• Émeutes après la blessure de Villeneuve la Garenne : Les gouttes policières font déborder le vase populaire
    https://desarmons.net/2020/04/21/emeutes-apres-la-blessure-de-villeneuve-la-garenne-les-gouttes-policieres

    #Villeneuve-la-Garenne s’est enflammée depuis ce dimanche soir. La révolte a éclaté après qu’un habitant de la ville, Mouldi, a percuté la portière d’une voiture Passat banalisée de #police, arrêtée au niveau d’un feu, samedi soir vers 22 heures sur l’avenue de Verdun.

    Dans la voiture de police se trouvaient quatre agents de la #BAC des Hauts-de-Seine, qui avaient remarqué Mouldi alors qu’il circulait sans casque sur une moto-cross. Lorsque Mouldi est arrivé à hauteur du véhicule pour la dépasser par la droite en emprunter la piste cyclable, l’un des passagers, qui l’observaient pourtant dans leur rétroviseur et ne pouvaient avoir manqué son arrivée à pleine vitesse, a ouvert la portière, projetant Mouldi sur un poteau du trottoir. Précisons que la voiture n’était pas sérigraphiée, Mouldi ne pouvant pas savoir qu’il s’agissait d’un véhicule de police.

    Des témoins directs présents sur les lieux ont filmé les minutes suivantes et publié les vidéos (deux angles différents) sur Snapchat. On y voit Mouldi crier de douleur, tandis qu’un policier lui fait un bandage à un mètre du poteau sur lequel il a atterri. Sa moto est quelques mètres plus loin sur le trottoir, tandis que trois autres policiers font des allers-retours entre Mouldi et leur véhicule. L’un des témoins affirmera que l’un des policiers était alcoolisé, affirmant que la portière a été ouverte volontairement à l’arrivée de la moto. Les témoins pensent dans un premier temps que Mouldi a perdu sa jambe. Pris en charge à l’hôpital, il souffre d’une fracture ouverte de la jambe gauche, mais n’a heureusement pas été amputé.

    Le lendemain matin, une autre vidéo prise depuis la station essence qui jouxte le lieu de l’accident, montre des policiers emporter le poteau sur lequel Mouldi a été projeté la veille. Le parquet affirme qu’aucune enquête #IGPN n’a été pour l’heure diligentée, mais la presse prétend qu’une enquête a été ouverte contre Mouldi pour « rodéo urbain » et « mise en danger d’autrui ». L’enquête est menée par le SAIP local, c’est à dire les collègues directs des policiers de la BAC impliqués dans l’accident.

    On s’en fout bien de savoir si Mouldi avait un casier judiciaire. Avec cet Etat répressif, nous sommes des dizaines de milliers à avoir un casier judiciaire, pour des raisons diverses. Cela ne justifiera jamais que des policiers frappent, mutilent et tuent un-e seul-e d’entre nous.

    Dans la nuit de dimanche à lundi, ce ne sont pas seulement les quartiers de Villeneuve-la-Garenne qui ont explosé de colère, mais aussi certains quartiers de #Nanterre, #Suresnes, #Aulnay-sous-Bois, #Egly, #Gennevilliers, #Epinay, #Grigny, #Fontenay, #Saint-Ouen, #Villepinte, #Neuilly-sur-Marne, #Amiens Nord, #Rueil-Malmaison, #Noisiel, #Mulhouse, #Sevran, #Evry, #Strasbourg, #La_Courneuve, #Chanteloup, #Bordeaux, #Toulouse : feux de poubelles, artifices et barricades contre gaz lacrymogènes, balles de caoutchouc et grenades. Et arrestations violentes de journalistes indépendants, pratique devenue coutume chez des policier-es qui ont très clairement quelque chose à se reprocher…

    Ces explosions de colère ne sont pas seulement le résultat de l’accident de Mouldi, mais font suite aux contrôles, humiliations et violences incessantes subies par les habitant-es des quartiers populaires, notamment depuis le début du confinement. Cette colère est politique.

