• Aux origines de l’effondrement du service public de santé
    https://lvsl.fr/leffondrement-du-service-public-de-sante

    Considéré jusqu’au début des années 2000 comme le meilleur du monde, le service public de santé français avec ses deux piliers, l’hôpital public et les professionnels de santé de premier recours, s’effondre peu à peu. Cet article porte sur l’analyse structurelle de cette destruction progressive et dresse le tableau alarmant de l’évolution de la démographie des soignants. Ce texte est une nouvelle version d’une série de trois articles de Frédérick Stambach et Julien Vernaudon initialement parus sur le site de la revue Respublica.

    Le système de santé français a longtemps fait office d’exemple à l’international, au début des années 2000 il était même considéré comme le meilleur au monde. A la suite d’une destruction incrémentale du fondement même de notre système de santé, quel que soit les majorités gouvernementales, celui-ci est dorénavant à l’agonie. Les déserts médicaux progressent et l’hôpital public est au bord de l’implosion du fait de la diminution du nombre de lits, l’introduction en force du Nouveau management public et la dégradation des conditions de travail entraînant le départ en masse de personnels soignants épuisés et écœurés.

    Nous considérons que le point d’entrée dans le système de santé pour l’immense majorité de la population est l’hôpital public par le biais des urgences et ce que nous nommerons les professionnels de santé de premier recours (PSPR), par définition conventionnés en secteur 1. Ces derniers sont représentés par les médecins généralistes principalement mais il existe également d’autres « portes d’entrée » subtiles et souvent méconnues. C’est le cas notamment des pharmacies d’officine et, dans une moindre mesure, des infirmier(e)s et kinésithérapeutes libéraux. Pour les jeunes enfants, la Protection Maternelle et Infantile (PMI) lorsqu’elle existe encore sur le territoire peut également avoir ce rôle. Les chirurgiens-dentistes et les sage-femmes font également partie des PSPR.

    Mais d’une façon générale et majoritaire, lorsqu’un patient a un problème de santé (en dehors des grosses urgences) il va se rendre chez son médecin généraliste ou chez son pharmacien. C’est uniquement si ces deux voies sont fermées qu’il se rendra aux urgences directement.

    La pénurie médicale et la fermeture progressive des pharmacies d’officine, notamment en milieu rural, entraînent donc une suppression pure et simple de l’accès au système de santé, en particulier pour les classes populaires. Les services d’urgence, en grande souffrance, ne peuvent compenser la pénurie médicale de généralistes sur le territoire.

    La situation est complexe et assez catastrophique par bien des aspects, en particulier parce qu’elle relève de décisions gouvernementales qui, pour des raisons budgétaires mais pas uniquement, ont choisi délibérément de mettre en danger sanitaire la population française dans son ensemble. Cependant, les effets sont encore plus dramatiques pour les plus démunis, témoignant ainsi d’une politique de classe très violente : nous parlons ici de ceux qui ont la possibilité de se soigner ou pas.

    Nous allons revenir brièvement sur l’histoire de l’organisation puis de la désorganisation des médecins généralistes et de l’hôpital public, ensuite nous évalueront la situation actuelle (peu brillante) en termes d’effectifs soignants. Nous proposerons pour terminer une analyse politique et nos propositions pour changer de paradigme.

  • Un nom pour un autre

    Après leur mariage, un couple quitte Calcutta pour s’installer à #New_York. Ashoke et Ashima ne connaissent pas beaucoup cette grande ville, et doivent donc lutter pour s’adapter à cet univers. Bientôt, un fils naît, que le père décide d’appeler Gogol en l’honneur de l’auteur russe. Lors de son adolescence, #Gogol va vite se faire aux habitudes new-yorkaises et oubliera aussi ses origines, mais son #prénom l’embarrasse.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Un_nom_pour_un_autre
    #film #migrations #migrants_indiens #Etats-Unis #USA #deuxième_génération

  • Un Américain à #Marseille
    https://metropolitiques.eu/Un-Americain-a-Marseille.html

    Dans son dernier livre, Marseille, Port to Port, l’ethnographe new-yorkais William Kornblum signe un portrait sociologique riche et vivant de la deuxième ville de France. Marseille au kaléidoscope William Kornblum, professeur émérite à la City University of #New_York, est un sociologue reconnu pour ses travaux d’ethnographie urbaine, consacrés par exemple à un groupe d’adolescents du quartier de Harlem (Kornblum et Williams 1994), ou, plus récemment, à la ligne 7 du métro new-yorkais, qui traverse #Commentaires

    / Marseille, #ethnographie, #écologie_urbaine, #sociologie_urbaine, New York

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met-gaudin7.pdf

  • Quand la terre se fait entendre en ville
    https://metropolitiques.eu/Quand-la-terre-se-fait-entendre-en-ville.html

    Donner la parole à la terre, voilà ce que propose Flaminia Paddeu dans un ouvrage passionnant. Elle part à la rencontre de celles et ceux qui cultivent en ville et redonnent au vivant une place centrale dans nos environnements urbains. Sous les pavés, la terre propose de nouveaux récits d’agricultures urbaines à travers un voyage transatlantique passionnant. À coups de bêche, de grelinette, de matières grises, de collectifs, de vivants humains et non humains, le livre dessine de nouveaux sillons #Commentaires

    / #agriculture_urbaine, #métabolisme, #foncier, #communs, #droit_à_la_ville, #habitants, #résistance

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met-bertrais.pdf

  • Traité New Start : la Russie suspend les inspections américaines sur ses sites militaires
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/08/09/traite-new-start-la-russie-suspend-les-inspections-americaines-sur-ses-sites

    « La Fédération de Russie est obligée de recourir à cette mesure (…) en raison des réalités existantes qui créent des avantages unilatéraux pour les Etats-Unis et privent la Russie de son droit d’effectuer des inspections sur le territoire américain », précise le communiqué. La diplomatie russe cite notamment les entraves aux voyages des inspecteurs russes et les difficultés liées à la délivrance des visas, provoquées par les sanctions occidentales imposées à Moscou en raison du conflit ukrainien.

