• Il est désormais possible de changer son nom de famille par simple déclaration à l’état civil
    https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A15547

    #bonne_nouvelle
    #femmes
    #patronyme (remplacé depuis peu en france par le terme « #nom_de_famille »)

    À partir du 1er juillet 2022, il sera possible de changer son nom de famille par simple déclaration à l’état civil. Une personne majeure pourra choisir de porter le nom de sa mère, de son père ou les deux. Cette procédure, introduite dans le Code civil par la loi du 2 mars 2022 relative au choix du nom issu de la filiation, sera possible une fois dans sa vie.

    En Angleterre, les couples peuvent créer leur nom de famille que porteront leurs enfants.
    https://www.cairn.info/revue-mouvements-2015-2-page-43.htm

    Aujourd’hui, on peut dessiner en Europe quatre modèles de transmission du nom de famille aux enfants : du modèle le plus libéral qui permet aux individus une liberté totale en matière de dévolution du nom (Royaume-Uni), au modèle d’encadrement le plus strict (transmission exclusive du patronyme) réduisant à néant la marge de liberté des individus (Italie). Entre ces deux positions extrêmes, un modèle permet de transmettre les noms des deux parents au choix comme en France (coexistence du système alternatif et bilatéral), enfin un dernier modèle permet de transmettre l’un ou l’autre nom, mais uniquement un seul comme en Allemagne (système alternatif).

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    – Le système libéral : au Royaume-Uni, lorsque la responsabilité légale de l’enfant revient aux deux parents, l’un ou l’autre peut indifféremment procéder à la déclaration de naissance de l’enfant et préciser quel est son nom. Il peut s’agir indifféremment du nom de la mère ou du père mais également, et c’est la singularité de ce pays en Europe, de tout autre nom de son choix.

    • J’ai reçu beaucoup, vraiment beaucoup de réponses après l’article sur le patriarcat patronymique et ça m’a donné envie de faire une suite. Il y a eu des témoignages sur les situations absurdes qui ont encore lieu. Rappelons que, officiellement, la loi dit que les époux peuvent conserver leur nom de naissance comme nom d’usage, ou alors utiliser le nom de l’époux ou de l’épouse, ou les deux noms. Ça, c’est la théorie.

      Dans les faits, les entreprises et administrations ont décidé qu’une femme mariée devait utiliser le nom de son mari et qu’un homme marié devait conserver son nom de naissance. (J’ai d’ailleurs appris que cela avait un nom : la subordination patronymique.)

      Et les maris qui souhaitent utiliser le nom de leur épouse ? Ils sont mal barrés. Les couples qui veulent être égalitaires rencontrent des obstacles. Ainsi, une lectrice me raconte qu’avec son mari ils ont décidé d’avoir chacun les deux noms de famille pour faire un nom composé. Mais pour lui, ça n’a pas été simple. « Après notre mariage civil, mon mari a souhaité qu’au sein de son entreprise il soit désigné par notre nom d’usage commun (le nom composé), ce à quoi les RH lui ont répondu que ce n’était pas possible (!), puis qu’il nous fallait faire la preuve d’un jugement administratif (ce qui n’est bien sûr pas vrai non plus). À force d’insistance, mon mari a eu gain de cause et a donc rempli un formulaire de demande de changement de nom d’usage auprès de l’entreprise… formulaire exclusivement pensé pour des femmes puisqu’il fallait indiquer son “nom de jeune fille” ! Le formulaire n’était absolument pas prévu pour une demande qui pourrait venir d’un “jeune homme” maintenant marié. »

      Autre exemple de complexification : « Mon collègue n’est pas marié et a eu un enfant. Ils ont décidé de donner les deux noms à leur enfant, celui de la mère en premier. En théorie là aussi tout à fait faisable. Il a eu un mal fou avec la mairie. L’employé ayant notamment exigé d’avoir une attestation précisant qu’elle était d’accord pour ne pas être reléguée au second plan ! » Ces problèmes de nom peuvent vous pourrir la vie, y compris en vacances : « J’ai le souvenir de ma mère qui ne pouvait pas utiliser sa carte bleue en Espagne puisqu’elle ne pouvait pas prouver que c’était bien la sienne avec sa carte d’identité. »

      Un point qui revient souvent chez les femmes qui ont décidé de ne pas céder et de faire respecter leur droit : on leur a répondu que c’était un problème de logiciel. Les logiciels ont été créés pour entretenir la subordination patronymique. Le nom d’épouse l’emporte toujours. Si le sujet vous intéresse, on m’a transmis cette interview très instructive d’une femme qui a été chargée de refaire les formulaires en ligne. Elle raconte les blocages auxquels elle a dû faire face pour effacer la case « nom de jeune fille ». Cela permet également de comprendre comment les choses se passent réellement (et en quoi cela résulte d’un manque de connaissance). « Les formulaires ne sont pas forcément faits en interne mais confiés à des prestataires qui répondent à des appels d’offre et qui eux-mêmes ne sont pas très informés. J’ai eu un coup de bol d’avoir été vigilante sur ce sujet et d’avoir tenu aux bons intitulés. »

      En attendant, le meilleur conseil, que je vous donnais déjà dans le précédent article sur le sujet : « On m’a donné une astuce à la mairie pour éviter qu’on me colle un nom qui n’est pas le mien : ne le notez nulle part, ne le mettez dans aucun papier, laisser “nom d’époux” vide partout... pour l’instant la seule admin qui m’a mis le nom du mari je lui ai fait rectifier direct. »

      Mais sommes-nous maudites ? Éternellement condamnées à ce bordel ?
      Eh bien non. La solution serait en vérité assez simple. Pour la trouver, il suffit de regarder chez nos voisins. Parce que le patriarcat patronymique, c’est un truc très français. Chez nos voisins, il est beaucoup moins marqué : « En Italie, en Belgique et au Luxembourg, la pratique du nom double par les femmes mariées est majoritaire. » En Espagne, on a imposé le double nom pour les enfants : « L’enfant a deux noms : le premier des noms de son père suivi du premier des noms de sa mère. Cependant depuis une réforme récente l’ordre des noms peut être inversé soit par les parents d’un commun accord, soit par l’enfant lui-même à sa majorité. »

      En réalité, nous sommes super en retard. Eliane Viennot m’avait conseillé d’aller regarder comment ça se passait en Grèce. Figurez-vous que la Grèce a adopté une loi en 1983 qui oblige les femmes mariées à conserver leur nom de naissance. Elles n’ont pas le choix. On ne change pas de nom en se mariant. Comme l’explique le Guardian : « Depuis trente ans, la Grèce est un pays test sur ce qui se passe si les femmes mariées ne changent pas leur nom. » Alors ? Comment se conclut ce test grandeur nature ? Deux problèmes se sont posés. Pour les profs des enfants qui ne savent pas comment appeler madame si elle n’a pas le même nom de famille que ses enfants. Ok, rien de grave. Et pour les couples grecs qui voyagent dans des pays du Moyen-Orient où il faut être marié pour partager une chambre. Leur nom étant différent sur les passeports, il arrive qu’on les soupçonne de mentir sur le fait qu’ils sont vraiment mariés.

