• kd2org/karadav: Lightweight NextCloud compatible WebDAV server
    https://github.com/kd2org/karadav

    This is a simple and lightweight #WebDAV server, allowing to easily set up a #file_sharing server compatible with WebDAV and #NextCloud clients. It has no dependencies and good performance.

    It is written in #PHP (8+). The only dependency is #SQLite3 for the database.

    Its original purpose was to serve as a demo and test for the KD2 WebDAV library, which we developed for Paheko, our non-profit management solution, but it can also be used as a simple but powerful file sharing server.

    If you are looking for an even lighter WebDAV server, try also our other server, PicoDAV https://github.com/kd2org/picodav. It isn’t compatible with NextCloud/ownCloud clients, but it is a single file that you can drop anywhere in your document root, nothing to install!

  • Bienvenue en syntropie !
    https://joala.fr/le-livre

    Un ouvrage récent sur l’agroforesterie, mais rupture de stock pour l’instant. En espérant qu’il y ait des méthodes un peu explicites, pas juste qu’on doive tou⋅tes faire des expérimentations des années pour trouver les bons mélanges, les bonnes dates de coupes, etc. Une méthode devant être reproductible « facilement » (quand bien même ya forcément des variantes suivant les régions, plantes etc), sinon bah c’est pas une méthode…

    En tout cas ça donne envie.
    https://www.youtube.com/watch?v=RB6TOWsjXa4

    #agroforesterie #agriculture #maraichage #eau #cycle_de_l'eau #syntropie

    • Ah merci @colporteur de vérifier mes conneries lol, sympa, avec dedans aussi :
      – ENLÈVEMENTS EXTRATERRESTRES - En France, on préfère passer ce sujet sous silence. Pourtant, les rapports d’enquêtes sont là.
      – LE CHARISME DU CŒUR FACE À L’EFFONDREMENT ANNONCÉ - Au-delà du survivalisme individualiste, il y a le cœur, la voie spirituelle.

      Et ya une desc WP : https://fr.wikipedia.org/wiki/Nexus_(revue)

      Mais allez tous mourir !
      Au moins ça continue de documenter les liens entre « vrais » trucs écolos et pseudoscience, ésotérisme, fantasmes de complot, etc (comme Fouchet, Casasnovas…).

      Des articles sur la cuisine macrobiotique, l’aromathérapie et le trou dans la couche d’ozone côtoient des exposés sur la fluoration de l’eau, les expériences de contrôle mental menées par la CIA et les escroqueries des groupes pharmaceutiques. Tout cela amène les lecteurs à mélanger les préoccupations pour leur santé, pour l’environnement et pour leur mode de vie avec des angoisses liées aux abus cachés et aux complots gouvernementaux

      #millefeuille donc ! (tiens tag jamais utilisé, pourtant déjà parlé plusieurs fois)

    • c’était pas pour te tacler, juste, intéressé malgré le peu de surface dispo, j’ai regardé la vidéo et ai cherché à en savoir plus sur le fondateur, appris que le livre est déjà épuisé (eh oui) puis je suis tombé là_dessus, et j’ai arrêté là. par ailleurs, si tu veux vraiment te former (il y a inévitablement des choses intéressantes en plus du « seule la photosynthèse produit de la valeur », suivez mon regard), inscrit toi vite ! les stages à je sais plus combien de centaines d’euros la semaine sont bookés jusqu’à fin 2024...

      Götsch
      https://en.wikipedia.org/wiki/Ernst_Götsch

      Götsch has achieved renown due to the results of his methods, evident in the successes of his farm Olhos D’Água.[5] The farm has been visited by Brazilian government agencies that carry out environmental control. It is considered notable because the land was previously considered hopelessly degraded by the farming community, and in a few short years, has been restored to levels of biodiversity and productivity that compare well with untouched forest regions in the Amazon region.[citation needed]

      Götsch’s work in Latin America on models of agroforestry has led to the conversion of large tracts of degraded land into productive and diverse agroforests.[6][7] He has developed a new technique of rapid recovery of poor soils by imitating existing patterns in nature in which carefully selected species of plants – a consortium of species – are placed at a given spacing and orientation, introduced in a predetermined sequence, and are heavily pruned during their growth period at regular intervals. In the space of a few years, he has converted over 1200 acres of degraded land in Brazil into a productive rainforest that produces premium cacao, among other things.[8] His students and some businesses are now implementing the same techniques combining commercial and ecological interests.

      Some key principles of his approach include:[citation needed]

      Process-based, not input-based: Rather than seeking to add nutrients from outside sources, syntropic agriculture mimics and accelerates natural succession processes to capture carbon, water, nutrients (via wildlife) and diversity in degraded and undeveloped land.
      Heavy pruning: To add biomass to the soil, retain soil moisture, open up canopy, increase carbon capture and transpiration.
      ’Water is planted (‘Água se planta!’)’ By introducing plants that store water, and increase transpiration.
      ’Turn our enemies into our friends.’ Farmers should look for plants that are green all year (even in severe drought, especially weeds) and plant many of these. These should include tree such as eucalypts that if managed correctly can help protect and foster less robust species, and produce much organic matter quickly to cover and rebuild the soil.

      dicton : « l’eau se plante ». je pige pas comment l’eucalyptus qui glougloute à donf aide à la transpiration de sols couverts de biomasse, sinon le raisonnement apport en azote et en carbone tient. il a fallut admettre que « la nature » n’existe pas (une Amazonie peuplée d’acteurs qui ont façonnés le vivant à leur usage, par exemple). forts de cette (re) découverte (pensons aux murets et à l’irrigation dans les Corbières avant l’exode rural), ça charlatanisme pas mal (ce qui rappelle d’ailleurs l’aspiration au retour à un « communisme primitif »...)
      sur ces question terre/subsistance, j’ai trouvé intéressant cet article publié par Cabrioles https://seenthis.net/messages/1013953

      #ésotérisme #écologie

  • Comment dégafamiser une #MJC – un témoignage
    https://framablog.org/2023/06/12/comment-degafamiser-une-mjc-un-temoignage

    Nous ouvrons volontiers nos colonnes aux témoignages de dégooglisation, en particulier quand il s’agit de structures locales tournées vers le public. C’est le cas pour l’interview que nous a donnée Fabrice, qui a entrepris de « dégafamiser » au sein de son … Lire la suite­­

    #Enjeux_du_numérique #Interviews #Témoignages de_« dégooglisation » #alternatives #Dégafamisation #GAFAM #LibreOffice #Linux #Linux_Mint #logiciels_libres #mail #migration #Nextcloud #OVH #poste_de_travail

  • Échirolles libérée ! La dégooglisation (5)
    https://framablog.org/2023/04/07/echirolles-liberee-la-degooglisation-5

    Voici aujourd’hui le 5e et dernier article que Nicolas #Vivant consacre à la dégooglisation de la ville d’Échirolles (si vous avez raté les épisodes précédents). Maintenant que les outils sont en place, il est temps d’envisager comment la #mutualisation et … Lire la suite­­

    #Enjeux_du_numérique #Migration #Témoignages de_« dégooglisation » #ActivityPub #decentralisation #Echirolles #EPCI #mastodon #Nextcloud #PeerTube #résilience #Signal #wordpress #Zammad

  • Échirolles libérée ! La dégooglisation (2)
    https://framablog.org/2023/03/17/echirolles-liberee-la-degooglisation-2

    Voici le deuxième volet du processus de dégooglisation de la ville d’Échirolles (si vous avez manqué le début) tel que Nicolas Vivant nous en rend compte. Nous le re-publions volontiers, en souhaitant bien sûr que cet exemple suscite d’autres migrations … Lire la suite­­

    #Enjeux_du_numérique #Migration #Témoignages de_« dégooglisation » #arborescence #big_data #cloud #DSI #Echirolles #équipe #feuille_de_route #GED #logiciel_libre #municipalité #Nextcloud #schéma_directeur #serveurs

  • Pendant ce temps-là, les puissances occidentales mettent en ordre de bataille les esprits et transforment à vitesse accélérée leurs économies en «  économies de guerre  »

    Contre la guerre en Ukraine et sa généralisation
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2023/02/25/contre-la-guerre-en-ukraine-et-sa-generalisation_521781.html

    Poutine, qui nie jusqu’à l’existence d’une nation ukrainienne, aura, par son sanglant mépris des peuples, contribué à ce que s’affirme le sentiment d’appartenir à l’Ukraine, alors qu’il peinait à prendre corps malgré les efforts du pouvoir et des nationalistes.

    L’échec relatif de Poutine résulte, entend-on souvent, de la mobilisation d’un peuple dressé pour défendre sa patrie, rien de tel ne motivant les soldats russes. Certes. Mais ce n’est qu’une partie de la réalité. Si l’Ukraine a tenu bon, malgré une industrie et une armée a priori moins fortes que celles du Kremlin, elle le doit avant tout à la trentaine de membres de l’OTAN, dont les États-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la France, qui l’ont armée, financée et soutenue de bien des façons. Et ils ne cessent de surenchérir en ce domaine, tel Biden encore le 20 février à Kiev.

    Quand les pays de l’OTAN livrent à l’Ukraine des armements de plus en plus sophistiqués, de plus en plus efficaces, ils poursuivent un objectif immédiat proclamé  : éviter la défaite de l’Ukraine et faire durer la guerre afin d’affaiblir la Russie, et si possible la mettre à genoux.

    Cela pour montrer au monde entier ce qu’il en coûte de ne pas s’incliner devant l’ordre impérialiste. Les propos de Biden à Varsovie  : «  L’Ukraine ne sera jamais une victoire pour la Russie  », son refus affiché de toute négociation avec Poutine, le fait que les dirigeants occidentaux ont tous adopté la même posture et le même langage ces derniers temps, tout cela va dans le même sens.

    Le conflit en cours n’est pas la principale raison d’une escalade que l’Occident mène tambour battant. Il fait aussi office de toile de fond pour une mise en ordre de bataille des esprits, ne serait-ce que par la banalisation d’une guerre qui s’installe pour durer, dans une Europe qui n’en avait plus connu depuis 1945, exception faite des bombardements de la Serbie par l’OTAN, il y a un quart de siècle.

    Une mise sur le pied de guerre qui vaut aussi pour les économies de chaque pays, dans un monde capitaliste qui s’enfonce dans la crise sans que ses dirigeants y voient d’issue. Certes, les dirigeants du monde capitaliste n’ont pas encore choisi la fuite en avant vers une conflagration généralisée, comme celle qui conduisit à la Première et à la Deuxième Guerre mondiale, mais rien ne garantit que le conflit ukrainien ne risque pas, à tout moment, de précipiter l’humanité dans une nouvelle guerre mondiale.

    Le conflit en Ukraine sert déjà de terrain d’entraînement aux États impérialistes pour préparer l’éventualité d’un affrontement dit de haute intensité, que les états-majors militaires et politiques envisagent explicitement. Il sert aussi aux chefs de file de l’impérialisme à renforcer des blocs d’États alliés, avec leurs réseaux de bases sur le pourtour de la Russie et de la Chine.

    sommant les autres États de se rallier à ces alliances militaires et d’adopter des trains de sanctions contre la Russie, même quand cela va à l’encontre de leurs intérêts et de ceux, sonnants et trébuchants, de leurs capitalistes. On le constate pour l’arrêt des importations de gaz et de pétrole russes, l’interdiction de commercer avec la Russie, d’y maintenir des activités industrielles, ce qui pénalise des pays européens, dont l’Allemagne et la France, mais profite aux États-Unis.

    Si un fait nouveau, capital pour l’avenir de l’humanité, s’est fait jour au feu de cette guerre, c’est l’évolution rapide de la situation mondiale dans le sens de sa #militarisation.

    Poutine a répondu de façon monstrueuse à la pression continue de l’impérialisme en Europe de l’Est en lançant ses missiles et ses tanks sur l’Ukraine le 24 février 2022. Mais c’est l’impérialisme qui s’est préparé depuis longtemps à aller à la confrontation.

    ... à plonger tôt ou tard l’Ukraine dans la guerre, donc à faire de ses habitants les otages d’une rivalité qui les dépasse, car elle oppose le camp mené par les États-Unis à la Russie, avec son dictateur, ses bureaucrates et ses oligarques pillards. D’un côté ou de l’autre, il n’y a nulle place pour le droit des peuples à décider de leur destinée, même si on veut nous le faire croire.

    L’ex-chancelière Angela Merkel n’en croit rien. Elle le dit dans une interview où elle revient sur la crise qui s’ouvrit en février 2014, quand le président ukrainien d’alors, contesté par la rue et surtout lâché par des secteurs de la bureaucratie et de l’oligarchie, dut s’enfuir. Le pouvoir issu du #Maïdan s’alignant sur les États-Unis, Poutine récupéra alors la #Crimée et poussa le Donbass à faire sécession. Les accords de Minsk, que Merkel parrainait avec Hollande et auxquels avaient souscrit Moscou et Kiev, devaient régler pacifiquement le différend, prétendait-elle à l’époque. Elle avoue désormais qu’il s’agissait d’un leurre. «  Poutine, explique-t-elle, aurait [alors] pu facilement gagner. Et je doute fortement que l’OTAN aurait eu la capacité d’aider l’Ukraine comme elle le fait aujourd’hui. […] Il était évident pour nous tous que le conflit allait être gelé, que le problème n’était pas réglé, mais cela a justement donné un temps précieux à l’Ukraine.  » Et à l’OTAN pour préparer l’affrontement avec Moscou.

