Prof. Hanna Kienzler 𧥠đ”đž sur X :
â»https://twitter.com/HannaKienzler/status/1758129312220484003
These days, I often think of my German teacher. As 16-year-olds we learned lots about the Holocaust and other Nazi crimes by reading books, watching films, visiting places of commemoration, and talking to older people who survived or witnessed the atrocities.
In this process, we started to become arrogant accusing our grandparents and their generation of their deeds and stating that we would (or rather could) never partake in such horrors.
We were convinced that we had amassed enough civil courage to not only withstand calls to partake in violence, condemn those who do, and protect people targeted. Hearing our narrative and observing our increasing self-confidence, our teacher intervened saying something along these lines: âSlow down! You have no idea of the violence you are capable of perpetrating . You have no idea if you would have the stamina to speak out against injustice, let alone protect others. History has never tested you. You never had to prove yourselves.â
I remember his words every day as I witness the violence perpetrated by Israel against Palestinians. I am being tested by history â we all are - and have a choice to make of how we want to go down in the books of history.
#Gaza
#génocide #assistance_de_génocide #génocide_assisté
#non-assistance_à _génocidés
« On aurait voulu que je dise, je le sais bien, on aurait voulu que je dise : Tu ne mourras pas, je te sauverai. Et ce nâĂ©tait pas parce que je lâaurais sauvĂ© en effet, pas parce que jâaurais fait mon mĂ©tier et que jâaurais fait ce quâil fallait : envoyer les secours. Pas parce que jâaurais fait ce quâon doit faire. On aurait voulu que je le dise, au moins le dire, seulement le dire.
Mais moi jâai dit : Tu ne seras pas sauvĂ©. »
En novembre 2021, le naufrage dâun bateau de migrants dans la Manche a causĂ© la mort de vingt-sept personnes. MalgrĂ© leurs nombreux appels Ă lâaide, le centre de surveillance nâa pas envoyĂ© les secours.
InspirĂ© de ce fait rĂ©el, le roman de #Vincent_Delecroix, Ćuvre de pure fiction, pose la question du mal et celle de la responsabilitĂ© collective, en imaginant le portrait dâune opĂ©ratrice du centre qui, elle aussi, aura peut-ĂȘtre fait naufrage cette nuit-lĂ . Personne ne sera sauvĂ©, et pourtant la littĂ©rature permet de donner un visage et une chair Ă toutes les figures de lâhumanitĂ©.
â»https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/Naufrage
#non-assistance_de_personne_en_danger #migrations #naufrage #humanité #inhumanité #responsabilité #livre #mourir_aux_frontiÚres #roman #secours #morts_en_mer #responsabilité_collective #effroi #Manche #La_Manche
Dans la #Manche, les coulisses terrifiantes du sauvetage des migrants
Il y a deux ans, au moins 27 personnes pĂ©rissaient dans des eaux glaciales au large de Calais, aprĂšs le naufrage de leur embarcation. Mediapart a enquĂȘtĂ© sur les pratiques des diffĂ©rents acteurs missionnĂ©s pour sauver celles et ceux qui tentent de rejoindre le Royaume-Uni par la mer.
« Parfois, ils refusent notre appel, parfois ils dĂ©crochent. Quand jâappelle le 999, ils me disent dâappeler les Français, et les Français nous disent dâappeler les Anglais. Ils se moquent de nous. » Ces quelques phrases, issues dâun Ă©change entre un membre de lâassociation #Utopia_56 et un exilĂ© se trouvant Ă bord dâune embarcation dans la Manche, rĂ©sument Ă elles seules les dĂ©faillances du #secours en mer lorsque celui-ci nâest pas coordonnĂ©.
Elles illustrent Ă©galement le dĂ©sarroi de celles et ceux qui tentent la traversĂ©e pour rejoindre les cĂŽtes britanniques. Le 20 novembre 2021, les membres dâUtopia 56 ont passĂ© des heures Ă communiquer par messages Ă©crits et audio avec un groupe dâexilé·es qui sâĂ©tait signalĂ© en dĂ©tresse dans la Manche. « Nous avons appelĂ© tous les numĂ©ros mais ils ne rĂ©pondent pas. Je ne comprends pas quel est leur problĂšme », leur dit un homme prĂ©sent Ă bord. « Restez calmes, quelquâun va venir. Appelez le 112 et on va appeler les #garde-cĂŽtes français, ok ? » peut-on lire dans les Ă©changes consultĂ©s par Mediapart.
« Comme ils ont pu nous contacter, on a relancĂ© le #Cross [#Centre_rĂ©gional_opĂ©rationnel_de_surveillance_et_de_sauvetage_maritimes â ndlr], qui a pu intervenir. Mais on peut se demander ce quâil se serait passĂ© pour eux si ça nâavait pas Ă©tĂ© le cas », commente NikolaĂŻ, dâUtopia 56. Cet appel Ă lâaide dĂ©sespĂ©rĂ© a Ă©tĂ© passĂ© seulement quatre jours avant le naufrage meurtrier du #24_novembre_2021, qui a coĂ»tĂ© la vie Ă au moins vingt-sept personnes, parmi lesquelles des Afghan·es, des Kurdes dâIrak et dâIran, des Ăthiopien·nes ou encore un Vietnamien.
Un an plus tard, Le Monde rĂ©vĂ©lait comment le Cross, et en particulier lâune de ses agent·es, avait traitĂ© leur cas sans considĂ©ration, voire avec mĂ©pris, alors que les personnes Ă©taient sur le point de se noyer. Une #information_judiciaire a notamment Ă©tĂ© ouverte pour « homicides », « blessures involontaires » et « mise en danger » (aggravĂ©e par la violation manifestement dĂ©libĂ©rĂ©e dâune obligation de sĂ©curitĂ© ou de prudence), menant Ă la mise en examen de cinq militaires pour « #non-assistance_Ă _personne_en_danger » au printemps 2023.
« Ah bah tâentends pas, tu seras pas sauvĂ© », « Tâas les pieds dans lâeau ? Bah, je tâai pas demandĂ© de partir »âŠ Rendue publique, la communication entre lâagente du Cross et les exilé·es en dĂ©tresse en mer, en date du 24 novembre, a agi comme une dĂ©flagration dans le milieu associatif comme dans celui du secours en mer. Signe dâ#inhumanitĂ© pour les uns, de #surmenage ou dâ#incompĂ©tence pour les autres, cet Ă©pisode dramatique est venu jeter une lumiĂšre crue sur la rĂ©alitĂ© que subissent les migrant·es en mer, que beaucoup ignorent.
« Urgence vitale » contre « urgence de confort »
Entendue dans le cadre de lâ#enquĂȘte_judiciaire, lâagente concernĂ©e a expliquĂ© faire la diffĂ©rence entre une situation dâ« #urgence_vitale » et une situation de « #dĂ©tresse » : « Pour moi, la dĂ©tresse câest vraiment quand il y a une vie humaine en jeu. La plupart des migrants qui appellent sont en situation de dĂ©tresse alors quâen fait il peut sâagir dâune urgence de confort », a dĂ©roulĂ© la militaire lors de son audition, prĂ©cisant que certains cherchent « juste Ă ĂȘtre accompagnĂ©s vers les eaux britanniques ».
