• #Bien-être : « Tant qu’on utilisera le #yoga pour être en forme au #travail, on aura un problème »

    Loin de nous apporter le bonheur promis, la sphère bien-être perpétue un système nuisible qui ne peut que nous rendre malheureux. Interview de #Camille_Teste.

    Huiles essentielles, massages et salutations au soleil promettent de nous changer de l’intérieur, et le monde avec. À tort ? C’est le sujet de l’essai Politiser le bien-être (https://boutique.binge.audio/products/politiser-le-bien-etre-camille-teste) publié en avril dernier chez Binge Audio Editions. Selon l’ex-journaliste Camille Teste, non seulement nos petits gestes bien-être ne guériront pas les maux de nos sociétés occidentales, mais ils pourraient même les empirer. Rassurez-vous, Camille Teste, aujourd’hui professeur de yoga, ne propose pas de bannir les sophrologues et de brûler nos matelas. Elle nous invite en revanche à prendre conscience du rôle que jouent les pratiques de bien-être, celui de lubrifiant d’un système capitaliste. Interview.

    Le bien-être est la quête individuelle du moment. C’est aussi un #business : pouvez-vous préciser les contours de ce #marché ?

    Camille Treste : La sphère bien-être recouvre un marché très vaste qualifiant toutes les pratiques dont l’objectif est d’atteindre un équilibre dit « intégral », c’est-à-dire psychologique, physique, émotionnel, spirituel et social, au sens relationnel du terme. Cela inclut des pratiques esthétiques, psychocorporelles (yoga, muscu...), paramédicales (sophrologie, hypnose...) et spirituelles. En plein boom depuis les années 90, la sphère bien-être s’est démultipliée en ligne dans les années 2010. Cela débute sur YouTube avec des praticiens et coachs sportifs avant de s’orienter vers le développement personnel, notamment sur Instagram. Rappelons que le milieu est riche en complications, entre dérives sectaires et arnaques financières : par exemple, sous couvert d’élévation spirituelle, certains coachs autoproclamés vendent très cher leurs services pour se former... au #coaching. Un phénomène qui s’accélère depuis la pandémie et s’inscrit dans une dynamique de vente pyramidale ou système de Ponzi.

    Pourquoi la sphère bien-être se tourne-t-elle autant vers les cultures ancestrales ?

    C. T : Effectivement, les thérapies alternatives et les #néospiritualités ont volontiers tendance à picorer dans des pratiques culturelles asiatiques ou latines, comme l’Ayurveda née en Inde ou la cérémonie du cacao, originaire d’Amérique centrale. Ce phénomène relève aussi bien d’un intérêt authentique que d’une #stratégie_marketing. Le problème, c’est que pour notre usage, nous commercialisons et transformons des pratiques empruntées à des pays dominés, colonisés ou anciennement colonisés avant de le leur rendre, souvent diluées, galvaudées et abîmées, ce qu’on peut qualifier d’#appropriation_culturelle. C’est le cas par exemple des cérémonies ayahuasca pratiquées en Amazonie, durant lesquelles la concoction hallucinogène est originellement consommée par les chamanes, et non par les participants. Pourquoi cette propension à se servir chez les autres ? Notre culture occidentale qui a érigé la #rationalité en valeur suprême voit d’un mauvais œil le pas de côté spirituel. Se dissimuler derrière les pratiques de peuples extérieurs à l’Occident procure un #alibi, une sorte de laissez-passer un peu raciste qui autorise à profiter des bienfaits de coutumes que l’on ne s’explique pas et de traditions que l’on ne comprend pas vraiment. Il ne s’agit pas de dire que les #pratiques_spirituelles ne sont pas désirables, au contraire. Mais plutôt que de nous tourner vers celles d’autres peuples, peut-être pourrions-nous inventer les nôtres ou renouer avec celles auxquelles nous avons renoncé avec la modernité, comme le #néodruidisme. Le tout évidemment, sans renoncer à la #médecine_moderne, à la #science, à la rationalité, et sans tomber dans un #traditionalisme_réactionnaire.

    Vous affirmez que la sphère bien-être est « la meilleure amie du #néolibéralisme. » Où est la connivence ?

    C. T : La #culture_néolibérale précède bien sûr l’essor de la sphère bien-être. Théorisée au début du 20ème siècle, elle s’insère réellement dans nos vies dans les années 80 avec l’élection de Reagan-Thatcher. Avant cette décennie, le capitalisme laissait de côté nos relations personnelles, l’amour, le corps : cela change avec le néolibéralisme, qui appréhende tout ce qui relève de l’#intime comme un marché potentiel. Le capitalisme pénètre alors chaque pore de notre peau et tous les volets de notre existence. En parallèle, et à partir des années 90, le marché du bien-être explose, et l’économiste américain Paul Zane Pilzer prédit à raison qu’au 21ème siècle le marché brassera des milliards. Cela a été rendu possible par la mécanique du néolibéralisme qui pose les individus en tant que petites entreprises, responsables de leur croissance et de leur développement, et non plus en tant que personnes qui s’organisent ensemble pour faire société et répondre collectivement à leurs problèmes. Peu à peu, le néolibéralisme impose à grande échelle cette culture qui nous rend intégralement responsable de notre #bonheur et de notre #malheur, et à laquelle la sphère bien-être répond en nous gavant de yoga et de cristaux. Le problème, c’est que cela nous détourne de la véritable cause de nos problèmes, pourtant clairement identifiés : changement climatique, paupérisation, système productiviste, réformes tournées vers la santé du marché et non vers la nôtre. Finalement, la quête du bien-être, c’est le petit #mensonge que l’on se raconte tous les jours, mensonge qui consiste à se dire que cristaux et autres cérémonies du cacao permettent de colmater les brèches. En plus d’être complètement faux, cela démantèle toujours plus les #structures_collectives tout en continuant d’enrichir l’une des vaches à lait les plus grasses du capitalisme.

    Il semble que le #collectif attire moins que tout ce qui relève l’intime. Est-ce un problème d’esthétique ?

    C. T : La #culture_individualise née avec les Lumières promeut l’égalité et la liberté, suivie au 19ème et 20ème siècles par un effet pervers. L’#hyper-individualisme nous fait alors regarder le collectif avec de plus en plus d’ironie et rend les engagements – notamment ceux au sein des syndicats – un peu ringards. En parallèle, notre culture valorise énormément l’#esthétique, ce qui a rendu les salles de yoga au design soignées et les néospiritualités très attirantes. Récemment, avec le mouvement retraite et l’émergence de militants telle #Mathilde_Caillard, dite « #MC_danse_pour_le_climat » – qui utilise la danse en manif comme un outil de communication politique –, on a réussi à présenter l’#engagement et l’#organisation_collective comme quelque chose de cool. La poétesse et réalisatrice afro-américaine #Toni_Cade_Bambara dit qu’il faut rendre la résistance irrésistible, l’auteur #Alain_Damasio parle de battre le capitalisme sur le terrain du #désir. On peut le déplorer, mais la bataille culturelle se jouera aussi sur le terrain de l’esthétique.

    Vous écrivez : « La logique néolibérale n’a pas seulement détourné une dynamique contestataire et antisystème, elle en a fait un argument de vente. » La quête spirituelle finit donc comme le rock : rattrapée par le capitalisme ?

    C. T : La quête de « la meilleure version de soi-même » branchée sport et smoothie en 2010 est revue aujourd’hui à la sauce New Age. La promesse est de « nous faire sortir de la caverne » pour nous transformer en sur-personne libérée de la superficialité, de l’ego et du marasme ambiant. Il s’agit aussi d’un argument marketing extrêmement bien rodé pour vendre des séminaires à 3 333 euros ou vendre des fringues censées « favoriser l’#éveil_spirituel » comme le fait #Jaden_Smith avec sa marque #MSFTSrep. Mais ne nous trompons pas, cette rhétorique antisystème est très individualiste et laisse totalement de côté la #critique_sociale : le #New_Age ne propose jamais de solutions concrètes au fait que les plus faibles sont oppressés au bénéfice de quelques dominants, il ne parle pas de #lutte_des_classes. Les cristaux ne changent pas le fait qu’il y a d’un côté des possédants, de l’autre des personnes qui vendent leur force de travail pour pas grand-chose. Au contraire, il tend à faire du contournement spirituel, à savoir expliquer des problèmes très politiques – la pauvreté, le sexisme ou le racisme par exemple – par des causes vagues. Vous êtes victime de racisme ? Vibrez à des fréquences plus hautes. Votre patron vous exploite ? Avez-vous essayé le reiki ?

    Le bien-être est-il aussi l’apanage d’une classe sociale ?

    C. T : Prendre soin de soi est un #luxe : il faut avoir le temps et l’argent, c’est aussi un moyen de se démarquer. Le monde du bien-être est d’ailleurs formaté pour convenir à un certain type de personne : blanche, mince, aisée et non handicapée. Cela est particulièrement visible dans le milieu du yoga : au-delà de la barrière financière, la majorité des professeurs sont blancs et proposent des pratiques surtout pensées pour des corps minces, valides, sans besoins particuliers.

    Pensez notre bien-être personnel sans oublier les intérêts du grand collectif, c’est possible ?

    C. T : Les espaces de bien-être sont à sortir des logiques capitalistes, pas à jeter à la poubelle car ils ont des atouts majeurs : ils font partie des rares espaces dédiés à la #douceur, au #soin, à la prise en compte de nos #émotions, de notre corps, de notre vulnérabilité. Il s’agit tout d’abord de les transformer pour ne plus en faire un bien de consommation réservé à quelques-uns, mais un #bien_commun. C’est ce que fait le masseur #Yann_Croizé qui dans son centre masse prioritairement des corps LGBTQI+, mais aussi âgés, poilus, handicapés, souvent exclus de ces espaces, ou la professeure de yoga #Anaïs_Varnier qui adapte systématiquement ses cours aux différences corporelles : s’il manque une main à quelqu’un, aucune posture ne demandera d’en avoir deux durant son cours. Je recommande également de penser à l’impact de nos discours : a-t-on vraiment besoin, par exemple, de parler de féminin et de masculin sacré, comme le font de nombreux praticiens, ce qui, en plus d’essentialiser les qualités masculines et féminines, est très excluant pour les personnes queers, notamment trans, non-binaires ou intersexes. Il faut ensuite s’interroger sur les raisons qui nous poussent à adopter ces pratiques. Tant que l’on utilisera le yoga pour être en forme au travail et enrichir des actionnaires, ou le fitness pour renflouer son capital beauté dans un système qui donne plus de privilèges aux gens « beaux », on aura un problème. On peut en revanche utiliser le #yoga ou la #méditation pour réapprendre à ralentir et nous désintoxiquer d’un système qui nous veut toujours plus rapides, efficaces et productifs. On peut utiliser des #pratiques_corporelles comme la danse ou le mouvement pour tirer #plaisir de notre corps dans un système qui nous coupe de ce plaisir en nous laissant croire que l’exercice physique n’est qu’un moyen d’être plus beau ou plus dominant (une idée particulièrement répandue à l’extrême-droite où le muscle et la santé du corps servent à affirmer sa domination sur les autres). Cultiver le plaisir dans nos corps, dans ce contexte, est hautement subversif et politique... De même, nous pourrions utiliser les pratiques de bien-être comme des façons d’accueillir et de célébrer nos vulnérabilités, nos peines, nos hontes et nos « imperfections » dans une culture qui aspire à gommer nos failles et nos défauts pour nous transformer en robots invulnérables.

    https://www.ladn.eu/nouveaux-usages/bien-etre-tant-quon-utilisera-le-yoga-pour-etre-en-forme-au-travail-on-aura-un-
    #responsabilité

    voir aussi :
    https://seenthis.net/messages/817228

  • radical online collections and archives

    I am very interested in the growing amount of radical literature from around the world that is being scanned and digitised. As there are so many and from many different places, I thought it would be useful to make a list. All of those that are included are free to access (there are others that require some form of subscription). If there are any that I have missed or if any links are broken, do let me know, either by commenting below or sending me an email.

    https://hatfulofhistory.wordpress.com/radical-online-collections-and-archives

    #base_de_données #archives #liste #anti-fascisme #anarchisme #anti-impérialisme #anti-colonialisme #anti-apartheid #black_radicalism #radicalisme #cominform #communisme #féminisme #première_internationale #internationale_socialiste #histoire #LGBT #maoïsme #new_left #deuxième_internationale #second_international #syndicalisme #trotskisme

    ping @reka @fil @cede @isskein

  • Architects Are Toiling Under Brutal Working Conditions - An interview with Andrew Daley
    https://jacobin.com/2023/05/architects-union-organizing-international-association-of-machinists-and-aer

    Aux États Unis les idées d’Ayn Rand ont une place hégémonique dans la pensée des ouvriers white collar . Elles constituent un obstacle majeur pour les efforts de syndicalisation. Cet interview tourne autour des efforts pour syndiquer les employés des bureaux d’architecture.

    14.5.2023 Interview by Alex N. Press - In 2021, workers at SHoP, a New York architecture firm, filed for a National Labor Relations Board (NLRB) union election with the International Association of Machinists and Aerospace Workers. They felt overworked (Curbed reported on a SHoP worker who “was hospitalized with pneumonia after working a 110-hour week and felt pressured to work while his wife was in the middle of childbirth”), and some of them carried a heavy load of student debt. They wanted a collective avenue of redress and a means to stabilize their work lives. The Architecture Lobby, a nonprofit that advocates for reform within the industry, has existed for nearly a decade, but SHoP was poised to become the first private sector architectural firm to unionize since the 1940s.

    The backlash was swift. According to the workers, SHoP management launched an anti-union campaign, hiring prime union-busting law firm Proskauer Rose LLP to craft the strategy. Management warned of losing clients and instituted an employee stock-ownership program (ESOP) that, while not providing a seat at the table or say over the direction of the firm, functioned as a wedge, peeling off support for the union by distributing company profits to workers in the form of company shares. It worked: fearing that it would lose the union election were it to go through with it, the SHoP union withdrew its petition in February of 2022.

    Andrew Daley was one of the SHoP workers who supported the union. During the campaign, Daley decided to make a change: he quit his job at SHoP and joined the Machinists as a full-time organizer. Since joining, Daley has assisted workers at Bernheimer Architecture, another New York–based firm, in winning voluntary union recognition. Earlier this week, another campaign went public, with employees at Snøhetta, a high-end firm, filing for an NLRB election.

