• Les 1 % les plus riches émettent autant de CO2 que deux tiers de l’humanité

      - Les 1% les plus riches ont été responsables de 16% des émissions mondiales en 2019.
      - Leurs émissions sont suffisantes pour provoquer 1,3 million de décès supplémentaires dus à la chaleur.
      - Les décès liés aux inondations sont sept fois plus importants dans les pays inégalitaires que dans les pays plus égalitaires.
      - Une taxation juste des ultra-riches permettrait de lutter à la fois contre les inégalités et contre les changements climatiques.

      Un nouveau rapport publié aujourd’hui par Oxfam révèle qu’en 2019, les 1 % les plus riches ont généré autant d’émissions de carbone que 5 milliards de personnes qui représentaient alors les deux tiers les plus pauvres de l’humanité. Ce rapport a été rendu public en amont de la Conférence des Parties (COP) sur les changements climatiques qui se tiendra à Dubaï, dans un contexte d’inquiétude croissante alors que l’objectif de limiter le réchauffement mondial à 1,5 °C semble de plus en plus difficile à réaliser.

      Ces émissions démesurées des 1 % les plus riches vont causer 1,3 million de décès supplémentaires liés à la chaleur, soit environ l’équivalent de la population de Bruxelles. La plupart de ces décès surviendront entre 2020 et 2030.

      « Les ultra-riches pillent et polluent la planète au point de la détruire, et laissent l’humanité en proie aux chaleurs extrêmes, aux inondations et aux sécheresses, dénonce Amitabh Behar, directeur général par intérim d’Oxfam International.

      « Depuis des années, nous luttons pour mettre fin à l’ère des combustibles fossiles et sauver des millions de vie, ainsi que notre planète. Il est plus que jamais clair que cet objectif n’est possible que si nous mettons également fin à l’ère de l’extrême richesse », estime M. Behar.
      77 millions de personnes responsables de 16% des émissions mondiales

      Le rapport « Égalité climatique : une planète pour les 99% » est basé sur des recherches menées par l’Institut de l’environnement de Stockholm (SEI). Il analyse les émissions de consommation générées par différents groupes de revenus en 2019, l’année la plus récente pour laquelle des données sont disponibles. Ce rapport souligne l’écart considérable entre l’empreinte carbone des ultra-riches, dont le mode de vie gourmand en carbone et les investissements dans des industries polluantes comme les combustibles fossiles accélèrent le réchauffement climatique, et celle du reste de l’humanité.

      - Les 1 % les plus riches (77 millions de personnes) ont généré 16 % des émissions mondiales liées à la consommation en 2019, soit plus que l’ensemble des émissions liées aux voitures et au transport routier. Les 10 % les plus riches sont responsables de la moitié des émissions mondiales.
      - Il faudrait près de 1 500 ans à une personne appartenant au 99 % restants de l’humanité pour générer autant d’émissions de carbone que les milliardaires les plus riches produisent en un an.
      - Chaque année, les émissions des 1 % les plus riches annulent les économies de carbone réalisées grâce à l’utilisation de près d’un million d’éoliennes.
      - Depuis les années 1990, les 1% les plus riches ont consommé deux fois plus de budget carbone disponible pour limiter le réchauffement à 1,5°C que la moitié la plus pauvre de l’humanité.
      - Les émissions des 1 % les plus riches sont parties pour être 22 fois plus élevées en 2030 que le niveau requis pour limiter le réchauffement à 1,5°C défini dans l’Accord de Paris.

      Les pays à faible revenu, les plus sévèrement touchés par la crise climatique

      Les dérèglements climatiques et les inégalités perpétuent un cercle vicieux. Oxfam a constaté dans les pays dans lesquels elle est active que les personnes en situation de pauvreté, les femmes, les filles, les communautés autochtones et les pays du Sud global sont touchés de manière disproportionnée par les effets des changements climatiques qui, à leur tour, exacerbent les inégalités. Le rapport établit qu’il y a sept fois plus de décès dus aux inondations dans les pays plus inégalitaires. Les changements climatiques aggravent déjà les inégalités nationales et internationales.

      Les gouvernements peuvent s’attaquer au double fléau des inégalités et des changements climatiques en ciblant les émissions excessives des ultra-riches et en investissant dans les services publics et la réalisation des objectifs climatiques. D’après les estimations d’Oxfam, un impôt de 60 % sur les revenus des 1 % les plus riches réduirait les émissions d’une quantité supérieure aux émissions totales du Royaume-Uni et rapporterait 6,4 milliards de dollars par an pour financer l’abandon des combustibles fossiles et la transition vers les énergies renouvelables.

