#non_assistance_à_personnes_en_danger

  • Dans la Sarthe, la psychiatrie publique désertée par les médecins s’effondre | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/040823/dans-la-sarthe-la-psychiatrie-publique-desertee-par-les-medecins-s-effondr

    Faute de médecins, l’établissement public de santé mentale de la Sarthe est contraint de fermer de nombreux lits. Seuls les malades les plus graves sont hospitalisés, parfois au mépris de leurs droits. Les autres se dégradent, faute de soins. Parmi des soignants désemparés, les arrêts maladie se multiplient.

    Caroline Coq-Chodorge

    4 août 2023 à 18h59

    AuxAux urgences du Mans, il existe depuis une année environ un « patio » dédié aux patient·es psychiatriques. C’est une hyperbole : ce patio est en réalité « un morceau de couloir, qui donne sur une baie vitrée, sans aucune intimité. Les patients sont sur des brancards, parfois de simples fauteuils, séparés par des paravents. Il y a des toilettes, mais pas de salle de bains, ce n’est pas du tout décent. Ils y restent, dans l’attente d’un lit d’hospitalisation, pendant des jours. Un patient y est resté deux semaines », raconte la docteure Gabrièle Mugnier, cheffe du pôle de psychiatrie d’urgence de l’Établissement public de santé mentale (EPSM) du Mans.

    https://jpst.it/3krUu

  • L’enquête sur la mort de 27 migrants dans la Manche en 2021 accable les secours
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/11/13/migrants-morts-en-traversant-la-manche-le-24-novembre-2021-l-enquete-accabla

    Les investigations sur les conditions du naufrage révèlent que les migrants ont appelé à l’aide à de nombreuses reprises. Les secours français ont attendu qu’ils passent dans les eaux anglaises. Aucun moyen de sauvetage ne leur a été envoyé.

    Un an après l’ouverture de l’information judiciaire visant à faire la lumière sur le drame du 24 novembre 2021, Le Monde a pris connaissance des investigations menées sur les circonstances du naufrage. Celles-ci restituent l’ensemble des communications entre le Cross et l’embarcation naufragée et révèlent que les occupants du bateau ont appelé à de très nombreuses reprises les secours français en l’espace d’environ trois heures. Les secours britanniques ont également été contactés, bien que le compte rendu de leurs activités n’ait pas encore été joint à l’enquête.

    (...) Il est 1 h 48 quand les premiers échanges ont lieu entre l’embarcation et le Cross. En anglais, l’un des occupants explique qu’ils sont trente-trois à bord d’un bateau « cassé ». Selon la procédure usuelle, l’opératrice lui demande d’envoyer par la messagerie WhatsApp sa géolocalisation.

    A 1 h 51, la personne téléphone au SAMU du Pas-de-Calais, qui transfère son appel au Cross. « Apparemment leur bateau, il n’y a plus rien qui va dessus », prévient l’opérateur du SAMU. La communication dure près de quatorze minutes. « S’il vous plaît, s’il vous plaît ! (…) On a besoin d’aide, s’il vous plaît. Aidez-nous s’il vous plaît », implore-t-il. « Si je n’ai pas votre position je ne peux pas vous aider », répète l’opératrice du Cross, Fanny R. A bord, les passagers paniquent. Ils crient et pleurent. « Envoyez-moi votre position maintenant et je vous envoie un bateau de secours dès que possible », répète Fanny R. La localisation du bateau est communiquée à 2 h 05 et 2 h 06 au Cross.

    « Ah bah t’entends pas, tu seras pas sauvé »

    Celui-ci ne va pourtant pas envoyer un moyen de sauvetage mais saisit le centre de coordination des secours anglais, à Douvres. « J’ai un canot à côté de votre secteur, les informe l’opératrice. Je vous donnerai sa position car c’est à 0,6 mile nautique [des eaux anglaises]. »
    A 2 h 10, l’embarcation signale de nouveau sa localisation par WhatsApp, qui la situe toujours en eaux françaises. Les personnes à bord continuent d’appeler. Lors d’un de ces appels, à 2 h 15, alors que des cris et des pleurs se font entendre, l’opératrice du Cross « leur dit de garder leur calme et que le bateau des secours arrive », notent les enquêteurs.
    En réalité, à 2 h 28, alors que le Cross a actualisé la localisation du bateau, il rappelle les Anglais. « Ils sont actuellement dans votre zone. »
    Malgré cela, le canot à la dérive continue d’appeler à l’aide mais le Cross considère qu’il ne relève plus de sa responsabilité. Alors que le SAMU essaye de transférer un nouvel appel, l’opératrice du Cross fait valoir que « de toute façon, maintenant, ils sont dans les eaux anglaises et que s’il rappelle il faut lui dire de contacter le 999 [les secours anglais] ».
    Les passagers vont malgré cela continuer d’appeler les Français, pas moins de quinze fois entre 2 h 43 et 4 h 22. En vain. Alors qu’à 3 h 30, un passager explique qu’il est littéralement « dans l’eau », le Cross s’entête à lui rétorquer : « Oui, mais vous êtes dans les eaux anglaises. » Au moment où l’opératrice tente de transférer l’appel à Douvres, la communication coupe et on l’entend alors commenter, en aparté : « Ah bah t’entends pas, tu seras pas sauvé. J’ai les pieds dans l’eau, bah… je t’ai pas demandé de partir. »

    A 3 h 49, le SAMU – qui reçoit des appels – signale au Cross que le canot « est en panne et prend l’eau. L’opérateur du Cross dit qu’ils appellent sans relâche depuis quelque temps, qu’ils sont plus ou moins dans les eaux anglaises ». Deux minutes plus tard, nouvel appel au secours : « On entend des cris, rapportent les enquêteurs. L’opératrice lui dit que les secours seront là dans vingt minutes. » Mais ils n’arrivent pas.

    « Nous sommes en train de mourir »

    A 4 h 09, un passager implore : « Venez vite s’il vous plaît. » « Le canot de sauvetage arrive dans quelques minutes », lui assure le Cross. A 4 h 16, la même personne rappelle pour dire « que c’est fini, relatent les enquêteurs. [L’opératrice] lui répète de lui envoyer un message [de localisation], elle lui redonne son numéro de téléphone. L’opératrice dit en aparté “je vais lui sortir la phrase magique, pas de position pas de bateau de secours” ».

    la première version disait que ces naufragés n’avaient pas appelé les secours....

    #migrants #barbarie