Elle dĂ©crit aussi des horaires dĂ©calĂ©s, de nuit, et Ă©voque des appels « incessants » ainsi que lâincapacitĂ© matĂ©rielle de vĂ©rifier les indicatifs de chaque numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone. Un autre agent du Cross explique ne pas avoir souvenir dâun « gros coup de bourre » cette nuit-lĂ . « Chaque opĂ©ration migrant sâest enchaĂźnĂ©e continuellement mais sans densitĂ© particuliĂšre. » Et de prĂ©ciser : « Ce nâest pas parce quâil nây a pas de densitĂ© particuliĂšre que nous faisons le travail avec plus de lĂ©gĂšretĂ© ; aucun nâest mis de cĂŽtĂ© et chaque appel est pris au sĂ©rieux. »
Deux sauveteurs ont acceptĂ© de se confier Ă Mediapart, peu aprĂšs le naufrage, refusant que puisse se diffuser cette image Ă©cornĂ©e du #secours_en_mer. « Câest malheureux de dire des choses comme ça », regrette Julien*, bĂ©nĂ©vole Ă la #SociĂ©tĂ©_nationale_de_sauvetage_en_mer (#SNSM). Il y a peut-ĂȘtre, poursuit-il, « des personnes avec moins de jugeote, ou qui ont dĂ©cidĂ© de se ranger dâun cĂŽtĂ© et pas de lâautre ».
Lâhomme interroge cependant la surcharge de travail du Cross, sans « minimiser lâincident » de Calais. « La personne Ă©tait peut-ĂȘtre dans le rush ou avait dĂ©jĂ fait un certain nombre dâappels⊠Ils sont obligĂ©s de trier, il peut y avoir des erreurs. Mais on ne rigole pas avec ça. »
Lorsque des fenĂȘtres mĂ©tĂ©o favorables se prĂ©sentent, sur une pĂ©riode dâĂ peine deux ou trois jours, le Cross comme les sauveteurs peuvent ĂȘtre amenĂ©s Ă gĂ©rer jusquâĂ 300 dĂ©parts. Les rĂ©fugié·es partent de communes de plus en plus Ă©loignĂ©es, prenant des « #risques Ă©normes » pour Ă©viter les contrĂŽles de police et les tentatives dâinterception sur le rivage.
« Cela devient de plus en plus pĂ©rilleux », constate Julien, qui dĂ©crit par ailleurs les stratĂ©gies employĂ©es par les #passeurs visant Ă envoyer beaucoup dâexilé·es dâun seul coup pour en faire passer un maximum.
Il y a des journĂ©es oĂč on ne fait que ça.
Alain*, sauveteur dans la Manche
« En temps normal, on arrive Ă faire les sauvetages car nos moyens sont suffisants. Mais Ă un moment donnĂ©, si on se retrouve dans le rush avec de tels chiffres Ă gĂ©rer, on a beau ĂȘtre lĂ , avoir notre #matĂ©riel et nos #techniques de sauvetage, on ne sâen sort pas. » Julien se souvient de cette terrible intervention, survenue fin 2021 au large de la CĂŽte dâOpale, pour laquelle plusieurs nageurs de bord ont Ă©tĂ© « mis Ă lâeau » pour porter secours Ă un canot pneumatique disloquĂ© dont le moteur avait fini Ă 23 heures au fond dâune eau Ă 7 degrĂ©s.
PrĂ©sents sur zone en une demi-heure, les nageurs rĂ©cupĂšrent les exilé·es « par paquet de trois », essayant dâoptimiser tous les moyens dont ils disposent. « On aurait peut-ĂȘtre eu un drame dans la Manche si on nâavait pas Ă©tĂ© efficaces et si les nageurs nâavaient pas sautĂ© Ă lâeau », relate-t-il, prĂ©cisant que cette opĂ©ration les a Ă©puisĂ©s. Lâensemble des personnes en dĂ©tresse ce jour-lĂ sont toutes sauvĂ©es.
Le plus souvent, les sauveteurs font en sorte dâĂȘtre au moins six, voire huit dans lâidĂ©al, avec un patron qui pilote le bateau, un mĂ©canicien et au moins un nageur de bord. « Le jour oĂč on a frĂŽlĂ© la catastrophe, on Ă©tait onze. Mais il nous est dĂ©jĂ arrivĂ© de partir Ă quatre. »
Alain* intervient depuis plus de cinq annĂ©es dans la Manche. La surface Ă couvrir est « Ă©norme », dit-il. « Il y a des journĂ©es oĂč on ne fait que ça. » Ce quâil vit en mer est Ă©prouvant et, « au #drame_humain auquel nous devons faire face », se rajoute parfois « le #cynisme aussi bien des autoritĂ©s françaises que des autoritĂ©s anglaises ».
On a sauvĂ© en prioritĂ© ceux qui nâavaient pas de gilet. Les autres ont dĂ» attendre.
Alain* Ă propos dâun sauvetage
Il Ă©voque ce jour de septembre 2021 oĂč 40 personnes sont en danger sur une embarcation qui menace de se plier, avec un brouillard laissant trĂšs peu de visibilitĂ©. Ne pouvant y aller en patrouilleur, lâĂ©quipe de quatre sauveteurs se rend sur zone avec deux Zodiac, et « accompagne » lâembarcation jusquâaux eaux anglaises. Mais celle-ci commence Ă se dĂ©gonfler.
La prioritĂ© est alors de stabiliser tous les passagers et de les rĂ©cupĂ©rer, un par un. « Ăa hurlait dans tous les sens, mais on a rĂ©ussi Ă les calmer », relate Alain qui, tout en livrant son rĂ©cit, revit la scĂšne. « Il ne faut surtout pas paniquer parce quâon est les sauveteurs. Plus difficile encore, il faut se rĂ©soudre Ă admettre que câest un sauvetage de masse et quâon ne peut pas sauver tout le monde. » Alain et ses collĂšgues parviennent Ă charger tous les passagers en les rĂ©partissant sur chaque Zodiac.
Lors dâun autre sauvetage, quâil qualifie de « critique », ses collĂšgues et lui doivent porter secours Ă une quarantaine dâexilĂ©s, certains se trouvant dans lâeau, et parfois sans gilet de sauvetage. « On a sauvĂ© en prioritĂ© ceux qui nâavaient pas de gilet, explique-t-il. Mais les autres ont dĂ» attendre notre retour parce quâon manquait de place sur notre bateau. Et par chance, entre-temps, câest la SNSM qui les a rĂ©cupĂ©rĂ©s. » Ce jour-lĂ , confie-t-il, le Cross a « vraiment eu peur quâil y ait des morts ».
NĂ©gociations en pleine mer
Ă cela sâajoute la « #mise_en_danger » provoquĂ©e par les tractations en pleine mer pour dĂ©terminer qui a la responsabilitĂ© de sauver les personnes concernĂ©es.
