• Au Niger, développons la démocratie, protégeons les droits des travailleur·euse·s !

    Au Niger, le 26 juillet au matin, un putsch a été mené par des membres de la garde présidentielle, mené par leur chef, le général Abdourahmane Tchiani. Les raisons de ce putsch semblent se trouver au plus profond des manœuvres de pays ayant une volonté colonialiste.

    Le Président déchu, Mohamed Bazoum proche de la France se voit opposé à ses proches, qui ont reçu dès l’annonce du putsch, le soutien du groupe paramilitaire Wagner et en sous-main de la Russie.

    La population du Niger semble partagée sur le clan à soutenir. Dans la jeunesse, il est reproché au Président en place, son népotisme, son inefficacité et la corruption endémique qui minent le pays. Dans le reste de la population, sans soutenir l’une ou l’autre des parties, les Nigériens semblent lassés, désabusés et amers face à un pouvoir qui ne fait rien pour l’amélioration du bien-être des travailleur·euse·s et de la population.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/08/22/au-niger-developpons-la-democratie-protegeons-

    #international #niger

  • L’OIM réclame un corridor humanitaire pour les migrants coincés au Niger - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/51227/loim-reclame-un-corridor-humanitaire-pour-les-migrants-coinces-au-nige

    Des tentes de fortune abritant des migrants sont vues à Assamaka, au Niger, le 29 mars 2023 (Image d’illustration). Crédit : Stanislas Poyet/AFP
    L’OIM réclame un corridor humanitaire pour les migrants coincés au Niger
    Par RFI Publié le : 21/08/2023
    C’est une conséquence des sanctions ouest-africaines contre le Niger. Avec la fermeture des frontières, les migrants, notamment maliens et guinéens, ne peuvent plus sortir de ce pays sahélien.Les centres d’accueil de l’Organisation internationale des migrations (OIM) sont débordés au Niger. Le pays sahélien aux six frontières est traditionnellement un pays de transit pour les migrations notamment professionnelles des citoyens d’Afrique de l’Ouest, mais ceux qui devaient repartir dans leur pays ont été bloqués par la fermeture brutale de ces frontières, au lendemain du coup d’État. Plus de 1 000 retours volontaires de migrants ouest-africains étaient en particulier prévus par l’OIM au cours des dix derniers jours, principalement vers la Guinée et le Mali. Ils n’ont pas pu se concrétiser.
    Désormais, l’organisation intergouvernementale s’inquiète à mesure que le nombre de personnes en transit qui ont besoin d’aide grandit sur le sol nigérien, alors que les ressources de l’OIM diminuent.Selon elle, plus de 1 800 personnes attendent aux portes de ses centres de transit. Ces centres sont au nombre de sept, dont trois à Niamey et quatre à Agadez, et ils hébergeaient déjà 5 000 migrants en attente de retour. C’est pourquoi l’OIM appelle à l’établissement rapide d’un corridor humanitaire pour qu’ils puissent rentrer chez eux.

    #Covid-19#migrant#migration#niger#frontiere#crise#OIM#niamey#agadez#guinee#mali#sahel#corridorhumanitaire#transit#postcovid

  • La Via Campesina affirme son soutien aux paysan·nes du Niger et son rejet des sanctions et d’une intervention militaire de la CEDEAO

    La Via Campesina, en tant que mouvement paysan mondial rassemblant plus de 180 organisations paysannes et de travailleur·euses agricoles en Asie, Afrique, Europe et Amériques, exprime toute sa solidarité avec le peuple du Niger, et tout spécialement avec les paysan·nes du Niger.

    Suite au coup d’état intervenu le 26 juillet 2023, des sanctions très dures ont été décrétées contre le Niger, comme le blocage du système bancaire ou l’embargo commercial sur le pays. Nous dénonçons ces sanctions dont les principales victimes sont les populations civiles, en particulier les populations rurales. Ces sanctions viennent déstabiliser fortement la vie quotidienne dans ce peuple d’ores et déjà confronté à une pauvreté et à des inégalités très fortes.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/08/21/la-via-campesina-affirme-son-soutien-aux-paysa

    #international #niger

  • La pensée décoloniale est-elle soluble dans l’État Vénézuelien ?
    https://lundi.am/La-pensee-decoloniale-est-elle-soluble-dans-l-Etat-Venezuelien

    « Après la création du Ministère des Mines Écologiques, le Gouvernement-des-oxymores a annoncé la création d’un “Institut National de la Décolonisation du Venezuela” »
    paru dans lundimatin#164, le 8 novembre 2018

    Du 22 au 26 octobre [2018], s’est tenu à la Bibliothèque Nationale du #Venezuela un colloque ayant pour sujet « la IIIe école de la pensée décoloniale critique : processus étatiques et constitutifs ». Ramon Grosfoguel, Enrique Dussel et Houria Bouteldja y étaient notamment présents. Profitant de la présence d’intellectuels et de militants décoloniaux venus de différents pays, #Nicolas_Maduro, a reçu les différents participants au Palais présidentiel pour inaugurer le nouvel « Institut de la pensée décoloniale ». Si le projet est porté de longue date par des penseurs comme Ramon Grosfoguel et Enrique Dussel, le responsable de cet Institut, à savoir Ernesto Villegas, ministre de la Culture, a été désigné par le président Maduro, « afin de donner cohérence, articulation et pouvoir avancer dans l’ensemble de ce processus pour consolider une indépendance absolue du pays. »

    Par cette opération politique grossière, en présence de militants internationaux, le régime vénézuélien semble tenter de redorer son blason. Il semble pourtant difficile, même sous couvert de « décolonisation » de faire oublier la politique menée au profit des métropoles contre les populations autochtones, ainsi que la baisse du niveau de vie, liée à la structuration de toute une économie autour du cours du pétrole. Encore plus difficile serait de cacher les révoltes qui ont secoué le Venezuela ces dernières années. A ces révoltes, le régime a répondu par la répression contre les manifestants, à savoir 150 morts dans les manifestations en 2017 selon Human Rights Watch (dont plus de 70 attribuées à coup sûr aux forces de police), des milliers d’arrestations (4500 d’opposants arrêtés selon l’ONG Foro Penal, dont 1 000 placements en détention, avec 350 personnes encore détenues), des cas de torture reconnus par Tarek William Saab, le « Défenseur du peuple » (équivalent de notre « Défenseur des droits »), ainsi que par une politique de guerre civile menée dans les quartiers pauvres, majoritairement contre les Noirs. Selon Amnesty International, entre 2015 et juin 2017, 8 200 personnes ont été victimes d’« exécutions extrajudiciaires » de la part de la police et de l’armée. Dans un rapport publié en septembre 2018, l’ONG reproche au régime de Maduro d’« utiliser la force meurtrière dans l’intention de tuer les personnes les plus vulnérables et les plus exclues ». Selon les mots d’Amnesty International, le régime « viole leurs droits et les traite comme des criminels en raison de leurs conditions de vie, alors qu’il devrait mettre en œuvre des politiques de lutte contre la criminalité basées sur la prévention et conformes aux normes internationales ».

    Nous pourrions nous borner à ironiser sur ce que signifie « faire de la politique » pour #Houria_Bouteldja et le #PIR, ou sur les grilles de lecture de ceux qui prétendent s’émanciper de la « gauche blanche » tout en ayant à propos de la situation vénézuélienne le même discours que Mélenchon et le PCF. Nous préférons nous saisir de l’occasion pour nous attarder sur la grille de lecture anti-impérialiste qui guide la mouvance décoloniale qui soutient Maduro.

    #intellectuels #anti_impérialisme #courant_décolonial #pensée_décoloniale

  • Chute dans les algues vertes : le préfet des Côtes-d’Armor aux petits soins des lanceurs d’alerte - La Déviation | Webzine breton axé culture & politique
    https://ladeviation.com/actualite/agiter/chute-dans-les-algues-vertes-le-prefet-des-cotes-darmor-aux-petits-soin

    Le préfet des Côtes-d’Armor veille sur la santé des lanceurs d’alerte. Dans un courrier signé le même jour que la reconnaissance par la justice d’un préjudice écologique causé par les algues vertes en baie de Saint-Brieuc, Stéphane Rouvé remonte les bretelles d’André Ollivro. À la prochaine promenade du « Che des grèves » sur la vasière du Gouessant, il saisira le procureur de la République.

    La Baie de Saint Brieuc, les activistes écolos des 70’s l’avaient surnommées « la Baie des Cochons » ...
    La vidéo illustrant l’article est carrément flippante.

    [source : @sylvainernault@piaille.fr ]

    #algues_vertes #eutrophisation #agriculture_productiviste #nitrates #FNSEA #hydrogène_sulfuré #H2S

  • Niger : la France doit cesser de jouer les incendiaires et sortir du déni en évacuant ses militaires

    Alors qu’une réunion des chefs d’état-major de plusieurs pays de la CEDEAO est imminente en vue de planifier une intervention armée contre les putschistes au Niger, l’association Survie, qui milite contre la Françafrique, appelle les autorités françaises à évacuer enfin ses 1500 militaires stationnés dans le pays. Dans le cas contraire, la France deviendrait co-belligérante et graverait dans le marbre son ingérence dans cette crise.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/08/15/niger-la-france-doit-cesser-de-jouer-les-incen

    #international #niger

  • Où le #classement_de_Shanghaï mène-t-il l’#université française ?

    Le classement de #Shanghaï, dont les résultats sont publiés mardi 15 août, a façonné une idée jamais débattue de l’« #excellence ». Des universitaires appellent à définir « une vision du monde du savoir » propre au service public qu’est l’enseignement supérieur français.

    Des universités à la renommée mondiale qui attirent les meilleurs étudiants, les chercheurs les plus qualifiés et les partenaires financiers les plus magnanimes : depuis l’avènement des classements internationaux dans l’#enseignement_supérieur, il y a vingt ans, la quête d’une certaine idée de l’« excellence » a intégré le vocabulaire universitaire, jusqu’à se muer en un projet politique.

    En France, en août 2003, la première édition du classement de Shanghaï, qui publie mardi 15 août son édition 2023, a été un coup de tonnerre : ignorant les subtilités administratives hexagonales et la tripartition entre #universités, grandes écoles et organismes de recherche, le palmarès n’avait distingué dans son top 50 aucun des fleurons nationaux. Piqués au vif, les gouvernements successifs se sont engouffrés dans la brèche et ont cherché les outils pour se conformer aux #standards. En 2010, le président de la République, #Nicolas_Sarkozy, avait fixé à sa ministre de l’enseignement supérieur, #Valérie_Pécresse, un #objectif précis : placer deux établissements français dans les 20 premiers mondiaux et 10 parmi les 100 premiers du classement de Shanghaï.

    La loi relative aux libertés et responsabilités des universités, votée en 2007, portait alors ses premiers fruits, présentés en personne par Mme Pécresse, en juillet 2010, aux professeurs #Nian_Cai_Liu et #Ying_Cheng, les deux créateurs du classement. Les incitations aux #regroupements entre universités, grandes écoles et organismes de recherche ont fleuri sous différents noms au gré des appels à projets organisés par l’Etat pour distribuer d’importants investissements publics (#IDEX, #I-SITE, #Labex, #PRES, #Comue), jusqu’en 2018, avec le nouveau statut d’#établissement_public_expérimental (#EPE). Toutes ces tactiques politiques apparaissent comme autant de stigmates français du palmarès chinois.

    Ces grandes manœuvres ont été orchestrées sans qu’une question fondamentale soit jamais posée : quelle est la vision du monde de l’enseignement supérieur et de la recherche que véhicule le classement de Shanghaï ? Lorsqu’il a été conçu, à la demande du gouvernement chinois, le palmarès n’avait qu’un objectif : accélérer la #modernisation des universités du pays en y calquant les caractéristiques des grandes universités nord-américaines de l’#Ivy_League, Harvard en tête. On est donc très loin du #modèle_français, où, selon le #code_de_l’éducation, l’université participe d’un #service_public de l’enseignement supérieur.

