même, en France, on se vante souvent d’avoir une électricité décarbonée grâce au #nucléaire. Mais RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, précise que la disponibilité actuelle de l’électricité décarbonée n’est effective que 30 % du temps, et que cette proportion va diminuer. On risque donc fort de recharger nos voitures, surtout l’hiver, avec de l’électricité au gaz naturel ou au charbon allemand, à moins de déployer davantage de moyens de production d’énergies renouvelables en quantité équivalente et en parallèle du développement des voitures électriques, ce qui est rarement ce que l’on fait.

    En d’autres termes, ce n’est pas parce que le « #kWh_moyen » produit en France est relativement décarboné que le « kWh marginal », celui qui vient s’y ajouter, le sera aussi. Dans mon métier de conseil en #impact_environnemental, j’ai vu le discours glisser insidieusement ces dernières années : on parlait encore des enjeux de la décarbonation du #kWh_marginal il y a dix ans, mais les messages se veulent aujourd’hui exagérément rassurants en se cachant derrière un kWh moyen « déjà vert » qui assurerait n’importe quelle voiture électrique de rouler proprement…

    Vous alertez aussi sur un autre problème : même si ce kWh marginal produit pour alimenter les voitures électriques devient renouvelable, cela ne garantit aucunement que le bilan global des émissions de carbone des transports ne soit à la baisse.

    Il y a un problème fondamental dans l’équation. On n’arrive déjà pas à respecter nos objectifs antérieurs de développement des énergies renouvelables, il parait compliqué d’imaginer en produire suffisamment pour recharger massivement les nouveaux véhicules électriques, en plus des autres usages. Et beaucoup d’usages devront être électrifiés pour la transition énergétique. De nombreux secteurs, des bâtiments à l’industrie, augmentent déjà leurs besoins électriques pour se décarboner.

    De plus, rien ne garantit que le déploiement de voitures électriques ne réduise réellement les émissions globales de gaz à effet de serre. En ne consommant plus d’essence, les voitures électriques baissent la pression sur la quantité de pétrole disponible. La conséquence vicieuse pourrait alors être que les voitures thermiques restantes deviennent moins économes en se partageant le même flux pétrolier.

    Imaginons par exemple que l’on ait 2 milliards de voitures dans le monde en 2040 ou 2050 comme l’indiquent les projections courantes. Soyons optimistes en imaginant qu’un milliard de voitures seront électriques et que l’on consommera à cet horizon 50 millions de barils de pétrole par jour. Le milliard de voitures thermiques restant pourrait très bien se partager ces mêmes 50 millions de barils de pétrole, en étant juste deux fois moins économe par véhicule. Résultat, ce milliard de voitures électriques ne permettrait d’éviter aucune émission de CO₂ : rouler en électrique de manière favorable nécessite de laisser volontairement encore plus de pétrole sous terre…

    L’électrification, seule, n’est donc pas une réponse suffisante. Cela signifie qu’une planification contraignant à la sobriété est nécessaire ?

    La #sobriété est indispensable mais il faut être vigilant sur la manière de la mettre en place. Il serait inaudible, et immoral, de demander à des gens de faire des efforts de sobriété si c’est pour permettre à leur voisin de rouler à foison en gros SUV électrique.

    La sobriété, ce serait d’abord mettre un terme à « l’#autobésité ». L’électrification accentue la prise de #poids des véhicules, ce qui constitue un #gaspillage de ressources. Au lieu de faire des voitures plus sobres et légères, les progrès techniques et les gains de #productivité n’ont servi qu’à proposer aux consommateurs des véhicules toujours plus gros pour le même prix. On n’en sortira pas en appelant les constructeurs à changer de direction par eux-mêmes, ce qu’on fait dans le vide depuis 30 ans. Il faut réguler les caractéristiques clivantes des véhicules, en bridant les voitures de plus d’1,5 tonne à vide à 90 km/h par exemple, comme on le fait pour les poids lourds, et à 130 km/h toutes les autres.

    Un autre effet pervers pour la gestion des ressources est l’#obsolescence des véhicules. Pourquoi écrivez-vous que l’électrification risque de l’accélérer ?

    La voiture électrique porte dans ses gènes une #obsolescence_technique liée à la jeunesse des dernières générations de #batteries. Les caractéristiques évoluent très vite, notamment l’#autonomie des véhicules, ce qui rend leur renouvellement plus attractif et le marché de l’occasion moins intéressant.

    Paradoxalement, alors que les moteurs électriques sont beaucoup plus simples que les moteurs thermiques, l’électronification des voitures les rend plus difficiles à réparer. Cela demande plus d’appareillage et coûte plus cher. Il devient souvent plus intéressant de racheter une voiture électrique neuve que de réparer une batterie endommagée.

    Les constructeurs poussent en outre les gouvernements à favoriser les #primes_à_la casse plutôt que le #rétrofit [transformer une voiture thermique usagée en électrique]. Ce dernier reste artisanal et donc trop cher pour se développer significativement.

    Vous écrivez qu’une véritable transition écologique passera par des voitures certes électriques mais surtout plus légères, moins nombreuses, par une #démobilité, une réduction organisée des distances du quotidien… Nous n’en prenons pas vraiment le chemin, non ?

    Il faudra peut-être attendre de se prendre un mur pour changer de trajectoire. Après le dieselgate, nous nous dirigeons tout droit vers un « electric gate ». Je pronostique qu’avant 2035 nous nous rendrons compte de l’#échec désastreux de l’électrification en réalisant que l’empreinte carbone des transports ne baisse pas, que leur pollution baisse peu, et que le gaspillage des ressources métalliques est intenable.

    La première pollution de la voiture électrique, c’est de créer un écran de fumée qui occulte une inévitable démobilité motorisée. Le #technosolutionnisme joue à plein, via des batteries révolutionnaires qui entretiennent le #messianisme_technologique, comme pour esquiver la question politique du changement nécessaire des modes de vie.

    On continue avec le même logiciel à artificialiser les terres pour construire des routes, à l’instar de l’A69, sous prétexte que les voitures seront bientôt « propres ». Il faut sortir du monopole radical, tel que décrit par Ivan Illich, constitué par la #voiture_individuelle multi-usages. La première liberté automobile retrouvée sera celle de pouvoir s’en passer avant de devoir monter dedans.

    https://reporterre.net/Apres-le-dieselgate-nous-nous-dirigeons-tout-droit-vers-un-electric-gate
    #réparation #terres_rares #réparabilité #extractivisme

    • La ruée vers la voiture électrique. Entre miracle et désastre

      Et si les promesses du miracle électrique n’étaient en fait que le prélude à un désastre annoncé ?

      La voiture électrique a le vent en poupe. Dans un contexte d’urgence écologique, elle semble être la solution pour résoudre les principaux problèmes sanitaires et climatiques causés par la voiture à essence. Pour l’expert en transports #Laurent_Castaignède, il est urgent de prendre la mesure de la révolution en cours. En Occident comme en Chine, un remplacement aussi rapide et massif du parc automobile est-il possible ? Les promesses écologiques de la voiture électrique seront-elles au rendez-vous ou risquent-elles de s’évanouir dans un nouveau scandale environnemental ?

      Pour Laurent Castaignède, nous sommes sur le point d’accepter une nouvelle dépendance énergétique, verdie, sur fond de croissance économique jusqu’au-boutiste. Remontant aux origines de la mobilité routière électrique, l’ancien ingénieur automobile fait le point sur la situation actuelle, dont le dynamisme de déploiement est inédit. Si la voiture électrique n’émet pas de gaz polluants à l’utilisation, elle pose de nombreux problèmes. Elle mobilise des ressources critiques pour sa fabrication et ses recharges, pour des gabarits de véhicules toujours plus démesurés. Elle maintient aussi le modèle de l’auto-solo, sans rien changer aux problèmes d’embouteillage et au poids financier des infrastructures routières sur les collectivités.

      La ruée vers la voiture électrique propose une autre électrification de la mobilité automobile, crédible et véritablement respectueuse de notre santé et de celle de la planète. Tâchons d’éviter que les promesses technologiques du virage électrique ne débouchent sur un désastre annoncé.

      https://ecosociete.org/livres/la-ruee-vers-la-voiture-electrique
      #livre

  • Militürk - Deutsch Amerikanische Freundschaft (DAF) 1979
    https://www.youtube.com/watch?v=KV6NnB7CuX0

    L’année 1979 marque la finde de l’époque post-1968 avec la fondation du journal Die Tageszeitung (TAZ), le début de la seconde vague de squats et le remplacement de la musique rock et avantgardiste comme Kraftwerk et Tangerine Dream par le punk germanique qui s’est tout de suite divisé en new wave pour les foules et la tendance punk dur politisée pour les rebelles. DAF et Fehlfarben se situaient entre les courants majoritaires. Aujourd’hui leur chanson Militürk prendrait un air prophétique s’il n’était pas satirique jusqu’à la moelle.

    Kebabträume in der Mauerstadt
    Türk-Kültür hinter Stacheldraht
    Neu-Izmir ist in der DDR
    Atatürk der neue Herr

    Miliyet für die Sowjetunion
    In jeder Imbißstube ein Spion
    Im ZK Agent aus Türkei
    Deutschland, Deutschland, alles ist vorbei

    Kebabträume in der Mauerstadt
    Türk-Kültür hinter Stacheldraht
    Neu-Izmir ist in der DDR
    Atatürk der neue Herr

    Miliyet für die Sowjetunion
    In jeder Imbißstube ein Spion
    Im ZK Agent aus Türkei
    Deutschland, Deutschland, alles ist vorbei

    Deutschland, Deutschland, alles ist vorbei
    Deutschland, Deutschland, alles ist vorbei

    Wir sind die Türken von morgen
    Wir sind die Türken von morgen
    Wir sind die Türken von morgen
    Wir sind die Türken von morgen

    Wir sind die Türken von morgen
    Wir sind die Türken von morgen
    Wir sind die Türken von morgen
    Wir sind die Türken von morgen

    Wir sind die Türken von morgen
    Wir sind die Türken von morgen
    Wir sind die
    Naja

    Militürk, Fehlfarben 2022
    https://www.youtube.com/watch?v=gaC6aM-D59c

    Protestsongs von Punk bis HipHop
    https://www.fluter.de/protestsongs-von-punk-bis-hiphop

    18.2.2011 von Ulrich Gutmair - Wie entsteht ein Popsong, der mehr ist als nur ein Lied? Und wie kommt die Politik in die Musik? Was passiert, wenn Popmusik eine Fragestellung zuspitzt, die in der Luft liegt? Zwei Beispiele, die in ihrer lyrischen Haltung sehr wenig, ihrem Gehalt nach aber sehr viel miteinander zu tun haben, sollen das deutlich machen. Es handelt sich um Songtexte, die in ihren Genres zum Kanon gehören. Der eine ist ein Klassiker des deutschen Punks, der andere eines der wichtigsten deutschen Rapstücke.

    Im Sommer 1978 fuhr der junge Gabi Delgado-Lopez mit seinen Freunden von der Düsseldorfer Punkband Mittagspause nach Berlin. Ziel war der Kreuzberger PunkclubS036. Zum so genannten „Mauerbaufestival“ am 12. und 13. A ugust, also am 17. Jahrestag des Mauerbaus, waren elf Punkbands geladen, es gab Buttercremetorte.
    Kebab-Träume, Militürk

    Delgado-Lopez, selbst Kind eines spanischen Flüchtlings, war zum ersten Mal in Berlin-Kreuzberg, das damals, wie heute, von türkischen Migranten und Migrantinnen geprägt war. Im Norden und Osten war der Stadtteil von der Berliner Mauer begrenzt. „Das war eine einzigartige Situation, umgeben von Stacheldraht, inmitten eines kommunistischen Staates diese Türk-Kültür vorzufinden in voller Blüte“, erinnert sich Delgado-Lopez.

    Inspiriert davon schrieb er „Militürk“. Es ist ein Lied, das satirisch mit der Angst vor „Überfremdung“ spielt, einem Schlagwort, das damals die Runde machte. Das Stück wurde bald darauf auf der ersten Doppel-Single von Mittagspause veröffentlicht. Ein Millionenpublikum erreichte es allerdings erst, als es nochmals eingespielt wurde und 1980 auf dem Fehlfarben-Album „Monarchie und Alltag“ erschien (als „Kebab-Träume“ erschien es dann im gleichen Jahr als DAF-Single, mit Delgado-Lopez als Sänger).

    Kebabträume in der Mauerstadt
    Türk-Kültür hinter Stacheldraht
    Neu-Izmir ist in der DDR,
    Atatürk der neue Herr.
    Milliyet für die Sowjetunion,
    in jeder Imbissstube ein Spion.
    Im ZK Agent aus Türkei,
    Deutschland, Deutschland, alles ist vorbei.
    Wir sind die Türken von morgen.

    „Militürk“ braucht nur neun Zeilen, um ein komplexes Szenario zu entwerfen: Unter der Führung des laizistischen Gründers der modernen Türkei, Atatürk (1881-1938), unterwandern Türken den Ostblock. In jeder Imbissstube West-Berlins, das im Text zu „Neu-Izmir“ geworden ist, findet sich ein türkischer Spion. Mithilfe der türkischen Tageszeitung Milliyet wird der Osten kolonisiert.
    Tief sitzende Ängste

    Delgado-Lopez verdichtete in diesen neun Zeilen, was viele Westdeutsche damals umtrieb. Die Stärke dieser Zeilen liegt in ihrer Kommentarlosigkeit und Lakonie. Ende der 1970er-Jahre gab es trotz der Politik der Annäherung an den Ostblock, die Bundeskanzler Willy Brandt 1969 eingeleitet hatte, immer noch eine große Angst vor dem militärischen Potenzial der UdSSR und ihrer Satellitenstaaten. Dass es in Delgado-Lopez’ Song ausgerechnet die türkischen Gastarbeiter in West-Berlin sind, die nun den Osten Deutschlands und Europas unterwandern, ist der eine Witz. Der andere Witz besteht darin, dass sich damit die Gefahr aus dem Osten auf unheimliche Weise verdoppelt zu haben scheint: „Deutschland, Deutschland, alles ist vorbei.“

    „Militürk“ war nicht nur politische Satire, die gekonnt mit bestehenden sprachlichen Stereotypen und Ängsten spielte. „Militürk“ war auch einer der ersten Punksongs, in denen auf Deutsch gesungen wurde. „Damals war es eine Seltenheit, auf Deutsch zu singen“, erinnert sich Gabi Delgado-Lopez. „Das haben nur Schlagersänger gemacht. Es ging um eine Rückeroberung der deutschen Sprache. Wir haben gesagt, das überlassen wir nicht den Schlagersängern oder der Werbeindustrie. Das nehmen wir uns zurück.“

    Es gab Ende der Siebziger zwar auch Musiker wie Udo Lindenberg und Rockbands wie Ton Stein Scherben oder Ihre Kinder, die auf Deutsch sangen, sowie einige Liedermacher. Richtig ist allerdings, dass erst mit den Punkbands, die auf Deutsch sangen, eine wahre Renaissance des Deutschen in der Popmusik einsetzte.
    Advanced Chemistry: Fremd im eigenen Land

    Es hat allerdings bis nach dem Mauerfall gedauert, bis das Thema Einwanderung wieder in einem deutschen Popsong auf dringliche Weise verarbeitet wurde. Nachdem es nach der Wiedervereinigung zu zahlreichen rassistischen Überfällen und Brandanschlägen auf Flüchtlingsunterkünfte gekommen war, veröffentlichte das Heidelberger Trio Advanced Chemistry 1992 seine Maxi-Single „Fremd im eigenen Land“.

    Die drei Rapper von Advanced Chemistry, Tony L, Linguist und Torch, haben eine ähnliche Geschichte wie Gabi Delgado-Lopez. Ihre Eltern stammen aus Italien, aus Ghana und aus Haiti. Und doch ist ihre Sprechhaltung eine völlig andere. Wo „Militürk“ von einem nüchternen Nachrichtenstil geprägt ist, wird „Fremd im eigenen Land“ aus der persönlichen Position des jeweiligen Sprechers vorgetragen.

    Gestatten Sie, mein Name ist Frederik Hahn
    Ich wurde hier geboren, doch wahrscheinlich sieht man’s mir nicht an
    Ich bin kein Ausländer, Aussiedler, Tourist, Immigrant,
    sondern deutscher Staatsbürger und komme zufällig aus diesem Land.

    Wo „Militürk“ von den Ängsten der Mehrheitsgesellschaft erzählt, berichtet „Fremd im eigenen Land“ davon, was es heißt, in Deutschland als Deutscher mit dunkler Hautfarbe zu leben.

    Ist es so ungewöhnlich, wenn ein Afro-Deutscher seine Sprache spricht
    und nicht so blass ist im Gesicht?
    Das Problem sind die Ideen im System:
    Ein echter Deutscher muss auch richtig deutsch aussehen.

    „Militürk“ zieht seine ganze satirische Kraft aus einem übertriebenen Szenario nationalen Untergangs. Dagegen richtet sich die Klage von „Fremd im eigenen Land“ dagegen, als deutscher Staatsangehöriger wie ein Bürger zweiter Klasse behandelt zu werden:

    Ich habe einen grünen Pass mit ’nem goldenen Adler drauf
    Nicht anerkannt, fremd im eigenen Land
    Kein Ausländer und doch ein Fremder.

    So unterschiedlich die Texte von „Militürk“ und „Fremd im eigenen Land“ sind, so erscheinen sie beinahe wie ein Dialog durch die Zeiten. Beide Songs betreffen Fragen nach der Zugehörigkeit zum Gemeinwesen, die sich auf realpolitischer Ebene heute für viele Migranten nicht mehr so stellen wie damals. Beide Lieder stammen aus der Zeit vor der Reform des Staatsangehörigkeitsrechts im Jahr 2000. Und doch haben sie nicht die lyrische Kraft verloren, uns anzusprechen.

    Wichtiger als die Gemeinsamkeiten aber bleiben die Unterschiede. „Fremd im eigenen Land“ ist ein typischer Protestsong, weil er seine Hörer/innen nicht darüber im Zweifel lässt, was sein Anliegen ist. Dieser Rap reiht sich ein in eine lange Reihe von Protestsongs, die in Deutschland von Franz Joseph Degenhardt und Hanns Dieter Hüsch über die Revolutionssongs von Ton Steine Scherben und Slime reichen. „Militürk“ dagegen lässt Eindeutigkeit vermissen. Obwohl das Stück eine aufklärerische Lesart nahe legt, nimmt es doch zugleich eine Haltung seinem Gegenstand gegenüber ein, die ambivalent bleibt. Wie das Stück wirklich gemeint ist, bleibt offen. Es liegt in der Logik dieser Sprechhaltung, dass Gabi Delgado-Lopez eine eindeutige Auskunft zu seinen Texten immer verweigert hat.