    [...] Le traité #New_Start est le dernier accord bilatéral du genre liant les deux principales puissances #nucléaires mondiales. Signé en 2010, il limite les arsenaux des deux pays à un maximum de 1 550 ogives déployées chacun, soit une réduction de près de 30 % par rapport à la limite précédente fixée en 2002. Il limite aussi le nombre de lanceurs et bombardiers lourds à 800, ce qui reste suffisant pour détruire la Terre plusieurs fois. En janvier 2021, Vladimir Poutine l’a prolongé pour cinq ans, jusqu’en 2026. Jusqu’ici, Moscou et Washington avaient chacun le droit d’effectuer un peu moins d’une vingtaine d’inspections mutuelles par an dans le cadre de ce traité.

    • The latest breakdown in talks between the U.S. and Russia are related to the Bilateral Consultative Commission (BCC), bi-annual, technical consultations as part of the nuclear arms treaty, New START, and that was signed by both Washington and Moscow in 2011.

      The talks were expected to take place in Cairo between November 29 and Dec. 6, but were “unilaterally postponed by the Russians,” the State Department told The Hill.

      The meetings, which were already delayed for a year, were meant to iron out how the U.S. and Russia could resume onsite inspections of each other’s nuclear weapons arsenals required by the treaty.

      “It is unusual — I wouldn’t say it’s a disaster yet — but it is very unusual for either side to break off normal working meetings to implement a treaty that both countries say they support,” said Daryl Kimball, executive director of the Arms Control Association.

      “This is really not good.”

      Ukraine war bleeds into Russia-US nuclear talks
      https://thehill.com/policy/international/3762875-ukraine-war-bleeds-into-russia-us-nuclear-talks

  • Maya Mikdashi sur Twitter : https://twitter.com/mayamikdashi/status/1555942630617481217

    🧵how the nytimes writes/evaluates #Palestinian & Israeli life differently:

    1/"The Palestinian death toll for 2 days of fighting had risen to 15 by Saturday afternoon with 125 injured, according to the Health Ministry in #Gaza. A 5-year-old girl was among those killed on Friday"

    2/ “Two Israeli soldiers were wounded on Saturday by a mortar shell that fell on an Israeli communal farm near the Gaza border, according to the military”

    These sentences are back to back. Palestinian casualties are results of “fighting”, as if they were caught in crossfire

    When it comes to Israeli soldiers, there is a weapon (mortar shell) and a place (a farm). There are apparently no soldiers or civilians in the “Palestinian death toll,” nor a location of death. Earlier in the article we are told that “One civilian was lightly injured” in Sderot

    #infect #new_york_times #sionisme #criminel #impunité

  • “In the end, all #Data_Visualization ends up with a conversation” — A Joint Review of Eyeo 2022
    https://nightingaledvs.com/in-the-end-all-data-visualization-ends-up-with-a-conversation-a-join

    The Eyeo festival has always held an interesting place in the community as, I’m told, it never really focused on any specific subject matter. At..

    #Career #Data_Art #Data_Humanism #Data_Literacy #Data_Science #Design #New_Voices #Reviews

  • Russia reveals Western attempts to censor photo-ops of Lavrov and Arab League — Puppet Masters — Sott.net
    https://www.sott.net/article/470287-Russia-reveals-Western-attempts-to-censor-photo-ops-of-Lavrov-and-Arab-

    Lavrov revealed that before heading to Cairo he was shown a document from the Arab League, which has its HQ in the Egyptian capital, speaking about “an initiative ... by a group of ambassadors from the US, France, Germany, the UK and a representative of the EU.”

    “It demanded our Arab friends, firstly condemn, secondly, reject certain actions by Russia. And this initiative especially stressed that they shouldn’t sign any documents with us and take pictures with us,” the Russian FM pointed out after talks with his Egyptian colleague, Sameh Shoukry.

    He also recalled how German Foreign Minister Annalena Baerbock recently described a photo of Turkish Presidet Recep Tayyip Erdogan with his Russian and Iranian counterparts Vladimir Putin and Ebrahim Raisi as a “challenge.” Baerbock added that such an image was “incomprehensible” to her.

    “They have an obsession with those photos,” Lavrov said of the West. “This is not an issue from the sphere of diplomacy; it’s a different branch of studying the human nature,” he added.

    Later in the day, the Russian FM met with the Secretary General of the Arab League Ahmed Aboul Gheit, telling photographers: “Guys, I’ve heard you shouldn’t take pictures of me.”

    Info bien entendu difficile à vérifier. En revanche, il devient de plus en plus évident au fil des jours que les régimes du Moyen-Orient, avec toutes leurs « nuances », ont choisi leur camp.

    #New_Middle-East

  • Book Review Roundtable: Fragments of the City: Making and Remaking Urban Worlds
    https://urbanpolitical.podigee.io/52-fragments_city_review

    In this episode moderated by Nitin Bathla, the author Colin McFarlane discusses his recent book Fragments of the City with the critics Theresa Enright, Tatiana Thieme, and Kevin Ward. In analyzing the main arguments of the book, Theresa discusses the role of aesthetics in imagining, sensing, and learning the urban fragments, and the ambivalence of density in how it enables and disables certain kinds of politics. She questions Colin about the distinctiveness of art as a means to engage and politicize fragments, and how can we think about the relationships between fragment urbanism, density and the urban political across varied contexts. Tatiana analyses how the book journeys across a range of temporal scales of knowing fragments from its etymology to autobiographical experiences of (...)

    #urban,political,book_review,mcfarlane,fragments,city
    https://main.podigee-cdn.net/media/podcast_13964_urban_political_pdcst_episode_769948_book_review_rou

    • Fragments of the City. Making and Remaking Urban Worlds

      Cities are becoming increasingly fragmented materially, socially, and spatially. From broken toilets and everyday things, to art and forms of writing, fragments are signatures of urban worlds and provocations for change. In Fragments of the City, Colin McFarlane examines such fragments, what they are and how they come to matter in the experience, politics, and expression of cities. How does the city appear when we look at it through its fragments? For those living on the economic margins, the city is often experienced as a set of fragments. Much of what low-income residents deal with on a daily basis is fragments of stuff, made and remade with and through urban density, social infrastructure, and political practice. In this book, McFarlane explores infrastructure in Mumbai, Kampala, and Cape Town; artistic montages in Los Angeles and Dakar; refugee struggles in Berlin; and the repurposing of fragments in Hong Kong and New York. Fragments surface as material things, as forms of knowledge, as writing strategies. They are used in efforts to politicize the city and in urban writing to capture life and change in the world’s major cities. Fragments of the City surveys the role of fragments in how urban worlds are understood, revealed, written, and changed.

      https://www.ucpress.edu/book/9780520382244/fragments-of-the-city

      #villes #urban_matter #fragmentation #fragments #livre #marges #marginalité #Mumbai #Kampala #Cape_Town #Los_Angeles #Berlin #Dakar #Los_Angeles #Hong_Kong #New_york #matérialité
      #TRUST #master_TRUST

      ping @cede

  • Perché bisogna demolire la “#new_town” di #Berlusconi

    Il processo di ricostruzione dell’Aquila deve concludersi, simbolicamente e praticamente, con una demolizione: quella del progetto C.A.S.E

    Pochi giorni fa un servizio della celebre trasmissione televisiva Report è tornato per un attimo a puntare i riflettori dell’attenzione pubblica sulla gestione del post-sisma all’Aquila, denunciando in particolare lo stato di degrado in cui versano alcuni alloggi del progetto C.A.S.E. (acronimo di Complessi Antisismici, Sostenibili ed Ecocompatibili).