      Voilà.

      C’est tout.

      (En 2008, un gouvernement conservateur est un peu revenu sur cette loi grecque, maintenant les femmes mariées peuvent utiliser le nom de leur mari ou les deux noms si elles le veulent mais la démarche est complexe et coûte beaucoup de temps et d’argent.)

      L’autre exemple dont nous pourrions nous inspirer, c’est celui du Québec. En 1980, le nouveau Code civil a imposé la non-modification du nom des époux (« Chacun des époux conserve en mariage ses nom et prénom »). Chacune et chacun conserve son nom de naissance. Point barre. Quant aux noms des enfants, comme en Grèce, aux parents de choisir (qu’ils soient mariés ou pas) s’ils donnent le nom du père, de la mère ou un nom composé. Et ils ne sont pas obligés de donner le même nom à tous leurs enfants. « Concernant les enfants, qui auparavant recevaient toujours le nom du père, les travaux de Louis Duchesne révèlent que des changements se sont rapidement produits. Lorsque le nom double est choisi, le nom de la mère vient en premier trois fois sur quatre. » Une lectrice m’avait signalé qu’avant cette modification du Code civil, garder leur nom de naissance était un combat continuel pour les femmes mariées. Donc, en gros, la situation des femmes françaises actuelles. On a seulement quarante ans de retard…

      Et le pire c’est qu’en France, tout le monde s’en fout. Les femmes galèrent avec ces histoires de noms et il n’y a pas un organisme vers lequel se tourner qui punirait les entreprises ou administrations qui imposent la subordination patronymique. (Oui, j’adore cette expression.) On ne peut même pas les signaler.

      Reste encore un souci : le nom des enfants. Nombreuses sont les femmes à regretter de ne pas avoir imposé que leur enfant porte leur nom en plus du nom du père. Certaines ont tenté de corriger la situation : « Je suis passée en mairie pour savoir comment ajouter mon nom à l’état civil de mon fils. Pensant accomplir une simple formalité. Il s’avère qu’il faudrait qu’un juge statue, et que j’ai pour cela des raisons valables. L’employée m’a bien fait comprendre VA-LA-BLE (grave). Porter le même nom que ses enfants ne semble donc pas valable en soi. Donc voilà, mon fils ne porte pas mon nom. Mais en fait personne ne vérifie jamais les papiers d’identité, alors je déclare partout mon fils avec les deux noms et voilà ! »

      Après recherche, on ne peut pas changer le nom de naissance, mais on peut ajouter en nom d’usage les noms des deux parents. Ça me semble la solution la plus simple. Le site du Service public le dit exactement : « Toute personne peut utiliser un double nom composé de son nom de naissance et du nom du parent qui ne lui a pas transmis son nom à la naissance. Il suffit que l’acte de naissance fasse apparaître la double filiation (indication du nom des deux parents). Ce nom sera un nom d’usage. Vous pouvez demander qu’il figure sur vos documents d’identité et qu’il soit utilisé par les administrations. » Pour une personne mineure, « le choix d’un nom d’usage doit être fait avec l’accord des parents. Il faut fournir une autorisation de l’autre parent quand vous refaites les papiers d’identité ». (S’il n’est pas d’accord, c’est direction juge des affaires familiales.)

      Si peu de temps et tellement de combats à mener. Mais c’est un combat qui mérite d’être mené, il ne faut pas le minimiser. Surtout quand j’ai lu la souffrance derrière certains messages : « J’ai pris le nom de mon mari parce qu’on m’avait dit que “pour les enfants c’était mieux”. Depuis, je regrette, je ressens comme une perte d’identité. Je ne me sens proche ni de mon nouveau nom, ni de l’ancien » ou « Une autre chose terrible avec les noms c’est qu’une veuve doit avoir sur ses papiers (passeport, etc.) “nom de jeune fille, veuve nom du mari”. Ma mère veuve à 59 ans doit garder cette douleur jusque dans ses papiers d’identité, son identité officielle c’est d’être veuve de l’amour de sa vie. Je lis que cette question a été abordée au Sénat en 2006 comme discrimination mais pour les papiers qu’on a dû faire il y a deux ans il lui a été exigé cette formule. » Derrière nos noms, il y a toute une histoire.

    • Pour la france historiquement c’est la princesse Claude de Chirac de notre bon président de droite cocaïnoman et proessainucléaire d’avant qui a permis que les deux noms des parents puissent être utilisés pour leur enfant. Ma fille est arrivée trop tôt, à la petite mairie la secrétaire a refusé, on avait pourtant décidé avec son père qu’elle porterait mon nom d’autant que le grand-père avait abandonné ses enfants, peine perdue, ils l’ont inscrit au #nom_du_père.
      J’étais furieuse, j’ai modifié les papiers avec mon crayon et elle a toujours porté quand c’était possible mon nom, sinon nos deux noms, au pire, le nom de son père comme obligée par la mairie.
      Dans ce forcing masculiniste il y a un soutien de la psychanalyse à la subordination patriarcale qu’il faut retrouver sur la nécessité symbolique du père, de l’allégeance à son phallus et donc de l’obligation de se soumettre à son nom le restant de ses jours et pour tous ses descendant·es.
      Bref, pour le passeport de ma fille maintenant majeure, le nom de sa mère est inscrit en nom d’usage, long gain de cause qui ne résoud pas grand chose du problème.

      je crois qu’ il y a un fil de discussion seenthis ouvert il y a longtemps sur ce problème et comment changer de nom.

