• Armes nucléaires : l’#ICAN, prix #Nobel de la #paix 2017, critique la France
    http://www.europe1.fr/international/armes-nucleaires-lican-prix-nobel-de-la-paix-2017-critique-la-france-3507140

    Le prix Nobel de la paix 2017 tance la France. L’ICAN (Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires), lauréate du Nobel de la paix 2017, a accusé mercredi les #États-Unis, la #France et le #Royaume-Uni d’ignorer son travail en faveur du désarmement en n’envoyant que des diplomates de second rang à la cérémonie de remise du prix le 10 décembre. 

    « C’est une sorte de protestation contre le prix Nobel de la paix », a déclaré à Reuters Beatrice Fihn, directrice de l’ICAN, à propos de la décision des trois pays d’envoyer seulement des chefs de mission adjoints. "Ils aiment tellement leurs armes nucléaires et n’aiment pas ceux qui essaient de les interdire", a ajouté Beatrice Fihn.

    • Evocation de François Poullain de la barre, un des premier homme féministe français qui ecrivit un traité sur l’égalité.
      https://en.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Poullain_de_la_Barre

      De l’Égalité des deux sexes, discours physique et moral où l’on voit l’importance de se défaire des préjugés, Paris, Chez Jean du Puis, 1673 ; Fayard, 1984.

      4:30 - Hypatie d’Alexandrie.

      Hélène Merle-Béral manque cruellement de culture féministe c’est dommage vu son sujet. A un moment elle dit qu’il y a peu de femmes en physique car l’infiniment petit et ’infiniment grand c’est difficile à imaginé.... #WTF
      Plus loin elle dit le contraire et se sert des recherches sur la plasticité neuronale de Catherine Vidal sans la cité.

      Les femmes prix Nobel n’ont pas beaucoup eu de retombés de ces prix. mais l’exemple donné est une scientifique modeste. Et du coup la modestie des femmes scientifique est vanté et mise en avant par Hélène Merle-Béral.

      C’est surtout des portraits. Le fait que les nobels soient occidentales est souligné. L’exception est
      Le niveau de Youyou Tu prix nobel chinoise de l’année dernière qui a trouvé un traitement contre le paludisme. Hélène Merle-Béral dit etre surprise car elle est inconnue.

      enfin l’effet Mathilda et l’effet Mathieu sont évoqués.

    • "En 1673, le philosophe François Poullain de la Barre, cartésien, féministe, qui fut un temps prêtre de l’Eglise catholique, puis un temps protestant, fit paraître anonymement un traité intitulé De l’égalité des deux sexes, discours physique et moral où l’on voit l’importance de se défaire des préjugés. Il y démontrait que l’inégalité de traitement que subissent les femmes n’a pas de fondement naturel, mais procède d’un préjugé culturel. En conséquence de sa démonstration, il préconisait qu’on donne aux femmes une véritable éducation, mais aussi qu’on leur ouvre toutes les carrières, y compris les carrières scientifiques. Il écrivit notamment : « Les femmes sont aussi nobles, aussi parfaites et aussi capables que les hommes, mais cela ne peut être établi qu’en refusant deux sortes d’adversaires : le vulgaire, et presque tous les savants » C’est également à François Poullain de la Barre que l’on doit la célèbre formule : « l’esprit n’a pas de sexe »."

  • Le sexisme perdure (aussi) chez les économistes
    http://abonnes.lemonde.fr/entreprises/article/2017/10/12/le-sexime-perdure-aussi-chez-les-economistes_5200047_1656994.html

    En France comme aux Etats-unis, les femmes sont sous-représentées au sein de la profession. En cause : le poids du conservatisme et des représentations mais aussi le fonctionnement des carrières dans la filière…

    Depuis sa création, en 1969, une seule femme a reçu la prestigieuse récompense : l’Américaine Elinor Ostrom, en 2009. « Tout un symbole, estime Alexandre Delaigue, économiste à l’université Lille-I. Il y a un problème de sexisme en économie, et le faible nombre de femmes nobélisées n’en est qu’une illustration. »

    Depuis quelques mois, le sujet déchire la communauté des économistes aux Etats-Unis. Alice H. Wu, étudiante à Berkeley (Californie), a jeté un pavé dans la mare : son mémoire de master, publié en août, passe en revue les milliers de conversations tenues sur un forum professionnel célèbre parmi les économistes américains, Econjobrumors.com. Elle a ainsi isolé les trente mots les plus utilisés pour évoquer les femmes du secteur. Le résultat est glaçant : « chaude », « salope », « vagin », « anal », « sexy », « seins », « prostituée »…

    #Sexisme #Feminisme

    • Une occasion ratée ? Mardi 10 octobre, l’Académie royale des sciences de Suède a décerné le prix Nobel d’économie à l’Américain Richard Thaler. Une déception pour ceux qui rêvaient de voir la Française Esther Duflo, professeure au Massachusetts Institute of Technology (MIT), décrocher le Graal. Las ! Elle figurait certes parmi les favoris, mais les statistiques jouaient contre elle.

      Depuis sa création, en 1969, une seule femme a reçu la prestigieuse récompense : l’Américaine Elinor Ostrom, en 2009. « Tout un symbole, estime Alexandre Delaigue, économiste à l’université Lille-I. Il y a un problème de sexisme en économie, et le faible nombre de femmes nobélisées n’en est qu’une illustration. »

      Depuis quelques mois, le sujet déchire la communauté des économistes aux Etats-Unis. Alice H. Wu, étudiante à Berkeley (Californie), a jeté un pavé dans la mare : son mémoire de master, publié en août, passe en revue les milliers de conversations tenues sur un forum professionnel célèbre parmi les économistes américains, Econjobrumors.com. Elle a ainsi isolé les trente mots les plus utilisés pour évoquer les femmes du secteur. Le résultat est glaçant : « chaude », « salope », « vagin », « anal », « sexy », « seins », « prostituée »…

      « Un cul trop bandant pour qu’on l’écoute »

      Le scandale s’est répandu comme une traînée de poudre, soulevant une série de réactions dans le milieu universitaire. « C’est très choquant, mais ce n’est malheureusement pas une surprise, commente Shelly Lundberg, présidente du comité consacré au statut des femmes au sein de l’American Economic Association (AEA). Lorsque l’on creuse un peu, les témoignages ne manquent pas. »

      Nathalie – elle préfère garder l’anonymat –, économiste belge expatriée outre-Atlantique, garde ainsi un mauvais souvenir de la conférence qu’elle a donnée il y a quelques mois, à Londres. A la sortie, elle surprend un échange entre deux collègues à son propos : « Elle a un cul trop bandant pour qu’on l’écoute. » « J’étais trop choquée pour réagir : je pensais que ces remarques étaient d’une autre époque ! », témoigne-t-elle.