    « Société de marché »

    Pour la philosophe Fabienne Brugère, la France continue, comme la Chine, de « rêver aux grandes universités américaines sans être capable d’inventer un modèle français avec une #vision du savoir et la perspective d’un bonheur public ». « N’est-il pas temps de donner une vision de l’université ?, s’interroge-t-elle dans la revue Esprit (« Quelle université voulons-nous ? », juillet-août 2023, 22 euros). J’aimerais proposer un regard décalé sur l’université, laisser de côté la question des alliances, des regroupements et des moyens, pour poser une condition de sa gouvernance : une #vision_du_monde_du_savoir. »

    Citant un texte du philosophe Jacques Derrida paru en 2001, deux ans avant le premier classement de Shanghaï, la professeure à Paris-VIII définit l’université comme « inconditionnelle, en ce qu’elle peut #repenser_le_monde, l’humanité, élaborer des #utopies et des #savoirs nouveaux ». Or, « vingt ans après, force est de constater que ce texte reste un objet non identifié, et que rien dans le paysage universitaire mondial ne ressemble à ce qu’il projette, regrette Fabienne Brugère. Les grandes universités américaines que nous admirons et dans lesquelles Derrida a enseigné sont habitées par la société de marché ».

    Ironie du sort, c’est justement l’argent qui « coule à flots » qui garantit dans ces établissements de l’hyperélite des qualités d’étude et de bon encadrement ainsi qu’une administration efficace… Autant de missions que le service public de l’université française peine tant à remplir. « La scholè, le regard scolastique, cette disposition à l’étude, ce temps privilégié et déconnecté où l’on apprend n’est possible que parce que la grande machine capitaliste la fait tenir », déplore Mme Brugère.

    En imposant arbitrairement ses critères – fondés essentiellement sur le nombre de #publications_scientifiques en langue anglaise, de prix Nobel et de médailles Fields –, le classement de Shanghaï a défini, hors de tout débat démocratique, une #vision_normative de ce qu’est une « bonne » université. La recherche qui y est conduite doit être efficace économiquement et permettre un #retour_sur_investissement. « Il ne peut donc y avoir ni usagers ni service public, ce qui constitue un #déni_de_réalité, en tout cas pour le cas français », relevait le sociologue Fabien Eloire dans un article consacré au palmarès, en 2010. Est-il « vraiment raisonnable et sérieux de chercher à modifier en profondeur le système universitaire français pour que quelques universités d’élite soient en mesure de monter dans ce classement ? », questionnait le professeur à l’université de Lille.

    Derrière cet effacement des #spécificités_nationales, « une nouvelle rhétorique institutionnelle » s’est mise en place autour de l’« #économie_de_la_connaissance ». « On ne parle plus de “l’#acquisition_du_savoir”, trop marquée par une certaine #gratuité, mais de “l’#acquisition_de_compétences”, efficaces, directement orientées, adaptatives, plus en phase avec le discours économique et managérial », concluait le chercheur.

    Un poids à relativiser

    A y regarder de plus près, Shanghaï et les autres classements internationaux influents que sont les palmarès britanniques #QS_World_University_Rankings (#QS) et #Times_Higher_Education (#THE) valorisent des pays dont les fleurons n’accueillent finalement qu’un effectif limité au regard de leur population étudiante et du nombre total d’habitants. Le poids réel des « #universités_de_prestige » doit donc être relativisé, y compris dans les pays arrivant systématiquement aux tout premiers rangs dans les classements.

    Pour en rendre compte, Le Monde a listé les 80 universités issues de 16 pays qui figuraient en 2022 parmi les 60 premières des classements QS, THE et Shanghaï. Grâce aux sites Internet des établissements et aux données de Campus France, le nombre total d’étudiants dans ces universités a été relevé, et mis en comparaison avec deux autres statistiques : la démographie étudiante et la démographie totale du pays.

    Le cas des Etats-Unis est éclairant : ils arrivent à la 10e position sur 16 pays, avec seulement 6,3 % des étudiants (1,2 million) dans les 33 universités classées, soit 0,36 % de la population américaine.

    Singapour se place en tête, qui totalise 28,5 % des étudiants inscrits (56 900 étudiants) dans les huit universités de l’hyperélite des classements, soit 0,9 % de sa population. Suivent Hongkong, avec 60 500 étudiants dans quatre universités (20,7 % des étudiants, 0,8 % de sa population), et la Suisse, avec 63 800 étudiants dans trois établissements (19,9 % des étudiants, 0,7 % de sa population).

    Avec 98 600 étudiants dans quatre universités classées (Paris-Saclay, PSL, Sorbonne Université, Institut polytechnique de Paris), la France compte 3,2 % des étudiants dans l’hyperélite universitaire mondiale, soit 0,1 % de la population totale.

    La Chine arrive dernière : 255 200 étudiants sont inscrits dans les cinq universités distinguées (Tsinghua, Peking, Zhejiang, Shanghai Jiao Tong et Fudan), ce qui représente 0,08 % de sa population étudiante et 0,018 % de sa population totale.

    https://www.lemonde.fr/campus/article/2023/08/14/ou-le-classement-de-shanghai-mene-t-il-l-universite-francaise_6185365_440146

    #compétences #critique

    • Classement de Shanghaï 2023 : penser l’enseignement supérieur en dehors des palmarès

      Depuis vingt ans, les responsables politiques français ont fait du « standard » de Shanghaï une clé de #réorganisation des établissements d’enseignement supérieur. Mais cet objectif d’inscription dans la #compétition_internationale ne peut tenir lieu de substitut à une #politique_universitaire.

      Comme tous les classements, celui dit « de Shanghaï », censé comparer le niveau des universités du monde entier, suscite des réactions contradictoires. Que les championnes françaises y soient médiocrement placées, et l’on y voit un signe de déclassement ; qu’elles y figurent en bonne place, et c’est le principe du classement qui vient à être critiqué. Le retour de l’université française Paris-Saclay dans le top 15 de ce palmarès de 1 000 établissements du monde entier, établi par un cabinet chinois de consultants et rendu public mardi 15 août, n’échappe pas à la règle. Au premier abord, c’est une bonne nouvelle pour l’enseignement supérieur français, Paris-Saclay se hissant, derrière l’américaine Harvard ou la britannique Cambridge, au rang de première université non anglo-saxonne.

      Pourtant, ce succès apparent pose davantage de questions qu’il n’apporte de réponses sur l’état réel de l’enseignement supérieur français. Certes, la montée en puissance du classement chinois, créé en 2003, a participé à l’indispensable prise de conscience de l’inscription du système hexagonal dans un environnement international concurrentiel. Mais les six critères qui président arbitrairement à ce « hit-parade » annuel, focalisés sur le nombre de prix Nobel et de publications dans le seul domaine des sciences « dures », mais qui ignorent étrangement la qualité de l’enseignement, le taux de réussite ou d’insertion professionnelle des étudiants, ont conforté, sous prétexte d’« excellence », une norme restrictive, au surplus indifférente au respect des libertés académiques, politique chinoise oblige.

      Que les responsables politiques français aient, depuis vingt ans, cédé à ce « standard » de Shanghaï au point d’en faire une clé de réorganisation des établissements d’enseignement supérieur ne laisse pas d’étonner. Le principe « grossir pour être visible » (dans les classements internationaux) a servi de maître mot, il est vrai avec un certain succès. Alors qu’aucun établissement français ne figurait dans les cinquante premières places en 2003, ils sont trois aujourd’hui. Paris-Saclay résulte en réalité de la fusion d’une université, de quatre grandes écoles et de sept organismes de recherche, soit 13 % de la recherche française.

      Mais cette politique volontariste de #fusions à marche forcée, soutenue par d’importants crédits, n’a fait qu’alourdir le fonctionnement des nouvelles entités. Surtout, cette focalisation sur la nécessité d’atteindre à tout prix une taille critique et de favoriser l’excellence n’a fait que masquer les #impensés qui pèsent sur l’enseignement supérieur français : comment améliorer la #qualité de l’enseignement et favoriser la réussite du plus grand nombre ? Quid du dualisme entre universités et grandes écoles ? Quelles sources de financement pour éviter la paupérisation des universités ? Comment éviter la fuite des chercheurs, aux conditions de travail de plus en plus difficiles ? Et, par-dessus tout : quel rôle dans la construction des savoirs dans un pays et un monde en pleine mutation ?

      A ces lourdes interrogations, l’#obsession du classement de Shanghaï, dont le rôle de promotion des standards chinois apparaît de plus en plus nettement, ne peut certainement pas répondre. Certes, l’enseignement supérieur doit être considéré en France, à l’instar d’autres pays, comme un puissant outil de #soft_power. Mais l’objectif d’inscription dans la compétition internationale ne peut tenir lieu de substitut à une politique universitaire absente des débats et des décisions, alors qu’elle devrait y figurer prioritairement.

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/08/15/classement-de-shanghai-2023-penser-l-enseignement-superieur-en-dehors-des-pa

    • Au même temps, #Emmanuel_Macron...

      Avec 27 universités représentées, le classement de Shanghai met à l’honneur l’excellence française.

      Acteurs de l’enseignement et de la recherche : merci !

      Vous faites de la France une grande Nation de formation, de recherche et d’innovation. Nous continuerons à vous soutenir.


      https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/1691339082905833473
      #Macron

    • Classement de Miamïam des universités françaises.

      Ayé. Comme chaque année le classement de Shangaï est paru. Et l’auto-satisfecit est de mise au sommet de l’état (Macron, Borne, et bien sûr Oui-Oui Retailleau). Imaginez un peu : 27 de nos établissements français (universités et grandes écoles) y figurent.

      Rappel pour les gens qui ne sont pas familiers de ces problématiques : le classement de Shangaï est un classement international très (mais vraiment très très très) sujet à caution, qui s’est imposé principalement grâce à une bonne stratégie marketing (et à un solide lobbying), et qui ne prend en compte que les publications scientifiques des enseignants-chercheurs et enseignantes-chercheuses de l’université : ce qui veut dire qu’il ne regarde pas “l’activité scientifique” dans sa globalité, et que surtout il n’en a rien à secouer de la partie “enseignement” ni, par exemple, du taux de réussite des étudiants et étudiantes. C’est donc une vision a minima hémiplégique de l’université. Il avait été créé par des chercheurs de l’université de Shangaï comme un Benchmark pour permettre aux université chinoises d’essayer de s’aligner sur le modèle de publication scientifique des universités américaines, donc dans un contexte très particulier et avec un objectif politique de soft power tout à fait explicite. Ces chercheurs ont maintenant créé leur boîte de consultants et se gavent en expliquant aux universités comment l’intégrer. L’un des co-fondateurs de ce classement explique notamment : “Avant de fusionner, des universités françaises nous ont demandé de faire une simulation de leur future place dans le classement“.

      Bref du quantitatif qui vise à souligner l’élitisme (pourquoi pas) et qui n’a pour objet que de le renforcer et se cognant ostensiblement de tout paramètre qualitatif a fortiori si ce qualitatif concerne les étudiant.e.s.

      Mais voilà. Chaque été c’est la même tannée et le même marronier. Et les mêmes naufrageurs de l’action publique qui se félicitent ou se navrent des résultats de la France dans ledit classement.

      Cette année c’est donc, champagne, 27 établissements français qui se retrouvent “classés”. Mal classés pour l’essentiel mais classés quand même : les 4 premiers (sur la jolie diapo du service comm du gouvernement) se classent entre la 16ème (Paris-Saclay) et la 78ème place (Paris Cité) et à partir de la 5ème place (sur la jolie diapo du service comm du gouvernement) on plonge dans les limbes (Aix-Marseille est au-delà de la 100ème place, Nantes au-delà de la 600ème). Alors pourquoi ce satisfecit du gouvernement ? [Mise à jour du 16 août] Auto-satisfecit d’ailleurs étonnant puisque si l’on accorde de la valeur à ces classements, on aurait du commencer par rappeler qu’il s’agit d’un recul : il y avait en effet 30 établissements classés il y a deux ans et 28 l’année dernière. Le classement 2023 est donc un recul. [/mise à jour du 16 août]

      Non pas parce que les chercheurs sont meilleurs, non pas parce que la qualité de la recherche est meilleure, non pas parce que les financements de la recherche sont plus importants et mieux dirigés, mais pour deux raisons principales.