    Jacobin’s Alex N. Press spoke to Daley about the SHoP campaign, the biggest issues facing architects, and his hopes for the current organizing efforts. The transcript has been edited for length and clarity.

    Alex N. Press

    You’re a full-time union organizer for the Machinists now, but you were an architect until recently. How did you decide to go all in on trying to organize the sector?

    Andrew Daley

    I’m a licensed architect in the state of New York and have practiced in four different states. I’ve been in the profession for twelve years, with experience at big and small firms. I’ve been an independent contractor, I’ve done construction. I’ve worked in lots of different environments. At those places, I’ve tried to agitate for better conditions for myself and people around me, whether that was by talking one-on-one to the owner or through committees or working groups. I had familiarity with unions, particularly from friends who are writers, but I think I had a sort of NIMBY [“not in my backyard”] attitude like, “I love this, it’s great for everybody, but I just can’t see that as a possibility for architecture.”

    In the summer of 2020 at the firm that I had then been at for around six years, we were rethinking firm policies on equity and diversity. We met with hesitation, an attitude of, “We’re doing the best that we can.” Then, they laid a bunch of people off in September of 2020. At that point, a few people, not myself, started connecting with organizers and talking about the possibility of unionizing so that even if we couldn’t stop layoffs, we could build a structure for them.

    I was brought into that conversation a few months after that, when there were about ten people in the group. We organized for another nine months after that, and I wound up leaving a little bit before the campaign went public right before Christmas of 2021. I was considering a shift to the public sector, but the Machinists asked if I’d be interested in becoming an organizer. I hadn’t thought that was a possibility, but I couldn’t pass it up.

    When the SHoP campaign went public, they had about 65 percent of workers supporting the union, and then there was another round of layoffs. Morale was low. But they filed. Ultimately, the firm ran a heavy anti-union campaign, and the workers pulled their petition, because a lot of the tactics started working.

    After that, the question was, what do we want to do at this point? We’d had a big push, we had thousands of followers on an Instagram that we hadn’t expected to get that kind of attention. People were interested in what was happening and devastated by the fact that it had failed. But a number of groups had reached out about organizing, and without exception they still felt they needed to unionize. One group in particular was the Bernheimer Architecture group, which included one member from the SHoP campaign who had been laid off and taken a job there afterward.

    Bernheimer went public in September of 2022 and got voluntary recognition. Now, we have around eight to twelve active campaigns (though of course, some of those might go dark, hit plateaus, and so on). There are around a dozen more firms where we’ve had some conversations. My point being: there is a lot of interest.

    Alex N. Press

    Are all of these firms in New York?

    Andrew Daley

    No, but the epicenter is here. A lot of that has to do with the critical mass of architecture in New York. Plus, there’s always been an ethos that the only place to make a decent living in architecture is in New York, which is a backward assumption: most of the architects I know in other cities weren’t making that much less than I was but had a way cheaper cost of living.

    So New York has a big concentration of architects and also the worst working conditions, which explains why these efforts took off here. But we’re talking to groups in Los Angeles, San Francisco, one in the Midwest, a firm with offices across the country. That’s exciting, because if this were just in New York, or at one type of profile of work, I’d think we didn’t have as good of a read on the industry as I’d have hoped. But instead, it’s all over the map in terms of location, size, and discipline. These are systemic issues throughout the industry that need to be addressed in a systemic way.

    Alex N. Press

    For people who might not be familiar with the architecture world, can you explain what you mean when you refer to different types and echelons of work?

    Andrew Daley

    I don’t want to use the term “starchitect,” but there are famous firms in the field. These aren’t identifying the firms we’re working with, but some famous firms would be Zaha Hadid, the SHoPs of the world, Bjarke Ingles, SOM, and Frank Gehry — high-profile people who a lay person may be familiar with. But the ones we are actually working with: some are doing mega-developments, some are doing high-rise luxury residential, some are small-scale retail interiors, some do really institutional work, some do government work, some do massive governmental and infrastructural planning. It’s not any one kind of work — it’s all kinds.

    Alex N. Press

    So you went through the SHoP campaign as a worker, and you referred to the anti-union campaign that peeled off enough support that the union ended up withdrawing the NLRB petition. What have you and the Machinists learned from that so it doesn’t end that way going forward?

    Andrew Daley

    As much as there are similarities in how each industry fights unions, there are also differences in tactics, and now that we’ve seen it in this industry, we know what to expect. We assume firms that don’t want this to happen will follow SHoP’s playbook. We can learn from how it played out. We’re open with every group about what they might expect.

    We also tell those groups that they’re going to have to call out their employers. Firms should know that if they’re going to break the law and pressure their employees rather than respect their rights, workers will put it in the press and make what is happening clear to the public. Public perception shifting on the campaign helps make those anti-union tactics stop. We will make things public, we will file unfair labor practice (ULP) charges.

    Another thing we’ve thought a lot about is the path that the Bernheimer group laid of voluntary recognition and a collaborative environment with their owner. We aren’t steering the ship in the negotiations at that firm; we’re a fly on the wall advising, but it’s about what they want in their workplace collectively. Do I think any of the firms that have big corporate structures and an ethos about being a corporation will offer voluntary recognition? No. But do I think that firms that are still owned by founding partners, or even the next generation of partners that may understand that they have something to gain here? Yes, it’s possible.

    The Conde Nast group is another model, where they didn’t file for a union election, but they knew they had support and figured out other ways of putting pressure on management. It might be harder to replicate that within an industry where there’s no union density, but it’s an interesting strategy.

    Alex N. Press

    Do you think what happened at Bernheimer could be replicable at other firms?

    Andrew Daley

    Yes. In one way, Andy Bernheimer is incredibly unique in how he thinks about himself, how he thinks about his practice, and how he thinks about labor overall compared to a lot of other firm owners. That being said, it’s also not that different from any other firm. It’s a twenty-person firm; there are tons of twenty-person firms throughout the country and definitely in New York. Maybe the Bernheimer playbook doesn’t work when we’re talking about a two thousand–person firm that has offices all around the world, but even up to a hundred and fifty employees, it’s something that we can point to. And Bernheimer is going to set the standard in the industry with its contract; it’s going to be the only contract of a private sector architecture firm, so that’s something to follow too.

    Alex N. Press

    Some of the shops you’re working with are small, and the first thing an employer will cite to oppose a union is the competitive pressure in the industry. What’s your plan to handle bargaining and winning multiple first contracts when these shops get union recognition?

    Andrew Daley

    We make it abundantly clear to everybody that their salaries are not going to double overnight. The first contract might only get minimal gains in terms of salary increases. But what we are going to be able to get is a lot of noneconomic things and protections that, frankly, don’t exist right now.

    Another thing that we are going to be pushing is policies that in one sense are economic but in another sense are disincentives for working a lot of overtime. The model of the industry is, “I have all exempt workers, so I don’t have to pay them overtime. I’m getting pinched in every direction in terms of my fee, and the only way to make it all back is to require my staff to do excessive amounts of unpaid overtime.” That’s what we’re conditioned to do from day one in architecture school.

    What that overlooks is the amount of inefficiency that happens within those hours of work that a client never sees and doesn’t care about, from internal miscommunication, to back-and-forth between multiple different partners reviewing a project, to redoing things not necessarily in the name of a better product. If we put in lots of disincentives in contracts (and it might not be time and a half right away, and it might not be forty hours right away), but if we build in structures to guard against it, we’re giving time back to all of the employees, because most firms are going to say, “Well, we can’t afford to pay the overtime.” So then we’re all in agreement: let’s make sure it doesn’t happen. That’s the biggest one to me because it trickles down to everything else.

    Alex N. Press

    The last time there were private sector architects joining unions in the United States was the 1930s. Unemployment in the sector was a key issue back then. With these recent campaigns, a lot of architects have mentioned overtime as a major issue. Is that what is driving this push now, or are there other problems?

    Andrew Daley

    A lot of things are driving it. Being an at-will employee itself is soul crushing. I’ve been laid off. I was tapped on the shoulder and asked, “Hey, do you have a minute?” This was at a three-person fabrication studio and it wasn’t like, “Here’s two weeks’ notice.” It was, “Go home now.” That was a unique situation, but it’s not uncommon, not only in architecture of course, but in this field, there’s very little severance, and what you get is not commensurate with the rest of the market. So not only can you be dismissed at will, but you’re not set up to do anything on the flip side of that, which leads you to rush into something new to stay afloat.

    A lot of issues that people talk about come back to uncompensated overtime. Burnout is directly related to hours. Work-life balance is directly related to hours. How much you’re getting paid is directly related to hours: if you’re getting paid an okay salary, but then you amortize that out over your hourly rate, which is 25 or 50 percent overtime, all of a sudden that wage doesn’t look so good.

    Alex N. Press

    There are some stereotypes about architects, though The Fountainhead may be responsible for that. Are there actual peculiarities to this work or this type of worker, be they ideological or something to do with the job itself?

    Andrew Daley

    The general public does perceive architects a certain way, as frustrated geniuses toiling away, trying to get the world to understand their singular brilliance. The idea is that it’s an individual pursuit, and if you’re just good enough and work hard enough at it, then everyone will see you for what you are — that’s how people see Frank Lloyd Wright, for example.

    But what we miss is that he had hundreds of employees. We never talk about Wright’s workers. And not only that: he started a school so that he could not only have workers, but have people pay to apprentice under him. So even when we think about this romantic time, the stereotype wasn’t true either. We aren’t taught that history, and we are really bad at educating the public about what we do and how much time it actually takes.

    Alex N. Press

    You changed your life to try to organize a nonunion sector. Is there anything you’d like to say about all of this on a personal level?

    Andrew Daley

    I might be the only licensed architect who is doing this full time. A lot of people ask me, “Do you miss architecture? Do you miss design?” In a lot of ways, yes. I miss the camaraderie of it. I miss being collaborative with people on a project. I miss seeing projects come to life.

    But in a lot of ways, this is similar. All of these different campaigns are different projects, and I’m helping people get rights that they don’t have now. I feel closer and more connected to the industry than I ever have before. In part, that’s because it’s now my job to be able to connect on these things. But personally, I now have a reasonable work-life balance and a healthy working environment. I don’t think I’ve ever had that in the industry before, and that’s what I want to be able to create for everyone else.

    For example, I talk to so many people who are parents who find themselves in a situation where they’ll leave work at six, catch their kids for a little bit, and then log back on for three more hours. That’s soul-crushing. I would love to see it not be like that any longer. That’s what I’m fighting for.

    #USA #New_York #travail #syndicalisme #organizing #architecture #Ayn_Rand #Fountainhead

  • New York débordée par l’afflux de migrants
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/05/11/new-york-debordee-par-l-afflux-de-migrants_6172868_3210.html

    New York débordée par l’afflux de migrants
    Le maire démocrate Eric Adams, qui accuse l’administration Biden d’inaction, a dû couper dans certains budgets pour assurer l’hébergement de ces sans-abri, légalement obligatoire dans cette ville des Etats-Unis depuis 1979.
    Par Arnaud Leparmentier(New York, correspondant)
    Des migrants arrivant du Texas en bus attendent d’être pris en charge à la gare routière de Port Authority à New York, le 10 mai 2023. ANDREW KELLY / REUTERS
    Gramercy Park est un havre de paix huppé au sud de Manhattan, si chic que le parc arboré est clos et privé, réservé aux riverains. A seulement un bloc de là, à la sortie d’une école de police désaffectée, quelques personnes se languissent, un badge autour du cou. Javier Fabre Suarez, un migrant âgé de 20 ans, est parti courant avril d’Equateur avec sa mère et sa sœur. Trois semaines à cheminer vers le nord. « Le plus dur, c’était le Guatemala et le Mexique, car on se faisait voler et agresser », confie le jeune homme, en utilisant son smartphone pour traduire l’espagnol en anglais. Puis il a franchi le Rio Grande, entre Piedras Negras et Eagle Pass, au Texas, « les pieds dans l’eau », précise-t-il. Enfin, il a demandé asile à la police des frontières et a été convoyé par avion de Houston à New York, vendredi 5 mai.Le jeune homme loge dans l’immense gymnase reconverti en dortoir de l’ancienne école de police, dont il nous montre une photo. A quelques pas de lui se trouve Irakli Pestvendize. Originaire de Géorgie, cette personne transgenre de 37 ans est arrivée par la Turquie et a aussi demandé l’asile. « Je voudrais être logée dans une chambre, espère Irakli Pestvendize, qui souffre de cette promiscuité. Je vais dans les sanitaires des femmes, mais elles me regardent bizarrement. » Un peu plus loin, au bureau de la Croix-Rouge américaine, on croise un Sénégalais passé par le Mexique et la Californie avant de prendre la route de New York, parce qu’il y a des connaissances. Il est pour l’instant hébergé à Brooklyn.
    Migrants et réfugiés affluent dans la métropole new-yorkaise, et leurs rangs devraient encore grossir avec l’abolition de dispositions provisoires qui permettaient de renvoyer les demandeurs d’asile à la frontière mexicaine sous prétexte de l’épidémie de Covid-19. Ils sont plus de 60 000 à être arrivés depuis le printemps 2022, dont 37 000 sont encore à la charge de la ville, un chiffre qui devrait croître jusqu’à 70 000, selon les projections de la municipalité, d’ici au mois de juin 2024.
    Leur présence n’est pas très visible, car à la différence des villes riches et démocrates de la côte Pacifique, la loi oblige New York, depuis 1979, à offrir un gîte à tous les sans-abri. Les tentes qui ont colonisé les centres-villes de San Francisco, Seattle ou Portland n’existent quasiment pas à New York. Mais le maire démocrate, l’ancien policier afro-américain Eric Adams est débordé et n’a de cesse de trouver des coupables : les autorités républicaines du Texas qui lui envoient par bus des migrants, l’administration Biden qui ne se montre pas à la hauteur, les comtés républicains voisins de New York auxquels il voudrait expédier des demandeurs d’asile. (...)
    La métropole new-yorkaise attire les migrants, qui y sont même parfois envoyés par des démocrates, notamment le maire d’El Paso, au Texas. Mais la prise en charge des nouveaux venus a un coût élevé : « Cela déstabilise notre ville », déplorait en avril le maire de New York, à qui il était reproché d’avoir coupé dans les budgets des écoles, des bibliothèques, des aides psychiatriques et du logement social.
    Selon les calculs d’Eric Adams, l’accueil et l’hébergement des migrants devraient coûter plus de 4,6 milliards de dollars (4,2 milliards d’euros) d’ici à 2024. Moins de 40 % de l’addition sera payée par l’Etat fédéral et l’Etat de New York. « Le sujet, ce ne sont pas les demandeurs d’asile, c’est que le gouvernement national ne fait pas son travail », accuse le maire de New York. Vendredi 5 mai, Eric Adams a décidé d’envoyer 340 migrants dans des hôtels des comtés voisins et républicains d’Orange et de Rockland. Le responsable du comté de Rockland, Ed Day, a immédiatement déclaré l’état d’urgence et interdit le transport des migrants, affirmant que cette décision affecterait les écoles et les services sociaux. Tous ne se plaignent pas de l’arrivée des migrants : la ville de New York a décidé de louer les chambres d’une centaine d’hôtels pour les hébergements d’urgence.
    Arnaud Leparmentier(New York, correspondant)