    Dazu hören:

    Protestsongs.de (Lieblingslied Records 2004, Doppel-CD mit Booklet, 14.99 €)

    Dazu lesen:

    Jürgen Teipel (Hg.): Verschwende deine Jugend. Ein Doku-Roman über den deutschen Punk und New Wave (Suhrkamp 2001, 375 S., 12.50 €)

    DAF-Sänger über Punkgeschichte : « Wir sind die Türken von morgen »
    https://taz.de/DAF-Saenger-ueber-Punkgeschichte/!5131138

    3. 12. 2010 von Ulrich Gutmair - Anfang der 1980er Jahre waren Gabi Delgado-Lopez und die Band Deutsch Amerikanische Freundschaft (DAF) eine Provokation. Der Sohn spanischer Flüchtlinge erzählt im taz-Gespräch, warum.

    taz: Herr Delgado-Lopez, Sie sind ein Gastarbeiterkind. 1958 in Córdoba geboren, in Wuppertal aufgewachsen.

    Gabi Delgado-Lopez: Richtig, zuerst kam ich nach Remscheid, dann nach Wuppertal. Später habe ich im Bergischen Land und in Dortmund gelebt. Mein Vater musste zu Zeiten Francos aus politischen Gründen aus Spanien weg. Und meine Mutter ist auch mitgekommen. Ich bin bei meiner Großmutter aufgewachsen. Mein Vater ist unter abenteuerlichen Bedingungen in einer Nacht-und-Nebel-Aktion nach Deutschland geflohen. Er war ein gebildeter Mensch, konnte aber kein Wort Deutsch. So hat er als Hilfsarbeiter bei den Kabelwerken Reinshagen in Wuppertal angefangen.

    Sie haben es selber einmal „asoziale Verhältnisse“ genannt, in denen Sie großgeworden sind.

    Als ich mit acht nach Deutschland geholt wurde, waren das mein Vater, meine Mutter, zwei Kinder - und dann wurde das dritte geboren - in einem Zimmer. Mit Pisspott statt Toilette, also unter inframenschlichen Bedingungen. Wie es heute ja vielen Leuten geht, die eben nicht mehr aus Spanien kommen, sondern aus Algerien oder Tunesien.

    Ihr Vater war ein Intellektueller, Philosophielehrer.

    Richtig.

    Hatten Sie das Gefühl, als „Ausländerkind“ kann man es in Deutschland zu was bringen?

    Nein, als Kind macht man sich darüber keine Gedanken. Ich hab aber gemerkt, dass ich mich durchsetzen muss. Dass ich schnell, stark und frech sein muss. Man muss sagen, zu der Zeit gab es noch weniger Ausländer. Und es war nicht so schwierig, weil es einen gewissen Exotenbonus hatte. In meiner Klasse waren ich und ein Italiener die einzigen Ausländer. Auf der ganzen Schule gabs vielleicht acht.

    Und das in Deutschlands wichtigster Industrieregion?

    Ich bin 1966 gekommen. Da hatten die Italiener schon als Gastarbeiter aufgehört, es war die Zeit der Spanier, Portugiesen und Griechen. Die Türken kamen erst später.

    1979 haben Sie mit den Düsseldorfer Punkbands Charleys Girls und Mittagspause Musik gemacht.

    Ja, da hab ich Diktafon gespielt. Damit habe ich Sounds aufgenommen oder Leute etwas sagen lassen oder selber was reingesprochen. Das hab ich dann abgespielt.

    1979 war auch das Jahr, in dem Sie den Text zu „Militürk“ beziehungsweise den „Kebabträumen“ geschrieben haben: „Neu-Izmir liegt in der DDR, Atatürk der neue Herr.“

    Damals war es sehr schwierig für eine Punkband, in Deutschland überhaupt zu spielen. Es gab im Prinzip nur den Ratinger Hof in Düsseldorf und das SO 36 in Berlin. Im Rahmen eines Punkfestivals in Berlin sind wir im SO 36 aufgetreten. Bei dieser Fahrt ist der Text entstanden.

    Sie haben Kreuzberg gesehen und diesen Text dann geschrieben?

    Richtig. Das war ja eine einzigartige Situation, umgeben von Stacheldraht, inmitten eines kommunistischen Staates diese Türk-Kültür vorzufinden in voller Blüte.

    Der Text reflektiert die Ängste der Gesellschaft vor den Fremden: „Wir sind die Türken von morgen.“

    Ja richtig, und davon erleben wir jetzt ja auch eine Renaissance.

    Den Text kapiert nicht jeder, auch dreißig Jahre später nicht, wenn man sich etwa Kommentare dazu auf YouTube ansieht. Die Provokation haben Sie in Kauf genommen?

    Die haben wir in Kauf genommen. Das gleiche galt ja auch für „Tanz den Mussolini, tanz den Jesus Christus“, den Text des DAF-Stücks „Der Mussolini“. Wir haben uns immer geweigert, unsere Werke zu erklären. Ich denke aber, dass die große Mehrheit das immer richtig verstanden hat.

    Sie leben seit fünf Jahren wieder in Spanien, in Ihrer Heimatstadt Córdoba. Haben Sie die Debatte um Sarrazins Thesen mitbekommen?

    Ja, hab ich. Ich habe Satellitenfernsehen und ich interessiere mich noch immer für deutsche Politik und die deutsche Gesellschaft. Das ist aber im Übrigen kein deutsches Phänomen. Es gibt allgemein eine Renaissance des Missbrauchs einer solchen Thematik, um politisch Kasse zu machen.

    Sarrazins Buch „Deutschland schafft sich ab“ ist in erster Linie die Ausschlachtung des Themas für politische Zwecke?

    So was passiert natürlich vor allem in Krisenzeiten. Wenn es der Wirtschaft gut geht, ist es völlig klar, dass man ausländische Arbeitskräfte braucht. Und wer zahlt überhaupt für die Sozialsysteme? Wie viele Kinder haben die Deutschen, und wie viele Kinder haben die Türken, Tunesier, oder Algerier? Deutschland ist wie kein anderes Land in Europa, außer vielleicht Holland und England, auf ausländische Arbeitskräfte angewiesen. Nicht nur brauchen entwickelte westliche Staaten billige Arbeitskräfte für ganz unten, es werden heute überwiegend hochqualifizierte Mitarbeiter im Ausland gesucht.

    Viele der Millionen, die Sarrazins Buch gekauft haben, haben das womöglich wegen des Titels „Deutschland schafft sich ab“ getan. Er erinnert mich an Ihre Zeile „Deutschland, Deutschland, alles ist vorbei“.

    Deutschland, Deutschland, alles ist vorbei!

    Damals war es ein satirischer Popslogan, heute kann man mit so einem Slogan ganz ernsthaft Millionen Bücher verkaufen.

    Ich würde sagen: mit einem ähnlichen Slogan. Denn wenn man sich die Nuancen ansieht, dann gibt es eine aktive Komponente bei Sarrazin: Deutschland schafft sich selber ab. Während in unserem Slogan Deutschland eine passive Rolle spielt, etwas mit Deutschland passiert. Da sehe ich den großen Unterschied, dass Sarrazin der deutschen Politik und Gesellschaft unterstellt, zu liberal zu sein.

    Ist Deutschland zu liberal?

    Alle westlichen Länder haben eine historische Schuld gegenüber der Dritten Welt. Unser ganzer Reichtum basiert auf dem Elend der Dritten Welt. Ich bin ein ganz großer Gegner der Abschiebepraxis. Das sind arme Menschen, die verhungern in ihren Ländern, die politisch verfolgt werden oder einfach nur Wirtschaftsflüchtlinge sind. Wir schulden diesen Leuten so viel, dass sie alle aufgenommen werden müssen.

    Fritz Teufel und Gabi Delgado-Lopez, 1968 und Punk, haben was gemeinsam. Und das ist der Einsatz von Provokation im Sinne der Aufklärung. Geht Provokation heute nur noch von rechts?

    Weiß ich nicht. Es gibt immer noch viele Tabus, und deswegen ist es immer noch leicht, zu provozieren, wenn man will. Nicht nur mit rechten Themen.

    Was fällt Ihnen als gelungene, aufklärerische Provokation von links in jüngerer Zeit ein?

    Ich finde, dass Christoph Schlingensief ganz tolle Sache gemacht hat. Zum Beispiel den Asylantencontainer in Wien.

    Gabi Delgado-Lopez

    Die Bands: Gabi Delgado-Lopez kam als Achtjähriger nach Deutschland. Bei den Düsseldorfer Punkbands Charleys Girls und Mittagspause spielte er Diktafon und sang. Mit Deutsch Amerikanische Freundschaft (DAF) und dem Album „Alles ist gut“ folgte 1981 der Durchbruch. DAF produzierte einen minimalistischen Sound und provozierte mit schwuler Fascho-Ästhetik.

    Das Stück: „Militürk“ schrieb Delgado-Lopez 1979. Es wurde zuerst von Mittagspause aufgenommen, von Fehlfarben 1980 populär gemacht und als „Kebabträume“ 1981 von DAF als Single veröffentlicht.

    Das Konzert: Am 11. Dezember spielen DAF im Festsaal Kreuzberg, Berlin. Motto: „Heimatabend“.

    Ihr Stück funktioniert auch nach dreißig Jahren noch. Aber es gibt auch große Unterschiede zwischen Deutschland 1979 und Deutschland 2010. Welche sind das?

    Erstens: der Zerfall des Ostblocks, Türk-Kültür findet nicht mehr hinter Stacheldraht statt. Zweitens: die Abschaffung des Konzepts der sozialen Marktwirtschaft, was für die ganze Welt gilt. Dass sich ein radikaler Kapitalismus durchgesetzt hat. Der große Unterschied zwischen damals und heute ist das, was man eine globalisierte Welt nennt. Davor haben viele Leute Angst. Da herrschen viele Missverständnisse, und es wird auch gar nichts getan, die aufzuklären. 99 Prozent der Deutschen denken: Warum sollen wir den Griechen Geld geben? Dabei ist überhaupt kein Geld geflossen, eine Bürgschaft wurde geleistet. Der große Profiteur des Euro ist die Bundesrepublik. Gäbe es die D-Mark noch, wäre das für den „Exportweltmeister Deutschland“ eine Katastrophe. Das wird falsch dargestellt, und es gibt auch keinen, der deutlich sagt, dass das Geld, das nach Griechenland fließt, zu 50 Prozent sowieso zurückfließt, weil auch in Griechenland deutsche Autos gefahren, deutsche Waschmaschinen benutzt werden.

    Wenn Sie „Kebabträume“ heute live singen, dann lassen Sie meist zwei Zeilen aus: „,Milliyet’ für die Sowjetunion. In jeder Imbissstube ein Spion“.

    Manchmal verzichte ich darauf, ja. Geschichte ändert sich. Wir haben immer darauf geachtet, nie Tagespolitik zu betreiben. Sondern immer Sachen zu machen, die wirklich lange, lange Zeit gelten. Es interessiert mich, die Tagespolitik zu beobachten, aber ich würde nie in einem Text darauf reagieren. Mich interessieren nur größere Zusammenhänge.

    DAF - Der Mussolini
    https://www.youtube.com/watch?v=eYcUGO-ISXQ

    Kebabträume - Songlexikon. Encyclopedia of Songs
    https://songlexikon.de/songs/kebabtraeume

    #Allemagne #New_Wave #Neue_deutsche_Welle

  • #Mélanie_Vogel sur l’#écriture_inclusive, 31.10.2023 :

    "Vous nous racontez depuis tout à l’heure que l’écriture inclusive est une opération militante. La réalité c’est que vous êtes, et vous devez l’assumer enfin, les héritières et les héritiers de militants du 17e siècle qui ont eu comme #projet_politique de masculiniser la langue française. Quand on a dit, ça vous a été répété plusieurs fois : ’Le #genre_masculin étant le plus noble, il doit prédominer toutes les fois où le #masculin et le #féminin se rencontrent’. Quelle affirmation d’une #neutralité absolue ! Quand on a décidé de supprimer les termes de mairesse, doctoresse, poétesse, mais de conserver caissière, femme de ménage, nourrice, servante. Mais qui pourrait y voir là l’expression d’un projet politique sexiste ? Franchement, qui ? Donc oui, c’est vrai, la langue est un véhicule de nos #valeurs et elle décrit au fond le monde tel qu’on voudrait le voir. Et donc que celles et ceux qui militent pour que le masculin l’emporte sur le féminin participent de véhiculer un monde qu’ils veulent être sexiste. Et oui, celles et ceux qui qui militent pour que l’écriture soit inclusive, pour que toute les personnes se sentent représentées quand on parle, militent pour une société plus égalitaire et plus juste et nous l’assumons pleinement.

    https://twitter.com/Melanie_Vogel_/status/1719270589909684506
    #militantisme #France #langue #français #langue_française #masculinisation #histoire #sexisme

    • Emmanuel Macron affirme (https://twitter.com/BFMTV/status/1718960210902237424) qu’en langue française, “le #masculin fait le #neutre, on n’a pas besoin d’ajouter des points au milieu des mots, ou des tirets, ou des choses pour la rendre lisible”. Pour le CNRS, en français, “pour le cerveau, le neutre n’est pas neutre”.

      Il est désormais bien établi que l’utilisation du #masculin_générique engendre des #représentations_mentales déséquilibrées en faveur du masculin. Pour autant, toutes les formes d’écriture inclusive sont-elles aussi efficaces pour contrer ce biais ? Dans une étude récente parue dans la revue Frontiers in Psychology, une équipe de scientifiques a démontré que les #formulations_neutres, sans marque de #genre_grammatical, ne permettent pas d’éliminer complètement le #biais vers le masculin, au contraire des formes doubles qui mentionnent à la fois le masculin et le féminin (https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fpsyg.2023.1256779/full).

      Pour éclairer le débat, lire Spinelli E., Chevrot J-P., Varnet L. 2023, Neutral is not fair enough : testing the efficiency of different language gender-fair strategies, Frontiers in Psychology ou son compte rendu sur la lettre du CNRS.

      #écriture_inclusive #Macron #Emmanuel_Macron #CNRS #langue #français #langue_française

    • Le rêve d’un abruti sur tout les fronts, ça me rappelle les Ceaucescus qui se targuaient de savoir et de science faux diplômes à l’appui mais n’avaient que la securitate pour s’imposer.

      les misérables à l’œuvre partout s’épaulent pour leurs crimes, du simple langage aux meurtres des enfants

      Bien dit :
      « A travers les mains de ceux qui la bite »

      PS
      Il ne dit pas ’des choses pour la rendre lisible’ mais ’des choses pour la rendre illisible’ et là il est tellement content qu’il boit un verre de vodka pendant que son auditoire de vieux chnocks et chnokesses, jackLang au premier rang applaudit.

      EDIT
      D’ailleurs quelques jours après, en relisant le post, il doit quand même être morveux de sortir une énormité pareille puisqu’il bafouille et noie ensuite ses mots dans son verre de vodka·eau. De fait, c’est comique puisqu’il bafouille « illisible » qui devient dans les médias « lisible » preuve qu’il est inaudible, et est incapable de parler distinctement le français !

    • #Interdiction de l’écriture inclusive : les ressorts d’un procès politique

      Pour une fois, les hommes et les femmes de la chambre haute se sont pressées pour proposer une loi visant à interdire l’écriture inclusive. Mais l’application de cette #prohibition, purement idéologique, ne serait pas sans lourdes conséquences administratives.

      Lundi 30 octobre 2023, les sénateurs et sénatrices françaises (double flexion inclusive avec accord de proximité certifié de tradition française multiséculaire) ont adopté à 221 voix pour et 82 contre une #proposition_de_loi de droite particulièrement intrusive et extensive visant à « protéger la langue française des #dérives de l’écriture dite inclusive » et interdisant, sous peine de nullité, l’usage de certains traits d’inclusivité – le point médian, perçu comme un comédon typographique, est évidemment ciblé – dans les actes juridiques, les modes d’emploi, les contrats de travail ou les règlements intérieurs d’entreprise.

      Le président de la République, Emmanuel Macron, s’est fort opportunément coordonné avec les débats et le vote depuis Villers-Cotterêts, où il inaugurait la Cité internationale de la langue française. S’évertuant à remplir les amples chausses de François Ier, il a tenu à faire part de sa « pensée complexe » en la matière. Il a appelé – leçon de girouette politique – à ne pas « céder aux airs du temps » et rappelé doctement, avec un sens admirable de la précision, que dans la langue française, dont la perfection, l’état d’achèvement ne sont plus à démontrer, « le masculin fait le neutre » et qu’« on n’a pas besoin d’ajouter des points au milieu des mots, ou des tirets, ou des choses pour la rendre lisible ».

      On eût aimé que les un·es et les autres, dans leurs « travaux » et gloses diverses sur cette langue divinisée que le monde entier nous envie, se renseignassent un minimum auprès des linguistes et des philologues, des praticien·nes et historien·nes de « la langue », avant de proférer, en l’occasion, les énormités qui constituent la récolte ordinaire du marronnier régulièrement secoué par Le Figaro.

      Mais qu’attendre, en vérité, d’un personnel politique de droite, d’extrême droite et d’extrême centre qui, à l’oral comme à l’écrit, passe sa vie, dans les hémicycles, sur les réseaux sociaux, sur les plateaux de télévision ou dans les studios de radio, à écorcher, appauvrir, atrophier et faire rancir le sacro-saint français ; qui nous bassine avec ses néologismes publicitaires à forte valeur non ajoutée (« start-up nation ») ou ses interdicteurs de pensée et de débat (« islamogauchisme », « wokisme ») ?

      Nous serons assez charitables pour rappeler au président de la République que l’ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) ne se réduit pas à l’image d’Épinal du bon père de la Nation qui généralise l’emploi du français, déjà bien présent depuis le Moyen Âge dans les actes notariés dans tout son nuancier dialectal, à l’ensemble des actes administratifs.