Une fois, raconte encore Alain, le boudin dâun canot pneumatique transportant 26 personnes avait crevĂ©. « On leur a dit de couper le moteur et on les a rĂ©cupĂ©rĂ©s. Il y avait un bĂ©bĂ© de quelques mois, câĂ©tait lâurgence absolue. » En mer se trouve aussi le bateau anglais, qui fait demi-tour lorsquâil constate que les exilé·es sont secouru·es.
« Les migrants se sont mis Ă hurler parce que leur rĂȘve sâĂ©croulait. CâĂ©tait pour nous une mise en danger de les calmer et de faire en sorte que personne ne se jette Ă lâeau par dĂ©sespoir. » Le bateau anglais finit par revenir aprĂšs 45 minutes de discussion entre le Cross et son homologue. « Plus de 45 minutes, rĂ©pĂšte Alain, en pleine mer avec un bĂ©bĂ© de quelques mois Ă bord. »
Quâest devenu ce nourrisson ? sâinterroge Alain, qui dit nâavoir jamais Ă©tĂ© confrontĂ© Ă la mort. Il faut se blinder, poursuit-il. « Nous sommes confrontĂ©s Ă des drames. Ces personnes se mettent en danger parce quâelles nâont plus rien Ă perdre et se raccrochent Ă cette traversĂ©e pour vivre, seulement vivre. » Il se demande souvent ce que sont devenus les enfants quâil a sauvĂ©s. Sur son tĂ©lĂ©phone, il retrouve la photo dâune fillette sauvĂ©e des eaux, puis sourit.
Pour lui, il nây aurait pas de « consignes » visant Ă distinguer les #eaux_françaises et les #eaux_anglaises pour le secours en mer. « On ne nous a jamais dit : “Sâils sont dans les eaux anglaises, nâintervenez pas.” Le 24 novembre a Ă©tĂ© un loupĂ© et on ne parle plus que de ça, mais il y a quand mĂȘme des gens qui prennent Ă cĆur leur boulot et sâinvestissent. » Si trente bateaux doivent ĂȘtre secourus en une nuit, prĂ©cise-t-il pour illustrer son propos, « tout le monde y va, les Français, les Anglais, les Belges ».
Lors de ses interventions en mer, la SNSM vĂ©rifie quâil nây a pas dâobstacles autour de lâembarcation Ă secourir, comme des bancs de sable ou des courants particuliĂšrement forts. Elle informe Ă©galement le Cross, qui dĂ©clenche les sauveteurs pour partir sur zone.
« On approche trĂšs doucement du bateau, on Ă©value lâĂ©tat des personnes, combien ils sont, sâil y a des enfants, sâil y a des femmes, si elles sont enceintes », dĂ©crit Julien, qui revoit cet enfant handicapĂ©, trempĂ©, quâil a fallu porter alors quâil pesait prĂšs de 80 kilos. Ce nourrisson ĂągĂ© de 15 jours, aussi, qui dĂ©passait tout juste la taille de ses mains.
Si les exilĂ©s se lĂšvent brutalement en les voyant arriver, ce qui arrive souvent lorsquâils sont en dĂ©tresse, le plancher de lâembarcation craque « comme un carton rempli de bouteilles de verre » qui glisseraient toutes en mĂȘme temps vers le centre. Certains exilĂ©s sont en mer depuis deux jours lorsquâils les retrouvent. « En short et pieds nus », souvent Ă©puisĂ©s, affamĂ©s et dĂ©sespĂ©rĂ©s.
Des « miracles » malgrĂ© le manque de moyens
Les sauveteurs restent profondĂ©ment marquĂ©s par ces sauvetages souvent difficiles, pouvant mener Ă huit heures de navigation continue dans une mer agitĂ©e et troublĂ©e par des conditions mĂ©tĂ©o difficiles. « Lâobjectif est de rĂ©cupĂ©rer les gens vivants, commente Julien. Mais il peut arriver aussi quâils soient dĂ©cĂ©dĂ©s. Et aller rĂ©cupĂ©rer un noyĂ© qui se trouve dans lâeau depuis trois jours, câest encore autre chose. »
En trois ans, le nombre de sauvetages a Ă©tĂ©, selon lui, multipliĂ© par dix. Le nombre dâarrivĂ©es au Royaume-Uni a bondi, conduisant le gouvernement britannique Ă multiplier les annonces visant Ă durcir les conditions dâaccueil des migrant·es, du projet dâexternalisation des demandes dâasile avec le Rwanda, Ă lâhĂ©bergement des demandeurs et demandeuses dâasile Ă bord dâune barge, plus Ă©conomique, et non plus dans des hĂŽtels.
Pour Julien, les dirigeant·es français·es comme britanniques sâĂ©garent dans lâobsession de vouloir contenir les mouvements migratoires, au point de pousser les forces de lâordre Ă des pratiques parfois discutables : comme le montrent les images des journalistes ou des vacanciers, certains CRS ou gendarmes viennent jusquâau rivage pour stopper les tentatives de traversĂ©e, suscitant des tensions avec les exilé·es. Aujourdâhui, pour Ă©viter des drames, ils ne sont pas autorisĂ©s Ă intercepter une embarcation dĂšs lors que celle-ci est Ă lâeau.
Dans le mĂȘme temps, les sauveteurs font avec les moyens dont ils disposent. Un canot de sauvetage vieillissant, entretenu mais non adaptĂ© au sauvetage de migrants en surnombre, explique Julien. « On porte secours Ă prĂšs de 60 personnes en moyenne. Si on est trop lourd, ça dĂ©sĂ©quilibre le bateau et on doit les rĂ©partir Ă lâavant et au milieu, sinon lâeau sâinfiltre Ă lâarriĂšre. » Ses Ă©quipes ont alertĂ© sur ce point mais « on nous a ri au nez ». Leur canot devrait ĂȘtre remplacĂ©, mais par un bateau « pas plus grand », qui ne prend pas ce type dâopĂ©rations en compte dans son cahier des charges.
En un an, prĂšs de « 50 000 personnes ont pu ĂȘtre sauvĂ©es », tient Ă prĂ©ciser Alain, avant dâajouter : « Câest un miracle, compte tenu du manque de moyens. » Il peut arriver que les bĂ©nĂ©voles de la SNSM reçoivent une mĂ©daille des autoritĂ©s pour leur action. Mais Ă quoi servent donc les mĂ©dailles sâils nâobtiennent pas les moyens nĂ©cessaires et si leurs requĂȘtes restent ignorĂ©es ?, interroge-t-il.
« La France est mauvaise sur lâimmigration, elle ne sait pas gĂ©rer », dĂ©plore Alain, qui prĂ©cise que rien nâa changĂ© depuis le drame du 24 novembre 2021. Et Julien de conclure : « Les dirigeants sont dans les bureaux, Ă faire de la politique et du commerce, pendant que nous on est sur le terrain et on sauve des gens. Sâils nous donnent des bateaux qui ne tiennent pas la route, on ne va pas y arriver⊠»
Mercredi 22 novembre, deux exilés sont morts dans un nouveau naufrage en tentant de rallier le Royaume-Uni.