      La première raison est que depuis plusieurs années on s’efforce d’accroître le “rendement” scientifique des personnels en vidant certaines universités de leurs activités et laboratoires de recherche (et en y supprimant des postes) pour le renforcer et le concentrer dans (très peu) d’autres universités. C’est le grand projet du libéralisme à la française qui traverse les présidences de Sarkozy à Macron en passant par Hollande : avoir d’un côté des université “low cost” dans lesquelles on entasserait les étudiant.e.s jusqu’à bac+3 et où on ferait le moins de recherche possible, et de l’autre côté des “universités de recherche et d’excellence” où on n’aurait pas grand chose à foutre de la plèbe étudiante et où on commencerait à leur trouver un vague intérêt uniquement à partir du Master et uniquement pour les meilleur.e.s et uniquement dans certains domaines (genre pas en histoire de l’art ni en études littéraires ni dans la plupart des sciences humaines et sociales).

      La seconde raison de ce “bon” résultat est que les universités se sont regroupées administrativement afin que les publications de leurs chercheurs et chercheuses soient mieux prises en compte dans le classement de Shangaï. Exemple : il y a quelques années, il y avait plusieurs sites universitaires dans les grandes villes. Chaque site était celui d’une discipline ou d’un regroupement de discipline. On avait à Toulouse, à Nantes et ailleurs la fac de droit, la fac de sciences, la fac de lettres, etc. Et les chercheurs et chercheuses de ces universités, quand ils publiaient des articles dans des revues scientifiques, “signaient” en s’affiliant à une institution qui était “la fac de sciences de Toulouse Paul Sabatier” ou “la fac de lettre de Toulouse le Mirail” ou “la fac de droit de Toulouse”. Et donc au lieu d’avoir une seule entité à laquelle rattacher les enseignants-chercheurs on en avait trois et on divisait d’autant les chances de “l’université de Toulouse” de monter dans le classement.

      Donc pour le dire rapidement (et sans pour autant remettre en cause l’excellence de la recherche française dans pas mal de disciplines, mais une excellence dans laquelle les politiques publiques de ce gouvernement comme des précédents ne sont pas pour grand-chose), la France gagne des places dans le classement de Shangaï d’une part parce qu’on s’est aligné sur les règles à la con dudit classement, et d’autre part parce qu’on a accepté de sacrifier des pans entiers de financements publics de la recherche dans certains secteurs (notamment en diminuant drastiquement le nombre de postes disponibles).

      Allez je vous offre une petite comparaison. Évaluer la qualité de l’université et de la recherche française à partir du classement de Shangaï c’est un peu comme si on prétendait évaluer la qualité de la gastronomie française à partir d’un référentiel établi par Mac Donald : on serait rapidement en capacité de comprendre comment faire pour gagner des places, mais c’est pas sûr qu’on mangerait mieux.

      Je vous propose donc un classement alternatif et complémentaire au classement de Shangaï : le classement de Miamïam. Bien plus révélateur de l’état actuel de l’université française.
      Classement de Miamïam.

      Ce classement est simple. Pour y figurer il faut juste organiser des distributions alimentaires sur son campus universitaire.

      Le résultat que je vous livre ici est là aussi tout à fait enthousiasmant [non] puisqu’à la différence du classement de Shangaï ce sont non pas 27 universités et établissements mais (au moins) 40 !!! L’excellence de la misère à la française.

      Quelques précisions :

      – ce classement n’est pas exhaustif (j’ai fait ça rapidement via des requêtes Google)
      – l’ordre des universités ne signifie rien, l’enjeu était juste de lister “l’offre” qu’elles proposaient sans prendre en compte l’ancienneté ou la fréquence de ces distributions ni le nombre d’étudiant.e.s touché.e.s
      - ce classement est très en dessous de la réalité : par exemple je n’ai inscrit qu’une seule fois l’université de Nantes alors que des distributions alimentaires sont aussi organisées sur son campus de la Roche sur Yon. Beaucoup des universités présentes dans ce classement organisent en fait des distributions alimentaires sur plusieurs de leurs campus et devraient donc y figurer 2, 3 ou 4 fois au moins.
      - je me suis autorisé, sans la solliciter, à utiliser comme crédit image la photo de Morgane Heuclin-Reffait pour France Info, j’espère qu’elle me le pardonnera.

      [Mise à jour du 16 Août]

      On invite aussi le gouvernement à regarder le classement du coût de la vie pour les étudiantes et étudiants : en constante augmentation, et atteignant une nouvelle fois, pour cette population déjà très précaire, des seuils d’alerte indignes d’un pays civilisé.

      Enfin on pourra, pour être complet dans la recension de l’abandon politique de l’université publique, signaler la stratégie de mise à mort délibérée par asphyxie conduite par les gouvernements successifs depuis plus de 15 ans. Extrait :

      “En dix ans, le nombre de recrutements d’enseignants-chercheurs titulaires a diminué de près de moitié, avec 1 935 ouvertures de poste en 2021, contre 3 613 en 2011. En 2022, on enregistre un léger sursaut, avec 2 199 postes de professeur d’université et de maître de conférences ouverts.

      La situation est d’autant plus paradoxale que les universités se vident de leurs enseignants-chercheurs chevronnés, avec un nombre de départs à la retraite en hausse de + 10,4 % en 2021 et de + 10,5 % en 2022, selon une note statistique du ministère publiée en juin. Un avant-goût de la décennie qui vient, marquée par des départs massifs de la génération du baby-boom : entre 2021 et 2029, le ministère prévoit une augmentation de 53 % en moyenne, et de 97 % en sciences – le bond le plus élevé.“

      https://affordance.framasoft.org/2023/08/classement-shangai-miam-miam

  • Alla ricerca del cobalto sulle Alpi

    È un elemento importante per la realizzazione delle batterie delle auto elettriche. Il cobalto viene estratto però soprattutto nella Repubblica Democratica del Congo, una realtà travolta dalla corruzione e instabile dal punto di vista militare e politico. Per “aggirare” la possibile penuria della fornitura di un componente essenziale dello sviluppo di una economia realizzata con fonti rinnovabili, le nazioni post-industriali e industrializzate cercano il Cobalto altrove, in territori guidati da governi più stabili e dove è più solida la certezza del diritto.

    Vecchie miniere di cobalto dismesse perché poco remunerative tornano improvvisamente interessanti. Una di queste è situata tra Torino e il confine con la Francia, ancora in territorio piemontese.

    Tra la necessità di tutelare l’ambiente e l’opportunità economica offerta, istituzioni e popolazione si interrogano sul presente e il futuro del territorio interessato dal possibile nuovo sviluppo minerario.

    https://www.rsi.ch/rete-due/programmi/cultura/laser/Alla-ricerca-del-cobalto-sulle-Alpi-16169557.html?f=podcast-shows

    #extractivisme #Alpes #cobalt #Piémont #Italie #terres_rares #Balme #Altamin #Barmes #Punta_Corna #Valli_di_Lanzo #mines #exploitation #peur #résistance #Berceto #Sestri_Levante #lithium #souveraineté_extractive #green-washing #green_mining #extraction_verte #transition_énergétique #NIMBY #Usseglio #Ussel

    Le chercheur #Alberto_Valz_Gris (https://www.polito.it/en/staff?p=alberto.valzgris) parle de la stratégie de l’Union européenne pour les #matières_premières_critiques :
    #Matières_premières_critiques : garantir des #chaînes_d'approvisionnement sûres et durables pour l’avenir écologique et numérique de l’UE
    https://seenthis.net/messages/1013265

    –—

    ajouté à la métaliste sur l’#extraction de #terres_rares dans les #Alpes :
    https://seenthis.net/messages/1013289

    • Caccia al cobalto sulle Alpi piemontesi

      Viaggio in provincia di Torino dove una multinazionale ha nel mirino la creazione di una miniera destinata ad alimentare le nuove batterie per i veicoli elettrici.

      Il boom delle auto elettriche trascina la ricerca mineraria in Europa. Noi siamo stati in Piemonte dove una società australiana spera di aprire una miniera di cobalto, uno dei metalli indispensabili per produrre le più moderne batterie. Il progetto è ancora in una fase preliminare. Non si vede nulla di concreto, per ora. Ma se siamo qui è perché quanto sta accadendo in questa terra alpina apre tutta una serie d’interrogativi su quella che – non senza contraddizioni – è stata definita “transizione ecologica”.

      Balme, alta #Val_d’Ala, Piemonte. Attorno a noi i boschi sono colorati dall’autunno mentre, più in alto, le tonalità del grigio tratteggiano le cime che si estendono fino in Francia. Un luogo magico, non toccato dal turismo di massa, ma apprezzato dagli appassionati di montagna. Tutto potrebbe però cambiare. Nelle viscere di queste rocce si nasconde un tesoro che potrebbe scombussolare questa bellezza: il cobalto. La società australiana Altamin vuole procedere a delle esplorazioni minerarie sui due versanti della Punta Corna. Obiettivo: sondare il sottosuolo in vista di aprire una miniera da cui estrarre questa materia prima sempre più strategica. Il cobalto è infatti un minerale indispensabile per la fabbricazione delle batterie destinate alle auto elettriche o ad immagazzinare l’energia prodotta da fonti rinnovabili. Tecnologie dette verdi, ma che hanno un lato grigio: l’estrazione mineraria.

      Oggi, circa il 70% del cobalto mondiale proviene dalla Repubblica democratica del Congo (Rdc), dove la corsa a questo metallo, guidata dalla Cina, alimenta la corruzione e genera grossi problemi sociali e ambientali. Di recente, un po’ in tutta Europa, si sta sempre più sondando il terreno in cerca di nuovi filoni che potrebbero ridurre la dipendenza dall’estero di questo ed altri minerali classificati dall’Ue come “critici”. Ecco quindi che queste valli piemontesi sono diventate terreno di caccia di imprese che hanno fiutato il nuovo business. Siamo così partiti anche noi in questa regione. Alla ricerca del cobalto e all’ascolto delle voci da un territorio che – suo malgrado – si trova oggi al centro della nuova corsa mondiale all’accaparramento delle risorse.

      Balme dice no

      «Siamo totalmente contrari. In primis perché non siamo stati coinvolti in nessun tipo di dialogo. Siamo poi convinti che l’estrazione di minerali non sia l’attività adatta per lo sviluppo del nostro territorio». #Gianni_Castagneri è il sindaco di Balme, 110 abitanti, uno dei comuni su cui pende una domanda di ricerca da parte di Altamin. Il primo cittadino ci accoglie nella piccola casa comunale adiacente alla chiesa. È un appassionato di cultura e storia locale e autore di diversi libri. Con dovizia di particolari, ci spiega che anticamente queste erano terre di miniera: «Un po’ tutti i paesi della zona sono sorti grazie allo sfruttamento del ferro. Già nel Settecento, però, veniva estratto del cobalto, il cui pigmento blu era utilizzato per la colorazione di tessuti e ceramiche».

      Dopo quasi un secolo in cui l’attività mineraria è stata abbandonata, qualche anno fa è sbarcata Altamin che ha chiesto e ottenuto i permessi di esplorazione. Secondo le stime della società i giacimenti a ridosso della Punta Corna sarebbero comparabili a quello di Bou Azzer, in Marocco, uno dei più ricchi al mondo di cobalto. «Andando in porto l’intero progetto di Punta Corna si avrà una miniera europea senza precedenti» ha dichiarato un dirigente della società. Affermazione che, qui a Balme, ha suscitato molta preoccupazione.

      Siamo in un piccolo comune alpino, la cui unica attività industriale è l’imbottigliamento d’acqua minerale e un birrificio. Al nostro incontro si aggiungono anche i consiglieri comunali Guido Rocci e Tessiore Umbro. Entrambi sono uomini di montagna, attivi nel turismo. Entrambi sono preoccupati: «Siamo colti alla sprovvista, cerchiamo “cobalto” su Internet ed escono solo cose negative, ma abbiamo come l’impressione che la nostra voce non conti proprio nulla».