    • #utopie #noms_de_ville #nom_de_villes #Auroville #Brasilia #Akon_city

      Auroville, Brasilia et Akon city (2). Les noms des villes utopiques

      À ville nouvelle, nouveau nom. Ce nom porte en lui le dessein, le projet particulier dont la ville est investie. Ces néotoponymes parlent d’eux-mêmes. Ils sont le prolongement métonymique de quelque chose, d’un autre lieu, d’une pensée, d’une personne. Ils révèlent la dimension plus ou moins altruiste, plus ou moins philosophique et spirituelle des intentions de leurs créateurs·trices.
      Villes nouvelles et néotoponymes

      L’histoire et l’étude des noms propres, l’onomastique, entretiennent des liens proches (Baylon et Fabre 1982). Les noms de lieux changent fréquemment (Gonac’h 2007 : 101) en dépit d’une illusion de stabilité (Barberis et al. 1989 : 63). Ils évoluent « soit en fonction des transformations de la réalité géographique, soit à la suite de décisions reflétant la volonté des locuteurs » (ibid.). On regroupe les nouveaux noms de lieux dans la catégorie des néotoponymes (que l’on oppose aux paléotoponymes, les noms géographiques disparus). La toponymie reflète de nombreux enjeux, dont les changements onomastiques sont révélateurs :

      La néotoponymie révélerait donc les déséquilibres, les tensions, les conflits et parfois les régulations préalables à la normalisation toponymique. (Lajarge et Moise 2008)

      Ainsi, au large de la future cité sénégalaise, dans l’île de Gorée, symbole de la traite des esclaves, la place de l’Europe va être renommée place de la Liberté, en réponse à « la vague de violence raciale dont la communauté noire et afrodescendante est régulièrement victime » et notamment à la mort de George Floyd lors de son arrestation en 2020, selon les précisions de la mairie de l’île. C’est ainsi que « le néotoponyme permet une saisie des réalités territoriales » (Lajarge et Moise 2008, en ligne).

      Choisi par Juscelino Kubitschek, le nom Brasilia avait déjà été suggéré en 1821 par un député brésilien aux Cortes de Lisbonne, et repris en 1823 par José Bonifácio (Vidal 2002, en ligne : § 53). La légendaire Brasilia serait « surgie de nulle part » mais en réalité la ville s’implante sur trois municipalités de Goiás : Planaltina, Formosa et Luziânia (Coelho Sutton 2017 : 257). Le néotoponyme Brasilia n’a pas pour origine un anthropotoponyme comme Auroville et Akon city. Il vient du nom propre Brésil, qui est initialement celui d’un bois précieux originaire de ce pays (Rey 2016 : 308). Il s’agit d’un glissement de sens métonymique (Siblot et Leroy 2000), réalisé à partir d’une composante particulière du lieu (une essence de bois), sélectionnée parmi d’autres. Le suffixe –ia, fréquent dans la formation des toponymes, est la marque en portugais d’un diminutif affectueux. Brasília pourrait donc être traduit par « petit Brésil » (Vidal 2002, en ligne : § 54). Ce nom dérivé fait de la ville l’emblème du pays dont elle porte le nom (voir Coelho Sutton 2017) et permet un élargissement de la référence au pays tout entier.

      Akon, ce nouveau nom pour une nouvelle ville, fait oublier d’autres toponymes, ceux des villages sénégalais sur l’emplacement desquels s’implantera la ville : Mbodiène, où commenceront les travaux début 2021, mais aussi vingt-quatre autres villages, Ndiamane, Velingara, etc. (région de Thiès), qui viendront s’ajouter aux nombreux paléotoponymes déjà existants. À terme, la ville nouvelle devrait couvrir 500 hectares et accueillir 300 000 personnes. À nouveau nom, nouveau référent géographique et social. Absorbés par ce projet ambitieux, les villages y perdront forcément leur identité socioculturelle et de nouvelles représentations prendront forme. L’analyse des toponymes permet de comprendre « le changement social en cours et les rapports de pouvoir entre des acteurs sociaux situés dans l’espace » (Lajarge et Moise 2008, en ligne). Dans le cas d’Akon, les acteurs sociaux sont répartis sur plusieurs continents, la ville sénégalaise devant attirer les Afroaméricains. On peut cependant s’étonner du nom donné à cette ville, qui n’éveille en rien le travail mnésique souhaité par son créateur :

      Une de mes plus grandes motivations, c’est que quand je suis aux États-Unis, je rencontre beaucoup d’Afro-Américains qui ne comprennent pas vraiment leur culture. J’ai donc voulu construire une ville ou un projet comme celui-ci pour leur donner la motivation de venir voir d’où ils viennent. (propos rapportés sur capital.fr)

      Le toponyme Akon n’évoque en rien le « village des cultures africaines » qu’entend y créer le musicien afrosénégalais. À l’architecte, il commande : « Je veux que l’architecture ressemble aux vraies sculptures africaines qu’ils font dans les villages. Les formes sont peut-être bizarres, mais au moins elles sont africaines » (capital.fr). Il s’agit bien d’une représentation autre, par la ressemblance, de ce qui fait la spécificité africaine.
      De l’anthroponyme au toponyme

      Dans le cas présenté ici, au phénomène de néotoponymie se jouxte un phénomène d’anthropotoponymie et d’éponymie. Le nom de la ville est celui de l’éponyme Akon, le rappeur américain d’origine sénégalaise, de son nom de baptême Alioune Badara Thiam, né le 16 avril 1973 à Saint-Louis (Missouri). Un anthropotoponyme comme Akon marque la relation des énonciateurs·trices à leur environnement (Cheriguen 1994 par exemple). Mais surtout, l’anthropotoponyme donne pérennité à l’anthroponyme source. C’est d’ailleurs le cas de tout éponyme. On pense au fameux exemple de poubelle qui vient du nom éponyme du préfet Eugène-René Poubelle, l’inventeur de la boîte à ordures en 1883 et du tout-à-l’égout en 1894. Dans cet exemple, la désignation poubelle n’est pas donnée par le porteur éponyme. Les antonomases (ces noms propres devenus noms communs) relèvent d’ailleurs rarement de la volonté du porteur éponyme. Ils sont généralement donnés par autrui afin d’honorer et de pérenniser la mémoire d’une personnalité ayant œuvré pour la communauté. Le nom magnolia par exemple a été donné à une fleur au tout début du XVIIIe siècle par le voyageur botaniste Charle Plumier en l’honneur du Montpelliérain Pierre Magnol, professeur de médecine et directeur du jardin des plantes de Montpellier. C’est aussi lui qui nomma le bégonia (pour Michel Bégon), le fuchsia (pour Leonhart Fuchs), le lobélia (pour Mathias de l’Obel). Hors de la botanique, les exemples sont aussi nombreux dans le domaine des noms de mesure (ampère, watt, volt, hertz, etc.) et des grandes découvertes (la pasteurisation inventée par Louis Pasteur, l’appertisation par Nicolas Appert).