      Un exemple de plus du sexisme ordinaire ? Certainement. « Mais derrière ce sujet se cache celui, plus grave, de la sous-représentation des femmes parmi les économistes », souligne Paul Seabright, de l’Ecole d’économie de Toulouse, auteur de l’ouvrage Sexonomics (Alma Editeur, 2012).

      « Silence assourdissant »

      Aux Etats-Unis, elles pèsent ainsi 31 % des doctorants en économie, 23 % des enseignants-chercheurs et seulement 2 % des professeurs dans les 42 principaux départements du pays, selon l’AEA. Soit aussi peu que dans les sciences dures, à l’instar de l’ingénierie ou de l’informatique.

      Dans une note sur le sujet, Soledad Zignago, économiste à la Banque de France, passe en revue les données de Research Papers in Economics (RePEc), le plus grand répertoire mondial d’économistes, où sont enregistrés 50 000 auteurs. Bilan : la part des femmes n’est que de 19 %. « Elles sont également moins présentes dans les médias et sur les réseaux sociaux, sans parler des écarts de salaires », remarque Mme Zignago.

      Et en France ? « Le silence sur le sujet est assourdissant, et il y a moins de données disponibles qu’aux Etats-Unis pour mesurer l’ampleur du phénomène », note Béatrice Cherrier, historienne de l’économie, qui vient d’être recrutée par le CNRS précisément pour étudier la question. Peut-être parce que les premières concernées sont souvent réticentes à en parler, de peur d’être marginalisées. Voire d’être cataloguées comme les féministes hystériques de service.

      « Lorsqu’on pense expert, on pense homme »

      Un coup d’œil aux programmes des nombreux forums et conférences économiques tenus toute l’année en France confirme pourtant que la situation tricolore n’est pas très éloignée de celle des Etats-Unis : les panels sont souvent presque exclusivement masculins. Et les rares chiffres tout de même disponibles en disent long : les femmes représentent 26 % des économistes français enregistrés sur RePEc.

      Si elles pèsent 50 % des effectifs en premier cycle universitaire, leur proportion tombe à 40 % pour les maîtres de conférence et 20 % pour les professeurs. « C’est là que se situe le plafond de verre, estime Anne Boring, chercheuse affiliée à Sciences Po. Plus on monte, moins il y a de femmes. » Et ce n’est bien sûr pas une question de compétences. Alors, où est le problème ?

      « Cette sous-représentation est le fruit d’un cocktail de causes complexes, relevant parfois de la misogynie, du poids du conservatisme, des biais inconscients et des obstacles institutionnels », détaille Emmanuelle Auriol, du comité « Women in Economics » au sein de la European Economic Association (EEA), une association d’économistes européens.

      Longtemps, les jurys d’agrégation ont été 100 % masculins. Les réseaux féminins d’influence sont moins nombreux. Et les idées reçues ont la vie dure – y compris chez les femmes elles-mêmes. « Cela relève encore du réflexe : lorsqu’on pense expert, on pense homme », résume Mme Lundberg.

      Milieu ultra-compétitif

      S’ajoute à cela l’autocensure, qui joue à plus d’un niveau. « Je l’ai clairement observé lorsque je vice-présidais l’université d’Orléans : les femmes sont moins nombreuses à postuler que les hommes, de peur de ne pas avoir les compétences, narre Anne Lavigne, aujourd’hui au Conseil d’orientation des retraites. Mais celles qui osent le faire ont de meilleurs résultats. »

      De même, nombre d’entre elles refusent de prendre la parole dans les médias ou en conférence lorsqu’elles ont le sentiment de ne pas maîtriser un sujet à 100 %. Des scrupules dont s’encombrent beaucoup moins leurs homologues masculins.

      Pour ne rien arranger, les journalistes se reposent un peu trop – autant par facilité que manque de temps – sur les « bons clients », ces économistes systématiquement appelés car disponibles à toute heure. Presque toujours des hommes.

      Pour Jézabel Couppey-Soubeyran, maître de conférence à Paris-I-Panthéon-Sorbonne et coauteur de L’Economie pour toutes (Ed. La Découverte, 2014), les femmes sont surtout pénalisées par le fonctionnement même du milieu des économistes, ultra-compétitif. « Ce n’est pas un cliché de souligner qu’elles y sont moins à l’aise : ses codes et son langage sont très masculins, tout comme l’importance démesurée accordée au nombre de publications pour l’avancement des carrières universitaires », détaille-t-elle.

      Construire un réseau efficace

      En la matière, les femmes se heurtent au problème du manque de temps. A la maison, l’organisation de la vie de famille reste souvent à leur charge. « Entre les cours, la paperasse, la recherche, la gestion des enfants, surtout lorsqu’ils étaient en bas âge, dégager des heures pour publier relevait de l’exploit, se rappelle Nathalie Coutinet, économiste à Paris-XIII. Dans ces conditions, on ne part pas sur un pied d’égalité. »

      Certes, les mœurs évoluent : les tâches familiales sont un peu mieux réparties au sein des jeunes générations. « Mais on ne peut pas compter uniquement sur cela pour changer les choses », prévient Mme Auriol. Son association a pris les devants. Tous les ans, l’EEA organise une « retraite » destinée aux jeunes diplômées en économie. Au menu : formations et échanges avec des mentors, afin de les aider à publier et à se construire un réseau efficace.