    #Covid-19#migrant#migration#postcovid#immigration#newyork#etatsunis#accueil#refugie#asile#politiquemigratoire

  • New York débordée par l’afflux de migrants
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/05/11/new-york-debordee-par-l-afflux-de-migrants_6172868_3210.html

    New York débordée par l’afflux de migrants
    Le maire démocrate Eric Adams, qui accuse l’administration Biden d’inaction, a dû couper dans certains budgets pour assurer l’hébergement de ces sans-abri, légalement obligatoire dans cette ville des Etats-Unis depuis 1979.
    Par Arnaud Leparmentier(New York, correspondant)
    Des migrants arrivant du Texas en bus attendent d’être pris en charge à la gare routière de Port Authority à New York, le 10 mai 2023. ANDREW KELLY / REUTERS
    Gramercy Park est un havre de paix huppé au sud de Manhattan, si chic que le parc arboré est clos et privé, réservé aux riverains. A seulement un bloc de là, à la sortie d’une école de police désaffectée, quelques personnes se languissent, un badge autour du cou. Javier Fabre Suarez, un migrant âgé de 20 ans, est parti courant avril d’Equateur avec sa mère et sa sœur. Trois semaines à cheminer vers le nord. « Le plus dur, c’était le Guatemala et le Mexique, car on se faisait voler et agresser », confie le jeune homme, en utilisant son smartphone pour traduire l’espagnol en anglais. Puis il a franchi le Rio Grande, entre Piedras Negras et Eagle Pass, au Texas, « les pieds dans l’eau », précise-t-il. Enfin, il a demandé asile à la police des frontières et a été convoyé par avion de Houston à New York, vendredi 5 mai.Le jeune homme loge dans l’immense gymnase reconverti en dortoir de l’ancienne école de police, dont il nous montre une photo. A quelques pas de lui se trouve Irakli Pestvendize. Originaire de Géorgie, cette personne transgenre de 37 ans est arrivée par la Turquie et a aussi demandé l’asile. « Je voudrais être logée dans une chambre, espère Irakli Pestvendize, qui souffre de cette promiscuité. Je vais dans les sanitaires des femmes, mais elles me regardent bizarrement. » Un peu plus loin, au bureau de la Croix-Rouge américaine, on croise un Sénégalais passé par le Mexique et la Californie avant de prendre la route de New York, parce qu’il y a des connaissances. Il est pour l’instant hébergé à Brooklyn.
    Migrants et réfugiés affluent dans la métropole new-yorkaise, et leurs rangs devraient encore grossir avec l’abolition de dispositions provisoires qui permettaient de renvoyer les demandeurs d’asile à la frontière mexicaine sous prétexte de l’épidémie de Covid-19. Ils sont plus de 60 000 à être arrivés depuis le printemps 2022, dont 37 000 sont encore à la charge de la ville, un chiffre qui devrait croître jusqu’à 70 000, selon les projections de la municipalité, d’ici au mois de juin 2024.
    Leur présence n’est pas très visible, car à la différence des villes riches et démocrates de la côte Pacifique, la loi oblige New York, depuis 1979, à offrir un gîte à tous les sans-abri. Les tentes qui ont colonisé les centres-villes de San Francisco, Seattle ou Portland n’existent quasiment pas à New York. Mais le maire démocrate, l’ancien policier afro-américain Eric Adams est débordé et n’a de cesse de trouver des coupables : les autorités républicaines du Texas qui lui envoient par bus des migrants, l’administration Biden qui ne se montre pas à la hauteur, les comtés républicains voisins de New York auxquels il voudrait expédier des demandeurs d’asile. (...)
    La métropole new-yorkaise attire les migrants, qui y sont même parfois envoyés par des démocrates, notamment le maire d’El Paso, au Texas. Mais la prise en charge des nouveaux venus a un coût élevé : « Cela déstabilise notre ville », déplorait en avril le maire de New York, à qui il était reproché d’avoir coupé dans les budgets des écoles, des bibliothèques, des aides psychiatriques et du logement social.
    Selon les calculs d’Eric Adams, l’accueil et l’hébergement des migrants devraient coûter plus de 4,6 milliards de dollars (4,2 milliards d’euros) d’ici à 2024. Moins de 40 % de l’addition sera payée par l’Etat fédéral et l’Etat de New York. « Le sujet, ce ne sont pas les demandeurs d’asile, c’est que le gouvernement national ne fait pas son travail », accuse le maire de New York. Vendredi 5 mai, Eric Adams a décidé d’envoyer 340 migrants dans des hôtels des comtés voisins et républicains d’Orange et de Rockland. Le responsable du comté de Rockland, Ed Day, a immédiatement déclaré l’état d’urgence et interdit le transport des migrants, affirmant que cette décision affecterait les écoles et les services sociaux. Tous ne se plaignent pas de l’arrivée des migrants : la ville de New York a décidé de louer les chambres d’une centaine d’hôtels pour les hébergements d’urgence.
    Arnaud Leparmentier(New York, correspondant)

    #Covid-19#migrant#migration#postcovid#immigration#newyork#etatsunis#accueil#refugie#asile#politiquemigratoire

  • Washington décrète l’obsolescence du ruissellement (des richesses) - Le Temps
    https://www.letemps.ch/opinions/chroniques/washington-decrete-lobsolescence-ruissellement-richesses

    La théorie du ruissellement des richesses, vous vous souvenez ? Débridons l’économie, laissons une poignée d’individus s’enrichir sans limite ! Leur fortune finira par profiter au plus grand nombre, jusqu’au bas de l’échelle sociale, par un effet de « ruissellement », naturellement, sans l’intervention d’une fiscalité redistributive. Inventée par le monde anglo-saxon au début des années 1980, elle a fait les beaux jours de la globalisation économique, s’imposant jusqu’en Chine (« Laissons d’abord quelques-uns s’enrichir », proclamait Deng Xiaoping pour signifier la fin de l’égalitarisme). Puis la crise financière et la pandémie sont passées par là. Et seul un Emmanuel Macron osait encore s’y référer. Washington vient de décréter son échec historique. Le ruissellement ne fonctionne ni pour les pauvres ni pour la classe moyenne.

    • C’est Jake Sullivan, conseiller national à la Sécurité des Etats-Unis, qui en a fait la démonstration lors d’une intervention devant le Brookings Institute le 27 avril dernier. Un discours opportunément traduit par LeGrand Continent, une revue européenne décidément pertinente pour nourrir le débat public. Jake Sullivan s’est livré à une critique en règle des postulats qui ont présidé à près de quarante ans de politiques néolibérales. La libéralisation du commerce allait permettre d’exporter des biens et non des emplois ? « Promesse faite mais non tenue. » L’intégration économique engendrerait un ordre mondial plus pacifique et plus coopératif ? « Ce n’est pas ce qui s’est passé. » Une croissance stimulée par les baisses d’impôts, les coupes dans les investissements, l’affaiblissement des syndicats et la concentration des entreprises serait inclusive ? « La classe moyenne a perdu du terrain et les riches se portent mieux que jamais. »

      Exit le « consensus de Washington » et ses thérapies d’austérité imposées par les institutions financières internationales. Ou plutôt, explique Jake Sullivan, il faut créer un nouveau « consensus » qui promeuve cette fois-ci des stratégies industrielles, des normes environnementales et sociales, et tienne compte des intérêts de sécurité nationale. Face à la concurrence chinoise, la réindustrialisation – en particulier dans les secteurs stratégiques – est impérative. La Chine n’a jamais cessé de subventionner son économie ? Il faut rivaliser à armes égales. Jake Sullivan a explicité un propos déjà tenu il y a 2 ans devant le Congrès par Joe Biden. Il avait alors décrété la réhabilitation de l’Etat entrepreneur, dans une tradition qui a longtemps été américaine, tournant définitivement la page du reaganisme.

      Derrière ce discours, dans une logique de réaction en chaîne, pointe le risque d’un grand retour du protectionnisme. Celui-là même qui avait attisé les guerres au siècle dernier. L’Europe s’inquiète à juste titre de mesures favorisant le « made in USA » en siphonnant ses capitaux et ses fleurons les plus innovants. La Chine, drapée derrière son statut de « pays en voie de développement », fustige un travail de sape pour nuire au commerce international, et donc à sa propre ascension. Washington rétorque que ses investissements publics, dans l’environnement, profiteront à tous. Le commerce avec la Chine n’a-t-il d’ailleurs pas atteint un nouveau record l’an dernier ? Comme il y a 80 ans, « l’Amérique doit être au coeur d’un système financier international dynamique qui permette aux partenaires du monde entier de réduire la pauvreté et d’accroître la prospérité partagée », déclare Jake Sullivan. En proclamant la fin de la théorie du ruissellement, autrefois imposée par Washington, il réaffirme la volonté des Etats-Unis de rester les maîtres du jeu. Sans abandonner une once de leur impérialisme économique.

    • The new Washington consensus | Financial Times
      https://www.ft.com/content/42922712-cd33-4de0-8763-1cc271331a32

      The new Washington consensus is different to the old in three key respects. First, Washington is no longer the uncontested Rome of today’s world. It has competition from Beijing. The new consensus is thus largely confined to Washington itself rather than the swaggering US that set the global standards after the end of the Cold War. It is an American political consensus with Donald Trump its harshest exponent. He talks of how trade with China has created “American carnage” and led to the “rape” of America. Joe Biden’s language is far gentler but his enforcement is more rigorous. Biden’s policy is Trumpism with a human face.

      Second, the new consensus is geopolitical. It does have economic tools, such as reshoring supply chains, prioritising resilience over efficiency, and industrial policy. But these are largely means to a national security end, which is to contain China. The old consensus was a positive sum game; if one country got richer others did too. The new one is zero sum; one country’s growth comes at the expense of another’s.

      The third difference is that the new consensus is as pessimistic as the old one was optimistic. In that sense it is less intuitively American than what it replaced. The spirit of can-do has given way to a roster of can’t-dos. Today’s US cannot make trade deals, cannot negotiate global digital rules, cannot abide by WTO rulings and cannot support Bretton Woods reforms. Washington has lost faith in economic multilateralism.

      Will the new consensus be effective? The ultimate test is whether China can variously be contained, engaged, competed and cajoled into accepting the US-led order. Today’s Washington subscribes to all of these approaches, some of which are more sophisticated than others. Biden himself focuses more on competition than cajoling. His aim is not to decouple from China but to create what Jake Sullivan, the US national security adviser, calls a “small yard” with a “high fence”. 

      That means America will continue to trade with China except in goods that can be used to upgrade China’s military, which means high-end semiconductors and anything that boosts China’s AI ambitions. It is not obvious where you can safely draw that line, which suggests Sullivan’s small yard will expand over time. Compared to the China hawks outside the Biden administration, however, Sullivan’s approach is nuanced and flexible. Yet it still begs the question: how can China be squeezed into a US-led order in which America itself has stopped believing?

  • New York Vehicle and Traffic Law § 1194 (2019) - Arrest and Testing. :: 2019 New York Laws :: US Codes and Statutes :: US Law :: Justia
    https://law.justia.com/codes/new-york/2019/vat/title-7/article-31/1194

    2019 New York Laws
    VAT - Vehicle and Traffic
    Title 7 - Rules of the Road
    Article 31 - Alcohol and Drug-Related Offenses and Procedures Applicable Thereto
    1194 - Arrest and Testing.

    #USA #New_York #Recht #Straßenverkehr #Alkohol #Polizei

  • NYPL Research Catalog
    https://www.nypl.org/research


    La bibliothèque de la ville et de l’état de New York permet l’accès à un nombre élevé de ses ressources digitales. Le masque de recherche permet de filtrer les ressources libres de droits (public domain).

    With our expansive collections, expert curators and librarians, and a variety of fellowships and learning opportunities, The New York Public Library is an invaluable resource for writers, scholars, students, and creators worldwide.
    Search the Research Catalog

    Discover NYPL’s new Research Catalog, featuring an expanded and improved research experience.

    #librairies #USA #New_York #libre_accès #public_domain

  • La situation aux États-Unis

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2023/02/25/etats-unis-apres-les-elections-de-mi-mandat_521783.html

    Les élections (de mi-mandat) de 2022 marquent une nouvelle forte poussée vers la droite

    Parler de «  gauche  » et de «  droite  » à propos des #démocrates et des républicains n’est pas approprié. Ces deux grands partis ont été les seuls à alterner au pouvoir pour diriger l’appareil d’État de la bourgeoisie au cours des 166 dernières années. En effet le système électoral américain favorise le #bipartisme. Les termes «  gauche  » et «  droite  » sont devenus des étiquettes utilisées pour distinguer les discours et les électorats des deux #partis_bourgeois. Ainsi, les travailleurs se sont rangés dans le camp des démocrates pendant une bonne partie du 20e siècle et les couches plus aisées dans celui des républicains.

    Quoi qu’il en soit, le soutien de la classe ouvrière aux démocrates ne cesse de diminuer depuis des années et, à l’approche des élections, cette tendance s’est confirmée  : le vote ouvrier pour les démocrates a baissé de près de 15 % en 2022.

    Le glissement des travailleurs blancs vers le camp républicain n’est pas nouveau. Il remonte au moins à l’élection de #Reagan en 1980, voire plus loin encore. Mais, en 2022, l’écart en faveur des républicains a été de 33 points, soit 8 points de plus qu’en 2020.