      D’abord, de portée très limitée (si on la compare au projet de loi sénatorial), elle ne s’appliquait qu’aux documents de justice ; ensuite, dans un pays fait de plusieurs « nations » (au sens de l’Ancien Régime), dont certaines d’arrimage récent (Bretagne), le français n’était qu’un « langage maternel » parmi d’autres, et ces autres se sont pour une bonne part maintenus, en s’appuyant sur ladite ordonnance, la promotion du « langage maternel françoys » étant entendue comme celle du « langage maternel ou françoys ». L’essentiel était alors que les actes de justice, rédigés en langue vernaculaire, fussent compréhensibles par les habitant·es de la province et non par les seuls hommes de l’art, francophones ou pas.

      Nous signalerons tout aussi charitablement aux sénatrices et sénateurs que le vieux ressort argumentatif rouillé d’une inclusivité non inclusive à l’endroit des personnes dyslexiques et dysorthographiques rendrait un autre son si étaient exigées dans la foulée l’abolition des mots composés et des abréviations, ainsi que la simplification réelle et la mise en cohérence effective de l’orthographie française. Mais telle n’est pas leur ambition. En revanche, l’emploi du mot « dérives » et la distance sanitaire signifiée par l’expression « écriture dite inclusive » nous disent très bien leur présupposé. L’inclusivité elle-même est en sursis probatoire.

      La proposition de loi sénatoriale, si elle était définitivement adoptée, pourrait entraîner des bouleversements considérables, qui plus est rétroactifs, sachant que l’administration n’a pas attendu les « airs du temps » pour pratiquer l’inclusivité. Elle utilise depuis des lustres le banal trait d’union à la place du point médian et la double flexion (elle tolérée par le Palais du Luxembourg).

      Nos arbitres des élégances typographiques se souviennent-ils seulement des bouleversements considérables occasionnés par la dernière « grosse » réforme de modernisation de l’orthographie à avoir été réellement mise en œuvre, en 1835 ? Guizot, alors à la tête du ministère de l’instruction publique, voulait traduire en actes les préconisations de la sixième édition du Dictionnaire de l’Académie française. Les trois principales mesures de cette réforme, déjà poussées en son temps par Voltaire, étaient celles-ci :

      – on passe de [oi] à [ai] là où on prononçait déjà le son \ɛ\, la graphie [oi] étant réservée au son \wa\ (typiquement françois/français, mais sont aussi touchées une bonne partie des formes verbales) ;

      – les mots se terminant jusque-là par [-nt] au singulier et faisant [-ns] au pluriel, comme parent/parens, se finissent désormais en [-nts] ;

      – l’esperluette [&] est remplacée par [et] (un petit mot de rien mais surabondant).

      Point de cris d’orfraie, à l’époque, dans les rangs des assemblées, pourtant encore bien réactionnaires, contre cet « air du temps » là. Adoptée sans opposition notable, cette (petite) révolution en différé, initiée – une fois n’est pas coutume – par l’Académie elle-même, obligea à réimprimer une bonne partie de la littérature du temps et des temps passés (un Armageddon paperassier régulièrement brandi par les contempteurs et contemptrices de l’écriture inclusive). Trois mesurettes, dont la première en forme de rattrapage phonétique, mais conséquences maousses.

      Vu l’accroissement considérable du volume depuis l’époque de Guizot, la proposition de loi du Sénat ressemble fort à une usine à gaz chronophage et dévoreuse de ressources, plus susceptible de mettre le zbeul que de mettre bon ordre à une orthographie officielle qui, nonobstant plusieurs propositions réformatrices de savants et de ministres, a globalement peu bougé depuis 1835, soit près de deux siècles – c’est dire la vigueur des attaques qu’elle a subies.
      Force de frappe idéologique

      À défaut de protéger « la langue », quintessence à jamais inaccessible et assurément fumeuse, la droite sénatoriale et son caudataire présidentiel montrent surtout l’étendue et de leur ignorance et de leurs préjugés. Objectivement, ce n’est pas tant l’inclusivité qui les gêne, celle-ci étant pratiquée diversement en français depuis le Moyen Âge, ainsi que le pôle Correction de Mediapart le rappelait dans ce billet, et même en partie entérinée par l’Académie française elle-même pour les noms de métier.

      Non, ce qui les gêne, c’est que certains milieux militants, notamment féministes mais pas que, s’en soient emparés dès les années 1970, en jouent, continuent de la faire vivre, lui donnent une force de frappe idéologique perceptible, à l’heure des grandes régressions sociales et sociétales, sans réclamer nécessairement, du reste – ce qui serait contradictoire avec la plasticité recherchée – son institutionnalisation, sa normalisation, sa glaciation.

      Pendant qu’on ergote et chicane sans fin sur les effets de graphie, dont la plupart des écrivain·es, des éditeurs et éditrices se sont soucié·es pendant des siècles comme de leur première chemise, y compris aux époques (eh oui, c’est cyclique, mesdames messieurs les déclinistes) du rayonnement international de la lingua franca, on ne travaille pas sur les effets de lexique et de sens (l’inclusivité se loge aussi là), autrement délicats, où se nouent, pour l’essentiel, les rapports de force politiques, voire géopolitiques, de sexe, de classe ou de race, où les discriminations s’expriment et se résolvent parfois.

      Les progrès de l’inclusivité sont encore, au plan éditorial, largement marginaux, nul ne songeant à l’imposer à coups de règle, comme du reste la dernière réformette orthographique de 1990, ce qui rend l’alarme sénatoriale et présidentielle d’autant plus pathétique, pour ne pas dire risible. À la fin des fins, la pratique ordinaire tranchera. Une large partie de l’expression langagière, par nature dérivante (non au plan moral mais au plan linguistique), échappe, hors contexte totalitaire, aux tentatives d’arraisonnement et d’encagement, et ce depuis que notre langue est langue. Mais cela, les intelligences artificielles de certain·es de nos représentant·es et dirigeant·es ont du mal à le concevoir.

      https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/021123/interdiction-de-l-ecriture-inclusive-les-ressorts-d-un-proces-politique

    • Communiqué de presse : « Le masculin fait le neutre… » ou pas

      Dans son discours d’inauguration de la Cité internationale de la langue française prononcé le lundi 30 octobre 2023 à Villers-Cotterêts, le Président de la République a pris position contre « l’écriture inclusive », en affirmant : « le masculin fait le neutre, on n’a pas besoin d’y rajouter des points au milieu des mots, ou des tirets, ou des choses pour la rendre illisible ».

      La position surplombante du président donne l’impression de vouloir édicter une règle une fois pour toutes qu’il imposerait, par sa seule parole, à des millions de francophones, en France et hors de France, à rebours du symbole que représente la Cité inaugurée ce jour-là.

      Nous rappelons, en tant que scientifiques spécialistes du langage et des langues – et de la langue française en particulier – que les règles se forment au fil du temps par les pratiques des locuteurs et locutrices, et que c’est l’usage qui finit par s’imposer, et non la volonté d’une autorité, fût-elle académique, ministérielle ou présidentielle. Si les questions d’enseignement et d’orthographe nécessitent des décisions politiques, elles ne sauraient être tranchées par une seule personne, aussi puissante soit-elle.

      Emmanuel Macron semble se positionner contre le point médian et d’autres formes abrégées. Beaucoup, comme lui, feignent de réduire l’écriture inclusive à un seul procédé, au milieu de nombreuses autres possibilités (accord de proximité, mots épicènes…). D’ailleurs, il utilise lui-même des procédés inclusifs dans le discours du 30 octobre comme dans ses autres prises de parole. Les doublets complets (« Françaises, Français… ») existent depuis longtemps, et la littérature classique regorge de rois et reines, de princes et princesses plutôt que rois ou princes quand il s’agit de personnes des deux sexes : ils ressortissent du langage inclusif. En outre, certaines formes abrégées présentes depuis des décennies sur les documents officiels de la République française (dont la carte d’identité ou des formulaires administratifs : « né(e) le… », « domicilié(e) à… ») ne posent aucun problème. Les doublets complets ou abrégés se déploient aujourd’hui sur de nombreux supports (privés, publics, papier, numériques, sites, presse, cartels de musées…) sans être l’apanage d’une poignée de militants ou de militantes, contrairement à l’idée fausse qui est véhiculée. Il ne s’agit pas d’un système d’écriture figé ni imposé, mais d’une série de pratiques dont l’un des objectifs premiers est de préciser la composition de groupes humains.

      La formule « le masculin fait le neutre » est contredite par de nombreux travaux scientifiques qui montrent, à partir de données et d’expérimentations, que le sens premier du masculin, pour les humains, est de désigner des hommes, et que l’emploi dit générique est source d’ambigüité. Moins de femmes répondent aux offres d’emploi rédigées au masculin par exemple. Tout ceci est documenté.

      Le jour de l’inauguration de la Cité internationale de la langue française, il eût été important de ne pas oublier ces choses élémentaires, de faire davantage appel aux travaux scientifiques, et sans doute encore plus opportun d’évoquer l’un des sujets majeurs pour l’avenir du français et des francophones, à savoir l’orthographe à enseigner : celle de 1990, comme en Belgique et en Suisse ? Ou celle de 1878, comme c’est trop souvent le cas ? Si le Président se soucie de la lisibilité du français, qu’il joigne sa voix aux nombreuses autres, dont des fédérations de professeurs de français et des linguistes (voir Le Monde du 16 octobre dernier), qui demandent une nouvelle réforme de l’orthographe.

      Le collectif des Linguistes atterrées, le 31 octobre 2023

      https://www.tract-linguistes.org/communique-de-presse-communique-le-masculin-fait-le-neutre-ou-pas

    • Écriture inclusive : “Le président ne peut pas faire la loi sur la langue que parlent les Français”

      Le débat sur l’écriture inclusive, relancé lundi par Emmanuel Macron, ainsi que par le Sénat, pose la question de l’action politique sur la langue. Entretien avec le linguiste Michel Launey.

      « Dans cette langue, le masculin fait le neutre. On n’a pas besoin d’y ajouter des points au milieu des mots, ou des tirets ou des choses pour la rendre lisible. » Le discours d’Emmanuel Macron, le 30 octobre, lors de l’inauguration de la Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts, et tandis que le Sénat votait une proposition de loi visant à « protéger la langue française des dérives de l’écriture dite inclusive », a relancé le débat autour de celle-ci. Michel Launey, linguiste et auteur de La République et les langues 1, rappelle la dimension politique d’une telle prise de parole. Membre du collectif des Linguistes atterrées, il met en lumière l’importance d’une rationalisation de la langue, venant du peuple et pas de l’État.

      Quand Emmanuel Macron dit qu’il ne faut pas « céder aux airs du temps », que cela signifie-t-il ?
      Les changements linguistiques sont généralement des phénomènes lents, inconscients et collectifs. S’il parle d’une mode passagère, c’est mal poser le problème car la langue est dans son temps : on verra bien si les innovations et les changements restent ou pas. Ce n’est pas le président de la République ou le Sénat qui le décideront, ce sont les jeunes, les vieux, tous les locuteurs. Cela revient à mélanger le phénomène d’innovation linguistique et le phénomène de mode – qui, par ailleurs, n’est ni bon ni mauvais par essence.

      L’écriture inclusive est-elle une mode ?
      Je suis prudent sur le sujet, mais c’est un phénomène intéressant car il s’agit, pour une fois, d’une action consciente d’une partie de la population, alors que généralement les évolutions de la langue ne sont pas concertées. D’ailleurs, quand on parle d’écriture inclusive, on mélange ses trois branches. La première, la féminisation des noms de métiers, est plutôt passée dans le langage courant, c’est un premier combat gagné. Les deux autres concernent l’accord de proximité [accorder avec le nom situé au plus proche, par exemple « les marcheurs et marcheuses sont contentes », ndlr] et le point médian [par exemple un·e écrivain·e, ndlr].

      Pourquoi cette crispation autour du point médian ?
      Une objection au point médian est que les formules ne sont pas facilement lisibles à l’oral. Ceci dit, il peut y avoir une convention qui définirait comment lire « les étudiant·e·s », tout comme on sait prononcer le mot « deux », quand on lit « 2 », c’est le même mécanisme. On est habitués à la différence entre ce qu’on lit et ce qu’on prononce, notamment en mathématiques. Par ailleurs, une partie de la communication écrite n’a pas pour fonction d’être lue à l’oral, donc ce n’est pas choquant tant que c’est compris. L’intérêt de l’écriture inclusive est d’ailleurs relevé par le Haut Conseil à l’égalité : les femmes ont par exemple tendance à moins postuler à une offre d’emploi écrite au masculin, plutôt qu’en écriture inclusive.

      Est-ce à un président ou à l’État de dicter l’usage de la langue française ?
      C’est peut-être le rêve de certains, mais ce n’est pas dans les compétences du président. Il ne peut pas faire la loi sur la langue que parlent l’ensemble des Français et Françaises. On a, en France, le plus grand mal à penser une langue qui présente des variations, qui n’est pas unique. La doxa veut que la langue française, comme la République, soit une, et que tout ce qui s’écarte des standards ne soit plus du français. Or pour moi, c’est très grave. Par exemple dire d’un jeune de banlieue que ce qu’il parle n’est pas du français, alors qu’il ne parle pas une autre langue, revient à l’exclure de la communauté des francophones. On organise une déchéance de langue, une apatridie linguistique.

      Que symbolise la volonté d’un « bon usage » du français ?
      C’est une volonté politique, assurément. Si on prend le français à la création de l’Académie française, en 1634, il était une évolution du bas latin qui avait beaucoup changé en un millénaire. On lui avait retiré les déclinaisons, ajouté des articles, etc. Quand ces changements se sont produits, personne ne les a refusés sous prétexte que leurs ancêtres parlaient différemment. Et, de toute façon, ceux qui ont engendré ces modifications étaient les membres de la communauté linguistique tout entière – le peuple, des gens majoritairement non instruits et illettrés. Il ne s’agissait pas d’une affaire de loi, ni de noblesse, clergé ou bourgeoisie. Le début de la légifération de la langue est arrivé avec la création de l’Académie française.

      Est-il utile de vouloir légiférer sur la langue ?
      Le texte de loi voté au Sénat hier est, selon moi, une stupidité politique. S’il passait l’Assemblée nationale, il serait sans doute bloqué par le Conseil constitutionnel car il ne relève pas de la compétence de l’État. Et même s’il était validé, on ne peut pas mettre en place une police linguistique pour vérifier le non-usage de l’écriture inclusive dans le cadre privé.

      Cela ne veut pas dire que la langue ne doit pas évoluer – surtout son orthographe. Il n’y a pas eu de vrai changement orthographique depuis 1835, il est temps d’une rationalisation, car le français contient beaucoup d’illogismes qui vampirisent le temps d’apprentissage. Il y a une multitude d’exemples, comme le mot « nénuphar » qui n’a aucune raison de s’écrire avec « ph » et pas un « f », aucune racine grecque. Si changement il y a, je crois qu’il n’aura pas lieu à l’Académie française ; il faudrait plutôt un rassemblement international de francophones avec des linguistes, des écrivains, des éditeurs pour réfléchir ensemble, tranquillement à ces sujets.

      https://www.telerama.fr/debats-reportages/ecriture-inclusive-le-president-ne-peut-pas-faire-la-loi-sur-la-langue-que-

    • Pourquoi utiliser l’écriture inclusive ?

      Parce que la langue façonne notre perception du monde, #Marie_Barbier, corédactrice en chef de la revue féministe La Déferlante, défend l’usage de l’écriture inclusive, comme un outil pour ne laisser de côté ni les femmes ni les minorités de genre.

      Pour nous, à La Déferlante, il était évident de ne pas utiliser une langue où le masculin l’emporte sur le féminin. Dès qu’on a commencé à travailler sur la revue, un an avant la publication de notre premier numéro (en mars 2021), c’était certain que la revue des révolutions féministes serait écrite en écriture inclusive.

      Nous avons travaillé avec deux correctrices, Sophie Hofnung et Aurélie Charrier, qui ont réalisé une charte d’écriture inclusive – qui est désormais actualisée par Mélanie Tanous. C’est une charte vivante, on la fait évoluer au fur et à mesure du temps.

      Tout, tout le temps, doit être lisible et compréhensible par nos lectrices et lecteurs, y compris par des personnes qui ne pratiquent pas l’écriture inclusive. Il faut qu’elles ne soient pas rebutées par ça quand elles ouvrent la revue. On tient aussi à respecter les propos des personnes interrogées, donc toujours demander si elles sont d’accord pour que leurs propos soient transposés en écriture inclusive. Pour résumer, on tient à respecter au maximum la parole donnée, tout en étant au clair avec la ligne éditoriale de la revue.

      Depuis notre création, jamais personne ne nous a dit que c’était illisible. On n’a pas du tout ce genre de retours. Ça veut dire qu’en France, il y a des gens capables de lire 144 pages de revue en écriture inclusive de A à Z sans que ce soit un problème de lecture. Les correctrices, Sophie Hofnung, Mélanie Tanous et Sara Roumette, font extrêmement attention à cela.

      Par exemple, dans notre dernière newsletter sur la Palestine (envoyée le vendredi 10 novembre), je pensais écrire « juif·ves », mais la correctrice m’a repris en disant qu’on essayait de ne pas écrire de choses imprononçables. Donc, ici, on a mis le doublé : « juifs et juives ».
      La langue française révèle les discriminations

      Dans les débats récents sur la proposition de loi au Sénat, les sénateurs et sénatrices sont d’une mauvaise foi crasse. Évidemment que la langue française révèle les discriminations qu’il y a dans la société. Ça peut paraître anecdotique, mais ça ne l’est absolument pas.

      C’est très important de redonner la place au féminin dans la langue française. « Le masculin l’emporte sur le féminin », c’est l’apothéose du patriarcat : ce n’est pas possible, nulle part. Que ce soit dans la société, dans la langue, dans tous les domaines possibles, le masculin ne doit pas l’emporter sur le féminin.

      D’autant que l’on peut retracer cette habitude au 17e siècle, lorsqu’on a instauré des normes qui disaient, en substance, que le masculin était plus noble que le féminin. C’est donc une construction de la langue. Comme beaucoup de choses contre lesquelles on se bat, c’est une construction sociale. À un moment donné, les dominants se sont emparés de l’outil qui est la langue pour asseoir leur domination. Ce n’est pas envisageable de ne pas le questionner, au moins.
      Il n’y a pas qu’une écriture inclusive

      Ce n’est pas vrai qu’un point d’ortho-typo peut gêner la lecture. C’est utilisé dans plein d’autres choses. C’est ce que dit aussi la tribune de 130 féministes, dont la grammairienne Éliane Viennot, en réponse à Emmanuel Macron. Par exemple, on utilise le « né(e) le » dans des documents administratifs. Et quel symbole de mettre entre parenthèses le féminin ! Ça dit quelque chose. On ne le met pas entre parenthèses, le féminin est l’égal du masculin dans la langue, et on l’assoit de la manière la plus lisible possible.