      En France, le site Expertes.fr offre un annuaire gratuit rassemblant près de 3 000 spécialistes femmes, dont des économistes, afin d’aider les médias à ne plus se contenter uniquement des « bons clients » masculins. « Tout ce qui augmente la visibilité des femmes aidera à changer peu à peu la culture et les représentations, conclut Agnès Bénassy-Quéré, présidente déléguée du Conseil d’analyse économique. Mais le chemin sera très long. »

  • Prix Nobel de la paix : « L’idée est de rendre la possession de l’arme nucléaire honteuse »
    http://abonnes.lemonde.fr/international/article/2017/10/06/prix-nobel-de-la-paix-le-comite-d-oslo-a-surtout-voulu-rappeler-une-

    Tricotons : La dénucléarisation est-elle un objectif réaliste ?

    Marc Semo : L’idée des promoteurs de la campagne d’interdiction est de rendre la possession de l’arme nucléaire honteuse pour les pays qui en sont dotés et qui, ne signant ni ne ratifiant le traité d’interdiction décidé en juillet par 122 pays, ne sont pas tenus d’en appliquer les clauses. C’est la même stratégie de la stigmatisation qui a été utilisée dans les conventions pour l’interdiction des mines antipersonnelles.

    Mais il est peu probable que cela fonctionne pour le nucléaire, considéré comme un élément central dans la stratégie des pays qui possèdent l’arme nucléaire (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU) ou illégalement (Inde, Pakistan, Israël, Corée du Nord), mais aussi pour les pays qui bénéficient du parapluie nucléaire américain, ceux de l’OTAN, mais aussi le Japon, qui s’est refusé à signer le traité.

    Face aux dangers de la prolifération rappelés par la Corée du Nord, la possession de l’arme nucléaire ou la garantie d’être protégé par celle de Washington reste essentielle.

    Marc Semo : Le comité Nobel a surtout, je crois, voulu rappeler une urgence. C’est d’ailleurs ce que dit la présidente du comité : « Nous vivons dans un monde où le risque d’une utilisation des armes nucléaires est plus grand qu’il ne l’a jamais été depuis longtemps. » Et on ne peut leur donner tort quand on voit la fuite en avant du régime de Pyongyang défiant Washington, qui menace de les anéantir mais aussi de remettre en cause l’accord de 2015 avec Téhéran mettant sous contrôle pour dix ans son programme nucléaire.

    Pax questionus : Dans la mesure où les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU sont dotés de l’arme nucléaire, cela ne rend-il pas vain tout espoir de voir un jour l’arme nucléaire définitivement bannie de notre société ? On voit mal ces cinq Etats se priver de leur principale force de dissuasion/négociation…

    Marc Semo : Absolument… Mais les plus optimistes espèrent que, comme pour les armes chimiques ou biologiques – finalement totalement interdites respectivement en 1993 et 1972 –, arrivera le moment où il deviendra honteux de détenir l’arme nucléaire, qui reste la seule arme de destruction massive encore légale au regard du droit international.

    #Nucléaire #Bombe_atomique #Nobel

  • Nobel Peace Prize Goes to Group Opposing Nuclear Weapons - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2017/10/06/world/nobel-peace-prize.html

    “This prize is a tribute to the tireless efforts of many millions of campaigners and concerned citizens worldwide who, ever since the dawn of the atomic age, have loudly protested nuclear weapons, insisting that they can serve no legitimate purpose and must be forever banished from the face of our earth,” ICAN said in a statement.

    The United States, which with Russia has the biggest stockpile of nuclear weapons, had said the treaty would do nothing to alleviate the possibility of nuclear conflict and might even increase it.

    The committee acknowledged the view held by nuclear-armed countries in its statement, noting that “an international legal prohibition will not in itself eliminate a single nuclear weapon, and that so far neither the states that already have nuclear weapons nor their closest allies support the nuclear weapon ban treaty.”

    “I don’t think we have unrealistic expectations that tomorrow nuclear weapons will be gone,” Ms. Fihn said. “But I think this is really a moment to be really inspired that it is possible to do something.”

    Proponents of the treaty have said that they never expected any nuclear-armed country would sign it right away. But they argued that the treaty’s widespread acceptance elsewhere would increase the public pressure and stigma of possessing nuclear weapons.

    The same strategy was used by proponents of the treaties that banned chemical and biological weapons, land mines and cluster bombs.

    #Nucléaire #Arme_atomique #Nobel

  • Don’t Ban the Bomb - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2017/10/06/opinion/nobel-peace-prize-nuclear-weapons.html

    Toujours intéressant d’écouter le discours des « autres ». En l’occurrence, il y a une phrase terrible qui laisse sous-entendre ce que tout le monde craint : que le Japon aurait bien envie de se doter de l’arme atomique.

    The thought comes to mind on news that a little-known organization called the International Campaign to Abolish Nuclear Weapons, or ICAN, has won this year’s Nobel Peace Prize. The NGO, founded just a decade ago, was cited by Oslo “for its work to draw attention to the catastrophic humanitarian consequences of any use of nuclear weapons and for its groundbreaking efforts to achieve a treaty-based prohibition of such weapons.”

    This makes ICAN that very familiar creature — another tediously bleating “No Nukes” outfit, much like the Pugwash Conferences that won the prize in 1995 — with one big twist. ICAN doesn’t just want to get rid of nuclear weapons by the usual voluntary means. It set out to ban them outright.

    In July, delegates from 122 countries voted in favor of an 11-page treaty that would ban the development, testing, building, acquisition, possession, transfer or threatened use of nuclear weapons, much as biological and chemical weapons are now banned. The treaty is supposed to enter into legal force if 50 states ratify the deal. So far, only Guyana, Thailand and the Vatican have done so.