â»https://www.mediapart.fr/journal/france/241123/dans-la-manche-les-coulisses-terrifiantes-du-sauvetage-des-migrants
#Calais #mourir_en_mer #morts_aux_frontiÚres #mourir_aux_frontiÚres #France #UK #Angleterre #GB #sauvetage #naufrage #frontiÚres #migrations #asile #réfugiés
mayday : Naufrage de migrants dans la Manche en 2021 : comment la marine nationale a tentĂ© dâinterfĂ©rer dans lâenquĂȘte judiciaire
Des Ă©coutes tĂ©lĂ©phoniques montrent que le ministĂšre des armĂ©es a soutenu en coulisses les militaires mis en cause par la justice aprĂšs la mort dâau moins vingt-sept personnes en novembre 2021. Une enquĂȘte est ouverte pour violation du secret de lâinstruction.
Par Abdelhak El Idrissi et Julia Pascual
« SincĂšrement les deux mecs⊠heu⊠jâaurais prĂ©fĂ©rĂ© quâils soient morts. » Ce 31 mai 2023, Marc Bonnafous se confie Ă un proche. VoilĂ un an et demi quâune enquĂȘte a Ă©tĂ© ouverte sur le naufrage dâun bateau de migrants dans la Manche, en novembre 2021. MĂȘme sâil nâest plus directeur du centre rĂ©gional opĂ©rationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) de Gris-Nez (Pas-de-Calais) depuis plusieurs mois dĂ©jĂ , Marc Bonnafous sâinquiĂšte des dĂ©veloppements de cette affaire qui menace les services de secours en mer.
Une semaine auparavant, neuf de ses anciens subordonnĂ©s ont Ă©tĂ© placĂ©s en garde Ă vue par des gendarmes pour des soupçons de non-assistance Ă personne en danger. Dans les jours qui avaient suivi ce drame ayant coĂ»tĂ© la vie Ă au moins vingt-sept personnes, les deux survivants quâĂ©voque Marc Bonnafous avaient notamment expliquĂ© dans la presse avoir appelĂ© les secours français et anglais Ă de nombreuses reprises pour prĂ©venir que leur bateau Ă©tait en train de couler. En vain. « Quand jâai vu que les deux naufragĂ©s avaient commencĂ© Ă dire Ă la police quâil y avait eu des soucis sur lâopĂ©ration[de secours] jâai dit : “houla, ça pue” », raconte-t-il au tĂ©lĂ©phone. Il ne se doute pas quâil est alors Ă©coutĂ© par les enquĂȘteurs.
Au total, une dizaine de personnes, travaillant au Cross ou sur le patrouilleur de service public Flamant, en mer la nuit du naufrage, ont fait lâobjet dâinterceptions tĂ©lĂ©phoniques. Le contenu des enregistrements, dont Le Monde a pris connaissance, montre Ă quel point lâaffaire embarrasse la hiĂ©rarchie militaire et rĂ©vĂšle les manĆuvres de la marine nationale pour suivre de prĂšs les Ă©volutions de lâenquĂȘte afin de prĂ©parer les mis en cause, quitte Ă sâaffranchir du secret de lâenquĂȘte.
[...]
Le 11 mai 2023, les personnels du Flamant ne savent pas encore quâils vont ĂȘtre convoquĂ©s Ă la fin du mois par les enquĂȘteurs de la section de recherches de la gendarmerie maritime de Cherbourg (Manche). La marine nationale, elle, est dĂ©jĂ au courant. Et dĂ©cide dâaviser ses troupes. Le rĂŽle de messager est assurĂ© par un trĂšs haut gradĂ©, le vice-amiral dâescadre François-Xavier Blin, alors inspecteur de la marine nationale. « Il va y avoir huit personnes de votre Ă©quipage(âŠ) qui vont ĂȘtre convoquĂ©es (âŠ). Bon normalement la date nâest pas censĂ©e ĂȘtre connue », confie, prudent, le vice-amiral dâescadre Blin Ă Audrey M., la commandante du patrouilleur Flamant. Il dĂ©tient cette information depuis la veille grĂące, assure-t-il, au commandant Marc Woodcock, Ă lâĂ©poque numĂ©ro deux de la prĂ©fecture maritime de la Manche et de la mer du Nord.
[...] Toujours dans lâidĂ©e de se prĂ©parer aux auditions, François-Xavier Blin propose Ă Audrey M. de sâentretenir au tĂ©lĂ©phone, le 12 mai, avec Thomas Bride, un magistrat dĂ©tachĂ© auprĂšs du ministĂšre des armĂ©es oĂč il dirige la division des affaires pĂ©nales militaires. Un fait « trĂšs rare », souligne le vice-amiral, de sorte que ce magistrat « aimerait quâil nây ait pas de publicitĂ© » sur lâĂ©change car « il ne veut pas que quelquâun puisse dire quâil y a eu collusion (âŠ), vous voyez ? Il est juge, quand mĂȘme. »
InterrogĂ© sur son intervention, le magistrat Thomas Bride rĂ©fute catĂ©goriquement toute transmission « dâĂ©lĂ©ments issus dâune procĂ©dure pĂ©nale ââĂ qui que ce soit ». Il explique au Monde sa proposition dâun entretien Ă Audrey M., par la nĂ©cessitĂ© dâapporter aux militaires des explications sur le fonctionnement de la procĂ©dure pĂ©nale. « Aucun autre message que celui dâĂȘtre le plus exhaustif possible, complet et sincĂšre nâest portĂ© dans ce type dâentretien », ajoute-t-il. Câest pourtant son service qui a reçu des Ă©lĂ©ments de lâenquĂȘte transmis par le parquet de Paris, comme le prĂ©voit le code de procĂ©dure pĂ©nale, afin dâobtenir un avis consultatif du ministĂšre des armĂ©es sur lâopportunitĂ© dâĂ©largir lâenquĂȘte Ă des faits de non-assistance Ă personne en danger.
â»https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/10/11/naufrage-de-migrants-dans-la-manche-en-2021-comment-la-marine-nationale-a-te
â»https://justpaste.it/ba264
#exilĂ©s #migrants #Manche #naufrage #naufragĂ©s #CROSS #secours_en_mer #non-assistance_Ă _personne_en_danger #violation_du_secret_de_lâinstruction
]]>Touriste bloquĂ©e dans la zone de transit de lâaĂ©roport de Francfort par ce quâelle nâa pas de visa (sa destination : USA) :
I have a flight from TUN to US thru Frankfurt and right when I make it to my layover in Frankfurt, @United
texts me that the flight is canceled and that Iâm rebooked for FRIDAY. There are no flights flying out of Frankfurt in the next days bc of a strike.
All the white passengers get to leave the airport while PoC people with no German visas stay behind. All Lufthansa passengers get hotel vouchers. I get left behind. I am alone in a shut off terminal. All restaurants closed bc there are no flights operating.
The only 2 security people working took my last bottle of water even tho I begged them to keep it bc everything is shut. Water vending machines are shut off.