      Les conservateurs et les conservatrices sont arcbouté·es sur une vision passéiste de la langue. Ils et elles sont dans une logique de domination, où la langue reflète une domination et une vision de la société, qui fait peu de cas de la place des femmes et des minorités sexuelles.

      Le « Citoyens, citoyennes » utilisé par Macron, c’est le doublé, c’est de l’écriture inclusive. C’est le fait d’intégrer le féminin et de le mettre à égalité avec le masculin. Donc la présidence française utilise l’écriture inclusive. Il y a plein de moyens d’utiliser l’écriture inclusive. À chaque numéro, on fait un petit marque-page avec des techniques d’écriture inclusive, et les gens adorent, ils le scotchent au-dessus de leur bureau.

      On explique par exemple qu’on peut utiliser les mots épicènes, dont la forme ne varie pas selon le genre. Il y a plein de techniques simples qui permettent de reformuler, ça demande juste un petit peu de temps.
      Appliquer l’égalité des genres

      Nous sommes une revue engagée, nous défendons le féminisme, mais au-delà de ça, on est une revue créée par des professionnelles de l’information. Donc, ça nous tient extrêmement à cœur que l’égalité des genres soit retranscrite dans la revue jusque dans son écriture. Il ne s’agit pas d’une lutte anecdotique, contrairement à ce que peuvent dire les gens de droite – qui, soit dit en passant, mettent une énergie démesurée à se battre contre. Non, ce n’est pas anecdotique, parce que la langue qu’on utilise est très révélatrice. Nous, elle nous permet d’appliquer l’égalité des genres jusqu’au bout.

      Ce n’est pas juste une question pour les gens de gauche. Moi, ça m’énerve que l’école ne l’utilise pas, ça m’énerve que Jean-Michel Blanquer (ancien ministre de l’Éducation nationale) s’y soit opposé. J’apprends à mes enfants le point médian, et il n’y a aucun problème avec ça. Ils l’utilisent, et ils savent le faire. C’est tout à fait possible. Les enfants ne sont pas perturbés par ça.

      Au contraire, ça permet de questionner la binarité de genre, de dire que si tu ne te sens pas fille ou garçon, qu’on peut utiliser le point médian et que c’est OK. Ça va au-delà de la question du masculin qui l’emporte sur le féminin, parce que dans la langue française, il y a une binarité très marquée. Le point médian comme le pronom « iel » permettent d’aller au-delà de cette binarité. C’est un des avantages : ça ouvre à des personnes qui ne se reconnaissent pas dans la binarité de genre d’être incluses dans la langue française.

      L’écriture inclusive devrait être utilisée par tout le monde. Ce n’est pas vrai que c’est compliqué, c’est simple et ça permet d’inclure le plus grand nombre et de ne pas rejeter des personnes de la langue française. Ça permet d’inclure les femmes, les personnes non binaires, les personnes trans, tout le monde. Je ne comprends pas pourquoi le fait d’inclure des gens dans la langue et de la rendre plus égalitaire est un problème.

      https://basta.media/pourquoi-utiliser-ecriture-inclusive-Senat

  • Regina Ziegler: „Als ich nach Berlin kam, war ich wie im Rausch“
    https://www.berliner-zeitung.de/panorama/regina-ziegler-als-ich-nach-berlin-kam-war-ich-wie-im-rausch-li.215


    „Die Mitte meiden und sich am Rand wohlfühlen“: Regina Ziegler lebt in Zehlendorf. Foto Guido Werner/Ziegler Film

    30.10.2033 von Anne Vorbringer - Berlin hat rund 3,8 Millionen Einwohner, und jeder hat seinen eigenen Blick auf die Stadt. Was macht Berlin aus, wieso lebt man hier – und tut man es überhaupt gern?

    In unserer Rubrik „Fragebogen Berlin“ fragen wir bekannte Hauptstädterinnen und Hauptstädter nach ihren Lieblingsorten und nach Plätzen, die sie eher meiden. Sie verraten, wo sie gern essen, einkaufen oder spazieren gehen. Aber auch, was sie an Berlin nervt und was man hier auf keinen Fall tun sollte.

    Diesmal hat Regina Ziegler unsere Fragen beantwortet, die in diesem Jahr großes Jubiläum feiern kann. Vor 50 Jahren gründete sie Ziegler Film und wurde Deutschlands erste Produzentin. Bis heute realisierte sie rund 500 Filmprojekte und gehört damit zu den produktivsten und erfolgreichsten Produzenten des Landes.

    Für ihr neuestes Projekt arbeitete Ziegler mit dem Streaming-Riesen Amazon zusammen. Seit dem 26. Oktober läuft die Serie „Die Therapie“ exklusiv bei Prime Video. Die Buchvorlage stammt von einem anderen bekannten Berliner: dem Bestseller-Autor Sebastian Fitzek.

    1. Frau Ziegler, seit wann sind Sie schon in der Stadt?

    Eigentlich wurden meine Wurzeln in Berlin 1943 gepflanzt. Meine Mutter wohnte damals in Charlottenburg in der Röntgenstraße. Sie war mit mir hochschwanger und wurde mit meiner älteren Schwester an der Hand drei Tage und vier Nächte im Luftschutzkeller verschüttet. Als wir gerettet waren, war unsere Wohnung nicht mehr da. So trampte sie nach Allrode im Harz zu ihren Eltern und ich wurde am 8. März in Quedlinburg geboren und war der Hit des Weltfrauentages 1944. Diese Geschichte saß so tief in mir, dass ich nach dem Abitur 1964 zum Jurastudium nach Berlin zog.

    2. Welcher ist Ihr Lieblingsort in Berlin?

    Der China Club in der Behrenstraße 72, der seit vielen Jahren meinen Gästen und mir auch wegen seiner fantastischen asiatischen Küche und wegen des Restaurantmanagers Henryk Vieillard ein Genuss ist.

    3. Wo zieht es Sie hin, wenn Sie entspannen wollen?

    In mein Bett …

    4. Welche Ecken der Stadt meiden Sie?

    Als Dauer-Radiohörerin kenne ich immer aktuell die Präsenz der Klebeaktionen der Letzten Generation und kann entsprechend reagieren. Meistens gelingt es mir, dadurch stundenlange Staus zu vermeiden und zu meinen Terminen pünktlich zu sein.

    5. Ihr ultimativer Gastro-Geheimtipp?

    Das 893 Ryotei in der Kantstraße und das Ponte in der Regensburger Straße zum Dinner. Zum Lunch empfehle ich die Salumeria Rosa in der Neuen Kantstraße 25.

    6. Ihr ultimativer Shopping-Geheimtipp?

    Es gibt kleine, feine Boutiquen rund um den Savignyplatz, in denen ich mich gerne nach ausgefallenen Modellen umschaue. Und an einem Issey-Miyake-Shop kann ich nicht vorbeigehen, ohne reinzuschauen. Gott sei Dank haben wir in Berlin keinen Miyake-Laden.

    7. Der beste Stadtteil Berlins ist …

    Charlottenburg war und ist immer noch mein bevorzugter Kiez. Als ich 1964 aus Obernkirchen nach Berlin kam, war ich wie im Rausch. So viele Menschen wie an der Kaiser-Wilhelm-Gedächtniskirche hatte ich noch nie gesehen. Ich mietete ein Zimmer in der Mommsenstraße 36 bei einer kinderreichen Familie. Meine Vermieterin und ihre vier Kinder nahmen mich wie ein Familienmitglied auf, und sie drückte auch ein Auge zu, wenn mein späterer Ehemann Hartmut Ziegler mal über Nacht blieb, was damals strikt verboten und deshalb sehr ungewöhnlich war und zu der Geburt von Tanja führte.
    Um mir etwas dazuzuverdienen, trug ich in Charlottenburg die Berliner Morgenpost aus und verkaufte an den Wohnungstüren Waschmaschinen. Während der ersten Jahre beim Sender Freies Berlin in der Masurenallee nutzte ich noch jeden Tag die Straßenbahn entlang der Kantstraße. Mein erster Spielfilm „Ich dachte, ich wäre tot“ lief 1974 mit großem Erfolg viele Wochen im filmkunst 66 in der Bleibtreustraße 12. Als die langjährigen Besitzer des Kinos, Rosemarie und Franz Stadler, das filmkunst 66 verkauften, haben Tanja und ich nicht lange überlegt – und uns einen Traum erfüllt.

    8. Das nervt mich am meisten an der Stadt:

    Klaus Wowereit hat mit Georgia Tornow vor vielen Jahren am Potsdamer Platz den Boulevard der Stars ins Leben gerufen. Da haben die Sterne noch gestrahlt. Meiner auch. Heute sind sie total verrottet und vergammelt. Diese Sterne sind für mich auch Sinnbild für die Filmfestspiele und deren ungewisse Zukunft.

    9. Was muss sich dringend ändern, damit Berlin lebenswert bleibt?

    Dass in Berlin keine Menschen mehr unter den Brücken schlafen müssen. Wir brauchen bezahlbaren Wohnraum, wir brauchen eine nachhaltige Verbesserung der Verkehrssituation. Die Menschen müssen kurzfristiger Termine bei den Bürgerämtern bekommen. Und beim BER müssen endlich die Laufbänder und die Fahrstühle funktionieren und nicht tagelang ausfallen. Ich finde es unverständlich, dass die Lufthansa nur wenige Direktflüge aus der deutschen Hauptstadt ins Ausland anbietet. Auch das muss sich dringend ändern.
    Und aus aktuellem Anlass möchte ich hinzufügen: Eine Stadtgesellschaft hat Regelungen und Gesetze, an die sich alle halten müssen – ganz gleich, ob sie in Berlin geboren oder erst später hierhergekommen sind: Sie sind Berliner. Es gibt keinen Platz für Hass, Aggression, Gewalt, Intoleranz und Antisemitismus.

    10. Ihr Tipp an Unentschlossene: Nach Berlin ziehen oder es lieber bleiben lassen?

    Wenn, dann die Mitte meiden und sich am Rand wohlfühlen.

    11. Cooler als Berlin ist nur noch …

    Quedlinburg, weil ich da geboren bin.

    –---

    Zur Person

    Regina Ziegler kam 1944 in Quedlinburg (Sachsen-Anhalt) zur Welt. 1964 ging sie nach Berlin und arbeitete nach einer Ausbildung zur Wirtschaftsdolmetscherin zunächst als Produktionsassistentin beim SFB. 1973 gründete sie ihre eigene Firma. Gleich für ihre erste Produktion „Ich dachte, ich wäre tot“ erhielt sie mehrere Auszeichnungen. Mittlerweile haben sie und ihre Tochter Tanja (Foto) rund 500 Filme und Serien für Kino und Fernsehen produziert.

    Tanja Ziegler stieg im Jahr 2000 ins Unternehmen Ziegler Film ein und besitzt inzwischen die Mehrheit der Anteile. Regina Ziegler ist Honorarprofessorin an der Filmuniversität Babelsberg, gemeinsam mit ihrer Tochter betreibt sie das Berliner Programmkino filmkunst 66. Vom Museum of Modern Art in New York wurde sie 2006 mit einer Retrospektive geehrt. 2017 veröffentlichte sie ihre Autobiografie „Geht nicht gibt’s nicht“. Ihre neue Produktion, die sechsteilige Thriller-Serie „Die Therapie“, läuft aktuell bei Amazon Prime Video.

    #Berlin
    #Charlottenburg #Bleibtreustraße #Kantstraße #Masurenallee #Mommsenstraße #Neue_Kantstraße #Röntgenstraße #Regensburger_Straße #Savignyplatz
    #Mitte #Behrenstraße #Potsdamer_Platz
    #Wilmersdorf
    #Zehlendorf

    #Fernsegen
    #Film
    #Gastronomie
    #Kino

  • Ecriture inclusive : ce qu’en dit la #science

    Loin de se résumer à l’usage du #point_médian, l’usage de l’écriture inclusive a effectivement un impact sur les #représentations_mentales du lecteur, concluent de récents travaux français. Plus important encore, cet #impact varie en fonction du type d’écriture inclusive utilisée.

    « Péril mortel » de la langue française pour l’#Académie_Française ou « outil essentiel » d’après l’investigation Elles Font La Culture (https://ellesfontla.culture.gouv.fr/conseils_articles/42__;!!Orpbtkc!7gg4iKTPdMkm6FWuHya6vu_vrzDkrr_63AXwMlNYHRXM) portée par le ministère de la Culture, l’écriture inclusive divise. « Notre objectif est de remettre un peu de science dans ce débat qui évolue parfois en #polémique incontrôlée », pointe le psycholinguiste au CNRS Léo Varnet. Loin de se résumer à l’usage du point médian, l’usage de l’écriture inclusive a effectivement un impact sur les représentations mentales du lecteur, concluent de récents travaux français publiés dans la revue Frontiers in Psychology (https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fpsyg.2023.1256779/full#h3). Plus important encore, cet impact varie en fonction du type d’écriture inclusive utilisée.

    (#paywall)

    https://www.sciencesetavenir.fr/sante/cerveau-et-psy/ecriture-inclusive-ce-qu-en-dit-la-science_174628
    #écriture_inclusive

  • A #Berlin les manifestations contre le bombardement de #Gaza ont duré jusque au milieu de la nuit.
    https://www.berliner-zeitung.de/news/newsblog-wegner-verurteilt-krawalle-in-neukoelln-bundeswehr-fliegt-

    Krawalle in #Neukölln, mehrere Festnahmen und Polizisten verletzt

    Bei Einsätzen gegen pro-palästinensische Versammlungen in Berlin sind mehrere Polizisten verletzt worden. Im Stadtteil Neukölln seien „Kolleginnen und Kollegen“ unter anderem „durch Steine, brennende Flüssigkeiten und Widerstandshandlungen“ verletzt worden, erklärte die Polizei am Donnerstagmorgen im Onlinedienst X, ehemals Twitter. Auch „Unbeteiligte“ und „Personen, die Widerstand leisteten“ hätten Verletzungen erlitten. Nach Polizeiangaben brannten in einer Wohnsiedlung mehrere Pkw und ein Lkw und ein Baum fing Feuer. Bei den Festnahmen von Verdächtigen seien Pfefferspray und „Zwang“ eingesetzt worden.

    Zuvor hatte die Polizei berichtet, dass es am Abend auf der Sonnenallee in Neukölln weiterhin „große Ansammlungen von Menschen“ gab, bei denen Ordnungswidrigkeiten und Straftaten begangen wurden. Nachdem wahllos Gegenstände auf die Straße geworfen und angezündet worden waren, kamen Wasserwerfer zum Einsatz. Dies wurden auch zum Löschen von Bränden genutzt, erklärte die Polizei.

  • Israel-Gaza-Konflikt – Protest vor Berliner Ernst-Abbe-Gymnasium : Eltern und Schüler von Polizei umzingelt
    https://www.berliner-zeitung.de/mensch-metropole/israel-gaza-konflikt-protest-vor-berliner-ernst-abbe-gymnasium-elte

    A Berlin le philosemitisme obsessionnel étouffe le débat publique du conflit en Palestine/Israël. La police interdit ine manifestation des parents d’élèves de l’école où un professeur a frappé un élève qui affichait son soutien aux Palestiniens.

    Les médias s’emparent de l’occasion de pouvoir continuer le récite des méchants Arabes antisemites qui peuplent le dangereux arrondissement Neukölln. On comprend pourquoi l’extrême droite moderne affiche le même philosemitisme comme les institutions officielles allemandes. D’abord leur racisme contre les Arables est plus fort que l’antisemitisme dont ils essayent de se distantier en public puis ils se donnent une image de bons Bürger (le mot allemand « Bürger » signifie aussi « bourgeois », le terme français « citoyen » étant intraduisible sauf par des horreurs linguistiques peu précises comme « Staatsbürger ») qui sont toujours du bon côté.

    https://www.openstreetmap.org/way/364588554

    11.10.2023 von Kevin Gensheimer - Wer am Mittwoch als Schüler des Ernst-Abbe-Gymnasiums in Neukölln nach Schulschluss das Gebäude verlässt, wird von einem großen Polizeiaufgebot begrüßt. Etwa ein halbes Duzend Polizeiautos und zahlreiche Polizisten lösen dort eine nicht genehmigte Demonstration auf, die von Eltern in Folge des tätlichen Übergriffs eines Lehrers gegen einen Schüler dieser Schule organisiert wurde.

    Die dazugehörigen Bilder gingen bereits am Montag viral: In einem Handyvideo sieht man den Lehrer, wie er einem Schüler auf dem Schulhof ins Gesicht schlägt. Der Schüler tritt danach kräftig gegen den Pädagogen. Auslöser des Konflikts war eine Palästina-Flagge, die ein anderer Schüler auf dem Schulhof zeigte. Der Lehrer hatte ihn im Vorfeld mehrfach aufgefordert, die Flagge einzupacken.

    Zwei Tage später, am Mittwochvormittag, versammeln sich Eltern vor dem Gymnasium, um gegen Gewalt an Schulen zu demonstrieren. Dass die Veranstaltung von der Polizei nicht genehmigt wurde, begründet ein Polizeisprecher vor Ort mit der Sorge, die Veranstaltung könne von Hamas-Sympathisanten als Forum genutzt werden. So wird die Veranstaltung kurzerhand aufgelöst.

    Das Problem: Unter den gut 40 Personen sind hauptsächlich Kinder und Jugendliche, die sich den demonstrierenden Eltern anschließen. Auch die minderjährigen Schüler werden von der Polizei eingekesselt. Eine Lehrerin, die gerade aus der Schule kommt, sieht die Szenen und erschrickt: „Da sind sogar Siebtklässler dabei!“ Einige Teilnehmer werden abgeführt. Sie haben nach Angaben der Polizei israelfeindliche Flugblätter verteilt.