    Le conflit couvait depuis l’effondrement de l’#URSS en 1991. Dès ce moment-là, États-Unis et Union européenne furent à la manœuvre pour aspirer l’Europe de l’Est dans l’orbite de l’OTAN. Des conseillers de la Maison-Blanche expliquaient qu’il fallait détacher l’Ukraine de la Russie, pour que celle-ci n’ait plus les moyens de redevenir une grande puissance.

    Or, après les années Eltsine (1991-1999), d’effondrement économique, d’éclatement de l’État et de vassalisation humiliante du pays par l’Occident, Poutine et la bureaucratie russe voulaient restaurer la #Grande_Russie.

    Une première tentative de l’Occident pour aspirer l’Ukraine eut lieu en 2004 sous l’égide du tandem ­Iouchtchenko­-­Timochenko, tombeur du pro-russe Ianoukovitch. Elle tourna court, la population, dégoûtée, finissant par rappeler Ianoukovitch. Elle allait le chasser à nouveau en 2014. Cette fois fut la bonne pour le camp occidental et signifiait la guerre  : dans le #Donbass, que l’armée de Kiev et des troupes d’extrême droite disputaient aux séparatistes, elle fit 18 000 morts et des centaines de milliers de réfugiés. Huit ans plus tard, tout le pays bascula dans l’horreur.

    Les dirigeants américains et européens savaient que Moscou ne pouvait accepter une Ukraine devenue la base avancée de l’OTAN. Ils savaient quels risques mortels leur politique impliquait pour les Ukrainiens, et pour la jeunesse russe que Poutine enverrait tuer et se faire tuer. Cette guerre, l’OTAN l’avait rendue inéluctable depuis 2014, en armant, entraînant, conseillant l’#armée_ukrainienne et les troupes des nationalistes fascisants.

    Les dirigeants occidentaux n’en avaient cure, car faire la guerre avec la peau des peuples est une constante de la politique des puissances coloniales, puis impérialistes. On le vérifie encore une fois dans le sang et la boue des tranchées en #Ukraine, dans les ruines des HLM de #Kharkiv, #Kherson ou #Donetsk que les missiles des uns ou des autres ont fait s’effondrer sur leurs habitants. N’en déplaise aux médias d’ici qui ressassent la fable d’un conflit soudain opposant le petit David ukrainien isolé et désarmé qu’agresserait sans raison le grand méchant Goliath russe.

    À l’occasion du premier l’anniversaire de l’invasion de l’Ukraine, on a eu droit au rouleau compresseur d’une #propagande sans fard dans les #médias. Il y aurait le camp du Mal (la Russie, l’Iran et surtout la Chine), face au camp du Bien, celui des puissances qui, dominant la planète, y garantissent la pérennité du système d’exploitation capitaliste au nom de la démocratie ou de la sauvegarde de pays comme l’Ukraine, dès lors qu’ils leur font allégeance.

    Cette propagande massive vise à s’assurer que l’opinion publique adhère sans réserve à ce qu’on lui présente comme la défense d’un peuple agressé, en fait, à la guerre que mènent les grandes puissances par Ukrainiens interposés. Car, au-delà de ce qu’il adviendra de la Russie et du régime de Poutine – une des préoccupations contradictoires des États impérialistes, qui disent vouloir la victoire de Kiev tout en craignant qu’une défaite de Poutine déstabilise de façon incontrôlable la Russie et son «  étranger proche  » – ces mêmes États visent un objectif au moins aussi important pour eux. Ils veulent enchaîner à leur char de guerre leur propre population, dans le cadre ukrainien, tout en ayant en vue des conflits plus larges à venir.

    En fait, le conflit ukrainien a tout du prologue d’un affrontement plus ou moins généralisé, dont politiques, généraux et commentateurs désignent déjà la cible principale  : la Chine. Ainsi, Les Échos du 15 février a mis à sa une un article qui titrait  : «  Pour l’Amérique, la Chine redevient l’ennemi numéro un  », après que «  la guerre en Ukraine [avait un temps détourné son attention] de la confrontation  » avec la Chine.

    Déjà, les steppes, les villes et le ciel d’Ukraine servent autant aux états-majors et industriels occidentaux à affronter la #Russie, par soldats ukrainiens interposés, qu’à tester sur le vif leurs #blindés, pièces d’#artillerie, #systèmes_de_commandement, de communication, d’interception, de renseignement, et à en tirer les leçons voulues. Ils y voient aussi une aubaine pour se débarrasser de #munitions et d’engins plus ou moins anciens que les combats vont consommer . Conséquence favorable pour eux, cela justifie l’escalade des livraisons d’armes et, de ce fait, l’explosion des #budgets_militaires afin de doper les #industries_de_guerre.

    Cette conjoncture permet à des États d’engranger des commandes, parfois énormes, de pays dépendants de protecteurs plus puissants et des leaders des marchés de l’#armement.

    Ainsi, Varsovie a envisagé de donner à Kiev des vieux Mig-29 de conception soviétique pour les remplacer par des F-16 américains, et promis de lui livrer d’anciens chars Leopard, qu’elle remplacera par de nouveaux modèles. Évidemment, cela ne fait l’affaire ni de Dassault ni du char Leclerc français qui peine à trouver preneur. C’est que, même alliés au sein de l’OTAN, voire soucieux d’afficher leur unité, comme Biden l’a souligné lors de la promesse que lui et Scholtz ont voulue simultanée de livrer des tanks à Kiev, les États impérialistes restent rivaux sur ce terrain, comme sur d’autres. Les États-Unis se réservent la part du lion, avec des commandes d’armement qui ont doublé en 2022, à la mesure de leur puissance industrielle, de leur suprématie militaire… et des guerres à venir.

    Ces commandes d’armes pour l’Ukraine, qui s’ajoutent à celles que l’on dit destinées à remettre à niveau chaque armée occidentale, servent autant à tenir la dragée haute à #Poutine qu’à transformer à vitesse accélérée les #économies occidentales en «  #économies_de_guerre  », selon les termes même du programme que se sont fixé les ministres de la Défense des pays de l’#OTAN, lors de leur sommet des 14-15 février à Bruxelles. Depuis des mois, les dirigeants politiques occidentaux et plus encore les chefs de leurs armées discutent publiquement et concrètement d’une guerre généralisée qu’ils savent s’approcher. Ainsi, à Brest, l’#amiral_Vandier, chef d’état-major de la Marine, a lancé à la nouvelle promotion d’élèves-­officiers  : «  Vous entrez dans une Marine qui va probablement connaître le feu à la mer.  » Certains avancent même une date pour cela, tel le général Minihan, chef des opérations aériennes aux #États-Unis  : «  J’espère me tromper, mais mon intuition me dit que nous nous affronterons en 2025  » avec la #Chine.

    Ukraine  : un effroyable bilan humain, social et économique

    En attendant, la guerre en Ukraine a déjà tué ou blessé 180 000 militaires russes, à peine moins de soldats ukrainiens, et tué plus de 30 000 civils, estime le chef de l’armée norvégienne, membre de l’OTAN. 7,5 millions d’Ukrainiens ont trouvé refuge en Pologne, Slovaquie, Autriche, etc., et en Russie. Parmi eux se trouvent une écrasante majorité de femmes et d’enfants, car les hommes de 18 à 60 ans, mobilisables, ont l’interdiction de quitter le territoire. Il y a aussi plusieurs millions de déplacés dans le pays même.

    De nombreuses villes, grandes ou petites, ont été bombardées, parfois rasées, les infrastructures énergétiques partout frappées, ce qui a plongé la population dans l’obscurité et le froid. Le montant des destructions de routes, ponts, voies ferrées, ports, aéroports, entreprises, écoles, hôpitaux, logements… atteignait 326 milliards de dollars, selon ce qu’estimait le Premier ministre en septembre dernier. Ce montant, déjà colossal, n’a pu que croître depuis, ne serait-ce que parce qu’il s’accompagne d’énormes détournements qu’ont effectués et que vont effectuer ministres, généraux, bureaucrates et oligarques ukrainiens.

    Zelensky a reconnu la corruption de l’appareil d’État jusqu’au sommet quand il a limogé une partie de son gouvernement, dont les ministres de la Défense et de la Reconstruction, et plusieurs très hauts dirigeants. Cela ne change rien à la nature d’un État qui, source principale des nantis comme en Russie, est l’un des plus corrompus au monde  : plus que l’État russe, dit-on, ce qui n’est pas rien. En fait, Zelensky n’avait pas le choix  : une commission américaine de haut niveau avait débarqué à Kiev pour vérifier ce que devenait l’aide colossale fournie par l’oncle d’Amérique. Après tout, même si l’État américain est richissime, il a aussi ses bonnes œuvres (industriels de l’armement, financiers, capitalistes de haut vol) et ne veut pas qu’une trop grosse part des profits de guerre file dans poches des bureaucrates, oligarques et maffieux ukrainiens.

    Et puis, au moment même où l’Occident annonçait fournir des tanks à l’État ukrainien, il ne s’agissait pas que le régime apparaisse pour ce qu’il est  : celui de bandits prospérant sur le dos de la population. Cela s’adressait moins à l’opinion occidentale, qui ne connaît de la situation que ce qu’en disent les médias, qu’à la population ukrainienne.

    Victime des bombardements et exactions de l’armée russe, elle se rend compte qu’elle est aussi la victime des parasites de la haute bureaucratie, des ministres véreux ou des généraux voleurs. Et l’union sacrée n’a pas fait disparaître les passe-droits qui permettent aux nantis de profiter en paix de leur fortune à l’étranger, tandis que leurs sbires de la police raflent les hommes, valides ou pas, pour le front. Les résistances que cela provoque ici ou là n’ont rien pour étonner dans un tel contexte, d’autant que, si l’armée a d’abord pu compter sur des volontaires, ceux qu’elle mobilise maintenant n’en font, par définition, pas partie.

    Tout à leurs commentaires dithyrambiques sur un régime censé incarner la démocratie et l’unité d’un peuple derrière ses dirigeants, les médias français préfèrent tirer un voile pudique sur des faits qui pourraient gâcher leur tableau mensonger.

    [...] Le régime de la bureaucratie russe et de ses oligarques milliardaires, lui-même bien mal en point socialement et économiquement, corrompu, policier et antiouvrier, ne peut représenter aucun avenir pour la population ukrainienne, même russophone.

    Quant au régime qu’incarne Zelensky, ce chargé de pouvoir des grandes puissances et de leurs trusts qui lorgnent sur les richesses agricoles et minières de l’Ukraine ainsi que sur sa main-d’œuvre qualifiée, afin de l’exploiter avec des salaires misérables , ce qui a commencé dès 2014, le conflit lui a sans doute sauvé la mise, au moins dans un premier temps. Comme dans toute guerre, la population s’est retrouvée bon gré mal gré derrière un pouvoir qui se faisait fort de la défendre. Mais gageons que de larges pans des classes populaires n’ont pas oublié pour autant ce qu’avait fini par leur inspirer cet acteur devenu président, qui avait joué au «  serviteur du peuple  » pour mieux préserver les intérêts des nantis.

    S’affrontant sur le terrain par peuples interposés, les dirigeants occidentaux, représentants d’une bourgeoisie impérialiste qui domine le monde, les dirigeants russes, représentants des parasites qui exploitent les travailleurs de Russie, les dirigeants ukrainiens, représentants de leurs oligarques autant que des trusts occidentaux, sont tous des ennemis des classes populaires, de la classe ouvrière.

    Et les travailleurs, où qu’ils se trouvent, quelle que soit leur nationalité, leur langue ou leur origine, n’ont aucune solidarité à avoir, sous quelque prétexte que ce soit, avec «  l’ennemi principal qui est toujours dans notre propre pays  », comme disait le révolutionnaire allemand Karl Liebknecht en 1916, en pleine Première Guerre mondiale.

    Partout, la marche à une économie de guerre

    Le 6 février, Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU [...] : «   Le monde se dirige les yeux grand ouverts [vers] une guerre plus large .  »

    On vient d’en avoir la confirmation au sommet des ministres de la Défense des membres de l’OTAN. Il leur a été demandé, selon Les Échos, «  de passer en #économie_de_guerre  », de relancer et activer la #production_d’armements, et d’abord d’#obus, de #chars et de pièces d’artillerie, pour faire face à «  une #guerre_d’usure  » en Ukraine. Et de préciser que si, il y a dix ans, les États-Unis demandaient à leurs alliés de monter leurs #dépenses_militaires à 2 % de leur produit intérieur brut, ce chiffre est désormais considéré comme un plancher que beaucoup ont dépassé. La conférence sur la sécurité en Europe qui a suivi, à Munich, a réuni la plupart des dirigeants européens et mondiaux pour aller dans le même sens.

    C’est ce qu’ils font en cherchant à persuader leur population de l’inéluctabilité de la guerre  ; en lui désignant comme ennemis certains pays, au premier rang desquels la Russie et la Chine  ; en déployant une propagande insidieuse mais permanente dans les médias autour de thèmes guerriers  ; en mettant l’accent sur la préparation de la #jeunesse à servir «  sa  » nation, à la défendre, sans jamais dire qu’il s’agira de la transformer en #chair_à_canon pour les intérêts des classes possédantes. Le gouvernement français s’en charge avec son #Service_national_universel, qui vise à apprendre à des jeunes à marcher au pas, avec des reportages télévisés plus ou moins suscités sur le service à bord de navires de guerre, sur des régions sinistrées (Saint-Étienne) où la reprise de la production d’armes ferait reculer le chômage. Le nouveau ministre allemand de la Défense se situe sur le même terrain, lui qui veut rétablir le service militaire et faire de la Bundeswehr la première armée du continent grâce aux 100 milliards de hausse de son #budget.