    #Nucléaire #Arme_atomique #Nobel

  • Anti-nuclear-weapons group wins Nobel Peace Prize - LA Times
    http://www.latimes.com/world/europe/la-fg-nobel-peace-prize-20171006-story.html
    http://www.trbimg.com/img-59d77fdd/turbine/la-fg-nobel-peace-prize-20171006

    With the threat of a nuclear conflict growing ever more real, the Nobel Peace Prize was awarded Friday to a coalition of disarmament activists that lobbied for the first treaty to ban atomic arms.

    The treaty includes a commitment “never under any circumstances to develop, test, produce, manufacture, otherwise acquire, possess or stockpile nuclear weapons or other nuclear explosive devices.” It also bans the transfer, use or threat to use of nuclear weapons.

    The treaty will enter into force after it has been ratified by 50 parties. So far, only three have done so.

    The United States and close allies, including France and Britain, have rejected the effort, calling it misguided and dangerous.

    “A purported ban on nuclear weapons that does not address the security concerns that continue to make nuclear deterrence necessary cannot result in the elimination of a single nuclear weapon and will not enhance any country’s security, nor international peace and security,” the three countries said in a statement issued after the treaty was adopted.

    The recipient of the award, a Geneva-based coalition known by the acronym ICAN, disputes the premise that nuclear weapons are a legitimate and essential source of security.

    "We can’t threaten to indiscriminately slaughter hundreds of thousands of civilians in the name of security. That’s not how you build security,” the group’s executive director, Beatrice Fihn, told reporters Friday.

    #Nucléaire #Bombe_atomique #Nobel

  • Nobel de physique : « Le ciel ne sera plus jamais le même » - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/031017/nobel-de-physique-le-ciel-ne-sera-plus-jamais-le-meme

    Le 11 février 2016, lors d’une conférence de presse tenue à Washington dans une ambiance électrique, David Reitze, directeur de l’observatoire Ligo, annonce la grande nouvelle : « Ladies and gentlemen, we have detected gravitational waves, we did it. » (« Mesdames et messieurs, nous avons détecté des ondes gravitationnelles, nous l’avons fait. »)

    L’annonce est sobre, mais elle marque l’aboutissement de l’une des plus extraordinaires sagas de la physique moderne, initiée par une prédiction d’Albert Einstein en 1916 et consacrée aujourd’hui par le Nobel. Il aura fallu un demi-siècle d’efforts et plusieurs échecs retentissants pour confirmer qu’Einstein avait raison. Cela a demandé la collaboration d’un millier de physiciens de quinze pays travaillant pour le Ligo, associés aux 250 chercheurs de l’observatoire européen Virgo, lequel vient pour la première fois de détecter à son tour des ondes gravitationnelles.

    Weiss conçut sa première esquisse du dispositif en 1972, mais ce n’est qu’en 1990, près de vingt ans plus tard, qu’il réussit avec ses deux compères à convaincre la National Science Foundation américaine (NSF) de financer l’entreprise. La NSF avait déjà investi beaucoup d’argent dans le projet inabouti de Weber, et ne voulait pas en gaspiller davantage.

    Il fallait développer une nouvelle technologie de laser plus fiable, inventer de nouveaux matériaux, construire de gigantesques tubes à vide (longs de quatre kilomètres), mettre au point une isolation sismique, tout cela en poussant les technologies très au-delà de leurs possibilités de l’époque.

    Il fallait tenir compte du vent, des vagues (Livingston est près de l’océan), des plus infimes secousses sismiques susceptibles de déranger les miroirs, des imperfections de la lumière laser provoquées par les fluctuations du réseau électrique, de la courbure de la Terre. Un pet de souris à trente kilomètres menaçait de dérégler le dispositif…

    À ce stade, le projet ne pouvait plus progresser avec une poignée de chercheurs, si talentueux fussent-ils. Le temps des bricoleurs de génie était passé, on entrait dans l’ère de la big science. En 1994, Barry Barish devint le directeur du projet Ligo et transforma ce qui était un groupe de recherche de 40 personnes en une collaboration à l’échelle internationale, comportant plus de 1 000 participants d’une quinzaine de pays.

    Il faudra près de cinq mois de vérifications multiples pour s’assurer qu’il n’y a pas une erreur quelque part. David Reitze ira jusqu’à se demander si quelqu’un n’aurait pas pu, par malice, introduire un faux signal dans la machine.

    Finalement, le 11 février, Reitze pourra annoncer officiellement que l’équipe a bel et bien détecté des ondes gravitationnelles. L’événement qui les a provoquées s’est produit il y a un milliard d’années, dans le sud de la voûte céleste, vers le nuage de Magellan. Deux trous noirs, l’un d’une masse équivalente à 29 fois celle du Soleil et l’autre de 36 masses solaires, se sont rapprochés et ont fusionné en une fraction de seconde. Il faut imaginer deux objets trente fois plus massifs que le Soleil, entrant en collision à la moitié de la vitesse de la lumière dans un espace de la dimension d’une grande ville. « Mind-boggling » (« ahurissant »), résume David Reitze.

    Mais cette première observation a été confirmée depuis, à trois reprises, par de nouvelles détections d’événements cosmiques ayant produit des ondes gravitationnelles. L’événement surpris par Mario Drago n’était pas un accident. Ligo et son cousin européen Virgo sont désormais deux fenêtres ouvertes sur le cosmos. Elles vont donner accès à toute une gamme d’observations astrophysiques nouvelles, des collisions d’étoiles à neutrons aux trous noirs et jusqu’aux traces du big bang, d’où est issu notre univers. Comme l’a dit un physicien de l’équipe Ligo, Szabolcs Marka : « Le ciel ne sera plus jamais le même. »

    #Nobel #Physique #LIGO

  • La détection d’ondes gravitationnelles primée par le Nobel de physique
    http://abonnes.lemonde.fr/prix-nobel/article/2017/10/03/la-detection-d-ondes-gravitationnelles-primee-par-le-nobel-de-physiq

    Sans surprise le jury Nobel a accordé son prestigieux prix de physique, mardi 3 octobre, à l’une des plus belles découvertes de ces dernières années : la détection d’ondes gravitationnelles sur Terre. Les Américains Rainer Weiss, Barry C. Barish et Kip S. Thorne, responsables de l’expérience LIGO, ont été primés.