    Il progetto è il principale intervento realizzato dal governo nazionale (allora presieduto da Silvio Berlusconi) per dare alloggio temporaneo alla popolazione sfollata a seguito del sisma che, nel 2009, colpì il capoluogo abruzzese – provocando 309 morti e decine di migliaia di sfollati, e riducendo in macerie ampie porzioni della città e di alcuni comuni limitrofi. Stiamo parlando di quasi 4500 alloggi, destinati a ospitare circa 17.000 persone, costituiti da palazzine residenziali realizzate su enormi piastre antisismiche in cemento armato. Le palazzine del progetto C.A.S.E. sono raggruppate in piccoli “quartieri dormitorio” (i servizi pubblici sono pochi, gli esercizi commerciali assenti) localizzati in varie aree, per lo più periferiche, della città. Questi quartieri sono conosciuti giornalisticamente come le “new towns” di Berlusconi: fu infatti il Cavaliere a spingere fortemente per la loro realizzazione. Al suono dello slogan “dalle tende alle case”, l’allora presidente del Consiglio fece un enorme investimento politico e di immagine sulla costruzione di queste strutture. I primi appartamenti furono inaugurati a soli cinque mesi dal sisma, con un Berlusconi raggiante che poteva dichiarare di aver vinto la sfida di sistemare velocemente un numero elevato di sfollati all’interno di strutture in tutto e per tutto simili a tradizionali abitazioni. Dalle tende dell’emergenza alle case del progetto C.A.S.E., per l’appunto.

    Il costo di tale apparente successo è però stato abilmente scaricato sulla collettività, senza che quest’ultima quasi se ne accorgesse. Ciò non riguarda tanto la spesa astronomica (superiore agli 800 milioni di euro) per la costruzione degli alloggi del progetto C.A.S.E., quanto la salatissima ipoteca che hanno imposto al territorio aquilano, legata alla loro nefasta natura in bilico tra temporaneo e permanente. Il progetto è stato infatti realizzato per dare rapidamente un alloggio temporaneo alla popolazione sfollata e, per questo, è stato costruito con materiali inadatti a durare a lungo. Ciò è stato plasticamente testimoniato, nel 2014, dal crollo di un balcone in una delle “new towns”, successivamente interamente evacuata. Simultaneamente, il progetto C.A.S.E. è stato realizzato nell’idea, inizialmente non troppo sbandierata, che le strutture edificate in verità non sarebbero mai state rimosse. Si trova traccia di questa intenzione già in alcuni documenti ufficiale di 2011 (tra cui il Piano di Ricostruzione, che avanzava l’ipotesi, invero alquanto strampalata, che quegli appartamenti “temporanei” avrebbero potuto ospitare studenti e turisti alla fine della ricostruzione).

    Oggi, con la ricostruzione della città che non è lontana dall’essere completata, questi alloggi sono entrati in una traiettoria di sotto-utilizzo e degrado. Su 4450 abitazioni, solo circa 2850 sono oggi occupate, in parte dagli sfollati del sisma, in parte da altri soggetti fragili (popolazione a basso reddito, famiglie monoparentali e anziani, a cui si sono aggiunte recentemente alcune decine di profughi ucraini). Dei rimanenti alloggi, solo 300 sono effettivamente disponibili, mentre risultano inagibili 870 appartamenti (quelli in corso di manutenzione sono 420). Con il passare del tempo, la quota di abitazioni inoccupate crescerà, così come, probabilmente, quella degli alloggi inagibili (e i costi di manutenzione). Che fare, dunque, del progetto C.A.S.E.?

    Il servizio di Report menzionato all’inizio di questo post ha scatenato all’Aquila un rimpallo di responsabilità tra la presente amministrazione (di centro-destra) e la precedente (di centro-sinistra), che ha dimostrato solo, in maniera inequivocabile, come nessuno, indipendentemente dal colore politico, abbia un piano unitario, a lungo termine, per queste strutture. Quello che si sta facendo è procedere a tentoni, per frammenti. In campo ci sono alcuni interessanti progetti di riutilizzo di alcune porzioni del progetto C.A.S.E., legati all’istituzione all’Aquila del Centro Nazionale del Servizio Civile Universale e alla Scuola Nazionale dei Vigili del Fuoco.

    Ma la verità è che c’è un limite ai progetti di riutilizzo che si possono inventare, motivo per cui si dovrà prima o poi ammettere che c’è un elefante nella stanza: l’unica strada percorribile per un elevato numero di queste strutture è la demolizione. E ciò nonostante l’enorme massa di denaro pubblico spesa per realizzarle poco più di un decennio fa. Si deve infatti prendere atto che il loro mantenimento non rappresenta un’opportunità (semplicemente, la città non ha bisogno di tutti quegli spazi, tanto più che c’è un problema rilevante di vuoti anche all’interno del tessuto urbano consolidato), ma un fardello, i cui costi di manutenzione non faranno che aumentare, di pari passo con l’avanzare del loro degrado e il crescere del loro inutilizzo. L’abbattimento è però più facile a dirsi che a farsi, se non altro per una questione economica: si parla di un’operazione dai costi elevatissimi (svariate decine di milioni di euro), che l’amministrazione comunale non è sicuramente in grado di affrontare. Demolire deve diventare così il tassello finale dell’azione del governo centrale rispetto al sisma dell’Aquila: simbolicamente e praticamente la ricostruzione deve terminare con una distruzione, quella del progetto C.A.S.E.

    https://www.huffingtonpost.it/blog/2022/04/27/news/bisogna_demolire_le_new_towns_di_berlusconi-9270510

    #tremblement_de_terre #Aquila #L'Aquila #temporaire #CASE #reconstruction #logement #Silvio_Berlusconi #déplacés #sfollati #new_towns #dalle_tende_alle_case #coût #logement_temporaire

  • Decolonize this Place (DTP)- New York
    https://decolonizethisplace.org/faxxx-1

    Decolonize This Place is an action-oriented movement and decolonial formation in New York City and beyond.