    En juin dernier, Macron avait annoncé la couleur avec son plan Économie de guerre doté par l’État de 413 milliards sur sept ans. Il fallait «  aller plus vite, réfléchir différemment sur les rythmes, les montées en charge, les marges, pour pouvoir reconstituer plus rapidement ce qui est indispensable pour nos #armées, pour nos alliés ou pour celles [comme en Ukraine] que nous voulons aider  ». Et, s’adressant aux dirigeants de l’organisme qui regroupe les 4 000 entreprises du secteur militaire, il leur avait promis des décisions et, surtout, des #investissements. Pour les #profits, la guerre est belle…

    Bien au-delà du conflit ukrainien, la cause profonde de l’envolée des budgets militaires est à chercher dans la crise du système capitaliste mondial, qui va s’aggravant sans que quiconque dans les milieux dirigeants de la bourgeoisie en Europe et en Amérique sache comment y faire face.

    Comme à chaque fois que le monde se trouve confronté à une telle situation, la bourgeoisie et ses États en appellent à l’industrie d’armement pour relancer l’économie. Car, grâce au budget militaire des États, elle échappe à la chute de la demande qui affecte les secteurs frappés par la baisse du pouvoir d’achat des couches populaires et, en dopant le reste de l’économie par des commandes de machines, de logiciels, de matériaux, de matières premières, etc., la bourgeoisie peut espérer que cela l’aidera à maintenir le taux de profit général.

    [...] même quand certains prétendent chercher une solution de paix à une guerre que leur politique a suscitée, la logique de leur politique d’armement continu de l’un des deux camps sur le terrain, celle de la militarisation de l’économie de nombreux pays sur fond d’une crise générale dont l’évolution leur échappe, tout cela fait que, de la guerre en Ukraine à un conflit plus large, la distance pourrait être bien plus courte qu’on ne le croit.

    Contrairement à ce qu’affirme Guterres, ce n’est pas toute l’humanité qui avance vers l’abîme les yeux grands ouverts. Les dirigeants politiques de la bourgeoisie ne peuvent pas ne pas voir ce qu’ils trament, eux, et dans quels intérêts, ceux de la bourgeoisie. Cela, ils le discernent en tout cas bien mieux que les masses du monde entier, auxquelles on masque la réalité, ses enjeux et son évolution qui s’accélère.

    Oui, en Ukraine, en Russie, comme partout ailleurs, le niveau de la conscience et de l’organisation de la classe ouvrière est très en retard sur cette course à la guerre dans laquelle la bourgeoisie engage l’humanité. Et plus encore au regard de ce qu’il faudrait pour l’enrayer, la transformer en guerre de classe pour l’émancipation des travailleurs du monde entier.

    C’est ce que firent les bolcheviks en Russie en 1917, en pleine guerre mondiale. C’est sur cette voie qu’il faut que s’engagent, en communistes révolutionnaires et internationalistes, en militants de la seule classe porteuse d’avenir, le prolétariat, toutes celles et tous ceux qui veulent changer le monde avant qu’il ne précipite à nouveau l’humanité dans la barbarie. Alors, pour paraphraser ce que Lénine disait de la révolution d’Octobre  : «  Après des millénaires d’esclavage, les esclaves dont les maîtres veulent la guerre leur [répondront]  : Votre guerre pour le butin, nous en ferons la guerre de tous les esclaves contre tous les maîtres.  »

    #guerre_en_ukraine #capitalisme #crise

    • Royaume-Uni : hausse significative du budget militaire

      A l’occasion de la mise à jour de sa doctrine de politique étrangère, le Royaume-Uni a annoncé son intention de porter à terme son #budget_défense à 2,5 % du PIB.

      Face aux « nouvelles menaces », le #Royaume-Uni va investir cinq milliards de livres supplémentaires dans sa politique de défense. Cette rallonge va porter ce budget à 2,25 % du PIB à horizon 2025, un redressement jamais vu depuis la guerre froide.
      Cette enveloppe doit permettre de « reconstituer et de renforcer les stocks de #munitions, de moderniser l’entreprise nucléaire britannique et de financer la prochaine phase du programme de #sous-marins_Aukus », a souligné Downing Street dans un communiqué, le jour même de la signature à San Diego du contrat entre l’Australie, les Etats-Unis et le Royaume-Uni. A terme, l’objectif est de revenir à des dépenses militaires équivalentes à 2,5 % du PIB, bien au-dessus de l’engagement pris au niveau de l’#Otan (2 % du PIB).

      Ces annonces interviennent au moment où le Royaume-Uni met à jour sa doctrine de politique étrangère dans un document de 63 pages qui fait la synthèse des principaux risques pour la sécurité du pays. La dernière mouture, publiée il y a trois ans, exposait les ambitions de la « Global Britain » de Boris Johnson au lendemain du Brexit. La #Russie y était identifiée comme la principale menace pour la sécurité. La #Chine était qualifiée de « défi systémique » et le document annonçait un « pivot » du Royaume-Uni vers l’axe Indo-Pacifique.
      Les tendances observées sont toujours les mêmes, mais « elles se sont accélérées ces deux dernières années », observe cette nouvelle revue. « Nous sommes maintenant dans une période de risques renforcés et de volatilité qui va probablement durer au-delà des années 2030 », note le rapport.

      (Les Échos)

      #militarisation #impérialisme

    • Les importations d’armes en Europe en forte hausse

      Les #achats_d'armement ont quasiment doublé l’an dernier sur le sol européen

      Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Europe s’arme massivement. C’est ce que confirme le dernier rapport de l’#Institut_international_de_recherche_sur_la_paix_de_Stockholm (Sipri), publié lundi. Hors Ukraine, les #importations_d'armements sur le Vieux Continent se sont envolées de 35 % en 2022. En intégrant les livraisons massives d’#armes à l’Ukraine, elles affichent une hausse de 93 %.

      […] Sur la période 2018-2022, privilégiée par le #Sipri pour identifier les tendances de fond, les importations d’armes européennes affichent ainsi une hausse de 47 % par rapport aux cinq années précédentes, alors qu’au niveau mondial, les transferts internationaux d’armes ont diminué de 5,1 % sur cette période. Un contraste majeur qui témoigne de la volonté des Européens d’« importer plus d’armes, plus rapidement », explique Pieter ​Wezeman, coauteur du rapport.
      Dans cette optique, outre les industriels locaux, les Européens comptent sur les #Etats-Unis. Sur la période 2018-2022, ces derniers ont représenté 56 % des #importations_d'armes de la région. Le premier importateur en #Europe a été le Royaume-Uni, suivi de l’#Ukraine et de la Norvège.
      […]

      En France, #Emmanuel_Macron a proposé une augmentation de 100 milliards d’euros pour la loi de programmation militaire 2024-2030 par rapport à la période 2019-2025. Le Premier ministre britannique, #Rishi_Sunak, vient pour sa part d’annoncer que le #Royaume-Uni allait investir 5 milliards de livres (5,6 milliards d’euros) supplémentaires dans la défense, dans un contexte de « nouvelles menaces venues de #Russie et de #Chine ». Plus symbolique encore, l’Allemagne du chancelier #Olaf_Scholz a annoncé, en mai 2022, le lancement d’un fonds spécial de 100 milliards pour moderniser son armée et rompre avec des décennies de sous-investissement.

      (Les Échos)

      #militarisation

    • La France s’apprête à relocaliser sur son sol une vingtaine de productions industrielles militaires , révèle mardi franceinfo. Ces relocalisations sont une déclinaison de « l’économie de guerre » réclamée par l’Élysée.

      Le mois dernier, on a appris que la France s’apprêtait à relocaliser la production de #poudre pour ses obus d’artillerie (de 155mm). Selon nos informations, en tout, il y aura une vingtaine de relocalisations stratégiques en France.

      Dans le détail, la France va donc de nouveaux produire sur son territoire des #coques de bateaux produites jusqu’à présent dans les pays de l’Est, des explosifs pour gros calibres produits en Suède, Italie ou encore Allemagne, mais, surtout, des pièces jugées « critiques » pour certains moteurs d’hélicoptères. On parle ici précisément des disques des turbines haute-pression des bi-moteurs RTM322. Jusqu’à présent, ces pièces étaient élaborées aux Etats-Unis puis forgées en Angleterre. Bientôt, l’élaboration et la forge seront faites en France dans l’usine #Aubert_et_Duval située dans le Puy-de-Dôme. […]

      (France Info)

      #militarisation #relocalisation #industrie_de_la_défense

    • Emmanuel Chiva est à la tête (de l’emploi) de la direction générale de l’armement (DGA). Son sale boulot : mettre en œuvre l’« économie de guerre » voulue par Macron.

      Un type qui pratique au quotidien "l’argent magique" et un "pognon de dingue" (public) au service des capitalistes de l’armement. Le principe : un vol à grande échelle des fruits du travail de millions de travailleurs pour produire en masse du matériel de destruction massive.

      Pour nous en faire accepter les conséquences (les futures baisses du pouvoir d’achat, les hôpitaux fermés, les écoles surchargées, les enseignants en sous-effectif, les transports dégradés, un budget de l’État écrasé par la dette, etc.), Le Monde lui tend ses colonnes : « Nous sommes entrés dans l’économie de guerre »
      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/03/15/emmanuel-chiva-dga-nous-sommes-entres-dans-l-economie-de-guerre_6165595_3210

    • La marche vers un économie de guerre
      https://lutte-ouvriere.be/la-marche-vers-un-economie-de-guerre

      [...] Les USA augmentent fortement leur budget militaire, l’Allemagne débloque 100 milliards pour l’armée, la France annonce plus de 400 milliards de budget pour les prochaines années et en Belgique, 14 milliards de dépenses guerrières supplémentaires sont prévues d’ici 2030.

      Pour faire accepter l’envolée des dépenses militaires, alors que partout les besoins des populations sont criants, les dirigeants des pays capitalistes cherchent à persuader de l’inéluctabilité de la guerre. Ils désignent comme ennemis certains pays, au premier rang desquels la Russie et la Chine, et déploient une propagande insidieuse mais permanente dans les médias autour de thèmes guerriers.

      Les gouvernements mettent aussi l’accent sur la préparation de la jeunesse qu’ils comptent utiliser comme chair à canon. L’Etat belge s’en est chargé en ouvrant cette année, dans 13 écoles de la fédération Wallonie Bruxelles, une option « métiers de la Défense et de la sécurité » dans laquelle des jeunes sont préparés à devenir agent de sécurité, policier ou militaire, à partir de la quatrième secondaire technique !

      Au-delà du conflit ukrainien, la cause profonde de l’envolée des budgets militaires est à chercher dans la crise du système capitaliste mondial qui ne fait que s’aggraver.

    • Vers un doublement du budget militaire / Le Japon tourne la page du pacifisme
      https://www.monde-diplomatique.fr/2023/03/POUILLE/65605

      Ce samedi 27 novembre 2021, le premier ministre japonais Kishida Fumio effectue une visite matinale des troupes de défense terrestre sur la base d’Asaka, au nord de Tokyo. Après un petit tour en char d’assaut, il prononce un discours de rupture : « Désormais, je vais envisager toutes les options, y compris celles de posséder des capacités d’attaque de bases ennemies, de continuer le renforcement de la puissance militaire japonaise. » Selon le chef du gouvernement, « la situation sécuritaire autour du Japon change à une vitesse sans précédent. Des choses qui ne se produisaient que dans des romans de science-fiction sont devenues notre réalité ». Un an plus tard, M. Kishida annonce le doublement des dépenses de #défense et débloque l’équivalent de 315 milliards de dollars sur cinq ans. Le #Japon va ainsi disposer du troisième budget militaire du monde derrière ceux des États-Unis et de la Chine. Il représentera 2 % du produit intérieur brut (PIB), ce qui correspond à l’engagement pris en 2014 par les vingt-huit membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (#OTAN)… dont il ne fait pourtant pas partie.

      Ces décisions — qui s’inscrivent dans le cadre de la nouvelle « stratégie de sécurité nationale » dévoilée en août 2022 — changent profondément les missions des forces d’autodéfense, le nom officiel de l’#armée_nippone. Elles ne s’en tiendront plus, en effet, à défendre le pays mais disposeront des moyens de contre-attaquer. Et même de détruire des bases militaires adverses.

      Cette #militarisation et cette imbrication renforcée avec les États-Unis sonnent, pour la presse chinoise, comme dune dangereuse alerte. Certes, les rapports sino-japonais s’étaient déjà dégradés quand Tokyo avait acheté, le 11 septembre 2012, trois des îles Senkaku/Diaoyu à leur propriétaire privé et que, dans la foulée, Pékin avait multiplié les incursions dans la zone (8). Les visites régulières d’Abe au sanctuaire Yasukuni, qui honore la mémoire des criminels de guerre durant la seconde guerre mondiale, n’avaient rien arrangé.