    Dans la semaine précédent l’accident de #Mouldi, le 15 avril, #Malik_Zar_Mohammad, 25 ans, a été tué de trois balles dans la tête par les policiers d’une brigades cycliste dans le parc de la Courneuve. Les policiers ont été appelés en renfort par une brigade équestre durant sa ronde, après que Malik aurait refusé de quitter les lieux et se serait rué sur les chevaux avec un couteau. Repoussé à l’aide de gaz lacrymogène, les policiers affirment qu’il serait revenu à la charge avant d’être abbatu (NB : Malik était demandeur d’asile et non francophone).

    Dans la nuit du 14 au 15 avril, un homme de 60 ans est mort dans une cellule du commissariat de #Rouen, après avoir été arrêté pour conduite sous l’emprise d’alcool. Le médecin l’ayant vu au moment de son placement en cellule l’avait jugé apte à la garde-à-vue.

    Le 10 avril, la police de #Bruxelles a tué Adil, 19 ans, pour avoir enfreint le confinement, en percutant son scooter en voiture dans le quartier d’Anderlecht.

    Dans la nuit du 9 au 10 avril vers 1 heures, Boris, 28 ans, est mort noyé dans la Charente à #Angoulême, après avoir tenté d’échapper à un contrôle de la BAC. Pris en chasse par la police, il se serait trouvé bloqué à contre-sens sur le pont Saint Antoine et serait descendu de son véhicule avant d’enjamber la balustrade et de se jeter dans l’eau.

    La même nuit vers 4h30, un automobiliste de 28 ans est mort dans un accident de voiture sur la route départementale 643 à hauteur d’#Estournel, après avoir esquivé un contrôle à #Cambrai et été poursuivi par la police. Son passager, âgé de 20 ans, a été hospitalisé entre la vie et la mort et placé en coma artificiel.

    Toujours la même nuit, un homme de 49 ans est mort dans sa cellule de dégrisement à #Sorgues, après avoir été interpellé en raison d’une rixe avec son colocataire. Il est constaté mort dans sa cellule lors de la reprise de service par les gendarmes le matin.

    Le 8 avril, la police municipale de #Béziers a tué #Mohamed_Gabsi, 33 ans, lors d’une arrestation violente pour avoir enfreint le confinement (alors que Mohamed dormait à la rue).

    Le 4 avril, la police de #Chanteloup-les-Vignes a tiré au LBD dans la tête d’une fillette de 5 ans, en marge d’échauffourées faisant suite à un contrôle de scooter. 14 tirs de LBD et 9 grenades lacrymogènes ont été recensés. Elle a été plongée dans un coma artificiel à l’hôpital Necker, souffrant d’une fracture et d’un important traumatisme crânien.

    De nombreuses images de contrôles violents ont également circulé dés le début du confinement, dont l’agression de Sofiane, 21 ans, le 24 mars aux #Ullis ou celle de #Ramatoulaye, 19 ans, le 19 mars.

    Six morts entre les mains de la police française en deux semaines !!

    Nous nous associons à la colère des émeutiers, qui ne font que réagir à cette #violence systémique et raciste qui inonde notre paysage quotidien, les réseaux sociaux permettant aux témoins de diffuser instantanément les preuves en images des agissements policiers dans les quartiers populaires. Ces images ne rendront pas #justice, mais elles permettent au moins d’établir la vérité et de prendre une distance critique par rapport à la version officielle servie par les auteurs de ces actes et les procureurs qui organisent systématiquement leur impunité.

  • Sauver les peintures de « l’atelier du non faire »
    http://info.arte.tv/fr/sauver-les-peintures-de-latelier-du-non-faire

    Au sein de l’hôpital psychiatrique de Neuilly-sur-Marne, un atelier artistique a été créé il y a une trentaine d’années pour permettre à des patients de s’exprimer grâce à la peinture ou la musique. Un endroit baptisé « l’atelier du non-faire » et installé dans le pavillon 53 de l’hôpital.

    En 2005, l’institution psychiatrique a fermé ses portes. Depuis, une association cherche à conserver les milliers d’oeuvres des malades. Mais ce lieu unique est menacé de démolition. A la place, des logements sociaux doivent être construits.