    Le recul des démocrates dans les électorats noir, latino et asiatique a été beaucoup moins important mais, à bien des égards, il pèse encore plus lourd. En grande majorité issus de la classe ouvrière, ces électeurs constituent depuis longtemps une sorte de socle sur lequel les démocrates comptent. En 2022, 80 % de l’#électorat_noir votait démocrate – ce qui reste considérable – mais ce résultat représente une baisse de sept points depuis les dernières élections de mi-mandat et s’inscrit dans la continuité de l’érosion qui a suivi la période 2008-2016, durant laquelle entre 90 et 97 % des Noirs votaient démocrate. Quant au vote hispanique, il s’est porté à environ 60 % sur les démocrates, soit une baisse de 10 points en quatre ans. Enfin, les électeurs d’origine asiatique ont voté démocrate à 64 %, soit une baisse de 7 points.

    Les Démocrates  : un parti «  progressiste  » qui a longtemps ratissé large

    […] Le #Parti_démocrate s’est attribué le mérite des réformes et des avancées que ces mouvements ont arrachées à la bourgeoisie pendant la longue période où l’hégémonie de l’#impérialisme américain, générant un surplus de richesses, permettait cette redistribution. Quels qu’aient été les tensions et les antagonismes – et ils étaient nombreux – entre les différents groupes composant le monde du travail, leur regroupement au sein du Parti démocrate semblait offrir une voie sur laquelle chacun pouvait poursuivre la lutte pour «  le progrès  ». De 1932 à 1980, le Parti démocrate domina la scène politique, les républicains ne jouant un rôle significatif que pendant l’intervalle de la période du #maccarthysme, la chasse aux sorcières contre les communistes, au début des années 1950.

    Avec le début de la crise économique en 1971, puis son aggravation à la fin des années 1970, la situation des travailleurs commença à se dégrader. Pour l’État de la bourgeoisie, l’heure n’était plus à distribuer des miettes pour maintenir la paix sociale. Frappée par la crise, la classe capitaliste attendait d’abord de l’État qu’il l’aide à maintenir ses profits, et cela impliquait d’abaisser le niveau de vie des travailleurs. Il fallait donc démanteler les #programmes_sociaux et les services publics créés pendant la longue expansion de l’après-guerre. Le Parti démocrate, en loyal serviteur de la bourgeoisie, fut en première ligne pour mener ces attaques.

    L’une des premières attaques importantes fut la faillite de la ville de #New_York en 1975, qui frappa durement les employés, les programmes sociaux et les services municipaux. Cette attaque fut supervisée par deux maires démocrates successifs. En 1978-1979 puis dans les années 1980, des pressions furent exercées sur les travailleurs de l’automobile pour qu’ils acceptent toute une série de concessions lors du renouvellement de leurs contrats. D’abord présentées comme temporaires, ces concessions furent ensuite rendues permanentes, et rapidement étendues au reste de la classe ouvrière. Et, là encore, l’attaque fut conduite par des politiciens démocrates, qui justifiaient les nouveaux contrats au nom de la sauvegarde des emplois dans l’#industrie_automobile.

    Pour décourager les travailleurs de faire valoir leurs revendications salariales au travers de grèves, les deux grands partis bourgeois se relayèrent. En 1981, les démocrates passèrent la main aux républicains, et #Ronald_Reagan mit tout le poids de l’État pour briser la grève des #contrôleurs_aériens. Les caciques du Parti démocrate et des syndicats prétendent que Reagan fut à l’origine du déclin constant qui s’est poursuivi jusqu’à aujourd’hui. En fait, la porte fut ouverte dès 1978, lorsque le président démocrate #Jimmy_Carter tenta d’utiliser la #loi_antisyndicale_Taft-Hartley, adoptée à l’ère McCarthy, pour briser une grève dans les mines de charbon qui dura 110 jours. Le dégoût des travailleurs envers Carter, après ce qui apparaissait comme une trahison, ne fut pas pour rien dans la victoire éclatante de Reagan en 1980.

    Entre les travailleurs et la bourgeoisie, un fossé en passe de devenir un gouffre

    La crise dans laquelle l’économie américaine est plongée depuis un demi-siècle a entraîné un effondrement du niveau de vie de la classe ouvrière.

    En 2022, le salaire horaire minimum au niveau fédéral était de 7,25 dollars. S’il avait suivi le rythme officiel de l’inflation depuis le pic de sa valeur réelle en 1968, il aurait été de 12 dollars. Et s’il avait suivi le rythme de la croissance de la productivité depuis 1968, comme entre 1938 et 1968, il aurait été de près de 26 dollars en 2022.

    L’évolution du #salaire_minimum illustre le fossé qui s’est creusé entre la #classe_ouvrière et les couches aisées au cours du dernier demi-siècle. Presque tous les gains de la croissance économique depuis le début de la crise ont été absorbés par la plus-value et les mille et une manières dont cette plus-value est répartie au sein des classes riches de cette société.

    Cette évolution s’est poursuivie jusqu’aux élections de 2022. En 2021, dernière année pour laquelle on dispose de données, la marge bénéficiaire nette des entreprises a été de 9,5 %, soit la valeur la plus élevée jamais enregistrée. Cette même année, la rémunération moyenne des PDG des 350 plus grandes entreprises a été 399 fois plus élevée que celle des salariés. En 1965, elle n’était «  que  » 20 fois plus élevée.

    La condition des travailleurs se détériore non seulement par rapport à celle des classes aisées, dont la situation s’améliore nettement, mais aussi en termes absolus

    L’inflation a grignoté la valeur réelle des salaires. Selon le département américain du Travail, le salaire horaire médian réel est au même niveau qu’en 1973. Lorsqu’il y a eu des augmentations, elles ont presque toutes bénéficié au décile supérieur de l’échelle des revenus. Ceux qui se situent dans les 40 % inférieurs ont vu leurs salaires baisser. De plus, les chiffres de l’inflation sont trafiqués et donnent une image déformée de la situation. Qui plus est, ces chiffres ignorent tous les autres facteurs qui ont réduit le revenu réel des travailleurs, à commencer par l’élimination des pensions et d’autres avantages sociaux autrefois considérés comme faisant partie de la masse salariale, ainsi que l’énorme augmentation des frais médicaux, qui constituent une ponction sur les revenus.

    Les statistiques gouvernementales masquent la réalité

    En témoigne le taux de chômage officiel avant les élections de 2022, de 3,5 % de la population active. Or, 37 % de la population en âge de travailler est exclue de ce que le gouvernement considère comme la population active. De nombreuses personnes sont exclues de ce comptage  : celles qui s’occupent d’enfants en bas âge, dans un pays où il n’existe pas de structures d’accueil publiques  ; celles dont les compétences et diplômes sont insuffisants pour occuper les emplois disponibles, dans un pays où le système scolaire public est incapable d’apprendre à lire à 40 % des enfants des écoles des grandes villes  ; ou encore les personnes handicapées à la suite d’accidents du travail, en raison de maladies professionnelles, voire par le Covid long qui a touché des millions de personnes, les empêchant de travailler, dans le pays affichant le pire taux de décès par Covid de tous les pays développés. Sont également exclues de la population active les personnes trop âgées pour être embauchées, mais qui n’ont pas encore atteint l’âge pour toucher les maigres aides sociales versées aux seniors. Les entreprises de la high-tech, en particulier le commerce en ligne et ses entrepôts, recherchent des travailleurs jeunes, forts, agiles et rapides, dont une grande partie sont relégués à des emplois temporaires ou à temps partiel, à des contrats ou à des emplois de type Uber.

    Les difficultés immédiates des travailleurs ont été aggravées par la dégradation sur le long terme des services publics et l’élimination ou la privatisation des services sociaux

    Lors des élections de 2022, les services publics comptaient près d’un million de travailleurs de moins que juste avant la pandémie. La classe capitaliste, avide d’aspirer une part croissante des richesses produites, cherche à s’approprier une portion croissante des sommes que le gouvernement dépensait jusqu’alors pour les infrastructures, les programmes sociaux et les services publics. Derrière la vitrine de cette grande et riche démocratie américaine, il y a peu de lois qui limitent le temps de travail, il y en a encore moins qui prévoient le paiement des arrêts maladie, et il n’y en a aucune garantissant des congés payés. Autrement dit, tout cela dépend de la bonne volonté de chaque patron. On a pu voir comment cela se traduit concrètement en 2020, aux pires moments de la pandémie, lorsque la moitié des travailleurs des industries dites essentielles n’ont pas eu droit à un seul jour de congé payé. Voici donc un pays où le système de santé est de plus en plus contrôlé par des entreprises privées, qui peuvent refuser des soins médicaux à qui ne peut pas payer.

    Telle est la réalité à laquelle est confrontée la population laborieuse aujourd’hui

    Telle est la réalité à laquelle est confrontée la population laborieuse aujourd’hui. Ses conséquences sont dramatiques. L’espérance de vie moyenne a diminué de près de deux ans et demi depuis 2019, après une baisse de deux ans en 2015-2016. Cela est imputable au Covid, certes, mais seulement en partie. Il y a tous les autres décès, dont beaucoup sont appelés par les médias «  morts par désespoir  »  : suicides, homicides, overdoses, abus d’alcool… Au premier rang des victimes, les anciens combattants des guerres – déclarées ou non – menées par l’impérialisme américain, et leurs proches. Mais il y a aussi les jeunes gens abattus dans la rue après avoir intégré, faute de la moindre perspective d’avenir, tel ou tel gang de quartier. Il y a les quelque cinq mille personnes tuées chaque année dans des accidents du travail, et les milliers d’autres qui meurent de la mort lente causée par les fumées, les produits chimiques et les Un encouragement pour l’extrême droite

    Faute d’une autre possibilité pour exprimer son mécontentement, la population s’est longtemps contentée de voter contre tous ceux qui semblaient diriger l’État. Dans un contexte où les démocrates étaient au premier plan pour imposer une détérioration des conditions de vie, et en l’absence d’un parti représentant la classe ouvrière, la porte était ouverte à un démagogue comme Trump.

    Donald Trump a su jouer sur le ressentiment éprouvé par beaucoup de gens du fait qu’ils étaient de plus en plus pauvres, marginalisés et méprisés par ceux d’en haut. Il a su toucher une population en plein désarroi, plongée dans une crise économique grandissante. Il a instrumentalisé la colère et la frustration des travailleurs, en tournant en dérision les institutions prétendument civilisées qui leur donnent des leçons et les regardent d’en haut  : les chefs des deux grands partis politiques, les médias, les universités et leurs experts, les agences gouvernementales et leurs hauts fonctionnaires, voire les stars de Hollywood, etc. Il s’en est pris à tout le monde, sauf à ceux dont le contrôle sur la société a mené à la crise, c’est-à-dire à la classe capitaliste. substances toxiques présentes sur leur lieu de travail. Il y a les tragédies des violences domestiques, qui sont la conséquence et le signe des pressions indicibles qui s’exercent au quotidien sur la vie des travailleurs.

    Un encouragement pour l’extrême droite

    Faute d’une autre possibilité pour exprimer son mécontentement, la population s’est longtemps contentée de voter contre tous ceux qui semblaient diriger l’État. Dans un contexte où les démocrates étaient au premier plan pour imposer une détérioration des conditions de vie, et en l’absence d’un parti représentant la classe ouvrière, la porte était ouverte à un démagogue comme Trump.

    #Donald_Trump a su jouer sur le ressentiment éprouvé par beaucoup de gens du fait qu’ils étaient de plus en plus pauvres, marginalisés et méprisés par ceux d’en haut. Il a su toucher une population en plein désarroi, plongée dans une crise économique grandissante. Il a instrumentalisé la colère et la frustration des travailleurs, en tournant en dérision les institutions prétendument civilisées qui leur donnent des leçons et les regardent d’en haut  : les chefs des deux grands partis politiques, les médias, les universités et leurs experts, les agences gouvernementales et leurs hauts fonctionnaires, voire les stars de Hollywood, etc. Il s’en est pris à tout le monde, sauf à ceux dont le contrôle sur la société a mené à la crise, c’est-à-dire à la classe capitaliste.

    Trump a servi les capitalistes en mettant au grand jour toutes les idées violentes et dévalorisantes que renferme l’idéologie dans laquelle baigne la société  : suprématie blanche, nativisme anti-immigrants, misogynie, intolérance envers la manière dont les gens vivent leur intimité, machisme et violence. Autrement dit, il a incité implicitement les gens à s’en prendre les uns aux autres. Et il a emballé tout cela dans le drapeau américain, le serment d’allégeance et la croix chrétienne qui décoraient ses réunions publiques.

    Rien de tout cela n’a commencé avec Trump. Il suffit de penser au rituel des réunions syndicales dans des salles ornées du drapeau américain

    Ces réunions commencent par la prière d’un prêtre local, souvent chrétien, et par le serment d’allégeance, ce verbiage patriotard pondu lors de la période McCarthy pour renforcer les attaques contre les militants communistes et syndicalistes. Chaque réunion syndicale qui commence ainsi entretient la soumission des travailleurs et leur loyauté à l’égard des dominants, et renforce les attaques contre eux-mêmes et toute leur classe.

    Trump a-t-il transformé le #Parti_républicain de manière temporaire ou permanente  ?

    Les républicains eux-mêmes n’en savent rien. Mais la question va bien au-delà du Parti républicain. Trump a donné à ses partisans une sorte de programme  : se défendre en attaquant tous les «  autres  ». Ce faisant, il a courtisé consciemment l’extrême droite. Quand, après la série de rassemblements d’extrême droite à Charlottesville en 2018, il a dit qu’il y avait des «  gens bien  » dans cette foule (ce qu’il a répété plusieurs fois par la suite), il déroulait le tapis rouge au Ku Klux Klan, aux nazis et aux Proud Boys.

    Le problème dépasse la personne de Trump

    Dans un nombre croissant de pays, des démagogues de son espèce jouent un rôle très similaire. Cela signifie que quelque chose, dans la situation internationale actuelle, sur les plans politique et économique, favorise ce mouvement vers la droite, renforçant les formations d’#extrême_droite existantes.