      « Nous devons montrer clairement l’interdépendance de ces deux questions. Tant qu’ils ne seront pas imposés, les plus riches vont continuer à spolier le reste de l’humanité, à détruire notre planète et à miner la démocratie. La taxation des richesses extrêmes renforcerait considérablement la lutte contre les inégalités et la crise climatique. Elle permettrait de générer des milliers de milliards de dollars qui sont requis pour investir dans nos démocraties et la mise en place de politiques gouvernementales réellement respectueuses de l’environnement », conclut M. Behar.

      https://oxfambelgique.be/les-1-les-plus-riches-emettent-autant-de-co2-que-deux-tiers-de-lhumani
      #rapport #1% #99%

      Pour télécharger le rapport :
      https://oi-files-d8-prod.s3.eu-west-2.amazonaws.com/s3fs-public/2023-11/VF%20Resume%CC%81%20executif_Oxfam_Franc%CC%A7ais%20.pdf

    • Les 1% les plus riches émettent autant de CO2 que deux tiers de l’humanité selon une étude d’#Oxfam

      En 2019, la frange la plus riche de la population mondiale (1%) a généré autant de CO2 que 5 milliards de personnes, qui représentaient alors les deux tiers les plus pauvres de l’humanité, indique l’ONG Oxfam dans un rapport publié lundi, à deux semaines de l’ouverture de la COP28 à Dubaï.

      Fondé sur les recherches de l’Institut de l’environnement de Stockholm (SEI), ce nouveau rapport, intitulé « Égalité climatique : une planète pour les 99% », analyse les émissions de consommation générées par différents groupes de revenus en 2019, dernière année pour laquelle des données sont disponibles.

      Selon les auteurs, les 1% les plus riches (77 millions de personnes) ont généré 15% des émissions mondiales liées à la consommation en 2019, soit plus que l’ensemble des émissions liées aux voitures et au transport routier. Les 10% les plus riches sont, quant à eux, responsables de la moitié des émissions mondiales.

      De l’autre côté de la pyramide, les 50% les plus pauvres ne sont responsables que de 8% des émissions en équivalent carbone sur la planète. « Il y a cercle vicieux qui s’installe avec la richesse, indique Alexandre Poidatz, responsable de campagne climat et inégalités chez Oxfam. Plus on est riche, plus on a un mode de vie qui émet du CO2. Cela s’explique par la consommation de biens de luxe non-essentiels et particulièrement polluants comme des yachts ou des jets. »

      Cet élément avait déjà été mis en avant par une étude scientifique réalisée aux Etats-Unis en 2021, qui démontrait que les 20 plus grands milliardaires des Etats-Unis avaient une emprunte carbone moyenne de 8000 tonnes de CO2 par an, alors qu’elle est de 8 tonnes pour un « Européen normal », et ce, en ne tenant compte que des émissions liées au logement, aux transports et aux yachts.

      D’après Oxfam, les 0,1% les plus riches émettent 77 fois plus de CO2 que l’objectif de 2,8 tonnes de CO2 par personne demandé par les Accords de Paris pour rester sous les 1,5°C de réchauffement climatique.
      La moitié des Belges font partie des 10% les plus riches

      Le riche n’est pas toujours l’autre. Car en jetant un œil à qui sont les « 10% les plus riches de la planète », on retrouve environ la moitié de la population belge assure Alexandre Poidatz d’Oxfam. Le fait de savoir où on se place au niveau mondial démontre que « notre mode de vie actuel général en Belgique n’est pas compatible avec un réchauffement climatique limité à 1,5°C. Et de fait, alors que le Belge émet en moyenne 6 à 7 tonnes de CO2 par an, on devrait descendre cela à 2,6 tonnes de CO2 par an. »

      Selon Oxfam, pour réduire cela, il est nécessaire que l’Etat propose des modes de consommation alternatifs et moins polluants, en favorisant par exemple le train face à la voiture individuelle.
      La solution ? Réduire les modes de consommation « non-essentiels »

      Pour réduire ces émissions carbone, et combattre en même temps les « inégalités extrêmes », Oxfam propose une taxation des plus riches. « Cela permettrait de réduire les inégalités en garantissant un revenu quotidien minimum de 25 dollars à chacun tout en réduisant les émissions mondiales de 10% ».

      Et d’un cercle vicieux « richesse - pollution », on passerait alors à un cercle vertueux « répartition des richesses - réduction des émissions de CO2 ». « Mais pour créer ce cercle vertueux, on a besoin que les décideurs politiques et économiques puissent orienter l’argent vers une transition écologique qui soit juste », pointe Alexandre Poidatz. Un appel lancé à 10 jours du début de la COP 28 au Qatar.
      Méthodologie

      Pour désigner la part de la population « la plus riche », Oxfam s’est basé sur le « Word inequality Database » qui classe la répartition mondiale des revenus des 5,15 milliards d’adultes en termes en parité de pouvoir d’achat (1 dollar permet d’acheter moins de choses aux USA qu’au Kenya). La méthodologie utilisée par Oxfam est accessible en anglais. L’ensemble des statistiques croisées entre revenus et émissions de CO2 sont consultables sur le site emissions-inequality.org.

      Les émissions de CO2 attribuées aux personnes, et a fortiori aux plus riches, ne tiennent pas compte des éventuelles sociétés dont ils auraient des parts.

      https://www.rtbf.be/article/les-1-les-plus-riches-emettent-autant-de-co2-que-deux-tiers-de-l-humanite-selon

  • #Otto_Neurath, sur les traces d’une #planification_écologique

    Organiser l’#économie à partir des #besoins, en se focalisant sur des #grandeurs_physiques plutôt que leur #valeur en monnaie, tel était le projet subversif de ce philosophe des sciences qui eut à affronter les néolibéraux et les fascistes de son temps.