      Sul tavolo compare una delibera con cui il Comune ha dichiarato la propria contrarietà «a qualsiasi pratica di ricerca e coltivazione mineraria». Le amministrazioni degli ultimi anni hanno orientato lo sviluppo della valle soprattutto verso un turismo sostenibile, vietando ad esempio le attività di eliski: «Noi pensiamo ad un turismo lento – conclude il sindaco – la montagna che proponiamo è aspra, poco adatta allo sfruttamento sciistico in senso moderno. Questa nostra visione ha contribuito in positivo all’economia del villaggio e alla sua preservazione. Ci sembra anacronistico tornare al Medioevo con lo sfruttamento minerario delle nostre montagne».

      Australiani alla conquista

      «Lo sviluppo della mobilità elettrica ha spinto le richieste di permessi di ricerca in Piemonte» ci spiega al telefono un funzionario del settore Polizia mineraria, Cave e Miniere della regione Piemonte. Si tratta dell’ente che, a livello regionale, rilascia le prime autorizzazioni. L’uomo, che preferisce non essere citato, ci dice che per il momento è troppo presto per «creare allarmismi o entusiasmi», ma conferma che, in Piemonte, sono state richieste altre autorizzazioni: «Oltre a Punta Corna, si fanno ricerche in Valsesia e verso la Val d’Ossola» conclude il funzionario. Proprio in Valsesia un’altra società australiana, del gruppo Alligator Energy, ha comunicato di recente di avere iniziato i lavori per un nuovo sondaggio. La zona è definita dall’azienda «ad alto potenziale».

      L’argomento principale delle società minerarie è uno: la necessità di creare una catena di valore delle batterie in Europa: «Punta Corna è centrale per la strategia di Altamin […] e beneficerà della spinta dell’Ue per garantire fonti pulite e locali di metalli nonché degli investimenti industriali europei negli impianti di produzione di veicoli elettrici e batterie» si legge in un recente documento destinato agli azionisti. Altamin ricorda come, in prospettiva, l’operazione genererebbe una sinergia produttiva col progetto Italvolt dell’imprenditore svedese Lars Calstrom. L’uomo vuole costruire una nuova grande fabbrica di batterie ad alta capacità presso gli ex stabilimenti Olivetti nella vicina Ivrea.

      Altamin, così come altre società attive nel ramo, non è un gigante minerario. Si tratta di una giovane società capitalizzata alla borsa di Sidney che ha puntato sull’Italia per tentare il colpaccio. Ossia trovare un filone minerario potenzialmente sfruttabile e redditizio, considerato anche l’aumento dei prezzi delle materie prime, soprattutto dei metalli da batteria. Oltre al progetto piemontese, l’azienda è attiva in altre zone d’Italia: in Lombardia ha un progetto di estrazione di zinco, mentre ha presentato domande anche in Liguria, Emilia-Romagna e Lazio. Qui, nell’antica caldera vulcanica del Lago di Bracciano, Altamin e un’altra società australiana, #Vulcan_Energy_Resources, hanno ottenuto delle licenze per cercare del litio, un altro metallo strategico. «L’idea che si sta portando avanti è quella di rivedere vecchi siti minerari anche alla luce delle nuove tecnologie e della risalita del prezzo dei metalli» spiegano da Altamin. Il tutto in uno scenario internazionale, in particolar modo europeo, in cui si cerca di ridurre la dipendenza delle importazioni dall’estero. Questo a loro dire avrebbe molti vantaggi: «Estrarre cobalto qui ridurrebbe al minimo i problemi etici e logistici che si riscontrano attualmente con la maggior parte delle forniture provenienti dalla Rdc». Ma non tutti la pensano così.

      Lo sguardo del geografo

      A Torino, il Politecnico ha sede presso il Castello del Valentino, antica residenza sabauda situata sulla riva del Po. Qui incontriamo il geografo e assegnista di ricerca Alberto Valz Gris che di recente ha messo in luce diverse ombre del progetto Punta Corna e, in generale, dell’impatto della corsa ai minerali critici sulle comunità locali. Per la sua tesi di dottorato, Valz Gris ha studiato le conseguenze socio-ambientali causate dall’estrazione del litio nella regione di Atacama tra Argentina e Cile. Rientrato dal Sudamerica, lo studioso è venuto a conoscenza del progetto minerario a Punta Corna, a due passi da casa, nel “giardino dei torinesi”. Il ricercatore ha così deciso di mettere in evidenza alcune contraddizioni di questa tanto decantata transizione ecologica: «Il cobalto o il litio sono associati a una retorica di sostenibilità in quanto indispensabili alle batterie. In realtà, per come è stata organizzata, questa transizione ecologica, continua a implicare un’estrazione massiva di risorse naturali non rinnovabili e, quindi, il moltiplicarsi di siti estrattivi altamente inquinanti. Ciò non mi sembra molto ecologico».

      In questo senso il ritorno dell’estrazione mineraria su grande scala in Europa non è proprio una buona notizia: «L’estrattivismo non ha mai portato sviluppo e la materialità di questa dinamica investirà in particolare le aree di montagna. Per cui ho forti dubbi sulle promesse su cui si fondano tutti i progetti come quello di Punta Corna, e cioè che accettare il danno ecologico e paesaggistico portato dall’estrazione mineraria si traduca in sviluppo sociale ed economico per chi abita quei territori». Per Alberto Valz Gris, però, opporsi alle miniere europee non significa giustificare l’appropriazione di risorse in altri posti del mondo: «Dobbiamo immaginare alternative tecniche ed economiche che siano realmente al servizio dell’emergenza climatica, per esempio investendo nel riciclo delle risorse già in circolo nel sistema industriale in modo da ridurre al minimo la pressione antropica sugli ecosistemi». Il problema ruota attorno al fatto che «estrarre nuove materie prime dalle viscere della Terra è ad oggi molto meno costoso che non impegnarsi effettivamente nel riciclare quelle già in circolo»; questo vantaggio economico che «impedisce lo sviluppo di una vera economia circolare» è falsato poiché «non vengono mai calcolati i costi sociali e ambientali legati all’estrazione delle materie prime».

      Gli “sherpa” di Altamin

      Usseglio, alta Valle di Viù, Piemonte. Siamo di nuovo in quota, questa volta sul versante Sud della Punta Corna. Anche qui il territorio vive perlopiù di turismo e può contare su una centrale idroelettrica che capta l’acqua dal bacino artificiale più alto d’Europa. Su queste montagne, oltre i 2.500 metri, Altamin ha ottenuto di recente la possibilità di estendere i carotaggi in profondità. I lavori dovrebbero iniziare la primavera prossima. Ciò che non sembra preoccupare il sindaco Pier Mario Grosso: «Pare che ci sia una vena molto interessante, ma per capire se si potrà sfruttarla occorrono altri sondaggi».

      Il primo cittadino ci accoglie nel suo ufficio e ci mostra una cartina appesa alle pareti su cui si legge “miniere di cobalto”: «Erano le vecchie miniere poi abbandonate e su cui ora Altamin vuole fare delle ricerche perché il cobalto è il metallo del futuro». A Usseglio, l’approccio del comune è diverso rispetto a Balme. #Pier_Mario_Grosso è un imprenditore che vende tende e verande in piano. Per lui il progetto di Altamin potrebbe creare sviluppo in valle: «Questa attività porterà senz’altro benefici alla popolazione e aiuterà a combattere lo spopolamento. Sono quindi tendenzialmente favorevole al progetto, a patto che crei posti di lavoro e non sia dannoso per l’ambiente».

      Salutiamo il sindaco e saliamo fino alla frazione di #Margone dove abbiamo appuntamento per visitare un piccolo museo dei minerali. Qui incontriamo #Domenico_Bertino e #Claudio_Balagna, due appassionati mineralogisti che gestiscono questa bella realtà museale. Nelle bacheche scopriamo alcune perle delle #Alpi_Graie, come gli epidoti e la #Lavoisierite, un minerale unico al mondo scovato nella zona. Appese ai muri ci sono delle splendide mappe minerarie dell’800 trovate negli archivi di Stato di Torino. E poi c’è lui, il cobalto. Finalmente lo abbiamo trovato: «È in questa pietra che si chiama #Skutterudite e il cobalto sono questi triangolini di colore metallico, anche se in molti pensano che sia blu» ci spiegano i due ricercatori. Eccolo qui, il minerale strategico tanto agognato che oggi vale circa 52.000 dollari la tonnellata.

      Possiamo osservarlo nei minimi dettagli su un grande schermo collegato ad uno stereoscopio. Sul muro a lato un cartello sovrasta la nuova strumentazione: «Donazione da parte di Altamin». Tra il museo e la società vi è infatti un legame. Più volte, Domenico e Claudio hanno accompagnato in quota i geologi di Altamin a cercare gli ingressi delle vecchie miniere. Sherpa locali di una società che altrimenti non saprebbe muoversi tra gli alti valloni di queste montagne poco frequentate. Non c’è timore nell’ammetterlo e i due, uomini di roccia e legati nell’intimo a questo territorio, non sembrano allarmati: «Noi siamo una sorta di guardiani. Abbiamo ricevuto delle rassicurazioni e l’estrazione, se mai ci sarà, avverrà in galleria e sarà sottoposta a dei controlli. In passato abbiamo avuto le dighe che hanno portato lavoro, ma ora qui non c’è più nessuno e la miniera potrebbe essere una speranza di riportare vita in valle».

      Usseglio fuori stagione è affascinante, ma desolatamente vuota. Le poche persone che abbiamo incontrato in giro erano a un funerale. Il terzo nelle ultime settimane, il che ha fatto scendere il numero di abitanti sotto i duecento. Ma siamo sicuri che una miniera risolverà tutti i problemi di questa realtà montana? E se l’estrattivismo industriale farà planare anche qui la “maledizione delle risorse”? Torniamo a casa pieni di interrogativi a cui non riusciamo ancora a dare risposta. Nel 2023, dopo lo scioglimento delle nevi (sempre se nevicherà) Altamin inizierà i carotaggi in quota. Scopriremo allora se l’operazione Punta Corna avrà un seguito o se franerà nell’oblio. La certezza è che in Piemonte, come del resto in Europa e nel mondo, la caccia grossa a questi nuovi metalli critici continuerà.

      https://www.areaonline.ch/Caccia-al-cobalto-sulle-Alpi-piemontesi-2654a100

  • #Niger coup: increasing instability, forced displacement & irregular migration across the #Sahel

    Niger coup: increasing instability, forced displacement & irregular migration across the Sahel, amidst billions of EU Trust Fund for Stability investments.

    On July 26, a military coup took place in Niger, when the democratically elected president was deposed and the commander of the presidential guard declared himself the leader. A nationwide curfew was announced and borders were closed. The military junta justified its actions claiming it was in response to the continuing deterioration of the security situation. On August 10, the leaders of the coup declared a new government, naming 21 ministers, including several generals, but with civilian economist Ali Mahaman Lamine Zeine as the new prime minister.

    This was the latest in a series of seven military coups in West and Central Africa since 2020, including in neighbouring Mali and Burkina Faso. In Mali, a coup within a coup took place in May 2021, when the junta leader of the 2020 coup stripped the president and prime minister of their powers and declared himself president. Burkina Faso suffered two military coups in 2022; in September 2022, the head of an artillery unit of the armed forces ousted the previous junta leader who had led a coup in January 2022, and declared himself president of Burkina Faso.

    To add to further potential instability and escalation in the region, the military governments of Burkina Faso and Mali quickly warned – in response to remarks by ECOWAS – that any military intervention against last week’s coup leaders in Niger would be considered a “declaration of war” against their nations. The coup leaders ignored an August 6 deadline by ECOWAS to relinquish power and release the detained elected president. At the August 10 ECOWAS emergency summit in Abuja, West African heads of state repeated that all options remain on the table to restore constitutional order in Niger and ordered the activation of its standby force.
    Niger, Mali, Burkina Faso: military coups in the three major recipients of the EU Trust Fund for Stability and addressing the root causes of irregular migration and displaced persons in the Sahel

    Interestingly, Niger, Mali and Burkina Faso have been prime target countries in the European Union’s efforts to increase stability in the region and address the root causes of irregular migration and displacement.