I go to the office of the federal police and request an emergency exit permit as itâs humanly impossible for me to spend Tues-Fri stuck at an international gate in a non operational airport with no aircrafts landing or taking off or no personnel or passengers around me. The police denies my permit and says theyâll grant it in case something (aka medical emergency) happens to me now if something was to happen, there isnât anyone around me to alert them. I have no idea how Iâll spend tonight curled up on an airport bench with no fresh clothes, food, or water- or how Iâll continue to do this for the coming nights. All Iâm here to say is borders are gross and passport discrimination is gross and this airportâs police is absolutely inhumane to non-visa carriers and the airlines are holding us hostage until further notice while every European/ USian walked out the door and got themselves a bed to sleep on and food to eat for the next few days.
Finally, I am not surprised to say @United are absolutely useless.
â»https://twitter.com/AnaneBelkis/status/1552154927044214785
#aéroport #visa #horreur #non-assistance #zone_de_transit #limbe #immobilité
â-
ajoutĂ© Ă la mĂ©taliste sur des cas de personnes bloquĂ©es dans les aĂ©roports (en gĂ©nĂ©ral, des exilé·es/demandeurs dâasile) :
âșhttps://seenthis.net/messages/720652
Notre systĂšme de santĂ© craque â Union Syndicale de la Psychiatrie
â»https://www.uspsy.fr/?p=26708
Les soins urgents et vitaux sont encore dispensés mais dans quelles conditions ?
Les personnels des soins sont au bout du rouleau, désabusés de leur métier, broyés dans la machine.
Au point pour certains de perdre la boussole de leur éthique professionnelle et de mettre en avant le tri à faire sur les malades qui se présentent.
Qui en est responsable ?
Certainement pas ces professionnels eux-mĂȘmes, sur qui on reporte des questions qui devraient ĂȘtre traitĂ©es par le dĂ©bat dĂ©mocratique.
Depuis des annĂ©es, les gouvernements successifs ont sacrifiĂ© notre systĂšme public de santĂ© et lâont vendu Ă la dĂ©coupe au privĂ©, sans aucune pensĂ©e globale et prospective sur les besoins et dĂ©fis de santĂ© Ă venir.
Des professionnels sous-payĂ©s par rapport Ă leurs compĂ©tences, leur qualification et leur engagement ; une absence de reconnaissance des savoir-faire ; une logique Ă©conomique qui passe avant la logique des soins ; des dysfonctionnements majeurs liĂ©s Ă une logistique et une administration inadaptĂ©es, pourtant plĂ©thoriques ; un empiĂštement de plus en plus important de techniques managĂ©riales nocives qui ne sont lĂ que pour faire marcher des escadrons de petits soldatsâŠ
La servitude volontaire [et stipendiĂ©es maniĂšre honteuse, ndc] des plus gradĂ©s, paramĂ©dicaux, administratifs et malheureusement parfois mĂ©dicaux, soumet aveuglĂ©ment lâensemble au dogme de la productivitĂ©, de la performance, dâune prĂ©tendue efficience, de la course au chiffre, de la #concurrence entre services, Ă©tablissements⊠Cette bureaucratie comptable, disciplinĂ©e et aveugle, dont le coĂ»t et le poids sont Ă©normes, prĂ©sente dans toutes les strates des hĂŽpitaux, des GHT mille-feuille, des #ARS⊠aboutit Ă une maltraitance des #patients et des #soignants, dĂ©truit le soin, dĂ©goute les soignants et les conduit Ă lâarrĂȘt ou Ă la fuite.
Quoi de mieux que ce lent pourrissement, cette destruction organisée pour faire fuir aussi les patients et permettre de proposer le privé lucratif comme sauveur ?
Nous en sommes arrivés là .
Peut-on encore parler dâerreur ou dâincompĂ©tence lĂ oĂč une stratĂ©gie de #non-assistance clairement affichĂ©e trouve son illustration ?
Plus encore, câest lâabsence de vision de santĂ© publique qui fait dĂ©faut : celle qui articulerait la #mĂ©decine_de_ville Ă la mĂ©decine hospitaliĂšre, restaurerait une permanence des soins, prendrait vĂ©ritablement en compte les plus prĂ©caires (4 % de la population nâa pas de mutuelle et devra payer de sa poche le nouveau 1 #forfait_urgence Ă 19,61 ⏠alors que les le manque de #mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes est criant). LĂ encore il sâagit de favoriser attente, conflit, humiliation des patients par des Ă©quipes exsangues pour les dĂ©gouter un peu plus.
La psychiatrie en est une parfaite illustration. Alors quâelle est dĂ©mantelĂ©e depuis des annĂ©es mais ĂŽ combien nĂ©cessaire par les temps difficiles que nous traversons, elle nâa eu droit quâĂ quelques mesurettes en septembre dernier alors que les besoins se chiffrent en milliards.
Aussi lâUSP appelle-telle Ă la mobilisation pour dĂ©noncer cette politique et pour la dĂ©fense dâune Ă©volution positive de notre systĂšme de santĂ© vers un accĂšs pour tous sans condition le mardi 11 janvier, Ă lâunisson des intersyndicales et des collectifs de la santĂ©, ainsi quâĂ la participation aux Assises citoyennes du soin psychique des 11 et 12 mars 2022 Ă Paris.
40 ans de destruction de la #psychiatrie, avec des dizaines de milliers de lits supprimĂ©s, tout comme les formations « infirmiers psy », ça fait expĂ©rience sur la #santĂ©_publique.
si ils Ă©voquent des besoins Ă hauteur de milliards pour la psychiatrie, câest quâil sâagit de redĂ©finir de fond en comble et dans la durĂ©e les prises en charge : formation de soignants, psychiatres compris, modalitĂ©s de soin, non seulement dans les lieux institutionnels (et dĂ©jĂ lĂ , les besoins sont Ă©normes : si la contention et lâisolement sont davantage utilisĂ©s, ce nâest pas seulement en raison dâune idĂ©ologie sĂ©curitaire qui infuse partout, de la misĂšre intellectuelle et pratique des approches du soin ; câest aussi en raison du manque de moyens attribuĂ©s que ces pratiques apparaissent Ă certains comme les seules possibles), mais aussi en ambulatoire (des hospitalisation de jour au secteur) et en ville.
]]>Migrants : « Ce sont bien les Etats qui tuent aux frontiĂšres de lâEurope »
Face aux discours de dĂ©douanement de nombreux responsables politiques aprĂšs la mort dâau moins 27 personnes au large de Calais le 25 novembre, plus de 200 universitaires spĂ©cialistes des questions migratoires demandent, dans une tribune au « Monde », que les Etats europĂ©ens, y compris le Royaume-Uni, reconnaissent leurs responsabilitĂ©s.
Tribune. Mercredi 24 novembre, au moins 27 personnes sont mortes dans la Manche aprĂšs avoir tentĂ© une traversĂ©e en bateau vers les cĂŽtes britanniques. Câest le bilan le plus meurtrier de ces derniĂšres annĂ©es Ă Calais et ses environs. Pourtant, quiconque connaĂźt la rĂ©gion ne peut sâĂ©tonner dâune telle nouvelle. Dâabord parce que les frontiĂšres â mais surtout les politiques visant Ă empĂȘcher leur passage â ont tuĂ© plus de 300 personnes sur ce seul littoral depuis 1999.