    Otto #Neurath, un philosophe autrichien du début du siècle dernier, tiendrait-il sa revanche ? La planification écologique, dont on peut le considérer comme étant un des ancêtres intellectuels, est en tout cas sortie des catacombes doctrinales. Pièce maîtresse du programme présidentiel de Jean-Luc Mélenchon, elle est également devenue, avec des intentions certes différentes, un objectif affiché par le pouvoir macroniste. Un secrétariat général auprès de la première ministre lui est dévolu, et des annonces détaillées sont prévues pour la fin de cet été.

    Parler de planification tout court n’a pas toujours été aussi évident dans le débat public. Il fallait montrer patte blanche, en rappelant qu’il a existé des planifications différentes, et que toutes n’ont pas conduit à l’autoritarisme et aux dysfonctionnements de l’Union soviétique et de la Chine maoïste. Mais au moins y avait-il des précédents historiques à invoquer, des travaux intellectuels à citer. La planification écologique, elle, souffre du handicap supplémentaire de ne pas s’être déjà incarnée dans des expériences à grande échelle.

    Celles et ceux qui la promeuvent aujourd’hui ont à surmonter une défaite vieille de près d’un siècle, lorsque de rares penseurs socialistes ont élaboré des modèles économiques démocratiques, attentifs à l’environnement et aux générations futures. Une « brèche écologiste [qui] fut dans l’ensemble colmatée et oubliée », regrette Serge Audier dans son travail sur L’Âge productiviste (La Découverte, 2019). Encore plus qu’à Karl Polanyi (1886-1964), connu pour ses appels à « réencastrer » l’économie dans la société, c’est à un autre intellectuel de la Mitteleuropa que l’on doit cette brèche : Otto Neurath.

    Philosophe des sciences, économiste, ce dernier a connu la prison pour avoir participé à la république des conseils de Bavière en 1919. Durant la décennie suivante, il a polémiqué avec certains des pères fondateurs du néolibéralisme, Ludwig von Mises (1881-1973) et Friedrich Hayek (1899-1992). Dans le même temps, il s’impliquait dans la vie politique et associative de « Vienne la Rouge ». Après que celle-ci a été écrasée par la dictature du chancelier Dollfuss en 1934, il a pris le chemin de l’exil, d’abord aux Pays-Bas puis au Royaume-Uni, où il est mort en 1945.

    En dépit de ce pedigree, on aurait tort de voir en lui une tête brûlée imprégnée d’idéaux marxistes. Tout aussi pacifiste et attaché à la préservation des ressources qu’il fût, il serait également déraisonnable d’en faire un « Vert » avant l’heure. Mais à quelques décennies de distance, sa figure intéresse à la fois la tradition socialiste et la tradition écologiste : d’abord par sa critique frontale et assumée de la logique de marché, ensuite par sa quête optimiste d’un chemin rationnel et méthodique vers l’amélioration du bien-être collectif.
    Un cocktail d’ingénierie et d’utopies sociales

    Né en 1882 à Vienne, le jeune Otto Neurath est élevé dans une famille de la bourgeoisie intellectuelle austro-hongroise, qui lui fait profiter du dynamisme culturel de la capitale impériale autant que de contacts répétés avec la nature.

    Dans un mémoire universitaire en forme de biographie intellectuelle, Billal Tabaichount mentionne l’influence durable exercée sur Neurath par son père. Ce dernier portait en effet un regard négatif sur la concurrence capitaliste, en raison de ses conséquences socialement décevantes et moralement dommageables sur la population.

    Le même chercheur souligne aussi l’influence de l’intellectuelle suédoise Ellen Key (1849-1926), avec qui Neurath a entretenu une correspondance. De cette féministe engagée sur les questions de pédagogie, le jeune homme aurait retenu qu’une « réforme sociale » désirable doit viser le « bonheur humain », compris de façon non religieuse, et ne doit pas « passe[r] uniquement par l’élite d’une société, mais […] concerner de larges pans de la population ».

    Formé aux sciences sociales à Berlin, Neurath revient à Vienne en 1907. Il y côtoie des intellectuels réunis par leur insatisfaction envers les approches idéalistes et métaphysiques qui dominent dans l’université de l’époque. D’horizons différents, ils privilégient les faits observables et les raisonnements logiques pour mieux appréhender le monde réel, et tenter d’améliorer l’insertion et le développement de l’humanité en son sein.

    Spécialisé en économie, Neurath travaille sur la théorie de la valeur. Il se familiarise notamment avec des travaux de statisticiens réfléchissant aux méthodes les plus rationnelles pour répondre à la subsistance des populations. Il observe le fonctionnement de sociétés en guerre, d’abord dans les Balkans au début des années 1910, puis dans toute l’Europe à partir de 1914. Il est alors frappé par la capacité de la puissance publique à répertorier, affecter et redistribuer des ressources de manière volontariste, la décision politique se substituant au « laisser-faire » du marché.

    « L’économie monétaire qui existait avant la guerre, écrit-il en 1916, n’était pas capable de remplir les nouvelles exigences qui étaient celles de peuples intéressés par la victoire. Il est apparu que la guerre se mène avec des munitions et de la nourriture, pas avec de la monnaie. » Dès lors, explique-t-il, l’attention s’est focalisée sur les structures concrètes de production et de distribution. L’évolution de ces dernières était pourtant jusque-là négligée, ou considérée comme une fatalité même lorsqu’elle causait des souffrances sociales.