    Lehrer: „Schwierig, den Unterricht aufrechtzuerhalten“

    Wie angespannt die Lage im Berliner Schulalltag ist, wird vor Ort besonders deutlich: Die Fronten sind verhärtet, nur wenige möchten über den Vorfall sprechen. Klar ist: Der Schulalltag ist durch den körperlichen Übergriff des Lehrers massiv gestört. Einige Schüler berichten von Krisensitzungen zwischen Lehrern und Schülervertretern. Lehrkräfte, die aus der Distanz die Demonstration betrachten, wollen über den Vorfall nicht sprechen. Ein anonymer Lehrer lässt die Atmosphäre im Schulgebäude aber erahnen: „Wir versuchen den Unterricht aufrechtzuerhalten, aber momentan ist das sehr schwierig.“

    Wenn politische Fronten im Schulalltag aufeinandertreffen, ist pädagogisches Fingerspitzengefühl gefragt. Die Kreuzberger Initiative gegen Antisemitismus in Berlin (Kiga e.V.) organisiert digitale Veranstaltungen für Lehrkräfte, bei denen sie den Pädagogen Handlungsempfehlungen für konfliktgeladene Situationen an die Hand gibt. Vorsitzender des Vereins, Dervis Hizarci, plädiert für deeskalierendes Verhalten, besonders von Lehrern. Man müsse als Pädagoge seine eigenen Gefühle zurückschrauben und ohne Vorbehalte mit Schülern kommunizieren.

    Den von Kai Wegner am Dienstag angesprochenen Vorschlag von Wachpersonal an Schulen, das die Situation an Berliner Schulen unter Kontrolle kriegen soll, sieht er kritisch: „Viel sinnvoller wäre es, die Sozialarbeit zu stärken.“ Im Juni kündigte der Senat an, dem Bezirk Neukölln im kommenden Jahr weniger Geld für soziale Projekte zur Verfügung zu stellen.

    #Allemagne #Berlin #Neukölln #Sonnenallee
    #Palestine #Israel
    #école #pédagogie #philosemitisme

  • Vergifteter Jubel in Neukölln : Was ist los auf der Sonnenallee ?
    https://www.berliner-zeitung.de/mensch-metropole/neukoelln-nach-dem-angriff-auf-israel-li.2147495

    A Berlin les réactions à l’affrontement tragique en Israël annoncent l’aggravation du fossé qui sépare les communautés arabes de la société allemande. Le journal Berliner Zeitung s’intéresse surtout à l’opinion des citoyens d’Israël qui vivent à Berlin. Le maire de Berlin-Neukölln a monté le drapeau national d’Israël sur la mairie de l’arrondissement malgré ses multiples voisins arabes.

    9.10.2023 von Andreas Kopietz, Niklas Liebetrau, Cedric Rehman - Am Montag, zwei Tage nach Beginn der blutigen Angriffe der palästinensischen Hamas auf Israel, steht Martin Hikel, der Bezirksbürgermeister von Neukölln, in einem Imbissladen gegenüber seinem Rathaus und wartet auf seine Pasta. Man kann von hier aus, durch die Fenster des Ladens, die israelische Fahne sehen, die Hikel am Wochenende an einem Mast vor dem Rathaus hat hissen lassen. „Ein Zeichen der Solidarität“, wie Hikel jetzt erklärt, „eigentlich eine Selbstverständlichkeit.“ Neukölln stehe an der Seite Israels, das hatte Hikel schon am Samstag verkündet.

    Es ist gut möglich, dass der Bürgermeister damit auch einem Eindruck entgegenzuwirken versucht, der sich an diesem Wochenende einmal mehr verbreitet: dass Teile von Neukölln eben nicht an der Seite Israels stehen, sondern, ganz im Gegenteil, an der Seite der palästinensischen Terroristen.

    Am Sonnabendnachmittag, Stunden nach dem Beginn des Angriffs, bei dem Hunderte Israelis ums Leben kamen, hatten auf der Neuköllner Sonnenallee junge Männer, in Palästina-Fahnen gehüllt, Süßigkeiten an Passanten verteilt. Am Abend dann marschierten ebenfalls auf der Sonnenallee rund 40 Personen auf, die israelfeindliche und antisemitische Sprechchöre skandierten. Es kam zu Rangeleien mit der Polizei und zu mehreren vorläufigen Festnahmen.

    Das blutigste Massaker an Juden seit dem Holocaust – auf der Sonnenallee wurde es besungen und gefeiert wie ein glorreicher Sieg.

    Einmal mehr fragt man sich seitdem, was schon wieder los ist in diesem großen und vielfältigen Bezirk im Süden Berlins, wie sicher sich Israelis hier noch fühlen können und ob Berlin mit weiteren propalästinensischen Kundgebungen und Krawallen in den nächsten Tagen rechnen muss.

    Fragt man den Neuköllner Bürgermeister danach, sagt er zunächst, er sei nicht besorgt um die Sicherheitslage in seinem Bezirk. Nur auf der Sonnenallee, ergänzt er dann, sei die Situation angespannter als sonst.

    Wer an diesem Montagvormittag über die Arabische Straße läuft, wie die Sonnenallee inoffiziell genannt wird, dem fallen vor allem die vielen weiß-schwarz-grün-roten Fahnen auf: die Farben Palästinas. Es wirkt, als seien es mehr als sonst. Sie hängen über Restaurants und Cafés, sie sind gemalt auf Bäume und Stromkästen am Straßenrand, an den Häuserwänden hängen Plakate des palästinensischen Samidoun-Netzwerkes. Auf dem Hermannplatz hatte die Polizei am Sonntag schon zum zweiten Mal eine palästinensische Fahne auf einem Denkmal mit weißer Farbe übermalt. Am Montagvormittag ist sie wieder da.

    Schräg gegenüber von diesem Denkmal verkauft ein älterer Mann Kaffee aus einem Wagen. Er komme aus Libyen, er nenne sich Mike. Den ganzen Tag schon seien immer wieder Journalisten zu ihm gekommen und hätten nach den Ausschreitungen am Wochenende gefragt. „Warum kommt ihr erst jetzt?“, sagt er und schüttelt den Kopf. „Wenn Israelis Palästinenser töten, interessiert sich niemand von euch dafür.“

    Es ist eine den Angriff relativierende Perspektive, die man auf der Sonnenallee immer wieder zu hören bekommt: Es sei zwar „traurig“, dass nun so viele Menschen in Israel sterben müssten, aber dies sei eben auch nur Folge einer immer aggressiveren israelischen Unterdrückung von Palästinensern. Die Menschen aus Syrien, Libyen, dem Libanon, mit denen man hier ins Gespräch kommt, geben sich ruhig – fast als sei nichts Besonderes an diesem Wochenende geschehen.

    Zahlen aber zeigen, dass die Stimmung im Bezirk und auch in ganz Berlin angespannter, gereizter, gewaltbereiter wird. Und antisemitischer. Bei der Recherche- und Informationsstelle Antisemitismus (Rias) häufen sich seit Sonnabend die Meldungen über Beleidigungen und Bedrohungen gegenüber Juden sowie Terrorverherrlichung. Man habe seit dem Wochenende ein deutlich höheres Meldeaufkommen, sagte eine Mitarbeiterin am Montag.

    Unter anderem häufen sich antisemitische Farbschmierereien und Parolen im Stadtbild. Nach Angaben von Polizisten entdeckte der Leiter einer Schule in der Pankower Dunckerstraße am Sonntag 15 Schriftzüge in unterschiedlichen Größen und Farben wie etwa „Scheiß Zionisten“ und „free palestine“. An der Kösliner Straße in Wedding wurden fünf Häuserfassaden beschmiert mit „Deutschland finanziert, Israel bombadiert“. In der Schlüterstraße in Charlottenburg schrieb jemand mit weißer Farbe „Fuck Israel“ auf die Fahrbahn.

    In Berlin leben Schätzungen zufolge rund 30.000 Israelis. Wie sicher können sie sich derzeit noch fühlen – speziell in Neukölln? Levi Salomon vom Jüdischen Forum muss eine Weile überlegen, um die passenden Worte zu finden. „Solange Polizei vor Ort ist, kann man sich sicher fühlen“, sagt er dann. „Aber wenn die Polizei nicht da ist, wird man angepöbelt oder bespuckt oder bekommt eins auf die Nase. Durch Neukölln kann man selten ruhig laufen.“

    Auch Tamar Zoav würde sich derzeit nicht trauen, auf der Sonnenallee Hebräisch zu sprechen, sagt sie. Zoav, die in Neukölln in der Nähe des Tempelhofer Feldes lebt, heißt eigentlich anders. Ihren richtigen Namen wolle sie in der angespannten Lage nicht in der Zeitung lesen, sagt sie. Abgesehen von der Sonnenallee empfinde sie Berlin nach wie vor als „supersicher“ für Israelis. Auch solche Demonstrationen wie am Wochenende würden nichts an ihrem Sicherheitsempfinden ändern. Solange diese friedlich verliefen.
    Linke Israelis in Berlin in einem Zwiespalt

    Die Gefahr für Israelis sieht Tamar Yoav derzeit vor allem im eigenen Land. Sie schildert, wie die Brutalität der Hamas sie erschüttert hat. „Ich schaue die ganze Zeit Nachrichten und manchmal muss ich einfach weinen“, sagt sie. Dabei erstaune sie der Exzess nicht, die Hamas sei nun mal eine Terrororganisation. Sie spricht aber auch die humanitäre Lage im Gazastreifen an. Die habe aus ihrer Sicht dazu beigetragen, „Monster“ zu erschaffen.

    Yoav befindet sich in einem Zwiespalt, der für das regierungskritische und eher linksgerichtete Milieu der Berliner Israelis nicht untypisch ist. Das Bangen um die Lieben zu Hause geht auch mit einer Fehlersuche vor der eigenen Haustür einher.

    Obwohl Yoav sich in Berlin nach wie vor sicher fühlt – viele andere Israelis tun dies offenbar zunehmend nicht mehr. Die Polizei hat mittlerweile den Schutz von rund 70 jüdischen Einrichtungen verstärkt. Hochgefahren wurde nach Angaben von Ermittlern auch der Personenschutz für „exponierte Personen des öffentlichen Lebens“.

    Die Polizei habe damit begonnen, „zusammen mit anderen Behörden die Auswirkungen auf die Sicherheitslage zu analysieren“, sagt eine Polizeisprecherin. Neben dem Schutz von Personen und Einrichtungen seien auch die Polizeistreifen im Stadtgebiet verstärkt worden. Die Maßnahmen würden der täglichen Lage entsprechend angepasst.

    Weitere propalästinensische Kundgebungen in Berlin geplant

    Auch wegen des Verteilens der Süßigkeiten auf der Sonnenallee ermittelt die Polizei nun. Zwar sei dies für sich genommen nichts Strafbares, ebenso wenig das Umhängen einer Fahne, sagt die Polizeisprecherin. Aber im Gesamtgefüge könne man es als Billigung von Straftaten wie der Tötung und Verschleppung von Menschen sehen.

    „Arabern, die in Berlin Süßigkeiten verteilen, wenn Juden ermordet werden, muss man geschlossen entgegentreten“, meint Arye Shalicar. Der 46-jährige Sohn persischer Juden wuchs in Berlin-Wedding auf und lebt seit 20 Jahren in Israel. Heute ist er Sprecher der israelischen Armee. „Für mich ist es keine Neuigkeit, dass radikalisierte Araber in Berlin jubeln, wenn Juden ermordet und entführt werden.“ Das sei eine bittere Realität, die er schon in seiner Jugend in Wedding erlebt habe.

    „Als 2014 die Operation im Gazastreifen gegen die Hamas stattfand, gab es schon Anzeichen für das, was auf uns zukommt“, sagt Shalicar, „als junge Araber vor dem Brandenburger Tor ‚Juden ins Gas‘ gebrüllt haben.“ Er habe das damals schon thematisiert, doch niemand habe zugehört. „Sie wollten nicht darüber reden, weil sie dann in eine bestimmte Ecke gestellt werden.“

    Einiges deutet darauf hin, dass sich dies mit dem Wochenende geändert hat. Die Empörung über das Verhalten einer vergleichsweise kleinen Gruppe von palästinensischen Demonstranten auf der Sonnenallee reicht weit über die Stadtgrenzen hinaus. An diesem Montag ist noch nicht absehbar, in welche Richtung sich die Stimmung in der Stadt entwickeln wird. Für den kommenden Mittwoch ist eine weitere propalästinensische Kundgebung in Neukölln angemeldet.

    #Berlin #Neukölln #Israël #Palestine #guerre

  • Anschlagsserie in Neukölln : Berliner Polizist soll Ermittlungen gegen Neonazis verraten haben - Razzia
    https://www.berliner-zeitung.de/news/anschlaege-von-neonazis-in-neukoelln-berliner-polizist-unter-verdac

    A Berlin les résultats sont rares quand la police s’intéresse aux crimes commis par des terroristes d’extrême droite. Après plusieurs années d’enquête concernant des dizaines d’actes criminels dont l’incendie volontaire de la voiture d’un élu de gauche une raison de l’échec se dessine : les policiers collaborent avec les terroristes et les avertissent quand ils risquent d’être identifiés comme auteurs de crimes.

    La leçon est simple : si tu n’a pas de très bons copains parmi les gardiens de la paix ne leur fais pas confiance. Ils sont les alliés de la droite. Tu es obligé de créer tes propres réseaux de proches si tu veux te protéger contre la droite.

    Conseil pratique : où que tu rencontres un flic montre toi sympatique, dis lui bonjour et ne lui parle pas. Ne lui donne aucune information. Ne discute pas avec lui. Ne compte pas sur lui. Reste cordial mais neutre. Il ne vit pas dans ton monde. Il montre un comportement sympatique et attentif mais c’est purement professionnel. Tu ne peux pas le traiter d’égal. C’est une personne dangereuse qui porte une arme.

    Die Berliner Generalstaatsanwaltschaft hat die Wohnung eines Polizisten durchsucht, dem der Verrat von Dienstgeheimnissen aus Ermittlungen im rechten Milieu vorgeworfen wird. Wie Polizei und Staatsanwaltschaft am Mittwoch mitteilten, soll der Beamte als Mitglied der sogenannten operativen Gruppe Rex (OG Rex) geheime Informationen an eine Kontaktperson weitergegeben haben. Dabei habe er nicht ausschließen können, dass diese Informationen an weitere Menschen weitergegeben werden.

    Die OG Rex beschäftigte sich mit der Anschlagsserie in Neukölln, die sich vor allem zwischen 2016 und 2019 abspielte und sich gegen Menschen mit Migrationshintergrund und Linken-Politiker richtete. Unter anderem wurde das Auto des Linken-Politikers Ferat Kocak in Brand gesetzt. Zu den von der OG Rex untersuchten Anschlägen gehörten mindestens 14 Brandstiftungen und 35 Sachbeschädigungen aus der Serie.

    Polizei beschlagnahmt Handys und andere Datenträger

    Laut den Behörden wurden neben der Wohnung des beschuldigten Polizisten auch dessen Arbeitsplatz sowie die Wohnung von zwei Zeugen durchsucht. Es seien Handys und sonstige Datenträger beschlagnahmt worden. Diese müssten nun ausgewertet werden, hieß es. Weitere Angaben machten die Behörden zunächst nicht.

    „Die OG Rex war auch an der Bearbeitung der Anschlagsserie beteiligt, sie war auch in Kontakt mit demokratischen Initiativen in Südneukölln. Es ist also möglich, dass von hier interne Informationen an die Täter geflossen sind“, postete der Berliner Abgeordnete Niklas Schrader (Die Linke) nach Bekanntwerden der Ermittlungen bei der Social-Media-Plattform X, vormals Twitter. Der Abgeordnete gehört dem parlamentarischen Untersuchungsausschuss des Berliner Abgeordnetenhauses an, der sich mit den rechtsextremen Straftaten in Neukölln befasst. Er will an diesem Freitag erneut tagen und dabei zwei Zeugen befragen.

    ❗️ Der nächste „Einzelfall“ im #Neukölln-Komplex: Razzia bei einem Polizisten der Operativen Gruppe Rechtsextremismus. Verdacht: Verrat von Dienstgeheimnissen. https://t.co/FFggoQRH0r
    — Niklas Schrader (@nikschrader) September 27, 2023

    Polizei und Justiz sind seit Jahren mit der Aufklärung der Serie, aber auch mit den Verwicklungen ihrer eigenen Behörden beschäftigt. Zwei vom Senat eingesetzte Sonderermittler hatten 2021 Fehler von Polizei, Staatsanwaltschaft und Verfassungsschutz festgestellt. Die Berliner Generalstaatsanwaltschaft hatte 2020 die Ermittlungen zu den Anschlägen an sich gezogen – wegen des Verdachts, dass ein Staatsanwalt mit der AfD sympathisieren könnte. Bei einem Gespräch sollen zwei Verdächtige aus der rechtsextremen Szene über den Mann gesagt haben, dass er der Partei nahe stehe. Die Behörde erhob dann im Mai vergangenen Jahres Anklage gegen zwei Neonazis.
    Nur wegen Teil der rechtsextremen Straftaten Anklage erhoben

    Die Generalstaatsanwaltschaft legte außerdem gegen Urteile des Amtsgerichts Tiergarten Berufung ein, wonach die beiden Hauptverdächtigen aus der Neonazi-Szene vom Vorwurf der Brandstiftung freigesprochen worden waren. Wegen anderer Vorwürfe waren beide Männer verurteilt worden. Zu diesen Straftaten gehörten unter anderem auch rechtsextreme Schmierereien. Der Prozess wird nach der Berufung der Generalstaatsanwaltschaft neu aufgerollt.

    Polizei und Staatsanwaltschaft hatten mehr als 70 rechtsextreme Straftaten seit 2013 in Neukölln gezählt. Erst nach langen und zunächst erfolglosen Ermittlungen hatte die Generalstaatsanwaltschaft schließlich Anklage erhoben. Diese erfasste aber nur einen Bruchteil der Vorfälle.

    #Allemagne #terrorisme #droite #police

  • L’école, Gabriel Attal et la laïcité « geignarde » | Le Club
    https://blogs.mediapart.fr/jean-bauberot/blog/280823/l-ecole-gabriel-attal-et-la-laicite-geignarde

    Je propose que l’on étudie dans les différentes classes, dès la journée de rentrée, les deux premiers articles de la loi de 1905 et les propos d’Aristide Briand, rapporteur de la Commission parlementaire, présentant cette loi : il s’agit, indiquait-il, de proclamer « solennellement que, non seulement la République ne saurait opprimer les consciences ou gêner dans ses formes multiples l’expression extérieure des sentiments religieux, mais encore qu’elle entend respecter et faire respecter la liberté de conscience et la liberté des cultes. »

    Quand au vêtement, Briand s’est montré, à ce sujet, on ne peut plus clair : il a refusé l’interdiction du port de la soutane pour deux raisons : d’abord, fondamentalement, parce que la loi de 1905 est une « loi de liberté » et qu’en conséquence, elle ne doit pas « interdire à un citoyen de s’habiller de telle ou telle manière » ; ensuite, parce que le résultat serait « plus que problématique » : la soutane interdite, on pourrait compter sur « l’ingéniosité combinée des prêtres et des tailleurs » pour créer un « vêtement nouveau ». La loi de 1905 = la liberté de conscience + le refus de jouer au chat et à la souris. Intelligence des principes et intelligence de la stratégie.