    L’an passé, j’avais écrit un papier sur cette expérience : https://www.facebook.com/hervelcephemeride/posts/608179589365342

    #Nobel #Physique #LIGO #Ondes_gravitationnelles

  • Do supporters of #Nobel winner Liu Xiaobo really know what he stands for? | Barry Sautman and Yan Hairong | Opinion | The Guardian
    https://www.theguardian.com/commentisfree/2010/dec/15/nobel-winner-liu-xiaobo-chinese-dissident

    Article de 2010, via angry Arab

    Imprisoning Liu was entirely unnecessary. If Liu’s politics were well-known, most people would not favour him for a prize, because he is a champion of war, not peace. He has endorsed the invasions of Iraq and Afghanistan, and he applauded the Vietnam and Korean wars retrospectively in a 2001 essay. All these conflicts have entailed massive violations of human rights. Yet in his article Lessons from the Cold War, Liu argues that “The free world led by the US fought almost all regimes that trampled on human rights … The major wars that the US became involved in are all ethically defensible.” During the 2004 US presidential election, Liu warmly praised George Bush for his war effort against Iraq and condemned Democratic party candidate John Kerry for not sufficiently supporting the US’s wars:

    [T]he outstanding achievement made by Bush in anti-terrorism absolutely cannot be erased by Kerry’s slandering … However much risk must be endured in striking down Saddam Hussein, know that no action would lead to a greater risk. This has been proven by the second world war and September 11! No matter what, the war against Saddam Hussein is just! The decision by President Bush is right!

    Liu has also one-sidedly praised Israel’s stance in the Middle East conflict. He places the blame for the Israel/Palestine conflict on Palestinians, who he regards as “often the provocateurs”.

    Liu has also advocated the total westernisation of China. In a 1988 interview he stated that “to choose westernisation is to choose to be human”. He also faulted a television documentary, He Shang, or River Elegy, for not thoroughly criticising Chinese culture and not advocating westernisation enthusiastically enough: “If I were to make this I would show just how wimpy, spineless and fucked-up [weisuo, ruanruo, caodan] the Chinese really are”. Liu considered it most unfortunate that his monolingualism bound him in a dialogue with something “very benighted [yumei] and philistine [yongsu],” the Chinese cultural sphere. Harvard researcher Lin Tongqi noted that an early 1990s book by Liu contains “pungent attacks on the Chinese national character”. In a well-known statement of 1988, Liu said:

    It took Hong Kong 100 years to become what it is. Given the size of China, certainly it would need 300 years of colonisation for it to become like what Hong Kong is today. I even doubt whether 300 years would be enough.

    Affirming this sentiment in Open magazine in 2006, he added that progress in China depends on westernisation and the more westernisation, the more progress. While his supporters excuse Liu’s pro-colonialism as a provocation, it logically aligns with his support for total westernisation and US-led regime changing wars.

  • Nobel Lecture | Swedish Academy
    http://www.svenskaakademien.se/en/nobel-lecture

    When I first received this Nobel Prize for Literature, I got to wondering exactly how my songs related to literature. I wanted to reflect on it and see where the connection was. I’m going to try to articulate that to you. And most likely it will go in a roundabout way, but I hope what I say will be worthwhile and purposeful.

    That’s what songs are too. Our songs are alive in the land of the living. But songs are unlike literature. They’re meant to be sung, not read. The words in Shakespeare’s plays were meant to be acted on the stage. Just as lyrics in songs are meant to be sung, not read on a page. And I hope some of you get the chance to listen to these lyrics the way they were intended to be heard: in concert or on record or however people are listening to songs these days. I return once again to Homer, who says, “Sing in me, oh Muse, and through me tell the story.”

    #Bob_Dylan #Musique #Nobel

  • U.S. Bombed Iraq, Syria, Pakistan, Afghanistan, Libya, Yemen, Somalia in 2016 - NBC News
    http://www.nbcnews.com/news/world/u-s-bombed-iraq-syria-pakistan-afghanistan-libya-yemen-somalia-n704636

    The U.S. dropped an average of 72 bombs every day — the equivalent of three an hour — in 2016, according to an analysis of American strikes around the world.

    #Obama #Nobel #paix #discours #narrative #bombes

  • Les #États-Unis auront vendu un nombre d’#armes record sous l’administration #Obama
    http://motherboard.vice.com/fr/read/les-etats-unis-auront-vendu-un-nombre-darmes-record-sous-ladminist

    Le président Barack Obama, qui a obtenu le prix #Nobel de la #paix en 2009, quittera ses fonctions dans quelques semaines avec la satisfaction d’avoir vendu plus d’armes que tout autre président américain depuis la Seconde Guerre Mondiale.

  • Un prix littéraire unique pour l’Union européenne
    http://www.taurillon.org/un-prix-litteraire-unique-pour-l-union-europeenne

    Le prix #Nobel en particulier contribue à créer une politique culturelle internationale : pour quelques semaines, le monde parle d’une même voix d’un auteur et son œuvre. Si l’Académie suédoise n’hésite pas à distinguer un auteur parmi tous les écrivains du monde, pourquoi n’osons-nous pas faire le même pour l’Europe ?

    Culture & Histoire

    / #Littérature, #Lecture, Nobel, #Union_européenne

    #Culture_&_Histoire

  • Pas vérifé mais il semble que Bob Dylan ait supprimé la mention de son prix Nobel sur sa page Internet. Et comme en plus il ne répond pas au comité pour l’invitation...