    L’épisode conforte Neurath dans son rejet de l’aspect anarchique et « sous-optimal » du #capitalisme. Sa condamnation ne repose pas tant sur les asymétries de pouvoir, les rapports d’exploitation et l’aliénation que ce mode de production implique, que sur son caractère irrationnel. Comme le résume l’économiste Gareth Dale dans la revue Jacobin, « le capitalisme n’est pas suffisamment moderne » à ses yeux.

    De la révolution bavaroise à #Vienne la Rouge

    Même en temps de paix, pense Neurath, un autre ordre économique est possible, qui ne serait plus structuré par la maximisation individuelle du profit. Grâce à la délibération et l’expertise, la société doit pouvoir s’organiser consciemment pour mieux diffuser le bien-être. Neurath est d’ailleurs avide d’expériences dans ce sens. Selon le chercheur Thomas Kayzel, historien de la planification économique aujourd’hui affilié au CEE de Sciences Po, « c’est un penseur pragmatique, politiquement flexible et toujours à la recherche de nouvelles voies d’engagement et de réalisation ».

    Ainsi se comprend sa participation à la #révolution déclenchée contre la monarchie bavaroise, en novembre 1918. Nommé à la tête du Conseil économique central de Munich, dans le cadre de la république nouvellement instituée, il œuvre en faveur de la socialisation de l’économie de la région. Il y acquiert la conviction qu’un tel programme nécessite de forger un « bloc anticapitaliste » allant bien au-delà de la classe ouvrière industrielle.

    Dans l’immédiat, cependant, il se heurte aux intérêts du patronat, à ceux de la paysannerie, mais aussi aux velléités anarchisantes des groupes les plus révolutionnaires, là où lui défend la centralisation des décisions économiques une fois les besoins identifiés. Et s’il s’efforce de défendre une conception « technique » de sa tâche pour mieux l’isoler des soubresauts politiques permanents de l’expérience bavaroise, ceux-ci le rattrapent.

    Après qu’un gouvernement de type soviétique a pris le contrôle de Munich, une violente répression s’abat au printemps 1919. Elle est soutenue par les sociaux-démocrates au pouvoir à Berlin, qui ont déjà maté une première insurrection en début d’année dans la capitale – celle au cours de laquelle Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht furent assassinés. Neurath échappe à un sort aussi funeste, mais il est emprisonné pour haute trahison, avant d’être exfiltré en Autriche grâce au social-démocrate Otto Bauer, ministre des affaires étrangères de ce pays.

    Si c’est à Vienne que l’économiste s’épanouira, ces années tumultueuses sont importantes. Elles sont d’abord l’occasion pour Neurath d’exprimer sa croyance en la nécessité d’« #utopies_scientifiques », contre tout fatalisme ou déterminisme historique. Sous ce terme, il désigne des conceptualisations de futurs possibles, d’ordres sociaux améliorés, qui tiennent compte des contraintes naturelles et du type de personnalités qui auront été façonnées par l’ordre antérieur. Ces exercices intellectuels ne peuvent se substituer à des mobilisations sociales et politiques, mais sont propres à les encourager, en leur fixant un cap à la fois désirable et atteignable.

    Ensuite, ces années de guerre et de sortie de guerre sont celles où Neurath formule la proposition iconoclaste de se passer des prix, exprimés en argent, pour prendre des décisions économiques, voire pour échanger des biens et des services. « Ce qui remplaçait le motif du profit comme principe conducteur, dans la conception de Neurath d’une économie socialisée, était le plan économique, résume le philosophe des sciences Thomas Uebel, spécialiste de son œuvre. Ce plan était basé sur des calculs statistiques de production et de consommation – et ceci en nature, pas en termes monétaires. »
    Un plaidoyer pour une économie « en nature »

    Son approche suscite une réplique de l’économiste autrichien Ludwig von Mises, attaché à démontrer l’irrationalité du socialisme. Le débat sur la possibilité d’un calcul économique dans une économie collectivisée se poursuivra tout au long des années 1920, mais ne deviendra fameux qu’après avoir changé de nature. Entretemps, il a en effet impliqué l’économiste polonais Oskar Lange, qui s’est efforcé de défendre la rationalité d’un socialisme de marché.

    Neurath, qui a été oublié au passage, défendait le point de vue plus radical d’une économie sans marché, c’est-à-dire sans système de prix pour décider de l’allocation des ressources. Comme le précise Bilal Tabaichount, « Neurath ne veut pas d’une économie de troc, [mais] plutôt d’une économie où les biens et services transitent par des organisations centrales de coordination », les ménages pouvant disposer de « bons de rationnement non échangeables ».

    À l’époque, von Mises pointe la difficulté d’appliquer une telle proposition à grande échelle. Neurath ne lui répond que partiellement et tardivement. Mais son argument le plus important, qui n’implique pas forcément de se passer de tout marché, réside dans son refus de réduire les choix économiques à une seule unité de mesure.