      Mais le climat s’était plutôt apaisé dans la dernière période. « J’étais parvenu à un consensus important [avec Abe] sur la construction de relations sino-japonaises répondant aux exigences de la nouvelle ère (9) », a même témoigné le président chinois après l’assassinat de l’ex-premier ministre, en juillet 2022. Depuis l’annonce de la nouvelle stratégie de défense, le ton a changé.

      [...] en tournant le dos brutalement à sa politique pacifiste, le Japon se place en première ligne face à Pékin et éloigne tout espoir d’autonomie vis-à-vis des États-Unis. Cette impossible entrée dans l’après-guerre froide cohabite pourtant avec un dynamisme régional haletant où, de Hanoï à Colombo, ce pays vieillissant a construit les leviers de sa future croissance. Il y est en concurrence directe avec la Chine, très présente. Déjà, la plupart des pays asiatiques refusent de choisir entre Pékin et Washington, qui leur promet la sécurité. Et avec Tokyo ?

      (Le Monde diplomatique, mars 2023)

      #budget_militaire

    • Le géant de l’armement Rheinmetall surfe sur la remilitarisation de l’Europe (Les Échos)

      L’entrée au DAX, lundi, du premier producteur de munitions et constructeur de chars en Europe consacre le retour en force des combats conventionnels terrestres. Après une année 2022 record, Rheinmetall s’attend à faire mieux encore en 2023.

      Ce lundi, Armin Papperger, le patron de Rheinmetall, se fera un plaisir de sonner la cloche de la Bourse de Francfort pour marquer l’entrée de son groupe dans le Dax après une année record. Son cours a doublé et sa valorisation avoisine 10,5 milliards d’euros. « Le changement d’ère et la guerre en Europe ont ouvert une nouvelle page pour #Rheinmetall », a-t-il déclaré jeudi, lors de la présentation des résultats du premier producteur de munitions et constructeur de chars en Europe.

      Le retour des combats conventionnels terrestres a dopé le résultat net de ce dernier : il a bondi de 61 %, à 469 millions d’euros pour un chiffre d’affaires record de 6,4 milliards d’euros, en hausse de 13,25 %. Le résultat opérationnel (Ebit hors effets exceptionnels) a, lui, progressé de 27 %, à 754 millions d’euros. Et ce n’est qu’un début : « Je m’attends à ce que l’année 2023 soit de loin la meilleure année de l’histoire de l’entreprise en termes de commandes », a annoncé Armin Papperger.

      Carnet de commandes record

      Il a plusieurs fois loué devant la presse l’efficacité du nouveau ministre de la Défense Boris Pistorius, qui devrait, selon lui, permettre de débloquer enfin les 100 milliards du fonds de modernisation de l’armée allemande. Sur cette enveloppe, le patron de Rheinmetall estime pouvoir capter 38 milliards d’euros d’ici à 2030, dont 20 milliards répartis à parts équivalentes entre les chars et la numérisation des forces terrestres, et 8 milliards pour les munitions. A ces montants s’ajoute la hausse prévisible du budget de la défense allemande : Boris Pistorius a réclamé 10 milliards de plus par an et il faudrait même 10 milliards supplémentaires pour atteindre les 2 % du PIB. Un objectif pour tous les membres de l’Otan qui devrait rapidement devenir un prérequis minimum. Le réarmement généralisé des pays de l’Alliance atlantique ne peut donc que profiter à Rheinmetall. Il vient en outre d’élargir sa palette en s’invitant dans la fabrication du fuselage central du F-35 américain qui devrait lui rapporter plusieurs milliards d’euros. Le groupe, qui affichait déjà l’an dernier un carnet de commandes record de 24 milliards d’euros, estime avoir les capacités pour faire bien davantage.

      600.000 obus

      En Ukraine, Rheinmetall assure ainsi pouvoir livrer un peu moins de la moitié des besoins de la production d’artillerie. Avec l’achat du fabricant espagnol Expal Systems, qui devrait être bouclé dans l’année, la capacité annuelle du groupe passe à environ 450.000 obus, voire 600.000 d’ici à deux ans.

      Rheinmetall est en train d’agrandir une usine en Hongrie et souhaite en ouvrir une de poudre en Saxe avec la participation financière de Berlin. Selon Armin Papperger, l’intégration verticale de l’entreprise, qui produit elle-même ses composants, la met par ailleurs à l’abri d’un chantage éventuel de la Chine sur les matières premières. Quant à la main-d’oeuvre, elle ne manquerait pas : le groupe se dit « inondé de candidatures », il a recruté 3.000 personnes l’an dernier et compte en faire autant cette année. Toutes les planètes sont donc alignées aux yeux de Rheinmetall pour pousser les feux. Le groupe vise un chiffre d’affaires de 7,4 à 7,6 milliards d’euros en 2023, ce qui représenterait une nouvelle hausse de 15,5 % à 18,7 %. Sa marge opérationnelle devrait passer de 11,8 % à 12 % environ.

      #militarisation #militarisme #capitalisme #troisième_guerre_mondiale

    • La guerre en Ukraine accélère la militarisation

      La guerre en Ukraine accélère la militarisation de l’Europe. Tragédie pour les populations ukrainienne et russe qui ont déjà payé cette guerre de 30 000 morts, elle est une aubaine pour les militaires et les marchands d’armes. Première guerre dite «  de haute intensité  » en Europe depuis 1945, sur un front de plus de 1 000 kilomètres, elle permet aux militaires de tester leurs matériels, de valider ou adapter leurs doctrines d’utilisation. Elle offre un marché inespéré pour les marchands d’armes appelés à fournir munitions et missiles, drones ou chars détruits en grande quantité. Elle accélère la hausse des budgets militaires de tous les États.

      Une militarisation engagée avant la guerre en Ukraine

      La hausse des dépenses militaires dans le monde était engagée avant l’invasion russe de l’Ukraine. Selon le dernier rapport du Sipri, l’Institut international pour la paix de Stockholm, publié le 25 avril, les dépenses militaires dans le monde ont dépassé en 2021, pour la première fois, la barre des 2 000 milliards de dollars, avec 2 113 milliards de dollars, soit 2,2 % du PIB mondial. C’est la septième année consécutive de hausse des dépenses militaires dans le monde selon ce rapport, qui précise  : «  Malgré les conséquences économiques de la pandémie de Covid-19, les dépenses militaires mondiales ont atteint des niveaux records.  »

      Si la Russie, présentée comme le seul agresseur et va-t-en-guerre, a augmenté son budget militaire en 2021, qui atteint 66 milliards de dollars et 4 % de son PIB, elle n’arrive qu’en cinquième position dans le classement des puissances les plus dépensières, derrière les États-Unis, la Chine, l’Inde et la Grande-Bretagne.

      En Grande-Bretagne, avec 68,3 milliards de dollars, les dépenses militaires sont en hausse de 11,1 %. Après le Brexit, Boris Johnson a multiplié les investissements, en particulier dans la marine. Peu avant sa démission, il affirmait vouloir restaurer l’impérialisme britannique en tant que «  première puissance navale en Europe  » et marquait à la culotte les autres puissances impérialistes du continent. Il a été l’un des premiers dirigeants européens à se rendre à Kiev pour afficher son soutien à Zelensky. Toute une brochette de politiciens britanniques milite pour que les dépenses militaires augmentent plus vite encore dans les années à venir. Ainsi, Nile Gardiner, ancien collaborateur de Thatcher, affirmait en mars au Daily Express : «  Les dépenses de défense devraient doubler, de deux à quatre pour cent [du PIB] dans les années à venir si la Grande-Bretagne veut sérieusement redevenir une puissance mondiale.  »

      Johnson a renforcé par divers canaux sa coopération militaire avec les États-Unis. Ces liens étroits entre les impérialismes britannique et américain ont été illustrés par l’alliance #Aukus (acronyme anglais pour Australie, Royaume-Uni et États-Unis) contre la Chine. Cette alliance s’est concrétisée par la commande australienne de huit sous-marins à propulsion nucléaire, pour la somme de 128 milliards de dollars. Déjà en hausse de 4 % en 2021 par rapport à 2020, les dépenses militaires de l’Australie sont donc appelées à augmenter. C’est aussi la politique occidentale agressive vis-à-vis de la Chine, et les pressions américaines, qui ont poussé le Japon à dépenser 7 milliards de dollars de plus en 2021 pour ses armées, la plus forte hausse depuis 1972.

      Selon le rapport du #Sipri, dès 2021, donc avant la guerre en Ukraine, huit pays européens membres de l’#Otan avaient porté leurs dépenses militaires à 2 % de leur PIB, ce que réclament depuis longtemps les États-Unis à leurs alliés. Avec 56,6 milliards de dollars (51 milliards d’euros) dépensés en 2021, la France est passée de la huitième à la ­sixième place des États pour leurs dépenses en armement. La loi de programmation militaire 2019-2025 avait déjà prévu un budget de 295 milliards d’euros sur six ans, pour arriver à plus de 2,5 % du PIB en 2025.

      La guerre en Ukraine a donc éclaté dans ce contexte d’augmentation générale des dépenses d’armement, qu’elle ne peut qu’accélérer et renforcer.

      Les leçons de la guerre en Ukraine

      Pour les états-majors et les experts, la #guerre_en_Ukraine n’est pas une tragédie mais d’abord un formidable terrain d’expérimentation des matériels de guerre et des conditions de leur mise en œuvre. Chaque épisode – offensive contrariée des armées russes au début de la #guerre, retrait du nord de l’#Ukraine puis offensive dans le #Donbass, destruction méthodique des villes – et les diverses façons d’utiliser l’artillerie, les drones, l’aviation, les moyens de communication et de renseignement sont étudiés pour en tirer le maximum de leçons. Depuis six mois, des milliers d’experts et d’ingénieurs chez #Thales, #Dassault, #Nexter, MBDA (ex-Matra), #Naval_Group ou chez leurs concurrents américains #Lockheed_Martin, #Boeing ou #Northrop_Grumman, étudient en détail comment cette guerre met en lumière «  la #numérisation du champ de bataille, les besoins de munitions guidées, le rôle crucial du secteur spatial, le recours accru aux drones, robotisation, cybersécurité, etc.  » (Les Échos du 13 juin 2022). Ces experts ont confronté leurs points de vue et leurs solutions technologiques à l’occasion de l’immense salon de l’#armement et de la sécurité qui a réuni, début juin à Satory en région parisienne, 1 500 #marchands_d’armes venus du monde entier. Un record historique, paraît-il  !

      Les leçons de la guerre en Ukraine ne sont pas seulement technologiques. Comme l’écrivait le journal Les Échos du 1er avril 2022, «  la guerre entre grands États est de retour en Europe. » Cette guerre n’a plus rien à voir avec «  les “petites guerres” comme celles de Bosnie ou du Kosovo, ni les opérations extérieures contre des groupes terroristes (Al Qaida, Daech) ou des États effondrés (Libye, 2011)  ». Pour les militaires, cette guerre n’est plus «  une guerre échantillonnaire mais une guerre de masse  », tant du point de vue du nombre de soldats tués ou blessés au combat que du nombre de munitions tirées et du matériel détruit.

      Entre février et juin, selon les estimations réalisées malgré la censure et les mensonges de chaque camp, cette guerre aurait fait 30 000 morts russes et ukrainiens, plusieurs centaines par jour. L’Ukraine rappelle que la guerre est une boucherie, que les combats exigent sans cesse leur chair à canon, avec des soldats qui pourrissent et meurent dans des tranchées, brûlent dans des chars ou sont tués ou estropiés par des obus et des missiles. Leur guerre «  de haute intensité  », c’est avant tout des morts, parmi les militaires comme les civils. Préparer les esprits à accepter de «  mourir pour nos valeurs démocratiques  », autre déclinaison du «  mourir pour la patrie  », est l’un des objectifs de la #propagande des gouvernements occidentaux qui mettent en scène la guerre en Ukraine.

      Côté matériel, les armées russes ont perdu plusieurs centaines de chars. Les États-Unis et leurs alliés ont livré plusieurs dizaines de milliers de missiles sol-sol ou sol-air de type Javelin ou Stinger, à 75 000 dollars pièce. Une semaine après le début de l’invasion russe, le colonel en retraite Michel Goya, auteur d’ouvrages sur les guerres contemporaines, écrivait  : «  L’#armée_de_terre française n’aurait plus aucun équipement majeur au bout de quarante jours  » (véhicules de combat, pièces d’artillerie…). La conclusion de tous ces gens-là est évidente, unanime  : il faut «  des forces plus nombreuses, plus lourdement équipées [qui] exigeront des budgets de défense accrus  » (Les Échos, 1er avril 2022). Augmenter les budgets militaires, drainer toujours plus d’argent public vers l’industrie militaire ou sécuritaire, c’est à quoi s’emploient les ministres et les parlementaires, de tous les partis, depuis des années.

      Des complexes militaro-industriels concurrents

      La guerre en Ukraine, avec l’augmentation spectaculaire des #budgets_militaires qu’elle accélère, est une aubaine pour les marchands d’armes. Mais elle intensifie en même temps la guerre que se livrent ces industriels. L’annonce par le chancelier allemand, fin février, d’un emprunt de 100 milliards d’euros pour remettre à niveau la #Bundeswehr, autrement dit pour réarmer l’Allemagne, a déclenché des polémiques dans l’#Union_européenne. Le journal Les Échos du 30 mai constatait avec dépit  : «  L’#armée_allemande a annoncé une liste de courses longue comme le bras, qui bénéficiera essentiellement aux industries américaines  : achat de #F-35 à Lockheed Martin, d’hélicoptères #Chinook à Boeing, d’avions P8 à Boeing, de boucliers antimissiles à Israël, etc.  » Au grand dam des militaristes tricolores ou europhiles, le complexe militaro-industriel américain profitera bien davantage des commandes allemandes que les divers marchands de mort européens.