    Bob Dylan slettet Nobel-oppføring på hjemmesiden - NRK Kultur og underholdning - Nyheter og aktuelt stoff
    https://www.nrk.no/kultur/bob-dylan-slettet-nobel-oppforing-pa-hjemmesiden-1.13189698

    Bob Dylan har ennå ikke kommentert tildelingen av Nobels litteraturpris, bortsett fra å nevne det på sin hjemmeside. Fredag ble også dette slettet.

    #bob_dylan #nobel

  • Does Bob Dylan deserve to receive the Nobel Prize for Literature? - World Socialist Web Site
    http://www.wsws.org/en/articles/2016/10/21/nobe-o21.html

    Does Bob Dylan deserve to receive the Nobel Prize for Literature?
    By David Walsh
    21 October 2016

    Is American singer and songwriter Bob Dylan, now 75 years old, deserving of the Nobel Prize for Literature?

    Numerous issues need to be disentangled here, probably too many for one article.

    In the first place, there is the matter of the Nobel Prize itself. No one is obliged to accept the awarding process as either entirely objective or disinterested. The prize has been handed out by the Swedish Academy, whose 18 members have tenure for life, since 1901. The winners have for the most part tended to be European, with Swedish writers especially well represented in the first few decades of the prize’s existence.

    #bob_dilan #nobel

  • Nordiques & Baltes : Nobel : Bob Dylan à sa place
    http://jacobnordiques.blogspot.no/2016/10/nobel-bob-dylan-sa-place.html

    Au regard de l’histoire du prix Nobel de littérature, il était logique, inévitable même, que les académiciens suédois récompensent à un moment donné un grand poète chanteur.

    RAREMENT un prix Nobel de littérature aura inspiré autant de critiques - plus audibles que les bonnes âmes prenant sa défense. Excellente nouvelle !

    Cela prouve :

    – Que l’on s’interroge toujours sur ce qu’est/devrait être la littérature (quelques-uns vont même jusqu’à affirmer que ce prix signe l’arrêt de mort de la Littérature, ce qui revient à accorder un peu trop d’importance à un simple prix...).

    – Que le sort des vrais « grands écrivains » injustement oubliés mobilise au-delà du cercle de leurs admirateurs réguliers. A juste titre, je le conçois. Encore que les véritables « grands écrivains » oubliés du Nobel n’ont pas eu besoin de lui pour exister jusqu’à aujourd’hui.

    – Que le Nobel reste LE prix attendu qui, année après année, continue à irriter et enthousiasmer, malgré les errements, récents ou lointains, du passé.

    #bob_dylan #nobel

  • Les multiples visages de Shimon Pérès

    http://orientxxi.info/magazine/les-multiples-visages-de-shimon-peres,1497

    Shimon #Pérès est mort mercredi 28 septembre 2016. Retour sur soixante années de la carrière #politique contrastée de celui qui fut à la fois l’artisan de « l’ambiguïté délibérée » du #nucléaire israélien, l’un des acteurs de la politique de #colonisation, des accords d’ #Oslo comme de leur échec, et le lauréat du prix #Nobel de la #paix.

    #Palestine #Israël

  • Leurs vies sont nos romans 2/3. Pasternak, anti-héraut
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/020216/leurs-vies-sont-nos-romans-23-pasternak-anti-heraut

    Trois biographies, trois destins, trois œuvres, une traversée artistique et politique du XXe siècle. Aujourd’hui #Boris_Pasternak, par celui qui le connut et fut l’un de ses tout premiers passeurs, #Michel_Aucouturier. Maïakovski, Pasternak, Akhmatova (photomontage) © DR

    #Culture-Idées #Littérature #littérature_russe #Nobel #Staline #URSS

  • #pont-de-buis, OCTOBRE 2015. #on_y_va_ensemble, #on_rentre_ensemble.
    http://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2015/11/05/pont-de-buis-octobre-2015-on-y-va-ensemble-on-rentre-ens

    Voilà deux semaines que nous annoncions la tenue d’un festival contre les armes de la #police à Pont-de-Buis, petite bourgade du Finistère. Voilà plusieurs années que la police blesse ou mutile régulièrement des manifestants ou de simples badauds lors d’opérations … Continue reading →

    #ACAB #CAPITALISME #LUTTES #REPRESSION #flash_ball #flics #gaz_lacrymogène #grenade #la_police_assassine #la_police_mutile #lacrymo #luttes #manifestation #nobel_sport #rémi_fraisse #répression #testet #zad

  • Key member of Swedish Academy of Sciences calls for immediate suspension of the “Nobel Prize for Economics”
    https://rwer.wordpress.com/2015/10/11/key-member-of-swedish-academy-of-sciences-calls-for-immediate-suspen

    #Bo_Rothstein, an important member of the Royal Swedish Academy of Sciences, has today in Sweden’s most widely read newspaper called for an immediate declaration of a moratorium on the awarding of Sveriges Riksbank Prize for Economics in the name of #Nobel and the Nobel Foundation.

    Rothstein’s article argues that today with increasing success, economics as commonly taught in universities and endorsed by most winners of the economics prize promotes #corruption in societies around the world. Therefore he concludes that the Nobel Foundation’s awarding the economics prize is “in direct conflict with what Alfred Nobel decreed in his will.”

    #économie

  • Ces #femmes oubliées des #Nobel
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/10/09/ces-femmes-oubliees-des-nobel_4786195_4355770.html

    S’il y a donc de plus en plus de femmes distinguées par un prix, les heureuses élues le sont le plus souvent dans des catégories « non scientifiques » (littérature et paix), souvent perçues comme moins prestigieuses que les sciences « dures », ou économiques.

    Les statistiques de l’institut suédois montrent que les femmes ont obtenu 30 prix « littérature » et « paix » sur les 49 prix collectionnés au total par la gente féminine. Il faut dire que le monde de la science n’est pas exempt de clichés sexistes.

    ...

    La minimisation des contributions des femmes dans les sciences a d’ailleurs été théorisée : c’est l’« #effet_Matilda », nom donné par une historienne des sciences américaine, Margaret W. Rossiter, au déni et à la minimisation, systématique selon elle, des contributions des femmes à la recheche.