    « Neurath conteste que la monnaie puisse être un résumé adéquat de la valeur des choses, explique la militante et chercheuse Claire Lejeune, engagée dans une thèse en science politique sur la planification. La réduction aux prix lui semble une mesure trop grossière pour penser notre rapport aux ressources et au temps. » Cette conviction vaut d’ailleurs pour toute autre unité de mesure à prétention universelle. Pour lui, il y a une incommensurabilité indépassable entre les différentes facettes du bien-être à travers les générations.

    C’est ici que se repère la dimension écologique de l’argument de Neurath. Dans un article de 1925 paru dans la presse sociale-démocrate, il affirme que l’économie socialiste doit viser « le bien-être de tous ses membres ». « Dès le début, ajoute-t-il, doit être déterminé ce qu’est “l’intérêt de la totalité sociale”. Est-ce que cela inclut la prévention de l’épuisement prématuré des mines de charbon ou de la karstification des montagnes ou encore, par exemple, de la santé et de la force de la prochaine génération ? »

    Comme l’illustrent aujourd’hui les émissions excessives de carbone et les nouveaux projets d’exploitation d’énergies fossiles, la centralité du marché et de la quête de profit est incompatible avec un tel souci pour le long terme. « L’argument écologique fut le principal argument de Neurath contre le fondamentalisme de marché, c’est-à-dire l’idée que les marchés sont la clé de résolution universelle des problèmes de coordination sociale », remarque Thomas Uebel.

    Cela fait-il de Neurath un écologiste ? L’homme avait conscience du caractère irréversible de certains dégâts infligés à la nature. Dressant une comparaison avec la reprise d’une production de pain ou la reconstitution d’un cheptel, il relève dans un de ses derniers textes « qu’il faut un temps beaucoup plus long pour reboiser des vastes zones de territoires et pour en changer le climat – et en quel temps bref une forêt et un climat peuvent être détruits ! ».

    Pour autant, il a aussi défendu avec peu de prescience la monoculture en matière agricole. Plus généralement, Thomas Kayzel le voit davantage comme une source d’inspiration que comme un véritable précurseur de l’économie écologique. Celle-ci conçoit l’économie comme un sous-système inscrit à l’intérieur du système Terre et soumis à la finitude des ressources planétaires, ce qui correspond à des intuitions mais pas à une vision aboutie chez Neurath.
    Pédagogie et délibération

    On peut également estimer incomplète sa compréhension du capitalisme. Focalisé sur la concurrence et la quête du profit, il a négligé la domination et la conflictualité sociales inhérentes à ce mode de production, de même que ses effets sur d’autres sphères de l’existence, comme l’oppression de genre et les rivalités impérialistes. Selon Gareth Dale, il a ainsi manqué la façon dont le capitalisme – a fortiori un capitalisme d’État – pouvait trouver un intérêt fonctionnel à la planification. Pour les mêmes raisons, sa critique du nationalisme et du racisme serait restée « rudimentaire ».

    Il n’en reste pas moins qu’Otto Neurath s’est distingué par sa conception « inclusive » de la planification. « Sa position est celle d’une construction démocratique de la rationalité, affirme Claire Lejeune. À ses yeux, les planificateurs et le centre politique n’ont pas le monopole de la décision, il est important de ménager une place à la pluralité des visions de ce que doit être un bon ordre social. »

    S’il s’est lui-même présenté comme un ingénieur social, il ne confondait pas ce rôle avec celui de philosophe-roi, ou d’un expert au-dessus des masses ignares. « Sa foi était grande dans le fait de définir et d’appliquer des programmes, précise Thomas Kayzel. Mais l’aspect délibératif comptait, car le but de la planification ne peut pas être établi de manière solitaire. Les “bonnes conditions de vie”, ce n’est pas quelque chose que des économistes et des ingénieurs peuvent calculer, les communautés concernées doivent s’exprimer dessus. »

    Neurath a ainsi distingué deux types de plans : un « plan directeur », fruit d’un processus démocratique d’identification et de hiérarchisation des besoins ; et un « plan technique », par lequel les experts mettent concrètement en musique la satisfaction de ces besoins, en tenant compte des diverses contraintes et en optimisant les ressources. Pour cela, Neurath accorde beaucoup d’importance aux données statistiques collectées et partagées de manière compréhensible par les pouvoirs publics.

    Ce n’est pas un hasard si l’économiste a travaillé pour plusieurs musées d’économie, notamment à Vienne, et sur la mise en forme visuelle d’informations, qu’elles soient chiffrées ou non. Avec sa compagne graphiste Marie Neurath et l’artiste Gerd Arntz, il a fondé un langage visuel international connu sous le nom de « système isotype », dont sont issus des pictogrammes que nous croisons tous les jours. « Sa visée était plus pédagogique que scientiste, défend Claire Lejeune. Il souhaitait inclure le corps social dans une prise de décision consciente. »

    La pensée de Neurath s’inscrit ainsi dans une tradition socialiste souhaitant poursuivre l’ambition des Lumières dans ses implications les plus radicales, c’est-à-dire l’exercice collectif de la raison, y compris dans le domaine de la production où l’on s’est habitués à ce que des décisions structurantes soient prises par une poignée de personnes, selon des critères éloignés de l’intérêt général et de la justice.

    C’est l’objectif de la démocratie économique qui est ainsi pointé. Rendu nécessaire pour lutter contre les « forçages » dont le système Terre fait l’objet, il a été perdu de vue par la social-démocratie au cours du XXe siècle. Ici réside l’actualité de Neurath, en plus du refus de la monétarisation et de la marchandisation des richesses naturelles.