    In 2015, the European Union established the “EU Emergency Trust Fund for stability and addressing root causes of irregular migration and displaced persons in Africa”. Of a total fund of 5 billion EUR, the Sahel and Lake Chad is the biggest funding window, with 2.2 billion EUR committed between the start of the programme and the end of December 2022, across 214 projects.

    The three biggest recipient countries in the Sahel and Lake Chad region are indeed Niger (294 million), Mali (288 million) and Burkina Faso (190 million), in addition to 600 million for regional projects. Among the four various strategic objectives, overall the largest share of the budget (34%) went to security and governance activities (the other strategic priorities are economic opportunities, strengthening resilience and improved migration management). The security and governance objective has been the main priority in Mali (49% of all EUTF funding), Niger (42%) and Burkina Faso (69%) (as well as in Nigeria and Mauritania).

    However, the most recent EUTF monitoring report on the Sahel window offers a sobering read on the state of stability and security in these three countries. In summary:

    “In Burkina Faso, 2022 was marked by political instability and deepening insecurity. Burkina Faso has suffered from attacks from armed groups. The conflict has sparked an unprecedented humanitarian crisis. Burkina Faso is facing the worst food crisis in a decade”.

    In Mali, “the political process remains at risk considering the country’s worsening security situation and strained diplomatic relations. In an increasingly insecure environment, 8.8 million people were in need of humanitarian assistance in January 2023. In 2022, 1,378 events of violence were reported, causing 4,862 fatalities, a 31% and 155% increase, respectively, compared to 2021”.

    In Niger, it was estimated the country would “face an unprecedented food crisis during the 2022 lean season, resulting from conflict, drought, and high food prices. The humanitarian crisis is strongly driven by insecurity. The number of internal displacements and refugees in Niger kept rising.” These conclusions on Niger date from before the July 2023 coup.

    The report also concluded that 2022 was the “most violent and deadliest year on record for the countries of the Sahel and Lake Chad window, driven by the profound and continuing security crises in Nigeria, Mali, and Burkina Faso. Fatalities recorded in the ACLED database in Mali (4,867) and Burkina Faso (4,266) were the highest ever recorded, more than doubling (144% and 119%, respectively) compared to the average for 2020-2021.” Meanwhile, UNICEF reported 11,100 schools are closed due to conflict or threats made against teachers and students. The number of attacks on schools in West and Central Africa more than doubled between 2019 and 2020.

    In other words: despite billions of funding towards stability and addressing the root causes of irregular migration and displacement, we are seeing increasing instability, conditions in these countries actually driving more displacement and no lasting drop in irregular migration.
    Increasing forced displacement and irregular migration

    Indeed, as of July 2023, UNHCR reports a total of almost 3.2 million Internally Displaced Persons (IDPs) in the Sahel, compared to just under 50,000 when the EUTF was established in 2015. Similarly, UNHCR reports almost 1.5 million refugees and asylum seekers in the Sahel, compared to over 200,000 when the EUTF was established in 2015.

    Irregular migration across the Mediterranean between North Africa and Europe is also on the rise again. According to ISPI, the latest surge in irregular arrivals that Italy is experiencing (136,000 migrants disembarked in Italy in the twelve-month period between June 2022 and May 2023) is almost comparable, in magnitude, to the period of high arrivals in 2014-2017, when on average 155,000 migrants landed each year, which was one of the major drivers for establishing the EUTF. Between 2014 and 2017 close to 80% of all irregular arrivals along the Central Mediterranean route were citizens from sub-Saharan Africa. While figures for 2020-2022 show that the share of arrivals from sub-Saharan Africa fell – suggesting that the efforts to reduce migration may have had an impact – the trend has now reversed again. In the first five months of 2023, sub-Saharan Africans make up more than half of all arrivals again.
    Instability, displacement and irregular migration: because, despite, or regardless of billions of investments in stability and addressing root causes?

    Of course, despite all of the above, we cannot simply conclude the EUTF actually contributed to instability, more displacement and more irregular migration. We cannot even conclude that it failed to have much positive effect, as it not possible to establish causality and we do not have a counterfactual. Perhaps the situation in the Sahel would have been even worse without these massive investments. Surely, the billions of euros the EUTF spend on the Sahel have contributed to successful projects with a positive impact on people’s lives. However, we can conclude that despite these massive investments, the region is more unstable and insecure and faces much more forced displacement than when the EUTF investments started.

    As outlined in an earlier Op-Ed in 2020, the ‘root causes’ approach to migration is both dishonest and ineffective. One of the warnings referred to in that Op-Ed came from a 2019 report by the UK Foreign Affairs Committee concluding that the “EU’s migration work in the Sahel and Sub-Saharan Africa risks exacerbating existing security problems, fuelling human rights abuses, and endorsing authoritarian regimes. Preventing local populations from crossing borders may help cut the numbers arriving in Europe in the short term, but in the long term it risks damaging economies and creating instability—which in itself can trigger displacement”. This warning seems to be more valid then ever when looking at the current situation across the Sahel.

    In response to the latest coup in Niger, the EU announced immediate cessation of budget support and indefinite suspension of all cooperation actions in the domain of security. Similarly, France suspended all development aid and budget support with immediate effect. However, Niger has been a prime partner of the EU in fighting the jihadist insurgency in the Sahel and in curbing irregular migration to Europe. Niger’s new military leaders – when looking at the EU’s dealings with third countries to address irregular migration, most recently with Tunisia and Egypt, as well as earlier deals with Morocco and Turkey – are aware of the importance of migration cooperation with third countries for the EU. As such, they may use these issues as leverage in negotiations and to force acceptance of the new regime. It remains to be seen to what extent – and for how long – the EU will be able to maintain its current stance, and resist the pressure to engage with the new regime and resume cooperation, given the political importance that the EU and its member states accord to stemming irregular migration.
    Changing course, or not?

    The bigger question remains: it is becoming increasingly clear the current approach of addressing so-called root causes and trying to create stability to reduce migration and forced displacement is not really working. Now that we have seen military coups in all three major recipient countries of EUTF funding in the Sahel, will there be a significant change in the EU’s external migration policy approach in Africa and the Sahel going forward? Or will the current approach prevail, doing the same thing over and over again and expecting different results? What is ultimately needed is a more humane, rational, coherent and comprehensive approach to migration governance, which not only takes into account all aspects of migration (including visa policies, returns, labour migration, etc.), but goes beyond migration and migration-related objectives, and takes into account other policy areas, including trade, agriculture, arms and commodities exports, peace building and conflict resolution. When we are discussing the root causes of migration, we need honest debate and actions that include the real and very serious causes of migration and displacement.

    https://mixedmigration.org/articles/niger-coup-instability-displacement-migration

    #coup_d'Etat #migrations #politiques_migratoires #instabilité_politique #externalisation #EU_Emergency_Trust_Fund #Trust_Fund #Mali #Burkina_Faso #causes_profondes #root_causes #EUTF #insécurité #déplacés_internes #sécheresse

    ping @_kg_

  • Pour l’anarchisme - Présentation
    https://www.partage-noir.fr/pour-l-anarchisme-presentation


    Par #Nicolas_Walter

    Le mouvement anarchiste a aujourd’hui cent ans, si on le fait naître au moment où les bakouninistes entrèrent dans l’Association Internationale des Travailleurs ; depuis lors il s’est étendu à plusieurs pays du monde, restant un mouvement minoritaire et méconnu, mats vivace. Une certaine force se dégage de son histoire, mais en même temps de la faiblesse — en particulier dans le domaine de la chose écrite. La littérature anarchiste ancienne pèse de tout son poids sur le mouvement actuel, et nous avons de la peine à en créer une nouvelle. Si les écrits de nos prédécesseurs sont nombreux, la plupart sont aujourd’hui épuisés, et le reste est souvent désuet.

  • La typo vue par la philo – Stéphane Amiot
    https://stephaneamiot.wordpress.com/2023/08/08/la-typo-vue-par-la-philo

    Notes de lecture sur Typothérapie, de Nicolas Taffin (C&F éditions, janvier 2023)

    D’abord la forme : une couverture dans un papier gris chaleureux (FSC© bien sûr), un dessin intriguant en couverture, des typos originales et quelques audaces de mise en page.

    Nous sommes bien chez un designer créatif, car le graphisme est la principale occupation de Nicolas Taffin à travers son agence Polylogue. Mais il est aussi blogueur, philosophe, éditeur, et son sujet de prédilection est… la typographie.

    Comment la typographie peut-elle être un objet philosophique ou politique ? Parce qu’elle l’a toujours été. Rappelons que Gutenberg n’a pas inventé l’imprimerie mais qu’il a perfectionné les techniques chinoise et coréenne par l’utilisation d’un alliage de plomb pour les types, d’une encre plus épaisse et d’une presse à raisin modifiée. C’est dans cette mécanisation que réside l’innovation majeure du XVe siècle, car appliquée à des langues alphabétiques, il lui suffit de quelques dizaines de glyphes gravés dans le plomb pour reproduire à l’infini tout écrit occidental (alors que Bi Sheng avait besoin de milliers d’idéogrammes en porcelaine, en vingt exemplaires pour les plus courants, pour composer toutes ses pages).

    Taffin établit ainsi une filiation entre la typographie et l’atomisme, en particulier celui de Lucrèce. À moins que l’atomisme ne se soit inspiré de la simplicité abstraite de l’alphabet. La lettre est aux livres ce que l’atome est à l’univers : un élément constitutif insécable que l’on peut combiner avec d’autres, presque à l’infini, selon leurs trois propriétés aristotéliciennes : figure (forme de la lettre), ordre (position de la lettre dans l’espace) et orientation (de la lettre dans ce même espace).

    L’humanisme et la typographie sont ainsi liés par l’histoire des premiers livres imprimés. L’industrialisation du processus permet de grands tirages, ce qui suppose une diffusion plus large et des échanges nombreux entre érudits européens pour mettre au point, corriger, traduire, améliorer le texte entre deux séries imprimées. La Renaissance et la science moderne naissent donc de l’imprimerie, et non l’inverse.

    Puis, Nicolas Taffin nous parle du monde actuel et de l’avènement du numérique. Depuis longtemps l’informatique est au cœur de la composition, de la photogravure et de l’impression, mais avec la PAO et le Macintosh (pensée pour Steve Jobs), la créativité typographique s’est mise à la portée de tous ou presque. Avec un corollaire inévitable : la dépendance aux fondeurs (développeurs de nouvelles polices) et aux géants californiens de l’informatique appliquée aux métiers du livre (Apple, Adobe…)

    Mais une nouvelle révolution est en cours, sans que l’on sache exactement de quoi elle pourrait accoucher : la lecture, le texte, et donc la typographie sont aujourd’hui omniprésents sur le web, et le livre est resté en marge de ce bouleversement. Ce codex à double-page, si pratique pourtant, est l’antithèse du « volumen » que déroule l’internaute en scrollant sur son écran. Les polices soigneusement choisies, les espacements et les marges calculées au point près, la mise en page complexe avec ses blancs, ses alinéas, ses encadrés impeccables : tout cela semble suranné à l’heure du web design aux CSS standardisées, aux fontes streamées par Google ou d’autres géants, aux mises en forme appauvries.

    #Typothérapie #Nicolas_Taffin

  • Où va la Cedeao ? Quelques réflexions juridiques à partir du cas nigérien
    https://afriquexxi.info/Ou-va-la-Cedeao-Quelques-reflexions-juridiques-a-partir-du-cas-nigerien

    Parti pris · Les sanctions infligées au Niger après le coup d’État d’une partie de l’armée, et la menace d’une intervention militaire, interrogent sur le rôle de l’organisation régionale, qui a évolué depuis sa création en 1975, et posent la question de son avenir à court terme.