    Aux États-Unis, des organisations comme le #KKK, les nazis, la #Black_Legion, les Know Nothing, les mafias et les gangs font partie du paysage depuis longtemps. La plupart du temps marginales mais toujours là, elles ont périodiquement joué un rôle de supplétifs pour renforcer la violence étatique  : dans le Sud, pour réimposer l’esclavage pendant les décennies qui ont suivi la guerre de Sécession  ; dans les quartiers d’immigrants, pour maintenir un ordre que la police était incapable d’imposer  ; à #Chicago, où le gang #Black_P_Stone_Nation, de concert avec le maire démocrate Richard J. Daley, expulsa l’équipe SCLC de #Martin_Luther_King du ghetto du West Side  ; dans les régions minières, où les Pinkerton massacrèrent des mineurs comme les #Molly_Maguires  ; ou à Centralia dans l’État de Washington, où l’American Legion exécuta des militants de l’#IWW en 1919, et à #Minneapolis où elle assassina des grévistes  ; ou dans le Michigan en 1934, où la #Black Legion tua des militants du syndicat #UAW. Et puis tous ceux, de Jimmy Hoffa à Dow Wilson, qui furent tués par la mafia.

    Ces forces marginales ont toujours existé aux États-Unis, mais #Trump leur a permis de gagner en crédibilité aux yeux de certains travailleurs. Si le climat devait à nouveau se détériorer, cette crédibilité pourrait leur donner un poids leur permettant d’amener une partie de la classe ouvrière à attaquer l’autre.

    L’absence aux États-Unis d’un parti ouvrier, qui représenterait les intérêts tant immédiats qu’à long terme de la classe ouvrière, a constitué une opportunité pour un démagogue comme Trump, mais pourrait aussi jouer un rôle dans un développement de l’extrême droite au sein même de la classe ouvrière.

    Une voix pour les travailleurs

    Depuis l’époque d’#Eugène_Debs, il y a plus d’un siècle, il n’a pas existé d’organisation politique capable de s’adresser à tous les travailleurs, sur la base de leurs intérêts de classe immédiats et à long terme. Le Parti socialiste du temps de Debs ne le faisait pas, mais il constituait pour Debs une tribune qui lui permettait de s’adresser à la classe ouvrière à travers tout le pays, et il le fit avec un langage correspondant aux problèmes auxquels elle faisait face et aux possibilités dont elle disposait. Il affirmait qu’il avait confiance dans la capacité de la classe ouvrière à «  détruire toutes les institutions capitalistes qui asservissent et avilissent et à rebâtir des institutions libres et humaines  ». En pleine Première Guerre mondiale, lors du procès qui le conduisit en prison pour s’être opposé à l’entrée en guerre des États-Unis, il déclara  : «  Je ne suis pas un soldat capitaliste  ; je suis un révolutionnaire prolétarien… Je suis opposé à toutes les guerres, à une seule exception… et, dans cette guerre-là, je m’engagerai corps et âme… je parle de la guerre mondiale de la révolution sociale. Dans cette guerre, je suis prêt à combattre de toutes les manières que la classe dominante rendra nécessaires, même sur les barricades.  »

    Aujourd’hui, il n’y a toujours pas de parti de la classe ouvrière. C’est même pire qu’à l’époque de Debs

    Mais le but reste le même  : ceux qui veulent mettre en place une nouvelle société et ont confiance dans la capacité de la classe ouvrière à le faire doivent trouver les moyens de s’adresser à elle, en parlant des problèmes actuels des travailleurs, mais en le faisant à partir de la perspective du combat que la classe ouvrière devra mener pour diriger la construction d’une société socialiste.

    C’est exactement ce que des militants ont tenté de faire en utilisant les élections de 2022 dans le #Michigan, le #Maryland et l’#Illinois pour parler au nom du #WCP (#Working_Class_Party – Parti de la classe ouvrière). Cette poignée de militants ne prétendent pas être le #parti_révolutionnaire dont on a besoin et qui n’existe pas encore. Ils ne peuvent certainement pas prétendre faire ce que Debs a pu faire grâce à sa propre expérience de la lutte des travailleurs et à l’activité de toute une génération de militants.

    Mais ceux qui ont mené, dans ces trois États, la campagne pour un Parti de la classe ouvrière se sont au moins donné les moyens de dire ce qui devait l’être sur la dégradation de la condition ouvrière, sur la croissance des forces de droite et sur les possibilités dont dispose la classe ouvrière du fait de son rôle clé au cœur même du système de production et de tout ce qui lui est lié.

    Il n’y aura pas de solution à la misère croissante tant que la classe ouvrière ne se préparera pas à la bataille

    #capitalisme #États-Unis

  • UK GRIM, le douzième album de #Sleaford_Mods, vient de sortir via Rough Trade. Florence Shaw (Dry Cleaning) et Perry Farrell (Jane’s Addiction, Porno For Pyros) y apparaissent en invités.
    https://www.noisemag.net/sleaford-mods-nouvel-album-en-ecoute
    avec 3 video sur #NewNoise et le Bandcamp de Rough Trade Records


    https://sleafordmods.bandcamp.com/track/uk-grim

  • Le « Russiagate », ce gratte-ciel de la fake news

    Extrait de : Un an après l’invasion de l’Ukraine, une débâcle du journalisme. Les médias, avant-garde du parti de la guerre, par Serge Halimi & Pierre Rimbert (Le Monde diplomatique, mars 2023)

    https://www.monde-diplomatique.fr/2023/03/HALIMI/65597

    À propos de : #Jeff_Gerth, « The press versus the president », Columbia Journalism Review, New York, 30 janvier 2023.

    Ex-reporter au New York Times pendant près de trente ans, Gerth vient de publier dans la très respectée #Columbia_Journalism_Review une enquête-fleuve sur la couverture médiatique du « #Russiagate ». Ce gratte-ciel de la fake news dont les principaux architectes furent le #New_York_Times, le #Washington_Post, #CNN et #MSNBC prétendait que, sans la collusion entre M. Trump et M. Poutine, Mme Clinton aurait occupé le bureau Ovale de la Maison Blanche. Las, après deux années d’instruction, le procureur spécial Robert Mueller, pourtant chouchou des démocrates, avait crevé la baudruche et réfuté toute collusion). Le Washington Post dut même corriger plusieurs de ses scoops et effacer de son site les affabulations les plus grotesques.

    L’enquête de la Columbia Journalism Review se parcourt comme un musée des erreurs médiatiques : élision des informations non conformes à la thèse des reporters, course concurrentielle au scoop au détriment de la rigueur, travestissement en « #désinformation russe » d’informations vraies mais gênantes pour les démocrates, exposé trompeur de statistiques, usage abusif de sources anonymes (un millier pendant l’ère Trump) vaguement décrites comme « responsable de l’administration », « responsable des renseignements ».

    Même lorsque les agences rectifiaient ou démentaient les informations publiées, la presse, agissant en acteur politique autonome, renchérissait à coups de « révélations » frelatées pour maintenir la pression sur la Maison Blanche. Alors que le contre-espionnage s’avoue incapable de mesurer l’effet politique de comptes manipulés par les Russes sur les réseaux sociaux, le New York Times titre sur « Le complot pour subvertir une élection » et avance que ces profils Facebook avaient potentiellement touché « un public total de 126 millions d’Américains ». Gerth note que la moitié de ces personnes avaient été « exposées aux messages » manipulés après l’élection, et que le chiffre en lui-même ne s’apprécie qu’au regard du nombre total d’articles d’actualité postés sur Facebook au cours de la période, soit… 33 000 milliards, ce que le quotidien se gardait de signaler. Une telle omission, estime l’historien Gareth Porter, « devrait concourir dans les annales du journalisme pour le prix de l’utilisation d’une statistique la plus spectaculairement trompeuse de tous les temps ».

    Comme pour confirmer ce verdict relatif à la probité de la #presse, les médias mis en cause ont accueilli l’enquête de Gerth par un silence de plomb, sans doute confiants dans le fait que leurs clients préfèrent voir réaffirmées leurs convictions plutôt que d’être déniaisés. Résultat, explique l’auteur, une profession extrêmement influente dans la vie publique n’encourt aucune sanction lorsqu’elle se fourvoie. « Si vous êtes une entreprise privée qui vend des produits défaillants, le consommateur peut réclamer un remboursement, un échange, l’application d’une garantie ou se plaindre auprès d’une agence publique. Mais contre un journalisme de mauvaise qualité, vous ne pouvez que changer de chaîne, adresser un commentaire à une personne anonyme ou jeter votre #journal au panier. »

    Le « Russiagate » avait transformé en arme de politique intérieure les questions relatives à une « menace russe » ; les #médias en sortaient déconsidérés. La guerre d’Ukraine leur a permis de recycler leur obsession, cette fois à partir d’une agression réelle et dans un contexte politique plus porteur, puisque les deux partis américains s’accordent pour réclamer que les #États-Unis arment le pays envahi.

  • Parution : Les articles du New-York Daily Tribune (volume 1, 1851-1852). Volume 1 (1851-1852) , de #Friedrich_Engels / #Karl_Marx
    https://editionssociales.fr/catalogue/les-articles-du-new-york-daily-tribune-volume-1-1851-1852

    Entre  1851 et 1862, Marx et Engels contribuent régulièrement au journal étatsunien The New-York Daily Tribune. Ils produisent au cours de ces années près de cinq cents #articles, proposant des analyses concrètes et riches de l’actualité économique, politique et géopolitique du milieu du XIXe siècle, sur la « #révolution et #contre-révolution » en Allemagne, le #mouvement_chartiste anglais, la #guerre_de_Crimée, les #guerres_de_l’opium en #Chine, la révolte des Cipayes en Inde, ou encore la guerre de Sécession aux États-Unis. Ces écrits, composés dans une période de relative inactivité politique marquée par l’échec des révolutions européennes de #1848, et avant que ne s’organise la Première Internationale, prolongent les textes historiques de Marx sur les luttes de classes en France. Ils constituent en même temps un laboratoire pour certains éléments théoriques des #Grundrisse et du Capital, jouant ainsi un rôle déterminant dans le développement de la conception matérialiste de l’histoire.
    Le présent volume, le premier d’un vaste ensemble devant comprendre l’intégralité des articles publiés par #Marx et #Engels dans le #New-York_Daily_Tribune, rassemble les articles écrits en 1851-1852. Il contient en particulier la série d’articles publiés sous le titre Révolution et contre-révolution en Allemagne, ainsi qu’une #chronique minutieuse de la vie économique et des luttes politiques en Angleterre, alors la pointe avancée du #capitalisme mondial.

    #chartisme #lutte_de_classe #Le_Capital

    • Les articles de #Karl_Marx et #Friedrich_Engels dans le New-York Daily Tribune
      https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2023/02/25/les-articles-de-karl-marx-et-friedrich-engels-dans-le-new-yo

      Friedrich Engels et Karl Marx, Les articles du New-York Daily Tribune. Volume I (1851-1852), édition et traduction d’Alexia Blin, Yohann Douet, Juliette Farjat, Alexandre Feron et Marion Leclair. Paris, les Éditions sociales, 2022. Prix  : 26 €.

      En 1849, la révolution reflue en Europe, et Marx et Engels doivent quitter l’Allemagne pour la Grande-Bretagne. Comme des milliers d’autres exilés, Marx et sa famille se réfugient à Londres. Une période de recul politique s’ouvre, les possibilités d’intervention disparaissent, et Marx et Engels échouent à relancer la Nouvelle Gazette rhénane, le journal que Marx dirigea à Cologne en 1848-1849, et la Ligue des communistes, l’organisation pour laquelle ils avaient rédigé le Manifeste du parti communiste. Pour la famille Marx, c’est aussi une période difficile matériellement  : elle mène une existence précaire dans le quartier de Soho, et deux enfants meurent en bas âge, en 1850 et 1852. Pendant des années, Karl et Jenny Marx dépendent de l’ami Engels qui, afin de subvenir à ses besoins et aux leurs, renoue avec son fabricant de père et occupe un poste à la gestion de la fabrique Ermen & Engels à Manchester. Quand, en août 1851, Karl Marx reçoit la proposition d’écrire pour le journal New-York Daily Tribune du rédacteur Charles Dana, qu’il a rencontré à Cologne en 1848, il accepte. Moyennant une rémunération qui améliore la situation familiale, il devient le correspondant du journal. Malgré le fait que le New-York Daily Tribune s’approprie certains articles de Marx, ou en caviarde d’autres, la collaboration durera onze ans.

      Le New-York Daily Tribune n’est pas un journal socialiste. C’est le principal quotidien de la côte est des États-Unis. Propriété d’Horace Greeley, c’est un périodique «  progressiste  », opposé à l’esclavage, favorable aux droits des femmes et à l’abolition de la peine de mort, en sympathie avec les mouvements ouvriers, mais qui défend aussi le capitalisme industriel. L’audience du journal intéresse Marx, qui y voit non seulement un revenu mais aussi un moyen de s’adresser à un vaste lectorat, à une époque où les États-Unis attirent de nombreux émigrants européens et où l’actualité américaine intéresse de plus en plus Marx.

      Entre 1851 et 1862, Marx publie ainsi 487 articles, un ensemble de textes dont le volume dépasse les trois livres du Capital. En réalité, comme l’a révélé sa correspondance, tous ne sont pas de sa plume  : Engels rédige 125 des articles, en co-écrit 12 autres, et en traduit un certain nombre d’autres de l’allemand vers l’anglais. «  Je rentre directement chez moi pour terminer l’article pour le Tribune, afin qu’il parte avec la deuxième levée et que tu puisses l’envoyer par le vapeur de demain  », écrit par exemple Engels à Marx le 23 septembre 1852. Entre les deux amis, le courrier Londres-Manchester et des rencontres fréquentes constituent plus qu’un lien personnel, une étroite collaboration politique. Leurs articles abordent de nombreux aspects de la politique européenne, britannique en particulier, mais aussi allemande, espagnole, française, etc. Au fil des années, Marx s’intéresse de plus en plus à l’Asie et aux questions coloniales, notamment à la révolte des Taiping, à la seconde guerre de l’Opium en Chine et à la révolte indienne de 1857. Il s’intéresse également à la Russie, notamment aux troubles résultant de la guerre de Crimée et à l’agitation contre le servage, aboli en 1861. Pour Marx, cette écriture régulière, en prise avec l’actualité, est aussi une façon d’affirmer ses idées et de discuter avec d’autres penseurs et militants de son temps. Les articles font donc partie du capital politique marxiste, même si le terme n’existe pas, à une époque où Marx est certes reconnu, notamment parmi les exilés allemands, mais où il n’a que peu de partisans convaincus.