    Même son souhait de raisonner « en nature » et « hors marché », qui pourrait apparaître hors de portée au regard de la complexité des économies actuelles, rencontre les nouvelles possibilités techniques de calcul et d’accumulation des données. Il fait en tout cas écho à la diversité des indicateurs dont le guidage de l’économie a désormais besoin, au lieu du simpliste produit intérieur brut (PIB).

    « Nous disposons aujourd’hui d’une grande quantité d’informations, qui devraient être considérées comme des “communs” pour naviguer dans l’anthropocène, et perfectionner nos outils d’action publique, estime Claire Lejeune. Otto Neurath nous rappelle qu’il ne sert à rien de rejeter la modernité en bloc, comme sont tentés de le faire certains écolos. L’héritage des Lumières comme l’histoire du socialisme ne sont pas monolithiques. »

    Neurath apparaît en tout cas comme une figure ayant plaidé pour une coordination centralisée et démocratique des activités économiques, au nom d’une répartition égale du bien-être qui ne soit pas opérée au détriment des générations futures. Si son socialisme proto-écologique laisse à désirer et n’offre pas de solutions clés en main à un siècle de distance, les coordonnées du défi qu’il proposait de relever nous sont familières.

    https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/190823/otto-neurath-sur-les-traces-d-une-planification-ecologique

  • Transportation on Peter Alma’s wall paintings | retours

    http://retours.eu/en/41-peter-alma-transport

    Plaisir d’un samedi gris. Hier, en arrivant à la gare d’Amstel dans la banlieue d’Amsterdam, je découvre deux magnifiques peintures murales de #Peter_Alma que je savais être être un des initiateurs du mouvement artistique « #De_Stijl » avec Mondian entre autre, et en consultant sa biographie, je (re)découvre qu’il est parti avec les #Neurath et #Gerd_Arntz à Moscou au début des années 30 pour travailler au sein d’"Izostats"...

    In 1939 the east of Amsterdam was given a strikingly modern railway station to replace the Weesperpoort station (located elsewhere). It was situated on the new elevated railway to Utrecht and designed by H.G.J. Schelling, architect of the Dutch Railways. Instigated by the city, which partly funded the station, Schelling optimized the transfer options for bicycle, car, bus and tram. His goal was an “ordered system of modes of transport”.

    At the end walls of the high and light station concourse, murals were projected. A closed design competition was held among five artists. Among the jurors were Heinrich Campendonk, professor of Monumental Art at the National Academy, and architect Schelling. The proposed designs had to “connect the minds with travel and traffic in a positive way”, but the artists were not limited in any other way.

    The winning design was by Peter Alma, entitled The global significance of the railway system, and its technical progress. The jury appreciated the composition, color palette and simplicity of the scenes, while the other entries featured a lot of worn symbolism. The execution was not easy: the two surfaces were 20 meters wide and 9 meters high. Alma had to work on high scaffolding and told it was like “living vertically” for almost half a year. He was assisted by Jan Bons.

    The eastern wall represents the development of steam locomotives, with a group of inventors and a globe with railway lines in the center. The west wall shows the results of the technical development: modern-day steam and electric trains topped by a winged wheel, the symbol of railways.

    #isotypes #visualisation #peinture

  • Too little, too late ? A decade of transit investment in the U.S. – The Transport Politic

    https://www.thetransportpolitic.com/2020/01/07/too-little-too-late-a-decade-of-transit-investment-in-the-u-s

    C’est plutôt très bien ces représentations, belle influence Neurath.

    Cities across the U.S. added more than 1,200 miles of expanded transit service between 2010 and 2019. But all that construction isn’t keeping up with the need.

    By Yonah Freemark
    Post date
    7 January 2020

    » Cities across the U.S. added more than 1,200 miles of expanded transit service between 2010 and 2019. But all that construction isn’t keeping up with the need.

    It’s been a busy decade for many cities throughout the U.S. From coast to coast, they’ve been building up their transit networks, offering riders something more than run-of-the-mill bus routes.

    Overall, American cities added more than 1,200 miles of new and expanded transit lines between 2010 and 2019, spending more than $47 billion in 2019 dollars to do so. They’ll continue making such investments into the 2020s, as I document on the interactive Transit Explorer website, and in The Transport Politic’s annual update article (coming later this month for 2020).

    In this post, I’ll document those investments—but also show that they have been inadequate, at least so far, in stemming declining transit ridership in many U.S. cities.

    #états-unis #transport #isotype #neurath #cartoexperiment #cartographie

  • L’Izostat - 1re partie : les statistiques picturales

    http://centremlm.be/-L-Izostat-

    http://centremlm.be/L-Izostat-1re-partie-les-statistiques-picturales

    http://centremlm.be/local/cache-vignettes/L500xH358/izostat-2-a920f.jpg?1551313956

    De 1931 à 1940 exista en URSS un Institut pan-union de statistiques picturales de la construction et de l’économie soviétiques, connu sous le nom d’Izostat. Cet organisme d’État avait comme but d’informer les masses soviétiques du développement du pays, au moyen d’images particulièrement travaillées.