    Au fait, c’est quoi, “l’effet Matilda” ?

    A la suite de Merton, l’historienne des sciences Margaret Rossiter s’intéresse, au début des années 1990, au sort tout particulier des femmes dans la mémoire scientifique.

    Battant en brèche l’idée un peu simpliste selon laquelle le faible niveau d’éducation des filles dans la population globale aurait interdit l’émergence de grandes mathématiciennes, physiciennes ou biologistes au cours des siècles, Rossiter déniche les travaux d’une foule de femmes scientifiques dont certains remontent au Moyen Âge (tels ceux de la professeure de médecine italienne Trotula de Salerne, entre autres exemples cités par elle).

    Elle note dans le même temps que “l’effet Matthieu” de Merton est démultiplié quand il s’agit de considérer l’apport des femmes aux sciences. Elle convertit alors le concept “d’effet Matthieu” en “effet Matilda”.

    http://www.eveleblog.com/approfondir/au-fait-cest-quoi-leffet-matilda
    #sexisme

  • Allez hop, moi aussi je ressors mon entretien avec Svetlana Alexievitch, réalisé en 2004 pour le magazine suisse "Femina".

    –-
    Depuis vingt-cinq ans, elle passe son temps à écouter et à restituer dans ses livres les souffrances endurées par les hommes et les femmes ordinaires de l’ex-URSS : la Seconde guerre mondiale et le stalinisme ("La guerre n’a pas un visage de femme"), la guerre d’Afghanistan ("Les Cercueils de zinc"), la catastrophe de Tchernobyl ("La Supplication")… On s’attendrait à rencontrer quelqu’un de mélancolique ; et on se retrouve face à une femme chaleureuse, à l’allure sereine et au sourire radieux.

    Citée depuis 2001 parmi les possibles lauréats du prix Nobel de littérature (même si ça n’aura pas encore été pour cette année), Svetlana Alexievitch, qui a grandi dans la Biélorussie de l’après-guerre, a inventé un genre qu’elle appelle le « livre de voix », ou la « chronique des petites gens » : « Flaubert se définissait comme un ″homme-plume″ ; moi, je suis une ″femme-oreille″. » Pendant des heures, parfois des jours, elle recueille les récits de ceux qui ont vécu un événement historique, avant de les retranscrire et de les agencer pour composer une polyphonie unique. « Sur cent pages de témoignage, je conserve peut-être l’équivalent de deux pages, explique-t-elle. Si quelqu’un d’autre interrogeait les mêmes personnes, il ne ferait pas le même livre. Tout ce qu’on lit est la vérité, mais vue à travers mon prisme à moi ; à travers ma vision du monde et ma plume à moi. Je nettoie, je cisèle mon matériau : c’est quasiment un travail d’orfèvrerie littéraire. Je me livre à un tissage compliqué, afin de trouver, dans la combinaison des différents témoignages, une vérité qu’ils ne contenaient pas individuellement, et dont leurs auteurs n’étaient pas conscients. »

    Alors que, dans le journalisme (sa profession de départ), les personnes interrogées sont des moyens de comprendre l’événement, chez elle, c’est l’inverse. Ce qu’elle veut saisir, dit-elle, c’est « l’être humain éternel », « l’homme nu sur la terre nue » ; les événements ne font que servir à ses livres de « pivots ». Elle précise : « Je ne recherche pas l’anecdote, mais ce qui se passe là où l’historiographie s’arrête : par exemple, quand un homme en tue un autre, que se passe-t-il dans sa tête quand il se réveille le lendemain matin ? Ou quand il contemple les yeux, ou les mains de celui qu’il tue ? »

    Cette méthode de travail, elle l’a utilisée dès son premier livre, "La guerre n’a pas un visage de femme", qui est aussi le plus récemment paru en français et qui, comme les autres, stupéfie et bouleverse à chaque page. On y entend la Seconde guerre mondiale racontée par quelques-unes des innombrables femmes soviétiques qui y ont pris part : de très jeunes filles, le plus souvent (l’une d’elles se souvient que ses dents de sagesse perçaient dans le train du retour), qui partaient au front et devenaient aussi bien tireuses d’élite qu’infirmières. L’une raconte comment, courant sous le feu ennemi et ayant perdu son couteau alors qu’elle tentait de ramener un blessé sur son dos, elle a dû sectionner avec ses dents son bras à moitié arraché ; une autre, comment, après la fin de la guerre, elle a eu une violente éruption cutanée le jour où elle a mis un vêtement rouge, au point de ne plus jamais pouvoir en porter, parce qu’elle avait vu trop de sang…

    « Je me suis rendu compte que les femmes avaient une tout autre manière de parler de la guerre que les hommes, observe Svetlana Alexievitch. Les hommes – y compris dans ma famille – parlaient de gloire, d’héroïsme, de victoires ; les femmes, de pitié, de meurtre, de chagrin… Une infirmière me disait que, quand elle fouillait parmi les cadavres, après la bataille, pour rechercher d’éventuels survivants, elle avait autant pitié des morts allemands que des russes. Ce n’était pas le même texte que les hommes ; et comme, en tant qu’écrivaine, c’est le texte qui m’intéresse, cela m’a donné envie d’écrire ce livre. » En l’accueillant chez elle, une ancienne combattante lui confie qu’avant son arrivée, son mari lui a bien recommandé de parler comme il le lui a appris, « sans larmes ni détails idiots » ; et que, pour plus de précaution, il a passé la nuit à potasser avec elle l’"Histoire de la Grande Guerre patriotique" ! Dans l’univers saturé d’idéologie qu’est l’Union soviétique, La guerre n’a pas un visage de femme fait scandale. On accuse son auteur de « pacifisme » et de « naturalisme » – parce qu’elle évoque les difficultés très prosaïques rencontrées par les femmes-soldats, comme celle d’avoir ses règles à la guerre, par exemple… Ce n’est qu’avec l’arrivée au pouvoir de Gorbatchev que la censure du livre sera levée.