      Il en est ainsi depuis la naissance de l’Union européenne  : il n’y a pas une «  #défense_européenne  » commune car il n’y a pas un #impérialisme européen unique, avec un appareil d’État unique défendant les intérêts fondamentaux d’une #grande_bourgeoisie européenne. Il y a des impérialismes européens concurrents, représentant des capitalistes nationaux, aux intérêts économiques complexes, parfois communs, souvent opposés. L’#impérialisme_britannique est plus atlantiste que les autres puissances européennes et très tourné vers son vaste ex-­empire colonial. L’#impérialisme_français a développé ses armées et sa marine pour assurer sa mainmise sur son pré carré ex-colonial, en particulier en Afrique. L’impérialisme allemand, qui s’est retranché pendant des décennies derrière la contrition à l’égard des années hitlériennes pour limiter ses dépenses militaires, en se plaçant sous l’égide de l’Otan et des #États-Unis, a pu consacrer les sommes économisées à son développement économique en Europe centrale et orientale. Les interventions militaires ou diplomatiques n’étant que la continuation des tractations et des rivalités commerciales et économiques, il n’a jamais pu y avoir de défense européenne commune.

      Les rivalités permanentes entre Dassault, Airbus, #BAE, #Safran ont empêché la construction d’un avion de combat européen. La prépondérance des États-Unis dans l’Otan et leur rôle majeur en Europe de l’Est et dans la guerre en Ukraine renforcent encore les chances du #secteur_militaro-industriel américain d’emporter les futurs marchés. Ces industriels américains vendent 54 % du matériel militaire dans le monde et réalisent 29 % des exportations. L’aubaine constituée par les futures dépenses va aiguiser les appétits et les rivalités.

      Bien sûr, les diverses instances européennes s’agitent pour essayer de ne pas céder tout le terrain aux Américains. Ainsi, le commissaire européen au Commerce et ex-ministre français de l’Économie, Thierry Breton, vient de débloquer 6 milliards d’euros pour accélérer le lancement de 250 satellites de communication de basse orbite, indispensables pour disposer d’un réseau de communication et de renseignement européen. Jusqu’à présent, les diverses armées européennes sont dépendantes des États-Unis pour leurs renseignements militaires, y compris sur le sol européen.

      À ce jour, chaque pays européen envoie en Ukraine ses propres armes, plus ou moins compatibles entre elles, selon son propre calendrier et sa volonté politique. Les champs de bataille du Donbass servent de terrain de démonstration pour les canons automoteurs français Caesar, dont les journaux télévisés vantent régulièrement les mérites, et les #chars allemands Gepard, anciens, ou Leopard, plus récents. La seule intervention commune de l’Union européenne a été le déblocage d’une enveloppe de financement des livraisons d’armes à l’Ukraine, d’un montant de 5,6 milliards sur six ans, dans laquelle chaque État membre peut puiser. C’est une façon de faciliter l’envoi d’armes en Ukraine aux pays de l’UE les moins riches. Avec l’hypocrisie commune aux fauteurs de guerre, les dirigeants de l’UE ont appelé cette enveloppe «  la facilité européenne pour la paix  »  !

      Vers une économie de guerre  ?

      Pour passer d’une «  guerre échantillonnaire  » à une «  guerre de masse  », la production d’armes doit changer d’échelle. Pour ne parler que d’eux, les fameux canons Caesar de 155 millimètres sont produits en nombre réduit, une grosse dizaine par an, dans les usines #Nexter de Bourges, pour la somme de 5 millions d’euros l’unité. Pour en livrer une douzaine à l’Ukraine, le gouvernement a dû les prélever sur la dotation de l’armée française, qui n’en a plus que 64 en service. Juste avant le début de la guerre en Ukraine, Hervé Grandjean, le porte-parole des armées, rappelait les objectifs de l’armée française pour 2025  : «  200 chars Leclerc, dont 80 rénovés, 135 #blindés_Jaguar, 3 300 #blindés_légers, 147 hélicoptères de reconnaissance et d’attaque dont 67 Tigre, 115 #hélicoptères de manœuvre, 109 #canons de 155 et 20 drones tactiques notamment  ». En comparaison, et même si les chars des différentes armées n’ont ni les mêmes caractéristiques ni la même valeur, en trois mois de guerre en Ukraine, plus de 600 chars russes ont été détruits ou mis hors service.

      La guerre en Ukraine devrait donc permettre aux militaires d’obtenir davantage de coûteux joujoux. Ils ont reçu le soutien inconditionnel du président de la Cour des comptes, l’ex-socialiste Pierre Moscovici, pour qui «  l’aptitude des armées à conduire dans la durée un combat de haute intensité n’est pas encore restaurée  ». Et dans son discours du 14 juillet, Macron a confirmé une rallonge de 3 milliards d’euros par an pour le budget de l’armée. Mais pour rééquiper en masse les armées européennes, il faut que les capacités de production suivent. Le 13 juin, Le Monde titrait  : «  Le ministère de la Défense réfléchit à réquisitionner du matériel du secteur civil pour refaire ses stocks d’armes  », et précisait  : «  L’État pourrait demander à une PME de mécanique de précision qui ne travaille pas pour le secteur de la défense de se mettre à disposition d’un industriel de l’armement pour accélérer ses cadences.  » Et comme toujours, l’État s’apprête à prendre en charge lui-même «  les capacités de production de certaines PME de la défense, en payant par exemple des machines-outils  ». Les capitalistes n’étant jamais si bien servis que par eux-mêmes, le chef de l’UIMM, le syndicat des patrons de la métallurgie, est désormais #Éric_Trappier, le PDG de Dassault.

      Produire plus massivement du matériel militaire coûtera des dizaines, et même des centaines, de milliards d’euros par an. Il ne suffira pas de réduire encore plus les budgets de la santé ou de l’école. Les sommes engagées seront d’un tout autre niveau. Pour y faire face, les États devront s’endetter à une échelle supérieure. Les gouvernements européens n’ont peut-être pas encore explicitement décidé un tel tournant vers la production en masse de ce matériel militaire, mais les plus lucides de leurs intellectuels s’y préparent. L’économiste et banquier Patrick Artus envisageait dans Les Échos du 8 avril le passage à une telle «  #économie_de_guerre  ». Pour lui, cela aurait trois conséquences  : une hausse des #dépenses_publiques financées par le déficit du budget de l’État avec le soutien des #banques_centrales  ; une forte inflation à cause de la forte demande en énergie et en métaux parce que les #dépenses_militaires et d’infrastructures augmentent  ; enfin la rupture des interdépendances entre les économies des différents pays à cause des ruptures dans les voies d’approvisionnement.

      Avant même que les économies européennes ne soient devenues «  des économies de guerre  », les dépenses publiques au service des capitalistes ne cessent d’augmenter, l’inflation revient en force, aggravée par la spéculation sur les pénuries ou les difficultés d’approvisionnement de telle ou telle matière première. L’#économie_capitaliste est dans une impasse. Elle est incapable de surmonter les contradictions qui la tenaillent, et se heurte une fois de plus aux limites du marché solvable et à la concurrence entre capitalistes, qui engendrent les rivalités entre les puissances impérialistes  ; à la destruction des ressources  ; et à son incapacité génétique d’en planifier l’utilisation rationnelle au service de l’humanité. La course au militarisme est inexorable, car elle est la seule réponse à cette impasse qui soit envisageable par la grande bourgeoisie. Cela ne dépend absolument pas de la couleur politique de ceux qui dirigent les gouvernements. Le militarisme est inscrit dans les gènes du capitalisme.

      Le #militarisme, une fuite en avant inexorable

      Il y a plus d’un siècle, #Rosa_Luxemburg notait que le militarisme avait accompagné toutes les phases d’accumulation du #capitalisme  : «  Il est pour le capital un moyen privilégié de réaliser la plus-value.  » Dans toutes les périodes de crise, quand la rivalité entre groupes de capitalistes pour s’approprier marchés et matières premières se tend, quand le marché solvable se rétrécit, le militarisme a toujours représenté un «  champ d’accumulation  » idéal pour les capitalistes. C’est un marché régulier, quasi illimité et protégé  : «  L’#industrie_des_armements est douée d’une capacité d’expansion illimitée, […] d’une régularité presque automatique, d’une croissance rythmique  » (L’accumulation du capital, 1913). Pour la société dans son ensemble, le militarisme est un immense gâchis de force de travail et de ressources, et une fuite en avant vers la guerre généralisée.

      Pour les travailleurs, le militarisme est d’abord un vol à grande échelle des fruits de leur travail. La production en masse de matériel de destruction massive, ce sont des impôts de plus en plus écrasants pour les classes populaires qui vont réduire leur pouvoir d’achat, ce sont des hôpitaux fermés, des écoles surchargées, des enseignants en sous-effectif, des transports dégradés, c’est un budget de l’État écrasé par la charge de la dette. Pour la #jeunesse, le militarisme, c’est le retour au service militaire, volontaire ou forcé, c’est l’embrigadement derrière le nationalisme, l’utilisation de la guerre en Ukraine pour redonner «  le sens du tragique et de l’histoire  », selon la formule du chef d’état-major des armées, Thierry Burkhard.

      L’évolution ultime du militarisme, c’est la #guerre_généralisée avec la #mobilisation_générale de millions de combattants, la militarisation de la production, la #destruction méthodique de pays entiers, de villes, d’infrastructures, de forces productives immenses, de vies humaines innombrables. La guerre en Ukraine, après celles en Irak, en Syrie, au Yémen et ailleurs, donne un petit aperçu de cette barbarie. La seule voie pour éviter une barbarie plus grande encore, qui frapperait l’ensemble des pays de la planète, c’est d’arracher aux capitalistes la direction de la société.

      Un an avant l’éclatement de la Première Guerre mondiale, #Rosa_Luxemburg concluait son chapitre sur le militarisme par la phrase  : «  À un certain degré de développement, la contradiction [du capitalisme] ne peut être résolue que par l’application des principes du socialisme, c’est-à-dire par une forme économique qui est par définition une forme mondiale, un système harmonieux en lui-même, fondé non sur l’accumulation mais sur la satisfaction des besoins de l’humanité travailleuse et donc sur l’épanouissement de toutes les forces productives de la terre.  » Ni Rosa Luxemburg, ni #Lénine, ni aucun des dirigeants de la Deuxième Internationale restés marxistes, c’est-à-dire communistes, révolutionnaires et internationalistes, n’ont pu empêcher l’éclatement de la guerre mondiale et la transformation de l’Europe en un gigantesque champ de bataille sanglant. Mais cette guerre a engendré la plus grande vague révolutionnaire de l’histoire au cours de laquelle les soldats, ouvriers et paysans insurgés ont mis un terme à la guerre et menacé sérieusement la domination du capital sur la société. L’issue est de ce côté-là.

    • France. Militaires et industriels doutent d’être suffisamment gavés

      Les « promesses déjà annoncées : une hausse de 5 milliards d’euros pour combler le retard dans les drones, un bond de 60 % des budgets des trois agences de renseignement, une relance des commandes dans la défense sol-air , la reconstitution des stocks de munitions. Il a aussi promis plus de navires et de satellites pour l’Outre-Mer, des avancées dans la cyberdéfense, le spatial, la surveillance des fonds marins, le doublement du budget des forces spéciales, et enfin une progression de 40 % des budgets pour la maintenance des équipements, afin d’en accroître les taux de disponibilité.

      Ajouter à cette liste un doublement de la réserve, une participation potentiellement accrue au service national universel, la promesse de dégager 10 milliards pour l’innovation... « Toutes les lignes budgétaires vont augmenter, sauf la provision pour les opérations extérieures », a déclaré le ministre. Selon lui, les dépenses pour aider l’armée ukrainienne ne seront pas imputées sur le budget des armées. Ce dont beaucoup de militaires doutent. Un partage des frais entre ministères est plus probable.

      (Les Échos)

    • Pour eux, la guerre n’est pas une tragédie, mais une aubaine.

      Entre 2018 et 2022, la France a vu sa part dans les ventes mondiales d’armes passer de 7 à 11 %.

      Actuellement 3e sur le marché de l’armement, elle se rapproche de la 2e place. Un record qui contribue à la surenchère guerrière, en Ukraine et ailleurs, et qui alimente les profits des marchands d’armes.

    • La nouvelle #loi_de_programmation_militaire a été présentée en Conseil des ministres ce mardi 4 avril. Un budget de la défense en hausse de 40 % par rapport à la #LPM 2019-2025. Un montant historique

      D’autant que la LPM 2024-2030 n’inclura pas le montant de l’aide militaire à l’#Ukraine

      La politique de l’actuel président de la République contraste avec celle de ses prédécesseurs. Comme beaucoup de ses voisins, la France a vu ses dépenses de défense diminuer depuis la fin de la #guerre_froide

      Réarmement spectaculaire de la #Pologne par le biais de la Corée du Sud

      « Ce pays est en première ligne et sera potentiellement une grande puissance militaire en 2030 », a affirmé Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique lors de son audition au Sénat. Le 30 janvier dernier, le Premier ministre polonais a ainsi annoncé que le budget de la défense atteindrait 4 % du PIB en 2023.