    Decolonize this Place (DTP) is an action-oriented movement and decolonial formation in New York City. Facilitated by MTL+, DTP consists of over 30 collaborators, consisting of grassroots groups and art collectives that seek to resist, unsettle, and reclaim the city. The organizing and action bring together many strands of analysis and traditions of resistance: Indigenous insurgence, Black liberation, free Palestine, free Puerto Rico, the struggles of workers and debtors, de-gentrification, migrant justice, dismantling patriarchy, and more. In some cases, we have used cultural institutions as platforms and amplifiers for movement demands, but we do not understand the transformation of these institutions as an end in and of itself. We aim to cultivate a politics of autonomy, solidarity, and mutual aid within a long-term, multi-generational horizon of decolonial, anti-capitalist, and feminist liberation that is animated by Grace Lee Boggs’ question: “What time is it on the clock of the world?” For us, decolonization necessitates abolition. But what does abolition demand? Not only does it demand the abolition of prisons and police, bosses and borders, but as Fred Moten and Stefano Harney write, it’s “the abolition of a society that could have prisons, that could have slavery, that could have the wage, and therefore not abolition as the elimination of anything but abolition as the founding of a new society.”

    #abolition #New_York #decolonisation #Décoloniser #musée #contestedmonuments #monument

  • [infokiosques.net] - Tout ce qui fume n’est pas feu
    https://infokiosques.net/spip.php?article1913

    Écrit en pleine "crise" du covid19, ce texte aborde la question du complotisme et du rapport que nos milieux (anti-autoritaires/libertaires/autonomes) entretiennent avec ce système de pensée.

    Sommaire :
    1. Confusionnisme, complotisme et conspirationnisme, tentative de définitions
    2. Quelques théories conspirationnistes qui ont influencé l’Histoire
    3. Deux grands récits conspirationnistes mainstream actuels : QAnon et le « grand remplacement »
    4. New-Age, « santé alternative », fascisme, clics et fric
    5. Face aux complotismes, refuser le rôle de procureur ?
    6. Ne pas laisser de place au complotisme dans nos luttes et nos milieux
    Pour poursuivre, quelques ressources…

    #gauche #émancipation #complotisme #confusionnisme #covid #new_age

    • À propos de l’accusation de mépris de classe, d’une part il apparaît difficile d’affirmer que les complotistes seraient si largement des prolétaires. Les CSP+ ne sont pas en reste lorsqu’il s’agit de diffuser des théories complotistes comme le montrent les exemples cités au fil du texte [15]. Les propagandistes savent très bien quels discours ilselles produisent, quels actes ilselles encouragent. D’autre part, le mépris de classe se place justement dans le fait de croire qu’il n’y a parmi les conspis que des classes populaires et laborieuses sans repère politique et saisissant tout ce qui est à leur portée pour critiquer et attaquer les pouvoirs. En sorte, un retour à l’idée d’un lumpenproletariat intrinsèquement contre-révolutionnaire. Cela participe à dépolitiser leurs actions. Je pense qu’au contraire, bien que la dépolitisation et le manque de culture politique jouent dans leur succès, certainement qu’une bonne part de leurs adeptes savent à quoi ilselles adhèrent. J’ai du mal à imaginer qu’en 2021 on puisse sans le vouloir valider des discours racistes, antisémites, LGBTIphobe, etc. Pourtant c’est ce qui arrive à certaines personnes [16]. Notre rôle devrait alors être, au lieu d’avoir une sorte de complaisance avec ces théories et ceux qui y adhèrent, de lutter encore et toujours pour défendre et diffuser nos idées, ce qui demande de ne pas reprendre la rhétorique et les expressions diffusées par les complotistes mais au contraire de repolitiser le réel et nos discours.

      […]

      Pour autant, et comme on l’a vu auparavant le complotisme est un mode de pensée politique à part entière. Rejeter ce terme parce que nos ennemi⋅es l’utilisent c’est ajouter à la confusion en nous privant d’un mot pour décrire et comprendre un courant politique contemporain actif. De plus il est bien malheureux d’utiliser comme dans « Au procès des complotistes, nous ne soutiendrons pas les procureurs » la technique rhétorique consistant à s’auto-assigner pour empêcher les critiques : « ah mais si je dis ça on va dire que je suis complotiste ! » Technique qui se trouve être justement utilisée jusqu’à plus soif par les complotistes et au passage, par l’extrême-droite : « on ne peut plus rien dire ! On va dire que je suis un fasciste si je dis ça ! Ce n’est pas être raciste de dire ça ! ». Rien d’étonnant si l’on voit les liens existants entre complotismes et extrêmes-droites.

  • Manhattan’s Chinese Street Signs Are Disappearing

    As with many neighborhoods in New York City, Chinatown has a history that is legible in layers. Here in Lower Manhattan, Republic of China flags still flutter above the offices of family associations that were founded before the Communist Revolution. Job posting boards covered in slips of paper cater to recent immigrants. Instagrammable dessert shops serve young locals and tourists alike. “For Rent / 出租” signs are everywhere, alluding to the shrinking number of Chinese businesses and residents.

    And above a dwindling number of intersections hang signs declaring the names of the street in English and in Chinese.

    Bilingual street signs have hung over the bustling streets of the city’s oldest Chinatown for more than 50 years. They are the product of a program from the 1960s aimed at making navigating the neighborhood easier for those Chinese New Yorkers who might not read English.

    These signs represented a formal recognition of the growing influence of a neighborhood that for more than a century had largely been relegated to the margins of the city’s attention. But as the prominence of Manhattan’s Chinatown as the singular Chinese cultural center of the city has waned in the 21st century, this unique piece of infrastructure has begun to slowly disappear.

    https://www.nytimes.com/interactive/2022/03/11/nyregion/nyc-chinatown-signs.html

    #toponymie #bilinguisme #Manhattan #Chinatown #USA #Etats-Unis #New_York #chinois #dialectes #panneau #cartographie #cartographie_narrative #NYC #visualisation #cartographie #langue #anglais

    via @fil

  • Blog This: Transforming How Students Engage and Learn from Visualization Research
    https://nightingaledvs.com/blog-this-transforming-how-students-engage-and-learn-from-visualizat

    What started out as an experiment by Professor Niklas Elmqvist to make student work more meaningful gave rise to VisUMD. It’s a Medium blog that..

