• Pédagogies alternatives: élitistes ou émancipatrices? (Alter Echos)
    https://www.alterechos.be/pedagogies-alternatives-elitistes-ou-emancipatrices

    Le regain d’intérêt pour ces pionniers est évidemment lié à un questionnement sur le rôle de l’école, mais plus encore à la conscience que nous vivons une époque de profondes mutations, entre l’omniprésence d’Internet et le défi écologique, les nouveaux modes d’organisation du travail et les questionnements sur l’exercice de la démocratie. À cela, il faut ajouter l’apport des neurosciences qui semblent confirmer les intuitions des pédagogues de l’Éducation nouvelle.
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    En admettant que ces méthodes pédagogiques favorisent l’apprentissage, le bien-être et l’émancipation des élèves, reste à savoir si ces qualités se retrouvent à parts égales dans chacune de leur mise en œuvre. « Nous manquons de données scientifiques dans le monde francophone. Il faudrait réaliser une grande étude d’envergure pour évaluer ces pédagogies de manière globale », estime Elsa Roland. Toutes pédagogies confondues, les études disponibles ont permis de montrer qu’un enseignement de qualité peut être défini par trois caractéristiques : un climat positif et soutenant, une gestion structurée de la classe, des tâches d’apprentissage stimulantes sur le plan intellectuel. Si les pédagogies alternatives semblent généralement marquer plus de points sur le premier critère, ce sont les pédagogies traditionnelles qui l’emporteraient sur le second. Quant au troisième volet, on pourrait parier sur une forme d’ex aequo, si l’on admet que les tâches répétitives et de pure restitution appartiennent à un autre temps.
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    De manière générale, on sait que moins l’enseignement est explicite, moins il est favorable aux enfants de milieux défavorisés, qui sont plus distants des « attendus » de l’école : lors de la manipulation d’objets destinés à préparer certains apprentissages mathématiques, les enfants de milieux favorisés comprennent le statut de cette activité, tandis que les plus défavorisés ont tendance à penser qu’il s’agit d’un jeu ou de bricolage. À ces « malentendus sociocognitifs » s’ajoute le fait que les enfants issus de milieux précarisés seront moins bien accompagnés dans leurs apprentissages en dehors de l’école. Or les pédagogies actives, telles que pratiquées dans certains établissements, semblent supposer une plus grande implication des parents, en vertu de l’idée qu’il n’existe pas de frontière stricte entre l’école et la maison…

    #éducation #pédagogies_alternatives #neuropédagogie #inégalités #Belgique

  • La #neuropédagogie : la gym du cerveau pour apprendre plus facilement
    http://fr.euronews.com/2013/04/30/la-neuropedagogie-la-gym-du-cerveau-pour-apprendre-plus-facilement

    Le grand défi pour les enfants de grande section maternelle est de comprendre le lien entre la forme visuelle d’une lettre, qui est traitée dans les zones visuelles (du cerveau), avec les sons correspondants, qui sont traités dans les zones auditives. Pour faciliter cette association, on rajoute le toucher de façon à améliorer cette connexion entre la forme visuelle de la lettre et le son correspondant.

    #éducation #apprentissage #neurosciences

    • Sans remettre en cause l’intérêt de l’expérience, deux remarques néanmoins :
      1/ Les neurosciences comme souvent redécouvrent des méthodes déjà connues (ce qui ne signifie pas qu’elles sont largement répandues dans le système scolaire), ainsi les « lettres en relief » sont des outils utilisés dans certaines méthodes d’apprentissage notamment me semble-t-il dans les méthodes inspirées de #Montessori.
      2/ Les neurosciences comme souvent focalisent sur un des mécanismes mis en jeu dans la lecture, ici la correspondance graphème-phonème, au risque de réduire l’apprentissage de la lecture à une compétence technique particulière. La maîtrise des correspondances grapho-phonétiques est nécessaire (donc essentielle) mais loin d’être suffisante. Notons enfin que dans le reportage les élèves travaillent sur des lettres en écriture cursive, ce qui peut surprendre, car les enfants en situation de lecture réelle seront confrontés à des supports (numériques ou physiques) où l’écriture scripte est largement majoritaire.

    • Ouais j’allais le dire, Maria Montessori n’a pas eu besoin de scanner des cerveaux pour trouver ce système.

      Les enseignants (et ceux qui enseignent aux enseignants) devraient faire plus souvent confiance à l’expérience sur le terrain qu’à la #science, même si ça finit (parfois mais loin d’être souvent) par se recouper. Question d’#autonomie « ouvrière », si j’ose dire. Ne pas dépendre de la technocratie. Mais bon, ça vaut pour plein d’autres domaines : l’agriculture notamment (où l’on redécouvre d’anciennes techniques où ne pas labourer et avoir une terre vivante pleine d’humus est mieux que de labourer en asséchant et en tuant la micro-biologie du sol).