    .... Les peuples africains expriment leur exaspération d’être gouvernés par des dirigeant·es civil·es ou militaires corrompu·es et incompétent·es. Quoi qu’en dise la « communauté internationale », il n’y a pas, dans cette reconfiguration sous-régionale, de « bons » et de « méchants ». Il y a juste, derrière les mouvements sociaux qui s’expriment, des peuples qui en ont assez d’élites endogames, souvent inféodées aux agendas occidentaux, russe ou chinois, et qui aspirent à un avenir social et politique meilleur ; ce peuple-là ne demande rien d’autre que la paix, la stabilité, une redistribution adéquate des richesses nationales et la fin de l’impunité liée aux gabegies qui ne cessent de gangrener le continent africain depuis les indépendances.

    #Niger #CEDEAO #Afrique_de_l'Ouest

  • « La France devient pour beaucoup l’exutoire tout trouvé » | Mediapart


    PDF > https://cutt.ly/2wd78x1A

    « La France devient pour beaucoup l’exutoire tout trouvé »
    Le coup d’État au Niger, après les putschs au Mali, en Guinée et au Burkina Faso, affaiblit encore plus les positions de Paris dans la région. Et relance le débat sur les liens de la France avec ses anciennes colonies de l’Afrique de l’Ouest. Entretien avec le journaliste et écrivain sénégalais Elgas, auteur du livre « Les Bons ressentiments, essai sur le malaise post-colonial ».

    Chez Macron, comme toujours, il y a le ministère des discours et le ministère des faits. Il a eu des intentions louables, mais il a commis une série de maladresses, dans le discours, le ton, la manière de faire… Et puis surtout, il y a cette vieille idée française qui n’est pas imputable qu’à Macron, qu’on retrouve dans toute la scène politique française, c’est de considérer que la France doit avoir une « politique africaine ». Que peut-il y avoir de plus rétrograde ? Il y a une cinquantaine d’États africains, avec des perspectives historiques différentes, et nous avons un État, la France, qui prétend avoir une seule politique africaine. Déjà dans le symbole, il y a quelque chose de véritablement arriéré et qui tend à disqualifier toutes les bonnes œuvres qui peuvent être entreprises par ailleurs. De ce côté-là, il y a un problème dans la conception d’une forme d’ascendance dont l’inconscient est parfaitement colonial, et dont on a du mal à se départir.

    #Niger #Sahel #France

    • On dit la même chose en France. Macron devient pour beaucoup l’exécutoire tt trouvé, qu’il s’agisse des lois travail, retraite, police... Si ça râle, si ça rouspète, c’est une parfaite injustice, car ni la France ni Macron ne sont responsables de rien, ils font leur boulot, avec application et intelligence, dans la collaboration et le respect, et jamais, jamais, jamais, quand on est équilibré et équilibré, on ne peut faire décemment de reproches ni à l’un, ni à l’autre.

  • Piemonte, corsa alle nuove miniere : da #Usseglio al Pinerolese si cercano nichel, cobalto, grafite e litio

    Scatta la corsa alle terre rare: la Regione deve vagliare le richieste delle multinazionali su una decina di siti

    Nei prossimi anni il Piemonte potrebbe trasformarsi in una grande miniera per soddisfare le esigenze legate alla costruzione degli apparecchi digitali e all’automotive elettrico. È un futuro fatto di cobalto, titanio, litio, nichel, platino e associati. E non mancano nemmeno oro e argento. Un grande business, infatti oggi si parla di «forti interessi» di aziende estrattive nazionali e straniere. Anche perché la Commissione Europea ha stabilito che «almeno il 10% del consumo di materie prime strategiche fondamentali per la transizione green e per le nuove tecnologie dovrebbe essere estratto nell’Ue, il 15% del consumo annuo di ciascuna materia prima critica dovrebbe provenire dal riciclaggio e almeno il 40% dovrebbe essere raffinato in Europa». In questo contesto il Piemonte è considerato un territorio strategico. Anche perché l’anno scorso il mondo ha estratto 280mila tonnellate di terre rare, circa 32 volte di più rispetto alla metà degli anni 50. E la domanda non farà che aumentare: entro il 2040, stimano gli esperti, avremo bisogno di sette volte più terre rare rispetto a oggi. Quindi potrebbero essere necessarie più di 300 nuove miniere nel prossimo decennio per soddisfare la domanda di veicoli elettrici e batterie di accumulo di energia, secondo lo studio condotto da Benchmark Mineral Intelligence.

    «Al momento abbiamo nove permessi di ricerca in corso, ma si tratta di campionature in superficie o all’interno di galleria già esistenti, come è avvenuto a Punta Corna, sulle montagne di Usseglio – analizza Edoardo Guerrini, il responsabile del settore polizia mineraria, cave e miniere della Regione -. C’è poi in istruttoria di via al ministero dell’Ambiente un permesso per la ricerca di grafite nella zona della Val Chisone». Si tratta di un’area immensa di quasi 6500 ettari si estende sui comuni di Perrero, Pomaretto, San Germano Chisone, Perosa Argentina, Pinasca, Villar Perosa, Pramollo, Roure e Inverso Pinasca che interessa all’australiana Energia Minerals (ramo della multinazionale Altamin). E un’altra società creata da Altamin, la Strategic Minerals Italia, nella primavera prossima, sulle montagne di Usseglio, se non ci saranno intoppi, potrà partire con le operazioni per 32 carotaggi nel Vallone del Servin con una profondità variabile da 150 a 250 metri. Altri 25 sondaggi verranno invece effettuati nel sito di Santa Barbara, ma saranno meno profondi. E, ovviamente, ambientalisti e amanti della montagna, hanno già espresso tutti i loro timori perché temono uno stravolgimento del territorio. «Nelle settimane scorse ho anche ricevuto i rappresentati di una società svedese interessati ad avviare degli studi di valutazione in tutto il Piemonte con l’obiettivo di estrarre minerali – continua Guerrini – anche perché l’Unione Europea spinge per la ricerca di materie prime indispensabili per la conversione ecologica e quindi l’autosufficienza energetica».

    È la storia che ritorna anche perché il Piemonte è stata sempre una terra di estrazione. Basti pensare che, solo nel Torinese, la cavi attive «normali» sono 66. E ora, a parte Usseglio e il Pinerolese, ci sono richieste per cercare nichel in Valle Anzasca, rame, platino e affini nel Verbano Cusio Ossola, dove esiste ancora una concessione non utilizzata per cercare oro a Ceppo Morelli nella Val d’Ossola (anche se il giacimento più sfruttato per l’oro è sempre stato quello del massiccio del Rosa) e la richiesta di poter coltivare il boro nella zona di Ormea. E pensare che, dal 2013 al 2022, le aziende che si occupano di estrazione di minerali da cave e miniere in Piemonte sono scese da 265 a 195. «Il settore estrattivo continua a essere fonte di occupazione – riflette l’assessore regionale Andrea Tronzano -. Con il piano regionale in via di definizione vogliamo dare certezze agli imprenditori e migliorare l’attuale regolamentazione in modo che ci siano certezze ambientali e più facilità nel lavorare. Le miniere su materie prime critiche sono oggetto di grande attenzione e noi vorremmo riattivare le nostre potenzialità come ci chiede la Ue. Ci stiamo lavorando con rispetto per tutti, anche perché qui non siamo nè in Cina nè in Congo. Vedremo le aziende che hanno chiesto di fare i carotaggi che cosa decideranno. Noi le ascolteremo».

    https://www.lastampa.it/torino/2023/08/06/news/piemonte_nuove_miniere_usseglio_nichel_cobalto-12984408

    #extractivisme #Italie #mines #nickel #cobalt #graphite #lithium #Alpes #montagnes #Piémont #Pinerolo #terres_rares #multinationales #transition_énergétique #Punta_Corna #Val_Chisone #Energia_Minerals #Altamin #Strategic_Minerals_Italia #Vallone_del_Servin #Santa_Barbara #Valle_Anzasca #Verbano_Cusio_Ossola #cuivre #platine #Ceppo_Morelli #Val_d'Ossola #or #Ormea

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    ajouté à la métaliste sur l’#extraction de #terres_rares dans les #Alpes :
    https://seenthis.net/messages/1013289

  • Au Niger, l’incertitude politique pèse sur la politique migratoire de l’Europe
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/08/08/au-niger-l-incertitude-politique-pese-sur-la-politique-migratoire-de-l-europ

    Au Niger, l’incertitude politique pèse sur la politique migratoire de l’Europe
    Depuis 2016, les autorités de Niamey ont aidé l’Union européenne à endiguer les flux d’arrivées de migrants subsahariens en Afrique du Nord.
    Par Frédéric Bobin
    Des migrants sur la route connectant Assamakka et Arlit, au sud de la frontière entre l’Algérie et le Niger, le 12 novembre 2022. Chaque année, l’Algérie expulse des milliers d’Africains subsahariens vers le Niger, les abandonnant à un endroit appelé Point-Zéro sur la frontière au milieu du Sahara. Le village nigérien d’Assamaka, à quelques heures de marche au sud, a été submergé par ces vagues de refoulements successifs.
    Une crise peut en cacher une autre. Derrière l’effervescence diplomatique et militaire autour du coup d’Etat à Niamey se profile un lourd enjeu pour les Européens : la question de la migration subsaharienne. Le Niger occupe en effet une place stratégique sur les routes migratoires du continent en sa qualité couloir de transit privilégié vers la Libye, plate-forme de projection – aux côtés de la Tunisie – sur l’Italie. A Rome, l’inquiétude est déjà palpable.
    Depuis le putsch ayant renversé le 26 juillet le président Mohamed Bazoum, les dirigeants italiens multiplient les mises en garde contre la tentation d’une intervention militaire à Niamey qui risque à leurs yeux d’approfondir le chaos sahélien. Evoquant le rebond de la courbe d’arrivées de migrants sur la Péninsule par la Méditerranée (87 000 sur les sept premiers mois 2023, soit plus qu’un doublement par rapport à la même période de 2022), le ministre italien des affaires étrangères Antonio Tajani a averti lundi 7 août dans le quotidien La Stampa : « Le problème de la nouvelle vague d’immigrants est déjà une réalité. Chaque jour qui passe, si aucun accord n’est trouvé, la situation risque de s’aggraver. Si une guerre éclate au Niger, ce sera une catastrophe. »
    Le Niger a pleinement pris sa place dans la stratégie de l’Union européenne (UE) de contrôle des flux au lendemain du sommet de La Valette (Malte) en novembre 2015, dominé par la crise migratoire à laquelle le Vieux Continent faisait alors face sur une échelle inédite. Sous pression de Bruxelles, les autorités de Niamey ont globalement joué le jeu, mettant en œuvre toute une série de mesures visant à freiner l’accès à sa frontière septentrionale avec la Libye. A partir de 2017, elles ciblent la ville d’Agadez, « capitale » du pays touareg, qui officiait jusque-là comme le grand carrefour des migrants se préparant à la traversée du Sahara.
    A cette fin, le grand architecte de ce plan d’endiguement, le ministre de l’intérieur de l’époque – un certain… Mohamed Bazoum – décide d’appliquer avec la plus grande sévérité une loi de 2015 réprimant le trafic illicite de migrants, jusqu’alors mollement respectée. Les ressortissants du Sénégal, de Côte d’Ivoire, du Mali ou du Nigeria font subitement l’objet de multiples tracasseries administratives – le plus souvent en contradiction avec les règles de libre-circulation prévues au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) – dans leurs tentatives de rallier Agadez par bus en provenance de Niamey.
    Surtout, le gouvernement s’attaque aux réseaux de passeurs, au risque de raréfier les ressources du nord du pays. L’oasis d’Agadez, par où avaient transité en 2016 près de 333 000 migrants vers l’Algérie et la Libye, avait longtemps prospéré sur une vibrante économie migratoire. Ultime porte d’accès au désert, là où on harnache les convois de 4x4 et de camions pour l’odyssée saharienne, la ville fourmillait de prestataires de « services migratoires » – criminalisés du jour au lendemain – guidant, logeant, nourrissant, équipant et transportant les migrants. Dans les années 2010, la floraison de ces activités était venue opportunément compenser l’effondrement du tourisme, victime des rébellions touareg (1990-1997 et 2007-2009), ainsi que les aléas de l’exploitation minière régionale (uranium, or). A partir de 2017, Agadez n’était plus que l’ombre d’elle-même. Certains notables locaux se plaignaient ouvertement que l’Europe avait réussi à « imposer sa frontière méridionale à Agadez ».
    Cette soudaine répression des réseaux de passeurs a avivé les crispations locales et fragilisé le délicat équilibre politico-ethnique qui avait permis à Niamey d’apaiser les revendications irrédentistes touareg. Conscient du danger, le gouvernement a confié à Abou Tarka, le président de la Haute Autorité à la consolidation de la paix (HACP), institution qui avait joué un rôle-clé dans la stabilisation du nord touareg, le soin de superviser la reconversion professionnelle des anciens passeurs – désormais pudiquement appelés « acteurs de la migration » – à partir de financements de l’UE. Mission semée d’embûches et génératrice de frustrations, les nouveaux emplois n’étant pas aisés à trouver.
    D’où la résilience des réseaux de passeurs, toujours actifs bien que plus discrets. « Les flux de migrants ont diminué mais les réseaux contournent désormais Agadez », témoigne Amadou Moussa Zaki, magistrat et ancien procureur à Agadez. Les nouveaux itinéraires évitent également les grands axes trop contrôlés menant aux postes-frontières de Toummo (en Libye) et d’Assamakka (frontière avec l’Algérie), situés respectivement à 1 150 km et 418 km d’Agadez, pour emprunter des routes sahariennes secondaires impossibles à surveiller. Ce redéploiement des circuits explique que les chiffres de migrants parvenant à gagner l’Algérie et la Libye à partir du Niger sont repartis à la hausse : 8 800 en février 2003, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), comparé à une moyenne mensuelle de 5 400 en 2017. On reste certes loin du pic de 27 000 traversées par mois en 2016 mais le rebond est là, témoignant de la fragilité des acquis de la pression de l’UE.
    La reconfiguration des routes comporte en outre un coût humain élevé, le moindre accident à l’écart des grands axes étant susceptible de virer en tragédie. Selon l’OIM, 5 600 personnes transitant par le désert du Sahara depuis 2014 sont mortes ou disparues. L’insécurité à laquelle sont désormais soumis les migrants a récemment pris une autre dimension avec une politique d’expulsion sans état d’âme menée par les autorités d’Alger. Ces dernières ont refoulé 20 000 migrants subsahariens vers le Niger depuis le début de l’année, selon l’organisation Alarm Phone Sahara. Les turbulences actuelles à Niamey remettront-elles en cause cette nouvelle équation migratoire autour du nord du Niger ? Toute réponse est à ce stade prématurée

