• Qui est Eugen Rochko, le jeune créateur du réseau social Mastodon ?
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/11/21/qui-est-vraiment-eugen-rochko-le-jeune-createur-de-mastodon_6150831_4500055.

    Un temps adepte de Twitter, Eugen Rochko avait vite déploré son management pyramidal. Tout juste diplômé d’informatique à ­l’université d’Iéna, en Thuringe, dans l’ex-Allemagne de l’Est, il a lancé, à 24 ans, son propre réseau social, alternatif et non lucratif, où l’on poste des messages appelés des « pouets ». Avec ses 4 600 serveurs indépendants, Mastodon repose sur un système décentralisé. Ainsi, « il n’y a plus une seule personne qui prend une décision descendante. C’est plus démocratique », assure son créateur.

    Un enfant impatient

    Né à Moscou dans une famille juive de la classe moyenne, Rochko émigre en Allemagne avec ses parents à l’âge de 11 ans, avec l’espoir « d’un meilleur futur, loin de la Russie de Poutine » en toile de fond. Enfant, son esprit créatif s’exprime un temps dans le dessin. « J’ai abandonné parce que j’étais trop impatient. J’étais incapable de dessiner une ligne droite, je ne faisais que des lignes irrégulières », se souvient-il. En Thuringe, il découvre l’Internet à haut débit et les lignes de code et relègue ses crayons et sa frustration. « Avec la programmation, la récompense était immédiate : les changements apparaissaient instantanément sur mon écran. »

    Une exception numérique

    Pendant ses années de lycée, il crée plusieurs sites Web, dont le marché virtuel d’œuvres d’art Artists & Clients, qu’il revendra pour 2 000 dollars. Parallèlement à ses études, il met ses compétences informatiques au service d’entreprises. Evoluant loin de l’Ivy League (groupe de huit universités privées américaines prestigieuses) et de la Silicon Valley, il fait vite figure d’exception parmi les géants du numérique.

    Défenseur de la philosophie open source, fondée sur la collaboration et l’accessibilité, il en fait la pierre angulaire de Mastodon : « La croyance selon laquelle les gens devraient pouvoir voir, étudier, modifier et redistribuer le code du logiciel qu’ils utilisent est un positionnement politique. L’objectif est de redonner le pouvoir aux individus. »

    L’antithèse d’Elon Musk

    « Les discours haineux limitent la liberté d’expression d’autrui », tranche celui qui s’oppose à la philosophie d’Elon Musk, partisan d’une liberté d’expression ­absolue. (...)

    #mastodon #non_lucratif #open_source

    • « Elon Musk passe pour un blaireau » : entretien avec le créateur de Mastodon, l’autre Twitter
      https://www.vanityfair.fr/actualites/article/elon-musk-twitter-mastodon-blaireau

      Selon Rochko, quelque 800 000 nouveaux comptes Mastodon ont été créés ces dernières semaines, submergeant les serveurs les plus populaires et inondant les timelines des utilisateurs de questions et de plaintes des nouveaux venus. L’an dernier, les dons à l’association à but non lucratif qui gère Mastodon, dont Rochko est le président, s’élevaient à 55 000 euros ; elle n’en a dépensé que 23 000.

      Depuis que Musk a pris le contrôle de Twitter, Rochko travaille d’arrache-pied à maintenir en état de marche son propre serveur, Mastodon.Social, tout en préparant une mise à jour majeure de Mastodon. Il a tout de même pris le temps de discuter avec nous depuis l’Allemagne, où il réside.

      Comment se sont déroulées ces deux dernières semaines ?

      Eugen Rochko : Les gens ont probablement envie d’entendre que c’est formidable, toute cette croissance, ce succès, mais pour le moment j’ai du mal à adopter cette perspective. C’est surtout plus de travail, plus d’incendies à éteindre. C’est incroyablement stressant. Je fais des journées de travail de 14 heures, je dors à peine et je mange très peu.
      Toute cette histoire coïncide avec le processus de sortie d’une nouvelle version du logiciel Mastodon. Ce qui est déjà très exigeant en soi. Et soudain, tu dois en plus répondre aux demandes d’interviews tout en gérant les réseaux sociaux pour saisir l’opportunité.

      Malgré les difficultés, est-il gratifiant de constater que les personnes qui se détournent de Twitter se dirigent vers Mastodon ?

      Oui, objectivement, c’est bien et c’est gratifiant. J’aimerais pouvoir me reposer et profiter de tous ces nouveaux utilisateurs de Mastodon. Malheureusement, je n’ai pas le temps. On a eu une augmentation des fonds sans précédent en raison de tous les nouveaux dons Patreon au cours des 10 derniers jours.