    #adjacent_skills #communication #Community #Data_Journalism #Data_Visualization #How_To #New_Voices #Science_Communication #skill_development #soft_skills

  • ¡Yo soy Boricua ! Travail identitaire et stratégies d’élévation collective chez les Portoricains de #New_York
    https://metropolitiques.eu/Yo-soy-Boricua-Travail-identitaire-et-strategies-d-elevation-collect

    Les Portoricains de New York forment un groupe minoritaire en lutte contre les discriminations. Audrey Célestine montre comment ce groupe se réapproprie l’entre-soi imposé par les institutions sur le modèle de l’entraide communautaire afro-américaine et hispanique. Dossier : Espaces non mixtes : l’entre-soi contre les #inégalités ? Citoyens américains d’un territoire colonisé depuis la fin du XIXe siècle, les Portoricains installés à New York subissent la pauvreté et le racisme. Comme l’ensemble des #Terrains

    / #Puerto_Rico, New York, identité, inégalités, #discrimination

    #identité
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_celestine.pdf

  • #Un_pays_qui_se_tient_sage par le The #New_York Times
    http://www.davduf.net/un-pays-qui-se-tient-sage-par-le-the-new-york

    « Dufresne’s whip-smart film uses the power of images to provoke the kind of dialogue that seems rare in contemporary society. » Five International Movies to Stream Now ‘The Monopoly of Violence’ Stream it on Mubi. On paper, the “The Monopoly of Violence” sounds hopelessly idealistic. David Dufresne’s documentary assembles a variety of French citizens — historians, scholars, politicians, cops, protesters — in small, one-on-one conversations about police brutality, while videos from the country’s (...) Un pays qui se tient sage

    / Une, New York

  • #Emmanuel_Macron, 19.01.2022 : « Refonder le partenariat avec l’#Afrique »

    « En lien avec #Charles_Michel et #Ursula_von_der_Leyen, nous avons ainsi souhaité que nous puissions tenir un #sommet au mois de février afin de refonder notre partenariat avec le #continent_africain », a annoncé Emmanuel Macron

    Un partenariat notamment dans le cadre de la pandémie, Emmanuel Macron annonçant que « 700 millions de doses auront été distribuées d’ici juin 2022 », mais pas seulement, le président prônant aussi le fait de « réinventer une nouvelle alliance avec le continent, d’abord à travers un New Deal économique et financier avec l’Afrique ».

    L’Europe a « le devoir de proposer une nouvelle alliance au continent africain, les destins des deux rives de la Méditerranée sont liés », a fait valoir Emmanuel Macron. « Nous ne pouvons aborder décemment le sujet des migrations sans traiter les causes profondes », a-t-il soutenu, ajoutant que « c’est en Afrique que se joue une partie du bouleversement du monde ».

    https://fr.finance.yahoo.com/actualites/avortement-russie-%C3%A9tat-droit-quil-111427046.html

    #Europe #Macron #partenariat #discours #alliance #New_Deal_économique #New_Deal #migrations #root_causes #causes_profondes

    via @karine4
    ping @isskein @rhoumour

  • Derrière le débat sur le « wokisme », les trois mutations du racisme : biologique, culturel, systémique

    Après avoir postulé, depuis l’esclavage, l’inégalité des races, le racisme insiste, après 1945, sur l’impossible coexistence culturelle. Plus controversée est la notion, apparue dans les années 2000, de racisme « structurel ».

    C’est un mystérieux néologisme qui désigne un ennemi aussi terrifiant qu’insaisissable : le « wokisme », ce mouvement venu des Etats-Unis, suscite depuis des mois des croisades enflammées. Pour le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, ce mot renvoie à une idéologie obscurantiste qui, en imposant une police de la pensée digne de George Orwell, ouvre la voie au totalitarisme. Le réquisitoire est sans doute un peu exagéré : le wokisme n’est ni un corpus idéologique structuré ni un courant de pensée homogène, mais, plus modestement, une attitude consistant à être attentif (« awake ») aux injustices subies par les minorités.

    Si l’expression apparaît dans l’argot afro-américain dans les années 1960, si elle est présente, en 1965, dans un discours prononcé par Martin Luther King (1929-1968), si elle est aujourd’hui revendiquée par le mouvement américain Black Lives Matter, elle reste très largement méconnue des Français : selon un sondage IFOP réalisé en février 2021, 86 % d’entre eux n’ont jamais entendu parler de la « pensée woke » et 94 % ignorent ce qu’elle signifie. En France, le wokisme est « un épouvantail plus qu’une réalité sociale ou idéologique » , résume l’historien Pap Ndiaye, directeur général du Palais de la Porte Dorée (l’établissement public qui comprend le Musée national de l’histoirede l’immigration et l’Aquarium tropical de Paris).

    Les controverses françaises sur le « wokisme » ont beau reposer sur des à-peu-près et des chimères, elles ont cependant un mérite : démontrer que le mot « racisme » ne veut pas dire la même chose pour tout le monde. Pour les militants « woke », la statue d’un ardent défenseur de l’esclavage ou le « blackface » festif d’un homme blanc signent la survivance subtile mais réelle d’une hiérarchie raciale héritée de la traite négrière et de la colonisation. Pour leurs adversaires, cet exercice scrupuleux de vigilance antiraciste mène tout droit à la tyrannie des minorités, voire à un « racisme inversé .