      De la même façon, de nombreux lieux portent le nom d’une personnalité. Ces anthropotoponymes sont eux aussi souvent donnés par autrui, en forme d’hommage. On pense bien sûr aux très nombreux hagiotoponymes (noms de saints utilisés comme noms de lieux). Mais il existe aussi de nombreux anthropotoponymes profanes. Le détroit de Béring doit son nom au navigateur Vitus Béring (1681-1741), un explorateur danois au service de la marine russe qui traversa le détroit durant l’été 1728. Léopoldville est le nom donné en l’honneur du roi belge Léopold II par l’explorateur Henry Morton Stanley qui découvre le site en 1881 et y fonde une station, après avoir fait signer aux occupants bantous un acte de cession dans une langue inconnue d’eux. En 1966, avec l’indépendance, la ville est rebaptisée Kinshasa (littéralement « le marché au sel »). Ce sont des choix de dénomination réfléchis et sélectionnés en fonction de leur lien avec d’autres éléments. Citons encore Lumumbaville , ville dont la création fut décidée le 13 mai 2013 en l’honneur du premier ministre de la République démocratique du Congo assassiné en 1961, Patrice Lumumba. Le nom Auroville appartient à cette même catégorie d’anthropotoponymes donnés en hommage. Auroville est inspirée par la pensée du philosophe hindou spiritualiste adulé Sri Aurobindo. Le nom de la ville a été donné en son hommage par une tierce personne, sa compagne Mirra Alfassa. En outre, dans les discours présentant la ville et sur son site officiel, une autre étymologie lui est attribuée par la périphrase définitionnelle métaphorique qui la requalifie, « la ville de l’aurore ». Le nom propre Aurobindo a été tronqué (Auro- pour Aurobindo), ce qui laisse possible un feuilletage sémantique et métaphorique (auro pour Aurobindo mais aussi pour aurore). L’ajout de –ville lui fait perdre son caractère singulier en l’incluant dans la catégorie des villes. Ces modifications effacent en partie le référent originel (Aurobindo).

      Avec Akon city, la référence est tout autre. On retrouve certes la catégorisation « ville » par l’ajout de city à l’anthroponyme Akon, ce qui évite toute ambigüité référentielle entre l’homme et la ville. Mais l’absence de transformation de l’éponyme (Akon) donne une importance égale au référent-cible (pour reprendre la terminologie de Laurent 2016 ), la ville, et au référent-source, le chanteur Akon. Ce nom obtenu par glissement métonymique (du créateur vers sa création) a été attribué à la ville par le porteur éponyme lui-même, dans une forme d’auto-célébration. Sur le plan de la linguistique énonciative, on pourra donc distinguer les anthropotoponymes réfléchis (donnés par les porteurs éponymes) et les anthropotoponymes non réfléchis. Les anthropotoponymes réfléchis comme Akon peuvent être considérés comme un marqueur spatial discursif d’une forme de mégalomanie qui s’associe aux marqueurs architecturaux de folie des grandeurs ou de toute puissance comme l’élévation et la forme sphérique.
      La puissance utopique de la sphère

      La mégalomanie que marque peut-être le choix du nom s’adosse à celle de l’architecture et à ces élancées vertigineuses vers le ciel qui évoque une autre utopie, celle de la tour de Babel, conçue par des hommes dans le but de toucher le ciel :

      Allons ! bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre. L’Éternel descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes. Et l’Éternel dit : Voici, ils forment un seul peuple et ont tous une même langue, et c’est là ce qu’ils ont entrepris ; maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu’ils auraient projeté. Allons ! descendons, et là confondons leur langage, afin qu’ils n’entendent plus la langue, les uns des autres. (Livre de la Genèse (Gn 11,1-9), trad. Louis Second)

      Comme l’écrit par ailleurs Jamel Eddine Bencheikh à propos du Coran, « l’élévation ostentatoire » est considérée comme « une offense faite à la toute puissance du ciel.

      Dans ces trois villes l‘architecture sphérique s’associe à l’utopie. Les travaux d’Auroville sont confiés à Roger Anger, contemporain et admirateur de Corbusier. Le cœur d’Auroville est le Matrimandir (littéralement « le temple de la Mère »), boule d’or en écho du globe terrestre (comme la Géode parisienne, référence explicite à la terre, et dont les dimensions sont sensiblement les mêmes que le Matrimandir, avec 36 mètres de diamètre). L’architecture d’Auroville annonce d’ailleurs les formes arrondies que l’on retrouve dans Brasilia (avec notamment son musée national) et dans Akon city. Expression de la perfection par cette forme parfaite sans commencement ni achèvement, représentation du monde et donc du désir de le dominer, la sphère est aussi considérée comme la manifestation de la mégalomanie (pour des exemples, voir la présentation de l’exposition de la BnF de 2019, » Le monde en sphères : de la représentation scientifique du monde à la mégalomanie et à l’utopie« ).
      Conclusion

      L’étude onomastique montre que l’intention du/de la créateur·trice d’une ville se reflète dans le nom choisi. Ces noms propres n’ont rien d’arbitraire. Ils ont été choisis sciemment dans des buts précis. Nous avons vu que le nom Akon city non seulement était celui de son créateur, mais avait été choisi par ce dernier, en forme d’auto-hommage. Ce nom « réfléchi » (dans les deux sens du terme) fait ici figure de sceau. C’est la marque de l’artiste, voire un nom de marque. Il y a un enrichissement réciproque de la référence. La ville bénéficie de l’image de l’artiste et ce dernier profite de cette extension anthroponymique. La ville est ici davantage le prolongement d’un individu que d’une pensée philosophique comme pour Auroville, et sans doute plus un produit de marketing urbanistique qu’une « cité radieuse » pour l’Afrique de l’Ouest.

      https://utopie.hypotheses.org/1242

  • La première femme rabbin au monde : Regina Jonas


    Allemande, orthodoxe, ordonnée par un rabbin libéral en 1935, elle ne pourra officier qu’à partir du moment où les communautés juives auront perdu leurs rabbins. En 1942, elle est déportée par les nazis à Theresienstadt, où elle œuvre avec le psychiatre Viktor Frankl (concepteur de la logothérapie) et Leo Baeck (philosophe du judaïsme et représentant des juifs libéraux d’Allemagne) à soulager le sort des déporté·es. Ces messieurs omettront de mentionner son nom par la suite. Elle est assassinée à Auschwitz en 1944.
    La dessinatrice Elke Renate Steiner lui a consacré une petite bande dessinée : « Woman Rabbi » http://www.electrocomics.com/pdfs/electrocomics_regina_jonas.pdf
    A Berlin, au n° 6 de la Krausnickstraße, une plaque lui est dédiée. A Offenbach, un chemin porte son nom.
    Des infos : https://fr.wikipedia.org/wiki/Regina_Jonas
    #Regina_Jonas #femme_rabbin #shoah #déportation #histoire_des_femmes #visibilisation #nom_de_rue

  • Roma, Campidoglio, passa la mozione per intitolare una strada ad Almirante

    Votata anche dai consiglieri M5s. Il Pd non era in aula. La sindaca Raggi: «Non ne sapevo nulla». La comunità ebraica: «Una vergogna per questa città»

    La mozione di Fratelli d’Italia per l’intitolazione di una strada #Giorgio_Almirante è passata in Assemblea capitolina con i ’sì’ di Fratelli d’Italia, della lista «Con Giorgia» e con quelli del M5s. I voti favorevoli sono stati 23, due gli astenuti e un contrario. Gli altri gruppi non erano presenti, il Pd in particolare non c’era perché i consiglieri erano usciti in protesta per l’assenza della sindaca Raggi.