      Le volume des articles du #New-York_Daily_Tribune, récemment paru et concernant les années 1851 et 1852, est le premier d’une série, les #Éditions_sociales ayant entrepris de traduire et d’éditer l’intégralité des articles de Marx et Engels parus dans ce journal. Ce projet s’inscrit dans la #GEME (#Grande_édition_Marx_et_Engels), qui propose de nouvelles traductions de leurs œuvres, à partir de l’édition des œuvres complètes en langue originale, la #MEGA. Ce volume I contient d’abord une série de 19 articles, connue sous le titre #Révolution et #contre-révolution en Allemagne, articles rédigés par Engels, traduits et édités par le passé. Il y analyse les forces à l’œuvre dans les #États_allemands et en #Autriche en 1848-1849, le jeu des #classes_sociales, les aspirations réformatrices de la bourgeoisie et sa crainte du rôle du prolétariat. Ce volume contient également 13 «  dépêches d’Angleterre  », sur la situation et les pratiques politiques britanniques, après plus d’une décennie de mobilisation du #mouvement_chartiste. L’introduction détaillée, utile pour mettre en contexte l’ensemble des articles, insiste néanmoins sur les «  erreurs de pronostic  » de Marx et d’Engels, alors que ceux-ci, forts de leur #optimisme_révolutionnaire, font en réalité des paris militants qui n’ont pas de valeur prédictive. Des notes et des annexes aident à comprendre les nombreuses références à des personnalités et à des événements aujourd’hui oubliés.

  • How #Climate_Change Is Making Tampons (and Lots of Other Stuff) More Expensive - The #New_York_Times
    https://www.nytimes.com/2023/02/18/climate/climate-change-cotton-tampons.html

    “Climate change is a secret driver of inflation,” said Nicole Corbett, a vice president at NielsenIQ. “As extreme weather continues to impact crops and production capacity, the cost of necessities will continue to rise.”

  • A New York, nouveaux appels à retirer des hommages contestés à pétain et laval afp
    Les plaques elles-mêmes n’ont été posées au sol qu’en 2004 - soit "près de 60 ans après que les deux ont été reconnus coupables de crimes de guerre devant les tribunaux français"

    Vendredi, élus et représentants de la communauté juive de New York ont demandé le retrait de plaques au nom des dirigeants du régime collaborationniste français de Vichy, philippe pétain et pierre laval, qui honorent leur visite sous les vivats en 1931, avant leur collaboration active avec le régime nazi.

    « Comment peut-on justifier le maintien d’une inscription qui place sur un pied d’égalité des hommes comme pétain et laval avec Winston Churchill et Charles de Gaulle », a fustigé Menachem Rosensaft, vice-président exécutif associé du Congrès juif mondial et fils de survivants de l’Holocauste, dont le 27 janvier marque le jour international du souvenir.

    « (Ils) ont été directement impliqués dans le massacre et le génocide des Juifs d’Europe », a-t-il ajouté, à côté d’une poignée d’élus, dont le président de Manhattan, Mark Levine, l’équivalent d’un maire d’arrondissement.

    Ce dernier a annoncé avoir saisi la commission du design public de la ville, compétente en la matière, concernant ces plaques posées il y a près de 20 ans.

    Déboulonnage
    L’histoire n’est pas nouvelle, l’ancien maire démocrate de New York Bill de Blasio ayant promis de retirer la plaque honorant pétain à l’été 2017, sur fond de mouvement de déboulonnage de statues de généraux confédérés, symboles de soutien à l’esclavage.

    Mais une commission spéciale avait justifié leur maintien en suggérant d’y ajouter du « contexte historique », ce qui n’apparaissait pas sur place vendredi.

    Depuis, New York a déplacé ou retiré d’autres statues, dont une de l’ancien président américain Thomas Jefferson (1801-1809) parce qu’il avait été propriétaire d’esclaves, et l’autre d’un de ses successeurs Theodore Roosevelt (1901-1909), car jugée dégradante pour les Afro-Américains et les Amérindiens.

    Près de Wall Street, les plaques qui honorent « pierre laval, premier ministre de France » et « henri philippe pétain, « Maréchal de France » portent des dates de 1931. Elles rappellent qu’à l’époque, New York avait accueilli avec une parade sur Broadway et sous une pluie de confettis le chef du gouvernement français puis celui qui était encore considéré comme un héros de la Première Guerre mondiale.

    Cette tradition a vu défiler nombre de chefs d’Etat, soldats revenus du front, astronautes de retour d’une mission historique ou des champions sportifs au XXe siècle, du sprinter Jesse Owens à Nelson Mandela, qui ont aussi leur nom sur le trottoir.

    Mais les plaques elles-mêmes n’ont été posées au sol qu’en 2004, « près de 60 ans après que les deux (pétain et laval) ont été reconnus coupables de crimes de guerre devant les tribunaux français », déplore Menachem Rosensaft. Le résultat, selon lui, d’une « combinaison d’ignorance et potentiellement de bêtise », car « de moins en moins de gens savent ce qu’est l’Holocauste ».

    Source : https://fr.timesofisrael.com/a-new-york-nouveaux-appels-a-retirer-des-hommages-contestes-a-peta

    pétain #génocide #shoa #New_York #Broadway #france #histoire #racisme #antisémitisme #macron #vichy #police #extrême_droite #guerre #petain #politique #résistance #fn #répression

  • Autoconfiné dans ma chambre d’ado, il y a eu deux groupes qui se sont détachés du reste et qui sont restés avec moi dans la suite de mes petites découvertes musicales : The Fall et Television. Pour le dernier, (quasi) exclusivement Marquee moon et Adventure. Autant Mark E. Smith a toujours su se rendre fascinant et détestable, autant dans Television je ne voyais de charisme particulier à personne, ce qui rendait peut-être la musique encore plus pure. Le groupe semblait à part - même si #New-York #CBGB #1977, il ne rentrait pas facilement dans un genre ou une époque ni ne laissait entendre d’influences déterminantes. (Simon Reynolds dira que c’était le dernier groupe des années 60 et le premier à jouer du rock des années 80.) Vu qu’après, le groupe n’a plus rien fait de notable, Marquee moon m’apparaissait comme une sorte d’astre lointain et intemporel, un album magique inégalable.

    Il y avait les mots dithyrambiques de Nick Kent dans le livret. A cet âge-là, ses chroniques dans Libération étaient à peu près tout ce qui me permettait de me repérer dans l’ "histoire du rock", vu que c’est ce qui m’intéressait et que je n’y connaissais rien.

    Je voyais Marquee moon et Adventure comme complémentaires. Le premier comme affirmatif, puissant, positif, nerveux et tranchant ; le second comme mélancolique, rêveur, solipsiste… Je me disais que les deux disaient quelque chose de l’époque. J’aime beaucoup Adventure : le solo de « The fire » et cette fin en apothéose, cette histoire de gars qui "s’en fout" et n’a pas la force de se lever (if someone must work today, baby let it be you), ce sentiment de perte (once I had a ship, yes I had a map)… Les références au sommeil, l’horizon qui se rétrécit, le vide (praise emptiness)… L’album est déceptif et ne propose rien d’autre que de se laisser porter par des mélodies entêtantes et des solos aux angles polis. Marquee moon se concluait sur le rêve turbulent de Little Johnny Jewel (qui je crois est une référence à James Newel Osterberg, aka Iggy Pop), mais dans Adventure c’est un rêve qui ne débouche sur rien d’autre que le rêve (The dreams’s dream). Ce qui est ouvert par Marquee Moon est refermé par Adventure… et c’est plus triste qu’autre chose quand l’album se finit sur "I need a new adventure".

    Il y a deux morceaux live qui me semblent tous les deux magnifiques et qui font entendre peut-être plus que d’autres le talent incroyable de Tom Verlaine. Little Johnny Jewel dans le double album The blow-up, qui atteint une beauté et une intensité dingues.
    https://www.youtube.com/watch?v=ASCf0yLku7o

    Et un morceau folk teinté d’ambient de 1998, "Spiritual", trouvé chez https://doomandgloomfromthetomb.tumblr.com/post/57435999875/spiritual-tom-verlaine-bowery-ballroom-nyc

    https://www.dropbox.com/s/mb5zm0sywcoxet9/05%20Spiritual.mp3

  • Interview : ‘Nightcrawler’ Director Dan Gilroy Talks Jake Gyllenhaal, Robert Elswit & Sociopaths
    https://www.indiewire.com/2014/10/interview-nightcrawler-director-dan-gilroy-talks-jake-gyllenhaal-robert-e

    29.10.2014 by James Rocchi

    Interview: ‘Nightcrawler’ Director Dan Gilroy Talks Jake Gyllenhaal, Robert Elswit & Sociopaths

    Writer and director Dan Gilroy speaks in a manner in which ideas, facts and concepts come tumbling out, his train of thought speeding fast but never in danger of going off the track. The credited screenwriter on films like “The Bourne Legacy,” the long-forgotten “Freejack,” the family-friendly heroics of “Real Steel” and the grim fairy tale “The Fall,” Gilroy makes his directorial debut with “Nightcrawler.” Starring Jake Gyllenhaal, the film depicts the rise and fall of Lou Bloom, a self-motivated striver who bootstraps into a freelance job filming the car crashes and crime scenes of L.A. at night for the local news channels that thrive on blood and bad news (our review).

    Gilroy spoke with The Playlist about what cinematographer Robert Elswit (“There Will Be Blood,” “Boogie Nights”) brought to the film, the economic realities behind the Lou Bloom character, Jake Gyllenhaal’s performance and the film’s depiction of the dark dream of L.A. that still feels real and fresh.
    Popular on IndieWire

    I’m not from here, but I live here— and I’m so used to cliché Hollywood landmarks— and I love how much this film is about the open-all-night, strip-mall, come-in-through-the-loading-dock L.A. Is telling the story of Los Angeles as a real town part of making this film?
    Yeah, in the sense of not going for landmarks that you typically see; we studiously avoided those. I find Los Angeles to be a place of great physical beauty, in which you have the oceans and the mountains and there’s a vertical sense and a desert light that you can see forever.

    When I sat down with Robert Elswit, who lives in Venice, we talked about shooting Los Angeles in a way that traditionally you don’t see, which is that most films look at L.A. in a desaturated way, going beyond the specific locations you were talking about: Desaturated, and they focus on cement and the highways and the concrete —downtown is prominent.

    We studiously avoided shooting downtown; it’s the easiest place to shoot, they will give you a permit there in a second, but we didn’t want to shoot there because everyone shoots down there. Just like we didn’t want to shoot at Hollywood and Vine, just like we didn’t want to shoot the big landmarks.

    We wanted to show the functional side of the city, the strip-malls and the sprawl and the size of it —it just seems to go on forever, but hopefully we also wanted to catch some sort of physical beauty, that at night there is this clarity of light and you can see long distances. So we used great depth of field in the shots rather than soft focus, and we tried to get wide angles as much as possible. Sometimes we were down to 14mm lenses to really make it wide angle, because in an equation sense, the character of Lou is like a nocturnal animal that comes down out of the hills at night to feed. Jake would call him a coyote. That’s sort of the symbolic animal; that’s why he lost all the weight because coyotes are always hungry.

    So Robert Elswit and I were always looking at it as almost like an animal documentary. The landscape that the animal moves through is physically beautiful, even though that might not be the term that you would use to describe our film. I found it beautiful, in the sense that you can see far and the neon lights sort of popped out, and the yellow sodium vapor lights really gave it an interesting sort of glow, so we’re trying to make it look beautiful.

    When Michael Mann was shooting ”Collateral,” they asked him “Why digital?” And his answer was “Because digital picks up 80 different colors in what film reads as ‘black.’” Was that part of the decision to go with video at night?
    The real reason why people are going with digital is that it’s extraordinarily mobile and it’s cheaper and it has a great image, and you just can’t beat it at night. It’s puling in variations of colors, it’s pulling in lights from 40 miles away —a candle would be seen.

    Robert Elswit used the Alexa digital to shoot at night, but we shot our daytime scenes on [35mm] film. And that was a choice that Robert wanted … because he is an extraordinary proponent of film, and when you listen to Robert speak, you realize the level of technology that film has achieved, and the quality of image [that film provides] is a far superior image ultimately under the right circumstances than digital. It’s just not used as much anymore for practical reasons.

    What I love about Lou is that he feels like if you shoved the Great Gatsby under a rock and just fed him self-help books and other forms of bullshit for 50 years, and then saw what crawled out. Where did that whole “achiever” element of Lou’s personality come from?
    I had heard about the nightcrawling world, and I’m very aware that there are tens of millions of young people around the world who are facing bleak employment prospects. Italy has 45% unemployment under 30 —it’s insane. So [I was exploring] idea of a desperate younger person looking for work

    I stared to think about the character, and that he didn’t have to be classically heroic. He could be an anti-hero. I stared to think of the anti-hero; I think you have to be careful and aware that you don’t want it to be a reductive study of psycho-babble. You are looking for something more. You want the audience to connect in a way that goes beyond a just sort of a pathological study. The idea of a character who had an implied back story of abuse and abandonments; I pictured him alone as a child, and all he had was his computer and he was going on his computer a lot surfing —this is the back story. And in his desperate loneliness and probably raging insanity, the precepts of capitalism became a religion to him. If you only had [one] direction to climb, which is up, then to have a goal would give sanity. I imagine he started to scour the internet for self-help maxims and aphorisms, and Forbes 500 corporate-HR manual speak. I believe he’s an uber-capitalist, and capitalism is a religion, it’s a religion that gives him sanity and which ultimately drives him insane and pushes him over the edge. Its’ a mindless pursuit of a goal that can never be achieved. That ultimately leaves only a hunger, which goes back to the coyote —this perpetual hunger that can never be satiated.

    The whole Zen thing of that wanting is to suffer, which capitalism never seems to get, because all capitalism is wanting.
    It’s the perpetual spirit of poverty. I don’t know another system other than capitalism, maybe some mixed socialism thing. I wouldn’t want to hazard what the better system was, but I think we’re entering into this period of hyper free-market [capitalism] that’s becoming very much like the jungle, in which it is acceptable that the weak perish at the hands of the strong, and that’s the way it’s supposed to be. And I feel like the world as I see it —and this is a personal film on a lot of levels— has been reduced to transactions, and that Lou thrives in that world because that’s the only thing that has any relevance to him. And we approach it as a success story of a guy who is looking for work at the beginning and is the owner of a successful business at the end, and the reason I approach it that way is because I didn’t want at the end for the audience at to go, “oh, the problem is this psychopath!” I wanted the audience to go “maybe the problem is the world that created and rewards this character.” Maybe it’s a larger question.