      #militarisation #budget_de_la_défense

    • On ne prépare une guerre qu’à la condition de pouvoir la gagner. Et en l’état, les occidentaux commencent tout juste à comprendre que ce qu’ils pensaient assuré (première frappe nucléaire et bouclier ABM) de la part des américains, n’est finalement pas du tout si assuré que cela et que même, ma foi, la guerre est peut-être déjà perdue.

    • En l’état, ce n’est pas la guerre. Mais, oui, ils s’y préparent.

      Et cette nouvelle guerre mondiale ne sera pas déclenchée nécessairement quand ils seront certains de « pouvoir la gagner ».

    • L’Union européenne et ses obus : un petit pas de plus vers une économie de guerre
      https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/05/10/lunion-europeenne-et-ses-obus-un-petit-pas-de-plus-vers-une-

      Mercredi 3 mai, le commissaire européen Thierry Breton a présenté son plan pour produire un million de munitions lourdes par an. Les industries d’armement européennes ne sont plus adaptées au rythme de production nécessaire pour des guerres de « haute intensité », ou même simplement telle que celle en Ukraine.

      Alors que l’armée ukrainienne tire 5 000 obus d’artillerie par jour de combat, la production annuelle du fabricant français Nexter ne permettrait de tenir ce rythme... que huit jours. Thierry Breton a annoncé une enveloppe de 500 millions d’euros pour stimuler dans ce sens les industriels de l’Union européenne. Elle fait partie d’un plan de deux milliards d’euros annoncé fin mars pour fournir des obus à l’armée de Kiev, sous prétexte « d’aider » l’Ukraine. Il s’agit d’abord de puiser dans les stocks nationaux, puis de passer des commandes, et enfin de remplir les caisses des industriels pour qu’ils produisent plus vite.

      Les sommes déployées par l’UE sont très marginales par rapport aux dépenses faites par chaque puissance impérialiste pour financer son propre armement et enrichir ses capitalistes de l’armement. Ainsi, la programmation militaire française a augmenté de 100 milliards d’euros, tandis que le gouvernement allemand promet, lui, 100 milliards pour moderniser son armée.

      L’annonce européenne vise sans doute surtout à afficher à l’échelle du continent, donc aux yeux d’un demi-milliard d’Européens, que l’on va vers une économie de guerre et qu’il faut s’y adapter dès maintenant. Dans ce qu’a déclaré Thierry Breton, il y a aussi l’idée de s’attaquer à tous les goulots d’étranglement qui bloquent cette marche vers une économie de guerre. Il prévoit des dérogations aux règles européennes, déjà peu contraignantes, sur le temps de travail, c’est-à-dire de donner carte blanche aux patrons pour allonger la journée de travail dans les usines concernées. Le flot d’argent public dépensé en armement, que ce soit au niveau des États ou de l’Union européenne, sera pris sur la population d’une façon ou une autre. Chaque milliard en plus pour les obus signifiera un hôpital en moins demain.

  • Qui sont réellement les acteurs du jeu vidéo ?
    https://www.nextinpact.com/article/70387/qui-sont-reellement-acteurs-jeu-video

    Intéressons-nous à une industrie pesant 155 milliards d’euros en 2021 et probablement plus de 200 milliards en 2022. Un eldorado pour beaucoup d’autres territoires que le Japon, les États-Unis, l’Angleterre et la France, pays dans lesquels certains l’imaginent circonscrite. Petite information utile pour l’article et qui fera rager les gamers : en 2021, le jeu mobile représente plus de part de marché que les consoles et PC… réunis.

    #jeux_vidéo #jeu_vidéo #business #finance #nintendo #sony #microsoft #console_switch #console_playstation #console_xbox #mobile #tencent #netease #nexon #apple #google

  • Gestion du Covid, vaccins, assassinats, secrets d’État, 40 affaires passées au crible par P. Jouary (Nexus)
    https://www.crashdebug.fr/gestion-du-covid-vaccins-assassinats-secrets-d-etat-40-affaires-passees-a

    Journaliste et enquêteur, Pascal Jouary est l’auteur de « Secret-défense, le livre noir », aux Éditions Max Milo. Dans cette interview du 21 décembre 2021, il expose au micro de Nexus les dessous des plus importantes affaires qui impliquent le secret défense. Des affaires allant de l’assassinat d’un ministre français, Robert Boulin, à la pandémie impliquant Palantir, la CIA et la NSA, aux récents contrats passés avec les laboratoires pharmaceutiques pour les vaccins anti-Covid. Un entretien sans censure qui dévoile le fonctionnement caché du pouvoir politique français et international.

    Secret défense - Le livre noir

    Pascal Jouary (Auteur) Une enquête sur 40 affaires entravées par la raison d’Etat Paru le 10 novembre 2021 Essai (broché)

    21€ 90 Fnac

    👇#Nexus (100% indépendant, 112 pages & 0 Pub) (...)

  • Mon pays fabrique des #armes

    Depuis quelques années, les ventes d’armes françaises explosent et notre pays est devenu le troisième exportateur mondial. Pourtant, le grand public sait peu de choses de ce fleuron industriel français, de ses usines, de ses salariés, des régions productrices d’armes et des grandes instances d’État chargées de les vendre.
    Car la France exporte massivement vers le Moyen-Orient. Beaucoup vers l’Arabie Saoudite. Au sein de l’État, qui arbitre lorsqu’il s’agit de vendre à des régimes suspectés de crimes de guerre ? A quoi la realpolitik nous contraint-elle ? Dans le reste de l’Europe, la société civile réagit à cette question. Si les armes sont si cruciales pour l’emploi des Français, si elles participent autant à l’indépendance de notre pays, pourquoi y sont-elles un angle mort du débat public ?

    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/54294_1

    #film #film_documentaire #documentaire
    #France #armement #commerce_d'armes #Dassault #Rafale #François_Hollande #Hollande #Inde #Qatar #Egypte #avions #bombes #munitions #missiles #MBDA #Nexter #Bourges #Avord #industrie_militaire #armée #La_Chapelle_Saint-Oursin #emploi #Jean-Yves_Le_Drian #ministère_de_l'armée #hélicoptère_Caïman #Direction_générale_de_l'armement (DGA) #commission_interministérielle_pour_l'étude_des_exportations_de_matériels_de_guerre (#CIEEMG) #Louis_Gautier #guerres #conflits #Cherbourg #CMN #Arabie_Saoudite #Yémen #crimes_de_guerre #ventes_d'armes #Traité_sur_le_commerce_des_armes (#TCA) #justice #contrat_Donas #Jean-Marc_Ayrault #licence_d'exportation #Jean-Charles_Larsonneur #canons_caesar #hypocrisie #impératif_de_vente #armes_de_surveillance #armes_d'interception #ERCOM #chiffrement #nexa_technologies #AMESYS #torture #complicité_d'actes_de_torture #Libye #al-Sissi #écoutes #Emmanuel_Macron #Macron #secret_défense

  • Épisode 3
    Surveillance made in France - Les mémos de la terreur
    Mardi 23 Novembre 2021
    https://egypt-papers.disclose.ngo/fr/chapter/surveillance-dassault

    (...) 65 000 opposants en prison

    Opposants politiques, journalistes, responsables d’ONG, homosexuels, grévistes… Depuis cinq ans, tous ceux qui ne pensent pas ou ne vivent pas selon les préceptes du régime militaire risquent la prison – près de 65 000 opposants croupiraient dans les geôles du régime, tandis que 3 000 autres auraient « disparu » après leur interpellation, selon le département d’Etat américain. Une répression sans précédent de la société civile égyptienne facilitée par un système de cybersurveillance massif installé par trois entreprises françaises, avec l’accord tacite des autorités.

    La première, baptisée Nexa Technologies, est dirigée par les fondateurs d’Amesys, une société accusée d’avoir fourni du matériel de surveillance à la dictature de Mouammar Kadhafi, en Libye. La deuxième, Ercom-Suneris – filiale de Thalès depuis 2019 – est connue pour sécuriser l’un des téléphones portables d’Emmanuel Macron. La troisième n’est autre que Dassault Systèmes, la filiale technologique du poids lourd de l’armement tricolore et constructeur de l’avion Rafale. Sollicités, Ercom-Suneris et Dassault Systèmes n’ont pas répondu à nos questions. (...)

    Episode 1 : Opération Sirli - Les mémos de la terreur
    https://seenthis.net/messages/937340

    Episode 2 Les mercenaires du ciel - Les mémos de la terreur
    https://seenthis.net/messages/937425
    #FranceEgypte

  • Smoking guns. How European arms exports are forcing millions from their homes

    The #nexus between the arms trade and forced displacement is rarely explored and the role of European arms trade policies that facilitate gross human rights violations in third countries is often absent from displacement and migration studies. This report joins the dots between Europe’s arms trade and forced displacement and migration.

    Key findings

    - Arms and military equipment manufactured and licensed in Europe and sold to third countries provokes forced displacement and migration. This arms trade is motivated by how highly lucrative the industry is and current control and monitoring mechanisms facilitate rather than curtail problematic licensing and exportation.

    – The arms trade is political and is driven by profit but is under-regulated. Although other sectors, such as food and agriculture, do not undermine the fundamental right to life and other human rights in the same way that the arms trade does, they are far more stringently regulated.

    - It is possible to methodically trace arms, military equipment and technology, from the point of origin and export to where these were eventually used, and document their devastating impact on the local population. The report confirms beyond any reasonable doubt that European arms are directly used not to defend populations or to enhance local or regional security as is often claimed, but to destabilise entire countries and regions.

    - The arms industry is involved in clear violations of non-transfer clauses and end user agreements (EUAs) despite a supposedly robust system of controls. The evidence shows that once arms are traded, and although they may be traced, it is virtually impossible to control how they may eventually be used. Furthermore, although importing countries were known to have breached EUAs, EU member states continued to sell them arms and military equipment.

    - Regardless of whether arms were exported to official state security forces or were eventually used by non-state armed actors, or whether EUAs and other control mechanisms were respected, the result was the same – European arms were used in military operations that led to destabilisation and resulting forced displacement and migration. The destabilisation, facilitated by arms supplied by Europe, then contributed to Europe hugely expanding its border security apparatus to respond to the apparent threat posed by refugees attempting to arrive and seek asylum.

    - European countries are among the top exporters of lethal arms equipment worldwide, comprising approximately 26% of global arms exports since 2015. The top five European arms exporters are France, Germany, Italy, Spain and the UK – together accounting for 22% of global arms exports in the 2016–2020 period.

    - Arms exports from Bulgaria, Croatia and Romania have soared in recent years, a large proportion of which is exported to West Asian countries. For example, before 2012, Croatia exported ammunition worth less than €1 million a year, but with the start of the Syrian war this surged every year to reach €82 million in 2016. The European Parliament called on Bulgaria and Romania to stop arms exports to Saudi Arabia and the US (if there was a risk that these arms may be diverted), so far to no avail.

    – In Syria an estimated 13 million people need humanitarian assistance and more than half of the population remains displaced from their homes – including 6.6 million refugees living in neighbouring countries, such as Jordan and Lebanon, who subsequently attempt to flee to Europe in a reverse movement to the arms that displaced them. Another 6.7 million are internally displaced persons (IDPs) inside Syria.

    –-

    Five case studies document that:

    Italian T-129 ATAK helicopter components were exported to Turkey and used in 2018 and 2019 in two attacks in the district of Afrin in Northern Syria as part of Operation Olive Branch and in Operation Peace Spring on the Turkish–Syrian border. According to UN figures, 98,000 people were displaced during the Afrin offensive between January and March 2018, while 180,000, of whom 80,000 were children, were displaced, in October 2019 as a result of Operation Peace Spring.

    Bulgaria exported missile tubes and rockets to Saudi Arabia and the US, which eventually ended up in the hands of IS fighters in Iraq. The equipment was diverted and used in Ramadi and the surrounding region, where the International Organisation for Migration reported that from April 2015, following the outbreak of the Ramadi crisis, over half a million people were displaced from Anbar province, of which Ramadi is the capital city, while 85,470 were displaced specifically from Ramadi City between November 2015 and February 2016. Around 80% of all housing in Ramadi was severely damaged after the offensive. In 2017 another missile tube originating in Bulgaria was found to have been used by IS forces in the town of Bartella, located to the east of Mosul. At least 200,000 people from minority groups were displaced from the greater Mosul area between 2014 and January 2017. By July 2019, over two years after military operations had ended in Mosul, there were still over 300,000 people displaced from the city.

    British, French, and German components and production capacity, including missiles, missile batteries, and a bomb rack, were exported to Turkey, where they were mounted on Turkish-made drones and exported to Azerbaijan. These same drones, loaded with European-manufactured arms components, were used in the 44-day conflict in Naghorno- Karabakh, which provoked the forced displacement of half of the region’s Armenian population – approximately 90,000 people.

    Between 2012 and 2015 Bulgaria exported assault rifles, large-calibre artillery systems, light machine guns, hand-held under-barrel and mounted grenade launchers to the Democratic Republic of Congo’s (DRC) national police and military. The conflict in DRC is one of the world’s longest, yet Europe continues to supply arms that are used to perpetrate gross human rights violations. In 2017, Serbia exported 920 assault rifles and 114 light machine guns that were originally manufactured in Bulgaria. That same year, 2,166,000 people were forcibly displaced, making it one of the worst since the conflict began. Specifically, Bulgarian weapons were in use in North Kivu in 2017 coinciding with the forced displacement of 523,000 people.