    «In un’aula capitolina vuota per l’abbandono di Sinistra per Roma e del Pd per denunciare l’indisponibilità della sindaca a riferire sulla vicenda stadio, il gruppo M5s ha sostenuto la mozione di FdI per intitolare una via della città di Roma a Giorgio Almirante», dice il deputato di Liberi e Uguali Stefano Fassina, consigliere capitolino di Sinistra per Roma. «È un atto grave, una ferita alla nostra città per la sua storia e il contributo di sangue dato alla liberazione da fascismo e nazismo. È un’offesa ai martiri delle Fosse Ardeatine, ai rastrellati del Quadraro, ai nostri concittadini ebrei deportati e sterminati nei lager nazisti, a tutti gli uomini e le donne di Roma caduti per la libertà e per la nostra Costituzione. Proveremo a far tornare indietro l’aula Giulio Cesare attraverso un’approfondita e adeguata discussione».

    «Vittoria storica della destra italiana e romana» hanno invece dichiarato gli esponenti di Fdi Fabrizio Ghera, capogruppo in Campidoglio, e i consiglieri comunali Andrea De Priamo, Maurizio Politi, Francesco Figliomeni e Rachele Mussolini della lista civica ’Con Giorgia’. Che «come ha sottolineato il capogruppo di Fdi Fabrizio Ghera» considerano «Almirante ’padre della patria’».

    Esulta Gianni Alemanno, che da sindaco non era riuscito a far passare la mozione: «Un grande plauso politico per il gruppo di Fratelli d’Italia al Comune di Roma che è riuscito nell’impresa storica di far intitolare una via della Capitale a Giorgio Almirante» dice.

    Esultano anche i capigruppo di Fdi alla Camera e al Senato Fabio Rampelli e Stefano Bertacco: «Intitolare una strada a Giorgio Almirante ci riempie di gioia». Per loro Almirante è stato «un patriota, un grande italiano e uno dei protagonisti della storia politica nazionale. Siamo orgogliosi di aver raggiunto questo obiettivo» è «giusto e doveroso» che la Capitale d’Italia «renda onore alla memoria di una delle figure più rappresentative della storia del Parlamento italiano».

    «Non sapevo nulla, mi sorprende. Sono qui da lei (Vespa, ndr) e mi sono allontanata dal Consiglio comunale da qualche ora». La sindaca di Roma Virginia Raggi, intervistata a Porta a Porta, viene colta alla sprovvista dalla notizia dell’approvazione, nel Consiglio comunale, di una mozione di FdI per l’intitolazione di una strada a Giorgio Almirante, fondatore del Msi. «Se lo condivido? Se l’Aula ha votato favorevolmente è perché i consiglieri M5s si sono determinati in questo senso. Quindi assolutamente sì: se hanno votato - ha aggiunto Raggi - evidentemente vogliono intitolare una strada a questo personaggio. Prendo atto della volontà dell’aula, che è sovrana come il Parlamento».

    È intervenuta anche la comunità ebraica di Roma: «La decisione del Consiglio Comunale di votare una mozione per intitolare una via ad Almirante è una vergogna per la storia di questa città. Chi ha ricoperto il ruolo di segretario di redazione del Manifesto per la Difesa della Razza, senza mai pentirsene, non merita una via come riconoscimento».

    Ricorda l’aspetto razzista di Almirante il vice-segretario del Pd del Lazio Enzo Foschi. «’Il razzismo ha da essere cibo di tutti», scriveva il fascista Giorgio Almirante nel 1942. «È gravissimo» dice Foschi «che il Movimento 5 Stelle si sia unito alle destre per permettere che Roma abbia una strada dedicata ad un razzista, come fu Giorgio Almirante». Secondo Foschi, «Roma sente ancora su di sé il dolore lancinante del 16 ottobre 1943, quando vi fu il rastrellamento del ghetto. Questo è stato il razzismo a Roma. Dedicare una via ad Almirante è l’ultima vergogna della sindaca Raggi».

    Interviene anche il Partito democratico di Roma: «È scandaloso che, tra inchieste per corruzione, disastri e figuracce mondiali, l’unica iniziativa che l’amministrazione Raggi sia riuscita a realizzare in due anni a Roma sia stata quella di intitolare una via a Giorgio Almirante che in tutta la sua vita non prese mai le distanze dalla difesa della razza. Aver superato a destra addirittura l’ex sindaco Alemanno dimostra di che pasta è fatto il M5S: un partito di estrema destra senza rispetto per la storia e per una città martire della Resistenza».

    http://roma.repubblica.it/cronaca/2018/06/14/news/roma_campidoglio_passa_la_mozione_per_intitolare_una_strada_ad_almir
    #toponymie #toponymie_politique #Italie #Rome #nom_de_rue

    Giorgio Almirante, c’est lui:

    Giorgio Almirante (né le 27 juin 1914 à Salsomaggiore Terme, dans la province de Parme en Émilie-Romagne et mort à Rome le 22 mai 1988) est un homme politique italien.

    Il fut le principal représentant du Mouvement social italien - Droite nationale (MSI), parti politique d’#extrême_droite qu’il fonde en 1946 avec d’autre vétérans de la République sociale italienne, comme Adriano Romualdi, et d’anciens membres du régime fasciste, comme Augusto De Marsanich.


    https://fr.wikipedia.org/wiki/Giorgio_Almirante
    #racisme #fascisme

  • #Ankara authorities rename ‘Gülenist’ streets

    The Ankara Metropolitan Municipality has changed the names of streets and avenues that bear the last name of Islamic cleric Fethullah Gülen, who is accused by the Turkish government of mounting a botched coup attempt on July 15, 2016.

    According to Anadolu News Agency, seven streets and avenues in various districts of the capital Ankara have been renamed after a decision by the Municipal Council and approval of the governor’s office.

    Streets and avenues named “Gülen” were renamed “Homeland,” “Crescent,” “Redflag,” “Motherland,” “Flag,” “Resurrection” and “Kayı.”

    President Recep Tayyip Erdoğan and his ruling AKP government have been pursuing a crackdown on the Gülen grup since the failed coup attempt in Turkey on July 15, 2016.

    The group denies any involvement in the attempt.

    According to a report issued by European Commission (EC) on April 17, 2018, over 150,000 people have been taken into custody, 78,000 arrested and over 110,000 civil servants have been dismissed since July 2016.