    • Pour rappel, l’épisode « piscine » de mes petits à #Montpellier, conséquence totalement crétine de ce jeu du « chat et de la souris » :
      https://seenthis.net/messages/987740

      Les ceusses qui, sur les réseaux, croient qu’on va juger la longueur des jupes en fonction de la religion supposée de l’élève se gourent. C’est effectivement ce qui se faisait déjà, mais maintenant que c’est une règle « officielle » du ministère, rapidement l’aspect raciste sera indéfendable (c’est-à-dire attaqué devant des tribunaux), donc on tentera des définitions « techniques » du vêtement incriminé, et de toute façon on connaît déjà la solution des nostalgiques de l’école idéale du cinéma en noir et blanc : c’est l’uniforme pour tout le monde. Les dog whistle racistes inapplicables ou illégaux, la Macronie a l’habitude, il suffit de revenir quelques temps plus tard sur le thème « on peut jamais rien faire » et donc proposer une mesure plus réactionnaire (quoi que sur ce coup-là, le conseil d’État n’a pas trop de mal à valider les mesures racistes parce que c’est pour ton bien, donc cette histoire d’abaya, si des juges locaux l’invalident, en montant suffisamment haut ça sera validé in fine).

      Encore un ou deux ministres de l’éducation et on y sera, à l’uniforme (avantage de l’idée : en plus ça fout le bordel dans la gauche, bien plus divisée que la droite à ce propos). La Ministre de la jeunesse et du SNU sera simplement rebaptisée « Ministre de la jeunesse en uniforme, bien dégagé derrière les oreilles ».

    • Ce que dit le texte, c’est qu’il n’existe pas d’ultra-laïcité. La laïcité, c’est la liberté de conscience pour les citoyens et l’état neutre vis à vis de la liberté de conscience. Le dévoiement actuel est de considérer que l’élève qui va à l’école fait partie intégrante de l’état, et qu’il doit donc être lui aussi « neutre » (mais pas à la façon de l’état évidemment, qui file quelques milliards à l’enseignement catholique). Ça n’a jamais été l’objet de cette loi, la neutralité des élèves relativement à la liberté de conscience. La loi de 2004 aurait dû être censurée par le CC, pour conflit frontal avec la loi de 1905, mais la loi de 1905 est une loi, et pas un article de la constitution, et donc, pas de possibilité pour le CC de s’engager dans cette voie j’imagine, d’autant qu’il se peut qu’il n’y avait pas non plus de volonté de, évidemment, le CC ne statuant pas forcément en droit, puisque rien ne l’y oblige.

    • L’abaya, l’arbre qui cache la forêt ?
      https://www.cafepedagogique.net/2023/06/15/labaya-larbre-qui-cache-la-foret

      Jean-Fabien Spitz est spécialiste de philosophie politique. Dans cet entretien qu’il accorde au Café pédagogique, il revient sur les récentes polémiques autour du port de l’abaya par certaines élèves et sur le principe des « signes religieux par destination »

      Aujourd’hui, il y a tout un débat sur les tenues vestimentaires par destination. Selon vous, c’est contraire même à l’essence de la loi sur la laïcité. Pourquoi ?

      L’idée même d’un vêtement « religieux » est une absurdité. Dans une république laïque, aucun vêtement n’est musulman, ni juif, ni chrétien. Lors du débat consacré à la loi de 1905, certains députés, qui avaient évoqué la possibilité d’interdire le port de la soutane dans l’espace public se sont attirés cette réponse d’Aristide Briand : « Ce costume n’existe plus pour nous avec son caractère officiel… La soutane devient un vêtement comme un autre, accessible à tous les citoyens, prêtres ou non ». Mais l’idée d’un vêtement religieux « par destination » est deux fois plus absurde. Cela voudrait dire qu’un vêtement changerait de sens en fonction de l’intention de celui qui le porte, ce qui justifierait son interdiction lorsqu’il est avéré que celui ou celle qui le porte a l’intention de lui conférer une signification religieuse. Mais comment s’assurer de la réalité de l’intention si le porteur du vêtement prétend le porter pour des raisons non religieuses, ou si, tout simplement, il refuse, comme il en a le droit, d’être interrogé et jugé sur ses intentions ? Car dans un État qui prétend être respectueux des droits des individus, on ne juge pas les intentions mais les actes. L’idée d’un vêtement religieux par destination conduirait à juger différemment un seul et même acte – le port d’une robe longue – en fonction de l’intention de celle qui l’accomplit. C’est la définition même de l’arbitraire, car un État de droit applique une règle uniforme à des actes extérieurement identiques. C’est aussi la porte ouverte à une dérive sans fin car tout signe, tout vêtement peut devenir « religieux par destination ». Il suffit pour cela que les autorités – le proviseur du lycée, le principal, le législateur – décident qu’ils revêtent une intention dont les autorités elles-mêmes sont les juges en dernière instance. Quel est le recours des citoyens face à un tel abus ?

    • Quand je parle d’ultra laïcité, c’est bien sûr pour pointer le dévoiement et l’instrumentalisation politique de la loi de 1905. Je pourrais aussi parler d’ultra républicanisme ou de national-républicanisme pour désigner en fait ce qu’il convient d’appeler une attitude autoritaire dictée par la complaisance envers les thèses fascisantes de l’extrême-droite pétainiste et de l’intégrisme catholique.
      Dans cette logique, Blanquer n’avait pas hésité à recommander une « tenue républicaine » pour les élèves (surtout au féminin) qui fréquentent l’école publique.

      Et donc #dog_whistle (ou #appel_du_pied) puisque la seule issue de la Macronie est de rassembler lors du deuxième tour de l’élection présidentielle les électeur·rices de la droite la plus molle ou la plus dure.

    • N’ayant aucun rapport avec le culte musulman, avec le Coran, c’est un vêtement venant des pays de culture arabe.

      Les journalistes, même quand ils tentent de piquer un peu les politiques en leur demandant « comment vous ferez la distinction entre une ado qui portent une robe longue, et une ado qui porte une abaya pour la religion ? » ne vont jamais jusqu’au bout alors que c’est clairement l’éléphant au milieu de la salle de classe : c’est pas une loi contre les musulmans, mais bien là encore plus explicitement une loi anti arabe.

      Les chef⋅fes d’établissement vont avoir pour seul protocole : si t’as une tête d’arabe (ou parfois noire), c’est une abaya, si t’es blanche, c’est une robe longue. Point.

      En 2023, on en est encore là, avec la guerre d’Algérie et les décolonisations toujours pas digérées, à faire des lois explicitement racistes et anti-arabes (et qui utilisent les femmes comme instrument pour ça, le dévoilement etc, toujours la même histoire).

    • Et voilà, on est donc déjà arrivés, avec Sabrina Agresti-Roubache (sous-ministre de la ville), à l’idée-qu’elle-est-bonne de coller un uniforme aux gamins :
      https://twitter.com/SabrinaRoubache/status/1696437030488572062

      Pour réduire les inégalités et enlever une charge mentale à tous les parents, je suis favorable à l’expérimentation d’une « tenue scolaire » dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville.

      Perso je pense qu’il faudrait réintroduire les coups de règle sur les doigts et différentes formes de punitions corporelles, et autoriser les profs à fumer dans la cours pendant les récrés.

    • Je suis sûr qu’il y aura moyen de porter l’uniforme d’une manière ostentatoire et insupportable.

  • #Otto_Neurath, sur les traces d’une #planification_écologique

    Organiser l’#économie à partir des #besoins, en se focalisant sur des #grandeurs_physiques plutôt que leur #valeur en monnaie, tel était le projet subversif de ce philosophe des sciences qui eut à affronter les néolibéraux et les fascistes de son temps.

    Otto #Neurath, un philosophe autrichien du début du siècle dernier, tiendrait-il sa revanche ? La planification écologique, dont on peut le considérer comme étant un des ancêtres intellectuels, est en tout cas sortie des catacombes doctrinales. Pièce maîtresse du programme présidentiel de Jean-Luc Mélenchon, elle est également devenue, avec des intentions certes différentes, un objectif affiché par le pouvoir macroniste. Un secrétariat général auprès de la première ministre lui est dévolu, et des annonces détaillées sont prévues pour la fin de cet été.

    Parler de planification tout court n’a pas toujours été aussi évident dans le débat public. Il fallait montrer patte blanche, en rappelant qu’il a existé des planifications différentes, et que toutes n’ont pas conduit à l’autoritarisme et aux dysfonctionnements de l’Union soviétique et de la Chine maoïste. Mais au moins y avait-il des précédents historiques à invoquer, des travaux intellectuels à citer. La planification écologique, elle, souffre du handicap supplémentaire de ne pas s’être déjà incarnée dans des expériences à grande échelle.

    Celles et ceux qui la promeuvent aujourd’hui ont à surmonter une défaite vieille de près d’un siècle, lorsque de rares penseurs socialistes ont élaboré des modèles économiques démocratiques, attentifs à l’environnement et aux générations futures. Une « brèche écologiste [qui] fut dans l’ensemble colmatée et oubliée », regrette Serge Audier dans son travail sur L’Âge productiviste (La Découverte, 2019). Encore plus qu’à Karl Polanyi (1886-1964), connu pour ses appels à « réencastrer » l’économie dans la société, c’est à un autre intellectuel de la Mitteleuropa que l’on doit cette brèche : Otto Neurath.

    Philosophe des sciences, économiste, ce dernier a connu la prison pour avoir participé à la république des conseils de Bavière en 1919. Durant la décennie suivante, il a polémiqué avec certains des pères fondateurs du néolibéralisme, Ludwig von Mises (1881-1973) et Friedrich Hayek (1899-1992). Dans le même temps, il s’impliquait dans la vie politique et associative de « Vienne la Rouge ». Après que celle-ci a été écrasée par la dictature du chancelier Dollfuss en 1934, il a pris le chemin de l’exil, d’abord aux Pays-Bas puis au Royaume-Uni, où il est mort en 1945.

    En dépit de ce pedigree, on aurait tort de voir en lui une tête brûlée imprégnée d’idéaux marxistes. Tout aussi pacifiste et attaché à la préservation des ressources qu’il fût, il serait également déraisonnable d’en faire un « Vert » avant l’heure. Mais à quelques décennies de distance, sa figure intéresse à la fois la tradition socialiste et la tradition écologiste : d’abord par sa critique frontale et assumée de la logique de marché, ensuite par sa quête optimiste d’un chemin rationnel et méthodique vers l’amélioration du bien-être collectif.
    Un cocktail d’ingénierie et d’utopies sociales

    Né en 1882 à Vienne, le jeune Otto Neurath est élevé dans une famille de la bourgeoisie intellectuelle austro-hongroise, qui lui fait profiter du dynamisme culturel de la capitale impériale autant que de contacts répétés avec la nature.

    Dans un mémoire universitaire en forme de biographie intellectuelle, Billal Tabaichount mentionne l’influence durable exercée sur Neurath par son père. Ce dernier portait en effet un regard négatif sur la concurrence capitaliste, en raison de ses conséquences socialement décevantes et moralement dommageables sur la population.

    Le même chercheur souligne aussi l’influence de l’intellectuelle suédoise Ellen Key (1849-1926), avec qui Neurath a entretenu une correspondance. De cette féministe engagée sur les questions de pédagogie, le jeune homme aurait retenu qu’une « réforme sociale » désirable doit viser le « bonheur humain », compris de façon non religieuse, et ne doit pas « passe[r] uniquement par l’élite d’une société, mais […] concerner de larges pans de la population ».

    Formé aux sciences sociales à Berlin, Neurath revient à Vienne en 1907. Il y côtoie des intellectuels réunis par leur insatisfaction envers les approches idéalistes et métaphysiques qui dominent dans l’université de l’époque. D’horizons différents, ils privilégient les faits observables et les raisonnements logiques pour mieux appréhender le monde réel, et tenter d’améliorer l’insertion et le développement de l’humanité en son sein.

    Spécialisé en économie, Neurath travaille sur la théorie de la valeur. Il se familiarise notamment avec des travaux de statisticiens réfléchissant aux méthodes les plus rationnelles pour répondre à la subsistance des populations. Il observe le fonctionnement de sociétés en guerre, d’abord dans les Balkans au début des années 1910, puis dans toute l’Europe à partir de 1914. Il est alors frappé par la capacité de la puissance publique à répertorier, affecter et redistribuer des ressources de manière volontariste, la décision politique se substituant au « laisser-faire » du marché.

    « L’économie monétaire qui existait avant la guerre, écrit-il en 1916, n’était pas capable de remplir les nouvelles exigences qui étaient celles de peuples intéressés par la victoire. Il est apparu que la guerre se mène avec des munitions et de la nourriture, pas avec de la monnaie. » Dès lors, explique-t-il, l’attention s’est focalisée sur les structures concrètes de production et de distribution. L’évolution de ces dernières était pourtant jusque-là négligée, ou considérée comme une fatalité même lorsqu’elle causait des souffrances sociales.

    L’épisode conforte Neurath dans son rejet de l’aspect anarchique et « sous-optimal » du #capitalisme. Sa condamnation ne repose pas tant sur les asymétries de pouvoir, les rapports d’exploitation et l’aliénation que ce mode de production implique, que sur son caractère irrationnel. Comme le résume l’économiste Gareth Dale dans la revue Jacobin, « le capitalisme n’est pas suffisamment moderne » à ses yeux.

    De la révolution bavaroise à #Vienne la Rouge

    Même en temps de paix, pense Neurath, un autre ordre économique est possible, qui ne serait plus structuré par la maximisation individuelle du profit. Grâce à la délibération et l’expertise, la société doit pouvoir s’organiser consciemment pour mieux diffuser le bien-être. Neurath est d’ailleurs avide d’expériences dans ce sens. Selon le chercheur Thomas Kayzel, historien de la planification économique aujourd’hui affilié au CEE de Sciences Po, « c’est un penseur pragmatique, politiquement flexible et toujours à la recherche de nouvelles voies d’engagement et de réalisation ».

    Ainsi se comprend sa participation à la #révolution déclenchée contre la monarchie bavaroise, en novembre 1918. Nommé à la tête du Conseil économique central de Munich, dans le cadre de la république nouvellement instituée, il œuvre en faveur de la socialisation de l’économie de la région. Il y acquiert la conviction qu’un tel programme nécessite de forger un « bloc anticapitaliste » allant bien au-delà de la classe ouvrière industrielle.

    Dans l’immédiat, cependant, il se heurte aux intérêts du patronat, à ceux de la paysannerie, mais aussi aux velléités anarchisantes des groupes les plus révolutionnaires, là où lui défend la centralisation des décisions économiques une fois les besoins identifiés. Et s’il s’efforce de défendre une conception « technique » de sa tâche pour mieux l’isoler des soubresauts politiques permanents de l’expérience bavaroise, ceux-ci le rattrapent.

    Après qu’un gouvernement de type soviétique a pris le contrôle de Munich, une violente répression s’abat au printemps 1919. Elle est soutenue par les sociaux-démocrates au pouvoir à Berlin, qui ont déjà maté une première insurrection en début d’année dans la capitale – celle au cours de laquelle Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht furent assassinés. Neurath échappe à un sort aussi funeste, mais il est emprisonné pour haute trahison, avant d’être exfiltré en Autriche grâce au social-démocrate Otto Bauer, ministre des affaires étrangères de ce pays.

    Si c’est à Vienne que l’économiste s’épanouira, ces années tumultueuses sont importantes. Elles sont d’abord l’occasion pour Neurath d’exprimer sa croyance en la nécessité d’« #utopies_scientifiques », contre tout fatalisme ou déterminisme historique. Sous ce terme, il désigne des conceptualisations de futurs possibles, d’ordres sociaux améliorés, qui tiennent compte des contraintes naturelles et du type de personnalités qui auront été façonnées par l’ordre antérieur. Ces exercices intellectuels ne peuvent se substituer à des mobilisations sociales et politiques, mais sont propres à les encourager, en leur fixant un cap à la fois désirable et atteignable.

    Ensuite, ces années de guerre et de sortie de guerre sont celles où Neurath formule la proposition iconoclaste de se passer des prix, exprimés en argent, pour prendre des décisions économiques, voire pour échanger des biens et des services. « Ce qui remplaçait le motif du profit comme principe conducteur, dans la conception de Neurath d’une économie socialisée, était le plan économique, résume le philosophe des sciences Thomas Uebel, spécialiste de son œuvre. Ce plan était basé sur des calculs statistiques de production et de consommation – et ceci en nature, pas en termes monétaires. »
    Un plaidoyer pour une économie « en nature »

    Son approche suscite une réplique de l’économiste autrichien Ludwig von Mises, attaché à démontrer l’irrationalité du socialisme. Le débat sur la possibilité d’un calcul économique dans une économie collectivisée se poursuivra tout au long des années 1920, mais ne deviendra fameux qu’après avoir changé de nature. Entretemps, il a en effet impliqué l’économiste polonais Oskar Lange, qui s’est efforcé de défendre la rationalité d’un socialisme de marché.

    Neurath, qui a été oublié au passage, défendait le point de vue plus radical d’une économie sans marché, c’est-à-dire sans système de prix pour décider de l’allocation des ressources. Comme le précise Bilal Tabaichount, « Neurath ne veut pas d’une économie de troc, [mais] plutôt d’une économie où les biens et services transitent par des organisations centrales de coordination », les ménages pouvant disposer de « bons de rationnement non échangeables ».

    À l’époque, von Mises pointe la difficulté d’appliquer une telle proposition à grande échelle. Neurath ne lui répond que partiellement et tardivement. Mais son argument le plus important, qui n’implique pas forcément de se passer de tout marché, réside dans son refus de réduire les choix économiques à une seule unité de mesure.