    I keep thinking of “Broadcast News.” There’s that quick line of “you can get fired for that!” and Hurt replies “I got promoted for that!” Everything that Lou does which he knows is wrong, he gets promoted for and gets more success from.
    That context has to do with human manipulation, and manipulation in the news now is rewarded to some degree. Edward R. Murrow is doing pirouettes in his grave right now at the concept that now journalism is now not only manipulating but being driven by that [kind of manipulation].

    The phrase that I love that news people keep coming back to in the film to talk about the kind of stories they want to highlight is “urban crime creeping to the suburbs.” It’s so sanitized, it just suggests geographic creep, but that’s not what it is at all.
    No. On a specific level, it’s bullshit jargon hiding something truly terrifying. It’s perpetuating the myth and the horror that minorities are dangerous. And if you live in a suburban area regardless of your race, you are in danger from these desperate unwashed people who are going to creep over your hedge and somehow harm you and steal your car. That’s the true tragedy of this narrative that’s being presented by the news, when people then go to sleep and wake up in the morning and get in their car, and they encounter “a minority,”or someone who would fall into the category of that narrative of the “urban person.” You don’t approach them in an open, friendly and harmonious way. You look at them as instantly threatening and dangerous.

    And I don’t want to tie it into current top-level stories, but what happened in Ferguson and what’s happening in other cities, where a black person standing alone is perceived and treated as dangerous, and in New York City they are frisked in such outlandish statistical numbers: I feel that there’s a pervasive, fearful narrative that’s being projected on all of us to create negative consequence.

    When capitalism becomes dog eat dog, the problem is a) who wants to be a dog? And b) who wants to eat one?
    Right, you’re going to be one or the other. And Lou is someone who has made peace with it and understands it and has no emotional attachment to thwart him or to slow him down. I find much of my energy in a day is worrying about people I love or myself. I wake up at 3 o’clock in the morning and find myself worrying about myself and friends and stuff and people I’ve encountered. Lou is unencumbered by that, and it gives him great ability to focus in and hunt.

    I know actors often do this, for their character, “I wrote 8 pages of backstory.” Do you write backstory, or do you just let it happen?
    I wrote no back-story for Lou.

    There’s a scene where he’s interviewing Rick for the position, and Rick says “yeah, I’m homeless,” and out of nowhere Lou asks “do you trick?” and he’s very insistent about it. It just filled my mind up with possibilities for Lou …
    When I wrote that moment, because I had no back story, I was definitely trying to imply that Lou had tricked, and that tricking to him had no emotional weight whatsoever. It was something he had done to survive, and he doesn’t live in the world that we live in, in the sense that we put moral judgments on things or we’re burdened by the acts we do. Lou’s like an animal —you do what you need to do to survive, and then you just move on. That was supposed to be in there, and hopefully open up the door that you could look at and say “oh, that’s something they’re revealing about the character.”

    The film uses the language of cinema to get you on Lou’s side; early on, you see him have an altercation with a stranger … and then Lou walks away bearing his victory trophy, with us never seeing the stranger again.
    We wanted the audience to have empathy for the character —and yet we start the movie in a way that he’s doing an act of violence. And that was a little nerve-wracking. I knew it was important to show that side of the character right up front, to not hide that: to put the meat on the table and say “this is somebody who’s dangerous.” But it became a challenge to try and win them back, so in the salvage yard scene, the next scene, he’s so earnestly looking for work, and he’s so polite and so respectful and he so wants a job that I felt those two things opened up a gulf in the audience. The audience is going “oh, at first he’s a criminal … wait a minute, he’s also a young man looking for work, and he seems earnestly responsible …”

    So [we wanted] to keep the audience on their toes about the character. Jake and I never wanted to supply answers for the character; I always imagined the character has a big question mark on his forehead that only gets bigger as the film goes along, so that at the end, you’re even more baffled: what makes him tick? “What Makes Sammy Run?” That’s a great title, and that really sums up that element where in some ways we’re crossing over to this territory: what makes this person tick? And I believe what makes him tick is that —and he feels that it’s okay by the cues and signals he’s received from society— he’s stripped away all emotional connections and looks at the world as a business transaction. And that the bottom line is the only thing that’s important, and if you pursue that, you will be rewarded and loved.

    …And if you were wrong about the bottom line being the only thing that’s important, you wouldn’t be being rewarded.
    I believe —and when I was writing this film, I firmly believed— that if you came back in 10 years, Lou would be running a multi-million dollar, multi-national corporation. Lou would do better in comparison between himself and a corporate head who broke the company apart and put 40,000 people out of work and then went off to build an 8,000-foot square home and wound up on the cover of BusinessWeek Magazine…

    …For increasing shareholder value.
    These attributes are celebrated, and I believe Lou is a small fish compared to other people. And I believe Lou is will do well and thrive when the movie ends.

    It’s the reverse of a canary in a coal mine: The better he does, the worse trouble we’re in.
    Absolutely. I believe it’s only the stupid sociopaths that are caught, and I believe most sociopaths are insanely brilliant in deciphering what human cues need to be manipulated, and the sociopaths know people like lions know gazelles; they know every weakness, they know every smell, they know every element that can be manipulated … and Lou understands people and knows how to do that.

    How tricky was it when you have to shoot Lou shooting news footage?
    It wasn’t difficult in the actual shooting of it, but it became difficult, because usually when we’re shooting over Lou’s shoulder, we’re shooting at the little viewfinder on the camera, and that’s the one time we went soft-focus. We wanted people to focus on that viewfinder, we wanted people to lean in and go “what is that image? What am I looking at?” And that became difficult in post, because sometimes the image that we were shooting didn’t translate practically, and we had to do CGI sometimes, so putting the images in the little viewfinders became an issue.

    But the choreography, the sightlines of the whole Chinese restaurant sequence, and the fact you have to do stunts and effects at a 60-foot remove … that had to be a very tough night.
    It was a very tough night, because we had to practice that in rehearsal, where we had to understand what you could see and what you couldn’t see from our point of view of over Lou’s shoulder, because you’re not in it. You’re spending a lot of money and big stunts are going off, we’re breaking glass, and you’re definitely wondering. We practiced it, though; we measured it out and recreated everything on a soundstage. Robert (Elswit) exactly replicated all the cameras, and he would look and we would shoot and he would say “yes, I can see the gun” —when the guy pulls the gun out from under the table— Robert would say, “yes, from 75 feet away and with this lens, I can see the gun, so we’ll go with that. And we’ll go with this lens for the cops coming in.” We had to plan all that out; that was hard.

    Is this more specifically a movie about media everywhere, or could it only happen in L.A.? Could you have done an East Coast version?
    No … they have nightcrawlers in other urban markets, but they’re not as predominant and prevalent; they’re mostly found in L.A. for a couple reasons. One, at 10 o’clock at night, the local TV news stations let their union crews go, because they get double-time, so there’s a void. Secondly, Los Angeles has enough crime to sustain a good healthy stringer-slash-nightcrawling market, and some of the smaller markets don’t have that. And third, there’s a very large population here of people who watch TV. All those things intersect; you can find some nightcrawlers in other cities, but not to the extent we have them here.

    Really brief question: What are the best movies about media no one knows about?
    Well, there’s one I love which is not dissimilar in terms of tone: “Ace in the Hole” with Kirk Douglas. And I think it says a lot about what people will do to get a story and how you can manipulate a story. Obviously, “Network” —which is probably one of the great films of all time. “Broadcast News” is another one about journalism that I love. “To Die For,” with Nicole Kidman, is great —her desire to be a part of news, how she uses news to further her career and how it can drive you insane. I love that movie.

    Is it a not-great thing that we’re living in an age where people learn how to be human from electronic media? Is that perhaps not to our overall benefit?
    It’s not to our overall benefit, because the internet is a wonderful purveyor and supplier of reams of information, but it rarely gives you any indication of how to use that information or certainly how to interact with people socially. There are websites that do that, but people who are on a search for information don’t often stop at the door and say “how do I use this information?” It’s scary! Information is a powerful tool, and if you don’t get the instruction manual that came with it, it can have negative consequences. And it does, in Lou’s case.

    “Nightcrawler” opens Oct. 31.

    #cinéma #capitalisme #USA #Los_Angeles #crime #télévisin #news

  • Les résistances françaises aux vaccinations : continuité et ruptures à la lumière de la pandémie de Covid-19
    https://www.cairn.info/revue-herodote-2021-4-page-227.htm

    Parallèlement aux représentations paternalistes ancrées dans les discours de l’époque [~dernier quart du 19e siècle], de la part des #médecins libéraux, première profession en nombre représentée à la Chambre des députés et au Sénat, la résistance provient en grande partie d’une répulsion de l’intrusion de l’État dans le cadre de leur exercice professionnel. La lecture des négociations à l’Académie de médecine au temps du premier projet de loi d’obligation vaccinale fait apparaître que ce n’est pas tant l’inoculation qui est discutée par les médecins récalcitrants que les enjeux pour la profession médicale. Les médecins sont en effet en quête de légitimité après la dissolution des corporations sous la Monarchie constitutionnelle par la loi Le Chapelier du 14 juin 1791. « Il ne s’agit pas encore de la liberté du citoyen livrée à l’arbitraire de la loi », annonce ouvertement le médecin Jules Guérin, « c’est la liberté du médecin couvrant de sa volonté et de son droit la liberté de son client [...] la #vaccine obligatoire serait donc une atteinte portée à la liberté professionnelle, et une source de conflit perpétuel entre le droit du médecin et l’arbitraire de la loi » [5]. Ces débats s’inscrivent clairement dans un climat d’affirmation corporatiste de la profession médicale puisque dans le même temps est créé le premier syndicat de médecins (1881).

    [...] Les systèmes de santé favorisant l’exercice de la médecine dans un cadre libéral, comme en France, ou au contraire l’extension d’un modèle de soins médicaux publics et la fonctionnarisation des médecins, vers lequel se dirigent alors des pays comme la Suède ou l’Allemagne, impactent le statut social de ces professionnels. Le positionnement social qu’implique le cadre libéral favorise davantage le recrutement politique et de fait l’influence de la profession au sein du Parlement, ce qui n’est ainsi pas sans lien avec le retard français à adopter l’obligation vaccinale. Après plusieurs années de débats houleux, la vaccination antivariolique obligatoire est finalement votée par le Parlement avec la loi du 15 février 1902 consacrant pour la première fois la notion de santé publique.

    • C’est au tournant des années 1950 que l’antivaccinalisme contemporain puise ses sources, porté par certains acteurs de l’agriculture biologique dont les contours politiques ne sont pas si évidents qu’ils le paraissent. La question est importante car l’identification des idéologies politiques véhiculées par les planificateurs de la résistance vaccinale sous-tend les alliances, les stratégies et la portée du mouvement auprès de la population.

      En 1954, Marcel Lemaire crée la Ligue nationale contre les vaccinations obligatoires issue de la fusion de l’Association des parents des victimes des vaccinations, de la revue naturaliste La Vie claire (qui deviendra plus tard une enseigne commerciale pionnière de l’alimentation biologique) et de la ligue Santé et Liberté s’érigeant contre ce qu’elle désigne comme les « dogmes pasteuriens » et comptant dans ses rangs l’homéopathe qui a élaboré l’oscillococcinum®. Un détail qui a son importance car la marginalisation des homéopathes perçus comme des charlatans par le corps médical traditionnel et une partie de la société les amène à chercher des soutiens. Les milieux anti-vaccins ont très tôt saisi cette occasion pour rallier ces adeptes de choix au vu de leur activité professionnelle et de leur influence auprès des patients.

      Avant de participer à la fondation de la Ligue nationale contre les vaccinations obligatoires, la revue La Vie claire diffuse ses convictions naturalistes et végétaliennes et se fait le porte-voix d’une morale conservatrice et nationaliste, dénigrant l’État-providence, le matérialisme, l’effritement de la famille et de la religion, et s’opposant à l’avortement et la contraception au travers de discours portés sur un passé mythifié.

    • En étudiant le discours porté par les publications de La Vie claire, Christine César démontre le basculement de l’idéologie extrême-droitiste de ce pilier de l’agriculture biologique en France vers une idéologie environnementaliste de gauche à partir des années 1970-1980. Cette évolution répond de la labellisation des produits issus de l’agriculture biologique (1981), de la normalisation progressive qui en a découlé et des orientations commerciales consécutives au rejet de la société de consommation prôné par la pensée libertaire soixante-huitarde, l’émergence de l’écologie politique et la diffusion de théories du New Age.

      Ce détour par les liaisons réticulaires entre la Ligue nationale contre les vaccinations obligatoires, la revue La Vie claire et la pensée des pionniers de l’alimentation biologique permet ainsi de comprendre comment l’idéologie antivaccinale a infiltré les courants d’extrême droite avant d’atteindre la pensée environnementaliste de gauche et d’extrême gauche à partir des années 1970.

      C’est assez excellent de lire cet historique en même temps que « Q comme complot » que j’ai enfin presque fini, où Wu Ming 1 démontre en long et en large comment la diffusion du New Age et des fantasmes de complots se sont diffusés dans la gauche après être passé par l’extrême droite, dans les années 70 notamment, partout dans le monde.

      #complotisme #new_age #années_70 #histoire

    • En France, en dehors des déterminants géographiques soulignés plus tôt, il apparaît que les médecins qui respectent le moins les recommandations vaccinales pratiquent généralement un mode d’exercice particulier de type médecine douce (acupuncture, homéopathie), sont plutôt âgés (plus de 60 ans) et, lorsqu’ils ont des enfants, ils les vaccinent peu [Collange et al., 2015], ce qui traduit une cohérence entre leurs comportements professionnels et personnels, ainsi qu’un fort attachement à leurs convictions. À l’opposé, les médecins les plus favorables à la vaccination sont le plus souvent des jeunes femmes, appartenant à un réseau, effectuant un volume d’actes élevé (plus de 15 par jour), conventionnées en secteur 1, accueillant une proportion plus élevée de bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU) et évoluant dans un cabinet de groupe

      Mais à bas les vieux boomers riches !