Ensuite parce que, depuis le dĂ©but des passages en small boats, en 2018, on ne pouvait que craindre un tel drame : la Manche est lâune des voies maritimes les plus empruntĂ©es au monde, les personnes qui traversent le font dans des embarcations de fortune et avec un Ă©quipement minimum, et la tempĂ©rature de lâeau ne laisse que peu de chance de survie aux personnes qui passent par-dessus bord. Enfin, parce quâavec lâapproche de lâhiver et la politique de non-accueil des pouvoirs publics français, les personnes en transit sont prĂȘtes Ă tout pour passer coĂ»te que coĂ»te.
Dans les heures qui ont suivi le repĂȘchage de plusieurs corps sans vie au large de Calais, on a assistĂ© Ă un vĂ©ritable dĂ©ferlement de dĂ©clarations Ă©manant dâĂ©lus et de reprĂ©sentants dâinstitutions publiques, se dĂ©faussant de toute responsabilitĂ© dans les consĂ©quences dramatiques dâune politique migratoire meurtriĂšre, quâils ont pourtant choisie et rendent opĂ©rationnelle tous les jours. A les entendre, les « passeurs » seraient les seuls et uniques criminels dans cette « tragĂ©die humaine », Ă©paulĂ©s, selon certains, par les associations non mandatĂ©es par lâEtat, qui auraient « du sang sur les mains », selon les propos tenus par Pierre-Henri Dumont, dĂ©putĂ© [LR] du Pas-de-Calais, sur Franceinfo, le soir du drame. Ce retournement des responsabilitĂ©s est odieux et inacceptable.
Rhétorique éculée
Le dĂ©douanement des politiques en France et au Royaume-Uni fait tristement Ă©cho Ă la situation dramatique dans le canal de Sicile, oĂč, depuis maintenant plus de vingt ans, des bateaux chavirent et des exilĂ©s se noient dans lâindiffĂ©rence. Il fait Ă©cho aussi au traitement de la situation en cours Ă la frontiĂšre entre la BiĂ©lorussie et la Pologne, oĂč quelques milliers de migrants sont pris au piĂšge entre les forces armĂ©es biĂ©lorusses et polonaises, poussĂ©s en avant par les premiĂšres et repoussĂ©s par les secondes. Nây voir que le machiavĂ©lisme de la BiĂ©lorussie Ă©paulĂ©e par la Russie, câest occulter la responsabilitĂ© de lâUnion europĂ©enne (UE) dans ce refus obstinĂ© dâaccueillir celles et ceux qui fuient leur dĂ©tresse.
Câest bien avec lâassentiment de tous les Etats membres que les gardes-frontiĂšres polonais repoussent Ă coups de grenades lacrymogĂšnes et de lances Ă incendie des familles afghanes, syriennes et dâautres nationalitĂ©s, dont la vie est chaque jour mise en danger dans des forĂȘts marĂ©cageuses, par des tempĂ©ratures glaciales. Ce sont bien les Etats qui tuent aux frontiĂšres europĂ©ennes.
Face Ă la rhĂ©torique Ă©culĂ©e de lâappel dâair et de lâinvasion, face Ă lâentier report de la responsabilitĂ© Ă des passeurs ou Ă des rĂ©gimes dits hostiles Ă lâUE, face Ă la criminalisation toujours plus grande de la solidaritĂ©, nous, sociologues, politistes, gĂ©ographes, anthropologues, historiens, juristes, philosophes et psychologues spĂ©cialistes des questions migratoires, souhaitons rĂ©tablir quelques vĂ©ritĂ©s issues de nos longues annĂ©es dâobservation et dâanalyse des situations crĂ©Ă©es par les politiques anti-immigration :
â les migrations ne sont pas le fait de criminels, mais de personnes qui fuient des situations insoutenables et qui exercent un droit Ă la mobilitĂ© devenu, dans les faits, le privilĂšge dâune minoritĂ© ;
â les passeurs nâexistent que parce que les frontiĂšres sont devenues difficiles, voire impossibles, Ă traverser lĂ©galement ;
â lâaugmentation des contrĂŽles et des moyens policiers ne fait quâaccroĂźtre le prix des services proposĂ©s pour lâaide Ă la traversĂ©e ;
â les frontiĂšres tuent ; dans les pays dâorigine et de transit, en MĂ©diterranĂ©e, dans la Manche, aux frontiĂšres terrestres, dans lâespace Schengen, dans les territoires dâoutre-mer, des personnes en dĂ©tresse sont confrontĂ©es Ă la multiplication des dispositifs de contrĂŽle frontaliers financĂ©s en grande partie par lâUE, ses Etats membres, et le Royaume-Uni ; pour Ă©viter dâĂȘtre enfermĂ©es, expulsĂ©es, maltraitĂ©es, elles empruntent des itinĂ©raires toujours plus dangereux et tentent malgrĂ© tout le voyage en prenant des risques immenses ;
â le durcissement et la violence de ces contrĂŽles augmentent la durĂ©e de lâattente, le nombre de tentatives de passage aux abords des frontiĂšres, les risques dâexpulsion, conduisant Ă des parcours erratiques Ă travers la France et lâEurope, renforçant dâautant les souffrances endurĂ©es et les risques lĂ©taux ;
â la politique de « non-accueil » mise en Ćuvre Ă Calais comme ailleurs, consistant Ă harceler sans relĂąche les personnes exilĂ©es, Ă leur dĂ©nier lâaccĂšs aux droits fondamentaux les plus Ă©lĂ©mentaires et Ă entraver le travail des associations qui leur viennent en aide ne fait que rendre lâhorizon britannique plus dĂ©sirable ;
â Ă lâencontre des politiques dominantes, la solidaritĂ© des populations avec les personnes migrantes est de plus en plus patente Ă travers lâEurope ; des individus et des associations se mobilisent pour permettre Ă des milliers dâhommes, de femmes et dâenfants de survivre malgrĂ© des conditions toujours plus difficiles ; quâils et elles soient accusĂ©s de « favoriser lâappel dâair », quand ce nâest pas de complicitĂ© de meurtre, est tout simplement honteux.
Face Ă ces drames, il est urgent que lâUE et les Etats europĂ©ens, y compris le Royaume-Uni, reconnaissent leurs responsabilitĂ©s et changent radicalement de cap : il nâest pour nous ni concevable ni acceptable que les institutions poursuivent dans leur entĂȘtement Ă traiter les personnes migrantes comme des criminels, pour ensuite regretter hypocritement les morts que les mesures sĂ©curitaires contribuent Ă produire.
