#non-patriotisme

  • Niquer la France n’est pas rédhibitoire | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/147543/obono-nique-la-france

    Danièle Obono, française, diplômée de l’université, bibliothécaire, députée, est aussi non-patriote. Oratrice de La France insoumise, soutien de Mélenchon, elle s’est opposée à lui publiquement, nettement, quand il a suggéré que des soldats français pourraient protéger la population gabonaise dans des troubles post-électoraux, en septembre 2016. Elle n’est pas patriote. C’est pour cela qu’il faut la défendre ; précisément pour ce qu’on lui reproche. Cela va nous faire énormément de bien, pour peu qu’elle tienne la distance, d’avoir au parlement une femme que le salut au drapeau inspire aussi peu, pour nous rappeler qu’on peut penser en dehors du village.

    Il faut revenir au début de l’histoire. En 2012, l’Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française et chrétienne (AGRIF), un groupe catho-tradi, xénophobe et maurrassien, porte plainte contre un groupe musical lillois, ZEP (Zone d’expression populaire), pour une chanson rappante sur fonds de musette sobrement intitulée « Nique la France ». Une pétition se monte pour défendre les artistes, signée par des noms reconnus de la radicalité, Besancenot ou Noël Mamère, mais aussi par Obono, alors inconnue au bataillon, qui a milité dans des combats minoritaires, culturels et trotskisants. Cinq ans passent et Obono, ancienne de la LCR et du NPA, désormais France insoumise, devient députée, et comme telle invitée au jury populaire des « Grandes Gueules », l’émission de parole brute de RMC, et là voilà confrontée à cette vieille affaire. Nous vivons dans un temps postérieur à Charlie, et l’amour de la Patrie n’est pas un détail. Ainsi donc, s’étonnent les animateurs, elle défend le droit à niquer la France ? Elle parle de liberté d’expression, ce genre de chose. On lui demande si elle dit « Vive la France », puisque ce pays l’a éduquée. Elle s’amuse et biaise, se demande si on est le 14-Juillet, et elle ne se lève pas tous les matins en chantant « vive la France ». Un chroniqueur mécontent l’exécute de bon sens. « Vous êtes plus facile à soutenir “Nique la France” qu’à dire “Vive la France” », dit-il, et ajoute une ode au pays qui emporte le morceau. La suite est la polémique que l’on sait.

    #anti-colonialisme #non-patriotisme #nationalisme

    • Je l’ai posté avant de le lire car le sujet m’intersse mais dit donc quel #paternalisme ce Claude Askolovitch !

      Mais ces vilenies ne sont pas au niveau de ce rejet absolu que la chanson proclame. Il faut l’assumer. Défendant ZEP, les pétitionnaires de 2012 ne protégeaient pas simplement la liberté des chansonnettes pamphlétaires, mais validaient un refus absolu de nos mythes fondateurs. Danièle Obono n’est pas allée au bout de sa vérité, surprise par les Grandes Gueules. Elle n’a pas dit, retenue par les convenances de sa nouvelle charge ? C’est un paradoxe. Elle aurait pu aller au bout, et en aurait été d’autant plus estimable. Le lieu n’était pas forcément adéquat ? Être sommé de dire « Vive la France » dans un studio de radio est une parodie, et il faut un instant pour comprendre que c’est sérieux. Il faudrait avoir l’esprit d’a-propos.

      Danièle Obono avait l’embarras du choix des réponses. Elle aurait pu titiller l’histoire, et rappeler que ce vicomte Donatien de Rochambeau, combattant de l’indépendance américaine, officier de la République puis de l’Empire, avait maté les esclaves révoltés de nos îles en lâchant sur eux des bouledogues, et écrivait ceci à ses subordonnés :

      « Je vous envoie, mon cher commandant, un détachement de la garde nationale, suivi de 28 chiens bouledogues. Il ne vous sera passé en compte aucune ration, ni dépense pour la nourriture de ces chiens. Vous devez leur donner des nègres à manger. »

      Ce fut nous, dans nos gloires.

      Bref. Danièle Obono a raté l’occasion de digresser sur la patrie. Ce n’est que partie remise. Elle saura faire. Et nous saurons l’apprendre, pour ne pas être naïfs quand nous l’estimeront.

    • Pour ce qui est de Niquer la France, il ne faudrait pas oublier les niqueu(ses)rs professionnel(le)s.
      – Les éditocrates et la presse macron.
      – Les député(e)s en marche et pas mal d’autres.
      – Fraudeurs fiscaux, et autres tricheurs.
      – l’union européenne.
      – L’ex banquer et résident de la république.
      . . . . . . . . . . . . .
      Il leur fallait trouver une brebis galeuse à dénoncer