    #Covid19#migrant#migration#niger#UE#routemigratoire#politiquemigratoire#OIM#tunisie#algerie#afriquesubsaharienne#Alarmphonesahara#cedeao#assamakka#arlit#crise

  • Niger : les pièges de l’interventionnisme
    https://lvsl.fr/niger-les-pieges-de-linterventionnisme

    Pour justifier son droit à intervenir au Niger afin d’y rétablir le président Mohamed Bazoum, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) fait fi de la complexité de la situation. Une armée étrangère, loin d’être accueillie à bras ouverts par les Nigériens, sera perçue comme une menace pour leur auto-détermination. À Niamey, les officiers au pouvoir s’appuient quant à eux sur l’insatisfaction générée par la présidence de Mohamed Bazoum. Élu en 2021 suite à un scrutin contesté, il est perçu comme excessivement proche du pouvoir français. La voie de l’intervention militaire pour lui permettre de reprendre les rennes du pays ne fera que radicaliser les soutiens au putsch. C’est l’analyse d‘Aoife McCullough – doctorante à la London School of Economics – et d’Aziz Garba – doctorant à l’Université catholique de Louvain -, dans un article originellement publié sur Afrique XXI.
    https://afriquexxi.info/Au-Niger-le-pari-risque-de-la-Cedeao

    • Pour l’historienne Camille Lefebvre, l’occupation coloniale française du #Niger à la fin du XIXe siècle est primordiale pour comprendre le ressentiment des Nigériens à l’égard de la France, même s’il est instrumentalisé par les militaires putschistes.

      « Certains s’interrogent sur le pourquoi du ressentiments des populations du Niger à l’égard de la France. Une partie de ses raisons se trouve dans la violence de l’occupation coloniale dans cette région.
      Comprendre cette histoire est aujourd’hui nécessaire.
      Merci à Fayard d’en rendre accessible gratuitement l’introduction et le premier chapitre à ce lien liseuse-hachette » Camille Lefebvre

      https://www.liseuse-hachette.fr/?ean=9782213719610


      Camille Lefebvre nous immerge dans les premiers temps de la colonisation et redonne vie aux mondes qui s’enchevêtrent alors, pour nous aider à saisir comment s’est peu à peu construite la domination coloniale.
      Au début du xxe siècle, quatre-vingts militaires français accompagnés de six cents tirailleurs envahissent deux puissantes villes du Sahara et du Sahel. La France, comme plusieurs autres pays européens, considère alors les territoires africains comme des espaces à s’approprier. Elle se substitue par la force aux gouvernements existants, au nom d’une supériorité civilisationnelle fondée sur le racisme.
      Depuis le cœur de ces deux villes, grâce à une documentation exceptionnelle, Camille Lefebvre examine comment s’est imposée la domination coloniale. Militaires français, tirailleurs, mais aussi les sultans et leur cour, les lettrés et les savants de la région, sans oublier l’immense masse de la population, de statut servile ou libre, hommes et femmes : tous reprennent vie, dans l’épaisseur et la complexité de leurs relations. Leur histoire révèle la profondeur des mondes sociaux en présence ; elle retisse les fils épars et fragmentés des mondes enchevêtrés par la colonisation.
      Les sociétés dans lesquelles nous vivons, en France comme au Niger, sont en partie issues des rapports de domination qui se sont alors noués ; s’intéresser à la complexité de ce moment nous donne des outils pour penser notre présent.

      « Ce que dit Camille Lefebvre sur l’empreinte indélébile de la violence colonisatrice au Niger s’observe dans toutes les anciennes colonies, par exemple en Algérie. L’histoire n’en sera "apaisée" que lorsque la France l’aura reconnue et regrettée solennellement. Et réparée. »

  • « Beaucoup en France semblent ne pas mesurer ce qu’a été la colonisation au Niger » | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/060823/beaucoup-en-france-semblent-ne-pas-mesurer-ce-qu-ete-la-colonisation-au-ni


    https://justpaste.it/b6713

    « Beaucoup en France semblent ne pas mesurer ce qu’a été la colonisation au Niger »
    Pour l’historienne Camille Lefebvre, qui a étudié la période de l’occupation coloniale au Niger à la fin du XIXe siècle, ce moment est primordial pour comprendre le ressentiment des Nigériens à l’égard de la France, même si ce dernier est instrumentalisé par les militaires qui ont renversé le président Mohamed Bazoum.

    #Niger #France

  • #Smartphones : éloge de la #réparation

    Sans que ce soit discuté, sans qu’on nous ait demandé notre avis, toute une série d’activités très quotidiennes sont devenues presque impossibles sans #smartphone. Le mouvement était lancé avant le COVID, mais, nécessité faisant loi, il s’est accéléré au point que certaines relations administratives

    Récemment, il est arrivé à une dame que je connais une histoire qui pourrait faire office de parabole

    Cette dame a 90 ans, elle est tout à fait autonome, très active, mais porte malgré tout son âge. Elle n’a pas complètement raté le tournant technologique. Elle a un smartphone, et un ordinateur sur lequel elle regarde pas mal de choses et notamment des vidéos de concerts sur YouTube, parce qu’elle aime la musique classique, particulièrement Debussy.

    Mais sa passion, ce sont les musées, elle y va souvent. Enfin, elle y allait souvent avant la pandémie. Parce que comme beaucoup de vieilles personnes, elle a cessé de s’y rendre pendant de longs mois. Il faut dire qu’elle a attrapé le COVID pendant une des vagues, qu’elle a été très mal, et que ça l’a échaudée. Donc elle a arrêté de faire la maline et est restée chez elle.

    Quand elle a eu reçu toutes ses doses de vaccin et que l’épidémie s’est calmée, elle a voulu retourner dans un des musées qu’elle préfère. Et quand elle est arrivée, elle a voulu acheter un billet à la caisse, comme elle avait toujours fait. On lui a dit “Madame, avez-vous réservé par Internet ?”. Non, elle n’avait pas réservé. On lui a dit “Mais vous pouvez le faire depuis votre téléphone.” On lui a donné le site, mais on n’avait pas le temps de lui montrer comment faire. Elle a essayé. Elle était un peu stressée, un peu agacée aussi, c’est pas facile de manipuler un smartphone avec ses vieux doigts, et elle ne voit pas très bien l’écran. Donc elle a renoncé, elle est rentrée chez elle. Et depuis, elle va beaucoup moins au musée.
    Cette histoire, c’est le résumé de ce qui nous est tous arrivé ces deux dernières années

    Soudainement, sans que ce soit discuté, sans qu’on nous ait demandé notre avis, toute une série d’activités très quotidiennes sont devenues presque impossibles sans smartphone. Le mouvement était lancé avant le COVID, mais, nécessité faisant loi, il s’est accéléré au point que certaines relations administratives, l’achat de certains biens, la fréquentation de certains lieux supposent qu’on soit équipé d’un smartphone, et qu’on sache l’utiliser.

    Moi, pour des raisons assez évidentes, ça me rend dingue. Pas parce que je déteste les smartphones, mais parce que ça laisse de côté plein de gens pour lesquels c’est compliqué, que ces gens ne soient pas équipés, ou rétifs, ou vieux. Et même pour des gens qui sont équipés, pas technophobes et dans la fleur de l’âge, ça crée plein de situations stressantes : tout à coup, pour un acte naguère banal, on dépend d’un objet technique, de notre aptitude à le manipuler, de son bon fonctionnement ou du chargement d’une batterie.
    Que cette dépendance logistique vienne s’ajouter aux relations compliquées qu’on avait déjà avec cet outil, ça me rend encore plus dingue

    En fait, pour le dire vite, j’ai l’impression d’être coincé dans une relation que je me suis d’abord imposée et que maintenant on m’impose, une relation que je n’ai jamais eue jusque-là avec aucun objet technique. J’ai l’impression, qu’à part le choix du modèle - et quelques petites décisions éthiques et personnelles - je n’ai presque plus de marge de manœuvre. Ma vie sera avec smartphone, ma vie sera rythmée par les mises à jour, par l’angoisse de devoir changer mon téléphone quand il commence à flancher, par l’agacement contre l’appli de la SNCF, par la mauvaise conscience de participer à la surconsommation énergétique avec mon truc qu’il faut sans cesse renouveler.

    Et donc, la question que je me pose c’est : est-ce que c’est une fatalité ? Est-ce qu’il était possible que ça passe autrement, mais surtout, est-ce que dans l’avenir, ça pourra se passer autrement ?
    Quand j’ai su que je croiserai Nicolas Nova, je me suis dit que c’était un signe.

    Avec Nicolas, on se connaît depuis longtemps. Depuis des années, il travaille à Genève aux confins de la sociologie et de l’anthropologie sur nos pratiques numériques. Par exemple, il y a 10 ans pile, il avait écrit un très beau livre intitulé “Curious rituals”, dans lequel il décrivait la manière dont on incorpore nos outils ? C’est-à-dire comment on tient notre téléphone dans la main, comment on le caresse, la manière dont on marche quand on est en conversation etc. C’était simple et très parlant. J’ai suivi les travaux qu’il a menés depuis sur le smartphone, sur le coût écologique de cet outil, sur les boutiques de réparation. Mais ça fait longtemps qu’on n’a pas discuté. Or, là, il me semble que c’est le moment où j’ai besoin de quelqu’un comme ça pour m’éclairer sur ce qui se joue avec l’imposition du smartphone dans tous les aspects de nos vies.