    XVIe siècle : la racialisation du monde

    Si le racisme des uns ressemble si peu au racisme des autres, c’est parce que ce mot affiche une simplicité trompeuse et ce depuis sa naissance, à la fin du XIXe siècle. Popularisé en 1892 sous la plume du pamphlétaire antisémite Gaston Méry, le terme « racisme » désigne, dans le roman Jean Révolte, non pas une condamnable hiérarchie entre les hommes, mais une enviable « patrie naturelle fondée sur la communauté d’origine », souligne l’historien Grégoire Kauffmann. Pour le héros, qui « refuse d’admettre qu’un Juif ou qu’un nègre puisse devenir son concitoyen », le racisme est une forme élevée et respectable de patriotisme. Si l’origine du mot « racisme » est ambiguë, son sens l’est tout autant. « Ce terme est polysémique » , prévient Abdellali Hajjat, auteur des Frontières de l’ « identité nationale » (La Découverte, 2012). « Il est hautement problématique », renchérit l’historien des idées Pierre-André Taguieff dans son Dictionnaire historique et critique du racisme (PUF, 2013) . Parce que le racisme se nourrit des préjugés de son époque, parce qu’il épouse la circulation des hommes et des idées, parce qu’il s’adapte à l’état de la science, il se conjugue toujours au pluriel.

    Depuis le XVIIIe siècle, le racisme français a ainsi, selon Pierre-André Taguieff, affiché deux visages : le racisme « biologique et inégalitaire » de l’esclavage et de la colonisation, qui postulait l’existence d’une hiérarchie irréductible entre les races, et le « néoracisme différentialiste et culturel » de l’après-guerre, qui fait de certaines communautés, non pas des races inférieures, mais des groupes inassimilables. Depuis les années 2000, beaucoup y ajoutent un troisième : le racisme « systémique » engendré, jour après jour, par le fonctionnement routinier et discriminatoire des institutions.

    En déportant 12,5 millions d’Africains vers les Amériques, l’esclavage atlantique inaugure, au XVIe siècle, l’ère de la racialisation du monde, et façonne du même coup la matrice du racisme biologique et inégalitaire qui survivra, en France, jusqu’à la seconde guerre mondiale. Avec la traite négrière, la « race » devient le pilier d’un ordre social fondé sur des traits phénotypiques comme la couleur de la peau. « Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les Européens théorisent l’infériorité supposée de certains peuples, souligne Pap Ndiaye. L’esclavage n’invente pas les préjugés sur les Noirs mais il les structure dans une pensée systémique de la hiérarchie raciale qui légitime la chosification des êtres humains. »

    Pendant que les naturalistes du XVIIIe siècle répertorient méthodiquement les plantes et les animaux, les savants classent les races humaines en leur attribuant des carac téristiques physiques, intellectuelles et morales immuables. Dans la hiérarchie culturelle de la perception du beau et du sublime élaborée par Kant (1724-1804), les Germains, les Anglais et les Français figurent au sommet : relégués en bas de l’échelle, les Noirs doivent se contenter du « goût des sornettes . « L’humanité atteint la plus grande perfection dans la race des Blancs, écrit Kant. Les Indiens jaunes ont déjà moins de talent. Les Nègres sont situés bien plus bas. »

    A la fin du XVIIIe siècle, l’obsession de la hiérarchie raciale est telle que le colon créole Moreau de Saint-Méry, député de la Martinique à l’Assemblée constituante et grand défenseur de l’esclavage, élabore une classification méticuleuse des hommes en fonction de leur couleur de peau. S’il estime que les Blancs incarnent l’ « aristocratie de l’épiderme » , il recense 128 combinaisons de métissage noir-blanc qu’il regroupe dans neuf catégories soigneusement hiérarchisées : le sacatra, le griffe, le marabout, le mulâtre, le quarteron, le métis, le mamelouk, le quarteronné et le sang-mêlé... Cette racialisation du monde aurait pu s’effacer après l’abolition de l’esclavage, en 1848, mais la colonisation, qui voit la France conquérir l’Algérie, en 1830, puis l’Indochine et une partie de l’Afrique, perpétue les hiérarchies raciales construites pendant la traite négrière. Sous la IIIe République, les préjugés sur la supériorité biologique des Blancs sont encore très vivants : c’est en vain, affirme Pierre Larousse dans le Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle (1872), que « quelques philanthropes ont essayé de prouver que l’espèce nègre est aussi intelligente que l’espèce blanche .

    La Caution scientifique

    Parce que la colonisation est justifiée, au XIXe siècle, par la « mission civilisatrice » de la France, la pensée raciale, cependant, se transforme. « A la hiérarchie biologique de la traite négrière s’ajoute, au XIXe siècle, une hiérarchie culturelle des civilisations, explique le sociologue Abdellali Hajjat, chargé de cours à l’Université libre de Bruxelles . Parmi les " indigènes " , la IIIe République distingue l’Arabe musulman, fourbe mais civilisé, du bon sauvage noir, proche de l’animal. Aux yeux des colonisateurs, le monde musulman, qui a une histoire commune avec l’Europe, est une civilisation, même si elle est menaçante, alors que le monde subsaharien est situé, lui, hors de la civilisation. »

    Dans un siècle marqué par les fulgurants progrès de la science, cette « raciologie républicaine », selon le mot de l’historienne Carole Reynaud-Paligot, se nourrit de discours savants. Les anthropologues comparent les anatomies, jaugent les boîtes crâniennes, mesurent les angles faciaux. « Au XIXe siècle, la pensée raciale se pare d’une caution scientifique, poursuit Abdellali Hajjat. Les nouvelles disciplines comme l’anthropologie, l’ethnologie ou la philologie élaborent des discours qui justifient l’inégalité des races. Les savoirs, dans toute leur diversité, consolident et légitiment la pensée raciale de la IIIe République. »

    A la fin du XIXe siècle, l’anthropologie physique devient ainsi l’un des viviers du racisme « scientifique . Dans le Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, Paul Broca, fondateur, en 1859, de la Société d’anthropologie de Paris, distingue ainsi les races « éminemment perfectibles, qui ont eu le privilège d’enfanter de grandes civilisations », de celles qui ont « résisté à toutes les tentatives qu’on a pu faire pour les arracher à la vie sauvage » . « Jamais un peuple à la peau noire, aux cheveux laineux et au visage prognathe, n’a pu s’élever spontanément jusqu’à la civilisation » , écrit-il.

    Pendant la IIIe République, cette hiérarchie des races et des civilisations est profondément ancrée dans les esprits, y compris dans ceux des Républicains. « Il faut dire ouvertement, affirme Jules Ferry en 1885, que les races supérieures ont un droit sur les races inférieures » , celui de les « civiliser » . Pendant que les écoliers apprennent dans Le Tour de la France par deux enfants (1877) que la « race » blanche est la « plus parfaite » de toutes, leurs parents découvrent, dans les « villages nègres » des expositions universelles, des Africains parqués comme des animaux qui tressent des nattes et cisèlent des bracelets.