    « Neurath conteste que la monnaie puisse être un résumé adéquat de la valeur des choses, explique la militante et chercheuse Claire Lejeune, engagée dans une thèse en science politique sur la planification. La réduction aux prix lui semble une mesure trop grossière pour penser notre rapport aux ressources et au temps. » Cette conviction vaut d’ailleurs pour toute autre unité de mesure à prétention universelle. Pour lui, il y a une incommensurabilité indépassable entre les différentes facettes du bien-être à travers les générations.

    C’est ici que se repère la dimension écologique de l’argument de Neurath. Dans un article de 1925 paru dans la presse sociale-démocrate, il affirme que l’économie socialiste doit viser « le bien-être de tous ses membres ». « Dès le début, ajoute-t-il, doit être déterminé ce qu’est “l’intérêt de la totalité sociale”. Est-ce que cela inclut la prévention de l’épuisement prématuré des mines de charbon ou de la karstification des montagnes ou encore, par exemple, de la santé et de la force de la prochaine génération ? »

    Comme l’illustrent aujourd’hui les émissions excessives de carbone et les nouveaux projets d’exploitation d’énergies fossiles, la centralité du marché et de la quête de profit est incompatible avec un tel souci pour le long terme. « L’argument écologique fut le principal argument de Neurath contre le fondamentalisme de marché, c’est-à-dire l’idée que les marchés sont la clé de résolution universelle des problèmes de coordination sociale », remarque Thomas Uebel.

    Cela fait-il de Neurath un écologiste ? L’homme avait conscience du caractère irréversible de certains dégâts infligés à la nature. Dressant une comparaison avec la reprise d’une production de pain ou la reconstitution d’un cheptel, il relève dans un de ses derniers textes « qu’il faut un temps beaucoup plus long pour reboiser des vastes zones de territoires et pour en changer le climat – et en quel temps bref une forêt et un climat peuvent être détruits ! ».

    Pour autant, il a aussi défendu avec peu de prescience la monoculture en matière agricole. Plus généralement, Thomas Kayzel le voit davantage comme une source d’inspiration que comme un véritable précurseur de l’économie écologique. Celle-ci conçoit l’économie comme un sous-système inscrit à l’intérieur du système Terre et soumis à la finitude des ressources planétaires, ce qui correspond à des intuitions mais pas à une vision aboutie chez Neurath.
    Pédagogie et délibération

    On peut également estimer incomplète sa compréhension du capitalisme. Focalisé sur la concurrence et la quête du profit, il a négligé la domination et la conflictualité sociales inhérentes à ce mode de production, de même que ses effets sur d’autres sphères de l’existence, comme l’oppression de genre et les rivalités impérialistes. Selon Gareth Dale, il a ainsi manqué la façon dont le capitalisme – a fortiori un capitalisme d’État – pouvait trouver un intérêt fonctionnel à la planification. Pour les mêmes raisons, sa critique du nationalisme et du racisme serait restée « rudimentaire ».

    Il n’en reste pas moins qu’Otto Neurath s’est distingué par sa conception « inclusive » de la planification. « Sa position est celle d’une construction démocratique de la rationalité, affirme Claire Lejeune. À ses yeux, les planificateurs et le centre politique n’ont pas le monopole de la décision, il est important de ménager une place à la pluralité des visions de ce que doit être un bon ordre social. »

    S’il s’est lui-même présenté comme un ingénieur social, il ne confondait pas ce rôle avec celui de philosophe-roi, ou d’un expert au-dessus des masses ignares. « Sa foi était grande dans le fait de définir et d’appliquer des programmes, précise Thomas Kayzel. Mais l’aspect délibératif comptait, car le but de la planification ne peut pas être établi de manière solitaire. Les “bonnes conditions de vie”, ce n’est pas quelque chose que des économistes et des ingénieurs peuvent calculer, les communautés concernées doivent s’exprimer dessus. »

    Neurath a ainsi distingué deux types de plans : un « plan directeur », fruit d’un processus démocratique d’identification et de hiérarchisation des besoins ; et un « plan technique », par lequel les experts mettent concrètement en musique la satisfaction de ces besoins, en tenant compte des diverses contraintes et en optimisant les ressources. Pour cela, Neurath accorde beaucoup d’importance aux données statistiques collectées et partagées de manière compréhensible par les pouvoirs publics.

    Ce n’est pas un hasard si l’économiste a travaillé pour plusieurs musées d’économie, notamment à Vienne, et sur la mise en forme visuelle d’informations, qu’elles soient chiffrées ou non. Avec sa compagne graphiste Marie Neurath et l’artiste Gerd Arntz, il a fondé un langage visuel international connu sous le nom de « système isotype », dont sont issus des pictogrammes que nous croisons tous les jours. « Sa visée était plus pédagogique que scientiste, défend Claire Lejeune. Il souhaitait inclure le corps social dans une prise de décision consciente. »

    La pensée de Neurath s’inscrit ainsi dans une tradition socialiste souhaitant poursuivre l’ambition des Lumières dans ses implications les plus radicales, c’est-à-dire l’exercice collectif de la raison, y compris dans le domaine de la production où l’on s’est habitués à ce que des décisions structurantes soient prises par une poignée de personnes, selon des critères éloignés de l’intérêt général et de la justice.

    C’est l’objectif de la démocratie économique qui est ainsi pointé. Rendu nécessaire pour lutter contre les « forçages » dont le système Terre fait l’objet, il a été perdu de vue par la social-démocratie au cours du XXe siècle. Ici réside l’actualité de Neurath, en plus du refus de la monétarisation et de la marchandisation des richesses naturelles.

    Même son souhait de raisonner « en nature » et « hors marché », qui pourrait apparaître hors de portée au regard de la complexité des économies actuelles, rencontre les nouvelles possibilités techniques de calcul et d’accumulation des données. Il fait en tout cas écho à la diversité des indicateurs dont le guidage de l’économie a désormais besoin, au lieu du simpliste produit intérieur brut (PIB).

    « Nous disposons aujourd’hui d’une grande quantité d’informations, qui devraient être considérées comme des “communs” pour naviguer dans l’anthropocène, et perfectionner nos outils d’action publique, estime Claire Lejeune. Otto Neurath nous rappelle qu’il ne sert à rien de rejeter la modernité en bloc, comme sont tentés de le faire certains écolos. L’héritage des Lumières comme l’histoire du socialisme ne sont pas monolithiques. »

    Neurath apparaît en tout cas comme une figure ayant plaidé pour une coordination centralisée et démocratique des activités économiques, au nom d’une répartition égale du bien-être qui ne soit pas opérée au détriment des générations futures. Si son socialisme proto-écologique laisse à désirer et n’offre pas de solutions clés en main à un siècle de distance, les coordonnées du défi qu’il proposait de relever nous sont familières.

    https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/190823/otto-neurath-sur-les-traces-d-une-planification-ecologique

  • COVID-19 pandemic is not over | The Kingston Whig Standard
    https://www.thewhig.com/opinion/covid-19-pandemic-is-not-over

    Is it acceptable for governments and public health officials to ignore the urgent need for pandemic mitigation measures as the virus spreads unchecked? How can individuals assess their personal risks when the powers that be no longer provide: PCR testing, regular COVID-19 case counts or science-based public health guidance?

    Not the ‘summer flu’

    COVID-19 is a serious disease caused by SARS-CoV-2, an airborne virus.

    Earlier this year, the Heart and Stroke Foundation of Canada warned that the vascular system, which is “the foundation” of heart and brain health, is “under threat from COVID.” According to a May 3 statement posted on the charity’s website, blood, oxygen and nutrients are delivered throughout the body by the vascular system.
    Article content

    “Inflammation, injury or other problems can cause the vascular system to either get clogged up or become leaky — yes, just like pipes,” the Heart and Stroke statement reads. “In atherosclerosis, the endothelium gets sticky and builds up plaque. That can lead to a clot causing a heart attack or a stroke.”

    “Because of the vascular connection with COVID-19, people with existing heart disease, a previous stroke or those with risk factors such as high blood pressure should consider themselves high risk for complications,” the Heart and Stroke Foundation warns. “It remains important to get vaccinated, avoid risky situations and wear a mask in crowded situations.”

  • « Contre le complotisme, parlez de valeurs, pas des vaccins » : entretien avec Marie Peltier | Céline Gautier & Quentin Noirfalisse
    https://medor.coop/magazines/medor-n30-hiver-2023-2024/contre-le-complotisme-parlez-de-valeurs-pas-des-vaccins-democratie-justice-syrie-covid-harcelement-terrorisme/?full=1#continuer-a-lire

    [Marie Peltier affronte en ce mois d’août une enième vague de harcèlement. Elle évoquait son travail et les attaques qu’il occasionne dans cet article de mars 2023.] Marie Peltier a subi la force de frappe du complotisme durant la guerre en Syrie. Depuis, elle ausculte ce phénomène de société qu’on ne déjoue pas avec du fact-checking, mais bien en défendant la démocratie, la solidarité et la justice, suggère-t-elle. Rencontre avec une historienne qui étudie les grands récits de notre époque. Source : Médor

    • (...) le conspirationnisme n’est pas un problème d’intelligence ni de manière de penser. Ces personnes font des liens logiques. Ils bossent leur sujet – et souvent bien plus que nous.

      Il s’agit souvent, comme moteur premier, d’une recherche de sens et aussi d’une soif de justice, qui se retrouvent dévoyées par des sphères qui les instrumentalisent à des fins réactionnaires.

      sinon, ça me parait pas trop costaud. c’est assez pyskologisant, sur ce qui détermine les politiciens, dont Macron, par exemple, ce qui offre une lecture pas trés analytique. « antisémitisme sans juifs », c’est une bonne punch line (ça doit intriguer y compris des antisémites sans vergogne), à fortes limites. ça s’affaiblit encore là où des faits passent à la trappe (investissement U.S. dans la révolte en Syrie), ce qui dessert la justesse et la logique du propos, là où les faits ne sont pas assumés, par exemple sur le vaccin covid défendu de manière générale au nom de l’histoire des vaccins, en se refusant d’aborder (je ne suis pas médecin) la chose même (virus et vaccin) comme l’exigerait une argumentions un tant soit peu spécifique.

      #complotisme #conspirationnisme #Marie_Peltier #harcèlement

    • M. P. : Parce que depuis vingt ans, on encourage la neutralité chez les personnes qui transmettent les récits : un journaliste doit être neutre, un professeur, un chercheur aussi. Mais la neutralité ça profite à qui au final  ? À ceux qui disent quelque chose de manière claire depuis vingt ans, en l’occurrence l’extrême droite. Ce dogme de la neutralité a fait beaucoup de mal et il est temps de réapprendre aux gens à se repositionner politiquement.

      M : Ne pas donner son avis, en classe, cela nourrit le complotisme  ?

      M. P. : L’obligation d’être neutre sème une véritable confusion dans la tête des professeurs. Ils pensent qu’il ne faut plus parler de la société. Pour ma part, j’ai décidé de redonner un peu mon avis. Je ne fais pas de politique partisane avec mes étudiants, mais, par exemple, j’ai parlé avec eux du vaccin. Si personne ne leur en parle de façon frontale, on ne peut pas leur en vouloir d’aller se vautrer dans des contenus conspirationnistes.

      #neutralité #politique

  • La #géographie, c’est de droite ?

    En pleine torpeur estivale, les géographes #Aurélien_Delpirou et #Martin_Vanier publient une tribune dans Le Monde pour rappeler à l’ordre #Thomas_Piketty. Sur son blog, celui-ci aurait commis de coupables approximations dans un billet sur les inégalités territoriales. Hypothèse : la querelle de chiffres soulève surtout la question du rôle des sciences sociales. (Manouk Borzakian)

    Il y a des noms qu’il ne faut pas prononcer à la légère, comme Beetlejuice. Plus dangereux encore, l’usage des mots espace, spatialité et territoire : les dégainer dans le cyberespace public nécessite de soigneusement peser le pour et le contre. Au risque de voir surgir, tel un esprit maléfique réveillé par mégarde dans une vieille maison hantée, pour les plus chanceux un tweet ironique ou, pour les âmes maudites, une tribune dans Libération ou Le Monde signée Michel Lussault et/ou Jacques Lévy, gardiens du temple de la vraie géographie qui pense et se pense.

    Inconscient de ces dangers, Thomas Piketty s’est fendu, le 11 juillet, d’un billet de blog sur les #inégalités_territoriales (https://www.lemonde.fr/blog/piketty/2023/07/11/la-france-et-ses-fractures-territoriales). L’économiste médiatique y défend deux idées. Premièrement, les inégalités territoriales se sont creusées en #France depuis une génération, phénomène paradoxalement (?) renforcé par les mécanismes de #redistribution. Deuxièmement, les #banlieues qui s’embrasent depuis la mort de Nahel Merzouk ont beaucoup en commun avec les #petites_villes et #villages souffrant de #relégation_sociospatiale – même si les défis à relever varient selon les contextes. De ces deux prémisses découle une conclusion importante : il incombe à la #gauche de rassembler politiquement ces deux ensembles, dont les raisons objectives de s’allier l’emportent sur les différences.

    À l’appui de son raisonnement, le fondateur de l’École d’économie de Paris apporte quelques données macroéconomiques : le PIB par habitant à l’échelle départementale, les prix de l’immobilier à l’échelle des communes et, au niveau communal encore, le revenu moyen. C’est un peu court, mais c’est un billet de blog de quelques centaines de mots, pas une thèse de doctorat.

    Sus aux #amalgames

    Quelques jours après la publication de ce billet, Le Monde publie une tribune assassine signée Aurélien Delpirou et Martin Vanier, respectivement Maître de conférences et Professeur à l’École d’urbanisme de Paris – et membre, pour le second, d’ACADIE, cabinet de conseil qui se propose d’« écrire les territoires » et de « dessiner la chose publique ». Point important, les deux géographes n’attaquent pas leur collègue économiste, au nom de leur expertise disciplinaire, sur sa supposée ignorance des questions territoriales. Ils lui reprochent le manque de rigueur de sa démonstration.

    Principale faiblesse dénoncée, les #données, trop superficielles, ne permettraient pas de conclusions claires ni assurées. Voire, elles mèneraient à des contresens. 1) Thomas Piketty s’arrête sur les valeurs extrêmes – les plus riches et les plus pauvres – et ignore les cas intermédiaires. 2) Il mélange inégalités productives (le #PIB) et sociales (le #revenu). 3) Il ne propose pas de comparaison internationale, occultant que la France est « l’un des pays de l’OCDE où les contrastes régionaux sont le moins prononcés » (si c’est pire ailleurs, c’est que ce n’est pas si mal chez nous).

    Plus grave, les géographes accusent l’économiste de pratiquer des amalgames hâtifs, sa « vue d’avion » effaçant les subtilités et la diversité des #inégalités_sociospatiales. Il s’agit, c’est le principal angle d’attaque, de disqualifier le propos de #Piketty au nom de la #complexité du réel. Et d’affirmer : les choses sont moins simples qu’il n’y paraît, les exceptions abondent et toute tentative de catégoriser le réel flirte avec la #simplification abusive.

    La droite applaudit bruyamment, par le biais de ses brigades de twittos partageant l’article à tour de bras et annonçant l’exécution scientifique de l’économiste star. Mais alors, la géographie serait-elle de droite ? Étudier l’espace serait-il gage de tendances réactionnaires, comme l’ont laissé entendre plusieurs générations d’historiens et, moins directement mais sans pitié, un sociologue célèbre et lui aussi très médiatisé ?

    Pensée bourgeoise et pensée critique

    D’abord, on comprend les deux géographes redresseurs de torts. Il y a mille et une raisons, à commencer par le mode de fonctionnement de la télévision (format, durée des débats, modalité de sélection des personnalités invitées sur les plateaux, etc.), de clouer au pilori les scientifiques surmédiatisés, qui donnent à qui veut l’entendre leur avis sur tout et n’importe quoi, sans se soucier de sortir de leur champ de compétence. On pourrait même imaginer une mesure de salubrité publique : à partir d’un certain nombre de passages à la télévision, disons trois par an, tout économiste, philosophe, politologue ou autre spécialiste des sciences cognitives devrait se soumettre à une cérémonie publique de passage au goudron et aux plumes pour expier son attitude narcissique et, partant, en contradiction flagrante avec les règles de base de la production scientifique.

    Mais cette charge contre le texte de Thomas Piketty – au-delà d’un débat chiffré impossible à trancher ici – donne surtout le sentiment de relever d’une certaine vision de la #recherche. Aurélien Delpirou et Martin Vanier invoquent la rigueur intellectuelle – indispensable, aucun doute, même si la tentation est grande de les accuser de couper les cheveux en quatre – pour reléguer les #sciences_sociales à leur supposée #neutralité. Géographes, économistes ou sociologues seraient là pour fournir des données, éventuellement quelques théories, le cas échéant pour prodiguer des conseils techniques à la puissance publique. Mais, au nom de leur nécessaire neutralité, pas pour intervenir dans le débat politique – au sens où la politique ne se résume pas à des choix stratégiques, d’aménagement par exemple.

    Cette posture ne va pas de soi. En 1937, #Max_Horkheimer propose, dans un article clé, une distinction entre « #théorie_traditionnelle » et « #théorie_critique ». Le fondateur, avec #Theodor_Adorno, de l’#École_de_Francfort, y récuse l’idée cartésienne d’une science sociale détachée de son contexte et fermée sur elle-même. Contre cette « fausse conscience » du « savant bourgeois de l’ère libérale », le philosophe allemand défend une science sociale « critique », c’est-à-dire un outil au service de la transformation sociale et de l’émancipation humaine. L’une et l’autre passent par la #critique de l’ordre établi, dont il faut sans cesse rappeler la contingence : d’autres formes de société, guidées par la #raison, sont souhaitables et possibles.

    Quarante ans plus tard, #David_Harvey adopte une posture similaire. Lors d’une conférence donnée en 1978 – Nicolas Vieillecazes l’évoque dans sa préface à Géographie de la domination –, le géographe britannique se démarque de la géographie « bourgeoise ». Il reproche à cette dernière de ne pas relier les parties (les cas particuliers étudiés) au tout (le fonctionnement de la société capitaliste) ; et de nier que la position sociohistorique d’un chercheur ou d’une chercheuse informe inévitablement sa pensée, nécessitant un effort constant d’auto-questionnement. Ouf, ce n’est donc pas la géographie qui est de droite, pas plus que la chimie ou la pétanque.