    At least four Italian Bigliani-class patrol boats were donated to Libya and used by its coastguard to forcibly pull back and detain migrants who were fleeing its shores. In 2019, the Libyan coastguard mounted a machine gun on at least one of these boats and used it in the internal conflict against the Libyan National Army. Many of those fleeing Libya had most likely already fled other conflicts in other African and West Asian countries that may have purchased or were in receipt of European arms, so that at each step along their journey from displacement to migration, the European arms trade is making massive profits by firstly displacing them, and then later deterring and pushing them back.

    The arms companies we identified in these case studies include: Airbus (Franco-German), ARSENAL (Bulgaria), BAE Systems (UK), Baykar Makina (Turkey), EDO MBM (UK), Intermarine (Italy), Kintex (Bulgaria), Leonardo (Italy), Roketsan (Turkey), SB Aerospatiale (France), TDW (Germany), Turkish Aerospace Industry (Turkey), and Vazovski Mashinostroitelni Zavodi ЕAD (Bulgaria).

    https://www.tni.org/en/publication/smoking-guns
    #rapport #tni
    #armes #commerce_d'armes #migrations #asile #réfugiés #Europe #armée #militaire #industrie_de_l'armement #droits_humains #droits_fondamentaux #France #Allemagne #Italie #UK #Angleterre #Espagne #Bulgarie #Croatie #Roumanie #Arabie_Saoudite #Syrie #T-129_ATAK #Turquie #Operation_Olive_Branch #Operation_Peace_Spring #Irak #Ramadi #Bartella #Azerbaïjan #arméniens #Congo #RDC #République_démocratique_du_Congo #Serbie #Kivu #Nord_Kivu #Bigliani #Libye #gardes-côtes_libyiens #complexe_militaro-industriel
    #Airbus #ARSENAL #BAE_Systems #Baykar_Makina #EDO_MBM #Intermarine #Kintex #Leonardo #Roketsan #SB_Aerospatiale #TDW #Turkish_Aerospace_Industry #Vazovski_Mashinostroitelni_Zavodi_ЕAD

  • #Nextcloud pour l’enseignement ? Ça se tente !
    https://framablog.org/2021/05/05/nextcloud-pour-lenseignement-ca-se-tente

    La maîtrise des outils numériques pour l’éducation est un enjeu important pour les personnels, qui confrontés aux « solutions » Microsoft et Google cherchent et commencent à adopter des alternatives crédibles et plus respectueuses. C’est dans cet esprit que nous vous invitons … Lire la suite­­

    #Dégooglisons_Internet #Éducation #Internet_et_société #Libres_Logiciels #Migration #Non_classé #Allemagne #cloud #CloudComputing #Collabora #EducationNationale #Enseignement

  • On Nextdoor, the Homeless Are the Enemy
    https://onezero.medium.com/how-nextdoor-encourages-hate-of-the-homeless-9200475cda43

    The platform built for neighborhood news often scapegoats the most disadvantaged communities On August 14, a man broke into a home in the Shafter neighborhood in Oakland, California. According to the resident of the home, the alleged thief entered through a locked gate in the backyard, stole a laptop, jewelry, small electronics, and a shovel. Then he left. After the robbery, the resident took photos of the thief that were snapped by their home surveillance network and uploaded them onto (...)

    #Nextdoor #technologisme #pauvreté #voisinage #discrimination

    ##pauvreté

  • Nextdoor Is Quietly Replacing the Small-Town Paper
    https://onezero.medium.com/nextdoor-is-quietly-replacing-the-small-town-paper-ca583962c15a

    While Facebook and Twitter get the scrutiny, Nextdoor is reshaping politics one neighborhood at a time One year ago, Delaware’s second-largest school district was in trouble. A failed referendum in 2019, on the heels of state funding cuts two years prior, had left it staring down a $10 million deficit that raised the specter of teacher layoffs, the end of sports and extracurriculars, and the demise of a promising magnet-school program. For a district already pummeled by an exodus of (...)

    #Nextdoor #algorithme #manipulation #SocialNetwork #voisinage

  • Ralentissements dans #NextCloud - Liens en vrac de @sebsauvage
    https://sebsauvage.net/links/?L_gGiw

    (1) Lancer la commande occ files:scan-app-data
    Elle permet (entre autres) de rafraichir le cache des CSS.

    (2) L’application « Theming » qui permet de customiser les couleurs de NextCloud et l’écran d’accueil ralentit MONSTRUEUSEMENT NextCloud 20.
    (Aller chercher une icône SVG avec Theming : jusqu’à 7 secondes. La même icône SVG sans l’application Theming : <500ms).
    Donc, désactivez cette application.

    Je ne vais pas commencer à spammer Seenthis avec de la ligne de commande mais celui-ci était vraiment pénalisant alors si vous mettez votre Nextcloud à jour en version 20...

  • Affaire libyenne : les lourds secrets du contrat « Eagle »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/131220/affaire-libyenne-les-lourds-secrets-du-contrat-eagle?userid=843d7823-45bc-

    La société qui a fourni des armes de guerre électronique au régime Kadhafi a détruit en 2011 tous ses disques durs et ses mails relatifs au contrat libyen, au cœur de l’affaire Sarkozy-Kadhafi. L’ancien président et son entourage prétendent n’avoir rien su de la mise en œuvre de ce contrat.

    Sous son autorité, la France a remis au régime libyen de redoutables outils de surveillance de sa population, mais Nicolas Sarkozy prétend toujours qu’il n’en a rien su.

    « Il y a des collaborations entre le ministère de l’intérieur et des entreprises, mais je n’y ai jamais été associé de près ou de loin », s’est justifié l’ancien président devant les juges de l’affaire libyenne, début octobre. « Jamais le nom d’Amesys [la société française au cœur du deal – ndlr] n’a été prononcé devant moi, ni lors de ma visite en tant que ministre de l’intérieur, ni pendant celle en tant que président de la République. Cela n’a fait l’objet d’aucun document, d’aucune signature, d’aucune contrepartie », a-t-il insisté.

    Baptisée « Eagle », la technologie française fournie à la Libye par la société Amesys – absorbée par Bull, puis partiellement cédée à Nexa Technologies depuis – a permis d’aspirer l’intégralité du trafic internet du pays et ainsi de détecter et d’interpeller les opposants libyens durant le Printemps arabe.

    Selon nos informations, la traque des opposants opérée grâce à ce transfert technologique – et ce avant l’intervention militaire déclenchée le 19 mars 2011 – pouvait être suivie par les services secrets français, qui disposaient d’une « backdoor » ou porte dérobée dans Eagle, leur permettant de se connecter au dispositif.

    Les juges de l’affaire libyenne considèrent désormais qu’Eagle constitue l’un des volets du pacte de corruption présumé scellé par Mouammar Kadhafi et l’équipe du ministre de l’intérieur, dès l’automne 2005, grâce aux pourparlers secrets de Ziad Takieddine et de Claude Guéant avec l’un des chefs des services de renseignement libyens, Abdallah Senoussi, un homme condamné en France pour avoir commandité l’attentat contre le DC10 d’UTA en 1989. Ces faits figurent parmi les chefs de mise en examen de Nicolas Sarkozy.

    En parallèle, les juges du pôle crimes contre l’humanité saisis depuis 2012 de plaintes pour « complicité de torture, traitements inhumains et dégradants » déposées par des victimes de cette surveillance en Libye n’ont pour l’instant placé la société Amesys que sous le statut de « témoin assisté », en dépit des révélations de l’enquête.

    Selon les informations obtenues par Mediapart, les investigations ont pourtant mis au jour la destruction par Amesys des disques durs et des dossiers relatifs au contrat Eagle en décembre 2011. Une destruction de preuves qui prive la justice des pièces essentielles à la compréhension du deal franco-libyen.

    Joint par Mediapart, le signataire du contrat, Philippe Vannier, ancien patron d’Amesys et de Bull passé chez Atos, aujourd’hui président d’Ecso (European Cyber Security Organisation), n’a pas souhaité commenter ces développements de l’enquête.

    C’est son bras droit, Stéphane Salies, ancien directeur commercial d’Amesys, aujourd’hui patron de Nexa, qui a révélé qu’un ordre de destruction des pièces du dossier avait été donné. Questionné sur la localisation des « documents contractuels, discussions commerciales, cahier des charges, contrats, avenants, liés au contrat libyen », il révèle : « À vrai dire, fin 2011, début 2012, Philippe Vannier nous a demandé de tout détruire. J’ai trouvé cela ridicule et je le lui ai dit, mais nous l’avons fait, les time capsules [disques durs de sauvegarde de Mac – ndlr] ont été détruites, les disques durs ont été effacés, les échanges de mails aussi. Le contrat était dans le coffre mais je ne sais pas ce qu’il est devenu. »

    Philippe Vannier a répondu, quant à lui, ne pas savoir où ces documents se trouvaient. « À votre demande, nous les avons cherchés, mais nous ne les retrouvons pas, et ce n’est pas faute d’avoir essayé », a-t-il déclaré.

    Initiées par Ziad Takieddine, par l’entremise de la société d’intelligence économique Salamandre, les négociations d’Amesys avec les Libyens ont été rapidement suivies de très près par les services spéciaux français. « Il [Philippe Vannier] m’avait dit que ses contacts allaient lui faire rencontrer les représentants de l’État libyen pour des contrats, que c’était sérieux et avec l’aval des cousins [DGSE – ndlr] », a précisé Stéphane Salies.

    Très tôt, quelques jours avant la venue de Nicolas Sarkozy à Tripoli en octobre 2005, Abdallah Senoussi évoque les besoins libyens en matériel de sécurité et la « coopération » qu’il espère obtenir du ministre auprès de Claude Guéant, alors directeur de cabinet du ministre de l’intérieur, et de Takieddine. Le nom d’Amesys n’est pas encore sur la table, mais il le sera début 2006. « Il [Nicolas Sarkozy] nous a transmis le dossier d’une société française de surveillance d’Internet dénommée Amesys […] par le biais de Claude Guéant », a résumé Saïf al-Islam Kadhafi, dans une déclaration aux juges français.

    Selon l’ancien directeur commercial d’Amesys, le fils de Mouammar Kadhafi était d’ailleurs venu saluer l’équipe de l’entreprise française à Tripoli, lors de la mise en place du système d’interception.

    L’affaire démarre en mars ou en avril 2006 : Takieddine et le patron d’Amesys, Philippe Vannier, entrent en contact à Paris. Dans une de ses notes, la société Salamandre présente Amesys/I2E comme un « fournisseur ultra-habilité » en France. L’entreprise avait comme objet « la fabrication de solutions d’interception, sur la partie HF (radio) pour les services français ou l’armée », résume Stéphane Salies, ancien directeur commercial. Elle disposait d’un officier de sécurité en relation avec la Direction de la protection et de la sécurité de la Défense (DPSD), aujourd’hui Direction du renseignement et de la sécurité de la Défense (DRSD), et d’ingénieurs et d’anciens militaires ou gendarmes habilités « confidentiel défense » dans ses rangs. « Les services de renseignement étaient informés de tout ce qui était fait avec la Libye, ça nous rassurait un peu », commente un ancien cadre.

    Takieddine, lui, espère vendre aux Libyens un vaste de marché de surveillance des frontières comme il a failli en signer avec l’Arabie saoudite en 2003, avec, déjà, l’aval de l’équipe Sarkozy.

    L’intermédiaire voit grand.

    « Il m’a expliqué que la Libye avait besoin de s’équiper de matériels d’interception télécoms radio, de rénover des frégates, de contrôle des passeports aux frontières, de véhicules de protection des VIP, de systèmes de protection de leurs réseaux et communications, résume Philippe Vannier. Une visite a été organisée en Libye afin de présenter les capacités du groupe en matière de protection aux frontières avec l’informatisation des passeports, des radars côtiers et systèmes de chiffrement. […] C’est lors de cette visite qu’ils ont commencé à nous parler de leur besoin d’un système d’écoute tout canal, de l’interception hertzienne jusqu’à l’interception IP – via Internet. Nous avons présenté ce que nous pouvions faire et ce qu’on pouvait vendre. »

    Un document à en-tête d’Amesys (également appelé I2E à l’époque) vante le produit Cryptowall, un système de cryptage particulièrement efficace et « difficile à casser », et la « collaboration » du ministre de l’intérieur avec la société.

    Selon le directeur commercial, Philippe Vannier a « négocié le contrat avec plein de rendez-vous avec Ziad Takieddine, Omar Salem, directeur de la DRM [Direction du renseignement militaire – ndlr], et Abdallah Senoussi », et il se rend deux fois en Libye avant d’y amener ses équipes. Stéphane Salies s’y rend à son tour pour y prendre note « des besoins libyens », à savoir « une solution pour faire de l’interception IP sur l’ensemble du pays », officiellement pour contrer Al-Qaïda.

    De retour en France, une première ébauche du projet Eagle, qui n’existait pas encore, est élaborée. « Nous avons vendu une feuille blanche, et la Libye a payé la création et le développement de la solution et du produit Eagle. Ils ont financé la totalité de la recherche et développement », résume Stéphane Salies.