    Il faut attendre le début du XXe siècle pour que ce racisme biologique et inégalitaire commence à vaciller. Le déclin s’amorce avec l’affaire Dreyfus (entre 1894 et 1906), qui voit naître les premiers mouvements de défense de l’universalité du genre humain. Mais le coup de grâce intervient au lendemain de la seconde guerre mondiale. « La Shoah disqualifie définitivement le racisme, analyse l’historien Emmanuel Debono. A la Libération, le premier geste de l’Organisation des Nations unies et de l’Unesco [sa branche consacrée à l’éducation], tout juste créées, est de condamner le racisme chimiquement pur qu’est le nazisme. L’antiracisme s’impose, pour la première fois de l’histoire, comme une norme internationale. » En récusant catégoriquement la validité scientifique du concept de « race », en proclamant solennellement l’égale dignité de tous les hommes, les institutions internationales nées à la Libération installent, selon le philosophe Etienne Balibar, un nouveau « paradigme intellectuel » : « l’humanité est une », proclament les documents de l’Unesco des années 1950.Ce discours est si neuf que le pasteur noir américain Jesse Jackson sillonne le sud des Etats-Unis pour le promouvoir. « Une organisation internationale avait fait des recherches et conclu que les Noirs n’étaient pas inférieurs, racontait-il en 2002, dans une interview à un journal aux Etats-Unis. C’était énorme ! »

    Le racisme biologique et inégalitaire de l’avant-guerre ne survit pas à ce nouveau paradigme. Dans la seconde moitié du XXe siècle, les racistes « à l’ancienne » se font de plus en plus rares : les Français qui croient à la supériorité biologique de certaines races représentent aujourd’hui moins de 10 % de la population. « L’Unesco a indéniablement réussi à délégitimer le concept de race » , constate Abdellali Hajjat. L’ « inertie » des catégories raciales bâties pendant l’esclavage et la colonisation est cependant très forte : « Le racisme est un train à grande vitesse, poursuit-il. Même quand on appuie fermement sur le frein, il met du temps à ralentir. »

    La hantise du métissage

    Malgré les déclarations de principe des instances internationales des années 1950, le racisme continue en effet à prospérer, mais le climat de l’après-guerre l’oblige à changer de visage. Au lieu de distinguer et de hiérarchiser les races humaines, comme il le faisait pendant l’esclavage et la colonisation, le racisme , selon Pierre-André Taguieff, adopte dans la seconde moitié du XXe siècle une tonalité « culturelle et différentialiste » : il célèbre désormais le culte des identités parti culières. « Le néoracisme met en avant des différences irréductibles fondées, non plus sur la biologie, mais sur les moeurs » , constate Emmanuel Debono.

    Résolument hostile à l’ouverture des frontières, ce « new racism », selon le mot de l’historien britannique Paul Gilroy, clame haut et fort sa hantise du métissage : ce qui est reproché aux étrangers, résume Pierre-André Taguieff, ce n’est plus leur infériorité biologique, mais le fait « d’être culturellement inassimilables et d’incarner, en tant que corps étranger, une menace de désordre pour le groupe national menace polymorphe de défiguration, de dénaturation, de désinté gration, voire de souillure . « C’est le racisme de l’inégalité des cultures et du chacun chez soi, explique Pap Ndiaye, auteur de La Condition noire. Essai sur une minorité française (Gallimard, 2009). Chacun dans sa culture, chacun sur son territoire. »

    Dans les années 1970, le Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne (Grece) du philosophe Alain de Benoist est le laboratoire théorique de cette doctrine qui finit par irriguer l’extrême droite, puis une grande partie de la droite. Les « grécistes » , observe le politiste Sylvain Crépon, en 2010, dans la revue Raison présente , tournent peu à peu le dos aux théories biologiques racialistes pour défendre la notion « anthropologique » de culture, et prôner, au nom de la pureté, une « étanchéité entre les peuples . Dans une France de plus en plus métissée, le Front national, qui émerge sur la scène politique en 1983, se fait le porte-parole de cette pensée identitaire.

    Face à ce « néoracisme » qui manie avec habileté le vocabulaire des modes de vie, les asso ciations antiracistes « classiques » et « généralistes » comme la Ligue des droits de l’homme, la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme ou le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples sont vite dépassées. « Leur discours de principe sur l’universalité du genre humain a du mal à penser les différences culturelles, d’autant que ces militants traditionnels sont rarement issus de l’immigration », observe l’historienPap Ndiaye.Il faut attendre les années 1980 pour voir émerger une nouvelle génération d’activistes : l’organisation, en 1983, de la Marche pour l’égalité, puis la création, en 1984, de SOS-Racisme rajeunissent et élargissent le cercle de la mobilisation.

    Dans les années 1980 et 1990, ces nouveaux acteurs de la scène politique analysent le « néoracisme » non comme un système de valeurs collectif hérité de l’esclavage et la colonisation, mais comme l’expression d’une dérive « morale et individuelle », écrivent les chercheurs Fabrice Dhume, Xavier Dunezat, Camille Gourdeau et Aude Rabaud dans Du racisme d’Etat en France ? (Le Bord de l’eau, 2020). Pour SOS-Racisme, les Français hostiles aux immigrés sont des « acteurs déviants, isolés, adhérant à la doctrine raciste et/ou portés par une idéologie violente » , ajoutent les chercheurs. Face à ces errances individuelles, les militants de SOS-Racisme défendent avec conviction les vertus du métissage, de la fraternité et de la tolérance. « Ils estiment que le racisme est le fruit de l’ignorance et de la peur . La loi et l’éducation constituent donc les deux piliers de leur engagement. La loi parce qu’elle permet, depuis la législation Pleven de 1972, de sanctionner les propos racistes, l’éducation parce qu’en luttant contre les préjugés, elle ouvre la voie à un changement des mentalités. », analyse la philosophe Magali Bessone, professeure de philosophie à l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne et autrice de Faire justice de l’irréparable. Esclavage colonial et responsabilités contemporaines (Vrin, 2019).

    « Une matrice idéologique »

    Cette conception du racisme est questionnée à partir des années 2000. Dans un monde qui se mobilise contre les discriminations la directive européenne sur l’égalité de traitement date de 2000, la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité, de 2005 (supprimée en 2011) , l’idée d’un racisme « systémique » émerge peu à peu dans les milieux militants et universitaires. Ses défenseurs ne nient pas que le racisme est souvent adossé à un discours explicite de haine, mais ils estiment qu’il est souvent, voire surtout, un système de pouvoir qui imprègne discrètement, et en silence, le fonctionnement des institutions républicaines.