    Toutes ces femmes se sont engagées avec enthousiasme : elles voulaient défendre la patrie, repousser l’ennemi nazi. Certaines ont triché sur leur âge, ou se sont cachées dans des transports de troupes quand on leur avait refusé l’incorporation. « Il y avait une part de conditionnement idéologique, bien sûr, commente Svetlana Alexievitch. J’ai rencontré une femme dont le père et le mari avaient été déportés en Sibérie. Sa fille et elle ont été mobilisées toutes les deux. La fille a protesté : ″Mais comment, maman, après ce qu’ils nous ont fait, nous allons partir nous battre ?!″ Et la mère lui a répondu : ″C’est vrai, nous souffrons, mais il faut mettre nos griefs entre parenthèses jusqu’à la victoire.″ C’était ça, la mentalité de l’époque ! Les gens étaient endoctrinés, mais en même temps, ils se dévouaient sincèrement. Ils avaient vraiment le désir de débarrasser l’Europe du nazisme, ils étaient conscients de leur responsabilité. Et puis, le peuple russe a toujours été très combatif : toute la population a pris part à la guerre contre les armées de Napoléon, par exemple… »

    Elle se dit « très énervée » de constater qu’on oublie aujourd’hui, soixante ans après, que l’Europe a aussi été libérée par l’Est, et qu’on attribue la victoire sur le nazisme au seul débarquement américain : « On réécrit l’Histoire de façon inacceptable. De manière générale, on minimise le rôle qu’a joué la Russie au XXe siècle ; on la traite comme un pays mineur. Mais qu’on pense seulement à son influence sur les intellectuels communistes du monde entier… Certes, en Russie, le communisme a pris une forme sanglante, mais je crois très naïf d’imaginer que l’idée de communisme peut tomber en désuétude pour autant. Elle était déjà là à l’époque des cavernes, quand l’un de nos ancêtres se demandait pourquoi son voisin avait un plus gros morceau de viande que lui ! On n’éradiquera jamais l’idée que le monde est injuste, et qu’il faut lutter contre cette injustice. »

    Cette idéologie soviétique dont était pétrie la génération de La guerre n’a pas un visage de femme, Svetlana Alexievitch en a vu le déclin, dans les années quatre-vingt, lors de l’occupation de l’Afghanistan, qu’elle a fait raconter par ses protagonistes – et surtout par les mères de soldats – dans "Les Cercueils de zinc". « Il aurait été malhonnête de ma part de ne pas aller me rendre compte par moi-même, puisque cette fois, je traitais d’une guerre contemporaine, raconte-t-elle. J’ai passé un mois en Afghanistan. Un jour, je suis montée dans un hélicoptère, et, au-dessous de nous, les cercueils de zinc contenant les corps des soldats tués, alignés par dizaines sur le sol, étincelaient au soleil. Le pilote m’a dit : ″A chaque fois que nous décollons, c’est le paysage que nous découvrons… Et nous ne savons pas pourquoi.″ C’était ça, la grande différence entre cette génération et les précédentes : leurs aînés, eux, savaient pourquoi… » Maintenant que les anciens repères ont complètement disparu, elle prépare, pour clore son projet littéraire, « un livre sur l’amour et un autre sur la mort, parce que c’est tout ce qui reste aux gens ».

    "Les Cercueils de zinc" lui a valu un procès. Plus tard, "La Supplication" a suscité l’ire des autorités biélorusses, qui faisaient tout pour dissimuler l’ampleur de la catastrophe de Tchernobyl – et leur incapacité à protéger leur population. Il y a trois ans, Svetlana Alexievitch a dû quitter Minsk pour s’installer en Italie, puis en France.

    Avec La guerre n’a pas un visage de femme, elle rêvait « d’écrire un livre sur la guerre qui donnerait la nausée même aux généraux ». Aujourd’hui, la constante réédition de ses livres, traduits dans une vingtaine de langues, ne lui apporte qu’une faible consolation : « L’humanité semble régresser plutôt qu’avancer. Nous n’avons pas tiré les leçons du XXe siècle. Voyez comment le nouveau commence… On envahit et on pilonne l’Irak, l’Afghanistan, la Tchétchénie ; on continue à croire qu’on peut résoudre les problèmes par des bombardements, alors que c’est moins vrai que jamais. On dit que les Etats-Unis sont une ″superpuissance″, mais qu’est-ce qu’une superpuissance sans une grande idée ? A quoi rime une superpuissance qui n’est rien d’autre qu’un gourdin très perfectionné ? »

    Mona Chollet

    Svetlana Alexievitch, "La guerre n’a pas un visage de femme", Presses de la Renaissance ; "Les Cercueils de zinc", Christian Bourgois ; "La Supplication", Lattès/10/18 ; "Ensorcelés par la mort", Plon.

    #Nobel #littérature #femmes #archives

    • Nonfiction Wins a Nobel
      http://www.newyorker.com/culture/cultural-comment/nonfiction-wins-a-nobel

      Almost immediately after the Chernobyl nuclear plant went into meltdown, she went to Chernobyl. “I saw dozens, if not hundreds, of journalists there,” she recalled in New York. “And I said to myself, Those guys are going to put their books out really fast, but the book that I’m going to write will take years.” In fact, “Voices from Chernobyl” took her a decade. Why? Because, just as Roth observed, nobody can get their mind adequately around what’s overwhelming them as it overwhelms them. “For the first seven days after the disaster,” Alexievich went on, “the bees did not fly out of their hives and the worms burrowed down into the earth. The smallest creatures that creep and crawl on the earth understood what to do and that something was wrong, but we human beings, what did we do? We watched TV, we listened to Gorbachev, and we watched soccer. And we who work in the world of culture, we weren’t prepared either; we didn’t know how to tell people about what was happening, and people didn’t even know how to talk to each other about it.”