    Ce travail – avec ses succès et ses échecs - est le fruit d’une intense recherche par l’Autrichien Otto Neurath, qui développa la méthode dite viennoise, au sein du Parti Ouvrier Social-démocrate en Autriche, qui fut particulièrement puissante dans cette ville et véritablement ancrée dans des valeurs socialistes.

    Otto Neurath participa directement à l’Izostat ; à cet effet, il fut présent au moins deux mois (et au maximum neuf mois) par an en URSS de 1931 à 1934. Voici des images d’un ouvrage soviétique de 1932 présentant sa démarche. Intitulé Statistiques picturales et la méthode viennoise, on retrouve dans 52 pages les explications des principes développés par Otto Neurath, visant la simplicité et l’accessibilité directe de l’information.

    #otto_neurath #neurath #izostats

  • Introducing Semiotic for Data Visualization – Elijah Meeks – Medium

    https://medium.com/@Elijah_Meeks/introducing-semiotic-for-data-visualization-88dc3c6b6926

    Pas mal du tout !

    Semiotic is a React-based data visualization framework. You can see interactive documentation and examples here. It satisfies the need for reusable data visualization, without committing to a static set of charting types. It came out of a need for a data visualization framework that let us make simple charts quickly without committing ourselves to using only those charts. Semiotic incorporates the design and functionality of more complex data visualization methods as a response to the conversation these simple charts might begin.

    I’ve been doing data visualization for a long time — so long that I’ve just finished the 2nd edition of my book, D3.js in Action. Before coming to Netflix I created data visualization in what can be thought of as one of the typical ways: bespoke and innovative and not reusable. Since coming to Netflix I’ve gained an increased appreciation for reusability and maintainability, which led me to working with React. And while I haven’t been working with React quite as long, I’ve been working on it long enough to watch it grow into the major framework it is today.

    #visualisaton #neurath

  • Report of the Mississippi Valley Committee of the Public Works Administration; Submitted October 1, 1934 to Harold L. Ickes, administrator; Federal Emergency Administration of Public Works - Kentucky Digital Library

    http://kdl.kyvl.org/catalog/xt7kpr7msd10_68/viewer

    https://dl.dropbox.com/s/7944ma22g1y9jaf/46063_a.jpg?dl=0

    Report of the Mississippi Valley Committee of the Public Works Administration; Submitted October 1, 1934 to Harold L. Ickes, administrator; Federal Emergency Administration of Public Works

    #new_deal #neurath #isotype #archives

  • 23. The Great Depression | The American Yawp

    http://www.americanyawp.com/text/23-the-great-depression

    Magnifique site collaboratif (et article) sur la grande dépression de 1929.

    The wonder of the stock market permeated popular culture in the 1920s. Although it was released during the first year of the Great Depression, the 1930 film High Society Blues captured the speculative hope and prosperity of the previous decade. “I’m in the Market for You,” a popular musical number from the film, even used the stock market as a metaphor for love: You’re going up, up, up in my estimation, / I want a thousand shares of your caresses, too. / We’ll count the hugs and kisses, / When dividends are due, / Cause I’m in the market for you. But, just as the song was being recorded in 1929, the stock market reached the apex of its swift climb, crashed, and brought an abrupt end to the seeming prosperity of the “Roaring ‘20s.” The Great Depression had arrived.

    II. The Origins of the Great Depression
    “Crowd of people gather outside the New York Stock Exchange following the Crash of 1929,” 1929. Library of Congress, http://www.loc.gov/pictures/item/99471695.

    “Crowd of people gather outside the New York Stock Exchange following the Crash of 1929,” 1929. Library of Congress, http://www.loc.gov/pictures/item/99471695.

    On Thursday, October 24, 1929, stock market prices suddenly plummeted. Ten billion dollars in investments (roughly equivalent to about $100 billion today) disappeared in a matter of hours. Panicked selling set in, stock sunk to record lows, and stunned investors crowded the New York Stock Exchange demanding answers. Leading bankers met privately at the offices of J.P. Morgan and raised millions in personal and institutional contributions to halt the slide. They marched across the street and ceremoniously bought stocks at inflated prices. The market temporarily stabilized but fears spread over the weekend and the following week frightened investors dumped their portfolios to avoid further losses. On October 29, “Black Tuesday,” the stock market began its long precipitous fall. Stock values evaporated. Shares of U.S. Steel dropped from $262 to $22. General Motors’ stock fell from $73 a share to $8. Four-fifths of the J.D. Rockefeller’s fortune—the greatest in American history—vanished.

    #états-unis #finance #crise_financière #grande_dépression #otto_neurath #visualisation #isotype #neurath

  • WPA Federal Art Project | United States history | Britannica.com
    https://www.britannica.com/topic/WPA-Federal-Art-Project

    Où l’on voit que l’appareil de propagande américain n’avait rien à envier à l’appareil de propagande soviétique !

    Ce qui est drôle ici, c’est que, pour la grande exposition internationale de New York en 1939 : d’une part, les américains préparent tout une série de posters de propagande largement inspirés - pour la partie « infographie » - par la méthode des Isotypes d’Otto Neurath, et d’autre part, les soviétiques publient un atlas économique et sociale de l’URSS de la fin des années 1930 - qu’ils présenteront aussi lors de cette exposition - et ce sur la base de la même méthode des Isotypes conceptualisée par le même Otto Neurath ... :)

    #marrant de penser que ce philosophe humaniste (et plutôt socialiste) et généreux aient inspiré autant les États-Unis que l’Union soviétique.


