Je trouve ça invraisemblablement daté. Comme si « mes données » sur ces réseaux était encore constitué d’informations que l’on « publie » dans une logique de billet journalistique. Alors que le gros intérêt de ces « silos », c’est d’être des réseaux spécifiques et multiples (mes amis de la vraie vie, mes copains gauchistes, mes copains qui font des photos…) dotés d’une logique de mise en scène des flux.
– Twitter : tout l’intérêt (et la limite, évidemment) est dans ces messages de 140 caractères qui s’affichent mélangés dans de longs flux, avec la redondance des retweets des messages les plus intéressants. Publier ses tweets sur son propre site, oui, et on est nombreux à le faire, mais ça n’a aucun intérêt par rapport à la « participation » de ces micro-messages noyés dans le flux instantané.
– Facebook : c’est du réseau personnel, du contact amical et familial, largement semi-privé, constitué avant tout de messages de connivence. Qu’est-ce que ça pourrait bien avoir comme intérêt sur un site Web ?
– Et Seenthis trouve largement son intérêt dans la discussion qui enrichit les messages. Le flux qu’on se constitue par les personnes qu’on suit et par les thèmes auxquels on s’abonne, avec les messages qu’on poste, font largement partie de son intérêt. La même chose sur mon site Web n’aurait pas grand intérêt.
L’autre aspect discutable, c’est l’idée que « mes datas », c’est ce que j’écris. Mais la valeur principale de « mes données », c’est mon réseau, pas mon avis spécifique sur des sujets. Qui j’influence, qui m’influence. Là, je garde « mes textes » chez moi, mais je les poste sur les réseaux ; donc « mes données » sont toujours bien postées chez Twittface, qui est donc toujours chargé de gérer (et vendre) mon graphe de relations. (En fait, même si je participais uniquement à des réseaux décentralisés, je ne vois pas bien ce qui interdirait à un crawler de la puissance de Google de reconstituer mon graphe social de l’extérieur.)