    Alors que le néoracisme « culturel et différentialiste » émanait d’individus affichant ouvertement une idéologie nativiste, le racisme dit « systémique » se passe de discours d’exclusion : il est, plus banalement et plus massivement, le fruit des pratiques répétitives, souterraines et discrètes de la police, de la justice, de l’entreprise ou de l’école. Comme le savent les jeunes issus de l’immigration, comme le démontrent les enquêtes de sciences sociales, ce racisme « ordinaire », qui n’est ni intentionnel ni systématique, distribue inégalement les places et les richesses.

    Le sociologue Fabien Jobard établit ainsi, dans une étude réalisée en 2007-2008 à Paris, qu’un Maghrébin a 9,9 fois plus de risques de se faire contrôler par la police qu’un Blanc, un Noir 5,2 fois plus. Cinq ans plus tard, les économistes Nicolas Jacquemet et Anthony Edo constatent lors d’un « testing » que malgré un faux CV parfaitement identique, « Pascal Leclerc » obtient deux fois plus d’entretiens d’embauche que « Rachid Benbalit . « En mettant en lumière l’ampleur des discriminations, ces travaux démontrent qu’elles ne peuvent être le fait de quelques brebis galeuses animées de croyances ouvertement racistes », observe Magali Bessone.

    Pour nombre de militants et d’universitaires, ces pratiques insidieuses et silencieuses relèvent d’un racisme « institutionnel », « structurel », voire « d’Etat . Ces mots ne signifient nullement qu’en France, un principe de hiérarchie raciale est inscrit dans le droit, comme il l’était lors de l’apartheid en Afrique du Sud ou du nazisme en Allemagne : ils renvoient plutôt, selon la politiste Nonna Mayer, à un racisme « déguisé ou subtil », qui se manifeste par des contrôles au faciès, des discriminations à l’embauche, voire des « micro-agressions quotidiennes comme des plaisanteries ou des regards, à première vue plus bénignes, mais qui maintiennent les populations racisées à distance, en position d’infériorité » .

    Le « catéchisme » antiraciste

    Les premiers jalons de cette réflexion sur le racisme « systémique » remontent, en France, à l’après-guerre. « Dès 1956, [le psychiatre et essayiste] Frantz Fanon affirme ainsi qu’une société coloniale est une société structurel lement raciste, souligne Magali Bessone. Le racisme n’y est pas, selon lui, le fruit d’une subjectivité déviante mais une norme collective et partagée. En 1972, la sociologue Colette Guillaumin défend, elle aussi, l’idée que le racisme ne renvoie pas au comportement intentionnel de quelques personnes ignorantes ou malveillantes, mais à une matrice idéo logique faite de normes, de pratiques, de catégories et de procédures. »

    Il faut cependant attendre les années 2000 pour que cette analyse, longtemps cantonnée dans un cercle étroit d’intellectuels et de militants, s’impose dans le débat public. « La question des discriminations est propulsée au premier plan en 2004, lors de l’interdiction des signes religieux à l’école, puis en 2005, lors des émeutes urbaines et des polémiques autour de la loi sur les " aspects positifs de la colonisation " , poursuit la philosophe. Les deuxièmes, voire les troisièmes générations de l’immigration postcoloniale, constatent avec amertume que l’injonction à l’intégration est toujours à recommencer : elle est aussi forte pour eux que pour leurs parents, voire leurs grands-parents. »

    C’est dans ce climat que naissent, dans les quartiers populaires, les collectifs de l’anti racisme que l’on qualifie parfois de « politique » - le Parti des indigènes de la République, le Conseil représentatif des associations noires, La Vérité pour Adama. A l’éloge du métissage célébré par SOS-Racisme dans les années 1980 se substitue, dans les années 2000-2020, une dénonciation du racisme systémique fondée sur un nouveau lexique « racisé », « décolonial », « privilège blanc . « Ces militants qui s’intéressent à l’histoire et à la sociologie s’efforcent de conceptualiser la trame du racisme ordinaire , souligne Abdellali Hajjat. Ils estiment que certains gestes apparemment anodins du quotidien constituent des rappels à l’ordre racial. »

    Dans un pays intensément attaché aux principes universalistes, cette conception « structurelle » du racisme est aujourd’hui âprement critiquée. Dans L’Antiracisme devenu fou, le « racisme systémique » et autres fables (Hermann, 2021), Pierre-André Taguieff vilipende l’idée d’un « racisme sans racistes » : parce qu’il est devenu « victimaire » , le « catéchisme » antiraciste d’aujourd’hui a rompu, selon lui, avec la « tradition du combat contre les préjugés raciaux fondée sur l’universalisme des Lumières » . Une conviction partagée par la philosophe Elisabeth Badinter, qui estime que ces combats « identitaires » remettent en cause l’universalisme républicain .

    Cette idée est réfutée par Pap Ndiaye. « L’antiracisme contemporain, dans l’ensemble, ne tourne pas le dos à l’universalisme : il cherche au contraire à l’approfondir en évitant qu’il reste incantatoire, abstrait ou " décharné " , selon le mot d’Aimé Césaire. Les militants d’aujourd’hui sont finalement plus pragmatiques que leurs aînés : alors que les antiracistes de l’après-guerre espéraient, par le redressement moral, extirper le mal de la tête des racistes, les militants d’aujourd’hui veulent, plus simplement, faire reculer une à une les discriminations. » Cette ambition égalitaire n’est pas contraire à l’universalisme, estime l’historien : elle est même au coeur de la promesse républicaine.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/06/biologique-culturel-systemique-le-racisme-en-trois-mutations_6108458_3232.ht
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    –-> ajouté à ce fil de discussion autour du wokisme :
    https://seenthis.net/messages/933990
    et plus précisément ici :
    https://seenthis.net/messages/933990#message943325

    • à faire débuter l’anti-racisme politique durant les années 2000, ce journal ne fait que propager une arrogante vulgate militante où l’on se complait à confondre le mot dont on se pare et la chose que l’on cherche à (ré)inventer, avec des bonheurs contrastés (l’appel des indigènes de la république est publié en janvier 2005, or le soulèvement de novembre 2005 n’a concerné ses tenants que de loin).