    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-code-a-change/smartphones-eloge-de-la-reparation-7598912

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    #Nicolas_Nova

    Smartphones. Une enquête anthropologique

    En un peu plus d’une décennie, le smartphone a envahi le quotidien de centaines de millions de personnes à travers le monde, devenant très rapidement l’objet fétiche de nos sociétés globales et numérisées. Mais au-delà des enjeux économiques, éthiques ou écologiques immenses dont il est l’emblème, quelle place occupe-t-il dans la vie de ses propriétaires et quelles significations ces derniers lui accordent-ils ?

    Sur la base d‘une enquête de terrain menée à Genève, Los Angeles et Tokyo, cet ouvrage aborde la dimension proprement anthropologique du smartphone. À travers six objets qui symbolisent autant de facettes de son usage — la laisse, la prothèse, le miroir, la baguette magique, le cocon et la coquille vide —, ce sont toutes les tensions et les ambivalences dont cet appareil est porteur qui, dans ces pages, se font jour. Par cette mise en perspective, Nicolas Nova souligne ainsi le rôle incontournable que le smartphone joue dans la reconfiguration de nos activités ordinaires et dans l’évolution de nos cultures matérielles.

    https://www.metispresses.ch/en/smartphones
    #livre

  • « Les putschs en Afrique de l’Ouest annoncent la fin d’un cycle qui aura duré près d’un siècle », Achille Mbembe

    (...) on n’a en effet pas suffisamment souligné, (...) à quel point l’anticolonialisme et le panafricanisme auront contribué à l’approfondissement de trois grands piliers de la conscience moderne, à savoir la démocratie, les droits humains et l’idée d’une justice universelle. Or, le néosouverainisme se situe en rupture avec ces trois éléments fondamentaux. D’abord, se réfugiant derrière le caractère supposé primordial des races, ses tenants rejettent le concept d’une communauté humaine universelle. Ils opèrent par identification d’un bouc émissaire, qu’ils érigent en ennemi absolu et contre lequel tout est permis. Ainsi, quitte à les remplacer par la Russie ou la Chine, les néosouverainistes estiment que c’est en boutant hors du continent les vieilles puissances coloniales, à commencer par la France, que l’Afrique parachèvera son émancipation.

    Le culte des « hommes forts »

    Obnubilés par la haine de l’étranger et fascinés par sa puissance matérielle, ils s’opposent, d’autre part, à la démocratie qu’ils considèrent comme le cheval de Troie de l’ingérence internationale. Ils préfèrent le culte des « hommes forts », adeptes du virilisme et pourfendeurs de l’homosexualité. D’où l’indulgence à l’égard des coups d’Etat militaires et la réaffirmation de la force comme voies légitimes d’exercice du pouvoir.

    Ces basculements s’expliquent par la faiblesse des organisations de la société civile et des corps intermédiaires, sur fond d’intensification des luttes pour les moyens d’existence et d’imbrication inédite des conflits de classe, de genre et de génération. Effet pervers des longues années de glaciation autoritaire, les logiques informelles se sont étendues dans maints domaines de la vie sociale et culturelle. Le charisme individuel et la richesse sont désormais privilégiés au détriment du lent et patient travail de construction des institutions, tandis que les visions transactionnelles et clientélistes de l’engagement politique l’emportent.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/08/04/achille-mbembe-en-afrique-la-stabilite-passera-par-une-demilitarisation-effe

    #Afrique #putschs #Francafrique #néosouverainisme #Mali, #Guinée, #Burkina_Faso #Niger #décolonisation_limitée #décolonisation #diasporas #femmes

    • Mue par des forces, pour l’essentiel autochtones, [l’Afrique] est en train de se retourner sur elle-même. Pour qui veut comprendre les ressorts profonds de ce pivotage, les luttes multiformes qu’il entraîne et son inscription dans la longue durée, il faut changer de grille d’analyse et partir d’autres postulats. Il faut surtout commencer par prendre au sérieux les compréhensions que les sociétés africaines elles-mêmes ont désormais de leur vie historique propre. Le continent fait en effet l’expérience de transformations multiples et simultanées. D’ampleur variable, elles touchent tous les ordres de la société et se traduisent par des ruptures en cascade. A la faveur du multipartisme, les enjeux de masse sont de retour, tandis que ne cessent de se creuser de nouvelles inégalités et qu’apparaissent de nouveaux conflits, notamment entre genres et générations.

      Lame de fond

      L’arrivée dans l’espace public de celles et de ceux qui sont nés dans les années 1990-2000, et ont grandi dans un temps de crise économique sans précédent, constitue un événement charnière. Il coïncide avec le réveil technologique du continent, l’influence grandissante des diasporas, une accélération des processus de créativité artistique et culturelle, l’intensification des pratiques de mobilité et de circulation et la quête forcenée de modèles alternatifs de développement puisant dans la richesse des traditions locales. Enjeux démographiques, socioculturels, économiques et politiques s’entrecroisent désormais, ainsi que l’attestent la contestation des formats politico-institutionnels, issus de la décennie 1990, les mutations de l’autorité familiale, la rébellion silencieuse des femmes et une aggravation des conflits générationnels.

      https://justpaste.it/2tkx4

    • Qui l’eut cru. 50 ans à pousser les politiques d’ajustement structurel du FMI et des occidentaux en général tout en prétendant à la supériorité de la démocratie et à l’universalisme et voilà où on arrive, voilà où ils nous amènent finalement, à la barbarie, et à la gouvernance la plus rétrograde.

    • A la génération sacrifiée de l’époque des ajustements structurels (1985-2000) est venue s’en ajouter une autre, bloquée de l’intérieur par une gérontocratie rapace et interdite de mobilité externe, en conséquence des politiques antimigratoires européennes et d’une gestion archaïque des frontières héritées de la #colonisation. Ainsi, aux enfants-soldats des guerres de prédation d’hier s’est substituée la foule des adolescents et mineurs, qui, aujourd’hui, n’hésite pas à acclamer les putschistes, lorsqu’elle ne se retrouve pas aux premiers rangs des émeutes urbaines et des pillages qui s’ensuivent.

      #histoire #démographie #jeunesse

  • « Après la lecture de cet ouvrage sur les chants inuits, on ne pourra qu’admirer l’incroyable sens de l’à-propos du prince Charles et de Camilla »
    https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2023/08/04/apres-la-lecture-de-cet-ouvrage-sur-les-chants-inuits-on-ne-pourra-qu-admire


    « La Musique qui vient du froid », de Jean-Jacques Nattiez (Presses universitaires de Montréal, 2022).
    LEA GIRARDOT

    « La bibliothèque insolite de Mara Goyet » (5/23). Surprise par le rire, en 2017, du futur couple royal britannique face au chant de deux femmes inuites, l’autrice s’intéresse à cette pratique traditionnelle et à ses modalités dans «  La Musique qui vient du froid  ».

    Depuis toute petite, j’apprécie le prince Charles, aujourd’hui Charles III. Rien de ce qui le concerne ne m’échappe. Evidemment, je connais les fragilités qui m’ont menée à ce choix quand Diana aurait été un parti raisonnable : il était le mal-aimé, le ridicule, l’éternel dauphin, etc. J’ai voulu compenser.

    J’ai néanmoins été surprise par quelques fautes de goût de sa part, notamment ce fou rire au Canada, en 2017, lancé par Camilla, à l’écoute de deux femmes inuites exécutant un chant sans doute exotique à leurs oreilles. Comment quelqu’un qui se fait repasser ses lacets, se promène dans le Commonwealth comme dans un jardin depuis sa naissance et demande que l’on applique le dentifrice sur sa brosse à dents peut-il s’abaisser à un tel manque de tact, à un tel impair ? A une telle beauferie, en somme. Quand on est un prince anglais, on ne rigole pas devant une musique parce qu’elle ne ressemble pas à du Purcell, on bouffe des sauterelles en silence et l’on revêt quantité de coiffes avec le sourire. C’est son travail et son devoir.

    Evidemment, une forme de complaisance nous conduirait à voir dans ce fou rire un soupçon d’humanité. Mais je m’y refuse. J’ai d’ailleurs bien fait car, en lisant La Musique qui vient du froid. Arts, chants et danses des Inuits (Presses universitaires de Montréal, 2022), de Jean-Jacques Nattiez, j’ai pu en apprendre davantage sur ces chants que l’on décrit comme « haletés ». On les retrouve principalement au Canada, ils sont « caractérisés par l’alternance de l’expiration et de l’inspiration ». Ce qui peut les rendre un peu obscènes, du moins si l’on vit dans l’univers lubrique de Camilla et Charles. Ils sont par ailleurs « essentiellement réservés aux femmes ».

    Joutes vocales
    Ces chants permettent aux partenaires de démontrer leur capacité d’endurance au moyen de jeux narratifs que l’on fait durer, combine, juxtapose, enchaîne et répète. Parfois s’ajoutent des sons voisés (ou non) et des intonations diverses qui s’organisent autour d’un pattern rythmique constant.

    Ces joutes vocales doivent divertir mais aussi offrir la possibilité de surmonter les conflits : elles ne doivent pas entrer en opposition avec celles de l’adversaire. On parle à ce titre de chant ordalique. La gagnante sera celle qui utilisera les motifs les plus difficiles et les plus beaux. Quant à la perdante, elle se retrouvera souvent ridiculisée au cours de l’échange. L’humour n’est donc pas étranger à ces jeux de gorge, qui se terminent souvent par des éclats de rire. Dans un esprit similaire, au Groenland, on utilise des « bâtons de taquinerie ».

    reste 20% derrière le #paywall

  • Notes de Putsch, suite, d’une certaine trahison des clercs (sur la situation au Niger) par Rahmane Idrissa (Nigérien, politiste, son profil ici > https://corafrika.org/profils/rahmane-idrissa), publiées sur son blog « La gazette perpendiculaire ».
    https://rahmane.substack.com/p/notes-de-putsch-suite-dune-certaine

    La réaction des Nigériens, en particulier, dernièrement, des intellectuels (universitaires) qui ont publié une lettre de soutien à la junte et un “J’accuse” tonitruant vis-à-vis de toutes les entités qui sont en désaccord peut surprendre hors du Niger, ou peut-être hors d’Afrique. Elle n’a rien de surprenant. D’abord, il faut remarquer que la cible principale de la haine, dans cette réaction, est la France pour des raisons contingentes. Ailleurs, au Nigeria — en particulier au Nord Nigeria — c’est plutôt les USA qui sont rendus coupables de tous les malheurs du pays. Les reproches que les Nigériens font à la France existent de manière symétrique au Nord Nigeria contre les USA. Bien avant que les Nigériens commencent à accuser la France d’armer des djihadistes, les Nigérians (encore une fois, plutôt du nord que du sud suivant mon expérience et les rapports que j’en ai) croyaient fermement que Boko Haram était une création des USA.

    Ces croyances sont idéologiques. Entre autres choses, cela revient à dire qu’il n’y a rien que les Occidentaux puissent faire pour changer l’opinion des gens. Même s’ils se retiraient complètement du terrain, ils seraient encore perçus comme tirant les ficelles à travers tout Africain qui se permettrait de ne pas suivre la directive idéologique. Cette directive est simple. C’est une histoire que se racontent les Africains et dans laquelle les rôles sont distribués une fois pour toute : les Occidentaux (Français surtout au Sahel) sont les méchants, les Africains sont les bons et les victimes, et la lutte que les deux mènent entre eux n’a pas de fin, sauf peut-être si les Russes parvenaient à détruire totalement l’Occident.

    Les observateurs étrangers ont du mal à s’apercevoir de cette idéologie parce qu’en général, ceux qui s’intéressent à l’Afrique sont des gauchistes qui éprouvent de la solidarité et de la compassion pour les Africains et sont, comme eux, mais pour des raisons différentes, anticolonialistes et anti-impérialistes. Les raisons des gauchistes occidentaux sont humanistes, celles des Africains sont nationalistes. Les uns sont effectivement à gauche, les autres sont réellement à droite. C’est un malentendu.

    #Niger