    Turkish Interior Minister Süleyman Soylu stated last year that 234,419 passports have been revoked, eight holdings and 1,020 companies were seized as part of investigations into the group since the failed coup.


    http://turkeypurge.com/ankara-authorities-renames-gulenist-streets
    #toponymie #Gülen #nom_de_rue #Turquie #coup

  • La famille du #colonel_Beltrame opposée à une rue à son nom dans les municipalités #Front_National

    La famille du colonel #Arnaud_Beltrame n’autorisera pas les collectivités dirigées par le Front National à donner le nom de l’officier de Gendarmerie à une artère.

    Une quarantaine de villes ont déjà décidé de baptiser au nom du colonel Beltrame, tué par un terroriste le 24 mars dans un supermarché à Trèbes (Aude) une rue, un établissement scolaire ou à un bâtiment municipal.

    Parmi ces villes, figurent #Rennes, #Evreux, #Pau ou #Versailles ou encore #Lille ou #Créteil.


    https://lessor.org/la-famille-du-colonel-beltrame-opposee-a-une-rue-a-son-nom-dans-les-municipa
    #toponymie #France #Beltrame #nom_de_rue #FN #Saint-Cyr-l’Ecole

  • RFC 8334 : Launch Phase Mapping for the Extensible Provisioning Protocol (EPP)

    Les registres de noms de domaine ont parfois des périodes d’enregistrement spéciales, par exemple lors de la phase de lancement d’un nouveau domaine d’enregistrement, ou bien lorsque les règles d’enregistrement changent. Pendant ces périodes, les conditions d’enregistrement ne sont pas les mêmes que pendant les périodes « standards ». Les registres qui utilisent le protocole #EPP pour l’enregistrement peuvent alors utiliser les extensions EPP de ce nouveau #RFC pour gérer ces périodes spéciales.

    http://www.bortzmeyer.org/8334.html

    #nom_de_domaine

  • Je ne connaissais pas cette série "#A_cat_explains" mais c’est plutôt bien fait. Dans cette vidéo sur le #DNS, il tord le cou à pas mal de légendes (la soi-disant « propagation », le « DNS permet de trouver les adresses IP » et autres bêtises - il utilise un terme plus fort que « bêtises »).

    Attention, vidéo #NSFW, plein de gros mots :

    https://www.youtube.com/watch?v=4ZtFk2dtqv0

    Très bonne explication de l’importance de la sécurité du nom, en prime, un très utile rappel aux titulaires de noms de domaines.

    Et, non, je ne suis pas d’accord avec lui sur Google Public DNS.

    #nom_de_domaine

  • A rischio la legge sul doppio cognome, al Senato la vuole solo il Pd. «Qualcuno sogna la rivincita del maschilismo»

    Ferma da 36 mesi, con la fine della legislatura potrebbe non essere mai votata. Il dem Lo Giudice ammette: «Al momento non abbiamo la maggioranza per farla passare». E c’è chi dice che è la difesa trasversale, antropologica, della figura del pater familias che nega alla radice la figura della madre

    http://www.repubblica.it/politica/2017/03/29/news/a_rischio_la_legge_sul_doppio_cognome_al_senato_la_vuole_solo_il_pd_qualcuno_sogna_la_rivincita_del_maschilismo-161706793/?ref=twhr&timestamp=1490782761000

    #patriarcat #nom #nom_de_famille #double_nom #Italie
    via @albertocampiphoto

  • Le Conseil de Paris a effectué un nouveau vote concernant la dénomination des rues autour de la Halle Freyssinet, et le couperet est tombé : il n’y aura pas de rue Steve Jobs autour du futur incubateur de start-up. Comme l’explique à l’AFP Bruno Julliard, premier adjoint de la maire de Paris Anne Hidalgo, le nom « ne fait pas l’unanimité » et n’a donc pas été proposé « au nom d’une tradition de compromis ».

    À la place, trois nouveaux noms ont été choisi : Ada Lovelace, la programmeuse Betty Holberton, et la chercheuse en informatique Karen Sparck Jones. La demande de parité dans les noms de rues de la capitale aura donc été entendue.
    http://mashable.france24.com/monde/20161202-rue-steve-jobs-paris-halle-freyssinet-ada-lovelace?ref=t
    #parité #womenintech

  • RFC 8020 : NXDOMAIN : There Really Is Nothing Underneath

    Tout le monde apprend à l’école que les noms de domaine sont organisés en un arbre. Il en découle logiquement que, si un nœud de l’arbre n’existe pas, les nœuds situés en dessous n’existent pas non plus. C’est évident ? Hélas, non. En pratique, bien des résolveurs #DNS sont prudents et, lorsqu’ils reçoivent une réponse négative pour un nom, mettons foo.example, ils n’enregistrent pas pour autant le fait que les sous-domaines comme bar.foo.example n’existent pas non plus, et, si un client leur demande des informations sur ce sous-domaine, ils vont relayer la question aux serveurs faisant autorité, alors qu’ils auraient parfaitement pu répondre à partir de leur cache.

    Ce nouveau #RFC remet les choses en place : les noms de domaine sont organisés en arbre, ce comportement traditionnel est donc bel et bien erroné, et un résolveur devrait, lorsqu’il reçoit une réponse négative, mémoriser le fait qu’il n’y a pas non plus de sous-domaines de ce nom. Cela améliorera les performances du DNS et, dans certains cas, sa résistance à des attaques par déni de service.

    http://www.bortzmeyer.org/8020.html

    #nom_de_domaine

  • À Lyon, les re-baptiseuses de rues ont encore frappé ! | Rue89Lyon
    http://www.rue89lyon.fr/2016/06/24/lyon-rues-rebaptisees-noms-femmes

    En sortant de chez eux ce matin, les habitants des Pentes de la Croix-Rousse ont dû croire qu’ils étaient mal réveillés : toutes les rues (ou presque) de leur quartier avaient changé de nom durant la nuit ! Les plaques bleues des noms de rues et de places portant des patronymes biens virils (place Morel, rue Flesselles, rue de La Tourette, rue Bodin…) cohabitent désormais avec des affiches roses collées sauvagement et rendant, elles, hommage à des femmes.

    Ce n’est pas la première fois que des féministes lyonnaises mènent ce type d’opération : en 2014 déjà, elles avaient tenté d’instauré un peu plus de parité dans une toponymie encore très masculine : seulement 2% des rues françaises portent un nom de femme…

    Parmi les femmes ainsi mises à l’honneur, il y a les revenantes, comme la célèbre Divine (« née Harris Glenn Milstead, actrice, chanteuse, drag-queen, modèle d’Ursula dans La Petite Sirène (Walt Disney), égérie des films de John Waters, « plus belle femme du monde« , 1945-1988« ) ou Clara Campoamor (« avocate et femme politique républicaine, activiste pour le suffrage des femmes en Espagne, 1888-1972« ), qui avaient déjà été célébrées lors de la précédente opération de collage sauvage, il y a deux ans.