Premiers signataires : Annalisa Lendaro (CNRS, Certop) ; Karine Lamarche (CNRS, CENS) ; Swanie Potot (CNRS, Urmis) ; Marie Bassi (université Nice-Sophia-Antipolis, Ermes) ; Michel Agier (IRD-EHESS, IIAC) ; Didier Bigo (Sciences Po, CERI) ; Alain Morice (CNRS, Urmis) ; Léa Lemaire (ULB, Cofund Marie Curie) ; Morgane Dujmovic (AMU, Telemme) ; Mustapha El Miri (AMU, LEST) ; Etienne Balibar (université Paris-Nanterre, Sophiapol) ; Nicolas Fischer (CNRS, Cesdip) ; Marie-Laure Basilien-Gainche (université Lyon-III, Ediec) ; Yasmine Bouagga (CNRS, Triangle) ; Mathilde Pette (UPVD, ART-Dev) ; Sarah Sajn (Aix-Marseille Université, Mesopolhis) ; Nicolas Lambert (CNRS, RIATE)
â»https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/12/01/ce-sont-bien-les-etats-qui-tuent-des-migrants-aux-frontieres-de-l-europe_610
â-
En contre-point :
#GĂ©rarld_Darmanin autour des morts dans #La_Manche (sans honte)
â»https://seenthis.net/messages/938261
#responsabilité #Etats #asile #migrations #réfugiés #morts #décÚs #morts_aux_frontiÚres #passeurs
]]>CE FIL DE DISCUSSION COMPLĂTE CELUI COMMENCĂ ICI :
âșhttps://seenthis.net/messages/724156
v. aussi la métaliste sur les ONG et les sauvetages en Méditerranée :
âșhttps://seenthis.net/messages/706177
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Un bateau de pĂȘche espagnol « coincĂ© » en mer MĂ©diterranĂ©e aprĂšs avoir secouru 12 migrants
Un navire de pĂȘche espagnol est « coincĂ© » en mer MĂ©diterranĂ©e depuis plusieurs jours avec 12 migrants Ă son bord. Aucun pays nâa en effet acceptĂ© de les accueillir depuis leur sauvetage la semaine derniĂšre, a indiquĂ© mardi 27 novembre le capitaine du bateau.
« Nous sommes coincĂ©s en mer, nous ne pouvons aller nulle part », a dĂ©clarĂ© Ă lâAFP Pascual DurĂĄ, capitaine du « #Nuestra_Madre_Loreto ». Depuis jeudi dernier, les 13 membres de lâĂ©quipage du navire cohabitent avec 12 migrants originaires du Niger, de Somalie, du Soudan, du SĂ©nĂ©gal et dâEgypte. Ils ont Ă©tĂ© secourus aprĂšs le naufrage de leur bateau pneumatique en provenance de Libye.
« RenvoyĂ©s vers lâendroit quâils fuient »
LâItalie et Malte leur ont refusĂ© lâentrĂ©e dans leurs ports. Quant aux services espagnols de sauvetage maritime, avec lesquels les marins sont en contact, ils ont seulement offert la possibilitĂ© de les renvoyer en Libye. ""Si nous allons vers la Libye, nous risquons une mutinerie", a indiquĂ© le capitaine, prĂ©cisant que « dĂšs quâils entendent le mot âLibyeâ, ils deviennent trĂšs nerveux et hystĂ©riques, il est difficile de les rassurer »."
« Nous ne voulons pas renvoyer ces pauvres gens en Libye. AprĂšs ce quâils ont accompli pour venir jusquâici, nous ne voulons pas les renvoyer vers lâendroit quâils fuient », a-t-il ajoutĂ©. Le capitaine du navire assure quâil ne dispose plus que de six ou sept jours de provisions et quâune tempĂȘte approche.
Depuis le dĂ©but de lâannĂ©e, plus de 106.000 migrants sont arrivĂ©s en Europe par la mer, selon lâOrganisation internationale pour les migrations, qui a enregistrĂ© 2.119 dĂ©cĂšs pendant cette pĂ©riode.
â»https://www.nouvelobs.com/monde/migrants/20181128.OBS6155/un-bateau-de-peche-espagnol-coince-en-mer-mediterranee-apres-avoir-secour
#asile #migrations #réfugiés #sauvetage #Méditerranée #frontiÚres
«Marco si Ăš sentito male domenica, mentre era con suo fratello e gli amici.
Un ragazzo gentile di 24 anni che parlava cinque lingue, impegnato come volontario per tradurre le informazioni ai richiedenti asilo.
Si lamentava per i forti dolori allâaddome. I crampi che provoca lâappendicite quando si infiamma. Ă corso in ospedale, dove lo hanno trattato con superficialitĂ e dimesso senza fargli alcuna analisi. «Ma io sto malissimo, mi fa male la pancia!», ripeteva. Non gli hanno creduto.
Nelle ore successive i dolori aumentano. La sera, Marco non riesce piĂč a stare in piedi. Suo fratello e i suoi amici lo portano alla farmacia di turno, quella di Piazza Garibaldi, a un passo dalla stazione centrale di Napoli. Il farmacista si rifiuta di aprire la porta. Vede il ragazzo contorcersi per il dolore. Lo pregano di chiamare unâambulanza. Attendono per piĂč di unâora, mentre Marco Ăš riverso a terra, ma lâambulanza non arriva. I ragazzi corrono alla fermata dei taxi piĂč vicina, quella di Piazza Mancini. Per accompagnare Marco in ospedale servono dieci euro per la corsa. «Eccoli!», dicono, ma il tassista si rifiuta di caricarli. «Per piacere, sta malissimo!». Niente da fare. I ragazzi sollevano Marco e lo scortano a unâaltra farmacia. Il farmacista osserva il ragazzo e gli suggerisce di acquistare farmaci per quindici euro. Marco inghiotte i farmaci, torna a casa, vomita.
Suo fratello e i suoi amici tentano di nuovo di chiamare unâambulanza, invano. Si rivolgono a Mauro, che Ăš medico. Telefona anche lui: «Non possiamo mandare unâambulanza per un ragazzo che vomita». «Ma sta male - li supplica Mauro - Ăš urgente!». Ricostruisce i fatti parlando al telefono con i colleghi, spiega i sintomi. Marco rantola, ha quasi perso conoscenza. «Niente ambulanza, dovete portarlo a farsi visitare alla guardia medica. Nel caso, poi, lâambulanza la chiamano loro». Sui fratello e gli amici lo prendono in spalla, corrono disperati verso Piazza Nazionale. Fermano una volante dei Carabinieri ma nemmeno quelli vogliono caricare Marco in macchina. Si rimettono a correre.
Quando arrivano a destinazione Marco non risponde piĂč. I medici capiscono che bisogna chiamare unâambulanza e operarlo al piĂč presto, ma il piĂč presto era prima.
Poco dopo lâarrivo in ospedale, Marco Ăš morto.
Ă morto perchĂ© non si chiamava Marco ma #Ibrahim_Manneh e veniva dalla Costa DâAvorio, come lâabbiamo ribattezzata noi europei nel 1500, quando abbiamo razziato tutti gli elefanti della zona portandoli allâestinzione.»
Francesca Fornario su Il Fatto Quotidiano, 11 luglio 2017
In memoria di tutti gli Ibrahim contro il razzismo crescente di coloro che per squallidi ritorni elettorali giocano sulla pelle degli immigrati, di coloro che vogliono erigere muri o blocchi navali, di coloro che si scagliano contro chi cerca una vita migliore.
IO SONO IBRAHIM! PER NON DIMENTICARE, MAI!