    Neutralité vs #objectivité

    Il y a un pas, qu’on ne franchira pas, avant de voir en Thomas Piketty un héritier de l’École de Francfort. Mais son texte a le mérite d’assumer l’entrelacement du scientifique – tenter de mesurer les inégalités et objectiver leur potentielle creusement – et du politique – relever collectivement le défi de ces injustices, en particulier sur le plan de la #stratégie_politique.

    S’il est évident que la discussion sur les bonnes et les mauvaises manières de mesurer les #inégalités, territoriales ou autres, doit avoir lieu en confrontant des données aussi fines et rigoureuses que possible, ce n’est pas manquer d’objectivité que de revendiquer un agenda politique. On peut même, avec Boaventura de Sousa Santos, opposer neutralité et objectivité. Le sociologue portugais, pour des raisons proches de celles d’Horkheimer, voit dans la neutralité en sciences sociales une #illusion – une illusion dangereuse, car être conscient de ses biais éventuels reste le seul moyen de les limiter. Mais cela n’empêche en rien l’objectivité, c’est-à-dire l’application scrupuleuse de #méthodes_scientifiques à un objet de recherche – dans le recueil des données, leur traitement et leur interprétation.

    En reprochant à Thomas Piketty sa #superficialité, en parlant d’un débat pris « en otage », en dénonçant une prétendue « bien-pensance de l’indignation », Aurélien Delpirou et Martin Vanier désignent l’arbre de la #rigueur_intellectuelle pour ne pas voir la forêt des problèmes – socioéconomiques, mais aussi urbanistiques – menant à l’embrasement de banlieues cumulant relégation et stigmatisation depuis un demi-siècle. Ils figent la pensée, en font une matière inerte dans laquelle pourront piocher quelques technocrates pour justifier leurs décisions, tout au plus.

    Qu’ils le veuillent ou non – et c’est certainement à leur corps défendant – c’est bien la frange réactionnaire de la twittosphère, en lutte contre le « socialisme », le « wokisme » et la « culture de l’excuse », qui se repait de leur mise au point.

    https://blogs.mediapart.fr/geographies-en-mouvement/blog/010823/la-geographie-cest-de-droite

  • Neukölln : Polizei räumt besetzte 12-Zimmer-Wohnung in der Hermannstraße
    https://www.berliner-zeitung.de/news/berlin-neukoelln-polizei-raeumt-besetzte-12-zimmer-wohnung-in-der-h

    Il y a encore des squatteurs à Berlin. Pour protester contre la transformation d’appartements en bureaux un groupe vient d’occuper un appartement vide à Neukölln.

    17.7.2023 von Morris Pudwell/Christian Gehrke - Aktivsten besetzen am Sonntag eine Wohnung in Neukölln, die Polizei rückt mit einem Großaufgebot an. Doch die Menschen verbarrikadieren sich in der Wohnung.

    Aktivisten haben am Sonntag eine Wohnung in der Hermannstraße 48 in Berlin-Neukölln besetzt. Damit der Vermieter nicht hineinkommen kann, hatten sie die Schlösser ausgetauscht. Die Polizei räumte darauf die Wohnung am Abend gegen 21 Uhr in einem Großeinsatz. Es kam zu vereinzelten Ausschreitungen.

    Vor dem Haus hatten sich schon vor dem Polizeieinsatz rund 50 Sympathisanten versammelt. Festgestellte Transparente und Redebeiträge deuteten auf eine tatsächliche Besetzung hin. Nach ersten Informationen hat die Wohnung zwölf Zimmer. Sie soll laut Hausbewohnern und Aktivisten seit zwei Jahren leer stehen. Der Eigentümer will sie nach Angaben der Hausbewohner in Büroräume umwandeln.

    Räumung in der Hermannstraße: Bewohner verbarrikadierten sich im Haus

    Die Bewohner befürchten zudem umfassende Sanierungen und Modernisierungen am Haus und entsprechende Mieterhöhungen. Die Bewohner berichten, dass sie ihre Wohnung kaufen wollten und dies vom Eigentümer abgelehnt worden sei.

    Bei der Räumung der Wohnung durch die Polizei konnten zwei Frauen und ein Mann angetroffen werden. Sie wurden vorübergehend festgenommen und aus der Wohnung gebracht. Während des Polizeieinsatzes versammelten sich bis zu 70 Personen vor dem Haus und äußerten ihre Solidarität mit den festgenommenen Personen.
    Hausbesetzung in Berlin-Neukölln: Demonstranten wollen nicht gehen

    Gegen 22 Uhr wurden die drei Besetzer aus den polizeilichen Maßnahmen entlassen. Die inzwischen 70 Personen verließen daraufhin ebenfalls größtenteils die Örtlichkeit. Vereinzelt mussten Personen mit Zwang verwiesen werden, nachdem diese versucht hatten, sich unerlaubt Zutritt zum Haus zu verschaffen.

    Die Sicherung der Wohnung und des Hauses wurde anschließend durch einen privaten Sicherheitsdienst im Auftrag des Vermieters übernommen.

    #Berlin #Neukölln #Hermannstraße #squat

  • „Tunnel des Grauens“ am ICC Berlin wird geschlossen
    https://www.berliner-zeitung.de/news/fussgaengertunnel-am-icc-berlin-wird-geschlossen-li.366612


    Unterführung zwischen ICC und Busbahnhof Berlin.Jürgen Ritter/Imago Images

    6.7.2023 von Jule Damaske - Er ist in Kinofilmen und Fernsehserien zu sehen. Nun soll der weltbekannte Fußgängertunnel nahe der Messe Berlin geschlossen werden. Das sind die Gründe.

    Kaum ein Fußgängertunnel in Berlin ist so bekannt, wie jener zwischen dem Internationalen Congress Centrum (ICC) und dem Zentralen Omnibusbahnhof (ZOB). Ob in „Die Bourne Verschwörung“, „Tribute von Panem“ oder „Captain America: Civil War“: Durch die Unterführung sprangen schon Stars wie Matt Damon, Jennifer Lawrence und Robert Downey Jr. in großen Action-Filmen. Nun soll die auch als „Tunnel des Grauens“ bekannte Unterführung in Charlottenburg-Wilmersdorf geschlossen werden. Das bestätigte die Senatsverkehrsverwaltung der Berliner Zeitung.

    Der Fußgängerverkehr soll in Zukunft ausschließlich oberirdisch organisiert werden. Dafür soll die Kreuzungsanlage umgebaut werden, hieß es von der Verkehrsverwaltung auf Anfrage. Ein Zeitplan stehe noch nicht fest.

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    Klar ist jedoch, für den in den 1970er-Jahren gebauten Tunnel ist das das Ende. Bereits seit geraumer Zeit befindet er sich in einem schlechten Zustand und das, obwohl er seit einiger Zeit unter Denkmalschutz steht. Nicht selten schlafen Obdachlose in dem orangefarbenen, unterirdischen Gang.

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    Der Tagesspiegel zitiert aus einem Schreiben der Senatskanzlei, in dem die Schließung mit „bestehenden Mängeln hinsichtlich Barrierefreiheit, Brandschutz und Fußgängersicherheit“ begründet wird. Als weitere Gründe werden darin die „Verschmutzung und zunehmende Verwahrlosung“ sowie die „jährlichen Unterhaltskosten in Höhe von ca. 350.000 Euro“ aufgeführt. Auf Anfrage der Berliner Zeitung bestätigte der Senat, dass der Tunnel geschlossen werde, weil die Barrierefreiheit nicht gewährleistet ist und die Instandhaltungs- und Reinigungskosten zu hoch sind.

    #Berlin #Charlottenburg #Messedamm #Masurenallee #Neue_Kantstraße #ICC #Busbahnhof #Stadtentwicklung #Tiefbau

  • Berlin-Neukölln kündigt harte Sparmaßnahmen an : Für diese Sachen gibt es kein Geld mehr
    https://www.berliner-zeitung.de/news/bezirk-neukoelln-kuendigt-harte-sparmassnahmen-an-fuer-diese-sachen

    L’arrondissement berlinois Neukölln doit serrer la ceinture de ses habitants les moins priviligiés afin d"économiser 22,8 millions. On réduit les dépenses surtout dans le secteur social car ces frais ne sont pas définies dans la loi. Les conséquences sont évidentes quand on regarde la liste des mesures.

    28.6.2023 von Kathrin Merz, Elmar Schütze - Den Weihnachtsmarkt in Rixdorf abschaffen und kaputte Spielgeräte auf den Spielplätzen nicht mehr erneuern: Das sind nur zwei mögliche Sparmaßnahmen des Bezirks. Die ganze Liste.

    Der Bezirk Berlin-Neukölln hat am Mittwoch harte Sparmaßnahmen beschlossen. „Nach der Zuweisung durch den Senat fehlen dem Bezirksamt Neukölln für die Haushaltsjahre 2024/2025 pro Jahr 22,8 Millionen Euro, um den Status Quo zu halten“, teilte der Bezirk mit. Im sogenannten Eckwertebeschluss für den neuen Haushalt müssten deshalb eine Reihe von sozialen Angeboten gestrichen werden.

    Diese Sparmaßnahmen hat der Bezirk Neukölln beschlossen:

    – Wachschutz an zwölf Neuköllner Schulen entfällt
    – Tagesreinigung an den Neuköllner Schulen entfällt
    – Obdachlosenhilfe wird reduziert
    – Wegfall der aufsuchenden Suchthilfe - Wasserspielplätze werden geschlossen
    – Kaputte Spielgeräte auf Spielplätzen werden nicht mehr erneuert
    – Müllentsorgung in Grünanlagen wird halbiert
    – Schließung von drei Jugendfreizeit- bzw. Familieneinrichtungen
    – Reduzierung der Stadtteilkoordination ab 2025
    – Jugendreisen für besonders betroffene Jugendliche werden nicht mehr finanziert
    – Alt-Rixdorfer Weihnachtsmarkt fällt weg
    – Freie Stellen im Bezirksamt werden temporär nicht nachbesetzt

    https://de.m.wikipedia.org/wiki/Bezirk_Neuk%C3%B6lln

    Neukölln ist der achte Verwaltungsbezirk von Berlin. Am 31. Dezember 2022 hatte er 329.476 Einwohner, die aus 160 Nationen stammen. Der Bezirk zählt zu den am dichtesten besiedelten Innenstadtgebieten in Deutschland.

    #Berlin #Neukölln #social #austérité

  • Mieux que Neuralink : à Lausanne, un patient paralysé remarche par la pensée - Heidi.news
    https://www.heidi.news/sciences/mieux-que-neuralink-a-lausanne-un-patient-paralyse-remarche-par-la-pensee

    Deux #implants sont fixés, de part et d’autre du crâne, pour piloter chacune des jambes. Ceux-ci ne sont pas implantés dans le cerveau, mais sur son enveloppe la plus extérieure, la dure-mère, juste au-dessus du cortex moteur — la partie du cerveau qui pilote les mouvements volontaires.

    Concrètement, une petite portion d’os du crâne a été découpée et retirée, puis remplacée par l’implant.

    […]

    Les coups d’annonces d’Elon Musk avec son dispositif implantable Neuralink rythment le monde des #neurotechnologies. La technologie présentée ici est bien plus intéressante, insiste Jocelyne Bloch, parce qu’elle est non invasive – là où Elon Musk se base sur une technologie d’électrodes qui doivent pénétrer le cerveau en profondeur.

    « Guillaume (Charvet, du CEA, ndlr) est modeste, mais ce dispositif est le premier capteur cérébral sans fil, bien avant Elon Musk », insiste Grégoire Courtine.

  • The functional and structural changes in the hippocampus of COVID-19 patients | SpringerLink
    https://link.springer.com/article/10.1007/s13760-023-02291-1

    Since the hippocampus is predominantly susceptible to injuries caused by COVID-19, there are increasing data indicating the likelihood of post-infection memory loss and quickening neurodegenerative disorders, such as Alzheimer’s disease. This is due to the fact that the hippocampus has imperative functions in spatial and episodic memory as well as learning. COVID-19 activates microglia in the hippocampus and induces a CNS cytokine storm, leading to loss of hippocampal neurogenesis. The functional and structural changes in the hippocampus of COVID-19 patients can explain neuronal degeneration and reduced neurogenesis in the human hippocampus. This will open a window to explain memory and cognitive dysfunctions in “long COVID” through the resultant loss of hippocampal neurogenesis.

    [...]

    The proliferation and neuronal differentiation of neural stem cells can be suppressed by increased amounts of proinflammatory cytokines due to the pathogenic course of neurological disorders and anomalous amounts of stress hormones [5, 35, 108]. These factors can also interrupt the efficient incorporation of newborn neurons in the hippocampus in due course [5, 35, 108,109,110,111,112]. Impaired neurogenesis is known to be coupled with memory loss in neurological disorders due to neuroinflammation [3, 113]. This is also the case for COVID-19 where SARS-CoV-2 has the potential to infect neural stem cells in the hippocampus and brain organoids [3, 65, 108, 114, 115]. Clinical data also support the notion that Alzheimer’s disease can be initiated [116] or deteriorated [117] in COVID-19 patients.

    #covid-19 #hyppocampe #neurologie #dégénerescence_neuronale

  • « Pays-Bas, un empire logistique au coeur de l’Europe » : https://cairn.info/revue-du-crieur-2023-1-page-60.htm
    Excellent papier du dernier numéro de la Revue du Crieur qui montre comment le hub logistique néerlandais a construit des espaces dérogatoires aux droits pour exploiter des milliers de migrants provenant de toute l’Europe. Ces zones franches optimisent la déréglementation et l’exploitation, générant une zone de non-droit, où, des horaires de travail aux logements, toute l’existence des petites mains de la logistique mondiale dépend d’une poignée d’employeurs et de logiciels. L’article évoque notamment Isabel, le logiciel de l’entreprise bol.com qui assure la mise à disposition de la main d’oeuvre, en intégrant statut d’emploi, productivité, gérant plannings et menaces... optimisant les RH à « l’affaiblissement de la capacité de négociation du flexworker ». Une technique qui n’est pas sans rappeler Orion, le logiciel qui optimise les primes pour les faire disparaitre... https://www.monde-diplomatique.fr/2022/12/DERKAOUI/65381

    Les boucles de rétroaction de l’injustice sont déjà en place. Demain, attendez-vous à ce qui est testé et mis en place à l’encontre des migrants qui font tourner nos usines logistiques s’élargisse à tous les autres travailleurs. #travail #RH #migrants

  • ‘Too greedy’ : mass walkout at global science journal over ‘unethical’ fees

    Entire board resigns over actions of academic publisher whose profit margins outstrip even Google and Amazon.

    More than 40 leading scientists have resigned en masse from the editorial board of a top science journal in protest at what they describe as the “greed” of publishing giant Elsevier.

    The entire academic board of the journal #Neuroimage, including professors from Oxford University, King’s College London and Cardiff University resigned after Elsevier refused to reduce publication charges.

    Academics around the world have applauded what many hope is the start of a rebellion against the huge profit margins in academic publishing, which outstrip those made by Apple, Google and Amazon.

    Neuroimage, the leading publication globally for brain-imaging research, is one of many journals that are now “open access” rather than sitting behind a subscription paywall. But its charges to authors reflect its prestige, and academics now pay over £2,700 for a research paper to be published. The former editors say this is “unethical” and bears no relation to the costs involved.

    Professor Chris Chambers, head of brain stimulation at Cardiff University and one of the resigning team, said: “Elsevier preys on the academic community, claiming huge profits while adding little value to science.”

    He has urged fellow scientists to turn their backs on the Elsevier journal and submit papers to a nonprofit open-access journal which the team is setting up instead.

    He told the Observer: “All Elsevier cares about is money and this will cost them a lot of money. They just got too greedy. The academic community can withdraw our consent to be exploited at any time. That time is now.”

    Elsevier, a Dutch company that claims to publish 25% of the world’s scientific papers, reported a 10% increase in its revenue to £2.9bn last year. But it’s the profit margins, nearing 40%, according to its 2019 accounts, which anger academics most. The big scientific publishers keep costs low because academics write up their research – typically funded by charities and the public purse – for free. They “peer review” each other’s work to verify it is worth publishing for free, and academic editors collate it for free or for a small stipend. Academics are then often charged thousands of pounds to have their work published in open-access journals, or universities will pay very high subscription charges.

    Stephen Smith, professor of biomedical engineering at Oxford University and formerly editor-in-chief at Neuroimage, said: “Academics really don’t like the way things are, but individuals feel powerless to get the huge publishers to start behaving more ethically.”

    Researchers put up with it because they want to publish in established journals that will be widely read, he added.

    But he warned publishers: “Enough is enough. By taking the entire set of editors across to start the new journal, we are taking the reputation with us.”

    A spokesperson for Elsevier said: “We value our editors very highly and are disappointed [with the resignations], especially as we have been engaging constructively with them over the last couple of years.”

    He said the company was “committed to advancing open-access research” and its article publishing charges were “below the market average relative to quality. The fee for NeuroImage is below that of the nearest comparable journal in its field.”

    Meanwhile, university libraries are angry about the cost of the online textbooks they say students now overwhelmingly want to read – often many times more expensive than their paper equivalent. Professor Chris Pressler, director of Manchester University Library, said: “We are facing a sustained onslaught of exploitative price models in both teaching and research.”

    According to a spreadsheet of costs quoted to university librarians, Manchester University gave a recent example of being quoted £75 for a popular plant biology textbook in print, but £975 for a three-user ebook licence. Meanwhile Learning to Read Mathematics in the Secondary School, a textbook for trainee teachers published by Routledge, was £35.99 in print and £560 for a single user ebook.

    A spokesperson for Taylor and Francis, which owns Routledge, said: “We strive to ensure that book prices are both affordable and a fair representation of their value.” He said a print book could be checked out for weeks at a time whereas ebooks could be checked in and out rapidly and had a much wider distribution.

    He added: “Academic publishers provide services that are essential to a well-functioning research and scholarly communication ecosystem, and most researchers recognise this is a valuable service worth paying for. “

    Caroline Ball, librarian at Derby University and co-founder of the academic campaign EbookSOS, said: “This is creating a digital hierarchy of haves and have-nots. There are institutions that just can’t afford these prices for texts.”

    https://www.theguardian.com/science/2023/may/07/too-greedy-mass-walkout-at-global-science-journal-over-unethical-fees

    #démission #Elsevier #édition_scientifique #recherche #résistance

    –-

    ajouté à la métaliste sur l’éditions scientifique :
    https://seenthis.net/messages/1036396