    Il y a aussi les personnages de fiction, comme les héroïnes de bande dessinée Mafalda et Yoko Tsuno (« ingénieure japonaise en électronique, pilote d’hélicoptère, ceinture noire d’aïkido« ) ou encore le personnage de comédie inventé par Aristophane en 411 avant Jésus-Christ, Lysistrata, qui « impulsa la grève du sexe pour faire cesser la guerre » et à qui le metteur en scène Emmanuel Daumas et le dramaturge Serge Valletti redonnent justement vie sur la scène des Nuits de Fourvière à partir de demain et jusqu’à dimanche.

    Mais les initiatrices de ce projet n’ont pas voulu limiter leur hommage aux seules femmes occidentales, comme les suffragettes (« militantes du droit de vote des femmes au Royaume-Uni à partir de 1903, aux modes d’action basés sur la provocation, en rupture avec la bienséance des autres mouvements« ) ou Marie-Louise Giraud (domestique et femme de ménage qui fut guillotinée sous l’Occupation pour avoir pratiqué des avortements).

    Au contraire, elles ont choisi d’opérer un décentrage bienvenu en célébrant également les femmes en lutte sur d’autres continents que l’Europe ou l’Amérique du Nord. Alors que se tenait justement ce lundi 20 juin à l’École normale supérieure (ENS) de Lyon une conférence de Hourya Bentouhami plaidant « pour un féminisme décolonial« , de nombreuses féministes d’Afrique subsaharienne ont soudainement fait leur apparition sur les murs du premier arrondissement.

    Des féministes islamiques, arabes ou africaines

    C’est le cas de la rappeuse nigériane Zara Moussa (« pionnière du hip-hop féminin d’Afrique de l’Ouest, porte-parole des sans-voix et des droits des femmes« ) ou de la princesse légendaire Yennenga (« reine guerrière, grande cavalière en lutte contre le patriarcat, fondatrice du royaume Mossi, née entre le XIeme et le XVeme siècle en Afrique« ). D’autres femmes en lutte font également le lien entre le combat contre le sexisme et celui contre le colonialisme et l’impérialisme : elles sont honorées par la rue de la Marche des femmes de Grand-Bassam (« marche des femmes d’Abidjan pour faire libérer leurs maris indépendantistes en défiant à mains nues l’armée coloniale, 24 décembre 1949« ).

    Ce projet permet également de mieux faire connaître des féministes arabes et/ou islamiques telles que l’écrivaine marocaine Fatima Mernissi (1940-2015) ou l’activiste Haneen Maikey (« directrice du mouvement queer palestinien Al Qaws – lutte pour l’émancipation sexuelle et contre l’occupation israélienne« ).

    Bien d’autres femmes de tous les continents mériteraient d’être ainsi mises à l’honneur ; cette initiative a le mérite de donner un coup de projecteur à quelques-unes d’entre elles, en espérant qu’elle donnera envie de mieux connaître l’histoire et l’actualité des féminismes à travers le monde.


    Par Romain Vallet sur heteroclite.org
    Photos Stéphane Stoclet

    #femmes #féminisme #historicisation

  • Les images d’un drone témoignent de la violence du séisme au Japon
    http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/video/2016/04/18/les-images-d-un-drone-temoignent-de-la-violence-du-seisme-au-japon_4904169_3

    Les séismes des 14 et 16 avril dans l’île de Kyushu, au Japon, ont fait 42 morts et plus de 1 000 blessés selon un bilan provisoire. A proximité du village de Minamiaso, un drone a filmé la ligne de fracture du tremblement de terre ainsi qu’un gigantesque glissement de terrain provoqué par les secousses.

    Le travail des secours est compliqué par l’endommagement des infrastructures routières. L’enchaînement des répliques freine également la fouille des décombres.

    #nom_de_d'là

  • Les États-Unis garderont la main sur l’Icann encore une année de plus
    http://www.zdnet.fr/actualites/les-tats-unis-garderont-la-main-sur-l-icann-encore-une-annee-de-plus-39823658.

    L’organisation, chargée d’attribuer les noms de domaines et de superviser leur commercialisation, est en quête d’indépendance depuis de nombreuses années, mais reste pour l’instant directement sous la tutelle du gouvernement américain.

    Fari Chehadé, dirigeant de l’Icann, s’était exprimé par le passé sur cette question et espérait que l’Icann pourrait prendre son indépendance pour 2015. Mais dans un message posté sur le site officiel du ministère américain du Commerce, Lawrence E Striking annonce qu’il faudra bien attendre 2016 pour que le contrat liant l’Icann au gouvernement américain prenne fin. Le secrétaire adjoint précise également qu’une éventuelle reconduction de ce contrat sera possible pour trois années supplémentaires si cela s’avère nécessaire.

    #Gouvernance_d'Internet #ICANN #Internet #Internet_Corporation_for_Assigned_Names_and_Numbers #Nom_de_domaine #Politique #États-Unis

  • Changer de nom, comment faire …

    Episode 1
    La situation d’un enfant bientôt majeure qui veut porter le nom de ses deux parents. À sa naissance en 1998, la secrétaire de mairie a refusé d’accoler le nom de la mère comme le père le demandait lors de la déclaration de naissance.

    http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F10506.xhtml

    La déclaration de changement de nom est possible lors de la minorité de l’enfant uniquement si :
    – l’enfant a été reconnu par les deux parents de manière différée (séparément),
    – et que l’un des parents a reconnu l’enfant après la déclaration de naissance.

    Reconnaitre un enfant de manière différée ? vraiment ? Mais différé par le père, pas par la mère !!
    Bouse de lois patriarcales ! avec un fonctionnement toujours aussi sexiste pour favoriser le père.

    http://www.dossierfamilial.com/famille/papiers-citoyennete/reconnaitre-un-enfant-mode-d-emploi-54807

    La mère célibataire n’a pas besoin de faire de démarche de reconnaissance à la mairie : la filiation maternelle est établie par sa désignation dans l’acte de naissance de son enfant.

    et aussi

    Dans un couple non marié, le père (pacsé, concubin, compagnon ou simple ami) devra reconnaître l’enfant afin d’établir la filiation avec son enfant. Il n’a pas l’obligation d’obtenir l’accord de la mère, ni même de l’informer.

    Bref, pour la mère, il faut encore qu’elle se batte, pour qu’on la distingue d’une vache reproductrice …

    • « Dans un couple non marié, le père (pacsé, concubin, compagnon ou simple ami) devra reconnaître l’enfant afin d’établir la filiation avec son enfant. Il n’a pas l’obligation d’obtenir l’accord de la mère, ni même de l’informer. »

      Ceci m’a toujours sembler incroyable. Ca veut dire que n’importe quel homme peut revendiquer l’enfant de n’importe quelle mere célibataire qu’il aurais envie de persécuter. Et des hommes qui s’amusent à persecuter des femmes pour se divertir, c’est pas ce qui manque, faudrait penser un jour à ne plus leur faciliter la tâche.