    2 films :

    http://www.marcdruez.com/page-docus/madnessfull.html

    https://www.youtube.com/watch?v=Zqlz4LorcPg

    http://atelierdunonfaire.com/infos/wp-content/uploads/2016/02/Newsletter-Atelier-du-Non-Faire-2016-web.html

    • Quel magnifique petit reportage, je viens de le visionner, c’est très émouvant. Et au passage, on perçoit au fil de la caméra qui se déplace quelques véritables merveilles.

      « Il veulent faire une ville qui brille, éclatante, surement qu’on peut pas mettre de la folie dans des espaces comme ça. »

    • #désartification
      et aussi (daté de aout 2015)

      Dans le cadre de l’opération de désartification généralisée menée depuis trente ans par le ministère de la culture, voici une de ses plus belles réussites : la destruction programmée de l’Art cru Museum de Bordeaux…avec bientôt un grand bucher devant l’Hôtel de ville de bordeaux, pour brûler les 1300 oeuvres de type « dégénéré » et dont personne n’a rien à foutre, selon les sbires de la Drac et les critiques d’art de l’AICA locaux qui danseront la farandole des tarés tout autour.

      Je vous joins l’appel de détresse de son créateur Guy Lafargue

      "Dans l’ ART CRU MUSEUM, il y a près de 1300 œuvres répertoriées.Jusqu’ici mon Musée est resté quasiment clandestin.Toutes mes démarches auprès de la Ville de Bordeaux, de la Création Franche se sont soldées par un échec.Je n’ai reçu aucun soutien de la DRACMes recherches de mécènes sont tombées à l’eau …Bernard MAGREZ , colosse de vignerons bordelais et énorme collectionneur de Damien Hirst, Warhol, Veillan, Lévèque, Murakami, Delvoye, m’a gentiment dit que cet art là ne l’intéressait pas. Je me trouve aujourd’hui en véritable situation de détresse personnelle et sociale.Mon Association ART CRU a fait l’objet en 2007 d’une procédure de liquidation judiciairequi est arrivée aujourd’hui dans sa phase terminale Qui s’est soldée par la vente de notre site de ChantecritEntre le 1° Juillet et le 31 Août, nous devrons avoir déménagé l’ensemble de nos activités de formation, et moi-même, je dois avoir trouvé un lieu pour entreposer provisoirement la Collection de l’ART CRU MUSEUM.Je n’ai pas réussi, dans ce temps, a trouver des partenaires, ni dans le champ culturel, ni auprès des collectivités locales. Sans possibilité de nous installer dans un local provisoire, notre Association est définitivement condamnée à disparaître.Et tout notre travail de fond auprès des établissement des secteurs de la Santé mentale, de l’éducation et de la lutte contre les exclusionsdevra cesser.Je cherche donc des partenaires susceptible d’accueillir ma collectionMerci de bien vouloir diffuser cet appel auprès des personnes et institutions de vos connaissances susceptibles de nous aider à trouver une solution.Guy LAFARGUE

      Plus d’infos :
      http://www.art-cru.com/index.php
      http://www.dailymotion.com…/x75eu8_art-cru-museum-disputat…

      image récente jointe de Guy Lafargue

      https://www.facebook.com/photo.php?fbid=676434052486980&set=a.186733251457065.41285.100003611733859

    • On ne saurait assimiler l’art brut à l’expression plastique qualifiée de « psychopathologique » par des psychiatres qui ont prétendu envisager globalement la production des malades mentaux internés, comme si cette production avait des caractères spécifiques. Beaucoup d’auteurs d’art brut n’ont jamais fait l’objet d’un traitement psychiatrique (…). Inversement, les oeuvres créées par des malades internés ne sont pas nécessairement de l’art brut, tant s’en faut.

      (Michel Thévoz, L’art brut, 1975)
      http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k102977k/f53.highres
      http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k102977k.image.langFR.f359
      http://www.art-insolite.com/pageinsolites/artinsolitenvironnements.htm