    Philip Guston sketching a mural for the WPA Federal Art Project at the 1939 New York World’s Fair.

    Philip Guston, 1939 Feb. 15/David Robbins, photographer. Federal Art Project, Photographic Division …❞

    WPA #Federal_Art_Project, first major attempt at government patronage of the visual arts in the United States and the most extensive and influential of the visual arts projects conceived during the Depression of the 1930s by the administration of President Franklin D. Roosevelt. It is often confused with the Department of the Treasury art programs (Treasury Section of Painting and Sculpture, Public Works of Art Project, and Treasury Relief Art Project), but, unlike the Treasury’s endeavours the Works Progress (later Projects) Administration Federal Art Project (WPA/FAP) employed artists with a wide range of experience and styles, sponsored a more varied and experimental body of art, and had a far greater influence on subsequent American movements.

    #états-unis #urss #union-soviétique #neurath

  • Le Corbusier, fasciste militant : des ouvrages fissurent l’image du grand architecte

    http://www.huffingtonpost.fr/2015/04/10/le-corbusier-fasciste-militant-image-architecte_n_7041466.html

    Et ben... Je ne connaissais pas cet aspect là, mais je savais qu’il avait très violemment maltraité notre idole Otto Neurath et cela a suffit à me rendre le personnage répugnant.

    ARCHITECTURE - Le fascisme militant de Le Corbusier, grand architecte du XXe siècle, est mis en lumière dans plusieurs ouvrages publiés à quelques jours d’une exposition au Centre Pompidou qui aura lieu du 29 avril au 3 août à l’occasion du 50e anniversaire de sa mort.

    #le_corbusier #architecture #neurath #otto_neurath
    Le Corbusier, l’un des principaux représentants du mouvement moderne avec Ludwig Mies van der Rohe ou Alvar Aalto, est le créateur de l’unité d’habitation de Marseille (la Cité radieuse) et de la Chapelle de Ronchamp (Haute-Saône), candidates au classement au patrimoine mondial.

    « J’ai découvert que c’était un militant fasciste, tout simplement », dit à l’AFP Xavier de Jarcy, auteur de Le Corbusier, un fascisme français (Albin Michel). Le Corbusier « a milité pendant vingt ans dans des groupes dont l’idéologie était très nette », confirme François Chaslin, qui publie Un Corbusier (Seuil). « On l’a caché ».

  •  CIAM 4. The Functional City — ETH Zurich

    http://www.archiv.gta.arch.ethz.ch/research/ciam-4-the-functional-city

    The research and publication project entitled «CIAM 4. The Functional City» is a co-operative venture of the gta Archives in Zurich and the EFL Foundation in The Hague. It is to evaluate this fourth meeting of the Congrès internationaux d‘architecture moderne (CIAM), held in the summer of 1933, for the first time in terms of systematic historiography. Astonishingly, although this congress became a legendary point of reference in subsequent decades – for both supporters and critics of functionalist urban planning – such a study has never been done before and is highly desirable.

    The congress was conceived by a team led by Sigfried Giedion, Le Corbusier and Cornelis van Eesteren. Except for a few events in Athens, the conference was held mainly on the cruise liner Patris II on the way from Marseille to Athens and back. After the previous two congresses on «The Minimum Dwelling» (Frankfurt/Main, 1929) and «Rational Land Development» (Brussels, 1930), «The Functional City» represented an ambitious project to apply modern methods of architectural analysis and planning to the city as a whole. In subsequent decades, the subjects discussed during this congress became the canonical point of reference par excellence for both modernist urban planners and critics of modernist planning. The central tenets set up by the fourth CIAM conference, e.g. the paradigm of strict functional division and its guiding statements published by Le Corbusier in the Athens Charter in 1943, have been either appreciated or rejected to this day. The congress also became legendary for the unique atmosphere in which the discussions took place on board the liner, and for the visits to ancient Greek monuments and vernacular buildings.

    En lien avec :

    Otto Neurath et « l’orchestration » de la politique urbaine - Visionscarto

    http://visionscarto.net/otto-neurath-orchestration-urbaine

    Otto Neurath et « l’orchestration » de la politique urbaine

    #architecture #urbanisme #neurath #le_corbusier #eth_zurich

  • Visual Language: Otto and Marie Neurath, The Story of Isotype | Brain Pickings

    http://www.brainpickings.org/index.php/2011/03/08/the-transformer-isotype

    Une belle évocation du grand Otto Neurath par Maria Popova

    In the 1930s, Austrian sociologist, philosopher and curator Otto Neurath and his wife Marie pioneered ISOTYPE — the International System Of TYpographic Picture Education, a new visual language for capturing quantitative information in pictograms, sparking the golden age of infographics in print.

    The Transformer: Principles of Making Isotype Charts is the first English-language volume to capture the story of Isotype, an essential foundation for our modern visual language dominated by pictograms in everything from bathroom signage to computer interfaces to GOOD’s acclaimed Transparencies.

    #visualisation #neurath #otto_neurath #graphiques