    • @cazueladepolo Je découvre … Il semble que la reconnaissance de l’enfant est vis à vis de la loi implicite pour la mère dès lors qu’il y a reconnaissance du père. La seule démarche pour une femme qui a accouché est l’inverse de la reconnaissance donc l’accouchement sous X, révocable dans les deux mois, passé ce délai l’enfant est adoptable et la mère biologique cède ses droits.
      Bref, si on pousse l’exemple effectivement @mad_meg, une femme accouche et n’importe quel homme se prétendant le père le devient ET déclenche la reconnaissance maternelle, sauf accouchement sous X …

    • N’importe quel homme peut se prétendre le père mais si la mère n’est pas d’accord elle peut lancer une procédure de contestation de paternité et le juge fera forcément faire un test ADN. Mais évidement ça fait faire une procédure en plus pour la femme, etc… (Mais au moins après ça le mec peut plus persécuter la fille avec comme raison le gosse.)

    • Disons que là, nous sommes à la source du fonctionnement patriarcal le fameux « au nom du père » du fils et du saint esprit et les femmes au trou. Avec toujours très peu de latitude pour la femme de transmettre son nom ou de choisir d’être mère, car quand on lit que le changement de nom est possible

      … si
      – l’enfant a été reconnu par les deux parents de manière différée

      c’est super hypocrite de faire croire que ça porte sur les deux parents car on vient bien de voir que la mère qui reconnait de façon différée n’existe pas, c’est uniquement le père qui a droit à reconnaitre sa paternité de façon tardive. La femme qui accouche n’a pas à reconnaitre sa maternité, elle est mère par défaut !
      Donc l’enfant mineur ne peut changer de nom qu’à la condition que son père ait (oups EDIT) mis du temps à admettre sa paternité, et donc au profit du nom du père.

      Y’a plus qu’à trouver un avocat spécialisé qui m’explique comment faire et me dise combien il faut payer pour qu’un enfant est le nom de ses deux parents … et surtout pas un psy pour expliquer que le rôle du père est symbolique et qu’il se cantonne parfaitement à donner en paquet cadeau son nom avec son sperme.

    • http://www.vos-droits.justice.gouv.fr/nom-et-prenom-11955/nom-de-famille-12447/changement-de-nom-pour-motif-legitime-24533.html

      Changement de nom pour motif légitime

      Toute personne peut demander à changer de nom de famille lorsqu’elle a un intérêt légitime : nom ridicule, nom à consonance étrangère.

      Cas concernés

      Motifs autorisés

      Vous pouvez faire votre demande pour changer :

      – un nom difficile à porter en raison de sa consonance ridicule ou péjorative,
      – un nom à consonance étrangère,
      – ou un nom illustré de manière éclatante sur le plan national, si vous portez le nom d’une personne célèbre avec une mauvaise réputation.

      Vous pouvez aussi demander à porter un autre nom si vous voulez :
      – éviter l’extinction d’un nom de famille et en usage depuis longtemps dans votre famille,
      – consacrer l’usage constant et continu d’un nom, si vous utilisez un autre nom depuis longtemps et qui vous identifie publiquement,
      – ou si vos frères et sœurs portent des noms différents et que vous voulez tous porter le même nom.

      http://www.vos-droits.justice.gouv.fr/art_pix/1_Notice_changement_Noms_2007.pdf

      Voila voila, donc, en dehors de ces cadres, il n’est pas listé comme légitime de changer de nom pour porter celui de ses deux parents. À l’état civil, ils m’ont dit que le nom d’usage permettait de porter le nom qu’on souhaite, (ce qui est fait actuellement) mais qu’il serait perdu lors d’un mariage et non transmis aux enfants.
      Et puis, si le demandeur est mineur, il faut l’accord des deux parents et de celui-ci. Donc mieux vaut faire cette démarche longue et pénible, qui risque de ne pas aboutir, une fois majeur, puisqu’aucun accord des parents n’est requis.

    • Raaa, changement complet sur le #nom_d'usage qui avait été accordé à ma fille et pourtant inscrit sur son passeport, l’administration refuse maintenant de le lui redonner arguant s’être trompée. Seuls les marié·es ou ex-marié·es y ont droit !

      Vais-je devoir adopter ma propre fille pour qu’elle porte mon nom comme elle le souhaite ?

      https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F868
      https://www.legifrance.gouv.fr/jo_pdf.do?numJO=0&dateJO=20030619&numTexte=1&pageDebut=10240&pageFin

      et une honteuse vidéo d’une caqueteuse administrative qui parle soit-disant de la possibilité de changer de nom mais déclare « lors de la reconnaissance d’un des parents » alors qu’il ne peut y avoir reconnaissance que de la part du père
      http://www.vos-droits.justice.gouv.fr/template/cache/embeds/embed-22.html

      #Nawak #Kafkaïen #patriarcat #france_sclérosée #changer_de_nom #inégalités

      Pour tous ces enfants élevés uniquement par leurs mères et qui doivent pourtant porter le nom de leur géniteur jusqu’à la fin des temps, j’emmerde cette infecte #loi_française qui pue le patriarcat.

    • Nawak sur le nom d’usage, là ! Faut pas demander aux guichets des administrations, qui sont les premiers à raconter n’importe quoi.

      1. Le nom reçu à la naissance, dit « nom de famille » (anciennement patronymique) n’est pas modifiable. Point. Sauf cas suscités, soutenus par un dossier béton. Bref, c’est pour la vie : quoiqu’il advienne, il figurera toujours à l’acte de naissance.

      2. Le nom d’usage est celui de son choix, avec accord du tiers concerné (mari, épouse, parent, etc. ou d’un·e ami·e, ou qui on veut), ou pas (nom d’artiste, etc.). Suffit d’en demander la mention. L’administration n’a pas à s’interposer, c’t’blague ! C’est ainsi que je porte le nom de feu mon grand-père. Et je n’ai jamais eu à en justifier. Il a juste fallu s’énerver au guichet et revenir avec les textes législatifs imprimés à leur coller sous le nez.

      3. Le changement de nom (de naissance ou d’usage) consécutif au mariage est une légende. Tenace, certes, mais une pure légende.

    • Résultat des courses, majeure ma fille a refait son passeport, dans une des mairies annexes : refus catégorique pour le nom d’usage déjà inscrit (celui de la mère) mais quelques semaines plus tard, nouvelle demande effectuée à la mairie : bonne surprise, le nom d’usage est inscrit sur le passeport …
      #va_comme_je_te_pousse