    « Il ne voulait pas que je connaisse le montant des commissions et d’autres détails »

    « La négociation du contrat n’a été effectuée que par Philippe Vannier, même si j’étais directeur commercial, poursuit-il. Je n’ai pas eu le droit d’y participer, car il ne voulait pas que je connaisse le montant des commissions et d’autres détails. » En décembre 2006, Vannier rentre de Tripoli avec le contrat signé.

    Lors de la divulgation des archives numériques de Takieddine en 2011, Mediapart avait dévoilé le paiement occulte par Amesys d’un total de 4,5 millions d’euros à l’intermédiaire, via deux de ses sociétés offshore – Tristar et Como – entre 2007 et 2008, sur des comptes à Beyrouth. Il s’agissait d’« un contrat pour l’installation de climatisations et de groupes électrogènes » qui était « une commission déguisée », détaille Stéphane Salies, et d’un second contrat pour « une commission officielle ». Il était prévu que Ziad Takieddine reçoive 30 % du montant total du contrat d’Amesys avec la Libye.

    La mise au point technique d’Eagle est plus complexe et nécessite entre 20 et 30 déplacements du directeur commercial. Ce dernier rencontre Abdallah Senoussi dans sa villa, en 2007, qui demande de nouvelles prestations, comme la géolocalisation des personnes, qu’Amesys ne peut pas encore offrir. Mais le dispositif de surveillance d’Internet est élaboré en partenariat avec la société Qosmos, qui fournit une première sonde avant d’être écartée – elle en vendra par la suite au régime Syrien.

    « Le tapping [copie du trafic – ndlr] était fait au kilomètre 4 à Tripoli. Il y avait une avancée sur la mer avec des bâtiments de deux étages appartenant à l’opérateur GPTC. À cet endroit sortaient les fibres optiques de la mer, expose Stéphane Salies. La sonde ainsi que le stockage [de données – ndlr] se trouvaient dans un bâtiment de l’opérateur GTPC, le centre névralgique de celui-ci, où nous disposions d’une petite salle. Les opérateurs du système étaient à 500 mètres plus loin, dans un bâtiment appartenant à l’armée dénommé HQ1. »

    Un deuxième centre d’écoute, HQ2, se trouvait à deux ou trois kilomètres. Amesys permet ainsi aux Libyens d’intercepter l’intégralité du trafic internet, puis d’extraire des données grâce à des filtres sur des mots-clés, des adresses mails, des numéros de téléphone, des pseudonymes. L’interception de mails, de tchats ou de messageries instantanées était possible, à l’exception des données chiffrées.

    Les employés d’Amesys se posent des questions sur l’utilisation de leur système. « Il y avait des cibles dans le logiciel qui ne paraissaient pas liées au terrorisme, a détaillé un ingénieur aux gendarmes. Je crois me rappeler qu’il y avait une ONG de défense des droits de l’homme qui était ciblée. Il était clair pour moi que la lutte contre le terrorisme n’était qu’un prétexte. » D’après cet ingénieur, Amesys avait installé un « tunnel sécurisé » (VPN) entre ses serveurs à Paris et une agence de renseignement française. En outre, « il y avait une backdoor, une porte dérobée dans le logiciel Eagle qui permettait aux services secrets de se connecter au système sans que les Libyens le sachent », relève-t-il.

    Reste la question non clarifiée des autorisations, qui elles non plus n’ont pas été retrouvées, hormis une seule. En novembre 2010, Amesys a obtenu une autorisation d’exportation de matériel de guerre (AEMG) pour la vente aux renseignements militaires libyens de dix exemplaires d’un système passif d’interception de GSM (téléphonie mobile). Rien sur Eagle…

    « Pour tout le contrat, des vérifications ont été effectuées pour obtenir la garantie que le matériel était exportable, et qu’Amesys avait le droit d’exporter en Libye, a indiqué Philippe Vannier aux enquêteurs. De mémoire, la seule autorisation préalable obligatoire a été sur les outils de chiffrement, qui a par ailleurs été obtenue. »

    Eagle n’était ni un matériel de guerre, ni un bien à double usage – soumis à un autre régime d’autorisation –, a soutenu aussi l’ancien directeur commercial d’Amesys. « Par contre, l’étude et la conception en France du système d’interception Eagle ont été faites sous autorisation de l’article R226 », a-t-il précisé, c’est-à-dire avec le feu vert de la commission autorisant – sous l’autorité du premier ministre – la fabrication de matériels susceptibles de porter atteinte à l’intimité de la vie privée ou au secret des correspondances. Mais là encore, le dossier d’instruction de cette autorisation n’a pas été communiqué aux services d’enquête.

    Alain Juillet, un acteur pourtant bien placé – ancien directeur du renseignement à la DGSE, alors responsable de l’intelligence économique auprès du premier ministre –, a livré un tout autre avis aux juges en estimant au sujet d’Eagle qu’« une demande » avait « nécessairement été faite à la CIEEMG [la commission interministérielle pour l’étude des exportations de matériels de guerre] » et que ce dossier comportait « nécessairement un avis du ministère de l’intérieur ». « S’il n’y a pas eu de demande et qu’ils l’ont fait directement, il y a faute, a tranché Alain Juillet. Et ça m’étonnerait d’une entreprise comme Amesys qui avait l’habitude de travailler avec du matériel sensible et qui connaissait les risques à se passer d’une demande d’autorisation, c’est-à-dire le risque que l’entreprise soit sanctionnée et fermée. »

    Ce type de dossier ne pouvait être que du ressort du cabinet du ministre de l’intérieur, selon Alain Juillet : « Une affaire comme cela, envoyer du matériel en Libye, ce n’est pas une affaire courante, c’est ce qu’on appelle une affaire sensible du domaine réservé du cabinet du ministre. »

    Lors de son audition, en octobre dernier, Nicolas Sarkozy a pourtant assuré n’avoir « à aucun moment » été « informé de l’existence de ce contrat ». « Que le directeur de cabinet du ministère de l’intérieur soutienne les intérêts d’une entreprise française à l’export ne me choque pas », a ajouté l’ancien président.

    Au ministère des armées, les juges n’ont pas retrouvé non plus le moindre document classifié portant sur les conditions de signature du contrat d’I2E, et l’implication du ministère de l’intérieur ou de son dircab.

    La pêche a été plus fructueuse au ministère de l’intérieur. Les juges ont souligné qu’un « ensemble de notes partiellement déclassifiées », « dont la plus ancienne date du 16 janvier 2007 et la plus récente du 27 juillet 2013 », montre « que les services de renseignement étaient parfaitement informés » et « suivaient les transferts de technologies de surveillance des sociétés françaises vers la Libye ».

    Ainsi, en janvier et mars 2007, des synthèses « confidentiel défense » des services du renseignement intérieur – alors placés sous l’autorité de Nicolas Sarkozy – détaillent très précisément les différents lots de matériels prévus au contrat. « La livraison à la Libye de matériels d’interception de communication et de contre-mesure électronique est extrêmement sensible et génère une certaine tension chez les personnels amenés à s’en occuper, signale la DCRI. Il conviendra de s’assurer que ces matériels sont vendus avec les autorisations nécessaires. »

    Nicolas Sarkozy a déclaré qu’il n’avait « pas la mémoire » de ces notes de renseignement.

    Ni comme ministre, ni comme président de la République.

    #AMESys #Bull #DGSE #Nexa #EAGLE #corruption #écoutes #surveillance

  • L’Union européenne trouve un accord pour renforcer le contrôle des technologies de surveillance
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/11/10/l-union-europeenne-trouve-un-accord-pour-renforcer-le-controle-des-technolog

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    #Nexa #HackingTeam #algorithme #spyware #arme #écoutes #hacking #surveillance #Wassenaar

  • Quand l’Europe aide la Chine pour surveiller massivement ses concitoyens
    https://www.telerama.fr/idees/quand-leurope-aide-la-chine-pour-surveiller-massivement-ses-concitoyens-670

    Amnesty International publie un rapport qui montre que plusieurs entreprises européennes fournissent à Pékin des technologies de reconnaissance faciale. L’ONG pointe une faille majeure : aucun garde-fou européen ne limite l’exportation de ce type de technologies. On connaissait déjà la propension de la Chine à exporter son modèle numérique intrusif, des faubourgs de Quito aux rues de Valenciennes. L’itinéraire inverse est plus méconnu, et pourtant : ce lundi, en amont d’un trilogue européen – qui (...)

    #Nexa #AMESys #Ercom #Idemia #Morpho #Oberthur #algorithme #CCTV #Skynet #biométrie #émotions #facial #reconnaissance #vidéo-surveillance #surveillance (...)

    ##Wassenaar

  • (1/2) L’Accord Européen du 21/07 : un déplorable « plan d’endettement de 750 milliards »
    https://www.les-crises.fr/1-l-accord-europeen-du-21-07-un-deplorable-plan-d-endettement-de-750-mill

    Le Conseil européen de fin juillet nous a permis de vivre pour la trentième fois le traditionnel « sommet de la dernière chance », suivi du trentième « accord in extremis au fin fond de la nuit », promettant, à qui daigne encore y croire, de « relancer la construction européenne, pour une Nouvelle Europe résiliente, sociale et écologique« … Nous […]

    #l'Europe #Budget_UE #Next_Generation_EU #Union_européenne #l'Europe,_Budget_UE,_Next_Generation_EU,_Union_européenne

  • OAuth2 — Nextcloud latest Administration Manual latest documentation
    https://docs.nextcloud.com/server/19/admin_manual/configuration_server/oauth2.html

    #Nextcloud allows connecting external services (for example Moodle) to your Nextcloud. This is done via #OAuth2. See RFC6749 for the OAuth2 specification.

    Nextcloud OAuth2 implementation currently does not support scoped access. This means that every token has full access to the complete account including read and write permission to the stored files. It is essential to store the OAuth2 tokens in a safe way!

    Without scopes and restrictable access it is not recommended to use a Nextcloud instance as a user authentication service.

  • Démanteler les infrastructures de surveillance et de discrimination massives ?
    http://www.internetactu.net/2020/06/29/demanteler-les-infrastructures-de-surveillance-et-de-discrimination-ma

    Si les annonces de moratoires dans le domaine de la reconnaissance faciale semblent soulager un certain nombre de ses opposants, il ne fait aucun doute que ces réponses des grandes entreprises de la technologie demeurent manifestement des décisions commerciales calculées et limitées qui répondent avec plus ou moins de sincérité à la pression publique du moment et aux très fortes mobilisations contre le racisme et les violences policières qui secouent les États-Unis depuis la mort de George Floyd le (...)

    #Clearview #Palantir #Ring #Facebook #Nextdoor #algorithme #CCTV #Rekognition #Amazon #biométrie #racisme #données #facial #prédiction #reconnaissance #vidéo-surveillance #BigData #BlackLivesMatter #discrimination #extrême-droite #GAFAM #surveillance (...)

    ##LaQuadratureduNet ##NAACP
    /assets/images/logo_ia.png

  • Nextdoor’s Delicate Partnership With Local Police
    https://www.citylab.com/equity/2020/05/nextdoor-local-partnerships-police-government-privacy-app/611827

    The hyper-local social media platform Nextdoor is winning over local law enforcement and other government officials in the U.S., alarming civil rights advocates. Charles Husted, the chief of police in Sedona, Arizona, couldn’t contain his excitement. He had just been accepted into the Public Agencies Advisory Council for Nextdoor, the neighborhood social networking app. “You’re the best !!! A great Christmas present,” he wrote in a December email to Parisa Safarzadeh, Government Relations (...)

    #Clearview #Google #Ring #Amazon #Facebook #Nextdoor #Twitter #CCTV #sonnette #police #racisme #vidéo-surveillance #délation #discrimination #lobbying #microtargeting #SocialNetwork #surveillance #voisinage #ACLU (...)

    ##EFF

  • Talk 9 brings grid view, file editing, open sources #Talk back-end – #Nextcloud
    https://nextcloud.com/blog/open-sourcing-talk-back-end-rc-of-talk-9-brings-lots-of-improvements

    Over the last months we’ve worked tirelessly to help our customers set up and scale up their Nextcloud servers, with file sharing, video chat and office document editing all urgently needed. For communication at larger scale, in calls with 10 to 50 participants, the Talk High Performance Back-end is needed, a server component developed by our partner, Struktur AG. To support organizations in difficult times, Struktur has agreed to make the high-performance back-end freely available under the AGPL license.

    To help organizations who might not have the resources to host the back-end themselves, Struktur will also be offering a hosted solution with a 30 days free trial. More info and sign up here.

    https://github.com/strukturag/nextcloud-spreed-signaling

    #spreed

  • Citizen App Again Lets Users Report Crimes — and Experts See Big Risks
    https://theintercept.com/2020/03/02/citizen-app

    Citizen, a mobile app that alerts people to nearby emergencies, is testing the reintroduction of a controversial feature that lets users report crimes and incidents on their own by live streaming video. Created by New York-based startup sp0n, Citizen first launched under the name “Vigilante” in 2016 in New York City, broadcasting alerts of 911 calls to users in the vicinity and allowing those users to send live video from incident scenes, comment on alerts, and report incidents on their own. (...)

    #Ring #Amazon #Nextdoor #Vigilante #CCTV #métadonnées #géolocalisation #police #racisme #criminalité #vidéo-surveillance #BigData #discrimination #publicité #surveillance #voisinage #Neighbor (...)

    ##criminalité ##publicité ##NYPD