      Elon Musk a raillé Mastodon dans un tweet récent. Ça vous évoque quoi ?

      Honnêtement, c’était plutôt bon pour nous. Ça nous fait de la publicité gratuite, et il passe pour un blaireau. Je n’ai pas bien pu lire tant son écran était crade sur la photo, mais si j’ai bien compris, il se moquait d’un utilisateur qui avait du mal à poster après s’être inscrit. Le fait est que l’afflux massif de nouveaux comptes met à rude épreuve le réseau de bénévoles. Rien de surprenant à ce qu’ils aient du mal à suivre. C’est simplement une question d’échelle. Les serveurs Mastodon étant plus nombreux que jamais, les possibilités d’adhésion sont de plus en plus nombreuses.

  • A NOS CORPS DEFENDANTS - 2020 - 90 min - FR / ENG

    https://www.youtube.com/watch?v=zrHcc_rPacE

    Désarmons les
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    Durée : 90 min

    Année : 2019

    Réalisation : IanB

    Synopsis

    Ce film ne raconte pas une histoire. Il se veut une approche sensible et radicale des violences psychologiques et physiques infligées aux habitant·es des quartiers populaires par la police. Les récits prennent place dans la France des vingt dernières années, celle de l’après Sarkozy, et sont rapportés par les premier·e·s concerné·e·s : pas de sociologue, pas d’historien, pas de journalistes ni de storytelling. Juste la parole de celles et ceux qu’on voudrait voir silencieux·ses : Wassil Kraiker et ses parents Zohra et Abdelaziz, des jeunes d’Argenteuil, Amine Mansouri et son père Moustapha, Ali Alexis et son épouse, Ramata Dieng et Farid El Yamni…

    On y aborde la question de la domination, ou comment l’Etat traite les corps étrangers pour mieux les contrôler. Il est question de racisme, de torture et d’un combat vital pour la vérité. Les protagonistes de ce film n’avaient pas choisi de devenir un jour visibles, mais les violences systémiques en ont fait des combattant·e·s, à leurs corps défendants.

    Sur le réalisateur

    IanB est membre fondateur d’un collectif qui existe et se bat depuis 2012 contre les violences d’Etat, Désarmons-les ! Ce film, il l’a pensé à la fois comme une manière de clore un chapitre dans son combat personnel, une déclaration de guerre et un message sans concession à l’attention de celles et ceux qui oseraient encore nier le caractère systémique des violences policières.
    Contacts :

    Mail : ianb@riseup.net

    Twitter : @ianb_desarmons

    Site internet : https://volte-face.info/film-a-nos-corps-defendants

  • Du narcissisme de l’art contemporain
    https://www.lechappee.org/du-narcissisme-de-l-art-contemporain

    Aujourd’hui, en art, tout est possible. Ce que fait l’art dit contemporain en qualifiant tout et n’importe quoi d’artistique – une tâche, une boîte de conserve, un corps sanguinolent, des excréments – est une négation radicale des codes et des règles, de la tradition et des critères de jugement qui, pourtant, imprègnent et structurent encore la plupart des consciences. Délivré des idéaux humanistes et de leur dimension progressiste, cet art épouse le projet du libéralisme libertaire, celui d’une classe sociale dominante, et non celui de tous. Celui d’un monde vide, où règnent le cynisme, l’opportunisme et l’égoïsme.

    Les pratiques artistiques qui y sont valorisées visent à bouleverser les comportements et les mentalités dans la jubilation d’une régression narcissique qui transgresse les interdits nécessaires à la construction de soi et à la vie en société. Tous les préceptes civilisationnels sont devenus des objets phobiques et des entraves insupportables à une création adepte de la subjectivité, du relativisme, de la spontanéité et de la jouissance.

    Situés dans la sphère freudo-marxiste, les auteurs de ce livre adoptent une approche qui combine sociologie, psychanalyse et histoire. En analysant, à l’aide de cette méthode, des oeuvres d’art considérées comme majeures, ils éclairent le renversement de valeurs opéré par un capitalisme postmoderne qui célèbre le vide, le banal, l’absurde, le déchet, le scatologique, le pornographique et le morbide.

    #toread #non_lu #alire #art #marché
    Des fois à l’Échappée, ils font un peu flipper avec leur ton derniers « tenants de la morale d’avant l’#apocalypse » mais j’en dirais plus après lecture. (Il y a des chances pour que je sois d’accord avec la critique de ce milieu comme étant un espace d’ultra capitalisme et de libéralisme triomphant, mais peut-être avec d’autres arguments que leur critique de la déraison post-moderne). #asuivre