â-> Lu sur la page Facebook de Lisa Bosia, qui elle-mĂȘme a repris de la page FB de Roberto Cammarano :
â»https://www.facebook.com/lisa.bosia/posts/10216678274053482
#hÎpital #racisme #xénophobie #Italie #non-assistance_à _personne_en_danger #secours #accÚs_aux_soins #décÚs #ambulance #pharmacie #Naples
Ibrahim Manneh comme #Naomi_Musenga :
âșhttps://seenthis.net/messages/693102
âșhttps://seenthis.net/messages/693545
« Ma fille de 8 ans est morte parce que le Samu avait dĂ©cidĂ© quâelle simulait »
â»http://www.marieclaire.fr/samu-mort-sante,1264055.asp
La terrible histoire de Naomi Musenga, morte aprĂšs avoir appelĂ© en vain le Samu Ă Strasbourg, a rĂ©veillĂ© la douleur de Christine Caugant. Elle a perdu sa fille aprĂšs avoir implorĂ© pendant des heures le Samu dâintervenir. Elle tĂ©moigne pour Ă©viter dâautres drames.
« Il y avait ces personnes dĂ©sagrĂ©ables au bout du fil. Jâavais lâimpression de les dĂ©ranger. Mon inquiĂ©tude et mon insistance les agaçaient. Elles pensaient que jâĂ©tais une mĂšre qui sâinquiĂ©tait pour rien. DĂšs le dĂ©but de lâappel elles avaient dĂ©cidĂ© que ce nâĂ©tait pas grave et quâelles ne se dĂ©placeraient pas », se souvient Christine aprĂšs avoir pris connaissance des enregistrements de Naomi Musenga, la jeune femme de 22 ans morte quelques heures aprĂšs avoir appelĂ© en vain le Samu Ă lâaide.
NoĂ©lanie, la fille de Christine est morte il y a onze ans dans des circonstances similaires. Lâenfant Ă©tait victime de harcĂšlement scolaire. Les camarades de son Ă©cole dâun village proche de Perpignan insultaient la fillette originaire de Tahiti, la traitaient de « noiraude » ou lui lançaient des « rentre dans ton pays ! ». NoĂ©lanie Ă©tait harcelĂ©e, rackettĂ©e, et frappĂ©e â dans lâindiffĂ©rence des commissaires lors dâune premiĂšre plainte qui « nâavaient pas que ça Ă faire de sâoccuper des problĂšmes de cour de rĂ©crĂ© ».
Un aprĂšs-midi de novembre 2007 en rentrant de lâĂ©cole, NoĂ©lanie confie Ă sa mĂšre avoir trĂšs mal Ă la tĂȘte. « Maman, ils mâont Ă©tranglĂ©e. » NoĂ©lanie perd connaissance, puis se met Ă convulser. Christine appelle le Samu. Au bout du fil, on lui assure quâil nây a rien Ă craindre. « Ăa arrive de faire des convulsions. Madame rassurez-vous. » DĂ©jĂ 14 minutes que NoĂ©lanie convulse et que Christine supplie le Samu de se dĂ©placer. Rien nây fait. On lui rĂ©pond sĂšchement : « Vous nâĂȘtes pas mĂ©decin Madame. Ce nâest pas Ă vous de nous dire si on doit venir ou pas. »
DĂ©munie, Christine appelle les pompiers, mais ces derniers nâavaient pas le matĂ©riel pour transporter lâenfant. Une fois en compagnie des pompiers trĂšs inquiets, Christine rappelle le Samu. MĂȘme discours : « Ce nâest ni Ă vous ni aux pompiers de nous dire si on doit venir ou pas. »
Responsable Ă 50% de la mort de lâenfant
AprĂšs une heure et demie, le Samu arrive enfin. Devant NoĂ©lanie, les mĂ©decins jugent quâelle simule pour « attirer lâattention ». Ils font alors sortir Christine de la piĂšce et prĂ©tendent que sa fille sâarrĂȘtera aussitĂŽt de simuler dĂšs lors que sa mĂšre ne sera plus Ă ses cĂŽtĂ©s. Une fois transportĂ©e Ă lâhĂŽpital (pas au service des urgences, mais dans une chambre en pĂ©diatrie) : mĂȘme diagnostic. Câest Ă©vident que NoĂ©lanie simule. « Le visage de ma fille Ă©tait figĂ© mais ils Ă©taient persuadĂ©s quâelle simulait. Le pĂ©diatre a mĂȘme dit « Moi aussi je peux faire pareil » avant de la mimer sans bouger. »
]]>Je dĂ©couvre aujourdâhui ce site, qui fait le point sur la tragĂ©die du #3_octobre_2013, quand quelque 360 personnes sont dĂ©cĂ©dĂ©es en #MĂ©diterranĂ©e, Ă #Lampedusa, Ă moins dâun km de lâ#isola_dei_conigli.
Câest la tragĂ©die Ă partir de laquelle lâopĂ©ration #Mare_Nostrum a Ă©tĂ© mise en place par lâ#Italie :
â»https://askavusa.wordpress.com/03102013-il-naufragio-della-verita
Je mets ici pour archivage...
Il y a dâailleurs aussi le lien vers un #film #documentaire "#I_giorni_della_tragedia :
â»https://www.youtube.com/watch?v=0HjMRcMlG9E&feature=youtu.be
#vidéo
Ebbing and Flowing: The EUâs Shifting Practices of (Non-) Assistance and Bordering in a Time of Crisis
The movements of illegalised migrants and the bordering of the Mediterranean Sea have seen momentous transformations since the beginning of the Arab uprisings in 2011.*1 The fall of the Ben Ali regime in Tunisia and the Qaddafi regime in Libya have allowed migrants to at least temporarily re-open maritime routes which had been sealed off through the collaboration between the EU and North African states. The civil war that has engulfed Syria since 2012 has in turn led to the largest exodus since the Second World War While the majority of population movements unleashed by conflicts in the region have occurred on the southern shore of the Mediterranean, record numbers of people have sought to reach the EU by boat, and equally unprecedented numbers of deaths at sea have been recorded ââ3,195 in 2014 and 3,772 in 2015 according to IOM data.2 This intense and rapidly evolving movement of people across the sea but also on the EUâs firm land, where migrants have collectively overcome every single barrier that states have erected in front of them, has been labelled a âmigration crisis.â This designation, in return, has enabled the deployment of exceptional military, humanitarian and political âsolutionsâ (see âKeywordsâ in this issue). At sea we have witnessed a multiplication of actors involved in bordering and rescue practices. Border and Coast Guards have been joined by national and multinational military operations, civilian rescue missions and commercial ships and we have seen repeated shifts in their missions, operational logics, and institutional assemblages. On land, developments have been no less impressive. States have been desperately running behind migrantsâ turbulent movements and re-erecting border controls between EU member-states and at the EUâs periphery. These newly staged bordering practices echo the changes to the EUâs political and economic geography in the aftermath of the EUâs âdebt crisisâ and the increasing polarisation between southern and northern European member-states. Rather than a âmigration crisis,â then, we will argue that we are witnessing the crisis of the current EU border regime.
âșhttp://nearfuturesonline.org/ebbing-and-flowing-the-eus-shifting-practices-of-non-assistance-a
cc @reka
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