    • Si l’on étudie plus attentivement les causes systémiques qui expliquent en partie les différences de perception vaccinale observées entre le Royaume-Uni et la France au cours de la pandémie, on retrouve le rôle crucial de l’architecture du système de santé. Au Royaume-Uni, ce dernier repose sur un modèle beveridgien (ou « universaliste »), du nom de l’économiste britannique Lord Beveridge (1879-1963) qui, en 1942, en a déterminé les caractéristiques selon trois axes : l’universalité de la protection sociale, l’unicité de sa gestion étatique et l’uniformité des prestations. Avec la création du NHS en 1948 par le Labour Party, le gouvernement britannique est le premier à avoir proposé des soins gratuits, financés par l’impôt, à l’ensemble de sa population. Cette institution nationale n’a pas sa pareille dans le monde : avec plus de 1,5 million de salariés, le NHS est le premier employeur britannique et le cinquième plus importants au monde après le département américain de la Défense, l’Armée populaire de libération chinoise, la chaîne de magasins américaine Walmart et le groupe McDonald’s.

      Le système de santé français repose à l’inverse sur un modèle de logique assurantielle dit bismarckien (ou « corporatiste »), en référence au chancelier allemand Otto von Bismarck (1815-1898) qui, en 1880, ordonne la dissolution des syndicats par crainte de la montée du parti socialiste tout en cherchant à améliorer les conditions de vie du prolétariat et décide d’institutionnaliser la protection sociale avec la mise en œuvre d’assurances obligatoires pour les personnes accédant à un emploi à partir de 1883. Ce modèle est majoritairement financé par des assurances obligatoires issues de cotisations professionnelles et se caractérise par sa décentralisation. Alors que dans le système français les médecins sont rémunérés sous forme de rétribution mixte à dominante de paiement à l’acte, les médecins généralistes britanniques sont rémunérés par l’État en fonction du nombre de patients inscrits à leurs cabinets, de plus ils doivent remplir des objectifs de santé publique.

      L’enrôlement des médecins libéraux dans des objectifs de santé publique fait particulièrement défaut au système français et peut expliquer les écarts de perception vaccinale avec le Royaume-Uni, notamment du fait de la place du colloque singulier entre patient et médecin dans le secteur libéral où l’attention des prescripteurs est davantage portée sur la conception individuelle de la santé que sur une vision communautaire.

      #santé_publique

  • ‘Luddite’ Teens Don’t Want Your Likes
    https://www.nytimes.com/2022/12/15/style/teens-social-media.html

    Dec. 15, 2022 - When the only thing better than a flip phone is no phone at all.

    “When I got my flip phone, things instantly changed,” a Luddite Club member said. “I started using my brain.”Credit...Scott Rossi for The New York Times

    On a brisk recent Sunday, a band of teenagers met on the steps of Central Library on Grand Army Plaza in Brooklyn to start the weekly meeting of the Luddite Club, a high school group that promotes a lifestyle of self-liberation from social media and technology. As the dozen teens headed into Prospect Park, they hid away their iPhones — or, in the case of the most devout members, their flip phones, which some had decorated with stickers and nail polish.

    They marched up a hill toward their usual spot, a dirt mound located far from the park’s crowds. Among them was Odille Zexter-Kaiser, a senior at Edward R. Murrow High School in Midwood, who trudged through leaves in Doc Martens and mismatched wool socks.

    “It’s a little frowned on if someone doesn’t show up,” Odille said. “We’re here every Sunday, rain or shine, even snow. We don’t keep in touch with each other, so you have to show up.”

    After the club members gathered logs to form a circle, they sat and withdrew into a bubble of serenity.

    Some drew in sketchbooks. Others painted with a watercolor kit. One of them closed their eyes to listen to the wind. Many read intently — the books in their satchels included Dostoevsky’s “Crime and Punishment,” Art Spiegelman’s “Maus II” and “The Consolation of Philosophy” by Boethius. The club members cite libertine writers like Hunter S. Thompson and Jack Kerouac as heroes, and they have a fondness for works condemning technology, like “Player Piano” by Kurt Vonnegut. Arthur, the bespectacled PBS aardvark, is their mascot.

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    Three teenagers sit in a woodsy portion of Prospect Park with their books. Two of them are reading and one is looking off into the distance.
    Clementine Karlin-Pustilnik, Odille Zexter-Kaiser and Jameson Butler at a recent gathering of the Luddite Club in Prospect Park in Brooklyn.

    “Lots of us have read this book called ‘Into the Wild,’” said Lola Shub, a senior at Essex Street Academy, referring to Jon Krakauer’s 1996 nonfiction book about the nomad Chris McCandless, who died while trying to live off the land in the Alaskan wilderness. “We’ve all got this theory that we’re not just meant to be confined to buildings and work. And that guy was experiencing life. Real life. Social media and phones are not real life.”

    “When I got my flip phone, things instantly changed,” Lola continued. “I started using my brain. It made me observe myself as a person. I’ve been trying to write a book, too. It’s like 12 pages now.”

    Briefly, the club members discussed how the spreading of their Luddite gospel was going. Founded last year by another Murrow High School student, Logan Lane, the club is named after Ned Ludd, the folkloric 18th-century English textile worker who supposedly smashed up a mechanized loom, inspiring others to take up his name and riot against industrialization.

    “I just held the first successful Luddite meeting at Beacon,” said Biruk Watling, a senior at Beacon High School in Manhattan, who uses a green-painted flip phone with a picture of a Fugees-era Lauryn Hill pasted to it.

    “I hear there’s talk of it spreading at Brooklyn Tech,” someone else said.

    A few members took a moment to extol the benefits of going Luddite.

    Jameson Butler, a student in a Black Flag T-shirt who was carving a piece of wood with a pocketknife, explained: “I’ve weeded out who I want to be friends with. Now it takes work for me to maintain friendships. Some reached out when I got off the iPhone and said, ‘I don’t like texting with you anymore because your texts are green.’ That told me a lot.”

    Vee De La Cruz, who had a copy of “The Souls of Black Folk” by W.E.B. Du Bois, said: “You post something on social media, you don’t get enough likes, then you don’t feel good about yourself. That shouldn’t have to happen to anyone. Being in this club reminds me we’re all living on a floating rock and that it’s all going to be OK.”

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    The Luddite Club has been gathering once a week in Prospect Park. “It’s a little frowned on if someone doesn’t show up,” one member said.

    A few days before the gathering, after the 3 p.m. dismissal at Murrow High School, a flood of students emerged from the building onto the street. Many of them were staring at their smartphones, but not Logan, the 17-year-old founder of the Luddite Club.

    Down the block from the school, she sat for an interview at a Chock full o’Nuts coffee shop. She wore a baggy corduroy jacket and quilted jeans that she had stitched herself using a Singer sewing machine.

    “We have trouble recruiting members,” she said, “but we don’t really mind it. All of us have bonded over this unique cause. To be in the Luddite Club, there’s a level of being a misfit to it.” She added: “But I wasn’t always a Luddite, of course.”

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    Logan Lane, the club’s founder, in her room. The movement she started at Murrow High School in Brooklyn has spread to other New York schools.

    It all began during lockdown, she said, when her social media use took a troubling turn.

    “I became completely consumed,” she said. “I couldn’t not post a good picture if I had one. And I had this online personality of, ‘I don’t care,’ but I actually did. I was definitely still watching everything.”

    Eventually, too burned out to scroll past yet one more picture-perfect Instagram selfie, she deleted the app.

    “But that wasn’t enough,” she said. “So I put my phone in a box.”

    For the first time, she experienced life in the city as a teenager without an iPhone. She borrowed novels from the library and read them alone in the park. She started admiring graffiti when she rode the subway, then fell in with some teens who taught her how to spray-paint in a freight train yard in Queens. And she began waking up without an alarm clock at 7 a.m., no longer falling asleep to the glow of her phone at midnight. Once, as she later wrote in a text titled the “Luddite Manifesto,” she fantasized about tossing her iPhone into the Gowanus Canal.

    While Logan’s parents appreciated her metamorphosis, particularly that she was regularly coming home for dinner to recount her wanderings, they grew distressed that they couldn’t check in on their daughter on a Friday night. And after she conveniently lost the smartphone they had asked her to take to Paris for a summer abroad program, they were distraught. Eventually, they insisted that she at least start carrying a flip phone.

    “I still long to have no phone at all,” she said. “My parents are so addicted. My mom got on Twitter, and I’ve seen it tear her apart. But I guess I also like it, because I get to feel a little superior to them.”

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    Odille, Clementine, Jameson, Logan and Max Frackman on the way to their weekly meeting.

    At an all-ages punk show, she met a teen with a flip phone, and they bonded over their worldview. “She was just a freshman, and I couldn’t believe how well read she was,” Logan said. “We walked in the park with apple cider and doughnuts and shared our Luddite experiences. That was the first meeting of the Luddite Club.” This early compatriot, Jameson Butler, remains a member.

    When school was back in session, Logan began preaching her evangel in the fluorescent-lit halls of Murrow. First she convinced Odille to go Luddite. Then Max. Then Clem. She hung homemade posters recounting the tale of Ned Ludd onto corridors and classroom walls.

    At a club fair, her enlistment table remained quiet all day, but little by little the group began to grow. Today, the club has about 25 members, and the Murrow branch convenes at the school each Tuesday. It welcomes students who have yet to give up their iPhones, offering them the challenge of ignoring their devices for the hourlong meeting (lest they draw scowls from the die-hards). At the Sunday park gatherings, Luddites often set up hammocks to read in when the weather is nice.

    As Logan recounted the club’s origin story over an almond croissant at the coffee shop, a new member, Julian, stopped in. Although he hadn’t yet made the switch to a flip phone, he said he was already benefiting from the group’s message. Then he ribbed Logan regarding a criticism one student had made about the club.

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    A poster for the Luddite Club in Logan Lane’s room featuring the club’s slogan “Don’t be a phoney.”

    “One kid said it’s classist,” he said. “I think the club’s nice, because I get a break from my phone, but I get their point. Some of us need technology to be included in society. Some of us need a phone.”

    “We get backlash,” Logan replied. “The argument I’ve heard is we’re a bunch of rich kids and expecting everyone to drop their phones is privileged.”

    After Julian left, Logan admitted that she had wrestled with the matter and that the topic had spurred some heated debate among club members.

    “I was really discouraged when I heard the classist thing and almost ready to say goodbye to the club,” she said. “I talked to my adviser, though, and he told me most revolutions actually start with people from industrious backgrounds, like Che Guevara. We’re not expecting everyone to have a flip phone. We just see a problem with mental health and screen use.”

    Logan needed to get home to meet with a tutor, so she headed to the subway. With the end of her senior year in sight, and the pressures of adulthood looming, she has also pondered what leaving high school might mean for her Luddite ways.

    “If now is the only time I get do this in my life, then I’m going to make it count,” she said. “But I really hope it won’t end.”

    On a leafy street in Cobble Hill, she stepped into her family’s townhouse, where she was greeted by a goldendoodle named Phoebe, and she rushed upstairs to her room. The décor reflected her interests: There were stacks of books, graffitied walls and, in addition to the sewing machine, a manual Royal typewriter and a Sony cassette player.

    In the living room downstairs, her father, Seth Lane, an executive who works in I.T., sat beside a fireplace and offered thoughts on his daughter’s journey.

    “I’m proud of her and what the club represents,” he said. “But there’s also the parent part of it, and we don’t know where our kid is. You follow your kids now. You track them. It’s a little Orwellian, I guess, but we’re the helicopter parent generation. So when she got rid of the iPhone, that presented a problem for us, initially.”

    He’d heard about the Luddite Club’s hand-wringing over questions of privilege.

    “Well, it’s classist to make people need to have smartphones, too, right?” Mr. Lane said. “I think it’s a great conversation they’re having. There’s no right answer.”

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    “To be in the Luddite Club, there’s a level of being a misfit to it,” Logan said .

    A couple days later, as the Sunday meeting of the Luddite Club was coming to an end in Prospect Park, a few of the teens put away their sketchbooks and dog-eared paperbacks while others stomped out a tiny fire they had lit. It was the 17th birthday of Clementine Karlin-Pustilnik and, to celebrate, the club wanted to take her for dinner at a Thai restaurant on Fort Hamilton Parkway.

    Night was falling on the park as the teens walked in the cold and traded high school gossip. But a note of tension seemed to form in the air when the topic of college admissions came up. The club members exchanged updates about the schools they had applied to across the country. Odille reported getting into the State University of New York at Purchase.

    “You could totally start a Luddite Club there, I bet,” said Elena Scherer, a Murrow senior.

    Taking a shortcut, they headed down a lonely path that had no park lamps. Their talk livened when they discussed the poetry of Lewis Carroll, the piano compositions of Ravel and the evils of TikTok. Elena pointed at the night sky.

    “Look,” she said. “That’s a waxing gibbous. That means it’s going to get bigger.”

    As they marched through the dark, the only light glowing on their faces was that of the moon.

    Images by Scott Rossi for The New York Times

    #USA #New_York #jeunesse #culture #techno-scepticisme

  • America

    « L’été dernier, ma grand-mère me dit pour la première fois que mon grand-père n’était pas mort d’un accident de voiture à New York, comme je l’avais toujours cru. Il avait été assassiné à Harlem, dans les années soixante-dix. Le documentaire, combinant la forme d’un film d’essai et du cinéma familial, émerge de mon voyage de recherche à New York, enquêtant sa mort. »

    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/57079_1

    #film #documentaire #film_documentaire
    #émigration_italienne #migrations #portrait_de_famille #migrants_italiens #New_York #USA #Etats-Unis #double_vie

  • Mother God : L histoire folle d Amy, retrouvée momifiée par sa secte- L’En Dehors
    http://endehors.net/news/mother-god-l-histoire-folle-d-amy-retrouvee-momifiee-par-sa-secte

    Mother God : L histoire folle d Amy, retrouvée momifiée par sa secte ➡️ https://t.co/fwrteoJnTX Voici l histoire d une figure messianiques du #newage et sa secte apocalyptique et internautique Love Has Won. Comment elle vécut, comment elle devint Dieu, comment elle est morte. (...) @Mediarezo Actualité / #Mediarezo